Alpages et traces du passé - Parc national de la Vanoise

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Alpages et traces du passé - Parc national de la Vanoise
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Alpages et traces du passé
La présence des troupeaux en alpage
uniquement l'été et la fabrication
itinérante du fromage sont à
l'origine de ces vestiges.
Différentes constructions en pierre
ont été utilisées :
• les “arbés”, cabanes avec
soubassement en pierre, circulaires
au Moyen-Age puis
quadrangulaires, étaient couverts
par un toit démontable de
planches, puis de tôles (XXe siècle).
Ils permettaient la fabrication
itinérante du fromage
• les chalets, au toit de tuiles de bois
(tavaillons) ou de pierre (lauzes), sont plus récents
(XIXe-XXe siècles), bien qu'il existât certains
bâtiments en dur dès le XVIIIe. Ils permettaient aussi
d’abriter les hommes et les vivres.
Arbés et chalets étaient souvent adossés à un rocher ou
une butte en terre pour se protéger des avalanches.
Un arbé (cabane sans toit) du Moyen-Âge vu de
dessus.
Un arbé plus récent.
Un arbé en coupe.
L'évolution du système agro-pastoral
La faible
surface
exploitable et
la pression
démographique
ont conduit les
agriculteurs à
exploiter les
terres en
commun sur les
alpages.
Les petites parcelles labourables, situées autour des
villages, étaient réparties entre les familles. Les rares
prairies de fauche planes limitaient le nombre de bêtes
en hivernage. Les alpages appartenaient aux communes
ou à des privés (noblesse et clergé inclus). L'alpage de
Ritord situé dans ce vallon est une propriété de la
commune du Planay (avant 1893, Pralognan et le Planay
formaient deux sections d'une même commune) !
L'utilisation des alpages s'est peu à peu codifiée. Dès le
XVIIIe siècle, les alpages communaux et privés furent
confiés aux “censiers” (locataires payant un
“albergement”, location avec cahier des charges) et les
bans communaux (propriétés indivisibles des habitants)
aux dits habitants ou “communiers”. À la fin du XIXe,
le fruit commun (système de coopérative) apparut sur
les propriétés communales et les bans communaux.
Dans les années 1945-50, il fut remplacé par le système
d'un locataire unique par “alpage”, avec ou non mise en
commun du lait.
Commune de Pralognan-la-Vanoise
Monsieur le Marquis de Chamousset
Les recteurs du Chappître de Moûtiers
Favre Joseph
Favre Jean-Baptiste
Curtet Guillaume et Gromier Joseph
Roland Jean-Baptiste et Mermoz Graz
Autres propriétaires privés
Carte des alpages en 1732.
L'agriculture d'aujourd'hui
Deux agriculteurs exploitent encore le vallon. La traite
s'effectue toujours dans les alpages au moyen de
trayeuses automatiques, amenées par les pistes
pastorales. Le fromage est fabriqué dans des ateliers sur
l’alpage de Ritort et des Prioux.
Les clôtures électriques amovibles remplacent le
gardiennage et les ramas. Aussi, pour préserver ce
patrimoine et faciliter le travail des alpagistes :
• restez sur les sentiers
• ne dérangez pas les troupeaux
• refermez les clôtures.
Les paysages d'alpages et les qualités gustatives des
fromages méritent ce petit effort !
- Illustrations : Joël Valentin - Impression : Print France
Les traces du pastoralisme
D'autres vestiges sont plus discrets : “ramas” (enclos
avec enceinte de pierre), tas d'épierrement (pour faciliter
la fauche), murs de limites de parcelles, bassin-abreuvoir
en pierres ou four à chaux.
Mise en page :
Vue du vallon depuis le Mont Bochor.
Le vallon de
Chavière rejoint la
Maurienne via les
cols de Chavière
(2 796 m) et
d'Aussois (2 916 m).
Ce vallon se
caractérise par la
présence d’alpages
inscrits aujourd’hui
dans le territoire de
l’A.O.C. Beaufort.
Dans ce paysage
façonné par une
agriculture séculaire
subsistent des
vestiges témoignant
d’une importante
activité pastorale.