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PROLONGATIONS AU CŒUR DE L’OLYMPISME (5) – LES DEUX FEMMES QUI FONT ATHÈNES
LES DÉESSES D’ATHÈNES
L’une est présidente du Comité d’organisation des JO, l’autre est maire de la cité. Les Jeux sont dans de jolies mains.
Gianna Angelopoulos
Daskalaki s’était battue
pour qu’Athènes soit
choisie comme ville
olympique en 2004. Et,
depuis quatre ans, elle a
beaucoup donné pour
être prête dans les délais.
Dora Bakoyannis,
elle aussi, est une femme
à poigne. Et fera tout
pour que « sa » ville
sorte gagnante
de ce qui semblait il y a
quelques mois encore
un improbable défi.
Portraits.
Gianna
ANGELOPOULOS DASKALAKI
48 ans ; née le 12 décembre
1955 à Héraklion (Crète) ;
1,73 m.
Mariée à Theodoros
Angelopoulos, armateur. Trois
enfants (deux fils, une fille).
Avocate.
1986-1989 : conseillère
municipale d’Athènes (nouvelle
démocratie, droite).
1989-1991 : députée d’Athènes.
1996-1997 : présidente du
comité de candidature à
l’organisation des Jeux
Olympiques.
2000-2004 : présidente du
Comité d’organisation des Jeux
Olympiques d’Athènes.
Sa devise : « La victoire non par
le droit mais par le mérite. »
ATHÈNES –
de notre envoyé spécial
Gianna Angelopoulos Daskalaki (à gauche) et Dora Bayokannis, respectivement présidente du Comité d’organisation des Jeux d’Athènes (ATHOC) et maire d’Athènes,
ont longtemps bataillé pour obtenir les Jeux et, aujourd’hui, elles sont persuadées de leur réussite.
(Photo Athens News Agency)
tion des Jeux, en 1997, avait quitté le
navire, estimant sa mission accomplie, repartit à Londres pour s’occuper de ses trois enfants et, à l’occasion, donner un coup de main au
business de son mari.
Or, en ce printemps 2000, Athènes
n’est pas un chantier, mais, pis, c’est
un véritable bazar qui s’y est installé.
Jusqu’à ce que Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique, distribue officiellement un carton rouge à l’équipe
chargée de préparer les Jeux. Il en
profite aussi pour suggérer à Costas
Simitis de rappeler son « Hellène de
fer », lequel, empoisonné par l’état
des lieux, s’exécute et lui propose la
place de numéro 2 dans la hiérarchie
de l’ATHOC.
Nouvelle réponse très tranchée de
l’intenable intéressée : « Ou je
prends tout ou je reste chez moi… »
Affaire conclue !
Depuis, le souk, lui, a été fermé. Pour
justifier les méthodes musclées dont
elle userait, cet être providentiel, que
le magazine américain Forbes classe
parmi les cinquante femmes les plus
influentes en ce bas monde, avance
d’ailleurs un argument qui est, lui,
bel et bien en béton : « Les JO sont
l’occasion pour un pays de se repositionner sur la carte mondiale.
Puisque les Jeux reviennent à la maison, je veux qu’ils soient magiques
pour que cette réussite ait des retombées pour la Grèce tout entière. »
Face à pareille frémissante nature,
pas facile, bien sûr, pour Dora
Bakoyannis de se situer. Mais, si elle
n’a pas la notoriété internationale de
« Madame JO », il reste qu’elle est,
chez elle, la personnalité politique la
plus populaire du pays et que son
prénom – « don de Dieu », en langue
grecque – est perçu comme un véritable symbole et lui vaut bien du respect. Et c’est même à se demander
laquelle des deux divas, quant au
positionnement, justement, des Jeux
Olympiques, est chargée de donner
le la. Car les grands principes
qu’avance madame le maire sont,
sur le fond, semblables à ceux de
l’autre égérie athénienne.
Que dit en effet Mme Bakoyannis ?
Ceci : « Ce qui se passera ici à
Athènes en ce mois d’août sera un
grand challenge pour l’humanité, car
ce sera la première fois que les Jeux
Olympiques d’été se dérouleront
dans une démocratie depuis l’attentat du 11 septembre 2001 à New
York. Et, pour cette raison, nous
devons réussir et être parfaits dans
tous les domaines pour envoyer un
message au monde. »
Et, comme pour mieux faire passer
son message auprès de l’interlocuteur venu d’ailleurs, elle martèle,
assurée : « Nous sommes une petite
nation qui a eu l’audace de vouloir
organiser les Jeux. Quelles que
soient les critiques proférées , nous
n’avons pas cédé. »
Gianna Angelopoulos
Daskalaki :
« Eh bien, avec moi,
c’est tout ou rien… »
« Céder » est un mot qui, de toute
façon, est ignoré de son vocabulaire.
Ainsi, c’est parce que la dictature des
colonels (1967-1974) voulait faire
taire sa famille que cette dernière
s’exila à Paris – « C’est là que ma
conscience politique s’est forgée ».
C’est encore parce que son premier
mari, Pavlos Bakoyannis, fut assassiné par le groupuscule dit « du
17 novembre » (3), en 1989, qu’elle
choisit de reprendre son combat et
fut élue députée en 1990. C’est toujours parce que l’idée de baisser les
bras et de passer pour une potiche lui
est insupportable qu’une fois choisie
par son père comme secrétaire
d’État sans portefeuille elle n’eut de
cesse de le harceler pour être nommée ministre de la Culture, et parvint
à ses fins (1990-1993).
Bref, si elle se définit comme « passionnée, travailleuse, chanceuse »,
c’est avant tout une teigneuse qui ne
laisse filer qu’une fois l’objectif
atteint.
Notez bien qu’avec son allure plus
sophistiquée Gianna Angelopoulos
Daskalaki est elle aussi sortie du
même arsenal. « Dans ce pays
d’hommes, constate-elle, il a fallu
que je montre très vite à ceux qui
m’entourent que j’étais la patronne.
Comme je l’ai remarqué depuis mon
retour à la tête de l’ATHOC, en Grèce
tout le monde aime parler et s’occuper des Jeux ; tant mieux ! Mais j’ai
fait comprendre à chacun qu’il ne
devait s’occuper que de ses prérogatives. Qu’il y ait eu un, dix ministres
ou d’autres gens aux conférences de
presse n’a pour moi rien changé.
C’est sur le terrain, par des actes
concrets, que l’on a dû répondre aux
attentes. Et, sur le terrain, c’est moi et
moi seule qui m’y suis trouvée depuis
quatre années. »
Une pierre dans le jardin de la jolie
maison qu’habite Dora Bakoyannis
face au vieux stade Panathénaïque
de 1896 ? Peut-être. Car Gianna
Angelopoulos Daskalaki n’aime pas
du tout que sa « consœur » se pré-
sente « quoi qu’il arrive comme le
ma i r e d e s J e u x O ly mp i q u e s
d’Athènes », même si, plus modeste
(fausse ?), elle ajoute « n’avoir
l’ambition d’être ni une déesse ni
Périclès ». La patronne de l’ATHOC,
elle, n’y va pas par quatre chemins ;
elle se verrait assez bien comparer à
Athéna, fille de Zeus et protectrice
des intellectuels.
Il reste que, pour l’instant, elle n’est
en définitive « que » « Gianna ».
Évoquant leur cohabitation, « c’est
une amie », avait dit d’elle Dora. En
sens inverse, on ne sait pas. Avant de
rencontrer la présidente du comité
d’organisation, on m’avait mis en
garde : « Ne lui parlez pas de
l’“autre”, car aussitôt elle se fermera. »
« L’autre » m’aurait-elle alors répondu ce que Mme Bakoyannis m’a renvoyé au visage quand je lui ai demandé : « Qui, de vous ou de Gianna, est
la plus populaire aujourd’hui en
Grèce ? » M’aurait-elle ainsi envoyé
balader, en aurait-elle fait à son tour
grand cas ? Allez savoir, car les voix
des déesses, elles aussi, peuvent parfois être impénétrables…
PATRICK LEMOINE
DEMAIN
Jacques Rogge, le portrait
(1) Anthinea, d’Athènes à Florence ;
4e lettre olympique.
(2) En juin dernier, une plainte aété
déposée par le frère de Théodoros, le
premier reprochant au second d’avoir
dépensé une partie du patrimoine
familial lors de la campagne de candidature d’Athènes pour l’obtention des
JO.
(3) Groupuscule terroriste ultragauchiste, auteur de 23 assassinats en
vingt-sept ans.
SUR LA ROUTE D’ATHÈNES – 11. MARATHON
La Grèce, terre
des dieux et des
Jeux, mais aussi
mère de notre
culture, n’est certes
pas une destination
olympique comme
les autres. Notre
envoyé spécial l’a
parcourue du nord
au sud, de
l’Antiquité jusqu’à
la Modernité, pour
un reportage
quotidien jusqu’à
la cérémonie
d’ouverture des JO
d’Athènes,
vendredi 13 août.
TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME. Quand
on a choisi Troie pour point de départ d’un voyage
en Grèce, il est difficile de le nier. C’est en effet –
selon une légende colportée par Virgile sur le
mode homérique – en fuyant la cité dévastée par
la coalition grecque que le rescapé Énée, fils
d’Anchise, parvint au terme de péripéties rappelant celle d’Ulysse, au rivage du Latium où ses
descendants fondèrent Rome. L’Énéide vous en
dira plus là-dessus mais – grâce aux dieux –
quelques-uns de ces chemins s’arrêtent à
Athènes et vous laissent même l’embarras du
choix.
Par l’ouest, la Voie sacrée venant d’Éleusis agitera
dans vos souvenirs le culte de Déméter et des Mys-
11e étape
Thessalonique
Mont Olympe
Mer Égée
Les Météores
GRÈCE
CENTRALE
Delphes
Mara
Marathon
Corin
Corint
Corinthe
Patras
ATHÈÈNES
Péloponnèse Mycènes
Eleusis
leu s
Tirynthe
Sounion
Olympie
ympie
mpie
Epidaure
Sparte
0
50
100 15
150 kmm
tères qui l’accompagnèrent. Mais c’est, hélas,
devenu une voie de garage en zone industrielle,
alternant raffineries et tankers en attente dans la
baie de Salamine. Seul peut-être, l’impressionnant visage de mosaïque du Christ Pantocrator,
sous la coupole du monastère voisin de Dafni,
vous forcera à lever la tête.
Par l’est, c’est autre chose, même si les inconditionnels du cap Sounion lui décernent un peu vite
le titre de plus bel endroit du monde. Et c’est vrai
que c’est beau, grandiose même, ce promontoire
dominant le golfe Saronique avec, à son sommet,
les ruines sublimes d’un temple dédié au maître
des flots, Poséidon. Hormis un hôtel qui s’efforce
de ressembler à un bloc de rocher, les Grecs ont eu
la sagesse d’en préserver le site.
Preuve en est que les graffiti inscrits sur les
colonnes du temple sont largement étiquetés
« vintage », c’est-à-dire antérieurs au XXe siècle.
Le plus fameux d’entre eux, car on peut être poète
et vandale, est à l’actif de George Gordon, plus
connu sous son titre de lord Byron. C’est d’ailleurs
ce qu’il a gravé – « Byron » – sur le second bloc du
pilastre de droite, juste au-dessous de quelques
patronymes français passés par là en 1818 : Louis
Ravel, Roux, Leclère, Moissac, Parceval…
Impossible de laisser Byron l’artiste avec cette
seule étiquette de tagueur avant la bombe. Car le
poète anglais, amoureux fou des jupons qu’il croisa, l’était encore plus de la Grèce à laquelle il
offrit, finalement, sa vie. Ce vrai sportif, pourtant
handicapé par une infirmité du talon qui rappelait
la faiblesse d’Achille, traversa un jour le détroit
des Dardanelles à la nage, histoire de montrer que
l’éducation reçue au collège de Harrow n’était
pas, elle, une légende.
Mais c’est surtout à son rôle en tant qu’acteur de
la guerre d’indépendance qu’il dut son statut de
héros grec, combattant avec un casque inspiré
des guerriers antiques jusqu’à ce que les fièvres
l’emportent, du côté de Missolonghi.
De Sounion, une route quasi sauvage enfile les
criques et les perles d’îlots déserts vers Athènes.
C’est la Grèce idéale telle que nous l’a gentiment
et joliment définie Nana Mouskouri : « Bien sûr,
dans ma mémoire, il y a Athènes et sa vieille ville,
avec le cinéma en plein air où travaillait mon
papa, près de Filopapou, mais ce qui évoque
l’optimisme des Grecs, leur capacité à ne jamais
désespérer, c’est le soleil et cette mer qui s’ouvre
toujours à l’horizon. Si je dois évoquer cette
Grèce-là, c’est… Non ! Pas un vrai port, plutôt
une plage où l’on peut marcher sur le sable, et une
taverne où boire un petit café. Et puis des
bateaux, des barques de pêche surtout… La mer,
les bateaux, c’est comme ça que je pense à mon
pays. Les Grecs ont tendance à partir à l’étranger
mais ils finissent par revenir au rivage, comme
moi. Chaque Grec est une vague, qui s’en va mais
qui revient toujours. »
Par le nord, ce n’est pas de l’eau salée, mais sa
cousine la sueur qui, à moins que ce ne soit la chaleur, brouille la vue à la sortie de Marathon. Comment ne pas emprunter cette voie royale pour
entrer dans l’Athènes olympique ?
La place du village d’où s’élancèrent Spiridon
Louis et ses compagnons de route en 1896 est en
travaux à notre visite. La borne de marbre commémorative patiente sur un bout de pelouse à
l’ancien km 0. Le nouveau départ est plus loin, à
700 mètres, sur l’esplanade d’un stade flambant
neuf.
« Non, ce ne sont pas des tribunes construites
“juste pour ça”, explique Yannis, sorti de la fraî-
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(Photo DR)
Entrées des artistes
cheur climatisée de son bureau d’études municipal. La pelouse, c’est pour les joueurs du Mahi
Marathonos (Bataille de Marathon), notre club de
foot, et la piste pour les membres du Pheidippidès
Athletic Club. »
Yannis, qui espère regarder le départ de la course
olympique depuis le toit de son bureau, doit
avouer que le club local ne compte aucun marathonien dans ses rangs : « Ils préfèrent tous faire
du sprint, comme Kentéris. »
Il en existe pourtant un, de vrai marathonien de
Marathon : c’est Kostas Dacis, vieux baroudeur
dont la silhouette trottinante fait ici partie du paysage, quand il n’est pas à transpirer dans les
grands rendez-vous populaires de Londres, New
York ou Paris. Mais Kostas est plus que sexagénaire et, pour arriver au stade de marbre dans les
temps, les Grecs comptent plus sur le Pirote Nikolaos Pollias, seulement quatrième performeur
national, mais sept fois vainqueur du marathon
annuel d’Athènes sur ce même parcours.
Même s’il en connaît chaque détail, depuis la
boucle effectuée autour du tumulus des Athéniens – un simple tertre commémorant la
fameuse bataille et seule élévation du littoral en
début de parcours – jusqu’aux derniers kilomètres entre les falaises urbaines de la capitale,
Pollias devra s’accommoder du revêtement tout
neuf qui risque de lui coller aux semelles.
Après Pallini, au km 30, un génie tutélaire veillera
de nouveau sur lui. La fameuse statue de Pheidippidès, intronisé par l’usage comme le messager
officiel de Marathon, est à nouveau en place
depuis la fin juillet.
Comme les pèlerins du grand fond qui la cherchaient en vain depuis deux ans, on avait fait
chou blanc avant de la retrouver sagement remisée sous un hangar pendant les travaux de voirie.
Sans elle, le message de pierre tendu à bout de
bras vers Athènes risquait de mal passer.
BERNARD CHEVALIER
JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Leurs cursus ? Dans les grandes
lignes, ils se ressemblent. L’enfance,
d’abord. Gianna est née en Crète.
Gamine, Dora y passa toutes ses longues vacances et note sur cette question : « On me considère souvent
comme crétoise. C’est pour moi un
compliment, car, sur cette île, les
gens sont forts et ont de la personnalité. » Leurs humanités aussi furent
semblables : la faculté de droit. Et
puis il y a la politique. Toutes deux
membres du Parti de la nouvelle
démocratie (NP) – à droite –, qui a
Gianna Angelopoulos Daskalaki. Il
l’avait connue au temps où elle siégeait dans l’opposition au Parlement
(1989-1990) et, dans ce pays
machiste, l’homme avait apprécié le
franc-parler de la dame, son omniprésence travailleuse sur les bancs
de l’Assemblée, son habileté dans la
procédure qui était chez elle une
seconde nature.
« Voulez-vous faire partie du comité
de candidature à l’organisation des
Jeux Olympiques 2004 ? » lui
demanda-t-il.
Gianna, qui habitait Londres et avait
abandonné la politique pour câliner
son second mari, Theodoros Angelopoulos (2) – armateur, géant de
l’acier, première fortune grecque
actuelle –, fut certes flattée par la
proposition, mais pas totalement
convaincue quant à sa formulation.
« J’en ai parlé à Theodoros, qui m’a
fait comprendre que c’était un honneur et que je devais discuter plus
précisément avec Simitis. »
Un rendez-vous fut donc pris, une
rencontre qui allait vite montrer au
ministre à qui il avait affaire.
« Je vous remercie, commence par
lui annoncer Gianna, mais je ne veux
pas être uniquement un membre
parmi les autres…
– Ce qui veut dire ? réplique Simitis.
– Eh bien, avec moi, c’est tout ou
rien…
– Vous voulez devenir la présidente,
croit alors comprendre le chef du
gouvernement.
– Alors là, oui, c’est différent »,
admet la quadragénaire.
Le plus étonnant dans cette histoire,
c’est que, quatre ans plus tard, le cas
s’est représenté, exactement le
même.
Gianna, qui, un mois après l’obten-
Bleu
Rouge
Dora Bakoyannis :
« C’est dur
de toujours prouver
qu’une femme peut
être capable
de penser »
remporté les élections cet hiver, elles
ont en commun d’avoir visé la mairie
d’Athènes et d’avoir été députées.
Leurs discours ? Souvent proches
aussi. Ainsi, quand elle voulut devenir maire en 1986, Mme Angelopoulos Daskalaki fit campagne sur le
thème « Pour une cité plus verte et
plus humaine ». Et, comme ses mentors lui avaient attribué peu de crédits, elle sillonna mètre par mètre les
rues, prit chaque immeuble d’assaut,
escalier par escalier, pour en arriver à
ce constat : « J’ai adoré être près des
gens, c’est la seule vérité en politique. »
Dora Bakoyannis, elle, ne dit pas
autre chose, qui affirme aujourd’hui :
« Je veux faire d’Athènes une ville
plus verte, moins polluée » ; et si l’on
veut dénicher sa principale qualité,
elle livre instinctivement : « Être près
des gens. » Jusqu’aux manies et
défauts qui enchaînent leur destin
commun de « premières dames » de
Grèce. Gianna : « J’attends beaucoup des gens avec qui je travaille et
je veux que les choses soient faites
vite. » Dora, maintenant : « Je
réclame énormément à mes collaborateurs et je manque totalement de
patience. »
Et le parallèle ne s’arrête pas là. Car
le pouvoir, qu’elles aiment par-dessus tout, même si elles en parlent en
y mettant les formes – Gianna : « Il
est nécessaire pour accomplir une
mission » ; Dora : « Je suis ambitieuse et dynamique, j’aime faire
avancer les choses » –, oui, ce pouvoir, elles le désirent pleinement,
sans partage.
À ce sujet, le cas de la présidente de
l’ATHOC est atypique.
Avril 1996. Costas Simitis, alors Premier ministre de gauche, contacte
Jaune
Bleu
Jaune
leurs yeux gracieux – « Vifs et mouillés, aigus et tendres, on ne parle pas
assez des beaux yeux de l’Athénienne », écrivait Charles Maurras
en 1896 (1) –, n’ont, en apparence,
rien de commun.
Mais gare ! Pour les Grecs, la mondaine « Gianna - Barbie de luxe » est
aussi la « dame de fer », ce qui, là
encore, est tout à fait clair. Car que
l’on époussette le superflu ou le
paraître, c’est comme l’on voudra,
l’essentiel est le même, ancré au plus
profond des âmes de ces deux
femmes d’exception, à tel point qu’à
l’une on prédit, par exemple, un avenir de chef d’État et que de l’autre on
dit qu’elle sera un jour Premier
ministre.
Dora BAKOYANNIS
50 ans ; née le 6 mai 1954
à Athènes ; 1,83 m.
Mariée à Isodoros, armateur.
Deux enfants (un fils, une fille).
Juriste.
1989-1990 : députée d’Évritanie
(nouvelle démocratie, droite).
1990-1991 : secrétaire d’État
sans portefeuille.
1991-1996 : ministre de la
Culture.
1996-2002 : députée d’Athènes.
2002 : maire d’Athènes.
Sa devise : « Nous ne céderons
pas. »
Noir
Noir
LA MANIÈRE DONT Dora
Bakoyannis, cinquante ans, renvoie
dans un français parfait la question
au visage en dit long sur son caractère :
« Croyez-vous que si j’étais un
homme, vous oseriez me demander
cela ?
– Certainement…
– Je l’espère, mais j’en doute. »
Oui, dans son bureau, à peine moins
grand que la Galerie des glaces du
château de Versailles et dressé de
tentures ostentatoires – « le plus
grand d’Athènes », fait-elle remarquer –, madame le maire de la capitale grecque, première femme à
occuper cette fonction depuis trois
mille ans, en impose.
Par son physique, d’abord. Un mètre
quatre-vingt-trois savamment disposé dans un strict tailleur vestepantalon d’un couturier local, une
carrure singulière et sa crinière noire,
assortie à la couleur de ses yeux juste
soulignés d’un trait de mascara, donnent l’image de ce que, chez nous, on
appelle « une belle femme ». Les
mots et le ton sur lequel elle les
assène – « C’est dur de toujours
prouver qu’une femme peut être
capable de penser ; on m’a souvent
dit : “Ah, si tu étais un garçon…” Eh
bien non, je ne suis pas un garçon ! » –, sa dialectique donc peut
aussi parfois impressionner ou déstabiliser le visiteur et réfléchit cette
fois l’exemple de la « forte femme ».
Et si, en évoquant Gianna Angelopoulos Daskalaki, la présidente du
Comité d’organisation des Jeux
Olympiques d’Athènes (ATHOC), elle
assure : « C’est une amie, nous
apprécions de travailler ensemble »,
on perçoit vite toute son implacable
et glaciale détermination quand elle
ajoute : « Nous avons besoin de
beaucoup de femmes en politique ;
ce ne sera pas une mauvaise nouvelle si un jour elle [Gianna] se
retrouve sur ma route. »
Constantin Mitsotakis, ancien Premier ministre et père de celle que,
partout en Grèce, on nomme
« Dora », note d’ailleurs, à propos
de sa fille : « Elle, elle ne pardonne
pas », c’est dire…
En ce qui concerne « Gianna » –
c’est aussi sous ce prénom qu’elle est
connue du nord au sud du pays hellène –, Gianna Angelopoulos Daskalaki, donc, c’est plus confus. Aussi
menue dans son mesuré bureau aux
larges baies vitrées que Dora
Bakoyannis peut être plantureuse au
milieu de ses immodérées boiseries,
aussi charmeuse, cabotine, maquillée et délicieusement arrangée que
sa rivale est retenue, distante, voire
austère, les deux femmes, ne serait
leur âge, leur brune chevelure et
Microcosme pour
certains, société
secrète pour d’autres,
le CIO possède
des règles
de fonctionnement
parfois difficiles
à percer. Durant
toute la semaine,
« L’Équipe » va vous
faire mieux connaître
ses rouages et ses
acteurs. Aujourd’hui,
les deux femmes
qui règnent sur
les Jeux d’Athènes.
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
RAQUIL HORS JEUX
BOUYGUES TÉLÉCOM
AVEC BERNAUDEAU
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Jeudi 12 août 2004
LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE
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59e ANNÉE - No 18 313 -
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(Page 16)
(Photo Pascal Rondeau)
Blessé au mollet gauche, Marc Raquil, médaillé de bronze sur 400 m aux Mondiaux de
Paris, n’ira pas à Athènes. Soucis pour Mehdi Baala, touché à une cheville. (Page 8)
CYCLISME
1
1,20 /
France
métropolitaine
ZIDANE ARRETE
Zinédine Zidane doit
annoncer ce soir qu’il met
un terme à son aventure
avec les Bleus. À 32 ans,
celui qui fut, pendant
dix années, le meneur de jeu
de génie de l’équipe de France
championne du monde
et d’Europe tire sa révérence,
après 93 sélections.
(Pages 2 à 5)
S’IL VOUS
PLAÎT,
ZINÉDINE
L
L’ÉQUIPE samedi : ALLEMAGNE, 2,05 / ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 / ; AUTRICHE, 2 / ; BELGIQUE, 3 / ; ESPAGNE, 3,75 / ; GRÈCE, 3,80 / ; ITALIE, 3,65 / ; LUXEMBOURG, 3 / ; PAYS-BAS, 2 / ; PORTUGAL CONT., 1,8 /.
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
CLAUDE DROUSSENT
Bleu
Rouge
En s’imposant à Nova Gorica (3-0),
en Slovénie, en match aller
du troisième tour préliminaire,
les Monégasques ont désormais
un pied en Ligue des champions.
(Page 7)
Jaune
Bleu
Jaune
MONACO SUR
LA BONNE VOIE
Noir
Noir
’HOMME QUI VA, selon toute
vraisemblance, expliquer
aujourd’hui pourquoi il ne jouera plus
en équipe de France laissera une trace
unique. Pas seulement parce qu’il
aura, de deux coups de tête
inattendus, un soir de juillet 1998,
arraché le plus beau trophée, une
Coupe du monde de football, jamais
acquis par le sport français ; pas
seulement parce qu’il aura incarné,
des années durant, le geste, la
fluidité, l’esthétique : la perfection
faite footballeur.
Non, Zinédine Zidane a depuis
longtemps dépassé le cadre de son
sport, dépassé le cadre du sport.
Personnalité préférée des Français ces
dernières semaines encore, selon
le baromètre IFOP du Journal du
Dimanche, six longues années après
avoir jeté d’allégresse des millions de
personnes dans la rue par une
inoubliable nuit d’été et au sortir de
trois saisons « bleues » calamiteuses,
il se sera inscrit dans l’imaginaire de
la société française comme jamais un
champion ne le fit avant lui, à part
Marcel Cerdan, peut-être. À divers
titres d’ailleurs : symbole de la France
métissée de cet entre-deux-siècles,
modèle d’intégration, respect de
l’éducation reçue.
L’idée de ne plus jamais revoir
Zinédine Zidane en bleu est
insupportable. Une fois, rien qu’une
fois, Monsieur Zidane... En ce lieu, le
Stade de France, qui est le vôtre. Pour
un match, non « amical », mais
d’amitié, de fraternité, qui soit une
partie de vous-même. Un nouveau
France-Algérie qui nous fasse, qui
vous fasse oublier le mauvais rêve de
cette soirée de l’automne 2001, où,
peut-être, vous avez compris que plus
rien ne serait jamais pareil pour vos
Bleus et qu’il faudrait sans doute
commencer à songer à les quitter.
Oui, un France-Algérie, bientôt, au
Stade de France. S’il vous plaît,
Monsieur Zidane.
2
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE
Le 12 juillet 1998,
au Stade de
France, l’équipe de
France (de gauche
à droite, Frank
Lebœuf, Stéphane
Guivarc’h, Bernard
Diomède, Robert
Pires, Bixente
Lizarazu, Marcel
Desailly, Laurent
Blanc, Didier
Deschamps)
célèbre son héros,
tout juste auteur
de deux buts face
au Brésil (3-0) lui
permettant de
soulever le Graal
ultime : la Coupe
du monde.
(Photo Alain de
Martignac)
Comme
Larbi Ben Barek,
Raymond Kopa,
Just Fontaine,
Michel Platini ou
Jean-Pierre Papin,
Zinédine Zidane
a marqué de son
empreinte l’histoire
des Bleus.
Parmi les grands
Papin, entre
deux époques
Passons par la case Papin. Débutant
à la fin des années Platini, finissant
sans avoir fréquenté Zidane chez les
Bl eu s, o ù s o n i nt e rl oc ut eu r
d’attaque fut surtout Éric Cantona, le
formidable buteur des années Tapie
se situe entre deux époques formidables, qu’il n’aura que frôlées. Il
passa le témoin de l’une à l’autre à
grands coups de « papinades » . Il
devint un héros dont le surnom fut
chanté dans les cours d’école ( « JPP,
reviens ! ») mais il rata de fameux
bons coups en compagnie d’une promotion de joueurs qui ont peut-être
trop longtemps vécu dans l’envahissante ombre de leurs prédécesseurs.
Les grandes années bleues s’écriraient sans Papin mais avec Zidane. Il
a pris en douceur la place de Cantona. Les deux hommes, sélectionnés
deux fois ensemble, ne furent jamais
titulaires simultanément. Leur collaboration faisait débat. Le débat fut
réglé, faute de débatteurs. Cantona,
suspendu longuement, disparut du
paysage bleu après un Pays-Bas France de 1995 qui fut aussi le dernier match international de Papin.
Une page se tourna à Utrecht en janvier 95, on peut le dire aujourd’hui.
Peu à peu, l’astre Zidane s’éleva à
mesure que chutaient ses cheveux et
les préjugés à son égard. Pas assez
rayonnant ? Pas assez décisif ? Pas
assez influent ? Mais à ce point décisif pour marquer des buts pour l’éternité, en finale de Coupe du monde,
en finale de la Ligue des champions
2002, le jour de l’inauguration du
Stade de France ou lors de la renversante fin du France-Angleterre de
Lisbonne ; à ce point rayonnant qu’il
a marqué à vie les supporters de la
Juventus ou du Real Madrid et que
l’opinion publique voue un culte à sa
classe gentille ; à ce point influent
que l’équipe de France s’est toujours
demandé ce qu’elle ferait sans lui et
que le rectus femorus de sa cuisse
droite fut, en 2002, un sujet
d’angoisse national.
À ce point immense qu’un enfant
d’une dizaine d’années, lors d’un
débat sur les cent ans des Bleus, posa
cette jolie question : « Mais avant
Zidane, il y avait quoi ? » On l’imagine, aujourd’hui, se demandant :
« Après Zidane, il y aura quoi ? »
Raymond Kopa,
Michel Platini,
Zinédine
Zidane
(de gauche
à droite) :
un trident
fabuleux
réunissant les
trois meilleurs
joueurs
français qui ont
marqué
l’histoire des
Bleus.
(Photo Bernard
Matussière/L’Équipe)
DIDIER BRAUN
Comment jouer sans lui ?
CE N’EST PAS LA PREMIÈRE FOIS
qu’un sélectionneur de l’équipe de
France va devoir réfléchir à la meilleure
manière de jouer sans Zidane. Jacquet,
Lemerre et Santini ont apporté à cette
question des réponses différentes :
Jacquet avait Djorkaeff comme alternative ; Lemerre, pendant la Coupe du
monde 2002, choisit Djorkaeff
d’abord, Micoud ensuite, dans un
poste pour poste assez oubliable ; Santini, enfin, profita régulièrement des
absences de Zidane pour aligner un
4-4-2 classique correspondant à ses
aspirations et qu’il n’aurait peut-être
pas dû imposer dans ces proportions à
son meneur de jeu pendant l’Euro au
Portugal.
Que va faire Domenech ? Pour le nouveau sélectionneur, il ne s’agit pas seulement de jouer sans Zidane. Il s’agit
de jouer également sans Thuram, sans
Desailly, sans Lizarazu. Donc, avant
tout, de rebâtir une défense en priorité.
Le remplacement de Zidane commence derrière, lui aussi.
Depuis la première période de la première sélection de Zidane, en 1994 à
Bordeaux contre les Tchèques (2-2),
l’équipe de France n’a pratiquement
plus joué à trois derrière. C’est pourtant une organisation qui plaît au nouveau sélectionneur, qui l’a souvent utilisée en Espoirs. Elle convient, de plus,
au tempérament offensif des latéraux
favoris pour la succession (Sagnol, Bernard Mendy, Réveillère à droite, Evra,
Armand à gauche).
Changement
de système probable
Remplacer Zidane ? Il est évident qu’il
est peu remplaçable et il est envisageable qu’il ne soit pas remplacé. La
meilleure façon de remplacer Zidane
est sans doute de faire autre chose, à
moins de donner les clés à Micoud, que
Domenech n’avait pas emmené avec
lui aux Jeux Olympiques d’Atlanta, en
1996.
Défense à cinq, trois milieux (à dominante défensive, comme Vieira,
Pedretti, Dacourt, ou offensive,
comme Pires, Wiltord, Rothen, Giuly),
deux attaquants ? Ou deux milieux
défensifs et une triplette offensive,
avec une pointe et deux joueurs excentrés ? Même si les absences à venir,
lors de France - Bosnie-Herzégovine, à
Rennes (voir page 6), dépasseront largement le cadre des retraites internationales des grands anciens, la première composition d’équipe du
nouveau sélectionneur fournira une
partie de la réponse. – V. D.
LES 10 FRANÇAIS EN ACTIVITÉ
LES PLUS CAPÉS
Au lendemain de France-Grèce (0-1), le
25 juin 2004 :
1. Desailly (1993-2004), 116
2. Thuram (1994-2004), 103
3. Lizarazu (1992-2004), 97
4. Zidane (1994-2004), 93
5. Pires (depuis 1996), 74
6. Vieira (depuis 1997), 72
7. Barthez (depuis 1994), 70
8. Wiltord (depuis 1999), 65
9. Henry (depuis 1997), 63
10. Trezeguet (depuis 1998), 55
Aujourd’hui :
1. Pires (depuis 1996), 74
2. Vieira (depuis 1997), 72
3. Barthez (depuis 1994), 70
4. Wiltord (depuis 1999), 65
5. Henry (depuis 1997), 63
6. Trezeguet (depuis 1998), 55
7. M. Silvestre (depuis 2001) et Makelele
(depuis 1995), 34
9. Anelka (depuis 1999), 28
10. Sagnol (depuis 2000), 26
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Commission paritaire no 1207I82523 ISSN 0153-1069.
SA
Tirage du mercredi 11 août 2004: 654 499 exemplaires
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JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Si le jury s’était octroyé le droit de
jouer à plus de onze pour sélectionner un attaquant du temps jadis, il
aurait volontiers ajouté Larbi Ben
Barek. Son nom n’est plus connu que
par de très vieux enfants qui ont eu
quinze ans sous l’Occupation ou par
les historiens du sport qui n’oublient
jamais rien. Il était né au Maroc, il
joua à Marseille, à Paris, en Espagne.
Il aurait sans doute été la grande
étoile d’un football français tout
juste entré en professionnalisme s’il
n’avait été trop jeune pour briller
dans la première Coupe du monde
organisée en France, en 1938, et trop
vieux pour patienter que reviennent
la paix et les joutes sportives internationales qui l’accompagnent. Il fut
cependant un grand parmi les
grands, artiste autant qu’athlète. Il
fut aussi un des premiers joueurs à
symboliser une France du football
comme précédemment, de grands
joueurs issus de flots migratoires
successifs, d’Italie, d’Espagne,
d’Afrique, des Antilles. Platini, autoritaire marqueur de coups francs dès
sa première sélection, personnifia
ces années magnifiques qui firent
voguer la France d’une étoile
presque atteinte à Séville à une autre
entrevue à Guadalajara. Platini
meneur de jeu, Platini buteur, Platini
grand capitaine, Platini qu’on n’imaginait alors pas sélectionneur ou dirigeant international. Sans le vouloir,
lui et ses amis rejetèrent dans
l’ombre les glorieux anciens de 58, à
qui l’on demandait volontiers leur
avis – on ne parlait pas encore de
consultants. En le voulant vraiment,
ils ont animé une équipe qui, vingt
ans plus tard, fait encore référence.
Bleu
Rouge
Platini,
vingt ans après
Kopa et Fontaine
équipe fortement imprégnée des
principes de l’école rémoise et marquée par l’apprentissage du football
dans les rues, souvent au pied des
mines et des usines.
Sautons près de vingt ans de l’histoire, vingt années où l’équipe de
France fut la juste représentante
d’un football français haché menu
par ses propres dissensions. Et
retrouvons Michel Platini et les siens,
première génération qui aura entrevu les centres de formation émergeant tout juste. Gloire à ceux qui
auront joué deux demi-finales mondiales d’affilée (1982 et 1986), perdues face à l’Allemagne de l’Ouest,
et qui, surtout, auront remporté un
premier titre, celui de champion
d’Europe, en 1984. Ici l’on trouve,
Jaune
Bleu
Jaune
prenant racine bien au-delà de
l’Hexagone. La pluralité des origines
était déjà source de richesse.
Dans la ligne d’attaque idéale de l’an
2000, il avait été impossible de séparer Raymond Kopa et Just Fontaine,
le fils de Polonais qui débuta mineur
de fond et le gamin du Maroc, encore
un, qui aurait pu être enseignant à
Marrakech ou à « Casa » . Ils symbolisent, aujourd’hui encore, le miraculeux printemps 1958, où l’équipe de
France atteignit pour la première fois
les demi-finales de la Coupe du
monde. Kopa, sacré meilleur joueur
du tournoi et patron sans être capitaine, Fontaine, meilleur buteur
(13 buts, record éternellement à
battre) et trop tôt contraint à la
retraite, furent les emblèmes d’une
Noir
Noir
AU PANTHÉON des grands joueurs
français, Zinédine Zidane avait déjà
sa place avant que ses adieux aux
Bleus ne l’autorisent à en pousser la
porte. Au printemps dernier, célébrant le centenaire de l’équipe de
France (L’Équipe du 29 avril),
L’Équipe le situait spontanément au
même rang que Raymond Kopa et
Michel Platini. Quatre ans plus tôt,
L’Équipe Magazine avait joué à composer l’équipe du XXe siècle. Zidane
faisait partie d’une attaque composée de Kopa et de Platini, bien sûr,
mais aussi de Just Fontaine et de
Jean-Pierre Papin. Une attaque réunissant tous les Ballons d’Or français
de France Football, les premier et
deuxième vainqueurs français de la
Coupe d’Europe des clubs champions, le recordman des buts marqués lors d’une Coupe du monde, le
premier buteur d’une finale internationale remportée par l’équipe de
France, le seul double buteur français d’une finale de Coupe du
monde, il n’y avait pas de faute de
goût.
3
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE
Zidane tire sa révérence
Zinédine Zidane annoncera ce soir, sur Canal +, qu’il quitte l’équipe de France.
Si Raymond Domenech
n’était pas venu lui
rendre visite au
Real Madrid, la semaine
dernière, Zinédine Zidane
aurait peut-être annoncé
plus tôt sa décision, prise
de longue date : après
93 sélections et dix ans
en bleu, il quitte l’équipe
de France, à trente-deux
ans. Il s’en expliquera
ce soir, à 19 h 45,
sur Canal +,
dans un entretien
avec Michel Denisot.
La pénible fin de carrière de Marcel
Desailly a pu pousser, aussi,
« Zizou » à s’interroger sur le joueur
qu’il sera à trente-quatre ans, en juin
2006, au moment de la Coupe du
monde en Allemagne, après deux
saisons galactiques supplémentaires sur tous les terrains d’Espagne
et d’Europe. Il devrait s’expliquer sur
tout cela, ce soir, dans un entretien
dont on pressent l’émotion, et qui
fera plus que tourner une page : il
refermera le livre.
On ne peut pas totalement parler des
années Zidane, pour évoquer les dix
années écoulées, comme on résuma
la période 1976-1987 aux années
Platini, car les plus belles années
Zidane, en bleu, furent aussi les
années Deschamps. Le génie et le
brassard, le brio et l’influence,
n’étaient pas, cette fois, concentrés
sur le même homme, mais lorsque
REPÈRES
Zinédine ZIDANE a trente-deux ans. Il est né le 23 juin
1972, à Marseille. Il mesure 1,85 m et pèse 80 kg.
Il est marié et père de trois garçons.
Formé à l’AS Cannes, le meneur de jeu a moins de
dix-sept ans lorsqu’il y joue son premier match pro,
à Nantes (1-1), le 20 mai 1989.
En juillet 1992, il signe à Bordeaux, où il reste quatre
ans. Lors de sa dernière saison girondine (1995-96),
il perd la finale de la Coupe de l’UEFA contre le
Bayern Munich (0-2, 1-3). En D 1, il a joué
200 matches et inscrit 34 buts.
À l’été 1996, il débarque à la Juventus Turin, où il
évolue pendant cinq saisons, remportant deux titres
de champion d’Italie (1997 et 1998), une Coupe
intercontinentale et une Supercoupe d’Europe (1996),
ainsi qu’une Supercoupe d’Italie (1997). En revanche,
il échoue deux fois en finale de la Ligue des
champions, en 1997 (1-3), contre Dortmund, et en
1998 (0-1), contre le Real Madrid. En Serie A, il a joué
151 rencontres et marqué 24 buts.
Son transfert au Real en août 2001 reste le plus gros
de l’histoire du football : 75 millions d’euros. En trois
ans, il y a gagné un titre de champion d’Espagne
en 2003, une Ligue des champions (enfin !), avec une
extraordinaire volée victorieuse du pied gauche
en finale contre Leverkusen (2-1) en 2002,
une Supercoupe d’Europe et une Coupe
intercontinentale la même année, sans oublier deux
Supercoupes d’Espagne en 2001 et 2003.
En revanche, la dernière saison s’est très mal
terminée, avec une défaite en finale de la Coupe
d’Espagne contre Saragosse (2-3) (il avait déjà perdu
en finale de cette même Coupe du Roi en 2002, contre
La Corogne, 1-2), une élimination en quart de finale
de la C 1 par Monaco (4-2, 1-3) et une piteuse
quatrième place de la Liga. Dans cette dernière,
il a disputé 97 matches et marqué 22 buts. Ayant
prolongé son contrat de deux ans, il est lié avec
le Real jusqu’en juin 2007.
En Coupe d’Europe, il a joué au total 94 rencontres
(68 en C 1 et 26 en C 3), réussissant 18 buts (14 en C 1
et 4 en C 3).
En équipe de France, il honore sa première sélection
le 17 août 1994 à Bordeaux, contre la République
tchèque (2-2), marquant deux buts. Deux ans plus
tard, amoindri à la suite d’un accident de voiture,
il participe à l’Euro en Angleterre et chute en
demi-finale (0-0, 5-6 aux t.a.b., encore contre
les Tchèques).
Puis Zizou est sacré champion du monde le 12 juillet
1998 en inscrivant face au Brésil (3-0), de la tête,
les deux premiers buts. En fin d’année, il est élu
Ballon d’Or France Football.
En 2000, il remporte le Championnat d’Europe
des nations (2-1, b.e.o., en finale contre l’Italie), qui
restera sa phase finale la plus accomplie, avec
notamment le coup franc contre l’Espagne en quart
de finale (2-1) et le penalty du succès contre le
Portugal en demi-finale (2-1, b.e.o.).
Quasiment absent de la Coupe du monde 2002, en
raison d’une blessure à une cuisse (il jouera diminué
le dernier match contre le Danemark (0-2), son dernier
coup d’éclat en bleu demeurera un renversant doublé
dans le temps additionnel contre l’Angleterre (2-1),
le 13 juin dernier, au début de l’Euro 2004. En quart
de finale contre la Grèce (0-1), qui restera son ultime
apparition, il a livré l’un de ses seuls matches ratés en
sélection. Il termine avec 93 capes et 26 buts.
l’un et l’autre furent au sommet,
l’équipe de France fut irrésistible.
Sous les pas du génie qui s’éloigne
s’ouvre un gouffre : il n’a pas toujours été simple de jouer avec lui, et
Jacques Santini n’est pas parvenu,
au Portugal, à régler la double négation ni meneur de jeu axial, ni joueur
de couloir, que posait le statut particulier d’un joueur à part ; mais il sera
bien plus compliqué de jouer sans
lui.
Car, depuis la Coupe du monde
2002, Zinédine Zidane s’était arraché à sa timidité originelle pour
devenir un leader et, souvent, un
capitaine. Le regroupement qu’il
avait orchestré après le deuxième
but croate, à Leiria, était une marque
d’autorité, de sens collectif, et du
refus de la défaite. Les Bleus, ce soir,
ne seront pas seulement orphelins
de son jeu ; ils perdront aussi son
caractère, son rayonnement.
Zidane en bleu
victoires
défaites
tionneur, et Patrick Vieira. Celui-ci
sera le nouveau capitaine de
l’équipe de France. Il sera aussi,
peut-être, le seul joueur français à
évoluer aux côtés de Zinédine Zidane
cette saison.
Il s’est écoulé six ans depuis 1998, et
tout a changé. C’est un cycle habi-
Zizou et Canal
7
63
Zinédine Zidane s’en va, et il y aura
une équipe de France après lui. Mais
des quatorze joueurs qui ont disputé
la finale de la Coupe du monde 1998,
il ne reste plus que Fabien Barthez, le
plus âgé (trente-deux ans), le seul
qui ait joué en Espoirs avant que Raymond Domenech n’en soit le sélec-
23
nuls
196 buts pour 64 contre
C’est ce soir, sur Canal +, dans un entretien de dix minutes réalisé trois heures
plus tôt à Madrid par Michel Denisot, que Zinédine Zidane annoncera officiellement sa retraite internationale. Un scoop parfaitement dans l’esprit et dans
la règle du partenariat à durée indéterminée signé en 1999 par Zizou avec le
groupe Canal +. Utilisée pour le bouquet Canal Satellite, uniquement dans le
domaine du foot, l’image de ZZ a fleuri depuis sur les antennes du groupe. Le
joueur du Real, qui affirmait il y a cinq ans « se reconnaître dans l’esprit
Canal », possède par ailleurs avec la chaîne cryptée un contrat d’exclusivité
dans le domaine de l’audiovisuel. En clair (et sans décodeur), l’interview de ce
soir n’aurait pas pu se faire sur une chaîne concurrente. – T. M.
tuel dans un sport collectif : en six
ans, toutes les équipes changent.
Mais ce qui rend le bouleversement
spectaculaire, c’est que les champions du monde 1998, qui étaient
ensemble depuis 1996, ont duré
longtemps ensemble. Et
qu’aujourd’hui, ils partent
ensemble. Avec l’annonce de la
retraite internationale de Zinédine
Zidane par lui-même, ce soir, s’évaporera enfin l’illusion de la continuité, qui aura été balayée par les
échecs de la Coupe du monde 2002
et de l’Euro 2004. Quelques héritiers
restent, mais 1998 et 2000 appartenaient à une autre équipe. Zidane
s’en va. Voilà, c’est fini.
VINCENT DULUC
Une retraite anticipée
Il y a cinq ans déjà, Zidane avait annoncé qu’il n’irait pas plus loin que 2004
avec les Bleus. Bon an, mal an, il n’a jamais vraiment changé d’idée.
J « TÔT OU TARD, chacun partira. Moimême, un jour, je quitterai l’équipe de France.
C’est pour cela qu’il nous faut vivre le présent
avec le maximum d’intensité, pour n’avoir
aucun regret. »
L’Équipe, 6 octobre 1999
J « Je me donne encore cinq ans, je pense.
Après, je m’occuperai des miens. Ils méritent
plus que ce que je fais. Parce que c’est dur pour
eux. »
L’Équipe, 6 octobre 1999
J « Je suis certain de ne pas jouer jusqu’à
trente-cinq ans (…) Le football, ce n’est pas
seulement la passion comme quand on est
jeune. C’est aussi la pression. »
L’Équipe, 25 mai 2001
J « Je vais jouer au foot encore quatre ans, certainement. Tant que ça se passe bien, que je
prends du plaisir et que j’apporte quelque
chose aux Bleus, je continuerai. »
L’Équipe, 29 mars 2002
J « Il me reste deux ans de contrat avec le Real
Madrid et, jusque-là, je jouerai aussi bien que
possible, quelle que soit la compétition dispu-
JEUDI 12 AOÛT 2004
tée. Après ces deux ans (il aura alors trentetrois ans), je prendrai tranquillement ma
retraite. »
L’Équipe, 30 juillet 2003
J « En 2006 j’aurai trente-quatre ans et je ne
sais pas si dans trois ans je serai aussi performant que je l’ai été jusqu’ici. Or, je ne veux pas
faire une simple année après l’Euro. »
L’Équipe, 19 août 2003
J « On va voir ce qui va se passer à l’Euro 2004.
Je prendrai ma décision après cette compétition. »
L’Équipe, 27 décembre 2003
J « On verra bien (NDLR : concernant sa participation à la Coupe du monde 2006)... Le plus
important est de ne pas sentir de fatigue, voire
de saturation... Après, on peut même continuer
plus loin, même jusqu’à l’Euro 2008 (il sourit)...
Là, c’est une boutade. »
L’Équipe, 6 février 2004
J « J’ai retrouvé chez les Bleus de l’après 2002
l’allant qui existait auparavant : dans ces
conditions, on n’a pas envie d’arrêter, on n’y
pense pas, on est porté par le plaisir de jouer, de
transmettre un témoin, d’aider les jeunes qui
arrivent. À côté de ça, si l’Euro 2004 ne se passe
pas comme on le souhaite, quelle attitude
adopter ? Ce sont souvent les événements qui
commandent. Je n’ai pas envie de mal vieillir
car, ne vous y trompez pas, on vieillit mal sur un
terrain. Je n’ai pas envie qu’on me dise demain :
“Dis donc, tu devrais te ménager pour
demain...” Alors, il ne faut pas se tromper ! »
France Football, 20 avril 2004
J « Mon objectif est d’abord de disputer
l’Euro. Viendra ensuite ce qui devra arriver.
Moi, en tout cas, j’ai toujours envie de
gagner. »
France Football, 8 juin 2004
J « Je suis plus près de la fin que l’inverse.
C’est la réalité, elle me rassure. J’ai envie que
ma carrière soit terminée, pour pouvoir faire
certaines choses. Et pour d’autres raisons, je
n’en ai pas envie. En fait, il ne faut pas se poser
la question et il faut profiter de l’instant présent. Le vivre à fond. Je ne vais quand même
pas me plaindre ! »
L’Équipe, 13 juin 2004
J « Mon avenir, j’y pense de plus en plus, mais
il est encore flou… Je ne me projette pas plus
loin que l’Euro 2004. En aucune façon. Ça a
toujours été mon fonctionnement. Aprèsdemain, c’est après-demain. Tout ce que je
peux dire, c’est que j’espère que ça va durer
encore. »
L’Équipe, 13 juin 2004
J « Je vous parlerai prochainement pour dire
de quoi sera fait mon avenir avec l’équipe de
France. Je le dirai dans peu de temps. Je tiens
d’abord à parler avec le nouvel entraîneur et
avec les gens que je connais déjà, comme Henri
Émile. Ça se fera naturellement et c’est une
décision qui sera prise avant le 18 août. »
Site officiel de Zinédine Zidane, 18 juillet 2004
J « J’ai vu l’entraîneur, on a parlé. On s’est
donné un peu de réflexion tous les deux, pour
lui ce qu’il avait envie de faire et pour moi de
mon côté… On se donne un peu de temps. »
Site officiel de Zinédine Zidane, 4 août 2004
PAGE 3
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
nationale, mais il est clair que la vie
collective au Portugal n’a pas poussé
les trentenaires à s’engager pour
deux saisons de plus auprès d’une
jeune génération avec laquelle ils
n’ont pas partagé la même exigence.
Cette déception, survenue deux ans
après l’échec de la Coupe du monde
en Corée, s’est superposée à la lassitude mentale qui gagne des joueurs
qui ont autant donné, et à une lassitude physique, aussi : avec sept ou
huit matches internationaux de
moins dans la saison, Zidane pourra
mieux se préparer, mieux récupérer,
mieux rester au sommet avec le Real.
Bleu
Rouge
Le quart de finale de l’Euro 2004 contre la Grèce, le 25 juin dernier, aura été le dernier match en bleu de Zinédine Zidane, ici face au désormais Bordelais Kapsis. Au terme de dix ans avec l’équipe de
France, Zizou annoncera ce soir, sur Canal +, sa retraite internationale.
(Photo Richard Martin)
Jaune
Bleu
Jaune
Un livre se referme
Zinédine Zidane s’efface dix ans
après ses débuts internationaux à
Bordeaux face à la République
tchèque (2-2), où, remplaçant, il
avait sauvé les Bleus grâce à un doublé qui lançait son étonnante vie de
buteur en bleu, où il aura marqué
deux fois plus qu’en club (26 buts en
93 sélections). Il s’efface au lendemain d’un Euro 2004 qu’il aura marqué de son empreinte, grâce à son
doublé dans le temps additionnel
contre l’Angleterre (2-1), mais qui
restera un échec collectif, et une
phase finale au cours de laquelle certains ressorts semblent s’être brisés
aux yeux des cadres. Et la Coupe du
monde 2002 en avait déjà rompu
quelques-uns.
On ne connaîtra peut-être jamais la
vérité, parce que Thuram, Lizarazu et
Zidane semblent décidés à emporter
leurs secrets dans leur retraite inter-
Noir
Noir
AU FOND, TOUT LE MONDE
savait confusément que le voyage de
Raymond Domenech à Madrid, le
mardi 3 août dernier, n’était même
pas celui de la dernière chance. Tout
le monde sentait que cette dernière
chance était passée, déjà, et que
Zinédine Zidane avait pris sa décision depuis trop longtemps pour
qu’elle puisse être remise en cause
par la visite du nouveau sélectionneur.
Il l’avait reçu avec courtoisie, dans
une curiosité partagée des arguments de l’autre, mais ces arguments étaient trop antagonistes : le
joueur avait expliqué pourquoi il
désirait s’arrêter, le sélectionneur
avait avancé les raisons de continuer. Au sortir de ce dialogue, Zinédine Zidane avait décidé de se donner un peu de temps. Mais le temps
qui passe, depuis plusieurs mois, l’a
toujours rapproché de la sortie,
inexorablement.
Alors, le meneur de jeu de l’équipe de
France depuis dix ans, le double
buteur de la finale de la Coupe du
monde 1998 face au Brésil (3-0),
l’inspirateur génial et brillant du
triomphe de l’Euro 2000, qui restera
sa plus belle phase finale, annoncera
ce soir qu’il quitte l’équipe de France.
Tout juste pourrait-il laisser une dernière porte ouverte, en envisageant,
par exemple, de donner un dernier
coup de main, uniquement dans
l’intérêt supérieur du footbal français si d’aventure les Bleus en
avaient un jour réellement besoin.
Zidane s’exprimera sur Canal +, à
19 h 45, et répondra pendant une
dizaine de minutes aux questions de
Michel Denisot. Il prononcera ainsi
les mots que plus de 60 % de Français, selon les récents sondages, ne
voulaient pas entendre. Il ne portera
ainsi plus qu’un seul maillot, celui du
Real Madrid, qui aura jusqu’en 2007,
jusqu’au seuil de ses trente-quatre
ans, l’exclusivité de son génie.
4
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Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE
FRANCE - RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (2-2, le 17 août 1994, amical)
Le jeune et encore chevelu Zinédine Zidane peut contempler
les étoiles. La star montante du football français vient de
réussir des débuts fracassants en sélection à Bordeaux. Entré
en jeu à la 63e minute, le Bordelais a signé, en deux minutes
(85e et 87e), le premier de ses quatre doublés
sous le maillot tricolore. (Photo Nicolas Luttiau)
Zidane, une
Le meneur de jeu de l’équipe de France annonce ce soir sa
FRANCE-BRÉSIL
(3-0, le 12 juillet 1998, finale de la Coupe du monde).
Un match pour l’éternité. On joue la 27e minute de cette
finale de rêve quand, sur un corner concédé par Roberto
Carlos et tiré par Emmanuel Petit côté droit, Zidane
s’envole plus haut que Leonardo pour piquer son ballon
au premier poteau. Zizou récidive juste avant la pause sur
un corner rentrant frappé cette fois-ci
de la gauche par Djorkaeff.
(Photo Alain Landrain)
CE JOUR-LÀ, le 17 août 1994, un
gamin de vingt-deux ans a fait
renaître un certain espoir parmi
tout un peuple déprimé. Ce jourlà, face à la République tchèque
(2-2) à Bordeaux, Aimé Jacquet,
sélectionneur d’une équipe de
France encore traumatisée par sa
non-participation à la World Cup
américaine, a compris que les
Bleus allaient « pouvoir compter
sur un joueur d’exception ! » Sur
un être hors du commun, un
artiste, un ensorceleur de l’impossible, un fabricant de rêves qui
allait, dix ans durant, distribuer
des tonnes d’émotion.
Zinédine Zidane et l’équipe de
France, c’est une histoire qui
s’écrit en lettres majuscules et
dorées. Une histoire passionnée et
passionnelle, enrobée d’exploits,
de titres et de gloire. Une histoire
pourtant simple.
Celle d’un gamin de Marseille qui
va se construire en club et en Bleu
un palmarès épais comme un dictionnaire. Zizou, c’est 93 sélections avec le coq sur la poitrine et
26 buts, dont 21 ont été décisifs. À
chaque fois qu’il a marqué,
l’équipe de France n’a pas perdu.
C’est surtout un joueur qui est
entré dans l’histoire de France en
inscrivant de la tête, lors de la
finale de la Coupe du monde 1998,
deux buts qui le propulseront sur
le toit du monde, sur un écran
géant installé sur l’Arc de
triomphe, et dans la mémoire col-
lective. Ce Zizou-là, la France,
l’Europe, le monde vont l’aimer,
l’aduler, lui qui a toujours refusé
de se présenter comme un modèle
d’intégration, un exemple, un
guide pour la jeunesse de toutes
les banlieues abandonnées.
Champion du monde, champion
d’Europe, l’enfant de l’immigration a toujours semblé gêné par sa
notoriété. « Pour moi, les mots
restent une épreuve. Quand on
aime parler, on le fait spontanément et, moi, ce n’est pas quelque
chose que je fais naturellement. Si
on me donne le choix entre
m’exprimer une fois par semaine
ou une fois par mois, aucun doute,
je choisirai une fois tous les deux
mois… »
Zidane s’exprime avec son talent
naturel, le langage de ses pieds, de
sa passion et de son amour pour ce
ballon qui a toujours tourné très
rond et fabriqué ses ambitions.
Mais le fils du magasinier a décidé
d’arrêter. De se retirer de la vie
publique en bleu-blanc-rouge.
Pourtant, il y a quatre ans, quand
son alter ego Didier Deschamps
décidait de mettre un terme à sa
carrière internationale après un
titre de champion d’Europe, le
meilleur joueur du monde expliquait, avec sa simplicité naturelle :
« Plus on va avancer dans le
temps, plus je vais devoir me comporter en leader. Ce challenge
peut m’enrichir pour la suite de ma
carrière. Mais tout se fera douce-
ment, naturellement. Déjà, je
commence à avoir le réflexe d’aller
voir les jeunes… Moi aussi, un
jour, j’aimerais dépasser les cent
sélections. Ce serait bien. Un,
zéro, zéro, c’est un beau chiffre,
non ? Il a combien de sélections
Didier (Deschamps) ? 103 ? Il faut
bien que j’essaie de le battre ! »
« Ma vie a
complètement
changé depuis
la Coupe
du monde 1998 »
Ce Zidane-là, un agneau lâché
dans l’arène madrilène, a décidé
de quitter le devant de la scène,
d’ouvrir ses bras en guise de
remerciements et de renoncer à ce
bonheur suprême de la représentation nationale. Zizou a tout donné, son âme est fatiguée, lassée,
embuée, détériorée par tous ces
sacrifices consentis.
Ses années en bleu, Zizou les a
goûtées avec délectation. Sans se
poser de questions sur sa fonction.
« Mon rôle en équipe de France a
toujours été le même. En fait, je
rectifie, il est le même depuis la
Coupe du monde 1998, parce que
c’est là que ma vie a complète-
ment changé. En équipe de
France, je joue vraiment un rôle de
numéro 10. Je suis réellement un
meneur de jeu. Ce n’est pas vraiment ma fonction avec le Real
Madrid. Ce n’était pas tout à fait
mon rôle avec la Juventus. »
En bleu, Zinédine Zidane a pu laisser libre cours à son inspiration. À
ce talent, parfois contenu, et qui
aspirait simplement à gambader
sur les terrains. Pourtant, à
l’inverse d’un Michel Platini,
numéro 10 dans l’âme, plusieurs
fois meilleur buteur du Calcio avec
la Juventus, l’ancien Bordelais n’a
que très rarement fait exploser les
compteurs. « On me dit et je me le
dis moi-même, que je ne marque
pas assez. J’ai au moins la satisfaction d’avoir inscrit des buts importants dans ma carrière. Curieusement, quatre ou cinq l’ont été du
pied gauche. Celui à Séville avec
Bordeaux, ce lob de volée d’une
quarantaine de mètres. Le but
contre La Corogne après une série
de dribbles. Mon premier but en
équipe de France, à Bordeaux,
contre la République tchèque.
Tous des buts déterminants, tous
inscrits du pied gauche, allez comprendre ! Je suis peut-être un gaucher contrarié. Mais alors, très très
peu contrarié. Des buts décisifs,
j’en ai aussi marqué de la tête, les
deux de la finale de la Coupe du
monde, bien sûr. Mais également
quand j’ai égalisé contre la République tchèque pour fêter mon
premier maillot bleu. Ça signifie
peut-être simplement que, quelquefois, je me dis que ce serait
bien de faire quelque chose. »
Alors Zizou a osé, a fait et refait
l’histoire de cette France qui, tout
au long de la dernière décennie, a
vibré en bleu.
« Je n’ai pas envie
de mal vieillir car,
ne vous y trompez
pas, on vieillit mal
sur un terrain »
Sa formidable réussite en équipe
de France, le Madrilène la revendique bien évidemment, mais ne
se l’explique pas vraiment. « À qui
je dois ma réussite ? Mais à plein
de monde ! Je ne peux pas tous les
citer. Pour aller à l’essentiel, sans
passer par tous les éducateurs de
ma jeunesse, je pense à Aimé Jacquet, qui m’a fait débuter et qui,
ensuite, a joué la carte Zidane en
me faisant confiance lors de
l’Euro 96. Après, ma période italienne, à la Juventus (1996-2001),
a été capitale. J’ai été bien à
Cannes, à Bordeaux, mais le challenge le plus important était
d’aller en Italie, de partir à l’étranger sur les traces de Michel Platini.
C’est la Juve qui m’a donné cette
ampleur et, sans ce club, tout
aurait été différent. »
Zizou s’en est allé et, désormais, la
vie en bleu sera un peu plus pâle. Il
y a quelques semaines, avant cet
Euro portugais raté, le meneur de
jeu français s’expliquait dans
France Football sur la suite qu’il
comptait donner à sa carrière.
« Franchement, je ne sais vraiment pas quand je vais arrêter ma
carrière. J’ai retrouvé chez les
Bleus de l’après 2002 l’allant qui
existait auparavant : dans ces
conditions, on n’a pas envie
d’arrêter, on n’y pense pas, on est
porté par le plaisir de jouer, de
transmettre un témoin, d’aider les
jeunes qui arrivent. À côté de ça, si
l’Euro 2004 ne se passe pas
comme on le souhaite, quelle attitude adopter ? Ce sont souvent les
événements qui commandent. Et
puis moi, je n’ai pas envie de mal
vieillir car, ne vous y trompez pas,
on vieillit mal sur un terrain… »
Pour la première fois de sa vie,
Zinédine Zidane, le fils de « mon
papa », l’homme bien élevé, a
décidé de dire non. Non à cette
existence qui devenait de plus en
plus pesante. En prenant cette
décision, Zizou est redevenu
Yazid, son surnom dans les quartiers de son enfance de la Castellane à Marseille. Zizou va bien
vieillir…
JEAN-PHILIPPE COINTOT
(Photo Alain de Martignac)
PAGE 4
JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Homme discret, Zinédine Zidane s’est forgé un destin de héros
et un rôle de meneur de jeu avec l’équipe de France.
Bleu
Une histoire simple
FRANCE - ARABIE SAOUDITE
(4-0, le 18 juin 1998, Coupe du monde)
Zidane quitte le Stade de France la tête basse. Aimé
Jacquet, concentré sur son équipe, n’a pas un regard
pour lui. Coupable de s’être essuyé les crampons sur un
Saoudien à terre, Zidane est expulsé à la 70e minute par
l’arbitre mexicain. Il devient ainsi le premier joueur de
l’histoire du football français à écoper d’un carton rouge
en phase finale d’une Coupe du monde.
Jaune
Rouge
Jaune
FRANCE-ESPAGNE
(1-0, le 28 janvier 1998, amical)
Dans un froid glacial, Zidane devient le premier
buteur de l’histoire du Stade de France
inauguré pour l’occasion. Il profite pour cela
d’une frappe de Youri Djorkaeff repoussée par
la barre transversale pour tromper
Zubizarreta du droit et de près.
(Photo Jean-Claude Pichon)
Noir
Bleu
Noir
FRANCE - ROUMANIE (1-0, le 10 juin 1996, Euro)
Zidane débute la première de ses cinq phases
finales, face à la Roumanie de Lupescu. Mais,
blessé au genou à la suite d’un accident de
voiture survenu peu avant cet Euro anglais, il ne
peut conduire les Bleus jusqu’en finale. La France
n’échoue toutefois en demi-finale qu’à l’issue des
tirs au but face à la République tchèque
(0-0, 5 t.a.b. à 6).
(Photo Alain de Martignac)
5
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE
décennie en bleu
retraite internationale. Dix ans après sa première sélection. L’opportunité de réunir dix clichés pour l’histoire.
FRANCE - PORTUGAL
(2-1 b.e.o., le 28 juin 2000, demi-finale de l’Euro)
Zidane aura dû attendre sa 58e sélection pour inscrire le premier de
ses quatre penalties en bleu. Mais quel penalty ! 117e minute : Abel
Xavier repousse de la main le ballon devant sa ligne. L’Autrichien
Benko siffle malgré un océan de protestations lusitaniennes. Zidane
transforme la sanction de l’intérieur du pied droit et qualifie de
facto la France pour la finale
en vertu de la règle du but en or.
(Photo Alain de Martignac)
Zidane et les Bleus en chiffres
SÉLECTIONS
1. Desailly (1993-2004), 116
2. Deschamps (1989-2000) et Thuram (1994-2004), 103
4. L. Blanc (1989-2000) et Lizarazu (1992-2004), 97
6. ZIDANE (1994-2004), 93
7. Amoros (1982-1992) et Y. Djorkaeff (1993-2002), 82
9. Bossis (1976-1986), 76
10. Pires (depuis 1996), 74
LE DÉTAIL DE SES 26 BUTS
17 août 1994 : France - Rép. tchèque, 2-2 (85e, 87e).
6 septembre 1995 : France - Azerbaïdjan (qualif. CEN),
10-0 (72e).
11 octobre 1995 : Roumanie - France (qualif. CEN), 1-3
(72e).
21 février 1996 : France - Grèce, 3-1 (49e).
7 juin 1997 : France - Italie, 2-2 (12e).
28 janvier 1998 : France - Espagne, 1-0 (20e).
25 février 1998 : France - Norvège, 3-3 (28e).
29 mai 1998 : Maroc - France, 2-2 (63e).
12 juillet 1998 : France - Brésil (CM), 3-0 (27e, 45e).
8 septembre 1999 : Arménie - France (qualif. CEN), 2-3
(67e).
23 février 2000 : France - Pologne, 1-0 (88e).
4 juin 2000 : France - Japon, 2-2 (61e).
25 juin 2000 : France - Espagne (CEN), 2-1 (32e , c.f.).
28 juin 2000 : France - Portugal (CEN), 2-1, b.e.o. (117e,
s.p.).
27 février 2001 : France - Allemagne, 1-0 (27e).
24 mars 2001 : France - Japon, 5-0 (10e, s.p.).
27 mars 2002 : France - Écosse, 5-0 (12e).
FRANCE - ALGÉRIE (4-1, le 6 octobre 2001, amical)
Ce match, riche en symboles, ne s’est jamais terminé. La pelouse
du Stade de France fut envahie, la rencontre dut être
interrompue à la 76e minute. Ce soir-là, Zidane, d’origine kabyle,
raccompagna Omar Belbey en direction des vestiaires.
(Photo Pascal Rondeau)
FRANCE-DANEMARK (0-2, le 11 juin 2002, Coupe du monde).
Quinze jours plus tôt, la cuisse gauche du stratège, tout juste
vainqueur de la C 1, a lâché en amical contre la Corée du Sud
(3-2). L’existence du rectus femorus inquiète la France entière.
Après une rééducation acharnée, Zidane parvient à disputer le
troisième match contre le Danemark, à 50 % de ses moyens physiques, la cuisse compressée. En vain.
(Photo Richard Marin)
JEUDI 12 AOÛT 2004
FRANCEANGLETERRE
(2-1, le 6 juillet
2004, Euro).
Zidane est suivi
comme son ombre
par Bixente Lizarazu,
furieux de bonheur.
Il peut exulter. Car il
vient de réussir un
coup de maître. Son
égalisation face aux
Anglais sur un coup
franc direct de toute
beauté est suivie,
trente-cinq secondes
après la fin
du temps
réglementaire, d’un
penalty victorieux.
Un double coup de
génie, son dernier
sous le maillot
frappé du coq, pour
le tout nouveau et
éphémère capitaine
des Bleus.
(Photo Bernard Papon)
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
BUTEURS-PASSEURS
1. Platini (1976-1986), 62
2. ZIDANE (1994-2004), 50
3. Y. Djorkaeff (1993-2002), 49
4. Henry (depuis 1997), 43
5. Kopa (1952-1962), 40
Bleu
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Jaune
PASSEURS
1. ZIDANE (1994-2004), 24
2. Kopa (1952-1962), 22
3. Y. Djorkaeff (1993-2002) et Platini (1976-1986), 21
5. Henry (depuis 1997) et Pires (depuis 1996), 16
G En équipe de France, Zinédine Zidane a partagé ses
93 sélections avec 80 joueurs :
1. Thuram, 80 fois
2. Desailly, 76
3. Lizarazu, 67
4. Y. Djorkaeff, 60
5. Barthez et Deschamps, 55
7. Vieira, 53
8. Pires, 51
9. L. Blanc, 48
10. Henry, 47
11. Trezeguet, 43
12. Dugarry, 40
13. Wiltord, 39
14. E. Petit et Lebœuf, 36
16. Karembeu, 35
17. Candela, 32
18. Makelele, 29
19. Lama, 26
20. M. Silvestre, 25
21. Loko, 20
22. Anelka et Boghossian, 17
24. Sagnol, 16
25. V. Guérin, 15
26. Marlet, 14
27. Angloma, Gallaset Pedros, 13
30. Guivarc’h, 11
31. Micoud, 10
32. Dacourt et Lamouchi, 9
34. I. Ba et D. Cissé, 8
36. Di Meco, Govou, Laigle et Vairelles, 7
40. Laslandes, Maurice, Ngotty, Pedretti, Roche, 6
45. Boumsong, Carrière, Christanval, Diomède, Keller et
Ramé, 5
51. Coupet, Déhu, Djetou, Ginola,4
55. Gava, Kapo, Madar, Martins, Ouédec, Saha, 3
61. Blondeau, Br. Cheyrou, Cantona, Cocard, Giuly, Goma,
Letizi, Mexès, Pouget, L. Robert, Rothen, 2
72. Bréchet, Charbonnier, Dabo, J.-M. Ferri, Le Guen, Luyindula, B. Mendy, Porato, Réveillère, 1.
En italique, les joueurs en activité internationale.
Jaune
BUTEURS
1. Platini (1976-1987), 41
2. Fontaine (1953-1960) et Papin (1986-1995), 30
4. Trezeguet (depuis 1998), 29
5. Y. Djorkaeff (1993-2002), 28
6. Henry (depuis 1998), 27
7. ZIDANE (1994-2004), 26
8. Vincent (1953-1961) et Wiltord (depuis 1999), 22
10. J. Nicolas (1933-1938), 21
29 mars 2003 : France - Malte (qualif. CEN), 6-0 (57e s.p.,
80e).
2 avril 2003 : Israël - France (qualif. CEN), 1-2 (45e).
6 juin 2004 : France - Ukraine, 1-0 (88e).
13 juin 2004 : France - Angleterre (CEN), 2-1 (90e + 1, c.f.,
90e + 3, s.p.).
21 juin 2004 : France - Suisse (CEN), 3-1 (20e).
CM : phase finale de la Coupe du monde ; qualif. CEN : qualifications pour le Championnat d’Europe des nations ; CEN :
phase finale du Championnat d’Europe des nations ; c.f. :
coups francs directs ; s.p. : sur penalty.
Noir
Bleu
Noir
FRANCEITALIE
(2-1 b.e.o.,
le 2 juillet
2000, finale
de l’Euro).
Au terme
d’une phase
finale d’une
rare
perfection
individuelle
et
collective,
Zidane peut
lever les
bras au ciel.
Avec son
complice
Didier
Deschamps,
Marcel
Desailly,
Thierry
Henry, et
David
Trezeguet
(de gauche
à droite), sa
génération
est devenue
la première
à enchaîner
la victoire
en Coupe du
monde puis
à l’Euro. Un
monument.
(Photo
Bernard Papon)
6
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL JOURNAL DES TRANSFERTS
Vieira à un pas du Real
EN DIRECT DE LA LIGUE 1
PARIS-SG
Ljuboja forfait
contre Caen
Son arrivée à Madrid devrait être officialisée avant le week-end. Montant probable du transfert : 33 millions d’euros.
HIER, UN PETIT JEU faisait fureur
entre Madrid et Cracovie, où le Real
disputait son troisième tour préliminaire aller de la Ligue des champions
(voir page 7). Un petit jeu qui tournait
autour d’une interrogation : qui était le
plus proche du Real ? Patrick Vieira ou
Michael Owen ? Dans la soirée, personne n’avait la réponse. Mais le
milieu défensif d’Arsenal se trouvait
assurément à un pas, un seul pas du
grand club madrilène.
Force est d’observer que Florentino
Pérez a décidé de doubler son offrande
annuelle. Que c’est avec deux « Galactiques », et non plus un seul, qu’il
s’apprête à assouvir les attentes du
peuple merengue pour célébrer sa réélection, il y a un mois, à la présidence
du Real. Pour réveiller les espérances
locales, aussi, après une dernière saison achevée dans les désillusions. La
venue des deux stars pourrait être officialisée avant ce soir. Ils feraient
ensuite l’objet d’une spectaculaire
présentation commune, peut-être dès
demain, à Madrid.
Quelque part, à l’origine de ces deux
transferts aussi imminents que retentissants, on trouve deux autres
joueurs : Fernando Morientes et
Samuel Eto’o. Morientes, parce qu’il
pourrait faire l’objet d’un échange
quasiment sec avec Owen. L’ancien
Monégasque, sous contrat au Real jusqu’en 2006, a joué hier soir à Cracovie
avec le Real et ne pourra plus disputer
la C 1 avec une autre équipe. Mais
Rafael Benitez, l’entraîneur espagnol
des Reds, est tellement friand du
« Moro » qu’il serait prêt à passer
outre cet inconvénient.
Arsenal
s’est fait
une raison
Dans ce cas, Morientes ayant été valorisé à peu près à la même hauteur que
le Ballon d’Or 2001, la venue d’Owen
au Real serait quasiment neutre en
termes financiers. Si Owen devait venir
en dehors d’un tel échange, les Reds
auraient demandé 18 millions d’euros
pour leur buteur, à qui il ne reste qu’un
an de contrat. Face à cette hypothèse,
le Real n’était sans doute plus autant
contrarié, hier soir, de voir qu’Eto’o
était enfin sur le point de rallier le
FC Barcelone.
Pour arracher le buteur camerounais,
le club catalan va devoir débourser
24 millions d’euros (s’il paie en une
traite) ou 27 millions (s’il opte pour des
versements étalés). Le Real, détenteur
de la moitié des droits sur le joueur, va
ainsi récupérer au moins 12 millions
d’euros dans l’opération. Une somme
loin d’être malvenue, notamment pour
débloquer le cas Vieira.
Jusqu’à présent, le Real ne voulait
offrir une somme garantie supérieure à
25 millions d’euros. Le reste, environ
4 millions de primes, dépendait des
résultats futurs du Real. Florentino
Pérez va maintenant pouvoir accéder
plus facilement aux demandes d’Arsenal, qui a toujours exigé au moins
33 millions d’euros garantis pour son
capitaine. Or, côté anglais, les choses
sont claires depuis dimanche dernier :
si le Real met l’argent, plus rien ne
s’opposera au transfert du Français.
Ce matin, la question reste toujours de
savoir si l’affaire peut encore capoter.
À 99 %, non : Vieira sera madrilène
avant la fin de la semaine. La durée de
son contrat – cinq ou quatre ans et une
saison en option – ne semblait pas
complètement définie hier. Son salaire
tournera comme prévu autour des
5 millions d’euros nets annuels. Soit
1 million de moins que les autres
Galactiques.
Arsène Wenger, lui, estime peut-être
aujourd’hui disposer d’un effectif suffisamment épais pour pallier l’éventuel
départ de son capitaine. Un capitaine
qu’il n’a pas cherché à retenir coûte
que coûte cette année, en partie parce
que 33 millions d’euros pour un joueur
de vingt-huit ans, ça ne se refuse pas.
Avec Edu, Gilberto Silva, Lauren ou
encore Flamini, le manager des Gunners dispose d’une indéniable qualité
pour son entrejeu axial. Hier, à Arsenal, une chose ne faisait plus guère de
doute : l’après-Vieira est sur le point de
débuter.
JEAN-MARC BUTTERLIN
et JÉRÔME TOUBOUL
(avec F. He. et P. M.)
LILLE
Absents la veille contre Leiria en finale
aller de la Coupe Intertoto (0-0), Moussilou (cuisse) et Acimovic (souffrant)
ont repris l’entraînement hier. Ils
devraient être disponibles dimanche à
Marseille. – M. Bo.
NANTES
Loïc Amisse devra faire sans Faé ni
Hadjadj contre Bastia après-demain.
Faé passera en effet une échographie
de la cuisse dans la journée, tandis
qu’ Ha dja dj ne reprendra qu e
dimanche. Du coup, Savinaud pourrait
être associé à Toulalan dans l’entrejeu,
Cetto ou Caceres pouvant entrer dans
l’axe derrière. – B. La.
SOCHAUX
Petite alerte pour Santos, qui a abrégé
la séance hier matin. L’attaquant se
plaint des séquelles d’un coup reçu sur
la rotule lors d’un match amical disputé face à Fribourg, une semaine avant
la reprise. Boudarène souffre également de la cuisse. – C. M.
STRASBOURG
Après huit saisons à Arsenal et à vingt-huit ans, Patrick Vieira (ici à la lutte avec le défenseur de Leeds, Dominic Matteo, à gauche) va sans
doute quitter la Premier League et ses rencontres échevelées.
(Photo Offside/Presse Sports)
I GRESS VA ENTRAÎNER SION. –
Gilbert Gress est le nouvel entraîneur
du FC Sion (D 2 suisse). Il s’est engagé
pour deux ans et remplace ainsi Admir
Smajic qui a renoncé pour des ennuis
de santé. Âgé de 63 ans, Gress avait
été limogé par les dirigeants de Sturm
Graz (D 1 autrichienne) en septembre
2003.
Le nouveau sélectionneur communiquera, cet après-midi, sa liste pour France-Bosnie, mercredi prochain à Rennes.
PENDANT L’ÉTÉ, les grands travaux
commencent. Raymond Domenech va
communiquer, cet après-midi, à
14 heures, au siège de la FFF, une liste
de joueurs qui en dira long sur la page
qui s’est tournée au lendemain de
l’Euro, ainsi que sur la situation particulière créée par un match international amical au cœur du mois d’août. Qui
jouera France - Bosnie-Herzégovine,
le mercredi 18 août à Rennes ? On sait
au moins, déjà, qui ne le jouera pas.
L’annonce de la retraite internationale
de Zinédine Zidane, ce soir, sur Canal
Plus, va confirmer définitivement le
changement d’ère : les départs conjugués de Desailly (116 sélections), Thuram (103), Lizarazu (97) et Zidane (93),
vont faire de Pires (74 sélections,
30 ans) et de Vieira (72 sélections,
28 ans), les deux internationaux en
exercice les plus sélectionnés. Cela
fera également de Patrick Vieira le
LIGUE 2 (2e journée)
nouveau capitaine de l’équipe de
France, un avènement depuis longtemps annoncé.
Le retour de Cissé
Et en surplus de ce bouleversement des
cadres, Raymond Domenech va devoir
jongler avec les calendriers désynchronisés des grands Championnats européens. Le sélectionneur a déjà fait
savoir qu’il ne retiendrait aucun joueur
évoluant en Espagne et en Italie, où les
Championnats reprendront respectivement le 29 août et le 12 septembre.
On ne verra pas donc pas à Rennes Trezeguet, Kapo (Juventus), Dacourt,
Mexès (Roma), Dabo (Lazio), ni Dhorasoo (Milan AC), qui a reçu une préconvocation pour la première fois
depuis 1999. En attendant Vieira,
éventuellement, les rangs des Espagnols sont plus clairsemés, mais on ne
verra donc pas non plus Giuly (FC Bar-
celone), ni Luccin (Atletico Madrid), ni
Bréchet (Real Sociedad).
Et comme Sagnol (Bayern), blessé au
bras depuis l’Euro, est toujours hors
circuit, la sélection française pour
France-Bosnie reposera majoritairement sur les joueurs de Ligue 1 et des
Championnats britanniques, car
Boumsong (Rangers) pourrait se
joindre aux Anglais. Mais Henry
souffre du tendon d’Achille, et reste
incertain pour le déplacement d’Arsenal à Everton ce week-end, Vieira est
toujours blessé à la cuisse, et Saha est
encore « out » pour trois semaines
après avoir reçu un méchant tacle face
au PSV Eindhoven. Pires, lui, a ressenti
en fin de semaine dernière une douleur
à la cuisse droite qui l’a privé du Community Shield dimanche.
Raymond Domenech, enfin, a annoncé
à sa prise de fonction que Nicolas Anelka était redevenu sélectionnable.
Mais c’est le retour d’un autre attaquant de Premier League auquel on
s’attend : Djibril Cissé (Liverpool),
après sa suspension de quatre
matches qui l’a privé d’Euro, pourra
disputer les éliminatoires de la Coupe
du monde le 4 septembre contre Israël,
puis le 8 septembre aux îles Féroé. Il
devrait donc être à Rennes. Sylvain
Wiltord, lui, sera sans doute sur place,
mais on ne peut guère en faire un candidat à la sélection pour l’instant : il n’a
toujours pas signé de nouveau contrat,
et s’entretient avec le Stade Rennais. Si
bien que sur les vingt joueurs de champ
présents au Portugal, huit ou neuf seulement sont sélectionnables : Gallas,
Silvestre, Boumsong, Pedretti, Makelele, Rothen, Govou, Marlet, et peutêtre Pires, donc.
Sachant que l’usage, pour un match de
reprise au mois d’août, porte sur une
liste de vingt joueurs, qu’il faut ajouter
les deux gardiens (Barthez et Coupet),
c’est donc au moins une dizaine de
joueurs absents de l’Euro que Raymond Domenech va emmener à
Rennes. À ce niveau-là, il ne s’agira
même pas de surprises, mais plus simplement d’un bouleversement profond.
Il faut d’abord considérer les candidatures des joueurs qui n’étaient pas à
l’Euro, mais qui étaient proches de la
liste : cela concerne Luyindula (Marseille), Evra, Squillaci (Monaco),
B. Mendy (Paris-SG), Micoud (Werder
Brême). Il faut ensuite s’interroger sur
les choix personnels de Raymond
Domenech, et avoir un regard pour les
forces émergentes de la L 1, comme
Givet (Monaco), Frau et Abidal (Lyon).
L’histoire de la nouvelle équipe de
France commence cet après-midi.
– V. D.
GUINGAMP - BREST
Flachez a flashé
Le capitaine d’un Sochaux européen s’est engagé à Guingamp samedi soir. Un choix singulier.
AUJOURD’HUI, 20 H 45, STADE DE ROUDOUROU (Eurosport)
GUINGAMP : Debes – Joseph-Reinette, Kouassi, Flachez, Guillaume – C. Michel (cap.), Shereni,
Le Roux, B. Robert – Fauré ou A. Touré, Dagano. Remplaçants : Gauclin (g.), Tchomogo, A. Touré
ou Fauré, Jouffre, Bardon. Entraîneur : Y. Pouliquen.
BREST : Heurtebis – Bourgis, Oliveira, Forest, Morestin, Ramond – Dissa, Guégan (cap.), Auriac,
Boulanger – Fortuné. Remplaçants : Chauray (g.), Billong, D. Grondin, Bogaczyk, Dja Djedje.
Entraîneur : A. Rust.
Arbitre : M. Colombo.
UN REGRET, un seul. « Je n’ai pas
eu le temps de saluer tout le
monde », avoue Maxence Flachez.
Et pour cause… Samedi dernier, il
était encore le capitaine de Sochaux,
qualifié pour la Coupe de l’UEFA et
victorieux de l’AC Ajaccio (1-0) pour
l’entame du championnat de L 1.
Le lendemain, il transformait ses
deux dernières années de contrat
avec la formation franc-comtoise en
un engagement de la même durée
avec Guingamp. En L 2. Une division
qu’il redécouvrira aujourd’hui, à
Roudourou, pour un premier derby
breton qui promet. « Tout est allé
très vite, confirme le défenseur central. Il y avait eu une première prise
de contact, par agent interposé, il y a
une quinzaine de jours. Puis, plus de
nouvelles jusqu’à jeudi dernier et
nous sommes finalement tombés
d’accord samedi soir. J’ai mouliné
assez rapidement. » Et discrètement.
Ces négociations express et le choix
qui en a découlé ont, en effet, surpris
à Sochaux, qui l’a laissé émigrer pour
« services rendus » et par « amitié ». « Je suis un peu tombé des
nues, reconnaît ainsi Guy Lacombe,
son désormais ex-entraîneur, visiblement contrarié. J’ai appris son
départ alors que l’affaire avait déjà
été conclue. Je perds à la fois un capi-
PAGE 6
taine et le patron de ma défense.
Mais j’avais peu d’arguments pour le
retenir. »
L’attrait sportif ? « J’attaquais ma
neuv ième s ai son à Soc ha ux
(280 matches de Championnat) où
j’ai tout connu en remportant
notamment la Coupe de la Ligue et
en disputant des rencontres européennes, justifie Flachez. J’ai vraiment l’impression d’avoir fait beaucoup pour ce club. J’y étais très
heureux. » Mais la concurrence et la
possibilité, à moyen terme, d’une
charnière centrale d’avenir, composée de Monsoreau et Souleymane
Camara, ont aussi et sûrement influé
dans sa décision.
« C’était
le moment rêvé »
Comme, de façon surprenante,
l’aspect financier. « De ce point de
vue, c’était plus intéressant d’aller à
Guingamp, admet, honnêtement, le
joueur de trente-deux ans. J’ai reçu
une très bonne proposition. Cela
étant évidemment lié à un nouveau
challenge sportif avec l’objectif de la
remontée, que j’ai vécue à Sochaux
(2001), et la volonté de reconstruire
quelque chose, de créer un groupe.
C’est toujours motivant de participer
à une telle aventure. C’était donc le
moment rêvé. »
Pour l’En Avant également, qui se
devait de soigner ses arrières. Quantitativement, car il ne possédait que
cinq « vrais » défenseurs, dont
Alaeddine Yahia, qui vient de partir
aux JO avec la Tunisie. Et qualitativement, quand on regarde la première
sortie bretonne manquée, vendredi
dernier, à Grenoble (2-4). Dans la
foulée d’un préalable exercice perméable, avec 58 buts encaissés.
La mission de Flachez apparaît donc
très claire. « Il faut trouver une cohésion défensive, explique la recrue
attendue. Pour cela, Yvon Pouliquen
(l’entraîneur) souhaitait quelqu’un
d’expérience, ayant connu la L 1 et la
L 2. Il veut se servir de moi sur et hors
du terrain. » Avec l’espoir de saluer
ses anciens coéquipiers sochaliens,
dès l’année prochaine, en L 1.
FRANCK LE DORZE (avec J.-M. B.)
I DERBYS : PREMIÈRES ET SOUVENIRS. – Trois clubs bretons sont
engagés en L 2 cette saison. Si ce
nombre n’est pas un record (ils furent
quatre à six reprises dans le passé),
ce trio constitué de Brest (Finistère),
Guingamp (Côtes-d’Armor) et
Lorient (Morbihan) se retrouve pour
la première fois engagé dans le
même Championnat professionnel.
Le seul précédent remonte à
1993-1994 où ces formations (plus
Quimper) s’étaient affrontées en
National 1 (groupe A), avec la
remontée de Guingamp. À noter,
aussi, que le 30 novembre 1991,
Brest disputait son dernier match en
D 2 – avant sa mise en liquidation
judiciaire et sa dégringolade – à…
Guingamp (2-3). – F. L. D.
AUJOURD’HUI
20 H 45
Guingamp - Brest
(Eurosport)
DEMAIN
20 HEURES
Clermont - Gueugnon
Nancy - Sedan
Créteil - Le Mans
Niort - Grenoble
Amiens - Le Havre
Reims - Laval
Angers - Montpellier
Lorient - Châteauroux
Troyes - Dijon
Classement
Pts J. G. N. P.
— — — — —
1. Grenoble
3 1 1 0 0
2. Troyes
3 1 1 0 0
3. Brest
3 1 1 0 0
Sedan
3 1 1 0 0
5. Laval
3 1 1 0 0
Niort
3 1 1 0 0
Reims
3 1 1 0 0
8. Clermont
1 1 0 1 0
Le Mans
1 1 0 1 0
10. Amiens
1 1 0 1 0
Angers
1 1 0 1 0
Châteauroux 1 1 0 1 0
Gueugnon 1 1 0 1 0
14. Montpellier 0 1 0 0 1
15. Lorient
0 1 0 0 1
Nancy
0 1 0 0 1
17. Créteil
0 1 0 0 1
Dijon
0 1 0 0 1
Le Havre 0 1 0 0 1
20. Guingamp 0 1 0 0 1
p.
—
4
4
3
3
2
2
2
2
2
1
1
1
1
3
2
2
1
1
1
2
c.
—
2
3
2
2
1
1
1
2
2
1
1
1
1
4
3
3
2
2
2
4
Diff.
—
+2
+1
+1
+1
+1
+1
+1
0
0
0
0
0
0
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-2
PROCHAINE J OURNÉE. – Lu ndi
16 août, 20 h 15 : Sedan - Guingamp
(Eurosport) ; mardi 17 août, 20 heures :
Brest-Niort, Châteauroux-Nancy, DijonAngers, Grenoble-Amiens, Gueugnon-Créteil, Laval-Troyes, Le Havre - Clermont,
Montpellier-Lorient ; 20 h 15 : Le Mans Reims (Eurosport).
BUTEURS
1. Dissa (Brest) ; Malm (Grenoble) ; Dagano (Guingamp) ; Mansaré (Montpellier) ; Nivet
(Troyes), 2 buts.
6. M. Leroy (Amiens) ; Kerhuiel (Angers) ; Oliveira (Brest) ; P. Kamata (Châteauroux) ; Poyet,
Samson (Clermont) ; Rui Pataca (Créteil) ; Diers (Dijon) ; Rojas (Grenoble) ; Boutabout (Gueugnon) ; Mauricio, Zoko (Laval) ; Lesage (Le Havre) ; Fanchone, Peyrelade (Le Mans) ; Gragnic,
Koné (Lorient) ; Ab. Cissé (Montpellier) ; Kroupi, Dufresne (Nancy) ; Biakolo, S. Michel (Niort) ;
Blayac, Diané (Reims) ; Deschamps, Ducourtioux, Sabin (Sedan) ; Amzine, Grax (Troyes), 1 but.
A marqué contre son camp : Al. Yahia (Guingamp, pour Grenoble).
JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Glasgow, a beaucoup apprécié la performance de Charles-Édouard Coridon
(31 ans), mis à l’essai depuis plusieurs
jours par le Celtic. Mardi soir, le milieu
lensois a été bon lors d’une rencontre
amicale face à Tottenham. Les dirigeants du Celtic doivent se réunir ce
matin pour prendre une décision
finale. C’est, en tout cas, ce qu’ils ont
promis à Lens. Coridon, lié au RCL jusqu’en 2005, intéresse aussi Everton.
Des émissaires du club étaient dans les
tribunes mardi soir pour superviser le
joueur. – G. D.
Domenech, première
Bleu
Rouge
I BOLTON VEUT DIOUF. – Sam
Allardyce, le manager de Bolton,
espère recruter d’ici à la fin de la
semaine El-Hadji Diouf, l’attaquant
sénégalais de Liverpool, qui n’entre
pas dans les plans du nouvel entraîneur Rafael Benitez. « Je suis vraiment
très confiant », a déclaré Allardyce,
qui a déjà rencontré le joueur et qui lui
a fait visiter les installations. Âgé de
23 ans, l’ancien Lensois est aussi très
apprécié notamment en Espagne, par
Majorque et Malaga. – G. D.
I FARNERUD A LE CHOIX. – Pontus
Farnerud (24 ans), le milieu suédois de
Monaco, pourrait quitter la L 1. Prêté
la saison dernière à Strasbourg, approché par Nice, il préférerait partir à
l’étranger. Une offre émane du Celtic
Glasgow, une de Hambourg. Deux
clubs anglais l’ont également approché, Portsmouth et Everton. – G. D.
I AFANOU PAS INTÉRESSÉ PAR
GUINGAMP. – La signature de
Maxence Flachez n’empêche pas
Guingamp (L 2) de continuer à vouloir
renforcer son secteur défensif. Le club
breton s’intéresse au défenseur central
bordelais Kodjo Afanou (25 ans). Mais
ce dernier, s’il souhaite quitter les
Girondins, n’est pas tenté par une
expérience en L 2. – L. L.
I CORIDON PLAÎT AU CELTIC. –
Martin O’Neill, l’entraîneur du Celtic
ÉQUIPE DE FRANCE
Jaune
Bleu
Jaune
I L’OM, UN ŒIL SUR MEGHNI. –
Mourad Meghni (20 ans), l’une des
grandes promesses du football français, est sous contrat à Bologne (D 1
italienne) jusqu’en 2007. Mais, pour
poursuivre sa progression et attirer
l’attention de Raymond Domenech, le
milieu offensif étudierait depuis
quelque temps la possibilité d’être prêté en France cette saison. L’OM, très
intéressé par le potentiel du « petit
Zidane », conserve d’ailleurs un œil
très attentif sur ce joueur. – D. D.
Benfica, Helder gagnait environ 100 000 euros brut par
mois. Chiffre qu’il était disposé à baisser en arrivant à Paris.
Halilhodzic attend de finaliser son recrutement – il cherche
aussi un milieu et un attaquant – avant de se pencher sur la
prolongation de contrat de Bernard Mendy, libre dans un an.
– J. T.
Camadini souffre bien d’une lésion
ligamentaire à la cheville gauche.
C’est ce qu’a confirmé l’IRM, passée
hier matin, par le milieu corse. Cassard, A. Farnerud, Le Pen, Mouloungui,
Niang et Pagis ont subi à la fin de la
séance d’hier un contrôle antidopage
inopiné diligenté par le ministère de la
Jeunesse et des Sports. – M. K.
Noir
Noir
Helder tout proche du PSG
DE NOUVELLES DISCUSSIONS ONT EU LIEU, hier soir,
entre Vahid Halilhodzic et Helder (33 ans).
Le défenseur central portugais, libre depuis la fin de son
contrat à Benfica, a convaincu le manager sportif du PSG de
le recruter. Plus que la durée du contrat (un an), ce sont les
conditions financières qui restaient hier en discussions. À
Blessé au mollet droit, Ljuboja est forfait pour le match contre Caen, samedi
au Parc des Princes. Il est aussi incertain pour le déplacement à Toulouse,
le 21 août. Contre Caen, Ibisevic semblait hier le mieux placé pour épauler
Pauleta en attaque. Touché à une cheville mardi après-midi, Alonzo a pu
s’entraîner normalement hier matin. Il
sera donc apte, sauf surprise, samedi.
À l’issue de cette séance à huis clos,
Mendy s’est exprimé sur sa perte de
ballon, à l’origine du second but rennais face au PSG (2-1). « Si je n’avais
pas perdu ce ballon, il n’y aurait pas eu
but, estime le latéral droit parisien.
C’est une très grosse faute de ma part.
Mon match à Rennes est une catastrophe. J’aurai à cœur de me racheter
samedi, au Parc, contre Caen et je le
ferai. » – J. T.
7
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL LIGUE DES CHAMPIONS (3 tour préliminaire aller)
e
NOVA GORICA - MONACO : 0–3
Du bon boulot
Même en infériorité numérique pendant plus d’une demi-heure, Monaco a su éviter en souplesse le piège slovène.
NOVA GORICA – (SLV)
NOVA GORICA (SLV) - MONACO : 0-3 (0-1)
de notre envoyé spécial
###$$$
Temps chaud et orageux. Pelouse excellente. 3 066 spectateurs. Arbitre : M. H. J. Temmink (HOL).
Kokot
5
br
Pirih Srebrnic
5,5 cap.,., 5,5
Mavric
5,5
Kallon
Ranic
7
Komac 5
Rodic
4,5
4,5 Chevanton
7
Pus
5,5
Givet
cap., 6
Evra
5,5
Remplacements. – 55e : Adebayor par
PÉREZ ; 79e : Bernardi par P. FARNERUD ;
90e + 1 : Chevanton par So. CAMARA.
Non utilisés : Audard (g.), Juan, Oshadogan,
El-Fakiri.
Entraîneur : D. Deschamps.
Suspendu au prochain match : Evra.
6 AVERTISSEMENTS. – Nova Gorica : Pus (30e, croc-en-jambe sur Modesto) ; Komac (90e + 3,
contestation) ; Monaco : Evra (2e, tacle dangereux sur Pus ; 53e, tacle par-derrière sur Pus), Bernardi (6e, antijeu), Pérez (85e, tacle dangereux sur Sabec).
1 EXPULSION. – Evra (53e, deuxième avertissement).
NOVA GORICA. – Mohammed Kallon, qui déborde ici
Krsic et Srebrnic, le capitaine slovène, a réussi son
premier doublé monégasque hier soir. Mais aussi
effectué un gros travail collectif prometteur pour la
suite d’une saison déjà bien lancée pour l’ASM.
(Photo Nicolas Luttiau)
MARDI
C’est lui, aussi, qui débloquait définitivement la situation en seconde
période, alors que les Monégasques
en infériorité numérique avaient à
composer face à un pressing un peu
trop timoré des Slovènes.
Maicon, fébrile, venait notamment
de rendre dans la surface un ballon
de but à Sturm, seul aux six mètres
face à un Roma heureusement vigilant (68e). Et c’est alors que l’Uru-
Pus, bien nettoyé sa zone et rapidement pris l’avantage sur Krsic. N’a
jamais été mis en difficulté.
MAICON : les montées du Brésilien
ont souvent semé le désordre côté
gauche. Doté d’une sacrée accélération et d’une magnifique technique,
il donne l’impression que le ballon
est cousu à son soulier. Il a laissé sur
place quand il l’a voulu ses gardes du
corps. Son entente avec Chevanton
ou Kallon est déjà très au point. Une
seule erreur : un cadeau à Sturm (67e)
qui aurait pu coûter l’égalisation.
ZIKOS : il était partout. Un travail
phénoménal devant la défense, des
jaillissements qui ont souvent créé le
surnombre en attaque, le Grec, toujours sur la bonne trajectoire, a
relancé sans fioritures. Il a sorti hier
soir un modèle de match.
BERNARDI : son rendement dans la
distribution n’a pas été altéré par son
avertissement pour antijeu reçu
d’entrée (6e). Complément idéal de
Zikos, l’Argentin a délivré des passes
précieuses. Il n’a rien perdu de ses
facultés pour lire le jeu, anticiper et
donner le ballon dans le dixième de
seconde.
EVRA : lui aussi a été averti d’entrée,
pour avoir séché Pus (2e). Un carton
qui allait lui coûter cher puisqu’une
nouvelle faute sur Kokot (54e) allait
lui valoir une expulsion. On retiendra
néanmoins ses cinquante minutes
intenses, son envie d’aller de l’avant,
sa complicité avec Chevanton et,
bien sûr, son « coup de boule » qui a
permis à Kallon d’ouvrir la marque
(9e).
KALLON : auteur d’un premier but
superbe, il a ferraillé sans relâche et
fait diversion sur le front slovène,
permettant ainsi à Chevanton de
mettre plus de pression sur les défenseurs. Il est allé chaparder un deuxième but sur la fin (le 3e de Monaco), preuve que, dans l’axe, c’est
aussi un gros client. Reste à travailler
les automatismes, notamment lors
des percées de Maicon, qu’il n’a pas
su resservir dans le tempo.
ADEBAYOR : un match en demi-
guayen choisit de marquer son deuxième but en deux matches officiels.
Celui-là en deux temps, seul face à
un Pirih d’abord sauvé par le poteau,
puis impuissant face à la rage de
« L’Animal » se ruant sur le ballon
pour conclure l’action avortée (76e).
Cette fois-ci décomposés, les Slovènes, qui avaient eu le tort de se
montrer trop lents dans la construction de leurs actions, laissaient les
Monégasques finir en roue libre.
Lancé dans un boulevard, Kallon
enfonçait le clou en se jouant du gardien de Gorica à la dernière minute.
Europe, attention : l’ASM revient !
FRANCK RAMELLA
(*) Lors de la 1re journée de Championnat à Saint-Étienne, Monaco avait
ouvert le score à la 2e minute.
Deschamps : « La qualification
n’est pas en poche »
teinte, mais il s’est beaucoup démené lui aussi. Avec Chevanton, ils se
sont parfois marché sur les pieds.
Remplacé par Diego PÉREZ (55e),
qui apporte au milieu, déjà solide et
compact, une touche supplémentaire d’agressivité. Averti pour un
tacle dangereux, il a vraiment du
caractère.
CHEVANTON : la fringale de ballons de ce joueur astucieux, rapide
comme l’éclair, en fait un attaquant
qu’il est difficile à maîtriser. Il flirte
toujours avec la ligne du hors-jeu,
virevolte sans cesse, « descend »
chercher des ballons, les remonte...
Bref, l’Uruguayen est bien le poison
annoncé. Sans compter qu’il tire
sans jamais armer ses frappes. Une
vraie gâchette qui saute sur tous les
ballons comme un mort de faim. Son
but du gauche, après avoir expédié
son premier tir sur le poteau, en est
l’illustration parfaite.
GUY ROGER
« EN PLUS d’une large victoire,
vos joueurs y ont mis la
manière. Êtes-vous satisfait ?
– Gagner 3-0 à l’extérieur pour un
match aller en qualification de Ligue
des champions, c’est super mais ça
n’a pas été toujours facile, surtout
quand nous avons été réduits à dix.
Je retiens néanmoins notre bonne
assise défensive et notre efficacité
devant. La qualité de nos attaquants
se confirme.
– La qualification semble
d’ores et déjà acquise...
– Je serai plus prudent que vous et je
n’oublie pas que Nova Gorica est allé
gagner 5-0 pour son match retour à
Copenhague. Pour moi, la qualification n’est pas en poche, il nous faudra confirmer cette bonne prestation
dans quinze jours.
– L’expulsion de Patrice Evra
vous a-t-elle perturbés ?
– On a perdu un homme mais on a
su réduire les espaces. Nous sommes
passés à une défense à quatre et,
avec nos trois milieux défensifs plus
Kallon qui sont venus leur donner un
coup de main, nous n’avons pas été
mis en difficulté.
– Que vous inspire le comportement de Chevanton et de
Kallon ?
– Ils sont là pour finaliser, ils sont
efficaces mais j’ai affaire à de grands
joueurs et tous les joueurs de mon
équipe font des efforts les uns pour
les autres. C’est très positif. Avec cet
état d’esprit, nous ferons de bonnes
choses. » – G. R.
G Javier CHEVANTON (Monaco) : « J’ai marqué un but mais, pour moi, le
match a été difficile à cause de la chaleur, d’une part, et d’une cheville douloureuse que je m’étais tordue le matin à l’entraînement. J’espère, avec trois buts
d’avance, que nous allons nous qualifier mais rien n’est fait. Il faudra toujours
lutter et ne pas oublier que Nova Gorica était allé gagner à Copenhague (5-0). »
G Patrice EVRA (Monaco) : « Je suis tombé dans le piège. J’avais pourtant
bien débuté la rencontre avec ma passe décisive mais pour l’expulsion, j’ai été
naïf sur le coup. Ça passe grâce à la victoire mais ça me reste en travers de la
gorge. »
HIER
Chakhtior Donetsk (UKR) - FC Bruges (BEL) .................... 4-1
Ferencvaros (HON) - Sparta Prague (RTC)........................ 1-0
Leverkusen (ALL) - Banik Ostrava (RTC) ........................... 5-0
Étoile Rouge Belgrade (SEM) - PSV Eindhoven (HOL) .... 3-2
Nova Gorica (SLV) - Monaco ............................................... 0-3
Dinamo Bucarest (ROU) - Manchester United (ANG) ...... 1-2
Wisla Cracovie (POL) - Real Madrid (ESP) ........................ 0-2
FC Bâle (SUI) - Inter Milan (ITA) ......................................... 1-1
Shelbourne (IRL) - La Corogne (ESP) ................................. 0-0
Rosenborg (NOR) - Maccabi Haïfa (ISR) ............................ 2-1
Les matches retour auront lieu mardi 24 et mercredi 25 août.
Les clubs qualifiés participeront à la première phase, dont le tirage au sort aura lieu jeudi
26 août à Monaco.
DINAMO BUCAREST - MANCHESTER UNITED : 1-2
DINAMO BUCAREST (ROU) - MANCHESTER UNITED (ANG) : 1-2 (1-1)
Temps agréable. Pelouse en bon état. 50 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Costa (POR). Buts.–
DINAMO BUCAREST : Fortune (10e, c.s.c) ; MANCHESTER UNITED : Giggs (38e), Alistar (72e,
c.s.c.). Avertissements. – Manchester United : Smith (46e), Scholes (54e), G. Neville (84e), M. Silvestre (88e).
MANCHESTER UNITED : Howard – G. Neville, O’Shea, M. Silvestre, Fortune – Fletcher (Miller,
67e), Djemba-Djemba, Roy Keane (cap.), Giggs (P. Neville, 81e) – Scholes (Forlan, 88e), Smith.
Entraîneur : A. Ferguson.
FC BÂLE - INTER MILAN : 1-1
FC BÂLE (SUI) - INTER MILAN (ITA) : 1-1 (1-1)
29 500 spectateurs environ. Arbitre : M. Poll (ANG). Buts. – FC BÂLE : Huggel (25e) ; INTER
MILAN : Adriano (19e). Avertissements. – FC Bâle : Cantaluppi (22e), M. Yakin (57e), Smiljanic
(87e) ; Inter Milan : D. Stankovic (29e).
INTER MILAN : Toldo – J. Zanetti (cap.), Materazzi, I. Cordoba, Favalli – Zé Maria, Veron, Cambiasso (Emre, 76e) – D. Stankovic – Adriano, Recoba (Ventola, 63e). Entraîneur : R. Mancini.
L’Inter Milan a pris une option sur la qualification pour la Ligue des champions en
ramenant un match nul de Suisse malgré l’absence d’Edgar Davids (cheville).
Après une ouverture du score de l’inévitable buteur brésilien Adriano (19e), les
joueurs de Bâle sont revenus au score grâce à Huggel (25e).
AGENDA
NATIONAL
Le Racing en pleine crise
WISLA CRACOVIE (POL) - REAL MADRID (ESP) : 0-2 (0–0)
10 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Busacca (SUI).
Buts. – Morientes (72e, 90e + 1) Avertissements. – Real Madrid : Samuel (44e).
WISLA CRACOVIE : Majdan – Baszcynski, Klos, Glowacki, Mijailovic – Kalu Uche (Gorawski, 63e),
Cantoro, Zienczuk (Kukielka, 82e) – Szymkowiak – Zurawski, Frankowski (Kuzba, 77e). Entraîneur : H. Kasperczak.
REAL MADRID : Casillas – Salgado, Pavon (Celades, 85e), Samuel, Roberto Carlos – Helguera –
Figo, Beckham, Zidane (Guti, 68e) – Raul (cap.), Ronaldo (Morientes, 68e). Entraîneur : J.A. Camacho.
(coup franc détourné a la 59e) auraient
même pu ouvrir la marque et mettre le
Real dans une position franchement
délicate mais une nouvelle fois l’instinct de buteur de Fernando Morientes
changea la donne. Rentré à la
68e minute, l’ancien Monégasque
reprit parfaitement un bon centre de
Beckham pour faire basculer la partie
(72e) et un autre de Roberto Carlos
pour mettre une option quasi définitive sur la qualification du Real (91e).
Meilleur buteur de son équipe depuis
son retour à Madrid, Morientes a prouvé qu’il était capable de concurrencer
Ronaldo, incapable hier soir de profiter
de quelques bonnes passes de Zidane
en première période.
FRÉDÉRIC HERMEL
I COUPE DE L’UEFA (2e tour préliminaire aller). – MARDI : Buducnost Banatski (SEM) Maribor (SLV), 1-2 ; Pasching (AUT) - Zenith Saint-Pétersbourg (RUS), 3-1 ; Omonia Nicosie
(CHY) - CSKA Sofia (BUL), 1-1. AUJOURD’HUI : Zeljeznicar (BOS) - Litex Lovetch (BUL) ; Dinamo Zagreb (CRO) - Primorje (SLV) ; Gençlerbirligi (TUR) - Rijeka (CRO) ; Levski Sofia (BUL) –
Modrica (BOS) ; Hapoël Sakhnin (ISR) - Partizani (ALB) ; Zeleznik (SEM) - Steaua Bucarest
(ROU) ; Ujpest (HON) - Servette Genève (SUI) ; Metalurg Donetsk (UKR) - Tiraspol (MOL) ; FC
Tbilissi (GEO) - Legia Varsovie (POL) ; Amica Wronki (POL) - Honved Budapest (HON) ; Glentoran
(IRN) - Elfsborg (SUE) ; Beveren (BEL) - Vaduz (LIE) ; Odd Grenland (NOR) - Ekranas (LIT) ;
Ventspils (LET) - Bröndby (DAN) ; Hammarby (SUE) - Akranes (ISL) ; Stabaek (NOR) - Haka
(FIN) ; Bodö-Glimt (NOR) - Levadia Tallinn (EST) ; Hafnarfjördur (ISL) - Dunfermline (ECO) ; Zalgiris Vilnius (LIT) - Aalborg (DAN) ; Öster (SUE) - Metalurgs Liepajas (LET) ; Otelul Galati (ROU) –
Partizan Belgrade (SEM) ; AEK Athènes (GRE) - Petah-Tikvah (ISR) ; Terek Grozny (RUS) - Lech
Poznan (POL) ; Slavia Prague (RTC) - Dynamo Tbilissi (GEO) ; Rapid Vienne (AUT) - Rubin Kazan
(RUS) ; Illychivets Mariupil (UKR) - Austria Vienne (AUT) ; Banska Bystrica (SLQ) - Wil (SUI) ;
Nistru Otaci (MOL) - Sigma Olomouc (RTC) ; Petrzalka Bratislava (SLQ) - Dniepropetrovsk (UKR).
Les matches retour auront lieu jeudi 26 août. Les clubs qualifiés participeront au 1er tour de la C 3,
tiré au sort vendredi 27 août et qui aura lieu jeudi 16 et jeudi 30 septembre.
Pour son retour en National, samedi dernier à Sète (1-3), le Racing Club de
France 92 a joué sans la moitié de l’effectif, la plupart des contrats des
joueurs n’ayant pas été homologués par la FFF. Noël Tosi a donc été obligé
d’appeler sept éléments de la réserve (CFA 2) pour combler les trous. Demain,
contre Raon-l’Étape, les Ciel et Blanc pourraient même déclarer forfait. Se
disant « lassée par une gestion désastreuse qui met en péril l’image et
l’avenir du Racing », l’association, qui chapeaute l’équipe réserve, a en effet
soumis la mise à disposition de son effectif au départ du président de la
SASP, Denis-Marie Cintura. Ce dernier, salarié du FC Nantes Atlantique et
proche du patron du FCNA, Jean-Luc Gripond, s’apprête à quitter le Racing.
Mais pas avant un conseil d’administration exceptionnel, programmé mardi
prochain. « J’ai vu les joueurs ce matin, confiait Cintura hier après-midi. Ils
sont en colère et je les comprends. Je passerai bientôt la main, mais en
attendant qu’un nouveau président soit nommé, je reste en poste car je ne
veux pas laisser le club sans mandataire social. » Sur le plan financier, la
SASP, qui gère l’équipe première du club, serait dans une situation très
préoccupante, l’URSSAF ayant exigé le paiement de 270 000 euros d’arriérés.
Plusieurs repreneurs se seraient toutefois manifestés. – R. R.
I FREI ET LONFAT AVEC LA
SUISSE. – Le sélectionneur suisse
Köbi Kuhn a dévoilé hier la liste des
20 joueurs convoqués pour le match
amical contre l’Irlande du Nord, le
18 août à Zurich. Par rapport à la
liste des 23 de l’Euro, disparaissent
les retraités Stiel, Celestini et
Chapuisat, ainsi que Rama et
Zwyssig. Le Sochalien Johann Lonfat
qui, blessé, avait déclaré forfait au
dernier moment pour le Portugal,
revient dans le groupe, tout comme
le jeune attaquant (23 ans) du
Grasshopper Zurich, André Muff.
Malgré les deux matches de
suspension en compétition officielle
qu’il lui reste à purger après avoir
craché sur l’Anglais Steven Gerrard,
JEUDI 12 AOÛT 2004
l’avant-centre rennais Alexander Frei
a lui aussi été convoqué. Placée dans
le groupe 5, celui de la France, la
Suisse ouvre sa campagne des
éliminatoires du Mondial 2006 en
recevant les Îles Féroé puis l’Eire, les
4 et 8 septembre prochains.
I AILTON, JOUEUR DE L’ANNÉE. –
L’attaquant brésilien, passé cet été
du Werder Brême à Schalke 04, a été
élu footballeur de l’année en
Allemagne par un jury de
journalistes allemands désigné par le
magazine Kicker. Le meilleur buteur
de la Bundesliga 2003-2004 (28
buts) est le premier étranger à
recevoir cette distinction. Son ancien
coéquipier Johan Micoud est
quatrième du vote, derrière Philipp
Lahm (Stuttgart) et Michael Ballack
(Bayern Munich).
(Tirana) pour le deuxième tour
préliminaire de la compétition.
I BENFICA - ANDERLECHT : LES
TÉLÉS BELGES EN COLÈRE. – Les
télévisions belges RTBF et VT 4 vont
porter plainte après l’interruption en
plein match de la diffusion du match
Benfica - Anderlecht (1-0), mercredi
en 3e tour préliminaire de la Ligue
des champions. L’incident serait dû à
un contentieux entre la société
détenant les droits télévisés de
Benfica au plan national et celle qui
possède les droits internationaux,
auprès de laquelle la RTBF et VT 4
avaient acquis ces droits. L’image
avait été interrompue après
seulement 20 minutes de jeu.
I H. REVELLI AU BÉNIN. – Tout en
conservant l’espoir de pouvoir
intégrer un jour l’AS Saint-Étienne,
Hervé Revelli vient d’accepter le
poste de sélectionneur du Bénin,
pays qu’il rejoindra dès dimanche
pour un premier tour d’horizon à
trois semaines du match Libye Bénin, programmé le 3 septembre au
titre des éliminatoires de la Coupe
du monde. Après avoir dirigé l’Île
Maurice durant trois ans, c’est la
deuxième expérience d’Hervé Revelli
comme sélectionneur national. –
C. C.
I ANGLETERRE : CHELSEA
FAVORI. – Selon un sondage
effectué auprès de
40 000 supporters anglais, le club de
Roman Abramovich a le plus de
chances de remporter la Premier
League cette saison. 32,4 % des fans
accordent leurs suffrages à Chelsea,
tandis que le champion en titre,
Arsenal, recueille 28,9 %. Troisième,
Manchester United reste loin
derrière à 17,7 %.
I SOCHAUX - YOUNG BOYS ET
METZ - SAINT-GILLES EN AMICAL.
– Le FC Sochaux meublera la trêve
internationale liée à France - Israël
et Îles Féroé - France en disputant
un match amical contre les Young
Boys Berne (D 1 suisse), vendredi
3 septembre à Porrentruy (Suisse).
Metz rencontrera pour sa part l’US
Saint-Gilloise (D 2 belge) le
1er septembre, dans un match à la
mémoire de Cyril Mangin, ancien
membre du centre de formation du
club lorrain décédé récemment d’une
leucémie alors qu’il venait de signer
un contrat de trois ans avec l’équipe
de la banlieue bruxelloise. Le lieu de
la rencontre n’a pas encore été
déterminé.
I HAPOËL SAKHNIN, PREMIÈRE
EN UEFA. – L’impatience grandit
dans la petite ville arabe israélienne
de Sakhnin (20 000 habitants) dont
le club, Hapoël, deviendra ce soir la
première formation arabe à
participer à la Coupe de l’UEFA.
Vainqueur de la Coupe d’Israël en
mai dernier, l’équipe, composée
d’Arabes israéliens, de Juifs et d’une
petite légion étrangère, affronte à
Tel-Aviv les Albanais du Partizani
I AMICAL. – Mardi, Créteil (L 2) Al-Wasl (EAU), 5-0. Buts : Sessegnon
(14e), R. Moreira (16e et 19e), Rui
Pataca (37e), Boulebda (80e).
DEMAIN
I LIGUE 2 (2e journée, suite)
Voir page 6.
I NATIONAL (2e journée)
SAMEDI 14 AOÛT
I LIGUE 1 (2e journée)
17 H 15
Paris-SG - Caen (Canal +)
20 HEURES
Lyon - Sochaux (TPS Star)
Auxerre - Rennes
Bordeaux - Nice
AC Ajaccio - Metz
Lens - Saint-Étienne
Monaco - Istres
Nantes - Bastia
Strasbourg - Toulouse
(Les sept derniers matches
sur Foot + et Superstades)
DIMANCHE 15 AOÛT
I LIGUE 1 (2e journée, match décalé)
21 HEURES
Marseille - Lille (Canal +)
LUNDI 16 AOÛT
I LIGUE 2 (3e journée, match avancé)
Voir page 6.
MARDI 17 AOÛT
I LIGUE 2 (3e journée, suite)
Voir page 6.
I ÉQUIPE DE FRANCE ESPOIRS
(match amical)
20 H 45
France - Espagne (à La Rochelle)
MERCREDI 18 AOÛT
I ÉQUIPE DE FRANCE (match amical)
20 H 45
France - Bosnie-Herzégovine (à Rennes,
TF 1)
PAGE 7
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
ments intéressants à cette époque
de la saison. Très affûté, Chevanton
butait en rôdeur sur le gardien slovène (20e), avant d’enchaîner, sur un
petit périmètre, dribble et frappe au
ras de la lucarne (22e), puis de lancer
idéalement Evra qui ratait l’opportunité facile de doubler la mise face à
Pirih (40e). Un petit message aux
défenseurs de la L 1 : il faudra se
méfier de ce diable de « Cheva »…
CSKA Moscou (RUS) - Glasgow Rangers (ECO) ............... 2-1
Dynamo Kiev (UKR) - Trabzonspor (TUR) .......................... 1-2
PAOK Thessalonique (GRE) - Maccabi Tel-Aviv (ISR) ..... 1-2
Graz AK (AUT) - Liverpool (ANG) ......................................... 0-2
Juventus Turin (ITA) - Djurgaarden (SUE) ........................ 2-2
Benfica (POR) - Anderlecht (BEL) ...................................... 1-0
Bleu
qui devrait servir de schéma de référence dans la saison, l’équipe monégasque avait aligné cette fois-ci
Modesto en défense centrale, permettant notamment à Maicon d’aligner les raids ravageurs sur son couloir droit. Avec ses récupérateurs
s’associant très étroitement à la gestion du jeu, et un trio d’attaquants en
mouvement, l’ASM new-look offrait
ainsi au Sportni Park des mouve-
Les Madrilènes ont beaucoup souffert en Pologne. Jusqu’à l’entrée
de Fernando Morientes, auteur de deux buts.
« ÇA SENT LE PIÈGE ! » Raul, le
capitaine madrilène, ne s’était pas
trompé à l’heure d’analyser le match
aller de ce tour préliminaire de la Ligue
des Champions. Car les modestes
joueurs du Wisla Cracovie ont été hier
soir bien plus que des sparring-partners de début de saison : de coriaces
et courageux adversaires pas du tout
impressionnés par les stars
merengues.
D’ailleurs, les joueurs du Real n’ont
sûrement pas dû regretter la dure préparation physique à laquelle ils avaient
été soumis par José Antonio Camacho
depuis le retour aux entraînements.
Les Polonais ne les ont pas laissé respirer une seconde et se sont créé les
occasions les plus dangereuses. Cantero (frappe à la 46e) et Szymkowiak
Bernardi
7
Rom
ma
ma
6
LES CARTONS
Le Real a eu du mal
de notre correspondant
Modesto
de
6
0-1 : KALLON (9e, passe d’Evra). – Sur une longue déviation de la tête d’Evra, la défense de
Nova Gorica joue mal le hors-jeu et laisse Kallon, seul à l’entrée de la surface, contrôler de la poitrine et frapper en force du pied droit sous la barre.
0-2 : CHEVANTON (76e, passe de Pérez). – Lancé par Pérez dans le dos de la défense de Nova
Gorica, Chevanton se présente seul face à Pirih. Sa frappe du droit trouve le poteau. L’attaquant
urugayen est le plus prompt pour récupérer le ballon et tenter à nouveau sa chance. Sa frappe du
gauche est contrée par le gardien mais entre dans le but.
0-3 : KALLON (89e, passe de Squillaci). – Parti à la limite du hors-jeu, Kallon récupère une
longue passe de Squillaci, efface Pirih et marque tranquillement du plat du pied droit dans le but
vide.
WISLA CRACOVIE - REAL MADRID : 0-2
MADRID –
Squillaci
6,5
Jaune
Rouge
Jaune
ROMA : peu sollicité en première
période, où il s’est efforcé d’accélérer le jeu en relançant très vite à la
main. Il s’est ensuite montré impeccable, sauvant deux fois son but
devant un tir de Krsic (52e) et un
autre à bout portant de Sturm (68e).
SQUILLACI : dans cette défense à
trois, il a rapidement eu pignon sur
rue rive droite. Très sûr, il n’a jamais
été battu d’homme à homme. Quand
il est repassé dans l’axe dans une
configuration à quatre (après
l’expulsion d’Evra), il a encore donné
du volume à son jeu.
MODESTO : victime d’un peu de
fébrilité dans l’axe, il a expédié un
dégagement en corner (13e), a eu
quelques renvois approximatifs.
Mais il s’est montré intraitable dans
le jeu de tête et a dégagé des ballons
chauds.
GIVET : placé à gauche, le capitaine
de l’ASM a bien maîtrisé le remuant
Zikos
7,5
Sturm Adebayor
5,5
5,5
LES BUTS
Le Grec a été la plaque tournante d’une équipe monégasque sereine, efficace
et déjà bien en jambes.
De notre envoyé spécial
Zivec
4,5
Remplacements. – 64e : Zivec par SABEC ;
80e : Sturm par BURGIC.
Non utilisés : Simcic (g.), Nikolic, Suler,
Panic, Ursic.
Entraîneur : P. Pinni.
Suspendu au prochain match : néant.
Zikos, atout maître
NOVA GORICA –
Maicon
6,5
Krsic
5
Noir
Bleu
Noir
DANS UNE AMBIANCE orageuse
et champêtre qui n’avait évidemment qu’un très lointain cousinage
avec le décorum de la finale de la
Ligue des champions, l’ironie a voulu
que les adversaires slovènes de
Monaco soient habillés des rayures
bleues et blanches des bourreaux de
Porto. L’ultime lien avec un passé
que tous les joueurs monégasques
jurent vouloir camoufler dans un
coin de leur mémoire ? Loin des
fastes de la belle aventure, et très
concernée par la rigueur de l’écueil
préliminaire, la bande à Deschamps
a démontré en tout cas à Nova Gorica beaucoup d’application pour prétendre retrouver l’Europe de sa Ligue
des champions adorée. Même à dix
après la rapide expulsion de Patrice
Evra (53e), qui aurait sans doute pu
éviter au moins l’un des deux cartons
jaunes, l’ASM a su repousser avec
générosité les tentations du traquenard accompagnant parfois ces
affiches un brin surréalistes. À moins
que Gorica ne renouvelle la performance ébouriffante qui l’avait vu
humilier l’équipe de Copenhague au
Danemark (5-0) lors du match retour
au tour précédent, il est déjà acquis
que Monaco n’aura pas à regretter
éternellement cette calamiteuse fin
de saison dernière qui l’avait poussé
à venir se roder dans des contrées
inconnues. Les recruteurs monégasques, qui attendaient sans doute
l’assurance de figurer en poule de la
Ligue des champions pour peaufiner
les rouages d’une équipe déjà redoutable, vont pouvoir se remettre à
l’ouvrage. En fait, l’équipe de Monaco n’aura tremblotté que l’espace
des six premières minutes, face à un
pressing inspiré et accrocheur des
Slovènes, contraignant Evra (2e),
puis Bernardi (6 e ), à récolter
d’emblée des cartons jaunes qui
auraient pu traduire l’amorce d’une
nervosité collective.
Ce n’était pas le cas, puisque Kallon
lançait aussitôt l’épopée des Rouge
et Blanc d’un tir victorieux sous la
barre après avoir été oublié par
l’arrière-garde slovène sur un service
d’Evra (9e). Idéal, évidemment, pour
ce nouveau bloc asémiste configuré
en ce début de saison pour ouvrir
rapidement le score (*), et gérer
ensuite l’affaire en montrant les aptitudes prometteuses de ses recrues.
Organisée dans le 3-4-3 prévisionnel
8
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
JEUX OLYMPIQUES ATHLÉTISME
Raquil, la blessure de trop
Blessé mardi au mollet gauche, le médaillé de bronze sur 400 m des Mondiaux de Paris doit renoncer aux JO.
Marc RAQUIL
27 ans, né le 2 avril 1977
à Créteil.
1,91 m ; 81 kg
400 m et 4 × 400 m
Club : Neuilly-Plaisance Sports
Entraîneur : François Pépin
JO : 5e (4 × 400 m, 2000)
CM : 2e (4 × 400 m, 2003) ; 3e
(400 m, 2003) ; 5e (relais
4 × 400 m, 1999) ; demi-finale
(400 m, 2001)
CE : demi-finale (400 m, 2002)
Record. – 400 m : 44’’79
Le vice-champion du
monde du 1 500 m s’est
donné, hier, une entorse
à la cheville.
tard, le 31 août, il emmenait ses
copains du relais 4 × 400 m, Leslie
Djhone, Naman Keita et Stéphane
Diagana, vers une médaille d’argent
qui devrait prochainement se transformer en or suite au déclassement
de l’Américain Calvin Harrison.
Objet d’innombrables sollicitations,
parfois très loin du sport, le héros
peut-être le plus emblématique de
« nos » Mondiaux 2003 s’est réfugié, hier, dans un silence absolu. « Je
n’ai pas essayé de l’appeler, il faut le
laisser un peu tranquille », conseillait Leslie Djhone depuis Marcoussis.
Le p’tit frère du grand blond peroxydé s’envolera seul aujourd’hui pour
la Grèce, avec ses belles ambitions
de podium puisqu’il s’alignera aux
Jeux (premier tour du 400 m le
20 août) avec le quatrième meilleur
temps des engagés.
« L’été dernier, aux Mondiaux de
Paris, on s’était aidés mutuellement,
on avait passé tous les tours
ensemble », se souvient Djhone,
avant de confier tristement : « Là, je
vais être tout seul, ça va me faire un
gros vide… »
Poirier : « Suivez
son exemple »
MARCOUSSIS. – Marc Raquil (ici au centre) était bien présent mardi lors du rassemblement de l’équipe de France au Centre national
de rugby. Blessé, le spécialiste du tour de piste a vu une partie de ses coéquipiers s’envoler pour Athènes.
(Photo Jean-Marc Pochat)
retrouver dans la configuration des
derniers Jeux de Sydney (les Français
avaient fini quatrièmes). Pour monter sur le podium, il va falloir se
battre contre des pays comme
l’Afrique du Sud, les Bahamas, et
même le Zimbabwe, si, en plus de
leurs deux coureurs en 45’’ ou moins
Les malheurs de Marc
Depuis les Mondiaux 2003 qui en ont fait une star, Raquil a collectionné les pépins physiques
et les rendez-vous manqués.
« SOIS HEUREUX de pouvoir courir ! », lance
Marc Raquil à son pote Leslie Djhone. La saison
en plein air débute à peine. Les « jumeaux » du
400 m effectuent un stage très humide en Guadeloupe. Malgré les pluies tropicales qui inondent les Antilles, ils s’entraînent chaque jour,
soit sur la plage de la Caravelle qui jouxte leur
hôtel de Sainte-Anne, soit sur la piste de
Gosier.
L’un suit scrupuleusement les plans d’entraînement établis par leur coach, François Pépin,
c’est Leslie Djhone. L’autre court seulement
après le temps perdu, c’est Marc Raquil. Les
deux vice-champions du monde du 4 × 400 m
ne pratiquent déjà plus tout à fait le même
sport. Raquil a encore besoin de se débarrasser
de quelques kilos superflus et se remet lentement d’une double entorse à la cheville gauche
qui a pourri un hiver passé à boiter.
La faute à pas de chance ? Raquil se dit effectivement que la poisse s’acharne sur son corps
meurtri. Mais le médaillé de bronze mondial du
tour de piste paie sans doute ses semaines de
nouvelle vedette « multicartes ». Dans la foulée des Mondiaux 2003, il a été happé par le
star system et n’a pas su faire le tri dans ses
cartons d’invitation. Télés, radios, soirées
mondaines… François Pépin ne lui en veut pas.
« Finalement, il a peut-être réussi le coup de sa
carrière aux Championnats du monde, alors il
aurait eu tort de ne pas savourer, assure
l’entraîneur lors de ce fameux stage en Guadeloupe. À sa place, j’aurais sans doute fait la
même chose. » Le plus médiatique des médaillés mondiaux a tellement souffert à l’entraînement qu’il a fini par reconnaître son erreur.
La peur de ne pas être
à la hauteur
Lancé dans une course contre la montre, Raquil
a été un pensionnaire assidu du centre européen de rééducation du sportif (CERS) de Boulouris, qu’il a fréquenté en janvier pour se régénérer, mais aussi début juillet pour soigner une
hanche douloureuse. Sa double entorse à la
cheville gauche a été à l’origine d’autres ennuis
physiques, plus ou moins sérieux. Mardi, c’est
une lésion musculaire au mollet gauche qui l’a
contraint à tirer un trait sur les Jeux d’Athènes.
Fin juillet, une première lésion aux adducteurs
avait déjà remis en question sa participation au
400 m individuel et l’avait même conduit chez
le professeur Gérard Saillant. Pour protéger sa
cheville très sensible, qu’il avait d’ailleurs bandée lors des séries des Championnats de
France, il a beaucoup plus sollicité, et donc fragilisé, d’autres parties de son corps. « Je suis en
cristal », répétait-il le mois dernier.
Même s’il a pris « des raccourcis » à l’entraînement selon l’expression favorite de Pépin,
Raquil n’a pu faire l’économie de séances dures
qui ont endommagé une mécanique fragile.
L’an passé, à moins de deux mois des Mondiaux, il avait été victime d’une déchirure à la
cuisse gauche, mais ne s’était pas plus inquiété
que ça. L’important travail foncier auquel il
s’était soumis quelques mois plus tôt l’avait
aidé à se relancer. Cette année, il n’a pas cet
acquis et chaque blessure l’a complètement
déstabilisé. Parfois, il s’est aussi un peu caché
derrière ses douleurs. Le 28 juin à Strasbourg,
puis le 23 juillet à Saint-Denis, où il était l’une
des têtes d’affiche du meeting Golden League,
il a déclaré forfait au tout dernier moment, trahi
par son corps et rattrapé par la peur de n’être
que l’ombre du Raquil flamboyant de Paris
2003. C’est en catimini, sur son stade fétiche de
Nogent-sur-Marne, qu’il a bouclé, le 20 juin,
son premier 400 m de l’année (46’’73).
À l’entraînement, Pépin ne s’est pas toujours
servi de son chrono quand Raquil était en piste,
histoire de ne pas écorcher un peu plus le moral
de son protégé. « La question est de savoir si
Marc a une grosse envie ou pas, déclarait Pépin
il y a une quinzaine de jours. Je suis prêt à établir une stratégie à la desperado pour les Jeux.
Il faut maintenant que le moral se rétablisse. »
Même s’il ne l’avouera pas, Raquil a sans doute
pris un coup sur la tête en apprenant dimanche
dernier que Djhone avait amélioré le record de
France du 400 m (44’’64).
PHILIPPE LYONNET
Les principaux athlètes
français absents aux Jeux
J STÉPHANE DIAGANA (400 m haies, 8 juillet, blessure au mollet droit, annonce la fin de
sa carrière).
J JEAN GALFIONE (perche, 23 juillet, minima non réussis).
J PATRICIA GIRARD (100 m haies, 18 juillet,
minima non réussis, saison arrêtée).
J DRISS MAAZOUZI (1 500 m, 23 juillet,
minima non réussis).
J MARIE-JOSÉE PÉREC (400 m, 7 juin,
retraite).
J MARC RAQUIL (400 m et 4 × 400 m,
10 août, blessure au mollet gauche).
J ODIAH SIDIBÉ (100 m et 4 × 100 m, 16 juillet, minima non réussis).
(Banda en 44’’58 et Nyongani en
45’’09), ils peuvent aligner deux gars
en 46’’. »
La finale du 4 × 400 m hommes sera
la dernière course de ces XXVes Jeux
Olympiques d’Athènes. D’ici là, les
désormais soixante athlètes français
engagés en Grèce devront avoir une
pensée pour leur coéquipier resté à
la maison. Hier matin, à Marcoussis,
le DTN a ainsi conclu son discours à la
délégation : « Vous gagnerez
ensemble, à l’image de la dernière
ligne droite de Marc Raquil à Paris.
Suivez son exemple. »
FRÉDÉRIC BERNÈS
« Ce n’était pas
son année »
FRANÇOIS PÉPIN, le coach de Raquil, évoque plutôt
la fatalité, mais s’interdit de blâmer son athlète.
« APRÈS UNE SAISON à problèmes, Marc Raquil a donc
renoncé aux Jeux d’Athènes. Sa
décision n’était-elle pas un peu
prévisible ?
– Il sait, et je sais, que ce n’était pas
son année. C’était même une année
noire. Sa blessure aux quadriceps droit
était guérie, mais finalement c’était
presque logique que ça casse ailleurs.
C’est ce qui se passe quand un athlète
fragilisé est obligé de compenser. Ça
crée d’autres désordres. Hier (mardi
soir), c’était la séance “décide-tout”.
Et ça n’a pas tenu.
– Entre les sollicitations consécutives à ses deux médailles
mondiales à Saint-Denis qu’il n’a
pas repoussées et un surpoids
long à disparaître, ne doit-il pas
se sentir responsable ?
– Vous savez, j’ai lu ici ou là ce genre
d’analyses faites par quelques bons
penseurs. Mais bon… Moi en tout cas,
je ne lui en veux absolument pas. Ce
n’était pas facile de vivre ce qu’il a vécu
d’un coup. Ce que je sais, c’est que ces
derniers temps Marc était sec comme
un haricot. Il était revenu à son poids
de forme et il avait fait une grosse
semaine de stage à Vittel. Moi, j’étais
très optimiste. Franchement, sur ce
dernier mois, Marc n’a rien à se reprocher. En même temps, il ne se faisait
pas trop d’illusions sur son cas personnel. Même si c’est un garçon orgueilleux qui est capable à tout moment de
sortir de ses gonds et de claquer
quelque chose, il savait que ce serait
dur. Il était même angoissé ces derniers temps.
– Aviez-vous envisagé avec lui
de faire l’impasse sur le 400 m
individuel à Athènes pour qu’il
donne tout sur le relais ?
– Non, jamais. Ne serait-ce que par
honnêteté pour les autres membres du
relais. Au contraire, il fallait qu’il se
rassure par un bon chrono en
individuel.
– Et maintenant ?
– Maintenant, il faut qu’il prenne du
recul pendant toute la période olympique. Qu’il se repose et se soigne au
calme. Cette saison, c’est définitivement terminé. Mais il s’agit de penser à
la suite de sa carrière en commençant
par attaquer la prochaine saison avec
un poids adéquat. Il faudra aussi voir si
cette nouvelle blessure nécessitera
une opération. Il devra peut-être
retourner en rééducation à Boulouris.
Mais d’abord, il va partir en vacances
et se cacher un peu. » – F. Be.
DOPAGE
Edwards devant le TAS
Suspendue deux ans par l’USADA sur recommandation de l’IAAF, l’Américaine fait appel devant le Tribunal arbitral
du sport.
ATHÈNES –
de notre envoyé spécial
L’AGENCE AMÉRICAINE antidopage (USADA) a rendu public hier,
via un communiqué, ce qui était
devenu un secret de Polichinelle
depuis le week-end dernier : « Torry
Edwards a été suspendue deux ans
pour une première infraction au
règlement antidopage après avoir
été testée positive à la nicéthamide
(...), un stimulant interdit. »
En fait, dès dimanche, à Munich, où
les États-Unis rencontraient l’Allemagne et la France dans un match
triangulaire amical, l’information
avait déjà été reprise pour sûre par
de nombreux médias. En fait, Emanuel Hudson, l’agent de la sprinteuse
qualifiée pour les Jeux sur 100 m et
200 m, confiait hier soir à L’Équipe
depuis son bureau de Los Angeles
qu’il tenait la décision du TAS depuis
samedi, de la bouche même de Travis Tygart, le directeur des affaires
juridiques de l’USADA.
Au point que le HSI, la société de
Hudson, avait voulu saisir dès lundi
le Tribunal arbitral du sport (TAS), le
dernier recours possible d’Edwards.
Mais mardi, Matthieu Reeb, le secrétaire général du TAS, lui répondait
que le TAS « n’est pas en position
d’initier » une telle procédure d’arbitrage tant que l’athlète n’est pas officiellement suspendue par l’autorité
compétente, en l’occurrence l’USADA. « On a fait appel trop tôt »,
s’amuse Hudson, totalement désabusé.
C’est que le temps presse. Les Jeux
d’Athènes débutent demain et le
premier tour du 100 m féminin aura
lieu vendredi prochain. Edwards, qui
n’a plus couru depuis la fin des Sélections US à Sacramento (le 18 juillet),
s’y prépare d’ailleurs toujours activement en Crète, où l’équipe américaine a fixé son camp de base préolympique. Hudson devait donc
reformuler « aujourd’hui (hier) ou
demain (aujourd’hui) » sa demande
d’arbitrage. Et il s’enquerrait hier des
vols pour Athènes afin d’être présent
lorsque le TAS se réunira.
Victime d’une décision
« très politique »
Car l’homme de loi dit « ne pas croire
beaucoup aux jugements à distance :
je préfère que Torry soit entendue
par le TAS et qu’elle puisse s’expliquer de son cas les yeux dans les
yeux ».
Ce qui est sûr, c’est que le TAS, qui a
pris ses quartiers à Athènes pour
pouvoir statuer au plus vite durant
les Jeux, pourra se réunir et se prononcer dans les 24 heures suivant la
réception de l’appel. Hier soir, à
Athènes, Matthieu Reeb nous
avouait que le TAS, dont les bureaux
étaient fermés, n’avait encore rien
reçu. « Cette nuit, j’appellerai son
avocate en Californie pour savoir si
elle envoie un fax pour nous saisir
officiellement et nous serons prêts,
demain matin, à la première heure »,
expliquait-il. Selon lui, le TAS n’a jusqu’ici eu à traiter qu’un cas de nicéthamide, « qui concernait un pongiste suisse anonyme et il a été
condamné à trois mois ».
Soit la même sanction que celle infligée par la Fédération internationale
d’escrime à la française Laura Flessel, positive pour avoir pris le même
médicament qu’Edwards (la cora-
PAGE 8
mine glucose) et qui fut suspendue
du 19 septembre au 19 décembre
2002. Même si la biathlète russe
Albina Akhatova avait, elle, été blanchie par l’EBU pour le même produit,
rempor ta nt l’ an pa s sé deux
médailles d’or mondiales un mois et
demi seulement après son contrôle
positif, le clan Edwards ne semble
plus guère se faire d’illusions dans la
perspective des Jeux. Il faudrait en
effet que le TAS ramène sa suspension à seulement deux mois pour que
ses performances à Sacramento (du
9 au 18 juillet) soient conservées, le
contrôle positif de l’athlète remontant au 24 mai dernier, lors du meeting de Fort-de-France. Hudson a le
sentiment que Edwards est la victime d’une décision « très politique » visant plus généralement à
envoyer un message fort aux Améri-
cains. Après avoir convaincu la cour
d’arbitrage américaine (American
Arbitration Association) de sa bonne
foi, arguant qu’elle avait pris en Martinique, sous forme de tablettes, un
médicament qu’elle pensait être du
sucre, la commission ad hoc de
l’IAAF a balayé les « circonstances
atténuantes » envisagées par l’AAA,
recommandant deux ans de suspension à l’UASADA. Une préconisation
extrêmement lourde, prise au plus
haut sommet de l’IAAF par un panel
composé d’Arne Ljungqvist, l’intransigeant président de la Commission
médicale du CIO, Lamine Diack, le
président de l’IAAF lui-même, et
Roberto Gesta de Melo. Pour Hudson, Edwards a été jugée avant
même d’être écoutée. Nul doute
qu’il se satisferait de trois mois…
NICOLAS HERBELOT (avec D. R.)
Torri Edwardds
(USA)
27 ans
née le 31 janvier 1977, à Fontana
F
(Californie).
11,63
63 m ; 52 kg
k
Entraîneur : John Smith.
JO : 3e (relais 4x100 m, 2000).
CM : 1re (100 m, 4 x 100 m, 2003),
2e (200 m, relais 4 x 100 m, 2003).
Records personnels :
100 m : 10’’93 (2003)
200 m : 22”28 (2003).
Zhanna
Block
forfait ?
Déjà victime depuis plusieurs mois
de problèmes à la hanche, Zhanna
Block (ex-Pintusevich) a appris,
mardi, qu’elle souffrait également
d’une toxoplasmose. « Les humains
peuvent la contracter auprès des
chats, explique son mari et entraîneur Mark Block. Or, Zhanna a commencé à ressentir les symptômes
deux ou trois jours après avoir joué
avec un chat appartenant à des amis.
C’était peu avant le meeting de
Lucerne (en juin, elle y a couru le
100 m en 11’’37). Nous avons reçu le
résultat des analyses de sang hier
(mardi). Zhanna a toujours l’intention de disputer les Jeux d’Athènes.
La toxoplasmose n’est dangereuse
que pour les femmes enceintes. Elle
se sent mieux, mais pas à 100 % »,
annonce Mark Block qui ne repousse
pas complètement l’hypothèse d’un
forfait. Championne du monde du
100 m en 2001, médaillée de bronze
aux derniers Mondiaux de Paris
2003, Zhanna Block ne pointe
actuellement qu’au 43e rang des
meilleures performeuses mondiales
de l’année 2004, avec ses 11’’25
(v.f. : 0,6 m/s) du meeting de Lausanne le 6 juillet. – J.-Ph. L.
I PITTMAN MÉDITE ET
RETROUVE ESPOIR. – Opérée le
week-end dernier à Londres, la
championne du monde du 400 m
haies, Jana Pittman s’accorde désormais « 60 % de chance » de participer aux JO. L’Australienne souffre
d’une petite déchirure au ménisque
latéral de son genou droit, et non pas
d’une grave lésion comme le laissait
entendre un premier diagnostic livré,
samedi. Elle a expliqué hier depuis
Varèse (Italie) où est basée l’équipe
australienne qu’elle comptait sur la
méditation pour guérir plus rapidement. Elle dispose aussi des conseils
de Debbie Flintoff-King, championne olympique du 400 m haies à
Séoul en 1988 et épouse de son
entraîneur Phil King, qui a des
connaissances en phytothérapie.
Pittman, qui a effectué des exercices
sur un vélo mardi, travaille actuellement neuf heures par jour pour être
prête à temps.
I MORT DE MILTON GREEN. –
L’ancien corecordman du monde
américain du 60 m haies, Milton
Green, est décédé à l’âge de
quatre-vingt-douze ans. Il avait été
l’un des très rares athlètes à
boycotter les Jeux de Berlin en 1936.
« Mon rabbin m’avait encouragé à
boycotter. Je ne l’ai jamais
regretté », avait-il confié au Palm
Beach Post, en 1997.
JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Athènes, Stéphane Diagana a bien
sûr commencé à estimer la valeur de
l’opposition. « À Paris, grâce à Marc
et à Leslie, la France alignait une
équipe avec deux garçons en moins
de 45’’, ce que seuls les États-Unis et
la Jamaïque pouvaient aussi se permettre. Là, on va beaucoup plus se
Bleu
Rouge
pu courir en 45’’’5, voire 45’’3. Et il
n’y a pour l’instant que Leslie qui soit
à ce niveau-là. » Les autres membres
du relais tricolore pointent respectivement à 45’’74 (Keita), 45’’76
(Wade), 45’’86 (Douhou), 45’’90 (ElHaouzy) et 45’’98 (Foucan).
Consultant de France Télévisions à
Jaune
Bleu
Jaune
Sur 4 × 400 m aussi (surtout ?), Marc
Raquil risque de manquer. « Je continue à dire que notre relais est
médaillable », persiste pourtant le
directeur technique national Robert
Poirier. Lui-même forfait à cause
d’une blessure au mollet droit, Stéphane Diagana le pense aussi, mais
s’inquiète quand même un peu.
« Marc va manquer par sa personnalité, mais aussi chronométriquement
parlant. Il a remporté les Championnats de France (du 16 au 18 juillet à
Sotteville-lès-Rouen) en 46’’21.
Après un bon mois de travail, il aurait
UNE FAUTE d’inattention toute
bête. « J’étais en train de rêver, je
n’ai pas fait attention où je mettais
les pieds. » Mehdi Baala résume
ainsi la lourde chute qu’il a faite hier
matin à Marcoussis en butant sur
une branche. Il effectuait un footing
avec le « steepleux » Vincent Le
Dauphin avant la photo de groupe de
l’équipe de France. Regagnant en
marchant l’hôtel des tricolores, il a
été immédiatement pris en charge
par l’encadrement médical de
l’équipe de France. Diagnostic sur
l’instant : entorse à la cheville droite.
Il a été emmené sur le champ à la clinique des Lilas où on lui fit passer un
scanner qui se révéla encourageant,
éliminant toute trace de lésion
osseuse ou de problème ligamentaire. Autre bon signe, l’hématome,
qui était impressionnant, a rapidement dégonflé.
« J’ai un tout petit peu mal, confiait
hier soir Mehdi Baala à son retour à
Strasbourg. Je vais maintenant me
faire soigner au Racing Club de
Strasbourg, les footballeurs ont
l’habitude de ce genre de blessure.
J’espère trottiner dès vendredi si
c’est autorisé. »
Baala a loué hier soir un DVD
comique pour se changer les idées et
il avoue avoir le moral. Il précise
cependant : « Évidemment, il n’est
pas question d’être à 90 % aux Jeux.
Ce n’est pas en s’inquiétant que ça
guérira plus vite. Je prendrai une
décision dimanche ou lundi. Si je
n’arrive pas à faire un virage, ce n’est
pas la peine d’aller à Athènes. »
On n’en est pas encore là. « Sauf que
c’est à une semaine des Jeux, même
si c’est tout à fait bénin », juge le
coordonnateur du demi-fond JeanFrançois Pontier. De son côté, son
entraîneur Jean-Michel Dirringer
rappelle une anecdote : « En 2000,
Mehdi s’était fait une entorse à une
cheville dans un escalier à FontRomeu. Deux jours après, il reprenait
le footing et il faisait une grosse
séance dès le lendemain. » Mais en
cette autre année olympique, l’incident était survenu en juin. Là, les
séries du 1 500 m sont programmées
le 20 août prochain… – O. M. et
M. V.
Noir
Noir
IL ÉTAIT ARRIVÉ LUNDI SOIR au
Centre national de rugby de Marcoussis (Essonne), base arrière de
l’équipe de France d’athlétisme
avant les Jeux Olympiques
d’Athènes.
À trois jours de son départ théorique
pour la Grèce, Marc Raquil, vingtsept ans, s’était installé chambre 34
en compagnie d’un autre coureur de
400 m, Abderahim el-Haouzy. Lors
de la visite, mardi, du ministre des
Sports, Jean-François Lamour, on
avait trouvé le grand Marc aussi
fuyant que tendu. Alors que les journalistes envahissaient le CNR, le
médaillé de bronze sur 400 m des
derniers Mondiaux de Paris avait fait
savoir qu’il ne parlerait que le lendemain, c’est-à-dire hier matin.
Entre-temps, Marc Raquil avait prévu d’effectuer une séance au stade
Sous-la-Lune de Nogent-sur-Marne,
son habituel lieu d’entraînement. Au
programme, « de la résistance spécifique sur 400 m, des allures de course
pour rassurer Marc », raconte son
entraîneur, François Pépin. Après un
premier 200 m très convenable en
22’’, Raquil s’élance pour un deuxième effort, sur 250 m.
« À mi-course, il a ressenti une douleur aiguë au mollet gauche, et il
s’est arrêté. Pas la peine de se parler,
on a tout de suite su que les carottes
étaient cuites », témoigne Pépin. À
l’autre bout du stade, Leslie Djhone
ne comprend pas tout de suite. Celui
qui a « piqué » son record de France
(44’’64 contre 44’’79) à Marc Raquil
dimanche dernier à La Chaux-deFonds (Suisse) est alors totalement
concentré sur sa séance. Il voit à
peine son coéquipier enlever ses
pointes sans un mot, avant de quitter
le stade Sous-la-Lune et de retourner
aussitôt à Marcoussis, où il doit montrer sa blessure au médecin fédéral
Philippe Deymié.
Le diagnostic tombe rapidement :
lésion musculaire du mollet gauche.
Une nouvelle blessure, celle de trop.
Après avoir cumulé du retard à
l’entraînement durant cet hiver (lire
par ailleurs), Marc n’a pas pu effectuer ce grand retour « à la Raquil »
qui lui aurait permis d’être prêt, sur le
fil, pour les Jeux d’Athènes. Dernier
avant la dernière ligne droite de la
finale du 400 m des derniers Mondiaux de Paris, il avait remonté cinq
concurrents pour s’emparer, d’un
cheveu blond, d’une inattendue
médaille de bronze. Cinq jours plus
Frayeur
pour
Baala
9
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
JEUX OLYMPIQUES
« Lundi, je déciderai »
EUNICE BARBER, convalescente depuis sa blessure contractée début juillet, n’a pas tranché pour sa participation aux Jeux.
Ils l’attendaient tous hier pour la photo de famille au Centre national du
rugby à Marcoussis. Mais elle est arrivée trop tard, comme sa copine
ChristineArron. Plustôt dans la matinée, EuniceBarberavait rencontréle
directeur technique national, Robert Poirier, sur le stade d’Évry où la
double médaillée mondiale 2003 se pliait à une séance de sprint sous
l’œil d’un de ses coaches Claude Monot. L’entrevue à trois a duré une
« petite demi-heure », selon Robert Poirier qui garda bouche cousue jusqu’au bout : « Elle vous dira tout elle-même. » Vers 12 h 30, chapeau
blanc sur tresses mauve et bleu, Barber s’est assise sur un petit banc à
l’ombre. Histoire de faire le point. Ira-t-elle à Athènes ? Doublera-t-elle
heptathlon et longueur ? Elle tranchera le 16 août.
sûre que je ne vais pas m’arrêter en
cours de route.
« Le plus difficile,
c’est peut-être
les haies »
– Vous n’êtes pas plus inquiète
que ça ?
– Je me prépare toujours pour mes
objectifs, je fais des séances qui se
passent de mieux en mieux. Je suis
très sereine. Je ne m’inquiète pas. En
ce moment, je vis au jour le jour. Ma
blessure (tendinite à l’ischio-jambier
droit), qui était très grave, guérit petit
à petit même si ce n’est pas évident
parce que je dois m’entraîner dur
chaque jour. J’ai moins peur de
réveiller la blessure que d’en créer
une autre en compensant. Mais ce
qui me gêne le plus aujourd’hui, ce
sont les courbatures.
– Vous n’avez fait que deux
sorties cette année. Fin février
en salle à Liévin (4e de la longueur), puis début avril à Los
Angeles (4 e du poids) . Ce
manque de compétition peut-il
être un problème pour vous ?
– Non, pas du tout. Je ne suis pas
Manaudou
gênée à l’épaule
Les épreuves
de l’heptathlon
démarrent
le vendredi
20 août.
Eunice Barber,
vice-championne
du monde de
la discipline
et médaillée
d’or à
la longueur lors
des Mondiaux
de Paris ira
à Athènes
que si elle
se sent au top.
(Photo
Stéphane Mantey)
FRÉDÉRIC BERNES
(*) Bob Kersee est également le coach
des Américaines Joanna Hayes (100 m
haies) et Sheena Johnson (400 m
haies) qui seront aux Jeux.
Ils s’envolent pour Athènes
de notre envoyé spécial
SCHINIAS. – Les Français ont pris leurs marques hier sur le bassin olympique sans être gênés
par le vent habituellement fort sur ce site.
(Photo Alain de Martignac)
fond. Seul junior de l’an passé sélectionné aux Jeux dans le quatre de
couple, Cédric Berrest (neveu du précédent) se souvient de ces régates
avancées au petit matin, de « ces
départs à 3 h 30 où il n’y avait rien à
manger, car les gens de la base ne
voulaient pas se lever », et de ces
arrivées de nuit sur le bassin « que
l’on ne voyait pas bouger ». Mais
une fois au bord de l’eau, ce n’était
pas pareil : « Les vagues passaient
sur le ponton et il fallait surtout faire
attention à ne pas se bouger. »
Hier, Cédric Berrest et toute l’équipe
de France olympique sont arrivés sur
le bassin avec une certaine inquiétude. Le meltène soufflait à 6-7
mètres par seconde, mais rien de
comparable avec l’été 2003. « Si ça
reste comme ça, on n’a pas à se
plaindre », note Cédric Berrest.
« Pour l’instant ça va, mais l’important, ce sera les jours de course »,
souligne à juste titre le poids léger
Frédéric Dufour.
Le gros sujet d’inquiétude hier
n’était pas le vent, mais les transports. Un seul bus pour le départ de
150 rameurs et 1 h 30 écoulée entre
la montée dans le car et l’arrivée au
plan d’eau. Râlant comparativement
aux Australiens logés au Club Med
voisin.
Les champions du monde Sébastien
Vieilledent et Adrien Hardy et les
poids légers Pascal Touron et Frédéric Dufour se demandaient même s’il
ne serait pas possible de prendre le
petit déjeuner sur le bassin et partir
beaucoup plus tôt pour éviter les
bousculades. Si, comme c’est envisagé, le départ des courses est avancé à
7 h 30, heure où le vent souffle
moins, on ne serait pas loin des
3 h 30 dont parlait Cédric Berrest.
– M. V.
e
SANTÉ
116 SESSION DU CIO
Comment les athlètes vont se soigner Le programme revisité
Les sportifs sous traitement devront respecter à Athènes la nouvelle
réglementation des AUT.
À l’automne commencera l’étude de tous les sports aujourd’hui
au programme. Le seront-ils tous encore demain ?
ATHÈNES –
ATHÈNES –
ENTRÉ EN VIGUEUR à Athènes le
30 juillet dernier, le Code mondial antidopage comprend plusieurs standards
d’harmonisation, dont celui, essentiel,
des autorisations d’usage à des fins
thérapeutiques (AUT). Cette réglementation permettra aux athlètes
malades d’utiliser dorénavant, dans
un cadre strictement thérapeutique,
toutes les substances figurant dans la
liste interdite, « et donc de pratiquer
leur discipline, sans avoir à faire les
frais de la lutte contre les tricheurs ».
Ce processus, dont l’esprit est ainsi
défini par le docteur Alain Garnier,
directeur médical de l’Agence mondiale antidopage (AMA), soumet la
délivrance de ces AUT à des conditions
drastiques dont les plus importantes
sont les suivantes : le sportif devra établir qu’il subira un préjudice de santé si
la substance interdite ne lui est pas
administrée ; l’usage de cette substance ne devra produire aucune amélioration de la performance ; il ne
devra pas exister d’alternative thérapeutique autorisée pouvant se substituer aux substances interdites prescrites. Le feu vert ne lui sera attribué
qu’à l’issue d’un long processus administratif et médical vérifiant toutes les
conditions précitées dont la première
étape – c’est une évidence – visera à
établir la réalité des troubles dont il
souffre, par le biais de tous les examens médicaux nécessaires au diagnostic. Bien entendu, l’exigence du
comité destiné à délivrer les AUT
(CAUT), constitué d’au moins trois
médecins indépendants, variera selon
L’AMA veillera
à la transparence
Bien entendu, la question épineuse de
la composition des comités de délivrance des AUT est strictement établie
par les standards mais n’est pas
actuellement concrétisée, puisque les
nations ne seront assujetties au Code
mondial qu’en 2006.
Autre point fondamental : l’AMA aura
la possibilité, à tout moment, de se saisir d’une décision de délivrance d’une
AUT par un comité national ou international pour en réviser la décision. Elle
pourra également être saisie par un
athlète qui s’est vu refuser une AUT, et
renverser la décision initiale. Enfin,
pour en terminer avec les rouages disciplinaires, le Tribunal arbitral du sport
sera habilité à trancher les litiges entre
athlètes, agences nationales antidopage et AMA.
Concernant la France, la logique voudrait, en l’état, que le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage
(CPLD) hérite de la responsabilité du
CAUT, même s’il s’est montré jusqu’alors assez critique dans ses com-
mentaires réservés aux AUT. Dans un
avis officiel rendu public le 11 février
2004, le CPLD souligne l’impossibilité
actuelle pour une autorité publique
d’appliquer le standard des AUT
(publié au Journal officiel le 1er janvier
2004 avec la liste des produits interdits) tant qu’une convention – actuellement en cours de finalisation devant
l’UNESCO – ne validera pas les relations entre l’État français et l’AMA,
fondation de droit privé.
D’autres réserves ont été évoqués par
le CPLD, présidé par Marc Sanson, qui
vont des risques de surmédicalisation
des athlètes jusqu’à la possibilité de
délivrance d’AUT de complaisance
dans certains pays (une AUT validée en
Italie sera valable en France). Sans
oublier de s’interroger sur le financement de ces procédures, appliquées en
théorie à plusieurs millions de licen-
ciés. Face a ces commentaires, Alain
Garnier, en charge de la supervision de
toutes les AUT à l’AMA, notamment
durant les Jeux, précise que « Le Code
laisse aux autorités publiques le droit
de définir sur quelle population il
entend appliquer ces règles. Concernant les autres remarques, je rappelle
que l’AMA reçoit une copie de toutes
les AUT délivrées et peut les réviser, ce
qui empêchera toute dérive. Enfin,
concernant la surmédicalisation des
sportifs, l’argument n’est pas recevable. Ceux qui dénoncent ce risque
devront avoir le courage de dire qu’il
faut interdire le sport à tous les
malades. Je pense que certains
athlètes diabétiques, qui recevront
une AUT pour une prescription d’insuline, apprécieront… »
DAMIEN RESSIOT
Une vingtaine d’AUT pour les Français
PARMI LES 311 ATHLÈTES composant la délégation française à Athènes, une
vingtaine souffriraient de pathologies aiguës ou chroniques ayant nécessité la
délivrance d’une autorisation d’usage thérapeutique (AUT), en raison de l’utilisation d’une substance inscrite sur la liste de l’AMA. La totalité de ces 20 cas – proportion rassurante – concerne des demandes d’AUT abrégées et font référence à
l’utilisation de béta-2-agonistes pour la grande majorité et de corticoïdes. Le comité chargé de délivrer les AUT à Athènes depuis le 30 juillet, désigné par la commission médicale du CIO, n’a pas encore, selon le Dr Maurice Vrillac, président de la
commission médicale du CNOSF, « accepté tous les dossiers français. J’en ai reçu
trois aujourd’hui (hier), et il m’en manque encore une demi-douzaine. Certains
dossiers étaient incomplets, et un tiers d’entre eux ont été renvoyés. Nous avons
refaits des examens complémentaires et les choses rentrent dans l’ordre ». « Les
normes établies par le CIO sont drastiques, commente pour sa part le Dr JeanPierre Cervetti, médecin fédéral de la natation. Nous avons été confrontés, avec le
DTN (Claude Fauquet), à l’apparition d’une nouvelle forme d’asthme dans notre
discipline, induit par une hyperventilation, par l’exposition au froid, au sec et aux
produits traitants les piscines. Nous avons donc dû effectuer de nouvelles
épreuves d’efforts pour compléter les dossiers. » – D. R.
JEUDI 12 AOÛT 2004
de notre envoyé spécial
UNE CHOSE est certaine. Lorsque
Jacques Rogge, le président du CIO,
a une idée, il va jusqu’au bout. Même
si le chemin est long et hérissé de
barrières plus ou moins hautes, le
Belge fonce tête baissée pour arriver
à ses fins. À vrai dire, Rogge n’a sans
doute pas digéré son échec de la session de Mexico, en novembre 2002,
lorsqu’il a voulu expulser le pentathlon moderne, le softball et le baseball des JO. Il désire toujours un programme olympique réactif, qui
plaise aux jeunes, et revient à la
charge.
Pour ce faire, le Comité international
olympique a défini 32 critères sur la
base desquels les 28 sports et les
301 disciplines seront désormais
jugés pour conserver ou gagner le
droit de figurer au programme des
Jeux de … 2012. Jacques Rogge, à
une époque pas si lointaine, avait
bien tenté de réduire le délai d’introduction d’un sport. Malheureusement, la Charte olympique, la constitution du mouvement olympique,
stipulait qu’il fallait au moins sept
ans entre l’annonce et la disparition
d’un sport olympique.
Selon un rapport remis mercredi à
Athènes aux membres du CIO,
l’étude prend notamment en compte
pour chacun des sports son histoire,
sa tradition, son image, son universalité, sa popularité, son impact
médiatique, ses effets sur l’environnement mais aussi ses perspectives
de développement et sa politique
antidopage.
Dès l’issue des Jeux, le 29 août prochain, une commission d’étude se
mettra en place pour décortiquer
chaque sport selon ces critères.
Certes, le pentathlon moderne, le
softball et le base-ball sont évidemment en tête de liste des sports en
danger mais nul n’est à l’abri des
fourches caudines du CIO. Au niveau
des disciplines, le couperet pourrait
être encore plus dévastateur car la
marche, la lutte gréco-romaine, les
poids légers en aviron, le concours
complet en équitation, certaines
épreuves par équipes et d’autres
encore, peuvent passer à la trappe. Si
pour les sports, un vote de la session
est nécessaire (au moins deux tiers
des voix), pour les disciplines, une
simple décision de la commission
exécutive du CIO est suffisante. Ce
« rafraîchissement » voulu par
Jacques Rogge a pour but d’éviter
l’immobilisme et le conservatisme.
Reste qu’une éviction du programme
olympique condamnerait inexorablement le ou les sports concernés à
la confidentialité. La bataille pour le
maintien des sports en place sera terrible. Quant au rugby à 7 et au golf,
ils devront attendre la décision de la
session de Singapour, en juillet
2005, pour savoir s’ils pourront enfin
retrouver le futur programme olympique quitté en 1924 pour le premier
et en 1900 pour le second.
ALAIN LUNZENFICHTER
I LINDBERG VICE-PRÉSIDENTE. – La Suédoise Gunilla Lindberg (57 ans)
a été élue vice-présidente du CIO en remplacement de Thomas Bach dont le
mandat arrivait à expiration. Après Anita Defrantz (1997-2001), elle est la
deuxième femme qui atteint cette haute responsabilité.
Quant à Sergueï Bubka (représentant des athlètes), Mario Vazquez Rana
(représentant des CNO), Denis Oswald (représentant des fédérations d’été) et
Ottavio Cinquanta (représentants des fédérations d’hiver), ce ne fut qu’une
formalité puisqu’ils étaient les seuls candidats à leurs postes respectifs.
NOUVELLE COMMISSION EXÉCUTIVE. – Président : Rogge (BEL) ; Vice-présidents : Smirnov
(RUS) ; Easton (USA) ; Kim Un-yong (CDS), suspendu depuis 2003 ; Lindberg (SUE). Membres :
Nikolaou (GRE), Oswald (SUI) ; M. Vazquez Rana (MEX) ; Heiberg (NOR) ; Diallo (GUI) ; Khoury
(LIB) ; Cinquanta (ITA) ; Bubka (UKR) ; Yu Zaiqing (CHN) ; Carrion (PUR).
I SUCCÈS MARKETING. – Le marketing olympique est en pleine progression. Pour la période 2002-2004 il est de 473,8 millions d’euros, il sera de
542,5 millions pour 2006-2008 et de 709 millions d’euros pour 2010-2012.
Rappelons qu’au début, en 1985, le marketing olympique était uniquement
alimenté par des sociétés américaines. Aujourd’hui si cinq compagnies des
États-Unis figurent encore au nombre des commanditaires, six du reste du
monde s’y ajoutent.
I GYMNASTIQUE : LES FRANÇAIS
ONT CHOISI. – Avant même
d’effectuer l’entraînement sur
podium, hier à midi, les entraîneurs
français avaient désigné qui ferait
quoi lors du concours de
qualifications de demain,
déterminant pour accéder dans les
finales par équipe, individuelle et
par appareils. Comme prévu, seuls
Benoît Caranobe et Johan Mounard
seront alignés sur les six agrès. Pour
les autres, Dimitri Karbanenko sera
exempté des anneaux, Florent Marée
des arçons, Yann Cucherat du sol et
du saut et Pierre-Yves Bény des
barres parallèles et fixe. « J’espère
qu’ils se comporteront mieux quand
ça comptera, commenta Marc
Touchais, l’entraîneur national, à
l’issue de six rotations plutôt
moyennes des garçons. Mais leur
objectif était surtout de prendre
contact avec les engins. » En
l’occurrence, surpris par la
température très fraîche de la salle
de compétition, ils sont apparus
presque apathiques au sol,
commettant plusieurs bévues. « Le
praticable s’est avéré plus dur que
celui de l’échauffement », les excusa
Marc Touchais, l’entraîneur. Il a fallu
patienter jusqu’aux barres parallèles
et la fixe, soit les deux ultimes
rotations, pour assister au réveil du
collectif.
I CANOË-KAYAK : HUIT FRANÇAIS
POUR LA COURSE EN LIGNE. –
Officiellement, la délégation
française aux Jeux est composée de
quatre représentants :
Amir-Tahmasseb (K1 500 m et
1 000 m) et Lavigne-Lenoir
(C2 500 m et 1 000 m) chez les
hommes, plus Nathalie Marie
(K1 500 m femmes). Mais ce seront
huit Bleus qui s’envoleront le
20 août pour Athènes, Anne-Laure
Viard et Marie Delattre (K2) ainsi
que Éric Le Leuch et Laurent Barbey
(C2) les accompagnant pour
éventuellement saisir l’occasion
d’une inscription de dernière minute.
Inclus dans la liste soumise au CIO,
ils pourraient profiter, le 21 août au
soir de désistements consécutifs à
des blessures ou suspension pour
dopage.
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
ATHÈNES –
I PRIVÉS DE CÉRÉMONIE. – Ils ne
seront que quelques chanceux à
pouvoir assister à la cérémonie
d’ouverture des Jeux. Du côté des
Françaises, seules Elsa N’Guessan,
membre du relais 4 × 200 m et
Laurie Thomassin, brasseuse du
4 × 100 m 4 nages, se permettront
cette récréation, leurs épreuves
n’étant pas programmées avant
mercredi. Chez les garçons, Simon
Dufour et Julien Sicot, qui nagent
pourtant le surlendemain le relais
4 × 100 m, ont déjà annoncé leur
présence. Sans émettre
d’interdiction, l’encadrement
français a déconseillé aux engagés
des jours suivants d’y assister,
insistant sur la fatigue qu’engendrait
ce type d’événement. Mais comme le
dit Sicot, qui participe à ses
premiers JO, c’est aussi « quelque
chose à vivre dans une carrière ».
Bleu
Rouge
I DES CAPITAINES D’EXPÉRIENCE.
– Franck Esposito et Solenne Figuès :
le choix des capitaines de l’équipe
de France de natation n’a rien pour
surprendre. Esposito (33 ans) et
Figuès (25 ans) totalisent à eux deux
sept JO et vingt-deux années en
équipe de France ! Dans des styles
très différents, l’Antibois et la
Toulousaine, plus bavarde, ont pris
la parole dès la veille du départ pour
Athènes, afin, notamment, de mettre
en garde leurs coéquipiers contre les
risques de dispersion inhérents à
l’événement.
Quoique puissant, le vent n’a pas perturbé les premiers entraînements de l’équipe de France.
la nature de la substance prescrite à
l’athlète.
L’AMA a ainsi scindé le circuit d’attribution en deux axes distincts : le premier, abrégé, réservé aux autorisations concernant les substances
utilisées pour des pathologies fréquentes (ex. : l’asthme), sera limité aux
béta-2 agonistes utilisés par inhalation (salbutamol…) et aux corticoïdes
par voie non systémique. Le second,
très pointilleux, concernera toutes les
autres substances.
I HÉNIN IMPRESSIONNE
METELLA. – Après 24 heures
passées au village olympique, Malia
Metella n’a pour l’instant rencontré
qu’une « célébrité », mais pas des
moindres puisqu’il s’agit de la
joueuse de tennis Justine Henin,
aperçue au restaurant. Si la
championne d’Europe du 100 m a
noté la petite taille de la numéro 1
mondiale belge, elle fut surtout
impressionnée par sa carrure.
« Elle est plus baraquée qu’une
nageuse ! », s’étonnait Metella,
pourtant loin d’être malingre.
Jaune
Bleu
Jaune
TRENTE-QUATRE DES SOIXANTE athlètes appelés à disputer les Jeux s’envolent aujourd’hui pour Athènes. Dans ce premier voyage, figurent notamment Leslie Djhone, le nouveau recordman de France du 400 m (44’’64), et Muriel Hurtis,
pas complètement remise d’une inflammation du tendon des ischio-jambiers
droits. Le premier a décidé de s’installer en Grèce une bonne semaine avant le
début des épreuves d’athlétisme afin de s’habituer à la chaleur. D’autres athlètes
prennent le premier avion pour pouvoir assister à la cérémonie d’ouverture
demain. « Pendant deux jours, je vais ouvrir les yeux, m’émerveiller, après je rentrerai dans ma bulle et je me concentrerai », avoue ainsi le jeune sauteur en longueur Kafetien Gomis (24 ans). Lundi prochain, un deuxième contingent
d’athlètes emmené par la recordwoman d’Europe du 100 m, Christine Arron, et le
vice-champion du monde du 1 500 m, Mehdi Baala, rejoindra Athènes. Le troisième départ aura lieu le vendredi 20. Par ailleurs, hier à Marcoussis, le marcheur
Denis Langlois a été élu capitaine de l’équipe de France.
Moins dur que prévu
de notre envoyé spécial
Sans pour l’instant être un frein à
ses ambitions, la douleur ressentie
par Laure Manaudou pendant le
stage terminal d’Aix-les-Bains
persiste et l’empêche encore de
s’entraîner tout à fait normalement.
Récurrente, cette inflammation a
d’ailleurs justifié, la veille du départ
des Français pour Athènes, une visite
chez son ostéopathe de Melun. Une
petite alerte pour la triple
championne d’Europe qui pourrait
enchaîner quatre courses capitales
dimanche (série et demi-finale du
100 m dos, série et finale du 400 m).
I PÉREC, TOUJOURS STAR. – Laure
Manaudou et Malia Metella ont
trouvé un bon moyen d’agrémenter
l’ordinaire. Les deux miss, qui se
pliaient hier mercredi à l’exercice de
la conférence de presse avec
quelques autres Bleus, ont profité de
leur aller-retour au club France pour
poser à côté de Marie-José Pérec, de
passage dans les locaux. Devant
l’objectif de Julien Sicot, les reines
des derniers Championnats d’Europe
ne dissimulaient pas leur plaisir de
rencontrer la triple championne
olympique.
AVIRON
« C’EST LA PREMIÈRE fois que je
vois ce bassin “ramable”. » Le DTN
adjoint Pascal Berrest faisait partie
des spectateurs présents l’an passé
aux Championnats du monde juniors
qui s’étaient disputés sur ce même
plan d’eau olympique de Schinias. La
puissance des vagues générées par
le vent avait perturbé les courses,
obligeant à disputer les finales sur
1 000 m au lieu de 2 000 m et
envoyant certains bateaux par le
Aujourd’hui : football (suite du premier tour
hommes) et tour préliminaire de tir à l’arc.
Demain : cérémonie d’ouverture à 19 h 45.
Samedi : début officiel des JO avec les premières épreuves (aviron, badminton, basketball, beach-volley, boxe, cyclisme sur route,
escrime, football, gymnastique artistique, haltérophilie, handball, hockey sur gazon, judo,
natation, plongeon, softball, tir, tennis de
table, voile, volley-ball).
Noir
Noir
« ALLEZ-VOUS participer aux
Jeux d’Athènes ?
– Je n’ai pas encore pris de décision.
Si je me sens prête, si je me sens
capable de pouvoir donner le meilleur de moi-même, je fais les Jeux.
Sinon je n’y vais pas.
– Savez-vous au moins quand
vous déciderez de votre participation ou non à ces JO ?
– Oui, ce sera lundi, le 16 août, que
je déciderai (l’heptathlon aura lieu
les 20 et 21 août ; la longueur les 25
et 27 août). Ce jour-là, je donnerai ma
réponse définitive au DTN et le lendemain, j’en informerai la presse. Ce qui
est sûr, c’est que je ne pars pas à
Athènes demain (aujourd’hui) avec
les autres (lire par ailleurs).
– Pensez-vous toujours doubler heptathlon et longueur à
Athènes ?
– Je vais voir. Pour l’instant, je vous
le répète, rien n’a été décidé. Je pense
avoir la capacité de faire les deux
mais il faut encore attendre pour en
être certain. Ce que je sais, c’est que
je ne veux pas aller aux Jeux pour
aller aux Jeux. À Athènes, ce seront
mes quatrièmes Jeux Olympiques et
je ne fais pas partie des athlètes qui
iront là-bas pour les distractions ou
l’ambiance. Si j’y vais, c’est pour
gagner la médaille d’or dans les
épreuves où je m’engage. Le reste, ça
ne m’intéresse pas.
– Cl a ude Mo n ot a l ai ssé
entendre que vous pourriez
envisager de débuter l’heptathlon, quitte à abandonner
ensuite, pour vous préparer au
concours de la longueur…
– Il a dit ça oui mais moi je n’ai pas
envie de ça. Si je prends le départ de
l’heptathlon, c’est pour le finir. C’est
pour cette raison que je veux être
quelqu’un qui se pose ce genre de
questions. Quand je fais une compétition, c’est à fond, sans arrière-pensées. Quand je fais quelque chose, je
suis optimiste jusqu’au bout. Je suis
comme ça.
– Vous deviez effectuer mardi
une séance déterminante pour
la suite. Comment cela s’est-il
passé ?
– C’est vrai que c’était une séance
test. J’ai fait du sprint à l’INSEP, des
étirements et ça allait. Ce matin (hier
à Évry), ça allait aussi. En ce moment,
je fais beaucoup d’éducatifs. Je fais
aussi beaucoup de lancers, du javelot, du poids et de l’endurance. Le
plus difficile, c’est peut-être les haies.
Je varie au maximum.
– Et la longueur ?
– Aussi, chaque jour.
– Tenez-vous informé régulièrement Bob Kersee de votre
état de forme ?
– Oui, bien sûr. Je l’ai encore eu au
téléphone hier soir (mardi).
– Mais il devait venir vous voir
en France à Nice et il n’est
jamais venu. Et en ce moment, il
est en Crète avec l’équipe américaine (*)…
- Oui, mais ce n’est pas un problème.
Il fait ça pour l’amour du sport. D’ailleurs, il va venir me voir à Paris en fin
de semaine. Si je vais à Athènes, ce
sera avec Claude Monot et Bob Kersee. Comme à Paris l’an dernier.
J–1
10
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
JEUX OLYMPIQUES CYCLISME SUR ROUTE
À eux Athènes !
Longo ne vend pas
de créatine
Les coureurs (hommes et femmes) ont reconnu ensemble, hier, le parcours olympique en centre-ville.
ATHÈNES –
de notre envoyé spécial
ENVOLÉS les innombrables taxis
jaunes, volatilisés les scooters pétaradants, débouchées les artères,
décongestionnés les ronds-points :
le cœur d’Athènes a battu au ralenti,
hier, au rythme des vélos. À partir de
17 heures, en effet, les automobilistes n’ont plus eu le droit de cité.
Une gageure pour la capitale
grecque : la bicyclette est devenue la
grande reine de l’asphalte gras et
brûlant l’espace de deux heures, le
temps imparti aux participants de la
course en ligne (samedi pour les
hommes , dimanche pour les
femmes) pour reconnaître le circuit
(une boucle de 13,2 km à parcourir
17 fois pour les uns, 9 fois pour les
dames).
Voeckler joue
aux devinettes
Quel spectacle alors pour les Athéniens qui, d’habitude à cette heure,
sirotent leur café frappé alanguis
aux terrasses des cafés. Des pigeons
ont envahi la chaussée, des chiens se
sont risqués à traverser sans regarder. Aucun parasite pour couvrir le
chant des oiseaux et des cigales.
Quel bonheur, quel calme ! Quelle
ambiance aussi lorsqu’un petit peloton bigarré s’est formé à l’ombre de
la mairie, rue Athinas, là où seront
jugés le départ et l’arrivée. Un peloton comme seuls les Jeux peuvent en
créer. Des coureurs du Guatemala,
du Salvador, des Barbades ou encore
de l’Iran côtoyaient les stars américaines Hamilton et Hincapie ; des
femmes et des hommes sur la même
ligne, avec ou sans casque d’ailleurs,
d’humeur badine : le Néerlandais
Boogerd ne cachait pas sa joie
d’accueillir son accorte compatriote
Van Moorsel, championne olympique sortante ; le Suédois Backstedt, lui, bavardait avec Sonia
Huguet.
Et les Français dans tout ça ? Magnifiques dans leur nouvelle tenue spéciale JO ! En bleu-blanc-rouge,
comme s’ils étaient tous champions
de France. En tout cas, hérauts de la
France, ça, c’est sûr. Au comble du
bonheur, babas d’admiration devant
l’énormité des Jeux, à l’image de
Thomas Voeckler, tout autant
impressionné par la sécurité
– « même les vélos sont accrédités
(une pastille bleue est collée sur
chaque cadre) » – que par le fait de
croiser des athlètes de toute nationalité et de toute discipline au village
olympique : « Des filles font deux
fois ma taille, plaisantait le champion de France. J’essaie de deviner
quel sport elles pratiquent. » De son
côté, Laurent Brochard, qui ne
découvre pas les Jeux (c’est sa troisième participation), insistait plutôt
sur la singularité du lieu : « L’histoire
des JO me passionne, ça fait deux
ans que je rêvais de disputer cette
course à Athènes au milieu des
monuments antiques. » Il s’est d’ailleurs arrêté un peu du côté de l’Acropole... pour le plaisir.
Trois tours de reconnaissance ont
suffi à tous pour prendre la mesure
du circuit. « C’est spécial, a commenté Richard Virenque, un peu surpris. Déjà sur trois tours, c’est usant.
La bosse est sinueuse, il faut sans
cesse relancer… Comment tu
trouves le parcours, Jeannie ? », a-til lancé à Longo. Réponse de la Grenobloise, dubitative et lapidaire :
« Je n’ai pas aimé les pavés (il y en a
sur 2,5 km). » Finalement, un seul a
trouvé ce circuit moins dur qu’il ne
l’imaginait : Frédéric Moncassin. Un
directeur sportif de l’équipe de
France consciencieux puisqu’il a
emprunté l’un des vélos d’Edwige
Pitel pour couvrir le troisième tour
avec les coureurs… en baskets !
Rigolard, il s’est adressé au DTN
Patrick Cluzaud : « Tu me sélectionnes ou pas ? »
JÉRÉMIE ARBONA
MALGRÉ UNE DIRECTIVE EUROPÉENNE de 2002 sur les compléments alimentaires qui en impose la libre circulation, la créatine est toujours interdite à la
vente en France, sans doute plus pour très longtemps. Sa consommation et son
utilisation par les sportifs sont, en revanche, parfaitement légaux. Ce produit n’est
toutefois pas « proposé » sur le site Internet de Jeannie Longo, comme certaines
allégations ont pu le faire croire. Rencontrée hier au moment où elle partait en
reconnaissance du circuit des Jeux, la Grenobloise était très claire : « Mais il n’y a
plus la créatine dans ma ligne de produits ! » Et si la créatine figure bien dans le
descriptif – « peut-être pas actualisé », admet-elle – des produits de sa boutique,
cette négligence n’est pas coupable puisque, de toute façon, il n’est pas possible
d’acheter en ligne sur le site de la multimédaillée. Un lien permet simplement de
rejoindre le site de Vit’All +, qui présente une ligne Jeannie Longo où la créatine
n’apparaît pas. Aux points de vente indiqués, la réponse est invariable et catégorique : « Impossible de commander de la créatine. » Roger Serrault, président de la
Fédération française de diététique et patron de RCS Distribution, société à laquelle
appartient la marque Vit’All +, a d’ailleurs confirmé hier à L’Équipe qu’il en avait
arrêté la distribution « pour de pures raisons commerciales ». Jeannie Longo, à
bientôt quarante-six ans, prend part, à partir de dimanche à Athènes, à ses
sixièmes Jeux d’affilée. – P. Laf. et D. R.
FOOTBALL (1er tour, 1re journée)
GRÈCE - CORÉE DU SUD : 2-2
Sur un petit air connu
GRÈCE - CORÉE DU SUD : 2-2 (0-1).
À Thessalonique. 25 152 spectateurs. Arbitre : M. Larrionda. Buts. – Corée du Sud : Kim Dongjin (43e), Vyntra c.s.c. (65e). Grèce : Taralidis (77e), Papadopoulos (82e). Avertissements.- Corée
du Sud : Kim Chi-gon (26e). Grèce : Papdopoulos (1re), Vallas (40e), Mitrou (92e). Expulsion. –
Corée du Sud : Kim Chi-gon, deuxième carton jaune (31e).
GRÈCE : Amparis ; Lagos (Salpingis, 46e), Moras, Vallas, Nempegleras, Vyntra (Taralidis, 74e) ;
Stoltidis (cap.), Fotakis, Sapanis ; Agritis (Mitrou, 46e), Papadopoulos.
CORÉE DU SUD : Kim Young-kwang ; Kim Chi-gon, Park Yong-ho (cap.), Yoo Sang-chul ; Kim
Do-heon (Chung Kyung-ho, 84e), Park Kyu-seon (Choi Won-kwon, 59e), Kim Dong-jin, Kim Jungwoo ; Lee Chun-soo, Choi Tae-uk (Cho Byung-kuk, 34e), Cho Jae-jin.
LES GRECS ONT EU CHAUD ! À moins de vingt-cinq minutes de la fin du match
d’ouverture du tournoi olympique qui les opposaient aux Coréens, les joueurs de
Stratos Apastolakis se sont retrouvés menés de deux buts, avant d’effectuer un
incroyable retour (2-2). L’expulsion du défenseur Kim Chi Gon pour une obstruction sur Papadopoulos a paradoxalement souri aux Coréens qui, réduits à dix,
ouvrirent la marque avec Kim Dong Jin (1-0, 43e). Après la pause, les Grecs multipliaient les occasions, comme ce tir à bout portant de Fotakis (63e). En vain. Trois
minutes plus tard, nouveau coup de théâtre. Le malheureux défenseur grec Vidras
lobait son gardien sur un dégagement trop appuyé (0-2). Alors que le match semblait plié, Taralidis du gauche trouvait l’ouverture (1-2). Puis portés par un public
prêt à revivre l’ivresse de l’Euro 2004, les partenaires de Papadopoulos, auteur du
penalty égalisateur, arrachèrent un précieux point. – L. C.
HOMMES
ATHÈNES. – Le Français Thomas Voeckler (à droite) a pu découvrir hier, lors de la reconnaissance du circuit,
l’incroyable décor qu’offre la capitale grecque.
(Photo Bruno Fablet)
Dédé, ravi, opine et voudrait bien développer mais
le barbecue l’attend.
OLLIVIER BIENFAIT
I INFIME ESPOIR POUR ABDELLATIF. –
Hier, l’Uruguayenne Paseyro (– 81 kg) a déclaré
forfait pour le tournoi. Ce retrait qui devrait profiter à la Slovène Zolnir (– 63 kg), première remplaçante, ouvre pourtant des perspectives à
Abdellatif. « Il faut encore deux désistements,
ça reste jouable », estime Fabien Canu, le DTN.
Amina demeure prudente : « Tant qu’on ne m’a
pas dit officiellement que c’était O.K., je me
considère toujours comme partenaire
d’échauffement. » Réponse à midi. – Ak. C.
Quand Jackson croise Pérec
Quand deux porte-drapeaux se croisent, ils n’évoquent pas forcément des
histoires de porte-drapeau. La preuve avec Jackson Richardson, seizième
porte-drapeau français de l’histoire olympique estivale, charmé par sa
rencontre, hier midi au Club France, avec celle qui l’a devancé dans la
fonction, en 1996, une Marie-José Pérec amène et insouciante. « Je l’ai
trouvée rayonnante, salue le Réunionnais. J’étais vraiment content de la
revoir, je la connais depuis quelque temps déjà. Nous avons juste échangé
quelques mots, rien de spécial. J’ai surtout pris de ses nouvelles. » La veille,
déjà, à l’aéroport, les deux complices s’étaient trouvés réunis, aux côtés
d’un troisième ambassadeur de la caste, David Douillet, porteur en 2000 du
prestigieux étendard. Plus formel, le rendez-vous avait lui tourné autour
des sensations, des émotions, de la fierté et du sens de la responsabilité.
L’instant, hier, était plus furtif. Une belle rencontre, néanmoins, entre le
vert capitaine des Bleus et la divine Guadeloupéenne, enchantée par ces
quelques moments partagés avec les handballeurs de l’équipe de France
invités, donc, à dévoiler leurs ambitions devant la presse. Marie-José Pérec
qui n’a pas tardé à évoquer un beau et vieux souvenir : 1992 et les Barjots.
« Pour moi, Barcelone, c’était d’abord eux, leur folie, l’ambiance qu’ils
mettaient au village. » L’atmosphère, hier, était nettement plus paisible
dans le port du Pirée. Sans doute parce que ces Français-là, opposés ce
matin aux Islandais en match amical, savent qu’ils ont les moyens d’aller au
bout de leur rêve. – P. P.
I HANDBALL : PETITE FRAYEUR
POUR KARABATIC. – Nikola
Karabatic a été victime, hier, d’une
petite entorse de la cheville gauche
lors de la séance d’entraînement de
l’après-midi. Rien qui ne puisse
compromettre sa participation à la
rencontre d’ouverture, samedi, face
au Brésil.
I DES CHAMPIONNES DU MONDE
CHEZ LES HELLÈNES. – Arrivées en
fin de soirée à Athènes, les
handballeuses ont, comme les
garçons la veille, eu droit à l’ouzo
local avant de prendre possession de
leurs quartiers. Conférence de
presse, entraînement, visite du
village olympique rythmeront la
GROUPE G
États-Unis b. Grèce, 3-0.
Brésil b. Australie, 1-0.
ÉTATS-UNIS - GRÈCE : 3-0 (2-0)
À Heraklion. 15 757 spectateurs. Arbitre :
Mme Palmqvist. Buts : Boxx (14e), Wambach
(30e), Hamm (82e). Avertissements. – Grèce :
Benson (49e).
ÉTATS-UNIS : Scurry ; Rampone, Reddick,
Fawcett, Markgraf ; Boxx, Wagner (Tarpley,
61e), Foudy (cap.) (Hucles, 71e), Lilly ; Hamm,
Wambach (Parlow, 79e).
BRÉSIL-AUSTRALIE : 1-0 (1-0)
À Thessalonique. 24 325 spectateurs. Arbitre :
Mme Frai. But : Marta (36e). Avertissements. –
Brésil : Monica (64e). Australie : Peters (15e).
journée d’aujourd’hui. Demain, elles
seront opposées à la Grèce en
amical.
I LES VOLLEYEURS À ATHÈNES. –
L’équipe de France de volley est
arrivée hier soir à Athènes. Un
entraînement en commun avec le
Brésil est au programme cet
après-midi au palais des sports de la
Paix et de l’Amitié, lieu de la
compétition.
I ESCRIME : DANINTHE RATE
L’AVION. – Sarah Daninthe, la
remplaçante de l’équipe de France
d’épée, a raté son avion hier à
Paris… à cause d’un colis suspect.
Du mauvais côté du périmètre de
sécurité quand l’objet a été
découvert, l’épéiste de Levallois a dû
prendre l’avion suivant pour
rejoindre ses camarades de l’équipe
de France, arrivés à Athènes en
début d’après-midi. Aujourd’hui, les
Bleus découvriront le complexe de
Helliniko, situé en bord de mer, ainsi
que leur tableau d’élimination
directe puisque le tirage au sort de
toutes les épreuves est prévu ce
matin à partir de 10 h 30.
EN PISTE AUJOURD’HUI
FOOTBALL
HOMMES. AUJOURD’HUI, à 19 h 30 (*). – Groupe B : ParaguayJapon (à Thessalonique) ; Ghana-Italie (à Volos). Groupe D : Costa
Rica - Maroc (à Héraklion) ; Irak-Portugal (à Patras).
TIR À L’ARC
HOMMES. Arc classique. Individuel.
JO 2000 : 1. Fairweather (AUS) ; 2. Wunderle (USA) ; 3. Van Alten
(HOL).
CM 2003 : 1. Frangilli (ITA) ; 2. Im Dong-hyun (CDS) ; 3. Barnes (AUS).
Champions olympiques (depuis 1984). – 1984 : Pace (USA) ; 1988 :
Barrs (USA) ; 1992 : Flute ; 1996 : Huish (USA) ; 2000 : Fairweather
(AUS).
Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 16 heures.
LUNDI : 32es de finale. MARDI 17 : 16es de finale. JEUDI 19 : 8es,
quarts, demies et finales.
Principaux engagés : Fairweather, Barnes (AUS) ; Johnson, Wunderle
(USA) ; Jang Yong-ho, Im Dong-hyun, Park Kyung-mo (CDS) ; Frangilli,
Di Buo, Galiazzo (ITA) ; Prasad (IND) ; Ruban (UKR) ; Henckels (LUX) ;
Lind (DAN) ; Tsyrempilov (RUS) ; Van Atlen (HOL).
Français engagés : De Grandis, Fisseux, Naglieri.
Principal absent : Torrès.
Par équipes.
JO 2000 : 1. Corée du Sud ; 2. Italie ; 3. États-Unis.
CM 2003 : 1. Corée du Sud ; 2. Suède ; 3. Italie.
Champions olympiques. – 1988 : Corée du Sud. 1992 : Espagne ;
1996 : États-Unis ; 2000 : Corée du Sud.
Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 16 heures.
SAMEDI 21 : 8es, quarts, demies et finales.
Principaux engagés : Corée du Sud, Italie, États-Unis, Australie, Inde,
Ukraine.
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Équipe de France : De Grandis, Fisseux, Naglieri.
Principal absent : Russie.
FEMMES. Arc classique. Individuel.
JO 2000 : 1. Yun Mi-jin (CDS) ; 2. Kim Nam-soon (CDS) ; 3. Kim Soonyung (CDS).
CM 2003 : 1. Yun Mi-jin (CDS) ; 2. Park Sung-hyun (CDS) ; 3. Lee
Huyn-jung (CDS).
Championnes olympiques (depuis 1984). – 1984 : Seo Hyang-soon
(CDS) ; 1988 : Kim Soo-nyung (CDS) ; 1992 : Cho Youn-jeong (CDS) ;
1996 : Kim Kyung-wook (CDS) ; 2000 : Yun Mi-jin (CDS).
Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 8 heures.
DIMANCHE 15 : 32es de finale. MARDI 17 : 16es de finale. MERCREDI
18 : 8es, quarts, demies et finales.
Principales engagées : Yun Mi-jin, Park Sung-hyun, Lee Sung-jin
(CDS) ; Pfohl, Nulle (ALL) ; Williamson (GBR) ; Nichols (USA) ; Mospinek (POL) ; Valeeva (ITA) ; Nasaridze (TUR) ; Palekha (UKR).
Françaises engagées : Schuh, Fouace, Trayan.
Principales absentes : Kim Nam-soon, Kim Soo-nyung (CDS).
Par équipes.
JO 2000 : 1. Corée du Sud ; 2. Ukraine ; 3. Allemagne.
CM 2003 : 1. Corée du Sud ; 2. Japon ; 3. Ukraine.
Champions olympiques. – 1988 : Corée du Sud ; 1992 : Corée du
Sud ; 1996 : Corée du Sud ; 2000 : Corée du Sud.
Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 9 heures.
VENDREDI 20 : 8es, quarts, demies et finales.
Principaux engagés : Corée du Sud, Russie, Pologne, Italie, Ukraine,
Japon.
Équipe de France : Schuh, Fouace, Trayan.
(*) Tous les horaires sont en heure française. Pour l’heure
locale, ajoutez une heure.
JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
c’est parfait. » Son de cloche un tantinet différent
du côté de Daniel Fernandes, peu porté, en règle
générale, sur le farniente campagnard ou les
ambiances contemplatives et bucoliques. « On se
fait bien ch… », résume d’ailleurs clairement le
vice-champion du monde des – 73 kg, visiblement pas plus content que cela de devoir attendre
le jour J loin de la frénésie. « Dany, on le connaît,
sourit Matthieu Bataille (+ 100 kg). On sait qu’il a
besoin de ses gadgets, de ses à-côtés originaux
mais, franchement, il suffirait d’une piscine pour
se croire presque en vacances. On est au vert
quand les autres baignent dans la pollution, on a
plein de DVD, les baraques sont grandes et il ne
fait pas trop chaud. Les conditions sont idéales. »
Allemagne b. Chine, 8-0.
ALLEMAGNE-CHINE : 8-0 (2-0)
À Patras. Environ 4 000 spectateurs. Arbitre :
Mme Seitz. Buts : Prinz (13e, 21e, 73e, 88e),
Wunderlich (65e), Lingor (76e), Pohlers (82e),
Müller (90e). Avertissements. – Chine : Qu Feifei
(74e).
ALLEMAGNE : Rottenberg ; Stegemann, Jones,
Fuss (Günther, 58e), Hengst ; Garefrekes, Odebrecht, Wunderlich (Pohlers, 83e), Lingor ; Wimbersky (Müller, 79e), Prinz (cap.).
Bleu
bruit et beaucoup de tentations. Et puis regardez,
on n’est pas bien, ici ? » Pour le moins.Trois belles
bâtisses voisines climatisées (50 000 euros de
location environ pour l’ensemble) de près de 200
m2 chacune (une pour les filles, une pour les garçons et une dernière pour le staff) cernées par les
pins et les oliviers, une salle d’entraînement de
quelque 250 m2 à disposition exclusive et à deux
pas… Rien de moins. « C’est vrai qu’on n’est pas
mal, apprécie Cédric Claverie, le titulaire des
– 81 kg. On est tranquilles et on dort super bien. À
la nuit tombée, c’est belote ou discussions, c’est
selon. C’est à peine si l’on regarde notre télé commune ou si l’on joue sur la PlayStation. Il me
manque juste un peu de saucisson pour dire que
GROUPE F
Jaune
Rouge
Jaune
teur du haut niveau, attend ses confrontations.
Avec, au programme, des horaires de petit-déjeuner et d’extinction des feux à la carte, un peu de
judo libre et quelques footings « à la fraîche ».
Avec, aussi, pour combler les plus gourmets
comme pour satisfaire les abonnés au régime, la
patte des cuistots, Pietro et Dédé. « Ce soir (hier),
c’est salades, brochettes de saumon et de SaintJacques accompagnées de riz et fruits », commente ce dernier, préposé à la pitance et aux
courses quotidiennes lors des JO depuis 1992.
Depuis Barcelone et la décision de la Fédération
d’isoler les siens en réservant des maisons loin de
l’agitation. « Une bonne chose, se félicite Traineau. Vous savez, le village, c’est des fêtes, du
Argentine b. Serbie-Monténégro, 6-0.
Tunisie et Australie, 1-1.
ARGENTINE - SERBIE-MONTÉNÉGRO : 6-0
(4-0)
À Patras. 14 657 spectateurs. Arbitre :
M. Batres. Buts : Delgado (11e), Kily Gonzalez
(17e), Tevez (42e, 43e), Heinze (74e), Rosales
(77 e ). Avertissements. – Argentine :
D’Alessandro (46e ). Serbie-Monténégro :
Matic (4e), Delibasic (72e).
ARGENTINE : Lux ; Ayala (cap.), Coloccini,
Heinze ; Mascherano, Kily Gonzalez
(Rodriguez, 77e), D’Alessandro (Saviola, 60e),
L. Gonzalez ; Delgado, Tevez (Medina, 72e),
Rosales.
TUNISIE-AUSTRALIE : 1-1 (0-1)
À Heraklion. 15 757 spectateurs. Arbitre :
M. Vassaras. Buts. – Tunisie : Zitouni (69e).
Australie : Aloisi (45e). Avertissements.- Tunisie : Mouelhi (41e), Ayari (75e). Australie :
Cahill (33e), Moore (38e), Valeri (62e), Elrich
(75e), McKain (87e).
Japon b. Suède, 1-0.
JAPON-SUÈDE : 1-0 (1-0)
À Volos. Arbitre : Mme Gaye. But : Arakawa
(24e). Avertissements : aucun.
Noir
Bleu
Noir
L’équipe de France de judo a pris ses quartiers dans la nature et au calme, hors du village olympique.
ARRIVÉS LUNDI, pour la plupart, et hier aprèsmidi pour certains (Bisseni, Lebrun, Abdellatif,
Bataille, Lemaire, Demontfaucon), l’équipe de
France est enfin au grand complet à quarante-huit
heures du premier coup de gong des Jeux. Installée dans une banlieue résidentielle située au nord
sur les hauteurs, à une petite demi-heure du
centre-ville d’Athènes, à un quart d’heure du lieu
de la compétition et à dix minutes du village olympique, c’est dans la plus parfaite sérénité et dans
un calme tout juste troublé par le chant des grillons que la bande à Stéphane Traineau, le direc-
Grèce et Corée du Sud, 2-2.
Mali et Mexique, 1-1.
MALI-MEXIQUE : 0-0 (0-0)
À Volos. 10 104 spectateurs. Arbitre :
M. Mohd. Avertissements. – Mali : Diallo (21e),
D. Traore (59e). Mexique : Sanchez (34e).
GROUPE C
Les Bleus au vert
de notre envoyé spécial
GROUPE E
GROUPE A
JUDO
ATHÈNES –
FEMMES
11
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
JEUX OLYMPIQUES
La Grèce s’est saignée
En partant de peu et en cumulant les retards, Athènes a contraint tout le pays à un colossal effort financier.
Pour s’offrir des Jeux
bien au-dessus de ses
moyens, la Grèce a pris
le risque d’hypothéquer
une partie de son avenir.
Et de donner raison à
ceux qui estiment que
l’organisation d’une telle
manifestation ne peut
désormais revenir qu’aux
grandes puissances
économiques mondiales.
ATHÈNES –
de notre envoyé spécial
LE 18 AVRIL 2000, Juan Antonio
Samaranch tira, depuis le musée Olympique de Lausanne, une salve qui
retentit bien plus fort qu’une sonnette
d’alarme. Le président alors en exercice du CIO mettait en cause, en termes
très virulents, la capacité d’Athènes,
désignée presque trois ans auparavant, d’accueillir les Jeux d’été 2004 et
menaçait d’en retirer l’organisation à
la capitale grecque. Ce fut le signal
qu’attendait la tyrannique mais efficace Gianna Angelopoulos, figure de
proue de la candidature athénienne,
pour débarquer avec les pleins pouvoirs à la tête de l’organisation
(ATHOC). Adoubée par les deux Costas – Simitis (gauche) et Caramanlis
(droite) – de la politique nationale, la
Droits télé (en millions d'euros)
1992
1996
2000
2004
2008
Barcelone
Atlanta
Sydney
Athènes
Pékin
530
746
1099
1235
1414
I LA SERBIE A ENFIN SON
HYMNE. – À la veille de la
cérémonie d’ouverture, il régnait
une drôle d’agitation en
Serbie-Monténégro. Ce jeune pays,
né en 2003, allait disputer ses
premiers Jeux Olympiques sans
hymne officiel ! Finalement, en cas
de médaille d’or, les athlètes
entonneront l’hymne de l’ancienne
Yougoslavie le Hej Sloveni, faute de
décision du Parlement sur un
nouveau chant…
Records pulvérisés
ATHÈNES. – En plus du coût des installations sportives, les pouvoirs publics grecs, soutenus par l’Union européenne, ont dû assurer la
réalisation d’infrastructures lourdes, comme cette liaison ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville (640 millions d’euros), pour une
somme totale supérieure à 2 milliards d’euros.
(Photo Pascal Rondeau)
Mais il faut ajouter à ces monstrueux
surcoûts des réalisations spécifiques
que n’auraient pas à supporter, par
gauche Kathimerini) et d’une dérive
budgétaire – largement au-dessus des
3 % de déficit imposés par le pacte de
stabilité – gourmandée par Bruxelles.
Tout en lui octroyant, d’après le cabinet international PricewaterhouseCoopers, le meilleur taux de croissance
de la zone euro (+ 4,25 %) sur les
douze mois écoulés. Les mêmes
experts lui promettant, pour la suite,
les affres d’un repli annoncé.
Malgré sa volonté affichée et confirmée de limiter l’hypertrophie des Jeux,
le CIO est évidemment victime de leur
succès médiatique planétaire croissant. Les 3,7 milliards de téléspectateurs comptabilisés pour Sydney 2000
justifient l’explosion des droits télé
(voir infographie), première source des
revenus olympiques. Le pool de dix
sponsors de premier rang, ceux du
« Top programme » initié par Samaranch en 1984, ajoute 650 millions
d’euros dans la corbeille. De quoi alimenter ce brassage de fonds qui caractérise aujourd’hui la capitalistique
entreprise olympique.
Gianna et les siens ont voulu et su attirer au pied de l’Acropole ce monde
affairiste. « Nous avons couru un
marathon au rythme du sprint, dit la
patronne de l’ATHOC. C’était l’effort à
fournir pour sortir de la seconde zone,
pour devenir des citoyens du groupe
A. » A comme Athènes. A comme
ambition. A comme ardoise.
PATRICK LAFAYETTE
avec ALAIN LUNZENFICHTER
Le privé à la rescousse ? Adidas et Nike s’exposent
Le gouvernement grec espère céder au secteur privé la majeure partie
des installations construites pour accueillir les JO.
Les deux géants de l’équipement sportif profitent de la vitrine médiatique
et technologique des Jeux.
ATHÈNES –
ATHÈNES –
de notre correspondant
« IL FAUDRA BIEN qu’après les Jeux quelqu’un s’occupe de ces équipements et fasse
en sorte que tout cet argent investi ne parte
pas en fumée. » La mise en garde est signée
Fanni Palli-Petralia, ministre adjoint à la
Culture chargée des préparatifs olympiques, et connue pour avoir tenté d’apporter, lors de sa prise de fonction en mars, un
peu plus de transparence au financement
des grands travaux liés aux Jeux. Il y a
quelques jours, la société de notation Standard & Poors déplorait d’ailleurs le recours
massif à l’emprunt public effectué par les
Grecs pour financer ces travaux – d’un coût
total de 1,6 milliard d’euros – et l’absence
d’investisseurs privés (à l’exception du
stade de football de Karaïskaki) dans le
grand effort d’équipement entrepris par
Athènes. Dans quinze jours, une question
se posera donc : que fera Athènes de ce
gigantesque parc olympique, constitué de
vingt nouvelles installations et de cinq
autres préexistantes rénovées, une fois le
rideau de la cérémonie de clôture retombé ?
Les constructions non sportives semblent
poser le moins de problèmes. Il est prévu de
transformer le centre de presse en bureaux
commerciaux, alors que les résidences du
village olympique accueilleront des
employés du ministère du Travail. Le gouvernement compte dégager de ces opérations un profit de l’ordre de 300 millions
d’euros.
Le sort des équipements sportifs – dont le
coût annuel d’entretien s’élève à 17 millions d’euros pour le complexe olympique,
11 pour le stade de la Paix et de l’Amitié,
3 pour la marina d’Agios Kosmas… – apparaît en revanche plus incertain. Si les installations du principal complexe de Maroussi
et du stade de la Paix et de l’Amitié de Faliro, qui existaient avant les Jeux, devraient
conserver leur statut de société mixte, l’État
tentera de se désengager d’installations
comme la marina de voile d’Agios Kosmas,
qui intéresserait des promoteurs immobiliers du secteur du tourisme. Le parcours du
slalom du canoë-kayak d’Elliniko pourrait
être transformé en parc aquatique. Le gymnase de Faliro (taekwondo) aurait un avenir
comme salle de spectacle. Le gouvernement n’exclut pas non plus de saucissonner
certains équipements, laissant entendre
que les espaces de bureaux et de restauration des salles d’haltérophilie (Nikaïa), de
judo (Ano Liossia) et de tennis de table
(Galatsi) pourraient être cédés à des investisseurs privés. Le Premier ministre grec
Costas Caramanlis avait beau affirmé
récemment dans nos colonnes que « les
installations avaient été pensées pour
s’intégrer dans leur environnement », certaines comme celles d’Elliniko accueillant le
hockey, le base-ball et le softball vont tout
bonnement être démolies.
LOUIS CHENAILLE
de notre envoyé spécial
LES GROSSES ÉCURIES sont prêtes. Et,
même si Puma vient à Athènes jouer au troisième larron avec des contrats collectifs (les
athlètes jamaïquains) ou individuels (les stars
grecques Kenteris et Thanou), le choc majeur
oppose toujours les deux géants, Adidas et
Nike. La firme américaine aborde les Jeux
dans le cadre de son concept Speed qui,
comme son appellation en anglais l’indique,
est axé sur la recherche de vitesse. « Nous
avions commencé à Sydney par la combinaison de Cathy Freeman, nous avons poursuivi
avec les tenues de contre-la-montre de l’US
Postal au Tour de France, rappelle Sophie
Kamoun, chargée de la communication de
Nike. La visibilité sur un événement sportif
majeur est une priorité mais le message technique, la vitrine technologique sont également un point essentiel. » Les Jeux, « meilleur
moment pour montrer son savoir-faire »,
selon l’expression de Kamoun, ne constituent
JEUDI 12 AOÛT 2004
pas la plus grosse activité marketing de sa
société, « mais plutôt une continuité du travail accompli avec les fédérations et les
athlètes », l’ancienne nageuse n’étant pas
peu fière de l’appliquer en ce mois d’août et
pour la première fois en grand format à la
natation. Ce qui permet à Nike d’étendre son
panel et d’être présent sur la plupart des
« gros » sports olympiques : athlétisme, natation, basket, tennis, football, etc.
Thorpe comme un symbole
L’olympisme est toujours très présent dans les
orientations d’Adidas, qui a d’abord consenti
un énorme investissement en devenant partenaire de l’ATHOC (comité d’organisation) et
en habillant donc les 60 000 volontaires présents sur tous les sites. « Notre campagne
“Impossible is nothing” (L’impossible
n’existe pas) se décline facilement aux Jeux,
souligne Frédéric Pietruszka, porte-parole de
la marque aux trois bandes. Évidemment, la
mise financière est bien moindre que celle
consentie pour le football. Mais le travail tech-
nique avec chaque délégation est énorme. En
termes de retombées de notoriété, d’image,
équiper des athlètes qui ne pratiquent pas
dans un but lucratif est un plus. Nous avons
une capacité technologique à montrer, nous
devons répondre aux exigences du haut
niveau. » Et, ayant déjà beaucoup prouvé en
la matière, Adidas préfère appuyer plutôt un
clin d’œil : « En nous associant au comité
olympique grec, nous serons présents dans les
vingt-huit sports au programme, nous arrivons ainsi dans les deux qui nous manquaient,
voile et équitation… »
Chacun va désormais avoir un œil attentif à
ses vedettes maison. Dont certaines que les
deux partagent. On pourrait par exemple voir
un Ian Thorpe nager en Adidas, son fournisseur personnel, et se retrouver en Nike, qui
habille la délégation australienne, pour la
cérémonie protocolaire. Un exemple parmi
bien d’autres qui illustre l’imbrication des
contrats et la bagarre pour s’assurer les services des meilleurs mondiaux. – P. Laf.
I NATATION : JACOBSEN PERD SA
MÉDAILLE DE BRONZE. – La Ligue
européenne de natation a décidé de
priver la Danoise Mette Jacobsen de
sa médaille de bronze sur 200 m
papillon suite à son contrôle positif
à un glucocorticostéroïde lors des
Championnats d’Europe. La médaille
revient donc à la Hongroise Eva
Risztov, 4e à Madrid.
I ÉQUITATION : PANTSU FORFAIT.
– Une des favorites pour le podium
individuel, la Finlandaise Pia Pantsu
a déclaré forfait pour l’épreuve de
complet qui débutera dimanche. Son
hongre Karuso (11 ans) s’est en effet
blessé lors du transport vers
l’aéroport en camion. Le couple était
médaillé de bronze en individuel aux
Mondiaux de 2002. Autre forfait à
signaler, celui de l’Anglaise Sarah
Cutteridge. Sa jument The Wexford
Lady s’est blessée avant-hier lors de
l’entraînement à Athènes. Elle est
remplacée par la multiple médaillée
européenne, Mary King (King
Salomon III).
I RÉPÉTITION GÉNÉRALE. – Des
manches d’entraînement se
dérouleront aujourd’hui au large du
centre de voile d’Agios Kosmas pour
les séries olympiques dont les
régates débutent samedi. Les
équipages français sélectionnés dans
ces catégories participent à ces
courses facultatives disputées dans
les conditions des Jeux : Bontemps
et Merret (planche Mistral), Le
Helley-Lesaffre-Deplanque (Yngling),
Philippe-Le Berre-Petitjean-Douroux
(470) et Florent (Finn). « À deux
jours de l’ouverture des Jeux, il est
important pour les athlètes de
garder leurs sensations et de bien se
caler, même si ces manches
d’entraînement sont parfois
folkloriques », expliquait hier Claire
Fountaine, directrice de l’équipe de
France. – P.S.
PAGE 11
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Les « Jeux
de l’Europe »
pris à sa charge 50 % du montant des
travaux d’amélioration des transports.
Au point que le secrétaire d’État grec à
l’Économie, Christos Folias, reconnaissant, a bien volontiers admis que « ces
Jeux portent la marque de l’Europe » :
« Nous n’aurions pas pu nous fixer des
objectifs aussi ambitieux sans un soutien financier aussi généreux. » Un
propos auquel souscrit « l’œil » du
CIO sur l’avancement des travaux, le
Suisse Denis Oswald : « Si l’Union
européenne n’était pas intervenue,
nous aurions été en grande difficulté… L’Europe doit en sortir grandie. »
Cette entreprise trop grande pour elle
a entraîné la Grèce sur les pentes glissantes de l’inflation (« une destination
pour les riches », selon le quotidien de
Bleu
Rouge
exemple, les candidates pour 2012
(Paris, Londres, New York, Madrid et
Moscou), métropoles suffisamment
pourvues en la matière : de nouvelles
lignes et stations de métro (1,6 milliard
d’euros), un boulevard périphérique
(950 millions), un tramway (350 millions), une liaison ferroviaire entre
l’aéroport et le centre-ville (640 millions), autant de projets menés à la
hussarde qui ont entraîné, par
exemple, 175 millions d’indemnités
d’expropriation. Heureusement pour
Athènes, la solidarité européenne a
joué. L’UE, en effet, à l’initiative, entre
autres, de Michel Barnier, l’actuel
ministre des Affaires étrangères,
auquel a succédé, à son poste de commissaire européen, Jacques Barrot, a
l’ordre et recours aux moyens de
l’OTAN, qui alourdit l’enveloppe. Il y a,
évidemment, le 1,6 milliard d’euros
pour les installations sportives, quasiment toutes créées pour la circonstance, aux dépassements inévitables
et énormes, de l’ordre de 30 % : le prix
du stade olympique a grimpé de
170 millions à 260 millions et les trois
sites accueillant le canoë-kayak, l’aviron, le beach-volley et le taekwondo
auront fini par valoir 700 millions de
plus que prévu...
I MAURESMO ET GROSJEAN
TÊTES DE SÉRIE. – Voici les
principales tête de série. Hommes :
Federer (1) ; Roddick (2) ; Moya (3) ;
Henman (5) ; Ferrero (6) ; Grosjean
(8). Femmes : Henin (1) ; Mauresmo
(2) ; Myskina (3) ; Dementieva (4) ;
V. Williams (6)... En double le duo
Llodra-Santoro est numéro 3.
Jaune
Bleu
Jaune
On pulvérisera donc ici, dans le berceau de l’Olympe, des records de
coûts. Salt Lake 2002, même si ce ne
furent « que » ceux d’hiver, cinq mois
après les attentats du 11 septembre,
étaient devenus, par l’effet d’un compréhensible et inouï effort de sécurité,
les Jeux les plus chers de l’histoire,
chiffrés au final à 1,8 milliard d’euros
tout compris. Les prévisions athéniennes tablaient initialement sur
4,6 milliards. Elles sont vite montées à
6 puis à 6,5 milliards et chacun
s’accorde aujourd’hui à estimer qu’on
dépassera à coup sûr les 7 milliards
d’euros. Ce qui a conduit le président
du CIO, Jacques Rogge, à confier
récemment, au sortir de ses sueurs
froides, que « les prochains Jeux
seront attribués à des sites ayant déjà
un maxim um d’infrastructures
en place et un minimum de projets à
achever ».
Une résolution qui semble réserver à
l’avenir une aussi colossale organisation aux pays du G 8 (Allemagne,
Canada, États-Unis, France, Italie,
Japon, Royaume-Uni, Russie) et plus
jamais à des nations aux retards économiques et logistiques trop criants.
Avec un PIB par tête de 15 000 euros
(contre 25 000 à la France), la Grèce
est en effet trop bas placée sur l’échelle
internationale pour se jeter sans
conséquences dans l’aventure qui lui a
été proposée. La note est salée, trop
salée.
Il y a, bien sûr, le désormais indispensable et dispendieux (1,2 milliard
d’euros) dispositif sécuritaire
(L’Équipe du 10 août), avec mobilisation de 70 000 membres des forces de
I TENNIS : FORFAIT DE SERENA
WILLIAMS. – Médaille d’or en
simple et double (avec sa sœur
Venus), à Sydney, Serena Williams,
qui souffre à nouveau du genou
gauche a déclaré forfait hier pour le
tournoi olympique. Après avoir
renoncé à l’Open du Canada la
semaine dernière, Serena était à
New York, avant-hier, au
rendez-vous de la délégation
américaine, mais le médecin lui a
conseillé de renoncer sous peine de
voir la blessure s’aggraver. Ce
nouveau forfait, au lendemain de
celui de Jennifer Capriati, affaiblit
l’équipe des États-Unis qui ne sera
composée que de trois joueuses de
simple au lieu de quatre
(V. Williams, Rubin et Raymond).
Pour le double, on ne sait pas
encore si Serena Williams sera
remplacée par Rubin aux côtés de
Venus ou si une seule équipe
(Raymond–Navratilova) sera alignée.
Noir
Noir
ance
ère source de
rec e t t e s d e s J e u x O l y m p i q u es. Pour
Athènes, ils couvriront les trois quarts du
budget de fonctionnement de la quinzaine,
estimé à 1,7 milliard d'euros.
belle – et forte – Hellène allait immédiatement relancer les trente-sept
chantiers ouverts mais en panne (seulement quinze purent être livrés à cent
jours de la cérémonie d’ouverture) et
booster la construction des infrastructures dont sa ville manquait si cruellement. Reste que le temps était compté
et que la facture allait inévitablement
enfler.
En ajoutant ainsi les frais induits par
l’urgence (travaux jour et nuit, obligation d’augmenter les effectifs, agitation sociale menaçante…) à ceux déjà
occasionnés par des équipements de
base notoirement insuffisants, la
Grèce, plus petit pays (moins de 11 millions d’habitants) à accueillir les Jeux
d’été depuis Helsinki et la Finlande
en… 1952, se plonge dans un gouffre
budgétaire dont on mesure mal,
aujourd’hui, l’abysse. Un gouffre qui
pourra laisser des séquelles financières pour un temps indéterminé.
Rappelons que les contribuables québécois n’ont toujours pas soldé l’addition, également somptuaire, des JO de
Montréal 1976…
I ALLEMAGNE : LUDGER
BEERBAUM PORTE-DRAPEAU. – Le
quadruple champion olympique de
saut d’obstacles, Ludger Beerbaum
(40 ans) sera le porte-drapeau de la
délégation allemande lors de la
cérémonie d’ouverture des Jeux
Olympiques. « C’est incroyable, c’est
le couronnement ! », a déclaré le
natif de Westphalie. Beerbaum est le
quatrième cavalier allemand à porter
le drapeau de son pays lors d’une
cérémonie d’ouverture des Jeux
après Fritz Thiedemann (1960), Hans
Winkler (1976) et Reiner Klimke
(1988).
13
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
RUGBY TOP 16 – LE TOUR DE FRANCE DES CLUBS
Castres a pris de l’étoffe
Pour bien figurer en Championnat et en Coupe d’Europe, l’équipe tarnaise a musclé son effectif.
J – 6. Le mercredi
18 août, à Bayonne, le
Stade Français remettra
son titre en jeu dans un
Championnat à seize
clubs réunis pour la
première fois dans une
poule unique. Nous
poursuivons aujourd’hui
notre tour de France des
clubs avec Castres qui
veut jouer sur les deux
tableaux, le Championnat
et la Coupe d’Europe,
ainsi que Narbonne qui a
opté pour un savant
dosage entre jeunesse et
expérience.
Narbo
Narbonn
DEMAIN
Biarritz et Montpellier
MONLÉON-MAGNOAC –
(Hautes-Pyrénées)
de notre envoyé spécial
CHAMBRES SPARTIATES, statues
miraculeuses, silence et recueillement, c’est dans un contexte hors
normes que, pendant trois jours, le
Castres Olympique a choisi de peaufiner la préparation de sa nouvelle
saison. À Notre-Dame de Garaison
pour être précis, dans un endroit qui
est à la fois un établissement scolaire
privé dont deux tiers des 540 élèves
sont en internat, et un « site marial »
avec sa chapelle du XVIe siècle, où,
bien avant celles de Lourdes, les premières apparitions de la Vierge
remontent à 1515.
Malgré le choix de ce stage dans les
Hautes-Pyrénées, entrecoupé par
des séances d’entraînement sur le
terrain de Lannemezan, les dirigeants castrais ne comptent pas
pour autant sur des miracles pour
assurer la réussite de la saison
2004-2005. Vainqueurs du Bouclier
européen en 2002-2003, vainqueurs
du C hal lenge Sud Ra dio en
2003-2004 (et à ce titre qualifiés
pour la coupe d’Europe), les Castrais
ont pourtant l’ambition de décrocher
un nouveau titre cette année. Et, une
fois n’est pas coutume, ils semblent
s’être enfin donnés les moyens d’y
parvenir. Par rapport à l’année dernière où, malgré une première phase
de championnat plutôt réussie (3e de
la poule 1), ils se sont révélés un peu
juste en phases finales (3e de la
poule A), le CO a pris l’option de
recruter des joueurs d’expérience.
À l’image de l’ex-Toulousain Yann
Delaigue (12 sélections), huit
Castres OIympique
Le club en bref
Budget : 7 millions d’euros.
Stade : Pierre-Antoine
(9 423 places).
Entraîneurs : Christian Gajan,
Christophe Urios et Philippe Bérot.
Préésident : Pierre
Pr
Pierre-Yves
Yves RRevol.
joueurs d’expérience sont venus
grossir un effectif nettement plus
riche que l’an passé : le Néo-Zélandais Brad Fleming (28 ans, 4 saisons
de Super 12), les Anglais Paul Volley
et Mark Denny (longtemps titulaires
chez les Wasps), l’ex-Montferrandais David Bory (18 sélections), le
troisième ligne Alexandre Bias de
Bourgoin, le trois-quarts centre
international argentin José NunezPiossek (19 sélections). Sans compter l’ancien international écossais
Glenn Metcalfe (34 ans, 40 sélections) qui a signé un contrat de six
mois comme joker médical en attendant le rétablissement de Romain
Teulet, opéré des ligaments croisés
d’un genou.
Pierre-Yves Revol :
« La Coupe d’Europe
est essentielle »
« À la différence du passé, ce sont
tous des joueurs d’expérience qui
seront opérationnels tout de suite et
pas des joueurs en devenir, précise
Christian Gajan, l’entraîneur castrais. L’ossature reste la même. Mais
on compte sur les nouveaux pour
nous apporter de l’expérience. On se
souvient tous que l’an dernier, neuf
des seize entraîneurs du Top 16 ont
été virés, observe encore l’entraîneur castrais. Les dirigeants ont des
exigences et nous sommes soumis à
l’obligation de résultats immédiats.
On ne peut plus prendre un jeune
joueur pour qu’il soit bon dans trois
ans. La formation, c’est bien. Mais
peut-être qu’elle se fera ailleurs que
dans les clubs du Top 16. »
Le CO version 2004-2005 tentera,
tout d’abord, de gommer les insuffi-
sances de l’an dernier, notamment le
manque de finition, de puissance et
de vitesse, au niveau des troisquarts. Sur les trente-trois joueurs
professionnels, les entraîneurs bénéficient désormais d’une doublure à
chaque poste, des « remplaçants »
capables de suivre le rythme du
Championnat comme de la Coupe
d’Europe. « La Coupe d’Europe est
essentielle pour notre avenir, et nous
ne sommes pas là pour faire de la
simple figuration, souligne, à ce
sujet, Pierre-Yves Revol, le président
du club. C’est pour cela que nous
BIARRITZ
Revoilà Thion
Remis de son opération au tendon d’Achille,
le deuxième ligne international biarrot
retrouve le terrain, après huit mois d’absence.
BIARRITZ –
de notre envoyé spécial
La saison dernière
À L’IMAGE DES VINS de son
vignoble, longtemps condamnés à
l’exportation pour améliorer la qualité
des crus plus prestigieux, le rugby narbonnais a décidé de privilégier ses
qualités propres. Le cru 2004-2005 du
RC Narbonne sera donc jeune,
ardent… et local. « Sur les trente-sept
joueurs de l’effectif, treize sont du cru
(1), avoue fièrement Jean-François
Beltran, l’entraîneur des lignes arrière.
Et les joueurs recrutés ont amené un
plus en qualité qui s’est fait sentir à
l’entraînement et lors des matches
amicaux. »
« Si Narbonne est un gros village, comparé à Paris, Toulouse ou ClermontFerrand, on ne veut pas être traités de
petits, préviennent Marc Delpoux et
Jean-François Beltran, arrivés en cours
de saison l’an passé après le limogeage d’Alain Teixidor. Leur objectif
sera de démontrer, qu’avec l’un des
plus petits budgets du Top 16 (4,7 millions d’euros), on peut jouer dans la
cour des grands. Alors, pour le duo
d’entraîneurs narbonnais, au langage
unifié et direct, pas question de parler
maintien. « On attendra la vingtsixième journée pour prononcer ce
mot, prévient Jean-François Beltran.
En attendant jouons ! » Le système
préconisé par le duo est aussi goûteux
qu’un bon cru des Corbières. « Une
équipe se rassure dans la conquête et
la défense, mais elle s’épanouit dans le
mouvement. »
Tournaire
prêt à aider
les jeunes
« Narbonne ne s’en sortira qu’en
jouant, confirme Marc Delpoux. Un
jour ou l’autre la récompense arrivera.
Physiquement, nous nous sommes
préparés pour y parvenir. Avec l’apport
des nouveaux, dont trois internationaux (le pilier droit Franck Tournaire,
49 sélections, le seconde ligne italien
Marco Bortolami, 29 sélections, et le
troisième ligne gallois Gareth Llewellyn, 90 sélections), nous serons à
même de proposer ce jeu ambitieux
qui, l’an passé, a failli nous péter à la
gueule par manque de densité.
Aujourd’hui, nous disposons de trente
joueurs tous capables de devenir titulaires. »
Pour illustrer cet état d’esprit conqué-
rant, il suffit d’écouter Franck Tournaire, revenu au pays, à trente-trois
ans, après une riche carrière internationale à Toulouse, Leicester et Perpignan. Ses deux dernières saisons en
demi-teinte lui ont donné une motivation qu’il veut voir déteindre sur le
groupe. « Je suis heureux ici, affirme
ce natif de Sallèles-d’Aude. Je finirai
ma carrière à Narbonne, mais pas
demain… Les dirigeants ont fait le pari
de la jeunesse locale, et j’en suis ravi.
Je vais jouer en tronche avec mon cousin, Arnaud Martinez, avec qui je n’ai
encore jamais évolué. J’espère que
mon vécu, mon expérience aideront
les jeunes à s’épanouir. Avec quelques
anciens, dont le Gallois Llewellyn, on
va relever le défi. » Les matches de
préparation ont montré que les paroles
de Tournaire n’étaient pas du vent.
« Frankie s’est montré exemplaire,
affirment Delpoux et Beltran. Cela
peut être très intéressant ! »
Si des joueurs comme l’arrière Nicolas
Nadau (29 ans) ou l’ailier Julien Candelon (23 ans) confirment leur explosion de la saison passée, Narbonne
peut jouer un rôle dans cette poule
unique dont personne ne sait sur quoi
elle débouchera. « On vise une place
dans les quatorze pour la saison
2005-2006, mais si on peut avoir
mieux, on prendra, assurent les entraîneurs. Une chose est certaine, les
quatre places qualificatives pour les
demi-finales comme celles pour la descente (2) seront déterminées par les
points de bonus. »
En attendant la vendange, Narbonne a
minutieusement soigné la préparation
de son vignoble. En espérant en tirer
un cru de grande qualité.
GILLES NAVARRO
(1) Baluc-Rittener, Bigou, Dumas, Ferrères, Garcia, Giacobbi, Julien, Arnaud
et Frédéric Martinez, Tournaire, Balue,
Zanini, Séron.
(2) Trois descentes automatiques et un
barrage.
I NARBONNE : KOEN FORFAIT
POUR L’OUVERTURE. – L’ouvreur
sud-africain du RC Narbonne, Louis
Koen, n’a pas joué mardi à Millau face
aux Italiens de la Leonessa (victoire 47
à 18). Opéré d’un ménisque à la fin de
la dernière saison, Koen a été ménagé.
Il ne sera pas non plus du déplacement
à Auch pour l’ouverture du Top 16, tout
comme le pilier Arnaud Martinez (en
équipe de France). – G. N.
JEUDI 12 AOÛT 2004
RC Narbonne-Méditerranée
Le club en bref
Budget : 4,7 millions d’euros.
Stade : parc des Sports
et de l’Amitié (10 000 places).
Entraîneurs : Marc Delpoux
et Jean Franççois Beltran.
Président : Gilbert Ysernn.
Palmarès
Champion de France en 1936, 1979.
Coupe de France Challenge Du-Manoir en 1968, 1973,
1974, 1978, 1979, 1984, 1989, 1990, 1991.
La saison dernière
Top
Europe : éliminé en quart de fina
par le Conna
Arrivées
Départs
BBedès (3e ligne, Toulouse), Bissaro (3e ligne,
Miguel (Montferrand), Longo (ARG,
G
Castres), Algret (talonneur, Coolomiers), Bortolami
Montferrand), Scelzo (ARG,
e
e
(ITA, 2 ligne, Padoue), Dehaeese (2 ligne, Lunel),
Montferrandd), Olibeau (Biarritz), Bazani
Tanir (3e ligne, Lunel), Bigou (pilier, Lyon OU),
(Toulon), Petit (Grenoble), Blair (ECO,
TTournaire
i ((pilier,
ili PPerpignan),
i ) VViard (centre,
Scottishh BBorders),
d ) DDelaney,
l
BBelzons
l
Colomiers), Barthès (ailier, Castres), Llewellyn
(arrêts), Tutard.
wansea), Dumas (centre,
(GAL, 2e ligne, Neath-Swansea),
Grenoble), Mololo (pilierr, Stade Français),
Banquet (pilier, Limogess)
Internationaux : A. Martinez, Tournaire (FRA), Koen (AFS), Llewellyn ((GAL), Bortolami (ITA).
Effectif
Arrières : Balue, Barthhès, Candelon, Douy, Dumas, Ferrères, P.-E. Garrcia, Koen (AFS),
F. Lartigue, Nadau, Olivvier, Rosalen, Séron, Siro, Viard.
Avants : Algret, Baluc-Rittener, Banquet, Bedès, Bigou, Bisaro, Bortolami (ITA), Giaccobbi,
Hunter (AUS), Llewellyn
yn (GAL), Martine, A. Martinez, F. Martinez, Molo
Mololo, Palomera, Rofès,
Short (ANG), Sierra, Tanir,
anir Tournaire
Tournaire.
ARBITRAGE
Professionnels
à temps plein
dès octobre ?
Les arbitres du Top 16 et de Pro D 2
ont terminé hier un stage de trois
jours à Saint-Affrique (Aveyron). Ils
ont profité de la présence de
(seulement) cinq entraîneurs de
l’élite (Landreau, de Paris, Lanta,
d’Agen, Broncan, d’Auch, Nourault,
de Montpellier et J.-P. Elissalde de
Béziers) pour s’ouvrir à la discussion
afin de « rendre l’arbitrage le plus
cohérent possible ». Mais ce
séminaire a aussi permis de jeter les
bases de la professionnalisation de
l’arbitrage ébauchée lors du congrès
de la FFR, le 3 juillet, qui avait
même voté une enveloppe comprise
entre 260 et 300 000 euros pour
rémunérer les quinze arbitres
français. « La solution du cumul des
emplois s’avère difficile à mettre en
place, notamment pour des
fonctionnaires d’État, explique René
Hourquet, le président de la
commission centrale des arbitres.
Nous envisageons donc de proposer
un contrat à temps complet aux trois
arbitres inscrits à l’IRB (NDLR : Éric
Darrière, Christophe Berdos et Joël
Jutge) et d’indemniser les autres à la
vacation. » Ce projet doit obtenir
l’aval du bureau fédéral prévu le
jeudi 2 septembre. Si tel était le cas,
l’arbitrage professionnel dans le
rugby français pourrait être effectif
« dès le 1er octobre ou, au plus tard,
le 1er novembre ». – E. C.
I BÉZIERS : VESTIAIRES
CONDAMNÉS. – Des souches de
légionellose sont présentes depuis
un mois dans les vestiaires du stade
de la Méditerranée à Béziers. Si elles
ne sont pas dangereuses pour le
public, elles résistent aux divers
traitements (chocs thermiques,
lavage à l’acide…) et obligent
toutefois les joueurs biterrois à se
replier vers d’autres sites
d’entraînement. – L. F.
Retrouvez
les résultats
en page 14
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Pour maîtriser l’inconnue de la poule unique, le club audois a mixé la jeunesse de joueurs
du cru et le talent de cadres expérimentés.
MERCREDI 18 AOÛT
19 HEURES
Pau - Toulouse (en direct sur Sport +)
Perpignan - Bourgoin
19 H 30
Grenoble - Brive
Agen - Castres
Auch - Narbonne
20 HEURES
Montpellier - Montferrand
Béziers - Biarritz
21 HEURES
Bayonne - Stade Français
(en direct sur Canal +)
Bleu
L’alchimie de Narbonne
1re JOURNÉE
Jaune
Rouge
Jaune
Richard Dourthe (bloqué par Bouquié, lors de la défaite de Castres à Perpignan, 7-23, le 12 juin) sera encore
l’un des leaders d’une équipe castraise qui a voulu remédier à un manque de finition, de puissance
et de vitesse.
(Photo Mao)
OPÉRÉ LE 19 JANVIER d’une
excroissance osseuse sur le talon
gauche qui enflammait le tendon
d’Achille et le menaçait de rupture,
Jérôme Thion fait son retour ce soir
(20 h 30), au stade Aguiléra, lors du
match amical Biarritz-Castres, le
dernier du BO avant le déplacement
à Béziers, pour l’ouverture du Top
16. « J’ai une grosse envie de rattraper le temps perdu, se réjouit le deuxième ligne international, révélation
de la dernière Coupe du monde
(26 ans, 1,99 m, 115 kg, 9 sélections). Mon mollet et mon tendon de
la jambe gauche sont plus forts que
jamais. J’ai bien travaillé pendant six
mois avec les kinés, les préparateurs.
Il me manque juste le rythme de la
compétition. »
« Du jour au lendemain, tu te
retrouves le pied dans le plâtre, à
marcher avec des béquilles, alors
que tu t’entraînais deux fois par jour,
raconte Jérôme Thion. L’entraînement, tu en as besoin, pour relâcher
les pressions physique et psychologique. Alors, tu passes par une phase
de dépression qui n’est pas évidente.
Je venais d’arriver, je n’avais joué
que sept matches avec le BO. Je me
sentais un peu coupable de ne rien
donner. Heureusement, les dirigeants ont été formidables. »
À moins d’une semaine du début officiel de la saison, Thion va donc s’attacher à retrouver une place de titulaire au sein d’une équipe où les
postes en seconde ligne sont particulièrement bien pourvus (Couzinet,
Olibeau, Boyse, voire Pierre SaintJean, un Espoirs).
Ensuite, il aura le temps de songer au
quinze de France. « Bien sûr que j’y
pense, dit-il. Mais chaque chose en
son temps. Si je suis bon avec Biarritz, cela viendra tout naturellement. » L’éclosion hivernale du Berjallien Pascal Papé, lors du Grand
Chelem des Bleus, lui a rappelé un
peu la sienne, un an plus tôt. « De
toute façon, conclut-il, il n’y a que la
concurrence qui permet de progresser et d’avancer. » – G. N.
Noir
Bleu
Noir
Départs
Fernandeez Lobbe (ARG, Sale), Roque
Delaigue (ouvreur, Toulouse), Bias (3e ligne,
(Bayonnne), Khedairia (Auch), Bertin
Bourgoin), Volley (ANG, 3e lignne, Wasps), Nuñez
(Dax),, Bisaro (Narbonne), Barthes
Piossek (ailier, ARG), Bory (aillier, Montferrand),
(Narbbonne), Tuni (FIJ, Grenoble),
Fleming (NZL, Otago), Denneyy (ANG, Wasps),
Laluque (Tours)
(Tours), Kafka (RTC
(RTC, Mé
Métrotro
Forestier (Colomiers),
(Colomiers) Metcalfe
Metcalf (ECO, Glasgow,
Racing), Lacroix (arrêt).
Ra
joker médical, contrat dee six mois), Human
(AFS, pilier, Stormers).
Internationaux : Albouy,
uy, Bory, Delaigue, R. Dourthe, Froment, Galasso, Mola (FRA),
Fitzpatrick (IRL), Metcaalfe (ECO), Ledesma (ARG), Nuñez Piossek (ARG), Reggiardo (ARG),
Capo Ortega
O tega (URU).
(U U)
Effectif
de notre envoyé spécial
« NOTRE OBJECTIF prioritaire, c’est de poursuivre notre progression en termes de jeu et de
résultats pour s’installer parmi les six premières
équipes françaises », affirme Christian Gajan.
« Notre deuxième objectif est de pérenniser le
club en Coupe d’Europe, au même titre que
Biarritz, Toulouse ou le Stade Français, poursuit
l’entraîneur castrais. Pour y parvenir, il faut soit
gagner la Coupe d’Europe, soit finir dans les six premières équipes du Top 16.
Derrière les quatre grosses équipes (NDLR : les trois clubs cités ci-dessus, plus
Montferrand), il y a deux places auxquelles on peut s’accrocher. » – I. B.
ue
Top
Europe : éliminé au 2e tou
NARBONNE –
IAN BORTHWICK
ELLE EST LIÉE à la nouvelle poule unique avec
l’apparition des points bonus et ses longues
semaines de compétition (la finale est prévue le
11 juin) sans aucune coupure (hormis quinze jours
de trêve hivernale). « Cela fait douze ans que je
milite pour une poule unique. Je ne vais pas m’en
plaindre, rappelle le président castrais PierreYves Revol. On va pouvoir fidéliser un public en
disputant des matches toutes les semaines pendant cinq mois. Mais, dans la gestion des hommes, on ne sait pas du tout où on va. Mais c’est une saison 2004-2005
qui s’annonce passionnante à vivre. » – I. B.
Palmarès
Arrières : Albouy, Bory,
ry, Delaigue, Denney (ANG), R. Dourthe, Fleming (NZL), Lhande,
Marticorena, Metcalfe (ECO), Mola, Morlaës, Nuñez Piossek (ARG), Raaffault, X. Sadourny,
Teulet (blessure longuee durée).
arrier, Bernad, Bias, Busolin, Caballero, Capo Ort
Ortega (URU),
Avants : Arganèse, Barrier,
De Besombes, Deen (AFS),
AFS) Fi
Fitzpatrick
i k (IRL)
(IRL), FForestier,
i FFroment, GGalasso,
l
Human (AFS),
Ledesma (ARG), Nallet, Reggiardo (ARG), N. Spanghero, Taussac, Vigneaux, Volley (ANG).
n’ y aura pas d’ éq uipe A et
d’équipe B, assure-t-il. Il faut que
tout le monde soit traité sur un pied
d’égalité afin de maîtriser l’état
d’esprit et une volonté permanente
de jouer. Il va falloir jongler, respecter les matches et respecter les
hommes. Pour que ceux qui ne
jouent pas restent toujours motivés. »
if
Champion de France en 1949, 1950, 1993.
Coupe de France Challenge Du-Manoir en 1948.
Challenge européen en 2003
Challenge Sud Radio en 2003.
Arrivées
avons musclé notre effectif sur le
plan qualitatif, ce qui nous donne un
groupe beaucoup plus homogène
que l’année dernière. »
Au cours d’une saison où la gestion
humaine et le besoin de maintenir les
niveaux de fraîcheur physique et
mentale seront des facteurs primordiaux, Christian Gajan ne veut pas
entendre parler de « titulaires » et
de « remplaçants ». « Pour moi, il
14
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
GOLF 86 USPGA CHAMPIONSHIP
BATEAUX SOLITAIRE DU « FIGARO »
Grand loto sur la lune
Peur de rien
e
Partis hier midi en direction de Quiberon,
les 57 skippers étaient prêts à affronter
les vents forts de cette dernière étape.
GIJON – (ESP)
Des prétendants aux anonymes, chacun aura sa chance sur les plus longs links du monde.
de notre envoyé spécial
« C’EST UNE BONNE DÉCISION,
soulignait hier l’Anglaise Samantha
Davies (Skandia) à l’énoncé de la modification du parcours de la 4e et dernière
étape de la Solitaire du Figaro entre
Gijon (Espagne) et Quiberon (lire par
ailleurs). J’espère que tout le monde a
bien compris que la sécurité prime. »
Analyse identique pour Arnaud Boissières (Région-Aquitaine), avec un iota
qu’il n’est pas le seul à partager : « De
toute façon, ce sera dur pour tout le
monde. Mais je trouve qu’on demande
trop leur avis aux coureurs. » Quid alors
de la tempête et des creux de 3 mètres
prévus sur la route ? « On ne part pas
pour le Vendée Globe ! rigole Gildas
Morvan (Cercle-Vert), avant d’aller
motiver son copain Charles Caudrelier,
leader et vainqueur annoncé. Il y aura
du vent, c’est sûr ; mais du portant tout
le temps. Cela devrait aller. Il suffit de
savoir affaler au bon moment. Le Championnat du monde de la pétole, ça suffit. »
KOHLER – (USA)
de notre envoyé spécial
Cinquième l’an dernier, le Sud-Africain Ernie Els (trente-quatre ans) s’est distingué lors des trois derniers Grands Chelems. Il lui faudra
beaucoup de réussite pour maîtriser à Kohler un parcours traître.
(Photo Jean-Louis Fel)
breux, à commencer par Phil Mickelson présent lui aussi à l’emballage
final des deux dernières levées du
Grand Chelem disputé sur des links,
Tiger Woods qui lutte pied à pied
pour éliminer les scories qui l’empêchent de reprendre sa chasse au Chelem, Vijay Singh pour son inlassable
labeur ou Sergio Garcia pour ses
récents efforts en vue de domestiquer son swing adolescent.
Mais s’il faut qu’enfin un européen
s’impose pour la première fois depuis
qu’on a changé la formule de jeu de
l’USPGA Championship en 1958,
pourquoi pas l’un des trois Français
Thomas Levet, Jean-François Remésy
ou Raphaël Jacquelin qui pour la première fois s’alignent au départ de ce
sommet du golf à l’Américaine qui
n’a rien sacrifié des rudes caractéristiques de son ordinaire jeu de cibles,
en s’offrant au bord du lac Michigan
des faux airs de links.
PIERRE MICHEL BONNOT
LES PARTIES DES FRANÇAIS
(Durée approximative : 5 heures ; décalage horaire : 7 heures)
I AUJOURD’HUI (1er tour). – 7 h 40, heure locale (14 h 40, heure française) : Raphaël Jaquelin (avec Tetsuji Hiratsuka [JAP] et Rocco Mediate [USA]) ; 12 h 25 (19 h 25, heure française) :
Jean-François Remésy (avec Alan Schulte [USA] et Rod Pampling [AUS]) ; 13 h 45 (20 h 45,
heure française) : Thomas Levet (avec Jeffrey Lankford [USA], et Kirk Triplett [USA]).
I DEMAIN (2e tour). – 7 h 10 (14 h 10, heure française): Jean-François Remésy ; 8 h 30
(15 h 30, heure française) : Thomas Levet ; 12 h 55 (19 h 55, heure française) : Raphaël Jacquelin.
TENNIS
Levet : « Tout le
monde peut gagner »
« APRÈS VOTRE ÉPOPÉE écossaise, vous n’avez coupé que
quinze jours. Vous vouliez continuer sur votre lancée ?
– Je tenais à jouer en Suède sur un
parcours que j’aime beaucoup. J’ai fait
une vingt-quatrième place correcte, et
j’ai plutôt bien putté même si je n’ai
pas eu beaucoup de chance. En fait, je
voulais garder le rythme, continuer sur
mes bonnes sensations de Loch
Lomond et du British Open pour
enchaîner sur l’USPGA.
– Et comment avez-vous préparé ce tournoi ?
– En fait, j’ai joué à Hossegor avec
Guy Forget et aussi à Biarritz en me
fixant un faux par à 67-68, ce qui correspond à peu près au par 72 d’ici. Je
me suis préparé physiquement, je suis
allé plusieurs fois au practice. Bref, j’ai
gardé le contact, mais surtout j’ai joué
avec mes enfants et je me suis reposé.
C’est le point le plus important pour
moi en ce moment : bien doser, ne pas
trop se brûler avant la série de tournois
ultra importants qui s’annonce.
– Ici vous avez dû trouver un
parcours très différent de ceux
d’Hossegor ou de Chiberta ?
– C’est sûr ! Même si Hossegor est
BASKET
long, ici le parcours est très, très long ;
et comme il fait froid, la balle ne roule
pas. Et encore, on a de la chance, il n’y
a pas trop de rough et les fairways ne
sont pas dramatiquement petits. Le
problème, c’est qu’il y a tellement de
pentes qu’avec deux bons coups la
balle peut rouler jusqu’à une position
totalement injouable.
– Quel sera la clé cette
semaine ?
– La clé ? C’est : sauve qui peut ! Si tu
rates le moindre coup, il faut que tu
admettes de jouer le par quatre en par
cinq et ainsi de suite. Et pas moyen de
jouer la sécurité comme je m’étais
appliqué à le faire au British Open. Ici,
en jouant le driver, on se retrouve avec,
au mieux, un fer quatre en deuxième
coup. Le fer quatre sur un parcours
habituel, c’est le plus long club que l’on
ait l’occasion de jouer. En fait, ce parcours à l’apparence d’un links, mais ça
se joue comme un parcours américain :
il faut taper vraiment fort la balle,
sinon on peut rester chez soi ! Mais du
coup, tout le monde peut gagner. En
particulier celui qui a un bon petit jeu
et la chance de ne pas se retrouver
dans des endroits impossibles sur des
coups corrects. » – P. M. B.
86es CHAMPIONNATS USPGA
Le site : Whistling Straits, à Kholer (Wisconsin, [USA]). Par 72 (6 871 m)
Dotation totale : 6 250 000 $.Le podium
2003 (au Oak Hill Country Club, Rochester,
NY, [USA] ): Shaun Micheel (USA), 276
points ; Chad Campbell (USA), 278 ; Timothy
Clark (USA), 279.
PALMARÈS
2003 :
2002 :
2001 :
2000 :
1999 :
1998 :
1997 :
1996 :
1995 :
1994 :
Shaun Micheel (USA)
Rich Beem (USA)
David Toms (USA)
Tiger Woods (USA)
Tiger Woods (USA)
Vijay Singh (FID)
Davis Love (USA)
Mark Brooks (USA)
Steve Elkington (AUS)
Nick Price (ZIM)
WISCONSIN
Kohler
Lac
Michigan
M
Madison
Ma
Milwaukee
300 km
PRO A
ALORS QU’IL S’APPRÊTE à partir
pour les États-Unis disputer la
semaine prochaine le tournoi de
Washington, Paul-Henri Mathieu
revit. La raison pour laquelle il a
retrouvé le moral et le sourire est
toute simple : il rejoue au tennis et
plutôt bien, si l’on en juge par les
résultats qu’il vient d’obtenir.
Contraint au repos depuis le début
de l’année en raison d’une blessure
au poignet, il a dû attendre de longs
mois avant de pouvoir retoucher une
raquette de tennis. Un peu après la
mi-juillet, il effectua enfin sa rentrée
à Kitzbuhel.
Une rentrée discrète puisque battu
au premier tour par Franco Squillari
après avoir passé deux tours de
qualification, mais le simple fait de
rejouer un vrai match suffisait déjà à
son bonheur et à celui de son entraîneur, Olivier Soules. La semaine suivante, au tournoi challenger de
Ségovie, il remportait carrément
l’épreuve en battant son copain
Nicolas Mahut en finale puis enchaînait avec un autre challenger, à Poznan, où il s’inclinait en quart de
finale contre l’Australien Peter
Luczak. Cette semaine, à Sopot, un
tournoi du grand circuit celui-là,
Mathieu se faisait battre d’entrée en
trois sets par l’Autrichien Stefan
Koubek.
Après avoir joué quatre semaines de
suite et avant de pendre l’avion pour
Washington, il dressait un premier
bilan de son retour à la compétition.
« Le plus important, c’est d’avoir
joué ces tournois sans ressentir de
douleur au poignet. Sinon, je me suis
senti nettement plus à l’aise à Ségovie, où l’on jouait sur du dur, que sur
les trois autres tournois qui se disputaient sur terre battue. En tous les
cas, je me sens libéré sur le court, et
le moral est au beau fixe. » Alors
qu’il se demandait encore, il y a
quelques mois, s’il pourrait rejouer
en 2004, le fait d’avoir repris la compétition dès le mois de juillet lui
redonne des ailes.
« Heureusement que je ne me suis
pas fait opérer comme il en a été
question à un moment. Si ça avait été
le cas, je n’aurais sans doute pas
rejoué de l’année. Maintenant, je
pars pour les États-Unis avec l’espoir
de bien jouer en enchaînant les tournois de Washington, Long Island et
l’US Open. » Actuellement classé à
la 91e place mondiale, Paul-Henri
Mathieu ne s’est pas fixé d’objectifs
trop ambitieux pour les trois derniers
mois de la saison 2004.
« Mon but est de m’accrocher pour
rester parmi les cent premiers mondiaux à la fin de l’année. Je sais combien il est difficile de revenir à son
meilleur niveau après une longue
absence. Alors que je n’en suis qu’au
début de ma carrière professionnelle, c’est déjà le deuxième retour
que je dois faire (le premier c’était
l’année dernière, après une blessure
aux abdominaux qui l’avait tenue
éloigné des courts les trois premiers
mois de l’année). Mais cette fois, j’ai
l’avantage d’être en parfaite condition physique. J’ai beaucoup travaillé pendant que je ne pouvais pas
jouer et jamais je n’ai été aussi en
forme. Je pense que ça va bien
m’aider à retrouver mon meilleur
niveau. Et si tout va bien, je sais que
je sortirai de cette épreuve encore
plus fort. » C’est tout ce qu’on lui
souhaite.
ALAIN DEFLASSIEUX
L’ATP proteste auprès du CIO
Après les problèmes posés par la non-sélection pour les JO des Allemandes
Barna et Weingartner par le Comité olympique allemand, décision qui avait
entraîné une menace de boycott de la majorité des joueuses inscrites en
simple dames, le tennis masculin connaît à son tour des problèmes à propos
des Jeux Olympiques. Cette fois, c’est parce que le Néerlandais Raemon
Sluiter n’a pas été retenu par le Comité olympique des Pays-Bas (alors qu’il
remplissait les conditions de qualification) que le problème est survenu.
Mark Miles, directeur de l’ATP, a menacé comme l’avait fait la WTA de ne
plus attribuer de points ATP au tournoi olympique si Sluiter n’était pas
réintégré. Finalement, le joueur lui-même a calmé le jeu en demandant à
Miles de ne pas mettre sa menace à exécution, ce qui n’a pas empêché ce
dernier d’écrire au président du CIO et à celui de la FIT pour protester et
exiger que les conditions de qualifications de l’ATP soient scrupuleusement
respectées pour les Jeux de Pékin en 2008. « Raemon Sluiter a fait preuve
d’une grande générosité en demandant que l’on ne touche pas au tournoi
2004 malgré son éviction mais, à l’avenir, si un tel cas devait se reproduire,
l’ATP n’attribuerait plus de points de classement pour le tournoi olympique »,
a écrit Miles. Sous-entendu, s’il n’y a pas de points, bien des joueurs
renonceront aux JO. – A. D.
La majorité des clubs attend toujours une ou plusieurs recrues.
LE STADE CLERMONTOIS a été hier
après l’ASVEL la deuxième équipe de
Pro A à reprendre l’entraînement. Mais
derrière ces précurseurs, la plupart des
clubs en sont encore à terminer leur
recrutement avec une reprise fixée
entre le 16 et le 25 août. Voici le point
sur le profil des dernières recrues à
venir.
BOURG : Le coach Fredéric Sarre et le
manager général Jean-Luc Tissot sont
en train de finaliser les trois dernières
recrues dont une pourrait être rendue
publique cette fin de semaine. La JL est
en quête de ses deux renforts américains, un arrière ou ailier et un intérieur, plus un extérieur européen ou
« Cotonou » complémentaire.
CHALON-SUR-SAÔNE : Greg Beugnot a opté pour le jeune meneur
Spencer Ross, mais recherche un pivot
américain puisque Will McDonald, qui
a signé à Gran Canaria après les Ligues
d’été, ne reviendra pas.
CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE :
L’ESPE, qui vient de récupérer l’international polonais Andrzej Pluta,
attend encore un ailier US physique
pour compléter son jeu extérieur
(Moncade, Pluta, Andrieux, Delarue).
DIJON : La JDA va devoir remplacer
l’ex-Bisontin Fred Nkembe qui n’a pas
eu le feu vert médical et devra être opéré du tendon d’Achille. L’arrivée d’Éric
Micoud est évoquée mais n’a pas
encore été officialisée. Le club a encore
une place d’Américain à la périphérie.
HYÈRES-TOULON : Le HTV a encore
un poste à pourvoir : une rotation US
dans la raquette aux côtés de Kyle Milling, Wade Gugino et Dusan Nedic, la
deuxième recrue après Laurent Bernard.
LE HAVRE : L’entraîneur Christian
Monschau suit actuellement diverses
pistes pour le choix de ses deux der-
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nières recrues, un ailier et un intérieur
dont l’un sera Américain et l’autre
Européen.
LE MANS : Le MSB n’a toujours pas pu
annoncer officiellement l’arrivée du
pivot slovène Erazem Lorbek, qui a
donné son accord verbal. La Fortitudo
Bologne fait souffler le chaud et le froid
dans la presse italienne par la voix du
manager Zoran Savic. Le club bolonais
ne prêtera pas Lorbek, qui avait signé
pour quatre ans en 2003, sans avoir de
remplaçant.
NANCY : Le dernier arrivant sera
l’ailier Deron Hayes, en provenance de
Cholet, même si la confirmation officielle n’a pas été faite par le SLUC.
PARIS : C’est toujours le flou. Aucune
recrue n’a été annoncée même si des
noms (Sesar, Perica, Zig) ont circulé. Le
coach devrait être Gordon Herbert (exFrancfort). Le club a confirmé sa volon-
I PARACHUTISME
MONDIAL MILITAIRE EN
AUTRICHE. – Figurant parmi les
meilleures équipes mondiales,
l’équipe de France militaire retrouve
37 adversaires de valeur, au premier
rang desquels la Russie et
l’Allemagne, dans le Championnat
du monde militaire qui a débuté
mardi en Autriche (jusqu’au
20 août). Avec Philippe Valois,
Jacques Baal, Jean-Noël Hardouin,
Olivier et Ronan Hénaff, les hommes
affichent, en effet, un palmarès
BATEAUX
I SOLITAIRE DU « FIGARO » (CaenQuiberon, 19 juillet-13 août). – Quatrième et
dernière étape (Gijon [ESP] - Quiberon).
Positions hier à 14 heures : 1. Morvan
(Cercle-Vert), à 263 milles de l’arrivée ;
2. E. Tabarly (Thalès), à 0,03 mille du leader ;
3. Caudrelier (Bostik-Findley), à 0,23 m. ;
4. Beyou (Delta-Dore), à 0,53 m. ; 5. Eliès
(Groupe-Generali-Assurances), à 0,55 m. ;
6. Drouglazet (Crédit-Maritime-Zerotwo), à
0,58 m. ; 7. De Pavant (Navy-Lest), à
0,64 m. ; 8. Chabagny (Le-Caennais-BlochonMartin), à 0,91 m. ; 9. Gerin (CamusImmobilier), à 0,96 m. ; 10. Duthil (All-Mer), à
1,02 m. ; etc.
CYCLISME
Mathieu retrouve le sourire Encore en quête
Le Français, blessé au poignet depuis le mois de janvier, effectue un retour
remarquable à la compétition.
EXPRESS
éloquent, tant à titre civil que
militaire. Les femmes seront aussi
présentes avec un commando
restructuré depuis 2003 autour de
Valérie Hardouin, avec Valérie
Rougeot, Orianne Beauté, Aline
Hockuaux et Déborah Ferrand.
Chaque nation présente
cinq compétiteurs (caméraman
inclus) avec l’obligation, désormais,
de se soumettre à un format
particulier qui impose à la fois
précision d’atterrissage, voltige et…
vol relatif à cinq. – M. Ga.
RÉSULTATS
CO
CON
CONN.
ON
ÉTATS
ÉT
TAATTS
TTS-UN
SS-UNI
-UN
UNIS
NIS
NIS
I
I UN PARCOURS RACCOURCI. – Le comité de course a finalement tenu
compte du mauvais temps annoncé sur le golfe de Gascogne et de la forte houle
engendrée au plus près des côtes pour raccourcir le parcours de la 4e étape,
envoyant les 52 skippers en course droit vers Quiberon. On minimisait ainsi le
risque d’un vrac au milieu des cailloux, entre l’île de Groix et l’arrivée. Au programme, il restait à courir 280 milles jusqu’au phare des Grands Cardinaux qu’il
faudra laisser à babord, avant 15 derniers milles vers Port Haliguen. Donné à
12 h 49 dans un vent de 20 nœuds de Sud forcissant et une mer déjà creuse, le
départ a offert un superbe spectacle. Tous les gros bras étaient devant au passage
de la bouée Radio France. Le temps d’envoyer le grand spi et les Figaro
Bénéteau 2 filaient vers le large toutes étraves fumantes à 13 nœuds de moyenne,
là où le ciel devenu noir avait absorbé l’horizon. Dans ces conditions physiques, les
plus entraînés creusaient rapidement des écarts alors qu’un départ au lof causait
déjà des soucis au leader, Caudrelier. Spi dans l’eau et génois hissé en catastrophe
pour continuer à faire de la route, Charles laissait partir ses plus dangereux adversaires au classement mais revenait au contact en profitant d’un refus du vent qui
faisait affaler les spis et envoyer les génois. En milieu de nuit, la flotte devait subir
le passage du front froid avec ses rafales annoncées à 45 nœuds, les conditions
pour une étape express : les premiers étaient attendus dès le début de cet aprèsmidi ! – F. M.
té de se débarrasser de Laurent Sciarra
dont le salaire élevé (aux alentours de
30 000 euros mensuels) et le profil ne
correspondent pas au projet. Le bras
de fer est engagé entre l’ex-international, qui a refusé en juillet de belles propositions du Mans et de Gravelines, et
les nouveaux dirigeants.
STRASBOURG : La SIG recherche
encore un pivot américain après avoir
été en concurrence avec Gravelines sur
Wesson. Blessé en fin de saison dernière, l’arrière Hrvoje Perincic sera
opérationnel à la reprise.
VICHY : La JAV est en contact avec un
ailier « Cotonou » ayant déjà évolué
en France pour étoffer son effectif
complété récemment par deux intérieurs, le Lituanien Andriuskaitis et le
Tchèque Ides.
FRANÇOIS BRASSAMIN
Les Bleus en stage à Pau
Après une première semaine à l’Alpe-d’Huez ponctuée de deux rencontres
victorieuses face à la Belgique (75-55, 85-61), l’équipe de France entame
aujourd’hui un stage à Pau dans le fief du coach Claude Bergeaud. Les seize
sélectionnés vont préparer en Béarn le tournoi de Bamberg (20 au 22 août
avec l’Allemagne, la Turquie et la Lettonie).
Les seize : Bokolo, Diarra, Diaw, Digbeu, Fauthoux, Foirest, Gautier, Giffa,
Gomis, Jeanneau, Koffi, Marquis, Masingue, F. Pietrus, Rupert, Souchu.
I BLUTHENTHAL À SACRAMENTO. – Les Kings ont annoncé la signature de
l’ailier David Bluthenthal, champion d’Europe avec le Maccabi Tel-Aviv en
2004. Il sera remplacé au Maccabi par le Grec Nestoras Kommatos qui
évoluait à l’Aris Salonique.
I ROGERS À CANTU. – Le club italien de Cantu a officialisé la venue du
meneur de jeu américain Shawnta Rogers (ex-Le Mans et ASVEL) qui rejoint
ainsi le Français Michel Morandais.
I PROCÈS BRYANT : DEMANDE DE REPORT. – Le procès au pénal de Kobe
Bryant, accusé de viol, prévu pour débuter le 27 août, pourrait être reporté à
la suite d’une demande formulée hier par les procureurs. Selons eux, un
report est nécessaire car le juge n’a pas encore pris de décision sur certains
éléments-clés dans le déroulement du procès, comme de savoir si la question
de l’état mental, de consommation d’alcool ou de drogue de la victime
présumée, pouvait être abordée.
I TOUR DE L’AIN (2.3, 10-13 août). –
2e étape, Lagnieu-Oyonnax : 1. Cruz (USA, US
Postal), les 141, 7 km en 3 h 22’51’’ (moy. :
41,912 km/h), bonif. 10’’ ; 2. Eltink (HOL, Rabobank espoirs), m.t., bonif. 6’’ ; 3. Pineau
(Brioches La Boulangère), m.t., bonif. 4’’ ; 4.
Baguet (BEL, Lotto-Domo) ; 5. Edaleine (Cofidis) ; 6. Hoste (BEL, Lot) ; 7. Talabardon (Auber
93) ; 8. Charteau (Blb) ; 9. Mikhailov (RUS,
Usp) ; 10. T. Dekker (HOL, Rab) ;… 12. Hary
(Blb) ; 15. Rinero (RAGT Semences-MG Rover) ;
17. Renier (Blb) ; 24. Bouvard (Rag) ; 27. Oriol
(AG2R Prévoyance) ; 28. Vasseur (Cof) ;
36. Paumier (Aub) ; 38. Salmon (Crédit Agricole), t.m.t ; 40. Jegou (CA), à 44’’ ; 46. Valentin
(Aub) ; 50. Buffaz (Rag) ; 53. Halgand (CA) ;
55. Bénéteau (Blb) ; 57. Moncoutié (Cof), t.m.t ;
58. L. Auger (Aub), à 1’32’’ ; 59. Dulac (Rag), à
2’13’’ ; 61. Joly (CA), à 3’07’’ ; 62. Rous (Blb), à
3’28’’ ; 63. Lamouller (Aub), à 5’13’’ ; 64. Dion
(Rag), à 5’36’’ ; 66. Augé (CA), m.t. ; 67. Finot
(Rag), à 7’ ; 69. Levecot (Oktos-Saint-Quentin),
à 9’10’’ ; 70. J.P. Nazon (Ag2), à 10’43’’ ; 71.
Sprick (Blb) ; 72. Inaudi (Ag2) ; 73. Turpin
(Ag2) ; 75. Calzati (Rag), t.m.t ; 80. Boucher
(Okto), à 13’23’’ ; 86. Lembo (Okt) ; 89. Laidoun
(Ag2), m.t. – 91 classés.
Abandons : D. Nazon (CA) ; Clerc (SUI, Qsd) ;
Tauler (ESP, Ibb).
Classement général : 1. Pineau (Brioches La
Boulangère), en 6 h 44’19’’ ; 2. Hoste (BEL, Lotto-Domo), à 8’’ ; 3. Van Goolen (BEL, Quick
Step-Davitamon), à 10’’ ; 4. Renier (Blb), à 22’’ ;
5. Marichal (BEL, Lot), à 55’’ ; 6. Nuyens (BEL,
Quick Step-Davitamon), à 56’’ ; 7. T. Dekker
(HOL, Rabobank espoirs) ; 8. Mikhailov (RUS, US
Postal) ; 9. Edaleine (Cof) ; 10. Hary (Blb), t.m.t.
AUJOURD’HUI
3e étape, 1er secteur : Izernore - SaintGenis-Pouilly (83,4 km). Départ place de
l’Église à 9 h 45 ; arrivée rue de Lyon vers
11 h 50. 3e étape, 2e secteur : Saint-GenisPouilly - Lélex-Mont Jura (66,5 km). Départ
devant la mairie à 15 h 45 ; arrivée route du
téléphérique vers 17 h 20.
I DEUX JOURS DES MARCHES.
J GP FRED MENGONI (1.3 [ITA], 10 août).
– 1. Cunego (ITA, Saeco), les 194 km en
5 h 25’30’’ (moy : 37,604 km/h) ; 2. Nardello
(ITA, Eq. Nat. Italie), à 2’’; 3. Moreni (ITA, Eq.
Nat. Italie), à 6’’ ; 4. Gobbi (ITA, De Nardi) ;
5. Giunti (ITA, Domina Vacanze) ; 6. Mazzanti
(ITA, Ceramiche Panaria), t.m.t ; 7. Masciarelli
(ITA, Vini Caldirola), à 15’’ ; 8. Cavallari (ITA,
Vin), m.t ; 9. Perez Arango (ITA, ColombiaSelle Italia), à 48’’ ; 10. Bertagnolli (ITA, Saeco), à 1’1’’.
J GP CITTA DI CASTELFIDARDO (1.3
[ITA], 11 août). – 1. Sella (ITA, Ceramiche
Panaria-Margres), les 179 km en 4 h 13’40’’ ;
2. Mervar (SLV, Formaggi Pinzolo Fiave), à
17’’ ; 3. Glomser (AUT, Saeco) ; 4. Murro (ITA,
Miche) ; 5. Ginestri (ITA, Tenax), t.m.t ;
Kuchynski (RUS, Amore e Vita), à 36’’ ;
7. Muto (ITA, Miche), à 52’’ ; 8. Miorin (ITA,
De Nardi) ; 9. Petrov (RUS, Saeco), t.m.t ;
10. Metlushenko (UKR, Landbouwkrediet-Colnago), à 6’2’’ ;… 27. Cunego (ITA, Saeco), à
9’’
Classement final : 1. Cunego (ITA, Saeco), 5
points ; 2. Sella (ITA, Ceramiche PanariaMargres), 5 ; 3. Mervar (SLV, Formaggi Pinzolo
Fiave), 3 ; 4. Glomser (AUT, Saeco), 2 ; 5. Gobbi (ITA, De Nardi) et Myurro (ITA, Miche), 1.
RUGBY
I MATCHES AMICAUX. – MontferrandAurillac, 33-22 ; Tarbes (PRO D 2) - Brive,
17-30 ; Pau-Agen, 27-19 ; Stade Français Mont-de-Marsan (PRO D 2), 41-19 ; BéziersSale (ANG), 15-19.
TENNIS
I VANCOUVER (CAN, WTA Tour, dur,
110 000 $ canadiens, 9-15 août). – Premier
tour : Irvin (USA) b. Tu (USA) 6-1, 6-1 ; Pin
b. Beltrame, 6-0, ab. ; Peng (CHN) b. Grandin
(AFS), 4-6, 6-1, 6-0 ; Jidkova (RUS) b. Sokol
(ARG), 5-7, 7-5, 6-1 ; Lee (USA) b. Skavronskaia (RUS), 6-3 , 6-4 ; Vaidisova (RTC) b.
Spears (USA), 6-4, 6-4 ; Mattek (USA) b.
Drake (CAN), 7-5, 6-2 ; Karatancheva (BUL)
b. Yoshida (JAP), 6-2, 6-3 ; Bartoli b. Adr.
Serra Zanetti (ITA), 6-0, 6-1.
I SOPOT (POL, ATP et WTA Tour, terre battue 494 000 et 240 000 /, 9-15 août). –
Simple messieurs, deuxième tour : Nadal
(ESP) b. Di Pasquale, 6-2, 6-4 ; Monaco
(ARG) b. Rosset (SUI), 6-4,6-3 ; Lopez (ESP)
b. Safin (RUS), 6-3,6-2.
Simple dames, deuxième tour : Marrero
(ESP) b. Birnerova (RTC), 6-2, 7-6 (7-3) ; Llagostera (ESP) b. Cervanova (RTC), 6-7 (4-7),
6-1, 7-5 ; Benesova (RTC) b. Talaja (CRO),
1-6, 6-4, 6-2 ; Penetta (ITA) b. Prusova (RTC),
6-4,6-2 ; Koulakova (RTC) b. Douchevina
(RUS), 7-6 (7-1), 3-6, 6-4 ; Domachowska
(POL) b. Smashnova-Pistolesi (ISR), 7-6
(7-4), 6-1 ; Myskina (RUS) b. Ondraskova
(RTC), 6-2, 6-2.
VOLLEY-BALL
I TOURNOI DE BAGNOLES-DE-L’ORNE
(femmes, 9-11 août). – LUNDI : Belgique Azerbaïdjan, 0-3 ; France - Canada,
2-3 (25-20, 22-25, 20-25, 25-20, 7-15).
MARDI : Azerbaïdjan - Canada, 3-0 ; France
- Belgique, 1-3 (25-20, 21-25,21-25, 16-25) ;
HIER : Belgique - Canada 2-3 ; France Azerbaïdjan, 0-3 (24-26, 20-25, 18-25).
JEUDI 12 AOÛT 2004
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
d’autoradios, vainqueur en 2002 à
Hubert Green, l’improbable champion 1985, l’histoire de ce tournoi a
montré qu’il n’avait pas besoin de
sacrer l’un des vingt-cinq pros de club
qualifiés chaque année pour honorer
l’inconnu. Si la chance devait cependant courir au secours du mérite,
Ernie Els, trois fois battu cette saison
au dernier tour des Majeurs sans
avoir jamais baissé les bras, pourrait
avoir la joie de dompter l’impondérable.
Pour ses neufs derniers trous sans
tache d’Augusta seulement surclassé
par un Phil Mickelson en transes,
pour ce putt trop fébrile au soixantedouzième trou du British Open après
avoir survécu à un aller calamiteux,
pour démontrer au président de la
Fédération américaine qu’il n’est pas
du genre à laisser tomber au dernier
tour d’un Grand Chelem, le « Big
Easy » n’aurait pas volé ce joli lot de
consolation. Mais ils sont si nom-
FRANÇOIS MOUSIS
Bleu
Et c’est au point que depuis 1998,
date de l’ouverture du parcours, pas
un pro américain, pas même Skip
Kendall, l’enfant du pays, qui mena
au deuxième soir du dernier British
Open, n’a jamais pris la peine de venir
se mêler à la foule des grands masochistes amateurs tout disposés à
débourser 250 dollars pour venir
affronter le monstre. Et que
quelques-unes des plus prestigieuses
pointures du tableau (Goosen, Watson, Bjorn, Price ou Couples) ont
trouvé une bonne excuse pour
s’esquiver au dernier moment. « Et si
le vent se lève, a plaisanté Darren
Clarke qui connaît pourtant la démesure des links d’Irlande du Nord, ce ne
sont pas des balles que nous allons
perdre dans le lac, mais des
joueurs ! » Il faudra bien pourtant
qu’à la fin, l’un des survivants
l’emporte. N’importe lequel qui, forcément, ne sera pas n’importe qui.
De Rich Beem, l’ancien marchand
Le Vendée Globe, Bertrand de Broc l’a
couru deux fois et il préférait relativiser : « Nous n’avons pas des 60-pieds :
il faut donc rester humble et prudent.
Le seul problème, c’est la fatigue car
24 heures à la barre, c’est usant, et à la
Jaune
Rouge
Jaune
Dompter
l’impondérable
Ne pas abîmer
le bateau
Noir
Bleu
Noir
DE TOUTES LES LEVÉES du Grand
Chelem, l’USPGA Championship, le
tournoi de l’association des pros (de
clubs) américain, est traditionnellement, le plus chaud, le plus redneck –
en français le plus « péquenot » –, le
plus paumé, et aussi le plus ouvert
aux victoires inédites. De toutes les
éditions de l’USPGA Championnship,
celle qui débute aujourd’hui sur le
parcours de Whistling Straits menace
d’être la plus redneck, la plus paumée
et la plus proche dans l’esprit du
grand tirage de la loterie nationale.
Au plus profond du Wisconsin,
« l’État des fromages », à une
heure et demi de route de Milwaukee, les modestes professeurs de
l’USPGA ont trouvé ce qui se fait de
plus proche du trou du cul du monde
pour inviter les prestigieux professionnels du circuit à croiser le fer dans
les faubourgs de Kohler, qu’on pourrait traduire en français par « JacobDelafon ».
Nés de la volonté farouche d’Herb
Kohler, petit-fils de l’homme qui fit
fortune dans les baignoires en zinc de
western, les soixante-douze trous du
complexe lunaire jailli de terre sous
les coups de bulldozer entêtés de
l’architecte Pete Dye, forment en
effet au milieu de nulle part, un inextricable champs de mines de bunkers
et de dunes artificielles dont Whistling Straits est le géant. Six mille sept
cent mètres, plus long parcours d’un
Majeur, un entrelacs de creux et de
bosses nauséeux griffés de plus de
mille bunkers.
Et en plus, cet été sur le Wisconsin, il
fait un froid de gueux ! Mais Kohler
et Dye en voulant reproduire le naturel des links (bords de mer à
l’anglaise) de l’Ayrshire ou du Kerry
ont accouché d’un monstre aux traits
trop appuyés. Trop de bunkers trop
mal foutus, trop de pentes, trop de
par quatre sans fin (quatre d’entre
eux frisent les 450 mètres) trop de
dénivelés autour de greens trop bosselés pour pouvoir jouer le subtil jeu
de bump and run qui a toujours fait le
charme du savoir-faire écossais, tout
est trop, ici, et jusqu’au club-house,
exacte réplique d’un manoir irlandais
du Connemara, trop parfaitement
léché.
moindre faiblesse, le bateau se
couche. »
Quant à Jeanne Grégoire (BanquePopulaire), 15e et première femme du
général, elle était limite impatiente :
« C’est un mélange d’excitation et
d’angoisse. C’est pour cela que l’on
navigue. Le classement, on l’oublie ; la
priorité est de ne pas casser. » Et sur le
ponton du port de Gijon, c’était ainsi
pour tout le monde ! Les yeux brillaient et les mines se réjouissaient
alors que le ciel présentait toute la collection automne-hiver des nuages au
catalogue. Tandis qu’au large, le ciel
gris foncé annonçait le pire, on ne pouvait s’empêcher de se poser la question : de quel métal sont fait les marins
solitaires pour n’avoir peur de rien, si
ce n’est d’abîmer leur bateau ? « Je
n’ai jamais eu peur en mer, confie
Erwan Tabarly (Thalès). J’ai eu des
frayeurs très ponctuelles, du stress,
mais c’est tout. » Idem pour le bizuth,
Armel Tripon (Gedimat), vainqueur de
la Transat 6.50 : « J’ai dû me faire peur
une seule fois, mais en croisière au
large du cap Corse. En course, je ne
connais pas encore mes limites. Cette
étape, on l’attend depuis longtemps.
Ça va être une expérience enrichissante. » Armel Le Cléac’h (Foncia-TBS)
était encore plus clair : « Je n’ai jamais
eu peur en mer. Avoir peur, c’est se
laisser dépasser par les événements. »
15
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
AUTOMOBILE PRODUIT – ESSAI
CYCLISME TOUR DE L’AIN
La Classe Adulte
Cruz pour patienter
Le coéquipier d’Armstrong s’est imposé hier.
Et Pineau saura ce soir s’il peut remporter l’épreuve.
OYONNAX –
Homogène et aboutie, la deuxième génération de Classe A devient une Mercedes à part entière.
de notre envoyée spéciale
EN FRANCHISSANT la ligne d’arrivée, son visage s’est illuminé. Ouvrier
de l’ombre aux côtés de George
Hincapie sur les classiques, Antonio
Cruz n’a pas souvent l’occasion de
jouer sa carte personnelle. Alors, hier,
lorsqu’il s’est imposé au sprint, le coureur de l’US Postal a savouré l’instant.
« C’est ma première victoire en
Europe », expliquait l’Américain,
lauréat de deux courses – hors UCI –
aux États-Unis en juillet.
Ami de longue date de Lance
Armstrong – les deux hommes se
connaissent depuis une quinzaine
d’années –, Antonio Cruz, trente-trois
ans, a rejoint l’US Postal en 2001
après avoir disputé les Jeux Olympiques de Sydney avec Armstrong,
Hincapie et Hamilton. Et jusqu’à hier,
Cruz – appelé au dernier moment pour
remplacer Rubiera – ne comptait
qu’une seule victoire, une étape du
Tour de Langkawi en 2000 sous le
maillot Saturn lors de sa première
année chez les Élite 1.
Le coéquipier d’Armstrong s’est imposé hier devant le jeune Néerlandais de
Rabobank Espoirs, Theo Eltink et…
Jérôme Pineau, le maillot jaune.
Leader après sa victoire d’étape lundi à
Bourg-en-Bresse, le coureur de
Brioches La Boulangère a ainsi grappillé 4’’ de bonifications, au terme d’une
étape au scénario idéal pour lui.
À la faveur de la première bosse de la
journée, la côte de Bettant (km 3), sous
l’impulsion de Sylvain Calzati, Didier
Rous – pour protéger son leader
Pineau – et David Moncoutié – revanchard après avoir loupé le bon coup la
veille – rejoints par Pablo Lastras
étaient sortis du peloton. « Je n’avais
pas prémédité mon attaque mais j’ai
vu que tout le monde était sur la
réserve », expliquait Calzati, contraint
de lâcher dans la dernière côte (km
113) en raison de crampes. Les trois
autres étaient repris à l’entame du dernier tour de circuit (à onze kilomètres
du but). Puis, lorsque le peloton avait
avalé Renier à 1 500 mètres de la ligne
– le coureur de Brioches avait contré
Vasseur –, le sprint était devenu inéluctable. « Le bilan de la journée est
très satisfaisant, confiait Pineau. Avec
CLASSEMENTS
2e étape, Lagnieu-Oyonnax
1. Cruz (USA, US Postal), les 141, 7 km en
3 h 22’51’’ (moy. : 41,912 km/h), bonif. 10’’ ;
2. Eltink (HOL, Rabobank espoirs), m.t., bonif.
6’’ ; 3. Pineau (Brioches La Boulangère), m.t.,
bonif. 4’’ ; 4. Baguet (BEL, Lotto-Domo) ; 5.
Edaleine (Cofidis) ; … 7. Talabardon
(Auber 93) ; 8. Charteau (Blb) ; 12. Hary
(Blb), t.m.t.
Classement général
1. Pineau (Brioches La Boulangère), en
6 h 44’19’’ ; 2. Hoste (BEL, Lotto-Domo), à
8’’ ; 3. Van Goolen (BEL, Quick Step Davitamon), à 10’’ ; 4. Renier (Blb), à 22’’ ; 5. Marichal (BEL, Lot), à 55’’ ; … 9. Edaleine (Cof),
à 56’’ ; 10. Hary (Blb) ; 14. Bouvard (RAGT
Semences-MG Rover), t.m.t.
AUJOURD’HUI. – 3e étape, 1er secteur :
Izernore - Saint-Genis-Pouilly (83,4 km).
Départ place de l’Église à 9 h 45 ; arrivée rue
de Lyon vers 11 h 50. 2e secteur : SaintGenis-Pouilly - Lélex-Mont Jura (66,5 km).
Départ devant la mairie à 15 h 45 ; arrivée
route du Téléphérique vers 17 h 20.
Didier devant, nous n’avons pas eu à
rouler et mes premiers adversaires au
classement ne m’ont pas attaqué. »
Comme prévu, le Tour de l’Ain devrait
donc se jouer, aujourd’hui, dans
l’étape de montagne, coupée cette
année en deux : 83,5 km le matin avec
une côte de 2e catégorie et deux de
3e catégorie, puis 66,5 km l’après-midi
avec le traditionnel col de Menthières
(1re catégorie). « Soixante kilomètres
avec un col long, ça va être nerveux,
prédit Pineau. Le col de Menthières est
dur au pied et après c’est assez roulant.
Si au pied, j’ai les mêmes sensations
que sur les étapes de montagne du
Tour, je ne me ferai pas de soucis.
Sinon, ça sera une autre histoire. Moi
j’aime bien lorsque les côtes s’enchaînent et, là, c’est une montée sèche. »
Jérôme Pineau redoute aussi particulièrement José Azevedo. « S’il est aussi
fort qu’aujourd’hui – le Portugais de
l’US Postal a vissé au dernier passage
de la côte d’Ijean à 5 kilomètres de
l’arrivée –, il n’y aura rien à faire. » Le
leader du Tour de l’Ain dispose toutefois d’un petit matelas – 2’42’’ – sur
Azevedo, 5e du Tour. En revanche, le
grimpeur espagnol des Îles BaléaresBanesto, Unai Osa ne pointe qu’à
56’’...
BARBARA RUMPUS
SI LA PREMIÈRE CLASSE A avait fait
une entrée fracassante sur le marché
des petites voitures, en 1998, en se
retournant lors de ses premiers essais
aux mains de confrères suédois, la
nouvelle mouture qui sera commercialisée en France début septembre
s’annonce beaucoup plus docile.
Profitant d’un empattement allongé
de 15 cm, ainsi que de voies élargies de
respectivement 5 cm à l’avant et 10 cm
à l’arrière, la Classe A de deuxième
génération est incontestablement
mieux posée sur ses roues. Si l’on y
ajoute des trains roulants sophistiqués, avec un essieu arrière « parabolique » et un train avant McPherson
triangulé, on comprend que la tenue
de route a été placée tout en haut de
son cahier des charges.
Au volant, les progrès sont tout à fait
sensibles avec, d’abord, un comportement plus prévenant et plus sécurisant.
Le châssis reste vif mais accepte sans
sourciller les changements d’appuis
rapides dans les enchaînements de
virages ou lors du fameux test de l’élan
(celui qui fut fatal à la première version). Le train arrière assure un bon
guidage, le train avant contient efficacement la tendance sous-vireuse naturelle de cette traction avant et la prise
de roulis est bien maîtrisée.
De deuxième
à première
voiture
Les passagers, pour leur part, héritent
à présent d’un confort digne d’un
modèle du segment supérieur. L’habitacle profite d’une longueur générale
en hausse de 24 cm pour offrir plus
d’espace et l’amortissement, assez sec
auparavant, est à présent plus en rapport avec la vocation de la voiture.
Dommage seulement, que le niveau
sonore ne soit pas en rapport avec ces
prestations relevées... Les bruits aérodynamiques sont un peu trop présents
au niveau des rétroviseurs et des portières, au-delà de 100 km/h, et les nouvelles motorisations, tant essence que
TÉLÉVISION
enlevée et des performances respectables. Proposée en option, la nouvelle
boîte automatique à variation continue CVT, apporte, de son côté, un supplément de douceur, sans pénaliser la
consommation ou les performances.
Avec son moteur 2.0 l CDI de 109 ch, la
version A 180 CDI qui devrait représen-
ter la moitié des ventes en France, se
révèle amplement suffisante pour une
utilisation quotidienne tous usages. En
plus de sa meilleure habitabilité, la
Classe A entend en effet profiter d’une
modularité plus importante pour passer du statut de seconde voiture à celui
de véhicule principal de la famille.
À partir de 17 950 euros
LA COMMERCIALISATION de la
Classe A débutera le 10 septembre
prochain avec les versions 5 portes
(à partir de 18 800 /). Les versions
3 portes (850 / de moins) et la boîte
CVT Autotronic (1 700 / en plus)
arriveront trois mois plus tard. À
l’exception de la 2 litres Turbo
Tout en lui conservant son originalité,
Mercedes a donc relevé avec bonheur
les prestations de son petit modèle.
L’arrivée des concurrentes Audi A 3
cinq portes et BMW Série 1 n’y sont
sans doute pas pour rien.
JEAN-CHRISTOPHE LEFÈVRE
I F 1 : L’APPEL DE BAR REJETÉ. – Dans l’affaire opposant BAR à la FIA – un
système d’aide au freinage connectant les roues avant et utilisé sur la voiture
de Davidson en essais libres à Hockenheim, avait été jugé illégal par les
commissaires sportifs du Grand Prix – le tribunal d’appel de la Fédération a
confirmé la décision des commissaires. Aucune des BAR ne pourra donc en
être équipée, ce week-end au GP de Hongrie.
I L’AFRIQUE DU SUD VEUT REVENIR. – Absente du calendrier de la F 1
depuis 1993 (Kyalami), l’Afrique du Sud vise un retour en Grand Prix à
l’horizon 2007. Un nouveau circuit est en projet dans la zone aéroportuaire de
la ville du Cap.
I RALLYE-RAID : LE TITRE PRODUCTION POUR PATISSIER. – Au dernier
Rallye d’Orient, la championne d’escalade Isabelle Patissier, reconvertie sur
quatre roues, s’est assuré sa troisième victoire de rang et de catégorie en
rallye-raid (elle a également gagné le Désert Express à Oman, hors
Championnat). Au volant de son Nissan Pathfinder-Team Dessoude, Isabelle
succède au palmarès à Jean-Pierre Strugo dans la catégorie « Production ».
Avec Irissou, son navigateur depuis sept rallyes, ils se rendront à Dubaï « en
préparation du Dakar », annonçait la première femme à décrocher ce titre.
– M.-F. E.
I LE RALLYE D’ORIENT EN TURQUIE EN 2005. – Pour sa 10e organisation
d’un rallye-raid (un Paris-Pékin, sept Masters et deux Rallyes d’Orient), René
Metge tirait un bilan positif du Rallye d’Orient, à la fin de la semaine passée :
« Ce fut un beau rallye, qui s’améliore au fil des éditions. Il reste dans l’esprit,
convivial et chaleureux. Nous reviendrons l’an prochain en Turquie,
confirmait-il, et en principe pour d’autres éditions… même si nous débordons
un peu des frontières ! » La présence d’autorités iraniennes durant l’épreuve,
début août, confirme la volonté de ce pays d’abriter une épreuve sportive.
« Mais c’est encore un peu compliqué », ajoute René Metge. – M.-F. E.
(193 ch), commercialisée mi-2005,
toutes les motorisations (trois
essence et trois diesel) seront disponibles au lancement.
Les trois niveaux de finition traditionnels Mercedes sont repris : Classic, Élegance et Avant-garde.
FICHE. – Berline 3 ou 5 portes, 5 places. L/l/h : 3,84/1,76/1,59 m ; empattement : 2,57 m ;
coffre : de 435 à 1 995 dm3 ; réservoir : 54 l. ; poids : de 1 195 à 1 365 kg. Transmission aux
roues avant ; boîte manuelle à 5 rapports (6 rapports sur A 180 CDI et A 200 CDI) ou automatique
à variation continue CVT. Moteurs avant transversaux.
A 150 : 1 498 cm3 ; 95 ch ; 175 km/h ; 0 à 100 km/h en 12’’6 ; 6,2 l/100 km. De 17 950 à
22 400 /. A 170 : 1 699 cm3 ; 115 ch ; 188 km/h ; 0 à 100 km/h en 10’’9 ; 6,6 l/100 km. De
19 550 à 24 000 /. A 200 : 2 034 cm3 ; 136 ch ; 200 km/h ; 0 à 100 km/h en 9’’8 ;
7,2 l/100 km. De 20 850 à 25 300 /. A 160 CDI : 1 991 cm3 ; 82 ch ; 170 km/h ; 0 à 100 km/h
en 15’’ ; 4,9 l/100 km. De 19 450 à 23 900 /. A 180 CDI : 1 991 cm3 ; 109 ch ; 186 km/h ; 0 à
100 km/h en 10’’8 ; 5,2 l/100 km. De 20 750 à 25 200 /. A 200 CDI : 1 991 cm3 ; 140 ch ;
201 km/h ; 0 à 100 km/h en 9’’5 ; 5,4 l/100 km. De 24 550 à 27 100 /.
ÉQUIPEMENT. – De série sur toutes les versions : ABS avec freinage d’urgence assisté, ESP
avec antipatinage, airbags frontaux, latéraux et thorax AV, direction assistée, climatisation
manuelle, siège et volant réglables en hauteur, ordinateur de bord, banquette arrière rabattable
1/3-2/3, vitres avant et rétroviseurs électriques, verrouillage à distance. Principales concurrentes : Volkswagen Golf (à partir de 14 890 /), Audi A3 (à partir de 21 630 /).
I DU RENFORT POUR
ARMSTRONG... – Après les
signatures des Ukrainiens Popovych
(5e du Giro) et Bileka, l’équipe
Discovery Channel qui prendra le
relais de l’US Postal la saison
prochaine, a recruté deux autres
coureurs : le Belge de Lotto-Domo
Leif Hoste et le Britannique de
Mr Bookmaker Roger Hammond. Par
ailleurs, le grimpeur espagnol
Manuel Beltran restera l’an prochain
aux côtés d’Armstrong. « J’espère
contribuer encore activement aux
prochaines campagnes », a déclaré
« Triki » Beltran au quotidien
espagnol Marca. Beltran accompagne
le sextuple vainqueur du Tour depuis
2003.
I ... MAIS RABOBANK VEUT
GARDER LEIPHEIMER. – Levi
Leipheimer, 9e du Tour, a également
reçu des offres de Discovery Channel
(et de T-Mobile). Mais son équipe
Rabobank qui disputera le Pro-Tour
l’année prochaine, tient absolument
à conserver l’Américain.
I QUATRE ANS DE SUSPENSION
POUR BRUYLANDTS. – Le Belge
Dave Bruylandts, vingt-huit ans,
contrôlé positif à l’EPO, inopinément
à son domicile, le 9 avril dernier, a
été condamné hier, par la Ligue
vélocipédique belge (RLVB) à quatre
ans de suspension dont dix-huit mois
ferme (du 1er octobre 2004 au
31 mars 2006). Troisième du dernier
Tour des Flandres, Bruylandts avait
été limogé fin juillet par son équipe
Chocolat Jacques dont il était l’un
des leaders, quelques jours après la
révélation de son contrôle positif.
Condamné à une amende de
6 500 euros, le Belge nie avoir pris
de l’EPO et incrimine des
compléments alimentaires prescrits
par un nutritionniste. Il avait déjà été
contrôlé inapte, le 21 mars 2000, lors
de la 2e étape de la Semaine
Catalane pour un taux hématocrite
élevé.
I DUPONT CHEZ RAGT. – Jean-Luc
Jonrond et Julien Jurdie, les
directeurs sportifs de RAGT
Semences - MG Rover ont recruté
Hubert Dupont pour la saison
prochaine. Âgé de vingt-quatre ans,
le coureur du VC La
Pomme - Marseille, a remporté cette
année une étape du Giro baby.
I TROIS STAGIAIRES CHEZ AG2R.
– À partir de début septembre, trois
coureurs auront la qualité de
stagiaires dans l’équipe AG2R
Prévoyance : Christophe Riblon, le
champion de France Élites 2 (qui
disputera toutefois le Tour de
l’Avenir du 2 au 11 septembre avec
l’équipe de France), l’Australien
Simon Gerrans (UC Nantes
Atlantique) et Rémy Pauriol (VC La
Pomme - Marseille).
I UNE STATUE POUR PANTANI.
– La ville natale de Marco Pantani,
Cesenatico, entend honorer la
mémoire du champion disparu le
14 février dernier en érigeant une
statue à son effigie. Le monument,
haut de 3 mètres, se situera à
l’entrée de la ville, devenue depuis la
triste fin de son champion un lieu de
pèlerinage pour tous ses fans.
LA SÉLECTION DE « L’ÉQUIPE »
JEUX OLYMPIQUES
JEUX OLYMPIQUES
MAGAZINE
« D’or et d’argent », de R. Wargnier,
avec P. Montel (2004). Voir article.
Eurosport 15 min
Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe D.
Irak-Portugal.
France 5 10 min
« Mehdi Baala, un rêve olympique »,
de J.-J. Schaettel et J.-M. Dury (2004). Voir article.
21.30
France 2 55 min
23.15
DOCUMENTAIRE
Sport + 105 min
23.30
GOLF
Championnat USPGA. 1 ère journée.
À Kohler (USA).
Canal + Sport 120 min
Rediff. à 3 h 10 Canal +
01.30
NBA + 120 min
NBA Summer League.
Utah Jazz - Atlanta Hawks.
DOCUMENTAIRE
19.00
Rediff. demain à 8 h 30
02.15
« Une odyssée olympique. »
RTBF1 25 min
19.30
À voir.
France 2 52 min
00.00
BASKET
Sport + 120 min
Sport + 105 min
22.35
JEUX OLYMPIQUES
Eurosport 30 min
France 3 55 min
ZAP
Intéressant.
19.45
Interview de Zinédine Zidane à Madrid,
par M. Denisot. (En clair.)
Eurosport 135 min
DOCUMENTAIRE
18.00
Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe B.
Ghana-Italie.
MAGAZINE
Eurosport 60 min
RTBF 2 55 min
20.30
JEUX OLYMPIQUES
Eurosport 15 min
Rétro des JO.
JEUX OLYMPIQUES
Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe D.
Costa Rica-Maroc.
17.45
« Olympic Odyssee.
L’histoire des Jeux Olympiques. »
MAGAZINE
Canal + 2 min
Paris Première 35 min
20.25
FOOTBALL
Rediff. à 20 h 43 France 5 Sat
M2A Mission Athènes.
DOCUMENTAIRE
Ligue 2. 2 e journée.
Guingamp-Brest.
17.35
Sensation(s).
Solenne Figuès (natation).
MAGAZINE
Sport + 105 min
DOCUMENTAIRE
17.30
News olympiques.
MAGAZINE
« 2004 : une odyssée olympique. »
16.30
Football. Tournoi F. 1 er tour, groupe E.
Suède-Japon.
MAGAZINE
Sport + 105 min
13.58
Rêve olympique.
Avec Laura Flessel.
JEUX OLYMPIQUES
« Jeux Olympiques : histoires, destins et
émotions » (6/6), de K.-W. Oehlschläger.
12.45
Football. Tournoi F. 1 er tour, groupe E.
Suède-Japon.
20.15
Eurosport 60 min
11.00
Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe A.
Mali-Mexique.
JEUX OLYMPIQUES
DOCUMENTAIRE
10.00
Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe C.
Tunisie-Australie.
TOUT LE SPORT
diesel, ne se révèlent pas des modèles
de discrétion. C’est un peu frustrant
car les deux « gros » moteurs – 2.0 l
essence de 136 chevaux à admission
variable et 2.0 l CDI turbodiesel de
140 ch à injection common rail de dernière génération – alertes et pleins de
bonne volonté, assurent une conduite
Canal + 15 min
20.10
France 3 11 min
À ne pas rater.
Les cases vertes
correspondent aux
retransmissions
en direct.
Tous les 1/4 h
JOURNAL
> 24H/24 TOUTE L’INFORMATION SPORTIVE
EN CONTINU POUR NE RIEN RATER CET ÉTÉ
> MULTISPORT
JEUDI 12 AOÛT 2004
Duo sur canapé
France 2. 22 h 35. Doc. D’or et d’argent (2004). 55’. 23 h 30. Doc. Mehdi Baala, un rêve olympique (2004).
52’.
LE 24 AOÛT PROCHAIN, dans la nuit
athénienne, on espère retrouver
Hicham el-Guerrouj et Mehdi Baala au
coude à coude à l’entrée de la dernière
ligne droite de la finale du 1 500 m
olympique. Leur duel commence dès
ce soir, sur France 2 qui, en guise de
mise en jambes, consacre sa soirée aux
deux athlètes en autant de documentaires. Honneur au quadruple
champion du monde de la distance,
El-Guerrouj, figure principale de D’or
et d’argent. Le cinéaste Régis Wargnier, assisté de Patrick Montel, y
poursuit son immersion dans le monde
de l’athlétisme entreprise dans Cœurs
d’athlètes (L’Équipe du 22 août 2003),
où il confrontait Heike Drechsler, Haile
Gebreselassie et El-Guerrouj aux
temps forts de leur carrière.
Émotion et humour
Dans ce deuxième volet, Wargnier a
accompagné, lors des Mondiaux 2003
au Stade de France, les foulées de
« Gebre » et El-Guerrouj (Drechsler
étant blessée). S’il revient sur le triplé
éthiopien historique en finale du
10 000 m et le sacre de Kenenisa
Bekele devant « Gebre », Wargnier
s’attarde surtout sur El-Guerrouj dans
son pari de doubler le 1 500 et le
5 000 m. Avec empathie, le réalisateur
d’Indochine suit le coureur marocain
comme son ombre : dans le train spécial qui le conduit de la Cité universitaire au Stade de France, sur la piste
d’échauffement ou à la sortie du
contrôle antidopage…
Très disert dans le premier opus,
Wargnier laisse ici davantage parler
les images, bien aidé par les scenarii
haletants que dessine la piste. En
contre-champ, il capte l’émotion dans
les tribunes, à travers le visage angoissé des proches du Marocain. Cette proximité avec le champion lui permet de
recueillir les confidences. Anecdotiques, quand El-Guerrouj explique se
servir des écrans géants du stade pour
surveiller ses adversaires durant la
course ; plus intimes, quand il évoque
la présence de sa mère dans les gradins
pour la finale du 5 000 m : « C’est la
première fois qu’elle vient dans un
stade, confie-t-il, rongé par le trac.
J’espère que ça va me porter bonheur. » Enfin, le cinéaste réussit à
concilier émotion et humour, avec un
running gag qui révèle les talents
comiques de « Gebre » . On le retrouve
ponctuellement, cherchant le nom de
la ville francilienne où il doit inaugurer
un stade : l’énigmatique
« Moussoulemini » qu’il suggère au
départ deviendra finalement Le BlancMesnil !
Second rôle dans D’or et d’argent,
Mehdi Baala, dauphin d’El-Guerrouj à
Saint-Denis, interprète le rôle-titre du
deuxième documentaire de la soirée.
Mehdi Baala, un rêve olympique, de
Jean-Jacques Schaettel et Jean-Michel
Dury, brosse la chronique de la vie de
l’athlète alsacien depuis sa quatrième
place surprise aux Jeux de Sydney en
2000. Malgré un commentaire lénifiant, ce film permet de mieux
connaître ce coureur discret et son
entourage, en alternant images de
compétitions et séquences plus
intimes d’entraînement et de vie familiale. En souhaitant que l’entorse à la
cheville que Baala a contractée hier à
Marcoussis ne vienne pas mettre prématurément un terme à son rêve olympique…
JOCELYN LERMUSIEAUX
L’ÉQUIPE TV
6. Journal permanent. Le meilleur de l’info
sportive en 13 minutes : reportages, interviews, analyses. 22.30 Édition de la nuit (et à
minuit).
INFOSPORT
6. Journal tous les quarts d’heure. 13. Journal
toutes les demi-heures.
LE COIN DES RADIOS
Toute la journée. France Info. À 8 et à 38 de
chaque heure, chronique sportive. 6.22 et
7.40 France Inter. Paroles olympiques.
7.15 RTL. Les grandes heures des Jeux Olympiques, par Jean-François Renault (L’Équipe).
8.19 RTL. Histoire des Jeux Olympiques.
15.05 France Inter. I love USA : le sport (avec
Tony Parker). 18. RMC Info. RMC Sports.
L’intégrale olympique. 20. RTL. Radio foot.
20.05 Europe 1. Europe Sport. 20.08 France
Inter. Sans vendredi : le vélo. 20.30 RMC Info.
DKP Sports.
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
de notre envoyé spécial
Globalement, l’agrément de conduite
est lui aussi en progrès, bien qu’il faille
s’habituer à une direction un peu
déroutante : comme c’est souvent le
cas avec une assistance électrique, elle
se montre inconsistante à basse
vitesse et procure une sensation de
flottement gênante au premier abord.
La définition standard, avec roues de
16 pouces, constitue une bonne base
polyvalente mais l’on aura intérêt, si
l’on privilégie les sensations de
conduite, à choisir l’option châssis
sport avec roues de 17 pouces et pneumatiques majorés, plus affûtée et qui a
le mérite de ne pas trop dégrader le
confort.
Bleu
Jaune
Rouge
HAMBOURG – (ALL)
(Photo DR)
Jaune
La traditionnelle carrosserie cinq portes, allongée de 24 centimètres sur la nouvelle Classe A, voit sa vocation familiale renforcée.
Noir
Bleu
Noir
I NAZON ABANDONNE. – Victime d’une chute hier dans la descente de la côte
de Bettant (tout comme Sprick et Howes), Damien Nazon a été contraint à l’abandon. « Après sa chute, il est remonté sur le vélo, mais, ensuite, il a fait une chute de
tension et a vomi », explique Denis Roux, le directeur sportif du Crédit Agricole.
Nazon est rentré chez lui dès hier soir.
16
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
CYCLISME
Jeudi 12 août 2004
BERNAUDEAU EN LIGNE
Après des mois de tractations, le manager vendéen a enfin pu dévoiler hier le nom du repreneur de son équipe : Bouygues Télécom.
Hier, Jean-René
Bernaudeau a bouclé son
contre-la-montre le plus
éprouvant. Depuis la
mi-mai, et l’annonce du
retrait de son sponsor,
Brioches La Boulangère,
le manager vendéen
multipliait les contacts
afin de lui trouver un
remplaçant. En signant
un partenariat avec
Bouygues Télécom,
la filiale de
télécommunications du
puissant groupe français,
il dit avoir « gagné un
pari plus que difficile ».
JEAN-RENÉ BERNAUDEAU est un
homme heureux. Hier, à BoulogneBillancourt, il a signé avec Bouygues
Télécom, l’entreprise de téléphonie
mobile du groupe Bouygues (voir cidessous), un contrat qui sauve son
équipe et la soixantaine de personnes qui travaillent à ses côté,
pour le club amateurs de Vendée UPays de la Loire ou la structure professionnelle Brioches La Boulangère.
« Je suis soulagé, confiait le manager de Brioches La Boulangère,
encore sous le coup de l’émotion. Et
je suis fier de mon encadrement, fier
pour tous ceux qui me sont restés
fidèles, alors que ça n’était pas évident ! »
Depuis l’annonce à la mi-mai du
L’arrivée de Bouygues Télécom ne
devrait changer en rien la manière de
vivre et de travailler de la bande à
Bernaudeau. Hormis le départ, plus
que probable, de Thierry Bricaud, ce
sont les mêmes personnes qui entoureront le manager et sa future
équipe.
« Ils ont pu constater
que le dossier que
je leur présentais
correspondait à
la réalité. On leur
a paru authentiques »
Des hommes et des femmes qui se
connaissent depuis la création de
Vendée U-Pays de la Loire, il y a plus
de treize ans, qui l’ont suivi en 2000
chez Bonjour, sa première structure
professionnelle, dont Brioches La
Boulangère est le prolongement
depuis deux ans, et qui ont su faire
bloc dans les bons comme dans les
mauvais moments. Depuis la disparition tragique de Fabrice Salanson, en
juin 2003, ils ont vu se succéder les
coups durs, notamment cette année,
avec le départ fin avril de Philippe
Raimbaud, cofondateur du Vendée
U et manager de Bonjour, l’arrivée
en janvier puis le départ en juin de
Joseba Beloki, le premier leader
étranger de la formation, ou la suspension de Franck Bouyer, présent
depuis la création de Bonjour (1)…
Mais rien, pas même ces jours
sombres, n’a altéré leur confiance en
leur manager, qui lui-même fléchissait parfois. « Les négociations se
passaient plutôt bien, raconte ce
dernier, quand, en juin, elles ont été
Avec le sacre de Thomas Voeckler aux Championnats de France à Pont-de-Fossé, en juin, Jean-René Bernaudeau commençait son bel été qui
s’est poursuivi avec les dix jours en Jaune du coureur sur le Tour… et l’annonce hier d’un nouveau partenaire pour 2005. (Photo Jérôme Prévost)
1924
rance : « Le Tour de France a montré
des choses intéressantes. Le
cyclisme, français en particulier, va
de mieux en mieux, et on peut vraiment penser que l’on est à la veille
d’une bonne époque. »
Un sponsor très présent
dans le sport
CRÉÉ EN 1994 par le puissant groupe Bouygues, qui en contrôle 83 % depuis
fin 2003, Bouygues Télécom est le troisième opérateur français en téléphonie
mobile. L’entreprise, dont Gilles Pélisson est le président directeur général
depuis 2004, emploie 6 950 collaborateurs et a réalisé en 2003 un chiffre
d’affaire de 3,3 milliards d’euros (+ 12 % par rapport à 2002).
Partenaire principal de la Coupe de la Ligue de football, présente dans la voile
depuis 1998, notamment aux côtés de Pierre-Loïc Berthet, vainqueur du Tour
de France à la voile 2004, et du Défi français de l’America’s Cup 2000, Sixième
Sens, Bouygues Télécom a choisi depuis l’an dernier le basketteur Tony Parker
comme représentant et parraine une tournée de basket, le NBA Basket-ball
Challenge. L’entreprise donne aussi son nom au circuit national de ski free
style. Enfin, elle s’investit aussi dans le sport automobile, avec l’écurie GT FIA
de David Hallyday et Philippe Alliot et, avec i-Mode, dans la formule 1 avec
Renault.
« Tout part vers le haut »
DIDIER ROUS comme tous ses coéquipiers présents
au Tour de l’Ain, ne cachait pas son enthousiasme, hier soir.
BOURG-EN-BRESSE –
de notre envoyée spéciale
LES COUREURS ENGAGÉS sur le
Tour de l’Ain savaient que quelque
chose d’important se tramait depuis
des jours. Mais ils ignoraient jusqu’au nom du repreneur. Ils n’ont
appris la bonne nouvelle qu’après
l’arrivée de l’étape, hier. Pour célébrer l’événement, ils ont sabré le
champagne avec leur directeur sportif, Christophe Faudot, et l’encadrement présent sur place dans leur
hôtel de Bourg-en-Bresse. Seul
Didier Rous, coureur emblématique
de l’équipe, était au courant. « On lui
doit bien ça, racontait Jean-René
Bernaudeau. De toutes façons, je ne
prends pas de grandes orientations
sans le consulter. »
« D'ATHÈNES À ATHÈNES ». LE LIVRE.
Préparez-vous à Athènes en feuilletant la fabuleuse histoire des Jeux Olympiques : les moments de gloire, les épisodes
insolites, les héros, tous les palmarès, à découvrir en photos et en articles d’époque signés des grandes plumes de L’Équipe.
EN VENTE PARTOUT OÙ IL Y A DES LIVRES.
1 COFFRET 2 VOLUMES 560 PAGES 1 500 PHOTOS 45 €.
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G Didier ROUS : « L’arrivée de ce
nouveau sponsor est méritée. Nous
l’avons attiré non seulement grâce à
la performance de Thomas – Voeckler – sur le Tour de France, mais aussi grâce à l’image que nous véhiculons, même si le Tour a bien arrangé
les choses. J’ai toujours dit à JeanRené que je ne m’inquiétais pas. S’il
n’avait pas trouvé de repreneur,
j’aurais arrêté ma carrière. Je me
sens bien dans cette équipe et je suis
très content que l’histoire continue.
Finalement, le retrait de Brioches La
Boulangère, c’est un mal pour un
bien car si on voulait aller dans le Pro
Tour, il fallait un budget plus important. Tout part vers le haut. »
G Jérôme PINEAU : « On connaissait la bonne nouvelle depuis hier
matin, sans avoir l’identité du sponsor, mais on savait que Jean-René
avait une bonne piste. Ça m’a fait
très très plaisir. Enfin, nous avons un
sponsor qu’on mérite, qui s’engage
sur la durée et qui va nous permettre
de travailler sereinement. On
n’oublie pas Bonjour et Brioches La
Boulangère qui nous ont soutenus et
sans lesquels nous ne serions pas là.
Mais, avec Bouygues, on aura les
moyens de travailler encore mieux.
Toutes les chances sont de notre côté
pour réussir. On sera dans un lit
douillet. À nous de ne pas nous
endormir. »
G Franck RENIER : « Ça fait du
bien de savoir que l’équipe repart.
J’espère maintenant qu’on sera dans
le Pro Tour, ça ferait une équipe française de plus. Je pense que notre
image a séduit Bouygues. Si on
n’avait pas trouvé de repreneur cette
année après le Tour qu’on vient de
faire, ça aurait été inquiétant pour
l’avenir du cyclisme. Le mois dernier,
nous avions eu des échos selon lesquels Jean-René avait pas mal de
contacts. Nous apprenons la bonne
nouvelle aujourd’hui et nous
sommes à peine le 15 août. Ça a été
vite. »
G Anthony CHARTEAU : « Un
gros sponsor comme ça, c’est
génial ! Ça va nous permettre d’être
hyper pro. Maintenant, c’est du
concret. Personnellement, je n’étais
pas tellement préoccupé par ça car
sur le Tour, on pensait tellement au
maillot de Thomas à défendre. Et
puis, Jean-René nous rassurait. Je
pense que le titre de champion de
France et notre Tour ont dû accélérer
les discussions avec le sponsor. Ce
soir, je suis presque impatient de
démarrer la nouvelle saison, d’être
au premier stage, de voir les nouveaux maillots. » – B. R.
LA RUBRIQUE CYCLISME
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En attendant de se lancer dans
l’aventure Bouygues Télécom, qui
commencera le 1er janvier prochain,
Jean-René Bernaudeau n’oublie pas
qu’il fait toujours partie de Brioches
SANDRA LABORDE
(1) Atteint d’une maladie génétique, il
doit prendre pour se soigner des produits
interdits par l’Union cycliste internationale (UCI).
(2) Le jour du contre-la-montre individuel, David Millar avouait avoir consommé de l’érythropoïétine (EPO).
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« Notre but commun
est d’atteindre un
bon rendement d’ici à
2007, de voir grandir
des gars comme
Thomas Voeckler,
Christophe Kern,
Maryan Hary
et Jérôme Pineau »
La Boulangère : « Sans eux, il n’y
aurait pas d’équipe aujourd’hui. Les
liens que nous avons créés avec les
gens de Brioches La Boulangère sont
forts, surtout avec les employés des
trois usines (Mortagne-sur-Sèvre,
Beaune et Les Herbiers). Ils nous ont
toujours soutenus et je pense souvent à eux. On ne part pas d’une
entreprise comme celle-là sans émotion. » Une fois toutes ces questions
administratives réglées, Jean-René
Bernaudeau est rentré chez lui, en
Vendée. Puis il a décroché son téléphone et appelé ses coureurs, engagés au Tour de l’Ain. En fait, le seul à
ne rien savoir, hier soir encore,
c’était Thomas Voeckler, exilé à
Athènes pour cause de Jeux Olympiques. Jean-René Bernaudeau a
promis de l’appeler, même tard. Histoire qu’il s’endorme, lui aussi, le
cœur plus léger.
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…SYDNEY 2000
stoppées par les rebondissements de
l’affaire Cofidis. Aux Championnats
de France, je ne pouvais même plus
contrôler mon émotion (2). La fin du
printemps a été pourrie. Je peux dire
que j’ai eu de vrais moments d’abattement, de bons coups de dép’. Heureusement, il y avait mes enfants et
les gens de Vendée U, ils m’ont
remonté. » La victoire aux Championnats de France de Thomas Voeckler et les dix jours que ce dernier a
passés en jaune sur le Tour sont parvenus à réchauffer les cœurs. « Tout
cela a fini par payer, admet Bernaudeau. Ça prouve que le cyclisme intéresse encore les entreprises. »
En 2005, l’équipe Bouygues Télécom, dont le siège sera toujours le
manoir Saint-Michel aux Essarts,
comptera vingt-sept coureurs professionnels. Thomas Voeckler,
Jérôme Pineau et Didier Rous seront
de ceux-là, pas Sylvain Chavanel,
parti ches Cofidis. Des petits nouveaux devraient arriver, « pas des
bons pour des bons, des types
capables de s’intégrer », dixit Bernaudeau. Le nom d’Axel Merckx circule. Cet effectif devrait permettre
une diversification des objectifs de la
future formation. « À seize coureurs,
on n’avait pas le choix : seul le Tour
de France comptait ! L’UCI Pro-Tour
nous obligera à orienter nos gars
vers les épreuves qui les inspirent. Le
Giro et la Vuelta pourront servir de
tremplin aux jeunes coureurs. Ils
vont y acquérir l’expérience des
grands Tours avant de se lancer sur le
Tour de France. Notre but commun
est d’atteindre un bon rendement
d’ici à 2007, de voir grandir des gars
comme Thomas Voeckler, Christophe Kern, Maryan Hary et Jérôme
Pineau. J’espère pouvoir un jour
avoir un jeune Français au plus haut
niveau. » Et quand on s’inquiète de
savoir quand ce grand rêve se réalisera, Jean-René répond avec assu-
Noir
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Photos Presse Sports
…PARIS
retrait de Brioches La Boulangère,
Jean-René Bernaudeau cherchait un
repreneur capable d’investir suffisamment d’argent pour garantir à
son équipe une participation à l’UCI
Pro-Tour dès 2005. Et si, hier matin
encore, il hésitait entre trois propositions sérieuses, son choix s’est arrêté
sur Bouygues Télécom, troisième
entreprise de téléphonie française,
qui donnera son nom à la nouvelle
formation. « Ils se sont montrés très
intéressés par notre politique de
développement, explique le Vendéen. Ils veulent nous aider à faire
grandir nos mecs et nous donnent
pour cela les moyens d’entrer dans le
circuit Pro-Tour. Notre rigueur, notre
convivialité les ont touchés. Ils ont
beaucoup lu ce qui s’est écrit sur
nous et ils ont pu constater que le
dossier que je leur présentais correspondait à la réalité. On leur a paru
authentique. »
De son côté, Bernaudeau dit avoir
retrouvé chez ses interlocuteurs, et
notamment chez le président du
groupe, Gilles Pélisson, « des
valeurs qui étaient un peu les nôtres,
le dynamisme et la fraîcheur ». « Ils
ont beaucoup bossé, continue-t-il, ils
sont arrivés au premier rendez-vous
en sachant tout de nous. »
Pour le moment, la durée d’engagement de ce nouveau sponsor et la
somme qu’il entend consacrer à
l’équipe restent secrets, mais on
parle d’un partenariat au long cours,
jusqu’au moins 2007, et d’une
hausse évidente des finances,
sachant que l’actuel budget de
Brioches La Boulangère avoisinait
les 6 millions d’euros. « Bouygues ne
sera pas notre unique soutien, tenait
cependant à préciser Jean-René Bernaudeau. D’autres partenaires les
rejoindront. » Une conférence de
presse sera donnée à la rentrée.