G roupe Team : une équipe de pros aux fourneaux

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La réussite, une stratégie
Groupe Team : une équipe de pros aux fourneaux
Du premier fourneau en fonte,
réalisé en 1898 à l’initiative
de Georges Lefebvre, arrièregrand-père d’Olivier Lefebvre,
président du groupeTeam,
au matériel le plus
sophistiqué où l’électronique
prédomine, en passant par les
accessoires alliant performance
et design,la famille Lefebvre a
toujours été précurseur dans un
secteur inconnu du grand public,
celui des équipements techniques
pour cuisines professionnelles.
A
la fin du XIXe siècle, Georges
Lefebvre est un imprimeur lillois installé rue de Tournai. Ce philanthrope
qui va consacrer toute sa vie au progrès social fonde, en 1896, avec le professeur de
médecine Paucot la Mutualité maternelle, puis
la Maternité de la Sainte-Famille. Alors que la
révolution industrielle bat son plein, leur souci
est d’améliorer le sort des femmes et des enfants
de la classe ouvrière et l’hygiène de vie des
ouvriers typographes. Georges Lefebvre décide
donc de créer une école de cuisine et confie la
fabrication des fourneaux à ses ouvriers.
Les premiers fourneaux réalisés avec les établissements Delfortrie, un sous-traitant installé rue
des Postes à Lille, sont disponibles en 1898.
Delfortrie travaille avec Bürgerereisenwerk, un
fournisseur allemand qui deviendra ensuite
Juno et restera, jusqu’en 2001, un partenaire de
la famille Lefebvre.
“Jacques, mon père, est entré en 1952 dans
l’entreprise familiale pour s’occuper des revendeurs qui traitaient le marché domestique sur le
grand nord de la France, de Metz à la Somme.
C’est en accompagnant son père dans les usines
allemandes de Juno qu’il découvre l’existence
de cuisinières pour professionnels”, explique
Olivier Lefebvre, Président. Un ingénieur de
Juno invente la convection forcée et Jacques
Lefebvre en est de suite convaincu : ce procédé
peut s’appliquer aux grandes cuisines professionnelles. C’est en 1960 que Jacques Lefebvre
découvre dans une foire l’un des premiers fours
à micro-ondes exposés par un Japonais.
Très novateur, ce produit laisse tout le monde
sceptique. Bien que Jacques Lefebvre y croit, il
faudra attendre 1966 pour que le produit fasse
ses premiers pas dans le secteur professionnel.
Fin 1970, Jean-Marie Lefebvre cède le fonds de
commerce de son entreprise à son fils Jacques.
Le nom Georges Lefebvre & Fils disparaît,
D.I.M pour Diffusion Internationale de Matériels prend le relais.
Innover sans cesse
En 1971, D.I.M installe le 1e r four à air pulsé dans
la cuisine centrale de Peugeot Mulhouse. Suivront ensuite le CROUS et bien d’autres. Toujours à l’affût d’innovations, Jacques Lefebvre
se rend aux USA où les techniques sont plus
avancées. Il y rencontre Willy Calluy, un Belge,
qui aidera par ailleurs l’entreprise. Il en revient
persuadé que la restauration sociale (entreprises,
collectivités…) va perdre du terrain au profit de
la restauration commerciale à thème. D.I.M est à
Du matériel domestique
au matériel professionnel
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En 1924, Georges Lefebvre absorbe Delfortrie
qu’il confie à son fils Jean-Marie. La nouvelle
entité, baptisée Georges Lefebvre & Fils, devient
le distributeur de ses fournisseurs : Juno pour les
équipements de cuisson, Forges de Ciney pour
les poêles et feux à charbon.
Dès 1947, conseillé par Paul Degruson, ancien
patron d’Havas Lille, le chef d’entreprise ose
lancer le slogan “les fameuses cuisinières allemandes reviennent”. Avec succès.
FACE - NOVEMBRE2003 - N° 159
Olivier Lefebvr
e, Président du GroupeTeam.
Le show-room :un lieu de rencontres pour les professionnels des métiers de bouche
et les amateur
s passionnés.
l’époque bien implantée dans les restaurants et
haute pression, sauteuses rapides, convoyeurs à
cuisines d’entreprises mais aussi dans les cafétéhamburgers,… c’est d’autant plus important que,
rias comme Flunch et Casino. “Le partenariat
dès l’année suivante, les grandes chaînes de resavec Flunch, dont nous sommes l’un des plus
tauration commerciales commencent à appaanciens fournisseurs, nous a toujours incité à
raître : Wimpy (Jacques Borel), Mc Donalds,
faire évoluer nos gammes de produits. Nous
Free-Time, Burger King, Quick…donnant raison
avons su profiter d’une conjonction favorable
aux intuitions de Jacques Lefebvre. Parallèlealliant l’évolution de l’industrie agroalimentaire,
ment, D.I.M qui a toujours cru dans le microde la restauration hors foyer et des techniques de
ondes veut pénétrer le marché grand public via
cuisson”. En 1978, Jacques Lefebvre appelle son
des distributeurs. En réussissant à négocier avec
fils Olivier aux fourneaux. “Je me suis occupé de
Sharp pour obtenir des prix compétitifs, D.I.M
liquider l’activité du département domestique.
rentre chez Boulanger et Darty et parvient à
Nous avons toutefois gardé le micro-ondes qui
prendre 35% de parts de marché en 4 ans avec 3
végétait encore mais qui allait démarrer dans le
commerciaux.
grand public à partir de 1980”. Le développement de ce segment est confié à Gilles Mathon,
Leader incontournable
aujourd’hui directeur général. L’entreprise D.I.M
n’emploie alors plus que 12 personnes pour un
“En 1983, Neotech est créée pour vendre des
CA de 8 MF (1,220 000 M€). Père et fils définistechniques associées aux collectivités. Mais la
sent leur stratégie : continuer à développer les
vente de cuisines complètes n’était pas notre
techniques pour les cuisines professionnelles et
métier”. Neotech Bretagne existe néanmoins
parier sur la restauration rapide. D.I.M devient le
toujours, elle est d’ailleurs devenue la division
premier importateur d’appareils de cuisson basse
température, friteuses (utilisées chez KFC pour
logistique interne du groupe. L’embauche de
Guy Janssen, un chef de cuisine, va permettre de
la cuisson du poulet pané par exemple), marmites
travailler à la mise au point d’un four mixte, présenté pour la 1ère fois en fonctionnement au salon
Equipotel de 1984. Le four à air pulsé vapeur
connaît ses premiers succès et D.I.M équipe peu
à peu les restaurants de chaîne à travers toute la
France. Surfant sur ce nouveau succès, D.I.M
accepte de revendre à Sharp le fonds de commerce de son département micro-ondes domestique en 1986. Le volume d’affaires est récupéré
en un an, 40 fours mixtes ayant été vendus la
1ère année, 700 pièces trois ans plus tard.
Fin 89, D.I.M est un leader incontournable dans
le secteur de la cuisson en France. L’entreprise
quitte la rue des Postes pour s’installer sur le
Parc d’activités Clémenceau à Marcq sur 1 hectare dont 1 000 m2 d’entrepôt et 550 m2 de
bureaux. Cap à nouveau sur les USA où Olivier
Lefebvre découvre les accessoires en polycarbonate (matériau utilisé par la Nasa pour les
casques des astronautes). Il propose à ses clients
toute une gamme de pichets, carafes, cloches.
“Nous sommes passés de 0 € de CA en 1989 à
2,5 M € en 1997”.
1994 est une année de remise en question.
D.I.M crée sa propre gamme d’accessoires à la
marque Florest qui comprend, outre les produits en polycarbonate, des plateaux personnalisables, conteneurs isothermes, chariots,
casiers de lavage…
Une idée germe : pourquoi ne pas capitaliser sur
le nom Lefebvre qui a disparu depuis la création
de D.I.M ?
Ce sera chose faite avec une gamme de fourneaux et cuisinières s’inspirant des modèles traditionnels créés par l’arrière-grand-père mais
doté des dernières innovations en matière de
cuisson.
Des centres de profit spécialisés
En 2000, le chef d’entreprise décide également de
créer des centres de profit spécialisés. Le groupe
Team D.I.M voit le jour. L’entité D.I.M regroupe
trois activités : D.I.M cuisines professionnelles,
Florest, la division accessoires et DTS, DIM Team
System qui met au point des concepts traiteurs
chauds complets de l’étude de marché au contrat
de maintenance, en passant par l’étude technique
et la formation. Neotech, division logistique
interne du groupe, TSP (Team Service Plus)
assure l’installation et l’assistance technique de
matériel et Editeam, section de PAO/DAO,
emploie trois personnes : “Nous créons en effet
nos propres documents à partir des catalogues de
nos différents fournisseurs”. S.I.R.E, autre société
du groupe, comprend deux divisions : Vauban en
charge des équipements professionnels à marques
propres et l’activité domestique avec L&Co,
enseigne nouvellement créée. L&Co a pour voca-
tion de diffuser des produits issus des gammes
professionnelles, mais utilisables par les particuliers passionnés d’arts culinaires. On y trouve des
accessoires design, pratiques et colorés, des batteries de cuisine en cuivre, les couteaux du célèbre
fabricant japonais Kai, et bien sûr, les fourneaux
tradition Georges Lefebvre. Implanté dans le
quartier de Wazemmes, le premier magasin/
show-room a pour vocation de faire se rencontrer
les professionnels des métiers de bouche et amateurs passionnés qui pourront se former aux techniques et produits. L’objectif est de dupliquer
l’enseigne, y compris à l’export (Benelux, Espagne, Portugal, Italie) et de développer la vente
par correspondance. Le fort partenariat développé
avec l’allemand Küppersbusch, spécialiste des
équipements de cuisson, va permettre de faire
encore évoluer les fours grâce à l’électronique,
composant essentiel pour garantir le suivi des
cuissons et la traçabilité.
Mais, comme le souligne Olivier Lefebvre,
“Une entreprise, c’est une équipe (d’où le nom
du groupe) et chez nous, l’essentiel du travail
d’approche de la clientèle repose sur la
démonstration. C’est pourquoi, dès 1984, j’ai
embauché un premier chef cuisinier et, au fil du
temps, tous les commerciaux de l’entreprise ont
été remplacés par des collaborateurs issus de
l’hôtellerie, de la restauration ou d’écoles hôtelières. Pour convaincre un spécialiste, rien de
tel qu’un autre spécialiste. C’est avec cette
même philosophie que nous avons dès 1982
créé des clubs rassemblant des professionnels
de l’agroalimentaire (Mc Cain, Socopa, Bonduelle, Fleury-Michon, LDC…) pour travailler
à la mise au point de nouveaux équipements,
participer ensemble à des salons professionnels
et y faire des démonstrations. La bonne recette,
c’est de croiser le bon produit alimentaire avec
le bon matériel”.
Sylvie VERNIER
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Fiche signalétique
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Gr oupe Team Sofile
Président : Olivier Lefebvre
Activité : Cuisines professionnelles
D.I.M : SA au capital de 200 000 €
TSP : SA au capital de 40 000 €
Neotech Bretagne :
EURL au capital de 8 000 €
S.I.R.E : EURL au capital de 8 000 €
Editeam : EURL au capital de 7622,45 €
Effectif global : 53 personnes
dont 20 commerciaux sur le terrain
CA : 12 M €
Prévisions marché domestique :
305 000 € en 2003 - 1 M € en 2004
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