L`activité Aquatique pdf - Groupe Polyhandicap Bretagne

Transcription

L`activité Aquatique pdf - Groupe Polyhandicap Bretagne
1
2
PARTICIPANTS AUX JOURNEES D’ECHANGES SUR LE THEME :
L’ACTIVITE AQUATIQUE
IEM HANDAS CORNOUAILLE : Philippe KERMEUR, Educateur Spécialisé
35 Chartres de Bretagne.
Thierry BERTRAND, Kinésithérapeute
IME KERLAOUEN : Monique CAM, Educatrice Spécialisée 29 Landernau.
Annick SALÜN , Kinésithérapeute
IME de KERVIHAN :
Enfants
Marie-Laure RADOYES, Educatrice de Jeunes
56 Bréhan-Loudéac
Mélinda OGER, Psychomotricienne.
IME de KERDREINEG :
56 Crédin
Isabelle BRU, Educatrice Spécialisé
Catherine WILMET, Kinésithérapeute
IME LA PASSAGERE :
35 St Malo
Servanne DELAMERE, Monitrice-Educatrice
Isabelle ARMANGE, Aide médico-psychlogique
SESSAD A DENN ASKELL :
56 Lorient
Bruno LE GAL, Educateur Spécialisé
Christine PICARD, Kinésithérapeute
EPEH L’ESTUAIRE :
44 St Brévin les Pins
Elisabeth DELAUNAY, Educatrice Spécialisée
Laurence GRUE, Ergothérapeute
IME de PLABENNEC :
29 PLABENNEC
Philippe LECOINTRE, Aide médico-psychlogique
Uta LOUBOUTIN, Infirmière
IME de BRIEC de l’ODET :
29 Briec de l’Odet
Sophie LEFOL, Aide médico-psychlogique
Pierre LEDAN, Kinésithérapeute
Germaine DUCHEMIN, Educatrice Spécialisée
3
PREAMBULE.
En 1996, à l’initiative de Mlle Le Bot (inspectrice DDASS), plusieurs établissements du
Finistère accueillant des enfants et adolescents polyhandicapés, avaient initié un travail de
réflexion autour de l’accompagnement de ces personnes. Ce travail s’est finalisé par un stage
sur l’alimentation et par des journées d’études sur l’appareillage. Journées qui ont donné
lieu à la production d’actes.
./…..En mai 1999, le «Collectif Polyhandicap 1998-1999 » pour le 5Oème anniversaire
de la Déclaration universelle des droits de l'homme » organisait une projection - débat du film
de Luc Espié « Les êtres humains naissent dépendants » à la Maison du Champs de Mars à
Rennes.
A la suite de ces manifestations, les responsables d'une dizaine d'établissements
accueillant des enfants et adolescents polyhandicapés en Ille et Vilaine, Finistère et Morbihan
se sont rencontrés régulièrement et ont organisé des journées de formation pour les
professionnels de leurs structures. Le retour des professionnels sur ces journées a été hautement
positif, et accompagné de demandes de poursuivre le travail commencé sous des formes
diverses : visites entre établissements, mise en commun de recherches, production d'écrits.. ./.
./. Il nous semble important aujourd'hui de réunir plus largement que le groupe initial, des
professionnels oeuvrant auprès de la personne polyhandicapée qu'elle soit enfant, adolescent ou
adulte, afin d'élargir notre travail et lui donner une assise qui prenne en compte la diversité des
établissements et services de Bretagne…./.
4
INTRODUCTION.
La création de ce groupe est une réponse au constat de la grande complexité relative à
la prise en charge de la personne polyhandicapée, qu‘elle soit enfant ou adulte. De cette
complexité, compétence, échanges et réflexions conduisent au besoin parfois pressant d’élargir
son horizon et prendre un peu de champs quant à son exercice professionnel quotidien. C’est
la reconnaissance de ce besoin perçu qui à conduit les initiateurs du Collectif Polyhandicap
Bretagne à favoriser et concrétiser ce groupe de réflexion sur le thème de l’activité aquatique.
Dans le prolongement de la première année initiant ces échanges inter-professionnels il
fut opportun de reconduire le même groupe de travail, constitué des 9 établissements
précurseurs. Cette volonté s’appuyant sur une dynamique en marche, une motivation affirmée
de tous et un thème fédérateur ancré dans une pratique quotidienne et pluridisciplinaire.
La réflexion était amorcée et la synthèse laissait présager un engagement certain.
Extrait de la synthèse du 15 mai 2001.
./….
De l'ensemble des échanges, discussion, analyses, expression de points de vue,
témoignages
L’activité aquatique se résume ainsi pour cette journée:
Elle se déroule dans la continuité de la prise en charge globale.
Il est recherché des situations de détente, de bien être, des tentatives relationnelles, des
propositions d’expériences sensorielles, motrices. Ces recherches se veulent structurantes au
plan du psychisme et du développement social.
C'est une activité s'inscrivant dans la continuité /globalité de prise en charge.
Elle est vécue comme un enrichissement professionnel à travers l’échange et la conjugaison
des pratiques
La recherche de détente, de bien-être, est commune à chacun car nous savons bien que cet état
conditionne et détermine la disponibilité corporelle et psychique de la personne.
C’est une instauration de propositions éducatives et ré-éducatives mais aussi thérapeutique
voir psychothérapeutique.
Au plan des tentatives relationnelles : Elles transitent par le corps et le rapport à l’eau sur le
corps soulignant les contours.
C'est une proposition d’expériences, qu’elles soient posturales, motrice, verticalisation,
orientation, mobilisation…sensorielles dues au milieu, humidité, variation thermique, toucher,
immersion, ect...
Structurante dans le rapport de cet enfant à son environnement, dans la mise en mot qui en est
faite.
5
Sur le plan méthodologique :
Reprise des points d’échange : le sens de l’indication de l’activité aquatique. Qu’est
ce qui fait qu’il y a un début et une fin d’indication ?
Par rapport aux différents établissements, les pratiques semblent similaires mais avec des
appréciations variables. Ainsi le terme de balnéo est utilisé, balnéothérapie, piscine.
Le terme de balnéothérapie évoque le soin dans lequel la personne avec son polyhandicap n’est
pas toujours en mesure de formuler clairement une demande de soin. Cette interrogation ramène
au sens mis à l’indication de balnéothérapie ou non.
La piscine peut renvoyer à l’aspect ludique, de collectif cadre plus ouvert et cependant le soin
peut être présent en piscine.
Pour clarifier l’utilisation et le sens de cette activité, la formation peut être un relais contribuant
à cette clarification.
La position professionnelle, la qualification oriente la pratique ainsi que la maîtresse nageuse
évoque des objectifs dans cette activité, plus pédagogiques, elle ramène à des réalités
pragmatiques ou la sensibilité aux repères est variable selon que l'on se trouve en situation de
terrien ou d’aquatique.
Le positionnement du corps sera variable dans la recherche d’autonomie. Ainsi la position
allongée dans l’eau sera préférentielle pour gagner ce maximum de mobilité, déplacement.
Paradoxe: Ces personnes polyhandicapées sont pour la plupart du temps peu concernées par la
verticalisation. Et pourtant l’expérience de l’autonomie peut passer pour certains par ce
paradoxe.
Indication de l'activité aquatique:
La question des objectifs ramène nécessairement à l’ajustement de la proposition :
Evaluer l’adéquation de la proposition à la réalité du sujet. Est-il en mesure de supporter ou prêt
à.. ?
Qu'en est-il de la projection de notre conception sur le sujet?
Evaluer le besoin de la personne allant de l’autonomie de mouvement à l’ébauche relationnelle.
On en revient toujours au principe intangible de l’observation de l’enfant au quotidien pour le
transposer dans d’autres disciplines.
C’est le regard porté sur lui qui détermine les propositions ultérieures.
Qu’est ce qui fait qu’il y a indication d’activité aquatique/sa fin :
Le choix de cette activité, du support relationnel dépend de la propre motivation de l’adulte
accompagnant.
Peu importe le support si la recherche est d’établir une rencontre, une relation, une
reconnaissance.
La mise en place des repères de temps dans le déroulement des séances peut contribuer à une
structuration sécurisante.
6
Le maintien des séances peut signifier celui du cadre et non du contenu.
Ce qui détermine l’indication de balnéo, c’est l’observation et la conjugaison des approches
professionnelles complémentaires.
Il semble qu’entre les propositions d’espace sensoriel et la balnéo, les objectifs se superposent
et répondent aux besoins de l’enfant quelle que soit la dominante éducative, relationnelle,
thérapeutique, ré-éducative.
Quels outils d’évaluation, de communication et d’échange autour de l’activité :
Notes sur l’activité: systématiques ou non Echange
sur l’activité transmissions -info.
Réflexion sur les séquences dans la séance.
Le travail de synthèse, la recherche du sens. Réflexion
sur le thème.
Travail de recherche sur l’élaboration d’une grille d’observation. …./.
L’origine géographique des établissements impliqués, impose la mise en œuvre d’une
méthodologie d’organisation suffisamment claire et repérable par tous et l’animation et la
coordination furent assurées par deux chefs de services éducatifs provenant de deux
établissement distincts. A ce titre l’outil informatique et l’utilisation de liaisons électroniques
se sont avèrée utiles. (envoi de courriers multi-directionnels, d’échanges de notes, de
compterendu avant approbation ect…)
Fort de la matière de réflexion déjà engrangée la première journée s’est déclinée sur le plan
suivant, publié auprès de chaque établissement et donc de chaque participant.
Extrait du courrier G.I.P.B. Landernau 18 mars 2002.
./……L’origine du redémarrage de ces journées est repris comme préambule et se trouve
détaillé dans le courrier du 8 février 2002, envoyé à chaque participant.
En prenant pour référence le C.R. de la journée « Activité aquatique » qui s’est déroulée à
Landernau le 15 mai 2001, le groupe débute l’affinement de la réflexion en reformulant les
items principaux sur lesquels le groupe s’appuiera pour mener à bien l’approfondissement du
sujet et la rédaction d’un document susceptible d’être présenté aux équipes et/ou dans un
colloque ultérieurement.
Au plan méthodologique les items se sont déclinés sous deux grands thèmes : Les pratiques, les moyens, le cadre.
- Les interrogations, les questionnements, les moyens d’y répondre. Les analyses et les
réflexions se manifestant dans ces deux thématiques. 1er Thème :
- Les bains, piscine, balnéo, mer, rivière, jeux d’eau.
- Qualifications(métiers)-Architecture
et
environnement-Matériel
utiliséAccompagnement.
7
-
L’eau, la toilette, le bain, la douche : la nécessité, le plaisir (acte éducatif et de
socialisation)
L’activité aquatique : Responsabilité, Sécurité, Prise de risque. - Le public enfant :
Qui participe et sur quelles indications ?
2ème Thème :
- Comment aller au-delà des tentatives, des expériences. La question du sens et de
l’engagement.
- La question de l’indication, de l’évaluation et de la constitution d’un outil d’observation
et d’évaluation.
- La question du bilan de l’activité.
- L’accompagnement, l’éthique, le respect de l’intimité.
Méthodologie d’organisation.
-
Les participants par établissement se déterminent sur un choix de chapitre 1 ou 2.
Répartition et travail en sous-groupe.
Mise en commun et détermination par attributions des items par établissement.
Résultat du travail en sous-groupe :
Thème 1.
IME Briec :
-
La qualification, l’architecture, l’environnement, matériel, accompagnement.
IME Kerdreineg et Kervihan .
-
La qualification, l’architecture, l’environnement, matériel,
Le public enfant. Qui participe et sur quelles indications ?
accompagnement.
IME Plabennec :
-
L’eau, la toilette, le bain, la douche, la nécessité, le plaisir : Acte éducatif et de
socialisation.
8
-
La responsabilité, la réglementation, la sécurité, la prise de risque.
Chaque participant-établissement s’organise un temps de préparation.
Un temps de mise en commun aura lieu à L’IME de Briec le 3 juin 2002.
Thème 2
EPEH St Brévin et SESSAD Asden Askell de Lorient.
-
La question du sens et de l’engagement. Comment aller au-delà des tentatives et des
expériences !
-
L’accompagnement, l’éthique, le respect de l’intimité.
IEM Handas Cornouaille à Chartres de Bretagne, Service Emeraude de l’IME La
Passagère à St Malo, IME Kerlaouen :
-
La question de l’indication et la constitution d’un outil d’observation et d’évaluation.
-
La question du bilan de l’activité.
Chaque participant-établissement s’organise un temps de préparation.
Un temps de mise en commun aura lieu à St Brévin le 27 mai 2002.
La 3ème JOURNEE de mise en commun et de mise en forme est programmée
le 21 octobre 2002
à l’IME La Passagère, Service Emeraude.
Encadrement assuré par les deux chefs de services.
9
I)
ENVIRONNEMENT
Architectural.
L’ensemble des 9 établissements représentés proposent des modèles d’habitat variés et
différents aux personnes accueillies. Que ce soit de leur conception ou de leur rapport au temps
et à l’histoire. Fondamentalement ces différences sont minimes en matière d’accueil mais
peuvent être ressenties par ces personnes, adultes ou enfants au plan de l’espace vécu et ressenti.
Telle salle de stimulation sensorielle au parquet grinçant et sa conception de chapelle ou ce
cloître aux allées de gravier grissant sous les semelles et les roues des fauteuils dans une
résonnance si particulière.
L’implantation qu’elle soit urbaine ou rurale offre, elle aussi, une représentation de
l’environnement avec entre-autres ses variantes liées à l’acoustique aux mouvements, aux
odeurs, ect….
Les amènagements qu’ils soient d’origines ou issu de restauration offrent un rapport à
la lumière et à l’espace aussi variés.
Les équipements tiennent comptes de multiples facteurs, allant de la définition de
l’établissement ou du service, de l’implantation rurale ou urbaine du lieu d’accueil et aussi de
leur coût.
Type
Comptemporaine
d’architecture /
Etablissement
Récente
IEM Handas 35
Chartres de
Bretagne
IME Kerlaouen 29
Landernau
Bureau dans
SESSAD Aden
Askell 56 Lorient bâtiment collectif
IME de Kervihan
56
BréhanLoudéac
IME de
Kerdreineg 56
Crédin
EPEH L’Estuaire
44 St Brévin-lesPins
IME Briec 29
Briec
IME Plabennec 29
Plabennec
Mixte / Ancienne/
Religieuse/Comptemporaine
Rénovation
récente
Rénovation récente
Récente
Territoire sanitaire
converti au médicoEducatif. Unité de
vie
Pavillonnaire
Pavillonnaire
Religieuse
10
Récente
IME La Passagère
Emeraude
35 St Malo
IMPLANTATION.
Type d’architecture /
Etablissement
IEM Handas 35
Chartres de Bretagne
IME Kerlaouen 29
Landernau
SESSAD Aden Askell 56
Lorient
IME de Kervihan 56
Bréhan-Loudéac
IME de Kerdreineg 56
Crédin
EPEH L’Estuaire
44 St Brévin-les-Pins
IME Briec 29
Briec
IME Plabennec 29
Plabennec
IME La Passagère Emeraude
35 St Malo
URBAINE
RURALE
Quartier ville.
Quartier ville
Centre ville
Campagne
Campagne
Quartier ville
Petit bourg
Petit bourg
Campagne
EQUIPEMENT.
Type d’architecture /
Etablissement
IEM Handas 35
Chartres de Bretagne
IME Kerlaouen 29
Landernau
SESSAD Aden Askell 56
Lorient
IME de Kervihan 56
Bréhan-Loudéac
IME de Kerdreineg 56
Crédin
EPEH L’Estuaire
44 St Brévin-les-Pins
IME Briec 29
Briec
IME Plabennec 29
Plabennec
IME La Passagère Emeraude
35 St Malo
Type d’équipement
Balnéo interne
Balnéo interne
Piscine externe hôpital Kerpape
Balnéo interne
Balnéo interne
Bassin aquatique
Piscine interne
Piscine interne
Piscine hôpital St Malo
11
PRATIQUE DE L’ACTIVITE AQUATIQUE.
Type d’architecture /
Etablissement
Lieu et objectifs
des pratiques de l’activité aquatique.
IEM Handas 35
Chartres de Bretagne
Etablissement, piscine municipale, Baignoire
Educatif détente et travail transdisciplinaire.
IME Kerlaouen 29
Landernau
Balnéo Etablissement, piscine Landernau
SESSAD Aden Askell
Lorient
56
IME de Kervihan 56
Bréhan-Loudéac
IME de Kerdreineg 56
Crédin
Salles de bains, baignoire.
Educatif, Ré-éducatif, Thérapeutiques,
Détente.
Piscine externe,
Educatif, approche sensorielle, Ré-éducatif
Balnéo Etablissement, piscine municipale.
Educatif, détente, loisirs, ré-éducatif.
Balnéo établissement,
Loudéac. Piscine Pontivy
Jacuzzi,
piscine
Educatif loisirs, ré-éducatif, relaxation
EPEH L’Estuaire
44 St Brévin-les-Pins
Etablissement, piscine externe, bains, piscine
plastique, table de jeux d’eau.
Educatif, Ré-éducatif, détente, loisirs
IME Briec 29
Briec
IME Plabennec 29
Plabennec
Piscine établissement, Bains douches,
Educatif, détente
Bassin piscine établissement, pataugeoire,
piscine Lesneven.
Educatif, loisirs, ré-éducatif.
IME La Passagère Emeraude 35
St Malo
Bassin externe, hôpital. Baignoire.
Educatif, Détente, Loisirs, Ré-éducatif
12
L’ENCADREMENT L’ACCOMPAGNEMENT.
Type d’architecture /
Etablissement
Objectifs et Qualifications
IEM Handas 35
Chartres de Bretagne
Educatif : personnels éducatifs de groupe.
IME Kerlaouen 29
Landernau
Educatif : personnels éducatifs de groupe.
Ré-éducatif : kinésithérapeute
Thérapeutique : psychologue
Educatif : éducateur et parents Rééducatif : kinésithérapeute
SESSAD Aden Askell
56 Lorient
Ré-éducatif : psychomotricienne,
Kinésithérapeute
IME de Kervihan 56
Bréhan-Loudéac
Educatif : éducatif, infirmier, aide soignant
Ré-éducatif :psychomotricienne,
kinésithérapeute
IME de Kerdreineg 56
Crédin
Educatif : éducatif, aide soignant. Rééducatif : kinésithérapeute
EPEH L’Estuaire
44 St Brévin-les-Pins
Educatif : personnel encadrant les groupes
psychomotricienne
Ré-éducatif : kinésithérapeute
IME Briec 29
Briec
IME Plabennec 29
Plabennec
IME La Passagère Emeraude 35
St Malo
Educatif : personnel éducatif, maître-nageur.
Educatif :personnels éducatifs de groupe.
Ré-éducatif :psychomotricienne,
kinésithérapeute
Educatif :
Ré-éducatif :
13
II ) L’INDICATION.
Activité balnéo
Les personnels des centres, Handas Cornouaille (Chartres de Bretagne), de Kerlaouen
(Landerneau) et de La Passagère-Emeraude (Saint Malo) ont mené ce travail de réflexions sur
la question de l'indication, de la constitution d'un outil en termes d'observation, d'évaluation, et
de bilan d'activité.
Les indications que vous trouverez ci-dessous sont le fruit d'un recensement effectué
auprès des différents professionnels (éducatif et ré-éducatif) accompagnant les jeunes dans cette
activité. Ce recueil concerne les établissements participant au groupe de travail.
Vous trouverez certaines indications dans différents items.
Ces indications ont été classées à partir de 5 items :
-
L'enrichissement des expériences motrices
-
L'éveil sensoriel et son développement
-
Améliorer l'autonomie
-
La communication et la relation
-
Représentation/image de soi
Il est important d'apporter quelques précisions sur les terminologies employées
Indication : expression signifiant le ou les objectifs recherchés dans le projet individuel au
travers des observations retenues pour le bénéficiaire.
La question de l'indication nous conduit au préalable à une observation de la personne. Les
moyens d'exploration qu'offre l'activité « eau » permettent-ils de répondre à des objectifs
thérapeutiques et/ou éducatifs ?
Selon les indications définies par l'équipe professionnelle, l'accompagnateur va être déterminé.
Il s'agira d'un kinésithérapeute si l'objectif principal est de travailler une mobilisation avec
moins de contraintes ou d'un personnel éducatif si l'objectif principal est d'entrer en relation,
l'eau permettant de médiatiser.
Quelque soit celui-ci, l'enfant n'est pas « son enfant » (ou de sa catégorie professionnel) il est
l'enfant entier et unique porteur de sa propre pathologie. Ainsi, le professionnel ne doit pas
réduire son intervention à son domaine de compétence. Il doit prendre en compte la globalité
des objectifs définis.
Évaluation: définition du vocabulaire de psychopédagogie
Détermination, estimation ou mesure approximative, soit des capacités ou qualités présentées
par un sujet, soit de l'efficacité de la valeur d'une action poursuivie.
I.
Indications recensées :
14
1 °) L'enrichissement des expériences motrices:
L'eau permet de mettre le jeune en situation d'apesanteur, libéré de tout appareillage,
ainsi le travail de positionnement de son corps dans l'espace s'en trouve modifié, l'obligeant à
trouver de nouveau repères.
Spontanée
se défouler (tonicité et mouvement)
changer de position
liberté d'action gratifiante
Sollicitée
-
se mouvoir
-
changer de position
- Travail de maîtrise respiratoire par immersion.
Accompagnée
- changer de position
- Guidance motrice (facilitation des mouvements)
- liberté d'action valorisante : c'est l'accompagnement et l'encouragement des
expérimentations initiées par le jeune.
- Travail de maîtrise respiratoire par immersion.
2°) L'éveil sensoriel et son développement :
-
se détendre/ éprouver du plaisir/ se sentir bien, par le massage avec remous
prendre du plaisir à travers le jeu , le mouvement, la détente
détente corporelle
calme, détente, relaxation
expériences ludiques
favoriser la construction du schéma corporel le corps est mis enjeu tant sur le plan
sensoriel que sur le plan kinéstésique. En épousant la forme du corps, l'eau en
impose ses limites, entre soi et non-soi, entre intérieur et extérieur.
L'eau est un contenant, il apporte une connaissance des limites de son propre corps
par la perception d'un flux d'informations sensorielles. Il est différent du contenant
qu'offre la coquille de maintien.
Favoriser la constitution de l'enveloppe corporelle.
I1 donne des repères spatio-temporels dans un milieu homogène ( pression
identique de l'eau sur l'ensemble de la surface corporelle. Seul, le maintien de
l'équilibre par l'adulte ou par une aide technique (type bouée, frite d'eau) est présent.
Ce maintien doit atténuer la contrainte pour accéder au mieux dans ses propres
repères.
Toutes les observations faites sur des enfants ayant une expérience sensorielle très fraqmentaire
ont montré qu'une intégration des stimulations engendrait presque toujours une réaction, si
minime soit-elle. C'est pour cette raison que l'on peut espérer éveiller la personne
polyhandicapée à de nouveaux intérêts et à de nouvelles activités perceptives en créant des
situations structurées et stimulantes.
15
L'eau est un élément porteur et contenant, et sa température dans le cadre de la balnéo
rappelle peut-être les conditions de vie intra-utérine. Le corps à corps avec l'éducatrice est
rassurant. " le bain, dit Bettelheim, doit procurer un plaisir émotionnel qui accroît son bienêtre, et non devenir source de contrariété pour le patient ou le personnel, il doit être un bienfait
sur le plan affectif et non une violence physique et psychologique ". Pour F. Tosqueilles" il sert
à recréer à la fois une certaine situation typique du rapport mère-enfant qui apporte une série
d'excitation corporelle aidant à la prise de conscience du corps de celui-ci ou plutôt une prise
de "plaisir" limitant et délimitant le corps vécu.
L'élément "eau" peut être un des supports des stimulations basales. Ces stimulations sont
destinées aux personnes qui présentent un niveau de développement tellement bas et une
capacité d'action tellement limitée qu'elles exigent de recevoir une information relative à leur
propre corps et à leur environnement. Cette information n'exige pas une activité perceptive
d'ordre supérieur. Elle est donc parfaitement adaptée à la population polyhandicapée :
La stimulation somatique a pour but de développer chez l'enfant le sentiment de son intégrité
corporelle, a lui donner les bases nécessaires pour une évolution de son schéma corporel.
L'expérience corporelle primaire est développée par le toucher, c'est donc tout naturellement
par des touchés adaptés que nous pouvons agir : massages, toucher les contours du corps, etc..
Mais l'enfant très régressé ne reconnaît pas forcément le contact de la main comme un contact
significatif. L'intermédiaire peut alors être une éponge, une balle en sus de l'élément "eau" déjà
médiateur. Quelques jeux ou "exercices" permettent également à l'enfant de vivre une sensation
de corps fluide où l'eau se trouve être l'élément massant et porteur.
Les enfants polyhandicapés au même titre que tous les enfants peuvent prendre beaucoup de
plaisir à des stimulations d'ordre vestibulaire comme les balancements ce qui leur permet de
distinguer agréablement le mouvement de la position immobile. Le but de la stimulation
vestibulaire consiste donc à leur apporter un maximum d'informations relatives au
positionnement du corps dans l'espace et de faire le lien entre les expériences d'ordre tactile,
visuelle, auditive, et le mouvement de leur corps. Le caractère récréatif en apportant du plaisir
renforcera aussi la motivation de l'enfant à réaliser des mouvements.
La stimulation vibratoire touche essentiellement la musculature et la peau. Les vibrations
émanant de la musique, des jets de la balnéo, de la voix des accompagnateurs ou des autres
enfants peuvent être ressenties et devenir significatives pour la communication.
Tendre à une prise de conscience de sa corporalité s'éveiller à de nouvelles sensations
dues à l'apesanteur, vivre un corps à corps sécurisant, s'ouvrir à la relation pour une émergence
de la communication, prendre du plaisir à expérimenter, la relaxation. tout ceci contribue à
favoriser la construction du schéma corporel.
3°) Améliorer l'autonomie :
-
-
Capacité à repérer l'activité selon le potentiel de l'enfant.
repérage de la préparation ( par l'annonce de l'activité, à la vue de ses affaires, à l'arrivée
dans le lieu... ).
Capacité à intégrer des gestes d'hygiènes de la vie quotidienne. Capacité à se
déshabiller et à s'habiller (partiel ou total)
16
-
Capacité à identifier de manière partiel ou total les différentes parties de son corps.
-
Proximité des corps dû au poids plus léger --) être dans les bras ou contraire dans une bouée,
l'enfant est plus autonome.
L'eau en tant que tiers, permettant la séparation, la mise à distance qui engendrera I
'autonomie ( psychique/physique). Le dialogue tonique fait alors place au contact visuel,
auditif plus que corporel ->émergence du jeu - Surmonter ses peurs.
-
4°) La communication et la relation:
partager avec d’autres jeunes/ support à la relation :
par la notion de groupe elle-même (différents bruits, cris,
gestes. par le jeu : éclabousser, crier, l'imitation, par le regard
(observation de près ou de loin), par le toucher (volontaire ou
non).
relation duelle avec l'adulte relation
communication, capter un regard,
sécuriser découverte de l'élément « eau »
le corps à corps (le contenu, le
contenant).
relation individuelle
-
moments privilégié (complicité),
-
exprimer son accord / son refus / ses craintes (d'un coté comme de l'autre) / son plaisir,
-
délimiter son corps, le corps de l'autre et la distance.
-
l'eau, médiateur dans la relation
être pleinement à l'écoute de l'autre dans un élément différent et évocateur, sensation d'apesanteur, de chaleur parfois.
l'eau peut faire écran,
facteurs favorisant la relation, l'émergence de la relation, du lien, plus particulièrement
avec des jeunes déficients :
a) enveloppement sécurisant
b) proximité corporelle favorisant le dialogue tonique.
L'eau en tant que tiers, permettant la séparation, la mise à distance qui engendrera l'autonomie
( psychique / physique). Le dialogue tonique fait alors place au contact visuel, auditif plus que
corporel --> émergence du jeu.
Veau est un lieu de socialisation. L'enfant ne peut être seul dans l'eau, il est en contact
obligatoirement. L'élément eau médiatise la relation. Il est un moyen d'échange par le jeu.
5°) Représentation / lmage de soi :
17
-
accompagnement des expérimentations initiées par le jeune (mouvement, position,
orientation),
l'eau, une autre possibilité d'être,
dans la détente : évacuation des tensions, échange, bien être, plaisir corporel.
-
dans le mouvement : liberté d'action gratifiante et valorisante.
II.
-
Quelques critères d'observations recensés.
plaisir / déplaisir
expressions du visage (sourires, grimaces, regard )
mouvements corporels
qualité du contact physique
qualité de l'échange relationnel
écarts entre avant, pendant et après la séance
communication verbale (vocalises, langage...) face à face - tensions, détente.
l’avant, pendant et après la séance, suivant un comportement serein et détendu ou une
angoisse observable par des attitudes diverses (rires, excitation, endormissement,
relaxation)
Que faire, face à un jeune qui semble totalement indifférent à la séance ? Faut-il persévérer
? quel mode de repérage de l'activité? quand ? comment? anticipation ?
- l'avant :
L'enfant anticipe t-il la séance ? plaisir, déplaisir indifférence
Le déshabillage : attitudes Reconnaissance du lieu
-
l'après :
l'entrée dans l'eau: motricité spontanée -->échange de regards sourires, réactions au
toucher, à la parole.
L'enfant est-il instigateur de la relation ? recherche-t-il le contact ?le jeu ? La
vigilance, désir d'autonomie ou de relation plus symbiotique
III.
La question de l'évaluation.
Concernant ce sujet, il nous semble important de finaliser les objectifs pour mettre en
corrélation les critères d'évaluation.. Par ailleurs, le temps des rencontres n'a pas permis de
développer suffisamment cet aspect.
IV.
Autres
Quelques remarques :
-
Prédisposition,
18
-
moyens pour mener l'activité à bien,
la confiance de l'adulte dans l'élément eau,
matériel et cadre adapté,
confortable,
se poser pour observer.
Partage des observations des collègues présents.
Mise en place d'un classeur de notes.
Support sensoriel : idée de moyen stimulant et tour à tour sécurisant et dangereux.
Manque de formation dans le domaine de l'activité aquatique qui limite les propositions
que l'on peut faire.
La gestion de la crise d'épilepsie.
L'épilepsie, limites et/ou tolérance de la prise en charge.
Participants de ce groupe :
Monique CAM
I.M.E de Kerlaouen
Thierry BERTRAND
I.E.M Handas Cornouaille
Philippe KERMEUR
Isabelle ARMANGE
I.M.E. La Passagère Service Emeraude
Servanne DELAMERE
Sujet traité par :
Christine et Bruno du SESSAD « Adenn Askell » - LORIENT
19
Laurence et Elisabeth de l'EPEH l'Estuaire - SAINT-BREVIN-LES-PINS
Ci-joint les documents relatifs à chaque établissement et la synthèse qui en a été faite .
> Document I
SESSAD de Lorient
> Document II
EPEH l'Estuaire
> Document III
Synthèse
Document I –
SESSAD AISSILOR « ADENN ASKELL » -14, rue Colbert - 56100 LORIENT
Pour traiter ce thème nous nous sommes d’abord interrogés sur la question de :
Comment aller au-delà des tentatives et des expériences pour donner du sens à notre
engagement ?
Tentative : action par laquelle on s’efforce d’obtenir un certain résultat ; essai Expérience :
épreuve, essai effectuer pour étudier un phénomène.
Cette réflexion est commune à tous les supports, aquatiques ou autres qui peuvent être proposés
et mis en place auprès des enfants polyhandicapés, et nous l’aborderons ici de manière générale.
20
Dans notre pratique de SESSAD avec de jeunes enfants polyhandicapés, nous sommes partis
du principe que chaque intervenant peut être démuni devant cet enfant ; sans langage, inactif,
voire inanimé, douloureux, qui nous ramène à de l’impuissance, à du non vivant. Le contraste
est souvent saisissant. Que ressentons-nous au premier abord avec ces enfants qui donnent le
vide – le bizarre, l’intolérable, qui nous ramène à un sentiment d’incapacité ?
Un premier temps est organisé autour de la verbalisation de nos doutes, de nos angoisses, de
nos appréhensions, de nos espoirs, de nos projections, de nos limites, de nos représentations
souvent en lien avec notre histoire personnelle... plutôt que de nous arrêter aux termes médicaux
ou à des classifications parfois rassurantes, qui peuvent nous permettre de nous cacher derrière
un diagnostic, et qui risquent de figer notre démarche.
Nous savons aussi, par expérience, que nos interventions ne peuvent se réduire à la seule
technicité de notre acte spécialisé. Nous n’ignorons pas non plus que nous nous engageons dans
une relation que nous devrons assumer et soutenir dans le temps. Nos doutes par exemple, nous
devons les travailler. Il est nécessaire qu’ils soient contenus dans l’équipe, pour élaborer nos
réponses auprès du jeune et de sa famille.
Nous pensons qu’il est important de voir l’enfant autrement que par ce corps objet de soins et
porteur d’une étiquette (syndrome – maladie).
Nous recherchons qui est derrière cette maladie pour rentrer dans une histoire humaine,
pleine de souffrance et de traumatisme.
Il est nécessaire par exemple de faire la part des choses :
Entre les angoisses qui portent l’enfant et sa famille, celles que nous captons et celles qui
nous sont livrées, et les angoisses qui nous sont propres : « avec tel enfant comment vaisje entrer en relation ? ». Cette rencontre est impliquante et ne nous épargne pas.
Pour aider à l'engagement personnel et respecter le degré d'investissement de chacun,
l'équipe est à l'écoute de nos ressentis sous toutes ses formes. C'est à notre avis un principe
premier qui peut permettre l'engagement personnel et l'émergence d'un projet de
rencontre authentique avec ce jeune polyhandicapé et sa famille.
A partir de là. nous pouvons, après avoir exprimé nos sentiments, les resituer dans
l'accompagnement que nous allons mettre en place et nous poser la question suivante:
Et si ce jeune pouvait être, lui aussi, interactif ? Aussi handicapé soit-il ?
La suite de notre travail à partir de ce préambule est donc la mise en place de quelque chose
qui est du côté de la vie et du respect de l'enfant.
A partir des signaux que va nous donner l'enfant, si tenus et rares qu'ils soient, nous y
accrocherons une interaction, tout en sachant que nous travaillons sur « l'infiniment petit».
Nous voyons qu'ici l'équipe dans un premier temps est un support à l'engagement personnel,
puis dans un second temps à l'engagement professionnel qui peut alors se mettre en place.
Nécessité d'une dialectique pour que ces 2 engagements puissent se faire dans de bonnes
conditions.
On s'engage mieux si l'on se dote de certains outils qui doivent nous apporter le sens. Où l'on
va ? Projet, objectifs, moyens, cadre d'intervention, protocoles à établir.
21
Nous avons donc défini un cadre de travail formalisé par un projet personnalisé, qui est un outil
contrat. que nous utilisons régulièrement au cours de l'année. Ce contrat est un axe majeur qui
implique de la part des familles un engagement. Engagement à nous recevoir, à nous aménager
un espace de travail à la maison, à venir au SESSAD, à nous confier leur enfant...
Ces quelques exemples pour situer le cadre et dire que c'est ce travail là qui peut permettre à la
famille d'exprimer quelque chose de sa souffrance, avec l'idée de processus élaboratifs
respectant le cheminement de chacun. Nous savons que ce contrat cadre est destiné sans cesse
à être sollicité, ré-interrogé et réaménagé d'une certaine manière.
Au sein du service, nous avons développé une méthodologie pour verbaliser, écouter,
restituer, élaborer, étayer, initier, évaluer.
Ces temps spécifiques institutionnalisés sont organisés à différents niveaux :
D’abord le temps où chaque intervenant est sur le terrain, en prise avec la réalité
quotidienne de l’enfant et de sa famille, en agissant avec sa spécialisation mais dans
une démarche relationnelle.
Ces moments à domicile nous permettent souvent d’adopter une attention extrême
:
Que voyons-nous ? Des parents déprimés, sur-protecteurs, anxieux, agressifs ou
enfermés dans le déni. Leur demande première, que l’enfant soit stimulé et qu’il fasse
des progrès dans la communication, ou pour se nourrir, ou encore pour se mouvoir…
Mais nous savons que les stimulations peuvent être aussi un moyen actif pour le professionnel
de se protéger, et qui apportées sans un véritable sens, peut avoir sur l’enfant différents effets.
Privilégier certains axes aux dépens des autres qui peuvent générer des sources d’angoisse et
pour la famille entretenir le déni – le faux semblant – le non respect des vrais besoins de l’enfant
– une idée de toute puissance sur ce que peut faire l’enfant.
Des temps de prise en charge au SESSAD, dans une salle sensorielle, avec des protocoles
de travail bien définis : dans l'accueil, dans la prise de contact, dans l'approche sensorielle...
Une psychologue est présente pendant toute la durée de la séance sensorielle. Nous pensons
qu'une personne extérieure, qui ne soit pas en prise avec la réalité est indispensable pour penser
et voir autrement. La psychologue observe les enfants et leurs réactions au cours de la séance
et note les différents faits relationnels, les différentes interactions.
Toutes ces données sont reprises et retravaillées avec l'équipe qui intervient dans cet espace
sensoriel
 au niveau de l'enfant : comment comprendre et décoder les réactions et les manifestations
corporelles, trouver un accès à son vécu psychique, donner un sens, un lien dans la
prise en charge globale et comment l'ajuster avec son quotidien et sa famille
au
niveau du thérapeute : exprimer son vécu, son ressenti, s'accorder à l'enfant. finaliser
certaines hypothèses et objectifs thérapeutiques et les moyens qui peuvent en découler.
Nous élargissons bien souvent l'analyse de ces temps de prise en charge à des réflexions
d'accompagnement. Nos modalités d'intervention en SESSAD induisent une proximité entre
professionnels, parents et enfants. Notre « implication » est importante et concerne un champ
plus large que l'intervention ré-éducative spécialisée. Il y a des enjeux de cette rencontre que
22
nous devons repérer, analyser, élaborer. On peut par exemple apporter des conseils, transmettre
des techniques tout en sachant que ces propositions peuvent parfois mettre en péril la
construction fragile de la position maternelle ou paternelle.
Comment le handicap vient-il s'inscrire, résonner avec leur propre histoire ?
Nous avons besoin de lieu de parole pour analyser ces différents écarts. Ce travail que l'on
appelle de restitution est tout à fait primordial dans l'engagement personnel et professionnel
que l'on peut avoir avec ces jeunes enfants polyhandicapés. On pourrait le voir aussi comme
une organisation de la pensée, sachant que ces enfants nous amènent dans une sorte
d'épaisseur dans laquelle nous pouvons facilement nous engluer.
Nous avons des temps de préparation de synthèse en équipe et ensuite des temps de
synthèse avec les familles. Ce sont des moments de rencontre, d'échange, d'étayage autour
d'une table, symbole de rassemblement et d'ajustement.
Des réunions de concertation existent également, qui permettent d'être vigilant aux différents
dispositifs. Ce sont des temps plus techniques mais également indispensables.
Nous pensons que ces différents moyens nous aident à une meilleure représentation de notre
travail auprès d'enfants polyhandicapés et de ce que nous pouvons leur apporter.
L'abord pluridisciplinaire, voire transdisciplinaire, est indispensable, puisque chacun,
autour de la spécialité qui lui est propre, communique avec les autres. Cela nous permet de voir
l'enfant dans son ensemble, de ne pas entraîner d'effets pervers à la pratique d'une technique
particulière et donc de mettre du lien pour mieux finaliser notre accompagnement.
Des temps de maturation sont nécessaires et ces temps sont travaillés en équipe. Nous
réfléchissons à ce que nous pourrions appeler une fonction d'élaboration, qui permet de
construire et d'affiner le travail auprès de l'enfant à partir de ses besoins spécifiques et dans le
respect de sa place et de celle de ses parents. Cette dimension de travail peut être assumée dès
lors que le fonctionnement institutionnel en reconnaît la valeur et les effets.
Autre temps, qui nous semble également indispensable dans cette vie d'équipe et dans nos
différents engagements est la supervision, encadrée par une psychanalyste extérieure à
l'équipe, bien entendu...
Elle peut nous permettre encore plus profondément d'éclaircir nos engagements personnels
et professionnels et surtout d'apprécier la dimension de chaque membre qui compose l'équipe
avec ses différents rythmes, ses forces, ses faiblesses, son tout.
Pour conclure, nous sommes convaincus de l’importance et de la nécessité des espaces de
paroles, de restitution, de synthèses, des temps d’élaboration, de définition de stratégie,
d’évaluation…,au sein d’une équipe pluridisciplinaire pour mener à bien notre travail et notre
accompagnement autour des jeunes enfants polyhandicapés et de leur famille.
Christine PICARD
BRUNO LE GAL
23
Document II - Etablissement Public pour Enfants Handicapés L’Estuaire.
54 bis, avenue de Bodon – 44250 SAINT-BREVIN-LES-PINS.
Suite à notre rencontre du 18 mars 2002, nous avons proposé à différentes équipes d'échanger
autour des questions retenues :
tnemegagne'l ed te snes ud noitseuq aL ‫ ٱ‬:
comment aller
au-delà des tentatives et des expériences !
.étimitni'l ed tcepser el ,euqihté'l ,tnemengapmocca'L ‫ٱ‬
Nous avons fait le choix de rencontrer deux équipes d'hébergement ainsi que les
plateaux thérapeutique et pédagogique intervenants auprès des jeunes polyhandicapés afin
d'avoir une réflexion la plus diversifiée possible.
TENTATIVES ET EXPERIENCES
Au cours des échanges, nous avons constaté que la majorité des professionnels n'était
plus dans les tentatives et les expériences.
Lorsqu'elles existaient, elles apparaissaient dans la période d'observation, pour déterminer ou
non la prise en charge et ses objectifs, ou comme étape indispensable à la bonne évolution du
jeune confronté au milieu aquatique.
SENS DE L'ACTIVITE
Le sens donné à l'activité eau, a été abordé en référence au projet du jeune.
Les professionnels interviennent à un moment donné dans le développement du jeune
en utilisant l'eau comme support à..... (fonction du ou des objectifs recherchés et de la
spécificité des différents intervenants).
Certains professionnels rencontrés pensent qu'à partir du moment où l'activité entreprise a du
sens pour l'accompagnateur (objectifs), elle aura du sens pour l'enfant, le jeune...
Le sens de l'eau et, de ce qu'il peut renvoyer au niveau de l'enfant, du jeune et de
l'accompagnateur a été expliqué à travers des techniques apprises au cours de différents stages.
24
Effectivement, les différents professionnels n'ont fait qu'effleurer ce que pouvait renvoyer la
prise en charge d'un enfant, d'un adolescent, d'un jeune adulte polyhandicapé dans l'eau:
noitoN ‫ٱ‬
• de sexe différent
de proximité,
• de distance et
d’espace,
• de danger,
d’intimité,
• de technique (ex :
« le portage)
L’ENGAGEMENT.
On constate que la prise en charge n'est pas suivie de la même façon sur les services que
sur les plateaux (thérapeutique et pédagogique).
Effectivement. les derniers permettent la fixité, la régularité, le suivi des objectifs, un début et
une fin quant à l’activité elle-même.
Les premiers, du fait du fonctionnement, des contraintes liées à la vie du service = internat (365
jours), roulement dans les équipes, remplacements, vacances, congés maladie, etc... demandent
une organisation interne (roulement de 3 à 6 personnes) afin d'assurer avec le plus de régularité
possible l’activité.
L’ACCOMPAGNEMENT.
Au sein de l'établissement, l'ensemble du personnel, indépendamment de leur
spécificité, utilise le bassin comme support d'activité, en fonction de leur motivation. En effet,
à l'EPEH, on note une liberté de choix quant au support utilisé pour favoriser le meilleur
développement de l'enfant, de l'adolescent, du jeune adulte, tant sur le plan moteur, affectif,
cognitif et social.
On ne peut pas s'engager dans l'accompagnement d'une activité, si, soi-même on a des
difficultés à appréhender et à s'approprier ce support (ici l'eau, mais cela peut être le poney...
).
En fonction de la population, il s'avère nécessaire d'être parfois deux accompagnateurs.
Quels que soient les intervenants, dans le cadre du bassin, ils essaient au maximum de
préserver l'intimité du jeune et la leur :
• mise à disposition d'un vestiaire pour les accompagnateurs,
• possibilité d’organiser l’espace en fonction de l’âge et sexe des jeunes
présents( rideau)
EN CONCLUSION : travers de nos différents échanges, sont apparus quelques mots clés :
•
•
•
•
objectifs,
projet global,
méthode - formation,
outil de travail.
25
L'implantation d'un bassin aquatique sur le site a facilité l'activité. De nombreux jeunes
ont pu ainsi bénéficier d'une activité qui, auparavant, leur était peu voire pas accessible. (→
piscine pas adaptée, transport, température de l'eau, etc.).
De ce fait, une formation a été proposée au sein de l'établissement, et, à ce jour, l'EAU est devenue
un outil de travail positif et largement utilisé quels que soient les spécificités de chacun.
I1 contribue à une certaine autonomie, l'acquisition d'apprentissage, des expériences
sensorielles, mais également à un mieux-être pour un mieux vivre parce qu'un changement
reste toujours possible.
Constat : le manque de temps a limité la réflexion avec les professionnels rencontrés,
notamment en ce qui concerne le sens de l'activité.
Pour les équipes,
Laurence GRUÉ et Elisabeth DELAUNAY
Document III- Synthèse du thème par Bruno - Christine - Elisabeth - Laurence
LA QUESTION DU SENS DE L'ENGAGEMENT.
COMMENT ALLER AU-DELA DES TENTATIVES ET DES EXPERIENCES ?
L'ACCOMPAGNEMENT - L'ETHIQUE - LE RESPECT DE L'INTIMITE.
Nous avons requalifié le thème en y faisant une
association : Comment aller au-delà des tentatives et
des expériences pour donner un sens à notre engagement.
A la lecture des 2 documents, nous nous
apercevons que l'engagement n'est pas de même
nature en fonction de différents facteurs :
a – la nature de l'établissement (structure ouverte pe SESSAD, structure fermée - type Institution..)
- la finalité du projet individuel thérapeutique.
(objectifs vis-à-vis du jeune, collaboration avec
la famille, lien avec d'autres partenaires),
- les lieux d'intervention à l'intérieur de la
structure (unité de vie, plateau thérapeutique,
plateau pédagogique),
- des missions spécifiques de chaque
- de l'âge de l'enfant polyhandicapé.
professionnel avec objectifs et contraintes
différentes.
26
REFLEXIONS
- L'engagement peut être guidé par la motivation.
- On ne peut s’engager dans l’accompagnement d’une activité si on
Il y a des préambules à l'engagement
auprès d'une population d'enfants
polyhandicapés :
- Quelles sont nos représentations.
-
Quelle rencontre possible ? Corps objet
de soin, porteur d'une étiquette, ou
histoire humaine.
Un premier temps peut être consacré à
- Appréhender et s’approprier le support.
identifier notre engagement personnel :
- On s’engage mieux si on se dote de certains outils qui doivent nous Pour aider à l'engagement personnel et
apporter le sens.
respecter le degré d'investissement de
chacun, l'équipe peut être à l'écoute des
ressentis sous toutes ces formes. Ce peut
être un principe premier qui peut
permettre l'engagement personnel et
l'émergence d'un projet de rencontre
authentique avec ce jeune polyhandicapé.
Un deuxième temps peut alors se mettre
en place qui est de l'ordre de l'engagement
professionnel.
Nécessité d'une dialectique pour que ces
2 engagements puissent se faire.
est pas à l’aise avec le support.
ITEMS
Pour assumer notre engagement dans
la dimension de travail peut être
Cette
relation et la soutenir dans le temps.assumée dès lors que le fonctionnement
*Nécessité d'une méthodologie de travail:
institutionnel
en reconnaît la valeur et les
outils de travail, protocoles,effets.
- projet individuel – projet global
- objectif recherché, moyens mis
en œuvre
Moyen supplémentaire: la supervision.
Permettre encore plus profondément
- temps d’échange, de concertation,
d'éclaircir nos engagements personnels et
d’écoute, de restitution,
professionnels.
d’élaboration -lieu de parole
pour
analyser les différents écarts
- formation individuelle ou collective.
L'abord pluridisciplinaire, voire trans-disciplïnaire, indispensable, puisque chacun autour de sa
spécialité qui lui est propre communique avec les autres; cela permet de voir l'enfant dans son
ensemble, de ne pas entraîner d'effet pervers à la pratique d'une technique particulière et donc de mettre
du lien pour mieux finaliser notre accompagnement.
27
NOTIONS ABORDEES :
-
Sexe différent
Proximité
corporelle(distanceespace)
De danger –intimité.
L' ETHIQUE.
La mesure de notre engagement
personnel
et
professionnel,
l'élaboration d'objectifs, la mise en
œuvre de moyens spécifiques
reconnues
dans
un
projet,
l'évaluation, définissent un cadre de
travail.
La rencontre authentique avec le
jeune en le considérant dans tous ses
aspects fonctionnels et psychiques.
SENS DE L'ACTIVITE
L'INTIMITE.
Préambule:si
l'activité a du
sens pour l'accompagnateur
(objectifs), elle aura du sens
pour le jeune.
Préserver - Respecter
Le professionnel intervient à
un moment donné dans le
développement du jeune en
utilisant l'eau comme support
à .... fonction de ou des
objectifs recherchés et de la
spécificité des différents
intervenants.
Les techniques - le portage l'enveloppement. Les supports - tap
Aspect matériel - vestiaires et espaces adaptés et respectueux d
Comment le jeune est accompagné dans l'eau. Les étapes prélim
LE SUPPORT AQUATIQUE - PISCINE – EAU
v Liberté de choix quant au support pour favoriser le meilleur développement de l'enfant - avec l'idée
d'être à l'aise avec ce support et motivé.
v
En fonction du besoin du jeune dans la recherche d'une détente, du support eau tiers à la
relation. v Autonomie, expériences sensorielles, mieux-être, mieux vivre. Un changement reste
toujours possible. v En fonction de l'état de santé du jeune.
CONCLUSION.
28
Cette production écrite est le résultat d’une année de rencontres inter-professionnelles autour
de l’activité aquatique. Elle met en évidence la diversité des pratiques, la densité de la
réflexion et démontre l’intérêt de ces échanges qui ont permis :
•
•
Une ouverture et des liens entre les établissements dont la mission
commune est l’accueil d’enfants et d’adolescents polyhandicapés Des
échanges et une connaissance des professionnel entre-eux. Une
mutualisation des pratiques, d’un savoir et un partage d’expérience.
Cette diversité des formations, des pratiques et des cultures
professionnelles renforce l’intérêt et la richesse des rencontres, des
échanges.
La reconnaissance et la spécificité du travail auprès des personnes
polyhandicapées à travers la globalité de l’accompagnement,
l’importance de la pluri-professionnalité.
Chacun soulignera le grand intérêt des participants, la qualité des échanges et le travail sérieux
réalisé dans le partage d’expériences.
La question de l’outil d’évaluation reste cependant, posée.
Cette production marque la fin des rencontres pour ce groupe, mais laisse à ces professionnels
la possibilité de rencontres personnelles et professionnelles à leur initiative.
Synthèse réalisée à partir des documents
réalisé par les groupes et remis
pour la synthèse. (méthodologie établie
lors de la dernière
rencontre de St Malo- Service
Emeraude).
Marie-José CUNIN
Directrice adjointe Foyer Ty-Menez
Landernau 29
Charles FOUET
Chef de service éducatif
Institut Handas Cornouaille
Chartres de Bretagne 35