Journal de nos Quartier n°22

Transcription

Journal de nos Quartier n°22
journal
de nos
QUARTIERS
COMMUNE DE SCHAERBEEK
Service Intégration Sociale,
Prévention et Solidarité
163, avenue Voltaire
1030 Schaerbeek
Tél.: 02/245.82.85 - 02/245.83.48
Fax: 02/245.02.61
n°22 - NOVEMBRE 2005
Les jeunes Schaerbeekois en vacances
avec les éducateurs de rue. (pages 6-7)
Une nouvelle rubrique
vous informe de vos
droits. (pages 8-9)
La vedette de
cinéma Rachid El
Ouali en visite à
Schaerbeek pour
son dernier film:
Loin des yeux
(pages 4-5)
Journal du Service de l'Intégration sociale, de la Prévention et de la Solidarité de la Commune de Schaerbeek - Avec le soutien du Secrétariat permanent à la Politique de Prévention – Service
Public Fédéral Intérieur / Editeur responsable: Au nom du Collège des Bourgmestre et Echevins, Tamimount ESSAÏDI, Echevine de l’Intégration sociale, de la Prévention et de la Solidarité, 163,
avenue Voltaire à 1030 Schaerbeek / Rédactrice en chef: Martine DELHAYE - Comité de rédaction: Bruno MARTENS, Laurence BERTRAND, Mohamed BENAMRAOUI
Imprimé sur papier recyclé.
Mise en page et lay-out: Martine DELHAYE
sommaire
édito
3
“L o i n d e s y e u x ”
culture
4-5
Rachid El Ouali à Schaerbeek: portrait d’un acteur engagé
Au festival Mimouna: place au mariage!!!
brèves des éducateurs
6-7
Les filles prennent le large
Le Ramadan, rupture du jeûne et de l’isolement
Voyage dans les Pyrénées
vos droits
8-9
La nouvelle Moudawana: qu’est-ce qui change?
Une aide juridique pour tous les Schaerbeekois
solidarité
10
“Rêves pour mieux vivre ensemble”
médiation
11
La médiation de proximité….toujours plus proche de vous et de
vos voisins
animateurs socio-sportifs
Echange de jeunes Schaerbeek-Beyoglu
02
Journal de nos Quartiers n°22
12
édito
“Loin des yeux”
Le 9 septembre, aux Halles de Schaerbeek, l’Echevinat de
l’Intégration sociale organisait la première du court-métrage
“Loin des yeux”, réalisé par le jeune cinéaste bruxellois
ISMAËL SAIDI.
Les acteurs du film, HANANE IBRAHIMI et RACHID EL
OUALI, étaient présents et ont répondu aux questions du
public.
Pourquoi est-ce important d’organiser de tels événements?
Notre ville et notre commune connaissent aujourd’hui
d’importants changements, auxquels la société doit
s’adapter. Ces changements demandent que nous réinventions le sens du “vivre ensemble”.
Cela veut dire nommer les problèmes, les mettre en débat, se
donner le temps de réfléchir, se parler, chercher ensemble
des réponses...
La création artistique a un rôle important à jouer dans cette
recherche de sens, car elle bouscule les préjugés et propose
des angles de vue nouveaux sur la réalité. Ainsi, dans son
film tourné en partie à Schaerbeek, ISMAEL SAIDI nous
parle de situations difficiles vécues par les immigrés
clandestins et de leur souffrance.
Un autre exemple: le dernier week-end du mois de
novembre, ce seront les jeunes qui s’exprimeront par le
théâtre, à l’occasion du FESTIVAL DE THÉÂTRE JEUNES
MIMOUNA, qui se tiendra sur la place Lehon.
Le thème du festival est le mariage… certainement un sujet
qui oblige à se poser la question de comment vivre ensemble
aujourd’hui!
Tamimount ESSAÏDI
Echevine de l’Intégration sociale,
de la Prévention et de la Solidarité
Renseignements: 02 216 91 73
Journal de nos Quartiers n°22
03
événements
Rachid El Ouali:
portrait d’un acteur engagé
De gauche à
droite:
Ismaël Saidi,
l’Echevine
Tamimount
Essaïdi, Rachid
El Ouali et
Hanane Ibrahimi
En septembre dernier, le réalisateur bruxellois Ismaël
Saïdi a présenté son film “Loin des yeux” aux Halles de
Schaerbeek. En présence des acteurs marocains,
Rachid El Ouali et Hanane Ibrahimi et de quelques
responsables politiques, nous avons pu découvrir
l’histoire de Karim, un jeune Marocain qui arrive
clandestinement en Belgique. Il vient rejoindre sa
fiancée Amina pour l’épouser et la ramener au Maroc.
Mais son histoire tourne au cauchemar, il découvre
que l’argent qu’elle envoie au pays, elle le gagne en se
prostituant. “Loin des yeux”, loin de toute imagination.
Rachid El Ouali a rencontré Ismaël Saïdi lors du
tournage du film de Mohamed Ismaïl, « Ici et là », qui
traite également de l’immigration. Ismaël a participé à
l’écriture du film et j’ai aimé son travail. Lorsqu’il m’a
proposé de jouer dans son film, j’ai lu son scénario et
je n’ai pas hésité longtemps. J’ai pensé que ce serait
aussi une bonne idée pour essayer de créer des liens
entre les Marocains d’ici et les Marocains qui sont en
Belgique, me confie Rachid El Ouali. Je crois que nous
avons quand même réussi car son film est passé sur
2M, la deuxième chaîne marocaine. Un lien qu’il
entretient, il devrait jouer dans le prochain film du
04
Journal de nos Quartiers n°22
réalisateur bruxellois Mourad Boucif (“Au-delà de
Gibraltar”). Ce film portera sur la participation des
tirailleurs marocains à la deuxième guerre mondiale.
Un hommage à des hommes trop souvent oubliés lors
des commémorations.
Parallèlement à son travail d’acteur, Rachid El Ouali
s’investit au profit de causes humanitaires. En juin
dernier, il est venu à Schaerbeek pour soutenir une
action de solidarité au profit des enfants d’AL
Hoceima. Et depuis moins d’un an, il a été désigné
Ambassadeur de bonne volonté pour les Programmes
des Nations Unies au Développement (PNUD).
Mon temps libre je le consacre à ma
famille et aux actions humanitaires.
Pouvez-vous nous expliquer qu’est-ce qu’un
Ambassadeur de bonne volonté pour les PNUD?
C’est un titre que les Nations Unies délivrent à
quelques stars internationales comme, entre autres,
les footballeurs Ronaldo et Zinedine Zidane.
L’ambassadeur offre son image et son temps libre au
profit de causes humanitaires. Il participe à des
événements
Au festival Mimouna:
conférences, réalise des spots télévisés de
sensibilisation,… Le but est de renforcer les
messages des PNUD pour rappeler la nécessité de
participer à la coopération internationale.
Quels projets soutenez-vous au Maroc en tant
qu’ambassadeur de bonne volonté?
J’ai publié un agenda annuel 2005 où le lecteur pouvait
retrouver chaque mois les objectifs du millénaire pour
le développement: le développement durable, la
prévention à la propagation du SIDA, la lutte contre la
pauvreté,… Cette année, on a encouragé le recours
au micro-crédit pour soutenir les femmes des
campagnes à se lancer dans l’économie et lutter
contre la pauvreté.
J’ai été choisi par les Nations Unies principalement
pour la lutte contre le SIDA et le soutien aux jeunes en
difficulté. Pour récolter de l’argent à destination des
centres de dépistage du virus, j’ai signé une écharpe
rouge à l’image du badge porté le 1er décembre,
journée mondiale contre le SIDA. Dernièrement j’ai
tourné un documentaire sur les jeunes de Sidi
Moumen, un quartier en difficulté de Casablanca. J’ai
soutenu l’ouverture de deux Centres Tadamoune pour
le sport, l’écoute et l’éveil dans ce quartier et dans
celui de Nassim.
place au mariage!!!
Pour sa troisième édition schaerbeekoise, le
Festival Mimouna installe son chapiteau sur la
Place Lehon durant le dernier week-end de
novembre (du vendredi 25 au dimanche 27
novembre 2005).
Dix-huit groupes de jeunes bruxellois, dont six de
Schaerbeek, viendront nous y présenter leurs
spectacles, qui traitent librement du thème commun
de cette année: le mariage.
Venez découvrir leurs visions du mariage dans
notre société d'aujourd'hui, leurs questions, leurs
espoirs, ce qu'ils ont envie de nous en dire.
Venez découvrir près de 150 jeunes qui ont travaillé
dur durant plusieurs mois, qui vont nous montrer
leur créativité, leur humour, leur capacité de faire
du sens.
Venez vivre la vie du Festival autour du chapiteau, le
grand mélange des jeunes, des parents, des
animateurs, des copains,...
On ne s'ennuie jamais au Festival Mimouna.
Que sont les Centres Tadamoune pour le sport,
l’écoute et l’éveil?
Ce sont des centres pour l’intégration sociale des
jeunes de ces quartiers défavorisés. Ils offrent une
formation sur les techniques de développement
humain en utilisant le sport comme support de travail.
Cette formation qualifiante dure environ deux mois.
C’est un projet qui me tient particulièrement à c?ur. A
terme, il devrait être appliqué à tout le Maroc.
Propos recueillis par Martine Delhaye
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05
brèves des éducateurs
Les filles prennent le large
Fin avril 2005, quelques adolescentes ont
demandé aux éducatrices de rue, Anouk et Julie
de visiter le Maroc autrement. Elles désiraient
découvrir le pays, aller ailleurs que dans la
région où elles vont d’habitude avec leur famille.
Les éducatrices ont accepté de les soutenir
sous conditions. Les filles devaient s’investir
pour financer le voyage. Elles ont donc assisté à
quelques conférences et fêtes de quartier en
vendant des pâtisseries et des boissons. Mais
les semaines passaient et le projet ne pourrait
pas se concrétiser cette année. Elles n’avaient
pas assez d’argent et plus beaucoup de temps.
Un tel projet ne pouvait pas se construire aussi
vite, il sera alors postposé à l’année prochaine.
Elles n’allaient tout de même pas rester sous la
grisaille après tant d’efforts. Pour essayer de les
emmener en dehors du parc Josaphat et de
Schaerbeek, Anouk a proposé de les emmener
vivre une nouvelle expérience dans le sud de la
France: du camping.
L’aller a été assez bouleversé me raconte Julie,
éducatrice de rue. Nous sommes restées
bloquées sept heures sur l’autoroute. Anouk a
donné un cours de gym aux filles. Certains
voyageurs jouaient au volley, d’autres faisaient
du skate. Un camion s’était retourné, l’autoroute
a été débloquée à 23 heures. Nous avions
réservé un hôtel Formule 1 pour se reposer,
Anouk conduisait seule et elle voulait pouvoir s’arrêter. Arrivées au Formule 1, tout était
complet. On a dû dormir le long de l’autoroute dans une aire de parking où tous les
migrants qui partent au Maroc voir leurs proches se reposaient. A défaut d’aller jusqu’au
Maroc, nous en étions déjà sur la route.
Elles sont finalement arrivées le lendemain à Lacanau, un petit village le long de l’océan
atlantique, à environ soixante kilomètres de Bordeaux. Elles faisaient toutes du camping
pour la première fois. Au début, elles étaient assez réticentes de ce mode de vie puis elles
se sont très vite devenues les stars du camping. A cinq dans chacune des deux
caravanes résidentielles, elles pensaient ne jamais tenir une semaine. Finalement, on
s’adapte à tout. A la fin du séjour, elles ont demandé que cette année, nous prenions des
tentes. Les adolescentes comme les éducatrices ont profité de la forêt et du grand large
pour prendre un grand bol d’air à l’abri du stress de Bruxelles.
Martine Delhaye
06
Journal de nos Quartiers n°22
brèves des éducateurs
Le Ramadan, rupture du jeûne et de l’isolement
intergénérationnelle et interculturelle. A l’occasion du
Ramadan, des aînés de tout Bruxelles, des personnes
immigrées de la première génération et des jeunes du
quartier se rassemblaient au Centre Rasquinet pour la
rupture du jeûne. De table en table, on pouvait
surprendre des bribes de conversations qui tournaient
la plupart du temps autour de… la cuisine:
Dans nos sociétés pressées, nous consacrons si peu
de temps à nos aînés. Pour rompre l’isolement, l’asbl
La Gerbe à Schaerbeek développe le projet “Mémoire
vivante”, où groupes de réflexion et rencontres
intergénérationnelles offrent aux personnes âgées un
espace de parole et d’échange d’expériences. “Avec
Mémoire vivante, on fait des visites dans les maisons
de repos pour aller voir les pensionnaires. Puis aussi,
on peut observer les conditions de vie pour plus tard.
Il y aura bien un moment où j’en aurai assez de faire
les courses. Il faudra bien s’arrêter un jour…” confie
une participante.
Le vendredi 21 octobre en fin de journée, les
éducateurs de rue de la Commune de Schaerbeek et
l’Echevine de l’Intégration sociale Tamimount Essaïdi
organisaient avec “Mémoire vivante” une rencontre
“- La cuisine marocaine est très grasse. Il y a
beaucoup d’huile d’olive.- Et aussi du beurre. - Mais il
n’y a pas de vaches à Tanger! - A Bruxelles non plus,
pardi!” Evidemment, la plupart des questions portaient
sur le Ramadan et sur la difficulté de jeûner (surtout
l’été). Pour nous expliquer au mieux ce que c’est, les
jeunes avaient préparé une scénette de théâtre.
Durant le repas, certaines questions bousculaient et
les réponses tardaient parfois à venir: “Pourquoi les
Turcs et les Marocains ne se fréquentent pas dans le
quartier? Ils pratiquent la même religion quand
même.” De petites dissensions partageaient parfois
nos aînés: le protectorat français en Algérie et au
Maroc, la colonisation au Congo,... mais dans
l’ensemble, le tout s’est passé dans la bonne humeur
et dans le respect de chacun.
C’était une expérience enrichissante, qui m’a rappelé
que j’avais des grands-parents moi aussi et qu’il était
temps qu’on se parle...
M.D.
Voyage dans les Pyrénées
Journal de nos Quartiers n°22
07
vos droits
La nouvelle Moudawana: qu’est-ce qui change?
Au mois de juin, l’Echevinat de l’Intégration sociale
organisait une conférence sur la nouvelle Moudawana
à La Maison de Quartier communale de la rue Navez.
La Moudawana, c’est quoi?
C’est le code familial marocain. Il règle les conditions
du mariage, mais aussi du divorce. Depuis plus d’un
an, la Moudawana a été révisée en faveur d’une
meilleure égalité homme-femme au sein de la famille.
En quoi cela nous concerne-t-il?
Beaucoup de Marocains vivent depuis longtemps en
Belgique. Il y a aussi des mariages de Belges d’origine
marocaine qui sont célébrés chaque année au Maroc.
Ces personnes sont assujetties à la fois aux lois belges
et aux lois marocaines. Les règles varient en fonction
de la nationalité (marocaine ou belgomarocaine) et du
lieu du mariage (Maroc ou Belgique). Les décisions
des tribunaux marocains ne sont pas toujours
approuvées en Belgique, et vice versa.
Cela peut engendrer parfois des situations difficiles
comme l’enlèvement des enfants ou l’abandon de la
famille par le mari. C’est le cas de Fatima: “Mon mari,
Belge, a profité de la législation marocaine pour
divorcer là-bas et ne rien donner pour subvenir aux
besoins des enfants. Nous n’avions malheureusement
pas enregistré notre mariage ici.” Depuis octobre
2003, des changements au code familial améliorent
considérablement le statut juridique de la femme
marocaine. Malheureusement, ces réformes ne sont
pas appliquées systématiquement car la population en
est peu informée. Pour éviter des abus ou des
malentendus dus à la complexité de ce statut, il est
important de connaître ses droits.
Quels sont les changements importants apportés à la
Moudawana?
1. Le mariage dans un autre pays que le Maroc devient
plus simple. Il faut réunir deux témoins musulmans
pour pouvoir faire reconnaître le mariage au consulat
marocain.
2. La future épouse doit avoir 18 ans pour se marier,
sauf situation exceptionnelle.
3. La future épouse décide elle-même si elle veut se
marier ou non. La wilaya, ou tutelle matrimoniale, est
supprimée.
4. La femme et l’homme sont davantage égaux en droits
et devoirs dans le mariage. Le droit de l’homme sur
nikah (rapports sexuels pour désigner le mariage) et le
droit de ta’a (obéissance de la femme en échange de
son entretien) disparaissent.
5. La polygamie est rendue difficile voire impossible.
L’homme doit prouver qu’il peut traiter ses femmes et
enfants de manière égale et subvenir à leurs besoins. Et
la première femme doit donner son avis.
6. La répudiation existe toujours mais avec
compensation si le juge estime qu’il y a préjudice pour
Pour en savoir plus sur les changements de la
Moudawana, une brochure a été éditée, entre autres,
par le Steunpunt Allochtone Meisjes en Vrouwen “La
nouvelle
Moudawana.
Les
changements
importants.” Vous pouvez vous la procurer en
téléphonant au 02 209 34 69. Vous y trouverez
également toute une série d’adresses utiles:
assistance juridique, services d’aide,… La Ligue
démocratique pour les droits de la femme, une
organisation marocaine militant pour l’égalité et la
citoyenneté, vient de mettre en ligne un site Internet:
www.lddf.org Cette association a également
développé tout un centre de recherche et
d’information et propose des outils de sensibilisation
comme notamment des cassettes audio en darija
(arabe marocain), en tamazight (berbère) et en
français, disponibles au Steunpunt.
Les invités de la conférence: France Blanmailland, avocate, Luc
Piron, directeur adjoint du service population de la Commune de
Schaerbeek et Khadija Aznag, Steunpunt Allochtone Meisjes en
Vrouwen.
08
Journal de nos Quartiers n°22
vos droits
la femme. Surtout, une nouvelle forme de divorce
apparaît: le divorce judiciaire, à l’amiable ou non, pour
« désunion ». (Les deux époux demandent le divorce au
juge qui doit d’abord tenter de les réconcilier à
plusieurs reprises).
7. En cas de divorce, le partage des biens peut être
garanti par un acte séparé du contrat de mariage.
8. En cas de divorce, la femme a le droit de garde de
ses enfants en priorité s’ils sont petits, et ne le perd pas
automatiquement en cas de remariage (même si elle se
remarie.) A l’âge de 15 ans, l’enfant a le droit de choisir
de vivre avec son père ou sa mère.
9. La question de la nationalité reste floue, la mère ne
transmettant en principe toujours pas sa nationalité à
l’enfant. (Les enfants obtiennent directement la
nationalité du père marocain et de la mère si elle est
belge. Si la mère est marocaine et le père inconnu,
l’enfant aura la nationalité marocaine).
10. Les enfants nés hors mariage peuvent dans
certaines conditions être désormais reconnus et
inscrits dans le registre d’état civil.
Si vous vous mariez à l’étranger, que ce soit au Maroc
ou ailleurs, n’oubliez pas de faire valoir vos droits en
enregistrant votre mariage auprès de la commune où
vous vivez. A Schaerbeek, vous devez vous rendre au
guichet n°18 du Service Population ouvert de 8h30 à
13h et le jeudi de 8h30 à 19h, avec les documents
suivants:
- votre carte d’identité et une copie de la carte
d’identité;
- l’acte de mariage original ainsi qu’une traduction;
- une photocopie de l’acte et de la traduction;
- l’acte doit être muni des sceaux et des signatures
certifiées conformes par l’agent consulaire belge du
pays;
- il doit être légalisé au poste diplomatique (consulat
ou ambassade belge);
- une copie du passeport si le conjoint est étranger.
Ce service est gratuit et l’enregistrement se fait dans
les 15 jours.
UNE AIDE JURIDIQUE POUR TOUS LES SCHAERBEEKOIS
Le projet Soleil du Nord, bien qu’installé dans le quartier Gaucheret, propose différents
services à tous les Schaerbeekois et notamment une permanence juridique. Deux juristes
informent les habitants de leurs droits et devoirs dans des matières diverses.
Vous pouvez y faire appel pour des questions concernant:
- le droit du bail (conflit locataire – propriétaire, questions sur la réglementation du bail,…),
- le droit des étrangers (informations sur les procédures de régularisation, le regroupement
familial,…)
- le droit familial (divorce, séparation, filiation,…)
- le droit social (conflit travailleur-employeur,…)
Cette aide est gratuite.
Information: 02 204 05 40 (Mme Maes et Mme Lusakivana)
Permanences sans rendez vous: Lundi – mardi – mercredi matin (de 9h à 12h) - Soleil du Nord,
20, place Gaucheret
Journal de nos Quartiers n°22
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solidarité
“Rêves pour mieux vivre ensemble”
choses sur nous et sur les autres:
Ce projet m’a appris à vivre ensemble avec les autres.
Si nous n’avions pas été réuni, nous n’aurions pas pu
le réaliser.
Le projet nous a appris à aimer les autres, à les
accepter comme ils sont et qu’on peut faire quelque
chose pour les enfants qui sont dans la pauvreté.”
Un moment donné nous nous sommes divisés en deux
groupes pour se dire les moments durant lesquels
nous avons aimé ou pas aimé être avec les autres. Ca
m’a touché et j’ai beaucoup appris à ce moment-là. On
se comprenait, on ne se fâchait pas, on se parlait.
Ce projet m’a appris à respecter les autres et à mieux
connaître Tapori.
Et moi j’ai appris qu’il n’y a pas de différence entre
nous dans notre coeur, même si nous sommes de
couleurs différentes.
Nous avons envie que cela continue, surtout pour
mieux vivre ensemble, pour mieux se connaître et pour
mieux s’entendre. Nous espérons que vous, comme
les nouveaux élèves de notre classe qui n’ont pas
vécu ce projet, vous vous dites: ‘Moi aussi j’ai envie
d’y participer.
A l’occasion de la Journée Mondiale du Refus de la
Misère, des photos réalisées par des enfants
schaerbeekois ont été exposées à la Maison
communale. Les photos sont tirées du projet “Chanter
contre la misère”. A l’initiative de Tapori (courant
d'amitié entre les enfants de tous les milieux) /ATD
Quart Monde (mouvement international de lutte contre
la misère et l'exclusion sociale), les enfants ont traduit
leurs rêves en photos.
Lors du vernissage ils se sont adressés au Conseil
communal pour lui exprimer leurs rêves d’un monde
meilleur.
Avant de s’adresser aux élus, ils ont livré aux visiteurs
ce qu’ils ont retenu de ce projet:
“Tout d’abord nous voulons vous dire que ce projet a
été très important pour nous et que nous avons
beaucoup aimé y participer. Nous l’avons fait avec
plaisir et avec confiance.
Grâce à ce projet nous avons appris beaucoup de
10
Journal de nos Quartiers n°22
Nous vous invitons à découvrir le livre et l’exposition,
nous espérons que vous aimerez ce projet comme
nous l’aimons, mais nous voulons surtout vous dire:
L’exclusion ne mène à rien, seulement à la colère et à
la guerre. Ne fermez pas vos yeux aux personnes qui
sont dans la misère, mais ouvrez-les et sachez que
vivre ensemble c’est vraiment chouette, ça donne
toujours un sourire et de la joie!”
médiation
La médiation de proximité….toujours plus
proche de vous et de vos voisins
Votre voisin du dessus fait fonctionner sa sono toute la
journée à tue tête…. La voisine adore les chats… qui,
eux, adorent votre jardin pour y faire leurs besoins….
La locataire du rez-de-chaussée utilise le hall commun
comme hangar à vélos… Autant d’occasions d’entrer
en conflit avec vos voisins et de voir les relations de
bon voisinage disparaître dramatiquement! C’est sans
compter avec le service de médiation de proximité mis
en place à Schaerbeek depuis 2004. Etat des lieux
avec l’une des deux médiatrices: Sabine Kerkhofs.
Nathalie Toillon – La médiation de proximité, c’est
une nouvelle mode ou cela répond à un réel besoin?
Sabine Kerkhofs - Cela répond à une demande réelle!
En fait, en 2004, Schaerbeek a mené une grande
enquête sur l’ensemble du territoire schaerbeekois
auprès des milieux associatifs, des services
communaux et de la police. L’objectif était d’estimer le
type de médiation qui faisait défaut à la commune. Et
les résultats furent sans appel: la population attendait
un dispositif permettant de traiter les conflits de
voisinage bénins sans être obligé de déposer
préalablement une plainte auprès de la police ou du
juge de paix.
N.T. - Concrètement, comment cela se passe-t-il?
S.K. – En général, je me déplace chez les plaignants
car cela permet d’appréhender l’ensemble du
problème plus précisément: le contexte, les gens, le
vécu…Les plaignants exposent leur problème.
J’explique que le médiateur professionnel est neutre
et les aide à trouver une solution à l’amiable par la
négociation. Je ne suis pas là pour dire qui a tort et qui
a raison! Ensuite, je prends contact avec les voisins
avec lesquels il y a un conflit et je propose une
médiation. Le but est de les aider à renouer le
dialogue. Malheureusement, nombreux sont ceux qui
ne souhaitent pas rencontrer la partie adverse et ma
tâche consiste alors à aller de l’un à l’autre en tentant
de dégager un compromis.
Une fois le compromis obtenu, on le met par écrit et
chacun le signe et s’engage ainsi à le respecter.
N.T. – Qui fait appel à la médiation de proximité?
S.K. – Tout le monde! Que ce soit les habitants de
certains immeubles mal insonorisés qui se sentent
agressés par le bruit ou des personnes âgées et
seules pour qui, le moindre souci de voisinage prend
des proportions importantes car elles doivent le gérer
seule….
Mais nous gérons aussi des problèmes entre
propriétaires et locataires. Et il s’agit alors souvent de
faire respecter une législation. Nous pouvons alors
avoir recours à une juriste chargée d’expliquer les
aspects les plus techniques….Par exemple: lorsqu’un
locataire ignore qu’il doit faire entretenir la chaudière
lui-même et qu’il refuse … il faut lui expliquer la loi en
fait!
Info: 02 216 91 73
Article paru dans le Schaerbeek Info n°14, p.3, 25/09/2005.
N.T. - Comment les gens aboutissent chez la
médiatrice de proximité?
S.K. – Dans de nombreux cas, ce sont les agents de
quartier qui renseignent le service: les gens se
plaignent d’abord à l’agent de quartier qui les oriente
ensuite vers nous. A cet égard, on peut se réjouir de la
collaboration particulièrement efficace entre notre
service et la police! Dans les autres cas, les
particuliers s’adressent à nous spontanément.
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animateurs socio-sportifs
Echange de jeunes Schaerbeek-Beyoglu
Le 23 janvier 2004, le maire de Beyoglu, Kadir Topbas et le bourgmestre de Schaerbeek,
Bernard Clerfayt, signaient un accord de jumelage entre les deux communes afin de
sceller des liens d’amitié et de collaboration dans plusieurs domaines.
En effet, ces deux communes importantes, situées chacune dans des capitales
importantes et cosmopolites, à savoir Istanbul et Bruxelles, ont, par nature, de
nombreuses caractéristiques communes.
De plus, pour l’importante communauté turque habitant à Schaerbeek, ce jumelage
représentait un geste fort et visible d’ouverture et de fraternité.
Le projet d’échange
En décembre 2004, Schaerbeek et
Beyoglu ont décidé de procéder à un
échange de jeunes entre les deux
communes. Au programme: échanges
culturels,
rencontres
sportives,
tourisme et activités récréatives.
Les jeunes Schaerbeekois, de 16 à 18
ans, sont partis en Turquie du 1er au 8
août après avoir accueilli les jeunes de
Beyoglu fin juillet. Pour rendre cet
échange possible, des partenaires ont
soutenu le projet: le club de football
schaerbeekois, la RUSAS, et l’agence
de voyage scharbeekoise, Fetih Turizm.
Durant leur séjour à Schaerbeek, les
jeunes de Beyoglu n’ont pas eu le
temps de s’ennuyer. Les animateurs
socio-sportifs leur avaient concocté un
programme bien chargé: visites, fête
nationale,
journée
à
Dinant
Aventure,…
En
Turquie,
les
Schaerbeekois ont pu loger à Kefken,
un centre de vacances pour jeunes en bord de la mer Noire. Ils ont également visité la
ville et ses environs. Ils étaient impressionnés de la multitude des sites historiques dans
la région.
Globalement, l’expérience était particulièrement positif, tant pour chaque jeune dans son
cheminement individuel que pour le jumelage en lui-même qui voit naître une
collaboration de longue durée. La communication était parfois difficile mais
heureusement, deux jeunes Schaerbeekois ont joué les interprètes. Nous les remercions.
Pour le prochain voyage, nous prévoirons un encadrant bilingue pour faciliter l’échange.
Jean-Louis Péters,
chef de cabinet de Saït Köse, Echevin de la Jeunesse et des Sports
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