d`interopérabilité ligne B
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d`interopérabilité ligne B
16/12/08 11:32 Page 9 [E c h o d e s C D E P ] Connexions_148.qxd Le département RER met en place un projet d’interopérabilité sur la ligne B sous la pression de la contractualisation avec le STIF. L'objectif pour l’autorité organisatrice est d'améliorer la qualité de service et la régularité en supprimant la relève de conducteurs à Gare du Nord. Le projet a été présenté aux élus des différentes instances qui ont exprimé des positions divergentes. Dossier Projet d’interopérabilité ligne B L a ligne B du RER est exploitée sur sa partie Nord par la SNCF (à partir de Gare du Nord) et sur sa partie Sud, par la RATP (à partir de Châtelet les Halles). En 1983, l’interconnexion des réseaux Nord et Sud qui prévoit la circulation de bout en bout des trains, est décidée. Les agents de conduite de chaque exploitant, n'interviennent que sur une partie de réseau, une "relève" est effectuée Gare du Nord. Mais l’encombrement croissant du tunnel entre Châtelet les Halles et Gare du Nord (un seul tunnel pour gérer tous les trains des lignes B et D aux heures de pointe) rend la densité de circulation sur ce tronçon difficile à gérer. Une étude réalisée par EGIS RAIL, sur la modéli- 8 CONNEXIONS _ décembre 2008 sation dynamique du tunnel Châtelet/ Gare du Nord, a conclu que l'on pouvait accroître significativement la régularité des trains en supprimant la relève. Face aux enjeux de qualité de service, le STIF valide ainsi le 11 juillet 2007 les propositions du groupe technique quadripartite : STIF, SNCF, RATP et RFF portant sur l’interpénétration entre les deux entreprises. La décision s’impose à la RATP et à la SNCF avec deux principes clefs : la conduite des trains de bout en bout avec la suppression de la relève systématique des conducteurs à Gare du Nord, les réglementations de chaque réseau (RFN au Nord, RATP au Sud) sont maintenues. Un conducteur applique la ré- glementation du réseau sur lequel il circule. Une exigence du STIF Un contrat de partenariat conclu entre les deux entreprises, va permettre aux agents de conduite de la RATP de circuler sur le Réseau Ferré National (RFN), sous la responsabilité de la SNCF et inversement. Le projet "Interopérabilité Ligne B" prévoit la mise en place d’un poste de commandement opérationnel commun : le Centre Unique ligne B (CUB) basé à DenfertRochereau, chargé de la gestion de la totalité de la ligne et placé Connexions_148.qxd 16/12/08 11:32 Page 10 t en place un projet ligne B sous la pres- >département sation avec le STIF. é organisatrice est service et la régula- RER ève de conducteurs à a été présenté aux instances qui ont vergentes. Le réseau express régional est composé de 5 lignes (A, B, C, D et E). Les RER A (de Saint-Germain-en-Laye à Boissy-Saint-Léger ou Marnela-Vallée) et B (de Gare du Nord à Saint-Rémy-lès-Chevreuse ou Robinson) sont exploités conjointement par la SNCF et la RATP. Les gares de Nanterre Université et de Gare du Nord sont respectivement les gares d’interconnexion de ces deux lignes. « Une des inquiétudes partagées par les élus concerne l’intensification de la charge de travail engendrée par le respect imposé aux conducteurs des deux réglementations ferroviaires RATP et SNCF. » sous l’autorité des deux entreprises. Le projet s'inscrit aussi dans le cadre du projet RER B Nord +, pour l'amélioration de la qualité de service sur le RER à l'échéance 2012 (près de 630 M€ d'investissements sur les infrastructures et le matériel de la ligne concernée). Par ailleurs, la suppression de la relève génèrera mécaniquement des gains de productivité (dont 0,5 % sont reversés au Stif). Du fait de l’importance des changements, le projet inclut la préparation et le suivi d’accords de partenariats entre la SNCF et la RATP, la refonte des roulements, un dispositif de formation pour accompagner l’évolution de l’activité conduite. Dans un premier temps,le projet est strictement organisationnel et humain. Dans un second temps,il intègre la mise en oeuvre de nouveaux outils, en particulier au niveau du CUB. Le 16 mai 2008 s’est tenue une multisyndicale de négociation portant sur le projet de protocole qui sera soumis à signature après passage pour avis au CHSCT le 29 août et au CDEP RER, le 18 septembre. Les élus du CHSCT du département ont exprimé un avis négatif en s’appuyant sur les résultats d’une mission d'expertise confiée au cabinet Alpha Conseil. Les experts mettent notamment, l’accent sur les enjeux de sécurité liés à l'interpénétration (différences dans la réglementation, les modes de fonctionnement,la culture d’entreprise,avec des impacts sur la charge mentale et des risques d’erreur). Enjeux également en terme de régularité avec des impacts sur les rythmes de travail (lieux et temps de pause ou de coupure), sur la qualité des relations avec les collègues (coopérations ou tensions),et sur la stabilité de l’organisation. Lors de la présentation du dossier pour avis au CDEP, les représentants du personnel ont fait entendre leur point de vue divergent. Par délibération, ils considèrent à la majorité que l’ensemble des éléments n’est pas réuni pour pouvoir émettre un avis et demandent le report du vote à une date ultérieure. Ils revendiquent notamment le maintien des effectifs et des conditions de travail actuels ainsi qu’une réelle reconnaissance de la nouvelle qualification. Une des inquiétudes partagée par les élus concerne l’intensification de la charge de travail engendrée par le respect imposé aux conducteurs des deux réglementations ferroviaires RATP et SNCF. Un avis est malgré tout proposé qui recueille 5 voix pour (2 SAT, 2 SI, 1 CFE-CGC) et 5 voix contre (5 CGT). Cet avis prend acte des 10 points d’indice supplémentaires pour les AMP Transports « en reconnaissance de leur professionnalisme et de leur nouvelle qualification ». Il constate le changement d’organisation avec la diminution de l’amplitude de la journée de travail mais aussi l’augmentation du temps de conduite. Enfin, il met en question le manque de visibilité de l’avenir du RER à la RATP. [Laurent Larnicol ] CONNEXIONS _ décembre 2008 9