"La gestion de flotte verte, élément d`une stratégie d`entreprise plus

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"La gestion de flotte verte, élément d`une stratégie d`entreprise plus
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FLEET-OWNER
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ETIENNE VERHELST, BELGACOM
"La gestion de flotte verte,
élément d'une stratégie
d'entreprise plus large"
La gestion d'une flotte d'environ 8000 véhicules s'avère plus complexe que celle d'une flotte
plus modeste. Par contre, elle réserve aussi plus de possibilités et de défis. La flotte
Belgacom est liée à l'histoire de l'entreprise où l'on trouve aujourd'hui encore plusieurs
filiales possédant leur propre car policy. L'entreprise a pourtant récemment décidé de
centraliser sa gestion fleet. Entretien avec Etienne Verhelst, Director Fleet & Business
Services.
S
i nous comptons tout, nous arrivons à près de 8000 véhicules",
explique Etienne Verhelst.
"Environ 3500 sont des véhicules de tourisme auxquels il faut ajouter 4000 véhicules de la catégorie "utilitaires". Et enfin,
une dernière catégorie de quelques centaines de véhicules comprenant notamment des excavatrices, de gros poids
lourds ou des remorques. Il faut savoir
que l'on parle depuis peu d'une gestion
de flotte centralisée, ce qui est loin d'être
évident pour une entreprise comme la
nôtre. Il suffit de jeter un coup d'œil sur
l'historique de notre groupe pour mieux
comprendre. L'intégration d'une filiale
qui était jusqu'alors une entreprise distincte implique aussi l'assimilation d'une
certaine culture d'entreprise. Souvent,
cela se traduit aussi par une gestion de
flotte distincte. On ne peut pas tout harmoniser en un clin d'œil. Il reste notamment encore des différences entre les
filiales concernant les processus et les
modalités."
Des contrats "nus"
"La complexité de gestion se manifeste
aussi ailleurs", poursuit notre interlocuteur.
"Un véhicule de tourisme n'est pas un
utilitaire. Concrètement, on constate que
ceux-ci sont souvent équipés de façon
complexe. En chiffres, cela signifie que
l'équipement équivaut parfois à la valeurmême du véhicule. Etre fleet owner dans
ce segment s'avère complètement différent que lorsqu'il s'agit de véhicules particuliers (rires). Il existe toutefois une
chose en commun : le groupe Belgacom
ne détient plus directement aucun de
ses véhicules. Depuis une vaste opération
sale and lease back, voici quelques
années, c'est un fait accompli dans notre
entreprise. Ceci dit, la modulation des
contrats de leasing dépend aussi du type
de véhicules. Pour les véhicules de tourisme, nous collaborons avec 4 sociétés
à qui nous permettons systématiquement
“Bien que nous appliquions parfois des car policies différentes selon
la filiale, on retrouve toujours les mêmes marques et les mêmes modèles."
"MARQUES ET MODÈLES
IDENTIQUES"
"L'historique et la composition de notre
flotte expliquent pourquoi nous appliquons
plusieurs car policies, ajoute Etienne Verhelst.
"Si l'on fait un "instantané", on constate
que nous proposons les variantes les plus
courantes. Belgacom fait par exemple appel
à des catégories budgétaires. A l'intérieur
de ce budget et de certaines limites, le
personnel est pratiquement libre de choisir.
Chez Telindus, on applique des catégories
de véhicules, avec un nombre limité de
voitures dans chaque catégorie. Proximus,
de son côté, utilise des listes élaborées en
fonction de certaines catégories budgétaires.
Le résultat ? On retrouve systématiquement
les mêmes marques et les mêmes modèles
partout."
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LA FLOTTE
"Notre flotte est relativement hétérogène. En ce qui
concerne les véhicules de tourisme, on voit surtout des
Audi A6 & A4, des BMW 318 & 520 et des VW Passat.
Sans oublier les Ford Galaxy, S-MAX, C-MAX, Mondeo
et Focus. Chez Mercedes, ce sont surtout les classes B, C
et E qui sont bien représentées. Chez Citroën, les monospaces C8 et C4. Citons encore les Opel Astra et Vectra,
ainsi que divers modèles Volvo, Peugeot et Renault.
Dans le segment des utilitaires, nous possédons près de
300 petits modèles de type Opel Corsa, Opel Combo,
Peugeot Partner et Fiat Punto. On compte près de 2000
camionnettes Opel Combo et Peugeot Partner. Quelques
centaines de Peugeot Boxer, Ford Transit, VW LT, Renault
Mascot, une centaine de camions Renault, Mercedes et
Scania ainsi que des remorques, des mini-excavatrices
et des groupes électrogènes mobiles."
L'HOMME DERRIERE LA FONCTION
Fonction précise : Director Fleet & Business Services
Supérieur hiérarchique : Vice-President General Services
& Supply chain
Véhicule personnel : Mercedes E
Véhicule de rêve : Lexus RX400h
Destination de vacances privilégiée : Iles nordiques,
notamment l'Islande
Loisirs : Tout ce qui touche à l'aviation et aux voyages
Boisson préférée : Une Leffe ou un verre de vin
Fleet&business I 167 I OCTOBRE-NOVEMRE 2008 I
Etienne Verhelst : "Chez Belgacom, la norme est constituée par le leasing mais
la modulation des contrats varie selon qu'il s'agit de véhicules de tourisme ou
d'utilitaires."
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de soumissionner. C'est celle offrant les
meilleures conditions qui décroche le
contrat. Nos contrats de leasing peuvent toutefois être qualifiés de "nus" car
ils ne prévoient que le financement, l'entretien et les réparations mécaniques.
Pour tout le reste – carrosserie, assurance, pneus – nous avons des accords
distincts. Pour les utilitaires, l'approche
est plus complexe. Nous contactons, en
fonction des besoins précis, un constructeur qui sélectionne ensuite directement
le partenaire de leasing le plus adéquat.
L'expérience nous a appris qu'il s'agit
souvent de la captive de ce constructeur, ce qui n'est guère étonnant. Ce
genre de commandes permet en effet
d'améliorer l'ordinaire."
Les franchises
"Il existe parfois de légères différences
internes entre les filiales mais la réglementation en matière d'accidents est généralement la suivante : toute personne impliquée dans un accident et en tort doit
supporter une franchise restreinte. Si
cela survient à nouveau dans l'année qui
suit, on augmente cette franchise et si
cela se reproduit encore dans les 12 mois
suivants, on augmente à nouveau. Cette
règle s'applique de manière stricte. Par
ailleurs, j'attache beaucoup d'importance
à l'information correcte du personnel.
Celui-ci peut toujours vérifier les frais de
réparation en détails."
"En général, notre réglementation
"sinistres" est acceptée sans problème et
elle figure d'ailleurs dans la car policy. Les
discussions portant sur les dommages en
fin de contrat sont parfois plus difficiles.
Les différences entre filiales sont
d'ailleurs ici plus grandes. Lors du
constat, on distingue les dommages
acceptables et inacceptables. Seuls ces
derniers seront répercutés sur le salarié,
soit sous forme de franchise par dommage constaté, soit entièrement et ce,
conformément aux règles mentionnées
dans les diverses car policies. Lorsque
nous ne devons rien débourser nousmêmes, la franchise n'est pas facturée,
ce qui me semble tout simplement correct."
Le bâton et la carotte
"Existe-t-il encore des entreprises de
notre taille où l'aspect écologique ne
joue aucun rôle ?", se demande Etienne
Verhelst. "Les initiatives que nous prenons en matière de gestion fleet doivent
aussi être replacées dans une stratégie
plus large. Evidemment, ne soyons pas
hypocrites, toute cette histoire "verte"
est avant tout une question économique.
Nous avons introduit récemment le
concept de Total Cost of Ownership et
nous vérifions donc la consommation
moyenne de nos véhicules et leur taux de
CO2. Nous obtenons ainsi un rating spécifique. Les budgets de nos salariés sont
restés identiques et s'ils choisissent un
véhicule obtenant un mauvais score sur
ces 2 points, on applique une pénalité.
Dans le cas contraire, on octroie un
bonus."
Michaël VANDAMME
Photos : Erik DUCKERS

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