Yves Petit, DRH Dassault-Aviation

Transcription

Yves Petit, DRH Dassault-Aviation
www.cgt-dassault-argenteuil.com
« Les salariés intelligents comprendront »
(Yves Petit, DRH Dassault-Aviation)
Avec les dernières annonces faites au CCE, nous faisons face à l’expression de
l’idéologie néo-libérale de nos dirigeants. Voici comment cette idéologie s’exprime
dans notre société, nous avons d’un côté :
- Les bénéfices sont en augmentation record (480 Millions d’€ en 2015),
- Nos actionnaires se sont augmentés de 21 % en 2015 pour un total de 110 millions
d’€ (10 €/action en 2014 à 12,1€/action en 2015),
- Nos PDG se sont augmentés de 370 % entre 2010 et 2015 (passant de 760 000 €
pour Edelstenne en 2010 à 3 600 000 € pour Trappier et Ségalen en 2015),
- Les 10 plus gros salaires de la société sont passés en moyenne de 590 000
€/salarié/an à 774 000 €/salarié/an entre 2010 et 2015 (44 fois le smic),
- Nous avons enregistré 3 contrats exports pour un total de plus de 20 milliards d’€ ce
qui représente 50 ans de masse salariale de l’intégralité des salariés de la société,
- le taux d'imposition de Dassault est passé de 30 % en 2012 à 12 % en 2015 (grâce
au CICE, CIR, etc =optimisation fiscale des grosses entreprises  augmentation des
impôts des particuliers pour compenser).
Et d’un autre côté nos deux PDG et Dirigeants s’attaquent aux salaires, au temps de
travail, à la délocalisation et la flexibilité des salariés, à ceux qui gagnent le moins et
qui répondent toujours présent :
- Habillage/déshabillage sur le temps de la vie privée,
- Tri-annualisation du temps de travail (déclinaison de la loi travail) = FIN DES
HEURES SUPPLEMENTAIRES (accord branche métallurgie signé le 5 octobre par
CGC, CFDT, FO et CFTC  nos dirigeants s’engouffrent dans la brèche),
- Mise en concurrence des salariés Dassault entre usines, avec la sous-traitance sur
site et avec la sous-traitance extérieure,
- Transfert de « solidarités » pour vider l’usine d’Argenteuil de ses savoir-faire,
- Prêter les salariés aux autres industries de l’aéronautique pour une flexibilité,
extrême entre les salariés sur le territoire français,
- Imposition de la dotation CE au-dessus de 322 €/salarié.
Et qu’est-ce qu’ils nous préparent pour la suite ????
- « Make in India »: sous-traitance de la fabrication de pièces Falcon et Rafale en
Inde pour près de 4 milliards €, l’équivalent de centaines de Falcon fabriqués en Inde
- Sans aucun doute nos dirigeants préparent la fermeture de l’usine d’Argenteuil à
plus ou moins long terme.
Tout ça pour quoi ? Permettre le maintien de nos emplois et de nos usines ?
Non, tout ça pour faire des économies de bouts de chandelles afin qu’ils augmentent
encore plus LEURS SALAIRES INDÉCENTS et les DIVIDENDES DES
ACTIONNAIRES. Ces économies sont dérisoires par rapport aux conséquences de
leurs mesures sur la qualité du travail, la perte de savoir-faire, la motivation et la vie
des salariés. Ces économies de quelques centaines de milliers d’euros sont mêmes
dérisoires par rapport à leurs propres salaires. En effet, le retour du travail dans nos
usines provenant de la sous-traitance aurait un surcout de 0,2 Millions €/avion selon
notre PDG (il n’a pas précisé quelles filières étaient concernées).Alors que les 12 plus
gros salaires de la société cumulés représentent 12 millions d’€ (avec nos 2 PDG).
Il ne faut pas se méprendre, cette idéologie est partagée par les grands dirigeants
industriels français (Airbus, Alsthom, Safran, Air France, Goodyear, Renault, PSA,
etc..). Les quelques dirigeants de ces entreprises délocalisent depuis des années en
toute impunité et imposent des régressions sociales à l’ensemble des salariés.
Piloter notre avenir :
« Nous nous transformerons,
tout en restant nous-mêmes,
dans un monde qui change »
Eric Trappier, PDG de DassaultAviation, CCE 10 Octobre 2016
Et dans tout ça, qu'est-ce qu'on peut faire ?
La solution la plus individualiste est de fermer les yeux et de se dire "tant pis
pour mes collègues de la PPU". Puis quand c'est au tour de la couture et de
l'alésage "tant pis pour eux aussi, moi je continue le travail en espérant que le
prochain ce ne sera pas moi". Ce serait une terrible erreur de se dire ça. C’est
justement maintenant que nous devons être le plus solidaire pour être plus fort
ensemble et empêcher que le travail parte de l'usine. Aujourd’hui le travail part
à Seclin et Biarritz. Mais demain il partira en Inde. Il faut forcer nos preneurs
de décisions à reculer face aux mesures qu’ils nous préparent, pour nous et pour
les futurs salariés.
Vos élus CGT d’Argenteuil ont écrit aux PDG pour être reçu. Cette première étape
est indispensable pour avoir un minimum de réponse sur l’avenir du site
d’Argenteuil. C’est justement maintenant que nous devons être le plus solidaire pour
être plus fort tous ensemble.
Argenteuil, lundi 17 octobre 2016