peeping me

Transcription

peeping me
peeping me
peeping me
installation/performance
Création
Marseille, juin 2006 – ateliers:
Lézarap’art.
Conception et performance
Paulo Guerreiro
Scénographie
Marion Abeille
Régie générale
Lucie Delorme
Création sonore
Fouad Bouchoucha
Coprodution
Remerciements
Ballet National de Marseille
Ballet Preljocaj
Caroline Dumont
ESBAM
Fabienne Rouet
France Nicolas
Guillaume Fayard
Halory
La Compagnie
Lézarap’art
Lou Colombani
Michel Pellegrino
N€gócio-zdb
Ophélie Koch
Pierre Thys
Pipo Tafel
Severine Saby
Tiago Bartolomeu Costa
www.peeping-me.blogspot.com
[email protected]
www.last-cie.com
[email protected]
Intro
peeping me nous renvoie à ce que l’on est, entre innocence
et perversion, dans un sens éminemment réflexif : cet effet
miroir n’est si troublant que parce qu’il y a une grande
rigueur dans le peeping lui-même.
C’est une tension qui est là, entre la curiosité et la pudeur, et
qui recouvre nos règles sociales explicites et implicites.
Merleau-Ponty a beaucoup parlé du chiasme qu’il y a entre
le visible et le tangible, mais aussi entre le touchant et le
touché. Les deux niveaux chaque fois semblent se superposer,
s’entrecroisent, mais ils ne se confondent pas.
Avec peeping me, pouvons-nous mieux comprendre la
puissance du tangible, du corps touché-touchant en ce qu’il
reste obscur, invisible, et donc toujours indiscernable à un
certain niveau ? C’est cette indiscernabilité de la sensation
physique qui nous frappe, elle a à voir avec l’informe, avec
une fluidité du devenir, avec une conscience intérieure qui
n’a pas de cadre autre que sa propre réflexivité en laquelle
je me suis introduit comme par effraction, par curiosité
intime.
Paul-Emmanuel Odin
Par cette mise en scène de la transgression et son
déplacement, les auteurs de peeping me préparent le
visiteur à une série de gestes et de comportements, le font
entrer dans une dimension peut-être insoupçonnée de sa
conduite et de ces impulsions, lui révèlent la dimension
aveuglante du fantasme en même temps que la possibilité
d’un dépassement. Il y a bien un avant et un après Peeping
Me. Il y a bien un savoir que ceux qui sont passés par
Peeping Me possèdent, et que les autres ne possèdent pas.
C’est qu’il y a dans cette boîte un secret, une sorte d’utopie
cachée, qu’aucun discours ne peut épuiser. Faire tourner
à vide le circuit du visible, dérober le désir au pouvoir du
regard et le faire circuler dans le décorum un peu triste
de sa fixation fétichiste et marchande, mettre par làmême ce décorum en crise, l’excéder et le renvoyer à sa
facticité limitée... Ces fonctions mises en série par Peeping
Me forment le cercle vertueux d’un processus aboutissant
à autre chose : la constitution d’un vécu commun, d’une
communauté.
Boris Nicot
C’est pas nouveau la dislocation du regard dans l’histoire de
la performance. L’implication de l’autre dans le résultat final
de l’objet est même une des récurrences les plus fréquentes. Dans l’encore bref parcours de Paulo Guerreiro cette implication est liée à la volonté d’un parcours commun entre
l’observateur et l’observé. Si dans addicted man (Bruxelles,
Théâtre de L’l, 2005) il cherchait à s’inscrire dans le monde
qu’il observait, dans peeping me il travaille et applique une
dimension particulière à cet acte d’observer: le voyeurisme.
Le corps du performer et celui du spectateur partagent le
même devenir – fétiche, sans qu’on sache qui observe qui.
C’est, pour cela, une expérience commune qui dépend intimement d’une volonté d’être provoqué/de provoquer. C’est
une expérience individuelle sur laquelle on ne peut rien dire,
à part demander une disponibilité physique et sensorielle.
Sont en cause des questions comme l’intimité, la limite (du
corps, de la représentation, de l’espace) et la manipulation
des sens. Pour comprendre sur quels mécanismes s’inscrit un
possible discours chorégraphique, il décharne le processus
de création, il l’empaquette littéralement entre quatre murs
et attend que les gens viennent à sa rencontre. C’est, hardiment, un défi. Qui est prêt pour jouer?
Tiago Bartolomeu Costa (critique de danse et théâtre portugais)
Présentation
Dans peeping me on touche, on observe, on est observé.
L’espace existe sous la forme d’un parcours, on traverse des espaces, créés comme
des simulacres des ambiances des peep-show et des «glory holes», pas seulement
dans un souci d’architecture de l’espace mais aussi pour inciter le contact.
On introduit un nombre limité de personnes dans un espace situé face à la boîte.
Ce sas instaure un temps important pour mettre le public dans des conditions
d’écoute et de disponibilité. Dans cet espace, le public attend que l’ouvreuse vienne lui ouvrir la porte qui donne accés au premier couloir.
Ici, la personne peut passer ses bras dans deux trous qui la mettent en contact
physique avec le performeur. Entre les trous est installé un miroir sans tain dans
lequel elle se confronte à son image ainsi qu’à ses réactions. Elle ne voit pas le
performeur tandis que lui, grâce au miroir, peut l’observer. Cette interaction avec le
performeur, crée la chorégraphie et influe sur la structure chorégraphique-même.
Ensuite elle entre dans un sas qui l’emmène vers le deuxième couloir.
Là, des judas lui permettent de regarder à l’intérieur de la cabine du performeur. Les
voyeurs ne sont pas seulement confrontés à leur position, ils prennent conscience
de leur rôle performatif et du caractère unique de leur trajet. Le miroir dans lequel
chacun a pu voir son reflet est dorénavant une fenêtre ouverte pour assister à un
duo entre le performeur et la personne suivante.
En quittant la boite, un dernier sas propose un temps d’échange collectif. Le public
lié par cette expérience individuelle, se retrouve alors réunie autour d’un parcours
commun.
Le corps performatif va exister comme miroir et exaltation de canons, de motifs,
de stéréotypes tirés de ce qui s’observe, de ce qui s’expose, parvenant ainsi à une
dimension presque sculpturale et érotique. Le résultat est un solo partagé, un duo
non assumé. La situation n’est pas seulement intime, elle est aussi dramaturgique
dans le sens où l’on est interpellé par des sensations/émotions qui construisent au
fur et à mesure un parcours propre . La dramaturgie existe dans l’éloignement de
ces corps, dans la mémoire des différents contacts et rôles endossés.
Toute la structure est dépendante de cette relation. De l’introduction à la conclusion, de la macro à la micro structure. La durée même est déterminée par cette
relation.
Plan accessoires & lumière
judas
trous mains
plafond
lumière
rampe 500W
miroir sans
tain
recipients
eau/savon
evier +
poubelle
porte simple
bouteilles d’eau
boite à gants
séparations
poubelle
rampe neons
boite à sopalin
porte + système
de fermeture
automatique
Plan circulation
sas 1
couloir 1
couloir 2
sas 3
outdoor
sas 2
indoor
Sas 1
ouvreuse
public
fig. 1
couloir 2
voyeur
performeur
couloir 1
toucheur
fig. 2
Sas 2
public
fig. 3
Plan vues
fig.1
fig.3
fig.2
fig.4
couloir 1
fig. 1
couloir 1
sas 2
couloir 2
fig. 2
couloir 2
performeur
couloir 1
fig. 3
couloir 2
fig. 4
Biographies
Paulo Guerreiro,
né à Portimão (Portugal) en 1982.
Master 1 en danse - département spectacle
à Escola Superior de Dança à Lisbonne, travail en tant que chorégraphe, performeur/
danseur entre la France, la Belgique, l’Allemagne et le Portugal. Avec, entre autres :
Amélia Bentes, Edith Depaule, Felix Ruckert,
Martin Dewez, Olga Roriz, Pipo Delbono,
Pipo Tafel, Rui Horta, Rui Lopes Graça.
En 2005 il présente le solo Addicted Man,
dans la 5° édition du festival Danse en Vol
au Théâtre L’l à Bruxelles. Par la suite il
devient stagiaire dans le projet D.A.N.C.E.
(Dance Apprentice Network aCross Europe)
sous la direction artistique de William Forsythe, Wayne McGregor, Frédéric Flamand et
Angelin Preljocaj.
En 2006 il crée avec la plasticienne Marion
Abeille la performance/installation peeping
me à Marseille.
Depuis 2007 il est membre du comité artistique de Komm’n’act.
1/4
Marion Abeille,
née à Paris en 1980.
diplômée des beaux-arts de Marseille
elle développe un travail de sculpture
et d’installation autour des notions de
genre, de simulacre et de drâme.
Depuis 2004 elle créait des performances en collaboration avec des artistes
d’autres disciplines (On a du pain sur
la planche... qu’il y pourrisse avec Arno
Calleja écrivain, peeping me avec
Paulo Guerriero chorégraphe-performeur).
Depuis 2006 elle codirige Cul de sac
lieu de résidence et d’exposition à Marseille.
Depuis 2007 elle est membre du comité artistique de KOMM’N’ACT, plateforme de jeunes artistes européens.
2/4
Lucie Delorme,
née en Bourgogne en 1976.
En 2000 obtient sa licence d'études théâtrales
à Aix en Provence tout en travaillant pour divers théâtres et compagnies depuis 1997.
En 2003, suit une formation de 9 mois à l'ISTS,
en Avignon.
Depuis 1999 en temps que régisseur lumière et
régisseur général les compagnies César choisi,
Ma voisine s'appelle Cassandre, Sirènes, Zavod,
Les Loups Masqués... travaille aux théâtres Espace des arts à Chalon sur Sâone, Vitez, de
Lenche. En festival: Instances, Chalon sur Sone,
Festival d'Avignon (In), Festival de Mimet...
Participe aux projets de lumière architecturale
dynamique: Trophée des Lumières à Marseille,
Fête des Lumières à Lyon, les Orpailleurs de
Lumière.
Les dernières créations lumière depuis novembre 2005: Gross mise en scene G.Coppini; Trik
baby chorégraphie de A. Desclozeaux, mise
en scene de M.Vanaret; Purifiés de S.Kane de
C. Garcher, Mjc Gennevilliers; Traces l'espece
montage texte et mise en scene de N.Broche.
3/4
Fouad Bouchoucha,
né à Marseille 1981.
Diplômé des beaux-arts de
Marseille.
Ses recherches et problématiques sont liées aux sons, bruits
et à la musique, l'improvisation
sonore.Il travaille actuellement
sur la conception de différentes
interfaces physiques (contrôleur midi, boîtier autonome,
synthétiseur etc...) et virtuelles
(logiciel et agencement de celui-ci).
Grâce à 6mois passés à Linz
(Autriche) où il à appris les notions électroniques pour pouvoir fabriquer un corps d'interface physique en utilisant le
protocole de communication
M.I.D.I.
4/4
Presse
« Provocation, voyeurisme, manipulation du regard, une performance impliquée dans la
relation du spectateur : Paulo
Guerreiro travail des notions
qui convoquent la séduction –
mais aussi l’instrumentalisation
– pour proposer le jeu peeping
me, création sur la forme d’une
installation habitée, avec la
quelle chaque un développer la
relation qu’il veut. Le disposition
scénique de Marion Abeille incite
cette intervention : c’est que le
mouvement surgie de la présence du publique, invité a rester
et se laisser être, en épient, en
touchent, en s’exposent.
Guerreiro parle d’ «une relation
sensorial et pervers» : intimités partagés, des sens manipulés, des corps et des regards en
commutation fétichiste.»
«glOry hOles
peeping me convoque et sollicite une
participation active du spectateur. Tout
à fois touchant et touché, voyant et
visible, observateur et observé, ici celui
est pris dans un dispositif complexe en
même temps qu'il est amené à tisser
des lines avec le performeur, Paulo
Guerreiro.
Faire l'expérience de cette installation
performance ne peut laisser indifférent.
Elle suscite des sentiments divers et
contradictoires: dégoût, rejet, plaisir,
étonnement... (...) Trou-blant...»
Elodie Guida in Ventilo
(01/05/07)
Mónica Guerreiro in Agenda LX
(09/2005).
1/2
«Fraise déboire
(...)Je plonge mes mains dans l’inconnu,
comme si j’aidais l’enfant à (re)naître. J’ai
peur, mais je me laisse aller. C’est beau,
agréable, touchant, érotique, rugueux,
lisse. Tout coule de source. Mes mains
dansent. Je revis, je renais. J’oublie tout.
Et puis, soudain : le vide. Je ne sens plus
rien. Presque abandonné. (...) La performance était là, dans la création de ce
lien, avec un artiste inconnu, si près, si
loin. Dix minutes de fraternité, où l’art
s’invite au plus profond de notre intimité.
Dix minutes de communication qu’aucun
dialogue social ne pourra remplacer. Dix
minutes où nos mains tissent avec humilité ce lien que certains ne tarderont pas
à vouloir nous enlever.
Paulo Guerreiro, revenez ! Nous allons
avoir besoin de votre audace pour poser
sur nos mains, le fluide apaisant vers nos
pensées torturées.»
Pascal Bély in www.festivalier.net
(01/05/07)
«Ceci est un peep
(...) Ludique et sexy (notamment
dans son épilogue épicuriens, avec
retour aux rouges), la proposition
soulève tout un flux de sentiments
contrastés, entre sensualités et
perversions, qui met à l’épreuve
tous les sens - vue, toucher, ouie,
jusqu’à l’odorat et au goût, doncen les amputant tour à tour, et
fait appel à une innocence qu’on
aurait pu croire perdue dans le
flux artistico-commercialo-médiatique des porno softs au porno
chics…-. Une innocence, et même
une virginité, puisqu’on ne pourra
revivre Peeping me une deuxième
fois en ayant tout à fait le même
regard sur la « chose ».»
Denis Bonneville in La Marseillaise
(22/04/07)
2/2
Commentaires
« C’est bon d’être
avec quelqu’un…
Comme ça, seulement pour être…
observer, sentir…
C’est bonne la
sensation de parler en silence…»
Anonyme in cahier
de commentaires de
peeping me
« L’art nous fait
partir vers la
sphère du privée...»
Anonyme in cahier
de commentaires de
peeping me
« j’eu un problème
d’anxiété avant le
spectacle,
mais
après l’impact bizarre de cette expérience sensorial
a été très intéressant.
Merci beaucoup,
inoubliable… »
«…c’est comme
une
demande
d’aide d’un inconnu, et ça provoque peur et quelle
chose de bizarre,
mais au même
temps c’est satisfassent et touchent. »
Pedro in cahier de commentaires de peeping
me
Maria do Céu Alcaparra in cahier de
commentaires de
peeping me
Historique
2006
mars
naissance conceptuelle du projet;
22 mai au 16
juin
construction du
décor et création
16 juin
1ère étape de travaille à la Cité des
Arts de la rue, Lézarap’art,
Marseille
20 juin
performance
à
la Cité du Livre l’amphithéatre de
la Méjane, cartes
blanches du projet D.A.N.C.E., Aix
en provence
2007
7 au 9 sept.
3 performances au
N€gócio – ZDB, Lisbonne
8 octobre
performance
au
Festival des Jeunes
Créateurs
Européens, théatre A.
Vitez, Aix en Provence
11 au 16 déc.
résidence de création son, performance,
ESBAM,
Marseille
01 au 30 avril
résidence de création et performances, La Compagnie, Marseille

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