Brochure 2011 - Association Latinità

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Brochure 2011 - Association Latinità
Samedi 12 février 2011, premier jour du 14ème
Festival du Cinéma Espagnol et Latino américain.
Diffusion de la comédie dramatique Yo también de
Álvaro Pastor et Antonio Naharro , de Los ojos de
Julia, film d’épouvante de Guillem Morales , de
Celda 211 , un thriller -policier , pour finir à 21h par
La vida empieza hoy de Laura Mañá….une
comédie espagnole !
Hoy no se fía, mañana sí de Francisco Avizanda.
L’équipe du film nous fait l’amitié d’être parmi
nous mercredi 16 février à 18h30.
Notons quelques co-productions hispano
européennes comme le documentaire choc de
José-Luis Peñafuerte Los caminos de la memoria .
Au programme du festival, deux conférences.
Celle de Jérôme Camilly, journaliste et
écrivain, sur Mario Vargas Llosa , Prix Nobel de Littérature 2010, et celle de l’historien Antoine Marie
Graziani qui traitera de la présence aragonaise en
Corse.
Vous l’aurez compris , la programmation est placée
sous le signe de l’exigence mais aussi du renouvellement des genres.
Le 13 février : un dimanche aux couleurs du
Mexique. L’association Latinità s’associe à l’année
du Mexique en France en diffusant quatre films
mexicains Abel de Diego Luna, Alamar de Pedro
González-Rubio, Norteado de Rigoberto Pérezcano
et pour finir Biutiful de Alejandro González
Iñárritu qui a valu à Javier Bardem un prix
d’interprétation masculine au Festival de Cannes
2010.
Samedi 19 février, journée de clôture du festival :
Octubre, film péruvien de Diego et
Daniel Vega Vidal (prix du jury –Un certain regardau Festival de Cannes 2010).
E n ava n t - p r e m i è r e, F l a m e n c o
Flamenco, le dernier Carlos Saura à qui nous rendons hommage en diffusant également Io Don
Giovanni (le 14 février).
21h, le réalisateur espagnol Fernando
Trueba nous fait le plaisir de présenter en avantpremière Chico y Rita le magnifique film d’animation qu’il a co-réalisé avec Javier Mariscal et Tono
Errando .
A ces rendez-vous cinématographiques , il convient
d’ajouter une soirée mexicaine *festive, mercredi
16 février.
L’équipe de Latinità vous souhaite un excellent
14ème Festival du Cinéma Espagnol et Latino
américain.
8 jours de festival, 19 films ,
30 séances .
*en partenariat avec le restaurant
La Part des Anges
*en partenariat avec la librairie La Marge
Outre le Mexique, la production cinématographique latino américaine est à l’honneur avec des
films en provenance du Pérou, d’Argentine - El
ultimo verano de la Boyita de Julia Salomonoff- ,
d’Uruguay - Paisito d’ Ana Diez- et de Colombie Rabia de Sebastian Cordero-.
Association Latinità - 04 95 21 50 63
www.latinita.fr
[email protected]
Communication
DOMINIQUE PEDUZZI MARIANI
COMMUNICATION GLOBALE
[email protected]
Sept films portent les couleurs de l’Espagne .
Citons des films déjà récompensés tels que Celda
211 de Daniel Monzón, grand vainqueur des Goya
2010 avec huit récompenses, También la lluvia de
Icíar Bollaín représentant officiel de l’Espagne aux
Oscar 2011 mais aussi de premières œuvres
Couverture Michel Landi
Maquette Programme JPS
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Exposition Michel Landi
Du 12 au 19 février 2011
Espace Diamant Ajaccio
Cocktail d’ouverture –vernissage exposition
Samedi 12 février 19h30
En partenariat avec la Cinémathèque de Corse et la Ville
d’Ajaccio, l’association Latinità invite le public à découvrir l’œuvre de Michel Landi.
Axel Brucker dit de lui « Landi n’est pas un peintre, un
aquarelliste, Landi n’est pas un illustrateur. Landi est un affichiste
de cinéma ». Nous dirions même L’Affichiste du cinéma.
Il a assuré la promotion du 7ème art, il a collaboré avec
les plus grands noms du cinéma : Steven Spielberg, Joseph
Losey, Brian De Palma, Arthur Joffé, Sergio Leone, Federico Fellini,
Pedro Almodóvar, Kurosawa, Ken Loach, Woody Allen…
En 2011, il a mis son immense talent au service de la
création de l’affiche du 14ème Festival du Cinéma Espagnol et Latino américain.
Dans le cadre du festival, le public pourra découvrir les
étapes de la réalisation d’une affiche de cinéma : de la
maquette à sa réalisation. Les documents sont issus des
fonds de la Cinémathèque de Corse. Parmi les oeuvres
exposées qui ont marqué la carrière de Michel Landi et
l’histoire du cinéma , sa première affiche en 1962 :
L’Idiot, le César de l’affiche 1986, Harem d’Arthur Joffé,
La Cité des femmes de Fellini, les affiches de Don
Giovanni, Carmen…
Les films en compétition
La vida empieza hoy de Laura Mañá
Film espagnol (2010)
Abel de Diego Luna Film américain, mexicain, (2009)
El Ultimo Verano de la Boyita de Julia Salomonoff
Film argentin, espagnol et français (2009)
También la lluvia de Icíar Bollaín
Film hispano-mexicano-français (2010)
Los Caminos de la Memoria de José-Luis Peñafuerte
Documentaire espagnol et belge en couleur (2005 )
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Le Jury Professionnel
Jérôme Ferrari, Président :
écrivain, Prix du Roman France Télévisions 2010
Agnès Leca
organisatrice du festival du film italien d’Ajaccio
Dominique Tieri
réalisatrice
Michel Landi
affichiste
François Ollandini
mécène
Thomas Brunelli
journaliste
Ricardo Montserrat
écrivain et dramaturge
Le Jury étudiant
Partenariat entre l’ Université de Corse ( UFR de Lettres Faculté de
Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines –FLLASH- ) et Latinità
Sous la direction de leurs enseignants, 40 étudiants issus de 6
filières sont impliqués , certains d’entre eux constituent le jury
étudiant .
Le public
Comme les années précédentes, une urne mise à la disposition des
spectateurs permettra au public de prendre part à la compétition
en votant pour son film préféré.
Sommaire
P 7
P 8
P 9
P 10
P 11
P 13
P 14
P 15
P 16 et 17
P 19
P 20
P 21
P 23
P 24
P 25
P 26
P 27
P 28
P 29
P 30
La vida empieza hoy
Le cinéma mexicain
Biutiful
Abel
Norteado
Alamar
Io Don Giovanni
Flamenco Flamenco
Programme
Chico y Rita
También la lluvia
Celda 211
Yo También
Los ojos de Julia
Los caminos de la memoria
Octubre
Rabia
Paisito
Hoy no se fía, mañana sí
El ultimo verano de la Boyita
Laura Mañá
(Comédie)
Film espagnol (2010)
Durée 90mn
Fiche artistique
Juanita : Pilar Bardem,
Olga : Rosa María Sardá,
Rosita : Mariana Cordero,
Pepe : Luis Marco,
Herminia : Sonsoles Benedicto,
Julian : Osvaldo Santoro,
Laura Mañá , née en 1968 à Barcelone est actrice, réalisatrice et
scénariste de cinéma .
Réalisatrice et scénariste : 1997 : Paraules, 2000 : Sexo por compasión,
2003 : Palabras encadenadas (película) 2005 : Morir en San Hilario
Comme actrice : 1997 : Dobermann (film), 2004 : L'Enfer des loups
(Romasanta), 2008 : Ah, c'était ça la vie ! de Franck Apprederis (Scénario
et dialogues : Jorge Semprún et Franck Apprederis) diffusé sur
France 2.
Fiche technique
Réalisatrice: Laura Mañá
Scénaristes : Alicia Luna, Laura Mañá
Directeur de la photographie : Mario Montero
Monteur : Thomas Nolla
Sarl
GEOTOPO
GEOMETRE EXPERT - Successeur EVRARD
5, avenue Napoléon III - 20000 Ajaccio
Tél : 04 95 23 18 51 - Fax 04 95 20 35 28
mail : [email protected]
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AVANT PREMIÈRE FILM EN COMPÉTITION SAMEDI 12 à 21h et MERCREDI 16 à 16h
La vida empieza hoy
Les « + » du film. Une suite de situations cocasses va constituer la
trame d'un récit qui penchera en permanence vers le comique sans
perdre de vue le sérieux d’une thématique peu traitée au cinéma : 3ème
âge , séduction et sexualité.
La vida empieza hoy ou comment orchestrer un cinéma populaire sans
laisser de côté la qualité.
Le plus remarquable dans cette comédie, c'est le jeux des acteurs. À
commencer par Pilar Bardem (mère de Javier) très résolue dans son
rôle de veuve libérée qui compte s'arranger en beauté avec la mort. Et
la très célèbre (en Espagne en tout cas) Rosa Maria Sardà qui campe le
personnage d'une sexologue sur un registre retenu dans ce qu'elle sait
faire de mieux, la comédie. Toutes deux sont formidables, et on ne peut
plus justes.
Croisement d'histoires qui mettent en scène plusieurs personnages
d'âge mûr, qui se retrouvent dans des cours d'épanouissement sexuel
dispensés dans un centre socioculturel de Madrid. À ces personnages
d'un âge que certains voudraient sec et fermé ,on propose tout au
contraire une démarche tournée vers la vie et les rencontres. Explorer
et exploiter sa sexualité, se lancer dans l'aventure de la sensualité et de
la séduction sans négliger une seconde le plaisir! Tout est possible et
imaginable, surtout garder sa liberté d'action jusqu'au bout malgré la
pression une société qui se veut prude et souvent castratrice. Le sexe,
parlons en à toute âge !
La réalisatrice trouve un juste équilibre et emporte l'adhésion grâce à
une ouverture d'esprit qui nous fait observateur, chacun en fonction de
nos propres points de vue…
LE CINEMA MEXICAIN
La buena onda
ou nouvelle vague
mexicaine
Comme le Festival de Cannes 2011, le Salon
du Livre ou le Festival de la photographie
d’Arles, le 14ème Festival du Cinéma
Espagnol et Latino américain s’associe à
l’année du Mexique en France en mettant à
l’honneur 4 films mexicains et en proposant
une soirée mexicaine aux festivaliers.
Dimanche 13 février, journée spéciale
Mexique avec la diffusion
à 14h de Abel de Diego Luna
(film en compétition)
à 16h de Alamar
de Pedro González Rubio
à 18h30 de Norteado
de Rigoberto Perezcano
et à 21h de Biutiful
de Alejandro González Iñárritu ,
récompensé au festival de Cannes 2010
par un prix d’interprétation masculine
pour Javier Bardem.
Mercredi 16 février , le restaurant « La
part des anges » organise une soirée
mexicaine …
L’année du Mexique en France
De janvier à décembre 2011, le public
français pourra découvrir un programme de
plus de 200 manifestations tant culturelles
qu’éducatives, économiques et universitaires.
Ces événements inviteront le public à retrouver les couleurs, l’art, les images, les saveurs
qu’ils associent spontanément au Mexique.
Mais aussi à découvrir des facettes
méconnues de ce pays créatif et festif.
Le Mexique sera également à l’honneur de
nombreuses manifestations artistiques et
culturelles .
La programmation, riche et diverse, mêlera
ainsi attendu et inattendu. De l'avant-garde
artistique à l'ambiance festive et colorée des
fêtes populaires aux prouesses de l'aérospatial au Salon du Bourget, des masques funéraires mayas à la nuit électro au centre de
Paris.
Mexico. Une rumeur sourde d'amortisseurs
étiolés, des crissements de pneus échauffés.
Deux bad boys aux gueules d'anges s'enflamment dans le plus pur argot du "Districto
Federal". Le dédale des rues défile à toute
allure... Quelques coups de fusil, puis :
collision. C'est fait. Il aura suffi de deux
minutes au premier long métrage du
réalisateur Alejandro González Iñárritu pour
dépêtrer le cinéma mexicain d'une interminable aphasie.
Amours chiennes (2000) montre ses crocs au
grand écran le jour de l'accession de Vicente
Fox à la présidence : grand tournant pour une
nouvelle génération de cinéastes, restée
jusque-là plus ou moins dans l'ombre de
superproductions régies par un PRI (Parti
révolutionnaire institutionnel) autoritaire. Le
blockbuster d'Iñárritu, complexe triptyque
d'imprévus tissés sur fond de sexe, de
violence et de satire sociale, tombe à pic et
devient le "manifeste" d'un courant libéré de
financement gouvernemental et, par la
même occasion, de l'"hollywoodisme"
obsessionnel compulsif dont a souffert la
majorité du cinéma mexicain des années
1980 et 1990. Quelques mois plus tard,
succès analogue au box-office pour 'Y tu
mama tambien'(2001) d'Alfonso Cuarón : on
commence à évoquer une buena onda ou
nouvelle vague de production mexicaine.
Ces premiers triomphes ne partagent pourtant rien qui laisse présager la naissance d'un
mouvement à proprement parler, outre,
peut-être, une même tête d'affiche : un Gael
García Bernal au charisme décapant, devenu
illico le visage du jeune cinéma latino-américain. Autre point commun : une mise en
scène scrupuleuse du Mexique. Un Mexique
complexe, fragmenté entre ses très riches et
sa précarité, où la bonhomie latine bute
contre l'instinct d'une capitale aguerrie à la
violence, où le "Premier monde" se heurte
aux mœurs métissées d'une post-colonie
amérindienne. Des nuances que l'on retrouvera à l'écran en 2005 avec 'Bataille dans le
ciel', mais de manière plus lente, plus introspective, plus sensuelle ; la caméra de Carlos
Reygadas se contente de témoigner, laissant
8
à Mexico le temps et la place d'esquisser son
autoportrait, au gré d'antihéros bouffés par
les impondérables de la jungle urbaine.
Mexiwood ?
Le Mexique, à quelques exceptions près, a
néanmoins tôt fait de se retirer derrière les
coulisses de son septième art bourgeonnant.
De sorte qu'il ne reste souvent au nouveau
cinéma aztèque plus grand-chose de
mexicain au-delà de la nationalité de ses
réalisateurs. Faute de véritable industrie
locale, la plupart ont fini par se rabattre sur
les plateaux étrangers, parfois aux dépens de
leurs scénarios, "démexicanisés" pour satisfaire la demande de producteurs euro-étatsuniens. Difficile, alors, de parler d'une "vague
mexicaine", d'autant que Cuarón, Iñárritu,
Reygadas, Guillermo del Toro ne se rejoignent
globalement en rien, sauf à faire preuve
d'une même intelligence, d'une même
sensibilité universaliste, d'une même
urgence ; cette frénésie viscérale toute
particulière qui prend aux tripes malgré
filtrages, traductions et adaptations. En
2006, après 'L'Echine du diable' (2001,
Espagne) et 'Hellboy' (2004, Etats-Unis), le
très polyvalent del Toro réalisait notamment
un chef-d’œuvre immergé dans le contexte
de la répression franquiste, quoique conçu à
l'origine pour un cadre mexicain postrévolutionnaire. Le décor et le scénario du 'Labyrinthe de Pan' sont, certes, foncièrement
européens, mais la verve et l'impulsivité
sortent des entrailles du Mexique, de la
tradition fantastique du conte latino-américain, du réalisme magique d'un Carlos
Fuentes… Résultat : sept prix Goya et trois
oscars.
Ce n'est qu’ une fois cette avant-garde définitivement passée dans la cour épineuse des
superproductions internationales où elle
amasse récompense sur récompense, que
certains osent enfin croire a un dégel de l'industrie mexicaine. Entre-temps, Pedro Almodóvar ('La Mauvaise Education') et Michel
Gondry ('La Science des rêves') se sont arrachés la présence électrique de García Bernal,
Brad Pitt ('Babel') et Sean Penn ('21
grammes') la caméra d'Iñárritu, Clive Owen
et Michael Caine ('Les Fils de l'homme') celle
de Cuarón… Reste à espérer que la vague
latina finira tout de même par retrouver,
dans quelque recoin de son pays natal, les
indomptables sombres héros qui l'ont menée
aux rives de Cannes et Hollywood.
Tania Brimson pour Evene.fr
C'est l'histoire d'un homme en chute libre.
Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux
enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un
quotidien corrompu et à un destin contraire,
il se bat pour pardonner, pour aimer, pour
toujours...
Festival de Cannes, 2010 :
Prix d"Interprétation
Masculine
Biutiful
Alejandro González Iñárritu
(Drame)
Film mexicain, espagnol en couleur, 2009,
tout public
Durée : 147 mn
L’Express - Christophe Chadefaud (17 mai 2010)
Puissant, léché, 'Biutiful' est un coup de massue
qui vous laisse sonné des heures après la
projection. Javier Bardem y est au sommet de
l'humain.
Fiche artistique
Uxbal : Javier Bardem
Tito : Eduard Fernandez
Marambra : Maricel Álvarez,
Ige : Diaryatou Daff
Ekweme : Cheick N’Diaye
Hai : Taisheng Cheng
Liwei : Luo Jin
Fiche technique
Réalisateur :
Alejandro González Iñárritu
Scénario et dialogues :
Alejandro González Iñárritu
Co scénariste :
Armando Bo, Nicolas Giacobone
Les « + » du film . Pour ses premiers pas sans
Arriaga (scénariste sur les trois premiers longs
métrages), Alejandro Gonzalez Iñàrritu a
choisi de poser ses valises. Fini les cavalcades
à travers le monde (Babel ), les structures
narratives enchevêtrées (Amours chiennes et
21 grammes). Biutiful, c'est une ville, une
langue, un personnage et une histoire. Mais
le virage artistique n'est qu'apparent. Car
derrière ce désir d'unité et de linéarité se cache
un imbroglio bien plus intime et abstrait. Celui
d'un homme à l'esprit tourmenté, en proie au
doute et à ses contradictions, à la douleur d'un
père disparu et à la peur de voir à son tour ses
propres enfants manquer d'attention. Broyé
par la vie, rongé par la maladie, il s'efforce de
survivre, entre corruption et exploitation. Il
supervise les vendeurs à la sauvette, soudoie
les policiers, finance un atelier d'immigrés
clandestins, il se rend aux enterrements pour
faire part à ceux qui restent des dernières
volontés de ceux déjà partis. Cet homme, c'est
Uxbal, c'est un admirable Javier Bardem, sobre
et intense. Un rôle écrit sur mesure par le
réalisateur mexicain, qui se languissait de
pouvoir enfin collaborer avec l'acteur. Au cœur
du quartier multiethnique de Santa Coloma,
à Barcelone, Iñarritu dresse un portrait singulier de la capitale espagnole : invisible, putride
et délabrée, bien loin des Ramblas et du
Passeig de gràcia, mais finalement tellement
plus réelle. Une Barcelone qui vit, qui gronde
et qui tremble, que vient magnifier un montage nerveux, à fleur de peau. Le cinéaste
capte chaque détail, place sa caméra au plus
près des visages. Asphyxiant, implacable,
Biutiful a cette beauté précieuse des oeuvres
à la puissance contenue. Une oeuvre baignée
par la mort et la peur de perdre - un amour,
un parent, la vie - mais dans laquelle Iñarritu
parvient malgré tout à insuffler de la
tendresse et l'espoir, au final, de mieux
appréhender nos existences.
9
Javier Bardem
Né en 1969, c’est en 1991 que Javier Bardem
fait ses débuts devant la caméra dans les
Amours de Lulu. José Juan Bigas Luna lui
propose à nouveau de jouer sous sa direction
dans Jambon Jambon (1993), Macho (1994) et
la Lune et le téton (1995) où il tient pour la
première fois le rôle principal.
Remarqué par Pedro Almodóvar , il rejoint les
castings de Talons aiguilles(1992) et En Chair
et en os (1997). En 2001, il obtient la reconnaissance de ses pairs en étant nommé à
l'Oscar du meilleur acteur et en remportant un
Golden Globe pour Avant la Nuit , de Julian
Schnabel . Il joue sous la direction de John
Malkovich dans son film intitulé Dancer
Upstairs (2003).
En 2003, il gagne le Goya du meilleur acteur
(l'équivalent espagnol des Césars) pour les
Lundis au soleil de Fernando León de Aranoa .
On le retrouve la même année dans Sans
Nouvelles de Dieu , avant qu’il n’incarne son
propre personnage dans Manifesto (2004). La
même année, il joue dans le thriller Collateral
Il est membre du jury au Festival de Cannes en
2005. Il fait ensuite sensation en incarnant un
tétraplégique dans Mar Adentro (2005),
d’ Alejandro Amenabar .
En 2007, il est à l’affiche du film les Fantômes
de Goya (2007), de Milos Forman , puis fait un
tour sur la croisette pour présenter No Country
for Old Men des frères Coen . En fin d'année il
est à l'affiche de la fresque historique L'amour
aux temps du choléra. Sa prestation d'un tueur
froid et inquiétant dans le film des frères Coen
lui permettra de décrocher un Oscar.
En 2008, on le retrouve également dans le film
de Woody Allen, Vicky Cristina Barcelona , aux
côtés de Penelope Cruz et Scarlett Johansson
dans le rôle du peintre charmeur et hédoniste.
2010 est l'année de la réussite : il remporte le
prix d'interprétation masculine au Festival de
Cannes pour son rôle dans Biutiful d' Iñàrritu
et à peine deux mois plus tard, il se marie dans
la plus grande discrétion avec sa compagne,
Penelope Cruz.
SEANCE CINÉMA MEXICAIN DIMANCHE 13 à 21h et Vendredi 18 à 16h
Musique : Gustavo Santaolalla
Montage : Stephen Mirrione
Photographie : Rodrigo Prieto
SEANCE CINÉMA MEXICAIN FILM EN COMPÉTITIONDIMANCHE 13 à 14h et JEUDI 17 à 21h
Abel, 9 ans, ne parle plus depuis que son père a quitté la maison. Un
beau jour il retrouve la parole, et se prend pour le chef de famille. Devant
ce miracle, nul ne proteste. Jusqu'au jour où un homme sonne à la porte:
son père.
Les « + » du film. Depuis deux ans, Abel vit à l’hôpital.
Traumatisé, fou, mutique… Un peu tout ça à la fois. De retour chez sa
mère qui refuse de le contrarier de peur qu’il ne rechute, le petit se glisse
dans le rôle du père absent. Un classique ? Oui, mais que Diego Luna
revisite dans un scénario bien ficelé auquel peu de choses échappent.
Les personnages sont fouillés, les enfants d’un naturel surprenant, les
rebondissements maîtrisés, le complexe d’Oedipe rapidement plié.
Sobre et efficace, ce premier long métrage surprend tant il ne dévie
jamais de la voie qu’il s’est fixée. L’enfant est devenu le père, quoi de
plus naturel alors qu’il interdise à sa fille (sa sœur, donc) de ne pas
fréquenter tel garçon, qu’il contrôle ses bulletins de notes, et qu’il décide
d’honorer sa femme (sa mère). Le délire virerait-il au sordide ? Jamais,
car Luna habille son film de tendresse, d’humour et de poésie. Il navigue
sur les ondes du malaise sans jamais se laisser emporter par le courant.
Sa caméra, elle aussi, oscille entre gros plans sensibles et cadres
dansants. Abel est un premier film sensible, fulgurant, concis qui révèle
une rare modestie et une grande humanité.
Festival de Cannes, 2010 :
Sélection officielle
Festival de Deauville, 2010 :
Sélection officielle
Premier film
Abel de Diego Luna
[Drame]
Film américain, mexicain en couleur, 2009
Durée : 83 mn
Fiche artistique
Abel : Christopher Ruiz-Esparza
Paul : Gerardo Ruiz-Esparza
Anselmo : José Maria Yazpik
Cecilia : Karina Gidi
Selena : Géraldine Alejandra
Fiche technique
Réalisateur : Diego Luna
Scénario et dialogues : Diego Luna,
Augusto Mendoza
Montage : Miguel Schverdfinger
Diego Luna Acteur, réalisateur et producteur mexicain
Né à Mexico City le 29 décembre 1979
A sept ans, Diego Luna monte sur les planches. Au Mexique, il est un
acteur très populaire et son visage est associé tantôt au théâtre tantôt
à la télévision jusqu'aux années 2000. A partir de ce moment, il perce
et crève littéralement l'écran aux côtés de Garcia Gael Bernal dans Y tu
mama tambien, d'Alfonso Cuaron, film qui remporte un gros succès au
Mexique. Toto sort deux ans plus tard, dans lequel le radieux Diego Luna
joue à nouveau aux côtés de son acolyte, et sous la houlette du même
réalisateur. En 2004, il joue dans la version latino de 'Dirty Dancing'.
Steven Spielberg lui permet, avec le Terminal de s'imposer sur la scène
internationale. Dans le policier de Gregory Jacobs Criminal, il est
époustouflant, aux dires de la critique. Harmony Korine - scénariste de
Larry Clark - lui offre le premier rôle de Mister Lonely dans lequel Denis
Lavant est son partenaire de jeu. En 2010, Diego Luna réalise Abel, un
premier film poignant présenté hors compétition au Festival de Cannes.
Casa Latina
Votre Maison à une Ame
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Fiche technique
Réalisateur : Rigoberto Perezcano
Scénaristes : Edgar San Juan , Rigoberto Perezcano
Directeur de la photo : Alejandro Cantù
Montage : Miguel Schervdfinger
Mixage : Pablo Támez
Directeur artistique : Ivonne Fuentes
Musique : Debussy, Cornelio Reyna, Los Relámpagos Del Norte
Andrés arrive à la frontière mexicaine afin de la traverser pour se rendre
aux Etats-Unis. Entre chacune de ses tentatives, il découvre la ville de
Tijuana et ses nombreux démons. Comme il y passe la plupart de son
temps à attendre, Andrés se met à penser à ceux qu'il a laissés derrière
lui, mais aussi à ceux qu'il vient de rencontrer : Cata, Ela et Asensio.
Les « + » du film. Pour son premier long métrage de fiction, Rigoberto
Perezcano s’est inspiré de son expérience de documentariste, signant
un film mêlant adroitement les prises de vue de clandestins rivalisant
de ruse et de courage pour passer de l’autre côté et la description intimiste d’un petit monde qui, à bien des égards, représente l’obsession
humiliante de tout un pays. Andrés, le héros de cette histoire, est un
paysan d’Oaxaca chassé par la misère, tentant de traverser la frontière
aux alentours de Tijuana, vaste agglomération touchant San Diego, à
l’extrême sud de la Californie.
Festival du film de Marrakech, 2009:
Etoile d’Or Meilleur Film
Norteado
Rigoberto Perezcano
[Drame]
Film hispano-mexicain, 2009, tout public
Durée : 94 mn
Le Monde - Jacques Mandelbaum (21 juillet 2010)
…L’immigration clandestine peut aussi faire rire…Rien n’est plus difficile
ni plus admirable que d’évoquer légèrement un sujet douloureux. Ce
principe de répétition minimaliste qui gouverne le film ne fait pas
seulement son charme. Il y introduit une belle réflexion sur le désir de
liberté des hommes, qu'aucune frontière au monde
ne saurait empêcher d'accomplir. Le remarquable final du film, ultime
stratagème de passage dont on ne soufflera mot, mettra sur ce point tout
le monde d'accord, avec une tristesse et une joie infinies.
Toutefois, plutôt que la litanie des échecs subis par Andrés, Perezcano
a choisi de montrer l’autre face de cette ville symbole. Un quartier tranquille, loin de l’effervescence touristique, où le malheureux a trouvé
asile dans une épicerie tenue par deux femmes. L’une n’est plus toute
jeune et considère ce pauvre bougre comme quelque chose entre un fils
providentiel et un amant potentiel. Elle lui donne de quoi manger, de
quoi dormir et même un peu de travail.
L’autre, jeune et jolie, lui est en revanche franchement hostile. Pas
besoin de longues explications pour comprendre qu’elle refuse de
s’attacher, une fois encore, à quelqu’un qui va bien finir par partir un
jour.
Il ne fait aucun doute que le cinéaste a cherché à défendre le rêve d’un
Mexique où l’exil ne constituerait pas l’unique option d’une classe sociale
déboussolée. Mais, comme dans tout rêve, surtout les plus réalistes, il
fait surtout la démonstration de son caractère utopique. Car la vision
idéaliste d’une pauvreté finalement acceptable, à condition d’être partagée, ne résiste pas à la résignation d’un Andrés qui, en dépit de tout
et même du délicat bonheur miraculeusement trouvé sur sa route, doit
partir et passer de l’autre côté.
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SEANCE CINÉMA MEXICAIN PROJECTION UNIQUE DIMANCHE 13 à 18h30
Fiche artistique
Ela : Alicia Laguna
Andrés : HaroldTorres
Cata : Sonia Couoh
Asensio : Luis Cárdenas
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Alamar
Pedro González Rubio
(Aventure)
Film mexicain en couleur, 2009, tout public
Durée : 1 h 13
Les Inrocks (novembre 2010)
Ce film enchanteur transporte le spectateur dans un état de bonheur et
de nostalgie, heureux d’assister à quelques moments de vie tellement
simples qu’ils deviennent épiques. Le sentiment de fragilité et le caractère
précieux car provisoire des moments vécus entre un père et son fils éveillent
le double fantasme d’un paradis perdu. Celui d’une relation harmonieuse
avec la nature (sublime et généreuse, mais aussi en sursis, comme la
plupart des sites écologiques) et celui d’une très émouvante relation pèrefils, loin des interférences de la culture et de la société occidentales
Fiche artistique
Jorge : Jorge Machado
Natan : Natan Machado Palombini
Roberta : Roberta Palombini
Matraca : Nestór Marín
Blanquita : Garza Silvestre
Fiche technique
Réalisateur, Scénariste : Pedro González-Rubio
Image , montage : Pedro González-Rubio
Image sous-marine : David Torres, Alexis Zabé
Ingénieur son : Manuel Carranza
Ajaccio
Centre Commercial la Rocade
20167 Mezzavia
13
SEANCE CINÉMA MEXICAIN PROJECTION UNIQUE DIMANCHE 13 à 16h
Festival de Miami, 2010 : Prix du Jury
Festival International du Film de Rotterdam :
Tiger award
Les « + » du film. Alamar a d’abord été remarqué au Festival de
Toronto, en septembre 2010. Sélectionné à Rotterdam, il y obtient le
Tiger award. La Berlinale l’a projeté dans la section Génération.
Pedro González-Rubio, 34 ans, est un cinéaste mexicain, auteur de
plusieurs documentaires. Son film, Alamar, chahute les frontières entre
la fiction et le réel. Ou l'histoire, simple et limpide, d'un apprivoisement
mutuel entre un père et son fils, le temps d'un séjour sur la barrière de
corail Chinchorro, dans les Caraïbes mexicaines.
Alamar joue avec nos habitudes de spectateur. Même si l'ambiguïté
persiste jusqu'à la dernière image, cet étonnant voyage entre ciel et eau
n'est pas un documentaire. Une fiction, donc, mais à 1 000 miles marins
de tous les ressorts dramatiques habituels.
Il y a bien une histoire, mais elle est simplissime : un pêcheur du coin,
Jorge, et une scientifique italienne s'aimèrent un jour. Et puis l'homme
du large et la citadine constatèrent paisiblement qu'ils ne pouvaient,
ne savaient pas vivre ensemble. Trop loin, trop différents. Voilà ce que
le prologue nous apprend. Reste le petit Natan, élevé à Rome, que son
père emmène en vacances dans « l'autre monde », celui des cabanes
sur pilotis, des écailles de poisson qui scintillent comme des paillettes,
des langoustes qui se recroquevillent au bout du harpon... Natan,
l'enfant de l'amour, doré comme un fruit, multiplie les découvertes, tisse
peu à peu sous nos yeux une relation confiante et lumineuse avec ce
drôle de père aux cheveux longs, sorte de Vendredi au corps délié.
Dans ce film, la vie sur l'île est rude, plutôt ascétique, ni meilleure ni
pire : différente. Pour le cinéaste, chaque image est une fenêtre grande
ouverte sur un monde de bruits, de couleurs, d'impressions. Ce qui
compte, ce sont les indices sensoriels, les traces de vie dans ses moindres
détails : le fumet d'un ragoût de barracuda, le balancement d'un hamac,
la visite surprise d'un oiseau migrateur, les bribes d'une chanson qu'on
fredonne ensemble... On navigue loin de l'écolo-béatitude, de toutes
ces odes ethno-touristiques à la gloire de mère Nature. Alamar réconcilie
en douceur des univers qu'on a coutume d'opposer, modes de vie
moderne et traditionnel, cynisme urbain contre éden menacé. Un
voyage apaisé.
PROJECTION UNIQUELUNDI 14 à 18h30
Condamné à quinze années d'exil par la Sainte Inquisition pour complot
contre l'Eglise, le prêtre Lorenzo da Ponte quitte Venise pour Vienne en
1781. L'empereur Joseph II, se prenant d'emblée d'amitié pour le jeune
garçon, lui demande d'écrire le livret des 'Noces de Figaro' pour Mozart.
Cette première oeuvre du jeune librettiste est un véritable succès. Très
vite son ami Casanova l'implore de travailler avec Mozart à l'écriture
d'un nouvel opéra, 'Don Giovanni', inspiré de sa propre vie de libertin.
Carlos Saura Réalisateur, Scénariste,
Producteur, Chef décorateur espagnol
Né le 4 janvier 1932 à Huesca (Espagne)
Carlos Saura est né dans une famille d'artistes : sa mère pianiste et son
frère peintre lui font découvrir très tôt des œuvres qui vont déterminer
sa carrière. Adolescent, il se lance dans la photographie dont il fait son
métier puis commence à réaliser des reportages. Il s'inscrit en 1952 à
l'Instituto de Investigaciones y Estudios Cinematograficos et y enseigne
à la fin de ses études jusqu'en 1963. Il réalise son premier long métrage
et provoque les foudres du régime franquiste en 1959 avec Los Golfos,
dans lequel il aborde un thème qui lui sera cher : celui des marginaux.
Io Don Giovanni
Don Giovanni,
naissance d'un opéra
Carlos Saura
(Drame)
Film italien, espagnol en couleur, 2009, tout public
Durée : 2h07
L'Express (Mai 2010)
Don Giovanni, naissance d'un opéra, divertissant et ludique!
L'auteur espagnol de Cria cuervos prouve son aisance à filmer, en un regard
critique et humaniste, l'histoire d'une société phagocytée par la politique
et l'hypocrisie.
En l'occurrence, celle de la fin du XVIIIe siècle .Un beau film, où les panoramas soigneusement photographiés de la campagne bavaroise ou des
palais vénitiens intriguent et séduisent. Surtout, Carlos Saura raconte les
arcanes maçonniques d'un chef-d’œuvre lyrique au sous-texte multiple.
S'instruire en se divertissant devient alors fort plaisant.
Fiche artistique
Lorenzo da Ponte : Lorenzo Balducci
Mozart : Lino Guanciale
Annetta : Emilia Verginelli
Casanova : Tobias Moretti
Fiche technique
Réalisateur : Carlos Saura
Scénaristes : Raffaello Uboldi, Carlos Saura, Alessandro Vallini
Chef décoratrice : Paola Bizzarri
Directeur de la photographie : Vittorio Storaro
Monteuse : Julia Juaniz
Censuré, le cinéaste recourt à des métaphores et au symbolisme, ce qui
lui permet de critiquer la société franquiste et de s'attaquer aux piliers
du régime que sont l'église, l'armée et la famille, dans des films comme
Le Jardin des délices (1970), Anna et les loups (1972) et La Cousine Angelique (1973).
Pendant toute cette période, Carlos Saura est inspiré par une muse avec
qui il tourne neuf films et qu'il finit par épouser: Géraldine Chaplin. Il
réalise son plus gros succès avec Cria Cuervos qui remporte le Grand Prix
du Jury à Cannes en 1976 et dont la musique originale est un véritable
tube.
A partir des années 80, Carlos Saura s'intéresse plus particulièrement à
la musique et la danse.
C'est l'occasion de laisser libre cours à une esthétique picturale avec des
effets de transparences, des projections et des lumières particulièrement
soignées. Il réalise ainsi une trilogie de flamenco composée de Carmen
(1983), Noces de sang (1981) et de L' Amour sorcier (1985).
Plus tard, le réalisateur espagnol célèbre également le tango dans son
film du même titre (Tango, 1998), toujours en collaboration avec le
danseur et chorégraphe Antonio Gades.
L'année suivante, il livre un portrait personnel d'un de ses peintres
préférés avec Goya, condensé de l'esthétisme pictural et du réalisme
fantastique qui le caractérisent. En 2002, il revient enfin au flamenco
en filmant la danseuse Aida Gomez à travers le ballet de Salomé.
De retour aux sources espagnoles, l’année 2005 voit la renaissance de
Carlos Saura sur grand écran avec Le 7ème jour, aux côtés de Victoria
Abril et de José Garcia. Très prolifique, le metteur en scène réalise Fados
deux ans plus tard apportant sa touche personnelle à ce genre musical
portugais.
Toujours très inspiré par la musique sous toutes ses formes, il livre en
2010 une adaptation historique avec Don Giovanni, naissance d'un opéra,
puis en 2011 avec Flamenco Flamenco .
14
Carlos Saura
[Documentaire]
Film espagnol, 2010, tout public
Fiche artistique
Sara Baras, José Miguel Carmona , Montse Cortés ,
Paco de Lucía ,Farruquito , Israel Galván, José Mercé
Estrella Morente, Soledad Morente, Niña Pastori
Miguel Poveda, Manolo Sanlúcar, Tomatito,
Eva Yerbabuena, Antonio Zúñiga…
Fiche technique
Réalisateur : Carlos Saura
15
FILM EN AVANT PREMIÈREVENDREDI 18 à 21h et SAMEDI 19 à 16h
Flamenco Flamenco
Entretien avc André Duchesne - Quinze ans après avoir tourné Flamenco,
film consacré à ce genre musical et à cette danse propres à l'Espagne,
le cinéaste Carlos Saura revisite le même thème avec Flamenco, flamenco
présenté à Séville en novembre 2010. Pourquoi renouer avec ce genre?
Parce que beaucoup de choses ont changé, répond le cinéaste. «Il y a,
en Espagne, un nouvelle génération fantastique d'artistes, de chanteurs
et danseurs du flamenco. J'ai pensé que ce n'était pas une mauvaise
idée de montrer ce qui avait changé. Mon film présente de grands noms
du flamenco et de jeunes représentants de cet art.»
Les moyens cinématographiques ont aussi changé. Carlos Saura, qui
aura 79 ans en janvier, ne s'agrippe pas aux bobines de 35mm. La
pellicule, c'est pas mal dépassé pour ne pas dire agonisant, dixit le grand
cinéaste. C'est aussi parce qu'il voulait tâter de tous les nouveaux
moyens numériques à la disposition du septième art qu'il a décidé de
refaire un film sur le flamenco.
«Je collectionne les appareils photos et j'en possède plus de 600. Je
connais très bien la technique, raconte le cinéaste. J'adore travailler avec
les appareils numériques, pour la photo mais aussi pour le cinéma. Nous
avons la possibilité de revoir les prises tout de suite et de réaliser des
montages extraordinaires.»
Le film n’est pas une fiction car selon Saura "introduire quelque chose
de plus que la beauté de la musique et de la danse serait une trahison
de la pureté de cet art".
Samedi 12
Dimanche 13
Lundi 14
Mardi 15
9h30
9h30
10h00
Paisito
Ana Diez
88mn
14h00
Yo, también
14h00
Álvaro Pastor
et Antonio Naharro
1 h 43
Projection unique
Abel
Diego Luna
83 mn
Premier film
Film en compétition
Séance cinéma mexicain
16h00
Los ojos de Julia
Guillem Morales
1h56
18h30
Celda 211
Daniel Monzón
1 h 45
19h30
Séance scolaire
14h00
Séance scolaire
14h00
Séance scolaire
Séance scolaire
16h00
16h00
16h00
Alamar
Pedro González Rubio
1 h 13
Projection unique
Séance cinéma mexicain
Paisito
Ana Diez
88mn
Rabia
Sebastian Cordero
1 h 35
Projection unique
18h30
18h30
Norteado
Rigoberto Perezcano
94 mn
Séance cinéma mexicain
Projection unique
Io Don Giovanni
Carlos Saura
2h07
Projection unique
21h00
21h00
Biutiful
Alejandro González Iñárritu
147 mn
Séance cinéma mexicain
El Ultimo Verano de la
Boyita
Julia Salomonoff
95 mn
Film en compétition
18h30
Documentaire
Mi vida Mario
Vargas Llosa
Harald Jung
suivi de la conférence de
Jérôme Camilly
Mario Vargas Llosa
cocktail
vernissage
Exposition
Michel Landi
21h00
La vida empieza hoy
Laura Mañá
90mn
Avant-Première
Film en compétition
16
21h00
También la lluvia
Icíar Bollaín
1 h 44
Film en compétition
Mercredi 16
Jeudi 17
Vendredi 18
9h30
9h30
9h30
Séance scolaire
Séance scolaire
14h00
14h00
Celda 211
Daniel Monzón
1 h 45
Séance scolaire
16h00
16h00
La vida empieza hoy
Laura Mañá
90mn
Avant-Première
Film en compétition
Hoy no se fía,
mañana sí
On verra demain
Francisco Avizanda
125 mn
18h30
18h30
Hoy no se fía,
mañana sí
On verra demain
Francisco Avizanda
125 mn
En présence
de l’équipe du film
Premier long métrage
de fiction
También la lluvia
Icíar Bollaín
1 h 44
Film en compétition
21h00
Los caminos
de la memoria
José-Luis Peñafuerte
1 h 30
Film en compétition
21h00
Abel Diego Luna
83 mn
Premier film
Film en compétition
Samedi 19
Séance scolaire
14h00
Los caminos
de la memoria
José-Luis Peñafuerte
1 h 30
Film en compétition
16h00
Biutiful
Alejandro González
Iñárritu
147 mn
18h30
El Ultimo Verano de la
Boyita
Julia Salomonoff
95 mn
Film en compétition
21h00
Flamenco
Flamenco
Carlos Saura
1h30
Avant-Première
14h00
Octubre
Daniel Vega Vidal et
Diego Vega Vidal
1 h 23
Projection unique
16h00
Flamenco
Flamenco
Carlos Saura
1h30
17h30
conférence
d’Antoine Marie
Graziani
la présence aragonaise
en Corse
18h45
Yo, también
Álvaro Pastor
et Antonio Naharro
1 h 43
21h00
Chico y Rita
Film d’animation de
Fernando Trueba
Javier Mariscal
Avant-Première
En présence
de Fernando Trueba
Soirée mexicaine
au restaurant
« La part des anges »
Projection unique
17
NNN
18
Chico y Rita
Fernando Trueba, Javier Mariscal, Tono Errando
(Film d’ animation musical)
Film espagnol et britannique (2010)
Durée : 94 mn
En présence du réalisateur Fernando Trueba
El Mundo - Luis Martínez : Un lumineux hommage au cinéma, à la musique et aux histoires d’amour
Time Out - David Jenkins : Impeccable œuvre d’art.
El Periódico - C’est un film qui regorge de références aussi bien cinématographiques que musicales. Un hommage plein de sensualité.
Film Comment - Gary Giddins : L’un des meilleurs films jamais réalisés sur
le jazz, il n’en existe pas d’autre aussi authentique et saisissant
Film Review Visuellement hypnotique, musicalement électrisant.
El País - Federico Simón : Mention spéciale pour l’architecture de La
Havane et de New York filtrée par l’iconographie toute particulière de
Mariscal
Fiche technique
Réalisateurs : Fernando Trueba, Javier Mariscal et Tono Errando
Scénaristes : Fernando Trueba et Ignacio Martínez de Pisón.
Musique: Bebo Valdés.
Montage : Arnau Quilles.
Dans le Cuba des années avant la Révolution, Chico et Rita vivent une
histoire d’amour passionnée. Chico, jeune pianiste, rêve de se faire un
nom dans le monde du jazz cubain tandis que Rita, chanteuse à la voix
extraordinaire,
captive quiconque l’entend. C'est la musique qui les rassemble et les
entraîne dans une histoire d’amour passionnée, sur fond de jazz latino
et de sensualité cubaine.
Les « + » du film . Cuba, la musique de Bebo Valdes et une histoire
d’amour passionnée. Un scénario sur le rythme d’un boléro, une
chanteuse sensuelle , un pianiste talentueux , deux êtres qui se
Chico y Rita est le fruit de la collaboration de Fernando Trueba, Javier
Mariscal et Tono Errando.
Trueba n’avait jamais fait d’animation , Mariscal n’avait jamais réalisé
de film, aussi Errando s’est-il chargé d’unir leurs énergies créatives pour
tirer profit au maximum de leur talent. Fruit de leur amitié et de leur
passion commune pour le jazz latino, le projet de collaboration sur un
film d’animation entre Fernando Trueba et Javier Mariscal est né il y a
six ans.
L’âge d’or de la musique cubaine (qui a donné naissance au « latinjazz
» ) est la toile de fonds de Chico y Rita .
L’histoire est classique : un homme et une femme s’aiment passionnément, sur un rythme de boléro.
A partir de là, toutes les décisions prises ne concernaient que l’histoire.
« Chaque point, chaque ligne, chaque couleur, chaque mouvement
contribuent à la raconter ». Pour Trueba ce fut une collaboration très
fluide : « Mariscal a fait la partie artistique, les dessins, la création des
personnages et le décor, moi j’ai réalisé les plans, les mouvements de
caméra, le scénario (avec Igancio Martínez de Pisón y Mariscal). Tono
devait assurer la réalisation de tout cela. Et le trio a très bien fonctionné.»
Fernando Trueba
Né en 1955, le cinéaste espagnol a étudié l'image à la Faculté des
Sciences de l'Information de Madrid avant de rédiger des critiques de
cinéma pour divers quotidiens et de fonder son propre journal, Casablanca.
Il commence en réalisant plusieurs courts-métrages puis obtient son
premier succès en 1980 avec un long-métrage, Ópera prima . Puis il
enchaîne plusieurs comédies sentimentales inédites en France, dans
lesquelles jouent certaines des stars du cinéma espagnol en devenir
comme Carmen Maura ou Marisa Paredes .
Ses plus gros succès d'alors s'intitulent Sé infiel y no mires con quién
(1985), pour lequel il utilise les recettes du vaudeville sophistiqué, et
El Año de las luces (L’année des Lumières )en 1986, chronique d'une
adolescence durant l'après-guerre et également premier film de Trueba
à connaître une sortie dans les salles françaises.
En 1990, il tourne un thriller , co-production franco-espagnole, El Sueño
del mono loco ( Le Rêve du singe fou).
Il réalise Belle Epoque (avec Michel Galabru et Penelope Cruz), une
comédie romantique pour laquelle il reçoit en 1994 l’Oscar du Meilleur
film étranger .
Fernando Trueba tente ensuite l'expérience américaine avec Two Much
(1995), comédie burlesque mettant en scène Antonio Banderas , Melanie Griffith et Daryl Hannah.
Avec Penelope Cruz, il tourne La Niña de tus ojos ( La Fille de tes rêves)
qui lui vaut de recevoir, en 1999, son 3ème Goya du meilleur réalisateur
puis il alterne documentaires sur la scène musicale latino (Calle 54 où
l’on retrouve Bebo Valdes) et films El Embrujo de Shanghai ( Le sortilège
de Shangaï), Blanco y negro , El Milagro de Candeal (Le Miracle de Candeal) et El Baile de la victoria.
19
PROJECTION UNIQUE FILM EN AVANT PREMIÈRESAMEDI 19 à 21h
rencontrent et se séparent , dans les années 40 et 50, à La Havane et
New York. Une bande sonore vibrante et une succession d’images
éblouissantes.
FILM EN COMPÉTITION MARDI 15 à 21h et JEUDI 17 à 18h30
Télérama – Janvier 2010
Avec l'aide de Paul Laverty (scénariste attitré de Ken Loach), la réalisatrice
Iciar Bollain (Ne dis rien Te doy mis ojos) confronte ses personnages à un
cas de conscience rarement abordé au cinéma : un cinéaste engagé peutil se permettre de ne pas joindre l'acte à la parole ? Où commence et finit
son engagement ? Le film pose finement la question de l'intégrité.
Sebastián, jeune réalisateur passionné et son producteur arrivent dans
le décor somptueux des montagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sont serrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurants
locaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la
révolte menée par l'un des principaux figurants contre le pouvoir en
place qui souhaite privatiser l'accès à l'eau courante. Costa et Sebastián
se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survie d'un
peuple démuni. Ils devront choisir entre soutenir la cause de la population et la poursuite de leur propre entreprise sur laquelle ils ont tout
misé. Ce combat pour la justice va bouleverser leur existence.
représente l’Espagne pour l’ Oscar 2011
du meilleur film étranger
Même la pluie (También la lluvia) a été présenté au Festival de Toronto
en 2010 et a fait l’ouverture de la 55e Semaine Internationale de Cinéma
de Valladolid. C’est par ailleurs le film qu’a choisi l’Espagne dans la course
à l’Oscar du Meilleur Film Etranger.
Même la pluie
También la lluvia
Icíar Bollaín
[Drame]
Film hispano-mexicano-français ,2010, tout public
Durée : 1 h 44
Fiche artistique
Sebastián : Gael García Bernal
Costa : Luis Tosar
Daniel/Hatuey : Carlos Aduviri
Alberto / Bartolomé de las Casas : Raúl Arévalo
Isabel : Najwa Nimri
30, cours Napoléon - 20000 Ajaccio
04 95 51 06 45
Fiche technique
Réalisatrice : Icíar Bollaín
Scénariste : Paul Laverty
Musique :Alberto Iglesias
Montage : Ángel Hernández Zoido
20
Fiche technique
Réalisateur : Daniel Monzón
Scénariste : Daniel Monzón , Jorge Guerricaechevaría
Directeur de la photo : Carles Gusi
Monteuse : Cristina Pastor
Ingénieur du son : Sergio Burmann
Goya 2010 : meilleur acteur,
meilleur réalisateur, meilleur film,
meilleur montage, meilleur son,
meilleur second rôle féminin,
meilleur scénario,
meilleur second rôle masculin
Celda 211
Cellule 211
Daniel Monzón
[Policier -Thriller]
Film franco espagnol en couleur, 2008, tout public - Durée : 1 h 45
El País – Carlos Boyero (février 2010)
Daniel Monzón raconte d'une main de maître, avec de la force, du rythme,
du suspense et une grande complexité émotionnelle, cette histoire de
perdants épiques, de gardiens de la loi qui découvrent avec effroi que la
vie peut vous placer de l'autre côté. Il y a des dialogues à tomber par terre.
C'est un film qui a cette chose si difficile à obtenir que l'on appelle "atmosphère", avec des personnages qui impliquent le spectateur dans ce qui
leur arrive.
Juan est un jeune maton. Par zèle, il visite la prison un jour avant son
affectation. Sa bonne volonté ne sera par récompensée : c'est justement
ce jour-là que les prisonniers du quartier de haute sécurité ont choisi
pour organiser une mutinerie. Une seule chance de survie s'offre à lui :
se faire passer pour un prisonnier nouvellement incarcéré.
Les « + » du film. Celda 211 de l’espagnol Daniel Monzón (Le Coeur du
guerrier, The Kovak Box) - inspiré du roman de Francisco Pérez Gandul repose tout entier sur un principe unique de mise en scène : observer
de l’intérieur et “à hauteur d’homme” un quartier carcéral de haute
sécurité. La tension, permanente, est ici de mise, puisque le point de
vue adopté est celui d’un jeune et fringant gardien de prison plongé
fortuitement au cœur d’une mutinerie à la violence grandissante.
Découpage musclé, caméra haletante, gros plans, lumière froide, la
caméra au poing de Daniel Monzón colle frénétiquement aux personnages et le montage, nerveux, en accentue l’effet saisissant. Au cœur
de ce dispositif, les comédiens font preuve d’une présence et d’un
charisme indéniables - en tête Luis Tosar (croisé par ailleurs dans ‘The
Limits of Control’ de Jim Jarmusch et ‘Miami Vice’ de Michael Mann), et le
séduisant Alberto Ammann, tous deux plébiscités aux Goya 2010 dont
‘Cellule 211’ est sorti grand vainqueur (avec huit récompenses).
Eprouvant et efficace.
21
SAMEDI 12 à 18h30 et MERCREDI 16 à 14h
Fiche artistique
Malamadre : Luis Tosar
Juan Oliver : Alberto Ammann
José Utrilla : Antonio Resines
Apache : Carlos Bardem
Elena : Marta Etura
Antxon Elorza 'El Profesor' : Joxean Bengoetxea
22
Daniel a 34 ans et travaille dans un centre social à Séville où il fait la
connaissance de la jeune et indépendante Laura. Leur amitié se fait instantanément. Mais Daniel est différent... et cette amitié devient l'objet
de toutes les attentions au travail et dans leurs familles. La situation ne
manque pas de se compliquer quand Daniel tombe définitivement
amoureux de Laura. Refusant de se plier aux convenances sociales, Daniel et Laura finiront par construire une amitié unique comme aucun
d'eux n'a jamais connu.
Goya Meilleure Actrice pour Lola Dueñas
Festival International
du Film de Rotterdam Prix du Public
Festival du Film de San Sebastian
Double Prix d’Interprétation
Festival de Sundance Sélection Officielle
Yo, también
d'Alvaro Pastor et Antonio Naharro (Comédie dramatique]
Film espagnol en couleur, 2009, tout public - Durée : 1 h 43
Le Monde
Ce qui frappe dans ce film, et ce qui fait sa réussite, c'est la justesse du ton,
qui doit autant au talent des acteurs (qu'ils soient trisomiques ou non),
qu'à la distance adoptée par les auteurs vis-à-vis d'eux, et au dispositif
proche du documentaire qu'ils ont adopté pour les filmer.
Fiche artistique
Daniel Sanz : Pablo Pineda.
Laura Valiente : Lola Dueñas.
Mme Ángeles : Isabel García Lorca.
Santi : Antonio Naharro.
Reyes : MarÍa Bravo.
Les « + » du film. Film de fiction portant sur des personnes mentalement déficientes, tourné avec des personnes mentalement déficientes,
Yo tambien partait d'un pari risqué. Les écueils possibles (voyeurisme,
complaisance, dossier de société...) étaient nombreux. Mais cet émouvant mélo, qui met en scène la relation d'amitié entre un homme atteint
de trisomie et une femme relativement anticonformiste, les évite tous.
Daniel Sanz, le personnage principal, n'est pas un trisomique ordinaire.
Interprété par Pablo Pineda, un homme lui-même atteint de trisomie
et exceptionnellement adapté au regard de sa condition, habitué
notamment à intervenir sur les plateaux de la télévision espagnole, il
est fier d'être le premier Européen mentalement déficient à obtenir un
diplôme d'enseignement supérieur.
Au début du film, il vient d'être embauché comme assistant par les
services sociaux du conseil régional d'Andalousie pour s'occuper, entre
autres, de personnes handicapées. Il va tenter de se faire une place au
sein de cet organisme, et gagner la sympathie de Laura, pour qui il
éprouve d'entrée un désir sexuel fort.
Ce point de départ permet au film de rassembler dans un même récit
des personnages atteints de trisomie et d'autres qui ne le sont pas, en
les appréhendant chacun à la fois dans et à l'extérieur de son milieu.
L'intérêt, théorique, du personnage de Daniel tient au fait qu'il
n'appartient vraiment ni à l'un ni à l'autre : trop "normalisé" pour vouloir
vivre avec ceux qui souffrent du même mal que lui, trop "handicapé"
pour être considéré par les gens qu'il fréquente comme un égal.
23
SAMEDI 12 à 14h et SAMEDI 19 à 18h45
Fiche technique
Auteurs-réalisateurs : Álvaro Pastor et Antonio Naharro
Directeur de la photographie : Alfonso Postigo
Monteur : Nino Martínez Sosa
Musique : Guille Milkyway
Son : Eva Valiño
Mixage : Nacho Royo et Pelayo Gutiérrez
PROJECTION UNIQUE SAMEDI 12 à 16h
Fiche artistique
Julia/Sara : Belén Rueda
Isaac : Lluis Homar
Mme Soledad : Julia Gutiérrez Caba
Iván : Pablo Derqui
Créspulo : Joan Dalmau
Fiche technique
Réalisateur : Guillem Morales
Scénaristes : Guillem Morales, Oriol Paulo
Directeur de la photographie : Oscar Faura
Monteur : Joan Manel Vilaseca
Effets spéciaux : Montse Ribé
Ingénieur du son : Oriol Tarragó
Los ojos de Julia
Les Yeux de Julia
Guillem Morales
[Horreur - Epouvante-Thriller]
Film espagnol en couleur, 2010, tout public
Durée : 1h56
samedi 12 février 16h
Première - Gérard Delorme (Décembre 2010)
Les Yeux de Julia est un pur exercice de style qui renvoie directement aux
thrillers millésimés de Dario Argento ou de Brian De Palma.
Quand Julia apprend la mort soudaine de sa sœur Sara, tout semble
clairement indiquer qu'elle s'est suicidée. Mais Julia n'arrive pas à
accepter cette version des faits et commence à passer au crible les
événements qui ont eu lieu les derniers mois avant le drame. Décidée
à résoudre l'énigme de cette ultime période, Julia devient l'objet d'une
singulière menace qu'aucune autre personne autour d'elle, y compris
son mari Isaac, ne semble percevoir, alors même que la maladie
dégénérescente dont elle souffre prend le dessus, la plongeant petit à
petit dans l'obscurité.
Guillermo del Toro, producteur
Réalisateur, acteur, scénariste, maquilleur et producteur mexicain, il
soutient en 2010 quatre projets de taille dont Rabia de Sebastián
Cordero, Biutiful d'Iñàrritu et enfin Les yeux de Julia de Guillem Morales.
Cet "amoureux des monstres" comme il se qualifie lui-même poursuit
dans la veine fantastique avec ce film espagnol.
Studio Ciné Live - Christophe Chadefaud
(Décembre 2010)
Tandis que la tension monte et que la beauté diaphane de Belén Rueda
envoûte l'écran, Guillem Morales multiplie les idées de mise en scène.
CorsicaCoastRace
Nouvel Obs - Nicolas Schaller
Brillant.
24
Los Caminos de la
Memoria
José-Luis Peñafuerte
[Documentaire]
Film espagnol et belge en couleur, 2005,
tout public - Durée : 1 h 30
Fiche technique
Narration: Marisa Paredes
& José-Luis Peñafuerte
Musique: Bingen Mendizábal
Montage: Sandrine Deegen
Image: Rémon Fromont,
Ella Van den Hove
Son: Paul Heymans, Fernando de
Izuzquiza, Aurelio Martinez
Les Chemins de la Mémoire a reçu le Prix du Meilleur
Documentaire au Festival International du Film
Documentaire et de Court-Métrage d’Ismaïlia (Egypte)
début octobre 2010.
Le film a aussi reçu le Prix Condorcet-Aron pour la
démocratie, dans la catégorie ‘Prix Spéciaux –
audiovisuel’ le 17 septembre 2010 à Bruxelles, au
Parlement de la Communauté Française de Belgique.
Les Prix Condorcet-Aron récompensent des actions en
faveur d’une société plus solidaire et qui véhiculent des
valeurs d’humanisme et de démocratie. Le Prix Condorcet-Aron de l'Audiovisuel était décerné pour la première
fois.
Autres récompenses : Semaine Internationale du Film
de Valladolid – 2ème prix section documentaire
Festival de Merida (Mexique) meilleur film de création et essais
Festival Soleluna de Palerme - meilleur film section
‘Méditerranée’
Les chemins de la mémoire s’aventure sur des
routes dispersées, niées, ou, simplement,
ignorées : 300.000 personnes dénoncées,
60.000 exécutions, 400.000 prisonniers, 3
millions de personnes fichées, et un chiffre
approximatif de 130.000 disparus. Voilà le
bilan des victimes laissées par le régime de
Franco, qui s’est bien gardé de rendre ces
statistiques publiques pendant les longues
années de dictature. Cependant, au-delà des
chiffres, il reste aujourd’hui les témoignages.
Le premier, celui des morts, figés dans une
ultime pose sur les fiches de la police jaunies
par le temps. Les morts, attendant d‘être identifiés grâce à des détails - un crayon de
charpentier, une cuillère au fond d’une poche,
une molaire ou une phalange manquante. Les
morts entassés dans des fosses communes
éparpillées sur la carte d’Espagne, figurées par
autant de punaises qui l’envahissent tragiquement.
Et puis, les familles. Vivant pendant des
années côte à côte avec leurs délateurs,
ravalant leur peur, accompagnant leurs prisonniers à travers leur périple dans les maisons d’arrêt de tout le pays, se voyant changés
en sujets de théorie, comme celle du ‘gène
marxiste’, à cause de laquelle encore
aujourd’hui près de 30.000 Espagnols ne
connaissent pas leurs parents, puisqu’ils en
furent arrachés à la naissance par crainte de
contagion de l’idéologie politique.
Structuré en trois grands blocs, Les chemins
de la mémoire est aussi la chronique d’un long
voyage : celui de l’exil intérieur et extérieur,
duquel certains reviendront ‘juste pour les
arbres’, tandis que d’autres ne réussiront
jamais cet impossible retour. Car, comme l’a
dit l’un d’entre eux, ‘un exilé ne cesse jamais
de l’être’.
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Il y a aussi les déportés républicains espagnols,
qui versèrent leur sang dans la construction
des camps de concentration allemands. Et les
symboles qui tombèrent, comme la prison de
Carabanchel, bastion idéologique de la
résistance antifranquiste. Et enfin, ceux qui
apparaissent, comme le Centre de la Mémoire
de Salamanque, emblème plein d’espoir de
lendemains sans vérités incomplètes, ni
souvenirs réécrits par le pouvoir.
José-Luis Peñafuerte
Né à Bruxelles en 1973, de nationalité belge
et espagnole, José-Luis Peñafuerte a passé son
enfance à Bruxelles. En 1984, il suit ses parents
exilés qui retournent en Espagne, leur terre
natale. Il passera 6 ans à Gijon (Asturies) et à
Cordoue (Andalousie), avant de regagner la
Belgique.
Il collabore étroitement à la création du
premier festival de cinéma hispanique à
Bruxelles. En 1993, il entre à l'IAD (école belge
de cinéma), en section réalisation cinéma et
documentaire. Son mémoire de fin d’études
traite de l'évolution politique et artistique de
l'industrie cinématographique espagnole.
En 2001, le réalisateur présente son premier
documentaire de création, Niños, qui retrace
l'exil des orphelins de la guerre civile espagnole. Le film sera sélectionné dans divers
festivals internationaux et diffusé par
plusieurs télévisions européennes.
Son deuxième film, Aguaviva, s’intéresse à la
question de l’immigration, à travers le cas d’un
petit village espagnol vieillissant et déserté
qui fait appel à des étrangers pour se repeupler et revivre.
En 2007, le Ministère espagnol de la Culture
lui confie la captation des témoignages filmés
des derniers exilés politiques espagnols vivant
en Belgique.
L’année suivante, il fonde le collectif Les
Sentiers de la Mémoire qui a pour but de
préserver et de promouvoir la mémoire de
l’exil espagnol en Belgique.
Avec Les Chemins de la Mémoire, José-Luis
Peñafuerte continue à interroger le passé et le
présent de l’Espagne, et à créer un pont entre
ses deux cultures d'origine. Ses projets futurs,
entre la Belgique et l’Espagne, tant en
documentaire qu’en fiction, s’articulent
également autour de cette double identité.
FILM EN COMPÉTITIONMERCREDI 16 à 21h et Vendredi 18 à 14h
Un pays peut-il réinventer son histoire chaque
jour ? Bien que certaines circonstances recommandent l’amnésie politique, la réalité finit
toujours par prouver que non. C’est pourquoi,
au-delà du voile de l’oubli imposé par le franquisme et du tribut payé à l’époque par la
jeune démocratie, Les chemins de la mémoire
entend mettre à jour l’ histoire récente en rendant la parole à ceux qui furent condamnés
pendant plus d’un demi-siècle à un silence
forcé.
PROJECTION UNIQUE SAMEDI 19 à 14h
Fiche artistique
Clemente : Bruno Odar
Juanita : María Carbajal
Don Fico : Carlos Gassols
Brenda : Sonia Palacios
Julián Gómez : Víctor Prada
Fiche technique
Réalisateurs : Diego Vega Vidal, Daniel Vega Vidal
Scénaristes : Diego Vega Vidal, Daniel Vega Vidal
Ingénieur du son : Guillermo Palacios Pareja
Directeur de la photographie : Fergan Chávez-Ferrer
Directeur artistique : Guillermo Palacios Pomareda
Clemente est un prêteur sur gages peu communicatif. Il est aussi le nouvel espoir de Sofía, voisine célibataire, dévote du culte du Seigneur des
Miracles chaque année au mois d'octobre. Leur relation commence
lorsque Clemente découvre un bébé, fruit de sa relation avec une prostituée qui a disparu. Pendant que Clemente cherche la mère de la petite
fille, Sofía prend en charge le nourrisson et s'occupe du ménage du prêteur. Avec l'arrivée de ces deux êtres dans sa vie, Clemente aura l'occasion de remettre en question ses liens avec les autres.
Prix du Jury de la Sélection
« Un Certain Regard » Cannes 2010
Octubre
Daniel Vega Vidal et Diego Vega Vidal
[Drame]
Film péruvien, 2010
Durée : 1 h 23
Première - Isabelle Danel (Décembre 2010)
Filmé en Scope dans des tons bruns, violets et bistre que crève parfois un
voile de dentelle blanche, ce premier long métrage de deux frères péruviens
est d'une beauté picturale constante.
Les « + » du film. Après la découverte en 2009 de Fausta, la teta
asustada de Claudio Llosa, le cinéma péruvien propose Octubre de Daniel
et Diego Vega Vidal, réflexion sur la solitude dans notre société.
On assiste donc à la rencontre de deux solitudes. Celle de Clemente, prêteur sur gage mutique pour qui les rapports humains sont basés sur
l’argent, et celle de Sofia qui invoque le Seigneur des Miracles pour qu’il
la délivre de son isolement. Le sujet est terrible, mais les frères Vega
Vidal le traite avec humour et leur film est une comédie, tragique, mais
drôle.
Daniel et Diego Vega Vidal ne cachent pas leur fascination pour les films
de Bresson et de Jarmusch. Au premier, ils empruntent l’apparente
atonie et la rigueur stylistique, au second, l’univers décalé et absurde.
Composé essentiellement de plans fixes, le film emprisonne impitoyablement les personnages dans un décor étriqué et monochrome où la
symétrie est reine .
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Madrid. Rosa et José-Maria, immigrés sud-américains viennent de se
rencontrer lorsque ce dernier provoque la mort de son chef de chantier.
Il doit alors se cacher et trouve refuge à l'insu de tous dans la grande
maison bourgeoise où Rosa est employée comme domestique. Rosa va
devenir malgré elle le centre de tous les fantasmes.
Les « + » du film. Sebastian Cordero s'était déjà fait remarquer pour
ses deux premiers films 'Ratas, Ratones, Rateros' (1999) et 'Crónicas'
('Investigations', 2004). Le réalisateur équatorien revient avec 'Rabia',
"rage", adapté du roman éponyme de Sergio Bizzio. Un film tortueux à
la croisée des genres, entre drame social et thriller psychologique, autour
du thème de l'immigration sud-américaine.
Si l'écrivain situait son livre dans la seule Amérique latine, le cinéaste a
pris la liberté de transposer le récit au cœur de la capitale espagnole.
D'une perspective strictement Sud-Sud, Cordero favorise ainsi une perspective Nord-Sud bien plus universelle. Dans un huis clos asphyxiant,
Sebastian Cordero dresse le portrait implacable et violent des rapports
de classes entre les Torres, famille bourgeoise déchue décomposée, gangrenée par le cynisme et la condescendance, s'accrochant désespérément à sa grandeur passée, et un nouveau prolétariat issu de
l'immigration, représenté par le couple Rosa et José-Maria. A la déliquescence et aux désirs frustrés des premiers, Cordero oppose la passion
des seconds, qui s'acharnent à s'aimer envers et contre tout.
Prix Spécial du Jury - Tokyo Film Festival 2009
Projection unique
Rabia
Sebastian Cordero
[Drame]
Film colombien en couleur, 2009, tout public
Durée : 1 h 35
Fiche artistique
José María : Gustavo Sanchez Parra
Rosa : Martina García
Marimar Torres : Icíar Bollaín
Elena Torres : Concha Velasco
Edmundo Torres : Xabier Elorriaga
Alvaro Torres : Alex Brendemühl
l inge de mais on
49, Cours Napoléon - 20178 AJACCIO
04 95 21 88 20
[email protected]
Fiche technique
Réalisateur et scénariste : Sebastian Cordero
D'après le roman de Sergio Bizzo
Directeur de la photographie : Enrique Chediak
Monteur : David Gallart
Ingénieur du son : Oriol Tarrago
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PROJECTION UNIQUE MARDI 15 à 16h
Produit par Guillermo del Toro, ce huis clos formellement maîtrisé suit
la transformation d'un homme enragé en bête sauvage. Sous le vernis
d'un film de genre se cache un drame social sur la soumission et les rapports de classe. Percutant, intelligent.
DIMANCHE 13 à 10h et LUNDI 14 à 16h
Lors du putsch en Uruguay (1973), Xavi et Rosana, deux enfants amis
et voisins, sont amenés à se séparer. Bien des années plus tard ils se
retrouvent en Espagne. Cette occasion leur permet de faire un long
retour sur leur enfance et leur pays d’origine.
Le temps du premier amour, de l’innocence et de la solidarité, a été
iolemment interrompu par un événement historique –et familial- dans
lequel les sentiments des enfants n’avaient pas leur place. A cette
époque, seule comptait la couleur politique et, l’amitié entre le fis d’un
collaborateur des Tupamaros et la fille d’un militaire n’était plus possible.
Paisito
Ana Diez
(Drame)
Film espagnol, uruguayen , 2009
Durée 88mn
Fiche artistique
Roberto Severgnigni : Maurico Dayub
Manuel : Emilio Gutierrez Caba
Ana Severgnigni : Viviana Saccone
Xavi adulte : Nicolas Pauls
Xavi enfant : Pablo Arnolett
Rosana adulte : Maria Botto
Rosana enfant : Pia Rodriguez
Dolores : Andrea Davidovics
Les « + » du film. La grande force de Paisito réside dans la manière de
proposer un scénario stratifié qui aborde la dimension historique,
politique, sociale et humaine du putsch de 1973. Même si on est devant
une œuvre de fiction, la justesse et l'émotion de chaque séquence
procurent une dimension proche du témoignage. Paisito devient un film
qui œuvre pour le devoir de mémoire. Il atteint une certaine universalité
car les événements dépeints restent confinés au regard des deux
enfants. Au lieu de céder à la grandiloquence, la cinéaste Ana Diez
préfère poser sa caméra à hauteur d'homme pour capter le quotidien
de deux familles voisines dont les pères respectifs vont être contraints
et forcés à choisir un camp. La pression subie par les deux hommes est
habilement décortiquée.
Or tous deux ne pensent qu'à protéger leur famille. En vain... Immanquablement, les enfants ne pourront pas longtemps être à l'abri du bouleversement que va subir le pays. Pire, leur innocence va voler en éclat
alors qu'entre eux naissait un amour juvénile. C'est avec une mise en
scène ténue et sensible qu'Ana Diez décrit ce tourbillon dramatique et
complexe qui échappe immanquablement à la compréhension des enfants.
In fine, la structure du film en flash-back permet de réinscrire les
évènements historiques dans leurs contextes, mais aussi dans la
mémoire des deux adultes, comme si de leur rencontre naissait la
résurgence d'un souvenir « actif ». Malgré les années, les blessures
intimes sont toujours aussi présentes chez les survivants du drame. Elles
font parties intégrantes de leurs identités. Impossible de s'en défaire, il
faut qu'ils les acceptent pour les dépasser, pour vivre dans le présent...
Fiche technique
Réalisatrice : Ana Diez
Scénariste : Ricardo Fernández Blanco
Monteur : Fernando Pardo
Photographie : Alfonso Parra
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Le Monde Octobre 2010
La vie cinématographique ressemble à un long fleuve tranquille. Les festivals de cinéma, la promotion, la rumeur permanente de l'Internet balisent son cours et contribuent à dépouiller la sortie d'un nouveau film, qu'il
soit signé d'un réalisateur prestigieux ou d'un débutant plein de promesses
et de sa part de mystère. Lorsque ce quadrillage est pris en défaut, l'effet
de surprise n'en est que plus grand. On verra demain, de l'Espagnol Francisco Avizanda, qui se confronte au franquisme, comme peu de films espagnols l'ont fait jusqu'à présent, en est un formidable exemple.
Sur un sujet aussi délicat à mettre en scène, le film manifeste deux qualités
essentielles. Son minimalisme stylisé d'abord, qui déjoue par une succession de huis clos dépouillés et angoissants les pièges de la reconstitution
historique, au profit d'une sorte de projection mentale de
l'oppression totalitaire. C'est ensuite la manière dont le récit dévoile progressivement la duplicité des personnages et l'hypocrisie incestueuse du
système qui les emprisonne.
Personne, ici, n'est véritablement ce qu'il paraît. Les codes moraux et politiques se retournent comme des gants, la dignité mène à la trahison .
Premier long métrage de fiction
On verra demain
Hoy no se fía, mañana sí
de Francisco Avizanda
[Drame]
Film espagnol , 2007
Durée 125 mn
En présence de l’équipe du film
Fiche artistique
Carolina Bona
Jesús Noguero
Albert Prat
Alfonso Torregrosa
José María Asín
Carmen León
Fiche technique
Réalisateur : Francisco Avizanda
Scénariste : Francisco Avizanda
Directeur de la photographie : Jon D. Domínguez
Monteur : Santos Salinas
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MERCREDI 16 à 18h30 et JEUDI 17 à 16h
Madrid 1953. Gilda Novás, une jeune orpheline qui travaille comme dactylo dans une radio, appartient à une Confrérie ultra catholique, et est
indicateur de la police. Alors qu’elle essaye de sortir de la précarité, elle
fait la connaissance d’un jeune psychiatre critique du régime, mais elle
plaît à Cisco, son chef à la radio, militant du parti communiste clandestin
On verra demain plonge d'abord le spectateur dans une des périodes
les plus noires de l'histoire contemporaine espagnole, les années 1950,
durant lesquelles la dictature franquiste, constituée en 1939, achève de
mettre le pays en coupe réglée, sous la dépendance de l'armée, des services secrets et de l'Eglise. Il montre ensuite une société vitrifiée par la
peur de la répression, déchirée par la haine fratricide jusque dans la cellule familiale, et les rapports intimes, gangrenés par la paranoïa et la
délation. Il dessine enfin, un portrait de femme prise entre l'amour de
deux hommes, triangle amoureux de glacis totalitaire, défiguré par l'abjection morale.
FILM EN COMPÉTITIONLUNDI 14 à 21h et VENDREDI 18 à 18h30
Cet été-là, en Argentine, tout change pour Jorgelina : ses parents se séparent, sa sœur aînée devient une étrangère qui entre dans l'adolescence, et ne veut plus jouer dans la Boyita, la roulotte garée dans le
jardin, théâtre de toutes les confessions et aventures. Cet été-là, elle
part à la campagne en quête de Mario, le fils des paysans. Et sans le savoir, sans l'avoir planifié, ils découvrent les mystères de la sexualité. Cet
été-là, le dernier été de la Boyita, Jorgelina comprend que le monde est
beaucoup plus complexe, confus et fascinant qu'elle ne le croit. Que la
Boyita ne sera plus ni un nid, ni un refuge. Que son enfance touche à sa
fin.
Festival International de Buenos Aires
(BAFICI) 2009
Meilleur film argentin, Révélation féminine,
Révélation masculine
Meilleur second rôle féminin
Festival de Miami 2010,
Prix du meilleur scénario
El Ultimo Verano de la Boyita
Le Dernier Eté de la Boyita
de Julia Salomonoff
[Drame]
Film argentin, espagnol et français en couleur, 2009, tout public
Durée : 95 mn
Le point (septembre 2010)
Le Dernier Été de la Boyita surprend par sa délicatesse et sa subtilité. En
évitant, avec une même intransigeance, la mièvrerie et le spectaculaire,
Julia Salomonoff adopte le point de vue de sa jeune héroïne, confrontée à
une réalité inintelligible et à ses propres tourments psychologiques.
En toile de fond, la description d'une société rurale qui n'accepte pas la
différence. Par la seule force de sa mise en scène, avec un art ultrasensible
de la suggestion, la cinéaste argentine signe un film troublant et maîtrisé
du premier au dernier plan. Une des très belles surprises de la rentrée.
Fiche artistique
Mario : Nicolás Treise
Jorgelina : Guadalupe Alonso
Elba : Mirella Pascual
Fiche technique
Réalisatrice et scénariste : Julia Salomonoff
Photographie : Lucio Bonelli
Montage : Rosario Suárez
Son : Lena Esquerazi
Les « + » du film. C'est parce qu'on est si bien enveloppé dans l'univers
de ces vacances par les images, les situations, les sensations évoquées
et la générosité spontanée du jeu de la petite actrice (Guadalupe
Alonso)— qu'on comprend que grandir c'est prendre soin des gens
qu'on aime sans les réduire à la vulnérabilité, savoir taire des choses
mais aussi savoir parler, selon les règles non-écrites de l'amour et de la
prévenance.
Le charme du film réside dans sa pudeur, dans ce qui n'est pas dit, c'est
cette sobriété même, avec la délicatesse qu'elle suppose, qui est touchante
Julia Solomonoff
Réalisatrice, scénariste et productrice argentine. Sortie de l’ENERC (Ecole
Nationale Argentine d’Expérimentation et de Réalisation Cinématographique), elle a obtenu une bourse pour suivre un Master de Cinéma à
l’université de Columbia de New York où elle anime, à présent, des
ateliers de réalisation.
En 2001, elle écrit et réalise un téléfilm, The Suitor , pour la chaine
américaine PBS. En 2006, elle co écrit et réalise pour la télévision un
documentaire Chin Chon Fan . En 2005, elle réalise son premier long
métrage, Hermanas, sélectionné au festival de Toronto et dans de nombreux festivals internationaux. En 2007, Julia Solomonoff passe à la
production avec Cocalero .
Sélectionné au Festival de Sundance, il obtient le Prix du Meilleur
Documentaire de l’Académie Argentine du Cinéma.
En 2009, elle écrit, réalise et produit son second film Le dernier été de la
Boyita, projeté en Compétition Internationale au BAFICI (Festival du Film
Indépendant de Buenos Aires), ainsi qu’au Festival de San Sebastian.
Le film a parcouru les festivals internationaux où il a gagné de nombreux
prix.
Le dernier été de la Boyita a été coproduit par El Deseo (la société de production des frères Almodovar), Domenica Films, Travesía Producciones
et Epicentre Films.
Julia Solomonoff est également comédienne à ses heures, Carlos Sorin
lui a offert un rôle dans Historias Mínimas qui lui a valu une nomination
aux Prix Condor, comme Révélation Féminine de l’Année.
Elle développe actuellement son troisième long-métrage et coproduit
le premier long-métrage de la réalisatrice brésilienne, Julia Murat, El
peso de la Masa .
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