césar manrique (1919-1992)
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césar manrique (1919-1992)
Taro de Tahíche - 35507 TAHÍCHE LANZAROTE - Islas Canarias T + 34 928 84 31 38 F + 34 928 84 34 63 www.fcmanrique.org [email protected] HORAIRES Hiver (1er novembre – 30 juin) Du lundi au samedi, jours fériés inclus, de 10 h 00 à 18 h 00 Dimanche, de 10 h 00 à 15 h 00 Été (1er juillet – 31 octobre) Tous les jours, jours fériés inclus, de 10 h 00 à 19 h 00 SERVICES La Fondation compte une boutique-librairie, une cafétéria et une zone de stationnement. RECOMMANDATIONS POUR LA VISITE Prière de ne pas toucher aux oeuvres d’art. Les visiteurs sont autorisés à prendre des photos mais l’utilisation du flash et du trépied est interdite. Il est interdit de visiter le musée en compagnie d’animaux. Garder les enfants près de soi. Si vous avez besoin d’information, consultez les guides du musée. La Fondation César Manrique vous remercie pour votre soutien. Les fonds provenant de la vente des billets du musée et de la boutique-librairie servent à financer les activités plastiques, culturelles et environnementales qui sont mises en oeuvre par la Fondation. Vous collaborez avec une institution culturelle autofinancée. Diptico Fund CM Frances_Maquetación 1 16/03/12 16:24 Página 1 CÉSAR MANRIQUE (1919-1992) César Manrique est né à Arrecife, la capitale de Lanzarote, une île qui aura une présence décisive dans sa vie et dans son oeuvre. Source d’une grande partie de son imaginaire pictural, elle sera le cadre de ses expériences de jeunesse qui auront une grande signification dans sa perception ultérieure du monde. C’est également le lieu où il exécutera la plupart de ses interventions spatiales. Et c’est également le territoire sur lequel il implantera un modèle d’intervention qui déterminera la configuration actuelle de l’île. OEUVRE PLASTIQUE Après avoir terminé ses études à l’Académie des beaux-arts de San Fernando, à Madrid – ville où il réside entre 1945 et 1964 – il expose régulièrement ses peintures en Espagne comme à l’étranger. Il participe aux XXVIIIe et XXXe Biennales de Venise (1955 et 1960) ainsi qu’à la IIIe Biennale hispano-américaine de La Havane (1955) où il expose son oeuvre abstraite. Au début des années cinquante, l’artiste se lance dans l’art non figuratif après un séjour de plusieurs mois à Paris. Quelques années plus tard, influencé notamment par Fautrier et Dubuffet, il se lie – tout comme d’autres peintres espagnols tels Antoni Tàpies, Lucio Muñoz, Manuel Millares, etc. – au mouvement informaliste. Ses tableaux abandonnent toute référence à la réalité et, dans sa vocation abstraite, Manrique fait des recherches sur les qualités de la matière jusqu'à en faire la figure essentielle de ses compositions. Il restera fidèle à ce langage plastique tout au long de son parcours créatif. Après avoir voyagé dans différentes parties du monde, César Manrique s’établit en 1964 à New York. Les liens d’amitié qui l’unissent à des personnalités du monde culturel américain lui permettent de connaître de près l’expressionisme abstrait de Rothko et Pollock, le pop de Warhol et Rauschenberg, l’art cinétique… L’accès à ces mouvements avant-gardistes lui apporte une culture visuelle fondamentale pour son parcours créatif ultérieur. Pendant son séjour, il vit de façon intense la vigueur et l’ambiance bouillonnante de la ville. C’est ici qu’il réalise ses premiers collages, une technique qui lui ouvrira de nouvelles possibilités plastiques. Il suscite également l’intérêt de la galeriste Catherine Viviano, qui lui consacrera trois expositions individuelles dans sa galerie, en 1966, 1967 et 1969. Son activité plastique, toujours orientée sur la matière et sur l’abstrait, restera caractérisée par l’expérimentation de la matière, ainsi que par le souci de la couleur, qui recouvrera la vigueur et la texture de l’étape des années cinquante. Dans les années soixante-dix, il introduira des signes figuratifs, même s’il ne s’agira jamais d’une figuration au sens strict du terme. Après ces inclusions de références, il ouvre ses tableaux à différentes possibilités expressives qui s’accentuent à travers l’incorporation de nouveaux matériaux comme les tissus, les cartons ou les serpillières. Son oeuvre picturale continuera d’être exposée de façon régulière dans des salles en Espagne, en Allemagne, en Belgique, en Suisse, etc. OEUVRE PUBLIQUE. LANZAROTE En 1966, Manrique retourne à Lanzarote pour s’y installer définitivement. Il promeut sur l’île, qui amorce à cette époque son développement touristique, un modèle d’intervention sur le territoire marqué du sceau de la durabilité et visant à préserver le patrimoine naturel et culturel insulaire. Ses résultats seront déterminants pour obtenir, en 1993, que Lanzarote soit déclarée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO. En 1974, il publie le livre-catalogue Lanzarote. Arquitectura inédita, dans lequel il rassemble les différentes typologies et les éléments architecturaux vernaculaires dans le but de contribuer à protéger l’architecture locale. Parallèlement à son engagement envers le territoire insulaire, César Manrique a ouvert son travail créatif à d’autres manifestations artistiques. C’est ainsi qu’il élabore un nouvel ensemble d’idées esthétiques qu’il appelle Art-Nature/Nature-Art. Il part de cette définition pour défendre, dans son oeuvre, le concept d’art total dans lequel la peinture, la sculpture, les peintures murales et les architectures s’intègrent dans des espaces choisis de la nature au caractère desquels elles s’adaptent à travers l’intervention de l’artiste. Il est parvenu à matérialiser ce point de départ dans ses interventions spatiales, qui constituent un exemple singulier d’art public et de paysagisme en Espagne: les Jameos del Agua, sa maison de Tahíche – aujourd’hui siège de la Fondation César Manrique –, le Mirador del Río, le Jardín de Cactus, etc. À côté de ses oeuvres réalisées à Lanzarote, il lance des idées différentes sur d’autres îles telles que le complexe Costa Martiánez (Puerto de la Cruz, Tenerife), le Mirador El Palmarejo (La Gomera) et le Mirador de la Peña (El Hierro). Il intervient également à l’extérieur de l’archipel canarien, à Ceuta (Parque Marítimo del Mediterráneo, qu’il n’a pas terminé personnellement), à Madrid (centre commercial Madrid-2, La Vaguada), etc. Ce sont des interventions, principalement de génie civil – miradors, jardins, aménagements d’espaces dégradés, transformations du littoral – qui, comme dans les projets de Lanzarote, établissent un dialogue respectueux avec le milieu naturel et associent des valeurs architecturales de la tradition locale et des conceptions modernes. Il configure ainsi des paysages soumis à l’intervention humaine dans lesquels le citoyen peut aussi bien contempler le spectacle de la nature qu’entrer en contact avec celle-ci. Le travail artistique et environnemental réalisé par César Manrique à Lanzarote lui a valu différents prix tels que le Goslarer Mönchehaus-Preis für Kunst und Umwelt 1981 (Goslar, 1981), le prix Europa Nostra (1985) et le Fritz Schumacher de la Fundación F.S.V. (Hambourg, 1989). OEUVRE SCULPTURALE Bien qu’ayant vu le jour à la fin des années cinquante, sa production de sculptures n’occupera une place réellement importante dans ses activités qu’à partir de la fin des années soixante-dix. Conçues dans la plupart des cas afin d’être intégrées à ses interventions spatiales et, par conséquent, soumises aux besoins esthétiques de l’ensemble, ses sculptures, à la différence de sa peinture, s’ouvrent à différents langages tels que le post-dadaïsme, le post-cubisme, le pop et l’art cinétique. Objets trouvés, fer, bois, arbres, et béton armé serviront de matériels à son imagination. ART TOTAL César Manrique cultive différents langages créatifs – peinture, sculpture, urbanisme, art public… – et l’ensemble de sa production artistique se caractérise par une volonté manifeste d’intégration au milieu naturel. Un objectif syncrétique et totalisateur – art total selon ses propres mots – qu’il a rendu explicite dans ses conceptions d’espaces publics. Un effort d’harmonisation, en définitive, qui ne fait pas seulement référence à sa passion pour la beauté, mais également pour la vie.