Discours de réception de la légion V2 (2) - Saint-Bonnet-le

Transcription

Discours de réception de la légion V2 (2) - Saint-Bonnet-le
Discours de réception de la légion d’honneur
Président André MARCON – 28/05/2013
Monsieur le Premier Ministre,
Madame la Ministre,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Députés,
Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Présidents du CESE et du CESE européen,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs Généraux de CCI,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je vous remercie, Monsieur le Premier Ministre, vous qui, malgré la lourdeur de
votre charge, me faites le grand honneur de me remettre cette distinction.
Merci de ces propos amicaux qui m’ont tour à tour ému et fait sourire.
Il n’est pas d’usage dans ce type de cérémonie que le récipiendaire prononce un
long discours. Aussi c’est un propos de gratitude que je voudrais formuler, pour
vous que je connais tous et que je suis heureux de voir ici. Avec un mot tout
particulier pour vous, Madame la Ministre de l'Artisanat, du Commerce et du
Tourisme, instigatrice bienveillante de cette cérémonie.
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En ce moment, je pense avec tendresse à ceux qui, attachés à leur terre, m’ont
fait ce que je suis.
D’où suis-je ?
Je suis de mon enfance comme on est d’un pays, disait Saint-Exupéry.
On ne peut être frère qu’en quelque chose, disait aussi l’auteur de Terre des
hommes. Sans nœud pour les unir, les hommes sont juxtaposés et non liés.
Je suis issu d’une fraternité affective.
Nous étions sept, en effet. Je n’étais pas l’ainé, j’étais plutôt le premier à faire
les quatre cent coups. J’aimais et j’aime toujours UNE école, celle de la vie.
La mort de notre père très jeune, laissant six enfants mineurs, en est la
première leçon. Elle va construire, autour de Maman, ce nœud qui soude filles
et garçons, à égalité de traitement et de responsabilités, tous partageant ce
goût du risque que vous avez évoqué, Monsieur le Premier Ministre. Une tribu
meurtrie par le décès de la plus jeune Marie-Christine auquel Maman n’a pu
survivre.
Une tribu enracinée dans notre village de Saint-Bonnet-le-Froid en Haute-Loire
à la limite de l’Ardèche, où la générosité et les talents poussent dru. J'en suis le
maire depuis 24 ans, fier d’une Marianne d’or. J’y ai plus d’amis que
d’administrés. Ensemble nous traquons la coulemelle ou la girolle, faisons la
foire ou le Rallye, et lançons les projets les plus audacieux, nous mettons à mal
ainsi l’image trop passéiste qui colle au rural et à la montagne.
Je souris à ceux avec qui j’ai bâti une famille.
Badou mon épouse, nos filles Géraldine et Mélanie, nos gendres, nos petitsenfants. Ils sont mes plus fidèles soutiens. Je leur adresse les remerciements
que les maris suractifs doivent aux épouses et aux enfants compréhensifs. Nous
nous sommes lancés dans l’aventure d’une entreprise de tourisme un peu
comme on part en croisade, pour faire partager notre passion ; nous l’avons
développée sur quatre sites et notre fierté est de voir Mélanie reprendre ce
flambeau qui nous est si cher.
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Mais mon histoire, vous la connaissez. Monsieur le Premier Ministre a bien
voulu m’y faire la part belle.
Alors, permettez-moi quelques mots, même si c’est un peu immodeste, sur
quatre valeurs auxquelles je crois et qui me guident.
D’abord la fidélité à ses racines et la nécessité de rendre ce qui vous a été
donné.
J’ai essayé de le faire, auprès de mes concitoyens de Saint-Bonnet ; avec mes
homologues des CCI de montagne et spécialement ceux d’auvergne, du Massif
Central ; c’est vrai aussi avec les équipes de CCI Entreprendre, de l'ESEPAC du
CEFAC, si utiles pour semer la graine d'entreprendre, la faire germer.
Ensuite, savoir apprendre des autres.
Si un grand Monsieur, Jacques Pingeot, fut mon mentor consulaire, je suis
reconnaissant envers ceux qui m’ont tendu la main, prêté l’oreille, formé,
enrichi, à la Découverte, dans mon Auvergne natale comme à Paris : Albert,
Monmon, Hans, Jean Claude, Françoise, Jean-Paul, Jean-Marc, Hamid et
beaucoup d’autres, ils se reconnaitront. Il y a dans nos vies des rencontres
magiques, tant elles nous aident à forger ou fortifier nos choix.
« Courtes lettres et longues amitiés, telle est ma devise » écrivait Voltaire. Je la
fais mienne. L’enseignement, la transmission sont des formes d’amitié
précieuses qu’il faut cultiver avec soin.
3
L’optimisme, également, qui est un des autres noms de la confiance.
J’aime les créateurs,
Les innovateurs,
Les décrocheurs d’étoiles au figuré, comme au propre, Régis, mon toqué de
frère en sait quelque chose,
Les souffleurs de bonnes idées et les raconteurs d’histoires qui marchent,
Les empêcheurs de tourner en rond et de s’endormir sur ses lauriers.
Bref, ceux qui ont l’audace et l’optimisme chevillés au corps.
C’est de cela dont la France a besoin aujourd’hui.
Sans doute notre pays n’aime-t-il pas assez ses entrepreneurs ... Mais je suis sûr
que la rupture n’est pas consommée. Les chefs d'entreprise sauront toujours
interpréter les signaux favorables qui leur seront envoyés.
Mes collègues, Présidentes et Présidents de CCI, dont je salue l'engagement au
service des entreprises et des territoires, partageront ce point de vue.
Qui est en mesure de prendre le pouls des chefs d’entreprise, mieux que le
réseau des CCI?
Même quand ce n'était pas facile, il a pris à bras le corps sa réforme pour se
moderniser et mutualiser ses forces pour continuer à progresser.
Notre réseau est vivant, dynamique, entrepreneur en somme, engagé
désormais à vos côtés dans un Pacte de confiance. Il est en mesure de bien
appréhender les attentes et les besoins des entreprises pour vous les faire
remonter, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre, pour contribuer
à éclairer vos décisions.
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Enfin, encore et toujours, le travail.
Selon un dicton auvergnat, qui se lève tard trouve la soupe froide. Alors,
comme mes frères et sœurs, je me suis toujours levé de bonne heure,
convaincu que chacun porte en lui sa part de rêve à accomplir.
Mais on ne fait rien de grand tout seul. C’est pourquoi je crois à la richesse du
travail en équipe, au collaboratif, au transversal, au clustering.
Ceux qui travaillent à mes côtés, à CCI France comme dans mes entreprises,
savent que pour moi :
Écouter, consulter, c’est, en effet, créer de l’intelligence collective. Peu importe
qui a l’idée, pourvu que cette idée soit bonne, peu importe qui la porte ou se
l’attribue, si elle progresse.
Privilégier le point d’équilibre au rapport de force, c’est gagner du temps pour
faire avancer les projets et construire un réseau.
Merci à vous tous qui êtes près de moi aujourd’hui. C’est ainsi que se
fabriquent les jolis souvenirs.
Je vous remercie de votre attention.
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