Commission départementale des gens du voyage des Bouches du
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Commission départementale des gens du voyage des Bouches du
Commission départementale des gens du voyage des Bouches-du-Rhône Séance du 26 mai 2014 Une fois de plus, nous ne pouvons que déplorer les conditions de fonctionnement de cette commission. Lors de la dernière séance tenue le 24 juin 2013, nous parlions d’un dialogue de sourds et souhaitions qu’enfin les objections et les propositions que nous mettons en avant depuis 12 ans soient enfin prises en compte. Nous précisions alors : sans une transformation de la composition, du mode de fonctionnement et des objectifs de cette commission en conformité avec les textes et circulaires réglementaires (circulaire du 28/08/2011), nous renoncerons à y participer.(24 juin 2013) Nous noterons tout d’abord que la liste des personnes mentionnées au titre des représentants des gens du voyage est inexacte en ce qui concerne l’Asnit et Yaka de Gitana. Quant à l’Alotra, nous considérons que sa fonction de gestionnaire d’aire d’accueil n’est pas compatible avec la représentation des gens du voyage. Nous avons, à de nombreuses reprises, souhaité qu’entre les réunions formelles, comme celle de ce jour, des contacts réguliers soient organisés afin de faire le point sur les difficultés de mise en œuvre du schéma départemental et sur les divers conflits qui nous sont rapportés très régulièrement. A ce jour, plusieurs de nos courriers sont restés sans réponse et aucune information ne nous a été transmise de la part des autorités concernant le fonctionnement des aires d’accueil existantes et l’état des projets de création de nouvelles aires. Rappelons à nouveau les principaux points que nous mettons en cause dans la politique mise en œuvre dans le département des Bouches-du-Rhône. Les aires de grand passage. Nous contestons la localisation des quatre aires prévues dans chaque arrondissement lors de la révision du schéma, car elle ne correspond pas aux besoins des grands groupes tels qu’ils ont été constatés sur place. Le terrain ouvert en urgence sur le plateau du Réaltor à Aix-enProvence par la CPA, tant par sa localisation que par les équipements proposés, ne peut répondre aux attentes des voyageurs Les aires d’accueil. Si nous avons pu constater l’ouverture des aires de Fuveau et de Salon, ces nouvelles places ne font que réduire le déficit accumulé depuis 12 ans. Sur les 1300 places programmées en 2002, ramenées à 1000 en 2012, seules 270 sont actuellement disponibles. L’ancienne aire de Miramas ne correspond pas aux normes en vigueur. La gestion des aires existantes est l’objet de divers incidents et conflits qui se multiplient. Les plus graves sont survenus sur l’aire d’Arles qui a dû être fermée plusieurs mois. L’aide à la gestion définie par les circulaires d’application a pour contrepartie une inspection annuelle des services de l’État. Nous demandons à avoir connaissance de ces inspections et à pouvoir en débattre dans le cadre de la commission. La sédentarisation Depuis l’origine, nous ne cessons de rappeler aux membres de la commission que l’ouverture d’aires d’accueil ne saurait répondre aux besoins de très nombreuses familles qui, pour de multiples raisons, ont fait le choix de se sédentariser. Nous ne pouvons nous satisfaire de la réponse qui nous est faite régulièrement et qui prétend que le schéma départemental ne concerne que les ‘voyageurs qui voyagent’. On nous renvoie alors au droit commun et au Plan Départemental pour le Logement des Plus Démunis ( PDALPD) qui n’a, à ce jour, jamais pris en compte les besoins de ces familles. Une circulaire de décembre 2003 prévoit pourtant explicitement la création de terrains familiaux pour répondre à ces besoins. Confirmant toutes les enquêtes et analyses faites nationalement, nous affirmons à nouveau que, dans les Bouches-du-Rhône, il s’agit d’une priorité qui concerne plusieurs centaines de familles contraintes de vivre dans des conditions d’habitat indigne. Comme nous répétons à chaque occasion et comme le démontrent les graves incidents survenus à Arles, l’ouverture de nouvelles aires d’accueil ne saurait répondre à ces attentes. L’évolution législative et réglementaire . Depuis plusieurs années, le législateur et les responsables politiques ont pu mesurer les insuffisances de la loi du 5 juillet 2000. Un texte législatif en préparation devra prendre en compte ces évolutions mais aussi les décisions judiciaires importantes comme celle du Conseil Constitutionnel de septembre 2012 et celle plus récente du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies qui le, le 28 mars 2014, a condamné la France à supprimer dans un délai de 6 mois la loi du 3 janvier 1969 relative au statut des gens du voyage. Notons également que la Délégation Interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement (DIHAL) a été chargée d’une mission relative aux gens du voyage. Dans ce cadre elle a entamé des concertations préalables à la publication d'un décret rénovant la Commission nationale consultative des gens du voyage. Il semble opportun que la commission prenne en compte ces évolutions. Marseille, le 20 mai 2014 Le Président Jean Paul KOPP