Automne Malade -‐ GUILLAUME APOLLINAIRE

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Automne Malade -­‐ GUILLAUME APOLLINAIRE à COMMENT LA MODERNITÉ DE L’ÉCRITURE PARTICIPE-­T-­ELLE À LA RÉACTUALISATION D’UNE THÉMATIQUE, PLUS CONVENTIONELLE, DÉVELOPPÉE PAR LES ROMANTIQUES ? Introduction : I.
La situation de péril a) L’ambiguïté du poème § Situation ambiguë dès le titre : automne (=flamboyant, coloré) mais ici malade. Malade = ici pressentiment de la mort & fragilité de la vie (automne => récolte des fruits et proximité de l’hiver=mort). § Fruits mûrs associés à la neige (v.3) et à la pourriture « tombant sans qu’on les cueillent ». § L’automne est la saison préférée des Romantiques. § Le qualificatif « malade » dans le titre oblige le lecteur à lire le poème avec souffrance et malaise. § On passe de l’automne à l’hiver même dans le titre : automne = vie // hiver = mort (>malade) b) Deux champs sémantiques § Deux champs sémantiques sont annoncés : la menace (automne malade) & la somptuosité de la saison (automne adoré). => personnification de la saison. § Pour Apollinaire, automne = ‘’période temporelle’’ => un espace (« roserais, vergers ») => MODERNITÉ c) Le système image/son § Automne = image de la vie qui s’achève « la vie s’écoule » § Décors traditionnels & stylisés : « fruits mûrs, brame des cerfs, pleurs de la forêt » § Mouvement de chute du début à la fin. § Typographie des larmes (>personnification) et des feuilles qui tombent en fin de poème. § Symbolique de la Nature qui tue la Nature => l’automne se tue lui-­‐même : c’est sa richesse qui fait sa fragilité. § « nixes nicettes » => féminisation de la saison. à Apollinaire est un moderniste et veut renouveler les conceptions anciennes de la poétique. à Automne malade mélange les tons, déconstruit les vers et les strophes ce qui témoigne d’un parti-­‐
pris esthétique basé l’ambiguïté et l’incertitude. II.
Le mélange des tons § Tonalité et mouvement de contine (>simplicité) § Jeu des répétitions lexicales et sonores (« nixes nicettes -­‐ neige -­‐ feuille/foule ») et grammaticales (« quand » x2) § Tonalité familière et musicale grâce à la simplicité de la construction syntaxique. § Distorsion entre la beauté & la mort prochaine. § Vers 6 : métonymie : « meurs en blancheur » => la mort avec l’hiver (neige) § 3ème § : inversion des c.c. de lieu + allitérations en « -­‐l » et assonances en « -­‐i » et « -­‐e ». § Vers libre et alexandrins cassés vers 17 à 22. © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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§ Le rythme intérieur (typographie) des vers remplace la ponctuation (inexistante). à La structure dialoguée justifie le mélange des tons et la familiarité de l’ensemble. Le poète se met en scène pour exprimer sa sensibilité douloureuse. III.
La structure dialoguée a) Présence du poète § Interpellation directe : « Automne » (apostrophe) -­‐ Introduction du p.personel « je » (v.13) -­‐ modulation affective : « pauvre » (v.4) § Répétition lyrique de « que j’aime » (v.13) § Mélancolie globale : sentiment de l’auteur => présence b) Musicalité § Musique propre à l’automne (son = sensation => présence) : « brame du cerf, gémissement du vent ». § Apollinaire a dit dans un discours sur la Modernité : « Le rythme est la coupe des vers, voilà la véritable ponctuation » § Répétitions, symétries, oppositions, juxtapositions, allitérations… => ponctuation moderniste § Apollinaire jour sur la musicalité du texte. c) Projection du malaise § Apollinaire expose son malaise à travers sa vision de l’automne (saison remplie d’éléments mortifères) § Blessé à mort l’automne d’Apollinaire ne donne aucun espoir de renouvellement. Conclusion : L’auteur est ici hanté par la mort et il s’oppose à l’image de Prospérine (déesse des saisons) et de Cérès (déesse de l’Agriculture, moisson et fécondité) en affligeant son Automne malade d’aucun espoir de renouvellement. © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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