2013-11-16 Pont L`Abbé-trop de carénage
Transcription
2013-11-16 Pont L`Abbé-trop de carénage
PONT L’ABBE Plaisance. Trop de carénage sauvage • Télégramme 16 novembre 2013 Seuls 20 % des navires de plaisance auraient recours à des aires de carénages adaptées. C'est ce que révèle l'étude réalisée par Ouest-Cornouaille Eau pendant près de six mois sur son territoire. À l'origine, un simple constat : les molécules de type TBT, cuivre et zinc, seraient présentes et parfois en quantité importante, dans les sédiments portuaires des ports ouest-cornouaillais. Après cinq mois d'enquête, la structure publique Ouest-Cornouaille Eau, appuyée par le bureau d'études SCE, a désormais une idée plus claire du phénomène de pollution en question. « On peut conclure que sur le périmètre du Sage Ouest-Cornouaille - entre l'embouchure de l'Odet et la pointe du Van - environ 20.000 litres de peintures antisalissure sont mis annuellement sur les coques des navires, des plaisanciers et professionnels de la pêche », a d'ailleurs précisément chiffré Marcel Gourret, vice-président du Syndicat mixte, à l'occasion de la restitution de ladite étude qui se déroulait hier en mairie de Plouhinec. Entre 50 et 70 % de carénage sauvage ? Les mauvais élèves ? « Les plaisanciers », ne tardent guère à identifier les porteurs du projet, alors que seuls 648 navires de plaisance sur les 3.172 du territoire, compteraient parmi les usagers d'aires de carénage aux normes. Soit un taux d'à peine 20 %. De là à parler de carénage sauvage, il n'y a qu'un pas. Que l'étude franchit sans mal en apportant des chiffres à même de mesurer l'ampleur des dégâts. « On peut estimer que 50 à 70 % des plaisanciers possédant des navires de moins de 8 m carènent chez eux ». Une pratique, certes interdite par le code de l'Environnement et passible de deux ans d'emprisonnement et 75.000 d'amende, mais qui doit bien compter avec la réalité : l'absence criante d'équipements adaptés aux besoins des plaisanciers. Une seule aire pour les plaisanciers... « On s'aperçoit que les infrastructures sont bien fournies au niveau de la pêche (249 bateaux de pêche sur le territoire du Sage) mais pas pour la plaisance », abonde d'ailleurs Mathias Marger, directeur d'Ouest-Cornouaille Eau sur ce boulevard ouvert au carénage sauvage. Créée en 1998, seule l'aire de Loctudy, d'une capacité de 30 navires simultanés, peut aujourd'hui accueillir les navires de plaisance du Pays bigouden, celle de Plouhinec étant réservée aux professionnels et la Guilviniste, inadaptée aux petits bateaux. ... et des coûts élevés Autres points noirs égrenés au fil de l'étude : des chantiers nautiques « majoritairement non équipés de systèmes de récupération des eaux souillées » et des tarifs élevés, entre 400 et 500 , pour la manutention et la mise à l'eau. Le diagnostic maintenant posé, l'étude devra encore être validée par la Commission locale de l'eau le 26 novembre prochain. Reste aussi à savoir « comment on met en place les infrastructures », soulève Daniel Couïc, le président du Syndicat mixte, rappelant que « le Sage n'a pas vocation à résoudre tout seul les problèmes techniques rencontrés sur le territoire ». Un appel à peine voilé aux partenaires et notamment au conseil général, qui serait d'ores et déjà en train de plancher sur le dossier. « L'extension de l'aire de Plouhinec aux navires de plaisance a été actée », a en effet indiqué Xavier Rasseneur, ingénieur, lors de la réunion de restitution. • Laurence Texier