Automatisation totale à Naples - WAN-IFRA

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Automatisation totale à Naples - WAN-IFRA
Impression & Expédition
Luca Michelli
mai 2002
techniques de presse
Une nouvelle imprimerie entièrement intégrée chez Il Mattino en Italie
Automatisation totale à Naples
En 2000, Antonio
Mastrodonato, directeur technique
du quotidien italien
Il Mattino (situé
près de Naples),
avait laissé le public d’Ifra Italia
perplexe en décrivant le concept
de la nouvelle
imprimerie en construction à Pascarola, près du centre
de Naples.
Beaucoup se sont
demandé si cette
« belle idée »
allait fonctionner.
« Attendez et
vous verrez », s’est
contenté de répondre Antonio Mastrodonato. Et ceux qui
sont venus à l’inauguration du site
quelque neuf mois
plus tard ont vu.
Ils ont vu l’une des imprimeries de
journaux les plus modernes non seulement
en Italie, mais aussi en Europe, et ils l’ont
vu fonctionner. Ils ont vu une usine des
plus sophistiquées, développée sur la base
de l’intégration totale et d’un workflow entièrement automatisé, qui a exigé beaucoup
de travail pour coordonner chaque étape de
la chaîne numérique et mécanique allant
du fichier au produit imprimé.
Les chiffres
Un bâtiment de 14 000 m² et suffisamment de place (40 000 m² de terrain)
pour permettre un agrandissement de
100 % : Voilà les chiffres de la nouvelle imprimerie construite Il Mattino, propriété du
groupe d’édition de Francesco Gaetano,
Caltagirone. L’usine est composée, en plus
d’un entrepôt central, de trois blocs principaux reflétant le cycle de production :
transport et stockage des bobines de papier,
salle des rotatives et salle d’expédition.
Tout ce qui n’est pas directement lié à la
production (nettoyage, maintenance et
restauration) a été sous-traité.
La beauté de l’usine réside dans le
haut degré d’intégration et d’automatisation du cycle produit, de l’administration,
de la production et de la distribution : le
concept combine des équipements technologiques et logiciels qui, dans certains
domaines, ont été spécialement conçus
pour le quotidien napolitain.
Lorsque les bobines de papier arrivent, leurs données sont saisies puis transmises au système administratif et au système de commande de la rotative, une Wifag
OF 370 PCU. Le cycle de production hautement automatisé démarre dès le déballage
des bobines. Pendant que les données sont
saisies dans les systèmes, une machine vérifie chaque bobine et si celle-ci n’est pas
endommagée, elle est envoyée au stockage
intermédiaire où les besoins de production
sont évalués. Plus tard, lorsque l’information concernant la pagination et le nombre
d’exemplaires à imprimer arrive, ces données suivent le même chemin numérique
que les bobines de papier, pour finir leur
course dans le système d’exploitation de la
rotative. Une fois toutes les données rassemblées, le système de commande de la
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rotative indique au rotativiste si le papier
stocké est de la bonne dimension et si la
quantité disponible permet un tirage ininterrompu. L’impression ne démarre que si
le feu vert est donné par le système de
commande. Ce système joue aussi un rôle
plus général de gestion pour l’éditeur : Si
un problème surgit pendant la production,
par exemple une casse de bande, le système
peut indiquer quelle bobine a causé le problème et éventuellement en informer le fabricant de papier journal correspondant.
A Via Chiatamone, en face du Golfe
de Naples, se trouve le siège d’Il Mattino,
où démarre le cycle de production. C’est là
que le journal est préparé et mis en page
sur un système éditorial Unisys. Vers
19 h 30, les derniers détails sur l’édition du
lendemain sont mis au point : diffusion,
tirage, nombre et position des pages dans
les diverses éditions, position de la couleur... Ces fichiers de données sont transmis aux terminaux de l’usine de Pascarola
où un écran montre une grille de plusieurs
couleurs représentant les pages arrivantes
et leur statut dans le flux de production
interne. Des codes de couleur sont utilisés :
jaune pour la page qui est arrivée, bleu
lorsque la plaque correspondante est exposée, vert lorsque l’accord a été donné pour
procéder à l’impression.
L’exposition des plaques s’effectue
sur une ligne CTP de Krause marquant les
plaques d’un code à barres. Ce code
contient des informations concernant la
page, en particulier sa position sur la rotative. Ces données en provenance du système frontal sont intégrées au schéma de
production et se rapportent à la tour d’impression Wifag, au cylindre, à la zone et à
la position sur la machine.
A cette étape du processus également,
comme dans le cas de contrôles croisés des
bobines et des exigences de production,
l’intégration des systèmes dispose de plusieurs dispositifs de sécurité. Le codage sur
chaque plaque sert à la fois à éviter la déviation d’une page de sa route numérique
ou une erreur d’exposition de plaque, en
particulier pendant les changements d’édition au vol.
Deux routes parallèles parcourent les
différentes zones de l’imprimerie : une rou-
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te traditionnelle pour le transport physique
des bobines, des plaques et des exemplaires
imprimés ; une route numérique qui suit les
documents étape par étape et commande le
processus de production.
Lorsque les plaques quittent le système CTP, un lecteur de codes à barres
scanne les données et informe le système
de commande de la rotative que la plaque
correspondant à une page spécifique prévue dans le schéma de production vient
d’être effectivement produite. Un margeur
de plaques est alors mis en route afin de
séparer les plaques, en attribuant à chacune
une position spécifique sur la rotative où
elle est alors montée et calée. Puis le rotativiste envoie un signal à l’ordinateur central
pour confirmer que la plaque est en place.
Lorsque l’édition complète est chargée, un
double accord du rotativiste et du système
de convoyage de la plaque (Nela, représenté en Italie par Lithosol) permet à la rotative de se mettre en marche. Entre temps,
elle a déjà vérifié qu’il y avait assez de papier disponible pour le tirage.
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deux rotatives, mais sans automatisation ni
intégration des systèmes, nous terminions
toujours vers les 5 heures du matin. »
L’imprimerie montre quels avantages
peuvent être tirés de la collaboration avec
différents fournisseurs. L’intégration du
système de transport des bobines, de la rotative et du système de salle d’expédition a
été développée selon les spécifications de
l’équipe de production du journal par EAE,
une société allemande spécialisée dans
l’automatisation d’imprimeries. La coordination des différents fournisseurs a été
l’une des clés du succès de la nouvelle imprimerie, ce qui n’a pas été facile en raison
des différents processus (prépresse, impression et distribution) impliqués. Néanmoins,
ce type d’intégration deviendra à l’avenir
plus courant. <
mande de la rotative qui transmet les
données au système de pré-encrage. A l’approche de l’heure de démarrage de l’impression, l’opérateur n’a plus qu’à faire
quelques ajustements au système d’encrage
qui permettent une réduction notable de la
quantité d’encre utilisée et de la gâche de
démarrage. Même chose sur la rampe de
chargement : les exemplaires d’abonnés et
les paquets pour les kiosques et dépôts sont
tous traités de manière automatique grâce
aux lecteurs de codes à barres. Chaque nuit
sont produits 150 000 exemplaires d’environ 52 pages dont 10 à 12 en couleurs (la
capacité maximale est de 16 pages quadri)
d’Il Mattino. Il Quotidiano del Molise et le
tout nouveau quotidien Leggo du groupe
Catagirone, lancé en octobre 2001, sont
également imprimés à Parascola. Antonio
Mastrodonato est fier de dire que « la production se termine à 3 heures du matin
avec une seule rotative. Avant, nous avions
Une visite de cette nouvelle imprimerie aura lieu dans le
cadre d’Ifra Italia 2002 en juin prochain.
Encore plus d’économies…
Lorsque les journaux quittent la
plieuse, ils sont collectés par le système de
convoyage Ferag et emmenés dans la salle
d’expédition où ils sont triés en temps voulu selon les données de production et de
distribution en provenance du siège à Naples. Le système de commande Ferag prend
le relais à cette étape finale de production.
Il sait combien de paquets doivent être produits d’ici la fin de la soirée via un calcul
du nombre d’exemplaires en temps réel.
Lorsqu’il atteint les 1000 derniers exemplaires d’une édition – Il Mattino a huit
éditions –, un avertissement est envoyé au
système de commande de la rotative qui
prépare les unités au vol pour le changement d’édition après avoir contrôlé les
données des plaques montées sur les tours.
Immédiatement après le changement de
production, sans interruption, le système de
commande de la rotative confirme le changement d’édition pour le système Ferag.
D’une édition à l’autre, grâce au changement au vol, on peut descendre en dessous
du seuil des 150 exemplaires de gâche.
Le système éditorial génère automatiquement deux fichiers pour chaque page
transmise depuis le siège de Naples : un
pour l’unité CTP servant à l’exposition des
plaques et un pour le système de com59