Tocolytiques et menace d`accouchement prématuré
Transcription
Tocolytiques et menace d`accouchement prématuré
D o s s i e r d u C N H I M Revue d’évaluation sur le médicament 2002,XXIII,3 Publication bimestrielle Mai 2002, XXIII, 4 Évaluation thérapeutique Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré Évaluation clinique Évaluation pharmaco-économique Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament ISSN 0223.5242 Sommaire Dossier du CNHIM Échos du CNHIM 2002 Tome XXIII, 3 Le CNHIM est une association indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont la vocation est de dispenser une information rigoureuse et scientifique sur le médicament. Tous les articles publiés dans Dossier sont le fruit d'un travail collectif, sur le fond et sur la forme, entre les rédacteurs-signataires, le comité de rédaction, et la rédaction du CNHIM d'une part, le comité de lecture et certains experts, spécialistes du sujet traité, d'autre part. Sur chaque sujet, Dossier du CNHIM ne publie donc pas les opinions de tel ou tel, mais réalise une analyse scientifique critique, la plus objective possible. Malgré tout le soin apporté à l’élaboration de Dossier du CNHIM, une erreur peut se glisser dans les informations diffusées. Les lecteurs doivent donc conserver la plus grande vigilance dans l’exploitation des données à leur disposition. Directeur de la Publication : J.F. Latour Rédaction Rédacteur en chef : M.C. Husson Secrétaire de rédaction : C. Fréville Comité de rédaction : D. Dardelle (Suresnes), J.E. Fontan (Paris), I. Jolivet, (Paris), V. Lecante (Paris), S. Limat (Besançon), B. Sarrut (Paris). Comité de lecture : C. Advenier (Versailles), P. Assayag (Paris), A. Baumelou (Paris), P. Beaufils (Paris), C. Buffet (Bicêtre), D. Brossard (Saint-Germain en Laye), D. Cabrol (Paris), A. Certain (Paris), A. Escousse (Dijon), J.M. Extra (Paris), P. Faure (Paris), M. Feuilhade de Chauvin (Paris), P. Gayral (Paris), C. Guérin (Paris), P.M. Girard (Paris), J.C. Koffel (Strasbourg), P. Maire (Lyon), C. Montagnier (Paris), M. Ollagnier (St Etienne), B. Quinet (Paris), X. Sauvageon (Paris), E. Singlas (Paris), G. Vedel (Paris), J.M. Vetel (Le Mans), T. Vial (Lyon). Rythme de parution: 6 numéros par an N° ISSN 0223.5242. N° de commission paritaire : 71987 IMPRESSION : b.combrun 14, rue Christine de Pisan 75017 Paris France CENTRE NATIONAL HOSPITALIER D'INFORMATION SUR LE MÉDICAMENT (CNHIM) Hôpital de Bicêtre - 78, rue du Général Leclerc 94272 Le Kremlin Bicêtre cedex - B.P. 11 Tél : 01 56 20 25 50 - Fax : 01 46 72 94 56 Mél : [email protected] Président : J.F. Latour Président fondateur : A. Mangeot † Directrice : M.C. Husson Promotion-Communication : N. Guillon Secrétariat-Abonnement : M. Bouchot, N. Filomin Conseil d'Administration : H. Allemand (Paris), P. Arnaud (Rouen), F. Ballereau (Nantes), Barreteau H (St Cloud), A. Baumelou (Paris), A. Becker (Paris), M.C. Bongrand (Marseille), E. Boury (Lomme), O. Brault (Paris), B. Certain (Paris), S. Ferry (Lyon), J.E. Fontan (Paris), F. Gimenez (Paris), A. Graftieaux (Chalon sur Marne), C. Guérin (Paris), G. Hazebroucq (Paris), J.M. Kaiser (Paris), J.F. Latour (Lyon), A.M. Liebbe (Compiègne), J. Maldonado (Marseille), C. Penot-Ragon (Marseille), S. Raspaud (Le Kremlin Bicêtre), J.P. Reynier (Marseille), P. Sado (Rennes), B. Sarrut (Paris), B. Van Bockstael (Lomme). É v a l u a t i o n t h é r a p e u t i q u e Georges Hazebroucq 2 Jean-Marie Thoulon 4 Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré Éditorial Évaluation clinique 1. La prématurité 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. Définition Épidémiologie Niveaux de gravité Différents types de prématurité Pronostic et conséquences médicales 2. Les menaces d’accouchement prématuré 6 7 7 8 8 2.1. Définition 2.2. Étiologies 2.3. Facteurs de risque 10 10 11 3.1. Schéma général 3.2. Régulation hormonale 11 13 4.1. Conduite à tenir 4.2. Stratégie thérapeutique 4.3. Rappels méthodologiques concernant les études cliniques des tocolytiques 16 17 19 5.1. 5.2. 5.3. 5.4. 20 22 26 32 3. Physiologie des contractions utérines 4. Prise en charge de la menace d’accouchement prématuré 5. Traitement par les bêta-2 mimétiques Généralités Traitement par le salbutamol Traitement par la ritodrine Traitement par la terbutaline 6. Traitement par l’atosiban 7. Traitement par les inhibiteurs calciques 7.1. Généralités 7.2. Traitement par la nifédipine 7.3. Traitement par la nicardipine 8. Traitement par les AINS (indométacine) 9. Conclusion 37 44 45 50 53 60 Glossaire 63 Évaluation pharmaco-économique 64 BULLETIN D’ABONNEMENT Dossier du CNHIM participe à l’ISDB, réseau international de revues indépendantes de formation thérapeutique. Le CNHIM a la propriété des textes publiés dans ce numéro et se réserve tous les droits de reproduction (même partielle), d’adaptation, de traduction, pour tous les pays et par quelque procédé que ce soit (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 du Code Pénal art. 425).Les articles de Dossier du CNHIM sont indexés dans BIBLIOGRAPHIF ®. Échos du CNHIM É c h o s d u C N H I M UNE INFORMATION HONNETE EST UN LUXE DE NANTIS Ceux qui se déplacent dans des pays en développement le savent : la publicité pour le tabac reprend tous les vieux clichés interdits chez nous. La mention "nuisible pour la santé" est omise et tout le monde fume… Les pays musulmans sont seuls à l'abri de publicités tapageuses pour les boissons alcooliques non par la vertu des annonceurs mais parce qu'ils y perdraient leur argent. La publicité pour les médicaments dans les pays du tiers monde, est épinglée régulièrement par la "Revue Prescrire". Les céphalosporines de troisième génération sont régulièrement utilisées contre les angines comme me l'affirmait un fonctionnaire français au Viet Nam. Tout ceci vient du jeu logique des acteurs économiques qui se trouvent souvent entraînés dans la surenchère… tout comme les candidats aux élections, dans tous les pays. C'est aux pouvoirs publics d'énoncer des règles du jeu mais il leur faut une volonté sans faille et des moyens. Les lobbies veillent et il suffit, par exemple, de peu de choses pour déclencher les foudres de ceux qui vivent de patamédecines. J'en ai fait personnellement l'expérience avec droit de réponse et tout le tremblement pour avoir osé parler de "certitudes molles" dans une revue pourtant à diffusion confidentielle. Pour ne pas entraîner d'ennuis à ceux qui hébergent ma prose, je ne vais pas attaquer les médicaments à base du son des cloches de Saint Pierre de Rome ou de monastères tibétains. Je vais revenir à la défense des économistes de la santé, trop peu écoutés. Le rapprochement des deux termes "économie" et "santé" fait grincer des dents aux vieux praticiens pour qui la santé n'a pas de prix. Et pourtant, ce n'est pas le progrès scientifique qui limite le plus les chances de guérison. Sans revenir sur la question du prix des antirétroviraux dans le tiers monde, il est évident que le rapport bénéfice/risque cher à la commission d'AMM doit être plus souvent complété par les rapports coût/efficacité et coût/utilité qui intègrent la qualité de vie. Les études disponibles sont le plus souvent réalisées hors de France avec une structure des prix très différente, ce qui les invalide pour notre pays. Mais elles sont indispensables et devraient, comme le prix de traitement journalier, figurer au RCP dés la réévaluation quinquennale des spécialités. Rêvé-je ? A partir de là, il devrait être possible de fixer le tarif de remboursement. Les malades pourraient choisir d'autres solutions mais en payant le surplus comme ils payent les médicaments vétérinaires quand ils décident d'avoir des animaux domestiques. Ceci devrait s'appliquer à ceux qui refusent les génériques. Rêvé-je encore? Car ce qui est en jeu est le gaspillage qui fait éroder les prestations sociales pour tous d'où, en conséquence, une médecine à deux vitesses. Pour s'en convaincre, il suffit par exemple de regarder les dentures ou les problèmes orthopédiques dans les classes défavorisées de France ou d'ailleurs. Nous avons la chance de vivre dans un pays très riche avec une "médecine" de qualité. L'avenir est moins rose avec le vieillissement de la population, le coût des nouvelles thérapeutiques et un besoin croissant de sécurité sanitaire. Celle-ci s'affiche tous les jours sous l'imbécile "principe de précaution", une invention de journaleux et de politiciens alors qu'il ne peut s'agir que d'une politique volontariste de gestion des risques. Cette notion, très utilisée dans l'industrie et le transport, reste inconnue ou presque dans le monde de la santé. Pour en revenir à une information honnête qui nous aide à éviter le gaspillage, il faut un engagement total pour une information claire et éthique, le budget ne pouvant venir que des pouvoirs publics. Telle est la raison d’être du CNHIM. Professeur Georges Hazebroucq Administrateur du CNHIM Nous remercions les laboratoires qui participent à l‘impression de Dossier du CNHIM en 2002. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Janssen-Cilag, Pharmacia, Schwarz Pharma Aventis, Pfizer GlaxoSmithKline, Lipha, Sanofi 2 Tocolytiques Éditorial Évaluation clinique Évaluation pharmaco-économique Résumé. La tocolyse est un traitement visant à diminuer ou arrêter les contractions utérines lors des menaces d’accouchement prématuré. Cette thérapeutique a pour objectif de prolonger la grossesse afin de limiter les conséquences en terme de mortalité et de morbidité liées à la prématurité. Elle permet de retarder l’accouchement d’environ 48 heures, rarement de plus de 7 jours. Une naissance d’un enfant vivant est dite prématurée lorsqu’elle intervient entre 22 et 37 semaines d’aménorrhée. Le taux d’accouchement prématuré se situe entre 5 et 10 %. En France, après une diminution régulière durant les années 70-80, il est noté une ré-augmentation en raison de l’augmentation du nombre de grossesses multiples et de la prématurité d’indication médicale. Les accouchements prématurés sont le plus souvent spontanés et parfois provoqués. La mortalité encore importante est bien évidemment liée au terme gestationnel, et donc à l’immaturité des fonctions vitales. La menace d’accouchement prématuré peut avoir des causes maternelle, ovulaire et fœtale ou être d’étiologie inconnue. Il existe certains facteurs de risque, d’ordre physiologique ou sociologique. Son diagnostic repose sur la présence de contractions utérines douloureuses et régulières, une modification du col en terme de longueur, consistance et dilatation, une rupture des membranes et des métrorragies. La physiologie des contractions utérines dépend de l’activité du muscle utérin, muscle lisse unitaire constitué de filaments de myosine et d’actine, caractérisé par un niveau d’activité électrique et contractile spontanée. Canaux calciques et potassiques, neurotransmetteurs du système nerveux autonome ainsi que de certaines hormones et de métabolites locaux (ocytocine, prostaglandines, progestérone, catécholamines - agonistes bêta notamment, AMPc) régulent la force et la fréquence des contractions spontanées de l’utérus. Avant de pratiquer une tocolyse, il faut éliminer toute contre-indication à ce traitement, confirmer le diagnostic de menace d’accouchement prématuré, en évaluer la gravité et d'en préciser l’origine (échographie, examens biologiques). La stratégie thérapeutique à mettre en œuvre fait appel au repos, indispensable, et à la tocolyse. Les bêta-2 mimétiques (salbutamol, ritodrine et terbutaline, cette dernière étant peu utilisée) montrent une efficacité à court terme et une réduction des taux d’accouchements prématurés. Toutefois, leurs effets indésirables maternels graves, essentiellement cardiaques, pulmonaires et métaboliques pouvant conduire à la mort maternelle et le respect de leurs contre-indications, précautions d’emploi et interactions médicamenteuses, ainsi que la nécessité d’une surveillance clinique limitent leur utilisation. L’atosiban, antagoniste compétitif de l’ocytocine, semble être aussi efficace que les autres agents tocolytiques, avec un meilleur profil de tolérance. Il est considéré comme un traitement de première intention (ASMR de niveau III). Les inhibiteurs calciques (nifédipine, nicardipine) ne possèdent pas d’AMM dans la menace d'accouchement prématuré. Ils présentent une efficacité comparable voire supérieure aux bêta-2 mimétiques. Ils ne sont pas considérés comme des tocolytiques de première intention. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens n’ont pas d'AMM en obstétrique. Ils peuvent entraîner des effets indésirables fœtaux graves (fermeture prématurée du canal artériel, altération de la fonction rénale). En pratique, ils sont déconseillés dans cette indication. La tocolyse est indispensable dans la prise en charge de la menace d'accouchement prématuré, permettant l’administration de corticoïdes et le transport in utero vers une maternité de niveau 3. Il n’est pas possible aujourd’hui de procéder à une évaluation sur un plan pharmaco-économique des traitements tocolytiques dans les menaces d’accouchement prématuré. Mots clés : accouchement, atosiban, grossesse, indométacine, menace d’accouchement prématuré, nifédipine, nicardipine, ocytocine, prématurité, ritodrine, salbutamol, terbutaline, tocolyse. 3 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré Tocolytiques Évaluation thérapeutique Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré Éditorial Tocolyse : quel traitement choisir ? Y-a-t-il une place pour un traitement au long cours ? L’accouchement prématuré c’est grave, l’accouchement prématuré ça tue , même en 2002, mais ceci est surtout vrai avant 34 semaines d’aménorrhée. S’il est facile de compter les morts, en revanche, il est plus difficile d’évaluer la morbidité néonatale et ses répercussions à court et à long terme. Les opinions des accoucheurs et des néonatologistes diffèrent parfois, mais il est logique de penser (la logique traditionnelle a-t-elle cependant encore cours ?) que l’enfant sain s’adapte mieux à terme qu’avant terme. En terme de santé publique l’utilisation massive des tocolytiques n’a pas été aussi efficace sur la diminution du taux de prématurité qu’on ne le pensait au moment de leur introduction en 1972. Sur le plan individuel leur efficacité a été aussi remise en cause. D’après une sorte de consensus de la littérature, les tocolytiques sont efficaces pour prolonger la grossesse de 48 heures (1). Ils permettent ainsi de préparer l’enfant à la naissance (corticothérapie par bétaméthasone, prise en charge dans des lieux adaptés avant 34 semaines d’aménorrhée). Parmi les médicaments combinant efficacité et effets indésirables faibles, celui actuellement le plus intéressant semble être l’atosiban du fait de l’absence d’effet indésirables sévères (2,3). Mais son prix est encore très élevé, ce qui restreint ses indications aux menaces très sévères et aux cas où les bêtamimétiques sont contre-indiqués. En deuxième position viennent les inhibiteurs des canaux calciques dérivés des dihydropyridines (nicardipine , nifédipine). Bien qu’ils n’aient pas d’AMM en France pour l’indication " traitement de la menace d’accouchement prématuré ", ils sont de plus en plus utilisés en première intention (4), en concurrence avec les bêtamimétiques. On peut les employer per os et aussi par voie intraveineuse ce qui permet un traitement d’attaque rapide. Si le traitement d’attaque de la menace d'accouchement prématuré semble bien validé, en revanche il reste encore un doute sur l’efficacité, et donc l’intérêt, d’un traitement d’entretien dans les vraies menaces dont la définition reste à clarifier. Mon opinion (basée sur l’utilisation clinique des tocolytiques depuis 1972, niveau de preuve 5) est la suivante : un traitement d’entretien poursuivi longtemps est réellement efficace pour prolonger la grossesse dans les cas de menace d'accouchement prématuré dont la cause essentielle est une hyperactivité utérine (contractions utérines persistantes avec connotation douloureuse et modification du col). Si la cause de la menace d’accouchement prématuré est un " lâchage du col " ou une distension utérine, un tel traitement n’apporte pas d’avantage supplémentaire par rapport au repos au lit toujours indiqué. La difficulté est de faire le diagnostic de la réalité de l’hyperactivité utérine, car il n’y a pas de méthode paraclinique pour la définir (en dehors de l’électromyographie dans le domaine de la recherche). Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 4 Tocolytiques A l’inverse il n’y a pas de preuve de niveau 1 que les tocolytiques en traitement d’entretien soient inefficaces. Les études prospectives qui dénient leur efficacité ont une méthodologie qui ne permet pas de vérifier leurs dires (arrêt systématique au bout de 48 h, ou traitement pendant 7 jours seulement). Il n’y a pas eu en France d’étude correcte concernant les traitements prolongés des bêtamimétiques contre placebo pour les traitements per os après traitement d’attaque, et pas d’étude non plus pour les inhibiteurs des canaux calciques. Le choix des critères de jugement pour effectuer de telles études est difficile : on ne peut montrer de différence sur la mortalité périnatale, car il faudrait des séries trop importantes pour démontrer un abaissement significatif. Prendre le critère accouchement après 37 semaines d’aménorrhée est peu logique car il n’y a pas d’intérêt majeur à continuer un traitement au delà de 36 semaines d’aménorrhée. La morbidité néonatale est difficile à définir. Cependant elle est d’autant plus importante que l’accouchement est plus prématuré. On pourrait prendre le critère durée de séjour en soins intensifs ou en service de néonatologie, mais les critères d’admission et de sortie des nouveau-nés sont variables d’un service à l’autre et ne dépendent pas toujours d’éléments strictement médicaux. Le critère le plus satisfaisant serait le gain de prolongation de la grossesse évalué en jours après traitement. Il y a beaucoup d’obstacles à mener de telles études, qui ne posent pas de problèmes éthiques majeurs. Seule une étude multicentrique pourrait avoir le poids nécessaire. L’on se heurte alors à des problèmes de financement difficiles à résoudre sans sponsorisation. Cette sponsorisation aurait déjà été acquise, à mon avis, si les laboratoires pharmaceutiques avaient un intérêt réel pour une telle étude. Cela ne semble pas être le cas. Il faut donc se contenter de niveau de preuve 5 (peu satisfaisant en 2002) pour dire que dans certains cas la poursuite du traitement tocolytique est intéressante au moins sur le plan individuel. Mais soigner l’individu n’est-ce pas quand même le but des médecins ? Professeur Jean-Marie Thoulon Service de gynécologie-obstétrique Hôpital Edouard Herriot, Lyon 1. Rozenberg P. La tocolyse : Utilisation des ß-mimétiques dans la menace d'accouchement prématuré : revue critique. J Gynécol Obstét Biol Reprod 2001 ; 30 : 221-30. 2. Moutquin J, et al. Effectiveness and safety of the oxytocin antagonist atosiban versus ß-adrenergic agonists in the treatment of preterm labour. Br J Obstet Gynaecol 2001 ; 108 : 133-42. 3. The European Atosiban Study Group. Treatment of preterm labor with the oxytocin antagonist atosiban: a double blind randomized controled comparizon with salbutamol. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2001 ; 98 : 177-85. 5 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Nous ne nions pas que les études rétrospectives ont de nombreux biais, que leur puissance est faible, mais écrire qu’il n’ y a aucun bénéfice maternel ou fœtal à un traitement prolongé est exagéré (1). Tocolytiques Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré Évaluation thérapeutique Évaluation clinique Isabelle Borget1, Nathalie Morin2, Stéphanie Weber3 et la participation du comité de rédaction Les auteurs sont cités par ordre alphabétique, leur participation à cet article est la même. 1. Pharmacie de l’hôpital Robert Debré (Paris) 2 et 3. Pharmacie de l’hôpital Tenon (Paris) Remerciements : Dominique Cabrol (Paris), Michel Tournaire (Paris), Virginie Rigourd (Paris), Marcel Voyer (Paris), Pierre Seffert (Saint-Étienne) 1. La prématurité L 1.1. Définition a tocolyse est un traitement visant à diminuer ou arrêter les contractions utérines lors des menaces d’acD’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), couchement prématuré (MAP) entre la 22ème et la 37ème semaine d’aménorrhée. Cette thérapeutique a pour une naissance d’un enfant vivant (respirant ou maniobjectif de prolonger la grossesse afin de limiter les conséquences en terme de mortalité et de morbidité liées à la festant tout signe de vie) est dite prématurée : prématurité. - lorsqu’elle intervientdeavant 377 jours. semaines révolues En pratique, la tocolyse retarde l’accouchement de 48 heures environ, rarement plus de Ce délai perd’aménorrhée (soitenavant 259 jours d’aménorrhée) met ainsi de prendre deux mesures visant à améliorer le pronostic néonatal cas d’accouchement prématuréet: au moins après 22 semaines, - le transfert du fœtus in utero dans une maternité possédant un service de néonatalogie et/ou de réanimation - quel que soit le poids de l’enfant, à condition qu’il néonatale, soit d’au moins 500 grammes. - l’administration de corticoïdes (bétaméthasone ou dexaméthasone) permettant d’accélérer la maturation pulmonaire fœtale et de diminuer la fréquence de la maladie des membranes hyalines et la mortalité périnatale Les morts fœtales in utero et les interruptions médichez les nouveau-nés prématurés. cales de grossesse pour malformations fœtales graves A l’heure actuelle, les tocolytiques de référence sont les bêta-2 mimétiques (indication AMM) mais en raison de sont donc exclues de cette définition (16). leurs nombreux effets indésirables et contre-indications, d’autres médicaments tendent à s’imposer, notamment un anti-ocytocine, l’atosiban (AMM) et les inhibiteurs calciques (hors AMM). Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (indométacine notamment) ont également été utilisés mais leurs effets indésirables sévères pour le fœtus font que la plupart des auteurs les déconseille. 1.2. Épidémiologie 1.2.1. Dans le monde En bref Une naissance d’un enfant vivant est dite prématurée lorsqu’elle intervient entre 22 et 37 semaines d’aménorrhée. Le taux d’accouchement prématuré se situe entre 5 et 10 %. En France, après une diminution régulière durant les années 70-80, il est noté une ré-augmentation en raison de l’augmentation du nombre de grossesses multiples et de la prématurité d’indication médicale. Les accouchements prématurés sont le plus souvent spontanés (avec ou sans rupture des membranes, échecs de la tocolyse) et parfois provoqués (secondaires à certaines pathologies gravidiques). La mortalité encore importante est bien évidemment liée au terme gestationnel, et donc à l’immaturité des fonctions vitales. Les détresses respiratoires, les infections, les séquelles neurologiques, l’ictère, l’hypothermie, et l’anémie sont les principales conséquences de la prématurité. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Le taux d’accouchement prématuré se situe entre 5 et 10 % dans la majorité des pays développés. Il existe de nombreuses disparités selon les pays. Ces chiffres demeurent stables depuis 20 ans malgré l’apport de nombreux médicaments tocolytiques (61). Pour exemple, aux Etats-Unis, il était de 10,7 % en 1989 et il a peu évolué depuis. Certains pays, notamment la France, présentent des chiffres plus bas. 1.2.2. En France 1.2.2.1. Généralités Il n’existe pas en France de registre national recensant la totalité des informations se rapportant à la grossesse (durée, terme à la naissance, poids de naissance...). Jusqu’en 1993, la déclaration légale, et donc obliga6 Tocolytiques toire, de la naissance était fixée à 28 SA. Depuis, en raison des progrès thérapeutiques, la loi n°93-22 de janvier 1993 rend obligatoire la déclaration de tous les enfants nés vivants ou viables à partir de 22 semaines d’aménorrhée ou pesant au moins 500 grammes, même s’ils décèdent précocement. Année La France, depuis 1970 a mené une politique très déterminée contre la prématurité intitulée "programme périnatalité", qui semble avoir porté ses fruits puisque la diminution de la prématurité y a été plus importante que dans les autres pays. Cette réduction résulte à la fois de : - l’amélioration des soins dans les services de gynécologie- obstétrique et de périnatalité, Pourcentage de naissances prématurées (< 37 semaines) 1972 1981 1989 7,9 % 5,8 % 4,1 % ≤ 32 semaines 33 - 34 semaines 1,6 % 0,5 % 35 semaines 1,7 % 0,7 % 2,0 % 1,5 % 0,9 % 36 semaines - et d’une politique de santé publique de lutte contre la prématurité instaurée en 1972 ; celle-ci se traduit par un suivi plus précoce et régulier des femmes enceintes par des spécialistes (gynécologues ou sages-femmes), une augmentation des arrêts de travail au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse, une information sur l’accouchement prématuré et sa prévention. Toutefois, en l’absence d’essais cliniques contrôlés et randomisés, la diminution du taux de naissances prématurées ne peut être attribuée avec certitude à l’efficacité de cette politique, d’autant que de nombreuses modifications de l’état de la population ont été observées pendant cette période : progrès médicaux concernant le diagnostic, le terme et le suivi de la grossesse, grossesses plus tardives, meilleur niveau socio-professionnel des femmes... (5, 76). 2,6 % 1,1 % 2,5 % 0,8 % 1,9 % nombre de grossesses multiples durant cette période. En effet, ces grossesses multiples s’accompagnent d’un risque d’accouchement prématuré avant 33 semaines 5 à 15 fois plus élevé que pour les grossesses uniques. Ainsi, le taux de prématurité des naissances gémellaires vivantes est de 46,8 % contre 4,7 % pour les naissances uniques vivantes (1). Elle s’explique également par l’augmentation de la prématurité d’indication médicale. Cette évolution est retrouvée dans tous les pays industrialisés. 1.3. Niveaux de gravité La principale cause de mortalité néonatale reste les anomalies congénitales (34 %) (16). Depuis 1980, 3 niveaux de gravité existent (Tableau 2) : - la prématurité moyenne, 1.2.2.2. Données chiffrées - la grande prématurité, * Les années 1970-1980 (12, 74) - la très grande prématurité. Les résultats d’une enquête épidémiologique réalisée sur des échantillons représentatifs de l’ensemble des grossesses en 1972, 1981 et 1989 (16), sont rapportés dans le tableau 1. Cette étude montre une diminution régulière du taux de prématurité en France pendant ces 17 années. Cette réduction concerne toutes les catégories de naissances prématurées, avec une importante baisse des naissances avant 32 semaines de gestation (de 1,6 % des naissances en 1972 à 0,5 % en 1988-89) (61). * Les années 1990 (13, 74) 1.4. Différents types de prématurité 1.4.1. La prématurité spontanée Les accouchements prématurés spontanés (63 %) sont les plus fréquents des accouchements prématurés. Ils comprennent : - les menaces d’accouchement prématuré trop évoluées, avec ou sans rupture prématurée des membranes (RPM), l’accouchement étant inéluctable; Les enquêtes nationales périnatales menées en 1995 et 1998 montrent une augmentation du taux de prématurité pendant cette période, portant aussi bien sur les naissances totales que sur les naissances vivantes (de 5,9 % en 1995 à 6,8 % en 1998 pour l’ensemble des naissances, et de 5,4 à 6,2 % pour les naissances vivantes). Cette ré-augmentation concerne particulièrement les naissances les plus prématurées. Ainsi, le taux de prématurité calculé sur le total des naissances (vivants et mort-nés) avant 28 semaines est passé de 0,039 % en 1981 à 0,477 % en 1995 et 0,564 % en 1998 ; entre 28 et 31 semaines il est passé de 0,522 % en 1981 à 0,56 % en 1995 et 0,674 % en 1998. - et les échecs de la tocolyse. Indépendamment du terme, ces accouchements prématurés surviennent dans 20 à 45 % des cas après une RPM. Dans ce cas, la mise en œuvre d’une tocolyse n’empêche pas la survenue d’un accouchement prématuré dans 20 à 50 % des cas (14, 52). Les facteurs de risque ont parfaitement été identifiés (voir ci-après). Certaines pathologies sont associées à un haut risque de prématurité (placenta praevia, hydramnios, malformations utérines, béance du col). La prévention passe par la surveillance de la grossesse et la mise en place de mesures sociales et médicales. Cette croissance s’explique par une augmentation du 7 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Tableau 1 : Taux d’accouchement prématuré en France en 1972, 1981 et 1989. D’après (16) Tocolytiques Évaluation thérapeutique Tableau 2 : Niveau de prématurité. Enquête nationale périnatale (1). Niveau de prématurité Définition Prématurité moyenne 32 à 36 semaines d’aménorrhée + 6 jours Grande prématurité Très grande prématurité % de naissances prématurées vivantes rapporté à l’ensemble des naissances vivantes (1998) 28 à 31 semaines d’aménorrhée + 6 jours < 27 semaines d’aménorrhée + 6 jours 5,2 1 0,6 1.4.2. La prématurité provoquée afin d’inclure tous les décès retardés par les procédures thérapeutiques (Tableau 4). Le taux de ce type de naissances a quasiment doublé en 10 ans en raison des progrès de la réanimation néonatale, de l’appréciation du bien-être fœtal et de la collaboration des services obstétrico-pédiatriques. Dans ces conditions, la césarienne est le mode d’accouchement le plus répandu (60 à 70 % des cas). Une étude française, Epipage, concernant le taux de mortalité et de handicap est en cours d’évaluation (6, 11, 34, 40, 51). Le taux de survie est très faible lorsque l'âge gestationnel à la naissance est inférieur à 26 semaines. Par rapport aux naissances vivantes (ce qui exclut les enfants mort-nés avant ou pendant le travail) il n'y a pas de survivants à 22 et 23 semaines, tandis qu'à 24 et 25 semaines respectivement 31 % et 50 % sortent vivants de l'hôpital. Les complications de la prématurité sont pour l’essentiel liées à l’immaturité de certains organes, quelle que soit la cause de la naissance prématurée (Tableau 5). La prématurité provoquée représente 37 % des accouchements prématurés en 1998 (1). Elle est secondaire à certaines pathologies gravidiques, telles que la toxémie gravidique, les retards de croissance intra-utérins, les RPM, les hémorragies (placenta praevia), ou, plus rarement, le diabète. La décision d’arrêter la grossesse se fait dans l’intérêt de l’enfant et/ou de la mère (10). Le pronostic néonatal de la prématurité provoquée est souvent meilleur que celui de la prématurité spontanée (mortalité néonatale de 6 % pour la prématurité induite contre 13 % pour la prématurité spontanée), en raison d’une meilleure organisation périnatale et d’une coordination obstétrico-pédiatrique (14). Les auteurs de l'étude prévoient de suivre les enfants survivants jusqu'à 5 ans pour avoir des éléments sur les taux de survie sans séquelles. 1.5.2. Conséquences de la prématurité 1.5.2.1. Pathologies respiratoires 1.5. Pronostic et conséquences médicales Les détresses respiratoires représentent 28 % des décès liés à la prématurité. La maladie des membranes hyalines (MMH) se traduit par un syndrome de détresse respiratoire (RDS), chez 10 à 40 % des prématurés. Elle est responsable de 20 à 50 % de décès. Elle est d’autant plus fréquente que l’âge gestationnel est faible (2,5 % à 36 semaines d’aménorrhée et 60 % avant 28 semaines d’aménorrhée). En effet, la surve- 1.5.1. Pronostic La prématurité est la principale cause de mortalité et de morbidité périnatale. 70 à 80 % des morts périnatales sont dues à la prématurité. Le pronostic des prématurés est dominé par une mortalité encore importante (20 à 30 %), bien évidemment liée au terme gestationnel, et donc à l’immaturité des fonctions vitales. En France, de 1970 à 1989, la mortalité néonatale (ensemble des naissances) a baissé de 12,6 à 3,8 % et la mortalité infantile (mortalité de 0 à 365 jours) de 18,2 à 7,5 % (16). Tableau 3 : Taux de mortalité néonatale des prématurés hospitalisés selon le terme de naissance D’après (91) Les prématurés représentent une part importante de cette mortalité néonatale puisqu’en 1989, 68,3 % des morts néonatales sont survenues chez des enfants nés avant 37 SA. Ainsi, en France, 5 % des naissances entraînent près de 70 % des morts néonatales (16). La mortalité est fonction du terme de la naissance (Tableau 3). Toutefois, la mortalité des prématurés doit être exprimée en terme de mortalité infantile (0 à 365 jours), Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Âge gestationnel (semaine d’aménorrhée) Mortalité (%) 28 - 30 20,1 24 - 28 46,9 30 - 32 15 ≥ 32 8 3,6 Tocolytiques nue de la MMH est due à l’immaturité pulmonaire des prématurés. Tableau 4 : Taux de survie à 1 an des prématurés nés avant 33 SA. D’après (29) Âge gestationnel (semaine d’aménorrhée) Survie à 1 an (% nés vivants) 28 - 30 72 26 - 28 1.5.2.2. Infections Les infections s’observent plus fréquemment chez le prématuré que chez le nouveau-né à terme (2 à 5 pour mille naissances). Elles sont responsable de 12 à 28 % des morts néonatales. Les germes pathogènes peuvent être issus de la mère (infections materno-foetales à Streptocoques B ou colibacilles) ou d’origine nosocomiale (staphylocoques dorés ou entérobactéries). L’incidence des infections nosocomiales est de 0,9 à 1,7 % dans les unités de néonatologie et peut atteindre 25 % des prématurés de très faible poids de naissance. 47 30 - 32 84 Tableau 5 : Taux estimés de survie avec et sans handicap. D’après (38) Âge gestationnel (semaine d’aménorrhée) Survie globale (% ) Survie sans handicap (% ) 22 23 0 24 4 0 17 9 26 51 25 27 28 29 30 31 32 33 34 34 - 36 18 64 54 81 87 93 95 97 98 > 99 L’hémorragie intraventriculaire (HIV) est une cause importante de morbidité et de mortalité chez les grands prématurés (20 à 40 % des prématurés de moins de 35 semaines d’aménorrhée). Le diagnostic se fait par échographie transfontanellaire. 2 30 75 1.5.2.3. Séquelles neurologiques Le pronostic des HIV dépend de : - leur extension qui permet d’en définir le stade de gravité : stade I limitée à la zone germinative et/ou < 10 % de la surface du plancher du ventricule ; stade II s’étendant sur 10 à 15 % du plancher du ventricule ; stade III s’étendant sur plus de 50 % du plancher du ventricule, 41 - et de leur association ou non à une dilatation ventriculaire qui complique surtout les HIV de stade III. 67 Les HIV de stade I et II sont réputées sans conséquences, celles de stade III avec dilatation ventriculaire exposent à l’hydrocéphalie au pronostic redoutable. 74 81 La corticothérapie administrée avant la naissance aux femmes présentant une menace d'accouchement prématuré permet de limiter ce type de complications. 87 90 93 La leucomalacie périventriculaire, lésion ischémique de la substance blanche périventriculaire a une incidence plus faible (10 %) mais sa gravité est plus grande en raison des séquelles motrices constantes chez les survivants. 95 97 Les leucomalacies périventriculaires se présentent sous deux formes échographiques : soit sous forme de porencéphalie, soit sous forme d’hyperéchogénicité persistante. La maturation pulmonaire (structure sphérique de l’alvéole et composition adéquate du surfactant) du fœtus n’est obtenue totalement qu’à partir de 35 semaines d’aménorrhée. La ventilation assistée et l’administration de surfactant artificiel permettent de compenser cette immaturité respiratoire. Le traitement par glucocorticoïdes exogènes administrée avant la naissance à la future mère permet d’accélérer la maturation fonctionnelle du poumon et de réduire la fréquence et la gravité de la MMH en cas d’accouchement prématuré (56). Les formes à type de cavité de porencéphalie ont un pronostic d’autant plus sévère qu’elles sont bilatérales et plus étendues ; en dehors de celles de localisation frontale, elles exposent toutes à des séquelles neuromotrices et/ou sensorielles. Les HIV de stade IV, qui correspondent à une leuco9 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique La dysplasie broncho-pulmonaire est définie par une oxygéno-dépendance à 4 semaines ou à 36 semaines chez un enfant né prématurément. Son incidence est inversement proportionnel à l’âge gestationnel de naissance. Tocolytiques malacie périventriculaire primitivement hémorragique, sont rattachées aux porencéphalies. des eaux avant le début du travail), qui constitue un facteur de gravité. Évaluation thérapeutique Les hyperéchogénicités persistantes ont un pronostic plus incertain. En bref Le diagnostic de menace d’accouchement prématuré repose sur la présence de contractions utérines douloureuses et régulières, une modification du col en terme de longueur, consistance et dilatation, une rupture des membranes et des métrorragies. Elle peut avoir des causes maternelle (infections urinaire, ou cervico-vaginale, anémie sévère, traumatisme), obstétricale (malformations, fibromes, béances cervico-isthmiques), ovulaire et fœtale (grossesses multiples, placenta praevia, hydramnios, chorio-amniotite, rupture prématurée des membranes) ou être d’étiologie inconnue. Il existe certains facteurs de risque, d’ordre physiologique ou sociologique. Les formes les plus sévères de leucomalacies périventriculaires amènent à discuter le bien fondé de la poursuite des soins de réanimation et sont ainsi la cause indirecte d’environ 50 % des décès des prématurés. 1.5.2.4. Ictère L’ictère doit être dépisté et traité pour prévenir le risque de survenue d’un ictère nucléaire. Les difficultés de mise en route de l’alimentation entérale, à type d’iléus, sont fréquentes. L’entérocolite est devenue plus rare (elle concerne moins de 1 % des prématurés de moins de 32 semaines d’aménorrhée) grâce au recours à la corticothérapie anténatale et à une meilleure prise en charge nutritionnelle et globale du prématuré. - métrorragies. 2.2. Étiologies 1.5.2.5. Hypothermie L’hypothermie, surtout à la phase initiale de prise en charge, doit être dépistée et prévenue. 2.2.1. Causes maternelles Les causes maternelles de menace d’accouchement prématuré sont diverses : L’utilisation de sac de polyéthylène prend ainsi toute sa place dans la prise en charge du grand prématuré en salle de travail et lors de son transfert en néonatologie afin de limiter les pertes thermiques. - infections urinaires, - infections cervico-vaginales, - autres infections (dont la listériose), - anémie sévère par carence martiale (< 70 g/l) 1.5.2.6. Anémie - traumatismes (chute, intervention chirurgicale). L’anémie du prématuré est multifactorielle : fréquence des prélèvements sanguins, carence martiale, immaturité de l’érythropoïétine endogène. 2.2.2. Causes obstétricales L’amélioration des pratiques transfusionnelles et le recours à l'érythropoïétine recombinante ont permis de limiter les indications transfusionnelles et de réduire les risques à long terme. Les causes obstétricales de menace d’accouchement prématuré sont les suivantes : - malformations obstétricales (hypoplasie, utérus cloisonné, exposition au distilbène in utero...), - certains fibromes interstitiels, - béances cervico-isthmiques. 2. Les menaces d’accouchement prématuré 2.2.3. Causes ovulaires et fœtales 2.1. Définition (44, 45) Les causes ovulaires et fœtales de menace d’accouchement prématuré sont nombreuses : La menace d’accouchement prématuré est un événement survenant entre la 22ème et la 37ème semaine d'aménorrhée et évoluant spontanément vers l’accouchement en l’absence de traitement. - grossesses multiples, - placenta praevia, - hydramnios, Son diagnostic repose sur la présence d’un ou plusieurs des paramètres suivants : - chorio-amniotite, - rupture prématurée des membranes. - contractions utérines douloureuses et régulières (au moins 1/10 minutes et plus de 10/j), - modifications du col en terme de longueur, consistance et dilatation (appréciables au toucher vaginal), 2.2.4. Pas de causes identifiées Dans environ la moitié des cas, il n’est pas identifié de - rupture des membranes (rupture avérée de la poche Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 10 Tocolytiques causes. Il faut alors rechercher plutôt des facteurs de risque d’accouchement prématuré. Le muscle utérin est un muscle lisse unitaire caractérisé par un niveau d’activité électrique et contractile spontanée. 2.3. Facteurs de risque (87). Le risque d’accouchement prématuré est plus fréquent en présence de certains facteurs de risque. 2.3.1. Facteurs physiologiques Ce système contractile est constitué de filaments de myosine et d’actine dont l’interaction est déclenchée par une augmentation du calcium intracellulaire. - l’âge : inférieur à 16 ans ou supérieur à 40 ans (en fait ce sont surtout les mauvaises conditions de vie plutôt que l’âge qui expliquent la prématurité), En bref La physiologie des contractions utérines dépend de l’activité du muscle utérin, muscle lisse unitaire constitué de filaments de myosine et d’actine. Il est caractérisé par un niveau d’activité électrique et contractile spontanée de cellules dites pacemakers qui permettent grâce à des sites de passage ionique ou gap junctions la propagation rapide de potentiel d’action à tout le myomètre, provoquant ainsi la contraction en bloc de l’utérus. Le glissement des filaments d’actine entre ceux de la myosine phosphorylée permet le raccourcissement du muscle. C’est surtout au niveau de la myosine que se produit la régulation de l’interaction avec l’actine. L’activité des canaux calciques et potassiques, des neurotransmetteurs du système nerveux autonome ainsi que de certaines hormones et de métabolites locaux (ocytocine, prostaglandines, progestérone, catécholamines - agonistes bêta notamment, AMPc) modifient la force et la fréquence de ces contractions spontanées. Certains facteurs physiologiques renforcent la menace d’accouchement prématuré : - une malformation utérine, - une parité élevée : supérieure à 4. - des antécédents d’interruption volontaire de grossesse, de fausse-couche, de curetage ou de prématurité. 2.3.2. Facteurs sociologiques Certains facteurs sociologiques renforcent la menace d’accouchement prématuré : - future mère vivant seule, - un bas niveau socio-économique, - l’absence d’activité professionnelle, - un emploi avec une charge ou une durée de travail élevé ou un long trajet quotidien, - un logement sans ascenseur, nécessitant la montée de plus de trois étages, - la consommation de plus de 10 cigarettes par jour, - un ou des enfant(s) à charge, 3.1.1. Mécanismes électriques : naissance du potentiel d’action - l’existence de grossesses rapprochées. Dans le muscle utérin, des cellules spécialisées ont une activité électrique spontanée, c’est à dire qu’elles donnent naissance à des potentiels d’action en l’absence de stimulation d’origine extérieure. Elles portent le nom de cellules pacemakers. Dans ces cellules, il existe une dépolarisation spontanée de la membrane du fait de modifications des flux ioniques passifs consécutifs aux changements spontanés de la perméabilité des canaux ioniques de la membrane. Cette dépolarisation lente aboutit à la génération d’un potentiel d’action (PA). 2.3.3. Coefficient de risque d’accouchement prématuré Pour quantifier les risques d’accouchement prématuré, il a été établi des scores tels que le CRAP (coefficient de risque d’accouchement prématuré) de Papiernik, qui donne une valeur de 1 à 5 points à différents facteurs de risque. L’addition des points des facteurs retrouvés permet de calculer le score du CRAP : - CRAP inférieur à 5 : risque minime, - CRAP de 5 à 10 : risque potentiel, - CRAP supérieur à 10 : risque certain. En général, le pic du potentiel d’action (dépolarisation cellulaire maximum) est dû principalement à l’entrée de Ca2+ et la phase de repolarisation est due à l’inactivation des canaux calciques associée à l’efflux de K+. Malheureusement ce type de score est trop imprécis et n’est plus guère utilisé en pratique clinique. 3. Physiologie des contractions utérines (18, 31, 39) 3.1.2. Les gap junctions 3.1.2.1. Fonction 3.1. Schéma général Le potentiel d’action, né dans les cellules pacemakers, se propage à toutes les autres cellules du muscle grâce à Figures 1 page 12 et figure 2 page 15. 11 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Les neurotransmetteurs du système nerveux autonome ainsi que certaines hormones et des métabolites locaux modifient la force et la fréquence de ces contractions spontanées. Évaluation thérapeutique Tocolytiques Figure 1 : Physiologie des contractions utérines (extraite de Physiologie humaine, 2ème Ed.- L. Sherwood : Syncytium fonctionnel) Un potentiel d’action né spontanément dans une cellule pacemaker du muscle lisse se propage aux cellules voisines, qui ne sont pas des pacemakers, par les jonctions communicantes. des gap junctions (GJs) ou jonctions communicantes. Les GJs sont une des nombreuses structures cellulaires intégrées qui jouent un rôle dans le fonctionnement du myomètre. significativement plus importante dans le groupe des femmes qui sont en travail à terme et avant terme que dans les groupe des femmes ayant eu une césarienne avant le début du travail (8). Chez la femme, la présence de GJs est statistiquement corrélée avec la période du travail, que celui-ci survienne à terme ou prématurément. Elles ont été décrites pour la première fois dans les tissus musculaires en 1962 (26). Ce sont des sites de passage ionique privilégiés entre les cellules. Elles permettent un couplage électrique intercellulaire et vraisemblablement la transmission d’un potentiel d’action d’une cellule à l’autre (88). Il s’agit de zones de contact de faible résistance entre les cellules (39), prenant la forme de canaux intercellulaires perméables aux ions inorganiques, à divers métabolites (tels que les peptides et les glucides) et aux seconds messagers. 3.1.3. Activité ionique Les échanges ioniques sont minimes quand la membrane est à son potentiel de repos mais augmentent de façon spectaculaire lorsque se produit la dépolarisation. 3.1.3.1. Canaux calciques Elles permettent donc une propagation rapide du potentiel d’action à tout le myomètre, provoquant ainsi la contraction en bloc de l’utérus. Le courant entrant qui accompagne la survenue d’un potentiel d’action est un courant calcique au travers de canaux calciques voltage-dépendant (VOC). Il existe deux types de canaux calciques voltagedépendant : L (Long Lasting) et T (Transient). Ces deux types de canaux sont sensibles à certains inhibiteurs dihydropyridiniques (nifédipine, nicardipine). Le Ca2+ joue un rôle régulateur car les canaux L sont inactivés en retour par l’élévation du Ca2+ intracellulaire. 3.1.2.2. Régulation Il existe une régulation rapide de l’ouverture et de la fermeture des gap junctions. L’augmentation intracellulaire du calcium et de l’AMPc est un des facteurs induisant la fermeture des canaux. Il existe aussi une régulation de la synthèse et de la dégradation des GJs. Ce mécanisme est plus lent et semble dépendre des stéroïdes sexuels, des prostaglandines et des bêta agonistes (62), vraisemblablement via une action génomique. Les oestrogènes induisent la formation de GJs, contrairement à la progestérone qui inhibe leur production (35,88). 3.1.3.2. Canaux potassiques Les canaux potassiques jouent un rôle important dans le maintien du potentiel de repos et dans le retour de la membrane à son potentiel d’origine après un potentiel d’action. Lors d’un potentiel d’action, il y a une entrée massive de calcium. Le calcium active les canaux potassiques Il a été montré sur 27 échantillons de myomètre humain que la présence de GJs dans le myomètre est Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 12 Tocolytiques (ouverture), la sortie de K+ qui s’en suit tend à repolariser la membrane, ce qui s’accompagne d’une diminution de la perméabilité des VOC au calcium. L’hyperpolarisation induite par l’efflux potassique favorise la relaxation. 3.2. Régulation hormonale 3.2.1. Ocytocine 3.1.4. Interaction des protéines contractiles L’ocytocine est un nonapeptide neurohypophysaire, synthétisé dans l’hypothalamus dans les noyaux paraventriculaires et supra-optiques, et stocké dans le lobe postérieur de l’hypophyse (15, 92). Chez la femme enceinte, elle est aussi synthétisée dans le placenta, le chorion, la caduque et l’amnios (23). Le glissement des filaments d’actine entre ceux de la myosine permet le raccourcissement du muscle. C’est surtout au niveau de la myosine que se produit la régulation de l’interaction avec l’actine. Cette interaction nécessite en effet la phosphorylation des chaînes légères de la myosine sous l’action de la kinase des chaînes légères de la myosine (MLCK). 3.2.1.2. Récepteurs à l’ocytocine Le récepteur de l’ocytocine est couplé à une protéine G (53). Des variations de la densité de ces récepteurs en fonction des différents stades du travail ont été observées (15). L’analyse de prélèvements de section d’utérus au cours de césariennes a montré que la concentration des récepteurs à l’ocytocine variait en fonction du terme de la grossesse et en fonction du stade du travail (Tableau 6). Seule la myosine phosphorylée est en mesure, du fait d’un changement de sa conformation, d’interagir avec l’actine au niveau d’un site spécifique de la tête globulaire de la myosine. L’activité de la MLCK dépend de 2 facteurs : - La concentration intracellulaire de calcium libre [Ca2+]i, - la concentration intracellulaire d’AMPc. 3.2.1.3. Effets de l’ocytocine Lorsque [Ca2+]i est supérieure ou égale à 1 µM, le calcium se fixe à la calmoduline, formant un complexe calcium-calmoduline. Ce complexe se fixe à la MLCK et l’active en modifiant sa configuration. * Généralités L’ocytocine secrétée par les neurones ocytocinergiques est à la fois une hormone et un neurotransmetteur (92). La MLCK catalyse alors la phosphorylation de la chaîne légère de la myosine, autorisant ainsi la liaison actine-myosine. À l’inverse, l’élévation de l’AMPc intracellulaire active une protéine kinase AMPc dépendante capable de phosphoryler la MLCK, ce qui la rend inactive et s’oppose donc à la contraction. La diminution de calcium libre cytoplasmique est responsable de l’inactivation de la MLCK et de la déphosphorylation des chaînes légères de myosine par une phosphatase spécifique, de régulation mal connue, aboutissant à la relaxation. En tant qu’hormone, l’ocytocine est libérée chez la femme par un réflexe neurohormonal induit par des stimuli sensitifs tels que l’étirement du col et la stimulation du vagin et du mamelon (26, 27). En tant que neurotransmetteur, l’ocytocine atteint différentes cibles à l’intérieur du cerveau et agit comme un véritable neuromodulateur dans le système nerveux central (92). * Effets physiologiques L’ocytocine a un double effet sur l’utérus. En résumé : — Production de prostaglandines : l’ocytocine déclenche la production de prostaglandines par les cellules de l’endomètre et de la caduque utérine (voir mécanisme d’action des prostaglandines ci-dessous). - une augmentation de [Ca2+]i se traduit par une contraction des fibres musculaires, - une diminution de [Ca2+]i se traduit par une relaxation, — Augmentation du calcium intracellulaire : l’ocytocine provoque une augmentation du calcium intracellulaire par deux mécanismes : - une augmentation de l’AMPc intracellulaire induit une relaxation. Tableau 6 : Concentration des récepteurs à l’ocytocine en fmol (10-15) /mg de protéine. Avant terme À terme Femmes non en travail Femmes en début de travail Femmes à un stade avancé de travail 172 223 70 116 134 13 46 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique 3.2.1.1. Structure et synthèse Tocolytiques - l’ouverture du canal calcium voltage-dépendant produisant un influx de calcium extracellulaire (VOC), prostaglandines augmente dans le liquide amniotique, les vaisseaux ombilicaux et le sang maternel (39). Évaluation thérapeutique - la stimulation de la phospholipase C par action d’une protéine G ; la phospholipase C hydrolyse le phosphoinositol en inositol 1,4,5,triphosphate (IP3) (22, 78). Ceci a justifié l’emploi des anti-inflammatoires non stéroïdiens dans les menaces d’accouchement prématuré. L’IP3 mobilise et relargue le calcium intracellulaire stocké dans le réticulum endoplasmique. L’augmentation de calcium intracellulaire permet l’interaction entre actine et myosine conduisant à des contractions. 3.2.3. Hormones stéroïdes Chez la femme, la parturition est également sous le contrôle des hormones stéroïdes (2, 39. 88) L’ocytocine induit aussi un courant interne de cations non sélectifs à travers des récepteurs activés, ce qui peut dépolariser la membrane cellulaire et déclencher des potentiels d’actions (84). La progestérone induit une hypocontractilité de l’utérus jusqu’à terme, pré-requis pour une gestation normale. Elle inhibe la production des gap-junctions, contrairement aux oestrogènes qui induisent leur formation dans le myomètre. L’augmentation de la concentration des récepteurs à l’ocytocine, l’effet paracrine local de l’ocytocine sur ses récepteurs endométriaux pour produire et relarguer des prostaglandines ainsi que la sécrétion fœtale d’ocytocine, peuvent être suffisantes pour initier le travail sans augmentation du taux d’ocytocine dans le sang maternel (39, 55). Il n’est pas détecté de variations significatives de la concentration plasmatique moyenne de progestérone ou d'estradiol au cours de la grossesse. En revanche, le rapport estrogène/progestérone semble s’élever à l’interface utéro-fœto-placentaire (mais pas au niveau du sang maternel) dans les jours qui précèdent la parturition. Les antagonistes de l’ocytocine utilisés comme tocolytiques, pourraient donc agir en supprimant à la fois les effets utérotoniques de l’ocytocine et ses effets de libération de prostaglandines. La dominance progressive des estrogènes est tenue pour responsable de l’augmentation de l’excitabilité du myomètre, de sa sensibilité à l’ocytocine ainsi que de la capacité des membranes fœtales à produire des prostaglandines . 3.2.2. Prostaglandines 3.2.4. Catécholamines et récepteurs Les prostaglandines endogènes sont issues des phospholipides membranaires sous l’action de la phospholipase A2, puis de la cyclo-oxygénase (isoforme 1 et 2). Des récepteurs alpha et bêta-2 adrénergiques ont été mis en évidence dans le myomètre. Cinq types de récepteurs aux prostaglandines coexistent dans le myomètre humain, responsables d’une même réponse ou de réponses opposées (contraction et relaxation). Les effets des différentes prostaglandines varient ainsi selon le récepteur stimulé ou selon la période de la gestation. La stimulation des récepteurs alpha-1 induit la production de phospho-inositide ce qui mobilise le calcium intra-cellulaire et produit la contraction du myomètre. La stimulation des récepteurs bêta-2 adrénergiques induit la production d’AMPc par l’adénylcyclase ce qui provoque une relaxation des fibres musculaires utérine. Les prostaglandines ont surtout un effet contractant et à moindre degré une action myorelaxante. Leur action stimulante de la contraction utérine résulte de la libération d’inositol triphosphate (IP3) qui induit la libération intracellulaire de Ca2+ stocké dans le réticulum endoplasmique (39). L’action myorelaxante est liée à la stimulation ou à l’inhibition de l'adénylcyclase qui génère un second messager, l’AMPc (68). PG F2α et PG E2 stimulent la contraction utérine, tandis que la PG I2 est relaxante (78). Bien que la sensibilité de l’utérus aux prostaglandines varie relativement peu au cours de la grossesse, l’activité spécifique des phospholipases qui catalysent l’étape limitante de la formation des prostaglandines augmente dans l’amnios humain en fin de gestation. À terme et au cours du travail, la concentration de Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 14 Tocolytiques Inhibiteurs calciques nifédipine, nicardipine Ocytocine Relaxation Ca2+ Phosphorylation de MLCK inactivation Ca2+~calmoduline~MLCK Myosine phosphorylée Kinase activée Contraction Agents α-1 adrénergiques Récepteurs α−1 adrénergiques + PG - Récepteurs aux prostaglandines AINS DAG Phospholipase C (indométacine) Ocytocine Antiocytocine (atosiban) AMPc Protéine G Récepteurs à l’ocytocine Estrogène, progestérone Ca2+ RE AMPc Récepteurs aux β2 mimétiques Agents β-2 adrénergiques DAG Pka ARNm Ca2+ Pkc + β-2 mimétiques (salbutamol, ritodrine , terbutaline) phosphorylation de protéines Synthèse protéique Multiplication Régulateurs cellulaire (récepteurs aux hormones) ou effecteurs (protéines contractiles..) PGE PGI2 Adényl cyclase ATP Noyau cellulaire ADN, expression génique Récepteurs prostaglandines + - IP3 + Protéine G Différenciation Tyrosine kinase Récepteurs hormonaux Facteurs de croissance Hormone Figure 2 : schéma des principaux facteurs intervenant dans la régulation de la contraction des fibres myométriales Gi : protéines Gi MLCK : myosin light chain kinase PKA : protéine kinase a RE : réticulum endoplasmique DAG : diacylglycérol IP3 : inositol triphosphate PG/PGE/PGI2 : prostaglandines E/I2 PKc : protéine kinase C. 15 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique - Tocolytiques 4.1.2. Évaluer la gravité de la MAP Évaluation thérapeutique La stimulation des récepteurs alpha-2 provoque l’inhibition de l’adénylcyclase ce qui favorise l'hypercontractilité utérine. La gravité d’une MAP s’évalue par quatre éléments : les contractions utérines, les modifications cervicosegmentaires, la rupture prématurée des membranes (RPM) et les hémorragies. Ils permettent d’établir des scores de tocolyse et la probabilité de succès dans l’arrêt du travail. Toutefois, ces scores se révèlent peu fiables car ils ne tiennent pas compte de l'intensité et de l'efficacité des contractions utérines. La régularité des contractions ne signifie qu'elles soient efficaces sur le col : il faut qu'elles soient répétées et douloureuses. En pratique, il est distingué trois types de menace d’accouchement prématuré : Il n’a pas été décrit de variation gestationnelle du nombre de récepteurs alpha-1 adrénergiques. En revanche, les récepteurs alpha-2 adrénergiques sont présents en concentration élevée dans l’utérus à terme. De plus, au cours des dernières semaines de gestation, la densité des sites bêta-2 adrénergiques diminue dans le myomètre, favorisant l’excitabilité de l’utérus à terme (39). Cette situation explique l’efficacité tocolytique des bêta-2 mimétiques sur l’utérus gravide. - légère ou modérée lorsqu’il y a quelques contractions avec modification discrète du col, - moyenne lorsque les contractions sont importantes et régulières et que les modifications cervicales sont nettes, avec perméabilité du col, raccourcissement et ramollissement nets de celui-ci, 4. Prise en charge de la menace d’accouchement prématuré - sévère, lorsque le col est franchement dilaté. En bref Avant de pratiquer une tocolyse, il faut éliminer toute contre-indication à ce traitement, confirmer le diagnostic de menace d’accouchement prématuré (tocographie, échographie du col), en évaluer la gravité (légères ou modérées, moyennes, sévères) et en préciser l’origine (échographie, examens biologiques). La stratégie thérapeutique à mettre en œuvre fait appel au repos, indispensable, et à la tocolyse qui a pour but de prolonger la grossesse, afin de limiter ou d’empêcher les conséquences de la prématurité. La tocolyse permet de retarder l’accouchement d’environ 48 heures, rarement de plus de 7 jours. En pratique, ce traitement permet surtout le transfert du fœtus in utero dans une maternité possédant un service de néonatalogie ou de réanimation. L’instauration d’une tocolyse se discute en fonction de différents facteurs : la sévérité de la menace d’accouchement prématuré, du terme et de la présence d’une rupture prématurée des membranes. 4.1.3. Préciser l’origine de la MAP 4.1.3.1. Échographie L’échographie permet de : - vérifier la croissance fœtale, - étudier le bien-être fœtal (mouvements actifs fœtaux, doppler ombilical), - rechercher une malformation fœtale, étudier le bienêtre fœtal, évaluer le volume du liquide amniotique (hydramnios ou oligo-amnios en cas de rupture prématurée des membranes), - rechercher une malformation utérine, - étudier le col (raccourcissement, en entonnoir..) : la valeur prédictive positive est faible, mais la valeur prédictive négative d’un col > 30 mm est forte (37), - étudier la topographie du placenta. En cas d’oligoamnios, elle permet l’étude des mouvements respiratoires et du développement pulmonaire fœtaux. 4.1. Conduite à tenir (3, 17) 4.1.3.2. Examens biologiques Avant de pratiquer une tocolyse, il faut éliminer toute contre-indication à ce traitement. En cas de suspicion de RPM, la recherche de liquide amniotique dans le vagin est effectuée par différents tests (PROM test, test à la diamine oxydase, cristallisation en feuille de fougère, dosage de fibronectine). Un examen cytobactériologique des urines, une numération formule sanguine, un prélèvement vaginal, un dosage de la protéine X et du fibrinogène et des hémocultures en cas de fièvre permettent de rechercher une infection. Devant toute suspicion de menace d’accouchement prématuré, la conduite à tenir doit permettre de confirmer le diagnostic, de juger de sa gravité et de préciser son origine. Des examens complémentaires seront nécessaires. 4.1.1. Confirmer le diagnostic de menace d’accouchement prématuré 4.1.4. Éliminer toute contre-indication à la tocolyse La tocographie permet de visualiser la fréquence des contractions utérines. L’échographie du col peut permettre de pallier la subjectivité de l’examen clinique en mesurant directement la longueur du canal cervical. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Les contre-indications à la tocolyse sont les suivantes : - la chorio-amniotite : elle représente un risque majeur d’infection néonatale grave, 16 Tocolytiques La tocolyse permet de retarder l’accouchement d’environ 48 heures, rarement de plus de 7 jours. En pratique, ce traitement permet surtout le transfert du fœtus in utero dans une maternité possédant un service de néonatalogie ou de réanimation. Ce délai permet aussi l’administration de corticoïdes (bétaméthasone ou dexaméthasone) afin d’accélérer la maturation pulmonaire. - la mort du fœtus in utero, - un hématome rétroplacentaire, - un placenta praevia hémorragique, - une pré-éclampsie, - les contre-indications obstétricales à la tocolyse. 4.2.2.1. Quelles patientes traiter ? (Figure 3). L’instauration d’une tocolyse se discute en fonction de différents facteurs : la sévérité de la menace d’accouchement prématuré, le terme et la présence d’une RPM. Les données de la littérature sont très hétérogènes. 4.2. Stratégie thérapeutique 4.2.1. Le repos * La sévérité de la menace Le repos est indispensable (85), il va de la simple réduction de l’activité à l’hospitalisation avec décubitus strict selon la gravité du tableau. Il permet à lui seul de guérir 40 % des menaces d’accouchement prématuré. Le succès de la tocolyse est improbable si la dilatation du col est supérieure à 4 cm. * Le terme de la grossesse - Avant la 28ème semaine, le risque de mortalité est de 50 %. En cas de survie, le risque de séquelles neurologiques est très important. Toutefois, certaines équipes pratiquent une tocolyse dès la 22ème semaine d’aménorrhée. 4.2.2. La tocolyse La tocolyse a pour but de prolonger la grossesse, afin de limiter ou d’empêcher les conséquences tant en terme de mortalité que de morbidité liés à la prématurité. Examen clinique Bilan Contractions utérus Modifications cervicales Rupture prématurée des membranes Hémorragie Échographie ECBU Prélèvement endocol Rythme cardiaque fœtal Membranes rompues < 34 sem. ≥ 34 sem. repos ± antibiotiques ± tocolyse accouchement Membranes non rompues Menace modérée Menace moyenne repos tocolyse Figure 3 : Critères d’instauration d’une tocolyse d’après " la collection pour le praticien " 3ème édition (3). 17 Menace sévère < 36 sem. > 36 sem. tocolyse accouchement Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique - toute souffrance fœtale aiguë (appréciée par l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal et par une échographie fœtale), Tocolytiques Il ne faut donc pas s’opposer à la survenue de l’accouchement. Les glucocorticoïdes restent indiqués. - À moins de 34 semaines, la tocolyse se discute au cas par cas. - A 28 semaines, dans les maternités de niveau III, la survie néo-natale atteint 90 à 95 % après l'administration du bolus de corticoïdes, d'où l'importance de retarder de 48 heures l'accouchement. 4.2.2.2. Médicaments utilisés * Les principaux tocolytiques (Tableau 7) - Après 36 semaines, même si la tocolyse est efficace, elle ne réduira pas la mortalité et la morbidité. — Les agonistes bêta-2 adrénergiques (salbutamol, ritodrine, terbutaline, cette dernière n’étant quasiment pas utilisée en France dans cette indication) sont à l’heure actuelle le traitement de référence malgré leurs effets indésirables souvent sévères. * La présence d’une RPM - Au delà de 34 semaines, en cas de RPM, , le risque infectieux est plus important que le risque de prématurité. Tableau 7 : Médicaments utilisés (ou l’ayant été) dans le traitement de la menace d’accouchement prématuré Substance active Agonistes bêta-2 adrénergiques Salbutamol Anti-ocytocine Inhibiteurs calciques Spécialités SALBUMOL® 0,5 mg SALBUMOL® FORT Ritodrine Terbutaline Atosiban Nifédipine Nicardipine Voie d’administration Posologies Perfusion IV 15 à 20 µg/min SC ou IM 0.5 mg x 4/j 5 mg Perfusion IV 15 à 20 µg/min Indications AMM Traitement d’urgence des MAP Traitement d’entretien des MAP Traitement d’urgence des MAP SALBUMOL® 2 mg Relais per os 2 cpr x 4 /j SALBUMOL® 1 mg Rectale 1 suppositoire toutes Traitement les 4 à 6 heures d’entretien des MAP PRE-PAR® 50 mg Perfusion IV PRE-PAR® 10 mg Relais per os BRICANYL® 0,5 mg TRACTOCILE® 7,5 mg/ml IV en bolus Perfusion IV 150 à 200 µg/min 1 à 2 comprimé(s), 4 à 6 fois/j Traitement d’entretien des MAP Traitement d’urgence des MAP Traitement des MAP 15 à 20 µg/min Traitement d’urgence des MAP 1 flacon en 1 min Retarder l’accouchement en cas de MAP TRACTOCILE® 7,5 mg/ml Perfusion IV Solution à diluer pour perfusion 300 µg/mn pdt 3 h, puis 100 µg/min pdt 45 h maximum ADALATE® 1 comprimé, 3 fois/j Pas d’AMM dans les MAP 1 comprimé, 2 à 3 fois/j Pas d’AMM dans les MAP Per os 2 à 6 gélules/j Rectale 50 à 150 mg/j Pas d’AMM dans les MAP LP 20 mg Per os LP Per os CHRONADALATE Indométacine AINS Évaluation thérapeutique - Entre 28 et 36 semaines d’aménorrhée, le délai procuré par la tocolyse apporterait un bénéfice clinique en terme de mortalité et de morbidité néonatales (50), mais ce bénéfice n’est démontré par aucune étude versus placebo. 30 mg 1 comprimé, 2 fois/j LOXEN® LP 50 mg Per os LOXEN® 10 mg Perfusion IV INDOCID® INDOCID® 25 mg 50 mg et 100 mg Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 18 Retarder l’accouchement en cas de MAP Pas d’AMM dans les MAP Pas d’AMM dans les MAP Pas d’AMM dans les MAP Tocolytiques — Les inhibiteurs calciques (nifédipine, nicardipine) présentent moins d’effets indésirables que les agonistes bêta-2 adrénergiques. Bien que n’ayant pas d’AMM dans le traitement des MAP, ils sont de plus en plus utilisés. * Les essais d’équivalence font appel à une méthodologie particulière. Le processus décisionnel nécessite l’introduction d’un seuil d’équivalence choisi arbitrairement, qui correspond à la plus grande perte d’efficacité consenti par rapport au traitement de référence. La valeur de ce seuil conditionne le nombre de sujets nécessaires : plus le seuil est petit, plus l’effectif de l’essai doit être important. — Un anti-ocytocine, l’atosiban, a obtenu récemment une AMM dans cette indication et sa tolérance semble supérieure à celle des agonistes bêta-2 adrénergiques. Malgré tout, il est encore peu prescrit du fait de sa nouveauté et de son coût. — Les AINS sont des tocolytiques efficaces, mais ils ne sont quasiment plus prescrits du fait de leurs effets indésirables maternels et surtout fœtaux (restriction transitoire du canal artériel). Ils sont d’ailleurs contreindiqués à tout moment de la grossesse. Ils n’ont été utilisés (indométacine, kétoprofène) que de manière ponctuelle en cas d’échec ou de contre-indication d’un autre traitement. * Le protocole doit toujours définir a priori un critère de jugement qualifié de " principal ", qui est utilisé pour le calcul du nombre de sujets nécessaires à la mise en évidence de la différence espérée entre les traitements. Il peut y avoir d’autres critères qualifiés de " secondaires " dont on ne peut majorer l’importance ultérieurement au vu des résultats. * L’analyse de l’essai compare les résultats des groupes selon la méthodologie planifiée au départ, à partir du (ou des ) seul(s) critère(s) de jugement initialement prévus. — Les autres tocolytiques . La progestérone naturelle par voie orale ou vaginale (utrogestan®) a longtemps été utilisée bien que son efficacité n’ait jamais été scientifiquement démontrée. Elle peut entraîner la survenue d’hépatite médicamenteuse avec cholestase gravidique. Elle ne doit donc plus être utilisée après le premier trimestre de la grossesse. Cela figure désormais dans le RCP de la spécialité. . Le sulfate de magnésium est largement employé dans les pays anglo-saxons, et parfois même en première intention. Des études randomisées ont en effet montré que son activité tocolytique est similaire à celle de la ritodrine, seul traitement a être reconnu par la FDA (43). Il est en revanche rarement utilisé en France en raison de ses effets indésirables et de son efficacité limitée. Il faut craindre un risque de dépression respiratoire maternelle au delà d’une concentration sérique supérieure à 6 mEq/l (64). * Même lorsque le tirage au sort a été correctement effectué, la répartition aléatoire des traitements comporte la possibilité d’aboutir à des groupes non comparables au regard d’un facteur susceptible d’influer sur les résultats : âge gestationnel du fœtus, gravité de la menace d’accouchement prématuré, affections associées… Pour corriger ce biais, certains auteurs analysent alors les résultats par sous-groupes rendant ainsi l’interprétation des résultats difficile. 5. Traitement par les bêta-2 mimétiques En bref Les bêta-2 mimétiques (salbutamol, ritodrine et terbutaline, cette dernière étant peu utilisée) entraînent une production accrue d’AMPc et donc une relaxation du muscle utérin. Ils stimulent aussi, à un moindre degré, les récepteurs bêta-1 adrénergiques ce qui provoque un certain nombre d’effets indésirables (tachycardie, troubles du rythme cardiaque, tremblements, sueurs, hyperglycémie…). Ils constituent la classe de référence des tocolytiques et disposent d’une AMM. Les études portant sur l’ensemble des bêta-2 mimétiques montrent une efficacité à court terme et une réduction des taux d’accouchements prématurés. Toutefois, leurs effets indésirables maternels graves, essentiellement cardiaques, pulmonaires et métaboliques pouvant conduire à la mort maternelle et le respect de leurs contre-indications, précautions d’emploi et interactions médicamenteuses ainsi que la nécessité d’une surveillance clinique, limitent leur utilisation. * Pharmacologie des tocolytiques Pour induire la relaxation de l’utérus, un tocolytique doit : - soit augmenter la synthèse de l’AMPc par l’adénylcyclase, - soit inhiber l’entrée de calcium dans la cellule, - soit diminuer la formation d’inositol triphosphate. 4.3. Rappels méthodologiques concernant les études cliniques des tocolytiques * Différents types d’études Il existe deux types d’essais contrôlés : - essais d’équivalence (essais de non infériorité ou essais d’équivalence stricto sensu), - essais de supériorité (recherche d’une différence). * Le choix du type d’essais doit être mentionné de façon explicite dans le protocole. En particulier, il n’est pas licite qu’un essai de supériorité se transforme en un essai de non infériorité au vu des résultats ou vice versa. Les sympathomimétiques sont des médicaments qui reproduisent les effets de la stimulation des nerfs sympathiques à des degrés divers, en agissant sur la fibre musculaire lisse. 19 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique En effet, plus un essai comporte de biais, plus les résultats tendent à montrer l’équivalence. 5.1. Généralités Tocolytiques Tableau 8 : principales actions liées la menace d’accouchement prématuré des bêta- adrénergiques Évaluation thérapeutique 5.1.1. Renseignements pharmacologiques (88, 96) Lieu d’action Le salbutamol, la ritodrine et la terbutaline sont des agonistes des récepteurs bêta-2 adrénergiques. Ces récepteurs sont couplés à une protéine Gs qui stimule l’adényl cyclase (88). La stimulation des récepteurs bêta-2 entraîne donc une production accrue d’AMPc et donc une relaxation du muscle utérin. Utérus Effets observés - Diminution de l’intensité et de la fréquence des contractions utérines et augmentation du taux d’AMPc utérin. - Diminution des résistances vasculaires au niveau des artères placenCirculation taires ; augmentation du débit sanutéro-plaguin placentaire. centaire - Diminution du débit sanguin mesuré en l’absence de contraction. Ces substances ne sont malheureusement pas complètement sélectives des récepteurs bêta-2 adrénergiques car elles stimulent aussi, à un moindre degré les récepteurs bêta-1 adrénergiques. Cette ambivalence est à l’origine d’un certain nombre d’effets indésirables (tachycardie, troubles du rythme cardiaque, tremblements, sueurs, hyperglycémie…). Ces effets sont modérés aux doses thérapeutiques usuelles mais ne sont pas négligeables et peuvent apparaître à fortes doses (Tableau 8). - Effet vasodilatateur périphérique. Système cardiovasculaire - Diminution de la pression diastolique. - Augmentation de la fréquence cardiaque. Métabolisme L’activation des récepteurs bêta-1 provoque une augmentation de la fréquence et de la force des battements cardiaques (effets chronotrope et inotrope positifs), un relâchement des fibres lisses du tractus gastro-intestinal, la sécrétion de la glande salivaire et la libération de rénine. L’activation des récepteurs bêta-2 provoque le relâchement des fibres lisses des vaisseaux, des bronches, de l’utérus. - Hyperglycémie. - Hypokaliémie. - Hyperinsulinémie. 5.1.2. Renseignements thérapeutiques 5.1.2.1. Indications Tableau 9. La sécrétion d’insuline est déterminée par les récepteurs bêta-2. La glycogénolyse et la lipolyse dépendent des 2 types de récepteurs bêta. 5.1.2.2. Contre-indications Tableau 9 : indications des bêta-2 mimétiques dans les MAP Indications - Traitement d’urgence des menaces d’accouchement prématuré. - Dystocie dynamique de démarrage. - Hypercinésie lors du travail. Médicament PRE-PAR® injectable (ritodrine) - Tocolyse précésarienne. - Prophylaxie des contractions lors d’interventions chirurgicales sur utérus gravide au-delà de la 12ème semaine d’aménorrhée. - Menace d’accouchement prématuré. injectable injectable (salbutamol) SALBUMOL FORT® SALBUMOL® - Dystocie dynamique de démarrage. - Hypercinésie lors du travail. - Tocolyse précésarienne. - Prophylaxie des contractions lors d’interventions chirurgicales sur utérus gravide au-delà de la 12ème semaine d’aménorrhée. Traitement d’urgence des menaces d’accouchement prématuré. BRICANYL® injectable (terbutaline) Traitement des menaces d’accouchement prématuré (traitement d’entretien). SALBUMOL® Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 20 comprimé suppositoire PRE-PAR® comprimé SALBUMOL® Tocolytiques Les bêta-2 mimétiques sont contre-indiqués dans les situations suivantes : * Formes orale et rectale . infection intra-amniotique, L’administration par voie orale ou rectale devra être envisagée avec prudence et le rapport bénéfice/risque devra être évalué en cas de : . lorsque la poursuite de la grossesse doit faire courir un risque à la mère ou à l’enfant (dilatation du col supérieur à 4 cm), - affection cardio-vasculaire, notamment cardiomyopathie obstructive, trouble coronarien, trouble du rythme, hypertension artérielle, — contre-indications liées à la tocolyse : - diabète, la surveillance sanguine et urinaire devra être renforcée, en particulier en cas d’association à la corticothérapie, — contre-indications liées aux effets cardiovasculaires : . cardiopathie sévère, - thyréotoxicose, - administration de thérapeutique concomitante hypokaliémiante (risque de majoration de l’hypokaliémie). . hypertension artérielle sévère ou non contrôlée, . éclampsie, pré-éclampsie, * Surveillance néonatale — hypersensibilité à l’un des constituants. L’accélération du rythme cardiaque fœtal est fréquente et concomitante à la tachycardie maternelle mais il est exceptionnel de la voir persister à la naissance. De même, les valeurs de la glycémie postnatale ne sont qu’exceptionnellement perturbées. 5.1.2.3. Mise en garde et précautions d’emploi L’utilisation des bêta-2-mimétiques par voie générale n’est jamais anodine et peut même démasquer une pathologie cardiaque préexistante méconnue. * Hypokaliémie Les bêta-2 mimétiques, principalement administrés par voie parentérale, peuvent être à l’origine d’une hypokaliémie. Une surveillance de la kaliémie est nécessaire, en particulier lors de l’administration simultanée de thérapeutiques hypokaliémiantes. * Formes injectables — Œdèmes pulmonaires Avec les bêta-2 mimétiques administrés par voie parentérale, des œdèmes pulmonaires ont été exceptionnellement rapportés au cours, ou dans les suites immédiates, du traitement d’une menace d’accouchement prématuré, en présence de facteurs favorisants : maladie cardiaque préexistante, infection du liquide amniotique, grossesse multiple, hypervolémie, corticoïdes associés. Ils ne sont pas rares chez les grossesses multiples lorsque sont associés les bêta-2 mimétiques et une corticothérapie. * Anesthésie En cas d’anesthésie générale ou péridurale, il faut tenir compte de l’effet vasodilatateur périphérique des bêta-2-mimétiques et de l’inertie utérine. 5.1.2.4. Interactions médicamenteuses Outre la surveillance de la fonction cardio-respiratoire (auscultation, fréquence cardiaque, pression artérielle), le contrôle du bilan hydrosodé représente un élément clé en terme de prévention des œdèmes pulmonaires. * Association déconseillée Toute suspicion d’œdème pulmonaire devra faire interrompre le traitement. Halothane : L’association des bêta-2 mimétiques et de l’halothane se traduit par une majoration de l’inertie utérine avec risque hémorragique en cas d’intervention obstétricale. Par ailleurs, il est noté des troubles du rythme ventriculaire graves, par augmentation de la réactivité cardiaque. Il convient d’interrompre le traitement si l’anesthésie doit se faire sous halothane. La mise en route d’un traitement par bêta-2 mimétiques par voie parentérale dans le cadre d’une indication obstétricale se fait sous surveillance médicale stricte et en milieu hospitalier. — Antidiabétiques L’association des bêta-2 mimétiques et des antidiabétiques se traduit par l’élévation de la glycémie par le bêta-stimulant. Il faut renforcer la surveillance sanguine et urinaire et passer éventuellement à l’insuline. L’estimation de la diurèse permet de vérifier l’absence de surcharge liquidienne, notamment en cas d’administration du bêta-2-mimétique en perfusion, et contribue au contrôle du bilan hydrosodé. — Mise en route d’un traitement par bêta-2 mimétiques par voie parentérale * Précautions d’emploi - Il est recommandé de pratiquer un ECG avant l’injection ou la mise en place de la perfusion. Remarque : cette précaution est ici sans objet puisque les antidiabétiques sont contre-indiqués durant la grossesse. - La fréquence cardiaque et la pression artérielle maternelles seront surveillées régulièrement ; la fréquence cardiaque ne doit pas excéder 140 battements/minute. — Hypokaliémiants L’association des bêta-2 mimétiques et des hypokaliémiants se traduit par la majoration de l’hypokaliémie. Ceci est renforcé avec les corticoïdes fréquemment associés en obstétrique pour activer la maturation pulmonaire, ou avec les digitaliques. - Le rythme cardiaque fœtal sera également surveillé à intervalles réguliers. 21 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique - hyperthyroïdie, . hémorragie utérine, Tocolytiques * Bêtabloquants non cardio-sélectifs - tachycardie sinusale modérée maternelle et/ou fœtale, secondaire à la vasodilatation périphérique, L’association des bêta-2 mimétiques et bêtabloquants non sélectifs se traduit par la diminution ou abolition des effets des bêta-mimétiques. - troubles du rythme cardiaque, - exceptionnellement, œdèmes pulmonaires par voie parentérale. Évaluation thérapeutique 5.1.2.5. Surdosage * Effets métaboliques : En cas de surdosage, les effets sont majorés : tachycardie, modifications tensionnelles, tremblements, sueurs, agitation, hypokaliémie, hyperglycémie. En cas d’intoxication grave, il faut effectuer un lavage d’estomac et si nécessaire, administrer en milieu hospitalier un bêtabloquant. - hyperglycémie, dose-dépendante, - hypokaliémie, - rétention hydrosodée. La surveillance sera renforcée en cas d’asthme, de broncho-pneumopathie chronique obstructive, de diabète ou d’insuffisance cardiaque. * Autres : 5.1.2.6. Effets indésirables chez la mère - Allergie cutanée, - Érythème, sueurs, céphalées, secondaires à la vasodilatation périphérique, - Troubles digestifs (nausées, vomissements), * Effets cardio-vasculaires - Vertiges, agitation, tremblement des extrémités, crampes d’origine musculaire. En raison de la sélectivité du rapport bêta-2 / bêta-1 (activité bêta-2 / bêta-1 = 228), les effets indésirables cardiaques des bêta-2 mimétiques sont modérés aux doses thérapeutiques usuelles : 5.2. Traitement par le salbutamol DCI Salbutamol Laboratoire Glaxo Wellcome Nom déposé SALBUMOL® Classe ATC fort R03AC02. Indication Retarder l’accouchement en cas de menace d’accouchement prématuré. Présentation SALBUMOL® SALBUMOL® SALBUMOL® 1 mg 0,5 mg/1 ml suppositoire Solution injectable SALBUMOL® 329946.5 329932.4 330200.3 553150.6 oui oui oui oui comprimé Renseignements administratifs AMM Remboursement SS Agrément aux collectivités Réservé à l’usage hospitalier ASMR SALBUMOL® Liste 65 % non I Niveau 3 2 mg 65 % non I Niveau 3 65 % non I Niveau 3 fort 5 mg/ 5 ml Solution pour perfusion IV en ampoule — oui I Niveau 3 5.2.1. Renseignements généraux et galéniques (96) - Solution injectable à 0,5 mg/1 ml. - Comprimé à 2 mg. - Solution pour perfusion intraveineuse en ampoule de 5 mg/5 ml. - Suppositoire à 1 mg. 5.2.1.1. Présentation Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 22 Tocolytiques 5.2.1.2. Conservation 5.2.4. Études cliniques * Ensemble des formes : à conserver à une tem- Tableaux 11 pages 24 et 25. pérature inférieure ou égale à 25°C. * Formes injectables : à conserver à l’abri de la * Solution diluée 5.1.5.1. Indications Le salbutamol peut être dilué dans du chlorure de sodium à 0,9 %, une solution glucosée isotonique ou une solution mixte de chlorure de sodium et de glucose isotoniques. Les solutions diluées peuvent être conservées 24 heures. Cf Tableau 9 page 20. 5.1.5.2. Mode d’administration / posologie * Traitement d’urgence (formes injectables) Le traitement d’urgence des menaces d'accouchement prématuré se fait chez la femme hospitalisée, au repos, placée en décubitus latéral gauche. Il est recommandé de pratiquer un ECG avant l’injection ou la mise en place de la perfusion. 5.2.2. Renseignements physico-chimiques (96) Le sulfate de salbutamol est l’hémisulfate de (hydroxy - 4 hydroxyméthylphényl - 3 ) - 1 ( tertio - butylamino ) - 2 éthanol. Le risque de survenue d’un œdème aigu du poumon doit faire préférer l’administration par seringue électrique à la perfusion, afin de limiter les volumes administrés. Dans le cas où l’administration est réalisée au moyen d’une perfusion, la vitesse de celle-ci ne doit pas excéder 15 à 20 gouttes par minute, afin de ne pas dépasser 1,5 l de volume total perfusé sur 24 heures. Il faut préparer une solution titrant à 20 µg/ml en diluant, par exemple, 10 ampoules de SALBUMOL® 0,5 mg/1 ml (ou 1 ampoule de SALBUMOL® Fort 5 mg/5 ml), soit 5 mg de salbutamol, dans 250 ml de solution isotonique salée ou glucosée. Quel que soit le mode d’administration employé, le débit initial sera de 15 à 20 µg/min (soit 15 à 20 gouttes/min dans le cas d’une perfusion titrant 20 µg/ml). 5.2.3. Renseignements pharmacologiques (96) 5.2.3.1. Pharmacodynamie Le salbutamol est un bêta-2 mimétique ; ses propriétés utéro-relaxantes en font un inhibiteur du travail. Cf tableau 10 et Cf 5.1.1 pages 20 et 21. 5.2.3.2. Pharmacocinétique Cf tableau 10. Tableau 10 : Salbutamol - Éléments de pharmacologie. Effet début acmé durée Pharmacocinétique biodisponibilité comprimé solution IV suppositoire 2 h 30 immédiat — — 9h 40 % — Non renseigné — < 10 % 30 min 6 h - 10 h 15 min T max 1h-3h immédiat demi-vie 3h-5h 3h-4h fixation protéique métabolites élimination rénale élimination fécale passage de la barrière placentaire et passage dans le lait < 10 % sulfoconjugué — 1h-3h 3h-5h sulfoconjugué sulfoconjugué 70 - 80 % majoritaire 4% 5% Non renseigné oui oui oui 80 - 90 % (actifs et inactifs) 23 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique 5.2.5. Renseignements thérapeutiques (96) lumière. Tocolytiques S’il y a lieu, ce débit peut être augmenté progressivement, par paliers de 5 à 10 µg/min toutes les 10 minutes. En règle générale, le débit d’entretien efficace est inférieur au débit initial et compris en moyenne entre 10 et 20 µg/min. - voie sous-cutanée ou intramusculaire : 1 ampoule de SALBUMOL® 0,5 mg/1ml 4 fois par jour ; ces voies ne sont plus utilisées en pratique, - voie orale : SALBUMOL®, comprimés à 2mg, 2 comprimés toutes les 6 heures (16 mg/j), avec adaptation de la posologie en cours de traitement en fonction de la réponse clinique, Évaluation thérapeutique Il faut surveiller le pouls (qui doit rester inférieur à 140 battements/min) ainsi que la pression artérielle à intervalles rapprochés. - voie rectale : SALBUMOL®, suppositoires à 1 mg, 1 suppositoire toutes les 4 à 6 heures (4 mg/j). Il faut maintenir encore le débit pendant l’heure qui suit l’arrêt des contractions puis le diminuer à la dose minimale efficace pour maintenir ce résultat jusqu’au lendemain. Un ajustement de la posologie peut avoir lieu en cours de traitement en fonction de la réponse clinique, le rythme cardiaque maternel ne devant pas dépasser 120 ou 130 battements par minute. * Traitement d’entretien Le traitement d’entretien peut se faire par : Tableau 11 : Salbutamol - Études cliniques. Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Intérêt du salbutamol en obstétrique - 1972 (30). Objectif Inclusion Montrer l’intérêt du salbutamol en - Femmes enceintes ayant un obstétrique. âge gestationnel < 37 semaines. - Femmes présentant une Méthodologie menace d'accouchement préÉtude ouverte, non comparative. Nombre de patientes : non rensei- maturé définie par la présence d’épisodes de contractions gné. utérines douloureuses. Schéma posologique * Perfusion de salbutamol par Non inclusion : non renseigné. goutte à goutte ou par l’intermédiaire d’une pompe à perfusion à la Évaluation * Efficacité : dose de 20 µg/min. - inhibition instantanée de la contractilité utérine (rapidité * Maintien de la perfusion : 1 à 3 heures après l’arrêt des d’installation, qualité et durée de l’utéro-relaxation), par contractions tocographie externe, * Puis relais par la forme supposi- - durée de prolongation de toires ou comprimé, à la dose de 2 grossesse. Résultats 94 patientes évalués. Efficacité : - blocage de la contraction utérine : 86 %, - durée de prolongation de grossesse : >10 j : 60 %, >de 20 j : 40 %. Tolérance * Tolérance maternelle - Stabilité de la tension artérielle : 95 %. - Légère tachycardie : 60 %. * Tolérance fœtale - Aucun cas de souffrance fœtale. - Légère tachycardie. mg toutes les 4 heures, jusqu’au * Tolérance stade de maturité fœtale. - Tolérance maternelle : * En cas de réapparition de état cardio-vasculaire (tension artérielle et rythme cardiaque). contractions utérines : reprise de la perfusion. - Tolérance foetale : . rythme cardiaque fœtal . à la naissance : coefficient d’Apgar, pH. Conclusion des auteurs Le salbutamol représente une contribution très intéressante au problème de la myorelaxation utérine. Par rapport aux médicaments de la même catégorie, son intérêt réside dans la maniabilité et sa bonne tolérance, notamment cardiovasculaire. Conclusion du CNHIM Cette étude ne présente sur le plan méthodologique aucun critère permettant de montrer l’efficacité du salbutamol dans la menace d'accouchement prématuré. L’AMM du salbutamol remonte à environ 15 ans (selon les spécialités). Il n’existe à ce jour aucune étude contrôlée, Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 24 Tocolytiques 5.2.3.3. Contre-indications 5.2.3.6. Surdosage Cf généralités bêta-2 mimétiques page 20. Cf généralités bêta-2 mimétiques page 22. 5.2.3.4. Mises en garde et précautions d’emploi 5.2.6. Effets indésirables (89, 96) Cf généralités bêta-2 mimétiques page 21. Cf généralités bêta-2 mimétiques page 21. Tableau 11 : Salbutamol - Études cliniques (suite). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Intravenous infusion of salbutamol in the management of premature labour - 1973 (59). Objectif évaluer l’efficacité du salbutamol dans la menace d’accouchement prématuré. Méthodologie Étude non randomisée, pas de groupe parallèle, pas de double-insu. 88 patientes incluses. Schéma posologique * Relais éthanol - salbutamol : 14 patientes ont d’abord été traitées par de l’éthanol, puis en raison de l’absence de contrôle de l’activité utérine et d’une éthanolémie ≥ 100 mg/100 ml, relais par salbutamol. 5.3.1. Renseignements Inclusion Sorties d’étude - Femmes enceintes ayant un généraux et galéniques Non renseigné âge gestationnel compris entre (96) 24 et 36 semaines. - Femmes présentant une 5.3.1.1. Présentation menace d'accouchement pré- Résultats maturé définie par la présence - Solution injectable pour perfusion, en ampoule àde50succès mg /5: ml. d’épisodes de contractions Pourcentage % utérines douloureuses au - 85 Comprimés sécables à 10 mg. moins toutes les 10 minutes, soit 75/88 patientes, la présence d’une dilatation Conservation dont utérine ou une rupture des 5.3.1.2. membranes. * Solution injectable : 5 ans, à l’abri de la 33/39 (84 %) lumière et à température inférieure à 30°C, avec une rupture de membranes. dans son conditionnement. Non inclusion - Affection cardiaque mater* Comprimé : 5 ans dans son conditionnenelle. ment. Tolérance - Chorio-amniotite. * Perfusion de salbutamol : - 1,8 µg/min, - puis augmentation progressive du Non renseigné 5.3.2. Renseignements débit de perfusion jusqu’à 43 µg/min. Évaluation Succès : * En cas de tachycardie maternelle accouchement survenant plus physico-chimiques (96) (140 bpm) :arrêt de la perfusion. de 24 heures après le début du traitement par salbutamol. Formule chimique : [(hydroxy-4 phényl)* Si le col n’est pas dilaté et les 1(hydroxy-4 phényl)-2 éthylamino]- 2 promembranes ne sont pas rompues : panol chlorhydrate. - maintien de la perfusion 12 à 24 heures, puis arrêt, alitement et surveillance, 5.3.3. Renseignements - reprise de la perfusion en cas de réapparition de contractions. pharmacologiques (96) * En cas de dilatation >3 cm ou de rupture des membranes : perfusion pendant au moins 48 heures. 5.3.3.1. Pharmacodynamie Cf 5.1.1 pages 20. Conclusion des auteurs Le salbutamol est efficace chez 85 % des patientes, et la rupture des membranes n’altère pas le résultat. Le salbutamol est efficace et bien toléré en tant qu’inhibiteur des contactions utérines dans la menace d’accouchement prématuré pour une courte période. Conclusion du CNHIM Cette étude ne présente sur le plan méthodologique aucun critère permettant de montrer l’efficacité du salbutamol dans la menace d’accouchement prématuré. L’AMM du salbutamol remonte à environ 15 ans (selon les spécialités). Il n’existe à ce jour aucune étude contrôlée, randomisée, en double aveugle prouvant l’efficacité du salbutamol dans la menace d’accouchement prématuré. 25 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Cf généralités bêta-2 mimétiques page 22. 5.2.3.5. Interactions médicamenteuses Tocolytiques 5.3. Traitement par la ritodrine Ritodrine (chlorhydrate) DCI Nom déposé PRE-PAR® Classe ATC G02CA01 . Glaxo Wellcome Évaluation thérapeutique Laboratoire Retarder l’accouchement en cas de menace d’accouchement prématuré. Indication Présentation Renseignements administratifs AMM PRE-PAR® 10 mg PRE-PAR® 50 mg/5 ml, solution injectable pour perfusion comprimé sécable, boite de 20, 50 et 100 en ampoule, boite de 10 et de 1 3314710 (10) / 3162045 (1) Remboursement SS non Réservé à l’usage hospitalier non Agrément aux collectivités Liste ASMR 3162022 (50), 65 % oui oui non I I non renseigné modéré thérapeutiques (96) 5.3.3.2. Pharmacocinétique Cf. généralités des bêta-2-mimétiques page 20. * Voie orale 5.3.5.1. Indications Après administration orale de 10 µg de ritodrine, des pics plasmatiques de 5 à 10 ng/ml sont atteints en 20 à 40 minutes. Cf Tableau 9 page 20. 5.3.5.2. Mode d’administration / posologie La biodisponibilité de la voie orale est de 30 %, vraisemblablement en raison d’un effet de premier passage hépatique et la liaison aux protéines plasmatiques est de 40 %. * Traitement d’urgence Le traitement d’urgence se fait chez la femme hospitalisée, au repos, placée en décubitus latéral gauche. Il est recommandé de pratiquer un ECG avant l’injection ou la mise en place de la perfusion. Lors d’administration per os, il existe 2 demi-vies : 1,3 et 12 heures. Le risque de survenue d’un œdème aigu du poumon doit faire préférer l’administration par seringue électrique à la perfusion, afin de limiter les volumes administrés. La ritodrine est excrétée par le rein en 24 heures, sous forme de produit inchangé et de métabolites inactifs sulfo- et glucoconjugés. * Perfusion Dans le cas où l’administration serait réalisée moyen d’une perfusion, la vitesse de celle-ci devrait pas excéder 15 à 20 gouttes/minutes, afin ne pas dépasser 1,5 l de volume total perfusé sur heures. La perfusion IV de 150 mg/min de ritodrine pendant 1 heure conduit à un plateau de concentrations plasmatiques d’environ 40 ng/ml. A l’arrêt de la perfusion, les concentrations plasmatiques décroissent selon un modèle tri-exponentiel avec des demi-vies respectivement de 6 à 9 minutes, 1,7 à 2,6 heures et > 3 heures environ. La ritodrine est excrétée par le rein en 24 heures, sous forme de produit inchangé et de métabolites inactifs sulfo- et glucoconjugés. au ne de 24 Préparer alors une solution titrant à 200 µg/ml en diluant, par exemple, 2 ampoules de PRE-PAR® 50 mg/ 5 ml, soit 100 mg de ritodrine, dans 500 ml de solution isotonique salée ou glucosée. Quel que soit le mode d’administration employé, le débit initial sera de 150 à 200 µg/min (soit 15 à 20 gouttes/min. dans le cas d’une perfusion titrant 200 µ/ml). S’il y a lieu, ce débit peut être augmenté progressivement, par paliers de 50 à 100 µg/min toutes les 10 minutes. 5.3.4. Études cliniques Tableaux 12 pages 27 à 30. En règle générale, le débit d’entretien efficace est inférieur au débit initial et compris en moyenne entre 100 et 200 mg/min. 5.3.5. Renseignements Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 3162016 (20), 3162039 (100) 26 Tocolytiques Tableau 12 : Ritodrine - Études cliniques. Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Treatment of preterm labor with the beta-adrenergic agonist ritodrine. The Canadian Preterm Labor Investigators Group - 1992 (86). Objectif Évaluer l’effet de l’utilisation de la ritodrine dans le traitement de la menace d’accouchement prématuré sur le taux de mortalité périnatale. Inclusion Femmes enceintes, - ayant un âge gestationnel estimé entre 20 et 35 semaines, - et présentant une menace d’accouchement prématuré définie par : Méthodologie . la présence de contractions Étude randomisée, contrôlée, mul- utérines régulières, vérifiée ticentrique, en double aveugle, par tocographie (au moins 4 stratifiée sur l’âge gestationnel et par 20 minutes ou 6 par le centre. heure), . ou la présence d’une activité Groupe 1 : ritodrine = 352. utérine liée soit à une rupture Groupe 2 : placebo = 356. des membranes, soit à l’effacement du col d’au moins 50 %, soit à une dilatation du col > 2 cm. Schéma posologique * Perfusion - perfusion de ritodrine ou de plaNon inclusion cebo dilué dans 500 ml de glucose - Suspicion de chorio-amniotite. 5 %, avec augmentation progressi- Détresse fœtale. ve du débit de perfusion de 10 à 70 - Saignements vaginaux sévères. ml/heure, - Pré-éclampsie sévère. - puis, maintien de la perfusion à - Toute situation nécessitant posologie efficace pendant 6 un accouchement immédiat. heures après l’arrêt des contrac- - Malformation fœtale létale ou tions, mort du fœtus. - arrêt prématuré de la perfusion : - Contre-indication à la ritodrine. . soit échec de la thérapeutique, . soit apparition d’effets indésirables inacceptables (hypotension, Évaluation tachycardie > 130 bpm). * Critère de jugement principal : nombre de décès périnataux (0 * Puis relais per os par 10 mg de à 1 an). ritodrine maximum 12 fois par jour ou par placebo pendant 5 jours. * Critères de jugement secondaires : * En cas de réapparition de - cause des décès, contractions, réhospitalisation et - % de femmes n’ayant pas perfusion de ritodrine selon un accouché à 24 et 48 heures schéma identique. après randomisation, - âge gestationnel à l'accouchement, - tolérance maternelle, - morbidité néonatale, - développement psychomoteur de l’enfant à 18 mois. Résultats - Naissances : 771 (63 jumeaux) : groupe 1 = 380 enfants, groupe 2 : 391 enfant. - Sorties d’étude : 5, en raison d’une progression du travail trop important avant l’injection du produit : groupe 1 = 3 versus groupe 2 = 2. * Mortalité périnatale : groupe 1 = 23 versus groupe 2 = 25 (p = 0,84, différence non significative). * Délai entre randomisation et accouchement : - < 24 heures : groupe 1 = 7,1 % versus groupe 2 = 19,7 % (p < 0,001). - < 48 heures : groupe 1 = 21,4 % versus groupe 2 = 35,4 % (p < 0,001). - < 37 semaines d’aménorrhée : groupe 1 = 68,2 % versus groupe 2 = 68,8 % (différence non significative) * Âge gestationnel à l’accouchement : groupe 1 = 238 jours (34,0 ± 1,7 semaines) versus groupe 2 = 234 jours (33,4 ± 1,8 semaines) (différence non significative). Tolérance * Tolérance maternelle : - groupe 1 : . 1 oedème pulmonaire, . effets indésirables inacceptables plus fréquents que dans le groupe 2. * Morbidité néonatale : incidence des affections néonatales similaires dans les 2 groupes. * Développement psychomoteur à 18 mois : différence non significative. Conclusion des auteurs Le traitement par ritodrine dans la menace d’accouchement prématuré n’a pas d’effets bénéfiques sur le taux de mortalité fœtale ou néonatale. La ritodrine permet de réduire l’incidence des accouchements à 48 heures après le début du traitement, mais ne réduit pas l’incidence de la prématurité (accouchement avant 37 semaines d’aménorrhée). Conclusion du CNHIM La ritodrine n’apporte pas d’amélioration quant à la mortalité périnatale des enfants nés prématurément, même si elle permet de retarder de manière significative l’accouchement à 48 heures. Cette étude est l’une des seules à avoir une méthodologie correcte et un grand nombre de patientes randomisées. 27 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Méthodologie Tocolytiques Tableau 12 : Ritodrine - Études cliniques (suite 1). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion A randomized trial of ritodrine tocolysis versus expectant management in patients with premature rupture of membranes at 25 to 30 weeks of gestation - 1987 (36). Objectif Évaluer l’efficacité d’une tocolyse par ritodrine associée à une prise en charge classique versus une prise en charge classique seule chez des patientes présentant une rupture prématurée des membranes entre 25 et 30 semaines de gestation. Inclusion Femmes enceintes, - d’âge gestationnel compris entre 25 et 30 semaines + 6 jours, - présentant une rupture prématurée des membranes confirmé par : . la présence de liquide amniotique sur un spéculum après examen du cul de sac postérieur du vagin, Méthodologie Étude prospective, ouverte, rando- . la présence de particules de misée, en groupes parallèles, uni- vernix ou de méconium, . et l’alcalinité du pH. centrique. 79 patients : Groupe 1 : ritodrine = 39. Groupe 2 : placebo = 40. Schéma posologique * Groupe 1 : - Prise en charge classique de la menace d’accouchement prématurée avec rupture des membranes (transfert en unité spécialisée, antibiothérapie en cas d’infection, monitoring fœtal). - et administration de ritodrine selon le schéma suivant : . début de la perfusion de ritodrine à 150 µg/min dès que le nombre des contractions est > 3 par 20 minutes. . Augmentation progressive des doses jusqu’à l’obtention d’une posologie efficace, sauf en cas d’effets indésirables, . poursuite de la perfusion 12 heures après l’arrêt des contractions, . puis relais per os de ritodrine (maximum : 80 mg/j). Non inclusion - Femmes présentant une affection cardiaque, un diabète ou une thyrotoxicose. - Rupture prématurée des membranes non équivoque ou non documentée. - Patientes présentant un travail trop avancé (contractions régulières ou visualisation du fœtus). - Souffrance fœtale. - Chorio-amniotite. - Patientes ayant reçu des corticoïdes précédemment. - Patientes présentant une culture positive de gram+ du liquide amniotique. Sorties d’étude Groupe 1 = 16 : . 7 pour infection du liquide amniotique, . 5 ayant dépassé 31 semaines de gestation au moment de l’accouchement, . 3 présentant un travail trop avancé avant la perfusion, . 1 enfant mort-né Résultats Analyse en intention de traiter Délai entre la rupture des membranes et l’accouchement : groupe 1 = 11,5 jours versus groupe 2 = 12 jours (différence non significative). Évaluation Critère de jugement principal : délai entre la rupture des membranes et l’accouchement. - En cas de réapparition des contractions, administration de la Conclusion des auteurs ritodrine selon le même schéma. * Groupe 2 : prise en charge classique. Absence de bénéfice de l’administration de ritodrine en complément d’une prise en charge classique, par rapport à une prise en charge classique chez les femmes d’âge gestationnel compris entre 25 et 30 semaines et présentant une rupture prématurée des membranes. Conclusion du CNHIM : Étude difficilement interprétable en raison du nombre important des perdus de vue (41 %) et des nombreux biais (étude ouverte, absence d’informations sur la randomisation...). Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 28 Tocolytiques Tableau 12 : Ritodrine - Études cliniques (suite 2). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Objectif Étudier l’efficacité de 3 schémas d’administration différents de la ritodrine (perfusion longue, courte ou injection intramusculaire) versus placebo chez des femmes présentant une menace d’accouchement prématurée. Inclusion Femmes enceintes, - d’âge gestationnel compris entre 20 et 36 semaines, - et présentant une menace d’accouchement prématuré définie par la présence de contractions régulières et/ou un effacement ou une dilataMéthodologie tion du col, Étude randomisée, en 4 groupes - et/ou femmes présentant des signes de travail et dont le poids parallèles. du fœtus est estimé < à 2500 g. Schéma posologique *Groupe 1 : ritodrine en perfusion lente (n = 48) Non inclusion - Perfusion initiale de 100 µg/min, - Patiente présentant une avec augmentation progressive de hémorragie. la dose en fonction de la réponse, - Femmes de rhésus négatif ayant des antécédents d’insans dépasser 350 µg/min. - Poursuite de la perfusion pendant compatibilité rhésus. - Affections cardiaques. 24 heures,. - Puis relais per os par 10mg de - Rupture des membranes. ritodrine 30 minutes avant la fin de - Dilatation du col > 5 cm. - Signes d’infection intra-utérine. la perfusion. - Poursuite du traitement per os à - Signes d’éclampsie ou de la dose de 120mg/j maximum jus- pré-éclampsie sévère. qu’à la 37ème semaine de gesta- - Diabétiques. - Grossesse multiple. tion. *Groupe 2 : ritodrine en perfusion courte (n = 52) - Traitement initial par perfusion et interruption 30 minutes après l’arrêt des contractions. - Puis relais per os selon modalités identiques à celles du groupe 1. Sorties d’étude Groupe 1 = 7, groupe 2 = 6, groupe 3 = 6, groupe 4 = 4. 176 patientes traitées. Résultats * Âge gestationnel à l’accouchement : différence non significative entre les 4 groupes (p = 0,07). * Délai entre le début du traitement et l’accouchement : différence non significative entre les 4 groupes. * État de santé des nouveau-nés : - Score d’Apgar : pas de différence significative. - Insuffisance respiratoire sévère : groupes 1, 2 et 3 = 19 % versus groupe 4 = 2 % différence significative, p < 0,05. * Décès à 28 j : Évaluation groupes 1, 2 et 3 = 11 versus groupe 4 = 1 * Critère principal de jugement : différence significative. âge gestationnel à l’accouchement et délai entre le début du traitement et l’accouchement. * Critères secondaires : - morbidité des nouveau-nés, *Groupe 3 : ritodrine injection - mortalité néonatale, - effets secondaires maternels. intramusculaire (n = 50) - 10 mg toutes les 4 heures les 12 premières heures, Conclusion des auteurs puis toutes les 6 h pendant 12 h, Aucun des schémas d’administration de la ritodrine n’apparaît meilleur que - Puis relais per os selon modalités le traitement standard (hydratation et alitement), mais l’insuffisance respiidentiques à celles du groupe 1. ratoire et le taux de mortalité à 28 jours sont significativement plus élevés dans les groupes ritodrine que dans le groupe placebo. *Groupe 4 : traitement standard (n = 49) - Hydratation par du glucose 5 % Conclusion du CNHIM pendant 24 heures, Aucune différence significative n’apparaît entre les 3 modes d’administra- Alitement. tion de la ritodrine et le placebo, mais l’analyse est délicate en raison du - Si besoin diazépam et/ou phéno- regroupement des données des groupes 1, 2 et 3 versus le groupe 4, l’abbarbital per os. sence d’un critère de jugement principal (nombreux critères), la non-expli- Puis relais per os de placebo de cation des exclusions, l’absence de données sur les modalités d’attribution ritodrine 30 min après la fin des des traitements (randomisation, aveugle...), l’exclusion a posteriori ou anacontractions selon modalités iden- lyse seulement de certaines patientes. Il n’y a pas de résultats concernant tiques à celles du groupe 1. les effets indésirables maternels des différents schémas. 29 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Ritodrine in the treatment of preterm labour, a clinical trial to compare a standard treatment with three regimens involving the use of ritodrine - 1980 (54). Tocolytiques Tableau 12 : Ritodrine - Études cliniques (suite 3). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Évaluation thérapeutique Single centre randomised trial of ritodrine hydrochloride for preterm labour - 1986 (57). Objectif Comparer l’efficacité de la ritodrine à l’absence de traitement chez les femmes présentant une menace d’accouchement prématuré entre 24 et 33 semaines de gestation. Inclusion - Femmes enceintes ayant un âge gestationnel compris entre 24 et 36 semaines. - Femmes présentant une menace d'accouchement prématuré définie par : . la présence d’épisodes de Méthodologie contractions utérines doulouÉtude prospective, randomisée, reuses au moins toutes les 10 unicentrique, en groupes paral- minutes, lèles, en double aveugle. . la présence d’une dilatation utérine (entre 1 et 4 cm). 106 patientes : groupe 1 : ritodrine = 54. groupe 2 : placebo = 52. Non inclusion - Affection cardiaque maternelle. - Chorio-amniotite. Schéma posologique - Diabète. * Perfusion initiale - Perfusion de ritodrine ou placebo - Hyperthyroïdie. (sérum physiologique) de 100 - Hémorragie. - Retard de croissance intraµg/min. - Augmentation progressive de la utérine. dose en fonction de la réponse, sans dépasser 350 µg/min. Évaluation * Critère principal : * Poursuite de la perfusion 24 Pourcentage de femmes ayant heures après l’arrêt des contracaccouché 24 heures après le tions. début de la perfusion. * Puis relais per os - par 10 mg de ritodrine ou de placebo 30 minutes avant la fin de la perfusion, - poursuite du traitement per os à la dose de 20 mg toutes les 3 heures jusqu’à la 36ème semaine de gestation. * Critères secondaires : - taux de mortalité et morbidité néonatales, - âge gestationnel à l’accouchement, - poids de naissance. Sorties d’étude - Groupe 1 = 17 (32 %) en raison d’effets indésirables (arrêt de traitement). - Pas de perdus de vue. Résultats * Pourcentage de femmes ayant accouché dans les 24 heures après mise sous perfusion : groupe 1 = 28 % versus groupe 2 = 48 % χ2 = 4,65, (p < 0,02). * Mortalité néonatale (enfants mort-nés) : groupe 1 = 0 versus groupe 2 = 0. * Mortalité au cours de l’hospitalisation : groupe 1 = 4 % versus groupe 2 = 7 % (différence non significative). * Index de morbidité néonatale associée à la prématurité (score d’Apgar, nombre de jours d’hospitalisation, incidence des affections secondaires à la prématurité) : différence non significative. * Âge gestationnel à la naissance : groupe 1 = 32,8 semaines vs groupe 2 = 32,6 semaines (différence non significative). * Poids de naissance : groupe 1 = 2039 g versus groupe 2 = 1920 g (différence non significative). * En cas de nouvelle menace, reprise du traitement par perfusion dans le même groupe de randomisation, selon les mêmes modalités. * Arrêt de la perfusion en cas de : - rupture prématurée des membranes, - dilatation > 4 cm, - tachycardie > 150 bpm, - migraine, - vomissement, - hypotension, - dyspnée, - palpitation cardiaque, - persistance des contractions plus de 30 minutes à la dose de 350 µg/min de ritodrine. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Conclusion des auteurs Le traitement par ritodrine retarde de manière significative l’accouchement de 24 heures par rapport au placebo, sans modifier les conséquences en terme de mortalité et morbidité liées à la prématurité. Conclusion du CNHIM La conclusion est la même, malgré une difficulté d’interprétation en raison de la multitude de critères de jugement. 30 Tocolytiques Il faut surveiller le pouls (qui doit rester inférieur à 140 battements/min.) ainsi que la pression artérielle à intervalles rapprochés. 5.3.6. Effets indésirables Il faut maintenir encore le débit pendant l’heure qui suit l’arrêt des contractions puis le diminuer à la dose minimale efficace pour maintenir ce résultat jusqu’au lendemain. * Traitement d’entretien Cf généralités bêta-2 mimétiques page 22. Évaluation thérapeutique Après relaxation utérine et maintien du traitement par voie IV pendant 24 heures, le relais par voie orale peut être pris. Il pourra être débuter 30 à 60 minutes avant la fin du traitement par voie parentérale, à raison de 1 à 2 comprimés à 10 mg toutes les 2 à 6 heures, avec une dose maximale journalière de 120 mg. La dose usuelle est de 80 à 120 mg de ritodrine, fractionnée sur 24 heures. 5.3.5.3. Contre-indications Cf généralités bêta-2 mimétiques page 20. 5.3.5.4. Mises en garde et précautions d’emploi Cf généralités bêta-2 mimétiques page 21. 5.3.5.5. Interactions médicamenteuses Cf généralités bêta-2 mimétiques page 21. 5.3.5.6. Surdosage Cf généralités bêta-2 mimétiques page 22. 5.4. Traitement par la terbutaline DCI Terbutaline (sulfate) Laboratoire Astra Zénéca Indication Retarder l’accouchement en cas de menace d’accouchement prématuré. Nom déposé BRICANYL® Classe ATC R03AC03 et R03CC03. Présentation Renseignements administratifs AMM Remboursement SS Agrément aux collectivités Réservé à l’usage hospitalier ASMR Liste BRICANYL® 0,5 mg/1 ml solution injectable*, boite de 8 315 400.5 (1972) 65 % oui non I — * seule spécialité de terbutaline ayant l’AMM dans le traitement des MAP. 31 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Tocolytiques 5.4.1. Renseignements généraux et galéniques (96) Il est recommandé de pratiquer un ECG avant l’injection ou la mise en place de la perfusion. Le risque de survenue d’un œdème aigu du poumon doit faire préférer l’administration par seringue électrique à la perfusion, afin de limiter les volumes administrés. Dans le cas où l’administration serait réalisée au moyen d’une perfusion, la vitesse de celle-ci ne devrait pas excéder 15 à 20 gouttes/minutes, afin de ne pas dépasser 1,5 l de volume total perfusé sur 24 heures. Préparer alors une solution titrant à 20 µg/ml en diluant, par exemple, 10 ampoules de BRICANYL® 0,5 mg/ 1 ml, soit 5 mg de ritodrine, dans 250 ml de solution isotonique salée ou glucosée. 5.4.1.1. Présentation Évaluation thérapeutique Solution injectable en ampoule à 0,5 mg/1 ml. 5.4.1.2. Conservation : à l’abri de la lumière. 5.4.2. Renseignements physico-chimiques (96) Le sulfate de terbutaline est le sulfate de 2-tert-butylamino-1-(3,5-dihydroxyphényl) éthanol. Quel que soit le mode d’administration employé, le débit initial sera de 15 à 20 µg/min. (soit 15 à 20 gouttes/min, dans le cas d’une perfusion titrant 20 mg/ml). S’il y a lieu, ce débit peut être augmenté progressivement, par paliers de 5 à 10 mg/min. toutes les 10 minutes. 5.4.3. Renseignements pharmacologiques (96) 5.4.3.1. Pharmacodynamie Cf 5.1.1 page 20. En règle générale, le débit d’entretien efficace est inférieur au débit initial et compris en moyenne entre 10 et 20 µg/min. 5.4.3.2. Pharmacocinétique Surveiller le pouls (qui doit rester inférieur à 140 battements/min.) ainsi que la pression artérielle à intervalles rapprochés. - L’administration de terbutaline par voie intraveineuse et sous-cutanée permet d’obtenir un pic plasmatique immédiat ou quasi-immédiat. Maintenir encore le débit pendant l’heure qui suit l’arrêt des contractions puis le diminuer à la dose minimale efficace pour maintenir ce résultat jusqu’au lendemain. - La biodisponibilité par voie sous-cutanée est de 100 %. - La demi-vie d’élimination de 5 à 6 heures. - La terbutaline est en grande partie métabolisée au niveau hépatique en dérivés sulfoconjugés. * Traitement d’entretien - 90 % de la dose est éliminée dans les urines sous forme de métabolites actifs et inactifs sulfoconjugés. Il est assuré par voie sous-cutanée en relais de la voie IV : injection par voie sous-cutanée du contenu d’une ampoule toutes les 3 à 4 heures. - La terbutaline traverse la barrière placentaire et diffuse dans le lait maternel. 5.4.5.3. Contre-indications 5.4.4. Études cliniques Cf généralités bêta-2 mimétiques page 20. Tableaux 13 pages 33 à36. 5.4.5.4. Mises en garde et précautions d’emploi Cf généralités bêta-2 mimétiques page 21. 5.4.5. Renseignements thérapeutiques (86, RCP) 5.4.5.5. Interactions médicamenteuses Cf. généralités des bêta-2-mimétiques pages 21 et 22. Cf généralités bêta-2 mimétiques page 21. 5.4.5.1. Indications 5.4.5.6. Surdosage Cf Tableau 9 page 20. Cf généralités bêta-2 mimétiques page 22. 5.4.5.2. Mode d’administration 5.4.6. Effets indésirables Utiliser les ampoules à 0,5 mg/ml non diluées pour injection par voie sous-cutanée, ou diluées pour injection par voie IV lente ou perfusion. Cf généralités bêta-2 mimétiques pages 22. * Traitement d’urgence Il se fait chez la femme hospitalisée, au repos, placée en décubitus latéral gauche. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 32 Tocolytiques Tableau 13 : Terbutaline - Études cliniques. Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Effect of terbutaline on premature labor, a double blind placebo-controlled study - 1976 (46). Inclusion Femmes enceintes, avec : - un âge gestationnel compris entre 28 et 36, - des contractions utérines régulières (une toutes les 10 Méthodologie minutes pendant 30 minutes, Étude contrôlée, randomisée, en vérifié par tocographie) et une double aveugle, en groupes paral- modification du col (effacelèles versus placebo. ment ou dilatation comprise entre 1 et 4 cm), 30 patientes : - des membranes intactes, 5 par groupe. - une menace d’accouchement d’étiologie inconnue, - une dilatation du col > 2 cm. Schéma posologique Résultats Pourcentage de succès groupe 1 = 80 % (12/15) versus groupe 2 = 20 % (3/15), différence significative, p < 0,01. * Groupe 1 : terbutaline (n = 15) : - Alitement, sédation (injection Non inclusion intramusculaire de 10 mg de diazé- - Toxémie. pam à l’inclusion). - Malformation utérine. - Perfusion IV de terbutaline à la - Fièvre. dose de 10 µg/min pendant 8 - Rupture prématurée des membranes. heures, puis augmentation progressive des doses, soit jusqu’à - Saignement vaginal. l’arrêt des contractions, soit jus- - Grossesse multiple. qu’à la dose maximale de 25 µg/min. Évaluation - Poursuite de la perfusion à cette posologie pendant 8 heures après * Critère principal de jugement : l’arrêt des contractions. pourcentage de succès corres- Relais par injection de terbuta- pondant aux accouchements line en sous-cutanée à la dose de survenant après la 37ème 250 µg, 4 fois par jour, pendant 3 semaine de gestation. jours, puis relais per os avec 1 comprimé de terbutaline à 5 mg, 3 fois par jour, jusqu’à la fin de la 36ème semaine. * Groupe 2 : placebo : - Alitement, sédation (injection intramusculaire de 10 mg de diazépam à l’inclusion). - Placebo administré selon le même schéma thérapeutique que dans le groupe terbutaline. Conclusion des auteurs La terbutaline est un médicament efficace, non-dangereux et bien toléré dans la menace d’accouchement prématuré. Conclusion du CNHIM Cette étude prouve l’efficacité de la terbutaline par rapport à une prise en charge " traditionnelle ". Il faut noter cependant le faible nombre de patientes incluses. 33 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Objectif Évaluer l’efficacité et la tolérance de la terbutaline dans la menace d’accouchement prématuré. Tocolytiques Tableau 13 : Terbutaline - Études cliniques (suite 1). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Évaluation thérapeutique A double-blind study comparing ritodrine and terbutaline in the treatment of preterm labor - 1984 (21). Objectif Évaluer l’efficacité et la tolérance de la terbutaline versus la ritodrine dans la menace d’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, avec : - un âge gestationnel compris entre 23 et 36 semaines, - des membranes intactes ou rompues, Méthodologie - ayant donné leur consenteÉtude contrôlée, randomisée, en ment éclairé. double aveugle, en groupes parallèles. Évaluation en intention de traiter. Non inclusion En cas d’arrêt du traitement pour Non renseigné. effet indésirable grave, le cas est considéré comme un échec. Évaluation 100 patientes. * Efficacité - Pour les patientes ayant les membranes intactes : Schéma posologique . pourcentage de succès total = maintien de la grossesse * Groupe ritodrine (n = 51) jusqu’à la 37ème semaine de - Groupe 1 : gestation, membranes intactes (n = 31). . pourcentage de succès par- Groupe 2 : tiel = retard de l’accouchemembranes rompues (n = 20). Préparation d’une solution dosée à ment de 36 heures ( pour per400 µg/ml de ritodrine dans du mettre administration de bétaméthasone). sérum physiologique. Résultats Patientes ayant les membranes intactes * Pourcentage de succès total : groupe 1 = 19 % versus groupe 3 = 44 % χ2 = 4,2, p < 0,05 * Pourcentage de succès partiel : groupe 1 = 58 % versus groupe 3 = 30 % χ2 = 4,7, p < 0,05. Patientes ayant les membranes rompues * Pourcentage de succès : groupe 2 = 65 % versus groupe 4 = 59 % différence non significative. - Pour les patientes ayant les Tolérance * Groupe terbutaline (n = 51) membranes rompues : - Groupe 3 : - pourcentage de succès = * Rythme cardiaque (>130 bpm) : membranes intactes (n = 27). retard de l’accouchement de - groupe 1 = 65 % versus groupe 3 = 30 % - Groupe 4 : 36 heures (pour permettre χ2 = 5,7, p < 0,025. membranes rompues (n = 22) administration de bétamétha- - groupe 2 versus groupe 4 : différence non significative. Préparation d’une solution dosée à sone). 20 µg/ml de terbutaline dans du * Pression artérielle diastolique : * Tolérance : sérum physiologique. - cardio-vasculaire : pression différence non significative entre les Modalités de perfusion IV de terbu- artérielle diastolique et rythme groupes. cardiaque (>130 bpm), taline ou de ritodrine : * Glycémie et kaliémie : - glycémie et kaliémie. - débit : 0,125 ml/min différence non significative entre les (50 µg/min de ritodrine ou 2,5 groupes. µg/min de terbutaline), - puis augmentation progressive, soit jusqu’à l’arrêt des contractions, soit jusqu’à la dose maximale de 350 µg/min pour la ritodrine ou 17,5 µg/min pour la terbutaline. - poursuite de la perfusion à cette Conclusion des auteurs posologie pendant 12 heures après Malgré une tendance en faveur d’une efficacité supérieure de la terbutaline l’arrêt des contractions. sur l’ensemble des critères, chez les femmes ayant des membranes intactes, les 2 médicaments sont comparables en terme d’efficacité lorsque Relais per os leur administration se fait par voie IV car la posologie est adaptée à la (uniquement pour les patientes réponse au niveau des contractions utérines. Succès total en faveur de la ayant les membranes intactes) : terbutaline et succès partiel en faveur de la ritodrine. 30 minutes avant la fin de la perfu- Les femmes traitées par ritodrine présentent plus de tachycardie. sion avec 1 comprimé de terbutaline à 5 mg ou de ritodrine à 20 mg, Conclusion du CNHIM 4 fois par jour, pendant 5 jours. Cette étude est difficilement interprétable en raison de la multitude des critères de jugement et de la répartition des patientes en 4 groupes. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 34 Tocolytiques Tableau 13 : Terbutaline - Études cliniques (suite 2). Inclusion-Exclusion Comparaison of magnesium sulfate, terbutaline and a placebo for Objectif Inclusion Évaluer l’efficacité du sulfate de Femmes enceintes, avec : magnésium, comparé à la terbuta- - un âge gestationnel compris line et au placebo, dans la menace entre 26 et 34 semaines d’accouchement prématuré. d’aménorrhée, - une menace d’accouchement prématuré définie par la préMéthodologie sence de contractions utérines Étude randomisée, prospective, en régulières (3 en 10 minutes), groupes parallèles. - une modification du col (dilaAnalyse en intention de traiter. tation > 2 cm et < 4 cm ou Groupes parallèles versus placebo. effacement d’au moins 80 %) 59 patientes. ou rupture des membranes - un poids fœtal compris entre Schéma posologique 750 et 2000 grammes. * Groupe 1 = sulfate de magnésium (n = 16) : Non inclusion - Dilatation du col > 4 cm. - bolus de 4 g pendant 15 min, - puis perfusion à 2 g/heure. - Chorio-amniotite. - Foetus ayant terminé sa * Groupe 2 = terbutaline (n = 19) : maturation pulmonaire. - perfusion IV à la dose de 9,2 mg/min, - puis augmentation progressive Évaluation des doses jusqu’à un maximum de * Critère principal de jugement 25,3 mg/min, en fonction de la pourcentage de succès défini comme le % d’accouchement réponse utérine. ayant eu lieu au moins 48 * Groupe 3 = placebo (n = 19) : heures après le début de traiperfusion continue de Ringer tement par tocolytiques. Lactate glucosé, à un débit de 125 ml/heure. * Critères secondaires de jugement : Interruption de la perfusion : - délai entre le début du traite- à 12 h en cas d’arrêt de l’activité ment et l’accouchement, utérine (membranes non rom- - âge gestationnel à l’accoupues), chement, - à 48 h si les membranes sont - poids de naissance, rompues. - incidence des pathologies Sinon, maintien de la perfusion. néonatales (détresse respiratoire, infection hémorragie cérébrale, entérocolite nécroArrêt de la perfusion en cas de : sante). - dilatation du col >7 cm, - détresse fœtale, - rythme cardiaque maternel >150 battements/min, - arythmie maternelle, - rythme cardiaque fœtal > 200 battements/min, - rythme respiratoire maternel < 10 /min. Résultats/Conclusion inhibition of preterm labor - 1984 (25). Sorties d’étude 5 patients exclues : - maturation pulmonaire achevée : 3, - chorio-amniotite : 2. Résultats * Pourcentage de succès : groupe 1 = 38 %, groupe 2 = 53 %, groupe 3 = 37 % différence non significative entre les groupes. * Délai entre le début du traitement et l’accouchement : groupe 1 = 3,0 jours, groupe 2 = 12,0 jours, groupe 3 = 7,1 jours différence non significative entre les groupes. * Âge gestationnel à l’accouchement : groupe 1 = 31,0 semaines d’aménorrhée, groupe 2 = 33,1 semaines d’aménorrhée, groupe 3 = 32,0 semaines d’aménorrhée différence non significative entre les groupes. * Poids de naissance groupe 1 = 1651 g ± 591 g, groupe 2 = 1841 g ± 678 g , groupe 3 = 1648 g ± 656 différence non significative entre les groupes. * Incidence des pathologies néonatales (détresse respiratoire, infection hémorragie cérébrale, entérocolite nécrosante) : différence non significative entre les groupes, excepté pour les infections : groupe 2 = 36 % groupe 3 = 0 % (p < 0,05). Conclusion des auteurs Malgré une tendance en faveur d’une efficacité supérieure de la terbutaline sur l’ensemble des critères, il n’y a pas de différence significative entre les 3 groupes quant à leur efficacité à retarder l’accouchement de 48 heures. Il n’y a pas de différence significative au niveau de l’âge gestationnel à l’accouchement, ni du poids de naissance. Conclusion du CNHIM Il n’y a pas de différence d’efficacité significative entre la terbutaline, le magnésium et le placebo. 35 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Méthodologie Tocolytiques Tableau 13 : Terbutaline - Études cliniques (suite 3). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Évaluation thérapeutique The effect of salbutamol and terbutaline in the management of premature labour - 1977 (82). Objectif Comparer l’efficacité du salbutamol et de la terbutaline dans la menace d'accouchement prématuré et étudier leur influence sur les rythmes cardiaques maternels et foetaux et la pression artérielle maternelle. Inclusion Femmes enceintes, avec : - un âge gestationnel compris entre 27 et 36 semaines, - une menace d’accouchement prématuré définie par la présence d’épisodes de contractions utérines douloureuses, avec au moins 2 contractions Méthodologie par 10 min, vérifiée par tocoÉtude randomisée, contrôlée, en graphie externe, groupes parallèles. - des membranes intactes. 68 patientes. Schéma posologique * Groupe 1 : salbutamol (n = 34) - Perfusion . perfusion initiale de 25 µg/min d’une solution à 25 µg/ml diluée dans du glucose 5 %, . puis ajustement de la posologie en fonction de la réponse et de la tolérance (posologie comprise entre 6,25 et 37,5 µg/min), . poursuite de la perfusion pendant 12 à 24 heures. Non inclusion - Membranes rompues. - Grossesse multiple. Évaluation - Prolongation de la grossesse. - Âge gestationnel à l’accouchement. - Effet indésirable cardiaque. Résultats * Prolongation de la grossesse : - < 24 heures : groupe 1 = 3 % versus groupe 2 = 6 % (différence non significative). - ≥ 7 jours : groupe 1 = 74 % versus groupe 2 = 80 % (différence non significative). * Âge gestationnel à l’accouchement : groupe 1 = 36,5 ± 3,3 semaines d’aménorrhée, versus groupe 2 = 37,2 ± 2,5 semaines d’aménorrhée, (différence non significative). * Augmentation du rythme cardiaque maternel de 40bpm : groupe 1 = 32 % versus groupe 2 = 23,5 % (différence non significative). * Augmentation du rythme cardiaque fœtal de 20 bpm ou rythme cardiaque > 160 bpm : groupe 1 = 26,4 % versus groupe 2 = 8,8 % (différence non significative). - Puis alitement et relais oral, à la dose de 2 mg 4 fois par jour. * Groupe 2 : terbutaline (n = 34) - Perfusion . perfusion initiale de 5 à 7,5 µg/min d’une solution à 5 µg/ml diluée dans du glucose 5 %, . puis ajustement de la posologie en fonction de la réponse et de la tolérance (posologie comprise entre 2,5 et 15 µg/min), . poursuite de la perfusion pendant 12 à 24 heures. - Puis alitement et relais oral à la dose de 5 mg 3 fois par jour. Conclusion des auteurs Concernant l’efficacité, pas de différence significative entre les 2 molécules. Le salbutamol présente par contre une incidence significativement supérieure d’augmentation du rythme cardiaque. Les 2 molécules sont efficaces et bien tolérées dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré. Conclusion du CNHIM : Cette étude est difficilement interprétable en raison de nombreux biais ( double-insu ?, méthode de randomisation ?, absence d’un critère de jugement principal, faible nombre de patientes inclues). Toutefois, il s’agit d’une des seules études anciennes sous forme d’étude comparative, ce qui méritait l’attention. Il n’est pas rapporté d’augmentation du rythme cardiaque. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 36 Tocolytiques 6. Traitement par l’atosiban DCI Atosiban Laboratoire Ferring TRACTOCILE® Classe ATC G02CX Retarder l’accouchement en cas de menace d’accouchement prématuré. Indication Présentation Renseignements administratifs AMM Remboursement SS Agrément aux collectivités Réservé à l’usage hospitalier Prescription restreinte ASMR Liste TRACTOCILE® 7,5 mg/ml Solution injectable 1 flacon 0,9 ml ( = 6,75 mg ) TRACTOCILE® 7,5 mg/ml Solution à diluer pour perfusion 1 flacon 5 ml ( = 37,5 mg ) EU/1/99/124/001 (2000) CIP : 562 426-0 EU/1/99/124/002 (2000) CIP : 562 427-7 oui oui — oui oui (usage en situation d’urgence) Code de la santé publique, Art. R. 5143-5-1 à 5 I Niveau 3 — oui oui (usage en situation d’urgence) Code de la santé publique, Art. R. 5143-5-1 à 5 I Niveau 3 6.1.2. Conservation En bref L’atosiban est le premier antagoniste compétitif de l’ocytocine utilisé en clinique. Sa structure est proche de celle de l’ocytocine. Il agit comme antagoniste compétitif de l’ocytocine humaine au niveau de ses récepteurs du myomètre, prévenant ainsi l’afflux intracellulaire de calcium nécessaire à l’apparition des contractions utérines. Il agit aussi en diminuant la libération des prostaglandines, ce qui empêche les contractions et la maturation du col. L’atosiban est indiqué pour retarder l’accouchement en cas de menace d'accouchement prématuré chez les femmes enceintes. Au vu des résultats de trois essais cliniques de phase III, l’atosiban semble être aussi efficace que les autres agents tocolytiques, avec un meilleur profil de tolérance. Malgré l’importance de ces essais, des données complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats. En attendant ces données, l'atosiban est considéré comme un traitement de première intention (ASMR de niveau III). Entre 2 et 8 °C, dans le conditionnement primaire d’origine. Après ouverture du flacon, l’atosiban doit être utilisé immédiatement. La solution reconstituée doit être perfusée dans les 24 heures suivant sa préparation. 6.2. Renseignements physicochimiques (96) Dénomination chimique : 1-(3-mercaptopropanoïque acide)-2-(O-éthyl-D-tyrosine)-4-L-thréonine8-L-ornithine-ocytocine Formule brute : C43H67N11O12S2 Masse moléculaire relative : 993,5 daltons. 6.3. Renseignements pharmacologiques 6.1. Renseignements généraux et galéniques (96) 6.3.1. Pharmacologie 6.1.1. Présentation Figures 4 et 5. L’atosiban est un nonapeptide cyclique de synthèse. Il agit comme antagoniste compétitif de l’ocytocine humaine au niveau de ses récepteurs du myomètre, et éventuellement au niveau des membranes déciduales et fœtales. Il sature les récepteurs de l’ocytocine et prévient ainsi l’afflux intracellulaire de calcium nécessaire à l’apparition des contractions utérines. Flacon de verre incolore de type I. - Solution injectable à 7,5 mg/ml en bolus IV, dans un flacon de 0.9 ml. - Solution à diluer pour perfusion à 7,5 mg/ml dans un flacon de 5 ml. 37 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Nom déposé Tocolytiques Mode d’action de l’ocytocine Mode d’action de l’atosiban ocytocine atosiban Évaluation thérapeutique Ca2+ message Ca2+ message Ca2+ Ca2+ stocké Ca2+ stocké augmentation intracellulaire interaction myosine / actine interaction myosine / actine inhibition des contractions utérines Figure 4 : Mode d’action de l’ocytocine et de l’atosiban (d’après la monographie Il agit aussi en diminuant la libération des prostaglandines, ce qui empêche les contractions et la maturation du col. C’est par ces deux mécanismes que l’atosiban diminue la contractilité utérine et permet de différer l’accouchement. Ocytocine Atosiban 1 Cys H 1 Cys S 2 Tyr (O-Et) 2 D-Tyr 3 Ile 4 Gln 5 Asn 6 Cys 7 Pro 8 Leu 9 Gly NH2 3 Ile 4 Thr 5 Asn 6 Cys 7 Pro 8 Orn 9 Gly NH2 S S S Figure 5 : Structure de l’ocytocine et de l’atosiban Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 de Ferring). Des études menées avec l’atosiban ont montré que son affinité pour les récepteurs de la vasopressine est au moins égale sinon supérieure à son affinité pour les récepteurs de l’ocytocine (83). Cette propriété est sans conséquence clinique dans la mesure où, pendant le travail, il existe une augmentation de l’expression des récepteurs de l’ocytocine au niveau du myomètre mais aucune modification du nombre de ceux de la vasopressine. Sa structure est proche de celle de l’ocytocine (Figure 5). H2N TRACTOCILE® 38 Tocolytiques 6.3.2. Pharmacocinétique - présentant des contractions utérines régulières d’une durée d’au moins 30 secondes et survenant au moins 4 fois en 30 minutes, 6.3.2.1. Distribution - ayant une dilatation du col de 1 à 3 cm (0 à 3 cm chez les nullipares) et un effacement supérieur ou égal à 50 %, - Volume de distribution : 18 ± 7 litres chez la femme enceinte. - ayant un âge gestationnel de 24 semaines à 33 semaines incluses, - présentant un rythme cardiaque fœtal normal. 6.3.2.2. Métabolisme - Métabolisation en deux métabolites, dont le principal est actif in vitro : la des-(Orn, Gly- NH2 )-[Mpa, DTyr(Et),Thr]-ocytocine. Ce métabolite est obtenu par clivage du groupe glycine-ornithine. 6.5.2. Mode d’administration Voie intraveineuse. Le rapport des concentrations plasmatiques métabolite principal / atosiban est de 1,4 à la deuxième heure et de 2,8 à la fin de la perfusion. 6.5.3. Posologies L’atosiban est administré en trois étapes successives (Tanbleau 14) : - Clairance : 42 ± 8 l/heure. - un bolus initial de 6,75 mg effectué avec la forme solution injectable, 6.3.2.3. Élimination - suivi immédiatement d’une perfusion de charge à 300 µg/min pendant trois heures, effectuée avec la forme solution à diluer pour perfusion, - L’atosiban est retrouvé en faible quantité dans les urines; sa concentration y est environ 50 fois inférieure à celle de son principal métabolite. - suivie d’une perfusion d’entretien à 100 µg/min pendant 45 heures au maximum, effectuée avec la forme solution à diluer pour perfusion. La proportion d’atosiban éliminé dans les fèces n’est pas connue. Le métabolite principal est excrété dans le lait. Les demi-vies initiale et finale de l’atosiban sont respectivement de 0,21 heure et 1,7 heures. Pour la perfusion intraveineuse qui fait suite au bolus, la forme solution à diluer pour perfusion, doit être diluée à l’aide d’une des solutions suivantes : chlorure de sodium 0,9 %, glucose 5 %, solution de Ringer. Réaliser une dilution au 1/10ème dans une poche de 100 ml afin d’obtenir une concentration de 75 mg d’atosiban par 100 ml. En cas d’utilisation d’une poche de perfusion d’un volume différent, effectuer un calcul pour obtenir la même concentration. De préférence, la dose totale administrée ne doit pas dépasser 330 mg d’atosiban. 6.4. Études cliniques Tableaux 15 pages 40 à 42. 6.5. Renseignements thérapeutiques (96) La durée du traitement ne doit pas dépasser 48 heures. 6.5.1. Indications Lorsqu’un re-traitement est nécessaire, le mode opératoire et la posologie restent les mêmes. L’atosiban est indiqué pour retarder l’accouchement en cas de menace d'accouchement prématuré chez les femmes enceintes : Il n’existe pas de données disponibles sur la nécessité d’ajuster les doses chez les insuffisants rénaux ou hépatiques. Tableau 14 : Posologie pour l’administration du bolus suivi des perfusions Etape Mode d’administration 1 Bolus IV 2 3 Vitesse d’injection et/ou de perfusion Perfusion de charge IV pendant 3 heures Perfusion d’entretien IV pendant 45 heures au maximum 39 Dose d’atosiban 0,9 ml / minute 6,75 mg / minute 8 ml / heure 6 mg / heure 24 ml / heure 18 mg / heure Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique - âgées de 18 ans au moins, - Liaison aux protéines plasmatiques : 46 à 48 % chez la femme enceinte. Tocolytiques Tableau 15 : Atosiban - Études cliniques. Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Évaluation thérapeutique Double-blind, randomized, controlled trial of atosiban and ritodrine in the treatment of preterm labor : A multicenter effectiveness and safety study - 2000 (72). Objectif Comparer l’efficacité et la tolérance de l’atosiban à la ritodrine dans le traitement des menaces d’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, âge gestationnel compris entre 23 semaines et 33 semaines et, présentant une menace d’accouchement prématuré avec une dilatation du col ≤ 3 cm et Méthodologie Étude prospective, randomisée, un effacement du col ≥ 50 %. contrôlée, en groupes parallèles, en double aveugle, multicentrique. Non inclusion - Rupture des membranes. 252 patientes : - Grossesses multiples (> 2). - groupe 1 : atosiban (n = 128), - Saignement vaginal majeur. - groupe 2 : ritodrine (n = 124). - Pré-éclampsie et hypertension sévères. - Infection urinaire. Schéma posologique * Groupe 1 = atosiban : - Température > 37,5°C - bolus intraveineux initial - Malformations fœtales et plade 6,75 mg (0,9 ml) centaires. - puis perfusion IV de 300 µg/min - Maladies maternelles et foetales. pendant trois heures, - puis perfusion de 100 µg/min pendant 18 heures. Évaluation Simultanément et séparément, * Critère de jugement principal : perfusion IV de placebo corresponpourcentage de patientes dant à la ritodrine. n’ayant pas accouché à 48 heures et à 7 jours. * Groupe 2 = ritodrine : - bolus IV initial de 0,9 ml de pla* Critère de jugement prenant cebo, en compte l’efficacité et la - puis perfusion de placebo (cortolérance : respondant à l’atosiban ). pourcentage de patientes Simultanément et séparément, n’ayant ni accouché, ni eu perfusion IV de ritodrine de 0,10 à besoin d’un traitement tocoly0,35 mg/min jusqu’à 18 heures. tique alternatif à 48 heures et à 7 jours. Sorties d’étude Patientes traitées et analysées = 247 : groupe 1 = 126 versus groupe 2 = 121 (2 patientes ont accouché avant le début du traitement et 3 autres ne correspondaient pas aux critères d’inclusion). Résultats * Pourcentage des patientes qui n’ont pas accouché à 48 heures : groupe 1 = 85 % versus groupe 2 = 87 % (p = 0,99, non significatif). * Pourcentage des patientes qui n’ont pas accouché à 7 jours : groupe 1 = 73 % versus groupe 2 = 76 % (p = 0,85, non significatif). * Pourcentage de patientes n’ayant pas accouché ou reçu de traitement alternatif à 48 heures : groupe 1 = 71 % versus groupe 2 = 67 % (p = 0,29, non significatif). - Pourcentage de patientes n’ayant pas accouché ou reçu de traitement alternatif à 7 jours : groupe 1 = 64 % versus groupe 2 = 53 % (p = 0,03). Tolérance * Tolérance maternelle Effets cardiovasculaires Durée de l’étude * Critères de jugement secon- groupe 1 = 4 % versus groupe 2 = 84 % 22 mois. daires : (p < 0,001). tolérance maternelle et morbi* Morbidité néonatale : dité néonatale. Autant de bradycardies fœtales,détresses et anomalies fœtales dans les deux groupes. Pour la tachycardie fœtale : Conclusion des auteurs groupe 1 = 0 % versus groupe 2 = 17 %. L’atosiban a une efficacité comparable à celle de la ritodrine dans le traitement des menaces d'accouchement prématuré, mais présente une meilleure tolérance. Conclusion du CNHIM Cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative entre l’atosiban et la ritodrine. Les auteurs ayant réalisé une étude de supériorité, leurs résultats ne permettent pas de conclure à l'équivalence des deux traitements. En revanche, l’atosiban présente une meilleure tolérance. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 40 Tocolytiques Tableau 15 : Atosiban - Études cliniques (suite 1). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Objectif Évaluer l’efficacité et la tolérance de l’atosiban (versus placebo) dans le traitement de l’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, âge gestationnel compris entre 20 semaines et 33 semaines et 6 jours, présentant une menace d’accouchement prématuré sans rupture de membranes Méthodologie Étude prospective, randomisée, en avec une dilatation du col ≤ 3 groupes parallèles, en double cm et un/des fœtus en vie. aveugle, multicentrique. Non inclusion 531 patientes : - Malformations fœtales ou - groupe 1 : atosiban (n = 261), placentaires. - groupe 2 : placebo (n = 270). - Détresse fœtale. - Suspicion de chorio-amniotiSchéma posologique te. * Groupe 1 = atosiban : - bolus initial de 6,75 mg (0,9 ml) - Infection urinaire maternelle. - Addiction maternelle. sur une minute, - puis perfusion de 300 µg/min - Toute situation nécessitant l’accouchement. pendant trois heures, Sorties d’étude Patientes traitées analysées = 501 : groupe 1 = 246 versus groupe 2 = 255 (raison d'exclusion la plus fréquente : dilatation du col >3 cm, avant toute injection de médicament). Résultats * Temps moyen jusqu’à l’échec du traitement : groupe 1 : 26 jours [0-116] versus groupe 2 : 21 jours [0-111] (p = 0,6, non significatif). * Pourcentage des patientes qui sont traitées avec succès à la 24ème heure, 48ème heure et au 7ème jour : - 24ème heure : groupe 1 = 73 % versus groupe 2 = 58 % (p < 0,001), - 48ème heure : groupe 1 = 67 % versus groupe 2 = 56 % (p = 0,008), - 7ème jour : groupe 1 = 62 % versus groupe 2 = 49 % (p =0,003). - puis perfusion de 100 µg/min jusÉvaluation qu’à 45 heures. * Succès : femmes n’ayant ni accouché, ni eu recours à un * Groupe 2 = placebo : traitement tocolytique alternamêmes volumes et mêmes durées tif. d’administration. * Échec : femmes ayant accouché ou eu recours à un Remarque : à 48 heures et à 7 jours, la Durée de l’étude autre traitement tocolytique. Non renseigné. différence ne s’avère être significative que * Critère de jugement principal : pour un âge gestationnel ≥ 28 semaines. temps moyen ( en jours ) jusqu’à l’échec du traitement. Tolérance * Critères de jugement secon* Tolérance maternelle daires : - pourcentage de patientes qui L’incidence des effets indésirables est sont traitées avec succès à la comparable dans les deux groupes à l’ex24ème heure, 48ème heure, et ception d’une proportion plus importante de réactions au site d’injection dans le au 7ème jour, - tolérance maternelle et fœta- groupe atosiban (44 % versus 23 %). le. * Tolérance fœtale Le taux de mortalité fœtale est de 4,5 % dans le groupe atosiban versus 1,7 % dans Conclusion des auteurs le groupe placebo. Pour un âge gestationnel ≥ 28 semaines, l’atosiban prolonge la Cette différence peut s’expliquer par le fait grossesse d’au moins 7 jours avec un taux d’effets indésirables qu’un plus grand nombre de patientes materno-fœtaux faible. avec un âge gestationnel <26 semaines ont été randomisées dans le groupe atosiConclusion du CNHIM Les auteurs concluent sur le critère secondaire d’évaluation, le cri- ban. tère principal (temps moyen jusqu’à l’échec du traitement) étant non significatif. Le taux de mortalité fœtale apparaît plus élevé dans le groupe atosiban mais l’explication semble être la proportion d’enfants nés avant la 26ème semaine de gestation (9,4 % dans le groupe atosiban versus 5,4 % dans le groupe placebo). Bien qu’aucun effet délétère sur le fœtus n’ait été mis en évidence, des études supplémentaires sont nécessaires. 41 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique An oxytocin receptor antagonist (atosiban) in the treatment of preterm labor A randomized, double-blind, placebo-controlled trial with tocolytic rescue - 2000 (79). Tocolytiques Tableau 15 : Atosiban - Études cliniques (suite 2). Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Évaluation thérapeutique Effectiveness and safety of the oxytocin antagonist atosiban versus bêta-adrenergic agonists in the treatment of preterm labour - 2001 (71). Objectif Comparer l’efficacité et la tolérance de l’atosiban aux agonistes bêtaadrénergiques (ritodrine ou terbutaline ou salbutamol selon les pays) dans le traitement de l’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, âge gestationnel compris entre 23 semaines et 33 semaines et 6 jours, présentant une menace d’accouchement prématuré sans rupture de membranes avec une dilatation du col ≤ 3 cm et un effacement du col ≥ 50 %. Méthodologie Études prospectives, randomisées, contrôlées, en groupes parallèles, en double aveugle, multicen- Non inclusion triques. - Rupture des membranes. - Grossesses multiples >2. 742 patientes : - Saignement vaginal majeur. - groupe 1 : atosiban (n = 363), - Pré-éclampsie et hyperten- groupe 2 : bêta-agonistes (n = 379). sion sévères. - Infection urinaire - Température > 37.5°C. Schéma posologique - Malformations fœtales et pla* Groupe 1 = atosiban : centaires. - bolus IV initial de 6,75 mg - Maladies maternelles sévères. (0,9 ml ) - Addictions. - puis perfusion IV de 300 µg/min pendant trois heures, Évaluation - puis perfusion de 100 µg/min pendant au moins 18 heures (48 * Critère de jugement principal : pourcentage de patientes heures au maximum). n’ayant pas accouché à 48 Simultanément et séparément, heures et à 7 jours. perfusion IV de placebo correspondant aux bêta-agonistes. * Critère de jugement prenant en compte l’efficacité et la * Groupe 2 = bêta-agonistes : tolérance : - perfusion IV selon les schémas pourcentage de patientes locaux. n’ayant ni accouché, ni eu Simultanément et séparément, besoin d’un traitement tocolybolus IV de 0,9 ml de placebo, suivi tique alternatif à 48 heures et d’une perfusion de placebo corres- à 7 jours. pondant à l’atosiban. * Critères de jugement seconDurée de l’étude daires : tolérance maternelle 3 ans. et morbidité néonatale. Conclusion des auteurs L’efficacité de l’atosiban est comparable à celle des bêta-agonistes, avec moins d’effets indésirables cardiovasculaires. Conclusion du CNHIM Cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative concernant l’efficacité (critère de jugement principal) entre l’atosiban et les bêta-agonistes. Il ne peut être conclu à leur équivalence, l’étude réalisée étant une étude de supériorité. Concernant la tolérance maternelle, on observe moins d’effets indésirables cardiovasculaires avec l’atosiban. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 42 Sorties d’étude Patientes traitées et analysées = 733 : groupe 1 = 361 versus groupe 2 = 372. (9 patientes n’ont pas reçu le traitement). Résultats * Pourcentage des patientes qui n’ont pas accouché à 48 heures : groupe 1 = 88 % versus groupe 2 = 89 % (p = 0,99, non significatif). * Pourcentage des patientes qui n’ont pas accouché à 7 jours : groupe 1 = 80 % versus groupe 2 = 78 % (p = 0,28, non significatif). * Pourcentage de patientes n’ayant pas accouché ou reçu de traitement alternatif à 48 heures : groupe 1 = 74 % versus groupe 2 = 70 % (p = 0,08, non significatif). - Pourcentage de patientes n’ayant pas accouché ou reçu de traitement alternatif à 7 jours : groupe 1 = 60 % versus Ggroupe 2 = 47 % (p = 0,0003). Tolérance * Tolérance maternelle - Effets cardiovasculaires : groupe 1 = 8 % versus groupe 2 = 81 % (p < 0,001). - Œdèmes aigus pulmonaires : groupe 1 = 0 cas versus groupe 2 = 3 cas. * Morbidité néonatale : Résultats comparables dans les deux groupes. Tocolytiques - Âge gestationnel inférieur à 24 semaines ou supérieur à 33 semaines complètes. Non renseigné. - Rupture prématurée des membranes au-delà de 30 semaines de gestation. - Retard de croissance intra-utérin et rythme cardiaque fœtal anormal. 6.5.6. Interactions médicamenteuses 6.5.7. Surdosage - Hémorragie utérine ante-partum nécessitant l’accouchement immédiat. Peu de cas de surdosage rapportés. - Mort fœtale in utero. Pas de traitement spécifique connu. - Éclampsie et pré-éclampsie sévères nécessitant l’accouchement. Aucun signe ou symptôme spécifique. - Suspicion d’infection utérine. - Placenta praevia. 6.6. Effets indésirables - Hématome rétroplacentaire. - Tout autre facteur rendant la poursuite de la grossesse dangereuse. 6.6.1. Chez la mère - Hypersensibilité connue à l’un des composants. Au cours des essais cliniques, 48 % des patientes traitées ont présenté des effets indésirables. 6.5.5. Mise en garde et précautions d’emploi * Très fréquents (supérieur à 10 %) : nausées. * Fréquents (1 - 10 %) : - Le traitement par l’atosiban doit être instauré et suivi par un médecin expérimenté dans le traitement des femmes en travail prématuré. - céphalées, vertiges, - bouffées de chaleur, - vomissements, - Lorsque l’atosiban est utilisé chez des patientes chez lesquelles la survenue d’une rupture prématurée des membranes ne peut être exclue, le bénéfice d’un accouchement retardé doit être évalué par rapport au risque potentiel d’une chorio-amniotite. - tachycardie, hypotension, - réaction au point d’injection, - hyperglycémie. - L’atosiban n’a pas été utilisé chez des patientes présentant une localisation anormale du placenta. * Peu fréquents (0,1 - 1 %) : - fièvre, - L’expérience clinique est limitée pour les patientes présentant des grossesses multiples ou ayant un âge gestationnel compris entre 24 et 27 semaines. Par conséquent, le bénéfice chez ces sous-populations est à évaluer. - insomnie, - prurit, rash. * Rares (inférieur à 0,1 %) : - Un re-traitement par l’atosiban est possible, mais l’expérience clinique, jusqu’à 3 re-traitements, est faible. - hémorragie utérine, - atonie utérine. - Une surveillance des contractions utérines et du rythme cardiaque fœtal doit être envisagé lors de l’administration de l’atosiban et en cas de persistance des contractions utérines. 6.6.2. Chez le nouveau-né Il n’a pas été observé d’effets indésirables spécifiques de l’atosiban chez le nouveau-né. - En tant qu’antagoniste de l’ocytocine, l’atosiban peut théoriquement favoriser le relâchement du muscle utérin et une hémorragie post-partum. En conséquence, il est nécessaire de contrôler les pertes sanguines après l’accouchement. 43 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique 6.5.4. Contre-indications Tocolytiques Évaluation thérapeutique 7. Inhibiteurs calciques Administrée par voie générale, la nifédipine est un vasodilatateur puissant qui diminue les résistances périphériques totales et abaisse la pression artérielle. En bref Les inhibiteurs calciques (nifédipine, nicardipine) sont des inhibiteurs des canaux calciques lents. La nifédipine et la nicardipine ne possèdent pas d’AMM dans la menace d'accouchement prématuré. Ils sont généralement utilisés par voie orale. Ils présentent une efficacité comparable voire supérieure aux bêta-2 mimétiques. La tolérance est en revanche supérieure tant sur le plan maternel que fœtal. Les études réalisées présentent une puissance faible et de nombreux biais. Ils ne sont pas considérés comme des tocolytiques de première intention. Actuellement, leurs meilleures indications sont les cas où il existe une contre-indication aux bêta-2 mimétiques. L’administration des inhibiteurs calciques prévient le spasme coronaire, détermine une augmentation du débit coronaire, une diminution de la post-charge ventriculaire par baisse des résistances vasculaires périphériques, une diminution de la précharge ventriculaire par baisse du remplissage ventriculaire. Le groupe chimique des dihydropyridines comprend les médicaments les plus vasodilatateurs : de ce fait, aux doses thérapeutiques, l’action sur le myocarde ou sur la conduction demeure négligeable et la tolérance est satisfaisante. 7.1. Généralités 7.1.1.2. Pharmacocinétique Cf tableau 16. 7.1.1. Renseignements pharmacologiques (54, 96) 7.1.2. Utilisation en tant que tocolytiques 7.1.1.1. Pharmacodynamie Les inhibiteurs calciques telles que la nifédipine et la nicardipine sont des inhibiteurs des canaux calciques lents, appartenant à la famille des dihydropyridines. Ils inhibent le courant entrant de Ca2+ au travers des canaux calciques voltage-dépendant (VOC : Voltage Operate Channels) de type L, empêchant l’entrée passive de calcium de l’espace extra-cellulaire (c = 10-3 M) vers le compartiment intracellulaire (c= 10-7 M). Il entre donc moins de Ca2+ dans la cellule ce qui explique l’action myorelaxante des inhibiteurs calciques sur les fibres musculaires vasculaires et utérines. La nifédipine et la nicardipine ne possèdent pas d’AMM dans la menace d'accouchement prématuré. Chez la femme enceinte, ces médicaments ont été utilisées comme anti-hypertenseurs avec de bons résultats (19) et (85). En tant que tocolytiques ils sont utilisés le plus souvent par voie orale. La posologie tocolytique habituelle est de 2 à 3 comprimés d’ADALATE® 20 mg LP/j. Tableau 16 : pharmacocinétique de la nifédipine et de la nicardipine DCI Spécialités Pic sérique (h) Biodisponibilité (%) Demi-vie (h) Métabolisme Élimination Nifédipine Nicardipine ADALATE® LOXEN® ADALATE® 10 mg LP cpr 20 mg CHRONADALATE® cpr 30 mg LOXEN® - forme non LP : 0,5 à 1 - forme LP : 2 à 4 0,5 à 2 - forme non LP : 3 - forme LP : 6 à 11 4-5 40 - 60 +++ hépatique, en dérivés inactifs urine ››› fèces non dialysable Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 44 cpr 20 mg cpr LP 50 mg 10 - 30 +++ dérivés actifs et inactifs urine = fèces Tocolytiques Les effets indésirables sont des céphalées, des bouffées de chaleur, un flush et rarement des malaises et une hypotension. Il ne semble exister de risque fœtal qu’avec des voies d’administration entraînant un pic plasmatique brutal comme la voie sublinguale (47). En effet, en raison de leur effet vasculaire et leur puissante action hypotensive, il est à craindre un effet délétère sur la circulation utéro-placentaire (diminution de la perfusion placentaire chez l’animal à doses massives et/ou sous forme de bolus intraveineux) (42). Les inhibiteurs calciques ne sont pas actuellement considérés comme les tocolytiques de première intention, malgré une efficacité semblant comparable à celle des bêta-2 mimétiques dans les études publiées (41). Toutefois, le nombre de patientes inclues dans ces études est faible, rendant leur puissance faible. De même, 2 méta-analyses récentes semblent être en faveur de l’utilisation des inhibiteurs calciques. Ainsi, leur utilisation semble se limiter dans les cas d’intolérance ou de contre-indication aux bêta-2 mimétiques, après un premier échec de tocolyse ou dans le cas où la menace d'accouchement prématuré est associée à une hypertension artérielle. Il convient donc d’éviter l’utilisation de la voie sublinguale, bien que de nombreuses publications en fassent état ( cf. études cliniques) et de surveiller la fréquence cardiaque et la pression artérielle. 7.2. Traitement par la nifédipine DCI Nifédipine Laboratoire Bayer Pharma Nom déposé ADALATE® ADALATE® LP CHRONADALATE® Classe ATC G02CX01 . Présentation ADALATE® 10 mg cap, boite de 30 et 90 cpr ADALATE® LP 20 mg cpr, boite de 30 CHRONADALATE® LP 30 mg cpr osmotique 322 347.9 (30 cpr) 322 348.5 (90 cpr) 327 401.1 347 607.4 65 % oui 65 % 65 % non oui non non Indication Pas d’AMM dans le traitement de menace d’accouchement prématuré. Renseignements administratifs AMM Remboursement SS Agrément aux collectivités Réservé à l’usage hospitalier ASMR Liste I oui I non renseigné non renseigné Remarque : il existe à côté des spécialités princeps des génériques de nifédipine : - NIFEDIPINE Bayer® LP 20 mg cpr - NIFEDIPINE G Gam® LP 20 mg cpr et 10 mg capsule - NIFEDIPINE GNR® LP 20 mg cpr - NIFEDIPINE Merck® LP 20 mg cpr - NIFEDIPINE Ratiopharm® LP 20 mg cpr et 10 mg capsule - NIFEDIPINE RPG`® LP 20 mg cpr et 10 mg capsule - NIFEDIREX® LP 20 mg gélule - TENORDATE® gélule I non renseigné 7.2.1.2. Conservation À l’abri de la lumière (médicament photosensible), à l’abri de l’humidité et à température < 30°C. 7.2.2. Renseignements physicochimiques (96) 1-4 dihydropyridines. 7.2.3. Renseignements pharmacologiques (96) 7.2.1. Renseignements généraux et galéniques (96) 7.2.3.1. Pharmacodynamie 7.2.1.1. Présentation Cf page 44. - Capsules à 10 mg. - Comprimés à libération prolongée à 20 mg. - Comprimés osmotiques à libération prolongée à 30 mg. 45 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Le traitement d’attaque est de 1 comprimé toutes les 6 à 8 heures. Tocolytiques 7.2.3.2. Pharmacocinétique Des données épidémiologiques récentes montrent que cette forme peut s’accompagner, notamment à fortes posologies, d’un risque accru d’événements coronariens graves chez les patients coronariens. Cf tableau 16, page 44. 7.2.4. Études cliniques 7.2.5.6. Interactions médicamenteuses Évaluation thérapeutique Cf tableaux 17 pages 47 à 49. * Associations déconseillées : - dantrolène : risque de fibrillations ventriculaires, 7.2.5. Renseignements thérapeutiques (96) - ciclosporine : risque d’addition d’effets indésirables à type de gingivopathie. * Associations nécessitant des précautions d’emploi : - autres vasodilatateurs (dérivés nitrés en particulier) : la nifédipine peut renforcer leur action, 7.2.5.1. Utilisation Les inhibiteurs calciques ne possèdent pas d’AMM dans le traitement de menace d’accouchement prématuré. - anticonvulsivants inducteurs enzymatiques (carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, primidone), rifampicine : diminution des concentrations plasmatiques de la dihydropyridine par augmentation de son métabolisme hépatique nécessitant une surveillance clinique et une adaptation de posologie, 7.2.5.2. Mode d’administration La nifédipine est administrée par voie orale en 2, 3 ou 4 prises par jour (à avaler sans croquer). - baclofène : majoration de l’effet antihypertenseur, 7.2.5.3. Posologie - cimétidine(> 800 mg/j) : augmentation de l’effet hypotenseur de la nifédipine par inhibition du catabolisme de la nifédipine par la cimétidine, d’où adaptation de posologie de la nifédipine, La posologie tocolytique habituelle est de 2 à 3 comprimés d’ADALATE® 20 mg LP/j. Le traitement d’attaque est de 1 comprimé toutes les 6 à 8 heures. - itraconazole : risque majoré d’oedèmes par diminution du métabolisme hépatique de la nicardipine 7.2.5.4. Contre-indications * Associations à prendre en compte : - bêtabloquants : hypotension, défaillance cardiaque chez les malades en insuffisance cardiaque latente ou non contrôlée (l’effet inotrope négatif des dihydropyridines est potentialisé par l’effet inotrope négatif des bêtabloquants), - Hypersensibilité à la nifédipine. - Grossesse et allaitement (effet tératogène et fœtotoxique chez l’animal et passage dans le lait). En pratique clinique, aucun effet malformatif ou fœtotoxique n’est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi des grossesses exposées à la nifédipine est insuffisant à ce jour pour pouvoir exclure tout risque. En conséquence, l’utilisation de la nifédipine est théoriquement déconseillée pendant la grossesse, bien que certains auteurs l’aient utilisé dans le traitement des menaces d’accouchemenent prématuré. - antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques : majoration de l’effet hypotenseur et risque d’hypotension orthostatique sévère, - corticoïdes, tétracosactide, indométacine : réduction de l’effet antihypertenseur. - Infarctus du myocarde récent (< 1 mois), angor sévère, sténose digestive sévère. 7.2.6. Effets indésirables 7.2.5.5. Mise en garde et précautions d’emploi - Céphalées, flushes, tachycardie et polyurie transitoire, rougeurs au visage, bouffées de chaleur, nausées, gastralgie, crampe, diarrhée, prurit, urticaire, œdème de Quincke, étourdissement, asthénie, allergie, gingivites. * Généralités Administration prudente chez les patients présentant des conditions hémodynamique précaires, chez ceux présentant un dysfonctionnement sinusal, un trouble de la conduction auriculo-ventriculaire, ou une altération marquée de la fonction ventriculaire, ainsi que chez l’insuffisant hépatique (lié au métabolisme). - Hypotension légère. - Tachycardie réflexe. - Troubles hépatiques réversibles à l’arrêt du traitement : cholestase intrahépatique, augmentation des transaminases. * ADALATE® 10 mg Cette spécialité ne doit pas être administrée en cas d’élévation tensionnelle aiguë : l’utilisation par voie sublinguale de nifédipine, en provoquant une chute tensionnelle excessive et brutale, peut entraîner des accidents ischémiques. Cette forme à libération immédiate n’est pas indiquée dans l’hypertension artérielle. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 - Douleurs angineuses nécessitant l’arrêt du traitement. - CHRONOADALATE® : constipation liée au comprimé osmotique. 46 Tocolytiques Tableau 17 : Nifédipine - Études cliniques Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion The use of a calcium antagonist (nifedipine) to suppress preterm labour - 1986 (77). Objectif Évaluer l’efficacité et la tolérance de la nifédipine à la ritodrine et au placebo dans la menace d’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, avec : - un âge gestationnel compris entre 20 et 35 semaines, - des contractions utérines régulières (une toutes les 10 minutes). Méthodologie Étude randomisée, en ouvert, en groupe parallèles, unicentrique. 60 patientes. Non inclusion - Grossesse multiple. - Hydramnios. Schéma posologique - Rupture des membranes. * Groupe 1 = ritodrine (n = 20) : - Antécédents de chirurgie - perfusion IV initiale à la dose de utérine. 50 µg/min, - Antécédents d’accouchement - puis augmentation progressive prématuré. - Contre-indication à une des des doses : . soit jusqu’à l’arrêt des contrac- molécules. - Infection intra-utérine. tions, - Défaillance cardiaque fœtale. . soit jusqu’à un maximum de - Antécédent d’hémorragie 300 µg/min, vaginale ou utérine. . soit jusqu’à l’apparition d’effets - Dilatation supérieure à 4 cm. indésirables (rythme cardiaque - Affection maternelle ou foematernel > 140 bpm ou rythme tale sévère. cardiaque foetal >180 bpm ou autre effet indésirable intolérable), Résultats * Pourcentage de succès : 20 patientes par groupe - groupe 1 : 45 % (9/20), - groupe 2 : 75 % (15/20), - groupe 3 : 35 % (7/20), groupe 2 versus groupe 3 : différence significative (p < 0,05). groupe 1 versus groupe 3 : différence non significative. * Pression artérielle diastolique et systolique : différence non significative entre les groupes. * Rythme cardiaque maternel : groupe 1 : augmentation significative. * Délai moyen entre l’initiation du traitement et l’accouchement : - groupe 1 : 25,1 jour, - groupe 2 : 36,3 jour, - groupe 3 : 19,3 jour différence significative (p < 0,001). - maintien de la perfusion pendant Évaluation 12 heures après l’arrêt des * Critère principal de jugement : contractions, Pourcentage de succès = aboli- puis relais per os par 10 mg de tion des contractions et arrêt de * Score d’Apgar : différence non significaritodrine 6 fois par jour pendant 48 la dilatation du col pendant le tive entre les groupes. traitement et absence de nouheures. velles contractions pendant 48 heures. * Groupe 2 = nifédipine (n = 20) : * Critère secondaires : - 30 mg per os, - suivi de 20 mg 3 fois par jour - Pression artérielle diastolique et systolique pendant 3 jours. En cas d’absence de diminution de - Rythme cardiaque maternel la fréquence des contractions à t = - Délai moyen entre l’initiation 2 h, le résultat est considéré du traitement et l’accouchement comme un échec et relais par de la - Score d’Apgar. ritodrine. Conclusion des auteurs * Groupe 3 = placebo (n = 20) : prise en charge classique (pas d’administration de médica- La nifédipine est significativement plus efficace que la ritodrine ou le placebo et présente moins d’effets indésirables. ment). Conclusion du CNHIM La nifédipine est significativement plus efficace et mieux toléré que la ritodrine ou le placebo dans le cadre de l’arrêt des contractions pendant 48 heures (critère de jugement représentatif de la morbi-mortalité périnatale). Le nombre de patientes est faible, l’évaluation se fait en ouvert et l’attribution des traitements est peu explicite, notamment pour ce qui est du placebo. 47 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Méthodologie Tocolytiques Tableau 17 : Nifédipine - Études cliniques (suite 1) Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion A comparaison of tocolysis with nifedipine or ritodrine : analysis of efficacy and maternal, fetal and neonatal outcome - 1990 (33). Objectif Évaluer l’efficacité et la tolérance de la nifédipine versus la ritodrine dans la menace d’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, avec : - un âge gestationnel compris entre 20 et 36 semaines, - une menace d’accouchement prématuré défini par l’association d’une récente modification Méthodologie Étude prospective, multicentrique, du col (dilatation > 2 cm) et de en ouvert, contrôlée, randomisée, la présence de contractions utérines régulières (≥ 4/h, en groupes parallèles. Analyse en intention de traiter sur vérifié par tocographie) les résultats de la 1ère cure. Non inclusion 66 patientes randomisées. - Antécédent de traitement 2 niveaux de stratification : tocolytique au cours de la - sur la dilatation du col : même grossesse. . < 2 cm, . entre 2 et 4 cm, Diabète. - état des membranes : Hyperthyroïdie. . rompues, . intactes. - Affection cardiaque. - Pré-éclampsie et éclampsie Schéma posologique Hydratation par perfusion de sévères. - Chorio-amniotite. Ringer Lactate (100 ml/h). - Grossesse multiple. * Groupe 1 = ritodrine (n = 33) - Hydramnios. - Perfusion initiale : 50 µg/min. - Dilatation du col > 4 cm. - Augmentation progressive des doses : - Retard de croissance intrautérine sévère. . soit jusqu’à l’arrêt des contractions, . soit jusqu’à un maximum de 350 - Mort fœtale. - Anomalie fœtale incompatible µg/min, . soit arrêt pour effet indésirable grave. avec la vie. - Poursuite de la perfusion pendant Évaluation 12 heures à cette posologie. * Pour les patientes ayant les - Puis diminution progressive des membranes intactes doses de 50 µg/min toutes les 2 — Pourcentage de succès heures, jusqu’à 100 µg/min. = maintien de la grossesse jusème semaine de gesta- Relais per os 30 minutes avant la qu’à la 37 tion. fin de la perfusion, avec prise de 10 — Pourcentage d’accouchemg toutes les 4 à 6 heures. ments retardés de 7 jours * Groupe 2 =nifédipine (n = 33) - Administration d’un comprimé à * Pour les patientes ayant les membranes rompues : 10 mg par voie sublinguale. — Pourcentage de succès - Ré-administration de 10 mg par = retard de l’accouchement de voie sublinguale après 20 min en 48 heures (pour permettre l’adcas de poursuite des contractions ministration de bétaméthasone). (maximum. = 40 mg la 1ère heure). * Dans les 2 cas - A l’arrêt des contractions, relais — Échec = poursuite des per os à la dose de 20 mg toutes contractions et accouchement les 4 à 6 heures. malgré des posologies maximales autorisées par le protoco* En cas de nouvelles contractions le, ou recours à un autre traitependant le relais per os : ment tocolytique ou arrêt de la ré-administration du même produit thérapeutique en cas d’effet que celui donné lors de la 1ère cure, indésirable grave. par voie sublinguale ou intraveineuse. * Tolérance maternelle et fœtale. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 48 10 patientes ont reçu les deux traitements en raison de l’échec du premier. Sorties d’étude Perdues de vue = 2 (1 dans chaque groupe) : patientes ayant reçu préalablement de la terbutaline. Résultats * Retard de l’accouchement de 48 heures : groupe 1 = 72 % (27/32) versus groupe 2 = 84 % (23/32) (différence non significative). Dont succès en cas de rupture de membrane : groupe 1 = 2/5 versus groupe 2 = 6/8. * Retard de l’accouchement de 7 jours : groupe 1 = 63 % versus groupe 2 : 70 % (différence non significative). * Retard de l’accouchement jusqu’à la 37ème semaine : groupe 1 = 52 % versus groupe 2 = 41 % (différence non significative). Tolérance - Effets indésirables (céphalées, nausées, vomissements, palpitations, flush, œdème pulmonaire) : groupe 1 : 18 cas/38 versus groupe 2 = 5 cas/38 (p < 0,01). - Conséquences néonatales (mort néonatale, syndrome de détresse respiratoire, score d’Apgar, hémorragie intraventriculaire) : pas de différence significative entre les deux groupes. Conclusion des auteurs : La tocolyse par nifédipine est équivalente à la tocolyse par ritodrine, mais pas supérieure. La nifédipine peut avoir un rôle important dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré, notamment en cas d’affection cardiovasculaire ou de troubles métaboliques, mais d’autres études sont nécessaires. Conclusion du CNHIM Il ne peut pas être conclu à l’équivalence des traitements tocolytiques puisqu’il s’agit d’une étude de supériorité. Cette étude démontre que l’efficacité de la tocolyse par nifédipine ne diffère pas significativement de la tocolyse par ritodrine. L’étude reste toutefois difficilement interprétable en raison de l’absence de résultats en fonction des différentes stratifications, l’absence du double-insu et la prise en compte aléatoire des 10 patients ayant reçu les 2 traitements. Tocolytiques Tableau 17 : Nifédipine - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Objectif Évaluer l’efficacité, la tolérance maternelle et les conséquences néonatales de la nifédipine versus la ritodrine dans la menace d’accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, avec : - un âge gestationnel compris entre 20 et 33,5 semaines, - une menace d’accouchement prématuré, défini par la présence de contractions réguMéthodologie lières (au moins 1 toutes les 10 Étude multicentrique, contrôlée, minutes pendant 1 heure) et /ou randomisée, en groupes parallèles. une rupture des membranes - des membranes intactes ou 185 patientes. rompues, 2 niveaux de stratification : - un consentement éclairé. - sur le terme à l’inclusion : . < 25 semaines, . 25 à 27 semaines d’aménorrhée, Non inclusion . 28 À 31 semaines d’aménorrhée, - Diabète. - Hyperthyroïdie. . >32 semaines d’aménorrhée,, - Affection cardiaque. - état des membranes : - Pré-éclampsie ou éclampsie . membranes rompues, sévères. . membranes intactes. - Grossesse multiple. - Infection intra-utérine. Schéma posologique L’ensemble des patientes reçoivent - Anomalie congénitale du foetus. des glucocorticoïdes pour accélérer - Détresse foetale. - Retard de croissance intrala maturation pulmonaire. utérin sévère. * Groupe 1 = ritodrine (n = 90) - Perfusion, avec augmentation des Évaluation doses jusqu’à l’arrêt des contractions. * Critère principal d’évaluation : - Puis maintien de la perfusion à ce débit pendant 3 jours. - En cas de réapparition des contractions, ajustement de la posologie pour arrêter les contractions. - Relais per os 30 minutes avant la fin de la perfusion, avec prise de 40mg 3 fois par jour jusqu’à la 34ème semaine. * Groupe 2 = nifédipine (n = 95) - Administration d’un comprimé à 10 mg par voie sublinguale. Sorties d’étude Groupe 1 = 12 patientes exclues de l’analyse statistique (arrêt du traitement pour effet indésirable grave). Résultats * Retard de l’accouchement : - Chez les patientes ayant des membranes intactes : . groupe 1 : 22,1 jous, . groupe 2 : 39,2 jours, différence significative (p = 0,003). - Chez les patientes ayant une rupture de membranes : . groupe 1 : 7,2 jours, . groupe 2 : 15,1 jours, différence significative (p = 0,056). * Prolongation de la grossesse (nombre d’accouchements entre l’inclusion et le temps t) : - à 24 heures : groupe 1 = 22 versus groupe 2 = 11 (p = 0,006), - à 48 heures : groupe 1 = 29 versus groupe 2 = 21 (p = 0,03), - à 7 jours : groupe 1 = 45 versus groupe 2 = 36 nombre de jours de retard de (p = 0,009), l’accouchement - à 14 jours : * Critères secondaires de jugement : groupe 1 = 52 versus groupe 2 = 43 - nombre de jours de prolonga- (p = 0,005), tion de la grossesse (de 24 h, 48 h, 7 j, 14 j, jusqu’à la 34ème ou Tolérance : la 37ème semaine d’aménorrhée) * effets indésirables maternels : - effets indésirables maternels groupe 1 = 33 cas versus groupe 2 = 18 cas les 3 premiers jours (tachycar- (p < 0,001). die, céphalées, nausées, vomissements, flush, anxiété, sueur) * Conséquences périnatales : - effets indésirables foetaux : syndrome de détresse respiratoire et poids de naissance, taux de admission en unité de soins intensifs : décès périnatal, syndrome de différence significative en faveur de la détresse respiratoire, admission nifédipine. en unité de soins intensifs. - Ré-administration de 10 mg par voie sublinguale après 15 min en cas de poursuite des contractions (maximum = 40 mg la 1ère heure). Conclusion des auteurs : la nifédipine en comparaison à la ritodrine dans - A l’arrêt des contractions, relais le traitement de la menace d'accouchement prématuré est significativeper os à la dose de 20 mg toutes ment associé à un retard de l’accouchement, à moins d’effets indésirables, et moins d’hospitalisation en réanimation pédiatrique. les 4 à 6 heures. Conclusion du CNHIM : l’efficacité et la tolérance de la nifédipine comparées à la ritodrine dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré sont significativement supérieures. Toutefois, il y a peu de renseignements quant aux posologies de ritodrine et les posologies de nifédipine sont très élevées, par rapport aux études précédentes, ce qui pourrait expliquer les différences significatives mises en évidence. Les effets indésirables maternels ne sont pris en compte que les 3 premiers * En cas de d’échec, relais par de jours suivant le début du traitement. Il faut également déplorer l’exclusion des 12 patientes du groupe ritodrine l'indométacine. pour effet indésirable grave et l’absence d’analyse en intention de traiter. - En fonction de la réponse, administration de 60 à 160 mg/j de nifédipine LP per os, pendant 3 jours, puis relais à la dose de 20 mg LP 3 fois par jour jusqu’à la 34ème semaine. 49 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Nifedipine and ritodrine in the management of preterm labor: a randomized multicenter trial - 1990 (75). Tocolytiques 7.3. Traitement par la nicardipine DCI Nicardipine (chlorhydrate) Laboratoire Novartis Évaluation thérapeutique Nom déposé LOXEN® Classe ATC C08CA04. Présentation LOXEN® 10 mg/10 ml, solution injectable IV LOXEN® 20 mg, comprimé LOXEN® 331 107.7 327 817.3 329 551.0 oui oui oui Pas d’AMM dans le traitement de menace d’accouchement prématuré. Indication Renseignements administratifs AMM Remboursement SS Agrément aux collectivités Réservé à l’usage hospitalier Liste ASMR non 65 % non non I non renseigné 7.3.1. Renseignements généraux et galéniques (96) 65 % I non renseigné 7.3.3.2. Pharmacocinétique (cf tableau 17) * Après administration par voie IV, la décroissance des concentrations plasmatiques s’effectue très rapidement au cours de la première heure, puis plus lentement avec une demi-vie d’élimination terminale de l’ordre de 4 heures. 7.3.1.1. Présentation - Solution injectable IV, ampoule à 10 mg/10 ml, boite de 5. - Gélules à libération prolongée à 50 mg, boite de 50. * Après administration par voie orale, le principe actif est rapidement et complètement absorbé. - Comprimés à 20 mg, boite de 30. 7.3.1.2. Conservation * Liaison aux protéines : la nicardipine est fortement liée aux protéines plasmatiques (α-glycoprotéines et lipoprotéines). * Solution injectable IV À température ambiante et à l’abri de la lumière. * Volume de distribution : 1,2 l/kg. Précipitation avec les produits présentant en solution un pH supérieur à 6 (solution bicarbonatée, solution de Ringer, diazépam, furosémide, thiopental). Risque d’adsorption de la nicardipine sur les matériaux plastiques des dispositifs de perfusion en présence de solutions salines. * Métabolisme : l’oxydation de la chaîne latérale et du noyau dihydropyridine conduit à 15 métabolites inactifs. * Élimination : par voie urinaire et biliaire, sous forme active et inactive. * Gélules LP : 3 ans, à l’abri de l’humidité. * Comprimés : 3 ans. 7.3.4. Études cliniques 7.3.2. Renseignements physico-chimiques (96) Tableaux 18 page 51. Antagoniste calcique appartenant à la famille des 1-4 dihydropyridines. 7.3.5. Renseignements thérapeutiques (86, RCP) 7.3.5.1. Utilisation 7.3.3. Renseignements pharmacologiques (96) Les inhibiteurs calciques ne possèdent pas d’AMM dans le traitement de menace d’accouchement prématuré. 7.3.3.1. Pharmacodynamie Cf page 44. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 LP 50 mg, non I non renseigné capsule 50 Tocolytiques Tableau 18 : Nicardipine - Étude clinique Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Objectif Inclusion Comparer l’activité tocolytique du Femmes enceintes, avec : salbutamol et de la nicardipine. - un âge gestationnel compris entre 25 et 35,5 semaines, - une menace d’accouchement Méthodologie prématuré défini par l’associaÉtude prospective, randomisée, en tion d’une récente modification ouvert, en groupes parallèles. du col (dilatation > 2 cm) et de 90 patientes. la présence de contractions utérines régulières (≥3 Schéma posologique contractions / 30 minutes, * Groupe 1 = nicardipine (n = 45) vérifié par tocographie). : - perfusion IV lente de nicardipine dilué dans du glucose 5 %, à la Non inclusion dose de 3 mg/h. * Groupe 2 = salbutamol(n = 45) : - perfusion IV lente de salbutamol dilué dans du glucose 5 %, à la dose de 0,15 mg/h. Après 2 h, si la tocolyse est jugée insuffisante (plus de 3 contractions par 10 minutes), augmentation progressive des doses jusqu’à : - arrêt des contractions - atteindre la dose maximale de nicardipine : 6 mg/h ou la dose maximale de salbutamol : 0,3 mg/h, - ou l’apparition d’effets indésirables majeurs. Maintien de la perfusion à cette dose pendant 48 heures (pour les patientes n’ayant plus de contractions) ou jusqu’à l’arrêt des contractions. sorties d’étude - Groupe 1 : 2 perdus de vue. - Groupe 2 : 2 exclues (grossesses multiples randomisées par erreur). Résultats * Terme à l’accouchement : - groupe 1 = 38,4 sem, - groupe 2 = 37,6 sem différence significative (p < 0,05). * Pourcentage de prématurés : - groupe 1 = 9,3 %, - groupe 2 = 27,9 % différence significative (p < 0,05). - Grossesse multiple. - Rupture des membranes. - Contre-indication à une des Tolérance * Pression artérielle diastolique et systomolécules. lique : groupe 1 : baisse significative des pressions artérielles systoliques et diastoliques, entre t = 0 et Évaluation t = 48 h (p < 0,05). * Efficacité : - terme à l’accouchement, * Rythme cardiaque maternel : - pourcentage de prématurés. groupe 1 : augmentation de 1 bpm groupe 2 : augmentation de 9 bpm * Tolérance : différence significative (p < 0,05). - pression artérielle diastolique et systolique, * Poids de naissance moyen : groupe 1 : 3131 g, - rythme cardiaque maternel, groupe 2 : 3019 g - poids à la naissance, différence non significative. - score d’Apgar. Relais per os : 3 cpr/j de nicardipine à 20 mg ou 4 cpr/j de salbutamol 2 mg cpr ou 2 suppositoires/j de salbutamol à 1mg, jusqu’à la 37ème semaine de gestation bpm : battement par minute Conclusion des auteurs La nicardipine est un médicament au moins aussi efficace que le salbutamol dans le traitement de la menace d’accouchement prématuré. L’utilisation de la nicardipine est une alternative intéressante au salbutamol en cas d’hypertension, diabète ou cardiopathie maternelle. Conclusion du CNHIM L’étude est difficilement interprétable en raison de l’absence d’un critère de jugement principal. La nicardipine ne présente pas de supériorité par rapport au salbutamol, tant en terme efficacité que de tolérance. 51 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Nicardipine versus salbutamol in the treatment of premature labor, a prospective randomized study - 1997 (48). Tocolytiques D’après le laboratoire Novartis, le LOXEN® IV est utilisé chez des femmes en pré-éclampsie à des doses allant de 2 à 6 mg/h pour une durée de traitement de 5 jours environ. - alpha-1-bloquants (alfuzosine, prazosine, tamsulosine, trazosine), amifostine : majoration de l’effet hypotenseur et risque d’hypotension orthostatique sévère, - baclofène : majoration de l’effet antihypertenseur, - ciclosporine, tacrolimus : augmentation des concentrations plasmatiques des immunodépresseurs, par inhibition de leur métabolisme, Évaluation thérapeutique 7.3.5.2. Mode d’administration L’effet antihypertenseur est fonction de la dose administrée. - itraconazole : risque majoré d’oedèmes par diminution du métabolisme hépatique de la nicardipine. * Pour un effet rapide : - administration IV directe, après dilution dans du glucose 5 %, à la vitesse de 1 mg/min, jusqu’à une dose cumulée de 10 mg, * Associations à prendre en compte : - bêtabloquants : hypotension, défaillance cardiaque chez les malades en insuffisance cardiaque latente ou non contrôlée ( effet inotrope négatif des dihydropyridines potentialisé par effet inotrope négatif des bêtabloquants), - ou administration IV directe de 2,5 mg, renouvelable après 10 minutes, jusqu’à une dose cumulée de 10 mg. * Pour un effet plus progressif : - antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques : majoration de l’effet hypotenseur et risque d’hypotension orthostatique sévère, perfusion IV en dilution dans du glucose 5%, à la vitesse de 8 à 15 mg/h sur 30 minutes. - corticoïdes, tétracosactide, indométacine : réduction de l’effet. * Dans les 2 cas, le relais est possible soit par une perfusion continue à la vitesse de 2 à 4 mg/h, soit par le LOXEN® 20mg comprimés (60 mg/j, en 3 prises), soit par le LOXEN®LP 50mg, en 2 prises quotidiennes. 7.3.5.7. Les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène. 7.3.5.3. Posologie Cf généralités Inhibiteurs calciques, page 44. En clinique, l’utilisation au cours des 2 premiers trimestres de la nicardipine au cours d’un nombre limité de grossesse n’a apparemment révélé aucun effet malformatif ou fœtotoxique. 7.3.5.4. Contre-indications - Hypersensibilité à la nicardipine et au fructose. L’utilisation de la nicardipine lors du 3ème trimestre de la grossesse est à l’origine d’un effet tocolytique marqué pouvant entraver le déclenchement spontané du travail mais n’a révélé aucun effet fœtotoxique propre de cette molécule. - Infarctus du myocarde datant de moins de 1 mois, angor instable. 7.3.5.5. Mises en garde et précautions d’emploi - Hypertension au cours de la grossesse : en raison du risque de menace voire de mort fœtale, la baisse tensionnelle devra être progressive et toujours contrôlée. 7.3.6. Effets indésirables - Forme comprimé à 20 mg : le traitement par la nicardipine à courte durée d’action est susceptible d’induire une chute marquée de la pression artérielle et une tachycardie réflexe, qui peuvent entraîner des complications cardiovasculaires (ischémie myocardique). - Céphalées, flushes, tachycardie, œdèmes des membres inférieurs et polyurie transitoire. - Hypotension orthostatique exceptionnelle. - Tachycardie réflexe, palpitations. 7.3.5.6. Interactions médicamenteuses * Association déconseillée : - dantrolène : risque de fibrillations ventriculaires. * Associations nécessitant des précautions d’emploi : - anticonvulsivants inducteurs enzymatiques, rifampicine : diminution des concentrations plasmatiques de nicardipine par augmentation de son métabolisme, nécessitant une surveillance clinique et une adaptation de posologie, Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Grossesse 52 8. Traitement par les AINS (indométacine) DCI Indométacine Laboratoire MSD INDOCID® Classe ATC Dérivés de l’acide acétique et apparentés. Pas d’AMM dans le traitement des menaces d’accouchement prématuré. Indication INDOCID® Présentation Renseignements administratifs AMM Remboursement SS Agrément aux collectivités Réservé à l’usage hospitalier Prescription restreinte ASMR Liste gélules 25 mg 50 mg suppositoires 305 256.9 65 % INDOCID® INDOCID® 305 258.1 305 257.5 65 % oui 65 % oui non oui non non non non I I non renseigné 100 mg suppositoires non non renseigné I non renseigné 8.2. Renseignements physicochimiques (96) Remarque : il existe à côté des spécialités princeps des génériques d’indométacine : - DOLCIDIUM® suppositoire Gé à 50 mg et 100 mg - INDOMET® Ratiopharm 25 mg gélule. Dénomination chimique : acide (chloro-4 benzoyl)1 Méthoxy-5 Méthyl-2 Indolyl-3 acétique Formule brute : C19H16ClNO4 8.1. Renseignements généraux et galéniques (96) Masse moléculaire relative : 357,5 g/mol. 8.3. Renseignements pharmacologiques En bref Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines via l’inhibition de la cyclo-oxygénase. Les prostaglandines sont des régulateurs physiologiques qui interviennent dans le déroulement de la grossesse et l’accouchement. En obstétrique, ils n’ont pas d'AMM. Ils peuvent entraîner des effets indésirables fœtaux graves (fermeture prématurée du canal artériel, altération de la fonction rénale) ce qui doit limiter leur utilisation. Le traitement n’est jamais donné en première intention et doit être le plus bref possible. En pratique, ils sont déconseillés dans cette indication. 8.3.1. Pharmacologie Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines (PG) via l’inhibition de la cyclo-oxygénase (enzyme nécessaire à la conversion de l’acide arachidonique en prostaglandine ). Les prostaglandines sont des régulateurs physiologiques qui interviennent dans le déroulement de la grossesse et l’accouchement. C’est par l’inhibition de leur synthèse qu’ils agissent comme agent tocolytique (10). Les PGE et les PGF augmentent dans le plasma maternel au moment du travail. Les PGE2 et PGF2α ont une action utérotonique puissante (bien que la PGE2 puisse être parfois myorelaxante) (35). 8.1.1. Présentation Les prostaglandines exercent leur action utérotonique en stimulant une protéine G couplée à la phospholipase C qui forme de l’IP3. - Gélules à 25 mg (couleur ivoire). - Suppositoires à 50 et à 100 mg. En inhibant la synthèse des prostaglandines, les AINS diminuent la production d’IP3 et donc la libération du Ca2+ dans la cellule induisant une relaxation. 8.1.2. Conservation L'indométacine est un anti-inflammatoire non stéroïdien appartenant au groupe des indoliques, qui possède les propriétés suivantes : À une température ne dépassant pas 25°C. 53 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Nom déposé Tocolytiques Tocolytiques - activité antalgique, D'après les conclusions des différentes études cliniques, l'indométacine est un traitement de deuxième intention de la menace d'accouchement prématuré limité à des femmes pour lesquelles il existe une contre-indication aux bêta-mimétiques ou pour lesquelles les autres tocolytiques ont été inefficaces. Les risques d'un tel traitement doivent être évalués en fonction de la viabilité fœtale et du poids estimé du fœtus. - activité anti-inflammatoire, - activité antipyrétique, - inhibition des fonctions plaquettaires. Évaluation thérapeutique L'ensemble de ces propriétés est lié à une inhibition de la synthèse des prostaglandines. 8.3.2. Pharmacocinétique 8.5.2. Mode d’administration 8.3.2.1. Absorption * Voie orale : les gélules sont à prendre au milieu des repas afin d'améliorer la tolérance digestive. * Gélule : * Voie rectale : l'utilisation de cette voie doit être la plus courte possible en raison du risque de toxicité locale surajoutée aux risques de la voie orale. Se laver les mains après manipulation du suppositoire. - pic plasmatique atteint en 2 heures, - biodisponibilité de 100 % avec absorption de 90 % en 4 heures. * Suppositoire : la biodisponibilité relative des suppositoires par rapport aux gélules est de 80 à 90 %. 8.5.3. Posologie 8.3.2.2. Distribution En obstétrique, les doses maternelles doivent être le plus faible possible et tenir compte du poids maternel. La demi-vie plasmatique varie de 2,6 à 11,2 heures. La durée du traitement doit être la plus brève possible et le traitement doit être arrêté au moins une semaine avant l'accouchement, ce qui n'est, bien évidemment, pas facilement réalisable en pratique (9). L'indométacine passe dans le liquide synovial, le placenta, le lait maternel et à travers la barrière hémato-encéphalique. La fixation aux protéines plasmatique est de 90 %. Dans les différentes études cliniques publiées, les posologies employées vont de 100 à 300 mg/jour. 8.3.2.3. Métabolisme 8.5.4. Contre-indications Tous les métabolites de l'indométacine sont sous forme non conjuguée. - Antécédents d'allergie aux AINS, à l’aspirine et aux excipients. 8.3.2.4. Élimination - Ulcère gastroduodénal en évolution. 60 % d'une dose orale sont retrouvées dans les urines et 33 % dans les selles. - Hémorragie gastro-intestinale. - Insuffisance hépatocellulaire sévère. - Insuffisance rénale sévère. - Antécédents récents de rectite ou de rectorragies pour la forme suppositoire. 8.4. Études cliniques - Enfants de moins de 15 ans. Ont été retenues les études cliniques qui comparent l’efficacité et la tolérance de l’indométacine par rapport au placebo ou aux médicaments de références utilisés en France. Ont donc été exclues les études ne portant que sur les effets néonataux et les études comparant l’indométacine au sulfate de magnésium par exemple. De plus, les études qui présentent une méthodologie peu rigoureuse, en particulier un nombre trop faible de femmes n’ont pas été retenues. - Femmes enceintes (à partir du 6ème mois) en dehors d'utilisations obstétricales extrêmement limitées. Les risques encourus sont une toxicité cardio-pulmonaire fœtale, un oligo-amnios et un allongement du temps de saignement. 8.5.5. Mises en garde et précautions d’emploi Tableaux 19 pages 55 à 58. 8.5. Renseignements thérapeutiques (96) - L'indométacine sera administrée avec prudence et sous surveillance particulière chez les malades ayant des antécédents digestifs (ulcère gastro-duodénal, hernie hiatale, hémorragie digestive). En obstétrique, l'indométacine n'a pas d'autorisation de mise sur le marché. - Utiliser avec précaution en cas de troubles psychiques, d'épilepsie et de maladie de Parkinson, l'indométacine pouvant dans certains cas aggraver ces affections. - En cas de troubles de l'hémostase, utiliser avec précaution avec une surveillance biologique accrue. 8.5.1. Utilisations Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 54 Tocolytiques - L'indométacine doit être utilisée avec prudence chez les patients dont la fonction rénale est perturbée ; le contrôle de la créatinine est recommandé. * Associations nécessitant des précautions d'emploi - Diurétiques IEC, Inhibiteurs de l'angiotensine II (risque d'insuffisance rénale). En obstétrique, l'utilisation de l'indométacine nécessite une surveillance des fonctions myocardiques et rénales fœtales (échographie, Doppler, mesure du débit urinaire fœtal avec un bilan de référence avant le début du traitement).La surveillance du seul liquide amniotique paraît insuffisante pour la toxicité rénale (57). - Topiques gastro-intestinaux à prendre à distance de l'indométacine. * Associations à prendre en compte - Bêta-bloquants (réduction de l'effet anti-hypertenseur). - Ciclosporine (addition des effets néphrotoxiques). 8.5.6. Interactions médicamenteuses - Thrombolytiques (augmentation du risque hémorragique). * Associations déconseillées - Autres AINS (augmentation du risque ulcérogène et hémorragique). 8.5.7. Surdosage Les signes cliniques sont nausées, vomissements, céphalées, vertiges, confusion mentale avec désorientation, asthénie, paresthésie et convulsions. - Anticoagulants oraux et héparines injectables (augmentation du risque hémorragique). - Diflunisal (hémorragies digestives fatales). Après lavage gastrique, le traitement du surdosage est symptomatique. - Lithium (augmentation de la lithiémie). - Méthotrexate (augmentation de la toxicité). - Ticlopidine (augmentation du risque hémorragique). Tableau 19 : Indométacine - Études cliniques Référence Type d’étude Nombre de patientes The inhibition of premature labor with indomethacin - 1980 (93). Étude non contrôlée, non randomisée. 50 Further study of the inhibition of premature labor by indomethacin. Part I - 1984 (94). Étude contrôlée sur 4 ans. 297 (dont 45 avec rupture de membrane). Further study of the inhibition of premature labor by indomethacin. Part II : double blind study 1984 (95). Étude contrôlée vs placebo, prospective, randomisée et en double aveugle Groupe indométacine : 18 Groupe placebo : 18 Posologie 100 mg voie rectale puis 25 mg toutes les 6 heures par voie orale. Posologie variable. Traitement bref. Résultats 80 % de succès. - Prolongation de la grossesse ≥ 7 jours : succès à 83 %. - Prolongation de la grossesse ≥ 48 heures : succès à 10 %. 100 mg d'indométacine puis 25 mg toutes les 4 heures per os. - Échec : 7 %. Échec : - Groupe indométacine : 1 sur 18, - Groupe placebo : 14 sur 18 Conclusion du CNHIM Bien que leurs études soient critiquables au niveau méthodologique, Zuckerman et son équipe ont été les pionniers dans l'étude de l'efficacité de l'indométacine dans les menaces d'accouchement prématuré. Leurs trois différents travaux ont permis de développer des études plus rigoureuses au niveau méthodologique et incluant un plus grand nombre de patientes. 55 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique - Pentoxifylline (augmentation du risque hémorragique). Tocolytiques Tableau 19 : Indométacine - Études cliniques (suite 1) Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Inhibition of premature labor with indomethacin - 1980 (73). Objectif Comparer l'efficacité et la tolérance de l'indométacine au placebo dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, avec un âge gestationnel compris entre 24 et 35 semaines, présentant une menace d’accouchement prématuré sans rupMéthodologie ture de membranes avec une Étude prospective, randomisée, en dilatation du col (au moins 2 groupes parallèles, en double- cm ) ou un effacement du col aveugle. et des contractions régulières 32 patientes : (au moins 4 en 20 minutes). - groupe 1 : indométacine (n = 17), - groupe 2 : placebo (n = 15). Non inclusion - Rupture des membranes. - Dilatation cervicale ≥ 4 cm. - Infection intra-utérine. Schéma posologique - Retard de croissance intra-utérin. * Groupe 1 = indométacine : - Allergie aux salicylés. - initialement, 2 gélules de 25 mg, - Antécédent de maladie ulcéreuse. - puis1 gélule toutes les 4 heures pendant 24 heures. Évaluation * Succès : pas de changement * Groupe 2 = placebo : de la dilatation du col ou ces- initialement 2 gélule de placebo, sation des contractions. - puis 1 gélule de placebo toutes * Échec : réapparition des les 4 heures pendant 24 heures. contractions après l'arrêt du traitement (répétition du protocole) ou progression de la dilatation du col pendant les 2 Durée de l’étude premières heures suivant le Non renseigné. début du traitement ou progression de la dilatation du col au delà de 4 cm ou recours à un autre tocolytique y compris une 2ème cure du traitement étudié. Sorties d’étude Patientes analysées = 30 : groupe 1 =15 versus groupe 2 = 15 (une patiente a vomi les premières gélules et l'autre était à 38 semaines de gestation). Résultats * Pourcentage de femmes en échec pendant les 24 premières heures : groupe 1 = 6,7 % versus groupe 2 = 60 % (p < 0,01). * Pourcentage de femmes en échec 24 heures après l'arrêt du traitement : groupe 1 = 20 % versus groupe 2 = 67 % (p < 0,05). * Femmes en échec 48 heures après l'arrêt du traitement : différence non significative. Tolérance * Complications néonatales : pas de différence significative observée entre les deux groupes en ce qui concerne les effets indésirables mineurs (saignement, entérocolite nécrosante, détresse respiratoire, hyperbilirubinémie, et anomalies métaboliques) et majeurs (pneumothorax, détresse respiratoire sévère, bradychardie et hydrocéphalie). * Nouveau-nés décédés : - groupe 1 : 2 (entérocolite nécrosante et * Critère de jugement princi- détresse respiratoire sévère), pal : - groupe 2 : 2 (sepsis, mort-né). efficacité du tocolytique. * Critères de jugement secondaires : tolérance néonatale. Conclusion des auteurs L'indométacine a une efficacité supérieure à celle du placebo pendant les 24 heures du traitement (p < 0,01 malgré le faible nombre de patientes). Il a été démontré qu'un traitement de 24 heures ne suffit pas pour prolonger la grossesse, mais donne le temps nécessaire au transfert de la mère dans une maternité de niveau III. Cependant, le faible gain en temps apporté par l'indométacine n'a pas permis de mettre en évidence une amélioration du pronostic néo-natal. Aucune différence n'a été observée entre les deux groupes concernant les effets indésirables néonataux. Le nombre d'enfants exposés est trop faible pour pouvoir affirmer que l'indométacine n'a pas de toxicité fœtale. Conclusion du CNHIM Cette étude a mis en évidence une différence significative concernant l’efficacité (critère de jugement principal) entre l’indométacine et le placebo. Concernant la tolérance néo-natale, on observe autant d’effets indésirables avec l'indométacine qu'avec le placebo. Cette étude a été réalisée selon une bonne méthodologie, mais l'on peut déplorer un trop faible effectif. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 56 Tocolytiques Tableau 19 : Indométacine - Études cliniques (suite 2) Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Intérêt et danger de l'indométacine utilisé en cours de grossesse - 1988 (66). Objectif Préciser l'efficacité de l'indométacine sur la menace d'accouchement prématuré et étudier les effets indésirables sur le fœtus et le nouveau-né. Inclusion Toutes les femmes ayant reçu de l'indométacine pour causes obstétricales. Sorties d’étude Patientes analysées = 304, dont 33 ayant reçu de l'indométacine pour des causes autres qu’une menace d’accouchement prématuré (cerclage, lombalgie, excès de liquide). Non inclusion - Allergie aux salicylés. Méthodologie - Antécédent de maladie ulcéÉtude rétrospective, non compara- reuse ou ulcère en évolution. Résultats tive sur 304 patientes de janvier à décembre 1985. * Date d'arrêt du traitement : - avant 28 semaines : 13,6 %, Évaluation * Terme de l'accouchement - entre 28 et 34 semaines : 49,3 %, après traitement en distin- - entre 35 et 38 semaines : 36,9 %. Schéma posologique guant : - principalement, les enfants * Efficacité sur les menaces d’accoucheIndométacine : 175 mg/j nés prématurément de mère ment prématuré : soit 3 gélules de 25 mg sous traitement au moment - femmes ayant reçu de l'indométacine et et un suppositoire de 100 mg. ayant accouché après la 37ème semaine de l'accouchement. d’aménorrhée : 73 % (soit 221 patientes), - les enfants à terme, L’indométacine utilisée en deuxiè- - les enfants nés prématuré- - femmes ayant accouché prématurément : me intention : ment (<37 semaines d’amé- 27 %, dont 10,5 % en cours de traitement - soit après repos et UTROGESTAN®, norrhée); (6 patientes). - soit en relais d'une tocolyse par bêta-mimétiques en perfusion de * Pathologies du fœtus et du 48 heures. nouveau-né rencontrées à partir de la mise sous traite- Tolérance L'arrêt du traitement est jugé sur : ment et jusqu'à la sortie de * Tolérance maternelle - l’existence ou non de contractions l'hôpital. Interruption de traitement : utérines, * Poids des nouveau-nés, rap- 7 cas (gastralgies, nausées, vomisse- des modifications ou non des portés au terme de l'accou- ments). conditions locales, chement. - une intolérance au médicament, * Tolérance foetale : - l’atteinte de 34 semaines d'amé- mort fœtale in utero: 2 cas sous traitenorrhée. ment, - oligo-amnios dont 1 cas d'anamnios. * Pathologie néonatale : - ictères : 55 cas - détresses respiratoires transitoires : 17 dont 4 pneumothorax. Durée de l’étude Non renseigné. Conclusion des auteurs La prescription de 175 mg d'indométacine par jour pour traiter les menaces d'accouchement prématuré a permis d'atteindre le terme de 37 semaines dans plus de 70 % des cas. Ce traitement offre donc une alternative intéressante aux bêta-mimétiques. Les conséquences fœtales et néonatales, aux doses utilisées, sont négligeables sur la plan cardiovasculaire. Il faut craindre par contre l'insuffisance rénale transitoire à la naissance, lorsque l'accouchement à lieu sous traitement. Conclusion du CNHIM Cette étude rétrospective qui a été réalisée sur un grand nombre de patientes semble montrer une efficacité de l'indométacine dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré mais il s'agit d'une étude non comparative. Il n’est donc pas possible d’en tirer de réelle conclusion. 57 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Méthodologie Tocolytiques Tableau 19 : Indométacine - Études cliniques (suite 3) Méthodologie Inclusion-Exclusion Résultats/Conclusion Évaluation thérapeutique Efficacy and safety of indomethacin versus ritodrine in the management of preterm labor : A randomized study - 1989 (70). Objectif Comparer l’efficacité et la tolérance de l'indométacine à la ritodrine dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré. Inclusion Femmes enceintes, avec un âge gestationnel ≤ 32 semaines, présentant une menace d’accouchement prématuré sans rupture de membranes avec une dilatation du Méthodologie Étude prospective, randomisée, en col ou un effacement du col et des contractions régulières (4 groupes parallèles, en ouvert. en 20 minutes). 106 patientes : - groupe 1 : indométacine (n = Non inclusion 52), - Rupture des membranes. - groupe 2 : ritodrine (n = 54). - Dilatation cervicale ≥4 cm. - Infection intra-amniotique. - Pyélonéphrite. Schéma posologique * Groupe 1 : indométacine - Malformations fœtales et pla- un suppositoire rectal à 100 mg, centaires. - suivi d'un comprimé à 25 mg toutes - Maladies maternelles sévères. les 4 heures pendant 48 heures. * Groupe 2 : ritodrine : - perfusion IV de 50 µg/min, - augmentation possible de 50 µg/min toutes les 20 minutes jusqu'à cessation des contractions. Ne pas dépasser la dose de 350 µg/min. Remarque : en cas d'inefficacité du tocolytique (persistance des contractions ou des modifications du col) ou d'effets indésirables graves, administration de sulfate de magnésium en IV (bolus de 5 g suivi par une perfusion de 2 à 4 g/heure). Sorties d’étude Patientes analysées = 106 : groupe 1 = 52 versus groupe 2 = 54. Résultats * Pourcentage des patientes qui n’ont pas accouché à 48 heures : groupe 1 = 94 % versus groupe 2 = 83 % (p > 0,05, différence non significative). * Pourcentage des patientes qui n’ont pas accouché à 7 jours : groupe 1 = 75 % versus groupe 2 = 70 % (p > 0,05, différence non significative). * Pourcentage de femmes ayant reçu un traitement alternatif (sulfate de magnésium) pour inefficacité : groupe 1 = 29 % versus groupe 2 = 20 % (p > 0,05, différence non significative). Tolérance * Tolérance maternelle - Effets indésirables (arythmie, hypotenÉvaluation * Critère de jugement principal : sion, hypokaliémie, douleur, diminution du volume du liquide amniotique) : efficacité du tocolytique. groupe 1 = 11 % versus groupe 2 = 72 % * Critères de jugement secon- (p < 0,01). daires : - Arrêt du tocolytique pour intolérance - tolérance maternelle, groupe 1 = 0 versus groupe 2 = 24 % - tolérance néonatale, (p < 0,01). - coût de la tocolyse. * Tolérance néonatale : - Poids à la naissance, score d'Apgar, nombre d'enfants vivants et incidence des détresses respiratoires, des hémorragies intracrâniennes et de la fermeture du canal artériel : pas de différence significative. - Décès : 5 (groupe 1 = 2 versus groupe 2 = 2). * Coût des traitements : 17 fois inférieur dans le groupe 1 que dans le groupe 2. Conclusion des auteurs L’efficacité de l’indométacine est comparable à celle de la ritodrine, avec moins d’effets indésirables maternels et fœtaux. L'indométacine semble être une bonne alternative aux tocolytiques de référence pour les gestations ≤ 32 semaines. Conclusion du CNHIM Cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative concernant l’efficacité ( critère de jugement principal ) entre l’indométacine et la ritodrine. Il n’est pas possible de conclure à leur équivalence, l’étude réalisée étant une étude de supériorité. Sur le plan méthodologique, cette étude n' est pas réalisée en double aveugle ce qui entraîne certains biais, mais s'explique par la différence de galénique des deux traitements. Concernant la tolérance maternelle et fœtale, il est observé moins d’effets indésirables avec l'indométacine : pas de cas d'hypertension pulmonaire ni de fermeture prématurée du canal artériel (complications majeures théoriques de traitement par indométacine). Cela s'explique par le fait que la durée du traitement n'excédant pas 48 heures, l'exposition maternelle et surtout fœtale était brève. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 58 Tocolytiques 8.6. Effets indésirables 8.6.1. Chez la mère - une insuffisance rénale aiguë chez le nouveau-né (p = 0,005) (49), parfois associée à une hyperkaliémie (4 enfants sur 23) (74) ; ce phénomène est du à la suppression de l'action compensatrice vasodilatatrice des rostagnadines, alors que l'action vasoconstrictive de l'angiotensine, de la noradrénaline et de l'ADH est augmentée. En obstétrique, les études cliniques ont montré une bonne tolérance maternelle. - Troubles gastro-intestinaux à type d'épigastralgies, nausées, vomissements, diarrhées, constipation. Rarement, des ulcérations apparaissent entraînant des hémorragies digestives. Cette toxicité est dose-dépendante. - un risque majeur d’oligo-amnios par diminution de la diurèse fœtale, - Réactions d'hypersensibilité avec troubles respiratoires, cutanés et généraux (œdème de Quincke et choc anaphylactique). - une entérocolite hémorragique, - une hyperkaliémie qui peut être sévère, en diminuant le taux de rénine et d'aldostérone (24), - Troubles du système nerveux central : céphalées, vertiges, convulsions, somnolence, insomnie, troubles psychiques. - une rétention hydrosodée par modification du bilan hydrosodé assuré par les prostaglandines, diminuant ainsi l'efficacité des diurétiques. - Autres: alopécie, troubles oculaires, troubles rénaux. 8.6.2. Chez le fœtus Ces accidents potentiels de l’indométacine ont conduit de nombreux auteurs à déconseiller son utilisation (65, 66). L'indométacine est très mal tolérée par le fœtus, cf Figure 6. D’autres AINS ont été employés, surtout le kétoprofène, sans que des études cliniques méthodologiquement valables aient été menées (32). Différents effets indésirables ont été retrouvés dans les essais thérapeutiques : Accumulation fœtale de l'indométacine Vasoconstriction directe des vaisseaux pulmonaires + et/ou Facteurs de risque Durée de l'exposition Périodes d'exposition Posologies ? Constriction du canal artériel in utero Hypertension pulmonaire fœtale in utero Hypertrophie de la musculeuse des artérioles pulmonaires Hypertrophie ventriculaire droite Naissance Persistance de l'hypertension artérielle pulmonaire chez le nouveau-né Figure 6 : Proposition du mécanisme de toxicité de l’indométacine pour le fœtus. d'après Turner et Levin (58, 80) 59 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique - une toxicité cardio-pulmonaire avec vasoconstriction des vaisseaux pulmonaires et constriction du canal artériel (69), - une hypoxie sévère, 9. Conclusion Tocolytiques Toutefois, les inhibiteurs calciques ne possédant pas d’AMM, les études réalisées présentent une puissance faible et de nombreux biais. Actuellement, leurs meilleures indications sont les cas où il existe une contre-indication aux bêta-2 mimétiques (8, 90). Évaluation thérapeutique La prématurité demeure la première cause de mortalité et de morbidité néonatales à ce jour, malgré une amélioration des méthodes visant à limiter ses conséquences (corticothérapie et transfert in utero) et les progrès de la prise en charge pédiatrique. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens tel que l'indométacine, utilisés hors AMM, peuvent entraîner des effets indésirables fœtaux graves (fermeture prématurée du canal artériel, altération de la fonction rénale) ce qui doit limiter leur utilisation. Le traitement n’est jamais donné en première intention et doit être le plus bref possible. En pratique, ils sont déconseillés dans cette utilisation. La menace d’accouchement prématuré est un phénomène multi-factoriel et les critères pronostiques cliniques (évaluation des contractions utérines et des modifications cervicales) sont très imparfaits, obligeant les cliniciens à avoir recours à la tocolyse par excès, conduisant ainsi à traiter chaque année plusieurs dizaines de milliers de femmes enceintes. Par ailleurs, la suspicion d’une infection, première cause de prématurité, contre-indique le recours à la tocolyse. La tocolyse demeure toutefois indispensable dans la prise en charge de la menace d'accouchement prématuré, permettant l’administration de corticoïdes et le transport in utero vers une maternité de niveau 3 (20). Enfin, une revue de la littérature montre que les recherches s’orientent vers des médicaments tels que la trinitrine ou les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (COX2), présentant moins d'effets indésirables fœtaux que les AINS (18). De nouvelles cibles sont actuellement en cours d’évaluation ou encore à l’état de recherche. Ainsi, deux enzymes clés des voies de signalisation - les protéines kinase c et les nucléotides cycliques phosphodiestérases - sont la cible de médicaments myorelaxants et d'antiinflammatoires tel que le rolipram (67). Ainsi, de nombreux médicaments ont été utilisés en tant que tocolytiques dans la menace d’accouchement prématuré, avec ou sans AMM. Les bêta-2 mimétiques constituent la classe de référence des tocolytiques et disposent d’une AMM. Les études très anciennes concernant le salbutamol, d’une méthodologie très aléatoire, ne permettent pas réellement de prouver son efficacité, mais son utilisation actuelle repose sur une longue expérience. Les études portant sur l’ensemble des bêta-2 mimétiques montrent une efficacité à court terme et une réduction des taux d’accouchements prématurés. Toutefois, les effets indésirables maternels graves, essentiellement cardiaques, pulmonaires et métaboliques pouvant conduire à la mort maternelle limitent leur utilisation. Le respect des contre-indications, des précautions d’emploi, de la posologie, de l’établissement d’un bilan pré-thérapeutique et de la surveillance du traitement sont essentiels, et rendent l’utilisation de ces médicaments délicate. Ainsi, les cliniciens ont plutôt recours à des médicaments qui, à efficacité égale, auraient moins d’effets indésirables que les bêtamimétiques (20). Références bibliographiques 1 - Anonyme. Enquête Nationale Périnatale, 1998, http://www.sante.gouv.fr 2 - Anonyme. Grande prématurité. Dépistage et prévention du risque. Collection : expertise collective INSERM. 3 - Anonyme. Collection med-line Gynécologie. Audibert/ Cayol. P169. 4 - Anonyme. Collection pour le praticien-obstétrique, 3ème édition, p304. Lausac, Berger, Magnin. 5 - Anonyme. Circulaire DHOS/DGS/DACS n° 2001 du 30 novembre 2001 6 - Ancel P, Treisser A, Du Mazaubrun C, Sehili F, EPIPAGE g.Contexte étiologique de la grande prématurité : résultats de l'étude EPIPAGE. in SFMP rapport 31ème journées nationales, ed. Collet M , and Treisser A., ARNETTE Lille: 2001 145-64. 7 - Autret E. Les antiinflammatoires non stéroidiens en médecine périnatale . in 21 ème Journées de Médecine Périnatale, ed. Puech F, and Blanc B, Arnette Paris : 1991 31-89. 8 - Balducci J, Risek B. Gilula NB. Gap junction formation in human myometrium ; a key to preterm labor ? Am J Obstet Gynecol 1993 ; 168 (5) : 1609-15. 9 - Bavoux F, Bodiou C, Carlus C. Toxicité fœtale des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Arch Fr Pediatry 1992 ; 49 : 453-66. 10 - Bloch J, Le Lann D, Menger I et al . La prématurité provoquée. Rev Fr Gynecol Obstet, 1986, 81 : 529-34. 11 - Blondel B, Senouci K, Lamarche-Vadel A, Garel M. EPIPAGE. Santé et conditions de vie des mères deux mois après l'arrivée d'un enfant grand prématuré à la maison. in SFMP rapport 31ème journées nationales, ed. Collet M , and Treisser A, Arnette Lille : 2001 219-31 12 - Blondel B. La situation périnatale en France. Évolution entre 1981 et 1995. J Gynecol Obstet Biol Reprod 1997 ; 26 : 770-80. L'atosiban, premier antagoniste compétitif de l’ocytocine, semble être aussi efficace que les autres médicaments tocolytiques, avec un meilleur profil de tolérance. Il a obtenu une AMM comme tocolytique dans les menaces d’accouchement prématuré. Malgré l’importance des essais cliniques de phase III, des données complémentaires sont nécessaires. En attendant ces données, l'atosiban est considéré comme un traitement de première intention, notamment chez les patientes ayant eu des effets indésirables inacceptables avec les tocolytiques conventionnels ou présentant des facteurs de risques significatifs. Les inhibiteurs calciques présentent une efficacité comparable voire supérieure aux bêta-2 mimétiques. Leur tolérance est en revanche supérieure tant sur le plan maternel que fœtal (20). Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 13 - Blondel B. Évolution des principaux indicateurs de santé périnatale périnatale en France métropolitaine entre 1995 et 1998. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2001 ; 30 : 552-64. 60 14 - Boog G, Franck J. Le pronostic néonatal des accouchements prématurés : étude comparative entre la prématurité induite et la prématurité spontanée. In :Van Lierde M., Jacquetin B, Boog G, Thomas K aspects obstétricaux de la prématurité. Vol 1 , Amsterdam, 1982 : 269-287. 15 - Bossmar T, Akerlund M, Fantoni G, Szamatowicz J, Melin P, Maggi M. Receptors for and myometrial responses to oxytocin and vasopressin in preterm and term human pregnancy : effects of oxytocin antagonist atosiban. Am J Obstet.Gynecol 1994 ; 171 :1634-42. 16 - Bréart G, Blondel B, Kaminski M et al. Mortalité et morbidité néonatales en France. In : Tournaire M. Mises à jour en Gynécologie-Obstétrique, Paris, Vigot, 1991 : 175-214. 17 - Carbonne B. Threatened premature labor. Etiology, diagnosis, treatment. Rev Prat 2000 ; 50 : 2067-71. 18 - Carbonne B, Germain G, Cabrol D. Physiologie des contractions utérines. EMC 5-049-D-25. 19 - Carbonne B, Jannet D, Touboul C, Khelifati Y, Milliez J. Nicardipine treatment of hypertension during pregnancy. Obstet Gynecol. 1993 ; 81 : 908-14 20 - Carbonne B, Tsatsaris V, Lejeune V, Goffinet F. Quels tocolytiques utiliser en 2001. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2001 ; 30 (suppl 1) : 88-93. 21 - Caritis SN, Gary Toig MD, Heddinger LA, Ashmead G. A double-blind study comparing ritodrine and terbutaline in the treatment of preterm labour,. Am J Obstet Gynecol 1984 ; 150 (1) : 7-14. 22 - Carsten ME, Miller JD. A new look at uterine muscle contraction. Am J Obstet Gynecol 1987 ; 157 : 1303-15. 23 - Chibbar R, Miller FD, Mitchell BF. Synthesis of oxytocin in amnion, chorion and decidua may influence the timing of human parturition. J Clin Invest 1993 ; 91 : 185-92. 24 - Clive DM, Stoff JS. Renal syndromes associated with nonsteroidal anti-inflammatory drugs. N Engl J Med 1984 ; 310 : 563-72. Clive DM, Stoff JS. 25 - Cotton DB, Strassner HT, Hill LM, Schifrin BS, Paul RH. Comparaison of magnesium sulfate, terbutaline and a placebo for inhibition of preterm labor. J Reprod Med 1984 ; 29 (2) : 92-7. 35 - Garfield RE, Kannan MS, Daniel EE. Gap junction formation in myometrium : control by oestrogens, progesterone et prostaglandins. Am. J Physiol 1980 ; 238 : C81-9. 36 - Garite TJ, Keegan KA, Freeman RK, Nageotte MP. A randomized trial of ritodrine tocolysis versus expectant management in patients with premature rupture of membranes at 25 to 30 weeks of gestation. Am J Obstet Gynecol 1987 ; 157 : 388-93. 37 - Goffinet F, Rozenberg P, Kayem G, Perdu M, Philippe HJ, Nisand I. Intérêt de l'échographie endovaginale du col utérin pour l'évaluation du risque d'accouchement prématuré. J Gynécol Obstét Biol Reprod 1997 ; 26 : 623-9. 38 - Goldenberg RL, Nelson KG, Davis RO, Koski J, Delay in delivery : influence of gestationnal age and the duration of delay or perinatal outcome. Obstet Gynecol 1984 ; 64 : 480-3. 39 - Goodman et Gilman. Les bases pharmacologiques de l’utilisation des médicaments. CR Graves, p 94554, 9ème ed, McGraw-Hill International (UK) Ltd, 1996. 40 - Grandjean H, Arnaud C, Samain H, Kaminski M. Les décisions d'intervention ou d'abstention en prénatal et postnatal : influence sur les taux de mortalité dans l'étude EPIPAGE. in SFMP rapport 31ème journées nationales, ed. Collet M, and Treisser A, Arnette Lille : 2001 165-73. 41 - Guid Oei S, Mol BWJ, De Kleine JKD, Brölmann HAM. Nifedipine versus ritodrine for suppression of preterm labor; a meta-analysis. Acta Obstet Gynecol Scand 1999 ; 78 : 783-8. 42 - Harake G, Gilbert RD, Ashual S, Power GG. Nifedipine : effects on fetal and maternal hemodynamics in pregnant sheep. Am J Obstet Gynecol 1987 ; 157 : 1003-8 43 - Hollander DI, Nagey DA, Pupkin MJ. Magnesium sulfate and ritodrine hydrochloride: a randomized comparison. Am J Obstet Gynecol 1987 ; 156 : 631-7. 44 - Houfflin-Debarge, Subtil D, Puech F. The threat of premature delivery. Etiology, diagnosis, principle of treatment. Rev Prat 1998 ; 48 (5) : 571-5. Houfflin-Debarge V, Subtil D, Puech F. 45 - Iams JD, Johnson FF, Creasy RK. Prevention of preterm birth. Clin Obstet Gynecol 1988 ; 31 (3) : 599-615 46 - Ingermarsson I. Effect of terbutaline on premature labor, a double blind placebo-controlled study. Am J Obstet Gynecol 1976 ; 125 (4) : 520-4. 47 - Impey L. Severe hypotension and fetal distress following sublingual administration of nifedipine to a patient with severe pregnancy-induced hypertension at 33 weeks. Br J Obstet Gynaecol 1993 ; 100 : 959-61. 48 - Jannet D, Abankwa A, Guyard B, Carbonne B, Marpeau L, Milliez J Nicardipine versus salbutamol in the treatment of premature labor, a prospective randomized study. Eur J Obstet Gynecol 1997 ; 13 : 11-6. 49 - Jacqz-Aigrin E, Guillonneteau M. Effets maternels et néonatals de l’indométacine administrée pendant la grossesse. Arch Fr Pedriatr 1993 ; 50 : 307-12. 50 - Jones C, Brost BC, Brehm WT. Should intravenous tocolysis be considered beyond 34 weeks’ gestation. Am J Obstet Gynecol 2000 ; 183 (2) : 356-60. 51 - Kaminski M.EPIPAGE : Pourquoi ? Comment ? in SFMP rapport 31ème journées nationales, ed. Collet M, and Treisser A. Arnette Lille : 2001 136-43. 52 - Keirse MJNC. Preterm delivery. In : Chalmers I, Enkin M, Keirse MJNC. Effective care in pregnancy and childbirth. Oxford, Oxford university press, 1989 : 1270-1292. 53 - Kimura T, Azuma C. Takemura M. Molecular cloning of a human oxytocin receptor. Regul Pept 1993 ; 45 :73-7. 54 - Larsen JF, Hansen MK, Hesseldalh H, Kristoffersen K., Larsen PK, Osler M. et al. Ritodrine in the treatment of preterm labour, a clinical trial to compare a standard treatment with three regimens involving the use of ritodrine. Br J Obstet Gyneacol 1980 ; 87 : 949-57. 26 - Dawood MY, Khan-Dawood FS. Oxytocin. In : Shearman RF, ed. Clinical reproductive endocrinology. New York : Churchill Livingstone, 1985 : 233-49. 27 - Dawood MY, Khan-Dawood FS, Wahi RS, Fuchs F. Oxytocin release and plasma anterior pituitary and gonadal hormones in women during lactation. J Clin Endocrinol Metab 1981 ; 52 (4) : 678-83. 28 - Dawood MY, Raghavan KS, Pociask C. Radioimmunoassay of oxytocin. J Endocrinol 1978 ; 76 : 261-70. 29 - Dehan M, Vodovar M, Goujard J et al. Devenir des prématurés de mois de 33 semaines d’âge gestationnel : résultats d’une enquête menée en 1985 dans la région parisienne. J Gynecol Obstet Biol Reprod 1990 ; 19 : 25-35. 30 - Dellenbach P. Vors J. Intérêt du salbutamol en obstétrique. Thérapeutique 1972 ; 48 (10), 671-5. 31 - Dewey MM, Barr L. Intercellular connections between smooth muscle cells : the nexus. Science 1962 ; 137 : 670-2. 32 - Dubecq J, Gonnet J, Horovitz J.Prévention de l'accouchement prématuré par l'association ritodrine-kétoprofène. in Xèmes Journées de médecine Périnatale,, ed. Barrier G , and Thoulon JM., Arnette Paris: 1981 383-385. 33 - Ferguson EJ, Dyson DC, Schutz T, Stevenson DK. A comparaison of tocolysis with nifedipine or ritodrine : analysis of efficacy and maternal, fetal and neonatal outcome. Am J Obstet Gynecol 1990 ; 163 (1) 105-11. 34 - Fresson J, Blondel BT, P, EPIPAGE G.Régionalisation des soins pour les enfants de moins 33 semaines d'aménorrhée. in SFMP rapport 31ème journées nationales, ed. Collet M, and Treisser A, Arnette Lille : 2001 207-18. 61 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Tocolytiques Évaluation thérapeutique Tocolytiques 55 - Leake RD, Weitzman RE, Glatz TH, Fissher DH. Plasma oxytocin concentration in men, nonpregnant women and pregnant women before and during spontaneous labor. J Clin Endocrinol Metab 1981 ; 53 : 730-3. 56 - Leroux V, Fontan JE, Oury JF. Corticothérapie anténatale : prévention de la maladie des membranes hyalines et des complications de la prématurité. Doss CNHIM 1999 ; XX (3) : 5-34. 57 - Leveno KJ, Guzick DS, Hankins GDV, Klein VR, Young DC, Williams ML. Single centre randomised trial of ritodrine hydrochloride for preterm labour. Lancet 1986 ; 1293-95. 58 - Levin DL, Hyman AI, Heymann MA, Rudolph AM. Fetal hypertension and the development of increased pulmonary vascular smooth muscle : a possible mecanism for persistent pulmonary hypertension of the newborn infant. J Pediatr 1978 ; 92 : 265-9. 59 - Liggins GC, Vaughan GS. Intravenous infusion of salbutamol in the management of premature labour. J Obstet Gynaec British Commonwealth 1973 ; 80 : 29-33 60 - Lirette M, Holbrook AH, Katz M. Cardiovascular and uterine blood flow changes during nicardipine HCl tocolysis in the rabbit. Obstet Gynecol 1987 ; 69 : 79-83. 61 - Lumley J, the epidemiology of preterm birth, Baillière’s Clinical Obstretrics and Gynaecology 1993 ; 7-3 : 477-97. 62 - MacKenzie LW, Garfield RE. Hormonal control of gap junctions in the myometrium. Am J Physiol 1985 ; 248 : C296-C308. 76 - Papiernik E. Prévention of preterm labour and delivery, Baillière’s. Clin Obst Gynaecol 1993 ; 7-3 : 499-523. 77 - Read MD, Wellby DE. The use of a calcium antagonist (nifedipine) to suppress preterm labour. Br J Obstet Gynaecol 1986 ; 93 : 933-7. 78 - Rivera J, Bernal Lopez A, Varney M, Watson SP. Inositol 1,4,5, triphosphate and oxytocine binding in human myometrium. Endocrinology 1990 ; 127 : 155-62. 79 - Romero R, Sibai BM, Sanchez-Ramos L. An oxytocin receptor antagonist ( atosiban ) in the treatment of preterm labor A randomized, double-blind, placebo-controlled trial with tocolytic rescue. Am J.Obst Gynecol 2000 ; 182 (5) : 1173-83. 80 - Rudolph AM. The effects of non steroidal anti-inflammatory compounds on fetal circulation and pulmonary function. Obstet Gynecol 1981 ; 58 (suppl.5) : 635-65. 81 - Rumeau-Rouquette C, du Mazubrun C, Bréart G (1984) Protocole et indicateurs de l’état de santé; In RumeauRouquette C, du Mazubrun C & Rabarizon Y (eds) Naître en France, 10 ans d’évolution, p1-18. Inserm-Doin, Paris. 82 - Ryden G. The effect of salbutamol and terbutaline in the management of premature labour. Acta Obstet Gynecol Scand 1977 ; 56 : 293-6. 83 - Ryden G, Andersson RGG, Berg G, Karlsson S-G, Oscarsson Y. Binding of four oxytocin analogues to myomoetral oxytocin and arginine-vasopressin binding sites in pregnant women. Gynecol Obstet Invest 1990 ; 29 : 6-7. 84 - Shimamura K, Kusaka M, Sperelakis N. Oxytocin induces an inward current in pregnant rat myometrial cells. Can J Physiol Pharmacol 1994 ; 72 : 759-63. 85 - Sibai BM, Barton JR, Akl S, Sarinoglu C, Mercer BM. A randomized prospective comparison of nifedipine and bed rest versus bed rest alone in the management of preeclampsie remote from term. Am J Obstet Gynecol 1992 ; 167 : 879-84. 86 - The Canadian Preterm Labor Investigators Group. Treatment of preterm labor with the beta-adrenergic agonist ritodrine. N Engl J Med 1992 ; 327 : 308-12. 87 - Thoulon JM. Threatened premature labor. Etiology, diagnosis, treatment. Rev Prat 1995 ; 45 (2) :231-5. 88 - Thoulon JM, Puech F, Boog G. Obstétrique. Ed Ellipses, 1995. 89 - Thoulon JM, Glehen D, Muguet D, Dumont M, . Arnette Edit. PARIS, 524 - 530.La tolérance du Salbutamol injectable dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré. in Médecine Périnatale 4e Journée Nationale, ed. Dubois O, and Renaud R, Arnette Paris : 1975. 90 - Tsatsaris V, Papatsonis D, Goffinet F, Dekker G, Carbonne B, Tocolysis with nifedipine beta-adrenergic agonists : a meta-analysis. Obstet Gynecol 2001 ; 97 (2) : 840-7. 91 - Voyer M, Valleur-Masson D, Vodovar M. Pronostic des prématurés nés avant 32 semaines de gestation, in: Blanc B, Thoulon JM, 12èmes journées nationales de Médecine Périnatale. Paris, Arnette, 1992, 21 : 203-217. 92 - Zeeman GG, Khan-Dawood FS, Dawood. M.Y. Oxytocin and its receptor in pregnancy and parturition :Current concepts and clinical implications. Obstetrics and Gynecology 1997 ; 89 : 5-2. 93 - Zuckerman H, Reiss U, Rubistein I. The inhibition of premature labor with indomethacin. Am J Obstet Gynecol 1980 ; 136 : 1014. 94 - Zuckerman H, Shalev E, Gilad G, Katzuni E. Further study of the inhibition of premature labor by indomethacin. Part I. J Perinatal Med 1984 ; 12 : 19-23. 63 - Marpeau L, Keskes J, Vincenti O, Boyer F, Bouillie J, Pigne A, Barrat J. Value and dangers of indomethacin used in pregnancy. A propos of 304 treated patients. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 1988 ; 17 (1) : 115-22. 64 - Marpeau L. Menace d’accouchement prématuré, qu’en est-il de la thérapeutique ?. XVIIIèmes journées d’étude de pharmacie hospitalière. 1996. 65 - Marpeau L, Bouillie J, Barrat J, Milliez J. Obstetrical advantages and perinatal risks of Indomethacin : a report of 818 cases. Fetal diagn Ther 1994 ; 9 : 110-5. 66 - Marpeau L, Keskes J, Vincenti O, Boyer F. Intérêt et danger de l'indométacine utilisé en cours de grossesse. J Gynecol Obstet Biol Reprod 1988 ; 17 : 115-22. 67 - Méhats C, Tanguy G, Paris B, Robert B, Pernin N, Ferre F et al. Pregnancy induces a modulation of c CAMP phosphodiesterase 4-conformers ratio in human myometrium : consequences for utero-relaxant effect of PDE4-selective inhibitors. J Pharm Ther 2000 ; 292 (2) : 817-23. 68 - Mercier S. Prostaglandines utilisées en Gynécologie et obstétrique. Dossier du CNIMH 1990, XI, 5 . 69 - Moise et al. Indomethacin in the treatment of premature labor: Effects on the fetal ductus arteriosus. N Engl J Med 1988 ; 319 : 327-31. 70 - Morales WJ, Smith SG, Angel JL. Efficacy and safety of indomethacin versus ritodrine in the management of preterm labor: A randomized study. Obstet Gynecol 1989 ; 74 : 567-72. 71 - Moutquin JM, Cabrol D, Fisk NM, MacLennan AH. Effectiveness and safety of the oxytocin antagonist atosiban versus bêta-adrenergic agonists in the treatment of preterm labour. Br J Obst Gynaecol 2001 ; 108 : 133-42. 72 - Moutquin JM, Sherman D, Cohen H. Double-blind, randomized, controlled trial of atosiban and ritodrine in the treatment of preterm labor :A multicenter effectiveness and safety study. Am J Obst Gynecol 2000 ; 182 (5) : 1191-9. 73 - Niebyl JR, Blake D, White RD, Kumor KM, Dubin NH. Inhibition of premature labor with indomethacin. Am J Obstet Gynecol 1980 ; 136 : 1014-9. 74 - Norton ME, Merrili J, Bruce AB. Neonatal complications after the administration of indomethacin preterm cases. N Engl J Med, 1993 ; 22 (329) : 1602-7. 75 - Papatsonis DNM, Van Geijn HP, Ader HJ, Lange FM, Bleker OP, Dekker GA. Nifedipine and ritodrine in the management of preterm labor: a randomized multicenter trial. Obs Gynecol 1997 ; 90 (2) ; 230-4. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 95 - Zuckerman H, Shalev E, Gilad G, Katzuni E. Further study of the inhibition of premature labor by indomethacin. Part II. Double blind study. J Perinatal Med 1984 ; 12 : 25. 96 - Documentation des laboratoires fabricant. 62 Glossaire Hypocinésie utérine : anomalie par défaut de la contraction utérine, pendant le travail, entraînant un ralentissement voire un arrêt de la dilatation cervicale. Béance cervico-isthmique : Incapacité du col et de l’isthme utérin à se maintenir fermés. Elle est congénitale ou acquise. Membranes déciduales : portion de la muqueuse utérine qui, après l’accouchement, sera expulsée avec le placenta. Métrorragies : hémorragie utérine survenant en dehors des règles. Cardiomyopathie obstructive : affection du muscle cardiaque caractérisée par une forte hypertrophie des parois ventriculaires prédominant sur le septum et rétrécissant pendant la systole la cavité ventriculaire au point de la séparer en deux chambres. Cette affection se termine le plus souvent par une mort subite. Muscle lisse unitaire : muscle constitué de fibres formant une unité fonctionnelle telle qu'elles se contractent ensemble. Placenta praevia : insertion anormale du placenta sur le segment inférieur de l’utérus. Chorio-amniotite : inflammation ou infection de la membrane amniotique, pouvant entraîner sa rupture et un travail d’accouchement prématuré. Pré éclampsie : association d’une hypertension artérielle et d’une protéinurie au cours de la grossesse. Chorion : membrane externe de l’œuf. Rupture des membranes : ouverture de la cavité ovulaire avant tout début du travail quel que soit l’âge gestationnel. Curetage : ablation du contenu utérin ovulaire ou endométrial à l’aide d’un instrument appelé curette. Dystocie dynamique de démarrage : allongement important de la durée du début du travail, excédant 6 heures pour obtenir une dilatation de 2 cm. Thyréotoxicose : ensemble des symptômes dus à une sur-imprégnation de l'organisme en hormones thyroïdiennes. Hydramnios : abondance anormale du liquide amniotique. Le poids du liquide amniotique dépasse 2 litres. Vernix caseosa : matière grasse qui, chez beaucoup de nouveaux-nés s'étale en couche plus ou moins épaisse sur la région dorsale, les plis axillaires et inguinaux. Éclampsie : crise convulsive brutale, tonicoclonique, au cours d’une grossesse compliquée d’hypertension et de protéinurie. Tocographie (ou tocométrie) : mesure et enregistrement des contractions utérines. www.theriaque.org www.cnhim.org 63 Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 Évaluation thérapeutique Amnios : membrane limitant la cavité amniotique qui contient le liquide amniotique et le fœtus et qui tapisse la face interne du placenta et du chorion. Tocolytiques Tocolytiques Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré Évaluation thérapeutique Évaluation pharmaco-économique Samuel Limat1, Marie-Christine Woronoff-Lemsi1 et la participation du comité de rédaction 1. Service Pharmacie - CHU Besançon - Bld Fleming, 25 030 Besançon cedex La menace d’accouchement prématuré est à l’origine de dépenses de santé importantes : prise en charge des épisodes de menace et coûts liés à la prématurité du nouveau-né (1). En conséquence il n’est pas possible aujourd’hui de procéder à une évaluation sur un plan pharmaco-économique des traitements tocolytiques dans les menaces d’accouchement prématuré. Dans ce contexte, pour être intéressante, l’approche pharmaco-économique, doit être globale et intégrer ces deux paramètres. Références bibliographiques 1 - Nicholson W, Frick K, Powe N. Economic burden of hospitalisations for preterm labor in the United States. Obstet Gynecol 2000 ; 96 (1) : 95-101. 2 - Mozurkewich E, Naglie G, Krahn M, Hayashi R. Predicting preterm birth: a cost-effectiveness analysis. Am J Obstet Gynecol 2000 ; 182 (6) : 1589-98. 3 - Morrison J, Bergauer N, Jacques D, Coleman S, Stanziano G. Telemedicine : cost-effective management of high-risk pregnancy. Manag Care 2001 ; 10 (11) : 42-6. Pour l’heure, les quelques études disponibles ont principalement comparé des stratégies de suivi (tests biologiques, arbres de décision…) et des organisations des soins (télé-médecine, prise en charge hospitalière…) (2, 3, 4). Même si la prévention est abordée dans ces études, aucune analyse n’a spécifiquement comparé les différentes alternatives thérapeutiques. En particulier, le profil médico-économique de l’atosiban n’est pas déterminé. Abstract 4 - Bienstock J, Ural S, Blakemore K, Pressman E. University hospital-based prenatal care decreases the rate of preterm delivery and costs, when compared to managed care. J Matern Fetal Med 2001 ; 10 (2) : 127-30. TOCOLYTICS IN PRETERM LABOUR Tocolysis is a treatment which aims to decrease or stop uterine contractions in preterm labour. The objective is to limit mortality and morbidity due to prematurity. The delivery could be delayed for generally 48 hours and rarely for more than 7 days. A premature birth occurs between 22 and 37 amenorrhea weeks. The rate of premature delivery (5 to 10 % in France) is increasing due to plural pregnancies. The causes of preterm labour could be maternal, ovular, fetal or unknown causes. The diagnosis is based on regular and painful uterine contractions, cervix of uterus alterations, membranes rupture and metrorrhagia. The uterine contractions physiology depends on the myometrium (smooth muscle constituted of myosin and actin filaments) activity. The potassium-calcium channels, the parasympathic nervous system neurotransmetters, some hormones and local metabolites (ocytocin, prostaglandins, progesterone, catecholamines, beta-2 agonists) regulate the frequency and the intensity of spontaneous uterine contractions. The treatment consists in rest and in tocolysis. Beta-2 agonists (salbutamol and ritodrine essentially, terbutaline to a limited extent) have a short-term efficacy with a decrease of premature deliveries. But their cardiac-pulmonary-metabolic side effects limit their use. Atosiban — oxytocin antagonist — seems to be as efficient as the other tocolytics ad to have better tolerance. It is considered as a first line treatment. Calcium channel blockers (nifedipine, nicardipine) have no official agreement in the preterm labour indication. Their efficacy is the same or better than the beta-2 agonists one. Non steroidal antiinflammatories are not indicated and not used because of their severe fetal side effects. Tocolytics are essential in the preterm labour management. They allow corticoids administration and the mother transportation in a specialized maternty hospital. The pharmacoeconomical evaluation of these tocolytics treatments is no realised today. Key words : atosiban, delivery, indomethacin, nifedipine, nicardipine, ocytocine, pregnancy, prematurity, preterm labour, ritodrine, salbutamol, terbutaline, tocolysis. Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 3 64