Mystery Magnet - Charleroi
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Mystery Magnet - Charleroi
03.10.2015 Jean-Jacques De Bock Mystery Magnet Mystery Magnet Un cœur bat Un homme Énorme Face contre terre Le public s'installe Une salle comble S’impatiente L'homme Énorme Est lent Il se retourne Se lève Semble s'ennuyer Façonne de petits caniches en ballons Entre une perruque géante Elle dépose, en passant, ses chaussures à talons hauts Trop grandes L'homme Énorme et lent S'en étonne à peine Retourne à ses ballons Deux perruques géantes Déposent dans les chaussures Une fille au costume de princesse Pendue aux étoiles L'homme Énorme et lent S'éveille Il tente de capturer la princesse Au lasso de ses ballons D'en faire son objet Son jouet Son trophée Autour duquel se promener Avec sa petite auto Avec sa petite radio Avec sa petite musique nasillarde Avec sa grosse ligne blanche Mais c'est sans compter les pantalons géants Qui pissent et pètent en couleur Et lui bloquent le chemin Lui, de rage Fera exploser sa voiture Déclenchant les alarmes incendie Il ne pourra rien Contre ces pantalons vandales Qui lui voleront sa voiture Et lui saccageront son décor Décor qui avalera sa princesse Ou presque Une perruque géante Ruisselante de nuit Viendra ajouter du noir Au décor d'où Soudain Sort un chien Sur un drap de bain Dans sa gueule Se jette une femme Transformée en princesse Non Pas celle-là Une autre Devant elle Le cul d'un homme Non pas de l'homme énorme Le cul d'un autre Nu Enfin non Juste habillé d'une queue de cheval Oui Là où le cheval aurait eu sa queue La Princesse Oui Celle-ci Chevauche le cul de l'homme Se fait écuyère Le cheval se dresse L'écuyère se cambre Elle redevient princesse Géante Le cheval Disparu La princesse géante chausse les chaussures De l'autre princesse Oui Celle-là Et danse pour l'homme Oui L'énorme Puis quitte le plateau Non sans planter les talons de ses souliers Dans le mur du fond La suite Ne pouvait être que ce qu'elle fût Des perruques géantes traversent les murs L'homme énorme et lent planté dans la cloison Un escabeau aussi Une perruque géante crucifiée à l'aide d’agrafes Et découpée à la scie électrique Des explosions de mousses multicolores Par une perruque géante vomissant Des couleurs éclatantes Une pluie de fléchettes Un déchaînement de violence burlesque Un requin qui vole vers le public Un chœur de sèche-cheveux Clôture le spectacle Le public applaudit à tout rompre Le studio saccagé Après avoir salué, Les comédiens nettoient Rangent Le cœur se remet à battre Ces soirs-là, Il faut les assumer Et C'était l’un de ces soirs Reste à attendre La prochaine occasion D'éclaircir cette affaire