HEAVILY CONTESTED PROJECTS IN INDIA HARM THE STEEL
Transcription
HEAVILY CONTESTED PROJECTS IN INDIA HARM THE STEEL
2/2008 Special report on Arcelor-Mittal heavily contested projects in India harm the steel giant’s credibility Dossier spécial ARCELOR-MITTAL Des projets en Inde fortement contestés mettent à mal la crédibilité du géant sidérurgique Kéisécker Nr.3 / Octobre 2008 Editorial The reasons for this publication Pourquoi cette publication? A new international NGO-coalition called "Global Action on ArcelorMittal" was founded just some time ago, its aim is to act upon the steel giant in favour of improved environmental and social standards. Récemment, une nouvelle coalition internationale d'ONG sous le nom de "Global Action on ArcelorMittal", a été créée avec pour but d'influencer ce géant de l’acier en faveur de standards environnementaux et sociaux améliorés . This coalition is regrouping NGO-representatives from many countries throughout the world where ArcelorMittal is established: United States, Kazakhstan, South Africa ... and even India. The “Mouvement Ecologique” is also a member of this coalition. And if the worries regarding ArcelorMittal are an inescapable fact in our countries, this is even more the case in the so-called emerging countries. Cette coalition regroupe des représentants d'ONG de nombreux pays du monde où ArcelorMittal est implanté: Etats-Unis, Kasachstan, Afrique du Sud … jusqu’en Inde. Le Mouvement Ecologique fait partie de cette coalition. Il faut savoir que si les préoccupations concernant ArcelorMittal sont une réalité chez nous, ils le sont encore bien davantage dans les pays dits émergents. The Indian partners now got in touch with the “Mouvement Ecologique” regarding a very worrying development in their country, relating to ArcelorMittal’s new setting up projects. They make mention of indigenous populations chased away from their grounds, of massive pollution etc. The situation is so that the “Mouvement Ecologique” decided to present it in a special report. In this report, the Indian journalist Moushumi Basu comments the situation from her point of view as well as from the standpoint of Indian organizations. International solidarity in favour of the most destitute counts against a world-famous industrial giant. With this publication the “Mouvement Ecologique” wants to provide support to the people concerned. Ainsi, le Mouvement Ecologique vient d’être contacté par ses partenaires en Inde au sujet d’une évolution fort préoccupante dans ce pays, en relation avec de nouveaux projets d'implantation d’ArcelorMittal. Il y est question de populations indigènes chassées de leurs terres, de pollution massive etc. La situation est telle que le Mouvement Ecologique a voulu présenter la situation dans un dossier spécial. Dans ce dossier Moushumi Basu, journaliste indienne, commente la situation de son point de vue resp. celui d’organisations de l’Inde. La solidarité internationale en faveur des plus démunis compte face à un géant industriel mondial. Moyennant cette publication, le Mouvement Ecologique veut donner son apport en la matière. Pour de plus amples informations: Mouvement Ecologique asbl, 6 rue Vauban, L-2663 Luxembourg/Pfaffenthal For further details: Mouvement Ecologique asbl, 6 rue Vauban, L-2663 Luxembourg/Pfaffenthal Soutenez cette action! Mouvement Ecologique asbl 6 rue Vauban L-2663 Luxembourg/Pfaffenthal Toute action du Mouvement Ecologique dans la coalition “Global Action on ArcelorMittal” dépend de vos dons. Soutenez-nous! Tél.: +352 43 90 30-1, Fax: +352 43 90 30-43 [email protected], www.oeko.lu CCPL: LU96 1111 0734 1886 0000 BCEE: LU31 0019 1100 4403 9000 Writer / Auteur, Moushumi Basu, [email protected] HISTORY OF ADIVASI REPRESSION IN JHARKHAND HISTOIRE DE LA RÉPRESSION DES ADIVASI AU JHARKHAND The history of tribal repression may be considered to date back from the British period, when the first coal mining operations began in the region. The once Adivasi landowners, were rendered landless with the advent of slaughter or unscientific mining. The mining of iron ore, further played havoc with the soil of the area, as the “red water”, spread on the surface, percolating below, making it barren and unfit for agriculture. It slowly dawned on the local tribals, that theirs was a lost battle against mega projects. On one hand, there were hardly any jobs, compensation or land; on the other hand, changing economy was gradually diminishing their chances as unskilled labourers in the upcoming corporate houses. L’histoire de la répression tribale remonte en fait jusqu’à la période britannique, au moment où l’exploitation des premières mines de charbon débutait dans la région. Les anciens propriétaires terriens Adivasi se trouvaient dépossédés de leurs terres dans le contexte de massacres ou d’exploitations minières peu scientifiques. L’exploitation du minerai de fer était également très mauvaise pour le sol, car "l’eau rouge" répandue à la surface pénétrait dans le sol qu’elle rendait aride et impropre à l’agriculture. Les membres des tribus concernées comprenaient peu à peu que leur lutte contre des mégaprojets était vouée à l’échec. D’un côté il n’y avait presque pas d’emplois, de compensations ou de terres ; d’un autre côté une économie en plein changement réduisait graduellement leurs chances auprès des entreprises montantes, car ils n’étaient que des ouvriers sans qualification professionnelle. There have been some landmark agitations and sacrifices by the tribals against displacement in the past. With such a painful history of anti-displacement to fall back upon, the indigenous population has been left more insecure than ever. In the 60’s the tribal population in this part of the land was 68%, in the 2001 census, it had been reduced to 26%. Little has been done in the name of rehabilitation, with only 5%-6% of the displaced, being given the benefit. The state government may have recently announced its Resettlement and Rehabilitation (R&R) policy, but it has been termed by the anti-displacement agitationists as being pro-capitalist or corporate houses. ARCELOR-MITTAL IN JHARKHAND Topping the list of key players making forays in the tribal land is the world’s largest Global steel corporation ArcelorMittal. It has plans to set up one of world’s biggest steel plant of 12 Million Tonne Per Annum (MTPA) capacity in Jharkhand, at an investment of Rs. 40,000 crores ($9.3 billion), that is expected to start operations by 2012. The proposed steel project will be set up in two phases of 6 MT each. While the first phase is expected to be completed within 48 months from the date of agreement on the detailed project report, the second phase will be completed within 54 months after completion of the first phase. Dans le passé, il y a eu quelques troubles historiques et les membres des tribus ont consenti des sacrifices pour s’opposer au déplacement. Face à une si douloureuse histoire de la lutte contre les déplacements, la population indigène se sent de moins en moins en sécurité. Au cours des années 60, la part de la population tribale s’élevait à 68% dans cette partie du pays, mais au recensement de 2001, elle était tombée à 26%. Peu de choses ont été faites au nom de la réhabilitation, car tout juste 5 à 6% des personnes déplacées pouvaient bénéficier de telles mesures. Certes, le gouvernement de l’État vient d’annoncer sa politique de réinstallation et de réhabilitation, mais les adversaires du déplacement l’ont qualifié de pro-capitaliste ou pro-entreprises. ARCELOR-MITTAL AU JHARKHAND In addition to the steel and mining projects, the steel major will explore the feasibility of setting up a 2,500-MW capacity mega power plant in Jharkhand. It will also set up townships for its employees as part of the project. ArcelorMittal, le numéro un mondial dans le domaine de la production de l’acier, se retrouve en tête de la liste des grandes entreprises qui envahissent les terres tribales. Le groupe prévoit la construction d’une des plus grandes aciéries du monde au Jharkhand: la production annuelle sera de 12 millions de tonnes par an, l’ investissement s’élève à 9,3 milliards de dollars et la production doit démarrer en 2012. Le projet prévu sera réalisé en deux tranches à 6 millions de tonnes. Alors que la première tranche doit être réalisée endéans 48 mois à partir de la date de l’adoption du rapport détaillé sur le projet, la deuxième tranche sera terminée endéans 54 mois après l’achèvement de la première phase. The Greenfield mega steel project requires 12 thousand acres of land and 1500 megawatt new power plant for its captive consumption. The choice of site has been zeroed in the three blocks of Karra, Torpa and Rania in the Khunti district and Kamdara in the Gumla district of Jharkhand. En plus des projets concernant l’aciérie et l’exploitation minière, le géant de l’acier veut étudier la faisabilité de l’installation d’une méga-centrale électrique d’une capacité de 2.500 MW à Jharkhand. La construction de cités destinées aux employés fait également partie du projet. The Central Government has approved for grant of lease of Karampada Iron ore Mines located in the reserve forest in Meghataburu Mauja in West Singbhum district of Jharkhand for its proposed 12 Million Tonnes (MT) steel plant. Experts have opined that the estimated reserve in the mine is about 50 MT of mineralized and very good quality of ore. It has also been allotted the Seregarha coal block, in the state with an estimated reserve of 160 MT. However the company’s total iron ore requirement is estimated at 600 MT annually once the plant reaches its full production capacity. Le méga-projet de l’aciérie de Greenfield exige 12.000 acres de terre et une nouvelle centrale électrique de 1500 MW pour sa consommation captive. Le choix du site s’est concentré sur les trois blocs de Karra, Torpa et Rania dans le district de Khunti et sur Kamdara dans le district de Gumla au Jharkhand. While applications for land have been made to the respective district administration; the same has been made for water as well, from the adjoining River Karo, by the steel giants. Le gouvernement central a approuvé la concession des exploitations de minerai situées dans la réserve forestière à Meghataburu Mauja dans le district de West Singbhum du Jharkhand pour l’aciérie prévue de 12 millions de tonnes. Les experts sont d’avis que les réserves estimées dans la mine s’élèvent à environ 50 millions de tonnes de minerai d’excellente qualité. Le bloc de charbon de Sereghara a également été alloué, sa réserve estimée est de 160 millions de tonnes. Mais les de kéisécker 1-08 3 Given the above scenario, lakhs (1 lakh= 100.000) of people from at least 30-40 villages are likely to be displaced, by the proposed project. In addition, the local jungles in the villages would be destroyed along with water sources, ecosystems thereby imperiling the environment and the very source of sustenance of the local aborigines. What has irked the villagers the most is the fact that the initial process of site selection, including survey etc. were done without taking the local villagers into confidence. “We were kept in the dark, the negotiations were being made in connection with our land, but we are not a party to it”, they pointed out. In a bid to go ahead further with their process of land acquisition and purchase, they are even resorting to “Divide and Rule” policy, by pitting the non-tribals against the tribals, lamented the villagers. Now in a bid to pacify the flaring situation ArcelorMittal in a recent development made commitments of spending about Rs 1250 crores ($300 million) on rehabilitation and resettlement in Jharkhand. The money will be spent for the improvement of health, education, development, economic activities and women empowerment. While, the hype is being played up, one is tempted to ask, as to what extent has either the corporate houses or the Government of India succeeded in fulfilling their commitments during the last 60 years? The ArcelorMittal Foundation has been specially constituted with the objective of investing in social programmes, and promoting its commitment to society and sustainable development, focusing in particular on the communities where it operates. It is also said that the Foundation will seek to develop partnerships with Non-Governmental Organizations (NGOs) to push through their programmes. But the hidden agenda of the foundation seems to be clear in piggy riding on the local NGOs to find a foothold in the project areas, with its obvious flow of large funds to enhance its public relations. The activities of the company gathered momentum after Sanak Mishra took over as the CEO of the Indian project. The announcement of Corporate Social Responsibility (CSR) programmes virtually took the form of election campaigns. The first move was to launch an ITI (Industrial Training Institute) in Khunti, slated to open from 2009. 50 % of the total candidates were to be selected by the state government and the rest by the company. Half of the seats were to be reserved for tribal students and 50 scholarships were to be awarded on merit to deserving local students of the region. Soon, the Mittals also learnt of the tribals’ love for hockey. The company wasted no time in sponsoring hockey tournament for girls and boys of Khunti and Gumla districts. 4 de kéisécker 1-08 besoins totaux en minerai de fer sont estimés à 600 millions de tonnes par an dès que l’usine atteint sa pleine capacité de production. Les demandes concernant les terres ont été introduites auprès de l’administration de district respective, et le géant de l’acier a fait de même pour l’eau en provenance du fleuve Karo qui passe à proximité. La réalisation du projet implique le déplacement de milliers de gens, de la population d’au moins 30 à 40 villages. En plus, les jungles locales des villages seraient détruites en même temps que les sources et les écosystèmes, ce qui mettra en péril l’environnement et les moyens de subsistance des aborigènes du pays. Mais ce qui a vraiment contrarié les villageois, c’est le fait que le processus initial avec la sélection du site, à l’inclusion du levé etc., s’est fait sans consultation des habitants concernés. "On ne nous a pas donné de renseignements, les négociations portaient sur nos terres, mais nous n’y avons par participé", soulignent-ils. "En tentant d’avancer dans leur processus d’acquisition et d’achat de terres, ils vont même jusqu’à appliquer la politique du ‘diviser pour mieux régner’, en dressant les non-tribaux contre les tribaux", se plaignent les villageois. Dans une tentative de calmer la situation explosive, ArcelorMittal vient de s’engager à investir environ 300 millions de dollars dans des mesures de réhabilitation et de réinstallation au Jharkand. L’argent sera affecté à l’amélioration de la santé, à l’éducation, au développement, aux activités économiques et au renforcement de l’autonomie des femmes. Alors que le battage médiatique tourne à plein rythme, on est tenté de demander dans quelle mesure les entreprises ou le gouvernement de l’Inde ont réussi à s’acquitter de leurs engagements au cours des 60 dernières années. La Fondation ArcelorMittal a été spécialement constituée dans le but d’investir dans des programmes sociaux et de promouvoir son engagement à l’égard de la société et du développement durable, en mettant l’accent plus particulièrement sur les communautés où le groupe est établi. Il est également dit que cette fondation cherchera à développer des partenariats avec des organisations non-gouvernementales (ONG), afin de frayer un chemin à leurs programmes. Mais les intentions cachées de la fondation semblent être de se faire transporter sur les dos des ONG locales, afin de prendre pied dans les zones de projets, et son flux évident de fonds importants servira alors à améliorer ses relations publiques. Les activités du groupe prenaient de l’ampleur après que Sanak Mishra était nommé au poste de directeur général du projet en Inde. L’annonce de programmes de responsabilité sociale de l’entreprise prenait pratiquement la forme d’une campagne électorale. Le premier geste, c’était la création d’un institut de formation industrielle à Khunti, qui ouvrira ses portes dès 2009. La moitié des candidats doit Finally, a $300 million Rehabilitation & Resettlement(R&R) package has been drawn up for the state. Remi Boyer, Vice-President of ArcelorMittal justifies it by saying that the company is very serious about welfare of the people, their ethnic needs and culture at the proposed site of the Greenfield project. But he was visibly upset when landholders asked him to share the company’s profit with them on an annual basis. “It’s ridiculous to share the profit with people who don’t know what to do with it”. Boyer was also trying to convince the Church as it has a big say in such areas. According to Sanak Mishra, CEO of ArcelorMittal India Limited, the people of Jharkhand are in favour of industrialization. Therefore the rich mineral-state should take the lead in this regard. He further adds, the steel baron Lakshmi Mittal himself has asked for more social work in India and to model its CSR on the Jharkand Project. être sélectionnée par le gouvernement de l’État, l’autre moitié par l’entreprise. La moitié des places sera réservée à des étudiants d’origine tribale et 50 bourses seront attribuées à des étudiants méritants originaires de la région. De même, ArcelorMittal avait rapidement compris que les tribaux adorent le hockey. L’entreprise ne perdait pas de temps en sponsorisant un tournoi de hockey pour les filles et les garçons des districts de Khunti et de Gumla. En fin de compte, un programme de réintégration et de réinstallation se chiffrant à 300 millions de dollars a été établi pour l’État. Remi Boyer, vice-président d’ArcelorMittal, justifie ces actions dans la région du site proposé pour le projet Greenfield, en disant que le groupe prend très à coeur le bien-être de la population, ses besoins ethniques et sa culture. ANTI-MITTAL AGITATION BY THE ADIVASIS Mais il était visiblement mécontent quand des propriétaires terriens lui demandaient de partager le profit de l’entreprise avec eux, sur une base annuelle. "C’est ridicule de partager le profit avec des gens qui ne savent pas quoi en faire". Boyer cherchait également à convaincre l’Église, très influente dans ces régions. Even if the steel majors, have made their presence felt across the globe, it remains to be seen, how they can eventually make their way in this tribal heartland. “Jaan Denge, Par Ek Inch Bhi Zameen Na Denge, Mittal Ko Baithne Na Denge”… “Hamare Purvajon Ka Zameen Nahi Looto” (We may give away our lives, but will not part with an inch of our ancestral land, Mittals will not be allowed, do not grab our ancestral land…) is the resounding refrain from the agitating villagers. D’après Sanak Mishra, directeur général d’ArcelorMittal India Limited, la population du Jharkhand serait en faveur de l’industrialisation. L’État riche en gisements miniers devrait donc prendre l’initiative à cet égard. Il ajoute que le baron de l’acier Lakshmi Mittal en personne a exigé plus de travail social en Inde et de prendre le projet du Jharkhand comme modèle pour la responsabilité sociale des entreprises. Spearheading their movement, under the banner of Adivaasi, Moolvaasi, Asthitva Raksha Manch (AMARM) is the fiery social activist Dayamani Barla. “The corporate houses are simply ignorant of the concept of subsistence economy of a tribal society that is rooted in agriculture and forest produce. The natural resources to us are not merely means of livelihood, but our identity, dignity, autonomy and culture have been built on it, for generations. These communities will not survive if they are alienated from the natural resources. How is it possible to rehabilitate or compensate us”? questions a vociferous Barla. Her campaigns in the villages are with a difference. While her booklet, “Ek Inch Bhi Zameen Nahi Denge”, (We will not part with an inch of our land) on the anti- Mittal movement, has flooded thousands of tribal homes, she has also used the medium of video, to percolate her message. “Films make an instant impact on the minds of the people”, says Barla. “We have been showing documentary films on the various tribal agitations that have been carried out in the course of history. AGITATION ANTI-MITTAL CHEZ LES ADIVASI Même si la présence des grands de l’acier n’est pas passée inaperçue dans le monde, il reste à voir comment ils pourront finalement trouver leur chemin dans ce centre tribal. "Jaan Denge, Par Ek Inch Bhi Zameen Na Denge, Mittal Ko Baithne Na Denge" ... "Hamare Purjavan Ka Zameen Nahi Looto" (Nous pouvons donner nos vie, mais nous ne renoncerons pas à un seul pouce de nos terres ancestrales, les Mittal ne seront pas autorisés, ne vous emparez pas de nos terres ancestrales ...), tel est le refrain répété par les villageois contrariés. La fougueuse activiste sociale Dayamani Barla est le fer de lance du mouvement, sous la bannière de Adivaasi, Moolvaasi, Asthitva Raksha Manch (AMARM). "Les entreprises ne connaissent simplement rien du concept de l’économie de la subsistance d’une société tribale enracinée dans l’agriculture et le produit forestier. Pour nous, les ressources naturelles ne sont non seulement des moyens d’existence, mais depuis des générations de kéisécker 1-08 5 That the endeavors have borne fruit could be gauged from the run way success of the agitation organized in the four blocks of Karra, Kamdara Torpa and Rania, this year on March 4, 7 and 10 and 25 respectively, where villagers displayed unflinching solidarity and strength. The members of AMARM, also put up a successful show of strength, marching through the heart of the capital city of Ranchi on May 29, braving the peak of summer heat. In the meantime, Dayamani received two death threats on her mobile phone. “I have been threatened to be killed, unless I stopped holding meetings in the villages of the said blocks”. However, for the recipient of Counter Media Award for Rural reporting, “such threats have only strengthened our resolve further. Even the surrounding villages of the neighboring blocks stand united in our favour”. Needless to say, the first effort of the steel giants on August 20, to strike a chord of negotiation or hold dialogues with the villagers of Kamdara block, met with display of brooms, sickle, Samat ( grain thresher), Tangi (used for clearing bushes) by the tribal protestors. “Mittal Go Back”, displayed the placards and banners prominently, that were held out by them. Even as the monsoons lashed the villages, thousands of agitationists, including women with infants tied at their back, assembled near Polka Bazaar, shouting fiery protest slogans in Mundari. They were not only from Kamdarra, but also stormed the site, from Karra, Rania and Torpa, the other proposed sites for the Greenfield project. Prominent amongst those who represented the Mittal group on the occasion was the CEO ArcelorMittal, India Vijay Bhatnagar, CEO Greenfield, Jharkhand & Orissa, Dr. Sanak Mishra besides other officers from Jharkhand. They had reached Polka Bazaar, in the Kamdarra block, reportedly after pre- intimation by the former, on the proposed meeting. “This is no way to call a meeting, it is certainly not a hush hush affair, it concerns our heritage, our land water and forests”, asserted Barla. The officers had no choice but to leave, under the protection cover of the district officials. MITTAL’S INVESTMENT IN “CLIMATE CHANGE MITIGATION” At the face of the above, it may be interesting, to learn that Mittal has launched in July 2008, 100 million Euro carbon fund to promote its business “to strategically engage in the carbon market and promote climate friendly solutions that are relevant for the steel industry”. It “will be working with leading venture capital firms... to support the commercialization of clean energy technologies” which boost such 6 de kéisécker 1-08 elles constituent la base de notre identité, notre dignité, notre autonomie et notre culture. Ces communautés ne survivront pas si elles sont détachées des ressources naturelles. Comment pourrait-on nous réintégrer ou compenser?" réclame Madame Barla avec véhémence. Ses campagnes dans les villages ne sont pas comme les autres. Alors que son livret sur le mouvement anti-Mittal "Ek Inch Bhi Zameen Na Denge" (nous ne renoncerons pas à un seul pouce de nos terres ancestrales) se retrouve dans des milliers de foyers tribaux, elle a également recouru à la vidéo pour faire passer son message. "Les films font une forte impression sur les hommes", dit Madame Barla. "Nous avons présenté des documentaires sur les différentes agitations tribales enregistrées au cours de l’histoire". Mais ces efforts n’étaient pas vains comme en témoigne le succès sans précédent des manifestations organisées les 4, 7, 10 et 25 mars dans les quatre blocs de Karra, Kamdara, Torpa et Rania, au cours desquelles les villageois faisaient preuve d’une solidarité sans faille et d’une grande force. Les membres d’AMARM ont également mis sur pied une démonstration de force couronnée de succès, en défilant le 29 mai au centre de la capitale de Ranchi, malgré la forte chaleur estivale. Entre-temps Dayamani avait reçu deux menaces de mort sur son portable. "On a menacé de me tuer si je n’arrêtais pas d’organiser des réunions dans les villages de ces blocs." Mais la récipiendaire du prix "Counter Media Award for Rural Reporting" dit que "ces menaces n’ont fait que renforcer notre résolution. Même les villages des alentours, des blocs voisins se trouvent unis en notre faveur". Inutile de dire que lors d’une première tentative des géants de l’acier (le 20 août) de faire vibrer la corde sensible lors de négociations ou de dialogues avec les villageois du bloc de Kamdara, les manifestants tribaux se présentaient munis de balais, faucilles, Samat (équipement de battage de céréales), Tangi (pour élaguer des buissons). "Mittal Go Back" pouvait-on lire sur les pancartes et étendards qu’ils brandissaient. Même lorsque la mousson s’abattait sur les villages, des milliers de manifestants, y compris des femmes portant leurs bébés sur le dos, se sont réunis près de Polka Bazaar, en criant des slogans de protestation en langue Mundari. Ils ne venaient non seulement de Kamdara, mais les gens de Karra, Rania et Torpa, les autres sites proposés pour le projet Greenfield, étaient également venus. A cette occasion, le groupe Mittal était notamment représente par Vijay Bhatnagar, directeur général d’ArcelorMittal Inde, le docteur Sanak Mishra, directeur général de Greenfield, Jharkand et Orissa, ainsi que d’autres membres du comité directeur du Jharkhand. Ils seraient arrivés à Polka Bazaar dans le bloc de Kamdarra après une annonce préalable de la réunion envisagée. " Ce n’est pas une façon de convoquer une réunion, ce n’est certainement pas une affaire ultra-secrète, cela concerne notre héritage, notre pays, notre eau, nos “reduction of greenhouse gas emissions” which has “relevance for the steel industry and its customers” The figure is a brazen display of calculations that the company probably wants to emphasize as to how steel industry is clean development to bring about mitigation in climate change. In other words, they are legitimizing their higher investment to build world’s biggest steel plant, increase widely its mining activities, displacing and polluting more and more natural environment and sustainable life. “It is hard to accept such kind of commercial destruction of land, forest, water, air and their sustainable indigenous life, as climate change mitigation, poverty reduction, corporate accountability” feel experts. Mittal steel factory would not only displace the people, but also their local jungles and waters, on which they thrived upon and which have been a large component of their environmental economy. TRIBAL VILLAGERS PIN HOPES ON DAYAMANI’S REPRESENTATION AT THE EUROPEAN SOCIAL FORUM “It is a triumph of our cause”, feels Marshall and Dilip Topno, active members of the AMARM, which is getting an audience in an international forum as renowned as the ESF. For Barla, “I will participate in the workshop to discuss the intimate co-relation of the indigenous people with environment and earth. How indigenous justice can prevail on our land, forest and water and how we as tribal communities can experience this justice”? The forum according to her, should hear the voice of native aborigines living in areas where land, forest, water, air and sustainable indigenous life are being steadily destroyed, threatened or displaced for corporate interests. People need to know how mines and industries which serve their global consumption and which are supported to invest in the South in the name of the ‘mitigation’, unleash a plethora of maladies as displacement, unsafe work conditions and deaths in mine accidents. What more! Even the life of the people who dare to publicly raise their voice against it are getting threatened, she regretted, taking a cue from her own life. “For the tribal community, land is not an asset to be sold, but it is our heritage, we are not master or owners of it, but simply protectors, or preservers for the generations next. Take the case of Sarna Sthal our religious site, which consists of conglomeration of certain trees that are worshipped by the community or Sasandari, the land which has been preserving the last remains of our ancestors, for centuries. Each village have such sites of their own, can they be simply uprooted from our existence”, she shoots back forêts", affirmait Madame Barla. Les membres du comité directeur n’avaient pas d’autre choix que de quitter les lieux sous la protection des fonctionnaires du district. L’INVESTISSEMENT DE MITTAL DANS l’"ATTÉNUATION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES" Au vu de ce qui vient d’être dit il peut être intéressant de savoir qu’en juillet 2008, Mittal a lancé un fonds pour le charbon de 100 millions d’euros, destiné à promouvoir ses affaires "en s’engageant stratégiquement dans le marché du charbon et de promouvoir des solutions concernant la sidérurgie qui n’affectent pas le climat." Le groupe "travaillera avec d’importantes sociétés de capital risque ... pour soutenir la commercialisation de technologies énergétiques propres" qui contribueront à la "baisse des émissions de gaz de serre" qui est "d’importance pour la sidérurgie et ses consommateurs". Le chiffre représente un affichage effronté de calculs par lesquels la société entend probablement souligner la propreté de la sidérurgie et relever que ce développement contribuera à l’atténuation du changement climatique. Autrement dit, ils servent à justifier ses investissements plus élevés destinés à la construction de la plus grande aciérie du monde, l’extension de ses activités minières au niveau mondial, de plus en plus de déplacements et de pollution d’un environnement naturel. "Il est dur d’accepter ce genre de destruction commerciale de la terre, de la forêt, de l’eau, de l’air et de la vie indigène durable comme atténuation du changement climatique, recul de la pauvreté, gestion d’entreprise", remarquent les experts. L’aciérie Mittal ne déplacerait non seulement la population, mais également leurs jungles locales et leurs eaux qui leur permettaient de prospérer et qui jouaient un rôle essentiel dans leur économie environnementale. LES VILLAGEOIS TRIBAUX METTENT LEURS DERNIERS ESPOIRS DANS LES PROTESTATIONS DE DAYAMANI DEVANT LE FORUM SOCIAL EUROPÉEN "C’est un succès pour notre cause", disent Marshall et Dilip Topno, membres actifs de AMARM, qui pourra s’exprimer dans le cadre d’un forum international aussi réputé que le Forum Social Européen. Madame Barla dit: "Je participerai à l’atelier pour discuter de l’intime corrélation entre les populations indigènes, l’environnement et la de kéisécker 1-08 7 And if we start competing with the Mittals on schemes of climate change mitigation for which an investment of 100 mil euros has already been made, we need not go into further calculations to know what will happen next. The big polluter can easily pay for everything to prove how the increasing consumption of steel and even the pollution it causes are best remedies for ‘climate change mitigation’. Where will we find euros to match them and prove that the reality is far remote from the publicity? Terre. Comment la justice indigène peut-elle prévaloir sur nos terres, forêts et eaux, et comment pouvons-nous, en tant que communautés tribales, connaître cette justice?" A son avis, le forum devrait écouter la voix des aborigènes autochtones vivant dans des zones où la terre, la forêt, l’eau, l’air et la vie durable indigène sont régulièrement détruits, menacés ou déplacés en raisons des intérêts d’une entreprise. Les gens doivent savoir comment les mines et les industries qui servent leur consommation globale et qui sont soutenus pour investir dans le Sud au nom de "l’atténuation", déclenchent une pléthore de maux comme le déplacement, des conditions de travail peu sûres, des décès dans les mines. Et les gens qui osent élever leur voix publiquement pour dénoncer ces scandales sont de surcroît menacés, regrettait-elle, en se référant à ses propres expériences. "Pour la communauté tribale, les terres ne sont pas un bien à vendre, mais il s’agit de notre héritage, nous n’en sommes ni maîtres ni propriétaires, mais simplement ses protecteurs ou gardiens pour les futures générations. Prenez le cas de Sarna Sthal, notre site religieux qui consiste en un assemblage de différents arbres auxquels la communauté voue un culte, ou Sasandari, la terre qui accueille les restes humains de nos ancêtres depuis des siècles. Chaque village a de tels sites. Peuvent-ils être simplement supprimés de notre existence?", réplique-t-elle. Et si nous commençons à entrer en concurrence avec les Mittal au sujet des projets concernant l’atténuation du changement climatique, qui ont déjà généré un investissement de 100 millions d’euros, alors nous ne devons pas poursuivre nos calculs pour savoir ce qui va se passer ensuite. Le gros pollueur peut facilement payer pour tout afin de prouver qu’une consommation croissante d’acier et même la pollution qu’elle provoque sont les meilleurs remèdes en faveur de "l’atténuation du changement climatique". Où trouverons-nous des euros pour les égaler et pour prouver que la réalité n’a pas beaucoup de rapport avec la publicité? Soutenez cette action! Toute action du Mouvement Ecologique dans la coalition “Global Action on ArcelorMittal” dépend de vos dons. Soutenez-nous! CCPL: LU96 1111 0734 1886 0000 BCEE: LU31 0019 1100 4403 9000