Panic Room

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Panic Room
Le Soir Vendredi 11 février 2011
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lasociété
diagonale
De la fiction à la réalité, de « Panic Room » au bunker qui se monte en kit
ême à vingt mètres de distanM
ce, on voit clairement l’impact de la balle se dessiner sur la tô-
le. Ahurissant. On n’ose à peine
imaginer qu’il pourrait s’agir d’un
corps humain. Là n’est cependant
pas l’exercice. L’armurier de Wavre,
Daniel Dekaise, passe du 9 mm au
calibre 308 en passant par la Kalachnikov, comme toute ménagère
le fait du pèle-patates au couteau à
steak. Objectif : montrer que les parois du « Bunkerkit » sont à l’épreuve des balles. Il n’y a qu’avec la plus
puissante des armes qu’on sent
une légère boursouflure à l’arrière
de la protection.
Le « Bunkerkit » est, comme son
nom l’indique, un bunker qui se
monte en kit. Il a été conçu en 2007
par Metal Quartz, une société de Péruwelz, qui en a même déposé le
brevet européen. « Et on a travaillé
avec les banques, notre marché prin-
cipal, pour répondre à leur besoin,
souligne Dario Dalla Valle, un ingénieur en construction, administrateur délégué de la société susmentionnée. Son avantage, c’est sa modularité qui permet à deux personnes de monter une pièce blindée
standard en six minutes. Juste avec
quelques boulons à serrer. »
Son intention est à présent de viser le marché privé (commerces,
maisons) : « Notre bunker garantit
une protection contre les vols et les
intrusions. Comme dans le film Panic Room, avec Jodie Foster, ce bunker peut, pour environ 5.000 euros,
servir de lieu où se réfugier lorsqu’on
se sent menacé, tandis qu’il permet
de stocker des valeurs et des biens si
l’on part en vacances. Regardez ! Il
suffit de soulever la clenche pour
que la porte soit verrouillée ! »
UNE MOITIÉ DE BUNKER pour montrer les panneaux modulaires à monter en kit.
Sauf que dans le film, Jodie FosEt des tirs réels pour prouver qu’ils résistent jusqu’au calibre 308… © RENÉ BRENY.
ter passe un sale moment, avec des
voleurs déterminés à tout. De là à
imaginer une escalade de violence
entre les bons et les mauvais, il n’y
a qu’un pas que Rodrigue Goffinet,
responsable bâtiments et réseaux
pour le Crédit agricole, ne souhaite
pas réaliser : « Dans une banque, on
a changé tous les concepts. Plus d’argent aux guichets. Tout est protégé,
même les distributeurs de billets. »
D’où, tout de même, l’apparition
des « tiger-kidnappings » avec des
banquiers et leur famille en otage,
et du côté des banques, une réaction sous forme de cassettes à encre…
Mais Daniel Dekaise de ramener
à la réalité : « On est ici dans des conditions plus réelles d’agressions, même si elles restent malheureuses. Et
le but de protection est assuré. »
CQFD. Jusqu’à la prochaine contreréaction des voleurs…
JEAN-PHILIPPE DE VOGELAERE

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