Un réseau de tiers-lieux en Dordogne
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Un réseau de tiers-lieux en Dordogne
Un réseau de tiers-lieux en Dordogne : un outil au service du développement local Par François FOURNIER, Conseiller général de Villefranchedu-Périgord 8 novembre 2013 - Je suis un élu, donc je ne contenterai pas d’une présentation uniquement technique de ce projet mais souhaite vous éclairer sur le sens de ce qu’il représente pour un département rural - le rôle des élus, particulièrement en milieu rural : gérer certes mais surtout imaginer et anticiper le développement du territoire à une échéance de plusieurs années (10 ans ?) - cela suppose de ne pas se résigner, de ne pas hésiter à remettre en question les modèles traditionnels dans ce qu’ils ont de plus archaïques, d’anticiper, de passer d’une logique de reproduction économico-sociale à une logique d’innovation. - Egalement passer d’une logique sectorielle à une logique territoriale, à l’image de la politique de la ville : les problématiques du milieu rural sont identiques en bien des points à celles que connait la banlieue : services publics, santé, économique. - Donc nécessité de politiques transversales (aménagement du territoire) - L’objectif de l’APURE et des Universités Rurales Européennes : concilier le développement local et 1 l’ouverture à l’Europe et au monde, concilier et mettre en phase le micro et le macro. - C’est exactement ce que veut faire le département de la Dordogne en mettant en place ce réseau de tiers lieux. - Le télétravail est une des réponses au développement des territoires ruraux mais pas la panacée universelle et ne le sera pas s’il n’y a pas à côté une offre attractive globale. Pourquoi des tiers lieux ? - On pourrait en effet considérer que le télétravail peut s’exercer à domicile - Parce le télétravail à domicile devient très rapidement un facteur d’isolement non seulement professionnel mais également social. - Il est en effet très difficile de travailler à domicile, de séparer la sphère privée de la sphère professionnelle - Les télétravailleurs ont besoin d’un lieu où ils peuvent se rencontrer, échanger, se former qui sont les trois maître mots qui caractérisent un tiers lieu. - Les tiers lieux représentent donc un enjeu économique mais aussi social. Exemple du producteur de foie gras et du traducteur en russe. - La Région Aquitaine a fait du développement de tierslieux un axe majeur de sa politique et Département de la Dordogne veut s’inscrire dans cette dynamique régionale 2 Ce réseau départemental répond donc à un triple défi - Environnemental - Economique - D’aménagement du territoire - Environnemental car les politiques publiques vont dans le sens d’une réduction des déplacements. La Dordogne est le 3ème département français de par sa taille. Les déplacements peuvent être un frein à l’emploi vu le faible niveau de salaires - Economique car notre modèle économique traditionnel – agriculture, forêt, PME excepté celles qui ont pris le virage de l’innovation - s’essouffle. - L’économie dématérialisée, que ce soit en matière de commerce ou de services, prend de plus en plus de place (e-culture, e-commerce etc…) - Il est illusoire d’espérer, dans certains lieux du département, créer des nouvelles activités économiques basées sur de la production matérielle. Ex. Villefranche du Périgord - Enfin d’aménagement du territoire car il s’inscrit dans une logique d’offre de services globale pour la population en place et attractive pour l’installation de nouvelles catégories de populations (néo ruraux). 3 Les objectifs et publics visés Dans un premier temps - Renforcer l’attractivité de nos territoires ruraux pour favoriser l’installation de nouvelles populations - Offrir un outil haute technologie au télétravailleurs indépendants déjà installés - Favoriser la création d’emplois de télétravailleurs indépendants (exemple de Villefranche en matière d’appels d’offres) - Offrir un outil en soutien de l’économie locale . Tout le monde n’a pas l’ADSL. Déclarations PAC. Dans un second temps - Convaincre le monde de l’entreprise, encore réticent à l’idée même de télétravail. - Pour ce faire, rencontrer les représentants du monde de l’entreprise (Medef, CGPME, CAPEB, chambres consulaires). Alors, comment ça marche ? - L’originalité du projet est dans sa dimension départementale, avec l’effet de réseau : diminution des coûts d’investissements, cahier des charges commun, animation et services communs (standard, administration, maintenance de premier niveau, gestion du système contrôle d’accès, commercialisation du réseau, (c’est bien 4 de créer un tiers lieu, c’est mieux de le remplir), accompagnement et formation des télétravailleurs. Le statut de la structure porteuse - Le réseau associe, au sein d’une Société Publique Locale, le département, actionnaire au capital à hauteur de 100 000 €, et les EPCI ou communes volontaires. Ils fournissent les locaux, abondent au capital à hauteur de 10 000 € chacun ainsi qu’à un compte courant, donc remboursable, destiné à fournir la trésorerie de départ, à hauteur de 30 000 € chacun. - La SPL aménage les locaux de façon identique selon les critères d’un cahier des charges (logique d’identité départementale, complémentarité des tiers lieux et non concurrence) et verse un loyer à la collectivité propriétaire du bâtiment. Ne restent à la charge de cette dernière que les fluides et l’entretien de propreté. - L’animation du réseau sera attribuée sur appel d’offres à un prestataire de services qui aura obligation contractuelle, outre les tâches déjà décrites (tenue d’un standard téléphonique commun, gestion de l’ensemble des tiers lieux) d’être physiquement présent dans les tiers lieux un certain nombre de jours par mois. - A ce jour 7 communautés de commune ou d’agglomération ont pris la décision de rentrer dans le réseau. - 3 autres le feront en 2014. 5