ingénierie industrielle, biens d`équipement et matériaux
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ingénierie industrielle, biens d`équipement et matériaux
DR INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX Philippe CANTEAU INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX Philippe CANTEAU Président du Cos Nathalie GESLIN Rapporteur les techniques, méthodes, outils, compétences et services pour l’industrie, l’ingénierie industrielle, la réglementation associée et la sécurité des équipements industriels (hors directive 2006/42/CE relative aux machines). Le Cos a pour vocation de coordonner le programme de normalisation. Il initie les nouveaux sujets et analyse leur faisabilité, veille à la progression et à la cohérence des travaux, ainsi qu’à la pertinence des normes produites par rapport au marché et aux besoins exprimés par les utilisateurs. CONTEXTE L’ingénierie, les biens d’équipement et les matériaux font face à plusieurs enjeux. Face à la mondialisation des marchés et dans un univers devenu très fortement concurrentiel, les entreprises recherchent en permanence la différenciation par l’innovation et l’intégration de nouvelles technologies. L’objectif premier : gagner en compétitivité et accroître la valeur ajoutée des produits et des services associés (fonctionnalité du produit), tout en préservant l’image et la réputation des entreprises. Dans sa stratégie de croissance et de compétitivité, le secteur peut miser sur les technologies de fabrication avancées et sur les technologies clés génériques : assemblage multimatériaux, capteurs, matériaux composites, traitement THESHIHAN – FOTOLIA L e champ de compétences du Cos Ingénierie, biens d’équipement et matériaux (Cos Ibem) concerne la conception, la fabrication, la mise en œuvre, l’exploitation, la maintenance, la valorisation en fin de vie de matériaux métalliques et non métalliques, d’équipements, de procédés ou d’installations industrielles pris indépendamment ou intégrés dans un système de production industrielle. Cela comprend de surface, microfabrication, robotique, fabrication additive, matériaux avancés, biotechnologies, simulation numérique… Une nouvelle organisation des entreprises s’est mise en place, qui consiste à confier aux fournisseurs la conception et la production de sous-systèmes ou de systèmes toujours plus complexes, avec des exigences de résultat toujours plus fortes en termes de performance, de délais et de qualité. Cette évolution se concrétise dans certains secteurs par des accords de partenariats. De même, la notion d’entreprise étendue, plateforme collaborative dans les filières clientes et chez les donneurs d’ordres de ce secteur industriel, se généralise. ≤ Le champ de compétences du Cos couvre les matériaux métalliques et non métalliques, les équipements, procédés ou installations industrielles pris indépendamment ou intégrés dans un système de production. ••• mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 77 ≤ INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX La normalisation favorise l’accès au marché de solutions innovantes et accroît la confiance des utilisateurs. INDUSTRIEBLICK – FOTOLIA la n ormalisation et relever les défis économiques et techniques, le Cos a fixé de grandes orientations pour plusieurs thématiques : innovation, international, compétitivité, environnement et réglementation. ••• Ces améliorations ou ruptures technologiques qui visent la réduction des coûts et des délais se doivent de respecter les réglementations et les directives européennes. La réglementation européenne, à travers les directives Nouvelle approche, poursuit deux objectifs : permettre la libre circulation des produits et permettre la sécurité des installations, des biens et des personnes. Ces directives font un recours direct aux normes comme moyen donnant présomption de conformité. Aux impératifs de sécurité s’ajoutent les enjeux environnementaux, qui appellent des réponses concertées : développement durable, maîtrise de l’énergie, valorisation des matériaux ou des équipements industriels en fin de vie, gestion des toxiques, écoconception, utilisation durable des matériaux… À cela s’ajoutent les enjeux stratégiques de la maîtrise des matières premières (disponibilité, approvisionnement, recyclage…). Pour aider les entreprises à utiliser les leviers de 78 mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 ASSOCIER INNOVATION ET NORMALISATION AFIN DE FAVORISER L’APPROPRIATION ET L’INTÉGRATION DE TECHNOLOGIES NOUVELLES Identifier les technologies innovantes La normalisation favorise l’accès aux marchés de solutions innovantes et accroît la confiance des utilisateurs d’innovations. En cela, elle les légitime et contribue dès lors à leur développement sur le marché. Certaines technologies innovantes font l’objet de travaux de normalisation : fabrication de composites, assemblage multimatériaux, biomimétique, fabrication additive, méthode de vieillissement accéléré des plastiques… L’identification de ces technologies pourra révéler des besoins de nouveaux travaux normatifs. Renforcer la collaboration avec les pôles de compétitivité et les impliquer dans les travaux de normalisation Les grandes orientations 2013-2018 des pôles de compétitivité indiquent que « l’ambition nouvelle des pôles est de se tourner davantage vers les débouchés économiques et l’emploi ». « Pour atteindre cet objectif, les pôles de compétitivité doivent devenir des “usines à produits d’avenir” qui transforment les efforts collaboratifs des travaux de R&D en produits, procédés et services innovants mis sur le marché. » La démarche innovation/ normalisation entamée par le Cos dès 2011 a mis en évidence une implication assez hétérogène des pôles de compétitivité dans les travaux normatifs, qui s’explique par le niveau de maturité de leurs projets. ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL Faire alliance avec les organismes développant des documents de référence La majorité des normes du secteur sont élaborées à l’Iso, et les organismes américains SAE, ASTM, ASME, API sont des acteurs influents. La réflexion engagée se poursuit quant aux formes possibles de coopération par thématique et aux actions à engager pour organiser la coopération et soutenir le système Iso. Des exemples : ASME pour la maîtrise de l’énergie des systèmes de pompage et les compresseurs, ASTM et Iso ainsi que le Bureau de normalisation québécois (BNQ) avec l’UNM et Afnor pour la fabrication additive, liste de normes américaines SAE reconnues à INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX l’Iso sur l’espace de l’Iso/TC 20 du portail Iso. Examiner systématiquement toutes les opportunités de leadership à l’international Lorsqu’un pays abandonne le secrétariat d’une structure, des actions sont engagées pour prendre les positions considérées comme stratégiques par l’industrie et ses partenaires. L’identification des structures Iso ou Cen stratégiques pour l’économie française et l’évaluation des risques en cas d’absence de participation doivent aider à la prise de décision. Engager une réflexion stratégique sur la prise en compte des nouveaux sujets par segments du Cos L’Iso s’emploie à répondre aux besoins normatifs aussi bien pour les secteurs existants que nouveaux. La multiplicité actuelle de propositions d’ouverture de nouveaux domaines d’activité nécessite une vision d’ensemble et une stratégie par segment. Cette réflexion doit permettre d’éviter la dispersion de travaux et de fournir une réponse normative cohérente aux besoins industriels. NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2014 NF EN 15534-1 Composites à base de matières cellulosiques et de thermoplastiques (communément appelés composites bois polymères [WPC] ou composites fibres d’origine naturelle [NFC]) – partie 1 : méthodes d’essai pour la caractérisation des compositions et des produits NF EN 15334-4 Composites à base de matières cellulosiques et de thermoplastiques (communément appelés composites bois polymères [WPC] ou composites fibres d’origine naturelle [NFC]) – partie 4 : spécifications relatives aux lames et dalles pour platelage NF EN 15534-5 Composites à base de matières cellulosiques et de thermoplastiques (communément appelés composites bois polymères [WPC] ou composites fibres d’origine naturelle [NFC]) – partie 5 : spécifications relatives aux lames et plaques pour bardage et lambris FD A 06-754 Analyse chimique du cuivre et des alliages de cuivre – détermination de l’aluminium – méthode complexométrique XP Iso/TS 16095 Caoutchouc régénéré dérivé principalement de produits contenant du caoutchouc naturel – méthode d’évaluation XP Iso/TS 16096 Caoutchouc isobutène-isoprène (IIR) régénéré – méthode d’évaluation XP Iso/TS 16097 Poudrettes de caoutchouc vulcanisées – méthodes d’évaluation NF T 50-700 Plastiques – rotomoulage – caractérisation des polyoléfines pour rotomoulage et spécifications générales des pièces rotomoulées NF T 54-195-1 NF T 54-195-2 Plastiques – films barrière pour la désinfection par fumigation des sols agricoles et horticoles – partie 1 : spécifications des films barrière Plastiques – films barrière pour la désinfection par fumigation des sols agricoles et horticoles – partie 2 : méthode de détermination de la perméabilité d’un film utilisant une technique statique EN Iso 844 Plastiques alvéolaires rigides – détermination des caractéristiques de compression NF EN 16472 Plastiques – méthode de photovieillissement accéléré utilisant des lampes à vapeur de mercure à moyenne pression FD E 29-753 Bouteilles à gaz – essais de la compatibilité à l’hydrogène pour les métaux NF EN Iso 10297 Bouteilles à gaz – robinets de bouteilles – spécifications et essais de type (Iso 10297 : 2014) NF Iso 5145 Raccords de sortie de robinets de bouteilles à gaz et mélanges de gaz – choix et dimensionnement NF EN 12516-1, 2 et 4 Robinetterie industrielle – résistance mécanique des enveloppes – partie 1 : méthode tabulaire relative aux appareils de robinetterie en acier – partie 2 : méthode de calcul relative aux enveloppes d’appareils de robinetterie en acier – partie 4 : méthode de calcul relative aux enveloppes d’appareils de robinetterie en matériaux métalliques autres que l’acier NF EN Iso 2692 Spécification géométrique des produits (GPS) – tolérancement géométrique – exigence du maximum de matière (MMR), exigence du minimum de matière (LMR) et exigence de réciprocité (RPR) FD E 01-001 Responsabilité sociétale des entreprises – démarche au service de la stratégie et de l’efficacité des PME mécaniciennes NF EN Iso 5817 Soudage – assemblages en acier, nickel, titane et leurs alliages soudés par fusion (soudage par faisceau exclu) – niveaux de qualité par rapport aux défauts ACCOMPAGNER LA COMPÉTITIVITÉ Définir une stratégie normative dans le contexte des 34 plans industriels en s’appuyant sur les filières industrielles Après une identification des thématiques des 34 plans qui ••• mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 79 INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX Il s’implique dans la normalisation… 80 En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ? Dans un contexte de plus en plus mondialisé, le suivi de l’activité de la normalisation s’avère dans nos domaines d’activité souvent mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ? La mise en application des normes dépend étroitement du domaine. Ainsi, si pour les matériels Atex (atmosphères explosibles) l’application est strictement conforme aux exigences de la norme, pour les produits explosifs et pyrotechniques, les normes sont d’application stricte dans le domaine de l’automobile, mais elles sont sujettes à interprétation dans le domaine des explosifs, pour lesquels les règles de l’art « anciennes » ont un poids encore important. Quoi qu’il en soit, l’application des normes garantit à nos clients une traçabilité des résultats d’essais notamment, un point favorable à la conformité des dossiers réglementaires en constitution. Gardons enfin à l’esprit qu’une norme n’est pas un objet figé, elle peut évoluer et être améliorée. C’est un autre engagement de l’Ineris dans ces travaux. ▼ De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ? La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est sans nul doute appelée à jouer un rôle majeur dans les domaines de la prévention des risques et de préservation de l’environnement, le cœur de métier de l’Ineris. Le fait que ce concept trouve son origine dans les demandes de la société civile, en attente d’une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises, conforte, s’il en était besoin, l’importance de la démarche. Si les premiers référentiels ou labels sont apparus, d’importants travaux restent à mener afin de formaliser cette démarche, résolument volontaire, dans un cadre normatif. L’Ineris ambitionne de jouer un rôle moteur dans certains des domaines scientifiques, techniques ou de gouvernance de la mise en œuvre de la RSE, en promouvant notamment un dialogue entre parties prenantes. L’exemple initial de la thématique « mines durables » permet enfin d’illustrer la montée en puissance de grands pays émergents. Si la Corée du Sud joue déjà un rôle majeur dans la remise en état des sites miniers, Chine et Brésil ont aussi prévu de rejoindre très prochainement le groupe. L’Europe, notamment la France, demeure toutefois active. Son souhait de faire partager un retour d’expérience consolidé sur de nombreuses générations est grandement apprécié. ▼ indispensable. Les travaux de normalisation constituent par ailleurs une vraie opportunité d’échanger dans un cadre constructif et collaboratif avec les principaux acteurs (académiques, organismes ou industriels) d’un domaine thématique. Il est ainsi possible de renforcer les occasions de collaboration avec différents partenaires. L’Ineris est aussi fortement impliqué dans le domaine de la certification. Une tierce partie donne l’assurance écrite qu’un produit, processus ou service s’avère en conformité avec un cadre normatif, ce qui constitue naturellement un engagement essentiel. Ainsi l’Ineris, en participant à différents groupes de travail internationaux, a signé plus de dix accords de reconnaissance mutuelle avec des organismes de certification (Europe, Amérique, Asie, Russie). ▼ Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ? L’une des principales orientations stratégiques du contrat d’objectifs de l’Ineris, établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministère de l’Écologie, est d’accompagner les entreprises dans leurs innovations et développements technologiques afin de rendre ceux-ci propres et sûrs. Ainsi, en tant que de besoin et notamment dans le cas de risques émergents, l’Ineris peut être appelé à élaborer des référentiels pour la caractérisation et/ou la maîtrise des risques (tant accidentels que chroniques). Ces référentiels sont élaborés avec l’ensemble des acteurs concernés, puis validés en intégrant aux discussions l’ensemble des parties prenantes. L’Ineris ambitionne donc de poursuivre son implication importante dans les travaux normatifs. Cela peut prendre la forme de travaux prénormatifs pour développer, aux travers des activités de recherche de l’Institut, des bases scientifiques et techniques nécessaires à l’élaboration de futures normes. Une fois ces bases acquises, la participation active aux groupes de normalisation constitue un vecteur privilégié de promotion des référentiels et meilleures pratiques disponibles ainsi développés ou évalués. Les experts de l’Ineris suivent les travaux de plusieurs centaines de commissions de normalisation (françaises, européennes ou internationales), parfois en veille, parfois au travers de contribution active à des projets (environ 200 en cours). ▼ ▼ ▼ ▼ ▼ Comment au cours de l’année écoulée s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ? Mon implication dans les travaux de normalisation s’est principalement traduite au travers du « redémarrage » de l’Iso/TC 82 Exploitation minière, en sommeil depuis une cinquantaine d’années. La France s’étant déclarée intéressée pour contribuer aux travaux de ce TC, le groupe miroir Afnor/X 14A Industries extractives de surface et souterraines a été créé à l’été 2014 sous la présidence du Bureau du sol et du sous-sol de la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Environnement. J’ai ainsi, au cours des deux dernières assemblées générales de l’Iso/TC 82 (décembre 2013 et septembre 2014), assuré le rôle de chef de la délégation française, avec mission de défendre les intérêts portés au niveau du groupe miroir et qui relèvent notamment des bonnes pratiques mises en œuvre en France sur le sujet de la gestion de l’après-mine. Cet objectif a été facilité par l’initiation d’un sous-comité (SC 7) portant sur la thématique « mine reclamation », qui, porté par la Corée du Sud, a été officiellement lancé lors de la dernière assemblée générale à Séoul. Plusieurs pistes de nouveaux projets y ont notamment été discutées : un sur la terminologie, un sur la qualité des eaux minières et une proposition canadienne particulièrement intéressante en matière de bonnes pratiques en termes de mines durables, que la France gagnerait à suivre attentivement dans un contexte de possible future relance minière. La complémentarité possible avec ce dernier thème conduira le groupe miroir Afnor à se prononcer sur la pertinence de proposer un projet permettant de formaliser les bonnes pratiques de gestion de l’après-mine afin de valoriser l’expertise construite par la France sur ce sujet depuis une quinzaine d’années. ▼ Directeur scientifique adjoint à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) ▼ DR CHRISTOPHE DIDIER Ineris – Domaine d’activité de l’organisme : analyse et prévention des risques et impacts environnementaux susceptibles de résulter d’une activité industrielle (risques chroniques et/ou accidentels). – Taille de l’organisme : 580 personnes INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX ≤ Les préoccupations quant à l’utilisation efficiente des ressources et la disponibilité des matières premières s’avèrent de plus en plus prégnantes. ••• Valoriser la normalisation comme outil de compétitivité Les normes contribuent au maintien de la compétitivité. Participer à des campagnes de communication, organiser des réunions d’information permettent de favoriser la reconnaissance de la normalisation comme outil de c ompétitivité. Échanger sur l’économie de fonctionnalité Les conditions du marché évoluent, et les industries sont amenées à fournir des solutions qui intègrent une offre de service supportée par des produits. L’organisation d’une réunion avec des représentants du Cos Management et services doit dans ce contexte permettre de présenter l’évolution de la normalisation dans les services et d’envisager les besoins adaptés. VANDERWOLF IMAGES – FOTOLIA relèvent du périmètre du Cos Ibem, il s’agit d’évaluer celles qui font ou peuvent faire l’objet d’actions normatives, puis de participer à l’élaboration d’une stratégie volontariste en la matière. En première approche, les plans qui traitent de l’usine du futur, de chimie verte et biocarburants, de recyclage et matériaux verts, de réalité augmentée, du véhicule du futur, de robotique, des dispositifs médicaux semblent d’ores et déjà appartenir au périmètre du Cos. DÉCLINER LE DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR PRODUIRE DE MANIÈRE EFFICIENTE Disponibilité des matières premières – réflexion sur la place de la normalisation Les préoccupations quant à une utilisation efficiente des ressources s’avèrent de plus en plus prégnantes en Europe et en France. Le Cos poursuit sa réflexion sur la disponibilité des matières premières, incluant l’approvisionnement en matériaux stratégiques, le recyclage et les matériaux de substitution. Intégrer le cycle de vie dans la normalisation des produits et procédés La préservation des ressources et la réglementation sur la fin de vie des produits poussent à développer de nouvelles normes intégrant le cycle de vie. Exemples : les matériaux (aluminium, caoutchouc, matières plastiques…), les produits manufacturés (méthodologie d’écoconception adaptée aux bureaux d’études des PME mécaniciennes, remanufacturing), les produits liés à l’énergie. NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2015 Cen/TS 13388 Cuivre et alliages de cuivre – inventaire des compositions et des produits (révision Cen/TS 13388 : 2013) NF Iso 15825 Ingrédients de mélange de caoutchouc – noir de carbone – détermination de la distribution dimensionnelle des agrégats par photosédimentométrie avec centrifugeuse à disque EN 1396 Aluminium et alliages d’aluminium – tôles et bandes revêtues en bobine pour applications générales – spécifications EN Iso 13927 Plastiques – essai simple pour la détermination du débit calorifique au moyen d’un radiateur conique et d’une sonde à thermopile EN Iso 4892-1 Plastiques – méthodes d’exposition à des sources lumineuses de laboratoire – partie 1 : lignes directrices générales Cen/TS 16811 Plastiques – plastiques recyclés – détermination de compositions de marquage dans les polytéréphtalates d’éthylène (PET) recyclés de qualité alimentaire NF E 29-684 Bouteilles à gaz – cônes filetés d’assemblage des robinets – diamètre nominal 26 – conicité 1/16 (3° 34’), Pas 1,814 NPT FD Cen/Iso TR 18166 Simulation numérique de soudage – exécution et documentation NF EN Iso 10286 Bouteilles à gaz – terminologie (révision EN Iso 10286 : 2007) NF Iso 17296-2 Fabrication additive – principes généraux – partie 2 : vue d’ensemble des catégories de procédés et des matières premières NF EN Iso 14638 Spécification géométrique des produits (GPS) – modèle de matrice ••• mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 81 INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX ••• Promouvoir les travaux relatifs à l’utilisation rationnelle de l’énergie et à l’efficacité énergétique Il s’implique dans la normalisation… Président du comité technique du Syndicat national de la chaudronnerie, tuyauterie et maintenance industrielle (SNCT) ▼ ▼ Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation? La stratégie du SNCT, dans la normalisation en général et le soudage en particulier, est orientée vers l’international : il faut favoriser le développement de normes internationales afin de disposer de référentiels mondiaux. On constate aujourd’hui que ce développement se fait de plus en plus parallèlement au niveau Iso et au niveau européen. ▼ ▼ En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ? En normalisation, seul le collectif peut permettre de progresser valablement. 82 Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ? Nos adhérents sont tenus régulièrement informés des nouvelles normes, qu’il s’agisse de révisions ou de nouveaux documents. Ils ont l’occasion de donner leur avis sur le bien-fondé de celles-ci. Après parution, ils nous informent des difficultés éventuelles rencontrées. Un bon et récent exemple est celui de la norme NF EN/Iso 9606-1 Épreuve de qualification des soudeurs – soudage par fusion – partie 1 : aciers, qui a remplacé en 2013 la NF EN 287-1. Nous avons aidé nos adhérents à s’approprier ce nouveau standard qui a changé nombre d’habitudes. ▼ De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ? Il est de plus en plus question en Europe de HSE (hygiène sécurité environnement), d’écoconception, de développement durable. À l’Iso, il faut de plus en plus prendre en compte les demandes, avis, stratégies des pays asiatiques. La participation de plus en plus importante de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de Singapour provoque un déplacement du centre de gravité des mentalités et des sujets d’intérêt vers l’Extrême-Orient. Il faut redoubler d’efforts pour, dans ces conditions, faire valoir les positions françaises ▼ L’harmonisation des pratiques qui en découle profite à nos adhérents. Assurer la présidence d’un comité technique européen et animer différents groupes de travail procure un avantage notoire, car cela permet de faire mieux valoir ses idées et de promouvoir le savoir-faire français. Celui qui rédige la norme dispose d’un avantage concurrentiel : y contribuer offre un moyen de défendre les intérêts de nos entreprises. Par exemple, nous nous sommes mobilisés contre un assouplissement de la norme sur la fabrication des rideaux de protection des cabines de soudage, défendu par les Allemands. Ces derniers cherchaient à avantager leurs fournisseurs locaux. Ils n’ont pas eu gain de cause. Enfin, participer aux travaux de normalisation permet de rencontrer ses homologues en France, en Europe et dans le monde. C’est l’occasion de réaliser du benchmarking et de confirmer les tendances des évolutions du marché. ▼ ▼ ▼ Comment au cours de l’année écoulée s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ? Je m’implique dans deux domaines : tuyauteries industrielles et soudage. Je suis président du comité technique européen Cen/TC 267 Tuyauteries industrielles et président de la commission UNM/CNS/SENS Soudage – stratégie, environnement, terminologie, hygiène. Je suis également, depuis plusieurs années, chef de la délégation française dans les comités Cen/TC 121 Soudage et Iso/TC 44 Soudage et techniques connexes et membre des commissions françaises correspondantes. J’ai reçu de l’Union de normalisation de la mécanique (UNM) le trophée de la normalisation en mécanique et caoutchouc en juin 2014. ▼ DR PATRICK VERRIER mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 SNCT – Domaine d’activité de l’organisme : organisation professionnelle – Taille de l’organisme : 250 adhérents Certaines installations industrielles dans le champ sectoriel du Cos utilisent de fortes quantités d’énergie. Or une maîtrise de la consommation d’énergie constitue un facteur important pour la compétitivité des entreprises. Les travaux du Cos Utilisation rationnelle de l’énergie (URE) visent à optimiser les flux et la consommation d’énergie. L’organisation d’une réunion avec des représentants de ce Cos doit permettre de connaître les solutions normatives adaptées. Intégrer les aspects responsabilité sociétale La responsabilité sociétale est un vecteur important du développement durable : de plus en plus d’organisations seront amenées à afficher leur engagement dans ce domaine et à demander à leurs partenaires un engagement de même nature. La norme Iso 26000 Lignes directives relatives à la responsabilité sociétale est une norme de lignes directrices, applicable à tous, à chaque organisation et qui peut être traduite dans chaque contexte. À noter : la mise à disposition d’une méthode pour faciliter le développement de guides d’utilisation de la norme Iso 26000 en assurant la cohérence avec celle-ci. INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX ≤ Préservation des ressources et réglementation sur la fin de vie des produits poussent à développer de nouvelles normes intégrant le cycle de vie. Un exemple : la rédaction d’un fascicule de documentation destiné aux PME mécaniciennes. RAEVA – FOTOLIA SE REPÉRER DANS L’ENVIRONNEMENT NORMATIF ET RÉGLEMENTAIRE Maintenir l’information sur les initiatives européennes Il s’implique dans la normalisation… De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ? La normalisation peut être également vue comme une barrière à l’entrée pour de nouveaux acteurs. Toutefois, à l’heure actuelle, le métier du rotomoulage, hormis quelques cas particuliers très spécifiques, constitue un marché qui n’est pas concurrencé par des productions venant de pays émergents, surtout parce que la grande taille des pièces fabriquées peut rendre le coût du transport rapidement prohibitif. Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre activité ? Le projet de norme sur lequel nous avons travaillé avec le Bureau de normalisation des plastiques ▼ ▼ ▼ et de la plasturgie (BNPP) est le premier document existant pour notre métier. ▼ DR ▼ ▼ Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ? Ce travail constitue une première base dans la normalisation de notre procédé de transformation des matières plastiques, qui, contrairement aux autres procédés (injection, extrusion…), ne disposait d’aucun document normatif. Cette nouvelle norme va vivre et s’enrichir au fur et à mesure des années. De plus, nous allons également devoir travailler avec nos confrères d’autres pays pour établir un référentiel international. En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ? Il était très important pour nous de pouvoir répondre aux besoins de nos clients en leur spécifiant que nos offres sont conformes à un référentiel reconnu (une norme) quant à la qualité des pièces produites proposées. L’enjeu se situe aussi du côté des fournisseurs de matières premières, qui, ne pouvant s’appuyer sur une norme spécifique métier, nous fournissent des caractéristiques techniques des matières suivant des standards différents. L’enjeu de ce travail normatif était dès lors de pouvoir s’appuyer sur un référentiel. ▼ ▼ Le Cos veille à la cohérence de la réponse normative apportée en favorisant l’usage des normes existantes pour mettre en œuvre les initiatives lancées par la Commission européenne, qu’il s’agisse d’équipements sous pression, d’écoconception des produits liés à l’énergie pour la directive ErP, d’emballage, de produits de la construction. ■ Président de l’Association francophone du rotomoulage (AFR) Comment au cours de l’année écoulée s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ? Nous avons effectué un travail collégial, avec l’ensemble des adhérents de l’AFR, rotomouleurs, fournisseurs de matières premières, moulistes, fournisseurs d’additifs et universitaires afin de bâtir la première norme régissant notre métier. ▼ Répondre aux exigences réglementaires PIERRE LASALLE ▼ Cette année, le Cos poursuit son activité vis-à-vis de la réglementation en informant sur les initiatives lancées par la Commission européenne (révision des directives sur les équipements sous pression, règlements sur le statut des déchets en tant que matières premières secondaires ou matières premières recyclées, déclinaisons de la directive 2009/125/CE Exigences en matière d’écoconception applicables aux produits liés à l’énergie [ErP] ou Reach…). AFR – Domaine d’activité de l’organisme : l’AFR a pour mission de promouvoir la filière francophone du rotomoulage – Taille de l’organisme : une cinquantaine d’adhérents mars 2 0 1 5 / S U P P L É M E N T / E N J E U X N ° 3 5 2 83