LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN FRANCE : UN COMBAT
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LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN FRANCE : UN COMBAT
LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN FRANCE : UN COMBAT DE LONG TERME. Le projet salafiste jihadiste global est entré en résonance avec les fractures identitaires européennes et pourrait poser un problème stratégique à nos sociétés. Il appelle donc une réponse à court terme de niveau stratégique. Contribution Thématique présentée par : RIHAN CYPEL Eduardo LES PREMIERS SIGNATAIRES: Eduardo RIHAN CYPEL Député de Seine-et-Marne, Secrétaire national à la Défense du Parti Socialiste Marc MANCEL, Secrétaire national Santé, petite enfance, protection sociale, autonomie du Parti Socialiste Jérôme PASINETTI LES SIGNATAIRES: Eduardo RIHAN CYPEL Député de Seine-et-Marne, Secrétaire national à la Défense du Parti Socialiste Marc MANCEL, Secrétaire national Santé, petite enfance, protection sociale, autonomie du Parti Socialiste Jérôme PASINETTI Pascal TERRASSE, Député de l’Ardèche Daniel BOISSERIE, Député de la Haute-Vienne, Commission de la Défense nationale et des forces armées Edith ROZIER-ROBIN, Capitaine de corvette de la réserve citoyenne, membre de la Commission de la Défense du Parti Socialiste Henri PARIS, Général de division (2S), président de « Démocraties » Jean-Michel MIS, Secrétaire fédéral de la Loire en charge des libertés publiques et de la justice Raymond RIQUIER, Section Paris 15ème François Mitterrand Emmanuel NIATI Nicolas BAYS, Député du Pas-de-Calais, Vice-président de la commission de la Défense et des forces armées Joaquim Puyo, Député de l'Orne, membre de la Commission d'enquête parlementaire sur les filières et les individus djihadistes Christian Franqueville, Député des Vosges Pascal POPELIN, Député de Seine-Saint-Denis, membre de la Commission des Lois. TEXTE DE LA CONTRIBUTION Contribution thématique au Congrès de Poitiers du Parti socialiste La lutte contre le terrorisme en France : un combat de long terme - Eduardo RIHAN CYPEL : Député de Seine-et-Marne, Secrétaire national à la Défense du Parti Socialiste - Jérôme PASINETTI Le projet salafiste jihadiste global est entré en résonance avec les fractures identitaires européennes et pourrait dès lors poser un problème stratégique à nos sociétés. Il appelle donc une réponse à court terme de niveau stratégique mêlant de manière coordonnée, dans un cadre national comme européen, les dimensions de collecte de renseignement, d’investigation policière, de traitement militaire et contrecommunication massive. Ces efforts doivent laisser le temps aux mesures politiques structurelles de porter leurs fruits et de retisser le lien social avec l’écrasante majorité tout en marginalisant la minorité irréductible. Les événements tragiques de Charlie Hebdo et de la semaine sanglante ont illustré la profonde mue qu’ont opéré les organisations politiques radicales qui s’appuient sur le mode terroriste pour atteindre leurs objectifs ici et là-bas. Rapidement, nous sommes passés d’un terrorisme d’extrême-gauche dans les années 70 (RAF, CCC, AD…) actif mais de faible ampleur, à un terrorisme d’état qui instrumentalisait diverses organisations dans les années 80 (Iran) mais qui s’inscrivait dans une négociation politique plus globale, puis à un terrorisme importé lié à des crises aiguës (GIA) au final peu fongible dans le corps social français. La dernière transformation comporte en revanche quelques traits inédits qui posent la question de son caractère stratégique pour la France. Métacaractères : - Plus forte diffusion de la violence comme outil « acceptable » de négociation au sein du corps social : la violence se banalise et se démocratise. - Effet amplificateur et d’imitation lié aux nouveaux réseaux sociaux : le cycle de reproduction semble s’être considérablement raccourci et ne correspond plus au temps politique et encore moins administratif. - Problème de positionnement identitaire d’une partie de la population issue de l’immigration maghrébine tiraillée entre un positionnement religieux revivifié depuis 30 ans (essor des frères musulmans et de la prédication salafiste depuis les années 80), un pôle ethnico-national (Est-on par exemple peul, sénégalais, français, ou tout en même temps) et le processus intégrateur républicain français. - Problème identitaire rendu plus aiguë en période de crise économique, d’arrêt de l’ascenseur social et de repli sur des modes de cooptation qui cherchent à éliminer l’autre plutôt que lui ménager une place. Ces derniers éléments, sans aucun doute incomplets, ne forment pas l’objet de cette note, plus centrée sur les stratégies opérationnelles mais doivent absolument être pris en compte et traités car ils fournissent un cadre extrêmement favorable à l’émergence d’un phénomène de violence politique radicale de longue durée et donc porteur de tous les dangers. Essentiellement de nature politique, les réponses à ces défis appartiennent au temps long et s’ils doivent être entrepris ou redynamisés au plus vite, leurs effets ne se feront sentir que dans quelques années. Les champs concernés sont multiples : - éducation : se réapproprier les valeurs de la république, - institutionnel : favoriser l’émergence d’une représentation forte et légitime au sein de la communauté musulmane susceptible de fonder un nouveau concordat, - culturel et communication : ne pas laisser le champ libre aux manifestations virtuelles de la violence politique, à la fois en l’entravant juridiquement et/ou techniquement et en proposant une contre-argumentation forte et permanente, - Socio-économique : proposer un avenir représente sans doute la meilleure solution à long terme. Mais comme dirait Keynes, à long terme, nous sommes tous morts. Traits stratégiques renforcés : Think global, act local. Le projet de l’islam radical a fait sienne cette maxime du marketing et sait décliner, adapter un message global extrêmement puissant aux réalités locales en ciblant les faiblesses spécifiques de chaque corps social. - Une stratégie globale : Le projet islamiste global propose une vision alternative de l’avenir qui mélange des éléments à très forte capacité d’attraction : explications simples et totalisantes, une identité religieuse aussi fantasmée qu’irréductible, exaltation guerrière. Cette vision peut susciter de l’enthousiasme auprès de personnes en quête de repères identitaires et qui ont au préalable assimilé les nouveaux codes de violence et de communication. - Une déclinaison locale : pragmatique, évolutif, ce programme global se décline localement et s’insère dans les fractures des sociétés visées. Cette pratique conjuguée avec la facilité d’accessibilité de la zone explique le succès massif du jihad en Syrie/Irak auprès de la frange radicalisée des communautés musulmanes européennes (anciens fidèles et phénomène des nouveaux convertis). - Un financement confortable : au-delà des capacités de financement internes aux zones d’opération (extorsion, rançons, levée de l’impôt, exploitation du pétrole de contrebande etc.), le projet islamiste global a bénéficié de sources de financement externes qui ont notamment permis son essor. Pour des raisons stratégiques (contrebalancer l’influence de l’Iran en premier lieu), l’Arabie Saoudite et le Qatar, nos alliés « officiels », auraient soutenu très activement les groupes islamistes salafistes en lutte en Syrie. Et même si officiellement ce soutien a diminué ou a cessé, il est possible que des personnalités riches et influentes des différentes familles princières du Golfe adhèrent sincèrement au projet salafiste jihadiste et y voient l’occasion de redonner à l’Oumma la place supposée lui revenir sur la carte du monde. - Une politique de communication efficace : sans revenir en détails sur cet aspect bien traité dans d’autres analyses, il faut néanmoins rappeler qu’il assure le lien essentiel entre le think global et le act local. - Une politique de formation continue : grâce à son implantation locale et à ses moyens de communication, le projet islamiste global est en mesure d’identifier des candidats potentiels, de les sélectionner, les former et les utiliser à bon escient. Trois relais de formation essentiels se développent également au sein de nos sociétés mêmes : les prisons, les salles de prière ou de réunion qui tirent parti de leur ambiguïté et le virtuel qui assure le lien entre tous ces espaces physiques et une forme de service-après-vente. En quoi la situation en Syrie/Irak diffère t’elle de l’Afghanistan de 2001 et du Sahel de 2011 ? Fondamentalement, le projet d’Al-Qaïda historique de 2001 ne diffère pas celui de l’Etat Islamique en 2015. Il s’agit, au travers d’une dynamique jihadiste, d’imposer un nouveau califat. Toutefois, les facteurs-clefs de succès penchent considérablement en faveur de l’EI, ses spécificités posent un problème potentiellement stratégique - Al-Qaïda était un élément exogène au terrain afghan et ne disposait pas des mêmes relais alors que l’EI s’avère un produit endogène des communautés sunnites locales. - La zone Afpak, à la fois pour des raisons logistiques et culturelles, était éloignée des sociétés européennes. De même, le Sahel restait essentiellement un monde clos dont la violence potentielle était à peu près contenue, notamment par l’Algérie et la Lybie du colonel Kadhafi. En revanche, le terrain syro-irakien reste très facile d’accès, du moins tant que le gouvernement turc actuel considérera que les Kurdes et l’axe chiite représentent un danger plus important que l’extrémisme sunnite. - Les capacités de réseaux sociaux de 2015 n’ont plus rien à voir avec ceux de 2001. Après la révolution facebook, il est nécessaire de ré appréhender différemment les risques d’imitation et de reproduction. En cela, le concept du loup solitaire semble peu pertinent car il existe presque toujours une filiation, même juste virtuelle. - Conséquence du dernier point, le phénomène d’attraction s’avère désormais massif. C’est là un élément essentiel car il élève le niveau de risque potentiel pour nos sociétés (Entre un terrorisme limité à quelques individus dans les années 80-90 et des campagnes d’actes terroristes multiples, il y a plus qu’une différence d’échelle, mais bien un changement de nature) et, en même temps, obère les capacités de traitement des forces de sécurité en les engorgeant. Quelles améliorations possibles pour les forces de sécurité et de renseignement françaises ? Si on met de côté pour l’instant la question, pourtant essentielle, du traitement des zones de jihad (Syrie/Irak, Lybie, voire Yémen), nous pouvons identifier quelques défaillances dans la couverture du risque terroriste domestique qui sont essentiellement liées à la difficulté à s’adapter à la nouvelle donne. Il est à noter que le dispositif actuel reste d’excellente facture car il a pu limiter pendant des années le niveau de risque. La question qui se pose à nous est simple : si les traits stratégiques exposés plus haut se renforcent encore et mutent encore, sera t’il encore adapté ? - Cécité partielle sur les terrains extérieurs : le dispositif de renseignement contreterrorisme extérieur (essentiellement la DGSE mais aussi un peu la DGSI repose essentiellement sur les coopérations avec les services locaux et les capacités techniques. Nous avons volontairement limité le développement de nos capacités de renseignement humain, essentiellement clandestines, dans ces domaines car considérées comme trop risquées par rapport au danger terroriste auquel nous faisions face. Si ce dernier doit être nettement réévalué, nous devrons alors questionner cette stratégie. D’autant que les moyens techniques (interception des communications, hacking, piégeage..), s’ils sont essentiels, peuvent être relativement contournés par nos adversaires et surtout ne procurent une réelle plus-value que s’ils s’inscrivent dans un renseignement plus large. Enfin, largement méconnue du grand public, la coopération avec les services étrangers était devenue une forme de panacée car elle procurait pour un coût faible, une prise de risque réduite à zéro et une exposition politique faible des informations de terrain, sans lesquelles un travail de renseignement n’est rien, malgré les inévitables tentatives de manipulation et d’instrumentalisation de la part de ses services associés plus qu’alliés. Cette stratégie comportait un effet pervers, celui de la dépendance à quelques canaux. Or ce dernier s’est appauvri depuis les révolutions du printemps arabes. Au chaos total en Syrie, Irak, Lybie, guerre au Mali, à la désorganisation complète en Egypte et Tunisie, dans une moindre mesure se sont ajoutées les manifestations de mauvaise humeur turques et les stratégies ambiguës des monarchies du Golfe. Tous ces éléments ont abouti à une plus faible capacité de collecte de renseignement dans le contre-terrorisme. Mais ne nous leurrons pas investir sur le renseignement humain revient à prendre des risques, notamment la capture et l’exécution d’agents de renseignement. Si nous considérons que nous devons faire face à une forme de guerre, c’est légitime. Si non, nous risquons d’en affronter les conséquences sur le territoire national. - L’absorption des RG par la DST (parler d’une fusion serait une contre-vérité) n’a pas eu que des effets positifs et la récente réforme (transformation de la DCRI en DGSI qui lui permet notamment d’élargir son vivier de recrutement) n’a pas encore eu le temps de donner ses premiers fruits. Une des principales conséquences négatives est sans conteste la perte des réseaux de proximité des anciens RG qui fournissaient des informations sur le temps long. Le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT, ex-SDIG) est devenu le parent pauvre du renseignement intérieur. Perdant moyens matériels et ressources humaines aspirées par la DCRI, il ne peut plus couvrir tous les interstices de cette société fragilisée qui fournissent cet environnement favorable au développement du radicalisme. Sans compter la DRPP (Direction du Renseignement de de la PPP qui profite d’un régime spécial. Il faut donc se poser la question du réinvestissement dans un outil de renseignement de proximité mais dont les actions et les résultats sont étroitement coordonnés dans une politique de contre-terrorisme global. L’échelon préfectoral est à cet égard peu efficient. Des réformes ont été récemment lancées mais elle doivent être appuyées par la pouvoir politique. - Justement, la coordination de la politique de contre-terrorisme pourrait changer également de nature. L’organisme en charge de cette coordination, l’UCLAT, a perdu de son lustre. Il était de toute manière calibré pour affronter un terrorisme de groupes numériquement faibles pas une génération entière montante. Plus qu’une simple fonction de coordination, la stratégie contre-terroriste nécessite une organisation de management (orientation, coordination des résultats, contrôle et réorientation en charge de la boucle OODA mais ne prenant en charge aucun aspect opérationnel). Afin de dépasser les problèmes de chapelle, cette organisation pourrait s’appuyer soit en interministériel sur le SGDSN avec la mise en place d’un agence autonome à l’image de l’ANSSI, soit au plus haut javeaux de l’exécutif auprès d’un coordonnateur national du renseignement renforcé. - Les prisons représentent le terreau idéal pour la radicalisation islamiste. Il est donc absolument nécessaire d’y mener une politique à plusieurs dimensions : prévention (plus aumôniers musulmans capables de mener une prédication compatible avec les valeurs de la république), renseignement (identification des groupes et individus prescripteurs, écoute de leurs communications et échanges), répression (séparation des groupes). - Mise en place d’une politique de contre-communication pilotée par cette instance et menée par l’ANSSI pour ses aspects techniques défensifs, par la direction technique de la DGSE pour ses aspects offensifs et par des experts légitimes de théologie islamique pour le rétablissement des vérités du texte sacré. - Instauration d’une coopération renforcée à l’échelon européen. Pour le moment, les coopérations, souvent efficaces, se déroulent sur une base bilatérale (ex : BND, SIS, MI5…). Si les actions les plus opérationnelles resteront sans doute ainsi, les échanges automatisés d’informations doivent se dérouler sous l’égide de l’Europe car tous les pays sont concernés par ces nouveaux défis et que la sécurité de l’ensemble dépendra aussi en partie de son élément le plus faible. L’embryon d’une telle organisation existe déjà, mais renforcer le niveau de coopération serait un signal politique fort pour l’Union Européenne et ses populations. L’agence Frontex devra alors travailler en étroite coordination avec les organes bruxellois chargés du contreterrorisme. L’islamisme jihadiste global, en profitant des résonances identitaires européennes, a crée un continuum à la fois géographique entre ici et là-bas, entre les dimensions de la sécurité et de la défense et même temporel car ses références plongent dans le Moyen-Age tout en utilisant les outils du 21ème siècle. Ainsi aborder le défi uniquement sous sa dimension européenne mettrait de côté l’aspect central des zones de jihad comme lieu d’attraction, de radicalisation, de formation et d’orientation. Comme nous l’avons vu, si les zones Afpak, sahéliennes et yéménites représentent un danger réel, elles n’ont pas un impact aussi fort que la région Syrie/Irak. Potentiellement, la Lybie pourrait également devenir un autre foyer d’expansion si les milices islamistes radicales renforcent leur emprise territoriale. Pour gérer ce (ou ces deux) foyer de crise, plusieurs options sont possibles : - Intervenir militairement et massivement au sol. Cette politique, si nous en avions les moyens, s’est avérée la plupart du temps contre-productive (La situation actuelle est directement liée à l’intervention US-UK en Irak et franco-anglaise en Lybie en 2011). Elle est également peu probable qu’elle recueille en l’état le soutien des opinions publiques. - Eviter toute intervention et renforcer les frontières et les dispositifs de contrôle/répression en Europe. Cette stratégie de la citadelle risque d’être imparfaitement efficace. Respect des droits humains, filière criminelle d’émigration, difficulté à discriminer les citoyens en fonction de leur profil d’appétence pour le jihad salafiste vont se conjuguer pour ouvrir des brèches. Même si un renforcement de ces mesures est probable, il ne permettra pas de traiter en partie le problème à sa racine. - Une troisième option pourrait dès lors s’imposer. Elle conduirait à mener une guerre hybride essentiellement par des moyens indirects : o Retisser des coopérations étroites avec des services de renseignement de la région, o actions sur les sources et voies du financement (actions ouvertes et clandestines), o utilisation des capacités des forces spéciales et des frappes à distance, o identification d’alliés sur le long terme sur cette thématique. Les services turcs conservent par exemple des capacités très importantes sur la zone. En s’appuyant sur les erreurs de la stratégie US de dronisation (effets collatéraux contre-productifs, dilution des valeurs de l’éthique du guerrier, abolition du jus in bello…), il s’agirait d’éviter les mêmes écueils en identifiant bien nos alliés en la matière et en les appuyant plus massivement. Cela nécessiterait peut-être aussi de questionner plus largement notre politique étrangère dans la région si des aggiornamentos de la part de nos alliés les plus ambigus ne sont pas rapidement effectués. Suivant l’exemple de nos ennemis, il faut penser globalement mais agir localement sur toutes les dimensions. C’est l’effet cumulatif qui permettra de contenir le risque. En conclusion, si nous considérons que le pays affronte une véritable crise, au-delà des mesures sur le territoire national et européen et des réelles capacités de résilience de nos sociétés (souvent sous-estimées), il s’avérera nécessaire de repenser une politique étrangère au service de la concorde civile. Il ne faut pas oublier que les services de renseignement et de sécurité sont les outils d’une stratégie et que l’amélioration du dispositif ne doit pas se confondre avec l’élaboration d’une politique au service de la Nation. Contacter les auteurs de la contribution : @Rihan_Cypel [email protected]