Jumping - Stephex Stables
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Jumping Malines }} Daniel Deusser s’est imposé dans le Grand Prix Coupe du monde de Malines avec Cornet d’Amour et a ainsi pris la succession du Suédois Henrik von Eckermann au palmarès de l’épreuve. 16 ÉDITION 2013 sous domination ALLEMANDE Une Comme le veut la tradition, l’année équestre s’est achevée à Malines, où la 33e édition du Vlaanderens Kerstjumping a sacré deux cavaliers allemands : Daniel Deusser en saut d’obstacles et Helen Langehanenberg en dressage. Les cavaliers belges ont quant à eux signé plusieurs victoires et classements, mais n’ont par contre pas été à la fête dans le Grand Prix Coupe du monde de jumping. Deuxième en 2012, François Mathy Jr espérait y récolter les derniers points nécessaires à sa qualification pour la grande finale mondiale. Ce n’est que partie remise... Texte : Christian Simonart & Fabrice Willem Photos : Christophe Bortels E n saut d’obstacles, le plateau réuni à Malines entre les fêtes de fin d’année était une fois de plus de qualité. À côté du Suédois Henrik von Eckermann, le lauréat de l’édition 2012 du Grand Prix Coupe du monde de Malines, on retrouvait en effet plusieurs grands noms de la discipline comme les Français Kevin Staut et Simon Delestre, l’Australienne Edwina Alexander-Tops, les Néerlandais Gerco Schröder et Jeroen Dubbeldam, l’Irlandais Denis Lynch ou encore les Allemands Hans-Dieter Dreher et Daniel Deusser, vainqueur de la finale du Top 10, fin novembre, à Stockholm. Comme chaque année, les meilleurs couples belges du moment figuraient eux aussi au départ de la compétition avec, pour certains, des ambitions bien marquées. Si Constant Van Paesschen disputait pour la première fois les épreuves cinq étoiles du rendez-vous malinois, François Mathy Jr espérait bien de son côté grappiller sur la piste du Nekkerhal les quelques points qui lui étaient encore nécessaires pour assurer sa qualification pour la finale de la Coupe du monde. Deuxième l’an dernier avec D’Atlantique Royale, le cavalier de Beaufays se trouvait cette fois en selle sur Polinska des Isles, avec qui il avait signé une superbe deuxième place dans l’épreuve Coupe du monde de Londres huit jours plus tôt. Tous les espoirs lui étaient donc permis... À BORDAUX POUR CONFIRMER Dernier des quarante cavaliers à entrer en piste dans le Grand Prix Coupe du monde, le numéro 2 belge actuel (46e mondial début décembre) n’a cependant pas eu la réussite avec lui. Pas plus d’ailleurs que les huit autres cavaliers noir-jaune-rouge qui figuraient au départ de l’épreuve. « J’ai commis une bête faute sur le deuxième obstacle et cela a tout foutu par terre... J’ai ensuite couru le chrono et une nouvelle faute est arrivée à l’entrée du triple. Avec quatre points j’aurais pu être classé, mais avec huit, on est nulle part », déplorait François Mathy Jr. « Je suis déçu d’achever 2013 de cette façon. Je voulais bien prester à la maison et clôturer de belle manière une bonne année sportive... » Septième du classement général de la Coupe du monde avec 34 points, notre compatriote a encore besoin de quelques unités pour assurer sa qualification pour Lyon... Mais celle-ci pourrait bien déjà être acquise vu qu’il n’y a cette année que dix étapes qualificatives (et donc moins de points à gagner) suite aux retraits de Genève et de ‘s Hertogenbosch. « Je n’ai encore jamais participé à une finale de la Coupe du monde et il s’agit vraiment d’un objectif », poursuivait « Junior ». « Je participerai au concours de Bordeaux début février pour tenter de prendre quelques points supplémentaires. Et si nécessaire, je pourrai peut-être encore participer au concours de Göteborg. » Deuxième succès pour Anne-Sophie Godart Cette année, le Grand Prix deux étoiles de Malines accueillait du beau monde avec notamment Jérôme Guéry, Rik Hemeryck ou encore Maurice Van Roosbroeck. Malgré la quantité de cavaliers belges, c’est la Française AnneSophie Godart qui s’est imposée dans le Grand Prix pour la deuxième fois en trois ans avec Carlitto van’t Zorgvliet. La Wavrienne d’adoption devançait Jody Bosteels et Mike Van Olst sur le podium. La cavalière espérait ce succès : « J’avais établi mon programme en fonction du Grand prix », confiait-elle. « Dimanche, dans la Queen’s Cup, j’étais double sans-faute mais je n’ai pas poussé Carlitto. À l’inverse, j’ai tout donné dans le Grand Prix. Nous étions onze au barrage et je savais que chacun allait essayer. J’ai gagné du temps dans la ligne entre le 1 et le 2. Koen Vereecke a été plus rapide car il a choisi une option que je n’ai pas prise, mais il a fait quatre points. Carlitto a une fois de plus joué le jeu, je suis ravie ! » M.-E.R. L’équimag N°61 Janvier/Février 2014 17 }}Dirk Demeersman et Bufero van het Panishof ont réalisé la meilleure performance belge en terminant le Grand Prix Coupe du monde en dixième position, juste devant Grégory Wathelet et Sea Coast Forlap DC. }}François Mathy Jr et Polinska des Isles devront encore un peu patienter avant de réserver leurs billets pour Lyon. UNE PREMIÈRE DEPUIS 2007 À Malines, l’épreuve dessinée par Lucien Somers a causé des dégâts parmi les participants. Et plus particulièrement le double (tombé vingtet-une fois !) et le triple (tombé seize fois) placés en milieu de parcours. Du coup, seuls quatre concurrents sont parvenus à se qualifier pour le barrage et parmi eux, aucune trace d’un cavalier belge. Cette absence était une première depuis 2007 et la victoire du Britannique William Whitaker. C’est que Malines a l’habitude de sourire à nos représentants. On songe notamment à la deuxième place de François Mathy Jr en 2012, à la victoire de Grégory Wathelet en 2011, à sa deuxième place en 2010, au succès de Ludo Philippaerts en 2008 ou encore à celui de Dirk Demeersman en 2006... En dix ans, la Belgique a signé trois victoires à Malines et a obtenu sept podiums supplémentaires. C’est dire si 2013 ne restera pas – à ce titre – dans les annales. Mais qu’importe, le Grand Prix Coupe du monde a offert un spectacle de qualité et sacré un beau vainqueur. Daniel Deusser (Cornet d’Amour), qui a pris le meilleur sur le Suédois Jens Fredricson (Lunatic), l’Espagnole Pilar Lucrecia Cordon (Nuage Bleu) et le Néerlandais Jeroen Dubbeldam (Zenith) à l’issue du barrage, n’est en effet pas le premier venu. Quatorzième du classement mondial au début du mois de décembre, il avait notamment remporté la prestigieuse finale du Top 10 à Stockholm, fin novembre. « Le parcours était très difficile, mais pas impossible. Je pensais qu’il y aurait tout de même plus que quatre barragistes mais les nombreux changements de rythme imposés par le parcours ont piégé les cavaliers », déclarait le lauréat, heureux de s’être imposé en Belgique, où il travaille désormais pour les écuries Stephex. « Cette victoire vient clôturer en beauté une année 2013 fantastique. Mes chevaux étaient en bonne santé et j’espère qu’il en sera de même en 2014. » 18 L’équimag N°61 Janvier/Février 2014 Deuxième de l’épreuve, Jens Fredricson se projetait lui aussi dans cette nouvelle année, avec la prochaine édition du rendez-vous malinois en ligne de mire... « J’étais troisième en 2012 et deuxième en 2013, alors j’espère bien gagner en 2014 », rigolait le Suédois. DRESSAGE : LANGEHANENBERG GAGNE SANS BRILLER Dominé par Patrick Kittel sur Déjà Vu, le circuit 3 étoiles était également l’occasion pour plusieurs Français installés en Belgique de préparer les prochains Jeux équestres mondiaux. Bertrand Liegard et Star Wars n’en étaient qu’à leur deuxième Grand Prix. « Sur un mois de temps, j’aurai déroulé pour la première fois le Grand Prix, le Grand Prix Spécial et la kür. J’ai l’ensemble des épreuves qui sont dans le cheval, mais maintenant nous devons prendre de l’expérience sans brûler les étapes », déclarait le cavalier de Dionle-Val. Son coéquipier Ludovic Henry est passé à la vitesse supérieure en cours de concours. « J’étais invité pour le 3 étoiles et avec mes bons résultats dans le Grand Prix, j’étais finalement repris dans le 5 étoiles. J’avais alors un peu de pression mais ça a été une très belle occasion pour prendre de l’expérience et être en contact avec l’élite mondiale », se félicitait le cavalier de La Chevalerie. F.W. beaucoup d’allant », expliquait l’élève d’Anky van Grunsven. Derrière la Néerlandaise, c’est l’Allemande Ulla Salzgeber qui a pris la troisième place de l’épreuve après plusieurs mois d’absence. « Herzruf’s Erbe a été blessé et a eu de longs mois de revalidation. Un cavalier d’obstacle l’a monté calmement sur le plat et en promenade pour moi. Pouvoir revenir sur les concours est déjà une réussite. Je ne me tracasse pas encore de mes points mais je profite du moment présent », signalait la médaillée d’argent des Jeux olympiques d’Athènes. REGRETS ET SATISFACTIONS Meilleur Belge dans le Grand Prix avec 67,574%, Philippe Jorissen était notre seul représentant dans la kür en musique. « Le public belge était totalement acquis à ma cause et c’était un sentiment fantastique. Le Beau a déroulé une excellente reprise sans faute mais avec quelques imprécisions. Il était très bien à mes aides. C’était d’après moi ma meilleure kür, même si les points étaient peut-être un peu bas », soulignait le cavalier de Waremme, sixième avec 71,875%. De son côté, Simon Missiaen revenait bien affûté de Londres, mais il n’en tira pas profit. « Le premier jour, dans le paddock, Vadin était attentive à mes aides et me donnait un bon sentiment. Malheureusement, j’ai eu le syndrome de Malines : je suis rentré en piste et la jument s’est crispée. J’ai alors dû me concentrer toute la reprise pour retrouver son équilibre et son attention », expliquait le champion de Belgique en titre qui atterrissait dans le Grand Prix Spécial. « Tout avait bien commencé dans l’épreuve. Puis j’ai anticipé un exercice dans mes aides, j’ai commis une première faute et j’avais alors peur d’en commettre d’autres... qui se sont enchaînées », regrettait Simon, troisième avec le faible pourcentage de 65,646%. La tête de l’épreuve revenait à Patrick Van de Meer (66,479%). Crédit photo : Roland Thunholm/FEI Pour sa deuxième année dans le circuit des Word Dressage Masters (WDM), Malines avait rempli les tribunes pour l’épreuve en musique du samedi après-midi – soit 9.000 places. Gagnante de l’édition 2012 du rendez-vous malinois, la Néerlandaise Adelinde Cornelissen n’était pas présente pour défendre son titre. Malgré une reprise marquée par plusieurs fautes inhabituelles, Helen Langehanenberg et Damon Hill ont remporté le Grand Prix sur un mode mineur (76,915%), suivis par la jeune Néerlandaise Danielle Heijkoop sur Siro (75,766%). Dans la kür en musique, l’Allemande a retrouvé plus d’harmonie avec son étalon et a déroulé son épreuve vers une victoire (85,850%) qui ne pouvait pas lui échapper. « Le cheval a progressé constamment dans ses points durant la saison. Stuttgart était la meilleure reprise qu’il ait jamais déroulé avec un nouveau record personnel. Pour ce concours, il en a été autrement mais, quoi qu’il arrive, Domi reste selon moi le meilleur cheval actuel ! », soulignait Helen. Sur son grand hongre noir, Danielle Heijkoop a pris la deuxième place de l’épreuve avec un tour au passage et au piaffé comme point d’honneur. « Avant de commencer mon épreuve, j’avais peur que Siro ne soit trop fatigué car il a dormi toute la journée. Mais une fois dessus, il était de nouveau présent. C’est un cheval qui donne un sentiment hors du commun avec Kittel maître du 3 étoiles }}Helen Langehanenberg (ici à Göteborg) s’est imposée sans grande surprise à Malines, où on pouvait regretter l’absence des meilleurs couples néerlandais. L’équimag N°61 Janvier/Février 2014 19