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12 Bleu Rouge Noir Jaune PROLONGATIONS AU CŒUR DE L’OLYMPISME (5) – LES DEUX FEMMES QUI FONT ATHÈNES LES DÉESSES D’ATHÈNES L’une est présidente du Comité d’organisation des JO, l’autre est maire de la cité. Les Jeux sont dans de jolies mains. Gianna Angelopoulos Daskalaki s’était battue pour qu’Athènes soit choisie comme ville olympique en 2004. Et, depuis quatre ans, elle a beaucoup donné pour être prête dans les délais. Dora Bakoyannis, elle aussi, est une femme à poigne. Et fera tout pour que « sa » ville sorte gagnante de ce qui semblait il y a quelques mois encore un improbable défi. Portraits. Gianna ANGELOPOULOS DASKALAKI 48 ans ; née le 12 décembre 1955 à Héraklion (Crète) ; 1,73 m. Mariée à Theodoros Angelopoulos, armateur. Trois enfants (deux fils, une fille). Avocate. 1986-1989 : conseillère municipale d’Athènes (nouvelle démocratie, droite). 1989-1991 : députée d’Athènes. 1996-1997 : présidente du comité de candidature à l’organisation des Jeux Olympiques. 2000-2004 : présidente du Comité d’organisation des Jeux Olympiques d’Athènes. Sa devise : « La victoire non par le droit mais par le mérite. » ATHÈNES – de notre envoyé spécial Gianna Angelopoulos Daskalaki (à gauche) et Dora Bayokannis, respectivement présidente du Comité d’organisation des Jeux d’Athènes (ATHOC) et maire d’Athènes, ont longtemps bataillé pour obtenir les Jeux et, aujourd’hui, elles sont persuadées de leur réussite. (Photo Athens News Agency) tion des Jeux, en 1997, avait quitté le navire, estimant sa mission accomplie, repartit à Londres pour s’occuper de ses trois enfants et, à l’occasion, donner un coup de main au business de son mari. Or, en ce printemps 2000, Athènes n’est pas un chantier, mais, pis, c’est un véritable bazar qui s’y est installé. Jusqu’à ce que Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique, distribue officiellement un carton rouge à l’équipe chargée de préparer les Jeux. Il en profite aussi pour suggérer à Costas Simitis de rappeler son « Hellène de fer », lequel, empoisonné par l’état des lieux, s’exécute et lui propose la place de numéro 2 dans la hiérarchie de l’ATHOC. Nouvelle réponse très tranchée de l’intenable intéressée : « Ou je prends tout ou je reste chez moi… » Affaire conclue ! Depuis, le souk, lui, a été fermé. Pour justifier les méthodes musclées dont elle userait, cet être providentiel, que le magazine américain Forbes classe parmi les cinquante femmes les plus influentes en ce bas monde, avance d’ailleurs un argument qui est, lui, bel et bien en béton : « Les JO sont l’occasion pour un pays de se repositionner sur la carte mondiale. Puisque les Jeux reviennent à la maison, je veux qu’ils soient magiques pour que cette réussite ait des retombées pour la Grèce tout entière. » Face à pareille frémissante nature, pas facile, bien sûr, pour Dora Bakoyannis de se situer. Mais, si elle n’a pas la notoriété internationale de « Madame JO », il reste qu’elle est, chez elle, la personnalité politique la plus populaire du pays et que son prénom – « don de Dieu », en langue grecque – est perçu comme un véritable symbole et lui vaut bien du respect. Et c’est même à se demander laquelle des deux divas, quant au positionnement, justement, des Jeux Olympiques, est chargée de donner le la. Car les grands principes qu’avance madame le maire sont, sur le fond, semblables à ceux de l’autre égérie athénienne. Que dit en effet Mme Bakoyannis ? Ceci : « Ce qui se passera ici à Athènes en ce mois d’août sera un grand challenge pour l’humanité, car ce sera la première fois que les Jeux Olympiques d’été se dérouleront dans une démocratie depuis l’attentat du 11 septembre 2001 à New York. Et, pour cette raison, nous devons réussir et être parfaits dans tous les domaines pour envoyer un message au monde. » Et, comme pour mieux faire passer son message auprès de l’interlocuteur venu d’ailleurs, elle martèle, assurée : « Nous sommes une petite nation qui a eu l’audace de vouloir organiser les Jeux. Quelles que soient les critiques proférées , nous n’avons pas cédé. » Gianna Angelopoulos Daskalaki : « Eh bien, avec moi, c’est tout ou rien… » « Céder » est un mot qui, de toute façon, est ignoré de son vocabulaire. Ainsi, c’est parce que la dictature des colonels (1967-1974) voulait faire taire sa famille que cette dernière s’exila à Paris – « C’est là que ma conscience politique s’est forgée ». C’est encore parce que son premier mari, Pavlos Bakoyannis, fut assassiné par le groupuscule dit « du 17 novembre » (3), en 1989, qu’elle choisit de reprendre son combat et fut élue députée en 1990. C’est toujours parce que l’idée de baisser les bras et de passer pour une potiche lui est insupportable qu’une fois choisie par son père comme secrétaire d’État sans portefeuille elle n’eut de cesse de le harceler pour être nommée ministre de la Culture, et parvint à ses fins (1990-1993). Bref, si elle se définit comme « passionnée, travailleuse, chanceuse », c’est avant tout une teigneuse qui ne laisse filer qu’une fois l’objectif atteint. Notez bien qu’avec son allure plus sophistiquée Gianna Angelopoulos Daskalaki est elle aussi sortie du même arsenal. « Dans ce pays d’hommes, constate-elle, il a fallu que je montre très vite à ceux qui m’entourent que j’étais la patronne. Comme je l’ai remarqué depuis mon retour à la tête de l’ATHOC, en Grèce tout le monde aime parler et s’occuper des Jeux ; tant mieux ! Mais j’ai fait comprendre à chacun qu’il ne devait s’occuper que de ses prérogatives. Qu’il y ait eu un, dix ministres ou d’autres gens aux conférences de presse n’a pour moi rien changé. C’est sur le terrain, par des actes concrets, que l’on a dû répondre aux attentes. Et, sur le terrain, c’est moi et moi seule qui m’y suis trouvée depuis quatre années. » Une pierre dans le jardin de la jolie maison qu’habite Dora Bakoyannis face au vieux stade Panathénaïque de 1896 ? Peut-être. Car Gianna Angelopoulos Daskalaki n’aime pas du tout que sa « consœur » se pré- sente « quoi qu’il arrive comme le ma i r e d e s J e u x O ly mp i q u e s d’Athènes », même si, plus modeste (fausse ?), elle ajoute « n’avoir l’ambition d’être ni une déesse ni Périclès ». La patronne de l’ATHOC, elle, n’y va pas par quatre chemins ; elle se verrait assez bien comparer à Athéna, fille de Zeus et protectrice des intellectuels. Il reste que, pour l’instant, elle n’est en définitive « que » « Gianna ». Évoquant leur cohabitation, « c’est une amie », avait dit d’elle Dora. En sens inverse, on ne sait pas. Avant de rencontrer la présidente du comité d’organisation, on m’avait mis en garde : « Ne lui parlez pas de l’“autre”, car aussitôt elle se fermera. » « L’autre » m’aurait-elle alors répondu ce que Mme Bakoyannis m’a renvoyé au visage quand je lui ai demandé : « Qui, de vous ou de Gianna, est la plus populaire aujourd’hui en Grèce ? » M’aurait-elle ainsi envoyé balader, en aurait-elle fait à son tour grand cas ? Allez savoir, car les voix des déesses, elles aussi, peuvent parfois être impénétrables… PATRICK LEMOINE DEMAIN Jacques Rogge, le portrait (1) Anthinea, d’Athènes à Florence ; 4e lettre olympique. (2) En juin dernier, une plainte aété déposée par le frère de Théodoros, le premier reprochant au second d’avoir dépensé une partie du patrimoine familial lors de la campagne de candidature d’Athènes pour l’obtention des JO. (3) Groupuscule terroriste ultragauchiste, auteur de 23 assassinats en vingt-sept ans. SUR LA ROUTE D’ATHÈNES – 11. MARATHON La Grèce, terre des dieux et des Jeux, mais aussi mère de notre culture, n’est certes pas une destination olympique comme les autres. Notre envoyé spécial l’a parcourue du nord au sud, de l’Antiquité jusqu’à la Modernité, pour un reportage quotidien jusqu’à la cérémonie d’ouverture des JO d’Athènes, vendredi 13 août. TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME. Quand on a choisi Troie pour point de départ d’un voyage en Grèce, il est difficile de le nier. C’est en effet – selon une légende colportée par Virgile sur le mode homérique – en fuyant la cité dévastée par la coalition grecque que le rescapé Énée, fils d’Anchise, parvint au terme de péripéties rappelant celle d’Ulysse, au rivage du Latium où ses descendants fondèrent Rome. L’Énéide vous en dira plus là-dessus mais – grâce aux dieux – quelques-uns de ces chemins s’arrêtent à Athènes et vous laissent même l’embarras du choix. Par l’ouest, la Voie sacrée venant d’Éleusis agitera dans vos souvenirs le culte de Déméter et des Mys- 11e étape Thessalonique Mont Olympe Mer Égée Les Météores GRÈCE CENTRALE Delphes Mara Marathon Corin Corint Corinthe Patras ATHÈÈNES Péloponnèse Mycènes Eleusis leu s Tirynthe Sounion Olympie ympie mpie Epidaure Sparte 0 50 100 15 150 kmm tères qui l’accompagnèrent. Mais c’est, hélas, devenu une voie de garage en zone industrielle, alternant raffineries et tankers en attente dans la baie de Salamine. Seul peut-être, l’impressionnant visage de mosaïque du Christ Pantocrator, sous la coupole du monastère voisin de Dafni, vous forcera à lever la tête. Par l’est, c’est autre chose, même si les inconditionnels du cap Sounion lui décernent un peu vite le titre de plus bel endroit du monde. Et c’est vrai que c’est beau, grandiose même, ce promontoire dominant le golfe Saronique avec, à son sommet, les ruines sublimes d’un temple dédié au maître des flots, Poséidon. Hormis un hôtel qui s’efforce de ressembler à un bloc de rocher, les Grecs ont eu la sagesse d’en préserver le site. Preuve en est que les graffiti inscrits sur les colonnes du temple sont largement étiquetés « vintage », c’est-à-dire antérieurs au XXe siècle. Le plus fameux d’entre eux, car on peut être poète et vandale, est à l’actif de George Gordon, plus connu sous son titre de lord Byron. C’est d’ailleurs ce qu’il a gravé – « Byron » – sur le second bloc du pilastre de droite, juste au-dessous de quelques patronymes français passés par là en 1818 : Louis Ravel, Roux, Leclère, Moissac, Parceval… Impossible de laisser Byron l’artiste avec cette seule étiquette de tagueur avant la bombe. Car le poète anglais, amoureux fou des jupons qu’il croisa, l’était encore plus de la Grèce à laquelle il offrit, finalement, sa vie. Ce vrai sportif, pourtant handicapé par une infirmité du talon qui rappelait la faiblesse d’Achille, traversa un jour le détroit des Dardanelles à la nage, histoire de montrer que l’éducation reçue au collège de Harrow n’était pas, elle, une légende. Mais c’est surtout à son rôle en tant qu’acteur de la guerre d’indépendance qu’il dut son statut de héros grec, combattant avec un casque inspiré des guerriers antiques jusqu’à ce que les fièvres l’emportent, du côté de Missolonghi. De Sounion, une route quasi sauvage enfile les criques et les perles d’îlots déserts vers Athènes. C’est la Grèce idéale telle que nous l’a gentiment et joliment définie Nana Mouskouri : « Bien sûr, dans ma mémoire, il y a Athènes et sa vieille ville, avec le cinéma en plein air où travaillait mon papa, près de Filopapou, mais ce qui évoque l’optimisme des Grecs, leur capacité à ne jamais désespérer, c’est le soleil et cette mer qui s’ouvre toujours à l’horizon. Si je dois évoquer cette Grèce-là, c’est… Non ! Pas un vrai port, plutôt une plage où l’on peut marcher sur le sable, et une taverne où boire un petit café. Et puis des bateaux, des barques de pêche surtout… La mer, les bateaux, c’est comme ça que je pense à mon pays. Les Grecs ont tendance à partir à l’étranger mais ils finissent par revenir au rivage, comme moi. Chaque Grec est une vague, qui s’en va mais qui revient toujours. » Par le nord, ce n’est pas de l’eau salée, mais sa cousine la sueur qui, à moins que ce ne soit la chaleur, brouille la vue à la sortie de Marathon. Comment ne pas emprunter cette voie royale pour entrer dans l’Athènes olympique ? La place du village d’où s’élancèrent Spiridon Louis et ses compagnons de route en 1896 est en travaux à notre visite. La borne de marbre commémorative patiente sur un bout de pelouse à l’ancien km 0. Le nouveau départ est plus loin, à 700 mètres, sur l’esplanade d’un stade flambant neuf. « Non, ce ne sont pas des tribunes construites “juste pour ça”, explique Yannis, sorti de la fraî- PAGE 12 (Photo DR) Entrées des artistes cheur climatisée de son bureau d’études municipal. La pelouse, c’est pour les joueurs du Mahi Marathonos (Bataille de Marathon), notre club de foot, et la piste pour les membres du Pheidippidès Athletic Club. » Yannis, qui espère regarder le départ de la course olympique depuis le toit de son bureau, doit avouer que le club local ne compte aucun marathonien dans ses rangs : « Ils préfèrent tous faire du sprint, comme Kentéris. » Il en existe pourtant un, de vrai marathonien de Marathon : c’est Kostas Dacis, vieux baroudeur dont la silhouette trottinante fait ici partie du paysage, quand il n’est pas à transpirer dans les grands rendez-vous populaires de Londres, New York ou Paris. Mais Kostas est plus que sexagénaire et, pour arriver au stade de marbre dans les temps, les Grecs comptent plus sur le Pirote Nikolaos Pollias, seulement quatrième performeur national, mais sept fois vainqueur du marathon annuel d’Athènes sur ce même parcours. Même s’il en connaît chaque détail, depuis la boucle effectuée autour du tumulus des Athéniens – un simple tertre commémorant la fameuse bataille et seule élévation du littoral en début de parcours – jusqu’aux derniers kilomètres entre les falaises urbaines de la capitale, Pollias devra s’accommoder du revêtement tout neuf qui risque de lui coller aux semelles. Après Pallini, au km 30, un génie tutélaire veillera de nouveau sur lui. La fameuse statue de Pheidippidès, intronisé par l’usage comme le messager officiel de Marathon, est à nouveau en place depuis la fin juillet. Comme les pèlerins du grand fond qui la cherchaient en vain depuis deux ans, on avait fait chou blanc avant de la retrouver sagement remisée sous un hangar pendant les travaux de voirie. Sans elle, le message de pierre tendu à bout de bras vers Athènes risquait de mal passer. BERNARD CHEVALIER JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Leurs cursus ? Dans les grandes lignes, ils se ressemblent. L’enfance, d’abord. Gianna est née en Crète. Gamine, Dora y passa toutes ses longues vacances et note sur cette question : « On me considère souvent comme crétoise. C’est pour moi un compliment, car, sur cette île, les gens sont forts et ont de la personnalité. » Leurs humanités aussi furent semblables : la faculté de droit. Et puis il y a la politique. Toutes deux membres du Parti de la nouvelle démocratie (NP) – à droite –, qui a Gianna Angelopoulos Daskalaki. Il l’avait connue au temps où elle siégeait dans l’opposition au Parlement (1989-1990) et, dans ce pays machiste, l’homme avait apprécié le franc-parler de la dame, son omniprésence travailleuse sur les bancs de l’Assemblée, son habileté dans la procédure qui était chez elle une seconde nature. « Voulez-vous faire partie du comité de candidature à l’organisation des Jeux Olympiques 2004 ? » lui demanda-t-il. Gianna, qui habitait Londres et avait abandonné la politique pour câliner son second mari, Theodoros Angelopoulos (2) – armateur, géant de l’acier, première fortune grecque actuelle –, fut certes flattée par la proposition, mais pas totalement convaincue quant à sa formulation. « J’en ai parlé à Theodoros, qui m’a fait comprendre que c’était un honneur et que je devais discuter plus précisément avec Simitis. » Un rendez-vous fut donc pris, une rencontre qui allait vite montrer au ministre à qui il avait affaire. « Je vous remercie, commence par lui annoncer Gianna, mais je ne veux pas être uniquement un membre parmi les autres… – Ce qui veut dire ? réplique Simitis. – Eh bien, avec moi, c’est tout ou rien… – Vous voulez devenir la présidente, croit alors comprendre le chef du gouvernement. – Alors là, oui, c’est différent », admet la quadragénaire. Le plus étonnant dans cette histoire, c’est que, quatre ans plus tard, le cas s’est représenté, exactement le même. Gianna, qui, un mois après l’obten- Bleu Rouge Dora Bakoyannis : « C’est dur de toujours prouver qu’une femme peut être capable de penser » remporté les élections cet hiver, elles ont en commun d’avoir visé la mairie d’Athènes et d’avoir été députées. Leurs discours ? Souvent proches aussi. Ainsi, quand elle voulut devenir maire en 1986, Mme Angelopoulos Daskalaki fit campagne sur le thème « Pour une cité plus verte et plus humaine ». Et, comme ses mentors lui avaient attribué peu de crédits, elle sillonna mètre par mètre les rues, prit chaque immeuble d’assaut, escalier par escalier, pour en arriver à ce constat : « J’ai adoré être près des gens, c’est la seule vérité en politique. » Dora Bakoyannis, elle, ne dit pas autre chose, qui affirme aujourd’hui : « Je veux faire d’Athènes une ville plus verte, moins polluée » ; et si l’on veut dénicher sa principale qualité, elle livre instinctivement : « Être près des gens. » Jusqu’aux manies et défauts qui enchaînent leur destin commun de « premières dames » de Grèce. Gianna : « J’attends beaucoup des gens avec qui je travaille et je veux que les choses soient faites vite. » Dora, maintenant : « Je réclame énormément à mes collaborateurs et je manque totalement de patience. » Et le parallèle ne s’arrête pas là. Car le pouvoir, qu’elles aiment par-dessus tout, même si elles en parlent en y mettant les formes – Gianna : « Il est nécessaire pour accomplir une mission » ; Dora : « Je suis ambitieuse et dynamique, j’aime faire avancer les choses » –, oui, ce pouvoir, elles le désirent pleinement, sans partage. À ce sujet, le cas de la présidente de l’ATHOC est atypique. Avril 1996. Costas Simitis, alors Premier ministre de gauche, contacte Jaune Bleu Jaune leurs yeux gracieux – « Vifs et mouillés, aigus et tendres, on ne parle pas assez des beaux yeux de l’Athénienne », écrivait Charles Maurras en 1896 (1) –, n’ont, en apparence, rien de commun. Mais gare ! Pour les Grecs, la mondaine « Gianna - Barbie de luxe » est aussi la « dame de fer », ce qui, là encore, est tout à fait clair. Car que l’on époussette le superflu ou le paraître, c’est comme l’on voudra, l’essentiel est le même, ancré au plus profond des âmes de ces deux femmes d’exception, à tel point qu’à l’une on prédit, par exemple, un avenir de chef d’État et que de l’autre on dit qu’elle sera un jour Premier ministre. Dora BAKOYANNIS 50 ans ; née le 6 mai 1954 à Athènes ; 1,83 m. Mariée à Isodoros, armateur. Deux enfants (un fils, une fille). Juriste. 1989-1990 : députée d’Évritanie (nouvelle démocratie, droite). 1990-1991 : secrétaire d’État sans portefeuille. 1991-1996 : ministre de la Culture. 1996-2002 : députée d’Athènes. 2002 : maire d’Athènes. Sa devise : « Nous ne céderons pas. » Noir Noir LA MANIÈRE DONT Dora Bakoyannis, cinquante ans, renvoie dans un français parfait la question au visage en dit long sur son caractère : « Croyez-vous que si j’étais un homme, vous oseriez me demander cela ? – Certainement… – Je l’espère, mais j’en doute. » Oui, dans son bureau, à peine moins grand que la Galerie des glaces du château de Versailles et dressé de tentures ostentatoires – « le plus grand d’Athènes », fait-elle remarquer –, madame le maire de la capitale grecque, première femme à occuper cette fonction depuis trois mille ans, en impose. Par son physique, d’abord. Un mètre quatre-vingt-trois savamment disposé dans un strict tailleur vestepantalon d’un couturier local, une carrure singulière et sa crinière noire, assortie à la couleur de ses yeux juste soulignés d’un trait de mascara, donnent l’image de ce que, chez nous, on appelle « une belle femme ». Les mots et le ton sur lequel elle les assène – « C’est dur de toujours prouver qu’une femme peut être capable de penser ; on m’a souvent dit : “Ah, si tu étais un garçon…” Eh bien non, je ne suis pas un garçon ! » –, sa dialectique donc peut aussi parfois impressionner ou déstabiliser le visiteur et réfléchit cette fois l’exemple de la « forte femme ». Et si, en évoquant Gianna Angelopoulos Daskalaki, la présidente du Comité d’organisation des Jeux Olympiques d’Athènes (ATHOC), elle assure : « C’est une amie, nous apprécions de travailler ensemble », on perçoit vite toute son implacable et glaciale détermination quand elle ajoute : « Nous avons besoin de beaucoup de femmes en politique ; ce ne sera pas une mauvaise nouvelle si un jour elle [Gianna] se retrouve sur ma route. » Constantin Mitsotakis, ancien Premier ministre et père de celle que, partout en Grèce, on nomme « Dora », note d’ailleurs, à propos de sa fille : « Elle, elle ne pardonne pas », c’est dire… En ce qui concerne « Gianna » – c’est aussi sous ce prénom qu’elle est connue du nord au sud du pays hellène –, Gianna Angelopoulos Daskalaki, donc, c’est plus confus. Aussi menue dans son mesuré bureau aux larges baies vitrées que Dora Bakoyannis peut être plantureuse au milieu de ses immodérées boiseries, aussi charmeuse, cabotine, maquillée et délicieusement arrangée que sa rivale est retenue, distante, voire austère, les deux femmes, ne serait leur âge, leur brune chevelure et Microcosme pour certains, société secrète pour d’autres, le CIO possède des règles de fonctionnement parfois difficiles à percer. Durant toute la semaine, « L’Équipe » va vous faire mieux connaître ses rouages et ses acteurs. Aujourd’hui, les deux femmes qui règnent sur les Jeux d’Athènes. Bleu Rouge Noir Jaune RAQUIL HORS JEUX BOUYGUES TÉLÉCOM AVEC BERNAUDEAU T 00106 - 812 - F: 1,20 E 3:HIKKLA=[UVWUW:?k@i@b@c@k; Jeudi 12 août 2004 LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE * 59e ANNÉE - No 18 313 - S LE GUIDE A P Z IE L B U ’O N JO : À la veille de s Jeux l’ouverture dehènes, d’At retrouvez avece id L’Équipe le gu de complet n: la compétitio ec 86 pages av s de le calendrier rte épreuves, la ca des sites, les voris principaux fa ces et les chan . françaises (Page 16) (Photo Pascal Rondeau) Blessé au mollet gauche, Marc Raquil, médaillé de bronze sur 400 m aux Mondiaux de Paris, n’ira pas à Athènes. Soucis pour Mehdi Baala, touché à une cheville. (Page 8) CYCLISME 1 1,20 / France métropolitaine ZIDANE ARRETE Zinédine Zidane doit annoncer ce soir qu’il met un terme à son aventure avec les Bleus. À 32 ans, celui qui fut, pendant dix années, le meneur de jeu de génie de l’équipe de France championne du monde et d’Europe tire sa révérence, après 93 sélections. (Pages 2 à 5) S’IL VOUS PLAÎT, ZINÉDINE L L’ÉQUIPE samedi : ALLEMAGNE, 2,05 / ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 / ; AUTRICHE, 2 / ; BELGIQUE, 3 / ; ESPAGNE, 3,75 / ; GRÈCE, 3,80 / ; ITALIE, 3,65 / ; LUXEMBOURG, 3 / ; PAYS-BAS, 2 / ; PORTUGAL CONT., 1,8 /. Bleu Rouge Noir Jaune Rouge CLAUDE DROUSSENT Bleu Rouge En s’imposant à Nova Gorica (3-0), en Slovénie, en match aller du troisième tour préliminaire, les Monégasques ont désormais un pied en Ligue des champions. (Page 7) Jaune Bleu Jaune MONACO SUR LA BONNE VOIE Noir Noir ’HOMME QUI VA, selon toute vraisemblance, expliquer aujourd’hui pourquoi il ne jouera plus en équipe de France laissera une trace unique. Pas seulement parce qu’il aura, de deux coups de tête inattendus, un soir de juillet 1998, arraché le plus beau trophée, une Coupe du monde de football, jamais acquis par le sport français ; pas seulement parce qu’il aura incarné, des années durant, le geste, la fluidité, l’esthétique : la perfection faite footballeur. Non, Zinédine Zidane a depuis longtemps dépassé le cadre de son sport, dépassé le cadre du sport. Personnalité préférée des Français ces dernières semaines encore, selon le baromètre IFOP du Journal du Dimanche, six longues années après avoir jeté d’allégresse des millions de personnes dans la rue par une inoubliable nuit d’été et au sortir de trois saisons « bleues » calamiteuses, il se sera inscrit dans l’imaginaire de la société française comme jamais un champion ne le fit avant lui, à part Marcel Cerdan, peut-être. À divers titres d’ailleurs : symbole de la France métissée de cet entre-deux-siècles, modèle d’intégration, respect de l’éducation reçue. L’idée de ne plus jamais revoir Zinédine Zidane en bleu est insupportable. Une fois, rien qu’une fois, Monsieur Zidane... En ce lieu, le Stade de France, qui est le vôtre. Pour un match, non « amical », mais d’amitié, de fraternité, qui soit une partie de vous-même. Un nouveau France-Algérie qui nous fasse, qui vous fasse oublier le mauvais rêve de cette soirée de l’automne 2001, où, peut-être, vous avez compris que plus rien ne serait jamais pareil pour vos Bleus et qu’il faudrait sans doute commencer à songer à les quitter. Oui, un France-Algérie, bientôt, au Stade de France. S’il vous plaît, Monsieur Zidane. 2 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE Le 12 juillet 1998, au Stade de France, l’équipe de France (de gauche à droite, Frank Lebœuf, Stéphane Guivarc’h, Bernard Diomède, Robert Pires, Bixente Lizarazu, Marcel Desailly, Laurent Blanc, Didier Deschamps) célèbre son héros, tout juste auteur de deux buts face au Brésil (3-0) lui permettant de soulever le Graal ultime : la Coupe du monde. (Photo Alain de Martignac) Comme Larbi Ben Barek, Raymond Kopa, Just Fontaine, Michel Platini ou Jean-Pierre Papin, Zinédine Zidane a marqué de son empreinte l’histoire des Bleus. Parmi les grands Papin, entre deux époques Passons par la case Papin. Débutant à la fin des années Platini, finissant sans avoir fréquenté Zidane chez les Bl eu s, o ù s o n i nt e rl oc ut eu r d’attaque fut surtout Éric Cantona, le formidable buteur des années Tapie se situe entre deux époques formidables, qu’il n’aura que frôlées. Il passa le témoin de l’une à l’autre à grands coups de « papinades » . Il devint un héros dont le surnom fut chanté dans les cours d’école ( « JPP, reviens ! ») mais il rata de fameux bons coups en compagnie d’une promotion de joueurs qui ont peut-être trop longtemps vécu dans l’envahissante ombre de leurs prédécesseurs. Les grandes années bleues s’écriraient sans Papin mais avec Zidane. Il a pris en douceur la place de Cantona. Les deux hommes, sélectionnés deux fois ensemble, ne furent jamais titulaires simultanément. Leur collaboration faisait débat. Le débat fut réglé, faute de débatteurs. Cantona, suspendu longuement, disparut du paysage bleu après un Pays-Bas France de 1995 qui fut aussi le dernier match international de Papin. Une page se tourna à Utrecht en janvier 95, on peut le dire aujourd’hui. Peu à peu, l’astre Zidane s’éleva à mesure que chutaient ses cheveux et les préjugés à son égard. Pas assez rayonnant ? Pas assez décisif ? Pas assez influent ? Mais à ce point décisif pour marquer des buts pour l’éternité, en finale de Coupe du monde, en finale de la Ligue des champions 2002, le jour de l’inauguration du Stade de France ou lors de la renversante fin du France-Angleterre de Lisbonne ; à ce point rayonnant qu’il a marqué à vie les supporters de la Juventus ou du Real Madrid et que l’opinion publique voue un culte à sa classe gentille ; à ce point influent que l’équipe de France s’est toujours demandé ce qu’elle ferait sans lui et que le rectus femorus de sa cuisse droite fut, en 2002, un sujet d’angoisse national. À ce point immense qu’un enfant d’une dizaine d’années, lors d’un débat sur les cent ans des Bleus, posa cette jolie question : « Mais avant Zidane, il y avait quoi ? » On l’imagine, aujourd’hui, se demandant : « Après Zidane, il y aura quoi ? » Raymond Kopa, Michel Platini, Zinédine Zidane (de gauche à droite) : un trident fabuleux réunissant les trois meilleurs joueurs français qui ont marqué l’histoire des Bleus. (Photo Bernard Matussière/L’Équipe) DIDIER BRAUN Comment jouer sans lui ? CE N’EST PAS LA PREMIÈRE FOIS qu’un sélectionneur de l’équipe de France va devoir réfléchir à la meilleure manière de jouer sans Zidane. Jacquet, Lemerre et Santini ont apporté à cette question des réponses différentes : Jacquet avait Djorkaeff comme alternative ; Lemerre, pendant la Coupe du monde 2002, choisit Djorkaeff d’abord, Micoud ensuite, dans un poste pour poste assez oubliable ; Santini, enfin, profita régulièrement des absences de Zidane pour aligner un 4-4-2 classique correspondant à ses aspirations et qu’il n’aurait peut-être pas dû imposer dans ces proportions à son meneur de jeu pendant l’Euro au Portugal. Que va faire Domenech ? Pour le nouveau sélectionneur, il ne s’agit pas seulement de jouer sans Zidane. Il s’agit de jouer également sans Thuram, sans Desailly, sans Lizarazu. Donc, avant tout, de rebâtir une défense en priorité. Le remplacement de Zidane commence derrière, lui aussi. Depuis la première période de la première sélection de Zidane, en 1994 à Bordeaux contre les Tchèques (2-2), l’équipe de France n’a pratiquement plus joué à trois derrière. C’est pourtant une organisation qui plaît au nouveau sélectionneur, qui l’a souvent utilisée en Espoirs. Elle convient, de plus, au tempérament offensif des latéraux favoris pour la succession (Sagnol, Bernard Mendy, Réveillère à droite, Evra, Armand à gauche). Changement de système probable Remplacer Zidane ? Il est évident qu’il est peu remplaçable et il est envisageable qu’il ne soit pas remplacé. La meilleure façon de remplacer Zidane est sans doute de faire autre chose, à moins de donner les clés à Micoud, que Domenech n’avait pas emmené avec lui aux Jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996. Défense à cinq, trois milieux (à dominante défensive, comme Vieira, Pedretti, Dacourt, ou offensive, comme Pires, Wiltord, Rothen, Giuly), deux attaquants ? Ou deux milieux défensifs et une triplette offensive, avec une pointe et deux joueurs excentrés ? Même si les absences à venir, lors de France - Bosnie-Herzégovine, à Rennes (voir page 6), dépasseront largement le cadre des retraites internationales des grands anciens, la première composition d’équipe du nouveau sélectionneur fournira une partie de la réponse. – V. D. LES 10 FRANÇAIS EN ACTIVITÉ LES PLUS CAPÉS Au lendemain de France-Grèce (0-1), le 25 juin 2004 : 1. Desailly (1993-2004), 116 2. Thuram (1994-2004), 103 3. Lizarazu (1992-2004), 97 4. Zidane (1994-2004), 93 5. Pires (depuis 1996), 74 6. Vieira (depuis 1997), 72 7. Barthez (depuis 1994), 70 8. Wiltord (depuis 1999), 65 9. Henry (depuis 1997), 63 10. Trezeguet (depuis 1998), 55 Aujourd’hui : 1. Pires (depuis 1996), 74 2. Vieira (depuis 1997), 72 3. Barthez (depuis 1994), 70 4. Wiltord (depuis 1999), 65 5. Henry (depuis 1997), 63 6. Trezeguet (depuis 1998), 55 7. M. Silvestre (depuis 2001) et Makelele (depuis 1995), 34 9. Anelka (depuis 1999), 28 10. Sagnol (depuis 2000), 26 Fondateur : Jacques GODDET Direction, administration, rédaction, ventes et publicité commerciale : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-les-Moulineaux Cedex 9. Tél. : 01-40-93-20-20. Télex 631.653. CCP Paris 9.427.90-C. S.A. INTRA-PRESSE Capital : 2.150.620 /. Durée : 99 ans. Principal associé : S.A. Éditions P. AMAURY. Président du Conseil d’administration : Philippe AMAURY. S.N.C. L’EQUIPE Capital : 50 000 /. Durée : 99 ans du 12 avril 1985. Siège social : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-les-Moulineaux Cedex 9. Gérant : Christophe CHENUT. Principal associé : S.A. INTRA-PRESSE. Directeur général, Directeur de la publication : Christophe CHENUT Directeur général adjoint : Éric HERTELOUP Directeur de la rédaction : Claude DROUSSENT VENTE : Tél : 01-40-93-20-05 Allemagne, 2,05 / ; Andorre, 2,15 / ; Antilles, la Réunion, 1,30 / ; Autriche, 2 / ; Belgique, 3 / ; Canada, 2,75 CAD ; Côte-d’Ivoire, 1 400 CFA ; Danemark, 15 DKK ; Espagne, 3,75 / ; États-Unis, 2,5 $ ; Gabon, 1 40 FA ; Grande-Bretagne, 1,20 £ ; Grèce : 3,80 / ; Italie, 3,65 / ; Luxembourg, 3 / ; Maroc, 10 MAD ; Pays-Bas, 2 / ; Portugal, 1,80 / ; Sénégal, 1 400 CFA ; Suisse, 3,80 FS ; Tunisie, 1,50 DIN. ABONNEMENTS : Tél. : 01-55-56-70-60. 22, rue René Boulanger, 75472 Paris Cedex 10. France métropolitaine, lundi à samedi, 6 mois : 154,50 / ; 1 an : 309 /. Lundi à dimanche, 6 mois : 179,10 / ; 1 an : 358,20 /. ÉTRANGER : nous consulter. Modifications : joindre dernière bande. Publicité commerciale : MANCHETTE SPORTS, Tél. : 01-40-93-24-99. Petites annonces : 25, av. Michelet, 93408 St-Ouen Cedex. Tél. : 01-40-10-52-15. Commission paritaire no 1207I82523 ISSN 0153-1069. SA Tirage du mercredi 11 août 2004: 654 499 exemplaires PAGE 2 JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Si le jury s’était octroyé le droit de jouer à plus de onze pour sélectionner un attaquant du temps jadis, il aurait volontiers ajouté Larbi Ben Barek. Son nom n’est plus connu que par de très vieux enfants qui ont eu quinze ans sous l’Occupation ou par les historiens du sport qui n’oublient jamais rien. Il était né au Maroc, il joua à Marseille, à Paris, en Espagne. Il aurait sans doute été la grande étoile d’un football français tout juste entré en professionnalisme s’il n’avait été trop jeune pour briller dans la première Coupe du monde organisée en France, en 1938, et trop vieux pour patienter que reviennent la paix et les joutes sportives internationales qui l’accompagnent. Il fut cependant un grand parmi les grands, artiste autant qu’athlète. Il fut aussi un des premiers joueurs à symboliser une France du football comme précédemment, de grands joueurs issus de flots migratoires successifs, d’Italie, d’Espagne, d’Afrique, des Antilles. Platini, autoritaire marqueur de coups francs dès sa première sélection, personnifia ces années magnifiques qui firent voguer la France d’une étoile presque atteinte à Séville à une autre entrevue à Guadalajara. Platini meneur de jeu, Platini buteur, Platini grand capitaine, Platini qu’on n’imaginait alors pas sélectionneur ou dirigeant international. Sans le vouloir, lui et ses amis rejetèrent dans l’ombre les glorieux anciens de 58, à qui l’on demandait volontiers leur avis – on ne parlait pas encore de consultants. En le voulant vraiment, ils ont animé une équipe qui, vingt ans plus tard, fait encore référence. Bleu Rouge Platini, vingt ans après Kopa et Fontaine équipe fortement imprégnée des principes de l’école rémoise et marquée par l’apprentissage du football dans les rues, souvent au pied des mines et des usines. Sautons près de vingt ans de l’histoire, vingt années où l’équipe de France fut la juste représentante d’un football français haché menu par ses propres dissensions. Et retrouvons Michel Platini et les siens, première génération qui aura entrevu les centres de formation émergeant tout juste. Gloire à ceux qui auront joué deux demi-finales mondiales d’affilée (1982 et 1986), perdues face à l’Allemagne de l’Ouest, et qui, surtout, auront remporté un premier titre, celui de champion d’Europe, en 1984. Ici l’on trouve, Jaune Bleu Jaune prenant racine bien au-delà de l’Hexagone. La pluralité des origines était déjà source de richesse. Dans la ligne d’attaque idéale de l’an 2000, il avait été impossible de séparer Raymond Kopa et Just Fontaine, le fils de Polonais qui débuta mineur de fond et le gamin du Maroc, encore un, qui aurait pu être enseignant à Marrakech ou à « Casa » . Ils symbolisent, aujourd’hui encore, le miraculeux printemps 1958, où l’équipe de France atteignit pour la première fois les demi-finales de la Coupe du monde. Kopa, sacré meilleur joueur du tournoi et patron sans être capitaine, Fontaine, meilleur buteur (13 buts, record éternellement à battre) et trop tôt contraint à la retraite, furent les emblèmes d’une Noir Noir AU PANTHÉON des grands joueurs français, Zinédine Zidane avait déjà sa place avant que ses adieux aux Bleus ne l’autorisent à en pousser la porte. Au printemps dernier, célébrant le centenaire de l’équipe de France (L’Équipe du 29 avril), L’Équipe le situait spontanément au même rang que Raymond Kopa et Michel Platini. Quatre ans plus tôt, L’Équipe Magazine avait joué à composer l’équipe du XXe siècle. Zidane faisait partie d’une attaque composée de Kopa et de Platini, bien sûr, mais aussi de Just Fontaine et de Jean-Pierre Papin. Une attaque réunissant tous les Ballons d’Or français de France Football, les premier et deuxième vainqueurs français de la Coupe d’Europe des clubs champions, le recordman des buts marqués lors d’une Coupe du monde, le premier buteur d’une finale internationale remportée par l’équipe de France, le seul double buteur français d’une finale de Coupe du monde, il n’y avait pas de faute de goût. 3 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE Zidane tire sa révérence Zinédine Zidane annoncera ce soir, sur Canal +, qu’il quitte l’équipe de France. Si Raymond Domenech n’était pas venu lui rendre visite au Real Madrid, la semaine dernière, Zinédine Zidane aurait peut-être annoncé plus tôt sa décision, prise de longue date : après 93 sélections et dix ans en bleu, il quitte l’équipe de France, à trente-deux ans. Il s’en expliquera ce soir, à 19 h 45, sur Canal +, dans un entretien avec Michel Denisot. La pénible fin de carrière de Marcel Desailly a pu pousser, aussi, « Zizou » à s’interroger sur le joueur qu’il sera à trente-quatre ans, en juin 2006, au moment de la Coupe du monde en Allemagne, après deux saisons galactiques supplémentaires sur tous les terrains d’Espagne et d’Europe. Il devrait s’expliquer sur tout cela, ce soir, dans un entretien dont on pressent l’émotion, et qui fera plus que tourner une page : il refermera le livre. On ne peut pas totalement parler des années Zidane, pour évoquer les dix années écoulées, comme on résuma la période 1976-1987 aux années Platini, car les plus belles années Zidane, en bleu, furent aussi les années Deschamps. Le génie et le brassard, le brio et l’influence, n’étaient pas, cette fois, concentrés sur le même homme, mais lorsque REPÈRES Zinédine ZIDANE a trente-deux ans. Il est né le 23 juin 1972, à Marseille. Il mesure 1,85 m et pèse 80 kg. Il est marié et père de trois garçons. Formé à l’AS Cannes, le meneur de jeu a moins de dix-sept ans lorsqu’il y joue son premier match pro, à Nantes (1-1), le 20 mai 1989. En juillet 1992, il signe à Bordeaux, où il reste quatre ans. Lors de sa dernière saison girondine (1995-96), il perd la finale de la Coupe de l’UEFA contre le Bayern Munich (0-2, 1-3). En D 1, il a joué 200 matches et inscrit 34 buts. À l’été 1996, il débarque à la Juventus Turin, où il évolue pendant cinq saisons, remportant deux titres de champion d’Italie (1997 et 1998), une Coupe intercontinentale et une Supercoupe d’Europe (1996), ainsi qu’une Supercoupe d’Italie (1997). En revanche, il échoue deux fois en finale de la Ligue des champions, en 1997 (1-3), contre Dortmund, et en 1998 (0-1), contre le Real Madrid. En Serie A, il a joué 151 rencontres et marqué 24 buts. Son transfert au Real en août 2001 reste le plus gros de l’histoire du football : 75 millions d’euros. En trois ans, il y a gagné un titre de champion d’Espagne en 2003, une Ligue des champions (enfin !), avec une extraordinaire volée victorieuse du pied gauche en finale contre Leverkusen (2-1) en 2002, une Supercoupe d’Europe et une Coupe intercontinentale la même année, sans oublier deux Supercoupes d’Espagne en 2001 et 2003. En revanche, la dernière saison s’est très mal terminée, avec une défaite en finale de la Coupe d’Espagne contre Saragosse (2-3) (il avait déjà perdu en finale de cette même Coupe du Roi en 2002, contre La Corogne, 1-2), une élimination en quart de finale de la C 1 par Monaco (4-2, 1-3) et une piteuse quatrième place de la Liga. Dans cette dernière, il a disputé 97 matches et marqué 22 buts. Ayant prolongé son contrat de deux ans, il est lié avec le Real jusqu’en juin 2007. En Coupe d’Europe, il a joué au total 94 rencontres (68 en C 1 et 26 en C 3), réussissant 18 buts (14 en C 1 et 4 en C 3). En équipe de France, il honore sa première sélection le 17 août 1994 à Bordeaux, contre la République tchèque (2-2), marquant deux buts. Deux ans plus tard, amoindri à la suite d’un accident de voiture, il participe à l’Euro en Angleterre et chute en demi-finale (0-0, 5-6 aux t.a.b., encore contre les Tchèques). Puis Zizou est sacré champion du monde le 12 juillet 1998 en inscrivant face au Brésil (3-0), de la tête, les deux premiers buts. En fin d’année, il est élu Ballon d’Or France Football. En 2000, il remporte le Championnat d’Europe des nations (2-1, b.e.o., en finale contre l’Italie), qui restera sa phase finale la plus accomplie, avec notamment le coup franc contre l’Espagne en quart de finale (2-1) et le penalty du succès contre le Portugal en demi-finale (2-1, b.e.o.). Quasiment absent de la Coupe du monde 2002, en raison d’une blessure à une cuisse (il jouera diminué le dernier match contre le Danemark (0-2), son dernier coup d’éclat en bleu demeurera un renversant doublé dans le temps additionnel contre l’Angleterre (2-1), le 13 juin dernier, au début de l’Euro 2004. En quart de finale contre la Grèce (0-1), qui restera son ultime apparition, il a livré l’un de ses seuls matches ratés en sélection. Il termine avec 93 capes et 26 buts. l’un et l’autre furent au sommet, l’équipe de France fut irrésistible. Sous les pas du génie qui s’éloigne s’ouvre un gouffre : il n’a pas toujours été simple de jouer avec lui, et Jacques Santini n’est pas parvenu, au Portugal, à régler la double négation ni meneur de jeu axial, ni joueur de couloir, que posait le statut particulier d’un joueur à part ; mais il sera bien plus compliqué de jouer sans lui. Car, depuis la Coupe du monde 2002, Zinédine Zidane s’était arraché à sa timidité originelle pour devenir un leader et, souvent, un capitaine. Le regroupement qu’il avait orchestré après le deuxième but croate, à Leiria, était une marque d’autorité, de sens collectif, et du refus de la défaite. Les Bleus, ce soir, ne seront pas seulement orphelins de son jeu ; ils perdront aussi son caractère, son rayonnement. Zidane en bleu victoires défaites tionneur, et Patrick Vieira. Celui-ci sera le nouveau capitaine de l’équipe de France. Il sera aussi, peut-être, le seul joueur français à évoluer aux côtés de Zinédine Zidane cette saison. Il s’est écoulé six ans depuis 1998, et tout a changé. C’est un cycle habi- Zizou et Canal 7 63 Zinédine Zidane s’en va, et il y aura une équipe de France après lui. Mais des quatorze joueurs qui ont disputé la finale de la Coupe du monde 1998, il ne reste plus que Fabien Barthez, le plus âgé (trente-deux ans), le seul qui ait joué en Espoirs avant que Raymond Domenech n’en soit le sélec- 23 nuls 196 buts pour 64 contre C’est ce soir, sur Canal +, dans un entretien de dix minutes réalisé trois heures plus tôt à Madrid par Michel Denisot, que Zinédine Zidane annoncera officiellement sa retraite internationale. Un scoop parfaitement dans l’esprit et dans la règle du partenariat à durée indéterminée signé en 1999 par Zizou avec le groupe Canal +. Utilisée pour le bouquet Canal Satellite, uniquement dans le domaine du foot, l’image de ZZ a fleuri depuis sur les antennes du groupe. Le joueur du Real, qui affirmait il y a cinq ans « se reconnaître dans l’esprit Canal », possède par ailleurs avec la chaîne cryptée un contrat d’exclusivité dans le domaine de l’audiovisuel. En clair (et sans décodeur), l’interview de ce soir n’aurait pas pu se faire sur une chaîne concurrente. – T. M. tuel dans un sport collectif : en six ans, toutes les équipes changent. Mais ce qui rend le bouleversement spectaculaire, c’est que les champions du monde 1998, qui étaient ensemble depuis 1996, ont duré longtemps ensemble. Et qu’aujourd’hui, ils partent ensemble. Avec l’annonce de la retraite internationale de Zinédine Zidane par lui-même, ce soir, s’évaporera enfin l’illusion de la continuité, qui aura été balayée par les échecs de la Coupe du monde 2002 et de l’Euro 2004. Quelques héritiers restent, mais 1998 et 2000 appartenaient à une autre équipe. Zidane s’en va. Voilà, c’est fini. VINCENT DULUC Une retraite anticipée Il y a cinq ans déjà, Zidane avait annoncé qu’il n’irait pas plus loin que 2004 avec les Bleus. Bon an, mal an, il n’a jamais vraiment changé d’idée. J « TÔT OU TARD, chacun partira. Moimême, un jour, je quitterai l’équipe de France. C’est pour cela qu’il nous faut vivre le présent avec le maximum d’intensité, pour n’avoir aucun regret. » L’Équipe, 6 octobre 1999 J « Je me donne encore cinq ans, je pense. Après, je m’occuperai des miens. Ils méritent plus que ce que je fais. Parce que c’est dur pour eux. » L’Équipe, 6 octobre 1999 J « Je suis certain de ne pas jouer jusqu’à trente-cinq ans (…) Le football, ce n’est pas seulement la passion comme quand on est jeune. C’est aussi la pression. » L’Équipe, 25 mai 2001 J « Je vais jouer au foot encore quatre ans, certainement. Tant que ça se passe bien, que je prends du plaisir et que j’apporte quelque chose aux Bleus, je continuerai. » L’Équipe, 29 mars 2002 J « Il me reste deux ans de contrat avec le Real Madrid et, jusque-là, je jouerai aussi bien que possible, quelle que soit la compétition dispu- JEUDI 12 AOÛT 2004 tée. Après ces deux ans (il aura alors trentetrois ans), je prendrai tranquillement ma retraite. » L’Équipe, 30 juillet 2003 J « En 2006 j’aurai trente-quatre ans et je ne sais pas si dans trois ans je serai aussi performant que je l’ai été jusqu’ici. Or, je ne veux pas faire une simple année après l’Euro. » L’Équipe, 19 août 2003 J « On va voir ce qui va se passer à l’Euro 2004. Je prendrai ma décision après cette compétition. » L’Équipe, 27 décembre 2003 J « On verra bien (NDLR : concernant sa participation à la Coupe du monde 2006)... Le plus important est de ne pas sentir de fatigue, voire de saturation... Après, on peut même continuer plus loin, même jusqu’à l’Euro 2008 (il sourit)... Là, c’est une boutade. » L’Équipe, 6 février 2004 J « J’ai retrouvé chez les Bleus de l’après 2002 l’allant qui existait auparavant : dans ces conditions, on n’a pas envie d’arrêter, on n’y pense pas, on est porté par le plaisir de jouer, de transmettre un témoin, d’aider les jeunes qui arrivent. À côté de ça, si l’Euro 2004 ne se passe pas comme on le souhaite, quelle attitude adopter ? Ce sont souvent les événements qui commandent. Je n’ai pas envie de mal vieillir car, ne vous y trompez pas, on vieillit mal sur un terrain. Je n’ai pas envie qu’on me dise demain : “Dis donc, tu devrais te ménager pour demain...” Alors, il ne faut pas se tromper ! » France Football, 20 avril 2004 J « Mon objectif est d’abord de disputer l’Euro. Viendra ensuite ce qui devra arriver. Moi, en tout cas, j’ai toujours envie de gagner. » France Football, 8 juin 2004 J « Je suis plus près de la fin que l’inverse. C’est la réalité, elle me rassure. J’ai envie que ma carrière soit terminée, pour pouvoir faire certaines choses. Et pour d’autres raisons, je n’en ai pas envie. En fait, il ne faut pas se poser la question et il faut profiter de l’instant présent. Le vivre à fond. Je ne vais quand même pas me plaindre ! » L’Équipe, 13 juin 2004 J « Mon avenir, j’y pense de plus en plus, mais il est encore flou… Je ne me projette pas plus loin que l’Euro 2004. En aucune façon. Ça a toujours été mon fonctionnement. Aprèsdemain, c’est après-demain. Tout ce que je peux dire, c’est que j’espère que ça va durer encore. » L’Équipe, 13 juin 2004 J « Je vous parlerai prochainement pour dire de quoi sera fait mon avenir avec l’équipe de France. Je le dirai dans peu de temps. Je tiens d’abord à parler avec le nouvel entraîneur et avec les gens que je connais déjà, comme Henri Émile. Ça se fera naturellement et c’est une décision qui sera prise avant le 18 août. » Site officiel de Zinédine Zidane, 18 juillet 2004 J « J’ai vu l’entraîneur, on a parlé. On s’est donné un peu de réflexion tous les deux, pour lui ce qu’il avait envie de faire et pour moi de mon côté… On se donne un peu de temps. » Site officiel de Zinédine Zidane, 4 août 2004 PAGE 3 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge nationale, mais il est clair que la vie collective au Portugal n’a pas poussé les trentenaires à s’engager pour deux saisons de plus auprès d’une jeune génération avec laquelle ils n’ont pas partagé la même exigence. Cette déception, survenue deux ans après l’échec de la Coupe du monde en Corée, s’est superposée à la lassitude mentale qui gagne des joueurs qui ont autant donné, et à une lassitude physique, aussi : avec sept ou huit matches internationaux de moins dans la saison, Zidane pourra mieux se préparer, mieux récupérer, mieux rester au sommet avec le Real. Bleu Rouge Le quart de finale de l’Euro 2004 contre la Grèce, le 25 juin dernier, aura été le dernier match en bleu de Zinédine Zidane, ici face au désormais Bordelais Kapsis. Au terme de dix ans avec l’équipe de France, Zizou annoncera ce soir, sur Canal +, sa retraite internationale. (Photo Richard Martin) Jaune Bleu Jaune Un livre se referme Zinédine Zidane s’efface dix ans après ses débuts internationaux à Bordeaux face à la République tchèque (2-2), où, remplaçant, il avait sauvé les Bleus grâce à un doublé qui lançait son étonnante vie de buteur en bleu, où il aura marqué deux fois plus qu’en club (26 buts en 93 sélections). Il s’efface au lendemain d’un Euro 2004 qu’il aura marqué de son empreinte, grâce à son doublé dans le temps additionnel contre l’Angleterre (2-1), mais qui restera un échec collectif, et une phase finale au cours de laquelle certains ressorts semblent s’être brisés aux yeux des cadres. Et la Coupe du monde 2002 en avait déjà rompu quelques-uns. On ne connaîtra peut-être jamais la vérité, parce que Thuram, Lizarazu et Zidane semblent décidés à emporter leurs secrets dans leur retraite inter- Noir Noir AU FOND, TOUT LE MONDE savait confusément que le voyage de Raymond Domenech à Madrid, le mardi 3 août dernier, n’était même pas celui de la dernière chance. Tout le monde sentait que cette dernière chance était passée, déjà, et que Zinédine Zidane avait pris sa décision depuis trop longtemps pour qu’elle puisse être remise en cause par la visite du nouveau sélectionneur. Il l’avait reçu avec courtoisie, dans une curiosité partagée des arguments de l’autre, mais ces arguments étaient trop antagonistes : le joueur avait expliqué pourquoi il désirait s’arrêter, le sélectionneur avait avancé les raisons de continuer. Au sortir de ce dialogue, Zinédine Zidane avait décidé de se donner un peu de temps. Mais le temps qui passe, depuis plusieurs mois, l’a toujours rapproché de la sortie, inexorablement. Alors, le meneur de jeu de l’équipe de France depuis dix ans, le double buteur de la finale de la Coupe du monde 1998 face au Brésil (3-0), l’inspirateur génial et brillant du triomphe de l’Euro 2000, qui restera sa plus belle phase finale, annoncera ce soir qu’il quitte l’équipe de France. Tout juste pourrait-il laisser une dernière porte ouverte, en envisageant, par exemple, de donner un dernier coup de main, uniquement dans l’intérêt supérieur du footbal français si d’aventure les Bleus en avaient un jour réellement besoin. Zidane s’exprimera sur Canal +, à 19 h 45, et répondra pendant une dizaine de minutes aux questions de Michel Denisot. Il prononcera ainsi les mots que plus de 60 % de Français, selon les récents sondages, ne voulaient pas entendre. Il ne portera ainsi plus qu’un seul maillot, celui du Real Madrid, qui aura jusqu’en 2007, jusqu’au seuil de ses trente-quatre ans, l’exclusivité de son génie. 4 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE FRANCE - RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (2-2, le 17 août 1994, amical) Le jeune et encore chevelu Zinédine Zidane peut contempler les étoiles. La star montante du football français vient de réussir des débuts fracassants en sélection à Bordeaux. Entré en jeu à la 63e minute, le Bordelais a signé, en deux minutes (85e et 87e), le premier de ses quatre doublés sous le maillot tricolore. (Photo Nicolas Luttiau) Zidane, une Le meneur de jeu de l’équipe de France annonce ce soir sa FRANCE-BRÉSIL (3-0, le 12 juillet 1998, finale de la Coupe du monde). Un match pour l’éternité. On joue la 27e minute de cette finale de rêve quand, sur un corner concédé par Roberto Carlos et tiré par Emmanuel Petit côté droit, Zidane s’envole plus haut que Leonardo pour piquer son ballon au premier poteau. Zizou récidive juste avant la pause sur un corner rentrant frappé cette fois-ci de la gauche par Djorkaeff. (Photo Alain Landrain) CE JOUR-LÀ, le 17 août 1994, un gamin de vingt-deux ans a fait renaître un certain espoir parmi tout un peuple déprimé. Ce jourlà, face à la République tchèque (2-2) à Bordeaux, Aimé Jacquet, sélectionneur d’une équipe de France encore traumatisée par sa non-participation à la World Cup américaine, a compris que les Bleus allaient « pouvoir compter sur un joueur d’exception ! » Sur un être hors du commun, un artiste, un ensorceleur de l’impossible, un fabricant de rêves qui allait, dix ans durant, distribuer des tonnes d’émotion. Zinédine Zidane et l’équipe de France, c’est une histoire qui s’écrit en lettres majuscules et dorées. Une histoire passionnée et passionnelle, enrobée d’exploits, de titres et de gloire. Une histoire pourtant simple. Celle d’un gamin de Marseille qui va se construire en club et en Bleu un palmarès épais comme un dictionnaire. Zizou, c’est 93 sélections avec le coq sur la poitrine et 26 buts, dont 21 ont été décisifs. À chaque fois qu’il a marqué, l’équipe de France n’a pas perdu. C’est surtout un joueur qui est entré dans l’histoire de France en inscrivant de la tête, lors de la finale de la Coupe du monde 1998, deux buts qui le propulseront sur le toit du monde, sur un écran géant installé sur l’Arc de triomphe, et dans la mémoire col- lective. Ce Zizou-là, la France, l’Europe, le monde vont l’aimer, l’aduler, lui qui a toujours refusé de se présenter comme un modèle d’intégration, un exemple, un guide pour la jeunesse de toutes les banlieues abandonnées. Champion du monde, champion d’Europe, l’enfant de l’immigration a toujours semblé gêné par sa notoriété. « Pour moi, les mots restent une épreuve. Quand on aime parler, on le fait spontanément et, moi, ce n’est pas quelque chose que je fais naturellement. Si on me donne le choix entre m’exprimer une fois par semaine ou une fois par mois, aucun doute, je choisirai une fois tous les deux mois… » Zidane s’exprime avec son talent naturel, le langage de ses pieds, de sa passion et de son amour pour ce ballon qui a toujours tourné très rond et fabriqué ses ambitions. Mais le fils du magasinier a décidé d’arrêter. De se retirer de la vie publique en bleu-blanc-rouge. Pourtant, il y a quatre ans, quand son alter ego Didier Deschamps décidait de mettre un terme à sa carrière internationale après un titre de champion d’Europe, le meilleur joueur du monde expliquait, avec sa simplicité naturelle : « Plus on va avancer dans le temps, plus je vais devoir me comporter en leader. Ce challenge peut m’enrichir pour la suite de ma carrière. Mais tout se fera douce- ment, naturellement. Déjà, je commence à avoir le réflexe d’aller voir les jeunes… Moi aussi, un jour, j’aimerais dépasser les cent sélections. Ce serait bien. Un, zéro, zéro, c’est un beau chiffre, non ? Il a combien de sélections Didier (Deschamps) ? 103 ? Il faut bien que j’essaie de le battre ! » « Ma vie a complètement changé depuis la Coupe du monde 1998 » Ce Zidane-là, un agneau lâché dans l’arène madrilène, a décidé de quitter le devant de la scène, d’ouvrir ses bras en guise de remerciements et de renoncer à ce bonheur suprême de la représentation nationale. Zizou a tout donné, son âme est fatiguée, lassée, embuée, détériorée par tous ces sacrifices consentis. Ses années en bleu, Zizou les a goûtées avec délectation. Sans se poser de questions sur sa fonction. « Mon rôle en équipe de France a toujours été le même. En fait, je rectifie, il est le même depuis la Coupe du monde 1998, parce que c’est là que ma vie a complète- ment changé. En équipe de France, je joue vraiment un rôle de numéro 10. Je suis réellement un meneur de jeu. Ce n’est pas vraiment ma fonction avec le Real Madrid. Ce n’était pas tout à fait mon rôle avec la Juventus. » En bleu, Zinédine Zidane a pu laisser libre cours à son inspiration. À ce talent, parfois contenu, et qui aspirait simplement à gambader sur les terrains. Pourtant, à l’inverse d’un Michel Platini, numéro 10 dans l’âme, plusieurs fois meilleur buteur du Calcio avec la Juventus, l’ancien Bordelais n’a que très rarement fait exploser les compteurs. « On me dit et je me le dis moi-même, que je ne marque pas assez. J’ai au moins la satisfaction d’avoir inscrit des buts importants dans ma carrière. Curieusement, quatre ou cinq l’ont été du pied gauche. Celui à Séville avec Bordeaux, ce lob de volée d’une quarantaine de mètres. Le but contre La Corogne après une série de dribbles. Mon premier but en équipe de France, à Bordeaux, contre la République tchèque. Tous des buts déterminants, tous inscrits du pied gauche, allez comprendre ! Je suis peut-être un gaucher contrarié. Mais alors, très très peu contrarié. Des buts décisifs, j’en ai aussi marqué de la tête, les deux de la finale de la Coupe du monde, bien sûr. Mais également quand j’ai égalisé contre la République tchèque pour fêter mon premier maillot bleu. Ça signifie peut-être simplement que, quelquefois, je me dis que ce serait bien de faire quelque chose. » Alors Zizou a osé, a fait et refait l’histoire de cette France qui, tout au long de la dernière décennie, a vibré en bleu. « Je n’ai pas envie de mal vieillir car, ne vous y trompez pas, on vieillit mal sur un terrain » Sa formidable réussite en équipe de France, le Madrilène la revendique bien évidemment, mais ne se l’explique pas vraiment. « À qui je dois ma réussite ? Mais à plein de monde ! Je ne peux pas tous les citer. Pour aller à l’essentiel, sans passer par tous les éducateurs de ma jeunesse, je pense à Aimé Jacquet, qui m’a fait débuter et qui, ensuite, a joué la carte Zidane en me faisant confiance lors de l’Euro 96. Après, ma période italienne, à la Juventus (1996-2001), a été capitale. J’ai été bien à Cannes, à Bordeaux, mais le challenge le plus important était d’aller en Italie, de partir à l’étranger sur les traces de Michel Platini. C’est la Juve qui m’a donné cette ampleur et, sans ce club, tout aurait été différent. » Zizou s’en est allé et, désormais, la vie en bleu sera un peu plus pâle. Il y a quelques semaines, avant cet Euro portugais raté, le meneur de jeu français s’expliquait dans France Football sur la suite qu’il comptait donner à sa carrière. « Franchement, je ne sais vraiment pas quand je vais arrêter ma carrière. J’ai retrouvé chez les Bleus de l’après 2002 l’allant qui existait auparavant : dans ces conditions, on n’a pas envie d’arrêter, on n’y pense pas, on est porté par le plaisir de jouer, de transmettre un témoin, d’aider les jeunes qui arrivent. À côté de ça, si l’Euro 2004 ne se passe pas comme on le souhaite, quelle attitude adopter ? Ce sont souvent les événements qui commandent. Et puis moi, je n’ai pas envie de mal vieillir car, ne vous y trompez pas, on vieillit mal sur un terrain… » Pour la première fois de sa vie, Zinédine Zidane, le fils de « mon papa », l’homme bien élevé, a décidé de dire non. Non à cette existence qui devenait de plus en plus pesante. En prenant cette décision, Zizou est redevenu Yazid, son surnom dans les quartiers de son enfance de la Castellane à Marseille. Zizou va bien vieillir… JEAN-PHILIPPE COINTOT (Photo Alain de Martignac) PAGE 4 JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Homme discret, Zinédine Zidane s’est forgé un destin de héros et un rôle de meneur de jeu avec l’équipe de France. Bleu Une histoire simple FRANCE - ARABIE SAOUDITE (4-0, le 18 juin 1998, Coupe du monde) Zidane quitte le Stade de France la tête basse. Aimé Jacquet, concentré sur son équipe, n’a pas un regard pour lui. Coupable de s’être essuyé les crampons sur un Saoudien à terre, Zidane est expulsé à la 70e minute par l’arbitre mexicain. Il devient ainsi le premier joueur de l’histoire du football français à écoper d’un carton rouge en phase finale d’une Coupe du monde. Jaune Rouge Jaune FRANCE-ESPAGNE (1-0, le 28 janvier 1998, amical) Dans un froid glacial, Zidane devient le premier buteur de l’histoire du Stade de France inauguré pour l’occasion. Il profite pour cela d’une frappe de Youri Djorkaeff repoussée par la barre transversale pour tromper Zubizarreta du droit et de près. (Photo Jean-Claude Pichon) Noir Bleu Noir FRANCE - ROUMANIE (1-0, le 10 juin 1996, Euro) Zidane débute la première de ses cinq phases finales, face à la Roumanie de Lupescu. Mais, blessé au genou à la suite d’un accident de voiture survenu peu avant cet Euro anglais, il ne peut conduire les Bleus jusqu’en finale. La France n’échoue toutefois en demi-finale qu’à l’issue des tirs au but face à la République tchèque (0-0, 5 t.a.b. à 6). (Photo Alain de Martignac) 5 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL ÉQUIPE DE FRANCE décennie en bleu retraite internationale. Dix ans après sa première sélection. L’opportunité de réunir dix clichés pour l’histoire. FRANCE - PORTUGAL (2-1 b.e.o., le 28 juin 2000, demi-finale de l’Euro) Zidane aura dû attendre sa 58e sélection pour inscrire le premier de ses quatre penalties en bleu. Mais quel penalty ! 117e minute : Abel Xavier repousse de la main le ballon devant sa ligne. L’Autrichien Benko siffle malgré un océan de protestations lusitaniennes. Zidane transforme la sanction de l’intérieur du pied droit et qualifie de facto la France pour la finale en vertu de la règle du but en or. (Photo Alain de Martignac) Zidane et les Bleus en chiffres SÉLECTIONS 1. Desailly (1993-2004), 116 2. Deschamps (1989-2000) et Thuram (1994-2004), 103 4. L. Blanc (1989-2000) et Lizarazu (1992-2004), 97 6. ZIDANE (1994-2004), 93 7. Amoros (1982-1992) et Y. Djorkaeff (1993-2002), 82 9. Bossis (1976-1986), 76 10. Pires (depuis 1996), 74 LE DÉTAIL DE SES 26 BUTS 17 août 1994 : France - Rép. tchèque, 2-2 (85e, 87e). 6 septembre 1995 : France - Azerbaïdjan (qualif. CEN), 10-0 (72e). 11 octobre 1995 : Roumanie - France (qualif. CEN), 1-3 (72e). 21 février 1996 : France - Grèce, 3-1 (49e). 7 juin 1997 : France - Italie, 2-2 (12e). 28 janvier 1998 : France - Espagne, 1-0 (20e). 25 février 1998 : France - Norvège, 3-3 (28e). 29 mai 1998 : Maroc - France, 2-2 (63e). 12 juillet 1998 : France - Brésil (CM), 3-0 (27e, 45e). 8 septembre 1999 : Arménie - France (qualif. CEN), 2-3 (67e). 23 février 2000 : France - Pologne, 1-0 (88e). 4 juin 2000 : France - Japon, 2-2 (61e). 25 juin 2000 : France - Espagne (CEN), 2-1 (32e , c.f.). 28 juin 2000 : France - Portugal (CEN), 2-1, b.e.o. (117e, s.p.). 27 février 2001 : France - Allemagne, 1-0 (27e). 24 mars 2001 : France - Japon, 5-0 (10e, s.p.). 27 mars 2002 : France - Écosse, 5-0 (12e). FRANCE - ALGÉRIE (4-1, le 6 octobre 2001, amical) Ce match, riche en symboles, ne s’est jamais terminé. La pelouse du Stade de France fut envahie, la rencontre dut être interrompue à la 76e minute. Ce soir-là, Zidane, d’origine kabyle, raccompagna Omar Belbey en direction des vestiaires. (Photo Pascal Rondeau) FRANCE-DANEMARK (0-2, le 11 juin 2002, Coupe du monde). Quinze jours plus tôt, la cuisse gauche du stratège, tout juste vainqueur de la C 1, a lâché en amical contre la Corée du Sud (3-2). L’existence du rectus femorus inquiète la France entière. Après une rééducation acharnée, Zidane parvient à disputer le troisième match contre le Danemark, à 50 % de ses moyens physiques, la cuisse compressée. En vain. (Photo Richard Marin) JEUDI 12 AOÛT 2004 FRANCEANGLETERRE (2-1, le 6 juillet 2004, Euro). Zidane est suivi comme son ombre par Bixente Lizarazu, furieux de bonheur. Il peut exulter. Car il vient de réussir un coup de maître. Son égalisation face aux Anglais sur un coup franc direct de toute beauté est suivie, trente-cinq secondes après la fin du temps réglementaire, d’un penalty victorieux. Un double coup de génie, son dernier sous le maillot frappé du coq, pour le tout nouveau et éphémère capitaine des Bleus. (Photo Bernard Papon) PAGE 5 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge BUTEURS-PASSEURS 1. Platini (1976-1986), 62 2. ZIDANE (1994-2004), 50 3. Y. Djorkaeff (1993-2002), 49 4. Henry (depuis 1997), 43 5. Kopa (1952-1962), 40 Bleu Rouge Jaune PASSEURS 1. ZIDANE (1994-2004), 24 2. Kopa (1952-1962), 22 3. Y. Djorkaeff (1993-2002) et Platini (1976-1986), 21 5. Henry (depuis 1997) et Pires (depuis 1996), 16 G En équipe de France, Zinédine Zidane a partagé ses 93 sélections avec 80 joueurs : 1. Thuram, 80 fois 2. Desailly, 76 3. Lizarazu, 67 4. Y. Djorkaeff, 60 5. Barthez et Deschamps, 55 7. Vieira, 53 8. Pires, 51 9. L. Blanc, 48 10. Henry, 47 11. Trezeguet, 43 12. Dugarry, 40 13. Wiltord, 39 14. E. Petit et Lebœuf, 36 16. Karembeu, 35 17. Candela, 32 18. Makelele, 29 19. Lama, 26 20. M. Silvestre, 25 21. Loko, 20 22. Anelka et Boghossian, 17 24. Sagnol, 16 25. V. Guérin, 15 26. Marlet, 14 27. Angloma, Gallaset Pedros, 13 30. Guivarc’h, 11 31. Micoud, 10 32. Dacourt et Lamouchi, 9 34. I. Ba et D. Cissé, 8 36. Di Meco, Govou, Laigle et Vairelles, 7 40. Laslandes, Maurice, Ngotty, Pedretti, Roche, 6 45. Boumsong, Carrière, Christanval, Diomède, Keller et Ramé, 5 51. Coupet, Déhu, Djetou, Ginola,4 55. Gava, Kapo, Madar, Martins, Ouédec, Saha, 3 61. Blondeau, Br. Cheyrou, Cantona, Cocard, Giuly, Goma, Letizi, Mexès, Pouget, L. Robert, Rothen, 2 72. Bréchet, Charbonnier, Dabo, J.-M. Ferri, Le Guen, Luyindula, B. Mendy, Porato, Réveillère, 1. En italique, les joueurs en activité internationale. Jaune BUTEURS 1. Platini (1976-1987), 41 2. Fontaine (1953-1960) et Papin (1986-1995), 30 4. Trezeguet (depuis 1998), 29 5. Y. Djorkaeff (1993-2002), 28 6. Henry (depuis 1998), 27 7. ZIDANE (1994-2004), 26 8. Vincent (1953-1961) et Wiltord (depuis 1999), 22 10. J. Nicolas (1933-1938), 21 29 mars 2003 : France - Malte (qualif. CEN), 6-0 (57e s.p., 80e). 2 avril 2003 : Israël - France (qualif. CEN), 1-2 (45e). 6 juin 2004 : France - Ukraine, 1-0 (88e). 13 juin 2004 : France - Angleterre (CEN), 2-1 (90e + 1, c.f., 90e + 3, s.p.). 21 juin 2004 : France - Suisse (CEN), 3-1 (20e). CM : phase finale de la Coupe du monde ; qualif. CEN : qualifications pour le Championnat d’Europe des nations ; CEN : phase finale du Championnat d’Europe des nations ; c.f. : coups francs directs ; s.p. : sur penalty. Noir Bleu Noir FRANCEITALIE (2-1 b.e.o., le 2 juillet 2000, finale de l’Euro). Au terme d’une phase finale d’une rare perfection individuelle et collective, Zidane peut lever les bras au ciel. Avec son complice Didier Deschamps, Marcel Desailly, Thierry Henry, et David Trezeguet (de gauche à droite), sa génération est devenue la première à enchaîner la victoire en Coupe du monde puis à l’Euro. Un monument. (Photo Bernard Papon) 6 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL JOURNAL DES TRANSFERTS Vieira à un pas du Real EN DIRECT DE LA LIGUE 1 PARIS-SG Ljuboja forfait contre Caen Son arrivée à Madrid devrait être officialisée avant le week-end. Montant probable du transfert : 33 millions d’euros. HIER, UN PETIT JEU faisait fureur entre Madrid et Cracovie, où le Real disputait son troisième tour préliminaire aller de la Ligue des champions (voir page 7). Un petit jeu qui tournait autour d’une interrogation : qui était le plus proche du Real ? Patrick Vieira ou Michael Owen ? Dans la soirée, personne n’avait la réponse. Mais le milieu défensif d’Arsenal se trouvait assurément à un pas, un seul pas du grand club madrilène. Force est d’observer que Florentino Pérez a décidé de doubler son offrande annuelle. Que c’est avec deux « Galactiques », et non plus un seul, qu’il s’apprête à assouvir les attentes du peuple merengue pour célébrer sa réélection, il y a un mois, à la présidence du Real. Pour réveiller les espérances locales, aussi, après une dernière saison achevée dans les désillusions. La venue des deux stars pourrait être officialisée avant ce soir. Ils feraient ensuite l’objet d’une spectaculaire présentation commune, peut-être dès demain, à Madrid. Quelque part, à l’origine de ces deux transferts aussi imminents que retentissants, on trouve deux autres joueurs : Fernando Morientes et Samuel Eto’o. Morientes, parce qu’il pourrait faire l’objet d’un échange quasiment sec avec Owen. L’ancien Monégasque, sous contrat au Real jusqu’en 2006, a joué hier soir à Cracovie avec le Real et ne pourra plus disputer la C 1 avec une autre équipe. Mais Rafael Benitez, l’entraîneur espagnol des Reds, est tellement friand du « Moro » qu’il serait prêt à passer outre cet inconvénient. Arsenal s’est fait une raison Dans ce cas, Morientes ayant été valorisé à peu près à la même hauteur que le Ballon d’Or 2001, la venue d’Owen au Real serait quasiment neutre en termes financiers. Si Owen devait venir en dehors d’un tel échange, les Reds auraient demandé 18 millions d’euros pour leur buteur, à qui il ne reste qu’un an de contrat. Face à cette hypothèse, le Real n’était sans doute plus autant contrarié, hier soir, de voir qu’Eto’o était enfin sur le point de rallier le FC Barcelone. Pour arracher le buteur camerounais, le club catalan va devoir débourser 24 millions d’euros (s’il paie en une traite) ou 27 millions (s’il opte pour des versements étalés). Le Real, détenteur de la moitié des droits sur le joueur, va ainsi récupérer au moins 12 millions d’euros dans l’opération. Une somme loin d’être malvenue, notamment pour débloquer le cas Vieira. Jusqu’à présent, le Real ne voulait offrir une somme garantie supérieure à 25 millions d’euros. Le reste, environ 4 millions de primes, dépendait des résultats futurs du Real. Florentino Pérez va maintenant pouvoir accéder plus facilement aux demandes d’Arsenal, qui a toujours exigé au moins 33 millions d’euros garantis pour son capitaine. Or, côté anglais, les choses sont claires depuis dimanche dernier : si le Real met l’argent, plus rien ne s’opposera au transfert du Français. Ce matin, la question reste toujours de savoir si l’affaire peut encore capoter. À 99 %, non : Vieira sera madrilène avant la fin de la semaine. La durée de son contrat – cinq ou quatre ans et une saison en option – ne semblait pas complètement définie hier. Son salaire tournera comme prévu autour des 5 millions d’euros nets annuels. Soit 1 million de moins que les autres Galactiques. Arsène Wenger, lui, estime peut-être aujourd’hui disposer d’un effectif suffisamment épais pour pallier l’éventuel départ de son capitaine. Un capitaine qu’il n’a pas cherché à retenir coûte que coûte cette année, en partie parce que 33 millions d’euros pour un joueur de vingt-huit ans, ça ne se refuse pas. Avec Edu, Gilberto Silva, Lauren ou encore Flamini, le manager des Gunners dispose d’une indéniable qualité pour son entrejeu axial. Hier, à Arsenal, une chose ne faisait plus guère de doute : l’après-Vieira est sur le point de débuter. JEAN-MARC BUTTERLIN et JÉRÔME TOUBOUL (avec F. He. et P. M.) LILLE Absents la veille contre Leiria en finale aller de la Coupe Intertoto (0-0), Moussilou (cuisse) et Acimovic (souffrant) ont repris l’entraînement hier. Ils devraient être disponibles dimanche à Marseille. – M. Bo. NANTES Loïc Amisse devra faire sans Faé ni Hadjadj contre Bastia après-demain. Faé passera en effet une échographie de la cuisse dans la journée, tandis qu’ Ha dja dj ne reprendra qu e dimanche. Du coup, Savinaud pourrait être associé à Toulalan dans l’entrejeu, Cetto ou Caceres pouvant entrer dans l’axe derrière. – B. La. SOCHAUX Petite alerte pour Santos, qui a abrégé la séance hier matin. L’attaquant se plaint des séquelles d’un coup reçu sur la rotule lors d’un match amical disputé face à Fribourg, une semaine avant la reprise. Boudarène souffre également de la cuisse. – C. M. STRASBOURG Après huit saisons à Arsenal et à vingt-huit ans, Patrick Vieira (ici à la lutte avec le défenseur de Leeds, Dominic Matteo, à gauche) va sans doute quitter la Premier League et ses rencontres échevelées. (Photo Offside/Presse Sports) I GRESS VA ENTRAÎNER SION. – Gilbert Gress est le nouvel entraîneur du FC Sion (D 2 suisse). Il s’est engagé pour deux ans et remplace ainsi Admir Smajic qui a renoncé pour des ennuis de santé. Âgé de 63 ans, Gress avait été limogé par les dirigeants de Sturm Graz (D 1 autrichienne) en septembre 2003. Le nouveau sélectionneur communiquera, cet après-midi, sa liste pour France-Bosnie, mercredi prochain à Rennes. PENDANT L’ÉTÉ, les grands travaux commencent. Raymond Domenech va communiquer, cet après-midi, à 14 heures, au siège de la FFF, une liste de joueurs qui en dira long sur la page qui s’est tournée au lendemain de l’Euro, ainsi que sur la situation particulière créée par un match international amical au cœur du mois d’août. Qui jouera France - Bosnie-Herzégovine, le mercredi 18 août à Rennes ? On sait au moins, déjà, qui ne le jouera pas. L’annonce de la retraite internationale de Zinédine Zidane, ce soir, sur Canal Plus, va confirmer définitivement le changement d’ère : les départs conjugués de Desailly (116 sélections), Thuram (103), Lizarazu (97) et Zidane (93), vont faire de Pires (74 sélections, 30 ans) et de Vieira (72 sélections, 28 ans), les deux internationaux en exercice les plus sélectionnés. Cela fera également de Patrick Vieira le LIGUE 2 (2e journée) nouveau capitaine de l’équipe de France, un avènement depuis longtemps annoncé. Le retour de Cissé Et en surplus de ce bouleversement des cadres, Raymond Domenech va devoir jongler avec les calendriers désynchronisés des grands Championnats européens. Le sélectionneur a déjà fait savoir qu’il ne retiendrait aucun joueur évoluant en Espagne et en Italie, où les Championnats reprendront respectivement le 29 août et le 12 septembre. On ne verra pas donc pas à Rennes Trezeguet, Kapo (Juventus), Dacourt, Mexès (Roma), Dabo (Lazio), ni Dhorasoo (Milan AC), qui a reçu une préconvocation pour la première fois depuis 1999. En attendant Vieira, éventuellement, les rangs des Espagnols sont plus clairsemés, mais on ne verra donc pas non plus Giuly (FC Bar- celone), ni Luccin (Atletico Madrid), ni Bréchet (Real Sociedad). Et comme Sagnol (Bayern), blessé au bras depuis l’Euro, est toujours hors circuit, la sélection française pour France-Bosnie reposera majoritairement sur les joueurs de Ligue 1 et des Championnats britanniques, car Boumsong (Rangers) pourrait se joindre aux Anglais. Mais Henry souffre du tendon d’Achille, et reste incertain pour le déplacement d’Arsenal à Everton ce week-end, Vieira est toujours blessé à la cuisse, et Saha est encore « out » pour trois semaines après avoir reçu un méchant tacle face au PSV Eindhoven. Pires, lui, a ressenti en fin de semaine dernière une douleur à la cuisse droite qui l’a privé du Community Shield dimanche. Raymond Domenech, enfin, a annoncé à sa prise de fonction que Nicolas Anelka était redevenu sélectionnable. Mais c’est le retour d’un autre attaquant de Premier League auquel on s’attend : Djibril Cissé (Liverpool), après sa suspension de quatre matches qui l’a privé d’Euro, pourra disputer les éliminatoires de la Coupe du monde le 4 septembre contre Israël, puis le 8 septembre aux îles Féroé. Il devrait donc être à Rennes. Sylvain Wiltord, lui, sera sans doute sur place, mais on ne peut guère en faire un candidat à la sélection pour l’instant : il n’a toujours pas signé de nouveau contrat, et s’entretient avec le Stade Rennais. Si bien que sur les vingt joueurs de champ présents au Portugal, huit ou neuf seulement sont sélectionnables : Gallas, Silvestre, Boumsong, Pedretti, Makelele, Rothen, Govou, Marlet, et peutêtre Pires, donc. Sachant que l’usage, pour un match de reprise au mois d’août, porte sur une liste de vingt joueurs, qu’il faut ajouter les deux gardiens (Barthez et Coupet), c’est donc au moins une dizaine de joueurs absents de l’Euro que Raymond Domenech va emmener à Rennes. À ce niveau-là, il ne s’agira même pas de surprises, mais plus simplement d’un bouleversement profond. Il faut d’abord considérer les candidatures des joueurs qui n’étaient pas à l’Euro, mais qui étaient proches de la liste : cela concerne Luyindula (Marseille), Evra, Squillaci (Monaco), B. Mendy (Paris-SG), Micoud (Werder Brême). Il faut ensuite s’interroger sur les choix personnels de Raymond Domenech, et avoir un regard pour les forces émergentes de la L 1, comme Givet (Monaco), Frau et Abidal (Lyon). L’histoire de la nouvelle équipe de France commence cet après-midi. – V. D. GUINGAMP - BREST Flachez a flashé Le capitaine d’un Sochaux européen s’est engagé à Guingamp samedi soir. Un choix singulier. AUJOURD’HUI, 20 H 45, STADE DE ROUDOUROU (Eurosport) GUINGAMP : Debes – Joseph-Reinette, Kouassi, Flachez, Guillaume – C. Michel (cap.), Shereni, Le Roux, B. Robert – Fauré ou A. Touré, Dagano. Remplaçants : Gauclin (g.), Tchomogo, A. Touré ou Fauré, Jouffre, Bardon. Entraîneur : Y. Pouliquen. BREST : Heurtebis – Bourgis, Oliveira, Forest, Morestin, Ramond – Dissa, Guégan (cap.), Auriac, Boulanger – Fortuné. Remplaçants : Chauray (g.), Billong, D. Grondin, Bogaczyk, Dja Djedje. Entraîneur : A. Rust. Arbitre : M. Colombo. UN REGRET, un seul. « Je n’ai pas eu le temps de saluer tout le monde », avoue Maxence Flachez. Et pour cause… Samedi dernier, il était encore le capitaine de Sochaux, qualifié pour la Coupe de l’UEFA et victorieux de l’AC Ajaccio (1-0) pour l’entame du championnat de L 1. Le lendemain, il transformait ses deux dernières années de contrat avec la formation franc-comtoise en un engagement de la même durée avec Guingamp. En L 2. Une division qu’il redécouvrira aujourd’hui, à Roudourou, pour un premier derby breton qui promet. « Tout est allé très vite, confirme le défenseur central. Il y avait eu une première prise de contact, par agent interposé, il y a une quinzaine de jours. Puis, plus de nouvelles jusqu’à jeudi dernier et nous sommes finalement tombés d’accord samedi soir. J’ai mouliné assez rapidement. » Et discrètement. Ces négociations express et le choix qui en a découlé ont, en effet, surpris à Sochaux, qui l’a laissé émigrer pour « services rendus » et par « amitié ». « Je suis un peu tombé des nues, reconnaît ainsi Guy Lacombe, son désormais ex-entraîneur, visiblement contrarié. J’ai appris son départ alors que l’affaire avait déjà été conclue. Je perds à la fois un capi- PAGE 6 taine et le patron de ma défense. Mais j’avais peu d’arguments pour le retenir. » L’attrait sportif ? « J’attaquais ma neuv ième s ai son à Soc ha ux (280 matches de Championnat) où j’ai tout connu en remportant notamment la Coupe de la Ligue et en disputant des rencontres européennes, justifie Flachez. J’ai vraiment l’impression d’avoir fait beaucoup pour ce club. J’y étais très heureux. » Mais la concurrence et la possibilité, à moyen terme, d’une charnière centrale d’avenir, composée de Monsoreau et Souleymane Camara, ont aussi et sûrement influé dans sa décision. « C’était le moment rêvé » Comme, de façon surprenante, l’aspect financier. « De ce point de vue, c’était plus intéressant d’aller à Guingamp, admet, honnêtement, le joueur de trente-deux ans. J’ai reçu une très bonne proposition. Cela étant évidemment lié à un nouveau challenge sportif avec l’objectif de la remontée, que j’ai vécue à Sochaux (2001), et la volonté de reconstruire quelque chose, de créer un groupe. C’est toujours motivant de participer à une telle aventure. C’était donc le moment rêvé. » Pour l’En Avant également, qui se devait de soigner ses arrières. Quantitativement, car il ne possédait que cinq « vrais » défenseurs, dont Alaeddine Yahia, qui vient de partir aux JO avec la Tunisie. Et qualitativement, quand on regarde la première sortie bretonne manquée, vendredi dernier, à Grenoble (2-4). Dans la foulée d’un préalable exercice perméable, avec 58 buts encaissés. La mission de Flachez apparaît donc très claire. « Il faut trouver une cohésion défensive, explique la recrue attendue. Pour cela, Yvon Pouliquen (l’entraîneur) souhaitait quelqu’un d’expérience, ayant connu la L 1 et la L 2. Il veut se servir de moi sur et hors du terrain. » Avec l’espoir de saluer ses anciens coéquipiers sochaliens, dès l’année prochaine, en L 1. FRANCK LE DORZE (avec J.-M. B.) I DERBYS : PREMIÈRES ET SOUVENIRS. – Trois clubs bretons sont engagés en L 2 cette saison. Si ce nombre n’est pas un record (ils furent quatre à six reprises dans le passé), ce trio constitué de Brest (Finistère), Guingamp (Côtes-d’Armor) et Lorient (Morbihan) se retrouve pour la première fois engagé dans le même Championnat professionnel. Le seul précédent remonte à 1993-1994 où ces formations (plus Quimper) s’étaient affrontées en National 1 (groupe A), avec la remontée de Guingamp. À noter, aussi, que le 30 novembre 1991, Brest disputait son dernier match en D 2 – avant sa mise en liquidation judiciaire et sa dégringolade – à… Guingamp (2-3). – F. L. D. AUJOURD’HUI 20 H 45 Guingamp - Brest (Eurosport) DEMAIN 20 HEURES Clermont - Gueugnon Nancy - Sedan Créteil - Le Mans Niort - Grenoble Amiens - Le Havre Reims - Laval Angers - Montpellier Lorient - Châteauroux Troyes - Dijon Classement Pts J. G. N. P. — — — — — 1. Grenoble 3 1 1 0 0 2. Troyes 3 1 1 0 0 3. Brest 3 1 1 0 0 Sedan 3 1 1 0 0 5. Laval 3 1 1 0 0 Niort 3 1 1 0 0 Reims 3 1 1 0 0 8. Clermont 1 1 0 1 0 Le Mans 1 1 0 1 0 10. Amiens 1 1 0 1 0 Angers 1 1 0 1 0 Châteauroux 1 1 0 1 0 Gueugnon 1 1 0 1 0 14. Montpellier 0 1 0 0 1 15. Lorient 0 1 0 0 1 Nancy 0 1 0 0 1 17. Créteil 0 1 0 0 1 Dijon 0 1 0 0 1 Le Havre 0 1 0 0 1 20. Guingamp 0 1 0 0 1 p. — 4 4 3 3 2 2 2 2 2 1 1 1 1 3 2 2 1 1 1 2 c. — 2 3 2 2 1 1 1 2 2 1 1 1 1 4 3 3 2 2 2 4 Diff. — +2 +1 +1 +1 +1 +1 +1 0 0 0 0 0 0 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -2 PROCHAINE J OURNÉE. – Lu ndi 16 août, 20 h 15 : Sedan - Guingamp (Eurosport) ; mardi 17 août, 20 heures : Brest-Niort, Châteauroux-Nancy, DijonAngers, Grenoble-Amiens, Gueugnon-Créteil, Laval-Troyes, Le Havre - Clermont, Montpellier-Lorient ; 20 h 15 : Le Mans Reims (Eurosport). BUTEURS 1. Dissa (Brest) ; Malm (Grenoble) ; Dagano (Guingamp) ; Mansaré (Montpellier) ; Nivet (Troyes), 2 buts. 6. M. Leroy (Amiens) ; Kerhuiel (Angers) ; Oliveira (Brest) ; P. Kamata (Châteauroux) ; Poyet, Samson (Clermont) ; Rui Pataca (Créteil) ; Diers (Dijon) ; Rojas (Grenoble) ; Boutabout (Gueugnon) ; Mauricio, Zoko (Laval) ; Lesage (Le Havre) ; Fanchone, Peyrelade (Le Mans) ; Gragnic, Koné (Lorient) ; Ab. Cissé (Montpellier) ; Kroupi, Dufresne (Nancy) ; Biakolo, S. Michel (Niort) ; Blayac, Diané (Reims) ; Deschamps, Ducourtioux, Sabin (Sedan) ; Amzine, Grax (Troyes), 1 but. A marqué contre son camp : Al. Yahia (Guingamp, pour Grenoble). JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Glasgow, a beaucoup apprécié la performance de Charles-Édouard Coridon (31 ans), mis à l’essai depuis plusieurs jours par le Celtic. Mardi soir, le milieu lensois a été bon lors d’une rencontre amicale face à Tottenham. Les dirigeants du Celtic doivent se réunir ce matin pour prendre une décision finale. C’est, en tout cas, ce qu’ils ont promis à Lens. Coridon, lié au RCL jusqu’en 2005, intéresse aussi Everton. Des émissaires du club étaient dans les tribunes mardi soir pour superviser le joueur. – G. D. Domenech, première Bleu Rouge I BOLTON VEUT DIOUF. – Sam Allardyce, le manager de Bolton, espère recruter d’ici à la fin de la semaine El-Hadji Diouf, l’attaquant sénégalais de Liverpool, qui n’entre pas dans les plans du nouvel entraîneur Rafael Benitez. « Je suis vraiment très confiant », a déclaré Allardyce, qui a déjà rencontré le joueur et qui lui a fait visiter les installations. Âgé de 23 ans, l’ancien Lensois est aussi très apprécié notamment en Espagne, par Majorque et Malaga. – G. D. I FARNERUD A LE CHOIX. – Pontus Farnerud (24 ans), le milieu suédois de Monaco, pourrait quitter la L 1. Prêté la saison dernière à Strasbourg, approché par Nice, il préférerait partir à l’étranger. Une offre émane du Celtic Glasgow, une de Hambourg. Deux clubs anglais l’ont également approché, Portsmouth et Everton. – G. D. I AFANOU PAS INTÉRESSÉ PAR GUINGAMP. – La signature de Maxence Flachez n’empêche pas Guingamp (L 2) de continuer à vouloir renforcer son secteur défensif. Le club breton s’intéresse au défenseur central bordelais Kodjo Afanou (25 ans). Mais ce dernier, s’il souhaite quitter les Girondins, n’est pas tenté par une expérience en L 2. – L. L. I CORIDON PLAÎT AU CELTIC. – Martin O’Neill, l’entraîneur du Celtic ÉQUIPE DE FRANCE Jaune Bleu Jaune I L’OM, UN ŒIL SUR MEGHNI. – Mourad Meghni (20 ans), l’une des grandes promesses du football français, est sous contrat à Bologne (D 1 italienne) jusqu’en 2007. Mais, pour poursuivre sa progression et attirer l’attention de Raymond Domenech, le milieu offensif étudierait depuis quelque temps la possibilité d’être prêté en France cette saison. L’OM, très intéressé par le potentiel du « petit Zidane », conserve d’ailleurs un œil très attentif sur ce joueur. – D. D. Benfica, Helder gagnait environ 100 000 euros brut par mois. Chiffre qu’il était disposé à baisser en arrivant à Paris. Halilhodzic attend de finaliser son recrutement – il cherche aussi un milieu et un attaquant – avant de se pencher sur la prolongation de contrat de Bernard Mendy, libre dans un an. – J. T. Camadini souffre bien d’une lésion ligamentaire à la cheville gauche. C’est ce qu’a confirmé l’IRM, passée hier matin, par le milieu corse. Cassard, A. Farnerud, Le Pen, Mouloungui, Niang et Pagis ont subi à la fin de la séance d’hier un contrôle antidopage inopiné diligenté par le ministère de la Jeunesse et des Sports. – M. K. Noir Noir Helder tout proche du PSG DE NOUVELLES DISCUSSIONS ONT EU LIEU, hier soir, entre Vahid Halilhodzic et Helder (33 ans). Le défenseur central portugais, libre depuis la fin de son contrat à Benfica, a convaincu le manager sportif du PSG de le recruter. Plus que la durée du contrat (un an), ce sont les conditions financières qui restaient hier en discussions. À Blessé au mollet droit, Ljuboja est forfait pour le match contre Caen, samedi au Parc des Princes. Il est aussi incertain pour le déplacement à Toulouse, le 21 août. Contre Caen, Ibisevic semblait hier le mieux placé pour épauler Pauleta en attaque. Touché à une cheville mardi après-midi, Alonzo a pu s’entraîner normalement hier matin. Il sera donc apte, sauf surprise, samedi. À l’issue de cette séance à huis clos, Mendy s’est exprimé sur sa perte de ballon, à l’origine du second but rennais face au PSG (2-1). « Si je n’avais pas perdu ce ballon, il n’y aurait pas eu but, estime le latéral droit parisien. C’est une très grosse faute de ma part. Mon match à Rennes est une catastrophe. J’aurai à cœur de me racheter samedi, au Parc, contre Caen et je le ferai. » – J. T. 7 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL LIGUE DES CHAMPIONS (3 tour préliminaire aller) e NOVA GORICA - MONACO : 0–3 Du bon boulot Même en infériorité numérique pendant plus d’une demi-heure, Monaco a su éviter en souplesse le piège slovène. NOVA GORICA – (SLV) NOVA GORICA (SLV) - MONACO : 0-3 (0-1) de notre envoyé spécial ###$$$ Temps chaud et orageux. Pelouse excellente. 3 066 spectateurs. Arbitre : M. H. J. Temmink (HOL). Kokot 5 br Pirih Srebrnic 5,5 cap.,., 5,5 Mavric 5,5 Kallon Ranic 7 Komac 5 Rodic 4,5 4,5 Chevanton 7 Pus 5,5 Givet cap., 6 Evra 5,5 Remplacements. – 55e : Adebayor par PÉREZ ; 79e : Bernardi par P. FARNERUD ; 90e + 1 : Chevanton par So. CAMARA. Non utilisés : Audard (g.), Juan, Oshadogan, El-Fakiri. Entraîneur : D. Deschamps. Suspendu au prochain match : Evra. 6 AVERTISSEMENTS. – Nova Gorica : Pus (30e, croc-en-jambe sur Modesto) ; Komac (90e + 3, contestation) ; Monaco : Evra (2e, tacle dangereux sur Pus ; 53e, tacle par-derrière sur Pus), Bernardi (6e, antijeu), Pérez (85e, tacle dangereux sur Sabec). 1 EXPULSION. – Evra (53e, deuxième avertissement). NOVA GORICA. – Mohammed Kallon, qui déborde ici Krsic et Srebrnic, le capitaine slovène, a réussi son premier doublé monégasque hier soir. Mais aussi effectué un gros travail collectif prometteur pour la suite d’une saison déjà bien lancée pour l’ASM. (Photo Nicolas Luttiau) MARDI C’est lui, aussi, qui débloquait définitivement la situation en seconde période, alors que les Monégasques en infériorité numérique avaient à composer face à un pressing un peu trop timoré des Slovènes. Maicon, fébrile, venait notamment de rendre dans la surface un ballon de but à Sturm, seul aux six mètres face à un Roma heureusement vigilant (68e). Et c’est alors que l’Uru- Pus, bien nettoyé sa zone et rapidement pris l’avantage sur Krsic. N’a jamais été mis en difficulté. MAICON : les montées du Brésilien ont souvent semé le désordre côté gauche. Doté d’une sacrée accélération et d’une magnifique technique, il donne l’impression que le ballon est cousu à son soulier. Il a laissé sur place quand il l’a voulu ses gardes du corps. Son entente avec Chevanton ou Kallon est déjà très au point. Une seule erreur : un cadeau à Sturm (67e) qui aurait pu coûter l’égalisation. ZIKOS : il était partout. Un travail phénoménal devant la défense, des jaillissements qui ont souvent créé le surnombre en attaque, le Grec, toujours sur la bonne trajectoire, a relancé sans fioritures. Il a sorti hier soir un modèle de match. BERNARDI : son rendement dans la distribution n’a pas été altéré par son avertissement pour antijeu reçu d’entrée (6e). Complément idéal de Zikos, l’Argentin a délivré des passes précieuses. Il n’a rien perdu de ses facultés pour lire le jeu, anticiper et donner le ballon dans le dixième de seconde. EVRA : lui aussi a été averti d’entrée, pour avoir séché Pus (2e). Un carton qui allait lui coûter cher puisqu’une nouvelle faute sur Kokot (54e) allait lui valoir une expulsion. On retiendra néanmoins ses cinquante minutes intenses, son envie d’aller de l’avant, sa complicité avec Chevanton et, bien sûr, son « coup de boule » qui a permis à Kallon d’ouvrir la marque (9e). KALLON : auteur d’un premier but superbe, il a ferraillé sans relâche et fait diversion sur le front slovène, permettant ainsi à Chevanton de mettre plus de pression sur les défenseurs. Il est allé chaparder un deuxième but sur la fin (le 3e de Monaco), preuve que, dans l’axe, c’est aussi un gros client. Reste à travailler les automatismes, notamment lors des percées de Maicon, qu’il n’a pas su resservir dans le tempo. ADEBAYOR : un match en demi- guayen choisit de marquer son deuxième but en deux matches officiels. Celui-là en deux temps, seul face à un Pirih d’abord sauvé par le poteau, puis impuissant face à la rage de « L’Animal » se ruant sur le ballon pour conclure l’action avortée (76e). Cette fois-ci décomposés, les Slovènes, qui avaient eu le tort de se montrer trop lents dans la construction de leurs actions, laissaient les Monégasques finir en roue libre. Lancé dans un boulevard, Kallon enfonçait le clou en se jouant du gardien de Gorica à la dernière minute. Europe, attention : l’ASM revient ! FRANCK RAMELLA (*) Lors de la 1re journée de Championnat à Saint-Étienne, Monaco avait ouvert le score à la 2e minute. Deschamps : « La qualification n’est pas en poche » teinte, mais il s’est beaucoup démené lui aussi. Avec Chevanton, ils se sont parfois marché sur les pieds. Remplacé par Diego PÉREZ (55e), qui apporte au milieu, déjà solide et compact, une touche supplémentaire d’agressivité. Averti pour un tacle dangereux, il a vraiment du caractère. CHEVANTON : la fringale de ballons de ce joueur astucieux, rapide comme l’éclair, en fait un attaquant qu’il est difficile à maîtriser. Il flirte toujours avec la ligne du hors-jeu, virevolte sans cesse, « descend » chercher des ballons, les remonte... Bref, l’Uruguayen est bien le poison annoncé. Sans compter qu’il tire sans jamais armer ses frappes. Une vraie gâchette qui saute sur tous les ballons comme un mort de faim. Son but du gauche, après avoir expédié son premier tir sur le poteau, en est l’illustration parfaite. GUY ROGER « EN PLUS d’une large victoire, vos joueurs y ont mis la manière. Êtes-vous satisfait ? – Gagner 3-0 à l’extérieur pour un match aller en qualification de Ligue des champions, c’est super mais ça n’a pas été toujours facile, surtout quand nous avons été réduits à dix. Je retiens néanmoins notre bonne assise défensive et notre efficacité devant. La qualité de nos attaquants se confirme. – La qualification semble d’ores et déjà acquise... – Je serai plus prudent que vous et je n’oublie pas que Nova Gorica est allé gagner 5-0 pour son match retour à Copenhague. Pour moi, la qualification n’est pas en poche, il nous faudra confirmer cette bonne prestation dans quinze jours. – L’expulsion de Patrice Evra vous a-t-elle perturbés ? – On a perdu un homme mais on a su réduire les espaces. Nous sommes passés à une défense à quatre et, avec nos trois milieux défensifs plus Kallon qui sont venus leur donner un coup de main, nous n’avons pas été mis en difficulté. – Que vous inspire le comportement de Chevanton et de Kallon ? – Ils sont là pour finaliser, ils sont efficaces mais j’ai affaire à de grands joueurs et tous les joueurs de mon équipe font des efforts les uns pour les autres. C’est très positif. Avec cet état d’esprit, nous ferons de bonnes choses. » – G. R. G Javier CHEVANTON (Monaco) : « J’ai marqué un but mais, pour moi, le match a été difficile à cause de la chaleur, d’une part, et d’une cheville douloureuse que je m’étais tordue le matin à l’entraînement. J’espère, avec trois buts d’avance, que nous allons nous qualifier mais rien n’est fait. Il faudra toujours lutter et ne pas oublier que Nova Gorica était allé gagner à Copenhague (5-0). » G Patrice EVRA (Monaco) : « Je suis tombé dans le piège. J’avais pourtant bien débuté la rencontre avec ma passe décisive mais pour l’expulsion, j’ai été naïf sur le coup. Ça passe grâce à la victoire mais ça me reste en travers de la gorge. » HIER Chakhtior Donetsk (UKR) - FC Bruges (BEL) .................... 4-1 Ferencvaros (HON) - Sparta Prague (RTC)........................ 1-0 Leverkusen (ALL) - Banik Ostrava (RTC) ........................... 5-0 Étoile Rouge Belgrade (SEM) - PSV Eindhoven (HOL) .... 3-2 Nova Gorica (SLV) - Monaco ............................................... 0-3 Dinamo Bucarest (ROU) - Manchester United (ANG) ...... 1-2 Wisla Cracovie (POL) - Real Madrid (ESP) ........................ 0-2 FC Bâle (SUI) - Inter Milan (ITA) ......................................... 1-1 Shelbourne (IRL) - La Corogne (ESP) ................................. 0-0 Rosenborg (NOR) - Maccabi Haïfa (ISR) ............................ 2-1 Les matches retour auront lieu mardi 24 et mercredi 25 août. Les clubs qualifiés participeront à la première phase, dont le tirage au sort aura lieu jeudi 26 août à Monaco. DINAMO BUCAREST - MANCHESTER UNITED : 1-2 DINAMO BUCAREST (ROU) - MANCHESTER UNITED (ANG) : 1-2 (1-1) Temps agréable. Pelouse en bon état. 50 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Costa (POR). Buts.– DINAMO BUCAREST : Fortune (10e, c.s.c) ; MANCHESTER UNITED : Giggs (38e), Alistar (72e, c.s.c.). Avertissements. – Manchester United : Smith (46e), Scholes (54e), G. Neville (84e), M. Silvestre (88e). MANCHESTER UNITED : Howard – G. Neville, O’Shea, M. Silvestre, Fortune – Fletcher (Miller, 67e), Djemba-Djemba, Roy Keane (cap.), Giggs (P. Neville, 81e) – Scholes (Forlan, 88e), Smith. Entraîneur : A. Ferguson. FC BÂLE - INTER MILAN : 1-1 FC BÂLE (SUI) - INTER MILAN (ITA) : 1-1 (1-1) 29 500 spectateurs environ. Arbitre : M. Poll (ANG). Buts. – FC BÂLE : Huggel (25e) ; INTER MILAN : Adriano (19e). Avertissements. – FC Bâle : Cantaluppi (22e), M. Yakin (57e), Smiljanic (87e) ; Inter Milan : D. Stankovic (29e). INTER MILAN : Toldo – J. Zanetti (cap.), Materazzi, I. Cordoba, Favalli – Zé Maria, Veron, Cambiasso (Emre, 76e) – D. Stankovic – Adriano, Recoba (Ventola, 63e). Entraîneur : R. Mancini. L’Inter Milan a pris une option sur la qualification pour la Ligue des champions en ramenant un match nul de Suisse malgré l’absence d’Edgar Davids (cheville). Après une ouverture du score de l’inévitable buteur brésilien Adriano (19e), les joueurs de Bâle sont revenus au score grâce à Huggel (25e). AGENDA NATIONAL Le Racing en pleine crise WISLA CRACOVIE (POL) - REAL MADRID (ESP) : 0-2 (0–0) 10 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Busacca (SUI). Buts. – Morientes (72e, 90e + 1) Avertissements. – Real Madrid : Samuel (44e). WISLA CRACOVIE : Majdan – Baszcynski, Klos, Glowacki, Mijailovic – Kalu Uche (Gorawski, 63e), Cantoro, Zienczuk (Kukielka, 82e) – Szymkowiak – Zurawski, Frankowski (Kuzba, 77e). Entraîneur : H. Kasperczak. REAL MADRID : Casillas – Salgado, Pavon (Celades, 85e), Samuel, Roberto Carlos – Helguera – Figo, Beckham, Zidane (Guti, 68e) – Raul (cap.), Ronaldo (Morientes, 68e). Entraîneur : J.A. Camacho. (coup franc détourné a la 59e) auraient même pu ouvrir la marque et mettre le Real dans une position franchement délicate mais une nouvelle fois l’instinct de buteur de Fernando Morientes changea la donne. Rentré à la 68e minute, l’ancien Monégasque reprit parfaitement un bon centre de Beckham pour faire basculer la partie (72e) et un autre de Roberto Carlos pour mettre une option quasi définitive sur la qualification du Real (91e). Meilleur buteur de son équipe depuis son retour à Madrid, Morientes a prouvé qu’il était capable de concurrencer Ronaldo, incapable hier soir de profiter de quelques bonnes passes de Zidane en première période. FRÉDÉRIC HERMEL I COUPE DE L’UEFA (2e tour préliminaire aller). – MARDI : Buducnost Banatski (SEM) Maribor (SLV), 1-2 ; Pasching (AUT) - Zenith Saint-Pétersbourg (RUS), 3-1 ; Omonia Nicosie (CHY) - CSKA Sofia (BUL), 1-1. AUJOURD’HUI : Zeljeznicar (BOS) - Litex Lovetch (BUL) ; Dinamo Zagreb (CRO) - Primorje (SLV) ; Gençlerbirligi (TUR) - Rijeka (CRO) ; Levski Sofia (BUL) – Modrica (BOS) ; Hapoël Sakhnin (ISR) - Partizani (ALB) ; Zeleznik (SEM) - Steaua Bucarest (ROU) ; Ujpest (HON) - Servette Genève (SUI) ; Metalurg Donetsk (UKR) - Tiraspol (MOL) ; FC Tbilissi (GEO) - Legia Varsovie (POL) ; Amica Wronki (POL) - Honved Budapest (HON) ; Glentoran (IRN) - Elfsborg (SUE) ; Beveren (BEL) - Vaduz (LIE) ; Odd Grenland (NOR) - Ekranas (LIT) ; Ventspils (LET) - Bröndby (DAN) ; Hammarby (SUE) - Akranes (ISL) ; Stabaek (NOR) - Haka (FIN) ; Bodö-Glimt (NOR) - Levadia Tallinn (EST) ; Hafnarfjördur (ISL) - Dunfermline (ECO) ; Zalgiris Vilnius (LIT) - Aalborg (DAN) ; Öster (SUE) - Metalurgs Liepajas (LET) ; Otelul Galati (ROU) – Partizan Belgrade (SEM) ; AEK Athènes (GRE) - Petah-Tikvah (ISR) ; Terek Grozny (RUS) - Lech Poznan (POL) ; Slavia Prague (RTC) - Dynamo Tbilissi (GEO) ; Rapid Vienne (AUT) - Rubin Kazan (RUS) ; Illychivets Mariupil (UKR) - Austria Vienne (AUT) ; Banska Bystrica (SLQ) - Wil (SUI) ; Nistru Otaci (MOL) - Sigma Olomouc (RTC) ; Petrzalka Bratislava (SLQ) - Dniepropetrovsk (UKR). Les matches retour auront lieu jeudi 26 août. Les clubs qualifiés participeront au 1er tour de la C 3, tiré au sort vendredi 27 août et qui aura lieu jeudi 16 et jeudi 30 septembre. Pour son retour en National, samedi dernier à Sète (1-3), le Racing Club de France 92 a joué sans la moitié de l’effectif, la plupart des contrats des joueurs n’ayant pas été homologués par la FFF. Noël Tosi a donc été obligé d’appeler sept éléments de la réserve (CFA 2) pour combler les trous. Demain, contre Raon-l’Étape, les Ciel et Blanc pourraient même déclarer forfait. Se disant « lassée par une gestion désastreuse qui met en péril l’image et l’avenir du Racing », l’association, qui chapeaute l’équipe réserve, a en effet soumis la mise à disposition de son effectif au départ du président de la SASP, Denis-Marie Cintura. Ce dernier, salarié du FC Nantes Atlantique et proche du patron du FCNA, Jean-Luc Gripond, s’apprête à quitter le Racing. Mais pas avant un conseil d’administration exceptionnel, programmé mardi prochain. « J’ai vu les joueurs ce matin, confiait Cintura hier après-midi. Ils sont en colère et je les comprends. Je passerai bientôt la main, mais en attendant qu’un nouveau président soit nommé, je reste en poste car je ne veux pas laisser le club sans mandataire social. » Sur le plan financier, la SASP, qui gère l’équipe première du club, serait dans une situation très préoccupante, l’URSSAF ayant exigé le paiement de 270 000 euros d’arriérés. Plusieurs repreneurs se seraient toutefois manifestés. – R. R. I FREI ET LONFAT AVEC LA SUISSE. – Le sélectionneur suisse Köbi Kuhn a dévoilé hier la liste des 20 joueurs convoqués pour le match amical contre l’Irlande du Nord, le 18 août à Zurich. Par rapport à la liste des 23 de l’Euro, disparaissent les retraités Stiel, Celestini et Chapuisat, ainsi que Rama et Zwyssig. Le Sochalien Johann Lonfat qui, blessé, avait déclaré forfait au dernier moment pour le Portugal, revient dans le groupe, tout comme le jeune attaquant (23 ans) du Grasshopper Zurich, André Muff. Malgré les deux matches de suspension en compétition officielle qu’il lui reste à purger après avoir craché sur l’Anglais Steven Gerrard, JEUDI 12 AOÛT 2004 l’avant-centre rennais Alexander Frei a lui aussi été convoqué. Placée dans le groupe 5, celui de la France, la Suisse ouvre sa campagne des éliminatoires du Mondial 2006 en recevant les Îles Féroé puis l’Eire, les 4 et 8 septembre prochains. I AILTON, JOUEUR DE L’ANNÉE. – L’attaquant brésilien, passé cet été du Werder Brême à Schalke 04, a été élu footballeur de l’année en Allemagne par un jury de journalistes allemands désigné par le magazine Kicker. Le meilleur buteur de la Bundesliga 2003-2004 (28 buts) est le premier étranger à recevoir cette distinction. Son ancien coéquipier Johan Micoud est quatrième du vote, derrière Philipp Lahm (Stuttgart) et Michael Ballack (Bayern Munich). (Tirana) pour le deuxième tour préliminaire de la compétition. I BENFICA - ANDERLECHT : LES TÉLÉS BELGES EN COLÈRE. – Les télévisions belges RTBF et VT 4 vont porter plainte après l’interruption en plein match de la diffusion du match Benfica - Anderlecht (1-0), mercredi en 3e tour préliminaire de la Ligue des champions. L’incident serait dû à un contentieux entre la société détenant les droits télévisés de Benfica au plan national et celle qui possède les droits internationaux, auprès de laquelle la RTBF et VT 4 avaient acquis ces droits. L’image avait été interrompue après seulement 20 minutes de jeu. I H. REVELLI AU BÉNIN. – Tout en conservant l’espoir de pouvoir intégrer un jour l’AS Saint-Étienne, Hervé Revelli vient d’accepter le poste de sélectionneur du Bénin, pays qu’il rejoindra dès dimanche pour un premier tour d’horizon à trois semaines du match Libye Bénin, programmé le 3 septembre au titre des éliminatoires de la Coupe du monde. Après avoir dirigé l’Île Maurice durant trois ans, c’est la deuxième expérience d’Hervé Revelli comme sélectionneur national. – C. C. I ANGLETERRE : CHELSEA FAVORI. – Selon un sondage effectué auprès de 40 000 supporters anglais, le club de Roman Abramovich a le plus de chances de remporter la Premier League cette saison. 32,4 % des fans accordent leurs suffrages à Chelsea, tandis que le champion en titre, Arsenal, recueille 28,9 %. Troisième, Manchester United reste loin derrière à 17,7 %. I SOCHAUX - YOUNG BOYS ET METZ - SAINT-GILLES EN AMICAL. – Le FC Sochaux meublera la trêve internationale liée à France - Israël et Îles Féroé - France en disputant un match amical contre les Young Boys Berne (D 1 suisse), vendredi 3 septembre à Porrentruy (Suisse). Metz rencontrera pour sa part l’US Saint-Gilloise (D 2 belge) le 1er septembre, dans un match à la mémoire de Cyril Mangin, ancien membre du centre de formation du club lorrain décédé récemment d’une leucémie alors qu’il venait de signer un contrat de trois ans avec l’équipe de la banlieue bruxelloise. Le lieu de la rencontre n’a pas encore été déterminé. I HAPOËL SAKHNIN, PREMIÈRE EN UEFA. – L’impatience grandit dans la petite ville arabe israélienne de Sakhnin (20 000 habitants) dont le club, Hapoël, deviendra ce soir la première formation arabe à participer à la Coupe de l’UEFA. Vainqueur de la Coupe d’Israël en mai dernier, l’équipe, composée d’Arabes israéliens, de Juifs et d’une petite légion étrangère, affronte à Tel-Aviv les Albanais du Partizani I AMICAL. – Mardi, Créteil (L 2) Al-Wasl (EAU), 5-0. Buts : Sessegnon (14e), R. Moreira (16e et 19e), Rui Pataca (37e), Boulebda (80e). DEMAIN I LIGUE 2 (2e journée, suite) Voir page 6. I NATIONAL (2e journée) SAMEDI 14 AOÛT I LIGUE 1 (2e journée) 17 H 15 Paris-SG - Caen (Canal +) 20 HEURES Lyon - Sochaux (TPS Star) Auxerre - Rennes Bordeaux - Nice AC Ajaccio - Metz Lens - Saint-Étienne Monaco - Istres Nantes - Bastia Strasbourg - Toulouse (Les sept derniers matches sur Foot + et Superstades) DIMANCHE 15 AOÛT I LIGUE 1 (2e journée, match décalé) 21 HEURES Marseille - Lille (Canal +) LUNDI 16 AOÛT I LIGUE 2 (3e journée, match avancé) Voir page 6. MARDI 17 AOÛT I LIGUE 2 (3e journée, suite) Voir page 6. I ÉQUIPE DE FRANCE ESPOIRS (match amical) 20 H 45 France - Espagne (à La Rochelle) MERCREDI 18 AOÛT I ÉQUIPE DE FRANCE (match amical) 20 H 45 France - Bosnie-Herzégovine (à Rennes, TF 1) PAGE 7 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge ments intéressants à cette époque de la saison. Très affûté, Chevanton butait en rôdeur sur le gardien slovène (20e), avant d’enchaîner, sur un petit périmètre, dribble et frappe au ras de la lucarne (22e), puis de lancer idéalement Evra qui ratait l’opportunité facile de doubler la mise face à Pirih (40e). Un petit message aux défenseurs de la L 1 : il faudra se méfier de ce diable de « Cheva »… CSKA Moscou (RUS) - Glasgow Rangers (ECO) ............... 2-1 Dynamo Kiev (UKR) - Trabzonspor (TUR) .......................... 1-2 PAOK Thessalonique (GRE) - Maccabi Tel-Aviv (ISR) ..... 1-2 Graz AK (AUT) - Liverpool (ANG) ......................................... 0-2 Juventus Turin (ITA) - Djurgaarden (SUE) ........................ 2-2 Benfica (POR) - Anderlecht (BEL) ...................................... 1-0 Bleu qui devrait servir de schéma de référence dans la saison, l’équipe monégasque avait aligné cette fois-ci Modesto en défense centrale, permettant notamment à Maicon d’aligner les raids ravageurs sur son couloir droit. Avec ses récupérateurs s’associant très étroitement à la gestion du jeu, et un trio d’attaquants en mouvement, l’ASM new-look offrait ainsi au Sportni Park des mouve- Les Madrilènes ont beaucoup souffert en Pologne. Jusqu’à l’entrée de Fernando Morientes, auteur de deux buts. « ÇA SENT LE PIÈGE ! » Raul, le capitaine madrilène, ne s’était pas trompé à l’heure d’analyser le match aller de ce tour préliminaire de la Ligue des Champions. Car les modestes joueurs du Wisla Cracovie ont été hier soir bien plus que des sparring-partners de début de saison : de coriaces et courageux adversaires pas du tout impressionnés par les stars merengues. D’ailleurs, les joueurs du Real n’ont sûrement pas dû regretter la dure préparation physique à laquelle ils avaient été soumis par José Antonio Camacho depuis le retour aux entraînements. Les Polonais ne les ont pas laissé respirer une seconde et se sont créé les occasions les plus dangereuses. Cantero (frappe à la 46e) et Szymkowiak Bernardi 7 Rom ma ma 6 LES CARTONS Le Real a eu du mal de notre correspondant Modesto de 6 0-1 : KALLON (9e, passe d’Evra). – Sur une longue déviation de la tête d’Evra, la défense de Nova Gorica joue mal le hors-jeu et laisse Kallon, seul à l’entrée de la surface, contrôler de la poitrine et frapper en force du pied droit sous la barre. 0-2 : CHEVANTON (76e, passe de Pérez). – Lancé par Pérez dans le dos de la défense de Nova Gorica, Chevanton se présente seul face à Pirih. Sa frappe du droit trouve le poteau. L’attaquant urugayen est le plus prompt pour récupérer le ballon et tenter à nouveau sa chance. Sa frappe du gauche est contrée par le gardien mais entre dans le but. 0-3 : KALLON (89e, passe de Squillaci). – Parti à la limite du hors-jeu, Kallon récupère une longue passe de Squillaci, efface Pirih et marque tranquillement du plat du pied droit dans le but vide. WISLA CRACOVIE - REAL MADRID : 0-2 MADRID – Squillaci 6,5 Jaune Rouge Jaune ROMA : peu sollicité en première période, où il s’est efforcé d’accélérer le jeu en relançant très vite à la main. Il s’est ensuite montré impeccable, sauvant deux fois son but devant un tir de Krsic (52e) et un autre à bout portant de Sturm (68e). SQUILLACI : dans cette défense à trois, il a rapidement eu pignon sur rue rive droite. Très sûr, il n’a jamais été battu d’homme à homme. Quand il est repassé dans l’axe dans une configuration à quatre (après l’expulsion d’Evra), il a encore donné du volume à son jeu. MODESTO : victime d’un peu de fébrilité dans l’axe, il a expédié un dégagement en corner (13e), a eu quelques renvois approximatifs. Mais il s’est montré intraitable dans le jeu de tête et a dégagé des ballons chauds. GIVET : placé à gauche, le capitaine de l’ASM a bien maîtrisé le remuant Zikos 7,5 Sturm Adebayor 5,5 5,5 LES BUTS Le Grec a été la plaque tournante d’une équipe monégasque sereine, efficace et déjà bien en jambes. De notre envoyé spécial Zivec 4,5 Remplacements. – 64e : Zivec par SABEC ; 80e : Sturm par BURGIC. Non utilisés : Simcic (g.), Nikolic, Suler, Panic, Ursic. Entraîneur : P. Pinni. Suspendu au prochain match : néant. Zikos, atout maître NOVA GORICA – Maicon 6,5 Krsic 5 Noir Bleu Noir DANS UNE AMBIANCE orageuse et champêtre qui n’avait évidemment qu’un très lointain cousinage avec le décorum de la finale de la Ligue des champions, l’ironie a voulu que les adversaires slovènes de Monaco soient habillés des rayures bleues et blanches des bourreaux de Porto. L’ultime lien avec un passé que tous les joueurs monégasques jurent vouloir camoufler dans un coin de leur mémoire ? Loin des fastes de la belle aventure, et très concernée par la rigueur de l’écueil préliminaire, la bande à Deschamps a démontré en tout cas à Nova Gorica beaucoup d’application pour prétendre retrouver l’Europe de sa Ligue des champions adorée. Même à dix après la rapide expulsion de Patrice Evra (53e), qui aurait sans doute pu éviter au moins l’un des deux cartons jaunes, l’ASM a su repousser avec générosité les tentations du traquenard accompagnant parfois ces affiches un brin surréalistes. À moins que Gorica ne renouvelle la performance ébouriffante qui l’avait vu humilier l’équipe de Copenhague au Danemark (5-0) lors du match retour au tour précédent, il est déjà acquis que Monaco n’aura pas à regretter éternellement cette calamiteuse fin de saison dernière qui l’avait poussé à venir se roder dans des contrées inconnues. Les recruteurs monégasques, qui attendaient sans doute l’assurance de figurer en poule de la Ligue des champions pour peaufiner les rouages d’une équipe déjà redoutable, vont pouvoir se remettre à l’ouvrage. En fait, l’équipe de Monaco n’aura tremblotté que l’espace des six premières minutes, face à un pressing inspiré et accrocheur des Slovènes, contraignant Evra (2e), puis Bernardi (6 e ), à récolter d’emblée des cartons jaunes qui auraient pu traduire l’amorce d’une nervosité collective. Ce n’était pas le cas, puisque Kallon lançait aussitôt l’épopée des Rouge et Blanc d’un tir victorieux sous la barre après avoir été oublié par l’arrière-garde slovène sur un service d’Evra (9e). Idéal, évidemment, pour ce nouveau bloc asémiste configuré en ce début de saison pour ouvrir rapidement le score (*), et gérer ensuite l’affaire en montrant les aptitudes prometteuses de ses recrues. Organisée dans le 3-4-3 prévisionnel 8 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES ATHLÉTISME Raquil, la blessure de trop Blessé mardi au mollet gauche, le médaillé de bronze sur 400 m des Mondiaux de Paris doit renoncer aux JO. Marc RAQUIL 27 ans, né le 2 avril 1977 à Créteil. 1,91 m ; 81 kg 400 m et 4 × 400 m Club : Neuilly-Plaisance Sports Entraîneur : François Pépin JO : 5e (4 × 400 m, 2000) CM : 2e (4 × 400 m, 2003) ; 3e (400 m, 2003) ; 5e (relais 4 × 400 m, 1999) ; demi-finale (400 m, 2001) CE : demi-finale (400 m, 2002) Record. – 400 m : 44’’79 Le vice-champion du monde du 1 500 m s’est donné, hier, une entorse à la cheville. tard, le 31 août, il emmenait ses copains du relais 4 × 400 m, Leslie Djhone, Naman Keita et Stéphane Diagana, vers une médaille d’argent qui devrait prochainement se transformer en or suite au déclassement de l’Américain Calvin Harrison. Objet d’innombrables sollicitations, parfois très loin du sport, le héros peut-être le plus emblématique de « nos » Mondiaux 2003 s’est réfugié, hier, dans un silence absolu. « Je n’ai pas essayé de l’appeler, il faut le laisser un peu tranquille », conseillait Leslie Djhone depuis Marcoussis. Le p’tit frère du grand blond peroxydé s’envolera seul aujourd’hui pour la Grèce, avec ses belles ambitions de podium puisqu’il s’alignera aux Jeux (premier tour du 400 m le 20 août) avec le quatrième meilleur temps des engagés. « L’été dernier, aux Mondiaux de Paris, on s’était aidés mutuellement, on avait passé tous les tours ensemble », se souvient Djhone, avant de confier tristement : « Là, je vais être tout seul, ça va me faire un gros vide… » Poirier : « Suivez son exemple » MARCOUSSIS. – Marc Raquil (ici au centre) était bien présent mardi lors du rassemblement de l’équipe de France au Centre national de rugby. Blessé, le spécialiste du tour de piste a vu une partie de ses coéquipiers s’envoler pour Athènes. (Photo Jean-Marc Pochat) retrouver dans la configuration des derniers Jeux de Sydney (les Français avaient fini quatrièmes). Pour monter sur le podium, il va falloir se battre contre des pays comme l’Afrique du Sud, les Bahamas, et même le Zimbabwe, si, en plus de leurs deux coureurs en 45’’ ou moins Les malheurs de Marc Depuis les Mondiaux 2003 qui en ont fait une star, Raquil a collectionné les pépins physiques et les rendez-vous manqués. « SOIS HEUREUX de pouvoir courir ! », lance Marc Raquil à son pote Leslie Djhone. La saison en plein air débute à peine. Les « jumeaux » du 400 m effectuent un stage très humide en Guadeloupe. Malgré les pluies tropicales qui inondent les Antilles, ils s’entraînent chaque jour, soit sur la plage de la Caravelle qui jouxte leur hôtel de Sainte-Anne, soit sur la piste de Gosier. L’un suit scrupuleusement les plans d’entraînement établis par leur coach, François Pépin, c’est Leslie Djhone. L’autre court seulement après le temps perdu, c’est Marc Raquil. Les deux vice-champions du monde du 4 × 400 m ne pratiquent déjà plus tout à fait le même sport. Raquil a encore besoin de se débarrasser de quelques kilos superflus et se remet lentement d’une double entorse à la cheville gauche qui a pourri un hiver passé à boiter. La faute à pas de chance ? Raquil se dit effectivement que la poisse s’acharne sur son corps meurtri. Mais le médaillé de bronze mondial du tour de piste paie sans doute ses semaines de nouvelle vedette « multicartes ». Dans la foulée des Mondiaux 2003, il a été happé par le star system et n’a pas su faire le tri dans ses cartons d’invitation. Télés, radios, soirées mondaines… François Pépin ne lui en veut pas. « Finalement, il a peut-être réussi le coup de sa carrière aux Championnats du monde, alors il aurait eu tort de ne pas savourer, assure l’entraîneur lors de ce fameux stage en Guadeloupe. À sa place, j’aurais sans doute fait la même chose. » Le plus médiatique des médaillés mondiaux a tellement souffert à l’entraînement qu’il a fini par reconnaître son erreur. La peur de ne pas être à la hauteur Lancé dans une course contre la montre, Raquil a été un pensionnaire assidu du centre européen de rééducation du sportif (CERS) de Boulouris, qu’il a fréquenté en janvier pour se régénérer, mais aussi début juillet pour soigner une hanche douloureuse. Sa double entorse à la cheville gauche a été à l’origine d’autres ennuis physiques, plus ou moins sérieux. Mardi, c’est une lésion musculaire au mollet gauche qui l’a contraint à tirer un trait sur les Jeux d’Athènes. Fin juillet, une première lésion aux adducteurs avait déjà remis en question sa participation au 400 m individuel et l’avait même conduit chez le professeur Gérard Saillant. Pour protéger sa cheville très sensible, qu’il avait d’ailleurs bandée lors des séries des Championnats de France, il a beaucoup plus sollicité, et donc fragilisé, d’autres parties de son corps. « Je suis en cristal », répétait-il le mois dernier. Même s’il a pris « des raccourcis » à l’entraînement selon l’expression favorite de Pépin, Raquil n’a pu faire l’économie de séances dures qui ont endommagé une mécanique fragile. L’an passé, à moins de deux mois des Mondiaux, il avait été victime d’une déchirure à la cuisse gauche, mais ne s’était pas plus inquiété que ça. L’important travail foncier auquel il s’était soumis quelques mois plus tôt l’avait aidé à se relancer. Cette année, il n’a pas cet acquis et chaque blessure l’a complètement déstabilisé. Parfois, il s’est aussi un peu caché derrière ses douleurs. Le 28 juin à Strasbourg, puis le 23 juillet à Saint-Denis, où il était l’une des têtes d’affiche du meeting Golden League, il a déclaré forfait au tout dernier moment, trahi par son corps et rattrapé par la peur de n’être que l’ombre du Raquil flamboyant de Paris 2003. C’est en catimini, sur son stade fétiche de Nogent-sur-Marne, qu’il a bouclé, le 20 juin, son premier 400 m de l’année (46’’73). À l’entraînement, Pépin ne s’est pas toujours servi de son chrono quand Raquil était en piste, histoire de ne pas écorcher un peu plus le moral de son protégé. « La question est de savoir si Marc a une grosse envie ou pas, déclarait Pépin il y a une quinzaine de jours. Je suis prêt à établir une stratégie à la desperado pour les Jeux. Il faut maintenant que le moral se rétablisse. » Même s’il ne l’avouera pas, Raquil a sans doute pris un coup sur la tête en apprenant dimanche dernier que Djhone avait amélioré le record de France du 400 m (44’’64). PHILIPPE LYONNET Les principaux athlètes français absents aux Jeux J STÉPHANE DIAGANA (400 m haies, 8 juillet, blessure au mollet droit, annonce la fin de sa carrière). J JEAN GALFIONE (perche, 23 juillet, minima non réussis). J PATRICIA GIRARD (100 m haies, 18 juillet, minima non réussis, saison arrêtée). J DRISS MAAZOUZI (1 500 m, 23 juillet, minima non réussis). J MARIE-JOSÉE PÉREC (400 m, 7 juin, retraite). J MARC RAQUIL (400 m et 4 × 400 m, 10 août, blessure au mollet gauche). J ODIAH SIDIBÉ (100 m et 4 × 100 m, 16 juillet, minima non réussis). (Banda en 44’’58 et Nyongani en 45’’09), ils peuvent aligner deux gars en 46’’. » La finale du 4 × 400 m hommes sera la dernière course de ces XXVes Jeux Olympiques d’Athènes. D’ici là, les désormais soixante athlètes français engagés en Grèce devront avoir une pensée pour leur coéquipier resté à la maison. Hier matin, à Marcoussis, le DTN a ainsi conclu son discours à la délégation : « Vous gagnerez ensemble, à l’image de la dernière ligne droite de Marc Raquil à Paris. Suivez son exemple. » FRÉDÉRIC BERNÈS « Ce n’était pas son année » FRANÇOIS PÉPIN, le coach de Raquil, évoque plutôt la fatalité, mais s’interdit de blâmer son athlète. « APRÈS UNE SAISON à problèmes, Marc Raquil a donc renoncé aux Jeux d’Athènes. Sa décision n’était-elle pas un peu prévisible ? – Il sait, et je sais, que ce n’était pas son année. C’était même une année noire. Sa blessure aux quadriceps droit était guérie, mais finalement c’était presque logique que ça casse ailleurs. C’est ce qui se passe quand un athlète fragilisé est obligé de compenser. Ça crée d’autres désordres. Hier (mardi soir), c’était la séance “décide-tout”. Et ça n’a pas tenu. – Entre les sollicitations consécutives à ses deux médailles mondiales à Saint-Denis qu’il n’a pas repoussées et un surpoids long à disparaître, ne doit-il pas se sentir responsable ? – Vous savez, j’ai lu ici ou là ce genre d’analyses faites par quelques bons penseurs. Mais bon… Moi en tout cas, je ne lui en veux absolument pas. Ce n’était pas facile de vivre ce qu’il a vécu d’un coup. Ce que je sais, c’est que ces derniers temps Marc était sec comme un haricot. Il était revenu à son poids de forme et il avait fait une grosse semaine de stage à Vittel. Moi, j’étais très optimiste. Franchement, sur ce dernier mois, Marc n’a rien à se reprocher. En même temps, il ne se faisait pas trop d’illusions sur son cas personnel. Même si c’est un garçon orgueilleux qui est capable à tout moment de sortir de ses gonds et de claquer quelque chose, il savait que ce serait dur. Il était même angoissé ces derniers temps. – Aviez-vous envisagé avec lui de faire l’impasse sur le 400 m individuel à Athènes pour qu’il donne tout sur le relais ? – Non, jamais. Ne serait-ce que par honnêteté pour les autres membres du relais. Au contraire, il fallait qu’il se rassure par un bon chrono en individuel. – Et maintenant ? – Maintenant, il faut qu’il prenne du recul pendant toute la période olympique. Qu’il se repose et se soigne au calme. Cette saison, c’est définitivement terminé. Mais il s’agit de penser à la suite de sa carrière en commençant par attaquer la prochaine saison avec un poids adéquat. Il faudra aussi voir si cette nouvelle blessure nécessitera une opération. Il devra peut-être retourner en rééducation à Boulouris. Mais d’abord, il va partir en vacances et se cacher un peu. » – F. Be. DOPAGE Edwards devant le TAS Suspendue deux ans par l’USADA sur recommandation de l’IAAF, l’Américaine fait appel devant le Tribunal arbitral du sport. ATHÈNES – de notre envoyé spécial L’AGENCE AMÉRICAINE antidopage (USADA) a rendu public hier, via un communiqué, ce qui était devenu un secret de Polichinelle depuis le week-end dernier : « Torry Edwards a été suspendue deux ans pour une première infraction au règlement antidopage après avoir été testée positive à la nicéthamide (...), un stimulant interdit. » En fait, dès dimanche, à Munich, où les États-Unis rencontraient l’Allemagne et la France dans un match triangulaire amical, l’information avait déjà été reprise pour sûre par de nombreux médias. En fait, Emanuel Hudson, l’agent de la sprinteuse qualifiée pour les Jeux sur 100 m et 200 m, confiait hier soir à L’Équipe depuis son bureau de Los Angeles qu’il tenait la décision du TAS depuis samedi, de la bouche même de Travis Tygart, le directeur des affaires juridiques de l’USADA. Au point que le HSI, la société de Hudson, avait voulu saisir dès lundi le Tribunal arbitral du sport (TAS), le dernier recours possible d’Edwards. Mais mardi, Matthieu Reeb, le secrétaire général du TAS, lui répondait que le TAS « n’est pas en position d’initier » une telle procédure d’arbitrage tant que l’athlète n’est pas officiellement suspendue par l’autorité compétente, en l’occurrence l’USADA. « On a fait appel trop tôt », s’amuse Hudson, totalement désabusé. C’est que le temps presse. Les Jeux d’Athènes débutent demain et le premier tour du 100 m féminin aura lieu vendredi prochain. Edwards, qui n’a plus couru depuis la fin des Sélections US à Sacramento (le 18 juillet), s’y prépare d’ailleurs toujours activement en Crète, où l’équipe américaine a fixé son camp de base préolympique. Hudson devait donc reformuler « aujourd’hui (hier) ou demain (aujourd’hui) » sa demande d’arbitrage. Et il s’enquerrait hier des vols pour Athènes afin d’être présent lorsque le TAS se réunira. Victime d’une décision « très politique » Car l’homme de loi dit « ne pas croire beaucoup aux jugements à distance : je préfère que Torry soit entendue par le TAS et qu’elle puisse s’expliquer de son cas les yeux dans les yeux ». Ce qui est sûr, c’est que le TAS, qui a pris ses quartiers à Athènes pour pouvoir statuer au plus vite durant les Jeux, pourra se réunir et se prononcer dans les 24 heures suivant la réception de l’appel. Hier soir, à Athènes, Matthieu Reeb nous avouait que le TAS, dont les bureaux étaient fermés, n’avait encore rien reçu. « Cette nuit, j’appellerai son avocate en Californie pour savoir si elle envoie un fax pour nous saisir officiellement et nous serons prêts, demain matin, à la première heure », expliquait-il. Selon lui, le TAS n’a jusqu’ici eu à traiter qu’un cas de nicéthamide, « qui concernait un pongiste suisse anonyme et il a été condamné à trois mois ». Soit la même sanction que celle infligée par la Fédération internationale d’escrime à la française Laura Flessel, positive pour avoir pris le même médicament qu’Edwards (la cora- PAGE 8 mine glucose) et qui fut suspendue du 19 septembre au 19 décembre 2002. Même si la biathlète russe Albina Akhatova avait, elle, été blanchie par l’EBU pour le même produit, rempor ta nt l’ an pa s sé deux médailles d’or mondiales un mois et demi seulement après son contrôle positif, le clan Edwards ne semble plus guère se faire d’illusions dans la perspective des Jeux. Il faudrait en effet que le TAS ramène sa suspension à seulement deux mois pour que ses performances à Sacramento (du 9 au 18 juillet) soient conservées, le contrôle positif de l’athlète remontant au 24 mai dernier, lors du meeting de Fort-de-France. Hudson a le sentiment que Edwards est la victime d’une décision « très politique » visant plus généralement à envoyer un message fort aux Améri- cains. Après avoir convaincu la cour d’arbitrage américaine (American Arbitration Association) de sa bonne foi, arguant qu’elle avait pris en Martinique, sous forme de tablettes, un médicament qu’elle pensait être du sucre, la commission ad hoc de l’IAAF a balayé les « circonstances atténuantes » envisagées par l’AAA, recommandant deux ans de suspension à l’UASADA. Une préconisation extrêmement lourde, prise au plus haut sommet de l’IAAF par un panel composé d’Arne Ljungqvist, l’intransigeant président de la Commission médicale du CIO, Lamine Diack, le président de l’IAAF lui-même, et Roberto Gesta de Melo. Pour Hudson, Edwards a été jugée avant même d’être écoutée. Nul doute qu’il se satisferait de trois mois… NICOLAS HERBELOT (avec D. R.) Torri Edwardds (USA) 27 ans née le 31 janvier 1977, à Fontana F (Californie). 11,63 63 m ; 52 kg k Entraîneur : John Smith. JO : 3e (relais 4x100 m, 2000). CM : 1re (100 m, 4 x 100 m, 2003), 2e (200 m, relais 4 x 100 m, 2003). Records personnels : 100 m : 10’’93 (2003) 200 m : 22”28 (2003). Zhanna Block forfait ? Déjà victime depuis plusieurs mois de problèmes à la hanche, Zhanna Block (ex-Pintusevich) a appris, mardi, qu’elle souffrait également d’une toxoplasmose. « Les humains peuvent la contracter auprès des chats, explique son mari et entraîneur Mark Block. Or, Zhanna a commencé à ressentir les symptômes deux ou trois jours après avoir joué avec un chat appartenant à des amis. C’était peu avant le meeting de Lucerne (en juin, elle y a couru le 100 m en 11’’37). Nous avons reçu le résultat des analyses de sang hier (mardi). Zhanna a toujours l’intention de disputer les Jeux d’Athènes. La toxoplasmose n’est dangereuse que pour les femmes enceintes. Elle se sent mieux, mais pas à 100 % », annonce Mark Block qui ne repousse pas complètement l’hypothèse d’un forfait. Championne du monde du 100 m en 2001, médaillée de bronze aux derniers Mondiaux de Paris 2003, Zhanna Block ne pointe actuellement qu’au 43e rang des meilleures performeuses mondiales de l’année 2004, avec ses 11’’25 (v.f. : 0,6 m/s) du meeting de Lausanne le 6 juillet. – J.-Ph. L. I PITTMAN MÉDITE ET RETROUVE ESPOIR. – Opérée le week-end dernier à Londres, la championne du monde du 400 m haies, Jana Pittman s’accorde désormais « 60 % de chance » de participer aux JO. L’Australienne souffre d’une petite déchirure au ménisque latéral de son genou droit, et non pas d’une grave lésion comme le laissait entendre un premier diagnostic livré, samedi. Elle a expliqué hier depuis Varèse (Italie) où est basée l’équipe australienne qu’elle comptait sur la méditation pour guérir plus rapidement. Elle dispose aussi des conseils de Debbie Flintoff-King, championne olympique du 400 m haies à Séoul en 1988 et épouse de son entraîneur Phil King, qui a des connaissances en phytothérapie. Pittman, qui a effectué des exercices sur un vélo mardi, travaille actuellement neuf heures par jour pour être prête à temps. I MORT DE MILTON GREEN. – L’ancien corecordman du monde américain du 60 m haies, Milton Green, est décédé à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Il avait été l’un des très rares athlètes à boycotter les Jeux de Berlin en 1936. « Mon rabbin m’avait encouragé à boycotter. Je ne l’ai jamais regretté », avait-il confié au Palm Beach Post, en 1997. JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Athènes, Stéphane Diagana a bien sûr commencé à estimer la valeur de l’opposition. « À Paris, grâce à Marc et à Leslie, la France alignait une équipe avec deux garçons en moins de 45’’, ce que seuls les États-Unis et la Jamaïque pouvaient aussi se permettre. Là, on va beaucoup plus se Bleu Rouge pu courir en 45’’’5, voire 45’’3. Et il n’y a pour l’instant que Leslie qui soit à ce niveau-là. » Les autres membres du relais tricolore pointent respectivement à 45’’74 (Keita), 45’’76 (Wade), 45’’86 (Douhou), 45’’90 (ElHaouzy) et 45’’98 (Foucan). Consultant de France Télévisions à Jaune Bleu Jaune Sur 4 × 400 m aussi (surtout ?), Marc Raquil risque de manquer. « Je continue à dire que notre relais est médaillable », persiste pourtant le directeur technique national Robert Poirier. Lui-même forfait à cause d’une blessure au mollet droit, Stéphane Diagana le pense aussi, mais s’inquiète quand même un peu. « Marc va manquer par sa personnalité, mais aussi chronométriquement parlant. Il a remporté les Championnats de France (du 16 au 18 juillet à Sotteville-lès-Rouen) en 46’’21. Après un bon mois de travail, il aurait UNE FAUTE d’inattention toute bête. « J’étais en train de rêver, je n’ai pas fait attention où je mettais les pieds. » Mehdi Baala résume ainsi la lourde chute qu’il a faite hier matin à Marcoussis en butant sur une branche. Il effectuait un footing avec le « steepleux » Vincent Le Dauphin avant la photo de groupe de l’équipe de France. Regagnant en marchant l’hôtel des tricolores, il a été immédiatement pris en charge par l’encadrement médical de l’équipe de France. Diagnostic sur l’instant : entorse à la cheville droite. Il a été emmené sur le champ à la clinique des Lilas où on lui fit passer un scanner qui se révéla encourageant, éliminant toute trace de lésion osseuse ou de problème ligamentaire. Autre bon signe, l’hématome, qui était impressionnant, a rapidement dégonflé. « J’ai un tout petit peu mal, confiait hier soir Mehdi Baala à son retour à Strasbourg. Je vais maintenant me faire soigner au Racing Club de Strasbourg, les footballeurs ont l’habitude de ce genre de blessure. J’espère trottiner dès vendredi si c’est autorisé. » Baala a loué hier soir un DVD comique pour se changer les idées et il avoue avoir le moral. Il précise cependant : « Évidemment, il n’est pas question d’être à 90 % aux Jeux. Ce n’est pas en s’inquiétant que ça guérira plus vite. Je prendrai une décision dimanche ou lundi. Si je n’arrive pas à faire un virage, ce n’est pas la peine d’aller à Athènes. » On n’en est pas encore là. « Sauf que c’est à une semaine des Jeux, même si c’est tout à fait bénin », juge le coordonnateur du demi-fond JeanFrançois Pontier. De son côté, son entraîneur Jean-Michel Dirringer rappelle une anecdote : « En 2000, Mehdi s’était fait une entorse à une cheville dans un escalier à FontRomeu. Deux jours après, il reprenait le footing et il faisait une grosse séance dès le lendemain. » Mais en cette autre année olympique, l’incident était survenu en juin. Là, les séries du 1 500 m sont programmées le 20 août prochain… – O. M. et M. V. Noir Noir IL ÉTAIT ARRIVÉ LUNDI SOIR au Centre national de rugby de Marcoussis (Essonne), base arrière de l’équipe de France d’athlétisme avant les Jeux Olympiques d’Athènes. À trois jours de son départ théorique pour la Grèce, Marc Raquil, vingtsept ans, s’était installé chambre 34 en compagnie d’un autre coureur de 400 m, Abderahim el-Haouzy. Lors de la visite, mardi, du ministre des Sports, Jean-François Lamour, on avait trouvé le grand Marc aussi fuyant que tendu. Alors que les journalistes envahissaient le CNR, le médaillé de bronze sur 400 m des derniers Mondiaux de Paris avait fait savoir qu’il ne parlerait que le lendemain, c’est-à-dire hier matin. Entre-temps, Marc Raquil avait prévu d’effectuer une séance au stade Sous-la-Lune de Nogent-sur-Marne, son habituel lieu d’entraînement. Au programme, « de la résistance spécifique sur 400 m, des allures de course pour rassurer Marc », raconte son entraîneur, François Pépin. Après un premier 200 m très convenable en 22’’, Raquil s’élance pour un deuxième effort, sur 250 m. « À mi-course, il a ressenti une douleur aiguë au mollet gauche, et il s’est arrêté. Pas la peine de se parler, on a tout de suite su que les carottes étaient cuites », témoigne Pépin. À l’autre bout du stade, Leslie Djhone ne comprend pas tout de suite. Celui qui a « piqué » son record de France (44’’64 contre 44’’79) à Marc Raquil dimanche dernier à La Chaux-deFonds (Suisse) est alors totalement concentré sur sa séance. Il voit à peine son coéquipier enlever ses pointes sans un mot, avant de quitter le stade Sous-la-Lune et de retourner aussitôt à Marcoussis, où il doit montrer sa blessure au médecin fédéral Philippe Deymié. Le diagnostic tombe rapidement : lésion musculaire du mollet gauche. Une nouvelle blessure, celle de trop. Après avoir cumulé du retard à l’entraînement durant cet hiver (lire par ailleurs), Marc n’a pas pu effectuer ce grand retour « à la Raquil » qui lui aurait permis d’être prêt, sur le fil, pour les Jeux d’Athènes. Dernier avant la dernière ligne droite de la finale du 400 m des derniers Mondiaux de Paris, il avait remonté cinq concurrents pour s’emparer, d’un cheveu blond, d’une inattendue médaille de bronze. Cinq jours plus Frayeur pour Baala 9 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES « Lundi, je déciderai » EUNICE BARBER, convalescente depuis sa blessure contractée début juillet, n’a pas tranché pour sa participation aux Jeux. Ils l’attendaient tous hier pour la photo de famille au Centre national du rugby à Marcoussis. Mais elle est arrivée trop tard, comme sa copine ChristineArron. Plustôt dans la matinée, EuniceBarberavait rencontréle directeur technique national, Robert Poirier, sur le stade d’Évry où la double médaillée mondiale 2003 se pliait à une séance de sprint sous l’œil d’un de ses coaches Claude Monot. L’entrevue à trois a duré une « petite demi-heure », selon Robert Poirier qui garda bouche cousue jusqu’au bout : « Elle vous dira tout elle-même. » Vers 12 h 30, chapeau blanc sur tresses mauve et bleu, Barber s’est assise sur un petit banc à l’ombre. Histoire de faire le point. Ira-t-elle à Athènes ? Doublera-t-elle heptathlon et longueur ? Elle tranchera le 16 août. sûre que je ne vais pas m’arrêter en cours de route. « Le plus difficile, c’est peut-être les haies » – Vous n’êtes pas plus inquiète que ça ? – Je me prépare toujours pour mes objectifs, je fais des séances qui se passent de mieux en mieux. Je suis très sereine. Je ne m’inquiète pas. En ce moment, je vis au jour le jour. Ma blessure (tendinite à l’ischio-jambier droit), qui était très grave, guérit petit à petit même si ce n’est pas évident parce que je dois m’entraîner dur chaque jour. J’ai moins peur de réveiller la blessure que d’en créer une autre en compensant. Mais ce qui me gêne le plus aujourd’hui, ce sont les courbatures. – Vous n’avez fait que deux sorties cette année. Fin février en salle à Liévin (4e de la longueur), puis début avril à Los Angeles (4 e du poids) . Ce manque de compétition peut-il être un problème pour vous ? – Non, pas du tout. Je ne suis pas Manaudou gênée à l’épaule Les épreuves de l’heptathlon démarrent le vendredi 20 août. Eunice Barber, vice-championne du monde de la discipline et médaillée d’or à la longueur lors des Mondiaux de Paris ira à Athènes que si elle se sent au top. (Photo Stéphane Mantey) FRÉDÉRIC BERNES (*) Bob Kersee est également le coach des Américaines Joanna Hayes (100 m haies) et Sheena Johnson (400 m haies) qui seront aux Jeux. Ils s’envolent pour Athènes de notre envoyé spécial SCHINIAS. – Les Français ont pris leurs marques hier sur le bassin olympique sans être gênés par le vent habituellement fort sur ce site. (Photo Alain de Martignac) fond. Seul junior de l’an passé sélectionné aux Jeux dans le quatre de couple, Cédric Berrest (neveu du précédent) se souvient de ces régates avancées au petit matin, de « ces départs à 3 h 30 où il n’y avait rien à manger, car les gens de la base ne voulaient pas se lever », et de ces arrivées de nuit sur le bassin « que l’on ne voyait pas bouger ». Mais une fois au bord de l’eau, ce n’était pas pareil : « Les vagues passaient sur le ponton et il fallait surtout faire attention à ne pas se bouger. » Hier, Cédric Berrest et toute l’équipe de France olympique sont arrivés sur le bassin avec une certaine inquiétude. Le meltène soufflait à 6-7 mètres par seconde, mais rien de comparable avec l’été 2003. « Si ça reste comme ça, on n’a pas à se plaindre », note Cédric Berrest. « Pour l’instant ça va, mais l’important, ce sera les jours de course », souligne à juste titre le poids léger Frédéric Dufour. Le gros sujet d’inquiétude hier n’était pas le vent, mais les transports. Un seul bus pour le départ de 150 rameurs et 1 h 30 écoulée entre la montée dans le car et l’arrivée au plan d’eau. Râlant comparativement aux Australiens logés au Club Med voisin. Les champions du monde Sébastien Vieilledent et Adrien Hardy et les poids légers Pascal Touron et Frédéric Dufour se demandaient même s’il ne serait pas possible de prendre le petit déjeuner sur le bassin et partir beaucoup plus tôt pour éviter les bousculades. Si, comme c’est envisagé, le départ des courses est avancé à 7 h 30, heure où le vent souffle moins, on ne serait pas loin des 3 h 30 dont parlait Cédric Berrest. – M. V. e SANTÉ 116 SESSION DU CIO Comment les athlètes vont se soigner Le programme revisité Les sportifs sous traitement devront respecter à Athènes la nouvelle réglementation des AUT. À l’automne commencera l’étude de tous les sports aujourd’hui au programme. Le seront-ils tous encore demain ? ATHÈNES – ATHÈNES – ENTRÉ EN VIGUEUR à Athènes le 30 juillet dernier, le Code mondial antidopage comprend plusieurs standards d’harmonisation, dont celui, essentiel, des autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT). Cette réglementation permettra aux athlètes malades d’utiliser dorénavant, dans un cadre strictement thérapeutique, toutes les substances figurant dans la liste interdite, « et donc de pratiquer leur discipline, sans avoir à faire les frais de la lutte contre les tricheurs ». Ce processus, dont l’esprit est ainsi défini par le docteur Alain Garnier, directeur médical de l’Agence mondiale antidopage (AMA), soumet la délivrance de ces AUT à des conditions drastiques dont les plus importantes sont les suivantes : le sportif devra établir qu’il subira un préjudice de santé si la substance interdite ne lui est pas administrée ; l’usage de cette substance ne devra produire aucune amélioration de la performance ; il ne devra pas exister d’alternative thérapeutique autorisée pouvant se substituer aux substances interdites prescrites. Le feu vert ne lui sera attribué qu’à l’issue d’un long processus administratif et médical vérifiant toutes les conditions précitées dont la première étape – c’est une évidence – visera à établir la réalité des troubles dont il souffre, par le biais de tous les examens médicaux nécessaires au diagnostic. Bien entendu, l’exigence du comité destiné à délivrer les AUT (CAUT), constitué d’au moins trois médecins indépendants, variera selon L’AMA veillera à la transparence Bien entendu, la question épineuse de la composition des comités de délivrance des AUT est strictement établie par les standards mais n’est pas actuellement concrétisée, puisque les nations ne seront assujetties au Code mondial qu’en 2006. Autre point fondamental : l’AMA aura la possibilité, à tout moment, de se saisir d’une décision de délivrance d’une AUT par un comité national ou international pour en réviser la décision. Elle pourra également être saisie par un athlète qui s’est vu refuser une AUT, et renverser la décision initiale. Enfin, pour en terminer avec les rouages disciplinaires, le Tribunal arbitral du sport sera habilité à trancher les litiges entre athlètes, agences nationales antidopage et AMA. Concernant la France, la logique voudrait, en l’état, que le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) hérite de la responsabilité du CAUT, même s’il s’est montré jusqu’alors assez critique dans ses com- mentaires réservés aux AUT. Dans un avis officiel rendu public le 11 février 2004, le CPLD souligne l’impossibilité actuelle pour une autorité publique d’appliquer le standard des AUT (publié au Journal officiel le 1er janvier 2004 avec la liste des produits interdits) tant qu’une convention – actuellement en cours de finalisation devant l’UNESCO – ne validera pas les relations entre l’État français et l’AMA, fondation de droit privé. D’autres réserves ont été évoqués par le CPLD, présidé par Marc Sanson, qui vont des risques de surmédicalisation des athlètes jusqu’à la possibilité de délivrance d’AUT de complaisance dans certains pays (une AUT validée en Italie sera valable en France). Sans oublier de s’interroger sur le financement de ces procédures, appliquées en théorie à plusieurs millions de licen- ciés. Face a ces commentaires, Alain Garnier, en charge de la supervision de toutes les AUT à l’AMA, notamment durant les Jeux, précise que « Le Code laisse aux autorités publiques le droit de définir sur quelle population il entend appliquer ces règles. Concernant les autres remarques, je rappelle que l’AMA reçoit une copie de toutes les AUT délivrées et peut les réviser, ce qui empêchera toute dérive. Enfin, concernant la surmédicalisation des sportifs, l’argument n’est pas recevable. Ceux qui dénoncent ce risque devront avoir le courage de dire qu’il faut interdire le sport à tous les malades. Je pense que certains athlètes diabétiques, qui recevront une AUT pour une prescription d’insuline, apprécieront… » DAMIEN RESSIOT Une vingtaine d’AUT pour les Français PARMI LES 311 ATHLÈTES composant la délégation française à Athènes, une vingtaine souffriraient de pathologies aiguës ou chroniques ayant nécessité la délivrance d’une autorisation d’usage thérapeutique (AUT), en raison de l’utilisation d’une substance inscrite sur la liste de l’AMA. La totalité de ces 20 cas – proportion rassurante – concerne des demandes d’AUT abrégées et font référence à l’utilisation de béta-2-agonistes pour la grande majorité et de corticoïdes. Le comité chargé de délivrer les AUT à Athènes depuis le 30 juillet, désigné par la commission médicale du CIO, n’a pas encore, selon le Dr Maurice Vrillac, président de la commission médicale du CNOSF, « accepté tous les dossiers français. J’en ai reçu trois aujourd’hui (hier), et il m’en manque encore une demi-douzaine. Certains dossiers étaient incomplets, et un tiers d’entre eux ont été renvoyés. Nous avons refaits des examens complémentaires et les choses rentrent dans l’ordre ». « Les normes établies par le CIO sont drastiques, commente pour sa part le Dr JeanPierre Cervetti, médecin fédéral de la natation. Nous avons été confrontés, avec le DTN (Claude Fauquet), à l’apparition d’une nouvelle forme d’asthme dans notre discipline, induit par une hyperventilation, par l’exposition au froid, au sec et aux produits traitants les piscines. Nous avons donc dû effectuer de nouvelles épreuves d’efforts pour compléter les dossiers. » – D. R. JEUDI 12 AOÛT 2004 de notre envoyé spécial UNE CHOSE est certaine. Lorsque Jacques Rogge, le président du CIO, a une idée, il va jusqu’au bout. Même si le chemin est long et hérissé de barrières plus ou moins hautes, le Belge fonce tête baissée pour arriver à ses fins. À vrai dire, Rogge n’a sans doute pas digéré son échec de la session de Mexico, en novembre 2002, lorsqu’il a voulu expulser le pentathlon moderne, le softball et le baseball des JO. Il désire toujours un programme olympique réactif, qui plaise aux jeunes, et revient à la charge. Pour ce faire, le Comité international olympique a défini 32 critères sur la base desquels les 28 sports et les 301 disciplines seront désormais jugés pour conserver ou gagner le droit de figurer au programme des Jeux de … 2012. Jacques Rogge, à une époque pas si lointaine, avait bien tenté de réduire le délai d’introduction d’un sport. Malheureusement, la Charte olympique, la constitution du mouvement olympique, stipulait qu’il fallait au moins sept ans entre l’annonce et la disparition d’un sport olympique. Selon un rapport remis mercredi à Athènes aux membres du CIO, l’étude prend notamment en compte pour chacun des sports son histoire, sa tradition, son image, son universalité, sa popularité, son impact médiatique, ses effets sur l’environnement mais aussi ses perspectives de développement et sa politique antidopage. Dès l’issue des Jeux, le 29 août prochain, une commission d’étude se mettra en place pour décortiquer chaque sport selon ces critères. Certes, le pentathlon moderne, le softball et le base-ball sont évidemment en tête de liste des sports en danger mais nul n’est à l’abri des fourches caudines du CIO. Au niveau des disciplines, le couperet pourrait être encore plus dévastateur car la marche, la lutte gréco-romaine, les poids légers en aviron, le concours complet en équitation, certaines épreuves par équipes et d’autres encore, peuvent passer à la trappe. Si pour les sports, un vote de la session est nécessaire (au moins deux tiers des voix), pour les disciplines, une simple décision de la commission exécutive du CIO est suffisante. Ce « rafraîchissement » voulu par Jacques Rogge a pour but d’éviter l’immobilisme et le conservatisme. Reste qu’une éviction du programme olympique condamnerait inexorablement le ou les sports concernés à la confidentialité. La bataille pour le maintien des sports en place sera terrible. Quant au rugby à 7 et au golf, ils devront attendre la décision de la session de Singapour, en juillet 2005, pour savoir s’ils pourront enfin retrouver le futur programme olympique quitté en 1924 pour le premier et en 1900 pour le second. ALAIN LUNZENFICHTER I LINDBERG VICE-PRÉSIDENTE. – La Suédoise Gunilla Lindberg (57 ans) a été élue vice-présidente du CIO en remplacement de Thomas Bach dont le mandat arrivait à expiration. Après Anita Defrantz (1997-2001), elle est la deuxième femme qui atteint cette haute responsabilité. Quant à Sergueï Bubka (représentant des athlètes), Mario Vazquez Rana (représentant des CNO), Denis Oswald (représentant des fédérations d’été) et Ottavio Cinquanta (représentants des fédérations d’hiver), ce ne fut qu’une formalité puisqu’ils étaient les seuls candidats à leurs postes respectifs. NOUVELLE COMMISSION EXÉCUTIVE. – Président : Rogge (BEL) ; Vice-présidents : Smirnov (RUS) ; Easton (USA) ; Kim Un-yong (CDS), suspendu depuis 2003 ; Lindberg (SUE). Membres : Nikolaou (GRE), Oswald (SUI) ; M. Vazquez Rana (MEX) ; Heiberg (NOR) ; Diallo (GUI) ; Khoury (LIB) ; Cinquanta (ITA) ; Bubka (UKR) ; Yu Zaiqing (CHN) ; Carrion (PUR). I SUCCÈS MARKETING. – Le marketing olympique est en pleine progression. Pour la période 2002-2004 il est de 473,8 millions d’euros, il sera de 542,5 millions pour 2006-2008 et de 709 millions d’euros pour 2010-2012. Rappelons qu’au début, en 1985, le marketing olympique était uniquement alimenté par des sociétés américaines. Aujourd’hui si cinq compagnies des États-Unis figurent encore au nombre des commanditaires, six du reste du monde s’y ajoutent. I GYMNASTIQUE : LES FRANÇAIS ONT CHOISI. – Avant même d’effectuer l’entraînement sur podium, hier à midi, les entraîneurs français avaient désigné qui ferait quoi lors du concours de qualifications de demain, déterminant pour accéder dans les finales par équipe, individuelle et par appareils. Comme prévu, seuls Benoît Caranobe et Johan Mounard seront alignés sur les six agrès. Pour les autres, Dimitri Karbanenko sera exempté des anneaux, Florent Marée des arçons, Yann Cucherat du sol et du saut et Pierre-Yves Bény des barres parallèles et fixe. « J’espère qu’ils se comporteront mieux quand ça comptera, commenta Marc Touchais, l’entraîneur national, à l’issue de six rotations plutôt moyennes des garçons. Mais leur objectif était surtout de prendre contact avec les engins. » En l’occurrence, surpris par la température très fraîche de la salle de compétition, ils sont apparus presque apathiques au sol, commettant plusieurs bévues. « Le praticable s’est avéré plus dur que celui de l’échauffement », les excusa Marc Touchais, l’entraîneur. Il a fallu patienter jusqu’aux barres parallèles et la fixe, soit les deux ultimes rotations, pour assister au réveil du collectif. I CANOË-KAYAK : HUIT FRANÇAIS POUR LA COURSE EN LIGNE. – Officiellement, la délégation française aux Jeux est composée de quatre représentants : Amir-Tahmasseb (K1 500 m et 1 000 m) et Lavigne-Lenoir (C2 500 m et 1 000 m) chez les hommes, plus Nathalie Marie (K1 500 m femmes). Mais ce seront huit Bleus qui s’envoleront le 20 août pour Athènes, Anne-Laure Viard et Marie Delattre (K2) ainsi que Éric Le Leuch et Laurent Barbey (C2) les accompagnant pour éventuellement saisir l’occasion d’une inscription de dernière minute. Inclus dans la liste soumise au CIO, ils pourraient profiter, le 21 août au soir de désistements consécutifs à des blessures ou suspension pour dopage. PAGE 9 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge ATHÈNES – I PRIVÉS DE CÉRÉMONIE. – Ils ne seront que quelques chanceux à pouvoir assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux. Du côté des Françaises, seules Elsa N’Guessan, membre du relais 4 × 200 m et Laurie Thomassin, brasseuse du 4 × 100 m 4 nages, se permettront cette récréation, leurs épreuves n’étant pas programmées avant mercredi. Chez les garçons, Simon Dufour et Julien Sicot, qui nagent pourtant le surlendemain le relais 4 × 100 m, ont déjà annoncé leur présence. Sans émettre d’interdiction, l’encadrement français a déconseillé aux engagés des jours suivants d’y assister, insistant sur la fatigue qu’engendrait ce type d’événement. Mais comme le dit Sicot, qui participe à ses premiers JO, c’est aussi « quelque chose à vivre dans une carrière ». Bleu Rouge I DES CAPITAINES D’EXPÉRIENCE. – Franck Esposito et Solenne Figuès : le choix des capitaines de l’équipe de France de natation n’a rien pour surprendre. Esposito (33 ans) et Figuès (25 ans) totalisent à eux deux sept JO et vingt-deux années en équipe de France ! Dans des styles très différents, l’Antibois et la Toulousaine, plus bavarde, ont pris la parole dès la veille du départ pour Athènes, afin, notamment, de mettre en garde leurs coéquipiers contre les risques de dispersion inhérents à l’événement. Quoique puissant, le vent n’a pas perturbé les premiers entraînements de l’équipe de France. la nature de la substance prescrite à l’athlète. L’AMA a ainsi scindé le circuit d’attribution en deux axes distincts : le premier, abrégé, réservé aux autorisations concernant les substances utilisées pour des pathologies fréquentes (ex. : l’asthme), sera limité aux béta-2 agonistes utilisés par inhalation (salbutamol…) et aux corticoïdes par voie non systémique. Le second, très pointilleux, concernera toutes les autres substances. I HÉNIN IMPRESSIONNE METELLA. – Après 24 heures passées au village olympique, Malia Metella n’a pour l’instant rencontré qu’une « célébrité », mais pas des moindres puisqu’il s’agit de la joueuse de tennis Justine Henin, aperçue au restaurant. Si la championne d’Europe du 100 m a noté la petite taille de la numéro 1 mondiale belge, elle fut surtout impressionnée par sa carrure. « Elle est plus baraquée qu’une nageuse ! », s’étonnait Metella, pourtant loin d’être malingre. Jaune Bleu Jaune TRENTE-QUATRE DES SOIXANTE athlètes appelés à disputer les Jeux s’envolent aujourd’hui pour Athènes. Dans ce premier voyage, figurent notamment Leslie Djhone, le nouveau recordman de France du 400 m (44’’64), et Muriel Hurtis, pas complètement remise d’une inflammation du tendon des ischio-jambiers droits. Le premier a décidé de s’installer en Grèce une bonne semaine avant le début des épreuves d’athlétisme afin de s’habituer à la chaleur. D’autres athlètes prennent le premier avion pour pouvoir assister à la cérémonie d’ouverture demain. « Pendant deux jours, je vais ouvrir les yeux, m’émerveiller, après je rentrerai dans ma bulle et je me concentrerai », avoue ainsi le jeune sauteur en longueur Kafetien Gomis (24 ans). Lundi prochain, un deuxième contingent d’athlètes emmené par la recordwoman d’Europe du 100 m, Christine Arron, et le vice-champion du monde du 1 500 m, Mehdi Baala, rejoindra Athènes. Le troisième départ aura lieu le vendredi 20. Par ailleurs, hier à Marcoussis, le marcheur Denis Langlois a été élu capitaine de l’équipe de France. Moins dur que prévu de notre envoyé spécial Sans pour l’instant être un frein à ses ambitions, la douleur ressentie par Laure Manaudou pendant le stage terminal d’Aix-les-Bains persiste et l’empêche encore de s’entraîner tout à fait normalement. Récurrente, cette inflammation a d’ailleurs justifié, la veille du départ des Français pour Athènes, une visite chez son ostéopathe de Melun. Une petite alerte pour la triple championne d’Europe qui pourrait enchaîner quatre courses capitales dimanche (série et demi-finale du 100 m dos, série et finale du 400 m). I PÉREC, TOUJOURS STAR. – Laure Manaudou et Malia Metella ont trouvé un bon moyen d’agrémenter l’ordinaire. Les deux miss, qui se pliaient hier mercredi à l’exercice de la conférence de presse avec quelques autres Bleus, ont profité de leur aller-retour au club France pour poser à côté de Marie-José Pérec, de passage dans les locaux. Devant l’objectif de Julien Sicot, les reines des derniers Championnats d’Europe ne dissimulaient pas leur plaisir de rencontrer la triple championne olympique. AVIRON « C’EST LA PREMIÈRE fois que je vois ce bassin “ramable”. » Le DTN adjoint Pascal Berrest faisait partie des spectateurs présents l’an passé aux Championnats du monde juniors qui s’étaient disputés sur ce même plan d’eau olympique de Schinias. La puissance des vagues générées par le vent avait perturbé les courses, obligeant à disputer les finales sur 1 000 m au lieu de 2 000 m et envoyant certains bateaux par le Aujourd’hui : football (suite du premier tour hommes) et tour préliminaire de tir à l’arc. Demain : cérémonie d’ouverture à 19 h 45. Samedi : début officiel des JO avec les premières épreuves (aviron, badminton, basketball, beach-volley, boxe, cyclisme sur route, escrime, football, gymnastique artistique, haltérophilie, handball, hockey sur gazon, judo, natation, plongeon, softball, tir, tennis de table, voile, volley-ball). Noir Noir « ALLEZ-VOUS participer aux Jeux d’Athènes ? – Je n’ai pas encore pris de décision. Si je me sens prête, si je me sens capable de pouvoir donner le meilleur de moi-même, je fais les Jeux. Sinon je n’y vais pas. – Savez-vous au moins quand vous déciderez de votre participation ou non à ces JO ? – Oui, ce sera lundi, le 16 août, que je déciderai (l’heptathlon aura lieu les 20 et 21 août ; la longueur les 25 et 27 août). Ce jour-là, je donnerai ma réponse définitive au DTN et le lendemain, j’en informerai la presse. Ce qui est sûr, c’est que je ne pars pas à Athènes demain (aujourd’hui) avec les autres (lire par ailleurs). – Pensez-vous toujours doubler heptathlon et longueur à Athènes ? – Je vais voir. Pour l’instant, je vous le répète, rien n’a été décidé. Je pense avoir la capacité de faire les deux mais il faut encore attendre pour en être certain. Ce que je sais, c’est que je ne veux pas aller aux Jeux pour aller aux Jeux. À Athènes, ce seront mes quatrièmes Jeux Olympiques et je ne fais pas partie des athlètes qui iront là-bas pour les distractions ou l’ambiance. Si j’y vais, c’est pour gagner la médaille d’or dans les épreuves où je m’engage. Le reste, ça ne m’intéresse pas. – Cl a ude Mo n ot a l ai ssé entendre que vous pourriez envisager de débuter l’heptathlon, quitte à abandonner ensuite, pour vous préparer au concours de la longueur… – Il a dit ça oui mais moi je n’ai pas envie de ça. Si je prends le départ de l’heptathlon, c’est pour le finir. C’est pour cette raison que je veux être quelqu’un qui se pose ce genre de questions. Quand je fais une compétition, c’est à fond, sans arrière-pensées. Quand je fais quelque chose, je suis optimiste jusqu’au bout. Je suis comme ça. – Vous deviez effectuer mardi une séance déterminante pour la suite. Comment cela s’est-il passé ? – C’est vrai que c’était une séance test. J’ai fait du sprint à l’INSEP, des étirements et ça allait. Ce matin (hier à Évry), ça allait aussi. En ce moment, je fais beaucoup d’éducatifs. Je fais aussi beaucoup de lancers, du javelot, du poids et de l’endurance. Le plus difficile, c’est peut-être les haies. Je varie au maximum. – Et la longueur ? – Aussi, chaque jour. – Tenez-vous informé régulièrement Bob Kersee de votre état de forme ? – Oui, bien sûr. Je l’ai encore eu au téléphone hier soir (mardi). – Mais il devait venir vous voir en France à Nice et il n’est jamais venu. Et en ce moment, il est en Crète avec l’équipe américaine (*)… - Oui, mais ce n’est pas un problème. Il fait ça pour l’amour du sport. D’ailleurs, il va venir me voir à Paris en fin de semaine. Si je vais à Athènes, ce sera avec Claude Monot et Bob Kersee. Comme à Paris l’an dernier. J–1 10 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES CYCLISME SUR ROUTE À eux Athènes ! Longo ne vend pas de créatine Les coureurs (hommes et femmes) ont reconnu ensemble, hier, le parcours olympique en centre-ville. ATHÈNES – de notre envoyé spécial ENVOLÉS les innombrables taxis jaunes, volatilisés les scooters pétaradants, débouchées les artères, décongestionnés les ronds-points : le cœur d’Athènes a battu au ralenti, hier, au rythme des vélos. À partir de 17 heures, en effet, les automobilistes n’ont plus eu le droit de cité. Une gageure pour la capitale grecque : la bicyclette est devenue la grande reine de l’asphalte gras et brûlant l’espace de deux heures, le temps imparti aux participants de la course en ligne (samedi pour les hommes , dimanche pour les femmes) pour reconnaître le circuit (une boucle de 13,2 km à parcourir 17 fois pour les uns, 9 fois pour les dames). Voeckler joue aux devinettes Quel spectacle alors pour les Athéniens qui, d’habitude à cette heure, sirotent leur café frappé alanguis aux terrasses des cafés. Des pigeons ont envahi la chaussée, des chiens se sont risqués à traverser sans regarder. Aucun parasite pour couvrir le chant des oiseaux et des cigales. Quel bonheur, quel calme ! Quelle ambiance aussi lorsqu’un petit peloton bigarré s’est formé à l’ombre de la mairie, rue Athinas, là où seront jugés le départ et l’arrivée. Un peloton comme seuls les Jeux peuvent en créer. Des coureurs du Guatemala, du Salvador, des Barbades ou encore de l’Iran côtoyaient les stars américaines Hamilton et Hincapie ; des femmes et des hommes sur la même ligne, avec ou sans casque d’ailleurs, d’humeur badine : le Néerlandais Boogerd ne cachait pas sa joie d’accueillir son accorte compatriote Van Moorsel, championne olympique sortante ; le Suédois Backstedt, lui, bavardait avec Sonia Huguet. Et les Français dans tout ça ? Magnifiques dans leur nouvelle tenue spéciale JO ! En bleu-blanc-rouge, comme s’ils étaient tous champions de France. En tout cas, hérauts de la France, ça, c’est sûr. Au comble du bonheur, babas d’admiration devant l’énormité des Jeux, à l’image de Thomas Voeckler, tout autant impressionné par la sécurité – « même les vélos sont accrédités (une pastille bleue est collée sur chaque cadre) » – que par le fait de croiser des athlètes de toute nationalité et de toute discipline au village olympique : « Des filles font deux fois ma taille, plaisantait le champion de France. J’essaie de deviner quel sport elles pratiquent. » De son côté, Laurent Brochard, qui ne découvre pas les Jeux (c’est sa troisième participation), insistait plutôt sur la singularité du lieu : « L’histoire des JO me passionne, ça fait deux ans que je rêvais de disputer cette course à Athènes au milieu des monuments antiques. » Il s’est d’ailleurs arrêté un peu du côté de l’Acropole... pour le plaisir. Trois tours de reconnaissance ont suffi à tous pour prendre la mesure du circuit. « C’est spécial, a commenté Richard Virenque, un peu surpris. Déjà sur trois tours, c’est usant. La bosse est sinueuse, il faut sans cesse relancer… Comment tu trouves le parcours, Jeannie ? », a-til lancé à Longo. Réponse de la Grenobloise, dubitative et lapidaire : « Je n’ai pas aimé les pavés (il y en a sur 2,5 km). » Finalement, un seul a trouvé ce circuit moins dur qu’il ne l’imaginait : Frédéric Moncassin. Un directeur sportif de l’équipe de France consciencieux puisqu’il a emprunté l’un des vélos d’Edwige Pitel pour couvrir le troisième tour avec les coureurs… en baskets ! Rigolard, il s’est adressé au DTN Patrick Cluzaud : « Tu me sélectionnes ou pas ? » JÉRÉMIE ARBONA MALGRÉ UNE DIRECTIVE EUROPÉENNE de 2002 sur les compléments alimentaires qui en impose la libre circulation, la créatine est toujours interdite à la vente en France, sans doute plus pour très longtemps. Sa consommation et son utilisation par les sportifs sont, en revanche, parfaitement légaux. Ce produit n’est toutefois pas « proposé » sur le site Internet de Jeannie Longo, comme certaines allégations ont pu le faire croire. Rencontrée hier au moment où elle partait en reconnaissance du circuit des Jeux, la Grenobloise était très claire : « Mais il n’y a plus la créatine dans ma ligne de produits ! » Et si la créatine figure bien dans le descriptif – « peut-être pas actualisé », admet-elle – des produits de sa boutique, cette négligence n’est pas coupable puisque, de toute façon, il n’est pas possible d’acheter en ligne sur le site de la multimédaillée. Un lien permet simplement de rejoindre le site de Vit’All +, qui présente une ligne Jeannie Longo où la créatine n’apparaît pas. Aux points de vente indiqués, la réponse est invariable et catégorique : « Impossible de commander de la créatine. » Roger Serrault, président de la Fédération française de diététique et patron de RCS Distribution, société à laquelle appartient la marque Vit’All +, a d’ailleurs confirmé hier à L’Équipe qu’il en avait arrêté la distribution « pour de pures raisons commerciales ». Jeannie Longo, à bientôt quarante-six ans, prend part, à partir de dimanche à Athènes, à ses sixièmes Jeux d’affilée. – P. Laf. et D. R. FOOTBALL (1er tour, 1re journée) GRÈCE - CORÉE DU SUD : 2-2 Sur un petit air connu GRÈCE - CORÉE DU SUD : 2-2 (0-1). À Thessalonique. 25 152 spectateurs. Arbitre : M. Larrionda. Buts. – Corée du Sud : Kim Dongjin (43e), Vyntra c.s.c. (65e). Grèce : Taralidis (77e), Papadopoulos (82e). Avertissements.- Corée du Sud : Kim Chi-gon (26e). Grèce : Papdopoulos (1re), Vallas (40e), Mitrou (92e). Expulsion. – Corée du Sud : Kim Chi-gon, deuxième carton jaune (31e). GRÈCE : Amparis ; Lagos (Salpingis, 46e), Moras, Vallas, Nempegleras, Vyntra (Taralidis, 74e) ; Stoltidis (cap.), Fotakis, Sapanis ; Agritis (Mitrou, 46e), Papadopoulos. CORÉE DU SUD : Kim Young-kwang ; Kim Chi-gon, Park Yong-ho (cap.), Yoo Sang-chul ; Kim Do-heon (Chung Kyung-ho, 84e), Park Kyu-seon (Choi Won-kwon, 59e), Kim Dong-jin, Kim Jungwoo ; Lee Chun-soo, Choi Tae-uk (Cho Byung-kuk, 34e), Cho Jae-jin. LES GRECS ONT EU CHAUD ! À moins de vingt-cinq minutes de la fin du match d’ouverture du tournoi olympique qui les opposaient aux Coréens, les joueurs de Stratos Apastolakis se sont retrouvés menés de deux buts, avant d’effectuer un incroyable retour (2-2). L’expulsion du défenseur Kim Chi Gon pour une obstruction sur Papadopoulos a paradoxalement souri aux Coréens qui, réduits à dix, ouvrirent la marque avec Kim Dong Jin (1-0, 43e). Après la pause, les Grecs multipliaient les occasions, comme ce tir à bout portant de Fotakis (63e). En vain. Trois minutes plus tard, nouveau coup de théâtre. Le malheureux défenseur grec Vidras lobait son gardien sur un dégagement trop appuyé (0-2). Alors que le match semblait plié, Taralidis du gauche trouvait l’ouverture (1-2). Puis portés par un public prêt à revivre l’ivresse de l’Euro 2004, les partenaires de Papadopoulos, auteur du penalty égalisateur, arrachèrent un précieux point. – L. C. HOMMES ATHÈNES. – Le Français Thomas Voeckler (à droite) a pu découvrir hier, lors de la reconnaissance du circuit, l’incroyable décor qu’offre la capitale grecque. (Photo Bruno Fablet) Dédé, ravi, opine et voudrait bien développer mais le barbecue l’attend. OLLIVIER BIENFAIT I INFIME ESPOIR POUR ABDELLATIF. – Hier, l’Uruguayenne Paseyro (– 81 kg) a déclaré forfait pour le tournoi. Ce retrait qui devrait profiter à la Slovène Zolnir (– 63 kg), première remplaçante, ouvre pourtant des perspectives à Abdellatif. « Il faut encore deux désistements, ça reste jouable », estime Fabien Canu, le DTN. Amina demeure prudente : « Tant qu’on ne m’a pas dit officiellement que c’était O.K., je me considère toujours comme partenaire d’échauffement. » Réponse à midi. – Ak. C. Quand Jackson croise Pérec Quand deux porte-drapeaux se croisent, ils n’évoquent pas forcément des histoires de porte-drapeau. La preuve avec Jackson Richardson, seizième porte-drapeau français de l’histoire olympique estivale, charmé par sa rencontre, hier midi au Club France, avec celle qui l’a devancé dans la fonction, en 1996, une Marie-José Pérec amène et insouciante. « Je l’ai trouvée rayonnante, salue le Réunionnais. J’étais vraiment content de la revoir, je la connais depuis quelque temps déjà. Nous avons juste échangé quelques mots, rien de spécial. J’ai surtout pris de ses nouvelles. » La veille, déjà, à l’aéroport, les deux complices s’étaient trouvés réunis, aux côtés d’un troisième ambassadeur de la caste, David Douillet, porteur en 2000 du prestigieux étendard. Plus formel, le rendez-vous avait lui tourné autour des sensations, des émotions, de la fierté et du sens de la responsabilité. L’instant, hier, était plus furtif. Une belle rencontre, néanmoins, entre le vert capitaine des Bleus et la divine Guadeloupéenne, enchantée par ces quelques moments partagés avec les handballeurs de l’équipe de France invités, donc, à dévoiler leurs ambitions devant la presse. Marie-José Pérec qui n’a pas tardé à évoquer un beau et vieux souvenir : 1992 et les Barjots. « Pour moi, Barcelone, c’était d’abord eux, leur folie, l’ambiance qu’ils mettaient au village. » L’atmosphère, hier, était nettement plus paisible dans le port du Pirée. Sans doute parce que ces Français-là, opposés ce matin aux Islandais en match amical, savent qu’ils ont les moyens d’aller au bout de leur rêve. – P. P. I HANDBALL : PETITE FRAYEUR POUR KARABATIC. – Nikola Karabatic a été victime, hier, d’une petite entorse de la cheville gauche lors de la séance d’entraînement de l’après-midi. Rien qui ne puisse compromettre sa participation à la rencontre d’ouverture, samedi, face au Brésil. I DES CHAMPIONNES DU MONDE CHEZ LES HELLÈNES. – Arrivées en fin de soirée à Athènes, les handballeuses ont, comme les garçons la veille, eu droit à l’ouzo local avant de prendre possession de leurs quartiers. Conférence de presse, entraînement, visite du village olympique rythmeront la GROUPE G États-Unis b. Grèce, 3-0. Brésil b. Australie, 1-0. ÉTATS-UNIS - GRÈCE : 3-0 (2-0) À Heraklion. 15 757 spectateurs. Arbitre : Mme Palmqvist. Buts : Boxx (14e), Wambach (30e), Hamm (82e). Avertissements. – Grèce : Benson (49e). ÉTATS-UNIS : Scurry ; Rampone, Reddick, Fawcett, Markgraf ; Boxx, Wagner (Tarpley, 61e), Foudy (cap.) (Hucles, 71e), Lilly ; Hamm, Wambach (Parlow, 79e). BRÉSIL-AUSTRALIE : 1-0 (1-0) À Thessalonique. 24 325 spectateurs. Arbitre : Mme Frai. But : Marta (36e). Avertissements. – Brésil : Monica (64e). Australie : Peters (15e). journée d’aujourd’hui. Demain, elles seront opposées à la Grèce en amical. I LES VOLLEYEURS À ATHÈNES. – L’équipe de France de volley est arrivée hier soir à Athènes. Un entraînement en commun avec le Brésil est au programme cet après-midi au palais des sports de la Paix et de l’Amitié, lieu de la compétition. I ESCRIME : DANINTHE RATE L’AVION. – Sarah Daninthe, la remplaçante de l’équipe de France d’épée, a raté son avion hier à Paris… à cause d’un colis suspect. Du mauvais côté du périmètre de sécurité quand l’objet a été découvert, l’épéiste de Levallois a dû prendre l’avion suivant pour rejoindre ses camarades de l’équipe de France, arrivés à Athènes en début d’après-midi. Aujourd’hui, les Bleus découvriront le complexe de Helliniko, situé en bord de mer, ainsi que leur tableau d’élimination directe puisque le tirage au sort de toutes les épreuves est prévu ce matin à partir de 10 h 30. EN PISTE AUJOURD’HUI FOOTBALL HOMMES. AUJOURD’HUI, à 19 h 30 (*). – Groupe B : ParaguayJapon (à Thessalonique) ; Ghana-Italie (à Volos). Groupe D : Costa Rica - Maroc (à Héraklion) ; Irak-Portugal (à Patras). TIR À L’ARC HOMMES. Arc classique. Individuel. JO 2000 : 1. Fairweather (AUS) ; 2. Wunderle (USA) ; 3. Van Alten (HOL). CM 2003 : 1. Frangilli (ITA) ; 2. Im Dong-hyun (CDS) ; 3. Barnes (AUS). Champions olympiques (depuis 1984). – 1984 : Pace (USA) ; 1988 : Barrs (USA) ; 1992 : Flute ; 1996 : Huish (USA) ; 2000 : Fairweather (AUS). Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 16 heures. LUNDI : 32es de finale. MARDI 17 : 16es de finale. JEUDI 19 : 8es, quarts, demies et finales. Principaux engagés : Fairweather, Barnes (AUS) ; Johnson, Wunderle (USA) ; Jang Yong-ho, Im Dong-hyun, Park Kyung-mo (CDS) ; Frangilli, Di Buo, Galiazzo (ITA) ; Prasad (IND) ; Ruban (UKR) ; Henckels (LUX) ; Lind (DAN) ; Tsyrempilov (RUS) ; Van Atlen (HOL). Français engagés : De Grandis, Fisseux, Naglieri. Principal absent : Torrès. Par équipes. JO 2000 : 1. Corée du Sud ; 2. Italie ; 3. États-Unis. CM 2003 : 1. Corée du Sud ; 2. Suède ; 3. Italie. Champions olympiques. – 1988 : Corée du Sud. 1992 : Espagne ; 1996 : États-Unis ; 2000 : Corée du Sud. Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 16 heures. SAMEDI 21 : 8es, quarts, demies et finales. Principaux engagés : Corée du Sud, Italie, États-Unis, Australie, Inde, Ukraine. PAGE 10 Équipe de France : De Grandis, Fisseux, Naglieri. Principal absent : Russie. FEMMES. Arc classique. Individuel. JO 2000 : 1. Yun Mi-jin (CDS) ; 2. Kim Nam-soon (CDS) ; 3. Kim Soonyung (CDS). CM 2003 : 1. Yun Mi-jin (CDS) ; 2. Park Sung-hyun (CDS) ; 3. Lee Huyn-jung (CDS). Championnes olympiques (depuis 1984). – 1984 : Seo Hyang-soon (CDS) ; 1988 : Kim Soo-nyung (CDS) ; 1992 : Cho Youn-jeong (CDS) ; 1996 : Kim Kyung-wook (CDS) ; 2000 : Yun Mi-jin (CDS). Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 8 heures. DIMANCHE 15 : 32es de finale. MARDI 17 : 16es de finale. MERCREDI 18 : 8es, quarts, demies et finales. Principales engagées : Yun Mi-jin, Park Sung-hyun, Lee Sung-jin (CDS) ; Pfohl, Nulle (ALL) ; Williamson (GBR) ; Nichols (USA) ; Mospinek (POL) ; Valeeva (ITA) ; Nasaridze (TUR) ; Palekha (UKR). Françaises engagées : Schuh, Fouace, Trayan. Principales absentes : Kim Nam-soon, Kim Soo-nyung (CDS). Par équipes. JO 2000 : 1. Corée du Sud ; 2. Ukraine ; 3. Allemagne. CM 2003 : 1. Corée du Sud ; 2. Japon ; 3. Ukraine. Champions olympiques. – 1988 : Corée du Sud ; 1992 : Corée du Sud ; 1996 : Corée du Sud ; 2000 : Corée du Sud. Programme (*). – AUJOURD’HUI : Tir de classement à 9 heures. VENDREDI 20 : 8es, quarts, demies et finales. Principaux engagés : Corée du Sud, Russie, Pologne, Italie, Ukraine, Japon. Équipe de France : Schuh, Fouace, Trayan. (*) Tous les horaires sont en heure française. Pour l’heure locale, ajoutez une heure. JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge c’est parfait. » Son de cloche un tantinet différent du côté de Daniel Fernandes, peu porté, en règle générale, sur le farniente campagnard ou les ambiances contemplatives et bucoliques. « On se fait bien ch… », résume d’ailleurs clairement le vice-champion du monde des – 73 kg, visiblement pas plus content que cela de devoir attendre le jour J loin de la frénésie. « Dany, on le connaît, sourit Matthieu Bataille (+ 100 kg). On sait qu’il a besoin de ses gadgets, de ses à-côtés originaux mais, franchement, il suffirait d’une piscine pour se croire presque en vacances. On est au vert quand les autres baignent dans la pollution, on a plein de DVD, les baraques sont grandes et il ne fait pas trop chaud. Les conditions sont idéales. » Allemagne b. Chine, 8-0. ALLEMAGNE-CHINE : 8-0 (2-0) À Patras. Environ 4 000 spectateurs. Arbitre : Mme Seitz. Buts : Prinz (13e, 21e, 73e, 88e), Wunderlich (65e), Lingor (76e), Pohlers (82e), Müller (90e). Avertissements. – Chine : Qu Feifei (74e). ALLEMAGNE : Rottenberg ; Stegemann, Jones, Fuss (Günther, 58e), Hengst ; Garefrekes, Odebrecht, Wunderlich (Pohlers, 83e), Lingor ; Wimbersky (Müller, 79e), Prinz (cap.). Bleu bruit et beaucoup de tentations. Et puis regardez, on n’est pas bien, ici ? » Pour le moins.Trois belles bâtisses voisines climatisées (50 000 euros de location environ pour l’ensemble) de près de 200 m2 chacune (une pour les filles, une pour les garçons et une dernière pour le staff) cernées par les pins et les oliviers, une salle d’entraînement de quelque 250 m2 à disposition exclusive et à deux pas… Rien de moins. « C’est vrai qu’on n’est pas mal, apprécie Cédric Claverie, le titulaire des – 81 kg. On est tranquilles et on dort super bien. À la nuit tombée, c’est belote ou discussions, c’est selon. C’est à peine si l’on regarde notre télé commune ou si l’on joue sur la PlayStation. Il me manque juste un peu de saucisson pour dire que GROUPE F Jaune Rouge Jaune teur du haut niveau, attend ses confrontations. Avec, au programme, des horaires de petit-déjeuner et d’extinction des feux à la carte, un peu de judo libre et quelques footings « à la fraîche ». Avec, aussi, pour combler les plus gourmets comme pour satisfaire les abonnés au régime, la patte des cuistots, Pietro et Dédé. « Ce soir (hier), c’est salades, brochettes de saumon et de SaintJacques accompagnées de riz et fruits », commente ce dernier, préposé à la pitance et aux courses quotidiennes lors des JO depuis 1992. Depuis Barcelone et la décision de la Fédération d’isoler les siens en réservant des maisons loin de l’agitation. « Une bonne chose, se félicite Traineau. Vous savez, le village, c’est des fêtes, du Argentine b. Serbie-Monténégro, 6-0. Tunisie et Australie, 1-1. ARGENTINE - SERBIE-MONTÉNÉGRO : 6-0 (4-0) À Patras. 14 657 spectateurs. Arbitre : M. Batres. Buts : Delgado (11e), Kily Gonzalez (17e), Tevez (42e, 43e), Heinze (74e), Rosales (77 e ). Avertissements. – Argentine : D’Alessandro (46e ). Serbie-Monténégro : Matic (4e), Delibasic (72e). ARGENTINE : Lux ; Ayala (cap.), Coloccini, Heinze ; Mascherano, Kily Gonzalez (Rodriguez, 77e), D’Alessandro (Saviola, 60e), L. Gonzalez ; Delgado, Tevez (Medina, 72e), Rosales. TUNISIE-AUSTRALIE : 1-1 (0-1) À Heraklion. 15 757 spectateurs. Arbitre : M. Vassaras. Buts. – Tunisie : Zitouni (69e). Australie : Aloisi (45e). Avertissements.- Tunisie : Mouelhi (41e), Ayari (75e). Australie : Cahill (33e), Moore (38e), Valeri (62e), Elrich (75e), McKain (87e). Japon b. Suède, 1-0. JAPON-SUÈDE : 1-0 (1-0) À Volos. Arbitre : Mme Gaye. But : Arakawa (24e). Avertissements : aucun. Noir Bleu Noir L’équipe de France de judo a pris ses quartiers dans la nature et au calme, hors du village olympique. ARRIVÉS LUNDI, pour la plupart, et hier aprèsmidi pour certains (Bisseni, Lebrun, Abdellatif, Bataille, Lemaire, Demontfaucon), l’équipe de France est enfin au grand complet à quarante-huit heures du premier coup de gong des Jeux. Installée dans une banlieue résidentielle située au nord sur les hauteurs, à une petite demi-heure du centre-ville d’Athènes, à un quart d’heure du lieu de la compétition et à dix minutes du village olympique, c’est dans la plus parfaite sérénité et dans un calme tout juste troublé par le chant des grillons que la bande à Stéphane Traineau, le direc- Grèce et Corée du Sud, 2-2. Mali et Mexique, 1-1. MALI-MEXIQUE : 0-0 (0-0) À Volos. 10 104 spectateurs. Arbitre : M. Mohd. Avertissements. – Mali : Diallo (21e), D. Traore (59e). Mexique : Sanchez (34e). GROUPE C Les Bleus au vert de notre envoyé spécial GROUPE E GROUPE A JUDO ATHÈNES – FEMMES 11 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES La Grèce s’est saignée En partant de peu et en cumulant les retards, Athènes a contraint tout le pays à un colossal effort financier. Pour s’offrir des Jeux bien au-dessus de ses moyens, la Grèce a pris le risque d’hypothéquer une partie de son avenir. Et de donner raison à ceux qui estiment que l’organisation d’une telle manifestation ne peut désormais revenir qu’aux grandes puissances économiques mondiales. ATHÈNES – de notre envoyé spécial LE 18 AVRIL 2000, Juan Antonio Samaranch tira, depuis le musée Olympique de Lausanne, une salve qui retentit bien plus fort qu’une sonnette d’alarme. Le président alors en exercice du CIO mettait en cause, en termes très virulents, la capacité d’Athènes, désignée presque trois ans auparavant, d’accueillir les Jeux d’été 2004 et menaçait d’en retirer l’organisation à la capitale grecque. Ce fut le signal qu’attendait la tyrannique mais efficace Gianna Angelopoulos, figure de proue de la candidature athénienne, pour débarquer avec les pleins pouvoirs à la tête de l’organisation (ATHOC). Adoubée par les deux Costas – Simitis (gauche) et Caramanlis (droite) – de la politique nationale, la Droits télé (en millions d'euros) 1992 1996 2000 2004 2008 Barcelone Atlanta Sydney Athènes Pékin 530 746 1099 1235 1414 I LA SERBIE A ENFIN SON HYMNE. – À la veille de la cérémonie d’ouverture, il régnait une drôle d’agitation en Serbie-Monténégro. Ce jeune pays, né en 2003, allait disputer ses premiers Jeux Olympiques sans hymne officiel ! Finalement, en cas de médaille d’or, les athlètes entonneront l’hymne de l’ancienne Yougoslavie le Hej Sloveni, faute de décision du Parlement sur un nouveau chant… Records pulvérisés ATHÈNES. – En plus du coût des installations sportives, les pouvoirs publics grecs, soutenus par l’Union européenne, ont dû assurer la réalisation d’infrastructures lourdes, comme cette liaison ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville (640 millions d’euros), pour une somme totale supérieure à 2 milliards d’euros. (Photo Pascal Rondeau) Mais il faut ajouter à ces monstrueux surcoûts des réalisations spécifiques que n’auraient pas à supporter, par gauche Kathimerini) et d’une dérive budgétaire – largement au-dessus des 3 % de déficit imposés par le pacte de stabilité – gourmandée par Bruxelles. Tout en lui octroyant, d’après le cabinet international PricewaterhouseCoopers, le meilleur taux de croissance de la zone euro (+ 4,25 %) sur les douze mois écoulés. Les mêmes experts lui promettant, pour la suite, les affres d’un repli annoncé. Malgré sa volonté affichée et confirmée de limiter l’hypertrophie des Jeux, le CIO est évidemment victime de leur succès médiatique planétaire croissant. Les 3,7 milliards de téléspectateurs comptabilisés pour Sydney 2000 justifient l’explosion des droits télé (voir infographie), première source des revenus olympiques. Le pool de dix sponsors de premier rang, ceux du « Top programme » initié par Samaranch en 1984, ajoute 650 millions d’euros dans la corbeille. De quoi alimenter ce brassage de fonds qui caractérise aujourd’hui la capitalistique entreprise olympique. Gianna et les siens ont voulu et su attirer au pied de l’Acropole ce monde affairiste. « Nous avons couru un marathon au rythme du sprint, dit la patronne de l’ATHOC. C’était l’effort à fournir pour sortir de la seconde zone, pour devenir des citoyens du groupe A. » A comme Athènes. A comme ambition. A comme ardoise. PATRICK LAFAYETTE avec ALAIN LUNZENFICHTER Le privé à la rescousse ? Adidas et Nike s’exposent Le gouvernement grec espère céder au secteur privé la majeure partie des installations construites pour accueillir les JO. Les deux géants de l’équipement sportif profitent de la vitrine médiatique et technologique des Jeux. ATHÈNES – ATHÈNES – de notre correspondant « IL FAUDRA BIEN qu’après les Jeux quelqu’un s’occupe de ces équipements et fasse en sorte que tout cet argent investi ne parte pas en fumée. » La mise en garde est signée Fanni Palli-Petralia, ministre adjoint à la Culture chargée des préparatifs olympiques, et connue pour avoir tenté d’apporter, lors de sa prise de fonction en mars, un peu plus de transparence au financement des grands travaux liés aux Jeux. Il y a quelques jours, la société de notation Standard & Poors déplorait d’ailleurs le recours massif à l’emprunt public effectué par les Grecs pour financer ces travaux – d’un coût total de 1,6 milliard d’euros – et l’absence d’investisseurs privés (à l’exception du stade de football de Karaïskaki) dans le grand effort d’équipement entrepris par Athènes. Dans quinze jours, une question se posera donc : que fera Athènes de ce gigantesque parc olympique, constitué de vingt nouvelles installations et de cinq autres préexistantes rénovées, une fois le rideau de la cérémonie de clôture retombé ? Les constructions non sportives semblent poser le moins de problèmes. Il est prévu de transformer le centre de presse en bureaux commerciaux, alors que les résidences du village olympique accueilleront des employés du ministère du Travail. Le gouvernement compte dégager de ces opérations un profit de l’ordre de 300 millions d’euros. Le sort des équipements sportifs – dont le coût annuel d’entretien s’élève à 17 millions d’euros pour le complexe olympique, 11 pour le stade de la Paix et de l’Amitié, 3 pour la marina d’Agios Kosmas… – apparaît en revanche plus incertain. Si les installations du principal complexe de Maroussi et du stade de la Paix et de l’Amitié de Faliro, qui existaient avant les Jeux, devraient conserver leur statut de société mixte, l’État tentera de se désengager d’installations comme la marina de voile d’Agios Kosmas, qui intéresserait des promoteurs immobiliers du secteur du tourisme. Le parcours du slalom du canoë-kayak d’Elliniko pourrait être transformé en parc aquatique. Le gymnase de Faliro (taekwondo) aurait un avenir comme salle de spectacle. Le gouvernement n’exclut pas non plus de saucissonner certains équipements, laissant entendre que les espaces de bureaux et de restauration des salles d’haltérophilie (Nikaïa), de judo (Ano Liossia) et de tennis de table (Galatsi) pourraient être cédés à des investisseurs privés. Le Premier ministre grec Costas Caramanlis avait beau affirmé récemment dans nos colonnes que « les installations avaient été pensées pour s’intégrer dans leur environnement », certaines comme celles d’Elliniko accueillant le hockey, le base-ball et le softball vont tout bonnement être démolies. LOUIS CHENAILLE de notre envoyé spécial LES GROSSES ÉCURIES sont prêtes. Et, même si Puma vient à Athènes jouer au troisième larron avec des contrats collectifs (les athlètes jamaïquains) ou individuels (les stars grecques Kenteris et Thanou), le choc majeur oppose toujours les deux géants, Adidas et Nike. La firme américaine aborde les Jeux dans le cadre de son concept Speed qui, comme son appellation en anglais l’indique, est axé sur la recherche de vitesse. « Nous avions commencé à Sydney par la combinaison de Cathy Freeman, nous avons poursuivi avec les tenues de contre-la-montre de l’US Postal au Tour de France, rappelle Sophie Kamoun, chargée de la communication de Nike. La visibilité sur un événement sportif majeur est une priorité mais le message technique, la vitrine technologique sont également un point essentiel. » Les Jeux, « meilleur moment pour montrer son savoir-faire », selon l’expression de Kamoun, ne constituent JEUDI 12 AOÛT 2004 pas la plus grosse activité marketing de sa société, « mais plutôt une continuité du travail accompli avec les fédérations et les athlètes », l’ancienne nageuse n’étant pas peu fière de l’appliquer en ce mois d’août et pour la première fois en grand format à la natation. Ce qui permet à Nike d’étendre son panel et d’être présent sur la plupart des « gros » sports olympiques : athlétisme, natation, basket, tennis, football, etc. Thorpe comme un symbole L’olympisme est toujours très présent dans les orientations d’Adidas, qui a d’abord consenti un énorme investissement en devenant partenaire de l’ATHOC (comité d’organisation) et en habillant donc les 60 000 volontaires présents sur tous les sites. « Notre campagne “Impossible is nothing” (L’impossible n’existe pas) se décline facilement aux Jeux, souligne Frédéric Pietruszka, porte-parole de la marque aux trois bandes. Évidemment, la mise financière est bien moindre que celle consentie pour le football. Mais le travail tech- nique avec chaque délégation est énorme. En termes de retombées de notoriété, d’image, équiper des athlètes qui ne pratiquent pas dans un but lucratif est un plus. Nous avons une capacité technologique à montrer, nous devons répondre aux exigences du haut niveau. » Et, ayant déjà beaucoup prouvé en la matière, Adidas préfère appuyer plutôt un clin d’œil : « En nous associant au comité olympique grec, nous serons présents dans les vingt-huit sports au programme, nous arrivons ainsi dans les deux qui nous manquaient, voile et équitation… » Chacun va désormais avoir un œil attentif à ses vedettes maison. Dont certaines que les deux partagent. On pourrait par exemple voir un Ian Thorpe nager en Adidas, son fournisseur personnel, et se retrouver en Nike, qui habille la délégation australienne, pour la cérémonie protocolaire. Un exemple parmi bien d’autres qui illustre l’imbrication des contrats et la bagarre pour s’assurer les services des meilleurs mondiaux. – P. Laf. I NATATION : JACOBSEN PERD SA MÉDAILLE DE BRONZE. – La Ligue européenne de natation a décidé de priver la Danoise Mette Jacobsen de sa médaille de bronze sur 200 m papillon suite à son contrôle positif à un glucocorticostéroïde lors des Championnats d’Europe. La médaille revient donc à la Hongroise Eva Risztov, 4e à Madrid. I ÉQUITATION : PANTSU FORFAIT. – Une des favorites pour le podium individuel, la Finlandaise Pia Pantsu a déclaré forfait pour l’épreuve de complet qui débutera dimanche. Son hongre Karuso (11 ans) s’est en effet blessé lors du transport vers l’aéroport en camion. Le couple était médaillé de bronze en individuel aux Mondiaux de 2002. Autre forfait à signaler, celui de l’Anglaise Sarah Cutteridge. Sa jument The Wexford Lady s’est blessée avant-hier lors de l’entraînement à Athènes. Elle est remplacée par la multiple médaillée européenne, Mary King (King Salomon III). I RÉPÉTITION GÉNÉRALE. – Des manches d’entraînement se dérouleront aujourd’hui au large du centre de voile d’Agios Kosmas pour les séries olympiques dont les régates débutent samedi. Les équipages français sélectionnés dans ces catégories participent à ces courses facultatives disputées dans les conditions des Jeux : Bontemps et Merret (planche Mistral), Le Helley-Lesaffre-Deplanque (Yngling), Philippe-Le Berre-Petitjean-Douroux (470) et Florent (Finn). « À deux jours de l’ouverture des Jeux, il est important pour les athlètes de garder leurs sensations et de bien se caler, même si ces manches d’entraînement sont parfois folkloriques », expliquait hier Claire Fountaine, directrice de l’équipe de France. – P.S. PAGE 11 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Les « Jeux de l’Europe » pris à sa charge 50 % du montant des travaux d’amélioration des transports. Au point que le secrétaire d’État grec à l’Économie, Christos Folias, reconnaissant, a bien volontiers admis que « ces Jeux portent la marque de l’Europe » : « Nous n’aurions pas pu nous fixer des objectifs aussi ambitieux sans un soutien financier aussi généreux. » Un propos auquel souscrit « l’œil » du CIO sur l’avancement des travaux, le Suisse Denis Oswald : « Si l’Union européenne n’était pas intervenue, nous aurions été en grande difficulté… L’Europe doit en sortir grandie. » Cette entreprise trop grande pour elle a entraîné la Grèce sur les pentes glissantes de l’inflation (« une destination pour les riches », selon le quotidien de Bleu Rouge exemple, les candidates pour 2012 (Paris, Londres, New York, Madrid et Moscou), métropoles suffisamment pourvues en la matière : de nouvelles lignes et stations de métro (1,6 milliard d’euros), un boulevard périphérique (950 millions), un tramway (350 millions), une liaison ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville (640 millions), autant de projets menés à la hussarde qui ont entraîné, par exemple, 175 millions d’indemnités d’expropriation. Heureusement pour Athènes, la solidarité européenne a joué. L’UE, en effet, à l’initiative, entre autres, de Michel Barnier, l’actuel ministre des Affaires étrangères, auquel a succédé, à son poste de commissaire européen, Jacques Barrot, a l’ordre et recours aux moyens de l’OTAN, qui alourdit l’enveloppe. Il y a, évidemment, le 1,6 milliard d’euros pour les installations sportives, quasiment toutes créées pour la circonstance, aux dépassements inévitables et énormes, de l’ordre de 30 % : le prix du stade olympique a grimpé de 170 millions à 260 millions et les trois sites accueillant le canoë-kayak, l’aviron, le beach-volley et le taekwondo auront fini par valoir 700 millions de plus que prévu... I MAURESMO ET GROSJEAN TÊTES DE SÉRIE. – Voici les principales tête de série. Hommes : Federer (1) ; Roddick (2) ; Moya (3) ; Henman (5) ; Ferrero (6) ; Grosjean (8). Femmes : Henin (1) ; Mauresmo (2) ; Myskina (3) ; Dementieva (4) ; V. Williams (6)... En double le duo Llodra-Santoro est numéro 3. Jaune Bleu Jaune On pulvérisera donc ici, dans le berceau de l’Olympe, des records de coûts. Salt Lake 2002, même si ce ne furent « que » ceux d’hiver, cinq mois après les attentats du 11 septembre, étaient devenus, par l’effet d’un compréhensible et inouï effort de sécurité, les Jeux les plus chers de l’histoire, chiffrés au final à 1,8 milliard d’euros tout compris. Les prévisions athéniennes tablaient initialement sur 4,6 milliards. Elles sont vite montées à 6 puis à 6,5 milliards et chacun s’accorde aujourd’hui à estimer qu’on dépassera à coup sûr les 7 milliards d’euros. Ce qui a conduit le président du CIO, Jacques Rogge, à confier récemment, au sortir de ses sueurs froides, que « les prochains Jeux seront attribués à des sites ayant déjà un maxim um d’infrastructures en place et un minimum de projets à achever ». Une résolution qui semble réserver à l’avenir une aussi colossale organisation aux pays du G 8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) et plus jamais à des nations aux retards économiques et logistiques trop criants. Avec un PIB par tête de 15 000 euros (contre 25 000 à la France), la Grèce est en effet trop bas placée sur l’échelle internationale pour se jeter sans conséquences dans l’aventure qui lui a été proposée. La note est salée, trop salée. Il y a, bien sûr, le désormais indispensable et dispendieux (1,2 milliard d’euros) dispositif sécuritaire (L’Équipe du 10 août), avec mobilisation de 70 000 membres des forces de I TENNIS : FORFAIT DE SERENA WILLIAMS. – Médaille d’or en simple et double (avec sa sœur Venus), à Sydney, Serena Williams, qui souffre à nouveau du genou gauche a déclaré forfait hier pour le tournoi olympique. Après avoir renoncé à l’Open du Canada la semaine dernière, Serena était à New York, avant-hier, au rendez-vous de la délégation américaine, mais le médecin lui a conseillé de renoncer sous peine de voir la blessure s’aggraver. Ce nouveau forfait, au lendemain de celui de Jennifer Capriati, affaiblit l’équipe des États-Unis qui ne sera composée que de trois joueuses de simple au lieu de quatre (V. Williams, Rubin et Raymond). Pour le double, on ne sait pas encore si Serena Williams sera remplacée par Rubin aux côtés de Venus ou si une seule équipe (Raymond–Navratilova) sera alignée. Noir Noir ance ère source de rec e t t e s d e s J e u x O l y m p i q u es. Pour Athènes, ils couvriront les trois quarts du budget de fonctionnement de la quinzaine, estimé à 1,7 milliard d'euros. belle – et forte – Hellène allait immédiatement relancer les trente-sept chantiers ouverts mais en panne (seulement quinze purent être livrés à cent jours de la cérémonie d’ouverture) et booster la construction des infrastructures dont sa ville manquait si cruellement. Reste que le temps était compté et que la facture allait inévitablement enfler. En ajoutant ainsi les frais induits par l’urgence (travaux jour et nuit, obligation d’augmenter les effectifs, agitation sociale menaçante…) à ceux déjà occasionnés par des équipements de base notoirement insuffisants, la Grèce, plus petit pays (moins de 11 millions d’habitants) à accueillir les Jeux d’été depuis Helsinki et la Finlande en… 1952, se plonge dans un gouffre budgétaire dont on mesure mal, aujourd’hui, l’abysse. Un gouffre qui pourra laisser des séquelles financières pour un temps indéterminé. Rappelons que les contribuables québécois n’ont toujours pas soldé l’addition, également somptuaire, des JO de Montréal 1976… I ALLEMAGNE : LUDGER BEERBAUM PORTE-DRAPEAU. – Le quadruple champion olympique de saut d’obstacles, Ludger Beerbaum (40 ans) sera le porte-drapeau de la délégation allemande lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. « C’est incroyable, c’est le couronnement ! », a déclaré le natif de Westphalie. Beerbaum est le quatrième cavalier allemand à porter le drapeau de son pays lors d’une cérémonie d’ouverture des Jeux après Fritz Thiedemann (1960), Hans Winkler (1976) et Reiner Klimke (1988). 13 Bleu Rouge Noir Jaune RUGBY TOP 16 – LE TOUR DE FRANCE DES CLUBS Castres a pris de l’étoffe Pour bien figurer en Championnat et en Coupe d’Europe, l’équipe tarnaise a musclé son effectif. J – 6. Le mercredi 18 août, à Bayonne, le Stade Français remettra son titre en jeu dans un Championnat à seize clubs réunis pour la première fois dans une poule unique. Nous poursuivons aujourd’hui notre tour de France des clubs avec Castres qui veut jouer sur les deux tableaux, le Championnat et la Coupe d’Europe, ainsi que Narbonne qui a opté pour un savant dosage entre jeunesse et expérience. Narbo Narbonn DEMAIN Biarritz et Montpellier MONLÉON-MAGNOAC – (Hautes-Pyrénées) de notre envoyé spécial CHAMBRES SPARTIATES, statues miraculeuses, silence et recueillement, c’est dans un contexte hors normes que, pendant trois jours, le Castres Olympique a choisi de peaufiner la préparation de sa nouvelle saison. À Notre-Dame de Garaison pour être précis, dans un endroit qui est à la fois un établissement scolaire privé dont deux tiers des 540 élèves sont en internat, et un « site marial » avec sa chapelle du XVIe siècle, où, bien avant celles de Lourdes, les premières apparitions de la Vierge remontent à 1515. Malgré le choix de ce stage dans les Hautes-Pyrénées, entrecoupé par des séances d’entraînement sur le terrain de Lannemezan, les dirigeants castrais ne comptent pas pour autant sur des miracles pour assurer la réussite de la saison 2004-2005. Vainqueurs du Bouclier européen en 2002-2003, vainqueurs du C hal lenge Sud Ra dio en 2003-2004 (et à ce titre qualifiés pour la coupe d’Europe), les Castrais ont pourtant l’ambition de décrocher un nouveau titre cette année. Et, une fois n’est pas coutume, ils semblent s’être enfin donnés les moyens d’y parvenir. Par rapport à l’année dernière où, malgré une première phase de championnat plutôt réussie (3e de la poule 1), ils se sont révélés un peu juste en phases finales (3e de la poule A), le CO a pris l’option de recruter des joueurs d’expérience. À l’image de l’ex-Toulousain Yann Delaigue (12 sélections), huit Castres OIympique Le club en bref Budget : 7 millions d’euros. Stade : Pierre-Antoine (9 423 places). Entraîneurs : Christian Gajan, Christophe Urios et Philippe Bérot. Préésident : Pierre Pr Pierre-Yves Yves RRevol. joueurs d’expérience sont venus grossir un effectif nettement plus riche que l’an passé : le Néo-Zélandais Brad Fleming (28 ans, 4 saisons de Super 12), les Anglais Paul Volley et Mark Denny (longtemps titulaires chez les Wasps), l’ex-Montferrandais David Bory (18 sélections), le troisième ligne Alexandre Bias de Bourgoin, le trois-quarts centre international argentin José NunezPiossek (19 sélections). Sans compter l’ancien international écossais Glenn Metcalfe (34 ans, 40 sélections) qui a signé un contrat de six mois comme joker médical en attendant le rétablissement de Romain Teulet, opéré des ligaments croisés d’un genou. Pierre-Yves Revol : « La Coupe d’Europe est essentielle » « À la différence du passé, ce sont tous des joueurs d’expérience qui seront opérationnels tout de suite et pas des joueurs en devenir, précise Christian Gajan, l’entraîneur castrais. L’ossature reste la même. Mais on compte sur les nouveaux pour nous apporter de l’expérience. On se souvient tous que l’an dernier, neuf des seize entraîneurs du Top 16 ont été virés, observe encore l’entraîneur castrais. Les dirigeants ont des exigences et nous sommes soumis à l’obligation de résultats immédiats. On ne peut plus prendre un jeune joueur pour qu’il soit bon dans trois ans. La formation, c’est bien. Mais peut-être qu’elle se fera ailleurs que dans les clubs du Top 16. » Le CO version 2004-2005 tentera, tout d’abord, de gommer les insuffi- sances de l’an dernier, notamment le manque de finition, de puissance et de vitesse, au niveau des troisquarts. Sur les trente-trois joueurs professionnels, les entraîneurs bénéficient désormais d’une doublure à chaque poste, des « remplaçants » capables de suivre le rythme du Championnat comme de la Coupe d’Europe. « La Coupe d’Europe est essentielle pour notre avenir, et nous ne sommes pas là pour faire de la simple figuration, souligne, à ce sujet, Pierre-Yves Revol, le président du club. C’est pour cela que nous BIARRITZ Revoilà Thion Remis de son opération au tendon d’Achille, le deuxième ligne international biarrot retrouve le terrain, après huit mois d’absence. BIARRITZ – de notre envoyé spécial La saison dernière À L’IMAGE DES VINS de son vignoble, longtemps condamnés à l’exportation pour améliorer la qualité des crus plus prestigieux, le rugby narbonnais a décidé de privilégier ses qualités propres. Le cru 2004-2005 du RC Narbonne sera donc jeune, ardent… et local. « Sur les trente-sept joueurs de l’effectif, treize sont du cru (1), avoue fièrement Jean-François Beltran, l’entraîneur des lignes arrière. Et les joueurs recrutés ont amené un plus en qualité qui s’est fait sentir à l’entraînement et lors des matches amicaux. » « Si Narbonne est un gros village, comparé à Paris, Toulouse ou ClermontFerrand, on ne veut pas être traités de petits, préviennent Marc Delpoux et Jean-François Beltran, arrivés en cours de saison l’an passé après le limogeage d’Alain Teixidor. Leur objectif sera de démontrer, qu’avec l’un des plus petits budgets du Top 16 (4,7 millions d’euros), on peut jouer dans la cour des grands. Alors, pour le duo d’entraîneurs narbonnais, au langage unifié et direct, pas question de parler maintien. « On attendra la vingtsixième journée pour prononcer ce mot, prévient Jean-François Beltran. En attendant jouons ! » Le système préconisé par le duo est aussi goûteux qu’un bon cru des Corbières. « Une équipe se rassure dans la conquête et la défense, mais elle s’épanouit dans le mouvement. » Tournaire prêt à aider les jeunes « Narbonne ne s’en sortira qu’en jouant, confirme Marc Delpoux. Un jour ou l’autre la récompense arrivera. Physiquement, nous nous sommes préparés pour y parvenir. Avec l’apport des nouveaux, dont trois internationaux (le pilier droit Franck Tournaire, 49 sélections, le seconde ligne italien Marco Bortolami, 29 sélections, et le troisième ligne gallois Gareth Llewellyn, 90 sélections), nous serons à même de proposer ce jeu ambitieux qui, l’an passé, a failli nous péter à la gueule par manque de densité. Aujourd’hui, nous disposons de trente joueurs tous capables de devenir titulaires. » Pour illustrer cet état d’esprit conqué- rant, il suffit d’écouter Franck Tournaire, revenu au pays, à trente-trois ans, après une riche carrière internationale à Toulouse, Leicester et Perpignan. Ses deux dernières saisons en demi-teinte lui ont donné une motivation qu’il veut voir déteindre sur le groupe. « Je suis heureux ici, affirme ce natif de Sallèles-d’Aude. Je finirai ma carrière à Narbonne, mais pas demain… Les dirigeants ont fait le pari de la jeunesse locale, et j’en suis ravi. Je vais jouer en tronche avec mon cousin, Arnaud Martinez, avec qui je n’ai encore jamais évolué. J’espère que mon vécu, mon expérience aideront les jeunes à s’épanouir. Avec quelques anciens, dont le Gallois Llewellyn, on va relever le défi. » Les matches de préparation ont montré que les paroles de Tournaire n’étaient pas du vent. « Frankie s’est montré exemplaire, affirment Delpoux et Beltran. Cela peut être très intéressant ! » Si des joueurs comme l’arrière Nicolas Nadau (29 ans) ou l’ailier Julien Candelon (23 ans) confirment leur explosion de la saison passée, Narbonne peut jouer un rôle dans cette poule unique dont personne ne sait sur quoi elle débouchera. « On vise une place dans les quatorze pour la saison 2005-2006, mais si on peut avoir mieux, on prendra, assurent les entraîneurs. Une chose est certaine, les quatre places qualificatives pour les demi-finales comme celles pour la descente (2) seront déterminées par les points de bonus. » En attendant la vendange, Narbonne a minutieusement soigné la préparation de son vignoble. En espérant en tirer un cru de grande qualité. GILLES NAVARRO (1) Baluc-Rittener, Bigou, Dumas, Ferrères, Garcia, Giacobbi, Julien, Arnaud et Frédéric Martinez, Tournaire, Balue, Zanini, Séron. (2) Trois descentes automatiques et un barrage. I NARBONNE : KOEN FORFAIT POUR L’OUVERTURE. – L’ouvreur sud-africain du RC Narbonne, Louis Koen, n’a pas joué mardi à Millau face aux Italiens de la Leonessa (victoire 47 à 18). Opéré d’un ménisque à la fin de la dernière saison, Koen a été ménagé. Il ne sera pas non plus du déplacement à Auch pour l’ouverture du Top 16, tout comme le pilier Arnaud Martinez (en équipe de France). – G. N. JEUDI 12 AOÛT 2004 RC Narbonne-Méditerranée Le club en bref Budget : 4,7 millions d’euros. Stade : parc des Sports et de l’Amitié (10 000 places). Entraîneurs : Marc Delpoux et Jean Franççois Beltran. Président : Gilbert Ysernn. Palmarès Champion de France en 1936, 1979. Coupe de France Challenge Du-Manoir en 1968, 1973, 1974, 1978, 1979, 1984, 1989, 1990, 1991. La saison dernière Top Europe : éliminé en quart de fina par le Conna Arrivées Départs BBedès (3e ligne, Toulouse), Bissaro (3e ligne, Miguel (Montferrand), Longo (ARG, G Castres), Algret (talonneur, Coolomiers), Bortolami Montferrand), Scelzo (ARG, e e (ITA, 2 ligne, Padoue), Dehaeese (2 ligne, Lunel), Montferrandd), Olibeau (Biarritz), Bazani Tanir (3e ligne, Lunel), Bigou (pilier, Lyon OU), (Toulon), Petit (Grenoble), Blair (ECO, TTournaire i ((pilier, ili PPerpignan), i ) VViard (centre, Scottishh BBorders), d ) DDelaney, l BBelzons l Colomiers), Barthès (ailier, Castres), Llewellyn (arrêts), Tutard. wansea), Dumas (centre, (GAL, 2e ligne, Neath-Swansea), Grenoble), Mololo (pilierr, Stade Français), Banquet (pilier, Limogess) Internationaux : A. Martinez, Tournaire (FRA), Koen (AFS), Llewellyn ((GAL), Bortolami (ITA). Effectif Arrières : Balue, Barthhès, Candelon, Douy, Dumas, Ferrères, P.-E. Garrcia, Koen (AFS), F. Lartigue, Nadau, Olivvier, Rosalen, Séron, Siro, Viard. Avants : Algret, Baluc-Rittener, Banquet, Bedès, Bigou, Bisaro, Bortolami (ITA), Giaccobbi, Hunter (AUS), Llewellyn yn (GAL), Martine, A. Martinez, F. Martinez, Molo Mololo, Palomera, Rofès, Short (ANG), Sierra, Tanir, anir Tournaire Tournaire. ARBITRAGE Professionnels à temps plein dès octobre ? Les arbitres du Top 16 et de Pro D 2 ont terminé hier un stage de trois jours à Saint-Affrique (Aveyron). Ils ont profité de la présence de (seulement) cinq entraîneurs de l’élite (Landreau, de Paris, Lanta, d’Agen, Broncan, d’Auch, Nourault, de Montpellier et J.-P. Elissalde de Béziers) pour s’ouvrir à la discussion afin de « rendre l’arbitrage le plus cohérent possible ». Mais ce séminaire a aussi permis de jeter les bases de la professionnalisation de l’arbitrage ébauchée lors du congrès de la FFR, le 3 juillet, qui avait même voté une enveloppe comprise entre 260 et 300 000 euros pour rémunérer les quinze arbitres français. « La solution du cumul des emplois s’avère difficile à mettre en place, notamment pour des fonctionnaires d’État, explique René Hourquet, le président de la commission centrale des arbitres. Nous envisageons donc de proposer un contrat à temps complet aux trois arbitres inscrits à l’IRB (NDLR : Éric Darrière, Christophe Berdos et Joël Jutge) et d’indemniser les autres à la vacation. » Ce projet doit obtenir l’aval du bureau fédéral prévu le jeudi 2 septembre. Si tel était le cas, l’arbitrage professionnel dans le rugby français pourrait être effectif « dès le 1er octobre ou, au plus tard, le 1er novembre ». – E. C. I BÉZIERS : VESTIAIRES CONDAMNÉS. – Des souches de légionellose sont présentes depuis un mois dans les vestiaires du stade de la Méditerranée à Béziers. Si elles ne sont pas dangereuses pour le public, elles résistent aux divers traitements (chocs thermiques, lavage à l’acide…) et obligent toutefois les joueurs biterrois à se replier vers d’autres sites d’entraînement. – L. F. Retrouvez les résultats en page 14 PAGE 13 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Pour maîtriser l’inconnue de la poule unique, le club audois a mixé la jeunesse de joueurs du cru et le talent de cadres expérimentés. MERCREDI 18 AOÛT 19 HEURES Pau - Toulouse (en direct sur Sport +) Perpignan - Bourgoin 19 H 30 Grenoble - Brive Agen - Castres Auch - Narbonne 20 HEURES Montpellier - Montferrand Béziers - Biarritz 21 HEURES Bayonne - Stade Français (en direct sur Canal +) Bleu L’alchimie de Narbonne 1re JOURNÉE Jaune Rouge Jaune Richard Dourthe (bloqué par Bouquié, lors de la défaite de Castres à Perpignan, 7-23, le 12 juin) sera encore l’un des leaders d’une équipe castraise qui a voulu remédier à un manque de finition, de puissance et de vitesse. (Photo Mao) OPÉRÉ LE 19 JANVIER d’une excroissance osseuse sur le talon gauche qui enflammait le tendon d’Achille et le menaçait de rupture, Jérôme Thion fait son retour ce soir (20 h 30), au stade Aguiléra, lors du match amical Biarritz-Castres, le dernier du BO avant le déplacement à Béziers, pour l’ouverture du Top 16. « J’ai une grosse envie de rattraper le temps perdu, se réjouit le deuxième ligne international, révélation de la dernière Coupe du monde (26 ans, 1,99 m, 115 kg, 9 sélections). Mon mollet et mon tendon de la jambe gauche sont plus forts que jamais. J’ai bien travaillé pendant six mois avec les kinés, les préparateurs. Il me manque juste le rythme de la compétition. » « Du jour au lendemain, tu te retrouves le pied dans le plâtre, à marcher avec des béquilles, alors que tu t’entraînais deux fois par jour, raconte Jérôme Thion. L’entraînement, tu en as besoin, pour relâcher les pressions physique et psychologique. Alors, tu passes par une phase de dépression qui n’est pas évidente. Je venais d’arriver, je n’avais joué que sept matches avec le BO. Je me sentais un peu coupable de ne rien donner. Heureusement, les dirigeants ont été formidables. » À moins d’une semaine du début officiel de la saison, Thion va donc s’attacher à retrouver une place de titulaire au sein d’une équipe où les postes en seconde ligne sont particulièrement bien pourvus (Couzinet, Olibeau, Boyse, voire Pierre SaintJean, un Espoirs). Ensuite, il aura le temps de songer au quinze de France. « Bien sûr que j’y pense, dit-il. Mais chaque chose en son temps. Si je suis bon avec Biarritz, cela viendra tout naturellement. » L’éclosion hivernale du Berjallien Pascal Papé, lors du Grand Chelem des Bleus, lui a rappelé un peu la sienne, un an plus tôt. « De toute façon, conclut-il, il n’y a que la concurrence qui permet de progresser et d’avancer. » – G. N. Noir Bleu Noir Départs Fernandeez Lobbe (ARG, Sale), Roque Delaigue (ouvreur, Toulouse), Bias (3e ligne, (Bayonnne), Khedairia (Auch), Bertin Bourgoin), Volley (ANG, 3e lignne, Wasps), Nuñez (Dax),, Bisaro (Narbonne), Barthes Piossek (ailier, ARG), Bory (aillier, Montferrand), (Narbbonne), Tuni (FIJ, Grenoble), Fleming (NZL, Otago), Denneyy (ANG, Wasps), Laluque (Tours) (Tours), Kafka (RTC (RTC, Mé Métrotro Forestier (Colomiers), (Colomiers) Metcalfe Metcalf (ECO, Glasgow, Racing), Lacroix (arrêt). Ra joker médical, contrat dee six mois), Human (AFS, pilier, Stormers). Internationaux : Albouy, uy, Bory, Delaigue, R. Dourthe, Froment, Galasso, Mola (FRA), Fitzpatrick (IRL), Metcaalfe (ECO), Ledesma (ARG), Nuñez Piossek (ARG), Reggiardo (ARG), Capo Ortega O tega (URU). (U U) Effectif de notre envoyé spécial « NOTRE OBJECTIF prioritaire, c’est de poursuivre notre progression en termes de jeu et de résultats pour s’installer parmi les six premières équipes françaises », affirme Christian Gajan. « Notre deuxième objectif est de pérenniser le club en Coupe d’Europe, au même titre que Biarritz, Toulouse ou le Stade Français, poursuit l’entraîneur castrais. Pour y parvenir, il faut soit gagner la Coupe d’Europe, soit finir dans les six premières équipes du Top 16. Derrière les quatre grosses équipes (NDLR : les trois clubs cités ci-dessus, plus Montferrand), il y a deux places auxquelles on peut s’accrocher. » – I. B. ue Top Europe : éliminé au 2e tou NARBONNE – IAN BORTHWICK ELLE EST LIÉE à la nouvelle poule unique avec l’apparition des points bonus et ses longues semaines de compétition (la finale est prévue le 11 juin) sans aucune coupure (hormis quinze jours de trêve hivernale). « Cela fait douze ans que je milite pour une poule unique. Je ne vais pas m’en plaindre, rappelle le président castrais PierreYves Revol. On va pouvoir fidéliser un public en disputant des matches toutes les semaines pendant cinq mois. Mais, dans la gestion des hommes, on ne sait pas du tout où on va. Mais c’est une saison 2004-2005 qui s’annonce passionnante à vivre. » – I. B. Palmarès Arrières : Albouy, Bory, ry, Delaigue, Denney (ANG), R. Dourthe, Fleming (NZL), Lhande, Marticorena, Metcalfe (ECO), Mola, Morlaës, Nuñez Piossek (ARG), Raaffault, X. Sadourny, Teulet (blessure longuee durée). arrier, Bernad, Bias, Busolin, Caballero, Capo Ort Ortega (URU), Avants : Arganèse, Barrier, De Besombes, Deen (AFS), AFS) Fi Fitzpatrick i k (IRL) (IRL), FForestier, i FFroment, GGalasso, l Human (AFS), Ledesma (ARG), Nallet, Reggiardo (ARG), N. Spanghero, Taussac, Vigneaux, Volley (ANG). n’ y aura pas d’ éq uipe A et d’équipe B, assure-t-il. Il faut que tout le monde soit traité sur un pied d’égalité afin de maîtriser l’état d’esprit et une volonté permanente de jouer. Il va falloir jongler, respecter les matches et respecter les hommes. Pour que ceux qui ne jouent pas restent toujours motivés. » if Champion de France en 1949, 1950, 1993. Coupe de France Challenge Du-Manoir en 1948. Challenge européen en 2003 Challenge Sud Radio en 2003. Arrivées avons musclé notre effectif sur le plan qualitatif, ce qui nous donne un groupe beaucoup plus homogène que l’année dernière. » Au cours d’une saison où la gestion humaine et le besoin de maintenir les niveaux de fraîcheur physique et mentale seront des facteurs primordiaux, Christian Gajan ne veut pas entendre parler de « titulaires » et de « remplaçants ». « Pour moi, il 14 Bleu Rouge Noir Jaune GOLF 86 USPGA CHAMPIONSHIP BATEAUX SOLITAIRE DU « FIGARO » Grand loto sur la lune Peur de rien e Partis hier midi en direction de Quiberon, les 57 skippers étaient prêts à affronter les vents forts de cette dernière étape. GIJON – (ESP) Des prétendants aux anonymes, chacun aura sa chance sur les plus longs links du monde. de notre envoyé spécial « C’EST UNE BONNE DÉCISION, soulignait hier l’Anglaise Samantha Davies (Skandia) à l’énoncé de la modification du parcours de la 4e et dernière étape de la Solitaire du Figaro entre Gijon (Espagne) et Quiberon (lire par ailleurs). J’espère que tout le monde a bien compris que la sécurité prime. » Analyse identique pour Arnaud Boissières (Région-Aquitaine), avec un iota qu’il n’est pas le seul à partager : « De toute façon, ce sera dur pour tout le monde. Mais je trouve qu’on demande trop leur avis aux coureurs. » Quid alors de la tempête et des creux de 3 mètres prévus sur la route ? « On ne part pas pour le Vendée Globe ! rigole Gildas Morvan (Cercle-Vert), avant d’aller motiver son copain Charles Caudrelier, leader et vainqueur annoncé. Il y aura du vent, c’est sûr ; mais du portant tout le temps. Cela devrait aller. Il suffit de savoir affaler au bon moment. Le Championnat du monde de la pétole, ça suffit. » KOHLER – (USA) de notre envoyé spécial Cinquième l’an dernier, le Sud-Africain Ernie Els (trente-quatre ans) s’est distingué lors des trois derniers Grands Chelems. Il lui faudra beaucoup de réussite pour maîtriser à Kohler un parcours traître. (Photo Jean-Louis Fel) breux, à commencer par Phil Mickelson présent lui aussi à l’emballage final des deux dernières levées du Grand Chelem disputé sur des links, Tiger Woods qui lutte pied à pied pour éliminer les scories qui l’empêchent de reprendre sa chasse au Chelem, Vijay Singh pour son inlassable labeur ou Sergio Garcia pour ses récents efforts en vue de domestiquer son swing adolescent. Mais s’il faut qu’enfin un européen s’impose pour la première fois depuis qu’on a changé la formule de jeu de l’USPGA Championship en 1958, pourquoi pas l’un des trois Français Thomas Levet, Jean-François Remésy ou Raphaël Jacquelin qui pour la première fois s’alignent au départ de ce sommet du golf à l’Américaine qui n’a rien sacrifié des rudes caractéristiques de son ordinaire jeu de cibles, en s’offrant au bord du lac Michigan des faux airs de links. PIERRE MICHEL BONNOT LES PARTIES DES FRANÇAIS (Durée approximative : 5 heures ; décalage horaire : 7 heures) I AUJOURD’HUI (1er tour). – 7 h 40, heure locale (14 h 40, heure française) : Raphaël Jaquelin (avec Tetsuji Hiratsuka [JAP] et Rocco Mediate [USA]) ; 12 h 25 (19 h 25, heure française) : Jean-François Remésy (avec Alan Schulte [USA] et Rod Pampling [AUS]) ; 13 h 45 (20 h 45, heure française) : Thomas Levet (avec Jeffrey Lankford [USA], et Kirk Triplett [USA]). I DEMAIN (2e tour). – 7 h 10 (14 h 10, heure française): Jean-François Remésy ; 8 h 30 (15 h 30, heure française) : Thomas Levet ; 12 h 55 (19 h 55, heure française) : Raphaël Jacquelin. TENNIS Levet : « Tout le monde peut gagner » « APRÈS VOTRE ÉPOPÉE écossaise, vous n’avez coupé que quinze jours. Vous vouliez continuer sur votre lancée ? – Je tenais à jouer en Suède sur un parcours que j’aime beaucoup. J’ai fait une vingt-quatrième place correcte, et j’ai plutôt bien putté même si je n’ai pas eu beaucoup de chance. En fait, je voulais garder le rythme, continuer sur mes bonnes sensations de Loch Lomond et du British Open pour enchaîner sur l’USPGA. – Et comment avez-vous préparé ce tournoi ? – En fait, j’ai joué à Hossegor avec Guy Forget et aussi à Biarritz en me fixant un faux par à 67-68, ce qui correspond à peu près au par 72 d’ici. Je me suis préparé physiquement, je suis allé plusieurs fois au practice. Bref, j’ai gardé le contact, mais surtout j’ai joué avec mes enfants et je me suis reposé. C’est le point le plus important pour moi en ce moment : bien doser, ne pas trop se brûler avant la série de tournois ultra importants qui s’annonce. – Ici vous avez dû trouver un parcours très différent de ceux d’Hossegor ou de Chiberta ? – C’est sûr ! Même si Hossegor est BASKET long, ici le parcours est très, très long ; et comme il fait froid, la balle ne roule pas. Et encore, on a de la chance, il n’y a pas trop de rough et les fairways ne sont pas dramatiquement petits. Le problème, c’est qu’il y a tellement de pentes qu’avec deux bons coups la balle peut rouler jusqu’à une position totalement injouable. – Quel sera la clé cette semaine ? – La clé ? C’est : sauve qui peut ! Si tu rates le moindre coup, il faut que tu admettes de jouer le par quatre en par cinq et ainsi de suite. Et pas moyen de jouer la sécurité comme je m’étais appliqué à le faire au British Open. Ici, en jouant le driver, on se retrouve avec, au mieux, un fer quatre en deuxième coup. Le fer quatre sur un parcours habituel, c’est le plus long club que l’on ait l’occasion de jouer. En fait, ce parcours à l’apparence d’un links, mais ça se joue comme un parcours américain : il faut taper vraiment fort la balle, sinon on peut rester chez soi ! Mais du coup, tout le monde peut gagner. En particulier celui qui a un bon petit jeu et la chance de ne pas se retrouver dans des endroits impossibles sur des coups corrects. » – P. M. B. 86es CHAMPIONNATS USPGA Le site : Whistling Straits, à Kholer (Wisconsin, [USA]). Par 72 (6 871 m) Dotation totale : 6 250 000 $.Le podium 2003 (au Oak Hill Country Club, Rochester, NY, [USA] ): Shaun Micheel (USA), 276 points ; Chad Campbell (USA), 278 ; Timothy Clark (USA), 279. PALMARÈS 2003 : 2002 : 2001 : 2000 : 1999 : 1998 : 1997 : 1996 : 1995 : 1994 : Shaun Micheel (USA) Rich Beem (USA) David Toms (USA) Tiger Woods (USA) Tiger Woods (USA) Vijay Singh (FID) Davis Love (USA) Mark Brooks (USA) Steve Elkington (AUS) Nick Price (ZIM) WISCONSIN Kohler Lac Michigan M Madison Ma Milwaukee 300 km PRO A ALORS QU’IL S’APPRÊTE à partir pour les États-Unis disputer la semaine prochaine le tournoi de Washington, Paul-Henri Mathieu revit. La raison pour laquelle il a retrouvé le moral et le sourire est toute simple : il rejoue au tennis et plutôt bien, si l’on en juge par les résultats qu’il vient d’obtenir. Contraint au repos depuis le début de l’année en raison d’une blessure au poignet, il a dû attendre de longs mois avant de pouvoir retoucher une raquette de tennis. Un peu après la mi-juillet, il effectua enfin sa rentrée à Kitzbuhel. Une rentrée discrète puisque battu au premier tour par Franco Squillari après avoir passé deux tours de qualification, mais le simple fait de rejouer un vrai match suffisait déjà à son bonheur et à celui de son entraîneur, Olivier Soules. La semaine suivante, au tournoi challenger de Ségovie, il remportait carrément l’épreuve en battant son copain Nicolas Mahut en finale puis enchaînait avec un autre challenger, à Poznan, où il s’inclinait en quart de finale contre l’Australien Peter Luczak. Cette semaine, à Sopot, un tournoi du grand circuit celui-là, Mathieu se faisait battre d’entrée en trois sets par l’Autrichien Stefan Koubek. Après avoir joué quatre semaines de suite et avant de pendre l’avion pour Washington, il dressait un premier bilan de son retour à la compétition. « Le plus important, c’est d’avoir joué ces tournois sans ressentir de douleur au poignet. Sinon, je me suis senti nettement plus à l’aise à Ségovie, où l’on jouait sur du dur, que sur les trois autres tournois qui se disputaient sur terre battue. En tous les cas, je me sens libéré sur le court, et le moral est au beau fixe. » Alors qu’il se demandait encore, il y a quelques mois, s’il pourrait rejouer en 2004, le fait d’avoir repris la compétition dès le mois de juillet lui redonne des ailes. « Heureusement que je ne me suis pas fait opérer comme il en a été question à un moment. Si ça avait été le cas, je n’aurais sans doute pas rejoué de l’année. Maintenant, je pars pour les États-Unis avec l’espoir de bien jouer en enchaînant les tournois de Washington, Long Island et l’US Open. » Actuellement classé à la 91e place mondiale, Paul-Henri Mathieu ne s’est pas fixé d’objectifs trop ambitieux pour les trois derniers mois de la saison 2004. « Mon but est de m’accrocher pour rester parmi les cent premiers mondiaux à la fin de l’année. Je sais combien il est difficile de revenir à son meilleur niveau après une longue absence. Alors que je n’en suis qu’au début de ma carrière professionnelle, c’est déjà le deuxième retour que je dois faire (le premier c’était l’année dernière, après une blessure aux abdominaux qui l’avait tenue éloigné des courts les trois premiers mois de l’année). Mais cette fois, j’ai l’avantage d’être en parfaite condition physique. J’ai beaucoup travaillé pendant que je ne pouvais pas jouer et jamais je n’ai été aussi en forme. Je pense que ça va bien m’aider à retrouver mon meilleur niveau. Et si tout va bien, je sais que je sortirai de cette épreuve encore plus fort. » C’est tout ce qu’on lui souhaite. ALAIN DEFLASSIEUX L’ATP proteste auprès du CIO Après les problèmes posés par la non-sélection pour les JO des Allemandes Barna et Weingartner par le Comité olympique allemand, décision qui avait entraîné une menace de boycott de la majorité des joueuses inscrites en simple dames, le tennis masculin connaît à son tour des problèmes à propos des Jeux Olympiques. Cette fois, c’est parce que le Néerlandais Raemon Sluiter n’a pas été retenu par le Comité olympique des Pays-Bas (alors qu’il remplissait les conditions de qualification) que le problème est survenu. Mark Miles, directeur de l’ATP, a menacé comme l’avait fait la WTA de ne plus attribuer de points ATP au tournoi olympique si Sluiter n’était pas réintégré. Finalement, le joueur lui-même a calmé le jeu en demandant à Miles de ne pas mettre sa menace à exécution, ce qui n’a pas empêché ce dernier d’écrire au président du CIO et à celui de la FIT pour protester et exiger que les conditions de qualifications de l’ATP soient scrupuleusement respectées pour les Jeux de Pékin en 2008. « Raemon Sluiter a fait preuve d’une grande générosité en demandant que l’on ne touche pas au tournoi 2004 malgré son éviction mais, à l’avenir, si un tel cas devait se reproduire, l’ATP n’attribuerait plus de points de classement pour le tournoi olympique », a écrit Miles. Sous-entendu, s’il n’y a pas de points, bien des joueurs renonceront aux JO. – A. D. La majorité des clubs attend toujours une ou plusieurs recrues. LE STADE CLERMONTOIS a été hier après l’ASVEL la deuxième équipe de Pro A à reprendre l’entraînement. Mais derrière ces précurseurs, la plupart des clubs en sont encore à terminer leur recrutement avec une reprise fixée entre le 16 et le 25 août. Voici le point sur le profil des dernières recrues à venir. BOURG : Le coach Fredéric Sarre et le manager général Jean-Luc Tissot sont en train de finaliser les trois dernières recrues dont une pourrait être rendue publique cette fin de semaine. La JL est en quête de ses deux renforts américains, un arrière ou ailier et un intérieur, plus un extérieur européen ou « Cotonou » complémentaire. CHALON-SUR-SAÔNE : Greg Beugnot a opté pour le jeune meneur Spencer Ross, mais recherche un pivot américain puisque Will McDonald, qui a signé à Gran Canaria après les Ligues d’été, ne reviendra pas. CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE : L’ESPE, qui vient de récupérer l’international polonais Andrzej Pluta, attend encore un ailier US physique pour compléter son jeu extérieur (Moncade, Pluta, Andrieux, Delarue). DIJON : La JDA va devoir remplacer l’ex-Bisontin Fred Nkembe qui n’a pas eu le feu vert médical et devra être opéré du tendon d’Achille. L’arrivée d’Éric Micoud est évoquée mais n’a pas encore été officialisée. Le club a encore une place d’Américain à la périphérie. HYÈRES-TOULON : Le HTV a encore un poste à pourvoir : une rotation US dans la raquette aux côtés de Kyle Milling, Wade Gugino et Dusan Nedic, la deuxième recrue après Laurent Bernard. LE HAVRE : L’entraîneur Christian Monschau suit actuellement diverses pistes pour le choix de ses deux der- PAGE 14 nières recrues, un ailier et un intérieur dont l’un sera Américain et l’autre Européen. LE MANS : Le MSB n’a toujours pas pu annoncer officiellement l’arrivée du pivot slovène Erazem Lorbek, qui a donné son accord verbal. La Fortitudo Bologne fait souffler le chaud et le froid dans la presse italienne par la voix du manager Zoran Savic. Le club bolonais ne prêtera pas Lorbek, qui avait signé pour quatre ans en 2003, sans avoir de remplaçant. NANCY : Le dernier arrivant sera l’ailier Deron Hayes, en provenance de Cholet, même si la confirmation officielle n’a pas été faite par le SLUC. PARIS : C’est toujours le flou. Aucune recrue n’a été annoncée même si des noms (Sesar, Perica, Zig) ont circulé. Le coach devrait être Gordon Herbert (exFrancfort). Le club a confirmé sa volon- I PARACHUTISME MONDIAL MILITAIRE EN AUTRICHE. – Figurant parmi les meilleures équipes mondiales, l’équipe de France militaire retrouve 37 adversaires de valeur, au premier rang desquels la Russie et l’Allemagne, dans le Championnat du monde militaire qui a débuté mardi en Autriche (jusqu’au 20 août). Avec Philippe Valois, Jacques Baal, Jean-Noël Hardouin, Olivier et Ronan Hénaff, les hommes affichent, en effet, un palmarès BATEAUX I SOLITAIRE DU « FIGARO » (CaenQuiberon, 19 juillet-13 août). – Quatrième et dernière étape (Gijon [ESP] - Quiberon). Positions hier à 14 heures : 1. Morvan (Cercle-Vert), à 263 milles de l’arrivée ; 2. E. Tabarly (Thalès), à 0,03 mille du leader ; 3. Caudrelier (Bostik-Findley), à 0,23 m. ; 4. Beyou (Delta-Dore), à 0,53 m. ; 5. Eliès (Groupe-Generali-Assurances), à 0,55 m. ; 6. Drouglazet (Crédit-Maritime-Zerotwo), à 0,58 m. ; 7. De Pavant (Navy-Lest), à 0,64 m. ; 8. Chabagny (Le-Caennais-BlochonMartin), à 0,91 m. ; 9. Gerin (CamusImmobilier), à 0,96 m. ; 10. Duthil (All-Mer), à 1,02 m. ; etc. CYCLISME Mathieu retrouve le sourire Encore en quête Le Français, blessé au poignet depuis le mois de janvier, effectue un retour remarquable à la compétition. EXPRESS éloquent, tant à titre civil que militaire. Les femmes seront aussi présentes avec un commando restructuré depuis 2003 autour de Valérie Hardouin, avec Valérie Rougeot, Orianne Beauté, Aline Hockuaux et Déborah Ferrand. Chaque nation présente cinq compétiteurs (caméraman inclus) avec l’obligation, désormais, de se soumettre à un format particulier qui impose à la fois précision d’atterrissage, voltige et… vol relatif à cinq. – M. Ga. RÉSULTATS CO CON CONN. ON ÉTATS ÉT TAATTS TTS-UN SS-UNI -UN UNIS NIS NIS I I UN PARCOURS RACCOURCI. – Le comité de course a finalement tenu compte du mauvais temps annoncé sur le golfe de Gascogne et de la forte houle engendrée au plus près des côtes pour raccourcir le parcours de la 4e étape, envoyant les 52 skippers en course droit vers Quiberon. On minimisait ainsi le risque d’un vrac au milieu des cailloux, entre l’île de Groix et l’arrivée. Au programme, il restait à courir 280 milles jusqu’au phare des Grands Cardinaux qu’il faudra laisser à babord, avant 15 derniers milles vers Port Haliguen. Donné à 12 h 49 dans un vent de 20 nœuds de Sud forcissant et une mer déjà creuse, le départ a offert un superbe spectacle. Tous les gros bras étaient devant au passage de la bouée Radio France. Le temps d’envoyer le grand spi et les Figaro Bénéteau 2 filaient vers le large toutes étraves fumantes à 13 nœuds de moyenne, là où le ciel devenu noir avait absorbé l’horizon. Dans ces conditions physiques, les plus entraînés creusaient rapidement des écarts alors qu’un départ au lof causait déjà des soucis au leader, Caudrelier. Spi dans l’eau et génois hissé en catastrophe pour continuer à faire de la route, Charles laissait partir ses plus dangereux adversaires au classement mais revenait au contact en profitant d’un refus du vent qui faisait affaler les spis et envoyer les génois. En milieu de nuit, la flotte devait subir le passage du front froid avec ses rafales annoncées à 45 nœuds, les conditions pour une étape express : les premiers étaient attendus dès le début de cet aprèsmidi ! – F. M. té de se débarrasser de Laurent Sciarra dont le salaire élevé (aux alentours de 30 000 euros mensuels) et le profil ne correspondent pas au projet. Le bras de fer est engagé entre l’ex-international, qui a refusé en juillet de belles propositions du Mans et de Gravelines, et les nouveaux dirigeants. STRASBOURG : La SIG recherche encore un pivot américain après avoir été en concurrence avec Gravelines sur Wesson. Blessé en fin de saison dernière, l’arrière Hrvoje Perincic sera opérationnel à la reprise. VICHY : La JAV est en contact avec un ailier « Cotonou » ayant déjà évolué en France pour étoffer son effectif complété récemment par deux intérieurs, le Lituanien Andriuskaitis et le Tchèque Ides. FRANÇOIS BRASSAMIN Les Bleus en stage à Pau Après une première semaine à l’Alpe-d’Huez ponctuée de deux rencontres victorieuses face à la Belgique (75-55, 85-61), l’équipe de France entame aujourd’hui un stage à Pau dans le fief du coach Claude Bergeaud. Les seize sélectionnés vont préparer en Béarn le tournoi de Bamberg (20 au 22 août avec l’Allemagne, la Turquie et la Lettonie). Les seize : Bokolo, Diarra, Diaw, Digbeu, Fauthoux, Foirest, Gautier, Giffa, Gomis, Jeanneau, Koffi, Marquis, Masingue, F. Pietrus, Rupert, Souchu. I BLUTHENTHAL À SACRAMENTO. – Les Kings ont annoncé la signature de l’ailier David Bluthenthal, champion d’Europe avec le Maccabi Tel-Aviv en 2004. Il sera remplacé au Maccabi par le Grec Nestoras Kommatos qui évoluait à l’Aris Salonique. I ROGERS À CANTU. – Le club italien de Cantu a officialisé la venue du meneur de jeu américain Shawnta Rogers (ex-Le Mans et ASVEL) qui rejoint ainsi le Français Michel Morandais. I PROCÈS BRYANT : DEMANDE DE REPORT. – Le procès au pénal de Kobe Bryant, accusé de viol, prévu pour débuter le 27 août, pourrait être reporté à la suite d’une demande formulée hier par les procureurs. Selons eux, un report est nécessaire car le juge n’a pas encore pris de décision sur certains éléments-clés dans le déroulement du procès, comme de savoir si la question de l’état mental, de consommation d’alcool ou de drogue de la victime présumée, pouvait être abordée. I TOUR DE L’AIN (2.3, 10-13 août). – 2e étape, Lagnieu-Oyonnax : 1. Cruz (USA, US Postal), les 141, 7 km en 3 h 22’51’’ (moy. : 41,912 km/h), bonif. 10’’ ; 2. Eltink (HOL, Rabobank espoirs), m.t., bonif. 6’’ ; 3. Pineau (Brioches La Boulangère), m.t., bonif. 4’’ ; 4. Baguet (BEL, Lotto-Domo) ; 5. Edaleine (Cofidis) ; 6. Hoste (BEL, Lot) ; 7. Talabardon (Auber 93) ; 8. Charteau (Blb) ; 9. Mikhailov (RUS, Usp) ; 10. T. Dekker (HOL, Rab) ;… 12. Hary (Blb) ; 15. Rinero (RAGT Semences-MG Rover) ; 17. Renier (Blb) ; 24. Bouvard (Rag) ; 27. Oriol (AG2R Prévoyance) ; 28. Vasseur (Cof) ; 36. Paumier (Aub) ; 38. Salmon (Crédit Agricole), t.m.t ; 40. Jegou (CA), à 44’’ ; 46. Valentin (Aub) ; 50. Buffaz (Rag) ; 53. Halgand (CA) ; 55. Bénéteau (Blb) ; 57. Moncoutié (Cof), t.m.t ; 58. L. Auger (Aub), à 1’32’’ ; 59. Dulac (Rag), à 2’13’’ ; 61. Joly (CA), à 3’07’’ ; 62. Rous (Blb), à 3’28’’ ; 63. Lamouller (Aub), à 5’13’’ ; 64. Dion (Rag), à 5’36’’ ; 66. Augé (CA), m.t. ; 67. Finot (Rag), à 7’ ; 69. Levecot (Oktos-Saint-Quentin), à 9’10’’ ; 70. J.P. Nazon (Ag2), à 10’43’’ ; 71. Sprick (Blb) ; 72. Inaudi (Ag2) ; 73. Turpin (Ag2) ; 75. Calzati (Rag), t.m.t ; 80. Boucher (Okto), à 13’23’’ ; 86. Lembo (Okt) ; 89. Laidoun (Ag2), m.t. – 91 classés. Abandons : D. Nazon (CA) ; Clerc (SUI, Qsd) ; Tauler (ESP, Ibb). Classement général : 1. Pineau (Brioches La Boulangère), en 6 h 44’19’’ ; 2. Hoste (BEL, Lotto-Domo), à 8’’ ; 3. Van Goolen (BEL, Quick Step-Davitamon), à 10’’ ; 4. Renier (Blb), à 22’’ ; 5. Marichal (BEL, Lot), à 55’’ ; 6. Nuyens (BEL, Quick Step-Davitamon), à 56’’ ; 7. T. Dekker (HOL, Rabobank espoirs) ; 8. Mikhailov (RUS, US Postal) ; 9. Edaleine (Cof) ; 10. Hary (Blb), t.m.t. AUJOURD’HUI 3e étape, 1er secteur : Izernore - SaintGenis-Pouilly (83,4 km). Départ place de l’Église à 9 h 45 ; arrivée rue de Lyon vers 11 h 50. 3e étape, 2e secteur : Saint-GenisPouilly - Lélex-Mont Jura (66,5 km). Départ devant la mairie à 15 h 45 ; arrivée route du téléphérique vers 17 h 20. I DEUX JOURS DES MARCHES. J GP FRED MENGONI (1.3 [ITA], 10 août). – 1. Cunego (ITA, Saeco), les 194 km en 5 h 25’30’’ (moy : 37,604 km/h) ; 2. Nardello (ITA, Eq. Nat. Italie), à 2’’; 3. Moreni (ITA, Eq. Nat. Italie), à 6’’ ; 4. Gobbi (ITA, De Nardi) ; 5. Giunti (ITA, Domina Vacanze) ; 6. Mazzanti (ITA, Ceramiche Panaria), t.m.t ; 7. Masciarelli (ITA, Vini Caldirola), à 15’’ ; 8. Cavallari (ITA, Vin), m.t ; 9. Perez Arango (ITA, ColombiaSelle Italia), à 48’’ ; 10. Bertagnolli (ITA, Saeco), à 1’1’’. J GP CITTA DI CASTELFIDARDO (1.3 [ITA], 11 août). – 1. Sella (ITA, Ceramiche Panaria-Margres), les 179 km en 4 h 13’40’’ ; 2. Mervar (SLV, Formaggi Pinzolo Fiave), à 17’’ ; 3. Glomser (AUT, Saeco) ; 4. Murro (ITA, Miche) ; 5. Ginestri (ITA, Tenax), t.m.t ; Kuchynski (RUS, Amore e Vita), à 36’’ ; 7. Muto (ITA, Miche), à 52’’ ; 8. Miorin (ITA, De Nardi) ; 9. Petrov (RUS, Saeco), t.m.t ; 10. Metlushenko (UKR, Landbouwkrediet-Colnago), à 6’2’’ ;… 27. Cunego (ITA, Saeco), à 9’’ Classement final : 1. Cunego (ITA, Saeco), 5 points ; 2. Sella (ITA, Ceramiche PanariaMargres), 5 ; 3. Mervar (SLV, Formaggi Pinzolo Fiave), 3 ; 4. Glomser (AUT, Saeco), 2 ; 5. Gobbi (ITA, De Nardi) et Myurro (ITA, Miche), 1. RUGBY I MATCHES AMICAUX. – MontferrandAurillac, 33-22 ; Tarbes (PRO D 2) - Brive, 17-30 ; Pau-Agen, 27-19 ; Stade Français Mont-de-Marsan (PRO D 2), 41-19 ; BéziersSale (ANG), 15-19. TENNIS I VANCOUVER (CAN, WTA Tour, dur, 110 000 $ canadiens, 9-15 août). – Premier tour : Irvin (USA) b. Tu (USA) 6-1, 6-1 ; Pin b. Beltrame, 6-0, ab. ; Peng (CHN) b. Grandin (AFS), 4-6, 6-1, 6-0 ; Jidkova (RUS) b. Sokol (ARG), 5-7, 7-5, 6-1 ; Lee (USA) b. Skavronskaia (RUS), 6-3 , 6-4 ; Vaidisova (RTC) b. Spears (USA), 6-4, 6-4 ; Mattek (USA) b. Drake (CAN), 7-5, 6-2 ; Karatancheva (BUL) b. Yoshida (JAP), 6-2, 6-3 ; Bartoli b. Adr. Serra Zanetti (ITA), 6-0, 6-1. I SOPOT (POL, ATP et WTA Tour, terre battue 494 000 et 240 000 /, 9-15 août). – Simple messieurs, deuxième tour : Nadal (ESP) b. Di Pasquale, 6-2, 6-4 ; Monaco (ARG) b. Rosset (SUI), 6-4,6-3 ; Lopez (ESP) b. Safin (RUS), 6-3,6-2. Simple dames, deuxième tour : Marrero (ESP) b. Birnerova (RTC), 6-2, 7-6 (7-3) ; Llagostera (ESP) b. Cervanova (RTC), 6-7 (4-7), 6-1, 7-5 ; Benesova (RTC) b. Talaja (CRO), 1-6, 6-4, 6-2 ; Penetta (ITA) b. Prusova (RTC), 6-4,6-2 ; Koulakova (RTC) b. Douchevina (RUS), 7-6 (7-1), 3-6, 6-4 ; Domachowska (POL) b. Smashnova-Pistolesi (ISR), 7-6 (7-4), 6-1 ; Myskina (RUS) b. Ondraskova (RTC), 6-2, 6-2. VOLLEY-BALL I TOURNOI DE BAGNOLES-DE-L’ORNE (femmes, 9-11 août). – LUNDI : Belgique Azerbaïdjan, 0-3 ; France - Canada, 2-3 (25-20, 22-25, 20-25, 25-20, 7-15). MARDI : Azerbaïdjan - Canada, 3-0 ; France - Belgique, 1-3 (25-20, 21-25,21-25, 16-25) ; HIER : Belgique - Canada 2-3 ; France Azerbaïdjan, 0-3 (24-26, 20-25, 18-25). JEUDI 12 AOÛT 2004 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge d’autoradios, vainqueur en 2002 à Hubert Green, l’improbable champion 1985, l’histoire de ce tournoi a montré qu’il n’avait pas besoin de sacrer l’un des vingt-cinq pros de club qualifiés chaque année pour honorer l’inconnu. Si la chance devait cependant courir au secours du mérite, Ernie Els, trois fois battu cette saison au dernier tour des Majeurs sans avoir jamais baissé les bras, pourrait avoir la joie de dompter l’impondérable. Pour ses neufs derniers trous sans tache d’Augusta seulement surclassé par un Phil Mickelson en transes, pour ce putt trop fébrile au soixantedouzième trou du British Open après avoir survécu à un aller calamiteux, pour démontrer au président de la Fédération américaine qu’il n’est pas du genre à laisser tomber au dernier tour d’un Grand Chelem, le « Big Easy » n’aurait pas volé ce joli lot de consolation. Mais ils sont si nom- FRANÇOIS MOUSIS Bleu Et c’est au point que depuis 1998, date de l’ouverture du parcours, pas un pro américain, pas même Skip Kendall, l’enfant du pays, qui mena au deuxième soir du dernier British Open, n’a jamais pris la peine de venir se mêler à la foule des grands masochistes amateurs tout disposés à débourser 250 dollars pour venir affronter le monstre. Et que quelques-unes des plus prestigieuses pointures du tableau (Goosen, Watson, Bjorn, Price ou Couples) ont trouvé une bonne excuse pour s’esquiver au dernier moment. « Et si le vent se lève, a plaisanté Darren Clarke qui connaît pourtant la démesure des links d’Irlande du Nord, ce ne sont pas des balles que nous allons perdre dans le lac, mais des joueurs ! » Il faudra bien pourtant qu’à la fin, l’un des survivants l’emporte. N’importe lequel qui, forcément, ne sera pas n’importe qui. De Rich Beem, l’ancien marchand Le Vendée Globe, Bertrand de Broc l’a couru deux fois et il préférait relativiser : « Nous n’avons pas des 60-pieds : il faut donc rester humble et prudent. Le seul problème, c’est la fatigue car 24 heures à la barre, c’est usant, et à la Jaune Rouge Jaune Dompter l’impondérable Ne pas abîmer le bateau Noir Bleu Noir DE TOUTES LES LEVÉES du Grand Chelem, l’USPGA Championship, le tournoi de l’association des pros (de clubs) américain, est traditionnellement, le plus chaud, le plus redneck – en français le plus « péquenot » –, le plus paumé, et aussi le plus ouvert aux victoires inédites. De toutes les éditions de l’USPGA Championnship, celle qui débute aujourd’hui sur le parcours de Whistling Straits menace d’être la plus redneck, la plus paumée et la plus proche dans l’esprit du grand tirage de la loterie nationale. Au plus profond du Wisconsin, « l’État des fromages », à une heure et demi de route de Milwaukee, les modestes professeurs de l’USPGA ont trouvé ce qui se fait de plus proche du trou du cul du monde pour inviter les prestigieux professionnels du circuit à croiser le fer dans les faubourgs de Kohler, qu’on pourrait traduire en français par « JacobDelafon ». Nés de la volonté farouche d’Herb Kohler, petit-fils de l’homme qui fit fortune dans les baignoires en zinc de western, les soixante-douze trous du complexe lunaire jailli de terre sous les coups de bulldozer entêtés de l’architecte Pete Dye, forment en effet au milieu de nulle part, un inextricable champs de mines de bunkers et de dunes artificielles dont Whistling Straits est le géant. Six mille sept cent mètres, plus long parcours d’un Majeur, un entrelacs de creux et de bosses nauséeux griffés de plus de mille bunkers. Et en plus, cet été sur le Wisconsin, il fait un froid de gueux ! Mais Kohler et Dye en voulant reproduire le naturel des links (bords de mer à l’anglaise) de l’Ayrshire ou du Kerry ont accouché d’un monstre aux traits trop appuyés. Trop de bunkers trop mal foutus, trop de pentes, trop de par quatre sans fin (quatre d’entre eux frisent les 450 mètres) trop de dénivelés autour de greens trop bosselés pour pouvoir jouer le subtil jeu de bump and run qui a toujours fait le charme du savoir-faire écossais, tout est trop, ici, et jusqu’au club-house, exacte réplique d’un manoir irlandais du Connemara, trop parfaitement léché. moindre faiblesse, le bateau se couche. » Quant à Jeanne Grégoire (BanquePopulaire), 15e et première femme du général, elle était limite impatiente : « C’est un mélange d’excitation et d’angoisse. C’est pour cela que l’on navigue. Le classement, on l’oublie ; la priorité est de ne pas casser. » Et sur le ponton du port de Gijon, c’était ainsi pour tout le monde ! Les yeux brillaient et les mines se réjouissaient alors que le ciel présentait toute la collection automne-hiver des nuages au catalogue. Tandis qu’au large, le ciel gris foncé annonçait le pire, on ne pouvait s’empêcher de se poser la question : de quel métal sont fait les marins solitaires pour n’avoir peur de rien, si ce n’est d’abîmer leur bateau ? « Je n’ai jamais eu peur en mer, confie Erwan Tabarly (Thalès). J’ai eu des frayeurs très ponctuelles, du stress, mais c’est tout. » Idem pour le bizuth, Armel Tripon (Gedimat), vainqueur de la Transat 6.50 : « J’ai dû me faire peur une seule fois, mais en croisière au large du cap Corse. En course, je ne connais pas encore mes limites. Cette étape, on l’attend depuis longtemps. Ça va être une expérience enrichissante. » Armel Le Cléac’h (Foncia-TBS) était encore plus clair : « Je n’ai jamais eu peur en mer. Avoir peur, c’est se laisser dépasser par les événements. » 15 Bleu Rouge Noir Jaune AUTOMOBILE PRODUIT – ESSAI CYCLISME TOUR DE L’AIN La Classe Adulte Cruz pour patienter Le coéquipier d’Armstrong s’est imposé hier. Et Pineau saura ce soir s’il peut remporter l’épreuve. OYONNAX – Homogène et aboutie, la deuxième génération de Classe A devient une Mercedes à part entière. de notre envoyée spéciale EN FRANCHISSANT la ligne d’arrivée, son visage s’est illuminé. Ouvrier de l’ombre aux côtés de George Hincapie sur les classiques, Antonio Cruz n’a pas souvent l’occasion de jouer sa carte personnelle. Alors, hier, lorsqu’il s’est imposé au sprint, le coureur de l’US Postal a savouré l’instant. « C’est ma première victoire en Europe », expliquait l’Américain, lauréat de deux courses – hors UCI – aux États-Unis en juillet. Ami de longue date de Lance Armstrong – les deux hommes se connaissent depuis une quinzaine d’années –, Antonio Cruz, trente-trois ans, a rejoint l’US Postal en 2001 après avoir disputé les Jeux Olympiques de Sydney avec Armstrong, Hincapie et Hamilton. Et jusqu’à hier, Cruz – appelé au dernier moment pour remplacer Rubiera – ne comptait qu’une seule victoire, une étape du Tour de Langkawi en 2000 sous le maillot Saturn lors de sa première année chez les Élite 1. Le coéquipier d’Armstrong s’est imposé hier devant le jeune Néerlandais de Rabobank Espoirs, Theo Eltink et… Jérôme Pineau, le maillot jaune. Leader après sa victoire d’étape lundi à Bourg-en-Bresse, le coureur de Brioches La Boulangère a ainsi grappillé 4’’ de bonifications, au terme d’une étape au scénario idéal pour lui. À la faveur de la première bosse de la journée, la côte de Bettant (km 3), sous l’impulsion de Sylvain Calzati, Didier Rous – pour protéger son leader Pineau – et David Moncoutié – revanchard après avoir loupé le bon coup la veille – rejoints par Pablo Lastras étaient sortis du peloton. « Je n’avais pas prémédité mon attaque mais j’ai vu que tout le monde était sur la réserve », expliquait Calzati, contraint de lâcher dans la dernière côte (km 113) en raison de crampes. Les trois autres étaient repris à l’entame du dernier tour de circuit (à onze kilomètres du but). Puis, lorsque le peloton avait avalé Renier à 1 500 mètres de la ligne – le coureur de Brioches avait contré Vasseur –, le sprint était devenu inéluctable. « Le bilan de la journée est très satisfaisant, confiait Pineau. Avec CLASSEMENTS 2e étape, Lagnieu-Oyonnax 1. Cruz (USA, US Postal), les 141, 7 km en 3 h 22’51’’ (moy. : 41,912 km/h), bonif. 10’’ ; 2. Eltink (HOL, Rabobank espoirs), m.t., bonif. 6’’ ; 3. Pineau (Brioches La Boulangère), m.t., bonif. 4’’ ; 4. Baguet (BEL, Lotto-Domo) ; 5. Edaleine (Cofidis) ; … 7. Talabardon (Auber 93) ; 8. Charteau (Blb) ; 12. Hary (Blb), t.m.t. Classement général 1. Pineau (Brioches La Boulangère), en 6 h 44’19’’ ; 2. Hoste (BEL, Lotto-Domo), à 8’’ ; 3. Van Goolen (BEL, Quick Step Davitamon), à 10’’ ; 4. Renier (Blb), à 22’’ ; 5. Marichal (BEL, Lot), à 55’’ ; … 9. Edaleine (Cof), à 56’’ ; 10. Hary (Blb) ; 14. Bouvard (RAGT Semences-MG Rover), t.m.t. AUJOURD’HUI. – 3e étape, 1er secteur : Izernore - Saint-Genis-Pouilly (83,4 km). Départ place de l’Église à 9 h 45 ; arrivée rue de Lyon vers 11 h 50. 2e secteur : SaintGenis-Pouilly - Lélex-Mont Jura (66,5 km). Départ devant la mairie à 15 h 45 ; arrivée route du Téléphérique vers 17 h 20. Didier devant, nous n’avons pas eu à rouler et mes premiers adversaires au classement ne m’ont pas attaqué. » Comme prévu, le Tour de l’Ain devrait donc se jouer, aujourd’hui, dans l’étape de montagne, coupée cette année en deux : 83,5 km le matin avec une côte de 2e catégorie et deux de 3e catégorie, puis 66,5 km l’après-midi avec le traditionnel col de Menthières (1re catégorie). « Soixante kilomètres avec un col long, ça va être nerveux, prédit Pineau. Le col de Menthières est dur au pied et après c’est assez roulant. Si au pied, j’ai les mêmes sensations que sur les étapes de montagne du Tour, je ne me ferai pas de soucis. Sinon, ça sera une autre histoire. Moi j’aime bien lorsque les côtes s’enchaînent et, là, c’est une montée sèche. » Jérôme Pineau redoute aussi particulièrement José Azevedo. « S’il est aussi fort qu’aujourd’hui – le Portugais de l’US Postal a vissé au dernier passage de la côte d’Ijean à 5 kilomètres de l’arrivée –, il n’y aura rien à faire. » Le leader du Tour de l’Ain dispose toutefois d’un petit matelas – 2’42’’ – sur Azevedo, 5e du Tour. En revanche, le grimpeur espagnol des Îles BaléaresBanesto, Unai Osa ne pointe qu’à 56’’... BARBARA RUMPUS SI LA PREMIÈRE CLASSE A avait fait une entrée fracassante sur le marché des petites voitures, en 1998, en se retournant lors de ses premiers essais aux mains de confrères suédois, la nouvelle mouture qui sera commercialisée en France début septembre s’annonce beaucoup plus docile. Profitant d’un empattement allongé de 15 cm, ainsi que de voies élargies de respectivement 5 cm à l’avant et 10 cm à l’arrière, la Classe A de deuxième génération est incontestablement mieux posée sur ses roues. Si l’on y ajoute des trains roulants sophistiqués, avec un essieu arrière « parabolique » et un train avant McPherson triangulé, on comprend que la tenue de route a été placée tout en haut de son cahier des charges. Au volant, les progrès sont tout à fait sensibles avec, d’abord, un comportement plus prévenant et plus sécurisant. Le châssis reste vif mais accepte sans sourciller les changements d’appuis rapides dans les enchaînements de virages ou lors du fameux test de l’élan (celui qui fut fatal à la première version). Le train arrière assure un bon guidage, le train avant contient efficacement la tendance sous-vireuse naturelle de cette traction avant et la prise de roulis est bien maîtrisée. De deuxième à première voiture Les passagers, pour leur part, héritent à présent d’un confort digne d’un modèle du segment supérieur. L’habitacle profite d’une longueur générale en hausse de 24 cm pour offrir plus d’espace et l’amortissement, assez sec auparavant, est à présent plus en rapport avec la vocation de la voiture. Dommage seulement, que le niveau sonore ne soit pas en rapport avec ces prestations relevées... Les bruits aérodynamiques sont un peu trop présents au niveau des rétroviseurs et des portières, au-delà de 100 km/h, et les nouvelles motorisations, tant essence que TÉLÉVISION enlevée et des performances respectables. Proposée en option, la nouvelle boîte automatique à variation continue CVT, apporte, de son côté, un supplément de douceur, sans pénaliser la consommation ou les performances. Avec son moteur 2.0 l CDI de 109 ch, la version A 180 CDI qui devrait représen- ter la moitié des ventes en France, se révèle amplement suffisante pour une utilisation quotidienne tous usages. En plus de sa meilleure habitabilité, la Classe A entend en effet profiter d’une modularité plus importante pour passer du statut de seconde voiture à celui de véhicule principal de la famille. À partir de 17 950 euros LA COMMERCIALISATION de la Classe A débutera le 10 septembre prochain avec les versions 5 portes (à partir de 18 800 /). Les versions 3 portes (850 / de moins) et la boîte CVT Autotronic (1 700 / en plus) arriveront trois mois plus tard. À l’exception de la 2 litres Turbo Tout en lui conservant son originalité, Mercedes a donc relevé avec bonheur les prestations de son petit modèle. L’arrivée des concurrentes Audi A 3 cinq portes et BMW Série 1 n’y sont sans doute pas pour rien. JEAN-CHRISTOPHE LEFÈVRE I F 1 : L’APPEL DE BAR REJETÉ. – Dans l’affaire opposant BAR à la FIA – un système d’aide au freinage connectant les roues avant et utilisé sur la voiture de Davidson en essais libres à Hockenheim, avait été jugé illégal par les commissaires sportifs du Grand Prix – le tribunal d’appel de la Fédération a confirmé la décision des commissaires. Aucune des BAR ne pourra donc en être équipée, ce week-end au GP de Hongrie. I L’AFRIQUE DU SUD VEUT REVENIR. – Absente du calendrier de la F 1 depuis 1993 (Kyalami), l’Afrique du Sud vise un retour en Grand Prix à l’horizon 2007. Un nouveau circuit est en projet dans la zone aéroportuaire de la ville du Cap. I RALLYE-RAID : LE TITRE PRODUCTION POUR PATISSIER. – Au dernier Rallye d’Orient, la championne d’escalade Isabelle Patissier, reconvertie sur quatre roues, s’est assuré sa troisième victoire de rang et de catégorie en rallye-raid (elle a également gagné le Désert Express à Oman, hors Championnat). Au volant de son Nissan Pathfinder-Team Dessoude, Isabelle succède au palmarès à Jean-Pierre Strugo dans la catégorie « Production ». Avec Irissou, son navigateur depuis sept rallyes, ils se rendront à Dubaï « en préparation du Dakar », annonçait la première femme à décrocher ce titre. – M.-F. E. I LE RALLYE D’ORIENT EN TURQUIE EN 2005. – Pour sa 10e organisation d’un rallye-raid (un Paris-Pékin, sept Masters et deux Rallyes d’Orient), René Metge tirait un bilan positif du Rallye d’Orient, à la fin de la semaine passée : « Ce fut un beau rallye, qui s’améliore au fil des éditions. Il reste dans l’esprit, convivial et chaleureux. Nous reviendrons l’an prochain en Turquie, confirmait-il, et en principe pour d’autres éditions… même si nous débordons un peu des frontières ! » La présence d’autorités iraniennes durant l’épreuve, début août, confirme la volonté de ce pays d’abriter une épreuve sportive. « Mais c’est encore un peu compliqué », ajoute René Metge. – M.-F. E. (193 ch), commercialisée mi-2005, toutes les motorisations (trois essence et trois diesel) seront disponibles au lancement. Les trois niveaux de finition traditionnels Mercedes sont repris : Classic, Élegance et Avant-garde. FICHE. – Berline 3 ou 5 portes, 5 places. L/l/h : 3,84/1,76/1,59 m ; empattement : 2,57 m ; coffre : de 435 à 1 995 dm3 ; réservoir : 54 l. ; poids : de 1 195 à 1 365 kg. Transmission aux roues avant ; boîte manuelle à 5 rapports (6 rapports sur A 180 CDI et A 200 CDI) ou automatique à variation continue CVT. Moteurs avant transversaux. A 150 : 1 498 cm3 ; 95 ch ; 175 km/h ; 0 à 100 km/h en 12’’6 ; 6,2 l/100 km. De 17 950 à 22 400 /. A 170 : 1 699 cm3 ; 115 ch ; 188 km/h ; 0 à 100 km/h en 10’’9 ; 6,6 l/100 km. De 19 550 à 24 000 /. A 200 : 2 034 cm3 ; 136 ch ; 200 km/h ; 0 à 100 km/h en 9’’8 ; 7,2 l/100 km. De 20 850 à 25 300 /. A 160 CDI : 1 991 cm3 ; 82 ch ; 170 km/h ; 0 à 100 km/h en 15’’ ; 4,9 l/100 km. De 19 450 à 23 900 /. A 180 CDI : 1 991 cm3 ; 109 ch ; 186 km/h ; 0 à 100 km/h en 10’’8 ; 5,2 l/100 km. De 20 750 à 25 200 /. A 200 CDI : 1 991 cm3 ; 140 ch ; 201 km/h ; 0 à 100 km/h en 9’’5 ; 5,4 l/100 km. De 24 550 à 27 100 /. ÉQUIPEMENT. – De série sur toutes les versions : ABS avec freinage d’urgence assisté, ESP avec antipatinage, airbags frontaux, latéraux et thorax AV, direction assistée, climatisation manuelle, siège et volant réglables en hauteur, ordinateur de bord, banquette arrière rabattable 1/3-2/3, vitres avant et rétroviseurs électriques, verrouillage à distance. Principales concurrentes : Volkswagen Golf (à partir de 14 890 /), Audi A3 (à partir de 21 630 /). I DU RENFORT POUR ARMSTRONG... – Après les signatures des Ukrainiens Popovych (5e du Giro) et Bileka, l’équipe Discovery Channel qui prendra le relais de l’US Postal la saison prochaine, a recruté deux autres coureurs : le Belge de Lotto-Domo Leif Hoste et le Britannique de Mr Bookmaker Roger Hammond. Par ailleurs, le grimpeur espagnol Manuel Beltran restera l’an prochain aux côtés d’Armstrong. « J’espère contribuer encore activement aux prochaines campagnes », a déclaré « Triki » Beltran au quotidien espagnol Marca. Beltran accompagne le sextuple vainqueur du Tour depuis 2003. I ... MAIS RABOBANK VEUT GARDER LEIPHEIMER. – Levi Leipheimer, 9e du Tour, a également reçu des offres de Discovery Channel (et de T-Mobile). Mais son équipe Rabobank qui disputera le Pro-Tour l’année prochaine, tient absolument à conserver l’Américain. I QUATRE ANS DE SUSPENSION POUR BRUYLANDTS. – Le Belge Dave Bruylandts, vingt-huit ans, contrôlé positif à l’EPO, inopinément à son domicile, le 9 avril dernier, a été condamné hier, par la Ligue vélocipédique belge (RLVB) à quatre ans de suspension dont dix-huit mois ferme (du 1er octobre 2004 au 31 mars 2006). Troisième du dernier Tour des Flandres, Bruylandts avait été limogé fin juillet par son équipe Chocolat Jacques dont il était l’un des leaders, quelques jours après la révélation de son contrôle positif. Condamné à une amende de 6 500 euros, le Belge nie avoir pris de l’EPO et incrimine des compléments alimentaires prescrits par un nutritionniste. Il avait déjà été contrôlé inapte, le 21 mars 2000, lors de la 2e étape de la Semaine Catalane pour un taux hématocrite élevé. I DUPONT CHEZ RAGT. – Jean-Luc Jonrond et Julien Jurdie, les directeurs sportifs de RAGT Semences - MG Rover ont recruté Hubert Dupont pour la saison prochaine. Âgé de vingt-quatre ans, le coureur du VC La Pomme - Marseille, a remporté cette année une étape du Giro baby. I TROIS STAGIAIRES CHEZ AG2R. – À partir de début septembre, trois coureurs auront la qualité de stagiaires dans l’équipe AG2R Prévoyance : Christophe Riblon, le champion de France Élites 2 (qui disputera toutefois le Tour de l’Avenir du 2 au 11 septembre avec l’équipe de France), l’Australien Simon Gerrans (UC Nantes Atlantique) et Rémy Pauriol (VC La Pomme - Marseille). I UNE STATUE POUR PANTANI. – La ville natale de Marco Pantani, Cesenatico, entend honorer la mémoire du champion disparu le 14 février dernier en érigeant une statue à son effigie. Le monument, haut de 3 mètres, se situera à l’entrée de la ville, devenue depuis la triste fin de son champion un lieu de pèlerinage pour tous ses fans. LA SÉLECTION DE « L’ÉQUIPE » JEUX OLYMPIQUES JEUX OLYMPIQUES MAGAZINE « D’or et d’argent », de R. Wargnier, avec P. Montel (2004). Voir article. Eurosport 15 min Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe D. Irak-Portugal. France 5 10 min « Mehdi Baala, un rêve olympique », de J.-J. Schaettel et J.-M. Dury (2004). Voir article. 21.30 France 2 55 min 23.15 DOCUMENTAIRE Sport + 105 min 23.30 GOLF Championnat USPGA. 1 ère journée. À Kohler (USA). Canal + Sport 120 min Rediff. à 3 h 10 Canal + 01.30 NBA + 120 min NBA Summer League. Utah Jazz - Atlanta Hawks. DOCUMENTAIRE 19.00 Rediff. demain à 8 h 30 02.15 « Une odyssée olympique. » RTBF1 25 min 19.30 À voir. France 2 52 min 00.00 BASKET Sport + 120 min Sport + 105 min 22.35 JEUX OLYMPIQUES Eurosport 30 min France 3 55 min ZAP Intéressant. 19.45 Interview de Zinédine Zidane à Madrid, par M. Denisot. (En clair.) Eurosport 135 min DOCUMENTAIRE 18.00 Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe B. Ghana-Italie. MAGAZINE Eurosport 60 min RTBF 2 55 min 20.30 JEUX OLYMPIQUES Eurosport 15 min Rétro des JO. JEUX OLYMPIQUES Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe D. Costa Rica-Maroc. 17.45 « Olympic Odyssee. L’histoire des Jeux Olympiques. » MAGAZINE Canal + 2 min Paris Première 35 min 20.25 FOOTBALL Rediff. à 20 h 43 France 5 Sat M2A Mission Athènes. DOCUMENTAIRE Ligue 2. 2 e journée. Guingamp-Brest. 17.35 Sensation(s). Solenne Figuès (natation). MAGAZINE Sport + 105 min DOCUMENTAIRE 17.30 News olympiques. MAGAZINE « 2004 : une odyssée olympique. » 16.30 Football. Tournoi F. 1 er tour, groupe E. Suède-Japon. MAGAZINE Sport + 105 min 13.58 Rêve olympique. Avec Laura Flessel. JEUX OLYMPIQUES « Jeux Olympiques : histoires, destins et émotions » (6/6), de K.-W. Oehlschläger. 12.45 Football. Tournoi F. 1 er tour, groupe E. Suède-Japon. 20.15 Eurosport 60 min 11.00 Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe A. Mali-Mexique. JEUX OLYMPIQUES DOCUMENTAIRE 10.00 Football. Tournoi H. 1 er tour, groupe C. Tunisie-Australie. TOUT LE SPORT diesel, ne se révèlent pas des modèles de discrétion. C’est un peu frustrant car les deux « gros » moteurs – 2.0 l essence de 136 chevaux à admission variable et 2.0 l CDI turbodiesel de 140 ch à injection common rail de dernière génération – alertes et pleins de bonne volonté, assurent une conduite Canal + 15 min 20.10 France 3 11 min À ne pas rater. Les cases vertes correspondent aux retransmissions en direct. Tous les 1/4 h JOURNAL > 24H/24 TOUTE L’INFORMATION SPORTIVE EN CONTINU POUR NE RIEN RATER CET ÉTÉ > MULTISPORT JEUDI 12 AOÛT 2004 Duo sur canapé France 2. 22 h 35. Doc. D’or et d’argent (2004). 55’. 23 h 30. Doc. Mehdi Baala, un rêve olympique (2004). 52’. LE 24 AOÛT PROCHAIN, dans la nuit athénienne, on espère retrouver Hicham el-Guerrouj et Mehdi Baala au coude à coude à l’entrée de la dernière ligne droite de la finale du 1 500 m olympique. Leur duel commence dès ce soir, sur France 2 qui, en guise de mise en jambes, consacre sa soirée aux deux athlètes en autant de documentaires. Honneur au quadruple champion du monde de la distance, El-Guerrouj, figure principale de D’or et d’argent. Le cinéaste Régis Wargnier, assisté de Patrick Montel, y poursuit son immersion dans le monde de l’athlétisme entreprise dans Cœurs d’athlètes (L’Équipe du 22 août 2003), où il confrontait Heike Drechsler, Haile Gebreselassie et El-Guerrouj aux temps forts de leur carrière. Émotion et humour Dans ce deuxième volet, Wargnier a accompagné, lors des Mondiaux 2003 au Stade de France, les foulées de « Gebre » et El-Guerrouj (Drechsler étant blessée). S’il revient sur le triplé éthiopien historique en finale du 10 000 m et le sacre de Kenenisa Bekele devant « Gebre », Wargnier s’attarde surtout sur El-Guerrouj dans son pari de doubler le 1 500 et le 5 000 m. Avec empathie, le réalisateur d’Indochine suit le coureur marocain comme son ombre : dans le train spécial qui le conduit de la Cité universitaire au Stade de France, sur la piste d’échauffement ou à la sortie du contrôle antidopage… Très disert dans le premier opus, Wargnier laisse ici davantage parler les images, bien aidé par les scenarii haletants que dessine la piste. En contre-champ, il capte l’émotion dans les tribunes, à travers le visage angoissé des proches du Marocain. Cette proximité avec le champion lui permet de recueillir les confidences. Anecdotiques, quand El-Guerrouj explique se servir des écrans géants du stade pour surveiller ses adversaires durant la course ; plus intimes, quand il évoque la présence de sa mère dans les gradins pour la finale du 5 000 m : « C’est la première fois qu’elle vient dans un stade, confie-t-il, rongé par le trac. J’espère que ça va me porter bonheur. » Enfin, le cinéaste réussit à concilier émotion et humour, avec un running gag qui révèle les talents comiques de « Gebre » . On le retrouve ponctuellement, cherchant le nom de la ville francilienne où il doit inaugurer un stade : l’énigmatique « Moussoulemini » qu’il suggère au départ deviendra finalement Le BlancMesnil ! Second rôle dans D’or et d’argent, Mehdi Baala, dauphin d’El-Guerrouj à Saint-Denis, interprète le rôle-titre du deuxième documentaire de la soirée. Mehdi Baala, un rêve olympique, de Jean-Jacques Schaettel et Jean-Michel Dury, brosse la chronique de la vie de l’athlète alsacien depuis sa quatrième place surprise aux Jeux de Sydney en 2000. Malgré un commentaire lénifiant, ce film permet de mieux connaître ce coureur discret et son entourage, en alternant images de compétitions et séquences plus intimes d’entraînement et de vie familiale. En souhaitant que l’entorse à la cheville que Baala a contractée hier à Marcoussis ne vienne pas mettre prématurément un terme à son rêve olympique… JOCELYN LERMUSIEAUX L’ÉQUIPE TV 6. Journal permanent. Le meilleur de l’info sportive en 13 minutes : reportages, interviews, analyses. 22.30 Édition de la nuit (et à minuit). INFOSPORT 6. Journal tous les quarts d’heure. 13. Journal toutes les demi-heures. LE COIN DES RADIOS Toute la journée. France Info. À 8 et à 38 de chaque heure, chronique sportive. 6.22 et 7.40 France Inter. Paroles olympiques. 7.15 RTL. Les grandes heures des Jeux Olympiques, par Jean-François Renault (L’Équipe). 8.19 RTL. Histoire des Jeux Olympiques. 15.05 France Inter. I love USA : le sport (avec Tony Parker). 18. RMC Info. RMC Sports. L’intégrale olympique. 20. RTL. Radio foot. 20.05 Europe 1. Europe Sport. 20.08 France Inter. Sans vendredi : le vélo. 20.30 RMC Info. DKP Sports. PAGE 15 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge de notre envoyé spécial Globalement, l’agrément de conduite est lui aussi en progrès, bien qu’il faille s’habituer à une direction un peu déroutante : comme c’est souvent le cas avec une assistance électrique, elle se montre inconsistante à basse vitesse et procure une sensation de flottement gênante au premier abord. La définition standard, avec roues de 16 pouces, constitue une bonne base polyvalente mais l’on aura intérêt, si l’on privilégie les sensations de conduite, à choisir l’option châssis sport avec roues de 17 pouces et pneumatiques majorés, plus affûtée et qui a le mérite de ne pas trop dégrader le confort. Bleu Jaune Rouge HAMBOURG – (ALL) (Photo DR) Jaune La traditionnelle carrosserie cinq portes, allongée de 24 centimètres sur la nouvelle Classe A, voit sa vocation familiale renforcée. Noir Bleu Noir I NAZON ABANDONNE. – Victime d’une chute hier dans la descente de la côte de Bettant (tout comme Sprick et Howes), Damien Nazon a été contraint à l’abandon. « Après sa chute, il est remonté sur le vélo, mais, ensuite, il a fait une chute de tension et a vomi », explique Denis Roux, le directeur sportif du Crédit Agricole. Nazon est rentré chez lui dès hier soir. 16 Bleu Rouge Noir Jaune CYCLISME Jeudi 12 août 2004 BERNAUDEAU EN LIGNE Après des mois de tractations, le manager vendéen a enfin pu dévoiler hier le nom du repreneur de son équipe : Bouygues Télécom. Hier, Jean-René Bernaudeau a bouclé son contre-la-montre le plus éprouvant. Depuis la mi-mai, et l’annonce du retrait de son sponsor, Brioches La Boulangère, le manager vendéen multipliait les contacts afin de lui trouver un remplaçant. En signant un partenariat avec Bouygues Télécom, la filiale de télécommunications du puissant groupe français, il dit avoir « gagné un pari plus que difficile ». JEAN-RENÉ BERNAUDEAU est un homme heureux. Hier, à BoulogneBillancourt, il a signé avec Bouygues Télécom, l’entreprise de téléphonie mobile du groupe Bouygues (voir cidessous), un contrat qui sauve son équipe et la soixantaine de personnes qui travaillent à ses côté, pour le club amateurs de Vendée UPays de la Loire ou la structure professionnelle Brioches La Boulangère. « Je suis soulagé, confiait le manager de Brioches La Boulangère, encore sous le coup de l’émotion. Et je suis fier de mon encadrement, fier pour tous ceux qui me sont restés fidèles, alors que ça n’était pas évident ! » Depuis l’annonce à la mi-mai du L’arrivée de Bouygues Télécom ne devrait changer en rien la manière de vivre et de travailler de la bande à Bernaudeau. Hormis le départ, plus que probable, de Thierry Bricaud, ce sont les mêmes personnes qui entoureront le manager et sa future équipe. « Ils ont pu constater que le dossier que je leur présentais correspondait à la réalité. On leur a paru authentiques » Des hommes et des femmes qui se connaissent depuis la création de Vendée U-Pays de la Loire, il y a plus de treize ans, qui l’ont suivi en 2000 chez Bonjour, sa première structure professionnelle, dont Brioches La Boulangère est le prolongement depuis deux ans, et qui ont su faire bloc dans les bons comme dans les mauvais moments. Depuis la disparition tragique de Fabrice Salanson, en juin 2003, ils ont vu se succéder les coups durs, notamment cette année, avec le départ fin avril de Philippe Raimbaud, cofondateur du Vendée U et manager de Bonjour, l’arrivée en janvier puis le départ en juin de Joseba Beloki, le premier leader étranger de la formation, ou la suspension de Franck Bouyer, présent depuis la création de Bonjour (1)… Mais rien, pas même ces jours sombres, n’a altéré leur confiance en leur manager, qui lui-même fléchissait parfois. « Les négociations se passaient plutôt bien, raconte ce dernier, quand, en juin, elles ont été Avec le sacre de Thomas Voeckler aux Championnats de France à Pont-de-Fossé, en juin, Jean-René Bernaudeau commençait son bel été qui s’est poursuivi avec les dix jours en Jaune du coureur sur le Tour… et l’annonce hier d’un nouveau partenaire pour 2005. (Photo Jérôme Prévost) 1924 rance : « Le Tour de France a montré des choses intéressantes. Le cyclisme, français en particulier, va de mieux en mieux, et on peut vraiment penser que l’on est à la veille d’une bonne époque. » Un sponsor très présent dans le sport CRÉÉ EN 1994 par le puissant groupe Bouygues, qui en contrôle 83 % depuis fin 2003, Bouygues Télécom est le troisième opérateur français en téléphonie mobile. L’entreprise, dont Gilles Pélisson est le président directeur général depuis 2004, emploie 6 950 collaborateurs et a réalisé en 2003 un chiffre d’affaire de 3,3 milliards d’euros (+ 12 % par rapport à 2002). Partenaire principal de la Coupe de la Ligue de football, présente dans la voile depuis 1998, notamment aux côtés de Pierre-Loïc Berthet, vainqueur du Tour de France à la voile 2004, et du Défi français de l’America’s Cup 2000, Sixième Sens, Bouygues Télécom a choisi depuis l’an dernier le basketteur Tony Parker comme représentant et parraine une tournée de basket, le NBA Basket-ball Challenge. L’entreprise donne aussi son nom au circuit national de ski free style. Enfin, elle s’investit aussi dans le sport automobile, avec l’écurie GT FIA de David Hallyday et Philippe Alliot et, avec i-Mode, dans la formule 1 avec Renault. « Tout part vers le haut » DIDIER ROUS comme tous ses coéquipiers présents au Tour de l’Ain, ne cachait pas son enthousiasme, hier soir. BOURG-EN-BRESSE – de notre envoyée spéciale LES COUREURS ENGAGÉS sur le Tour de l’Ain savaient que quelque chose d’important se tramait depuis des jours. Mais ils ignoraient jusqu’au nom du repreneur. Ils n’ont appris la bonne nouvelle qu’après l’arrivée de l’étape, hier. Pour célébrer l’événement, ils ont sabré le champagne avec leur directeur sportif, Christophe Faudot, et l’encadrement présent sur place dans leur hôtel de Bourg-en-Bresse. Seul Didier Rous, coureur emblématique de l’équipe, était au courant. « On lui doit bien ça, racontait Jean-René Bernaudeau. De toutes façons, je ne prends pas de grandes orientations sans le consulter. » « D'ATHÈNES À ATHÈNES ». LE LIVRE. Préparez-vous à Athènes en feuilletant la fabuleuse histoire des Jeux Olympiques : les moments de gloire, les épisodes insolites, les héros, tous les palmarès, à découvrir en photos et en articles d’époque signés des grandes plumes de L’Équipe. EN VENTE PARTOUT OÙ IL Y A DES LIVRES. 1 COFFRET 2 VOLUMES 560 PAGES 1 500 PHOTOS 45 €. Bleu Rouge Noir Jaune G Didier ROUS : « L’arrivée de ce nouveau sponsor est méritée. Nous l’avons attiré non seulement grâce à la performance de Thomas – Voeckler – sur le Tour de France, mais aussi grâce à l’image que nous véhiculons, même si le Tour a bien arrangé les choses. J’ai toujours dit à JeanRené que je ne m’inquiétais pas. S’il n’avait pas trouvé de repreneur, j’aurais arrêté ma carrière. Je me sens bien dans cette équipe et je suis très content que l’histoire continue. Finalement, le retrait de Brioches La Boulangère, c’est un mal pour un bien car si on voulait aller dans le Pro Tour, il fallait un budget plus important. Tout part vers le haut. » G Jérôme PINEAU : « On connaissait la bonne nouvelle depuis hier matin, sans avoir l’identité du sponsor, mais on savait que Jean-René avait une bonne piste. Ça m’a fait très très plaisir. Enfin, nous avons un sponsor qu’on mérite, qui s’engage sur la durée et qui va nous permettre de travailler sereinement. On n’oublie pas Bonjour et Brioches La Boulangère qui nous ont soutenus et sans lesquels nous ne serions pas là. Mais, avec Bouygues, on aura les moyens de travailler encore mieux. Toutes les chances sont de notre côté pour réussir. On sera dans un lit douillet. À nous de ne pas nous endormir. » G Franck RENIER : « Ça fait du bien de savoir que l’équipe repart. J’espère maintenant qu’on sera dans le Pro Tour, ça ferait une équipe française de plus. Je pense que notre image a séduit Bouygues. Si on n’avait pas trouvé de repreneur cette année après le Tour qu’on vient de faire, ça aurait été inquiétant pour l’avenir du cyclisme. Le mois dernier, nous avions eu des échos selon lesquels Jean-René avait pas mal de contacts. Nous apprenons la bonne nouvelle aujourd’hui et nous sommes à peine le 15 août. Ça a été vite. » G Anthony CHARTEAU : « Un gros sponsor comme ça, c’est génial ! Ça va nous permettre d’être hyper pro. Maintenant, c’est du concret. Personnellement, je n’étais pas tellement préoccupé par ça car sur le Tour, on pensait tellement au maillot de Thomas à défendre. Et puis, Jean-René nous rassurait. Je pense que le titre de champion de France et notre Tour ont dû accélérer les discussions avec le sponsor. Ce soir, je suis presque impatient de démarrer la nouvelle saison, d’être au premier stage, de voir les nouveaux maillots. » – B. R. LA RUBRIQUE CYCLISME CONTINUE EN PAGE 15 Rouge En attendant de se lancer dans l’aventure Bouygues Télécom, qui commencera le 1er janvier prochain, Jean-René Bernaudeau n’oublie pas qu’il fait toujours partie de Brioches SANDRA LABORDE (1) Atteint d’une maladie génétique, il doit prendre pour se soigner des produits interdits par l’Union cycliste internationale (UCI). (2) Le jour du contre-la-montre individuel, David Millar avouait avoir consommé de l’érythropoïétine (EPO). Bleu Rouge « Notre but commun est d’atteindre un bon rendement d’ici à 2007, de voir grandir des gars comme Thomas Voeckler, Christophe Kern, Maryan Hary et Jérôme Pineau » La Boulangère : « Sans eux, il n’y aurait pas d’équipe aujourd’hui. Les liens que nous avons créés avec les gens de Brioches La Boulangère sont forts, surtout avec les employés des trois usines (Mortagne-sur-Sèvre, Beaune et Les Herbiers). Ils nous ont toujours soutenus et je pense souvent à eux. On ne part pas d’une entreprise comme celle-là sans émotion. » Une fois toutes ces questions administratives réglées, Jean-René Bernaudeau est rentré chez lui, en Vendée. Puis il a décroché son téléphone et appelé ses coureurs, engagés au Tour de l’Ain. En fait, le seul à ne rien savoir, hier soir encore, c’était Thomas Voeckler, exilé à Athènes pour cause de Jeux Olympiques. Jean-René Bernaudeau a promis de l’appeler, même tard. Histoire qu’il s’endorme, lui aussi, le cœur plus léger. Jaune Bleu Jaune …SYDNEY 2000 stoppées par les rebondissements de l’affaire Cofidis. Aux Championnats de France, je ne pouvais même plus contrôler mon émotion (2). La fin du printemps a été pourrie. Je peux dire que j’ai eu de vrais moments d’abattement, de bons coups de dép’. Heureusement, il y avait mes enfants et les gens de Vendée U, ils m’ont remonté. » La victoire aux Championnats de France de Thomas Voeckler et les dix jours que ce dernier a passés en jaune sur le Tour sont parvenus à réchauffer les cœurs. « Tout cela a fini par payer, admet Bernaudeau. Ça prouve que le cyclisme intéresse encore les entreprises. » En 2005, l’équipe Bouygues Télécom, dont le siège sera toujours le manoir Saint-Michel aux Essarts, comptera vingt-sept coureurs professionnels. Thomas Voeckler, Jérôme Pineau et Didier Rous seront de ceux-là, pas Sylvain Chavanel, parti ches Cofidis. Des petits nouveaux devraient arriver, « pas des bons pour des bons, des types capables de s’intégrer », dixit Bernaudeau. Le nom d’Axel Merckx circule. Cet effectif devrait permettre une diversification des objectifs de la future formation. « À seize coureurs, on n’avait pas le choix : seul le Tour de France comptait ! L’UCI Pro-Tour nous obligera à orienter nos gars vers les épreuves qui les inspirent. Le Giro et la Vuelta pourront servir de tremplin aux jeunes coureurs. Ils vont y acquérir l’expérience des grands Tours avant de se lancer sur le Tour de France. Notre but commun est d’atteindre un bon rendement d’ici à 2007, de voir grandir des gars comme Thomas Voeckler, Christophe Kern, Maryan Hary et Jérôme Pineau. J’espère pouvoir un jour avoir un jeune Français au plus haut niveau. » Et quand on s’inquiète de savoir quand ce grand rêve se réalisera, Jean-René répond avec assu- Noir Noir Photos Presse Sports …PARIS retrait de Brioches La Boulangère, Jean-René Bernaudeau cherchait un repreneur capable d’investir suffisamment d’argent pour garantir à son équipe une participation à l’UCI Pro-Tour dès 2005. Et si, hier matin encore, il hésitait entre trois propositions sérieuses, son choix s’est arrêté sur Bouygues Télécom, troisième entreprise de téléphonie française, qui donnera son nom à la nouvelle formation. « Ils se sont montrés très intéressés par notre politique de développement, explique le Vendéen. Ils veulent nous aider à faire grandir nos mecs et nous donnent pour cela les moyens d’entrer dans le circuit Pro-Tour. Notre rigueur, notre convivialité les ont touchés. Ils ont beaucoup lu ce qui s’est écrit sur nous et ils ont pu constater que le dossier que je leur présentais correspondait à la réalité. On leur a paru authentique. » De son côté, Bernaudeau dit avoir retrouvé chez ses interlocuteurs, et notamment chez le président du groupe, Gilles Pélisson, « des valeurs qui étaient un peu les nôtres, le dynamisme et la fraîcheur ». « Ils ont beaucoup bossé, continue-t-il, ils sont arrivés au premier rendez-vous en sachant tout de nous. » Pour le moment, la durée d’engagement de ce nouveau sponsor et la somme qu’il entend consacrer à l’équipe restent secrets, mais on parle d’un partenariat au long cours, jusqu’au moins 2007, et d’une hausse évidente des finances, sachant que l’actuel budget de Brioches La Boulangère avoisinait les 6 millions d’euros. « Bouygues ne sera pas notre unique soutien, tenait cependant à préciser Jean-René Bernaudeau. D’autres partenaires les rejoindront. » Une conférence de presse sera donnée à la rentrée.