Textes du 4ème Dimanche de Carême - Paroisse Saint

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Textes du 4ème Dimanche de Carême
Année C
vendredi 1er décembre 2000
Première lecture : Livre de Josué, chapitre 5, 10 à 12.
Le livre de Josué comme celui des Juges, et des Rois, a été composé au cours de la captivité à Babylone.
La catastrophe de 587, avec la prise de Jérusalem, la destruction du Temple et la déportation a été une
terrible épreuve pour le Peuple Juif. Celle-ci a provoqué une réflexion théologique à la lumière de
l’enseignement des prophètes pour aboutir à la formulation de la foi juive.
Avec la lecture de ce dimanche, nous sommes au début de la conquête de la terre promise enfin atteinte.
On a traversé le Jourdain en revivant ce que les pères avaient vécu lors du passage de la mer Rouge. Et on
célèbre la Pâque, réalisant ce que Moïse avait dit : " Quand vous serez entrés dans la Terre que Yahvé
vous donnera, vous observerez ce rite. " (Exode, 12, 25)
Vous remarquerez la triple mention " ils mangeront les produits de cette terre. ", cette terre où coulent le
lait et le miel ! On est bien arrivé dans cette terre d’abondance. La seconde lecture nous dira : " Le monde
ancien s’en est allé. Un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu. " Quant à l’évangile, il nous
parlera de ce repas de fête qui exprime la prévenance de Dieu vis-à-vis de celui qui, peu de temps
auparavant, criait famine et pour qui on a tué le veau gras !
Psaume 33.
Ce psaume est attribué à David. C’est une louange envers la justice divine. Dieu veille sur celui qui s’en
remet à Lui. C’est bien la prière du Peuple de Dieu arrivant en Terre promise, la prière du fils prodigue
bénéficiant de la miséricorde du Père. C’est aussi notre prière pour ce Dieu qui veut nous pardonner et
qui prend pitié.
Seconde lecture : Seconde lettre de saint Paul aux Corinthiens. Chapitre 5, 17 à
21.
Ce passage de la lettre de Paul a été choisi en lien avec l’évangile. Par le baptême, nous sommes devenus
des créatures nouvelles.
Nous sommes déjà dans le monde nouveau de la résurrection. Mais le péché est là qui défigure notre
image de fils de Dieu. Comme le père du prodigue, Dieu veut nous rétablir dans notre dignité de baptisés.
Il veut nous " réconcilier ", autrement dit nous remettre en communion d’amour avec Lui et avec nos
frères. Remarquez combien de fois Dieu est sujet ! Et ceux qui ont la charge apostolique - aujourd’hui
l’évêque et ses prêtres- ont pour mission d’être comme les instruments vivants par lesquels Dieu réalise
son projet d’amour et de réconciliation.
Deux remarques :
1. Entendons l’appel de Dieu à nous laisser réconcilier par Lui. Les célébrations du sacrement de la
réconciliation sont là pour nous permettre de répondre au désir de Dieu.
2. Jésus a pris sur lui notre péché pour le clouer sur le bois de la croix. " Dieu l’a fait péché pour nous. "
C’est notre foi en l’amour immense de Jésus qui nous donne d’avoir part à cette réconciliation.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc. Chapitre 15, versets 1-3 et 11 - 32.
Seul, saint Luc nous rapporte cette parabole. Quel titre lui donner ? Sûrement pas celui de " La parabole
de l’enfant prodigue. " mais bien plus " La parabole du père miséricordieux " car c’est le père qui est le
personnage central.
Cette parabole a bien sa place dans les lectures de ce 4ème dimanche de carême puisqu’une des finalités
de ce temps liturgique est de raviver en nous la grâce baptismale en particulier par le sacrement de la
réconciliation. Avec les deux autres paraboles de ce chapitre, Jésus répond à l’accusation qui lui est faite
de manger avec les pécheurs. Vous noterez la progression dans les trois paraboles : 100 brebis, 10
drachmes, 2 fils.
Normalement c’est à la mort du père que l’héritage revient aux enfants. Le fait que le fils cadet réclame
sa part équivaut d’une certaine façon à la mort du père. C’est un parricide ! Le cadet en prendra
conscience et au retour il dira : " Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. " Le père n’a de cesse de
rétablir son cadet dans sa dignité de fils. Il veut également remettre les deux frères en communion : que
le frère aîné vienne prendre sa place au banquet. Ce banquet est la figure du banquet eucharistique. Dieu
ne peut être heureux que si nous vivons vraiment comme des frères. Vous noterez que le père a respecté
la liberté de son cadet. Il l’attend. Il ne fait rien pour le rechercher.
Vous noterez également le jeu subtil entre les " ton fils " et " ton frère ".
Vous noterez enfin le verbe " il fallait " On le retrouve souvent dans l’évangile de Luc. Quelques
références à consulter : 2, 49 ; 4, 43 ; 19,5 ; 24, 26.
Enfin notons que le père est saisi de pitié, exactement comme Jésus en certaines circonstances.