Assurance Litige de Brevet Etude pour la Commission européenne
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Assurance Litige de Brevet Etude pour la Commission européenne
Assurance Litige de Brevet Etude pour la Commission européenne REFLEXIONS DE LA CGPME Afin de soutenir l’innovation dans les PME, la Commission européenne a demandé à un cabinet de consultants de réaliser une étude de faisabilité (janvier 2003 à juin 2006) sur l’opportunité de promouvoir une assurance-litige de brevet (ALB) ou Patent Litigation Insurance (PLI). Comme le démontre l’étude réalisée, l’assurance litige de brevet permettrait à une entreprise ou plus généralement à un titulaire d’un brevet d’être assuré dans le cadre d’un contentieux portant sur son invention, couvrant ainsi les risques encourus par l’atteinte faite à ses droits. Actuellement, peu de compagnies d’assurance offrent en Europe une assurance-litige en matière de brevets, le volume de ces assurances est faible et, d’une manière générale, le produit semble inadéquat aux besoins et moyens des PME. Aux Etats-Unis, l’ALB représente un marché peu développé rapporté au nombre de litiges en la matière. Un scénario majeur a pu être ainsi envisagé par l’étude pour tenter de mettre en place une ALB efficace au sein de l’Union européenne. SYSTEME PRIVILEGIE PAR L’ETUDE POUR UNE ASSURANCE LITIGE DE BREVET VIABLE AU SEIN DE L’UE - Champ d’application de l’ALB Afin de permettre une couverture optimum des risques, l’ALB devra viser aussi bien les titulaires de brevet qui agissent contre un contrefacteur que ceux-ci dans la position de défendeur à la procédure. L’assurance ne pourra couvrir que les dommages liés à un titre valable, légalement publiés par les offices de propriété intellectuelle. - Caractère obligatoire de l’assurance Pour que le système soit applicable par la majorité des acteurs concernés, l’assurance devra être obligatoire. Après avoir exprimés de fortes réticences sur ce point, les assureurs et les entreprises seraient favorables à cette obligation, à condition que les coûts soient réellement accessibles aux PME. Une assurance facultative aurait pour conséquence principale le statu quo, à savoir un intérêt relatif par les professionnels de l’assurance et des entreprises pour l’ALB 1er Décembre 2006 1 - Qui doit permettre des coûts raisonnables Le caractère obligatoire de l’ALB doit permettre d’impacter favorablement sur le coût de la police d’assurance pour la rendre accessible aux PME. En effet, du fait de son obligation, la concurrence sur le produit de l’assureur devrait permettre d’ajuster le prix de l’offre en raison d’une forte demande. Selon l’étude réalisée, en France, la prime pourrait atteindre 240 euros / brevet pour une couverture « standard » du risque estimée à 250 000 euros. Le montant de la prime évolue en fonction du potentiel de brevets déposés par pays. - Une couverture du risque en deux étapes l’ALB devrait être subdivisée en deux parties: - la première serait utilisée pour couvrir l’enquête initiale, stade auquel la plupart des différends seraient réglés. Ce serait une couverture de base. - le deuxième montant, nettement plus élevé, ne deviendrait disponible que si l’évaluation des risques faite par l’assureur accorde une chance de succès raisonnable au titulaire du brevet, au défendeur ou à tous les deux. POSITION DE LA CGPME Le mécanisme de l’assurance litige de brevets, tel qu’il résulte de l’étude réalisée au titre de la Commission européenne, s’inscrit dans le cadre des orientations de l’Union européenne afin de soutenir l’innovation dans les PME de l’Union via le renforcement des outils de propriété intellectuelle. Pour la CGPME, en raison notamment du développement continu et varié de la contrefaçon en Europe, un tel mécanisme assurantiel peut avoir deux effets positifs sur les PME : - un réel encouragement à déposer davantage de brevets, ne redoutant plus les frais de procédures - un moyen de se protéger davantage contre la contrefaçon A notre sens, l’ALB envisagée par la présente étude doit respecter les critères suivants pour un système viable qui bénéficie vraiment aux PME : - Nécessité d’un coût faible de la police d’assurance o Le caractère obligatoire de l’assurance peut en effet constituer un moyen d’ajuster le prix de manière à rendre l’ALB accessible aux PME. Cela multiplierait les acteurs de l’assurance sur ce marché et le ratio positif coût / avantages pour les PME permettrait à ces dernières d’adhérer à ce mécanisme. - comme le démontre l’étude, le champ d’application de l’ALB doit viser les titulaires de brevets aussi bien que les PME défenderesses lors du litige. o Notamment dans les litiges de contrefaçon, la PME doit pouvoir être assurée dans le cas où une entreprise européenne ou tiers à l’UE, de taille significative, revendique l’exclusivité du produit breveté. - La mise en place d’une couverture en deux étapes, si elle s’explique par la difficulté d’évaluer le risque pour l’assureur au cours d’un contentieux, pourrait engendrer une assurance à deux niveaux et ainsi favoriser une hausse des primes dans la deuxième phase, qui pourrait alors exclure les PME du mécanisme. 1er Décembre 2006 2 - l’instauration d’un mécanisme d’ALB sera vraiment viable lorsque la mise en place du brevet communautaire sera finalisée. En effet, le brevet communautaire devrait permettre une sécurité juridique optimum au niveau européen pour la PME, étant donné le degré d’harmonisation de la jurisprudence et la reconnaissance générale des titres de PI. o Les assureurs seront alors plus confiants car le risque sera aussi mieux évalué. - La mise en place du système dépend avant tout de l’intérêt manifesté par l’ensemble des compagnies d’assurance. 1er Décembre 2006 3