Cognac : la part belle aux anges

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Cognac : la part belle aux anges
As Seen In
SUDOUEST
July 2012
Cognac : la part belle aux anges
Les maîtres de chais ont présenté, mardi, leurs lots
destinés aux enchères de la future part des anges
Les 26 maîtres de chais des maisons de cognac étaient présents pour une photo de «
famille » sur le parvis de la mairie. (photo l. s.)
Les photos de famille se soignent, surtout quand c'est une première. Les 26 maîtres de chais se
sont rassemblés hier pour prendre la pose sur le parvis de l'hôtel de ville de Cognac. Le soleil
bien dans les yeux, avec leur « tête de premier de la classe », ils ont tous répondu présent, sauf
un, la maison Camus. « Mais 26 sur 27, c'est déjà une belle note », s'amuse Philippe Coste,
ancien président par intérim du Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC).
Eux qui se tirent habituellement dans les pattes ont tâché de faire bonne figure. La cause est
noble. Il s'agit de présenter leur lot pour la vente aux enchères de la part des anges 2012 qui se
déroulera le 20 septembre au Château Chesnel à Cherves-Richemont.
Une somme rondelette
Cette manifestation, créée par le BNIC, réunit depuis sept ans les principales maisons qui
mettent aux enchères un de leurs flacons d'exception. La somme est ensuite reversée à une
association. Cette année, c'est encore l'Ordre de Malte qui doit en bénéficier. Une somme
rondelette, l'estimation actuelle avoisine les 80 000 euros. « Nous n'avons qu'un seul objectif :
battre le record 2011, qui a dépassé les 100 000 euros », raconte Philippe Coste.
Autant dire que les maîtres de chais ont pris soin de leur flacon comme de la prunelle de leurs
yeux. L'un d'entre eux a failli glisser dans les escaliers du parvis, provocant quelques
palpitations. Une fois la pose terminée, ils étaient d'ailleurs soigneusement rangés dans leur
étui.
L'un des plus gros lots est celui d'Hennessy. Un assemblage unique d'eaux-de-vie séculaires,
dont une de 1812, réalisé par le maître de chais Yann Fillioux, représentant de la septième
génération des maîtres assembleurs. Prix estimé : 8 000 euros.
L'union fait la force
Et souvent les prix flambent. Olivier Blanc de Léopold Gourmel l'atteste. L'année dernière sa
bouteille a été vendue dix fois son prix. « La Part des anges permet de conforter l'assise de
l'aristocratie des spiritueux. On n'a pas de confrérie. Le collectif fait aussi la force. » Même si
en aparté, un maître de chais reconnaît : « C'est sûr, on est beau avec nos lots, mais entre nous
on ne se fait pas de cadeaux ! L'union ne fait la force que face aux autres alcools. »
Mais cette photo, c'était aussi l'occasion de rendre hommage aux maîtres de chais : « Il s'agit
de rendre à César ce qui appartient à César, de redonner au lot leurs concepteurs. Les maîtres
de chais demeurent souvent dans l'ombre », selon Agnès Aubin, directrice de la
communication du BNIC. Tous sont très fiers de leur produit, chacun défend sont style. «
Voilà quarante-six ans que je travaille à la complémentarité des harmonies de mes eaux-devie. Et le plus beau, c'est que tout ne repose pas sur un seul homme, c'est un travail d'équipe et
transgénérationnel », défend Yann Fillioux.