METROPOLE NICE COTE D`AZUR PROPOSITION
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METROPOLE NICE COTE D`AZUR PROPOSITION
METROPOLE NICE COTE D’AZUR PROPOSITION POUR UN SCHEMA DIRECTEUR ROUTIER METROPOLITAIN Première Phase : Définition d’orientations d’aménagement FEVRIER 2013 2 La Direction générale adjointe des routes de la Métropole de Nice Cote d’Azur, EPCI récemment créé sur un territoire fortement contrasté, a souhaité engager la constitution d’un schéma directeur de l’investissement routier, afin de disposer dans ce domaine d’une vision à long terme et de donner du sens à son action. Le présent rapport vise à être un premier instrument de travail en vue de cet objectif. L’Introduction rappelle l’ambition et les objectifs de la Métropole en matière de développement durable, qu’il convient sans doute de prendre comme base de toute réflexion d’aménagement du territoire, et vise à les traduire en objectifs particuliers qui pourraient être assignés à un schéma directeur routier (SDR). Le second chapitre, Prolégomènes, a pour objet de rappeler les principaux éléments des documents de planification ou d’expertises existants ou en cours d’élaboration sur le territoire de la Métropole dans le domaine des déplacements : Plan de déplacement urbain de NCA de 2008, Schéma multimodal des transports et des déplacements des Alpes-Maritimes élaboré par l’ADAAM en 2009, Schéma directeur du réseau de transport urbain de NCA à l’horizon 2030, Projet de territoire de l’Eco-Vallée, publié par l’EPA en 2011, PDU métropolitain, PLU intercommunal. Il paraît en effet légitime de tenir compte de ces documents dans l’élaboration du SDR. Ce chapitre omet certainement d’autres documents dont il y aurait également lieu de tenir compte. Le troisième chapitre, Eléments de diagnostic et de prospective, fournit des éléments, essentiellement issus du diagnostic du PLU intercommunal en cours d’élaboration, dans les domaines de la démographie, de l’occupation des sols et des dynamiques de développement spatial. Il paraît en effet nécessaire de disposer d’une bonne connaissance de ces champs pour élaborer une politique adaptée en matière d’investissement routier à moyen et long terme. Enfin, la Conclusion tente sur ces premières bases, de définir les orientations majeures qui pourraient guider l’élaboration du futur SDR. 3 4 SOMMAIRE RESUME ................................................................................................................................................... 7 INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 11 UNE AMBITION EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE : FAIRE DE NICE LA MÉTROPOLE VERTE DE LA MÉDITERRANÉE ............ 11 UNE ACTION DYNAMISÉE ET STRUCTURÉE AUTOUR DE SON AGENDA 21 DE SECONDE GÉNÉRATION ................................................. 11 OBJECTIFS STRATÉGIQUES..................................................................................................................................................................... 12 OBJECTIFS CHIFFRÉS .............................................................................................................................................................................. 12 INDICATEURS (Source : Rapport Développement durable MNCA 2012) ................................................................................................ 13 LES ENJEUX EN MATIÈRE DE MOBILITÉ ................................................................................................................................................. 13 LA VOIRIE MÉTROPOLITAINE ................................................................................................................................................................. 14 LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION EXISTANTS ET FUTURS ................................................................................................................ 14 LE PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS 2013-2020 ................................................................................................................................ 14 LES OBJECTIFS D’UN SCHEMA DIRECTEUR ROUTIER METROPOLITAIN .................................................................................................. 14 PROLEGOMENES.................................................................................................................................... 17 LE PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS NCA 2007-2015 (JANVIER 2008) ............................................................................................... 17 LE SCHEMA MULTIMODAL DES TRANSPORTS ET DES DEPLACEMENTS DES ALPES-MARITIMES (NOVEMBRE 2009) ............................. 22 LE SCHÉMA DIRECTEUR DU RÉSEAU DE TRANSPORT URBAIN DE NCA À L’HORIZON 2030 (DECEMBRE 2009) ..................................... 33 PROJET DE TERRITOIRE DE L'ÉCO-VALLÉE (EPA – DECEMBRE 2011)...................................................................................................... 35 LE PDU METROPOLITAIN 2013-2020 ..................................................................................................................................................... 47 LE PLAN LOCAL D’URBANISME INTERCOMMUNAL DE LA METROPOLE................................................................................................. 50 ELEMENTS DE DIAGNOSTIC ET DE PROSPECTIVE .................................................................................. 51 DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES SOCIALES DES POPULATIONS ................................................................................ 51 DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ........................................................................................................................................................... 51 CARACTERISTIQUES SOCIALES DE LA POPULATION ............................................................................................................................... 63 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION .......................................................................................................... 72 ENSEIGNEMENTS CLES DU DIAGNOSTIC ET PROBLEMATIQUES ............................................................................................................ 84 CARTE DE SYNTHESE ............................................................................................................................................................................. 86 OCCUPATION DU SOL, DYNAMIQUE DE DEVELOPPEMENT ET POTENTIALITES FONCIERES ................................................ 87 LE MODE D’OCCUPATION DU SOL ......................................................................................................................................................... 87 CARACTERISTIQUES DE LA TACHE URBAINE .......................................................................................................................................... 90 EXEMPLES DE DENSITES ET DE FORMES URBAINES............................................................................................................................... 98 DYNAMIQUES ACTUELLES DE DEVELOPPEMENT SPATIAL ................................................................................................................... 103 ESPACES RESIDUELS ET ESPACES RARES, QUELLES OPPORTUNITES ?.................................................................................................. 108 ENSEIGNEMENTS CLES DU DIAGNOSTIC ET PROBLEMATIQUES .......................................................................................................... 115 CARTE DE SYNTHESE ........................................................................................................................................................................... 117 CONCLUSION PROVISOIRE................................................................................................................... 119 5 6 RESUME Au 1er janvier 2012, la Communauté Urbaine Nice Côte d'Azur, les Communautés de Communes de la Tinée, de la Vésubie, des stations du Mercantour, et la Commune de la Tour sur- Tinée ont fusionné pour se transformer en Métropole. Celle-ci a pour ambition d’être la collectivité et le territoire de référence et d’excellence en matière de développement durable pour le Sud de l’Europe et pour la Méditerranée. La démarche de développement durable de Nice Côte d’Azur a été amorcée dès 2004 avec le lancement de l'élaboration de sa charte pour l'environnement et le développement durable, labellisée Agenda 21 local, qui proposait une stratégie et un plan d'actions de 2006 à 2011. Dès sa création, la Métropole a entrepris d’étendre l’Agenda 21 aux communes du Haut-Pays et à ses nouvelles compétences, visant une adoption en Conseil métropolitain au cours du premier trimestre 2013. L’Agenda 21 actualisé constituera le schéma directeur, le projet territorial de développement durable de la Métropole, en structurant et embrassant toutes ses différentes politiques publiques et actions en cohérence avec les autres plans et schémas transversaux et thématiques. Les objectifs de cet agenda 21 sont ainsi de : - Atténuer l’impact des activités du territoire sur le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, Adapter le territoire et réduire sa vulnérabilité aux impacts du changement climatique, Maîtriser la demande en énergie en augmentant l’efficience énergétique des infrastructures et la diffusion de pratiques de consommation plus sobres, Développer l’utilisation des énergies renouvelables, Poursuivre les efforts dans le domaine de la mobilité durable, notamment avec la mise en œuvre des axes prioritaires du Plan de Déplacements Urbain, soit développer : le réseau de transports en commun et l’intermodalité, le partage de la rue et les modes de déplacement alternatifs, une offre de stationnement adaptée aux besoins, les déplacements sécurisés, le transport de marchandises et l’approvisionnement durable, et l’utilisation des nouvelles technologies dans la mobilité, Dynamiser la prise en compte de la problématique de l'énergie et des GES dans le domaine de la planification urbaine et du bâtiment. L’élaboration d’un Schéma directeur routier métropolitain à l’horizon 2040 vise à s’inscrire pleinement dans ces objectifs. L’élaboration d’un Plan de Déplacements Urbains 2013-2020 pour la Métropole a été prescrite en janvier 2012. Suite à une première phase de concertation, un diagnostic a été rédigé et des grandes orientations proposées. L’arrêt du projet en conseil métropolitain devrait avoir lieu début 2013, une enquête publique en avril 2013 et l’approbation du projet en juin 2013. Le PDU constituera le volet mobilité de l’Agenda 21 métropolitain. Le Plan de Déplacements Urbains NCA 2007-2015, approuvé en janvier 2008, comportait déjà un certain nombre de projets structurants : - Les travaux de la 3ème ligne TER entre Antibes et Cagnes-sur-Mer, La LGV étudiée pour un horizon 2020 suite au débat public, Le passage en rive droite des Chemins de Fer de Provence, L’extension du réseau de transport collectif en site propre, Un schéma des pôles d’échanges, La création d’un véritable pôle multimodal sur Saint-Augustin, - La restructuration des réseaux Ligne d’Azur et TAM, pour ce qui est des transports collectifs, - - L’amélioration des gabarits du contournement autoroutier de Nice, Un apaisement de la circulation sur la Promenade des Anglais, la mise en 2x3 voies de l'A8, l'élargissement de la route de Grenoble en 2x2 voies (ultérieurement 2x3 voies), la modification des accès à l'Aéroport Nice Côte d’Azur, l'élargissement de la voie Mathis (voie rapide) et la liaison Autoroute A8 – voie Mathis, A Cagnes-sur-Mer, la requalification complète du bord de mer (RD6098), 7 - La création de ponts supplémentaires sur le Var, en particulier : pont entre la Baronne et Lingostière (accès au pôle d'échange) et pont à la hauteur des Arboras, La construction d'une nouvelle liaison routière entre La Gaude et la Baronne, pour ce qui est des aménagements routiers. Une partie de ces projets a été réalisée, d’autres restent à conforter dans leur utilité et leur faisabilité. Dès sa création, l’ADAAM a été missionnée pour élaborer un « Schéma Multimodal des Transports et Déplacements » à l’échelle des Alpes-Maritimes. Ce travail, commencé en 2007, s’est achevé fin 2009. Il s’agissait d’une démarche souhaitée par les membres de l’ADAAM, sans légitimité juridique ni cadre défini, mais résultant d’une volonté politique locale. Le périmètre d’étude était celui des Alpes-Maritimes. La démarche s’est conclue par un « Projet global de mobilité durable pour les Alpes-Maritimes », composé de différents volets : La grande accessibilité : - Obtenir la Ligne ferroviaire à Grande Vitesse Côte d’Azur-Italie, - Conforter la position de l’aéroport Nice Côte d’Azur, - Optimiser les liaisons routières et autoroutières, - Organiser le trafic de marchandises. La mobilité interne : - Organiser un réseau TC multimodal performant sur l’ensemble du territoire (navettes maritimes, modes doux, démarches PDE …), - Fluidifier le trafic routier par la réalisation de barreaux ou trémies routières locales, - Développer les modes alternatifs à la voiture particulière, - Gérer des déplacements touristiques, - Organiser les flux de marchandises et la logistique urbaine, - Organiser la multimodalité, - Aller vers une ville durable liant l’urbanisme et les déplacements. Ces différentes orientations ont été territorialisées par grands secteurs (concernant essentiellement la frange littorale), constituant une base de réflexion concrète pour un schéma directeur routier. Le Schéma directeur du réseau de transport urbain de NCA à l’horizon 2030, approuvé en décembre 2009, s’oriente vers un nouveau modèle de développement qui s’appuie sur une offre multimodale avec un maillage des transports publics et une structuration de l’offre de transport en commun. Il s’agit d’apporter une bonne organisation de l’inter modalité à l’échelle du territoire communautaire et des territoires voisins pour proposer au plus grand nombre une alternative à la voiture, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Sa mise en œuvre s’appuie sur le projet de la ligne Est-Ouest du tramway reliant le port de Nice à Saint-Augustin / Aéroport (11,3 km et 19 stations), la structuration d’un réseau efficace de lignes de bus moins polluants, hybrides et électriques à l’échelle de la communauté urbaine, la modernisation de la ligne des Chemins de fer de Provence, la troisième voie littorale et la réalisation d’une ligne à grande vitesse reliant les grandes métropoles françaises et plusieurs grandes métropoles italiennes. Le schéma suivant se dessine à l’horizon 2030 : - extension de la ligne 1 du tramway de 5,3 km pour relier Nice à la Trinité. A terme il est prévu une extension de la ligne est-ouest du tramway prolongée à l’ouest jusqu’aux deux villes de Saint-Laurent-duVar et Cagnes-sur-Mer, la ligne sud-nord desservant la plaine du Var en rive gauche, depuis l’aéroport dans l’objectif premier de structurer les futurs quartiers en urbains en gestation jusqu’au au pôle d’échange de Lingostière. mise en œuvre d’une grande part du schéma global qui repose sur 4 pôles majeurs : Saint Augustin, Gare Thiers, Pont-Michel, Lingostière. Enfin, il faut citer le déploiement des vélos bleus et des autos bleues électriques en libre-service et la mise en place d’une tarification unique à 1 euro, ainsi que la carte Azur permettant de circuler sur les différents réseaux de transport du département (réseaux urbains, cars, TAM et trains). Le Projet de territoire de L'Éco-Vallée (EPA, décembre 2011) a pour objectif d’établir le cadre général des actions de l’EPA et de ses partenaires pour les 15 ans à venir. Ce projet de territoire constitue le document 8 fondateur de l’Éco-Vallée. Il a pour vocation de fédérer les démarches de l’ensemble des partenaires publics et privés. Ce projet de territoire établit des principes d’organisation des déplacements pour une mobilité durable. Le principe fondateur est de proposer une stratégie de transport et de déplacements en alternative au « tout voiture ». Il se traduira notamment par la mise en œuvre d’un réseau de pôles multimodaux à partir du « hub » de Nice Saint-Augustin Aéroport, où s’interconnecteront modes aérien, ferroviaire (TER, Alta Velocità et LGV), tramway, bus et cars interurbains, parkings relais, vélos et voitures électriques. D’autres pôles multimodaux sont d’ores et déjà prévus le long de la plaine : le premier étant celui de Lingostière afin de permettre l’interconnexion avec les chemins de fer de Provence, dont l’accès en centre ville de Nice (gare du Sud) constitue une opportunité exceptionnelle en termes de déplacement urbain. La politique de modernisation de la voie et des rames par le Conseil régional ainsi que l’amélioration projetée du cadencement renforce encore l’intérêt de cette ligne urbaine entre l’Éco-Vallée et le cœur de Nice. La voie dite des « 40 mètres », en rive gauche, reflète également cette volonté d’une stratégie préalable. Elle sera le support de la ligne de tramway tout en facilitant les déplacements en pied de coteaux depuis le technopôle urbain de Nice Méridia jusqu’au Nice Stadium. L’enquête ménages déplacements 2009 est une photographie des déplacements réalisés par les habitants du département des Alpes-Maritimes un jour moyen de semaine, par tous les modes de transports. Il en ressort les grandes lignes suivantes : Une baisse globale de la mobilité, observée également dans les autres grandes agglomérations françaises, reflet d’un changement de pratiques et de comportements et vraisemblablement lié au relatif appauvrissement des ménages et à l’augmentation des coûts de transport individuel, Des parts modales qui évoluent : Une part modale voiture en baisse de 6 points (mais la voiture reste le mode dominant à 46 %), Une part modale piéton élevée et constante (38 %), Une part modale des transports collectifs qui augmente de 25 %, à 10 %, Une part modale des deux-roues motorisés qui augmente de 33 %, à 4 %. Et qui sont contrastées selon les territoires : Une part modale voiture plus élevée sur le Moyen et le Haut-Pays que sur le Littoral, Une part modale piéton très contrastée, Une part modale en transports collectifs de plus en plus faible à mesure qu’on s’éloigne du littoral. Sur le plan de l’urbanisme, NCA a engagé la démarche relative à l’élaboration de son PLU intercommunal (PLUi) qui couvrira l'ensemble de son territoire, tel que le prévoit la loi GRENELLE II. La prescription du PLU intercommunal est prévue pour 2013. La phase de diagnostic de ce PLUi fait ressortir les enjeux suivants : La Métropole est un territoire attractif pour différentes catégories de ménages, qu’ils soient actifs ou retraités. L’arrivée de nombreux jeunes actifs sur le littoral a un effet positif sur le solde naturel de la Métropole. Néanmoins, on constate sur la dernière période une baisse de l’attractivité du littoral et de Nice où la croissance démographique se ralentit, alors qu’elle se poursuit dans le Moyen et le Haut-Pays, et surtout à l’Ouest du territoire départemental. Cette évolution doit constituer une alerte pour le territoire, notamment pour le secteur littoral qui retient difficilement les familles et les couples sans enfant. Si une partie de la problématique réside dans les difficultés du territoire à offrir des logements abordables et adaptés (manque de foncier, marché du logement spéculatif, …), ne doit pas être occultée la nécessité pour la Métropole de veiller à la qualité des espaces urbains (espaces publics, transports, équipements) et d’améliorer le cadre de vie, afin de réduire les concurrences entre centres urbains littoraux et espaces périurbains du Moyen-Pays ou de l’Ouest du Département. Le Moyen-Pays est depuis une trentaine d’année un territoire très attractif pour les familles notamment avec enfants. Malgré l’implantation de ménages avec enfants, cet espace est aujourd’hui dans une phase de vieillissement marquée, qui voit croitre le nombre de couples sans enfant et de personnes seules. Cette situation pose, à terme, des problématiques importantes de gestion d’un espace en forte dépendance, non structuré, peu polarisé et difficilement accessible en transports en commun. 9 Cette situation fait également ressortir une tendance observée à la segmentation socio-spatiale du territoire et renvoie à la nécessité pour le littoral de développer une stratégie d’accueil et de maintien des jeunes, des actifs et des familles. Le Haut Pays constitue un véritable bassin de vie et cette dynamique est particulièrement marquée au nord, où les équipements de tourisme comme les stations de ski et la présence du Parc du Mercantour fournissent aux populations en place des emplois locaux. Néanmoins l’éloignement du littoral et la saisonnalité de l’activité économique ne permettent pas à ces territoires de changer radicalement de profil démographique, la croissance reste plus modérée qu’au sud du Haut-Pays et le vieillissement important. Les communes plus au sud bénéficient en effet de la proximité du littoral et connaissent un développement démographique plus important que sur le reste du territoire. Ce renouveau, qui se traduit par la mise en place d’une seconde, voire d’une troisième couronne de développement périurbain, risque néanmoins d’inscrire ce territoire dans un mouvement de périurbanisation non structuré et dans une trop forte dépendance par rapport au littoral et à Nice, s’il n’est pas accompagné d’un développement de l’emploi et des équipements. Le fort développement de l’habitat individuel, notamment sur le Moyen-Pays, implique des pressions sur la ressource en conduisant à une forte consommation foncière. Une situation problématique dans un contexte de rareté de plus en plus prégnant. De plus, le caractère extensif de cette urbanisation pèse également sur le bilan carbone du territoire en induisant une utilisation de la voiture comme mode principal de déplacement. Ce type de développement rend enfin difficile le développement des commerces et services dans une logique de proximité et la mise en place de solutions alternatives en transport en commun. Si la raréfaction du foncier sur le Moyen-Pays, le contexte de forte demande et l’enchérissement des coûts du foncier conduisent à produire des formes urbaines compactes, bien intégrées et offrant de la mixité fonctionnelle ou sociale, on constate cependant sur le territoire une poursuite de l’étalement urbain sans projet d’ensemble, sans choix clair de localisation préférentielle et de type d’opération. Les choix d’aménagement et la structuration du Moyen-Pays restent ainsi un des défis des prochaines années permettant un fonctionnement performant et viable à long terme de cet espace. Les processus de renouvellement urbain et de densification sur le littoral sont nécessaires sur un certain nombre d’espaces, ils peuvent cependant conduire à une sur-densification de ces territoires où les formes urbaines sont déjà très compactes et dans les espaces où les caractéristiques anciennes et spécifiques du tissu urbain imposent la mise en place d’opérations intégrées. Une attention particulière devra être portée à la préservation de la mixité des quartiers et au maintien ou à la reconstitution de la nature en ville, pour une densification viable et acceptée. Avec l’amélioration des accès, la pression foncière du littoral et du Moyen-Pays se reporte sur une partie sud du Haut-Pays en voie de périurbanisation, et se diffuse dans certaines communes plus au Nord dans les vallées notamment celle de la Vésubie. Dans cette Vallée, si les accès sont moins évidents, le relief moins marqué et la multiplicité des hameaux conduisent au mitage de l’espace par la progression du bâti individuel diffus. Les objectifs de développement durable du territoire, son attractivité et les contraintes auxquelles il doit faire face, impose une réflexion sur les espaces résiduels au sein de la tache urbaine et en continuité. Ces espaces dans un contexte de pénurie foncière et de juste équilibre entre les fonctions constituent pour la Métropole les opportunités de développement de demain dans la mesure où leur recomposition pourrait faire l’objet d’une approche globale et intégrée. A l’issue de ce balayage des principales réflexions actuelles de diagnostic et de planification peuvent être esquissées les orientations majeures qui pourraient être retenues dans le cadre d’un schéma directeur routier métropolitain : Permettre le développement de l’offre et de l’usage des transports collectifs, en veillant à réduire l’impact énergétique global des déplacements, Requalifier l’espace urbain dans une optique de partage de la rue et de développement des modes de déplacements alternatifs (vélo, marche à pied), Permettre et accompagner un développement urbain métropolitain harmonieux et respectueux de l’environnement. 10 INTRODUCTION UNE AMBITION EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE : FAIRE DE NICE LA MÉTROPOLE VERTE DE LA MÉDITERRANÉE Au 1er janvier 2012, la Communauté Urbaine Nice Côte d'Azur, la Communauté de Communes de la Tinée, la Communauté de Communes de la Vésubie, la Communauté de Communes des stations du Mercantour et la Commune de la Tour sur-Tinée ont fusionné pour se transformer en Métropole. La Métropole de Nice Côte d'Azur, la première métropole en France, compte ainsi 46 communes, soit 19 communes de plus que la Communauté Urbaine, et 550 000 habitants. Nice Côte d’Azur a pour ambition d’être la collectivité et le territoire de référence et d’excellence en matière de développement durable pour le Sud de l’Europe et pour la Méditerranée. En disposant de nouvelles compétences, la Métropole va permettre d’améliorer la compétitivité, la cohésion et de renforcer les solidarités sur son territoire qui constitue, depuis des siècles, un seul et même bassin de vie. Cette ambition s’appuie avant tout sur des atouts reconnus intrinsèques à son territoire aussi bien naturels (richesses en matière de biodiversité, de paysages, de situation géographique, ...) qu’humains (culture, gastronomie, tourisme, ...). Cette ambition repose également sur le chemin déjà parcouru par Nice Côte d’Azur ces dernières années pour enrayer les faiblesses et les contraintes de son territoire (risques naturels, reliefs, ...). En effet, Nice Côte d’Azur a déployé une stratégie sur du long terme en dynamisant les leviers du développement territorial (la mobilité durable, l’accélération du développement de l’insertion 1 2 professionnelle, ...) et en mettant en place des démarches globales (son Agenda 21, son PLH , son PCET et son 3 PDU ...). UNE ACTION DYNAMISÉE ET STRUCTURÉE AUTOUR DE SON AGENDA 21 DE SECONDE GÉNÉRATION La démarche de développement durable de Nice Côte d’Azur a été amorcée dès 2004 avec le lancement de l'élaboration de sa charte pour l'environnement et le développement durable, labellisée Agenda 21 local, qui proposait une stratégie et un plan d'actions de 2006 à 2011. Dès 2009, Nice Côte d'Azur a souhaité relancer une démarche de concertation avec les habitants, les communes membres, les partenaires du territoire pour définir une nouvelle stratégie et un nouveau programme permettant ainsi d'intégrer les dernières avancées du Grenelle de l’Environnement. Elle a choisi de définir une nouvelle politique reposant de façon plus homogène sur les trois piliers du développement durable (social, économie, environnement). Le nouvel Agenda 21 issu de cette démarche est le premier en France à associer les communes pour son élaboration et sa mise en œuvre en leur confiant la réalisation d’actions sur leur territoire respectif. Il préfigure ainsi les futurs Agenda 21 d’acteurs souhaités par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, ainsi que par le Grenelle de l’Environnement. Le plan d’actions de l’Agenda 21 est resserré autour de 50 actions, dont 15 portées par les communes membres. L’Agenda 21 a été adopté par le Conseil communautaire le 30 mai 2011 pour une mise en œuvre de juin 2011 à juin 2016. Dès sa création, la Métropole a entrepris d’étendre le nouvel l’Agenda 21 aux communes du Haut-Pays et à ses nouvelles compétences, visant une adoption en Conseil métropolitain au cours du premier trimestre 2013. Grâce à ses champs d'application larges et à sa structure, l’Agenda 21 de Nice Côte d’Azur permet facilement d'accueillir les enjeux des nouveaux territoires. 1 2 3 Programme local de l’habitat Plan climat énergie territorial Plan de déplacements urbains 11 L’Agenda 21 actualisé constituera le schéma directeur, le projet territorial de développement durable de la Métropole, en structurant et embrassant toutes ses différentes politiques publiques et actions en cohérence 4 avec les autres plans et schémas transversaux et thématiques (PDU, PLH, PCET, PLIE ,…). OBJECTIFS STRATÉGIQUES Atténuer l’impact des activités du territoire sur le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans la perspective du facteur 4 (diviser par 4 les émissions d’ici 2050) Adapter le territoire et réduire sa vulnérabilité aux impacts du changement climatique Maîtriser la demande en énergie en augmentant l’efficience énergétique des infrastructures et la diffusion de pratiques de consommation plus sobres Développer l’utilisation des énergies renouvelables Poursuivre les efforts dans le domaine de la mobilité durable, notamment avec la mise en œuvre des axes prioritaires du Plan de Déplacements Urbain, soit développer : le réseau de transports en commun et l’intermodalité, le partage de la rue et les modes de déplacement alternatifs, une offre de stationnement adaptée aux besoins, les déplacements sécurisés, le transport de marchandises et l’approvisionnement durable, et l’utilisation des nouvelles technologies dans la mobilité Dynamiser la prise en compte de la problématique de l'énergie et des GES dans le domaine de la planification urbaine et du bâtiment OBJECTIFS CHIFFRÉS Réduire les émissions de GES (cf. Bilan carbone 2012) d’au moins 20% par habitant d’ici 2020 (objectif Convention des Maires, objectif européen 20% en 2020) Réduire de 20% les consommations énergétiques sur le territoire de Nice Côte d’Azur d'ici 2020 (objectif Grenelle) Réduire de 38% la consommation énergétique du bâti existant d’ici 2020 (objectif Grenelle) Porter à 23% en 2020, sur le territoire de Nice Côte d’Azur, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale (objectif Grenelle ; objectif européen 20% en 2020) 4 Plan local pour l’insertion et l’emploi 12 INDICATEURS (Source : Rapport Développement durable MNCA 2012) LES ENJEUX EN MATIÈRE DE MOBILITÉ Le secteur des transports est le premier enjeu en termes d’émissions de gaz à effet de serre de la Métropole (0,8 M Téq CO2). 53% de ses émissions sont dues au déplacement routier des résidents et des touristes. La voiture représente 46% de la part modale des transports sur le territoire. La marche à pied, le transport en commun, les 2 roues motorisées, le vélo, et d’autres moyens de transport, représentent, quant à eux, respectivement, 38%, 10%, 4%, 1%, et 1% de la part modale des transports (enquête ménage déplacements 2009). L’enjeu pour la Métropole est d’accroître leur part modale au détriment de la voiture. Parallèlement, sur les 2 millions de déplacements quotidiens en lien avec le territoire métropolitain, 90% sont réalisés par les habitants de la Métropole. Ceci confirme l’existence d’un véritable bassin de vie sur cet espace et d’un important levier d’action pour la collectivité. Aussi, Nice Côte d’Azur a développé une politique dynamique de mobilité durable et notamment de développement des transports en commun, des modes doux et moins polluants. Conséquence directe de cette politique, le nombre de voyages dans les transports en commun a augmenté de 70% entre 2007 et 2012. Aujourd’hui, plus de 230 000 voyages sont réalisés tous les jours sur le réseau Lignes d’Azur, dont environ 40% sur le tramway. Parallèlement, une baisse de la mobilité en voiture de 3% a été observée entre 1998 et 2008. Le Plan de Déplacements Urbains de NCA, en cours d’élaboration, a d’ores et déjà identifié les problématiques clés sur lesquelles la Métropole devra agir à l’horizon 2020 : le développement et la desserte du territoire, le tourisme et les aléas, les territoires peu denses ainsi que l’environnement et la santé. 13 LA VOIRIE MÉTROPOLITAINE Dans le cadre du passage en Métropole, le patrimoine routier actuel de Nice Côte d’Azur, qui comptabilisait près de 1000 km de voies communales, a intégré 800 km supplémentaires transférés du Conseil Général et près de 245 km de voies communales issues des 19 nouvelles communes. LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION EXISTANTS ET FUTURS Nice Côte d'Azur (NCA), pour répondre aux enjeux du territoire, a formalisé ses politiques publiques au travers de plans, schémas, programmes et partenariats. Les principaux sont repris ci-dessous : SPÉCIFIQUES À LA MOBILITÉ Schéma Directeur du Réseau de Transport Urbain (2010-2030), Plan de Déplacements Urbains (PDU actuel 2007-2015 et futur PDU métropolitain 2013-2020, en cours d’élaboration, adoption prévue en juin 2013, Schéma global de stationnement (2011-2015), Plan de Déplacements Administration de NCA (2009-2013), Manuel de la démarche développement durable de l'extension du réseau Tramway de l’agglomération de Nice, Schéma d’accessibilité des transports (approuvé fin 2011), Plan Vélo Nice 2020 (en cours d’élaboration), SPÉCIFIQUES À L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET À L’HABITAT Plans d’occupation des sols communaux, cartes communales, plans locaux d‘urbanisme (PLU) communaux et PLU métropolitain à venir (élaboration à partir de 2013), Schéma de Cohérence Territoriale (en cours d'élaboration par le SYMENCA), er Programme Local de l'Habitat (PLH) (2010-2015), faisant suite au 1 PLH (2003-2008). Délibération d’engagement de modification du PLH afin d’étendre son action à l’ensemble des 19 nouvelles communes du Haut Pays approuvée le 18 janvier 2012, Protocole thématique « Implication des énergéticiens partenaires du programme Habiter Mieux de la Métropole », adopté en bureau Métropolitain le 9 juillet 2012, et en cours de signature : ANAH/ NCA/ EDF/ GDF. LE PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS 2013-2020 L’élaboration d’un Plan de Déplacements Urbains (PDU) pour la Métropole a été prescrite par délibération en janvier 2012. Suite à une première phase de concertation au cours du premier semestre 2012, un diagnostic a été rédigé et des grandes orientations proposées. L’arrêt du projet en conseil métropolitain devrait avoir lieu début 2013, une enquête publique en avril 2013 et l’approbation du projet en juin 2013. Le PDU constituera le volet mobilité de l’Agenda 21 métropolitain. Pour mémoire, le PDU doit s’inscrire dans les orientations de la DTA (Directive Territoriale d'Aménagement), du PRQA (Plan Régional pour la Qualité de l’Air), du PPA (Plan de Protection de l’Atmosphère) élaborés par l’Etat et du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale). LES OBJECTIFS D’UN SCHEMA DIRECTEUR ROUTIER METROPOLITAIN Dans le cadre rappelé ci-dessus, les objectifs d’un schéma directeur routier métropolitain pourront être : - 14 De favoriser l’usage des transports en commun et développer l’intermodalité, De réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre par réduction des points noirs de congestion routière, D’améliorer la desserte et l’accessibilité des territoires, - D’améliorer la sécurité des usagers par résorption des points noirs de sécurité routière, De développer l’économie et en particulier le tourisme, De favoriser le transport de marchandises et l’approvisionnement durable, 5 De stabiliser, voire réduire les coûts d’entretien et d’exploitation du réseau. Afin de disposer d’une perspective à relativement long terme, et en cohérence avec la démarche « Territoires 2040 » de la DATAR, il est proposé de retenir cet horizon pour ce schéma directeur. Il est proposé par ailleurs de retenir en première approche un niveau d’investissement d’environ … M€ par an (valeur 2012) pour le développement du réseau routier métropolitain, hors entretien et programmes de sécurisation spécifiques (tunnels en particulier) soit environ … M€ sur la période considérée. Pour mémoire, les dépenses de fonctionnement liées à l’entretien routier sont actuellement de … M€ par an, et le programme de sécurisation et de modernisation des tunnels évalué à 50 M€ environ. Ce montant ne tient pas non plus compte des travaux de requalification et d’aménagement d’espaces publics, y compris parcs de stationnement, également portés par la DGA Routes. Ces derniers représentent un niveau d’investissement actuel de l’ordre de …. M€ par an. Ce niveau d’investissement pourra vraisemblablement être relevé par des aides de l’Etat ou d’autres collectivités, dans la mesure où les investissements retenus pourront contribuer à la mise en œuvre des politiques nationales en matière de mobilité (développement de l’usage des transports en commun en particulier). 5 Selon le paradoxe de Braess, le fait de réduire un réseau peut, dans certains cas, conduire à une amélioration de sa performance globale. 15 16 PROLEGOMENES LE PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS NCA 2007-2015 (JANVIER 2008) Les projets structurants et leur état d’avancement pris en compte dans ce PDU (en 2008) étaient : Pour les projets de transport en commun : Les travaux de la 3ème ligne TER ont été lancés entre Antibes et Cagnes-sur-Mer. Ils devraient se terminer en 2014. Le tronçon entre Cagnes-sur-Mer et Nice est, quant à lui à l’étude et les travaux ne sont pas encore programmés. La LGV est étudiée pour un horizon 2020 suite au débat public. Les études sont en cours et plusieurs gares LGV sont possibles en fonction des options fonctionnelles de la ligne : Saint-Augustin, Nice Thiers ou une autre seront décidées courant 2008. La poursuite sur l’Italie est intégrée aux études. Le passage en rive droite des Chemins de Fer de Provence fait l’objet d’études par le Conseil régional. Cette possibilité est envisageable si elle permet de conserver une desserte de la rive gauche du Var amenée à connaître un développement. Le projet d’extension du réseau de transport collectif en site propre a fait l’objet d’une concertation qui se poursuit par des études plus détaillées. Une enquête publique sera conduite fin 2008. Cette extension concerne l'extension de la ligne T1 jusqu’à la Trinité, les lignes T2a et T2b du port de Nice à Cagnes-sur- mer et la ligne T3 de St Augustin à Lingostière. La prochaine phase de réalisation (non encore définie) est prévue fin 2013. Un schéma des pôles d’échanges sera établi en 2008 par la CANCA qui permettra de les hiérarchiser (niveau départemental, local) et de les programmer. Sur Saint Augustin, la création d’un véritable pôle multimodal est envisagée. Ceci comprend l’aménagement de lignes de tramway, d’une gare de bus, de places de stationnement et le déplacement de la gare (future gare TGV). Le PDU s’attachera à préparer le développement de ce futur pôle en améliorant l’intermodalité fonctionnelle (parc relais, correspondance bus, gare, liaison aéroport). Cette opération sera intégrée dans le vaste projet piloté par l’Etat et concernant l’ensemble de la vallée du Var classée en Opération d’Intérêt National (OIN). Dans l’intervalle les réseaux Ligne d’Azur et TAM auront mis en place des restructurations qui leur permettront d’offrir plus d’efficacité. 17 18 Pour les projets routiers : Le contournement autoroutier a fait l’objet d’une décision ministérielle du 20 juillet 2006 retenant la version de l’amélioration des gabarits au nord de Nice. Les études de réalisation doivent être menées. L’horizon de mise en service est établi vers 2020. Il est prévu un apaisement de la circulation sur la Promenade des Anglais, la mise en 2x3 voies de l'A8, l'élargissement de la route de Grenoble en 2x2 voies (ultérieurement 2x3 voies), la modification des accès à l'Aéroport Nice Côte d’Azur, l'élargissement de la voie Mathis (voie rapide) et la liaison Autoroute A8 – voie Mathis par un aménagement de sa continuité vers l'Ouest avec l’A8. A Cagnes-sur-Mer, la requalification complète du bord de mer (RD6098) s'achève fin 2007. En rive droite du Var, compte tenu de la saturation du trafic aux heures de pointe, le projet de doubler la RD 6202 a été lancé, créant ainsi la RD 6202 bis (première étape entre l'échangeur de St-Isidore et le pont de la Manda). Cet axe est destiné au transit dans la Plaine du Var. Simultanément à ce projet, intentions de réaliser plusieurs giratoires sur la RD 6202 (rive gauche) afin de sécuriser les grandes intersections. L'étude de la Plaine du Var a mis en évidence les besoins de ponts supplémentaires sur le Var, en particulier : pont entre la Baronne et Lingostière (accès au pôle d'échange) et pont à la hauteur des Arboras (position de l’ouvrage encore mal définie). Dès la réalisation du pont de la Baronne, il est prévu la construction d'une nouvelle liaison routière entre La Gaude et la Baronne afin de permettre l'intermodalité au pôle d'échange de Lingostière (ce projet fait partie des points noirs du Conseil général). D’autres projets apparaissent sur la carte figurant en annexe 6 du rapport (cf. ci-contre). Le tableau suivant présente les points de la DTA pris en compte dans le PDU : 19 20 Parmi les opérations prévues par le PDU et réalisées à ce jour, on peut citer : Au titre des transports en commun : - ème Les travaux de la 3 ligne TER entre Antibes et Cagnes sur Mer sont en cours Le projet d’extension du réseau de TCSP a fait l’objet d’une enquête publique et d’une déclaration de projet en 2012. Les travaux de la ligne 2, permettant de relier le port de Nice à l’aéroport et au CADAM, devraient démarrer en 2013. Au titre des projets routiers structurant : - La mise à 2x3 voies de l’A8 entre Saint-Isidore et Saint-Laurent du Var est partiellement réalisée et devrait être achevée en 2014 ème La M 6202 bis a été prolongée (à 2 voies) jusqu’à la 18 rue de la Zi de Carros. Le demi-échangeur M 6202 bis a été partiellement réalisé (bretelle de sortie d’autoroute mise en service en 2012) La plupart des carrefours giratoires de la M 6202 ont été réalisés. En 2013 devrait être mis en service le carrefour de la Nécropole. Il reste à réaliser l’aménagement de l’entrée de Saint-Martin du Var. D’autres projets vont bientôt démarrer, tel que la voie des 40 mètres à Nice Méridia. Par contre, certains projets sont ou pourraient être à ce jour remis en cause. On peut citer par exemple (sans être sans doute exhaustif) : - La liaison Autoroute A8 – Voie Mathis La liaison nouvelle M 118-M 2209 à La Gaude Les ponts de La Baronne (fortement remis en question par l’aménagement prévu sur le secteur de La Baronne pour le futur MIN), ou celui des Arboras L’aménagement et le prolongement de la M 95 entre Saint-Laurent du Var et La Baronne. Il conviendra, pour déterminer si ces projets doivent ou non être conservés dans le futur PDU et dans le schéma directeur routier 2040, d’analyser leur intérêt au regard des objectifs du schéma directeur rappelés en introduction, et de leurs coûts. 21 LE SCHEMA MULTIMODAL DES TRANSPORTS ET DES DEPLACEMENTS DES ALPES-MARITIMES (NOVEMBRE 2009) Dès sa création, l’ADAAM a été missionnée pour élaborer un « Schéma Multimodal des Transports et Déplacements » à l’échelle des Alpes- Maritimes (SMTDAM). Ce travail, commencé en 2007, s’est achevé fin 2009. Il s’agit d’une démarche souhaitée par les membres de l’ADAAM, qui n’a pas de légitimité juridique et de cadre défini mais résulte d’une volonté politique locale. Le périmètre d’étude est celui des Alpes-Maritimes. Buts poursuivis : - Réunir les différents acteurs responsables de l’organisation des transports et des gestionnaires d’infrastructures du département autour d’une démarche et d’un projet commun Créer une vision multimodale de la mobilité partagée par tous Enoncer les grandes orientations du territoire en matière de transport et déplacements souhaitées à horizon 2020-2030 (court, moyen et long terme) Il ne s’agit pas d’un document de programmation, qui relève de la compétence de chaque institution responsable, mais d’un cadre de référence commun. Le travail s’est déroulé sous maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre ADAAM : - élaboration partenariale : de nombreuses réunions bilatérales et en groupes de travail travail de synthèse effectué en régie 2 études externalisées : Evaluation du trafic local de marchandises dans les Alpes-Maritimes (ACT Consultants) Etude de valorisation des infrastructures ferroviaires dans les Alpes-Maritimes (CITEC) Plusieurs groupes de travail et de concertation présidés par des élus membres se sont réunis : - « Déplacements de marchandises » : 4 réunions (dont 1 séminaire) « Déplacements par voie maritime et besoins liés au tourisme » : 2 réunions + 3 en comité restreint « Mobilité durable – urbanisme, déplacements, modes doux et démarches alternatives » : 3 réunions « Accessibilité PMR aux transports » : 3 réunions. La démarche s’est conclue par un « Projet global de mobilité durable pour les Alpes-Maritimes », composé de différents volets : La grande accessibilité : - Obtenir la Ligne ferroviaire à Grande Vitesse Côte d’Azur-Italie - Conforter la position de l’aéroport Nice Côte d’Azur - Optimiser les liaisons routières et autoroutières - Organiser le trafic de marchandises La mobilité interne : - Organiser un réseau TC multimodal performant sur l’ensemble du territoire (navettes maritimes, modes doux, démarches PDE …) - Fluidifier le trafic routier par la réalisation de barreaux ou trémies routières locales - Développer les modes alternatifs à la voiture particulière - Gérer des déplacements touristiques - Organiser les flux de marchandises et la logistique urbaine - Organiser la multimodalité - Aller vers une ville durable liant l’urbanisme et les déplacements. 22 Ces différentes orientations ont été territorialisées par grands secteurs (concernant essentiellement la frange littorale) : Le secteur Nice – Monaco - Paillon Orientations TC - - - - - - Renforcer la capacité TER o 4 trains / heure (x2 en heures de pointe) sur le littoral o 2 trains / heure (x2 en heures de pointe) sur Nice - Drap TCSP o Est-ouest à Monaco o « Turbie Express Monaco » entre la Principauté et la carrière de La Cruella Bus express par A8 o Ligne Menton – Monaco (Cruella) – Nice – ANCA o Ligne Monaco – Menton – Vintimille - Tende o Ligne Paillon – Monaco Bus rapide o Ligne littorale Menton – Monaco – Nice (par basse et moyenne corniche) o Ligne Paillons – Nice Maritime o Nice – Monaco direct, o Villefranche sur Mer- Nice – Saint-Laurent – Antibes en cabotage Pôles d’échanges o Monaco et Nice comme pôles d’échanges structurants du secteur o La Cruella, La Trinité et Drap comme pôles d’échanges en devenir o Améliorer l’accessibilité des gares ferroviaires du secteur et de leur interface avec les autres modes 23 Enjeux routiers - Réorganisation de l’échangeur de Nice Est Des besoins en nouvelles infrastructures : • tunnel de Villefranche sur Mer - Nice (VP + TC) Aménagements relatifs à l’amélioration des transports publics visant à : • priorité bus dans la traversée des centres villes sur la basse corniche (Cap d’Ail, Beaulieu, Pont Saint Jean, Villefranche) • priorité bus en entrée dans la ville de Nice. Autres orientations territorialisées sur le secteur Nice - Monaco Accessibilité PMR : - tronçons de lignes urbaines et interurbaines à rendre prioritairement accessibles pour les PMR (voir secteur Nice). point spécifique temporaire pour leur dépose et reprise sur la gare routière de Nice Modes doux et alternatifs : - 24 créer une voie cyclable littorale mise en place d’un service de vélos en libre service et d’Autolib le long du littoral périmètre d’accessibilité modes doux établi aux abords des gares ferroviaires, de la gare routière et des établissements scolaires du secteur. 25 Le secteur de Nice Orientations TC Renforcer la capacité TER : - - - ligne littorale avec 4 TER omnibus / heure et 1 à 4 semi-directs (selon investissements) • correspondances avec le réseau de tramway aux gares de Nice Thiers, Riquier et SaintAugustin/Aéroport ligne Nice - Breil avec 4 trains / heure en HP sur partie urbaine et 2 trains / heure en HC • correspondances avec le réseau de tramway aux gares de Nice Thiers et de La Trinité et à la nouvelle halte du Pont St Michel Chemin de Fer de Provence 4 trains / heure sur la section Nice - La Manda voire Plan du Var, 1 train / heure au-delà. • ou autre utilisation (tram train, tramway) avec des services différents • connexion des CP au réseau de tramway et/ou à la Gare Thiers TCSP : => réaliser un réseau sur la Communauté urbaine * desservir les axes les plus denses en tramway et bus en site propre prolongement ligne T1 vers La Trinité (extension T1) liaison est-ouest (ligne T2) plaine du Var (ligne T3) axes Madeleine et Gambetta/Cessole (Bus site propre) desserte de l’ANCA et poursuite vers l’ouest tramway et bus en site propre voire tram-train sur Nice-Breil ou/et les CP * mettre en réseau les pôles de transport de la ville desserte de toutes les gares ferroviaires aéroport Bus express par A8 : - ligne Menton – Monaco (Cruella) – Nice – ANCA ligne Nice – Antibes - Sophia Antipolis ligne Nice – Antibes – Cannes Bus rapide : - ligne littorale Menton – Monaco – Nice par basse et moyenne corniche ligne Nice – Paillons ligne Nice – Carros par RD 6202bis ligne Nice Saint-Laurent du Var – Carros par la rive droite du Var Maritime : - Nice – Antibes/Cannes et Nice-Monaco direct Villefranche/Mer- Nice – Saint-Laurent – Antibes en cabotage Pôles d’échanges : - 26 faire de Saint-Augustin un pôle d’échanges multimodal de rang international, vitrine du département et centre névralgique du système de transport azuréen redonner l’attractivité et son rôle multimodal à Nice Thiers (pôle de centralité au cœur de la ville) toutes les gares TER de Nice mises en réseau - création de pôles secondaires aux intersections des TCSP / Fer (Saint-Isidore, La Manda, La Trinité voire La Madeleine CP) améliorer l’accessibilité des gares ferroviaires du secteur et de leur interface avec les autres modes. Enjeux routiers sur le secteur de Nice Aménagement et fluidification des principaux nœuds routiers : - Echangeur Nice Est Débouché du Tunnel Malraux sur les Paillons Complexe de Magnan, Basse Plaine du Var Des besoins en nouvelles infrastructures : - Tunnel de Villefranche sur Mer - Nice (VP + TC) Liaison voie Mathis-A8 en tunnel Boulevard structurant de la Plaine du Var Franchissements du Var (Digue des Français, Arboras, La Baronne) Réflexion sur les besoins de nouvelle liaison Est-Ouest à moyen-long terme Aménagement de plusieurs secteurs à fluidifier et à sécuriser : - Requalification de routes départementales en boulevards urbains (RD6098 le long de l’aéroport, RD6202 jusqu’à La Manda, RD95 dans la ZI de Saint-Laurent) Sécurisation de la RD95 dans sa partie sud Aménagements relatifs à l’amélioration des transports publics visant à : 27 - Utilisation d’une partie de la voirie pour insertion des TCSP (Promenade des Anglais, Route de Grenoble, Boulevard de La Madeleine …) Favoriser l’accessibilité des pôles d’échanges de Nice pour les lignes express et rapides. Autres orientations territorialisées sur le secteur de Nice Accessibilité PMR : - tronçons de lignes urbaines et interurbaines à rendre prioritairement accessibles pour les PMR. point spécifique temporaire pour leur dépose et reprise sur la gare routière de Nice (voir secteur NiceMenton) Modes doux et alternatifs : - 28 créer une voie cyclable littorale mise en place d’un service de vélos en libre service et d’Autolib le long du littoral périmètre d’accessibilité modes doux établi aux abords des gares ferroviaires, de la gare routière et des établissements scolaires du secteur. Le secteur Cagnes sur Mer – Vence – Rive droite du Var Orientations TC Renforcer la capacité TER : - 4 TER omnibus / heure + 1 à 4 semi-directs (selon investissements) TCSP : - TCSP (Tramway ou bus en site propre) entre Saint Augustin-Aéroport-Cap 3000-Saint-Laurent et Cagnes/Mer avec prolongement jusqu’à la gare de Villeneuve Loubet bus en site propre entre Vence et Cagnes/Mer dans les parties les plus urbaines Bus express par A8 (RER routier) : - ligne Nice – Antibes - Sophia Antipolis ligne Nice – Antibes - Cannes étudier la faisabilité d’une voie réservée et d’arrêts sur des aires dédiées connectées aux réseaux locaux Bus rapide : - ligne Nice Saint-Laurent du Var – Carros par la rive droite du Var ligne Nice - Cagnes/Mer – Grasse ligne Nice – Cagnes/Mer – Antibes ligne Carros – Vence – Grasse Maritime : - Villefranche/Mer- Nice – Saint-Laurent – Antibes en cabotage Pôles d’échanges : - Cagnes/Mer comme pôle d’échange structurant du secteur valoriser la connexion TER – TCSP en gare de Saint-Laurent du Var et de Villeneuve Loubet terminus Nord de la ligne TCSP à Vence améliorer l’accessibilité des gares ferroviaires du secteur et de leur interface avec les autres modes. 29 30 Enjeux routiers Réorganisation du complexe RD6007 – A8 entre Villeneuve Loubet et Cagnes Projets et réflexions concernant de nouvelles infrastructures : - liaison RD6202bis / RD 95 entre la ZI de Saint Laurent et La Baronne liaison entre La Baronne et La Gaude création d’un demi-échangeur A8 à Cagnes orienté vers l’ouest nouveaux barreaux au nord ouest de Cagnes (dont le barreau Lambert) Aménagement de plusieurs secteurs à fluidifier et à sécuriser : - requalification de routes départementales en boulevards urbains (RD6098 à Saint-Laurent et à Villeneuve Loubet, RD6007 entre Villeneuve Loubet et Antibes, RD436 à La Colle) sécurisation de la traversée de Saint Paul Aménagements relatifs à l’amélioration des transports publics visant à : - utilisation d’une partie de la voirie pour insertion des TCSP (RD6007 et avenue des Alpes, entrée dans Vence) Autres orientations territorialisées sur le secteur Cagnes/Mer – Vence – Rive droite du Var Accessibilité PMR : - tronçons de lignes urbaines et interurbaines à rendre prioritairement accessibles pour les PMR. Modes doux et alternatifs : - achever la voie cyclable littorale mise en place d’un service de vélos en libre service et d’Autolib le long du littoral périmètre d’accessibilité modes doux établi aux abords des gares ferroviaires, de la gare routière et des établissements scolaires du secteur. 31 32 LE SCHÉMA DIRECTEUR DU RÉSEAU DE TRANSPORT URBAIN DE NCA À L’HORIZON 2030 (DECEMBRE 2009) La stratégie de NCA en matière de transport s’oriente vers un nouveau modèle de développement qui s’appuie sur une offre multimodale avec un maillage des transports publics et une structuration de l’offre de transport en commun. Il s’agit d’apporter une bonne organisation de l’inter modalité à l’échelle du territoire communautaire et des territoires voisins pour proposer au plus grand nombre une alternative à la voiture, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Sa mise en œuvre s’appuie sur le projet de la ligne Est-Ouest du tramway reliant le port de Nice à Saint-Augustin / Aéroport (11,3 km et 19 stations), la structuration d’un réseau efficace de lignes de bus moins polluants, hybrides et électriques à l’échelle de la communauté urbaine, la modernisation de la ligne des Chemins de fer de Provence, la troisième voie littorale et la réalisation d’une ligne à grande vitesse reliant les grandes métropoles françaises et plusieurs grandes métropoles italiennes avec la connexion à la ligne à grande vitesse italienne (Vintimille-Gênes/Milan). Enfin, il faut citer le déploiement des vélos bleus et des autos bleues électriques en libre-service et la mise en place d’une tarification unique à 1 euro, ainsi que la carte Azur permettant de circuler sur les différents réseaux de transport du département (réseaux urbains, cars, TAM et trains). Le schéma suivant se dessine à l’horizon 2030 : extension de la ligne 1 du tramway de 5,3 km (9 stations) pour relier Nice à la Trinité. A terme il est prévu une extension de la ligne est-ouest du tramway prolongée à l’ouest jusqu’aux deux villes de Saint-Laurentdu-Var et Cagnes-sur-Mer la ligne sud-nord desservant la plaine du Var en rive gauche, depuis l’aéroport dans l’objectif premier de structurer les futurs quartiers en urbains en gestation jusqu’au au pôle d’échange de Lingostière mise en œuvre d’une grande part du schéma global qui repose sur 4 pôles majeurs : Saint Augustin, Gare Thiers, Pont-Michel, Lingostière. L’ensemble des dispositifs prévus peut être éclairé par deux chiffres majeur : 67 millions de voyageurs/an, plus de 150 lignes de bus et cars (70 à 75 000 voyageurs par jour). 33 34 PROJET DE TERRITOIRE DE L'ÉCO-VALLÉE (EPA – DECEMBRE 2011) L’Éco-Vallée est l’une des plus vastes Opération d’Intérêt National en France. Son périmètre s’étend sur près de 10 000 hectares entre l’aéroport international de Nice Côte d’Azur et la confluence des fleuves Var, Estéron et Vésubie provenant du moyen et du haut pays azuréen. L’Éco-Vallée constitue ainsi le lien entre les deux éléments les plus emblématiques du territoire d’exception que sont les Alpes-Maritimes : la mer et la montagne. D’est en ouest, le périmètre de l’Éco-Vallée s’étend de coteau à coteau, soulignant l’unicité géographique et la diversité humaine de la vallée du Var. Le projet de territoire de l’Eco-Vallée a pour objectif d’établir le cadre général des actions de l’EPA et de ses partenaires pour les 15 ans à venir. Ce projet de territoire constitue le document fondateur de l’Éco-Vallée. Il a pour vocation de fédérer les démarches de l’ensemble des partenaires publics et privés. Il décline les grands objectifs d’éco-exemplarité au travers des projets et actions engagés ou prévus ou bien en cours de définition, et trace ainsi des perspectives pour l’avenir. Il évoque en outre les principales interrogations qui se posent encore dans différents domaines : les coteaux, la seconde partie de la plaine, les compléments à la stratégie de transport et de déplacement, les grands équipements publics d’accompagnement, la culture… L’élaboration d’un schéma d’aménagement d’ensemble proposant une organisation spatiale détaillée, répartissant les activités au sein des centralités, identifiant précisément des espaces de liaison complémentaires aux trames vertes et bleues, s’appuyant sur un maillage multimodal arrêté, n’est pas possible à ce moment d’existence du projet et au regard des 10 000 ha qui le constituent. Aussi l’EPA a-t-il choisi de faire apparaître dans cette première version du projet de territoire les grands principes qui doivent guider l’ensemble des réflexions d’aménagement et d’urbanisme et dont la mise en œuvre constituera la toile de fond de l’organisation et du fonctionnement spatial de l’Éco-Vallée. Le projet sera donc complété autant qu’adapté au fil du temps. Le projet de territoire se structure en trois axes qui correspondent aux thèmes traités lors des ateliers d’acteurs, qui se sont déroulés dans la phase de concertation préalable à l’élaboration du projet de territoire : Axe 1 : restaurer, préserver, valoriser un territoire contraint et altéré Axe 2 : aménager durablement un territoire stratégique, mais désordonné Axe 3 : impulser une forte dynamique économique et sociale à l’ensemble du territoire métropolitain. Ce sont en effet les trois enjeux majeurs auxquels l’Éco-Vallée doit apporter des réponses pour rendre à la plaine du Var ses fondamentaux de qualité de vie, pour créer les emplois diversifiés dont la métropole a besoin, pour aménager le cadre de vie de demain, structuré, apaisé, innovant, éco-exemplaire. DES PRINCIPES D’ORGANISATION DES DÉPLACEMENTS POUR UNE MOBILITÉ DURABLE La plaine du Var a été aménagée sans politique préalable de transport et de déplacement, générant ainsi des désordres en matière d’accès et de circulation voire des problèmes de sécurité. L’Éco-Vallée adopte un choix radicalement différent en visant tout au contraire à élaborer un schéma global et cohérent préalable aux opérations. Ce schéma est essentiellement porté par NCA, en complément de la politique qui a été mise en œuvre par le Conseil général (voiries et politique tarifaire des transports en communs) et par le Conseil régional en matière ferroviaire. D’autres compléments seront nécessaires notamment sur la rive droite, dans la partie nord du périmètre et pour desservir les coteaux (funiculaires ou téléphériques ?). 35 Ils seront précisés à moyen terme et constitueront, une fois validés, un élément structurant de première importance pour les opérations à venir et le fonctionnement général de l’Éco-Vallée. Le premier principe de base est de proposer une politique de transport et de déplacements qui soit préalable à la constitution de sites de vie et d’activités, contrairement à ce qui s’est longtemps passé dans la plaine du Var. 36 Cette politique s’appuie principalement sur les résultats de l’Enquête Ménages Déplacements des AlpesMaritimes (EMD 06) éditée en septembre 2011 et qui fait apparaitre de profondes évolutions à savoir une baisse générale et importante de la mobilité, due à 80 % à la baisse des déplacements en voiture, une forte progression de l’usage des transports collectifs, un usage moins systématique de la voiture, une baisse des courts déplacements au profit des plus longs et enfin des échanges entre territoires qui s’intensifient mais des déplacements internes qui restent prépondérants, traduisant en cela un fonctionnement de proximité. Le deuxième principe fondateur est de proposer une stratégie de transport et de déplacements en alternative au « tout voiture ». Il se traduira notamment par la mise en œuvre d’un réseau de pôles multimodaux à partir du « hub » de Nice Saint-Augustin Aéroport où s’interconnecteront modes aérien, ferroviaire (TER, Alta Velocità et LGV), tramway, bus et cars interurbains, parkings relais, vélos et voitures électriques. D’autres pôles multimodaux sont d’ores et déjà prévus le long de la plaine : le premier étant celui de Lingostière afin de permettre l’interconnexion avec les chemins de fer de Provence dont l’accès en centre ville de Nice (gare du Sud) constitue une opportunité exceptionnelle en termes de déplacement urbain. La politique de modernisation de la voie et des rames par le Conseil régional ainsi que l’amélioration projetée du cadencement renforce encore l’intérêt de cette ligne urbaine entre l’Éco-Vallée et le cœur de Nice. La voie dite des « 40 mètres », en rive gauche, reflète cette volonté d’une stratégie préalable. Elle sera le support de la ligne de tramway tout en facilitant les déplacements en pied de coteaux depuis le technopôle urbain de Nice Méridia jusqu’au Nice Stadium. De même la réalisation de la M 6202 bis, en rive droite, a été un acte majeur pour la fluidité des déplacements tant en direction du site industriel de Carros (10000 emplois) qu’en direction du haut et du moyen pays. La M 6202 bis permettra également par un échangeur prévu à la Baronne de desservir le futur pôle agroalimentaire et horticole sans surcharger les voiries préexistantes et sa liaison avec l’autoroute A8 en cours de réalisation améliorera les flux. Elle permet enfin la requalification progressive de la M 6202 en voirie urbaine. Enfin, la liaison M 6202 bis/A8 permettra la desserte directe de Carros et plus largement des vallées alpines et de l’ouest du territoire et réglera ainsi l’engorgement au niveau de Saint Isidore. L’ensemble des infrastructures routières projetées devront faciliter le développement des modes doux. Un véritable maillage de pistes cyclables inscrit au schéma cyclable départemental permet désormais ce type de déplacements doux dans des conditions sécurisées avec notamment la piste littorale et sa connexion avec les pistes réalisées en site propre le long du Var. Ces équipements sont complétés sur la zone littorale par le réseau de pistes cyclables de la ville de Nice et par les stations « vélo bleus » dont l’implantation se développe progressivement au-delà du Var à Saint Laurent et Cagnes-sur-Mer. En complément des cadres déjà adoptés, la stratégie d’aménagement durable de l’Éco-Vallée s’enrichira et évoluera au travers de démarches engagées ou programmées par l’État et les collectivités territoriales. Il est d’ores et déjà possible d’identifier : • Au niveau régional : le Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire en cours de révision (SRADDT), le Schéma Régional des Infrastructures de Transport (SRIT) qui fait l’objet d’une révision en étroite relation avec la démarche de révision du SRADT dont il constituera le volet transport, la Stratégie de Cohérence Régionale et d’Aménagement Numérique (SCORAN), le plan régional de l’agriculture durable. • Au niveau local : le schéma directeur départemental d’aménagement numérique (SDDAN) porté par le Conseil général, le Schéma de cohérence territorial de Nice Côte d’Azur (SCOT) et les PLU en cours d’élaboration ou de révision. L’EPA contribuera à l’élaboration de ces stratégies et schémas, notamment au travers du projet de territoire de l’Éco-Vallée et tiendra ses engagements de prise en compte dans l’ensemble de son action. 37 LES PROJETS D’INFRASTRUCTURES SOUS MAÎTRISE D’OUVRAGE DES PARTENAIRES PUBLICS ET PRIVÉS La vallée du Var constitue la principale porte d’entrée de la Côte d’Azur : Aéroport Nice Côte-d’Azur, liaison autoroutière Espagne- France-Italie, et demain liaison à grande vitesse. La plaine du Var est par ailleurs la principale liaison entre le littoral et le Haut-Pays vers Digne et Grenoble. Elle se caractérise par une trame viaire principale à vocation de desserte ou de transit (A8 et routes départementales), un maillage local relativement dense sur le littoral, un maillage plus « lâche » sur le reste du périmètre, constitué de voiries aux tracés contraints par la déclivité ainsi que des franchissements du Var peu nombreux (liaisons Est-Ouest limitées). Ce maillage de voiries génère de 200 à 250 000 véhicules/jour dont le transit de l’ordre de 150-200 000 véhicules/jour. Le réseau ferré est composé quant à lui par la cohabitation sur une même infrastructure littorale des TER, des lignes nationales et fret, ainsi que par la ligne des chemins de fer de Provence reliant le centre de Nice à Digne. Les réseaux urbains et interurbains de transport public couvrent bien spatialement le périmètre et l’extension du réseau tramway sur le littoral et jusqu’à Lingostière constitue un projet majeur à moyen terme. Cette optimisation de l’offre en TC est étroitement liée à la politique volontariste du conseil général et de NCA qui a permis un développement de ce mode de transport ; elle devra être accentuée de manière ambitieuse pour permettre d’absorber les demandes de déplacements liées au fort développement économique projeté dans le secteur Arénas (part modale TC de 40 % visée, prise en compte de projets TC à réaliser au-delà du périmètre de l’Éco-Vallée notamment à l’ouest). De même, la politique de NCA visant à développer le réseau des stations de vélos bleus et à mettre en service l’auto partage 100 % électrique contribue à modifier les habitudes de la population en matière de déplacement. Enfin, l’organisation du rabattement par l’intermédiaire de pôles intermodaux attractifs et de lignes de bus aux performances attractives complètera le dispositif visant à développer l’offre quantitative et qualitative de transports en commun. Il est important de rappeler une fois encore que l’EPA n’est pas le seul aménageur au sein de l’Éco-Vallée. Ce constat se vérifie également dans le domaine des infrastructures. L’État, les collectivités territoriales, des sociétés privées comme Escota sont les principaux acteurs de cette politique. Dans ce contexte, les projets qui sont indiqués ci-dessous concourent tous à constituer un maillage multimodal et dense pour une mobilité sécurisée et apaisée dans l’Éco-Vallée. OFFRIR UNE VÉRITABLE ALTERNATIVE AU TOUT-VOITURE : LE TRAMWAY LIGNE EST-OUEST ET SUD-NORD JUSQU’À LINGOSTIÈRE Le projet de la ligne est-ouest s’étend sur un linéaire de 11.27 km entre son terminus Est, la station Port/Ile de Beauté et ses deux terminus Ouest/ Nikaïa : le centre administratif départemental (CADAM) et le terminal 2 de l’aéroport International Nice Côte d’Azur. La nouvelle ligne de tramway est-ouest est le maillon essentiel du schéma directeur des transports à l’horizon 2030. Elle amorce une liaison rapide et performante en transports publics entre la ville ancienne et le territoire de demain constitué par l’Éco-Vallée, et préfigure la ligne sud-nord dans la partie la plus dense de l’Éco cité, tout en desservant le technopôle urbain de Nice Méridia, les Moulins ainsi que le futur centre d‘affaires international du Grand Arénas et le pôle multimodal. Cette ligne reliera en entrée de ville l’aéroport au port de Nice et facilitera le rabattement des collines par une très bonne connexion des lignes de bus à la ligne tramway, grâce à un maillage de pôle multimodaux. Le nombre de voyageurs attendu en 2017 pour la ligne est-ouest est de 100 000 voyageurs/jour avec un ratio P+E/ km (population + emploi/km) de 17 000/km. Dates clés : enquête publique /parcellaire mi-octobre 2011, DUP en novembre. 2012 sera l’année du démarrage des travaux de génie civil. Le début des travaux du tunnel est prévu à la mi-2013. Le centre d’exploitation du tramway pour cette ligne sera localisé à proximité du stade Charles-Ehrmann. 38 La ligne nord-sud desservant la plaine du Var sera poursuivie en rive gauche depuis Nice Méridia, sur la voie des 40 m, dans l’objectif premier de structurer les futurs quartiers urbains en développement jusqu’au pôle d’échange de Lingostière. ACCOMPAGNER L’AMÉNAGEMENT DE LA PLAINE DU VAR ET FAVORISER LES LIENS EST-OUEST : LE TRAMWAY LITTORAL AU-DELÀ DU VAR Le schéma directeur du réseau de transport urbain de NCA à l’horizon de 2030 prévoit l’extension de la ligne 1 du tramway de 5,3 km (9 stations) vers le Nord pour relier Nice à la Trinité ainsi qu’une extension de la ligne est-ouest vers l’Ouest jusqu’aux deux villes de Saint-Laurent du Var et de Cagnes-sur-Mer (appelée aujourd’hui ligne 4). RELIER LA VALLÉE AU CENTRE-VILLE DE NICE : LES CHEMINS DE FER DE LA PROVENCE (CP) Les CP constituent un mode historique de déplacement TC dans la plaine du Var en direction de Digne. Ils concernent la desserte Nord- Sud et en outre cette ligne présente l’avantage considérable de relier la vallée au centre-ville de Nice. Cet atout prendra une valeur encore plus importante au fur et à mesure du développement de l’Éco-Vallée. La Région PACA a engagé un programme de modernisation de la ligne qui se traduit par un programme d’investissement important comprenant : l’acquisition de matériel neuf (4 rames), la rénovation de l’infrastructure en partie haute de la ligne (hors OIN) et la rénovation de la voie en partie basse (entre Nice et Plan du Var) afin de pouvoir permettre un trafic plus important et d’augmenter la vitesse commerciale. Ces engagements financiers se font avec le concours du FEDER, du Conseil général des Alpes de Haute Provence, du Conseil général des Alpes-Maritimes et de NCA. Une réflexion sera menée, notamment par la Région avec NCA tout au long de l’année 2012 en vue d’un cadencement au ¼ d’heure, d’une desserte potentielle de la rive droite du Var et de l’électrification de la ligne en zone urbaine. PERMETTRE UN LIEN DIRECT COTEAU-PLAINE : LA LIAISON IBM-LA BARONNE Le projet de liaison M 118-M 2209 entre le site d’IBM et le quartier de la Baronne sur la commune de la Gaude contribuera à renforcer le maillage routier, notamment sur l’axe est-ouest, en cohérence avec les infrastructures existantes et en projet (échangeur de la Baronne), tout en déchargeant et en sécurisant les centre-ville de Saint Laurent du Var et de Cagnes-sur-Mer. En outre cette liaison permettra une meilleure desserte de la zone d’activités de la Gaude et favorisera la synergie avec l’économie de la plaine. FLUIDIFIER LA CIRCULATION AU NIVEAU DE L’ESTUAIRE : LA LIAISON A8 - VOIE MATHIS Le projet de liaison de la voie Pierre Mathis à l’autoroute A8 a pour objectif de désengorger l’avenue Edouard Grinda. Le trafic dense de 35 000 véhicules par jour sur cette voie génère de graves risques pour la sécurité ainsi que des nuisances sonores considérables. Aujourd’hui, les études de liaison entre la sortie Ouest de la Voie Pierre-Mathis et la vallée du Var, l’A8 et le quartier Arénas-Aéroport sont lancées. La création d’un tunnel à sens unique reliant directement la sortie de la voie Mathis à la route de Grenoble permettrait d’oxygéner le quartier. Ce tunnel comporterait 2 voies d’un gabarit de 4,5 mètres et d’une longueur d’environ 700 mètres. Il serait créé sous la colline de la Victorine jusqu’au boulevard Paul Montel. La sortie du tunnel est envisagée sur la route de Grenoble avec l’aménagement d’un carrefour. NCA a engagé la concertation sur ce projet début 2012. L’EPA, sur la demande des partenaires, a réalisé une étude circulation-déplacement pour analyser l’ensemble des impacts des différents projets sur le fonctionnement viaire du quartier du Grand Arénas. 39 SÉCURISER ET FACILITER LES LIAISONS ROUTIÈRES-AUTOROUTIÈRES : L’ÉCHANGEUR A8 NICE PROMENADE Les travaux de réaménagement complet de l’échangeur Nice Promenade des Anglais visent à créer un dispositif d’échange avec Nice promenade sensiblement amélioré, sécurisant le tracé actuellement confronté à une courbe très serrée à la hauteur de Saint-Laurent du Var. Ils permettront de relier la route de Grenoble depuis l’A8 par une bretelle nouvelle. Les travaux ont démarré en 2012. La mise en service de l’échangeur est prévue pour fin 2014. CRÉER UN VÉRITABLE BOULEVARD URBAIN : LA REQUALIFICATION DE LA M 6202 Les travaux entrepris sur la M 6202 visent à requalifier cet axe routier de transit Nord/Sud en un axe de desserte apaisé, la M 6202 bis située en rive droite remplissant désormais le rôle de voie de transit. Sont ainsi menées des actions d’embellissement des abords et la réalisation de terre-pleins, des limitations de vitesses pour un trafic plus urbain ainsi que la réalisation de ronds points visant à permettre des dessertes sécurisées des voiries secondaires et des quartiers connexes. RELIER LA CÔTE D’AZUR AU RÉSEAU FERRÉ EUROPÉEN À GRANDE VITESSE : L’ARRIVÉE DE LA LGV PACA ET DE L’ALTA VELOCITA ITALIENNE Le projet de LGV PACA, dont les études sont lancées par RFF, doit permettre, à l’horizon 2023, la constitution d’un système ferroviaire global performant en prenant en compte les engagements du Grenelle de l’Environnement et en intégrant les conditions du développement à grande échelle et à long terme du transport ferroviaire. C’est un projet majeur qui doit relever de nombreux défis pour s’insérer dans un territoire contraint par le relief, avec des espaces naturels à préserver, des paysages remarquables et des zones fortement urbanisées. L’enjeu de ce projet est d’améliorer radicalement l’accessibilité du territoire, notamment du Var et des Alpes-Maritimes, en le connectant au réseau grande vitesse et en mettant Nice à 4 heures de Paris et à 1 heure 15 de Marseille. Sa mise en service doit aboutir à la constitution d’un réseau maillé permettant : Les services à grande vitesse, nationaux et régionaux, La libération de capacité sur la ligne classique : l’augmentation des services TER et la disponibilité de sillons pour le fret, La fiabilisation du système ferroviaire régional, Une plus grande souplesse d’exploitation du réseau. L’Alta Velocità, dont l’arrivée est prévue en 2018, connectera la Côte d’Azur au réseau italien, notamment Gènes, Milan, Turin. Le pôle multimodal de Nice -Saint Augustin-Aéroport constituera la gare d’interface entre ces deux réseaux à grande vitesse. 40 41 DE NOUVELLES PERSPECTIVES POUR DONNER À L’ÉCO-VALLÉE TOUTE SA DIMENSION Comme évoqué en introduction, de nombreux sujets restent à approfondir, voire à faire émerger, pour donner toute sa dimension à l’Éco-Vallée. Le paragraphe suivant propose une première approche autour de trois axes de réflexion prospective. 1. CONFORTER LES QUATRE CENTRALITÉS DE L’ÉCO-VALLÉE L’ESTUAIRE L’articulation entre le Grand Arénas et son environnement urbain autour de la route de Grenoble Le projet d’aménagement du Grand Arénas doit également permettre de coudre le territoire en estompant les obstacles que sont les voiries structurantes du quartier et notamment la route de Grenoble. Ainsi le travail effectué par l’équipe de J.L. Mateo propose de réaliser de manière progressive des programmes immobiliers sur les dents creuses situées au Nord, de manière à tisser des liens urbains de part et d’autre de cet axe structurel. « Grand » Méridia : du périmètre initial au périmètre élargi (de 26 ha à 200 ha) Il s’agit de réfléchir à l’extension éventuelle du périmètre initial de Nice Méridia pour donner au concept de technopôle urbain sa pleine valeur et sa pleine application spatiale, notamment dans une intelligente cohabitation avec les équipements sportifs envisagés le long de la RD 6202 et dans un dialogue avec les espaces naturels et agricoles remontant vers le Nice Stadium et son éco-quartier. Saint-Laurent-du-Var (Vespins / Point du jour / Requalification de la ZAE et extension / Port Saint-Laurent du Var-Cagnes), pour conforter un des espaces clés dans l’équilibre du territoire Différents projets de grande importance sont prévus sur la commune de Saint-Laurent-du-Var, qui est un des espaces clés de l’estuaire de l’Éco-Vallée : • L’opération « Les Vespins » a fait d’ores et déjà l’objet d’une approche d’évolution urbaine conduite en coopération avec la ville et NCA. Un des enjeux majeurs est une meilleure cohérence du centre de SaintLaurent-du-Var, aujourd’hui séparé par la voie ferrée et des voiries. Un autre enjeu est la constitution d’une trame paysagère arborée permettant de nouveaux modes de déplacement doux au sein d’un tissu actuellement heurté. L’aboutissement de ce dossier est important pour la requalification et la structuration urbaine de cette partie du territoire. • Ayant fait l’objet, voici une vingtaine d’années, d’une opération de rénovation, l’ensemble de logements et de commerces de Point du jour nécessite aujourd’hui une évolution profonde dans une approche globale du secteur et de son environnement. Situé en façade fluviale, le secteur du Point du jour est un dossier complexe nécessitant la coopération de différents acteurs : commune de Saint-Laurent, NCA, bailleurs sociaux, investisseurs privés… L’EPA participera aux réflexions sur ce quartier d’entrée de ville qui constitue aussi une des entrées de l’Éco-Vallée, en rive droite. La recomposition du secteur dans son ensemble interpelle également la relation au fleuve, qu’il s’agisse de s’en protéger en cas de crue ou de ne pas en être coupé par des ouvrages trop séparatifs. • 42 La Zone d’activité économique de Saint-Laurent est un site dynamique et pourvoyeur d’emplois. Constituée au fil des décennies sans schéma d’ensemble, cette zone d’activités justifiera une approche d’aménagement dans l’objectif de la rendre à la fois plus cohérente, plus lisible et mieux intégrée dans son environnement. Cette démarche pourrait être aussi l’occasion d’une réflexion partagée sur la densité de ce site dans le but d’une meilleure utilisation de l’espace, en compatibilité bien entendu avec les besoins des entreprises en tirant notamment parti des enseignements de la démarche d’écologie industrielle. L’EPA propose d’être un des partenaires de cet éventuel travail auprès notamment de la commune, de NCA et de la CCI • Un projet de nouveau port est envisagé sur le territoire commun de Saint-Laurent-du-Var et de Cagnes-surMer en réponse aux considérables demandes non satisfaites d’anneaux de plaisance qui constituent pourtant un segment fort du tourisme balnéaire. Particulièrement complexe du fait notamment de la nécessaire prise en compte de la loi littoral, ce projet interpelle également l’enjeu de l’ouverture sur la façade littorale dans cette partie du territoire. L’EPA propose d’être un des partenaires de la réflexion sur le projet. Requalification de Cap 3000 Récemment racheté par le Groupe Altaréa, Cap 3000 qui compte parmi les plus grands centres commerciaux de France, fait l’objet d’une réflexion relative à son évolution dans une logique plus urbaine. Un des objectifs est de réaliser une meilleure liaison avec Saint-Laurent du Var. Cette évolution serait également marquée par une plus grande ouverture du centre sur sa façade maritime et par une meilleure prise en compte de la dimension environnementale. Aux côtés de la ville de Saint-Laurent-du-Var et de NCA, l’EPA suit et suivra ce projet conduit par Altaréa, d’une part parce que Cap 3000 est intégré dans le périmètre de l’OIN, d’autre part compte tenu de son emplacement stratégique dans l’estuaire, et enfin du fait de l’importance que représente Cap 3000, non seulement dans l’économie locale, mais même au-delà des frontières de la métropole. VAR-CENTRAL La Baronne-Lingostière : du périmètre opérationnel initial (La Baronne) au périmètre élargi et bi-rive Caractérisé par le principe de mixité fonctionnelle, par une volonté d’exemplarité, dans un dialogue urbain et programmatique entre les deux rives, le pôle de La Baronne-Lingostière s’inscrira dans une logique spatiale de cohérence urbaine, d’insertion dans le site, ainsi que de respect et de valorisation du cadre naturel, en relation avec les autres pôles et les projets de développement en amont et en aval : polarités agricoles de Gattières et du Broc, zone industrielle de Saint-Laurent, en rive droite, centre commercial de Lingostière et polarité urbaine de Saint Isidore, en rive gauche. La programmation du pôle bi-rive prendra en compte les besoins en logements, commerces, services et équipements de proximité en lien avec les quartiers résidentiels existants, la réalisation d’un éco-parc d’activités et d’un équipement de rang métropolitain (une plateforme agro-alimentaire et horticole). Le projet urbain devra en outre être en capacité d’articuler entre eux des réseaux viaires ou de transports existants ou en projet avec notamment : • • la présence de deux voiries majeures, la M 6202 bis en rive droite sur laquelle seront réalisés des bretelles et un échangeur pour desservir les fonciers de La Baronne, et la M 6202 en rive gauche dont la requalification en boulevard urbain est engagée (cf. supra) le potentiel de desserte en transport public associé à la ligne des chemins de fer de Provence (CP) reliant le centre-ville de Nice. Les CP pourront bénéficier d’un pôle multimodal à Lingostière qui permettra notamment à terme une interconnexion avec la ligne de tramway Sud-Nord. Dans un second temps, la réalisation d’un franchissement reliant le secteur de La Baronne à celui de Lingostière donnera tout son sens à la volonté de réaliser ce pôle bi-rive. 43 LE MÉANDRE Lors de l’étude de positionnement international, conduite à la demande de NCA par le grand architecteurbaniste Rem Koolhaas, cet espace du méandre du fleuve a été qualifié de « pôle de centralité secondaire » au sein de l’Éco-Vallée. Carros est la seule ville de plus de 10 000 habitants située entre Nice et Digne. Ses équipements sanitaires, sportifs et culturels en font une ville-centre non seulement au sein du méandre mais plus généralement dans toute la partie Nord de la plaine, pour les habitants des communes des deux rives. La force économique du site industriel de Carros (10 000 emplois) impulse également une dynamique qui dépasse largement les limites de la commune. Son parc de logements diversifié constitue un atout supplémentaire pour l’attraction et le maintien des entreprises. Parmi les projets les plus structurants pour l’avenir de cette ville-centre à moyen ou long terme figurent : • • • • • les nouvelles perspectives de 700 logements sur le hameau Saint Pierre ainsi qu’aux Couletas le futur PLU qui autorisera une densité supérieure sur le site de la zone industrielle. Cette nouvelle donnée permet d’envisager une évolution de l’occupation des sols du site industriel aujourd’hui quasi saturé et ouvre également des perspectives sur une certaine « verticalisation » de fonctions comme les parkings, éventuellement dans une approche de mutualisation entre entreprises.Elle ouvre aussi bien entendu des perspectives de rationalisation de l’occupation du sol et en conséquence des pistes pour des implantations nouvelles d’entreprises. la perspective de créer à terme un véritable pôle multimodal organisant notamment l’interconnexion entre les chemins de fer de la Provence et des bus notamment à destination des entreprises du site industriel. Des solutions provisoires pourraient être recherchées en vue de permettre le stationnement de bus en complément des installations actuelles des CP l’éventuel basculement des CP en rive droite, ou la réalisation d’un système de transport en site propre un projet sur les coteaux, sur le site proche de l’évêché, dans une approche d’aménagement globale et de prise en compte des dimensions paysagères et écologiques remarquables de cet espace de 14 ha. LA CONFLUENCE Cet espace de l’Éco-Vallée concerne plusieurs communes : Le Broc, Gilette, Bonson, Saint-Blaise, Saint-Martindu-Var, La Roquette, Levens. Dans le cadre de l’OIN, des projets ont déjà été engagés ou sont prévus dans certaines des communes, notamment Gilette, Saint-Blaise et Saint-Martin. L’enjeu est d’identifier des axes fédérateurs pour un aménagement et un développement économique et social cohérent de cette partie du territoire caractérisée par une même géomorphologie, par la présence d’espaces naturels remarquables et par un patrimoine bâti ancien et de qualité. Semblent se dégager ainsi des axes de développement autour de la nature, du sport, des loisirs en complément d’une forte présence de terrains agricoles. De même, cette réflexion, dont le périmètre s’étend sur 232 hectares, doit intégrer les démarches déjà identifiées tels que le projet d’aménagement du bec de l’Estéron, la valorisation de la pointe du bec de l’Estéron (objet d’un arrêté préfectoral de protection de biotope), les coteaux de Gilette, le parc naturel départemental du lac du Broc et celui des rives du Var, le projet de pôle bois porté par la SARL Coulomp et en rive gauche l’éco-quartier de Saint-Martin-du-Var. 44 2. ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE IDENTIFIER ET ANTICIPER LES BESOINS FUTURS EN ÉQUIPEMENTS PUBLICS D’ACCOMPAGNEMENT : CRÈCHES, ÉCOLES, COLLÈGE ET LYCÉE, SPORTIFS, SANITAIRES, CULTURELS… Le développement de l’Éco-Vallée sera accompagné au plus près par le déploiement d’équipements publics destinés à apporter aux nouvelles populations travaillant ou habitant sur la plaine du Var un accès de proximité aux services publics d’éducation, à des équipements sportifs, à des crèches, etc. Pour les opérations d’aménagement qui seront développées sous maîtrise d’ouvrage de l’EPA de premières évaluations ont été menées en coopération avec les collectivités locales compétentes et en tant qu’aménageur, l’EPA plaine du Var participera au financement des équipements publics qui seront réalisés pour répondre aux besoins de proximité liés à ces opérations. En outre, les partenaires de l’EPA prévoient d’ores et déjà de pouvoir réaliser sur la plaine du Var des investissements conséquents pour répondre aux besoins des populations. A ce titre des réflexions sont notamment engagées sur les équipements suivants : un nouveau lycée, un collège, un groupe scolaire et un complexe sportif scolaire à Saint Isidore et une école à Saint-Martin-du-Var. Il sera nécessaire de veiller à l’évolution des infrastructures de communication électroniques notamment pour desservir dans les meilleures conditions et au meilleur coût ces équipements publics et plus généralement pour les usages des entreprises et des habitants de l’Éco-Vallée. 3. APPORTER DES RÉPONSES AUX PROBLÉMATIQUES DE REQUALIFICATION OU DE RELOCALISATION D’ACTIVITÉS Deux exemples illustrent particulièrement la problématique de relocalisation de certaines activités aujourd’hui présentes dans la plaine du Var : la question du commerce automobile et celle du BTP. Ces deux activités sont importantes l’une et l’autre en matière de développement et d’emplois. Le questionnement relatif à une ou d’autres localisations se pose toutefois en raison des projets d’aménagement et d’urbanisme de l’Éco-Vallée et pour favoriser la rationalisation du foncier. Commerce automobile Générateur d’emplois et répondant à un besoin avéré des populations, le secteur du commerce automobile est très présent sur la plaine du Var. Les implantations dont le nombre s’est accru au cours des dernières décennies sont caractérisées par une forte consommation de foncier reflétant le rôle « d’espace servant » que tenait la plaine du Var en ces temps. Un certain nombre de ces emplacements sont aujourd’hui concernés par le développement des opérations d’aménagement prioritaires (Grand Arénas et Nice Méridia) ou des infrastructures qui serviront d’armature au développement urbain sur la partie Sud de la plaine (voie des 40m). L’EPA et ses partenaires souhaitent accompagner la recomposition de ces activités sur un mode d’organisation plus compatible avec une volonté partagée d’optimiser la consommation de foncier. Cette recomposition pourrait prendre la forme d’implantations en milieu urbain et/ou d’un regroupement de ces activités permettant la mise en place de synergies et de mutualisations. Secteur du BTP Le secteur du BTP est historiquement implanté sur la plaine du Var et occupe une surface importante dédiée à des activités de production (centrales à béton, centrales d’enrobé, ballastières…) ou de stockage (de matériel et de matériaux). Nécessaires au bon fonctionnement de l’économie et à la réalisation même de l’Éco-Vallée, ces activités occupent néanmoins des fonciers qui sont situés à proximité immédiate ou au cœur de secteurs importants pour le développement de la plaine du Var. 45 L’enjeu partagé entre l’EPA et ses partenaires est d’accompagner ces entreprises pour recomposer, à moyen et long terme, leur implantation sur le territoire. La requalification de la zone commerciale de Lingostière Cette requalification constitue un enjeu fort pour l’Éco-Vallée pour plusieurs raisons : - - Créée sans une approche préalable de transport et de déplacement, elle illustre ce que l’Éco-Vallée veut absolument éviter, partie intégrante de la séquence Var central en dialogue avec La Baronne, cette zone doit évoluer dans un cadre plus global et plus cohérent, cet espace appartient lui-même au « grand » Lingostière dont la zone sud notamment fait partie des sites mutables. A cet égard, la requalification de la zone commerciale doit être pensée en synergie avec les aménagements futurs de cette partie sud, la perspective du pôle multimodal qui présentera l’exceptionnelle opportunité de relier, par les CP rénovés le centre de Nice, les grandes enseignes sont, pour la plupart, elles-mêmes convaincues du besoin indispensable d’une requalification et ont signifié leur volonté de s’inscrire dans un schéma cohérent aux échelles pertinentes, Un groupe de travail s’est mis en place entre ces enseignes, leurs conseils, NCA, la CCI et l’EPA en vue de faire progresser cette réflexion. L’ambition de ce groupe est de faire émerger un projet de requalification intégrant la problématique des accès et des circulations internes, le respect des grands principes d’aménagement et d’environnement portés par l’EPA (notamment la liaison entre les vallons et le Var), la réduction la plus forte possible des parkings au sol en vue soit de les réaliser en silo, soit lorsque cela est possible de les enfouir, la cohésion avec les projets environnants sur les deux rives, la qualité architecturale et paysagère… L’opération La Baronne-Lingostière portée par l’EPA, qui a lancé un concours de maîtrise d’œuvre urbaine afin de disposer d’un schéma de composition d’ensemble, intégrera toutes ces données. 46 LE PDU METROPOLITAIN 2013-2020 ELEMENTS DE DIAGNOSTIC ISSUS DE L’ENQUÊTE MÉNAGES DÉPLACEMENTS 2009 L’enquête ménages déplacements (EMD) est une photographie des déplacements réalisés par les habitants du département des Alpes-Maritimes un jour moyen de semaine, par tous les modes de transports. La dernière EMD sur le département date de 2009. Il en ressort de grandes lignes : Une baisse de la mobilité observée dans les grandes agglomérations françaises (phénomène sociétal), reflet d’un changement de pratiques et de comportements. Des parts modales qui évoluent : Une part modale voiture en baisse de 6 points mais la voiture reste le mode dominant Une part modale piéton élevée et constante Une part modale des transports collectifs qui augmente de 25 % Une part modale des deux-roues motorisés qui augmente de 33 % Et qui sont contrastées selon les territoires : Une part modale voiture plus élevée sur le Moyen et le Haut-Pays que sur le Littoral Une part modale piéton très contrastée Une part modale en transports collectifs de plus en plus faible à mesure qu’on s’éloigne du littoral Les comportements et l’usage des modes : Une baisse de la part des usagers n’utilisant que la voiture Une augmentation du nombre d’usagers multimodaux qui utilisent plusieurs modes de déplacements Une pratique de l’intermodalité (plusieurs modes pour un déplacement) encore très marginale Des flux internes à la Métropole dominants 3 déplacements sur 4 de la Métropole s’effectuent en interne. 47 LA VOITURE ET LE STATIONNEMENT Un réseau routier contraint avec de fortes variations périodiques et présentant peu de marge d’évolution : 136 000 véhicules par jour sur l’A8 au pont du Var 34 000 véhicules par jour sur les pénétrantes Cagnes/Vence et du Paillon Lors des week-ends de ski, 20 fois plus de trafic sur la Tinée (RM2205) qu’un jour moyen. Une offre en stationnement limitée par un tissu urbain dense (centres-villes) et par la topographie (villages perchés) : À Nice: 9 600 places payantes sur voirie et 22 000 places en parcs-autos (40 parkings). LES TRANSPORTS COLLECTIFS Un réseau bus/tramway avec une forte évolution en termes de fréquentation avec 66,5 millions de voyageurs en 2011, soit + 45 % en 4 ans (130 lignes et des lignes spécifiques). Un réseau ferroviaire avec une situation stratégique, mais qui nécessite d’être mieux utilisé. LES MODES DOUX ET ALTERNATIFS La marche à pied : 38 % des déplacements, une pratique particulièrement développée dans la Métropole et notamment en ville. Le vélo : un usage qui se développe sur le littoral avec notamment 600 000 cyclistes qui traversent chaque année le pont du Var (Pont Napoléon III). Des nouvelles technologies en plein essor (stationnement intelligent, « sans contact » ...) et l’apparition de nouvelles pratiques en développement (Plan de Déplacements Entreprise, pédibus, covoiturage, autopartage,...). LES MARCHANDISES ET LES DEUX-ROUES MOTORISÉS 48 Les deux-roues motorisés : une pratique plus développée que dans d’autres agglomérations, qui soulève des questions spécifiques (50% des victimes d’accidents). Le transport de marchandises, les flux de transit (8 000 poids-lourds par jour sur le contournement routier de Nice). ÉTAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT Air/Gaz à effet de serre (GES) : une pollution atmosphérique liée à l’activité transport sur le littoral, mais qui impacte les Moyen et Haut-Pays. Un suivi permanent da la part des pouvoirs publics : 5 stations de mesures fixes. Bruit : une pollution sonore en centre ville de Nice, sur la frange littorale Cagnes-sur-Mer / SaintLaurent-du-Var et l’embouchure du Var, où la densité de population est la plus forte. LES ÉVOLUTIONS DANS LES ANNÉES À VENIR Une diminution du nombre de déplacements due à l’évolution des comportements, Un parc automobile qui augmente et des périodes d’heures de pointe qui s’allongent, Un essor rapide des véhicules plus propres et des nouvelles technologies. ANALYSE PROSPECTIVE : QUELS ENJEUX POUR LE PDU ? Une nécessité de développer des outils technologiques souples afin de pouvoir s’adapter aux évolutions sociales, démographiques et économiques, Une évolution des usages : de la possession à l’usage du véhicule (une tendance qui se dégage avec le vélo en libre service et l’autopartage), Une gestion du trafic en temps réel pour soulager les heures de pointe, La maîtrise de l’étalement urbain. 49 LE PLAN LOCAL D’URBANISME INTERCOMMUNAL DE LA METROPOLE NCA a engagé la démarche relative à l’élaboration de son PLU intercommunal (PLUi) qui couvrira l'ensemble de son territoire, tel que le prévoit la loi GRENELLE II. La prescription du PLU intercommunal est prévue pour 2013. Le PLUi sera le premier outil d’urbanisme permettant de renforcer la cohérence d'aménagement du territoire à l’échelle de la Métropole tout en renforçant les identités et les spécificités de chaque commune. Le chapitre suivant fournit un certain nombre d’éléments de diagnostic et de prospective ayant trait à ce document. 50 ELEMENTS DE DIAGNOSTIC ET DE PROSPECTIVE DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES SOCIALES DES POPULATIONS DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE A - POPULATION ET NIVEAU DE DENSITE ► Près de 530 000 habitants sur les 46 communes de la Métropole Avec 530 016 habitants en 2009, la Métropole accueille plus de la moitié de la population départementale. Nice, Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent du Var regroupent à elles seules 4/5 des habitants de NCA. 51 ► Le relief concentre la population sur l’espace ouvert du littoral La population est inégalement répartie sur le territoire de la Métropole. Nice, cinquième ville de France, concentre près de 340 700 habitants, représentant ainsi 64 % de la population de la Métropole et 31% de la population départementale. Ce qui constitue un poids majeur dans la Métropole et le Département. Six communes ont plus de 10 000 habitants (87% de la population de la Métropole). Huit communes ont une population comprise entre 3 000 et 10 000 habitants (7% de la population de la Métropole). Au Nord de la ville centre et dès les collines niçoises, 70% des communes sont rurales avec moins de 3 000 habitants (32 communes concernées représentant 6% de la population de la Métropole). Les sept communes les plus petites accueillent moins de 150 habitants. Cette situation est la conséquence d’un relief contrasté qui limite considérablement le peuplement et le développement urbain au-delà d’une étroite bande littorale mais aussi de l’attractivité des rivages et de leurs vocations économiques, résidentielles et touristiques. Vence, Carros et La Trinité, développées sur des espaces plans plus favorables de l’arrière-pays littoral, accueillent plus de 10 000 habitants et constituent ainsi des pôles conséquents dans le Moyen-Pays. ► Une disparité importante des densités et des espaces fortement concentrés Ce vaste territoire, s’étendant largement au nord vers les sommets du Mercantour sur une superficie de 1437 km², affiche une densité moyenne de 370 habitants/km² avec de très fortes disparités. La densité moyenne du territoire de NCA (principal foyer de peuplement des Alpes-Maritimes) reste cependant nettement supérieure à celle du département et de la région PACA (respectivement 251 et 156 habitants/km²). Pour mémoire, la communauté urbaine de Nice comptait une densité de 1148 habitants/Km², à l’image des communautés urbaines de Bordeaux, du Grand Toulouse et de Lille Métropole. Des densités très fortes se rencontrent donc sur le littoral (en moyenne 3 657 habitants/km²) notamment avec Nice (4 738 habitants/km²), qui se place au troisième rang des communes les plus denses de PACA, et Beaulieusur-Mer (3 946 habitants/km²). Au-delà des communes de la bande littorale, sur une première couronne autour de la ville centre, la densité n’atteint plus que 400 habitants/km² et marque une rupture dans l’intensité de peuplement. Le Moyen-Pays présente en moyenne une densité de population de l’ordre de 250 habitants au km². Les communes de la zone de montagne ont une densité nettement inférieure à 10 habitants au km². Cependant sur ces espaces, la population se concentre en quelques points constitués par les noyaux villageois et les hameaux relativement denses. 52 B –CROISSANCE DE LA POPULATION ET FACTEURS DE LA CROISSANCE ► Un territoire attractif mais une croissance qui ralentit ces toutes dernières années, notamment sur le littoral et la ville centre - Une croissance modérée de l’ordre de 1500 personnes/an Le territoire a connu une croissance certaine depuis les années 1970. Cependant, il s’agit d’une progression modérée par rapport aux autres agglomérations françaises. Elle est également en retrait par rapport à la dynamique du département, plus forte et plus constante, notamment à l’Ouest des Alpes-Maritimes. Au-delà d’un tassement dans la décennie 90-99, la population de la Métropole s’accroit, entre 1999 et 2006, date du recensement, de 0,5%/an soit un gain annuel moyen de plus de 2 750 habitants. Cependant, les chiffres de 2008 et 2009 indiquent un changement de tendance et une légère décroissance depuis 2007. Globalement, le gain démographique entre 1999 et 2009 s’élève à près de 15 000 habitants soit une croissance moyenne de 0,3%/an sur la période. Ce ralentissement résulte d’une diminution toute récente du solde migratoire qui jusqu’à présent représentait plus de 110% de la croissance. En revanche, le solde naturel, négatif jusqu’en 1999, atteint et dépasse l’équilibre avec près de 500 personnes/an (+0,1%/an). 53 - Nice perd des habitants malgré un solde naturel positif Sur Nice, ville-centre, après une vraie reprise démographique entre 1999 et 2007 (700 habitants/an), est constatée une baisse de la population de l’ordre de 240 habitants/ an (soit-0,07%/an) entre 1999 et 2009. Cette perte est imputée à la baisse du solde migratoire. En revanche, l’évolution positive du solde naturel, qui se porte maintenant à plus de 700 personnes/an, se confirme. - Une dynamique positive sur le littoral mais une croissance qui s’essouffle La progression des villes du littoral ouest (Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent du Var) qui représentaient 77% de la croissance du littoral avec 1,2%/an entre 1999 et 2008 marque également un ralentissement sensible en 2009. La situation est plus contrastée à l’Est de Nice avec une croissance localisée à proximité de Monaco. Elle se stabilise en 2009. A l’échelle infra-communale et sur la bande côtière, la croissance est positive sur Nice, dans les grands quartiers sociaux (Bon voyage, Nice Nord, Les Moulins) et populaires de l’est ou de la gare, dans les quartiers plus résidentiels des collines niçoises (Rimiez, Pessicart, Fabron, Corniche Fleurie) ainsi que dans la Plaine du Var. A l’ouest de la Métropole, la dynamique de croissance de la population est plus forte sur les espaces plus résidentiels, notamment les collines de SaintLaurent-du-Var et de Cagnes-surMer, privilégiées par les familles. 54 - Le Moyen-Pays poursuit son expansion L’expansion, dans le Moyen-Pays, des communes proches situées au nord et à l’Ouest de Nice (Vence) mais également sur les secteurs plus éloignés (Levens, Saint-Martin du Var…) fait émerger une deuxième couronne de développement, avec des taux de croissance non négligeables. Le phénomène de périurbanisation engagé dans les années 1980, sur les collines de Nice et les communes qui la jouxtent, se confirme et s’étend. Les ménages, et notamment les familles à la recherche d’espace et de coût foncier moins élevé, qui leur permettent d’accéder à la propriété, profitent de l’amélioration des liaisons routières dans les vallées notamment du Var pour s’implanter plus au Nord. - Le Haut-Pays connaît une dynamique positive Dans le Haut-Pays, on observe une nouvelle dynamique positive et une croissance plus élevée, de l’ordre de 1,6%/an, traduisant le renouveau de cet espace. Comme sur le Moyen-Pays, ce mouvement positif se poursuit au même rythme en 2009. ► Une croissance démographique encore assurée à plus de 67% par les migrations et un solde naturel qui progresse Entre 1999 et 2009, les migrations ont encore représenté une grande partie de la croissance, qui va en se réduisant sur cette période. Cependant, ces cinquante dernières années, elles assuraient la totalité de la progression démographique et bien au-delà, puisque le solde naturel était fortement négatif. Entre 2006 et 2009, le taux de croissance dû au solde migratoire est devenu négatif à -0,5% par an, alors qu’il s’élevait à 0,5% par an entre 1999 et 2006. Les migrations, et le poids qu’elles occupent dans le gain démographique, ont donc tendance à diminuer. A contrario, le solde naturel, longtemps resté négatif, observe depuis 1999 une tendance positive, s’élevant à près de 500 personnes/an (1999-2009) et participe de plus en plus à la croissance démographique de la Métropole. L’évolution positive et en progression du solde naturel provient d’une stabilisation du nombre de décès et d’une accélération du nombre de naissance, portée à 6300 personnes /an depuis 2004. 55 ► Sur le littoral, moins de migration mais un solde naturel positif et en progression, notamment sur Nice Sur le littoral, le solde migratoire diminue ces dernières années. Il ne participe à la croissance démographique sur la période 1999-2009 qu’à hauteur de 6% de la croissance, contre 75% sur la période précédente (90-99). En effet, entre 2006 et 2009, le taux de croissance dû au solde migratoire est devenu négatif à -0,7% par an, alors qu’il s’élevait à 0,1% par an entre 1999 et 2006. Cette situation est influencée par les évolutions observées sur Nice, où les migrations résidentielles sont devenues négatives (-580 personnes/an). Ces dernières sont compensées en grande partie par Cagnes-sur-Mer (+393 personnes/an) et Saint-Laurent du Var (+161 personnes/an). Parallèlement, le solde naturel du littoral devenu positif s’élève à 345 personnes/an, porté notamment par les naissances sur Nice et Saint-Laurent-du-Var. ► L’essentiel de la croissance du Moyen et du HautPays se fait grâce aux migrations Le Moyen-Pays connaît une croissance principalement due aux migrations (84%). Chaque année le solde migratoire s’établit à 695 personnes. Seules quelques communes comme Carros ou Saint-Blaise ont leur population qui progresse grâce au solde naturel. Tourrette-Levens, St Jeannet et Colomars présentent un solde naturel négatif. 56 Seules les communes du Haut-Pays ne bénéficient pas d’une évolution positive du solde naturel car si le nombre de naissance progresse, il reste inférieur à celui des décès, qui progresse également. Sur ce territoire, la croissance démographique repose uniquement sur les migrations résidentielles (131%) avec un solde de 236 personnes/an. 57 C - MIGRATIONS RESIDENTIELLES ET CARACTERISTIQUES DES NOUVEAUX ARRIVANTS ► Le territoire attire actifs et étrangers, les contextes familiaux animent les mouvements dans la Métropole L’attractivité ancienne du territoire se traduit par un pourcentage de 41% de natifs des Alpes-Maritimes dans la population de la Métropole. Cette proportion varie selon les territoires, ainsi le littoral compte parmi sa population 39% de natifs du 06, contre 49% pour le Moyen-Pays et 61% pour le Haut-Pays. Les immigrés, qui regroupent toutes les personnes nées à l’étranger et résidant en France, représentent quant à eux 14% de la population (13% dans le 06) soit 65 871 habitants avec une proportion plus faible dans le Moyen-Pays (9%) et le Haut-Pays (4%). Les étrangers, qui selon la définition de l’INSEE regroupent toutes les personnes qui résident en France sans en posséder la nationalité, étaient 51 361 soit 10% de la population en 2008 contre 9% dans le département. Avec une proportion plus faible dans le Moyen et le Haut-Pays, (6% et 2%) que sur le littoral, qui regroupe 91% des étrangers vivant dans la Métropole. En 2008, on dénombre 63 260 personnes (32 220 ménages) qui se sont installées au cours des cinq dernières années dans la Métropole. Cela représente 12% de la population âgée de 5 ans et plus. Ces nouveaux arrivants proviennent principalement, pour plus de 57%, d’autres départements français notamment d’Ile de France et du Nord et pour 18% de l’étranger. Des chiffres qui constituent un révélateur puissant de l’attractivité du territoire et de son rayonnement à l’international à l’image des Alpes-Maritimes qui, avec 22% d’étrangers parmi les nouveaux arrivants, est le 7ème département le plus attractif pour les étrangers. Cette attractivité est également locale puisque 24% des nouveaux arrivants proviennent des autres territoires des Alpes-Maritimes. Au sein du territoire de la Métropole, des mouvements existent également. Ainsi, 26 800 habitants ont changé de commune au sein de la Métropole au cours des cinq dernières années, soit 5% de la population des 5 ans et plus en 2008. Néanmoins ces mouvements ne doivent pas masquer le fait que la grande majorité de la population de la Métropole (82%) n’a pas changé de commune pendant cette période et que 64,8% des habitants n’ont de plus pas changé de logement. Ce taux est largement plus important que ceux constatés sur les Alpes-Maritimes et l’ensemble de PACA, et beaucoup plus élevé que sur d’autres métropoles comme Bordeaux ou Toulouse. 58 59 ► Les nouveaux arrivants sont majoritairement des actifs Le profil des nouveaux arrivants en termes de classes d’âge est très différent de celui de la population résidente. En effet, il s’agit essentiellement d’une migration d’actifs. Quasiment la moitié des nouveaux arrivants est âgée de 20 à 39 ans et cette même classe d’âge représente seulement 26% des habitants de la Métropole en 2008. On constate également une surreprésentation de personnes seules. Contrairement aux idées reçues sur les migrations résidentielles dans ce département, les 60 ans et plus représentent seulement 13% des nouveaux arrivants contre 29% de la population résidente. ► Les personnes âgées nouvellement arrivées dans le département privilégient le littoral, les natifs préfèrent le haut-pays Les nouveaux arrivants sur la Métropole s’installent principalement sur le littoral (86%). Ils sont 12% à choisir le Moyen-Pays. Les 20-39 ans privilégient le littoral pour s’y installer (89% contre 86% pour l’ensemble des nouveaux arrivants). Par contre, la tranche d’âge des 40-59 ans est plus fortement représentée dans les migrations vers le Moyen-Pays. En ce qui concerne le Haut-Pays, les personnes qui s’y installent ont une structure plus âgée. Les personnes âgées qui s’installent sur NCA privilégient largement le littoral (85%) notamment lorsqu’elles sont originaires d’un autre département. Ce qui confirme un phénomène d’héliotropisme. Ce phénomène est le même pour les étrangers, ainsi parmi les nouveaux arrivants de 60 ans et plus sur le littoral, 14,5% sont étrangers alors qu’ils ne sont que 9% dans le Moyen-Pays et 5% dans le Haut-Pays. Cependant, sur les 8 350 personnes âgées de 60 ans et plus arrivants dans la Métropole, 46% habitaient déjà dans le département et 68% dans la même région. Ceux qui s’installent ont déjà très souvent un lien avec le département. 60 ► Au sein de la Métropole, les personnes qui déménagent sont jeunes ou constituées en famille 26 800 personnes ont déménagé au cours des cinq dernières années au sein de la Métropole, soit à peu près 12 630 ménages. La structure par âge de ces personnes est différente de celle de la population résidente, mais aussi de celle des actifs venus s’installer dans la Métropole. Ces migrations intra-métropoles sont plus familiales : 42% des ménages ayant déménagé au sein de la Métropole sont des familles avec enfants, dont presque un quart de familles monoparentales. En revanche, pour les 46% de ménages qui ont changé de communes et sont restés sur le littoral, le profil type concerne plutôt des personnes seules (37%) et des couples sans enfant (24%). Les échanges sont également nombreux entre le littoral et le Moyen-Pays dans les deux sens, avec cependant un mouvement qui profite plutôt au Moyen-Pays. Les ménages qui quittent le littoral pour rejoindre le Moyen-Pays sont essentiellement des familles (58%). Seuls 19% des ménages sont des personnes seules. En revanche, les ménages quittant le Moyen-Pays pour rejoindre le littoral sont surtout des personnes seules (39%) ou des familles monoparentales (16%). Les échanges avec le Haut-Pays ont par contre un poids beaucoup plus faible, à l’exception des migrations du littoral vers le Haut-Pays qui concerne quand même près de 650 personnes (61% de personnes seules ou couples sans enfant), alors que moins de la moitié fait le trajet inverse. 61 62 CARACTERISTIQUES SOCIALES DE LA POPULATION A - CLASSES D’AGE DE LA POPULATION ► Des classes d’âge comparables à celles du département et de la région En 2008, la Métropole compte 22% de jeunes de moins de 20 ans contre 28% de personnes âgées de plus de 60 ans. Les proportions de chaque classe d’âge sont équivalentes à celles du département des Alpes-Maritimes et proches de celles de la Région PACA. 6 L’indice de jeunesse à 0,59 caractérise une population âgée, notamment sur le littoral et le Haut-Pays. Dans le département, la Métropole compte une population moins jeune que celle de l’ouest, notamment de la Communauté d’Agglomération Pôle Azur Provence (0.91). L’indice de jeunesse de la Métropole est également inférieur à celui rencontré sur les agglomérations de Toulouse, Bordeaux (1,7) et Lille (2,2). Par exemple, les agglomérations de Toulouse et Lille ne comprennent que 18% de personnes âgées de 60 ans et celle de Bordeaux, 20%. 6 L’indice de jeunesse correspond au nombre de jeunes de 0 à 19 ans divisé par celui des personnes de 60 ans et plus. Plus l’indice est élevé et plus la population est jeune (plus il est faible et plus elle est âgée) 63 ► Une population âgée sur le littoral et le Haut-Pays - Le Littoral Le littoral comprend 28% de personnes âgées de plus de 60 ans. Ce taux est nettement supérieur sur Saint-Jean-CapFerrat et Villefranche-sur-Mer, avec respectivement 33% et 39%. Sur le littoral Est, Eze fait figure d’exception. Le littoral et la ville centre de Nice accueillent respectivement 85% et 65% des plus de 60 ans de la Métropole. La répartition des plus de 60 ans confirme sur Nice une implantation privilégiée dans le centre-ville au plus près des services et dans les quartiers favorables à la villégiature, c'est-à-dire en prise directe avec le littoral, ou à l’arrière sur les hauteurs des Beaumettes, de Cimiez, du Mont Boron, voire au Nord de Villefranche-sur-Mer. - Le Moyen-Pays Le Moyen-Pays est un territoire plus jeune qui comprend plus du tiers des personnes de moins de 30 ans. Sur ce territoire, les moins de 15 ans représentent 18% de la population. Les communes de Carros et Saint-Blaise 64 présentent une structure encore plus jeune avec 20% de moins de 15 ans, et moins de 17% de plus de 60 ans dans leur population. - Le Haut-Pays Le Haut-Pays possède la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans la plus élevée (31%), à l’exception d’Isola. Ce sont dans les communes de la vallée de la Vésubie, que cette proportion est la plus forte : 40% à Belvédère et Saint-Martin-Vésubie, puis 34% à Lantosque et Roquebillière. Les communes les plus jeunes du Haut-Pays sont La BollèneVésubie, Tournefort, Isola, Clans et La Tour, avec plus de 20% de jeunes de moins de 15 ans. ► Une population vieillissante, notamment dans le Moyen-Pays Comme pour l’ensemble des AlpesMaritimes, la Métropole continue de vieillir. Le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans progresse de 1,4% par an, tandis que les jeunes de moins de 15 ans, progressent moins rapidement (+0,5% par an). Entre 1999 et 2008, la part des personnes de 75 ans ou plus a ainsi augmenté de 1 point, tandis que le nombre des moins de 15 ans a stagné. Enfin, les personnes âgées de 45 à 59 ans augmentent de près de 0,6 points. Cette progression correspond en partie au vieillissement des actifs venus s’installer sur le territoire. 65 - Le littoral Le littoral est aussi concerné par le vieillissement de sa population, cette tendance est liée à la progression du nombre de plus de 75 ans et la diminution des tranches d’âge de 15 à 44 ans. La croissance des 45-59 ans et des 60-74 ans est essentiellement liée à la ville de Nice. Eze est la seule commune du littoral à voir diminuer la part des personnes âgées de plus de 60 ans (entre 1999 et 2008, la part des personnes âgées de 60 à 75 ans diminue de près de 4,7 points, tandis que celle des moins de 15 ans augmente de 5.6 points), une situation liée 7 à l’implantation de nombreuses familles dans le cadre du développement d’une ZAC sur la commune. - Le Moyen-Pays Malgré une forte proportion de jeunes compte tenu de la forte implantation de couples avec enfants, la population du Moyen-Pays est concernée par un vieillissement accru de sa population. L’ensemble des tranches d’âge de moins de 45 ans diminue tandis que celle de 45 ans et plus progressent. La tranche d’âge des 45-59 ans gagne ainsi de 2 points tandis que la part des 0-14 ans diminue de 1.6 points. Cette évolution très nette, qui marque le vieillissement des familles s’observe sur la quasi-totalité des communes à quelques rares exceptions comme St Martin-du-Var, Aspremont et Falicon qui offrent sur certaines tranches d’âge un profil original. - Le Haut-Pays Dans le Haut-Pays, le vieillissement est également à l’œuvre mais de façon très contrasté selon les communes. Celui-ci est lié à la progression de la part des plus de 75 ans et des 45-59 ans associé à une baisse de la part des 15-44 ans. 7 Zone d’aménagement concerté. Sur la commune d’Eze, il s’agit de la ZAC de l’Aïghetta. 66 B - CARACTERISTIQUES ET COMPOSITION DES MENAGES ► Des ménages de petite taille, moins de familles et plus de personnes seules Avec 249 000 ménages pour 530 000 personnes, la taille moyenne des ménages du territoire se situe autour de 2,1 personnes par logement contre 2,2 à 2,3 personnes par logement en région PACA, en France ou dans une agglomération comme Lille. Comparativement, la Métropole ne compte que 23% de couples avec enfants contre 29% au niveau national et 26% en région PACA. Néanmoins sur ce territoire, la taille des ménages semble aujourd’hui être stabilisée, ce qui constitue une originalité par rapport aux autres agglomérations françaises. Ainsi, la taille des ménages diminue très peu en 10 ans en passant de 2,12 à 2,10. Près de 40% de ces ménages sont composés d’une seule personne (98 771 habitants soit 19% de la population) et 25% de couples sans enfant. Sur la Métropole, l’importance relative des couples sans enfant est liée à la présence de jeunes actifs (40%) et de personnes retraitées (36%). 67 ► La taille des ménages sur le littoral reste stable Le littoral et le Haut-Pays affichent les tailles de ménages parmi les plus faibles (respectivement 2,05 et 2,09), compte tenu de la présence d’une population âgée importante et donc de personnes seules, et de couples sans enfant, qui continue de progresser ces dernières années. Nice possède un nombre important de personnes seules (43% des ménages). Sur le littoral Est, SaintJean-Cap-Ferrat et Villefranche-sur-Mer comptent une proportion importante de couples sans enfant. Eze est la seule commune du littoral à avoir une taille moyenne des ménages supérieure à 2,4 personnes. Sur le littoral, globalement, la taille des ménages reste stable. La part des personnes seules et des couples sans enfants continue de progresser, tandis que dans presque toutes les communes du littoral, à l’exception de Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent et d’Eze, les couples avec enfants diminuent. Sur la bande côtière, la répartition des grands ménages, en couronne autour des espaces les plus urbains, marque clairement l’implantation prioritaire des familles dans les quartiers d’habitat social (Ariane, Moulin, Nice Nord) ainsi que sur les espaces résidentiels situés sur les collines au contact avec le Moyen-Pays, l’est de Nice et La Trinité. Ces espaces sont caractérisés par une offre de logements plus grands et dans des formes d’habitat (individuels et collectifs avec grands espaces communs) plus aptes à répondre à la demande sociale des familles avec enfants. C’est en effet sur ces mêmes territoires que l’on retrouve la plus forte proportion de population âgée de moins de 15 ans. 68 ► Dans le Moyen-Pays, plus de personnes seules et de couples sans enfant, la taille moyenne des ménages diminue Le Moyen-Pays, plus jeune et davantage peuplé de couples avec enfants (34% contre 21% sur le littoral), présente une taille moyenne des ménages supérieure à 2,4 personnes excepté Vence et Castagniers. La part des personnes seules vivant sur ce territoire est nettement inférieure à celle du littoral (25% contre 42%). Cependant, le Moyen-Pays voit le nombre de personnes seules (+2,8% par an), et de couples sans enfant (+2,6% par an) augmenter plus rapidement que celui des couples avec enfants (+0,3% par an). C’est ainsi dans le Moyen-Pays que la diminution de la taille de ménage est la plus marquée. Ceci est en partie dû au vieillissement des familles et au phénomène de décohabitation. Cette taille passe ainsi de 2,60 à 2,48. Ce sont dans les communes de Carros, de Saint-Martin-du-Var, Saint-Blaise, Castagniers, Aspremont, et Saint-Andréde-la-Roche, que le nombre de personnes seules a le plus augmenté, de l’ordre de 4% par an. Bien que le nombre de couples avec enfants soit important, leur baisse se fait ressentir dans les communes de La Roquette-sur-Var, Saint-Blaise, Castagniers, La Trinité, Saint-Jeannet et La Gaude. Enfin, à l’exception de Falicon, les familles monoparentales augmentent dans la 69 quasi-totalité des communes du Moyen-Pays, plus fortement à Saint-Blaise, Levens et Tourrette-Levens. ► Dans le Haut-Pays, une taille moyenne qui se réduit eu égard à la progression des couples sans enfant, les familles avec enfants semblent se développer et s’implanter dans la vallée de la Vésubie Sur le Haut-Pays, seules quelques communes se distinguent avec des tailles de ménages supérieures à 2,2 comme Tournefort, dont la structure des ménages est composée à 36% de couples avec enfants. De façon globale, le Haut-Pays affiche une part de couples sans enfant importante, 30% contre 25% pour la Métropole. Enfin, les communes de la vallée de la Vésubie comptent une part importante de personnes seules : 42% pour Saint-Martin-Vésubie et 44% pour Venanson. Certaines communes comprennent une part relativement importante, supérieure à 10%, de familles monoparentales. Il s’agit notamment des communes de Saint-Dalmas-le-Selvage avec 19%, Isola avec 14%, et Rimplas avec 12%. Le Haut-Pays voit également sa taille de ménages diminuer en passant de 2,12 à 2,09. Sur ce territoire, le nombre de personnes seules (+1,6% par an) progresse globalement mais de façon contrastée selon les communes. Le fait le plus marquant sur ce territoire est la progression de couples sans enfant (2,5% par an) et de familles monoparentales (+2,7% par an), plus forte que celle des couples avec enfants (+0,9% par an). 70 En revanche, Valdeblore et quelques communes de la vallée de la Vésubie comme Belvédère et La BollèneVésubie voient la part des couples avec enfants augmenter. 71 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION A– NIVEAU D’ACTIVITES DE LA POPULATION ► Une forte présence de retraités 36% des ménages de la Métropole sont des retraités, une proportion semblable à l’ensemble des AlpesMaritimes et de la région PACA. La part de ce type de ménage est sensiblement inférieure en France (32%) et nettement plus dans les agglomérations telles que Bordeaux, Lille (27%) et Toulouse (22%). Au sein de la Métropole, la proportion des ménages retraités est plus importante dans le Haut-Pays (près de 40%) que sur Nice et le littoral (36%) tandis qu’elle n’atteint que 34% dans le Moyen-Pays. Sur le littoral des différences sont constatées, une forte représentation des retraités sur la commune de Villefranche-sur-Mer (43%) et à l’inverse Saint-Laurent-du-Var où ils n’affichent que 34% et où la structure par âge est plus jeune et la présence de familles plus forte. Sur la Métropole, les ménages de retraités progressent de 1.1% par an entre 1999 et 2008, et de façon plus forte dans le Moyen-Pays en passant de 30% à 34%. Sur ce territoire, on constate une part plus importante de ce type de ménage dans les communes situées à proximité de Nice qui constituent la première couronne du périurbain de la Métropole. 72 73 ► Une population active importante - Plus d’actifs occupés et moins de chômage qu’en PACA Avec près de 237 000 actifs, soit 71% d’actifs (actifs occupés et chômeurs), parmi la population âgée de 15 à 64 ans contre 69% en PACA, la Métropole dispose d’une population active importante, à l’image de celle du département (72%) et de la France. Saint-Laurent-du-Var et Cap-d’Ail sont deux communes où la part des actifs est supérieure à 75%, Nice en comprend 69%. - Davantage d’actifs de 55 à 64 ans Comparativement à la région PACA et à des agglomérations comme Lille, le territoire de la Métropole se caractérise par un taux d’activité des 15-24 ans plus faible, et un taux plus fort pour les 55-64 ans. La Côte d’Azur est en effet un territoire d’accueil privilégié d’actifs en seconde partie de carrière. De plus, le caractère fortement tertiaire de l’économie locale facilite le maintien de l’emploi de ces catégories de personnes. Par ailleurs, la Métropole présente une part d’actifs occupés plus importante qu’en région PACA, ceci dû à un taux de chômage légèrement plus faible. Si l’on observe les courbes de chômage localisé par zone d’emploi entre 1999 et 2010, on voit nettement que la zone d’emploi de Nice connaît un taux de chômage de 1,5 point plus faible que pour l’ensemble de la région PACA. 74 - Un taux d’actifs occupés plus fort dans un MoyenPays élargi, mais également sur une frange sud du Haut-Pays et les stations de ski. Les Moyen et Haut-Pays présentent une population en activité plus importante, de l’ordre de 66%, moins de chômeurs (6%) et 28% d’inactifs. Ainsi, excepté la commune de La Gaude, toutes les communes du Moyen-Pays possèdent plus de 69% d’actifs occupés, Saint-Blaise et Saint-Martin-du-Var en comptabilisent respectivement 75% et 78%. Le Haut-Pays présente des caractéristiques plus contrastées. On distingue les communes d’implantation des stations de ski (Saint-Dalmas leSelvage, Saint-Etienne-de-Tinée et Isola) ainsi qu’une frange sud ou les communes situées à proximité du Moyen-Pays comme Coaraze, Duranus, Utelle, Tournefort ou La Tour avec une part élevée d’actifs. A contrario, dans la Vésubie on compte une part d’actifs inférieure à 70%. - Des actifs en progression notamment sur le Moyen et le Haut-Pays Depuis 1999, le nombre d’actifs progresse de 1%/an soit 2 155 actifs de plus par an. Le littoral voit augmenter le nombre d’actifs de 0,8% par an, soit 1 489 de plus. Eze est la commune du littoral qui voit croître sa population active le plus fortement, de près de 3% par an, alors que Villefranche-sur-Mer perd de l’ordre de 20 actifs par an. Le Moyen-Pays voit augmenter sa population active de 1,6% par an, soit un gain de 557 actifs. Seule la commune de Saint-Jeannet perd des actifs. Levens est la commune qui voit sa population active croître le plus fortement depuis 1999, de l’ordre de 3% chaque année. Le Haut-Pays est le territoire où la croissance de la population active est la plus forte bien que les effectifs soient faibles. Entre 1999 et 2008, la population active a progressé de 2,4% par an, soit un gain de 109 actifs. Quasiment toutes les communes connaissent une progression de leur population active, excepté celles de Saint-Etienne de Tinée, Roure et Bairols. 75 ► Les migrations domicile-travail jouent un rôle majeur de rééquilibrage Nice et certaines communes du Haut-Pays sont caractérisées par une proportion d’actifs importante résidant et travaillant dans la même commune. Sur le littoral, une proportion importante d’actifs travaille dans leurs communes de résidence, et ceci est particulièrement vrai pour les communes qui jouent un rôle certain de centralité et de pôle d’emplois importants comme Nice, Cagnes-surMer et Beaulieu-sur- Mer. Le Moyen-Pays présente les caractéristiques d’un territoire dont les communes assurent principalement un rôle résidentiel et où 71% des actifs travaillent dans une commune différente de leur lieu de résidence. Cette couronne périurbaine résidentielle est néanmoins marquée comme sur le littoral par des pôles d’emploi et de centralité comme Vence et Carros où une population non négligeable vit et travaille sur place. Le Haut-Pays se distingue par un fonctionnement autour des stations et des communes touristiques du nord, puis par un positionnement de la frange sud tournée, pour le travail, vers Nice et la vallée du Var. 76 B- PROFIL SOCIO-PROFESSIONNEL DE LA POPULATION ► Une répartition des CSP en faveur des employés et professions intermédiaires Les actifs de 15 à 64 ans de la Métropole sont à 60% constitués d’employés et de professions intermédiaires. Un profil équivalent à celui rencontré sur le département des Alpes-Maritimes et la région PACA. Entre 1999 et 2008, toutes les CSP des actifs âgés de 15 à 64 ans augmentent plus ou moins fortement, excepté celles des agriculteurs exploitants (-3,8% par an). La Métropole perd 36 agriculteurs chaque année. Les employés diminuent au profit des cadres qui augmentent fortement avec + 2,6% par an (gain de 807 actifs) et des professions intermédiaires avec +de 2,1% par an (gain de 1 104 actifs). Cette évolution marque un mouvement de qualification de la population plutôt positif. Enfin, on observe le maintien des CSP artisans et ouvriers, ce qui est un signe également positif, pour le territoire, en terme de maintien de ses structures industrielles et artisanales. 77 ►Une spécialisation des territoires sur les catégories les moins représentées dans la structure socioprofessionnelle de la Métropole. Les agriculteurs exploitants, plus nombreux sur le littoral et le Moyen-Pays, y sont proportionnellement moins représentés dans une population plus importante et diverse (moins de 1%) que dans le HautPays. Dans la zone de montagne, cette activité occupe encore une place non négligeable comme à SaintDalmas-le-Selvage (20%), Roure, Saint-Sauveur-surTinée, Saint-Etienne-de-Tinée, Clans, La BollèneVésubie. De la même façon, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont bien représentés dans les communes du Haut-Pays. Ceci est dû à la présence de nombreuses PME ou TPE dans le commerce, les services et le BTP qui travaillent localement. En effet, 13% dans le Haut-Pays font partie de cette catégorie, contre 7% et 9% sur le littoral et le Moyen-Pays. Roubion en possède 41% et SaintDalmas-le-Selvage, 26%. 78 La géographie des cadres est davantage liée aux modes d’habiter. Bien que cette catégorie soit très fortement représentée au plus près de ses lieux d’emplois, sur le littoral et notamment sur Nice, sa part est plus importante sur le littoral Est entre Nice et Monaco et dans les communes du Moyen-Pays qui forment la première ceinture périurbaine du territoire. Ainsi Nice, Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var comptabilisent entre 11 et 17% de cadres. Le pays vençois, les communes des collines niçoises mais également Villefranche-sur-Mer, Eze et Cap-d’Ail en comptent plus de 20%. Le Littoral et le Moyen-Pays affichent ¼ de cadres (25% et 24%) contre seulement 10% dans le Haut-Pays. Les employés et les ouvriers sont présents dans les communes du littoral (34%) et du Haut-Pays (32%). Cette situation est liée aux activités touristiques importantes sur le littoral et dans les stations de sport d’hiver. Nice, Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var comptabilisent chacune plus de 32% d’employés. SaintEtienne-de-Tinée en comptabilise près de 40%. Le Haut et Moyen-Pays comprennent chacun 20% d’ouvriers, contre 18% sur le littoral. Les ouvriers sont fortement présents à proximité des zones d’activités et de production comme Carros, les Vallées du Paillon et de la Vésubie. Carros (28%), Castagniers (21%), SaintMartin-du-Var (25%), Belvédère (35%) et La Trinité (23%) font parties de ces communes là. 79 C- NIVEAU DE REVENUS ► Des revenus moyens mais des disparités fortes En 2009, la Métropole compte 335 550 foyers fiscaux. La taille moyenne d’un foyer fiscal est de 1,58 personne ; ce chiffre est inférieur à la moyenne régionale (1,69) et nationale (1,75). 45,2% des foyers fiscaux sont non imposables, ce qui est inférieur à la moyenne française (46,6%) et de la région PACA (47,4%). Le chiffre du revenu moyen par foyer fiscal n’est pas très significatif, car il ne tient pas compte des diverses compositions des ménages. Il ne permet pas la comparaison des niveaux de revenu entre plusieurs zones où l'analyse des inégalités de revenus entre les ménages au sein d'une zone. Aussi nous utiliserons la notion de revenu rapporté au 8 nombre d'unités de consommation (UC) . Le revenu médian par UC sur le périmètre de la Communauté Urbaine de Nice 9 (26 communes) est de 18 545 € . Celui de l’espace métropolitain ne doit pas être très éloigné de ce chiffre. La moitié des 46 communes de la métropole ont un revenu médian (par UC en 2009) inférieur à 18 600 € ; pour 19 d’entre elles, il est supérieur à celui du département (19 200 €). Sur les anciennes Communauté de communes aujourd’hui intégrées à la Métropole, il est de 1 723 € sur la CC Vésubie Mercantour, de 16 816 € sur la CC de la Tinée, et de 18 331 € sur la CC des stations du Mercantour. Nice, Vence et Saint-Jean-Cap-Ferrat ont des disparités de revenus importantes. Cela est dû pour Nice à la faiblesse du seuil des bas revenus (4 418 €) et pour les deux autres communes à l’importance des hauts revenus (respectivement 46 000 € et 57 460 €). Ce sont dans les communes où le revenu médian est le plus fort (supérieur à 20 000€) que la part des revenus des bénéfices (plus de 7 %) et des revenus du patrimoine (plus de 10%) est la plus importante. Le poids des salaires dans la composition des revenus dépasse les 65% dans les communes, de la Trinité, SaintAndré-de-la-Roche, Saint-Martin-du-Var et de Carros (70%). Les communes du Moyen-Pays (Colomars, Saint Jeannet, Eze, La Gaude, Aspremont et Falicon) sont les plus riches avec un revenu médian situé entre 24 000 € et 27 500 €. 8 L’unité de consommation (UC) tient compte de la taille et de la structure par âge du ménage. 9 Le revenu médian ne peut être recalculé, seul l’INSEE donne l’information agrégée à l’EPCI. 80 Les valeurs les plus faibles, entre 12 300 et 16 300 €, se trouvent dans les petites communes du Haut-Pays ne bénéficiant pas d’infrastructures touristiques. ► Un taux d’effort pour le logement particulièrement élevé Conséquence d’un niveau de ressources plutôt faible et d’un marché immobilier tendu sur lequel se pratiquent des niveaux de prix élevés, le taux d’effort des ménages pour le logement est particulièrement important sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur comme sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes. En effet, le taux d’effort médian des ménages pour le logement atteint 34%. ► Des ménages à faible revenus localisés dans les quartiers des principales villes 10 En 2011, la préfecture des Alpes-Maritimes, le CRPV PACA et l’INSEE ont réalisé une étude appréhendant, à l’aide d’une cartographie très fine du territoire, la précarité dans le département. Les territoires soutenus au titre des politiques de la ville figurent parmi les zones aux revenus les plus faibles. 35% des ménages résidant dans des Zones Urbaines Sensibles de l’Ariane, Nice-Est, Trachel et Saint Augustin à Nice perçoivent moins de 1000€ de revenu fiscal mensuel par unité de consommation. Des poches de précarité monétaires se rencontrent également autour de ces territoires prioritaires à La Trinité, à Saint-André de la Roche, à Saint Laurent du Var (face à Nice Ouest). Bien qu’hétérogènes, les quartiers anciens du centre de Nice, au sud de Trachel et au sud de la Madeleine concentrent sur leurs périmètres 33 000 personnes à revenus faibles. Parmi les allocataires de la CAF, 30% dépendent, pour plus de la moitié de leurs ressources, des prestations sociales (contre 21% sur l’ensemble des principales communes du département). 10 INSEE Etudes Dossier n°3 juillet 2011 « Politique de la ville dans les Alpes-Maritimes : une nouvelle approche cartographique de la précarité » - © Insee - CRPV - Préfecture des Alpes-Maritimes 2011 81 ► Décalage entre la richesse apparente de Nice et la réalité statistique Avec 5 341 personnes redevables de l’ISF en 2010, Nice se situe au 5ème rang national. Ce chiffre est proportionnel au nombre d’habitants et correspond au classement de sa population. Par contre, en terme de patrimoine moyen des assujettis à cet impôt, Nice est à la dernière place des 10 villes comptant le plus de redevables de l’ISF. 11 Le 9ème décile est l’indicateur (fourni par l’INSEE) donnant la valeur des revenus fiscaux des 10% des ménages les plus riches. Sur Nice, 17 500 ménages ont un revenu supérieur à 60 419 €. La valeur du 9ème décile n’est pas aussi élevée que l’on pourrait s’y attendre. Il existe un certain décalage entre la richesse apparente de la commune de Nice et la réalité statistique. 11 Le revenu fiscal correspond à la somme des ressources déclarées par les contribuables sur la déclaration des revenus, avant tout abattement. 82 Les communes les plus « riches » sont à l’ouest (Vence, Saint Jeannet et La Gaude ont un 9ème décile compris entre 46 000 et 49 000 €) et au sud est (les communes littorales de Saint-Jean-Cap-Ferrat, Villefranche-sur-Mer 12 et de Eze ont un 9ème décile encore plus élevé compris entre 55 000 et 58 000 € ). La part des revenus du patrimoine est très importante dans ces communes, elle représente plus de 10% des revenus (20 % à SaintJean-Cap-Ferrat). Les revenus pris en compte sont ceux des résidants, or le nombre de résidences secondaires est très importants dans le département. Les trois communes de l’est précitées comportent entre 40 et 60% de résidences secondaires. Nice en compte 11,5%, les villes comme Bordeaux, Toulouse ou Lyon en ont moins de 3 %. Les propriétaires de ces résidences secondaires ne sont pas tous domiciliés fiscalement en France, 17 % des appartements anciens sur Nice sont acquis par des étrangers. Ce chiffre dépasse les 40 % à Beaulieu-sur-Mer et à Eze. Un certain nombre de propriétaires sont des personnes morales, notamment pour les biens exceptionnels. Il est difficile d’appréhender le potentiel et l’impact sur le tissu local de ces patrimoines et de ces non-résidents. 12 C’est sur l’ouest du département que le 9ème décile est le plus élevé notamment dans les communes autour de Roquefortles-Pins (63 000€) comme Opio (59 000 €), Saint-Paul-de-Vence (58 000 €)… 83 ENSEIGNEMENTS CLES DU DIAGNOSTIC ET PROBLEMATIQUES CONSTATS ► La Métropole présente une forte concentration de population - Une concentration de la population sur la ville centre (64%), et 4/5 des habitants sur 3 communes littorales. Une densité moyenne de 370 habitants au km² mais de très fortes densités sur le littoral. ► La dynamique démographique constatée ces dernières années s’essouffle sur Nice et le Littoral. Elle se maintient dans le Moyen et le Haut-Pays - Un territoire encore attractif dont la relative croissance démographique est assurée à plus de 65% par les migrations. Mais une croissance qui se ralentit depuis 2008, notamment sur le littoral et particulièrement sur la ville centre. Le taux de croissance annuel s’établit à 0,3% entre 1999 et 2009 – Gain de 1 450 personnes par an. Le solde naturel longtemps négatif redevient positif, sauf pour le Haut-Pays. La croissance démographique se poursuit / se reporte sur le Moyen-Pays, voire sur le sud du Haut-Pays. ► La Métropole attire des actifs et maintient son attractivité vis-à-vis des personnes âgées - Des échanges migratoires majoritaires avec l’extérieur du département (53%) et au sein de la Métropole (30%). Des nouveaux arrivants jeunes (50% âgés de 20 à 39 ans). Au sein de la Métropole, les familles du littoral continuent de s’installer dans le Moyen-Pays. Le Haut-Pays attire majoritairement des personnes seules et des couples sans enfant du littoral, actifs et retraités. ► Sur le territoire, le vieillissement de la population reste une problématique importante - Une population âgée avec un indice de jeunesse de 0,59 nettement inférieur à la région PACA et aux autres grandes agglomérations françaises Cette population vieillit, mais maintenant moins vite que sur d’autres territoires Une problématique du vieillissement nouvelle et importante sur le Moyen-Pays La taille des ménages diminue très légèrement (2,1) Et se réduit également dans le Moyen-Pays, (moins de familles, plus de couples sans enfant et de personnes seules) ► Une population active importante malgré une forte présence de retraités - Un poids important des retraités dans les ménages (36%). Mais une population active fortement représentée et en croissance ; une répartition équilibrée des ménages entre les différentes CSP avec un effet de rattrapage pour les cadres. ► Des revenus moyens mais des disparités fortes - 84 Des revenus moyens (18 542 euros par unités de consommation) peu éloignés des autres agglomérations régionales, mais des disparités fortes entre ménages ainsi qu’entre territoires. Des écarts importants entre communes et entre quartiers, dans les villes. De faibles revenus sur le Haut-Pays et un Moyen-Pays où les ménages sont plus favorisés. Les caractéristiques de la population se confirment par la géographie des revenus. Un taux d’effort particulièrement élevé (34%) pour le logement. PROBLEMATIQUES ► Baisse de l’attractivité du littoral, notamment de Nice La Métropole est un territoire attractif pour différentes catégories de ménages, qu’ils soient actifs ou retraités. L’arrivée de nombreux jeunes actifs sur le littoral a un effet positif sur le solde naturel de la Métropole. Néanmoins, on constate sur la dernière période une baisse de l’attractivité du littoral et de Nice, où la croissance démographique se ralentit, alors qu’elle se poursuit dans le Moyen et le Haut-Pays et surtout à l’Ouest du territoire départemental. Cette évolution doit constituer une alerte pour le territoire, notamment pour le secteur littoral qui retient difficilement les familles et les couples sans enfant. Si une partie de la problématique réside dans les difficultés du territoire à offrir des logements abordables et adaptés (manque de foncier, marché du logement spéculatif, …), ne doit pas être occultée la nécessité pour la Métropole de veiller à la qualité des espaces urbains (espaces publics, transports, équipements), et d’améliorer le cadre de vie afin de réduire les concurrences entre centres urbains littoraux et espaces périurbains du Moyen-Pays ou de l’Ouest du Département. ► Poursuite de la croissance du Moyen-Pays, lieu d’implantation des familles mais vieillissement de cet espace Le Moyen-Pays est depuis une trentaine d’année un territoire très attractif pour les familles, notamment avec enfants. Malgré l’implantation de ménages avec enfants, cet espace est aujourd’hui dans une phase de vieillissement marquée, qui voit croître le nombre de couples sans enfant et de personnes seules. Cette situation pose, à terme, des problématiques importantes de gestion d’un espace en forte dépendance, non structuré, peu polarisé et difficilement accessible en transports en commun. Cette situation fait également ressortir une tendance observée à la segmentation socio-spatiale du territoire et renvoie à la nécessité pour le littoral de développer une stratégie d’accueil et de maintien des jeunes, des actifs et des familles. ► Des évolutions contrastées dans le Haut-Pays Le Haut Pays constitue un véritable bassin de vie et cette dynamique est particulièrement marquée au nord, où les équipements de tourisme comme les stations de ski et la présence du Parc du Mercantour fournissent aux populations en place des emplois locaux. Néanmoins l’éloignement du littoral et la saisonnalité de l’activité économique ne permettent pas à ces territoires de changer radicalement de profil démographique, la croissance reste plus modérée qu’au sud du Haut-Pays et le vieillissement important. Les communes plus au sud bénéficient en effet de la proximité du littoral et connaissent un développement démographique plus important que sur le reste du territoire. Ce renouveau, qui se traduit par la mise en place d’une seconde, voire d’une troisième couronne de développement périurbain, risque néanmoins d’inscrire ce territoire dans un mouvement de périurbanisation non structuré et dans une trop forte dépendance par rapport au littoral et à Nice, s’il n’est pas accompagné d’un développement de l’emploi et des équipements. 85 CARTE DE SYNTHESE 86 OCCUPATION DU SOL, DYNAMIQUE DE DEVELOPPEMENT ET POTENTIALITES FONCIERES LE MODE D’OCCUPATION DU SOL A – LES ESPACES ARTIFICIALISES, LA TACHE URBAINE ► 14 100 ha de territoires artificialisés Au total, le territoire compte près de 14 100 ha artificialisés, soit 10% de la surface de son territoire. Le reste du territoire est occupé par des espaces naturels, principalement des forêts et dans une moindre mesure des espaces agricoles. La moyenne française est établie à 5,1%. Comparativement à d’autres grands territoires urbains, la Métropole affiche un taux d’artificialisation inférieur à ceux rencontrés sur le Grand Lyon (31% en 2002) et le Grand Lille (46% en 2005). Deux territoires où l’absence de contraintes géographiques a permis à l’urbanisation de se développer sur plus d’espaces et parfois de façon extensive. Cette observation se vérifie également si l’on compare la proportion d’espaces artificialisés de l’ouest des Alpes-Maritimes et entre département, celle-ci est pour les Alpes-Maritimes bien inférieure à l’artificialisation du Rhône (16,7%), du Nord (15,3%) ou encore des Bouches-du-Rhône (13%). Ce taux est par contre peu éloigné de ceux rencontrés en Gironde et en Haute-Garonne (7%), des départements qui comptent également de grandes espaces naturels. 87 B - LES ESPACES NATURELS ET SEMI-NATURELS ► 88% d’espaces naturels et semi-naturels Les espaces naturels et semi naturels sont établis sur plus de 88% de la superficie de la Métropole. Ils constituent dans le Haut-Pays de vastes entités tandis que sur le sud du Moyen-Pays et le littoral ils sont morcelés, souvent segmentés et parfois enclavés par la tache urbaine. Cette situation est particulièrement visible sur les collines où l’urbanisation enserre et découpe en longues bandes plus ou moins étroites les milieux naturels présents sur les versants et les crêtes. Les espaces naturels de la Métropole sont majoritairement (63,5%) composés de forêts constitués ou en formation et qui selon la nature des sols, l’exposition et l’altitude sont constitués de conifères, de feuillus ou d’essences mélangées. La résistance à la sécheresse favorise les essences xérophiles à feuilles vernissées et aiguilles. Le reste des espaces est constitué pour plus de 25% de milieux ouverts comme le maquis, les pâturages naturels. Les sommets alpins représentent quant à eux près de 10% de la superficie du territoire. Le territoire compte enfin peu de surfaces en eau, celles-ci sont essentiellement constituées des lacs et retenues d’eau du Haut-Pays et des linéaires du Var, de la Vésubie, de la Tinée et de la Cagne. La majeure partie du chevelu hydrographique étant constituée de cours d’eau étroits et à sec, partie intégrante du milieu dans lequel il s’écoule. L’analyse des changements des modes d’occupation du sol indique que la majorité des évolutions observée s’effectue au sein des espaces naturels et mettent en valeur une fermeture progressive des milieux naturels ouverts tels que landes subalpines et dans une moindre mesure les pelouses et pâturages naturels par le développement d’un couvert forestier. Cette fermeture du paysage marquée par le développement de la forêt est liée à la disparition progressive des activités d’élevage et du pastoralisme. 88 C- LES ESPACE AGRICOLES ► Encore 2 300 ha d’espaces agricoles complétés au nord par de vastes pâturages Les espaces agricoles représentent sur le territoire de la Métropole près de 2% des espaces, soit plus de 2 300 ha. Ces espaces sont répartis de façon égale entre les différents territoires de la Métropole, le sud du Haut-Pays comptant les superficies les plus importantes car principalement constituées d’oliveraies. A ces espaces peuvent être ajoutés les pelouses et pâturages naturels qui constituent le support de l’activité pastorale. Sur le littoral, les espaces agricoles sont essentiellement situés dans les vallées de la Cagne, du Var et les coteaux les surplombants. Il s’agit essentiellement de terres arables. Le Bellet à Nice est l’unique terroir de vignoble de la Métropole. Les espaces agricoles du Moyen-pays se répartissent sur les versants les mieux exposés. Les communes de l’arrière-pays niçois se spécifient par la présence des oliveraies tandis que le bassin vençois compte essentiellement des terres arables propices au maraîchage. Le caractère morcelé et éclaté de ces espaces leur confère une fragilité importante face à la pression foncière urbaine. Sur le département, les espaces agricoles sont également fortement représentés à l’ouest du département, avec près de 2400 ha sur le SCOT Ouest 06. Ces espaces sont situés dans des territoires agricoles emblématiques comme la vallée de la Siagne ou les vallées du Haut-Pays. Le pourcentage d’espaces agricoles est également important dans le Pays des Paillons (3,2%). A l’image de l’arrière-pays niçois, cet espace compte essentiellement des oliveraies. 89 CARACTERISTIQUES DE LA TACHE URBAINE A- EVOLUTION DE LA TACHE URBAINE ENTRE 1970 ET 2006 ► Une tache urbaine multipliée par deux en 40 ans La tache urbaine, autrement dit les espaces artificialisés (habitat, infrastructures, développement économique, équipements), a été multipliée par 2 entre 1970 et 2006 et ceci alors que dans le même temps la population a progressé deux fois moins vite (1,3) en passant de 412 700 à 535 700 habitants aux même dates. 90 Cette évolution se traduit spatialement : - - En 1970 : 1 habitant générait en moyenne 156 m² de territoire artificialisé et la densité de population pouvait s’évaluer à 63 habitants/ha artificialisés. En 2006 : 1 habitant générait en moyenne 263 m² de territoire artificialisé et la densité de population pouvait s’évaluer à 37 habitants/ha artificialisés. Néanmoins de façon globale, la Métropole enregistre la progression des espaces artificialisés la plus faible du département (+ 128% d’augmentation contre + 141% sur le 06 et +162% sur la CASA), due à une urbanisation ancienne sur le littoral, notamment sur Nice, la densification de cette urbanisation et aux contraintes de relief plus marquées qu’à l’Ouest. La période de 1970 à 2006 laisse apparaître une progression mesurée sur le littoral mais un développement important dans le Moyen-Pays, notamment dans l’arrière pays niçois et les communes situées de part et d’autre de la plaine du Var, comme Carros. Sur ces espaces, la tache urbaine a progressé en réponse à la raréfaction du foncier sur le littoral. Le ratio entre le nombre d’habitants et la surface de la tache urbaine traduit bien ce mouvement : On a donc sur la Métropole un ensemble urbain déjà largement constitué et dense dans les années 1970 sur le littoral, qui a continué de se densifier, et s’est étendu de façon récente et extensive dans le Moyen-Pays. 91 B- CARACTERISTIQUES MAJEURES ► Un contraste fort entre des espaces urbains mixtes densément construits et des périphéries résidentielles étalées La répartition des territoires artificialisés entre les grands espaces qui composent la Métropole et leurs caractéristiques met en avant plusieurs déséquilibres hérités du développement urbain : Les ratios de consommation d’espace par habitant illustrent le caractère dense du littoral de la Métropole, et le mode de développement extensif qui prévaut dans l’ensemble de l’arrière-pays. Le Moyen et le Haut-Pays n’accueillent ainsi que 17% de la population alors qu’ils génèrent à eux seuls 45% des territoires artificialisés. Parallèlement et pour confirmer cette caractéristique, on constate en observant le mode d’occupation de la tache urbaine que malgré un territoire caractérisé par un tissu urbain dense important et une part d’habitat collectif particulièrement forte (86%), le bâti diffus occupe plus de 39% des territoires artificialisés. Cette forte consommation du foncier par l’habitat individuel induit des pressions sur le patrimoine naturel et paysager ainsi que sur la ressource et pose de nombreux problèmes et dysfonctionnements en termes d’organisation et de gestion de l’espace. Néanmoins, la Métropole présente une densité d’occupation globalement plus forte, notamment sur le littoral, que sur l’ensemble du département. Sur la CASA et le territoire de Cannes-Grasse les formes de bâti diffus représentent ainsi plus de 44% des espaces artificialisés. Ce taux atteint plus de 50% à l’est, notamment dans le Pays des Paillons. 92 ► Une place importante accordée à la fonction résidentielle L’habitat occupe une place prépondérante. Ainsi, sur la Métropole, 64% des surfaces bâties sont mobilisées pour le logement et 26% pour l’activité économique. Ces surfaces sont mobilisées par diverses activités (commerciales, industrielles, artisanales ou de services) mais elles sont également dédiée à des activités touristiques et de loisirs tels que l’hippodrome sur le littoral ou les stations de ski dans le Haut-Pays, des infrastructures comme l’aéroport, les ports de plaisance, des sites ou des équipements publics comme les cliniques et les musées. Au total les espaces affectés à l’activité économique pure comme l’aéroport de NiceCôte d’Azur, les sites d’extractions, les zones d’activités commerciales et industrielles occupent une place réduite dans la tache urbaine (9% des surfaces artificialisés, soit un peu moins de 1270 ha) bien que le territoire compte de grands espaces d’activités dans la plaine du Var (Carros, St Laurent du Var et Nice). Dans un contexte de pénurie de foncier et de recherche d’un équilibre entre les différentes fonctions urbaines, cette situation pose plus que jamais la question du renouvellement urbain, de densités bâties et des formes urbaines. 93 C- NIVEAU DE DENSITES URBAINES ► Une densité moyenne qui évolue autour de 35 logements à l’hectare ou un COS équivalent à 0,30. Les caractéristiques anciennes du tissu urbain de Nice et les contraintes de relief conduisent à une densité moyenne, qu’elle soit indiquée par un coefficient d’occupation au sol (COS) ou un nombre de logement à l’hectare, plus importante sur la Métropole que sur les territoires situés à l’ouest des Alpes-Maritimes. Les niveaux de densité présentés ici sont moyens, s’ils s’appliquaient à l’ensemble de l’espace artificialisés de la Métropole, celle-ci serait bâtie à l’image du quartier les Bréguières à Cagnes-sur-Mer : quartier majoritairement constitué de maison individuelles plus ou moins resserrées et ponctuées de petits collectifs de 2 à 3 étages. Les niveaux de densité varient de façon importante selon les communes, ils sont le fruit de l’histoire urbaine des territoires, des contraintes géographiques et de choix d’aménagement. Sur la Métropole, la densité varie ainsi de 60 log/ha nette pour un COS équivalent à 0,80 sur Nice, communes majoritairement bâties par un tissu urbain compact et ancien, à moins de 10 log/ha nette pour un COS équivalent à 0,10 à Saint-Blaise et dans l’arrière pays niçois, principalement bâti par un habitat individuel diffus. La commune la plus densément bâtie est Beaulieu-sur-Mer, son tissu urbain est fortement constitué d’un bâti collectif et compact. Le niveau de densité des grandes villes varie en fonction du type de densité pris en considération (brute ou nette) et des caractéristiques de la commune (niveau d’artificialisation du territoire, 94 taille de la commune…). Nice présente une densité plus faible que Beaulieu-sur-Mer compte tenu de la présence de grands quartiers résidentiels, souvent moins denses sur les collines à l’arrière du centre urbain. Parmi les communes où les densités sont fortes, on observe la présence de nombreuses petites communes du Haut-Pays. Ces communes de montagne concentrent en effet sur de très petites surfaces l’ensemble de leur bâti. La tache urbaine se résume alors à celle du village perché. Au sein de la tache urbaine, les écarts de densités sont importants entre les quartiers. La Métropole est ainsi caractérisée par des situations de forte densité sur des espaces réduits et des densités particulièrement faibles sur des espaces très vastes. Ce travail sur les densités permet également d’appréhender le niveau de mixité des communes en évaluant la part de la SHON habitation dans la SHON totale. Cet indicateur confirme une fois de plus la place importante occupée par l’habitat. 95 96 97 EXEMPLES DE DENSITES ET DE FORMES URBAINES A- LE TISSU URBAIN CONTINU ► Des formes urbaines compactes rarement inférieures à 150 logements/ha Les espaces les plus densément construits se concentrent dans le tissu urbain continu des centres anciens de Nice, Villefranche-sur-Mer, Cagnes-surMer, Beaulieu-sur-Mer et en quelques points du Moyen-Pays et du Haut-Pays comme les vieilles villes de Vence et les villages perchés. Le village perché de Marie présente ainsi une densité de logement de près de 90 log/ha. Dans certains quartiers et îlots, les densités moyennes sont supérieures à 300 logements à l’hectare. Elles peuvent atteindre jusqu’à 500 log/ha dans le vieux Nice, le quartier du port à Nice ou encore la vieille ville de Vence. Ce tissu présente des formes urbaines compactes, anciennes, constitués d’immeubles dont les hauteurs varient entre R+4/+8 ou des maisons de villes et de villages n’excédant, pour certaines, pas plus de 2 étages. Il peut également s’agir de quartiers plus récents, développés après 1950 comme la partie ouest de la Promenade des Anglais, au-delà du boulevard Grosso. Sur ces îlots qui s’étirent le long du littoral entre le front de mer, la rue de France ou le boulevard de la Californie, les densités de logement présentent des moyennes supérieures à 300 log/ha. L’ensemble de ces espaces offrent un bon niveau de mixité, compte tenu de leur position centrale dans le tissu urbain et de la population présente sur place. Cette mixité fonctionnelle s’organise de façon différente selon les espaces urbains. Les quartiers du début du siècle, développés sur un parcellaire régulier et plus vastes offrent, plus que dans les vieilles villes, la possibilité de rassembler sur un même immeuble commerces, bureaux et habitat. L’emprise au sol de ces secteurs produit des cœurs d’ilots réduits et progressivement bâtis pendant la moitié du XXème siècle. Ceux -ci ne permettent pas à la population de disposer d’espaces semi-publics. L’espace public est bien souvent réduit aux espaces de voirie et à la présence de places, squares et jardins. 98 B- LE TISSU URBAIN DISCONTINU ► Des densités variables évoluant de 150 à 30 logements/ha Les quartiers constitués d’immeubles collectifs plus ou moins récents et de maisons divisées en lots d’habitation ont une densité inférieure ou égale à 200 log/ha. Ce type de tissu urbain se rencontre de façon importante au nord de Nice dans les quartiers structurés par les boulevards Borriglione et Gorbella et plus ponctuellement sur Saint-Laurent du Var, Cagnes-sur-Mer et Vence. Sur ces espaces, le niveau de densité varie d’un ilot à l’autre. Les formes les plus denses sont celles présentant les collectifs les plus hauts (5 à 6 étages), les plus resserrés et les moins ponctués par les villas avec jardins. Ces ilots sont bien souvent regroupés le long des axes principaux en présentant des rez-de-chaussée commerciaux. Les grands ensembles de logements sociaux ou privés (les Moulins, l’Ariane ou le domaine de Falicon) comptent entre 100 à 150 logts/ha. On rencontre également ce type de quartier au nord de la ville nouvelle de Carros. La densité est ici davantage vécue que réelle. Ces quartiers sont souvent monofonctionnels. Ils rassemblent des barres d’immeubles de 11/18 étages et des collectifs de 4 à 7 étages. Ce type de tissu urbain présente une emprise au sol réduite ; cependant les espaces publics ainsi dégagés sont bien souvent morcelés et principalement occupés par le stationnement. Les quartiers plus récemment construits et mêlant petits collectifs et habitat individuel resserrés évoluent de 50 à 80 logts/ha. Sur ces espaces les ensembles résidentiels présentent un bâti collectif de 3 à 5 étages agrémentés de jardins ponctués de villas divisées ou non en lots d’habitation. Ce type de quartiers se retrouve sur les collines de Cimiez, de Nice Ouest, sur le littoral à Saint-Laurent du Var, Cagnes-sur-Mer. On le trouve également en partie à Cap d’Ail, Carros ou la Trinité. 99 Les collines de Nice constituent des quartiers résidentiels emblématiques de la ville. Territoires auparavant agricoles, ses espaces ont progressivement été urbanisées à partir des années 70-80 par des grands collectifs à flancs de coteaux à l’image de l’opération des Belles terres sur la Lanterne. Ce tissu urbain constitué de villas et d’ensembles résidentiels de 5 à 6 étages agrémentés de jardins marque fortement le paysage urbain de la Métropole. Les lotissements de maisons individuelles dissociées ou mitoyennes comptent entre 20 et 30 logts/ha. L’espace public est réduit à la voirie, chaque maison disposant d’un jardin. Cette forme d’habitat individuel est largement présente sur Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent du Var. Elle est présente de façon plus ponctuelle dans le Moyen-Pays, notamment à l’est de Vence, sous forme d’opérations groupées, la majorité du Moyen-Pays étant bâti de façon diffuse. C- LE BATI DIFFUS ► L’habitat individuel diffus ponctué de quelques opérations regroupées présente des densités inférieures à 10 log/ha Les zones de bâti diffus comptent de 1 à 10 logements à l’hectare. Il s’agit principalement de maisons ou de villas de grandes tailles (100 m² et plus) construites au gré des opportunités sur du foncier agricole. Ce type de bâti couvre une grande partie du Moyen-Pays et se développe également dans certaines parties du HautPays, notamment dans la vallée de la Vésubie. Elle correspond à 40% des surfaces de la tache urbaine. 100 D- IMPLICATION DU NIVEAU DE DENSITE SUR LE TERRITOIRE ► Les niveaux de densité et de formes urbaines ont des impacts forts - La consommation d’espace Depuis 1950, près de 93 hectares/an ont été en moyenne nouvellement urbanisés pour répondre au développement urbain de la Métropole. La construction de logement quelle que soit sa forme représente sur la période 1950-2008 73% de la consommation moyenne annuelle. L’habitat individuel pur, qui rassemble les densités les plus faibles, induit à lui seul plus de 56% de la nouvelle artificialisation des sols dans la Métropole durant cette période. Bien qu’il ne représente que 14% du parc de logement, l’habitat individuel consomme 9 fois plus de m² de terrains que le logement collectif. - Les consommations énergétiques sont plus importantes dans l’individuel et les formes urbaines moins compactes Le logement individuel en bande consomme environ 20% de plus qu’un logement collectif. Le logement individuel isolé et de plain-pied consomme environ 30% de plus qu’un logement en bande compacte sur deux niveaux. Sur la Métropole ce principe peut se vérifier puisque 32% des gaz à effet de serre émis par l’habitat provient des logements individuels, alors que ceux-ci ne représentent que 14% du parc de logement. Ce bilan énergétique négatif est alourdi par les conditions d’accessibilité de ce type de quartier qui la plupart du temps se fait en véhicule particulier. - La mobilité et la mixité Les résultats de l’EMD 2008-2009 montrent que la mobilité (déplacement moyen/habitant/jour) en véhicule particulier passe de 2 dans les espaces urbains peu denses (20 log/ha) à 0,5 dans les espaces urbains plus denses (150 log/ha et plus). La géographie de la mobilité en modes motorisés individuels est ainsi importante dans le Moyen-Pays. On remarque une carte presqu’en négatif de celle des densités d’urbanisation. Les modes doux, essentiellement la marche à pied et dans une moindre mesure les transports en commun, sont surtout le fait des zones urbaines littorales, et du Haut-Pays. C’est dans le Moyen-Pays, et à l’ouest que cette mobilité est la plus faible. Corrélativement aux liens étroits entre les pratiques de mobilité et les niveaux de densités, les observations faites 101 sur le niveau de densités et de formes urbaines montrent que l’offre en commerces et services est dépendante du niveau de densité. On peut dire ainsi qu’en deçà de 150 logements à l’hectare, il est difficile de permettre aux habitants d’un quartier de disposer d’une offre complète de commerces et de services. 102 DYNAMIQUES ACTUELLES DE DEVELOPPEMENT SPATIAL A- RYTHME DE PROGRESSION ACTUELLE DE LA TACHE URBAINE ► La tache urbaine s’épaissit et continue de s’accroître, poussée par le développement du logement individuel pur Après avoir connu une progression constante, l’artificialisation du sol sur le territoire de la Métropole semble marquer le pas depuis les années 1999. Elle s’établit aujourd’hui en moyenne à moins de 70 ha/an, tandis qu’elle atteignait au plus fort du développement du territoire plus de 120 ha/an. Le rythme d’artificialisation du sol diminue de façon importante sur le littoral et le Moyen-Pays, tandis qu’il reste relativement stable sur le Haut-Pays. L’habitat mobilise 81% des nouveaux territoires, cette proportion est en progression par rapport à la période précédente (1990-1999), où le développement de lieu d’activités et d’infrastructures était plus important. Les formes d’habitat individuel pur occupent toujours une place prépondérante et équivalente à 62% des surfaces. Cette part est nettement supérieure sur le Moyen-Pays et le Haut-Pays avec respectivement 76% et 67% contre 50% pour le littoral. Enfin, on observe que le ratio de consommation foncière pour l’habitat individuel reste stable à plus de 1 020 m² par logement tandis que celui du collectif diminue à 90 m². Cette tendance n’est pas générale. Ainsi, le ratio de consommation foncière pour l’habitat individuel pur diminue sur le littoral en passant de 1010 à 970 m² tandis qu’il progresse dans le Moyen-Pays (1080 à 1100) et le Haut-Pays (730 à 815). Les terrains sont dans ce cadre principalement ponctionnés sur les milieux naturels, les terres arables ou les oliveraies. L’artificialisation progresse au sein de la tache urbaine dans les espaces encore non occupés et sur ses marges en extension ou en mitage. 103 B- LES NOUVELLES TENDANCES D’EVOLUTION ► Parallèlement un processus de densification et de renouvellement urbain est à l’œuvre Sur la Métropole, une partie du tissu urbain discontinu était en 1999 considéré comme bâti diffus. On trouve ici la traduction de l’urbanisation progressive des zones d’habitat diffus par la mobilisation des derniers espaces non occupés, notamment agricoles pour de l’habitat individuel parfois plus resserré ou des petits collectifs. Les exemples suivants illustrent différentes tendances d’évolution : Exemple, Route de Bellet à Nice : Située dans les collines niçoises sur d’anciennes restanques agricoles, l’opération a consisté en la construction de maisons individuelles (8) et de petits collectifs (8 appartements) sur un niveau. Cette opération évolue entre extension resserrée et densification d’une zone de bâti diffus. Exemple, Vieux Carros : Située à proximité de la vieille ville de Carros, l’opération consiste en la construction d’un ensemble collectif mêlant habitat (15 appartements) et commerce (3 cellules) à la suite de la démolition d’une maison individuelle. 104 Exemple, Plaine du Var : Une grande majorité de la densification dans le bâti diffus vient du développement progressif de l’habitat au gré des opportunités foncières. Le secteur présenté se développe ainsi et se densifie par la juxtaposition d’un bâti individuel la plupart du temps sous la maitrise d’ouvrage d’un particulier. On observe également un processus de densification à travers différents types des programmes immobiliers neufs dans le tissu urbain discontinu. Ce processus se traduit par la démolition d’habitat individuel pour une reconstruction en habitat collectif. Exemple, Saint-Laurent du Var : L’opération s’insère dans un tissu de villas et de collectifs récents. Elle consiste en la construction d’une résidence de 29 logements sur 4 étages après démolition de maisons avec jardins. Ce type de développement s’observe sur de nombreux secteurs, notamment sur le littoral. Les opérations étant facilitées par une pression immobilière forte. Enfin, la raréfaction du foncier et la nécessité de produire du logement implique un mouvement de renouvellement urbain dans les tissus urbains constitués. Exemple, Cagnes-sur-Mer : Située en centre-ville, l’opération a consisté en la démolition d’immeubles vétustes et en la reconstitution d’ilots urbains. 188 logements ont été ainsi créés. Les rez-dechaussée sont commerçants et les étages (4-5) sont dédiés à l’habitat. L’opération s’inscrit parfaitement dans la trame viaire du quartier en prolongeant l’ensemble des rues et passages. 105 Exemple, Saint André de la Roche : Située sur une friche industrielle à proximité du centre-bourg, l’opération a consisté en la construction de trois immeubles à usages mixtes organisés autour d’un espace privatif. Les immeubles comptent 4 niveaux d’habitation (185 logements) et un rez-dechaussée commercial avec un supermarché. Exemple, Nice : Situé dans le tissu urbain du XIXème Siècle. L’opération de la rue Hérold a consisté en la densification d’une parcelle par la construction d’un immeuble de 6 étages de 69 logements avec parking. Selon les territoires, cette logique de développement peut avoir des effets différents : - Sur le littoral Le processus de renouvellement urbain qui vise à réutiliser les rares zones de friches industrielles ou artisanales, à mobiliser les dents creuses (souvent constituées de jardins) ou à densifier les ilots, crée à terme dans certains secteurs une situation de surdensité. Cette surdensité, qui se manifeste par la disparition progressive d’espaces libres bien souvent végétalisées, d’immeubles bas qui permettent d’aérer le tissu urbain et d’offrir des perspectives et des cônes de vue sur le grand paysage, présente un impact fort sur la qualité urbaine et la qualité du cadre de vie des populations. Dans les secteurs plus résidentiels composés d’anciennes maisons individuelles avec jardins et d’espaces agricoles résiduels, la mutation progressive du bâti encouragée par la pression foncière et immobilière est à l’origine d’une artificialisation excessive de l’espace mais également d’une disparition progressive d’un patrimoine bâti et d’un tissu urbain caractéristiques d’une époque. Par ailleurs, le processus de densification peut-être à l’origine de dysfonctionnements en termes de déplacements si la trame viaire originelle conçue pour desservir un tissu de maisons individuelles n’évolue pas en parallèle avec les exigences de desserte d’un immeuble collectif. Enfin dans les espaces collinaires, les extensions linéaires le long des routes ou des crêtes, ainsi que la densification progressive des espaces par la juxtaposition progressive d’un bâti individuel, portent souvent atteinte à la qualité paysagère de secteurs qui portent des valeurs patrimoniales extrêmement fortes du territoire. 106 - Sur le Moyen-Pays La raréfaction du foncier sur l’ensemble du Moyen-Pays, le contexte de forte demande et l’enchérissement des coûts du foncier conduisent sur cet espace à deux tendances de fond. La première est de produire des formes urbaines plus compactes, parfois bien intégrées, et offrant de la mixité fonctionnelle ou sociale au secteur. La seconde est de produire un habitat individuel plus resserré parfois accompagné de petits collectifs. Néanmoins, au regard de l’évolution de l’artificialisation du sol et d’observations empiriques, ce type d’espace continue de connaître un fort étalement urbain sans choix clair de localisation (greffes de village, confortement de certains secteurs) et de type d’opérations. Cette situation conduit, à l’image de ce qui se constate sur les espaces collinaires, à un « remplissage » et à une densification des zones de bâti diffus avec un impact fort sur le paysage et l’environnement. Le développement de ce territoire n’a jusqu’à présent pas conduit à une structuration de l’espace et à l’émergence de polarités fortes indispensable au bon fonctionnement du territoire et à une évolution de la mobilité et de l’utilisation des modes doux. - Dans le Haut-Pays Avec l’amélioration des accès, la pression foncière sur le littoral et le Moyen-Pays se reporte sur une partie sud du Haut-Pays et se diffuse dans certaines communes plus au nord dans les vallées. Dans la vallée de la Tinée, on observe deux cas de figure en fonction des conditions offertes par le relief. Dans les secteurs où le relief est marqué comme à Marie, Bairols, Ilonse ou encore la Tour, le développement urbain est quasi inexistant. On note cependant un mouvement de réhabilitation du bâti existant. Cette situation est également renforcée par des difficultés d’accès (pentes, gabarit et sinuosité de la voirie) et par des impératifs de protection du patrimoine paysager, notamment des socles de villages imposés par la loi Montagne. A contrario, dans les communes disposant d’une bonne accessibilité, situés dans la frange sud de la vallée et dotées de versants bien exposés, de restanques et de plateaux comme à Clans ou à Roussillon ( commune de la Tour), on observe une mouvement de développement urbain sous forme pavillonnaire. Dans la vallée de la Vésubie, les accès par le RD 19 sont moins aisés compte tenu d’un système de gorges étroites mais le relief moins marqué et la multiplicité des hameaux conduit dans l’ensemble de ce secteur à un mitage important des versants par le bâti individuel diffus. Néanmoins, on observe autour de Lantosque, Roquebillière et Saint Martin de Vésubie quelques opérations d’habitat individuel resserrées et ponctuellement du collectif. 107 ESPACES RESIDUELS ET ESPACES RARES, QUELLES OPPORTUNITES ? Avec 9,8% d’espaces artificialisés, la Métropole semble avoir atteint un seuil dans son niveau d’extension urbaine compte tenu des contraintes environnementales qui pèsent sur le territoire. Ces contraintes sont par ailleurs déjà largement intégrées dans les documents d’urbanisme. Le territoire présente ainsi peu de nouveaux territoires à urbaniser, 565 ha dont 175 ha de zones NA sont ainsi inscrites dans les POS et les PLU tandis que 43% de ces surfaces avaient déjà été ouvertes à l’urbanisation en 2009. Face à la problématique foncière et à l’importance des besoins engendrés par la forte attractivité du territoire, il est nécessaire de pouvoir identifier dans le tissu urbain existant les capacités d’absorption d’une partie de la production de logement nécessaire au développement de la Métropole. Cet exercice est d’autant plus important qu’actuellement le développement urbain se fait de façon diffuse, guidé par les règles d’urbanisme inscrites dans chacune des zones. Une situation qui bien souvent ne permet pas d’envisager le développement d’un secteur dans sa globalité. Le territoire compte en effet très peu de procédures d’aménagement opérationnel telles que les ZAC en dehors des grandes opérations de renouvellement urbain conduites dans le cadre de procédures ANRU ou sur l’OIN avec ses futures ZAC. L’identification des espaces urbains à enjeux permet d’organiser de façon optimale et intégrée la mutation et/ou le développement du tissu urbain de la Métropole dans une logique de respect des spécificités paysagères et urbaines qui donnent une grande valeur au territoire. L’analyse de l’occupation du sol mais également de sa valorisation par le biais d’une confrontation des densités bâties et des zonages réglementaires constitue une des clés d’entrée de l’identification du potentiel de renouvellement et de développement urbain de la Métropole. En 2009, dans le cadre de l’élaboration du PLH de la collectivité, une étude de ce type a permis d’identifier les espaces urbains à enjeux où l’utilisation du sol n’apparaissait pas optimale. Les perspectives énoncées par cette étude restent néanmoins des possibilités techniques qui doivent ensuite être confrontées à la volonté locale de faire évoluer ou de maintenir le tissu urbain existant. A- NICE, LA TRINITE, SAINT-ANDRE DE LA ROCHE ► Un potentiel de renouvellement urbain encore important et des possibilités de densification Le potentiel de développement urbain de Nice se situe aujourd’hui sur trois grands types d’espaces : - - Des espaces en extension : la plaine du Var Des espaces de reconquête urbaine sous forme de : « dents creuses » ou d’ensembles de bâtis dégradés et vacants dans le tissu urbain de la ville constituée friches industrielles sur Nice-est dans le secteur de Saint-Roch et de Pasteur Des espaces de densification urbaine et des opérations de restructuration urbaine : le quartier de la Californie au nord du boulevard René Cassin ponctuellement sur le quartier de Saint-Sylvestre, notamment à l’est de Falicon et au sud du stade du Ray, et de Mantega. l’Ariane Sur la Trinité, l’expansion des activités de la ville, mais également de son rôle résidentiel au nord-est de Nice ont conduit à la constitution d’un quartier d’habitat hétérogène et peu dense plus au sud. Sur ce dernier secteur, le tissu urbain, principalement constitué de maisons individuelles et de petits collectifs, présente un potentiel de densification non négligeable et intéressant au regard de la bonne accessibilité du site et à la présence d’équipements publics et commerciaux. Le Vallon de Laghet présente également des disponibilités, celles-ci peuvent être exploitées dans le cadre de la structuration d’un hameau. 108 Sur Saint-André de la Roche, l’hétérogénéité du bâti (collectif et individuel) et les niveaux de densité dans la vallée offrent sur certaines parcelles sous occupées par l’habitat individuel ou des activités en mutation des opportunités de renforcer sa centralité. B- LE LITTORAL EST ► Un espace contraint par le relief et des paysages emblématiques Le potentiel de densification de Villefranche-sur-Mer se situe principalement à l’ouest dans la Zone UD, au pied du Mont Alban où quelques parcelles anciennement agricoles ou sous occupées peuvent présenter des opportunités intéressantes. Ce potentiel semble très réduit sur la zone UB et UC situé à l’arrière au nord de la vieille-ville. Sur St Jean Cap Ferrat, compte-tenu de la forte artificialisation de la commune, le potentiel de développement urbain de la ville réside dans la densification des abords du centre-ville dans les zones de COS réduite. Sur Beaulieu-sur-Mer, compte tenu des densités déjà fortes, le potentiel de densification dans le centre apparaît réduit excepté sur deux zones : l’une au sud de la gare avec un COS actuel de 0,5 la seconde plus à l’ouest et à proximité du collège dans la zone UD de COS 0,3. Sur Eze-sur-Mer, la zone littorale, présente peu d’opportunité, exceptée dans la zone NB, sauf à faire évoluer une partie du tissu pavillonnaire. Les opportunités sont donc situées sur le ZAC de l’Aïghetta, aux abords du village perché où une grande partie des espaces est occupée par des parkings. 109 Sur Cap d’Ail, les exemples de valorisation du site sur certaines opérations laissent entrevoir un potentiel de densification dans le centre-ville et aux abords sur certaines parcelles dont la vocation semble hésitante ou sous occupées (parking). A proximité de Monaco, le secteur des Salines a été en grande partie valorisé. C- LITTORAL ET MOYEN-PAYS OUEST ► Un potentiel de densification sur le littoral, des choix d’extension à faire dans le Moyen-Pays. Sur Cagnes-sur-Mer, on observe un potentiel de densification sur des quartiers centraux comme le Malvan, le nord du Cros de Cagnes et le nord de la RD 6008 (Lautin), l’Est des Bréguières et le secteur des Vespins en continuité de SaintLaurent du Var. Ce potentiel est lié à deux constats, la localisation du quartier, sur des grands axes de transport en commun et la présence d’activités économiques en mutation, parfois sans rapport avec l’environnement urbain qui se développe autour. Sur Saint-Laurent du Var, le potentiel est principalement situé sur les Vespins et La Pallud. Ces quartiers disposent d’une bonne accessibilité, d’une situation centrale, de parcelles libres ou sous-occupées par l’habitat individuel. Ce type d’occupation se rencontre également au nord de la RD 6008 dans les quartiers du Jacquon et des Casals. Il est à noter que sur ces derniers quartiers, l’accessibilité routière est contrainte. Le secteur de la Gare est enfin un espace stratégique. Sur l’ouest de Vence, le quartier de la Rousse et les secteurs autour des Places Marc Chagall et du Maréchal Juin en prise directe avec la zone dense, présentent des parcelles libres ou sous-occupées (habitat individuel, parkings) et disposent d’une bonne accessibilité (boulevard et gare routière). La partie sud de l’avenue de la Résistance semble également détenir des potentialités de densification intéressantes si l’on prend en compte l’espace utilisé par le parking Marie Antoinette. 110 Enfin, plus à l’est, le secteur des Beaumettes ou de Saint-Michel bénéficie de la proximité du noyau historique et constitue le lieu d’implantation privilégié des équipements de la commune. Cet espace offre des potentialités intéressantes au regard du nombre de parcelles libres ou sous-occupées par l’habitat individuel. Sur la commune de la Gaude, le potentiel de développement et de densification semble se situer en extension du centre-bourg au nord et sud. Sur Saint-Jeannet, il peut se situer en greffe ponctuelle autour du village en continuité de l’enveloppe actuelle du bâti. Le potentiel reste cependant plus intéressant à l’entrée du village, à la jonction du RD 2210 et 118, lieux d’implantation de commerces et d’équipements publics (écoles). Carros présente un unique grand secteur de valorisation sur le lieu-dit du Plan de Carros, la commune ayant déjà fait l’objet d’une opération de grande envergure sur le plateau de l’actuelle ville nouvelle. Sur le secteur du Plan, les potentialités de développement sont importantes compte tenu de la sous-occupation du secteur par l’habitat individuel diffus. Néanmoins ce secteur compte encore plusieurs exploitations agricoles en activité. Au-delà, des possibilités peuvent être envisagées en greffe de village au sud du vieux Carros. D- LE MOYEN-PAYS-NIÇOIS ► Des possibilités de densification et d’extension qui doivent être envisagées de façon globale à l’échelle de bassin de vie de proximité - Des disponibilités en greffe de village malgré les contraintes topographiques Sur Falicon, Aspremont, TourettesLevens et Levens les potentialités d’accueil et de densification offertes par différentes parcelles aux abords des villages perchés offrent à ces communes quelques opportunités de renforcement de leur centralité en densifiant le tissu urbain existant. Sur ces mêmes communes, des secteurs hérités de la présence d’anciens hameaux peuvent également offrir des possibilités de densification. Ces espaces sont parfois dotés d’équipements ou de commerces de proximité, il s’agit de l’Aire Saint Michel à Falicon, de la Vallières au nord-est du village d’Aspremont ou du secteur situé entre le Frogier et le vieux village de Tourettes-Levens. Ce dernier offre des possibilités de restructuration importante. De même que la zone NA proche du « grand près » de Levens, peut permettre de structurer le vaste espace pavillonnaire attenant. Enfin, sur ces communes, la poursuite du développement urbain dans les zones NB pose aujourd’hui des problématiques environnementales et paysagères. 111 - Dans les communes de l’OIN, la vallée offre des possibilités de développement Sur Colomars, le développement pavillonnaire encouragé par un zonage NB a mité de façon importante l’espace. De ce fait, les possibilités de densification et de restructuration de la commune semblent compromises, alors qu’elles étaient déjà limitées par la topographie. Cette situation est la même sur St Blaise, où le développement exclusivement pavillonnaire de la rare partie urbanisable a bridé toute possibilité de développement. Sur les communes de Castagniers et de la Roquette-sur-Var, les zones urbaines proches des vieux villages offrent peu de marges de manœuvre compte tenu de la topographie. A l’image de la plupart des communes de la vallée du Var, le potentiel de développement et de densification de Colomars et de Castagniers se situe dans la vallée. Il reste néanmoins contraint par l’occupation agricole sur certains secteurs encore préservés du site et/ou la taille réduite de la plaine. La Manda semble offrir des possibilités de densification sur la base d’un noyau d’habitat déjà existant tout comme le secteur des Moulins (Castagniers) ou Baous Roux et la Parisienne à la Roquette-sur-Var. Saint Martin du Var présente un potentiel de développement et de densification au nord du centre-bourg sur les prémices des coteaux et au sud de la zone d’activités par la mobilisation des parcelles désaffectées par l’agriculture et enserrées dans le tissu urbain existant. Sur le Moyen-Pays, chaque commune présente des possibilités de développement, qu’elles soient conçues en extension maitrisées ou en densification de secteurs. Pour répondre à un objectif de développement durable et pour rompre avec une logique de développement diffus comme dans les années précédentes, les opportunités de développement offertes par le Moyen-Pays devront faire l’objet d’une stratégie globale d’aménagement. E-LE HAUT-PAYS ► Les contraintes du relief ne sont dans certains secteurs qu’apparentes Sur Duranus, la faible densité bâtie et les espaces encore disponibles offrent à la commune des opportunités de développement ponctuel à la hauteur de ses besoins. De même sur Coaraze, le centre-bourg étendu au nord du village ; autour des équipements publics, offre quelques opportunités. Cette situation est comparable à Utelle, néanmoins cette commune présente de nombreux hameaux notamment le Figaret dont les anciennes restanques agricoles permettent un développement bâti. - Dans la vallée de la Tinée, trois types de communes se distinguent Les communes dont le site est contraint Bairols, Marie, Ilonse, Roubion, Roure, la Tour. Ces villages perchés, difficiles d’accès présentent peu, voire pas, d’opportunités foncières, Celles-ci sont constituées par quelques parcelles sur d’anciennes restanques agricoles. Sur ces communes le potentiel de réhabilitation du bâti est par contre important. Tournefort peut être intégrée dans ce groupe bien que cette commune présente davantage l’aspect d’un hameau et soit située sur un plateau qui lui permet encore du développement. Les communes de fond de vallée comme Isola, Saint-Dalmas-de-Selvage, Saint Etienne de Tinée, Saint Sauveur Sur Tinée, ou le Hameau de Roussillon sur la commune de la Tour présentent chacune des espaces plats ou des espaces dont l’inclinaison permet d’envisager des opérations en greffe de village et pour certaines en extension. Néanmoins le site de Saint-Sauveur sur Tinée apparaît plus contraint, la vallée est ici plus resserrée et il semble que les opportunités situées au sud soient soumises aux risques inondations. La commune de Clans présente des plateaux facilement mobilisables pour une urbanisation en greffe de village ou en extension. Cette commune est située en altitude mais dotée d’équipements, facile d’accès et positionnée au sud de la vallée. 112 - Dans la Vésubie Au-delà de Saint Jean de la Rivière (Utelle), la vallée présente un profil ouvert et moins accidenté que dans la Tinée. Sur une dizaine de kilomètres, ce territoire présente une succession de villages (4) et de hameaux qui conduit à la mise en place d’un véritable bassin de vie et d’une grande proximité entre les espaces urbains. Dans ce secteur Lantosque et Belvédère, contraintes dans leur site, offrent des possibilités en greffe de village ou de hameaux sur quelques espaces libres. La Bollène-Vésubie présente des capacités d’extension importante sur le plateau du Puey, la commune est également dotée d’une vaste zone NB sur le Camp Millo. Roquebillière présente une urbanisation éclatée entre plusieurs centres et hameaux. Le centre ville dispose au nord et au sud d’un potentiel en extension sur des pentes structurées en restanques. Le vieux Roquebillière situé en fond de vallée présente le même type de possibilité mais présente des risques de glissements de terrain. Le territoire de la commune est enfin marqué par de vaste zones NB sur plusieurs hameaux (Gordolon, cure thermale, Cervagne et Berthemont) et une zone NA sur le hameau de Placassin. Au nord et en fond de vallée se développe Saint Martin de Vésubie. Sur cette commune, le potentiel de développement est encore très important dans l’ensemble des zones UB et UC. Au sud et au nord du centrebourg, la vallée présente une succession de zones NB. Entre ces deux vallées, Venanson présente à l’image des communes d’altitude de la Tinée, peu de potentialités si ce n’est à étirer l’urbanisation le long du versant sur les restanques. Sur le Valdeblore, il conviendra de ne pas sur-densifier, pour préserver le potentiel touristique de la vallée. 113 114 ENSEIGNEMENTS CLES DU DIAGNOSTIC ET PROBLEMATIQUES CONSTATS ► Un tissu urbain originellement dense qui s’étend de façon extensive ces trente dernières années - - Depuis 1970, la tache urbaine à été multiplié par 2, une progression importante mais moins forte que sur les autres territoires des Alpes-Maritimes où les contraintes de relief sont moins fortes et l’ampleur du développement urbain moins ancienne. Les formes de bâtis diffus représentent plus de 39% de la tache urbaine et 51% sur le Moyen-Pays Un contraste fort entre des espaces urbains mixtes densément construits et des périphéries résidentielles étalées Une place importante est accordée à la fonction résidentielle ► Une tache urbaine qui s’épaissit et continue de s’accroître poussée par le développement du logement individuel pur ; En parallèle un processus de densification et de renouvellement urbain. - - Après une progression constante, l’artificialisation diminue depuis 1990 et s’établit environ à 70 ha/an L’habitat mobilise 80% de ces surfaces et les formes d’habitat individuel 62% Le ratio de consommation foncière de l’individuel s’établit à 1020 m² par unité alors qu’il n’est que de 90m²/unité pour le collectif Les terrains sont ponctionnés au gré des opportunités sur des espaces naturels ou agricoles résiduels, on constate néanmoins des opérations mixtes (collectif/individuel) ou des opérations individuelles groupées pour optimiser le foncier Dans les espaces urbains centraux et résidentiels et dans centres-villes le renouvellement est à l’œuvre par des opérations de densification, de démolition/reconstructions sur des friches ou des tissus urbains dégradés. ► Un territoire métropolitain très contraint qui compte cependant encore un potentiel d’extension, de densification et de renouvellement urbain - - Sur le littoral ouest si les opportunités de densification et de renouvellement sont importantes, il est quasi inexistant à l’est du territoire sauf à engager une modification complète du tissu urbain existant. Nice possède un potentiel important de renouvellement urbain à l’Est et des opportunités majeures dans la plaine du Var Le Moyen-Pays recèle aux abords des villages et des bourgs des opportunités réduites, les opportunités se situent davantage dans les zones résidentielles qui peuvent présenter des possibilités de densification et de structuration Excepté dans les villages perchés, le Haut-Pays présente des espaces facilement mobilisables aux abords des centre-bourgs. Ces espaces sont concurrencés par la présence importante de zones NB notamment dans la vallée de la Vésubie. 115 PROBLEMATIQUES ► Un développement de l’habitat individuel trop consommateur d’espace et qui complique la conversion du territoire au développement durable Le fort développement de l’habitat individuel notamment sur le Moyen-Pays implique des pressions sur la ressource en conduisant à une forte consommation foncière. Une situation problématique dans un contexte de rareté de plus en plus prégnant. De plus, le caractère extensif de cette urbanisation pèse également sur le bilan carbone du territoire en induisant une utilisation de la voiture comme mode principal de déplacement. Ce type de développement rend enfin difficile le développement des commerces et services dans une logique de proximité et la mise en place de solutions alternatives en transport en commun. ► Une nécessaire structuration du Moyen-Pays Si la raréfaction du foncier sur le Moyen-Pays, le contexte de forte demande et l’enchérissement des coûts du foncier conduisent à produire des formes urbaines compactes, bien intégrées et offrant de la mixité fonctionnelle ou sociale, on constate cependant sur le territoire une poursuite de l’étalement urbain sans projet d’ensemble, sans choix clair de localisation préférentielle et de type d’opération. Les choix d’aménagement et la structuration du Moyen-Pays restent ainsi un des défis des prochaines années permettant un fonctionnement performant et viable à long terme de cet espace. ► Un processus de renouvellement urbain et de densification bien engagé dont la poursuite doit s’inscrire dans des exigences de maintien de la qualité du cadre de vie et l’attractivité du territoire Les processus de renouvellement urbain et de densification sur le littoral sont nécessaires sur un certain nombre d’espaces, ils peuvent cependant conduire à une sur-densification de ces territoires où les formes urbaines sont déjà très compactes et dans les espaces où les caractéristiques anciennes et spécifiques du tissu urbain imposent la mise en place d’opérations intégrées. Une attention particulière devra être portée à la préservation de la mixité des quartiers et au maintien ou à la reconstitution de la nature en ville, pour une densification viable et acceptée. ► Le mode développement extensif dans le Haut-Pays pose des risques de dysfonctionnements dans l’avenir Avec l’amélioration des accès, la pression foncière du littoral et du Moyen-Pays se reporte sur une partie sud du Haut-Pays en voie de périurbanisation, et se diffuse dans certaines communes plus au Nord dans les vallées notamment celle de la Vésubie. Dans cette Vallée, si les accès sont moins évidents, le relief moins marqué et la multiplicité des hameaux conduisent au mitage de l’espace par la progression du bâti individuel diffus. ► Les espaces résiduels, des territoires prioritaires et stratégiques pour la recomposition du territoire métropolitain et la ville durable de demain Les objectifs de développement durable du territoire, son attractivité et les contraintes auxquelles il doit faire face, impose une réflexion sur les espaces résiduels au sein de la tache urbaine et en continuité. Ces espaces dans un contexte de pénurie foncière et de juste équilibre entre les fonctions constituent pour la Métropole les opportunités de développement de demain dans la mesure où leur recomposition pourrait faire l’objet d’une approche globale et intégrée. 116 CARTE DE SYNTHESE Vallée à fort potentiel touristique à préserver 117 118 CONCLUSION PROVISOIRE A l’issue de ce balayage des principales réflexions actuelles de diagnostic et de planification peuvent être esquissées les orientations majeures qui pourraient être retenues dans le cadre d’un schéma directeur routier métropolitain : - Permettre le développement de l’offre et de l’usage des transports collectifs, en veillant à réduire l’impact énergétique global des déplacements, Requalifier l’espace urbain dans une optique de partage de la rue et de développement des modes de déplacements alternatifs et non polluants (vélo, marche à pied), Permettre et accompagner un développement urbain métropolitain harmonieux et respectueux de l’environnement. Sur le court/moyen terme, les documents de planification existants (Schéma directeur du réseau de transport urbain, Projet global de mobilité durable pour les Alpes-Maritimes, …) ou à approuver prochainement (SCOT, Agenda 21, PDU métropolitain, PLU intercommunal, …) permettront d’élaborer une première planification des investissements à réaliser pour atteindre ces objectifs. Une démarche de modélisation des coûts et des avantages induits paraît cependant indispensable pour déterminer les priorités d’investissement et leur ordonnancement optimal. Sur le long terme, une démarche plus prospective est à mettre en œuvre. 119 © 2013 Métropole Nice Cote d’Azur – DGA Routes – Service de la Prospective