"La gestion de flotte verte, élément d`une stratégie d`entreprise plus
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F&B167_23_fleetowner_fr_flash:projet FLEET-OWNER 10/10/08 11:28 Page 33 ETIENNE VERHELST, BELGACOM "La gestion de flotte verte, élément d'une stratégie d'entreprise plus large" La gestion d'une flotte d'environ 8000 véhicules s'avère plus complexe que celle d'une flotte plus modeste. Par contre, elle réserve aussi plus de possibilités et de défis. La flotte Belgacom est liée à l'histoire de l'entreprise où l'on trouve aujourd'hui encore plusieurs filiales possédant leur propre car policy. L'entreprise a pourtant récemment décidé de centraliser sa gestion fleet. Entretien avec Etienne Verhelst, Director Fleet & Business Services. S i nous comptons tout, nous arrivons à près de 8000 véhicules", explique Etienne Verhelst. "Environ 3500 sont des véhicules de tourisme auxquels il faut ajouter 4000 véhicules de la catégorie "utilitaires". Et enfin, une dernière catégorie de quelques centaines de véhicules comprenant notamment des excavatrices, de gros poids lourds ou des remorques. Il faut savoir que l'on parle depuis peu d'une gestion de flotte centralisée, ce qui est loin d'être évident pour une entreprise comme la nôtre. Il suffit de jeter un coup d'œil sur l'historique de notre groupe pour mieux comprendre. L'intégration d'une filiale qui était jusqu'alors une entreprise distincte implique aussi l'assimilation d'une certaine culture d'entreprise. Souvent, cela se traduit aussi par une gestion de flotte distincte. On ne peut pas tout harmoniser en un clin d'œil. Il reste notamment encore des différences entre les filiales concernant les processus et les modalités." Des contrats "nus" "La complexité de gestion se manifeste aussi ailleurs", poursuit notre interlocuteur. "Un véhicule de tourisme n'est pas un utilitaire. Concrètement, on constate que ceux-ci sont souvent équipés de façon complexe. En chiffres, cela signifie que l'équipement équivaut parfois à la valeurmême du véhicule. Etre fleet owner dans ce segment s'avère complètement différent que lorsqu'il s'agit de véhicules particuliers (rires). Il existe toutefois une chose en commun : le groupe Belgacom ne détient plus directement aucun de ses véhicules. Depuis une vaste opération sale and lease back, voici quelques années, c'est un fait accompli dans notre entreprise. Ceci dit, la modulation des contrats de leasing dépend aussi du type de véhicules. Pour les véhicules de tourisme, nous collaborons avec 4 sociétés à qui nous permettons systématiquement “Bien que nous appliquions parfois des car policies différentes selon la filiale, on retrouve toujours les mêmes marques et les mêmes modèles." "MARQUES ET MODÈLES IDENTIQUES" "L'historique et la composition de notre flotte expliquent pourquoi nous appliquons plusieurs car policies, ajoute Etienne Verhelst. "Si l'on fait un "instantané", on constate que nous proposons les variantes les plus courantes. Belgacom fait par exemple appel à des catégories budgétaires. A l'intérieur de ce budget et de certaines limites, le personnel est pratiquement libre de choisir. Chez Telindus, on applique des catégories de véhicules, avec un nombre limité de voitures dans chaque catégorie. Proximus, de son côté, utilise des listes élaborées en fonction de certaines catégories budgétaires. Le résultat ? On retrouve systématiquement les mêmes marques et les mêmes modèles partout." Fleet&business I 167 I OCTOBRE-NOVEMRE 2008 I " 33 F&B167_23_fleetowner_fr_flash:projet 10/10/08 FLEET MANAGEMENT 11:28 Page 34 ETIENNE VERHELST, BELGACOM LA FLOTTE "Notre flotte est relativement hétérogène. En ce qui concerne les véhicules de tourisme, on voit surtout des Audi A6 & A4, des BMW 318 & 520 et des VW Passat. Sans oublier les Ford Galaxy, S-MAX, C-MAX, Mondeo et Focus. Chez Mercedes, ce sont surtout les classes B, C et E qui sont bien représentées. Chez Citroën, les monospaces C8 et C4. Citons encore les Opel Astra et Vectra, ainsi que divers modèles Volvo, Peugeot et Renault. Dans le segment des utilitaires, nous possédons près de 300 petits modèles de type Opel Corsa, Opel Combo, Peugeot Partner et Fiat Punto. On compte près de 2000 camionnettes Opel Combo et Peugeot Partner. Quelques centaines de Peugeot Boxer, Ford Transit, VW LT, Renault Mascot, une centaine de camions Renault, Mercedes et Scania ainsi que des remorques, des mini-excavatrices et des groupes électrogènes mobiles." L'HOMME DERRIERE LA FONCTION Fonction précise : Director Fleet & Business Services Supérieur hiérarchique : Vice-President General Services & Supply chain Véhicule personnel : Mercedes E Véhicule de rêve : Lexus RX400h Destination de vacances privilégiée : Iles nordiques, notamment l'Islande Loisirs : Tout ce qui touche à l'aviation et aux voyages Boisson préférée : Une Leffe ou un verre de vin Fleet&business I 167 I OCTOBRE-NOVEMRE 2008 I Etienne Verhelst : "Chez Belgacom, la norme est constituée par le leasing mais la modulation des contrats varie selon qu'il s'agit de véhicules de tourisme ou d'utilitaires." 34 de soumissionner. C'est celle offrant les meilleures conditions qui décroche le contrat. Nos contrats de leasing peuvent toutefois être qualifiés de "nus" car ils ne prévoient que le financement, l'entretien et les réparations mécaniques. Pour tout le reste – carrosserie, assurance, pneus – nous avons des accords distincts. Pour les utilitaires, l'approche est plus complexe. Nous contactons, en fonction des besoins précis, un constructeur qui sélectionne ensuite directement le partenaire de leasing le plus adéquat. L'expérience nous a appris qu'il s'agit souvent de la captive de ce constructeur, ce qui n'est guère étonnant. Ce genre de commandes permet en effet d'améliorer l'ordinaire." Les franchises "Il existe parfois de légères différences internes entre les filiales mais la réglementation en matière d'accidents est généralement la suivante : toute personne impliquée dans un accident et en tort doit supporter une franchise restreinte. Si cela survient à nouveau dans l'année qui suit, on augmente cette franchise et si cela se reproduit encore dans les 12 mois suivants, on augmente à nouveau. Cette règle s'applique de manière stricte. Par ailleurs, j'attache beaucoup d'importance à l'information correcte du personnel. Celui-ci peut toujours vérifier les frais de réparation en détails." "En général, notre réglementation "sinistres" est acceptée sans problème et elle figure d'ailleurs dans la car policy. Les discussions portant sur les dommages en fin de contrat sont parfois plus difficiles. Les différences entre filiales sont d'ailleurs ici plus grandes. Lors du constat, on distingue les dommages acceptables et inacceptables. Seuls ces derniers seront répercutés sur le salarié, soit sous forme de franchise par dommage constaté, soit entièrement et ce, conformément aux règles mentionnées dans les diverses car policies. Lorsque nous ne devons rien débourser nousmêmes, la franchise n'est pas facturée, ce qui me semble tout simplement correct." Le bâton et la carotte "Existe-t-il encore des entreprises de notre taille où l'aspect écologique ne joue aucun rôle ?", se demande Etienne Verhelst. "Les initiatives que nous prenons en matière de gestion fleet doivent aussi être replacées dans une stratégie plus large. Evidemment, ne soyons pas hypocrites, toute cette histoire "verte" est avant tout une question économique. Nous avons introduit récemment le concept de Total Cost of Ownership et nous vérifions donc la consommation moyenne de nos véhicules et leur taux de CO2. Nous obtenons ainsi un rating spécifique. Les budgets de nos salariés sont restés identiques et s'ils choisissent un véhicule obtenant un mauvais score sur ces 2 points, on applique une pénalité. Dans le cas contraire, on octroie un bonus." Michaël VANDAMME Photos : Erik DUCKERS