la publication

Transcription

la publication
3NT°
flars 1894
On cas tout a fait exceptionnel
C'est de l'ex-archiprêtre de la cathédrale de
Ségovie que je veux parler. Quoi qu'il m'en
coûte, je ue puis passer sa triste "histoire sous
silence.
Don André-Gomez Sommorostro, écrivain
non dépourvu de talent, avait; été le confesseur
lie la reine d'Espagne Isabelle 11. 11 passait,
aux yeux de tous, pour un prêtre irréprocliahle ; son évoque avait la plus grande-confiance' en lui.
Hélas ! i) trahissait la confiance de l'Eglise,
on même temps que celle de sa souveraine.
Yers 1860, il s'était affilié dans le plus grand
secret à la franc-maçonnerie. C'était l'époque
où la secte, poursuivant la réalisation de ses
projets en Italie, chassait les Bourbons de
Naples et mettait ainsi une fois de plus en
pratique le fameux L.-. D.-. P.-., qui a, je l'ai
expliqué ailleurs, plusieurs interprétations.
L'interprétation politique est : Lilia Dcstrue
Padibus (détruis les lis en les foulant aux
pieds). Les Bourbons d'Espagne devaient être
expulsés aussi, après ceux de Naples.
En Espagne, la maçonnerie se livrait alors
à une grande propagande en faveur du protestantisme. C'est aussi en cette année 1860 qu'eut
lieu une tentative de régicide (17 octobre), au
moment où Isabelle II' rentrait à Madrid,
venant de faire un voyage dans les provinces
de l'Est, aux îles Baléares et à Barcelone. La
révolution couvait déjà, comme le feu sous là
cendre. Les loges travaillaient dans l'ombre,
cherchant à recruter même les membres du
clergé. Don André-Gomez Sommorostro se
laissa séduire par les fils des ténèbres, lui, le
prêtre de la Divine Lumière. Il y eut, cette
année-là,, des inondations désastreuses en,
Supplément au
16e
3
Prix : 30 cent.
Espagne, signe indéniable du juste courroux
de Dieu ; la reine se laissait déjà-entraîner à
quelques concessions.
D'autre part, tout en minant le trône
d'Isabelle 11, tout en préparant la République,
les sociétés secrètes redoutaient l'éventualité
d'un retour de la nation à la branche légitime
de Don Carlos, qui, exclu au mépris de la loi
salique, avait laissé trois iils : l'infant CarlosLuiz, comte de Montemôlin, l'infant Juan, et
l'infant Ferdinand. Inopinément, sans que ces
trépas subits aient jamais été expliqués,,
meurent, à quelques jours de distance, Ferdinand, le 2'7 décembre '1860,1e comte de Montemôlin, prétendant légitime, le 13 janvier 186'],
et sa femme, le lendemain même, à Tri'este.
Le poison maçonnique a-t-il été étranger à ces
trois morts subites, coup sur coup ? On est. en
droit de se le demander (1). Seul, fut épargné
l'infant don Juan, qui était à Londres, et qui est
le père du duc de Madrid actuel, don Carlos.
L'année 1861 voit, aux Cortès, un orateur
dit progressiste, franc-maçon déguisé en libéral.,
revendiquer le principe de la souveraineté
nationale comme base principale de l'autorité
de la reine ; c'est une tentative de la doctrine
révolutionnaire essayant de s'infiltrer dans la
constitution.
Eri même temps, quelques impatients des
loges fomentent une sédition ; un •.-mouvement
républicain et protestant éclate à Lorca ; le
sang coule dans la province de Murcie, Grâce
.
1
fascicule du Diable
(1) Le brave général Ortega, catholique animé, d'une toi des plus
ardentes, souffrant de voir la mollesse du gouvernement d'Isabelle
à l'égard des ennemis de l'Eglise, avait, le 2 avril i8G0, tenté un
pronunciamenlo carliste, dans l'espoir de soulever la nation en
faveur de la royauté légitime, qui, elle, aurait détruit le mal dans
échoué et avaitété fusillé. Le comte de
sa racine; mais il avait Ferdinand;
arrêtés, avaient du, le poiMontemôlin et son. frère
gnard sur la gorge, signer à Tortose, le 23 avril, la renonciation à
leurs ('roits à la couronne. Puis, hors rie danger, s'élant expatriés,
ils avaient rétracté, à Cologne, le 15 juin, cet. acte de renonciation
à eux arraché par la violence. Et. réfugiés enlln à Trieste, ils y
meurent tous deux, six mois après, demort subite V
au XIXe Siècle (n° de mars 1894).
66
11EVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
à la vigueur du chef de l'armée, tout rentre l'encyclique Humanum Genus. Quand la librai- <
dans l'ordre ; mais, si le calme revient à la rie de l'Immaculée-Conception, de Barcelone. *
surface, la société espagnole n'en est pas moins édita en langue espagnole, pour démasquer 1;
profondément troublée.
secte, les rituels jusqu'alors secrets (drvulgias
A l'extérieur, les intérêts de la patrie étaient par M. Léo Taxil), don .Sommorostro dés;.;i
également trahis par les francs-maçons. On se prouva cette publication, qui mit les sectaire
rappelle ce qui se passa alors au Mexique. Le en fureur. La EslrellaFlamigera (l'étoile flaiii
président Juarez, dila-pidateur des biens du boyante), organe des loges, fulminait con'.r
clergé, l'odieux sectaire dont le premier acte les catholiques révélateurs, et l'archiprêtre di
gouvernemental fut de décréter la suppression Ségovie blâmait ces livres, les déclarant inop
des couvents, avait Jiworiséun attentat sur la portuns, conçus dans un esprit d'exagération
personne du ministre de France et aArait propres à attiser la discorde, à suscite)' les rivé
expulsé brutalement l'ambassadeur d'Espagne. fiances. 11 parlait, l'hypocrite, en homme h
Les Français et les Espagnols s'unirent pour paix; et si mon ouvrage avait pu paraître ;
obtenirréparation. Malheureusement, le minis- cette époque-là, don Sommorostro n'eût patère de Madrid eut la déplorable idée de confier manqué de m'opposer le témoignage de quel
le 'commandement du corps expéditionnaire que Cad orna, espagnol.
Ce fut un humble religieux, un modes!
au général Prim, franc-maçon, lequel ne tarda
pas à iaire secrètement cause commune avec le carme, qui, ayant trouvé louche en certaines
franc-maçon Juarez. Prim se mit en désaccord circonstances l'attitude de l'archiprêtre de
avec le commandant du corps expéditionnaire Ségovie, s'attacha, sans en rien dire, à le surfrançais et lit l'embarquer ses troupes, après veiller étroitement, tant et si bien, qu'il paravoir protesté en faveur du gouvernement vint à réunir des preuves écrasantes de cet'"
révolutionnaire mexicain. La faiblesse d'Isa- abominable duplicité. Et, il y a deux ans,
belle Il était si grande, que Prim ne fut pas Mgr Fernandez, évoque de Ségovie, prononça
mis en jugement. Le misérable traître, accusé l'interdit du prêtre coupable, lui retira l'exeren plein sénat par les catholiques clairvoyants, cice du ministère ecclésiastique'qu'il avait si
tels que le marquis de Mirallorès, Bermudez longtemps indignement profané.
de Casiro et le général José de la Coucha, fut
Le mois dernier (février 189i),- la retraite,
couvert par le président du conseil. On sait qui fut imposée à don Sommorostro, était jugée
quel rôle Prim joua plus tard dans la révolu- comme ayant ramené de bons sentiments dans
tion qui, en 1868, chassa d'Espagne la trop son âme ; l'ex-archiprêtre avait senti combien
con d escendan te rei ne.
son erimefut énorme ; il en imploral'absorul-ion, '
11 était utile de tracer ce tableau rétrospectif,
et elle lui fut accordée par Mgr Fernande/.. ]
pour montrer dans quelles circonstances le d'accord en cela avec- son métropolitain, Mgr <
confesseur d'Isabelle II s'affilia à la franc- Cascajerez, archevêque de Valladolicl, et sur i
maçonnerie. La souveraine était, du reste, l'avis favorable du Saint-Siège.
fort mal entourée; M. Huysmans, un occulMais, pour lui donner l'absolution sollicitée,
tiste avéré, a. -publiquement affirmé avoir l'évèque de Ségovie a tenu, iwce raison, à ce
connu un chapelain de la même reine, lequel qu'elle fût précédée d'une abjuration publique.
était adonné aux pratiques du satanisme et C'est dans la cathédrale même, où étant en
disait, la messe noire ; celui-ci se serait pendu état d'excommunication il avait osé officier
il n'y a pas bien longtemps.
pendant trente années, que le malheureux a
Bref, don André-Gomez Sommorostro était dû avouer sa honte devant les fidèles, abjurer
franc-maçon. A raison de sa qualité de prêtre, à haute voix la secte dont il fut l'affilié et le
complice, faire profession nouvelle de- la foi
affiliation
cachée
était
apprentis
tenue
son
aux
catholique et réciter le Miserere pendant, que
de
loge,
la
il
et compagnons
et n'y paraissait Mgr
Fernandez do ses mains lui administrait
qu'aux, séances du 3* degré, devant les maîtres
la discipline. Après quoi, don André-Gomez
et les maçons des grades supérieurs.
Son zèle maçonnique était tel, qu'il devint, Sommorostro a été déclaré absous et réconcilie
l'Eglise.
en 1863, vénérable de la Loge Esperanza, de avec
Bien entendu, il n'occupera plus aucun poste
Ségovie, et il remplit ces fonctions PENDANT
VINGT-NEUF ANS, tout en continuant à offi- et vivra dans l'oubli.
Cette imposante cérémonie a vivement ému
cier à la cathédrale, dont il était le curé-archiles personnes qui y ont assisté, et cela se comprêtre.
On voit par là tout le mal que ce Judas a pu prend sans peine. Elle était nécessaire. Le cas
faire ; il fut un de ceux qui, affectant la man- étant tout à fait exceptionnel, il fallait que le
suétude, conseillaient aux catholiques de ne coupable fit humblement pénitence, mais au
pas croire tout ce qui se dit de la franc-maçon- milieu de tout l'appareil des solennités liturnerie. Léon XIII avait dû, certainement, être giques.
mal renseigné, insinuait-il au lendemain de
Je n'aurais peut-être pas parlé de cet inci-
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIÈCLE »
67
lent douloureux, si les journaux, à la suite comme effrayé de la. présence d'un grand
l'une dépêche de l'Agence Bavas (17 février), nombre d'évêqueslucifériens (! ! !) dans le sein
n'avaient commenté les faits, l'apportés, au de l'Eglise catholique. Le canard lancé, les
surplus, peu exactement par beaucoup.
auxiliaires du Grand Orient dé France s'efforLe Matin, qui est souvent le porte-voix du çaient de soutenir son vol. On -perdait'de- vue
Grand Orient de France à profité de l'occasion que j'ai écrit, dans le Diable au XIXe Siècle
pour débiter une série de bourdes colossales. (1er volume, page 485) :
Dans un article du 26 février, intitulé les
« Il est des prêtres, exception des plus
Abbés.-., y a-t-il des prêtres d'ans'la franc- rares, qui se sont, hélas ! laissé entraîner dans
maçonnerie ?, ce journal a essayé de faire croire l'abîme, et qui, devenus francs-maçons, n'ont
que le cas de don Sommorostro était assez pas tardé à déchirer avec scandale leur soutane
commun.
ou leur froc monastique ; d'autres ont rompu
C'est là une énorme contre-vérité.
publiquement d'abord avec l'Eglise et sont
Ainsi,Te journaliste raconte que le clergé a Arenus ensuite à la haute-maçonnerie, se vouant
présidé à la fondation du Grand Orient de au sacerdoce occulte de Satan. Mais le nombre
France. 11 cite comme ecclésiastiques francs- des Judas du clergé est d'ailleurs si infime,
maçons, entre autres, le bienheureux J.-B. de que ces défections ne tirent pas à conséla Salle, fondateur de l'Institut des Frères des quence. »
Ecoles chrétiennes, et il narre un conte à dorYoilà ce que j'ai dit, ce que j'ai écrit. Les
mir debout : Mgr Dupont des Loges donnant cas tout à fait exceptionnels des Sommorostro
les sous-sols de la cathédrale de Metz comme m'attristent ; mais l'archiprêtre de Ségovie est,
asile, discret aux FF.-, lorrains pour y tenir à
connaissance, le traître le plus haut en
ma
leur loge après l'annexion !
dignité ecclésiastique qu'on puisse citer.
11 faut vraiment avoir en piètre estime l'inCeux qui prétendent qu'il y a ou qu'il y a
telligence de ses lecteurs pour leur servir de
eu des évoques francs-maçons sont' générasemblables contes bleus.
lement maçons eux-mêmes et parlent par forSi
le
fondateur
des
Frères
des
Ecoles
chréce
je viens de le dire. Cela me
fanterie,
tiennes avait été franc-maçon, il ne serait pas rappelle comme
une conversation avec Sojdiie Walder,
béatifié, dit fort, judicieusement à ce propos où celle-ci
raconta gravement que l'un des
me
vénérable
M.
chanoine
ami,
le
Mustel.
mon
archevêques de Paris, le cardinal
Quant au pieux et vaillant prélat, Mgr Dupont derniers
Morlot, était franc-maçon et disait, à Notredes Loges, le Matin ignore sans doute qu'il
certaine messe imaginée par l'afut le premier évoque de France à condamner Dame, une
Constant, laquelle permet à l'officiant
publiquement par une lettre épiscopale, « la postat
Lucifer sans que les fidèles pré«Ligue de l'Enseignement», précisément à d'invoquer
sents s'en doutent, ceux-ci croyant même asde
affinités
franc-maçonnerie.
la
cause
ses
avec
sister à une véritable messe. Cette messe-là a
Ce
qui
vrai,
c'est
qu'il
est
avant
y a eu,
«
but de recommander au Grand Architecte
la Révolution, et encore, hélas ! depuis, un pour
les âmes des francs-maçons excommuniés par
jietit nombre de mauvais prêtres, et que la. le
vicaire d'Adonaï (notre Dieu, à nous chréLoge a recueilli, naturellement., les écumes tiens).
du Sanctuaire ; elle est le Sanhédrin avec
Je n'ai pas besoin d'ajouter'que cette prélequel les Judas peuvent s'entendre pour trahir
tendue duplicité sacrilège, du cardinal Morlot
le Divin Maître. »
Pour qui connaît, la tactique de la secte est une invention de la fille Walder, d'accord
infernale, il n'y a jias lieu de s'étonner des en cela avec le Grand Orient de France. En
conséquences outrées que la presse inféodée effet, à un moment que je n'ai plus précis à la
on avait machiné un petit complot
aux ateliers ordinaires et aux triangles a voulu mémoire,
tirer de l'incident relatif à don Sommorostro, pour faire croire à l'affiliation maçonnique du
dans le but de jeter le trouble dans les âmes. cardinal Morlot.
De même qu'une, loge de Grenoble fabriqua
A l'astuce de-cette manoeuvre, il faut joindre
la forfanterie qui est également une caracté- des portraits photographiques représentant
ristique de là maçonnerie. C'est ce qu'exprime Pie IX avec un cordon de maître-maçon en
très bien M. A..-C. De la Rive dans son récent écharpe sur sa soutane ; de même, le Grand
volume (p.. 3) : « On ne doit pas oublier que Orient de France a fait frapper des médailles
les francs-maçons, chez lesquels le mensonge pour perpétuer le souvenir de ces prétendues
est élevé à la hauteur d'un principe, essaient messes maçonniques censément dites à Notretoujours de faire croire au public profane qu'ils Dame par le cardinal Morlot.
ont recruté les plus illustres personnages. »
J'ignore pourquoi l'on n'a pas donné suite
C'est sans doute aussi à la fumisterie du à cette machination ; mais elle a eu un.comMatin qu'il faut ajouter cette autre fumisterie mencement d'exécution, j'en suis certain. Soqui a suivi et qui consistait à me représenter phia m'a montré une de ces médailles. Elle
68
HEVUE MENSUELLE, «EL1G1EUSE, POLITIQUE,' SCrEXTU^lQUE
portait, gravée en relief, une inscription dans
ce genre :
A.-. L.'. G.-. ».•'. G.-. A.-. D.'. L'U.".
Au nom et sous les auspices du Giv. Or.-, de France
Pour perpétuer le souvenir
de la
MUSSE MAC.-.
dite
par S. •. E. •. le Gard. • •
MOKLOT. •.
arch.
.
se demandent si les Frères et Soeurs qui honorent la
probité comme une des premières vertus naturelles
peuvent accepter plus longtemps une si pesante humiliation. On n'a aucune bonne raison de dire que ce mot
secret a été imaginé en esprit d'opposition au traître
justement mis à mort; non, le mot annuel en cours
n'est rien autre qu'une impudente glorification d'un
historique voleur. »
Pour comprendre ce passage de la voûte, il
faut savoir que dans la maçonnerie, en dehors
des mots de passe et mots sacrés spéciaux à
chaque grade et immuables, il y a en outre ce rtains mois changés à certaines époques ; et la
connaissance de ces mots renouvelés sert à
établir que l'initié, qui se présente pour assister
à une tenue, fréquente activement son atelier.
Ces mots de passe sont semestriels pour les
loges ou ateliers symboliquesdes trois premiers
degrés (Apprenti, Compagnon, Maître), et annuels pour les chapitres de Rose-Croix, pour
les aéropages de ChevaliersKadosch, et pour les
triangles du Rite Suprême ou Palladium.
Dans les triangles, c'est le 29 septembre que
le mot de passe palladique est changé.
Ce mot se compose d'une demande et d'une
réponse, qui réglementairement doivent toujours commencer par la même lettre. La fixation
du mot de passe de la haute-maçonnerie appartient au grand-inaïtre du Suprême Directoire
18...
A LA RAISON NOTKE-DAMIÏ
or. •'. de Paris
Je le répète, j'ai tenu une de ces médailles
(en bronze) dans mes mains. Un de mes amis
m'a affirmé en avoir \u une autre'. 11 y a donc
eu un projet de déchristianiser la mémoire du
cardinal Morlot.
Le public agira donc sagement en se tenant
-en carde contre les racontars visant des prêtres
et surtout des évoques. Des prêtres-maçons,
il y en a ; ce n'est malheureusement que trop
vrai., mais infiniment peu. Quant à des évoques, non !
Eu fait d'évêques lu ci ferions, s'il en existe,
ce sont des évoques gnosliques; et, en tant. que.
sectaires, ils appartiennent aux arrière-loges,
comme derniers restes de l'hérésie des Yalen- Dogmatique.
tiniens. J'ai appris, ces derniers jours, l'exisLemmi, ayant été élu chef suprême le 20 septence de leur organisation. 11 y aurait de ces tembre
dernier,
couvent secret du palais
évêques-là au sein même de la fédération du Borghèse, a doncauchoisi,
neuf jours après, un
Grand Orient de. France. Ainsi, pour Orléans, mot à sa convenance ; et ses adversaires lui
a lin d'en citer un, l'évèque gnosfique serait le reprochent d'avoir voulu, par lo choix même
F.-. Jules Doinel, archiviste départemental du qu'il a fait, montrer que les accusationsportées
Loiret, membre du Conseil de l'Ordre du Rite contre sa probité ne l'ont nullement ému.
Français (rue Cadet) de septembre 1890 à sep- En d'autres termes, Lemmi est traité de voleur
par les adversaires qu'il a au sein même
tembre 1893.
de la franc-maçonnerie, et il leur répond cyniDocteur BATAILLE.
quement :
« — Je suis élu, et vous pouvez me traiter de
fripon, si cela vous fait plaisir ; je m'en moque.
LE
Bien mieux, je vous oblige, chaque fois que
Triangles
Mot de liasse
vous voudrez assister à une tenue de triangle, à
dire pour entrer, à la porte du temple, un mot
de. passe qui est la glorification d'un voleur
Un des passages les plus violents de la voûte notoire. C'est à prendre ou à laisser. Si vous ne
de protestation des hauts-maçons américains voulez pas glorifier le vol, l'entrée vous sera
est certainement le dernier alinéa du para- refusée.»
Eu effet, le mot de passe ordonné pour ou par
graphe Zain. 11 méritait, une note ; mais, quand
Lemmi est celui-ci :
nous avons publié la voûte, nous n'avions pas Adriano
DEMANDE. JEten-cliorim *?
tous les renseignements nécessaires.
(D'après la voûte de communication, cette
Reproduisons donc ce passage, et complétonsdemande doit s'interpréter ainsi : Quel est Je fils
le par'une explication :
hommes libres ?)
L'attitude du
chef suprême (Lemmi), élu des
ie
te
nouveau
«
grâce â, la fraude, prouve qu'il lui est impossible de se'.
disculper (il s'agit, des accusations 'portées contre sa
probité) ; mais il a l'impudense tout à fait cynique. Eu[
présence de la marée montante des accusations, ili
apparaît, avoir pris pour devise : « 11 faut payer d'audace! » Ce qui est absolument révoltant, surtout, c'est^
le mot annuel qu'il a imposé aux Triangles, en réjouissance de son avènement, et que les adeptes de la par-;
faite initiation seront contraints de dire jusqu'au 29°
jour du 7e mois de l'an 000894. sous peine de voir les3
portes, du Temple rester fermées pour eux. Ce choixJ:
•
inconvenant d'un tel mot annuel montre que l'Elui
brave le mépris des maçons honnêtes. Les protestataires
s
RÉPONSE.
ïîaraï>l>as.
La personne qui nous a révélé le mot de passe
actuel des triangles, et qui est dans l'erreur
palladisle, nous écrit : « C'est une honte que de
nous imposer un tel mot ! Certes, nous sommes
adversaires du Christ, et nous croyons qu'il a
été justement mis à mort ; mais nous lui sommes
hostiles parce qu'il a été le créateur de la plus
déplorable superstition. Il est le chef des esclaves, De là à glorifier le voleur Barabbas
comme fils des hommes libres, comme expression de la noblesse humaine, il y a un monde !
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIÈCLE »
Publiez ce mot de passe honteux. Il faudra bien
alors se résoudre aie changer. »
Nous publions le mot ; mais nous disons à qui
nous a écrit :
« Quand donc ouvrirez-vous les yeux ? »
Quivis.
A PROPOS D'INTERVIEWS
Les interviews sont jugées depuis longtemps
Personne, aujourd'hui, ne peut s'en garer. M.
Chose A7ient causer avec M. Machin, sous un
prétexte quelconque, et le lendemain un journal
publie celte conversation ; M. Machin se trouve
avoir été interviewé.
11 résulte de cette façon tout anglaise de
faire du journalisme que, huit fois sur dix, si ce
n'est neuf, les comptes-rendus d'interviews
sont, en grande partie, aux antipodes de l'exactitude, surtout lorsque l'interviewer est venu
s'enquérir au sujet de questions tant soit peu
complexes et pour lui toutes nouvelles. Alors,
la relation, même si-elle est faite de bonne foi,
est plus ou moins incohérente et remplie de quiproquos.
Tel est le cas d'une interview de M. le docteur Bataille, publiée récemment par le Figaro.
Nos lecteurs se rendront compte des erreurs que
l'interviewer y a accumulées, par ce seul fait :
le rédacteur présente le docteur notre ami comme
« un initié hiciférien qui est retourné au catholicisme. » Quant au discours mis dans la bouclie
de l'intervieAvé, c'est un mêli-mêlo de phrases
rapportées assez exactement et de quiproquos
inouïs ; tout cela, d'un décousu invraisemblable,
et qu'on a le droit de croire quelque peu intentionnel. L'interviewer est, en effet, M. JULES
Bois, un occultiste appartenant à une école que
le Palladisme *ti?nt rigoureusement à l'écart,
l'école des croyants en Satan régénéré et futur
Messie. Nos lecteurs savent que les palladistes
voient' dans l'éternel ennemi de Dieu, non un
ai change déchu, mais un second Dieu, son égal
en puissance, un Lucifer de toute éternité DieuBon ; que ces sectaires, loin de constituer « une
des petites religions dé Paris », selon l'expression de l'interviewer, possèdent, au contraire,
- une organisation formidable et forment, en réalité, le rite suprême de la franc-maçonnerieuniverselle. 11 est donc facile de voir," en cette interview si inexactement rapportée, une nouvelle manoeuvre, effectuée dans le but de diminuer l'importance des révélations de M. le docteur Bataille.
Naturellement, le Mensonge s'est emparé de
cette relation fantaisiste, et les douze ou treize
abonnés de la feuille alimentée par les fonds
secrets de la rébellion envers le Pape ont vu
l'ami de Rafichart et d'Albert Pétrot intituler
gravement l'interview du compère Jules Bois
« une commu'nicaiion du docteur Bataille au
Figaro », en extraire une phrase que l'interviewer ne donne même pas comme ayant été
prononcée par notre ami, et qu'en tout cas celuici n'a jamais exprimée, et, là-dessus, pousser
des clameurs d'indignation, en deux articles
69
d'une émotion aussi maladroitement simulée
que superlativementgrotesque.
« Un schisme immense se préparerait dans
l'église catholique, où un grand nombre d'évêques sont lucifériens ! » Telle est l'énormité que
l'ami de Rafichart et de Pétrot prête au docteur Bataille, sous le prétexte qu'elle se trouve
dans la. conclusion ou dernier alinéa de son homonyme Jules Bois. On voit le parti que le falsificateur des documeuts du Grand Orient de
France a tiré de cette ébouriffante calembredaine.
Décidément, la rage d'avoir été démasqué
aveugle le pauvre garçon. Ses derniers articles
nous font craindre sérieusement pour son état
mental. 11 en arrive à nous croire animés contre
lui d'une haine féroce, tandis que nous l'avons
vraiment en iirol'onde pitié, Si dans un moment
d'accalmie il voulait prendre une bonne résolution, — par exemple, venir trouver notre ami,
qui est bon, lui, pas rancunier du tout, et qui
profiterait de la circonstance pour lui prouver
qu'il est bien docteur, — eh bien, nous sommes
convaincus, tous les rédacteurs de la \Bevue
Mensuelle, que Bataille se ferait un devoir de
lui prodiguer ses meilleurs soins, de lui prescrire, et gratis prô Deo, un traitement salutaire ;
avec quelques douches répétées, l'infortuné finirait par revenir à la raison ; tout espoir n'est
peut-être pas perdu.
De cet incident il convient de retenir ceci :
M. le docteur Bataille ne répond que de ce qu'il
a écrit et signé ; et, en fait d'interviews, —
qu'il ne peut empêcher, puisqu'il reçoit chez ses
éditeurs quiconquelui demande une entrevue, —
il n'y a lieu de considérer comme comptes-rendus fidèles que ceux qui ont .été ou qui seront
reproduits dans nos colonnes.
Cette déclaration, évidemment, était superflue pour nos lecteurs ; aussi n'est-ce pas à eux
qu'elle s'adresse, mais au Mensonge, à qui nous
laissons, du reste, tonte latitude'pour accuser
demain le docteur Bataille d'avoir volé les tours
de Notre-Dame.
La Rédaction.
Intervention des Maçons Hé Leipzig
Le conflit entre les hauts-maçons américains
et Adriano Lemmi a. pris une nouvelle tournure, à la suite du voyage à Berlin de deux
des membres- du Comité de la Protestation
contre les votes du 20 septembre.
Les triangles allemands, et notamment le
Parfait Triangle do Leipzig, interviendraient
dans la querelle et voudraient faire prévaloir
un projet, de transaction. Cependant, si nous
sommes exactement renseignés, ce projet
n'aurait pas grandes chances d'aboutir.
Nous donnons sous toutes réserves cette
information, de la dernière heure.
70
BEVUE MENSUELLE, BEL1G1EDSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
LA CLAIRVOYANCE DE LÉON
rien craindre, sans reculer devant personne,
la secte des francs-maçons devient de jour en
Au moment où le grand ell'ort de la. franc- jour plus audacieuse : elle a envahi, comme une
maçonnerie universelle se porte en Italie, il peste, toutes les cités, et elle s'efforce de s'inest utile de montrer combien grande a toujours sinner chaque jour plus avant dans toutes les
été la clairvoyance du Souverain Pontife, qui, institutions de l'Etat, dans le but, qu'elle poursuit
aussi ailleurs, d'ôler à la nation italienne la
en 1892, appelait spécialement l'attention des religion catholique, principe
et source des jilus
évoques italiens sur les agissements de la
grands biens. De laces moyens infinis dont on
secte.
La lettre que Léon XIII leur adressa le se sert pour attaquer la divine foi; de là ce mé8 décembre, mérite d'être relue'avec attention; pris, cette oppression pour les lois de la légitime
aussi, la.reproduisons-nous, afin qu'elle figure liberté de l'Eglise. Il est admis en théorie et en
fait qu'il n'y a dans l'Eglise ni l'essence, ni le
comme un document des plus précieux et principe d'une
société parfaite, que l'Etat lui
digne d'être conservé, dans la collection de
est supérieur, et que le pouvoir civil prime le
ceux publiés par nous au sujet des manoeuvres pouvoir religieux.
de Lemmi et consorts contre la Papauté.
De cette doctrine pernicieuse et fausse, tant de
Lettre de S. S. Léon XIII, Pape par la fois condamnée par le jugement du Saint-Siège,
Divine Providence, aux Evêques d'Italie.
découlent toutes sortes de maux, surtout celte
A nos Vénérables Frères les Archevêques et prétention des gouvernants de l'Etat d'usurper
XI11
Evêques d'Italie, Léon XIII, Pape.
Vénérables Frères, salut et bénédiction apostolique.
L'esprit du mal, habitué d'instinct et sous l'impulsion du mauvais démon à lutter contre le
nom chrétien, s'est de tout temps associé certains hommes ligués entre eux. dans le but de
travailler, par leurs funestes complots, à détruire
les doctrines divinement inspirées et à renverser
la république chrétienne elle-même. Et ces
légions, constituées pour le combat, personne
n'ignore quel mal elles ont toujours fait à l'Eglise.
Or, l'esprit de toutes ces sectes antérieures,
hostiles atix institutions catholiques, revit dans
la secte dite franc-maçonnerie, qui, puissante
en [forces et en ressources, et montrant à découvert son acharnement, attaque tout ce qu'il
y a de sacré. Cette secte, vous ne l'ignorez pas,
les Pontifes romains, Nos prédécesseurs, l'ont
plus d'une fois proscrite depuis un siècle et
demi, et Nous-même, comme nous le devions,
Nous l'avons condamnée aussi, en avertissant
les peuples chrétiens de prendre garde aArec la
plus extrême vigilance à ses pièges et de combattre fortement ses perfides efforts, comme il
convient à des disciples de Jésus-Christ. Bien
plus,' pour prévenir l'apathie et l'engourdissement, Nous Nous sommes appliqué à dévoiler les
secrets de cette abominable secte, et Nous avons
montré comme du doigt par quels moyens elle
travaillait à la perte du catholicisme.
Néanmoins, pour dire les choses comme elles
sont, une sorte de sécurité inconsidérée 'a
rendu, un certain nombre d'Italiens peu défiants et peu avisés a son sujet ; et ainsi, ou ils
ne voient pas l'étendue du péril, ou ils ne l'apprécient pas dans toute sa réalité. Il s'en suit que la
foi des ancêtres, que-le salut procuré aux
hommes par Jésus-Christ, et conséquemment les
bienfaits eux-mêmes de la civilisation chrétienne, se trouvent en péril. Et, en effet,. [sans
(
;
ce qui n'est pas permis, et cette audace de leur
part de tirer à eux ce qui appartient à l'Eglise.
Voyez, pour les bénéfices ecclésiastiques, quel
est ce pouvoir qu'ils s'arrogent de conférer et de
retirer à leur gré le droit d'en percevoir les
fruits. Et ce qui n'est pas moins perfide, c'est
qu'ils cherchent par leurs promesses à gagner
le clergé du degré inférieur. A quoi tendent ces
efforts, il est d'autant plus facile de l'apercevoir
que les auteurs eux-mêmes de cette machination
ne se cachent pas de dire ce qu'ils veulent. Ce
qu'ils veulent, en effet, c'est attirer par leurs
avances les ministres du citlle clans leur parti,
et détourner ceux qu'ils auront mêlés une fois
au nouveau régime de l'obéissance à l'autorité
légitime. Mais, à vrai dire, ils ne paraissent pas
en cela connaître assez la vertu de nos prêtres,
qui, éprouvés de tant de manières depuis tant
d'années déjà, ont donné de si éclatants exemples
d'abnégation et de foi, qu'on jpeut espérer, en
toute assurance, qu'ils persisteront toujours,
avec l'aide de Dieu, quels que soient les événements, dans cette même religion du devoir.
Par les points auxquels Nous venons de
toucher, on voit clairement ce que peut la sectemaçonnique et le but auquel elle tend en dernier
lieu. Mais ce qui aggrave le mal, et ce à quoi
Nous ne pouvons songer sans une grande
angoisse d'àme, c'est que la considération de
leurs intérêts et une misérable ambition poussent
un trop grand nombre des nôtres mêmes à
s'affilier et à donner leur concours à cette secte.
Les choses étant ainsi. Nous faisons appel, vénérables prêtres, à votre charité avec le sentiment
pressant de notre devoir, et Nous vous prions
avant tout de vous préoccuper du salut de ceux
dont Nous parlons : que votre zèle s'applique
sans cesse à les retirer de leur erreur et de leur
perte trop certaine. Se débarrasser, pour celui
qui s'est engagé dans les filets de la francmaçonnerie, est certainement une affaire
]
.
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIÈCLE »
71
'fficile et critique, étant donné l'esprit de la efficacement contre le paganisme. C'est pour',cle ; il ne faut cependant désespérer de la gué- quoi il est de votre devoir, Vénérables Frères,.
son de personne, car merveilleuse est la puis- .d'animer les esprits au combat par la persuasion,
ince de la charité apostolique, surtout, avec les encouragements, et l'exemple, et d'entretenir
ide de Dieu, de qui relèvent souverainement dans le clergé et dans Notre peuple un zèle actif,
constant, intrépide, delà religion et du salut, tel
s volontés elles-mêmes des hommes.
11 faut ensuite chercher toutes les occasions
que Nous l'avons vu plus d'une fois se montrer
ivorables à la guérison de ceux-là mêmes qui chez les catholiques d'autres pays, dans des cirèchent en ' cela par timidité ; Nous voulons constances semblables. On dit communément
arler de ceux qui se laissent aller à favoriser que l'aucienne ardeur pour la défense de la
^s entreprises de la maçonnerie, non par l'effet foi des pères s'est affaiblie parmi les populations
'une nature dépravée, mais par faiblesse d'âme italiennes..Et peut-être, n'est-ce'pas à tort ; du
t manque de jugement. Ici s'applique cette grave moins, si l'on considère des deux côtés les dislensée de Notre prédécesseur Félix III : « L'er- positions d'esprit, onirouveplus d'ardeur chez
-eur à laquelle on ne résiste pas, on l'approuve, ceuoi qui combattent la religion que chez ceux
qui la' défendent. Cej)endant, pour ceux qui
',t la vérité que l'on ne sert pas, on l'opprime...
elui-ld n'a pas de scrupule pour la société veulent le salut, il n'y « pas «le milieu
•ecrèle, qui cesse de s'opposer à un crime entre la lutte opiniâtre on la mort.
ïvideni. » Il importe de relever le courage de Aussi devez-vous tendre, par vos exhortations,
es hommes en leur proposant l'exemple des à exciter le courage des lâches et des mous, à
ancêtres, en leur rappelant que la force est la l'entretenir chez les vaillants ; et de même vous
gardienne du devoir et de la dignité, afin qu'ils devez, après avoir arraché tous les germes de
se repentent vraiment et qu'ils aient honte discorde, obtenir que tous ensemble, sous votre
d'agir ou d'avoir agi sans virilité. Car toute conduite et vos auspices, descendent courageunotre vie est une véritable bataille, dont l'objet sement dans la lutte, avec un même esprit et
surtout est notre salut, et il n'y a rien de plus sous une même discipline.
honteux pour un chrétien que de broncher dans
En considérant la gravité du sujet et la
le devoir par lâcheté.
nécessité d'écarter le péril, Nous avons résolu
Il faut également venir en aide à ceux qui se de Nous adresser directement par lettre, au
précipitent dans cette secte par imprudence ; peuple italien. Cette lettre, Vénérables Frères,
et ici Nous pensons à ceux, dont le nombre est Nous l'avons fait expédier en même temps que
fort grand, qui, trompés par les apparences et celle qui vous était destinée; ce sera à votre zèle
séduits par les. divers avantages qu'on leur de lui donner la plus large publicité et de l'exfait valoir, se laissent enlacer dans la société pliquer au peuple, là où il y aura lieu, par un
maçonnique sans bien savoir ce qu'ils font. commentaire approprié. EL ainsi, moyennant
De ceux-là, Vénérables frères, il y a grand sujet l'aide propice de Dieu, Nous pouvons espérer
d'espérer qu'ils pourront un jour, sous l'inspira- que les esprits se ranimeront par la vue des
tion de Dieu, déposer leur erreur et voir clair à maux jn'ésenls et recourront sans hésitation aux
la vérité, surtout si vous vous efforcez, comme remèdes que Nous indiquons.
Nous vous en prions vivement, d'arracher le
Comme gage des faveurs célestes et en téfaux masque de cette secte et d'en montrer les moignage de Notre bienveillance, Nous vous
desseins secrets. Et, en vérité, ils ne peuvent donnons affectueusement, à vous, Vénérables
plus passer pour tels, puisque leurs dépositaires Frères, et aux peuples confiés à votre foi, la
eux-mêmesles ont, de mille manières, produits bénédiction apostolique.
au grand jour. Dans ces derniers mois même,
Fait à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 8
on a entendu dans toute l'Italie une voix qui met- décembre 1892, de Notre Pontificat l'an quintait une sorte d'ostentation à divulguer les plans zième.
LÉON Xlll, PAPE.
des francs-maçons. Ils veulent, ces hommes,
La clairvoyance de Léon XIII éclate, avonsque l'on répudie entièrement la religion dont
Dieu lui-même est l'auteur, et que toutes les nous dit, dans ce remarquable document. Mais
choses, tant privées que publiques, soient régies il est utile de rappeler que le premier résultat
par les seuls principes du naturalisme ; et ils fut de provoquer la colère du sire Adriano
appellent cela, avec autant de folie que d'im- Lemmi cl. de l'amener à se démasquer un peu
piété, la réforme sociale. A quels abîmes irait plus, dans un de ses accès de violence.
donc la société, si le peuple chrétien n'était pas
La lettre du pape était du 8 décembre. Onze
là pour veiller, travailler et pourvoir au salut ? jours après, Lemmi, qui était alors grandMais', devant l'audace de ces projets crimi- maître du Souverain Directoire Exécutif de la
nels, ce n'est pas assez de prémunir contre les haute-maçonnerie et grand-maître du Suprême
embûches de l'infâme secte ; il est nécessaire Conseil: d'Italie, mais qui déjà avait; commencé
aussi de lutter, et cela en prenant ces mêmes ses intrigues pour avoir le souverain pontiarmes, fournies par la foi, qui ont déjà servi ficat luciférien de la secte, Lemmi, disons-
72
BEVUE MENSUELLE, BEL1G1EUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
de nuire ; du moment qu'il conspire contre
1
nous, rendit visite au Grand Directoire Cen- lité
tral pour l'Europe, qui est à Naples et dont 1le pays, il faut avoir dans les codes des moyens
le chef est le F.-'. Bovio. A cette occasion, les cde le châtier. »
maçons de Naples organisèrent un banquet;
Toujours, la vieille calomnie le Pape
et le renégat enjuivé Adriano dit Simon ré- maudit la patrie italienne, le Pape: conspire
pondit au pape sous forme de discours.
le pays... On répète cela constamment ;
(contre
lecdont
Ce discours est un document,
nos
c'est
le mot. d'ordre. C'est avec ce mensonge
(
reproduire
ici
de
de
et
leurs nous saurons gré
excitera la lie de la populace, au jour
qu'on
(
les
les
dans
cette revue
passages
conserver
décrétera Lemmi, et qu'on la déchaînera
que
(
plus saillants.
contre le Vatican pour assassiner le chef auVoici d'abord la définition comparée de la guste des chrétiens.
Papauté et de la franc-maçonnerie ;
Cette prophétie, tous ceux qui connaissent
les dessous de la haute-maçonnerie l'ont faite
« Dans l'antique Rome papale, le moyen-âge
vit encore et menacé, armé de la Somme et et la répètent, sans craindre de se tromper,
du.Syllabus ; dans les loges maçonniques, au hélas!
Dans ce jour d'iniquité, le gouvernement
contraire, comme l'a dit notre F.-. Bovio, par
une vigoureuse et poétique synthèse, on marche du F.-. Humbert, trente-troisième, . laissera
faire.
avec la jeunesse du monde entier ! »
Continuons la citation du renégat Lemmi :
Après quelques banalités sur la question
sociale, Lemmi aborde la question de rensei« Les garanties papales sont un attentat
gnement et du mariage, auxquelles il rattache permanent contre la patrie. L,» fmiic-inncelle du ministère des cultes et de la loi des eonnerie en a toujours réclamé et
garanties :
en réclame l'abolition. Elle est essentiellement tyrannique, cette loi qui établit des
fondamentales
soient
écoles
Que
les
toutes
«
privilèges et qui assure la. monstrueuse impunité
entre les mains et sous la responsabilité du gou- du parricide. Et les
parricides ne manquent pas.
vernement... »
Du Vatican s'étendent sur toute l'Europe les filets
Je crois bien !... Entre les mains du gou- de la vaste conspiration. Les conciliabules, les
vernement du roi Humbert, du F.--. Humbert, Congrès, les Comices se multiplient, et des
trente-troisième, sujet du F.-. Lemmi dans la milliersde fanatiques y acclament le Pape-Roi. »
hiérarchie maçonnique !...
Après quoi, le, vertueux Lemmi, l'homme
qui subi une condamnation *à un an et un
« Qu'on n'y donne aucun enseignementreli- jourade prison
pour vol, parla de « l'assainisgieux ! Que chacun croie et auore à sa fa» et des « terribles leçons qui
çon !... Nous devons élever non des dévots, sement moral
viennent d'au-delà des Alpes. » On était.en
niais des citoyens.
plein scandale du Panama. Il fallait être au« Ou a déjà changé la base de la famille que
les vieilles générationsavaient placée dans le dacieux pour se permettre cette allusion,.alors
sacrement matrimonial : nous proclamons, nous, que, peu après, devait éclate.)' le scandale de la
Romaine, affaire'où il a été prouvé
que le seul sacrement entre les époux, c'est Banque
Lemmi lui-même volait comme Je plus
l'amour ; c'est pourquoi, une fois le mariage que
civil obtenu, et sa préséance sur le mariage reli- effronté des bandits et faisait distribuer des
gieux étant près d'être obtenue aussi, nous sommes fantastiques à ses acolytes francsaurons la nécessaire conséquence, le divorce. maçons.
La Banque Romaine, ne l'oublions pas, a
« Il existe un ministèredes cultes. A quoi bon
le maintenir ? Que les églises pensent elles- été la vache à lait du Souverain Directoire
mêmes au culte. 11 répugne au concept de l'Etat .Exécutif de la haute-maçonnerie.
Enfin, Lemmi terminait son discours par
moderne. de s'ingérer dans les affaires du pas.
déguisés, mais
teur, du rabbin, d'i prêtre, et cela détonne avec un toast à Lucifer, en termes
les pompes officielles qui obligent des ministres si peu, si peu voilés qu'il faut y mettre de la
athées ou jacobins à s'incliner devant ceux qui bonne volonté pour ne pas comprendre le
sous-entendu.
maudissent la patrie.
Reproduisons ce toast final :
« Ce que nous voulons, je le comprends,
c'est une profonde révolution dans tout l'orga« Au Génie Tout-puissant qui a dicté les livres
nisme de l'Etat. Eh ! bien, soit, nous ne pouvonsi des Giordâno Bruno, des Campanella, des Vico,
nous arrêter ; il est fatal que l'on marche de'. des Delfico, des Filangeri !... Au Génie, qui a
l'avant. L'ennemi ne nous laisse pas de trêve. inspiré les réformes des Genovesi et des TaPour nous défendre, il faut qu'il n'exerce jamais> nucci, et qui a retrempé l'âme des Girillb, des
plus d'influence sur les destinées de la nation.
Garacciolo et des Paganot... Au Génie, qui a
« Et il ne suffit pas de lui enlever la possibi-- fait remporter à Garibaldi, sur le Volturne, la
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIÈCLE »
plus belle et la plus épique de nos batailles !... 1
Au Génie, qui, de la honte des gibets pontificaux,
a porté les trois couleurs chantées par Dante, à
la lumière et aux triomphes du Capitole, et qui,
sous les auspices.de;la future Confédération des
Etats Européens, les portera, non par les armes,
mais avec le nouveau code des nations civiles,
dans l'île de Sampiero, sur les tours de Trente,
sur les Alpes Juliennes et sur les bords du
Var !... Au Crénie «jniïa inspiré à notre
F.-. Cartluecï un hymne immortel!
Au Génie invincible qui est l'clme de la Révolulion »
.
L'hymne « immortel » de Carducci, c'est
l'Hymne à Sa/an, qui a rendu ce franc-maçon
célèbre, il n'y a pas à s'y tromper ; et. les
!
aveugles. — s'il en existe encore dejmis la
publication, de la voûte de proies ta lion des
délégués américains palladisles, — diront ce
qu'ils voudront : il est. absolument certain
que. dans un banquet maçonnique, dans un
discours que le chef de la. secte lui-même a
fait publier, le renégat enjuivé et luciférianisé
Adriano Lemmi a jiorié un toast: à Satan.
Léon X1I1 savait, bien ce qu'il disait, quand
il affirmait que le véritable chef de la francmaçonnerie-n'est antre que le prince des démons.
Iffflii
et le
tell Meut île IfMM
Le discours d'Adriano Lemmi, qui -vient
d'être reproduit dans le précédent article, est
intéressant; sous plusieurs rapj.iorls ; mais il y
a, dans le toast; de la. lin, un passage que nous
devons relever à jiu.rt. C'est celui où. le circoncis de Oonslantinople émet. l'espoir qu'un
jour viendra où « les trois couleurs chantées
par le Dante seront, sous les auspices de la
future Confédération des - Etais européens,portées, non parles armes, mais avec le nouveau code des nations civiles, dans l'île de
" Sampiero, sur les tours de Trente, sur les
Alpes Juliennes et sur les bords du Var. »
Qu'est-ce que Lemmi. entend par la future
Confédération des Etats européens? — Relisons, si vous le voulez bien, la voûte de. protestation des haut-maçons américains (Bévue;
:
'
Mensuelle, n" 2).
Nous lisons, au h'' alinéa du Gomor :
« Le transfert à Rome, de la Suprématie de>'
l'Ordre et de tout ce qui est inhérent à son organisation si complexé ne pourrait être effectué}
sans danger, que si l'Europe entière avait tous*
ses divers Etais républicains et unis par' les
liens d'un pacte de paix générale, enracinéÎ
dans les esprits de chacun. Avant l'accomplissèment de cette évolution politique, qui sera lai
base d'e l'action décisive de la Maçonnerie, il1
'
là
yy a réel danger à opérer le transfert de la Supréumatie en Europe, surtout en Italie. »
Donc, depuis longtemps le plan delà secte
satanique
comporte le projet de transformer
".
à peu: tous les Etats monarchiques d'Eupeu
j
rope en autant de Républiques. C'est à cela
la franc-maçonnerie vise. Les tentatives
r
que
jles plus récentes
ont été faites en Portugal,
la secte travaille plus activement que
où
(
jamais.
L'Espagne est également minée; et la
'
monarchie de Savoie y passera elle-même à
tour. En Amérique, le Brésil « faisait
{
son
]
tâche, » en style maçonnique; on a détrôné
le
débonnaire, don Pedro, et l'Amérique est
'
maintenant
(sauf le Canada) selon le voeu des
]
Lemmi et autres chefs secrets. Ils espèrent
qu'il
en sera de même pour l'Europe ; et
'
voilà ce que veut dire l'expression « la future
Confédération des Etats européens ».
Lemmi, dans son toast à Lucifer, nous dit;
ce que fera en faveur de l'Italie, cette future
Confédération des Etats européens, oeuvre de
la secte (font il est aujourd'hui le.. chef suprême, cette confédération qui sera la base
de l'action décisive pour détruire le catholicisme. Il nous livre, lui aussi, une partie du
plan.
Les Etats européens, constitués tels que
la franc-maçonnerie' le. veut, démembreront
la France et l'Autriche.
A l'Autriche on prendra :
1" Le Treuiin ; « les trois couleurs italiennes, les couleurs vert-blanc-rouge chantées
|iar le Dante, llol-teronl sur les tours de
Trente. » ;
2" La province de Trieste ; « les trois cou 1 eui;s
italiennes llotteronf sur les Alpes Juliennes
».
'Quant, à la France,
Lemmi
égaleest
—
ment très explicite, — on
lui prendra. :
1" La Corse; « les trois couleurs italiennes
llotieront sur l'île de Sampiero»; Sampiero
est Je grand héros corse \i 497-1567);
2" Nice et son territoire; «les trois
couleurs italiennes flotteront sur le Var
Nous devons'grand merci à Lemmi». d'avoir
oublié la. Savoie.
El; cela est bien un plan depuis longtemps
arrêté, et; non un vague espoir .fondé sur les
succès présumés, d'une guerre ; car Lemmi le
dit; bien : cela se fera,
« non par les armes,
mais avec le nouveau code des nations civiles, » le code que la haute-maçonnerie imposera, à la Confédération des Etats européens
créée par elle.
'
'
-
* .» '
Maintenant, qu'est-ce que le Grand Orient
de France pense d'un pareil programme?
Le Grand Orient de France, qui battait froid
à Albert Pike, est dans, les .meilleurs termes
avec Lemmi.
74
[BÉVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE,- SCIENTIFIQUE
Personne n'a [oublié le scandale que fit à la
Chambre française le F.'. Charles Floquet,
président, le 1:1 décembre 1891, lorsqu'il osa
déclarer que Pie IX avait été franc-maçon.
Tous les députés de la droite protestèrent
avec indigha.ti.on ; le soir même et le lendemain, toute la. presse catholique flétrit, comme
il le méritait, le président calomniateur d'une
auguste et vénérée mémoire. — Et, par parenthèse,, notons que cette impudente calomnie
ne porta pas bonheur au F.-. Floquet ; car
c'est le 11 décembre 1892", .un an après, jour
pour jour, que l'a réunion des groupes parlementaires de la gauche, émue des accusations
qui pesaient sur lui au sujet des tripotages du
Panama, décida de l'abandonner et de ne plus
le porter à la présidence de la Chambre.
Or, en présence du toile général que souleva l'audacieux mensonge du F.-. Floquet, le
Grand 'Orient de France, s'iroaginant. que la
Maçonnerie italienne, à défaut d'un document
établissant; l'initiation du prédécesseur de
Léon Xlll, avait du moins sur ses registres
l'inscription d'un Mastaï quelconque dont on
pourrait se servir'pour perpétuer le quiproquo,
dépêcha au compère Lemmi le message suivant :
« Très puissant et illustre grand-maître,
« Hier, un incident s'est produit à notre Chambre des Députés. Notre F.-. Floquet, président,
dont la parole fait autorité et qui ne s'avance
jamais à la légère, a affirmé l'initiation maçonnique du défunt pape Mastaï* voulant ainsi "fermer la bouche aux droitiers cléricaux qui invectivaient le ministre de la justice et déblatéraient,
selon leur habitude, contre notre Ordre respectable. Nos adversaires ont riposté par des clameurs furieuses; aujourd'hui, la presse cléricale,
obéissant à un mot d'ordre, traite de calomniateur notre très cher F.-. Floquet et lui prodigue
l'outrage.
« Cependant, l'affiliation de Mastaï à notre
Ordre, du moins au temps de sa jeunesse^ est en
quelque sorte de notoriété publique. Le fait a été
cent fois cité dans nos Loges ; divers écrivains,
nos frères et nos amis, l'ont publié. Il ne se peut'
repose
pas qu'une opinion aussi accréditée ne la
sur aucun fondement et soit uniquement conséquence d'une fable, imaginée on ne saurait par
qui ni dans quel but.
« Il est donc nécessaire, bien cher et vénéré
grand-maître, d'imposer silence à nos ennemis.
Aussi, nous avons recours à votre sagacité et à.
vos lumières. Vous pouvez* en consultant lès
archives de la Maçonnerie, italienne, notre soeur,
affectionnée, nous "fournir l'arme dont nous avons
besoin. Nous comptons sur vous. Vu l'urgence,
répondez-nous par dépêche télégraphique; il
nous suffit d'avoir le numéro matricule et la date
d'initiation Mastaï. Votre dépêche sera publiée
immédiatement par nos soins, et nos ennemis
seront ainsi confondus.
« Dans cette attente, très puissant et illustre
grand-maîtrej nous avons la faveur de vous
saluer fraternellement par les nombres mystérieux de nous seuls connus.
« Du Grand Orient de France et à l'Orient de
Paris, le douzième jour du dixième mois de
l'an 5891 ,(12 décembre 1891, ère vulgaire). —
Adresser la réponse à la Chancellerie du Grand
Orient de France, hôtel du Grand Orient, 16, rue
Cadet. »
En quatre ou cinq lignes, cette épître
signifiait :
« Floquet ne s'attendait pas à soulever' une
protestation générale ; donc, il a commis une
gaffe. Mais vous êtes assez malin pour nous
tirer l'épine du pied. Envoyez-nous Je numéro
matricule et la date d'initiation d'un Mastaï
quelconque; nous n'en demandons pas dirvantage, »
"
Mais il se trouva que pas un seul Mastaï
n'avaiit été, en aucun temps, affilié à la francmaçonnerie, et qu'il était impossible, de créer
un quijH'oquo. — Les sectaires n'ont décidément pas de chance. Gela rappelle, la.'mésaventure survenue à Lemmi, qui, pour se débarrasser du vilain boulet qu'il traîne (sa condamnation à. un an et un jour de prison pour
vol), ne trouva rien de mieux à dire que le
voleur des 300 fr. du docteur Grand-Roubague
était un Adriano Lemmi né à Florence eu 1822;
on consulta les registres de l'élat-civil de Florence ; on y releva, les naissances non seulement de l'année 1822, mais aussi celles des
années 1820, 1821, 1.823 et 1824; sur neuf
Lemmi du sexe masculin, pas un seul n'avait,
reçu le prénom d'Adriano ; le voleur, condamné
à Marseille le 22 mars 1844, sous le nom
d'Adriano Lemmi. âgé de 22 ans, sujet toscan,
venant de Livourne, était bien notre Lemmi,
natif de Livourne, le seul Adriano Lemmi
italien et toscan (voir le jugement de condamnation elles constatations d'état-civil, qui ont
été publiés dans le numéro-spécimen de notre
Bévue Mensuelle).
Revenons à l'incident Floquet, qui montre
bien que Lemmi, tout gallophobe enragé, qu'il
est, jouit de l'amitié et même de la vénération:
des dignitaires du Grand Orient de France.
Lemmi, ne trouvant rien dans les archives
de la Maçonnerie italienne, envoya aux frères
et amis de Floquet le télégramme que voici :
« A la Chancelleriedu Grand Orient de France,
riie Cadet, 16, à Paris.
_« Le bruit a toujours couru véritablement que
Pie IX avait appartenu soit au Carbonarisme
:
soit à la Maçonnerie; mais nous n'avons jamais
pu avoir un document sérieux pour prouver son
initiation dans les Ventes ou dans les Logés
italiennes.
«
LEMMI,
grand-maître de la Maçonnerie italienne.
.
« ADRIANO
»
Cette réponse ne faisait pas l'affaire du
Grand Orient de France ; aussi les amis du
COMPLÉMENT' DÉ LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIX0 SIECLE »
F.-. Floquet se gardèrent bien de la* publier,
et, à plus, forte raison, ils ne soufflèrent mot
de leur appel axix lumières du grand-maître
italien.
•
Et A'ôici ce qui prouve jusqu'où va. la mauvaise foi du Grand.' Orient de France '. le 27
décembre. 1891, c'es-à-dire bien après la réception du télégramme qu'on vient de lire, le
F'.-. Henry Vaudémont, rédacteur du Bapp>el,
deuxième surveillant; .de la loge la Jérusalem
des Vallées Egyptiennes, du Grand Orient de
France, publiait, dans une feuilleimiommable,
le prétendu fac-similé d'un prétendu diplôme
délivré censément le 15 août 1839 par une
loge de Païenne à Giovanni Mastaï-Ferretti
(nom de Pie IX) pour certifier son initiation
maçonnique. Ce diplôme était un faux ; la loge
indiquée n'avait jamais existé (la Catena
Elerna) à Païenne ; les signatures figurant au
bas du diplôme reproduit soi-disant en facsimilé étaient fout autant de faux.
11 fallut, on s'en souvient, pour faire cesser
cette mauvaise plaisanterie qui n'avait que
trop duré, l'intervention .de M'. Léo Taxi], qui,
dans une lettre insérée le V> janvier 1892 dans
YOsservatore Caltolieo, de Milan, mit publiquement Adriano Lemmi au défi de produire
une j)ièce quelconque établissant, même indirectement, l'affiliation de Pie IX à la francmaçonnerie. Pour donne)- une sanction à son
défi, M. Léo Tax.il s'offrait à verser cinquante
mille francs au Grand Orient.d'Italie, s'il ne
parvenait, pas à prouver l'imposture de la secte,
et demandait que Lemmi versât, pareille
somme, dans le cas contraire, au directeur de
YOsservatore CaUolieo, pour être distribuée
aux pauvres de Milan. Rien entendu, M. Léo
Taxil ignorait alors la demande de renseignements du Grand Orient de France à Lemmi
et la réponse de celui-ci ; celte correspondance
avait été tenue rigoureusement secrète, mais
notre ami avait depuis longtemps étudié la.
question et savait que la légende de Pie IX
franc-maçon était une fable inventée à. plaisir
par les sectaires.
Mis au pied du mur, le grand-maître Lemmi
se décida enfin, mais dé fort mauvaise grâce,
à faire un aveu public de la fausseté de la
légende, et. cet aveu fut inséré, le 8 janvier,
dans le Secolo, de Milan.
.
toast gallophobe du banquet de Naples (19
décembre 1892) ; depuis ce discours, le Grand
Orient de France a • rompu toutes relations
avec le grand-maître italien. »
Etant donné que ces gens-là, et leurs auxi- •
liaires ont l'audace de tous les mensonges,
il faut prévoir la. réplique et l'empêcher de se
produire.
Eh bien, voici la preuve indéniable de là.
continuation des bons rapports entre le Grand
Orient de la rue Cadet, cfont les dignitaires se
disent français et, même patriotes, et l'intrus
du palais Borghôse, -l'ennemi de Dieu et de la
France, l'homme quia hautement affirmé qu'il
entrait, dans le plan de la franc-maçonnerie
universelle d'enlever à nôtre pays Nice et la
Corse pour les donner à l'Italie.
Cette preuve, nous mettons la. presse maçonnique française au défi de la détruire, même
de la. contester : le Grand. Orient de France
possède à Rome un Garant d'Amitié auprès du
grand-maître Adriano Lemmi,. et le graudmaîlre Adriano Lemmi possède à Paris un
Garant d'Amitié auprès du Grand. Orient de
France.
D'abord, nous demandera-t-on, qu'est-ce
qu'un Garant d'Amitié ?
Nous allons en avoir la définition par le
Grand Orient de France lui-même. Lisez bien
la pièce que nous reproduisons, chers lecteurs ;
c'est un document, ceci !
.
DÉCRET DU 29 MARS 1888
concernant l'échange des Garants d'Amitié
avec les Puissances maçonniques ayant leur
siège hors de France.
Le Conseil de l'Ordre, réuni en Tenue Pléuière,
Considérant qu'il y a lieu de régler, d'une
façon définitive, l'échange des Garants d'Amitié
entre les Puissances maçonniques étrangères,
d'une part, et le Grand Orient de France,
Suprême Conseil pour la France et les possessions françaises d'autre part;
Considérant que, dans ce Règlement, il y a
lieu de consacrer là liberté d'action absolue de
chaque Puissance Maçonnique au regard des
Garants d'Amitié qui" sont accrédités auprès
d'elle, puisque c'est avec ceux-là qu'elle est
appjelée à entretenir directement des
relations quotidiennes, et que la qualité
depersoiïa grala est la première condition de
la confiance réciproque qui doit resles liens fraternels qu'il s'agit
serrer
d'entretenir et de fortifier;
que nous voulons retenir de ce qui préDécrète :
cède, c'est la preuve des excellentes relations
ARTICLE 1er.
Les Garants d'Amitié qui
qui existent, entre le Grand Orient de France
—
représentent les Puissances maçonniques étranci Adriano Leiumi.
Orient de France, ou le
auprès
du
Grand
gères
d'une
objection.
devant
Allons maintenant au
le Grand Orient de France auprès des Puissances
Si nous nous arrêtions ici, les. journaux maçonniques étrangères, continueront, comme
inféodés au Grand Orient ne manqueraient pas par le passé, à être nommés par les Puissances
de dire :
qu'ils sont appelés à représenter, sur une liste
de présentation de trois Frères agréés, établie
« — L'incident Floquet. est antérieur au
Ce
76
BEVUE MENSUELLE, BELIG1EUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE:
par la Puissance auprès de laquelle ils doivent
être accrédités.
ART. 2. — Les Garants d'Amitié uommés par
le Grand Orient de France pour être accrédites auprès des Puissances maçonniques étrangères,
et remplissant leur mandat fraternel dans les
Orients desdites Puissances, conservent leurs
fonctions jusqu'au moment où l'une des Puissances ayant contracté avec l'autre des relations d'amitié, avertit celle-ci qu'il y a lieu de
procéder à un nouvel échange de listes de présentation.
ART. 3. — Les Garants d'Amitié uommés parles Puissances maçonniques étrangères pour
être accrédités en leur nom auprès- du Grand
Orient de France, et. remplissant leur mandat
à Paris, sont tous les ans, après le renouvellement par tiers du Conseil de l'Ordre, l'objet d'une
communication du Grand Orient: aux dites Puissances, tendant .soit à les déclarer maintenus,
comme agréés par le'nouveau Conseil, soit à
saisir la Puissance d'une nouvelle liste de présentation, aux fins d'une nomination à faire paierie.
ART. 4. — Le- Grand Orient de France ne fait
aucune distinction, au point de vue de la souveraineté maçonnique et 'des relUions fraternelles qu'il s'agit d'assurer à Vextérieur, entre :
1° les Grands Orients possédant, confondue dans
leur sein propre, l'autorité d'un Suprême Conseil ;
2g les Grands Orients ne possédant pas de Suprême Conseil; 3° les Suprêmes Conseils, élus
ou non élus, possédant"dans leur juridiction des
Ateliers de tels ou tête degrés ; et'-l" les Grandes
Loges indépendantes, c'est-à-dire non soumises
à un Pouvoir maçonnique distinct d'elles et
accepté par elles.
Ces différentes formes do l'exercice de la
souveraineté maçonnique sont également, respectées par le Grand Orient, do France, pourvu
que leur origine ait été régulière et; leur Tormation conforme aux traditions universelles de
•.
la Franc-MaçonnerieFait à. l'orient de Paris, le 29 mars.1888 (ère
vulgaire).
confiance entre les deux Puissances est réciproque, et qu'il s'agit, de part et'd'autre, de
resserrer chaque jour ces liens fraternels et de
les fortifier.
C'est clair, cela.
Par conséquent, il est de. toute évidence que,
si l'une des deux Puissances vient à- trahir la
confiance de l'autre, la rupture des relations
s'opère de la façon la plus simple : il suffit à
la Puissance-lésée de supprimer son Garant
d'Amitié auprès de la. Puissance qui a mal
agi vis-à-vis d'elle,.
Or, si les membres du Grand Orient de
France sont 'vraiment patriotes, quel outrage
ont-ils pu recevoir plus sanglant que celui du
toast; porté le 1.9 décembre 1892, à Naples, par
Adriano Lemmi ?
Ce grand-maître a déclaré dans son discours,
et publié ensuite dans la revue qui est; l'organe
du Suprême Conseil de Rome, que le démembrement de la France au profit de l'Italie fait
partie du plan arrêté dans les hauts; conseils de
de la Maçonnerie uniA'erseJle ; il a indiqué
en des termes sur lesquels il est; iiujmssible de
se méprendre, que c'est; de Nice et de la Corse
que l;i France sera amputée.
Cette déclaration est, nous le répétons, du
19 décembre 1892. '
Eh bien, ouvrons Y Ammaire officiel dit
Grand Orient de France, année 1893, paru
dans les premiers jours d'avril (l'année maçonnique commençant en mars), soif trois mois
après ce toast an/i.français.
Nous trouvons aux pages 78 et 86 la preuve
flagrante que. cette déclaration du grand-maître
italien, qui est le dernier des outrages pour
tout français vraiment patriote, n'a jias ébranlé
la confiance du Grand. Orient de France en
Adriano.Lemmi, n'a. pas provoqué la rupture
des relations fraternelles avec lui !
Page 78, on lit :
Le Président, du GmseU de l'Ordre:
FRÉDÉRIC OESMONS, 33"
Garant d'Amitié du Grand Orient et Suprême
Les Vice-Présidentsdu Conseil :
Conseil d'Italie auprès du Grand Orient de
AUGUSTE POVJLLE, 33".
CHAULES FOOTAINAS, 33»
—
France: le F. •. Armand Croissant, 83°, archiLes Secrétaires du Conseil :
tecte-vérificateur,3, rue Scheffer, à Paris..
PAUL VtGLOEK, 33e. —' HENRI BQIJGH.ERON, 33"
M. 'Armand Croissant a donc continué à. être,
Le Garde des Sceaux :
ROBOLPBE BURGUKS, 33"
aujnès du Grand Orient.de France, la persona
Ainsi, il résulte aussi nettement que pos- grala, le garant de l'amitié (?) d'Adriano
sible cru document ci-dessus que, lorsque deux Lemmi, grand-maître du Grand Orient et du
Puissances maçonniques ont établi, l'une au- Suprême Conseil d'Italie.
Page 86, on lit :
près de l'autre, ce qu'en argot sectaire on
nomme un Garant d'amitié, c'est'que ces deux
Garant d'Amitié du Grand, Orient de France
.
Puissances (GrandsOrieiits, Suprêmes Conseils; auprès du Grand Orient et Suprême Conseil
ou Grandes-Loges) ont contracté des relationsi. d'Italie .-le F..-, général Giacomo Sani, 33e,
'd'amitié. Il en. résulte encore que ce titre de député au Parlement, à Rome.
.Garant d'Amitié n'est pas un. vain, titre, mais;
On dira ce qu'on voudra, mais c'est violent.
que le titulaire remplit de 'réelles- fonctions ; Ces choses-là doivent être divulguées. C'est
que les relations fraternelles des deux Puis-- d'autant plus violent, que te général Sani,
sances amies sont quotidiennes par l'intermé- choisi par le Grand- Orient de France comme
I Garant d'Amitié auprès du Suprême Conseil
" 'du Garant, lequel .est persona g rata ; que la
t.
•
.
COMPLÉMENT BE LA PUBLICATION
« LE DIABLE
AU XIXe SIECLE »
77.
quelle manière passa des mains de -.
italien dont le grand-maître est Lemmi, et, — § IX. De mains
de Victor-Emmanuel la flotte des
François II aux
luide
Lemmi,
est
auprès
conséquent
par
Deux-Siciles, ainsi que les villes de Naples, de Gaëte,
irrédentiste
Crispij
de
caudataire
même un
un
etc. — § X. La Maçonnerie ne prescrit pas seulement
à ses adeptes militaires de s'entr'aider de la sorte ;
à. outrance, un gallophôbe aussi forcené que
mais elle le prescrit à tous ses adeptes, quelle que soit
Crispi et Lemmi !
leur profession ou leur état. — § XL Troubles et
Allons jusqu'au bout.
désastres que doit souffrir la société humaine quand
Pourquoi le Grand Orient de France, après ' ces prescriptions
sont mises en pratique soit par les
le discours de Naples, n'a-t-il jias rompu, pour- tribunaux, soitparles fonctionnairesdes administrations
"
quoi aujourd'hui encore, ne proclame-t-il pas publiques.
la rupture avec Adriano Lemmi ?
Avant d'examiner la moralité et les effets de •
Parce qu'il ne le peut pas. '
Dans les simples Loges et... au dernier Cou- l'obligation que cou tractent les Maçons de s'enen tout et partout, jusqu'à devoir s'évent de l'a rue Cadet, des simples maçons, de tr'aider
lancer au secours de leurs Frères qui, en temps
de
tenir
nécessite
prudence
la
qui
à
ceux «
de guerre, se trouvent dans les rangs ennemis
cachées les forces motrices de l'Ordre »', ont et font
milieu des combats le signe de déau
protesté contre le maintien des relations fra- tresse, citons quelques passages, pris dans les
ternelles avec l'homme qui a juré et qui com- écrits et les discours des auteurs les plus estimés
plote le démembrement-de notre pays ; mais dans l'Ordre, où ce principe est établi ; nous alpeuvent être sanc- léguerons ensuite quelques exemples empruntés
ce sont là des paroles qui ne Conseil
de l'Ordre. également à des auteurs renommés où. ce
tionnées par aucun acte du
Le Grand Orient de France, qui subit principe est mis en pratique, et nous finirons par
voir les désastres que peut produire un tel
l'amitié de Lemmi condamné en France'pour faire
principe, une telle morale. Débutons par le F.
vol et qui lui témoigne estime et vénération, Bouilly,
qui fut longtemps Grand-Maître en
fi
français,
Lemmi
est obligé de subir encore
an
second de l'Ordre Maçonnique en France et qui
de s'incliner devant lui.
pour un oracle parmi les siens : « Entre •
passe
Celte honte a une cause, une raison secrète, Maçons,-dit le F.-. Bouilly, la puissance des liens
que les 33us de la rue Cadet ne peuvent avouer fraternels est si forte, qu'elle s'exerce même
que les intérêts de la patrie ont
aux simples Loges et aux simples maçons : entre ceux
c'est que, si Lemmi ne jiaraît. aux yeux des divisés. » Puis, s'adressant aux Maçons,, qui, en
sont sou s les drapeaux, il ajoute
initiés incomplets que comme grand-maître temps de guerre,
paroles significatives : « Ne distinguez 'ni la
italien seulement, il est, d'autre part, et en ces
ni les uniformes; ne voyez que des Frères,
réalité, chef souverain de la secte, placé au- nation
songez à vos serments (1). »
dessus de tous les rites, grand-maître.suprême et Le
F.-. Lefebvre, d'Aumale, faisant la fonction
de la Ira ne-maçonnerie universelle.
d'orateur au Grand Orient de France, prononça,
11 leur faut donc, à tous, subir cet homme
•à la fête solsticiale du 24 juin 1811, un discours
taré et ennemi, de notre pairie ou démission- dont nous extrayons le passage suivant :
« On objecte que toutes les industries étant,
ner comme, maçons, d'une façon complète et
comme les religions, libres et tolérées, les assoabsolue.
ciations secrètes sont devenues inutiles. C'est une
J.-B. Vernay..
erreur. D'abord, en fait d'industrie, le principe
d'association en est le plus ferme soutien: il
I*A,
suffît, pour s'en convaincre, de jeter les yeux sur
PRÉCONISÉE PAR LA FRANC-MAÇONNERIE(1) les compagnons de toutes les professions indus. trielles qui,
une fois admis au compagnonnage,
les climats les plus éloignés, se font
Dangers et désastres pouvant résulter de parcourent
de leurs Frères, et obtiennent de
l'obligation contractée par les francs-maçons reconnaître
l'ouvrage selon leurs professions, des secours
de voler, ' sur le signal de détresse, au secours selon leurs besoins si éloignés qu'ils
soient de
;
de leurs Frères qui, en temps de guerre, se leur famille naturelle
et de leur patrie, ils troutrouvent dans les rangs ennemis.
vent une famille d'adoption qui les protège, les
Sommaire. — § I. Théorie de cette obligation, éta- soutient et les console. Mais la Maçonnerie fait
blie par les plus hauts dignitaires de l'Ordre. — § 11. bien plus, elle agit dans un cercle plus grand
: ce
Exemples de Maçons qui ont agi d'après ce principe.— ne sont pas seulement les hommes d^'ime seule
§ HT. Fait, arrivé près de Salamanque pendantla guerre
unit, ce sont tous les hommes
d'Espagne.—.§ IV. Autre l'ait arrivé près d'Almavez, profession qu'elledistinction
d'état, d'âge ni de
à la même époque. — § .V. Fait plus odieux encore entre eux, sans
qui a eu- lieu au commencement de ce siècle à l'Ile de fortune. On a même vu sur des champs de bataille
France. — § VI. Création d'un pavillon maçonnique des combattants, sur le point de s'égorger, se '
qui sert de'signal de. détresse. — § Vil. Ce pavillon,v faire un signe, s'arrêter... Car les lois inexoraest destiné à appeler le secours des Maçons qui, dans un bles de la guerre ont elles-mêmes fléchi
sous
combat naval, se trouvent-sur les vaisseaux ennemis. — la puissance maçonnique; et c'est, peut-être
la
§ VIII. Dangers et désastres qui peuvent en résulter.
preuve la plus palpable de son immense pouvoir. Oui, la guerre détruit les villes, les Etats,;
(1) Cet article est la reproduction d'un chapitre de l'ouvrage La'•
TRAHISON
Franc—Maçonneriesoumiseau graïid.jov.r ile lajmhliaié, par M.
AmandNe'ut: Bien que cet .ouvrage ait été publié en 18GG, nous>.
ci-ovous que ce chapitre si intéressant est toujours d'actualité.
(1) Mes
récapitulations, par le F.-. Bouilly, cités dans le Globe,
78
hlîVUË MENSUELLE, îlELiGiEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
c'est la destruction générale : et voilà ce que ni
les rois, ni les citadelles, ni les grands capitaines
ne peuvent faire pour arrêter ses ravages, un
seul signe, Un seul emblème les suspend, un seul
mot arrête le carnage. Mais, chose plus admirable encore : à ce signe vénérable, on a vu des
combattants jeter leurs armes, se donner le
baiser d'union, et, d'ennemis qu'ils étaient,
redevenir à l'instant amis et frères, AINSI
QUE LE LEUR PRESCRIVAIENT LEURS SER-
.
trouvé autrefois dans la ]oge. A peine s'applaudissait-il d'être assez loin de lui pour ne pas
devoir l'attaquer, qu'il le voit entouré et blessé.
FI oublie tout alors, se précipite vers lui, et le
dégage, au risque de passer pour traître.-»
(T. R, p. 52.)
« Le même jour, deux jeunes officiers anglais
commandaient une escorte qui conduisait plusieurs centaines de prisonniers français, dont
les officiers se firent reconnaître pour" Maçons.
MENTS(1). »
Pour être fidèles à leur parole maçonnique", les
D'après ces principes, les intérêts de la patrie officiers anglais se préparèrent à "les défendre
doivent le céder à ceux de la loge ; au fort du contre les Prussiens, et « on aura de la peine à
combat, le militaire Maçon doit se souvenir, non le croire (ce sont les propres paroles des Annades serments qu'il a faits à son souverain, à la les elles-mêmes), on aura de la peine à le croire,
constitution de l'Etat et à son drapeau, mais des mais il est de toute vérité que le combat s'engaserments faits à la loge : les lois de la guerre, geait entre les vainqueurs (anglais et prussiens),
d'où dépend le succès du combat et d'où peut quand la voix d'un général prussien le fit
dépendre le salut de la patrie, ces lois, inexora- cesser. » (T. II, p. 54.)
bles partout ailleurs, cessent de l'être quand deux
Il n'y a personne qui ne voie quelle perturbaMaçons se trouvent en face. Les intérêts de la tion, quel désarroi des actions semblables, au
patrie divisent les combattants, n'importe; les fort du combat, peuvent mettre dans une armée ;
intérêts de la loge doivent les unir ; la Maçon- elles peuvent décider du sort de la bataille. Si
nerie permet d'embrasser ceux que la patrie elles s'étaient reproduites à celles de l'Almà,
ordonne de combattre ; que dis-je? leurs ser- d'Inkermann, de Magenta ou de Solferino, ou à
ments maçonniques le leur prescrivent. Et qu'on l'assaut du fort Malakoff, qui sait quelle aurait
le remarque bien, ce qui est prescrit à un Maçon été l'issue de ces batailles et de cet assaut ? Les
est prescrit à cent, à mille, à tous; ce qui "est lois de la guerre, pas plus que la saine morale,
prescrit à. un simple soldat Maçon, est prescrit à ne permettent de prendre la défense d'un ennemi
l'officier Maçon, au général Maçon.
contre ses propres gens ; elles ne permettent
« Parmi nos Frères qui suivent les bannières pas de dégager, au milieu d'une furieuse charge
de Mars, dit le F.-.Duplais (dans un discours qu'il de cavalerie, un ennemi entouré, au risque de
à l'occasion-d'un banquet où quatre passer pour traître ; elles ne permettent jjas
prononça
loges dés plus renommées de Paris étaient réu- d'engager le combat contre ceux de son parti
nies), je vois deux guerriers entraînés par leur pour être fidèle à, la parole maçonnique.
aveugle fureur, se menacer de loin, agiter en
Cependant, les Annales maçonniques qui rapleur main an glaive meurtrier; leur acharne- portent ces actions trouvent que ce sont là « des
ment est au comble, la rage se peint dans.leurs traits qui honorent la Maçonnerie », et elles
farouches regards, ils sont près de s'atteindre. ajoutent que « ceux qui ont agi de la sorte
Cependant un sentiment secret les arrête : un croient n'aA?oir rempli que leur devoir, n'avoir
signe, un cri, partant de l'un des combattants, suivi que leurs serments, n'avoir fait que mettre
anéantissent la fureur qui les animait ; on les en pratique la morale de la Maçonnerie. » (P. ¥.)
voit s'élancer l'un vers l'autre, mais c'est pour et 56.)
se donner le baiser fraternel (2). »
III
II
Citons encore d'autres faits que rapportent éga
Voilà la théorie, voici la pratique. Ainsi que lement des écrivains de l'Ordre, d'une orthomaçonnique incontestée.
l'avoue un Maçon distingué (3), « les dernières doxie
voici d'abord un, arrivé en Espagne lors
guerres européennes contre la France sont deEn
la guerre qu'y firent les Français sous Nariches en exemples où l'assaillant baisse les poléon.
Nous le rapportons d'après la Revue
armes, où l'officier arrêta sa troupe, pour sauver maçonnique
Lalomia (T. 11, p- 189) :
un Frère qu'il aperçut sont l'uniforme. »
«"Les deux armées (française et espagnole)
Les traits que nous allons citer ont rapport à
se trouvaient en face; de Salamanque. Un régila bataille de Waterloo et sont tirés des Annales ment
français avait formé un carré ; mais à
maçonniques des Pays-Bas, qui en rapportent peine 06116°
exécutée, que
plusieurs autres qu'il serait trop long d'insérer des balles évolution.avait-elle été vinrent
assailet des boulets de canon
ici :
lir le carré. Le chef Dupuy est blessé mortelle« Le 18 juin, au milieu d'une furieuse charge ment mais,
pour sauver le reste du régi;
de cavalerie, un officier belge reconnaît devant
il fit le signe de détresse. Le chef ennemi
lui un de ses Frères d'armes, avec qui il s'était ment,
l'aperçoit, et le carnage cesse aussitôt. Ceux qui
peuvent se faire connaître comme Maçons sont
(1) Procés-verbal de la fêle d'Ordre, célébrée par le (îr.-. 0.-, de
(Tainuz)
l'an de la vraie internés dans la ville voisine, sur leur parole
France, le 0= jour du 4" mois lunaire
lum.\ 5841. Voir le Globe, t. 111, p. «G.
d'honneur ; des vêtements, de l'argent, toutes les
(2) Voirle Globe, t. IV, p. 210.
provisions nécessaires leur sont procurées, et
(3) L'auteur de la brochure : Die Getjenwart und Zukunft der
Freimaurerei in Beulschlaïul (p. 33). Leipzig, 1834. Voici le texte
ces braves durent tout cela à la générosité d'un
primitif: « Die letzten Europaiscben Kriege gegen Frankreicli sind
reich an solchen lîeispielen, wo der feindlicbe Angreif seine homme qui n'avait avec eux d'autre lien que
Wallon streckte, der officier seine eigene Mannschaft zuriickhiell, celui du
serment maçonnique. »
ijrn den erkanten Brader in den iniform des Feindes au scbohen. »
COMPLEMENT' DE LA PUBL1 CATION « LIS DIABLE AU X1XU SIECLE" »
79
d'égarer une colonne ; on conçut dès
tenté
t
suivante :
et l'on découvrit sous ses vêtements
soupçons,
^
instructions secrètes données par le général
t
« Les Maçons ne manquerontpas d'exalter la des
Cuesta. Je me rendis dans son cachot.
magnanimité du général espagnol envers les espagnol
<
] avait été condamné à mort et se montrait récompagnons d'armes du commandant Dupuy. Il
11 me demanda seulement tout ce qui était
i
« Voilà, diront-ils, un exemple de là magnant- signé.
« mité du Maçon envers ses frères ! Voilà le inécessaire pour écrire à sa femme et à ses
Son nom était Santa-Croce. Apres quoi
« respect que nous avons pour les lois naturelles .enfants.
.<
« de l'humanité ! » (1) Quant à nous, simples iil me donna la main, fit l'attouchement maçonprofanes, nous ne voyons dans la conduite du nique
i
; et lorsqu'il eut reconnu que j'étais" un
frère, il me donna le nom de libérateur. Je
général espagnol qu'un parjure. »
N'avait-il pas juré de défendre sa nation, d'o- m'adressai ensuite à mon major, le baron Jamin,
béir à ses chefs et, partant, d'anéantir l'ennemi à; qui je décrivis en termes chaleureux ce qui
qui souillait de sa présence le sol sacré de la venait de se passer, et j'eus le bonheur d'exciter
patrie ? Ces soldats Maçons qu'il a épargnés ses sympathies. « Suivez-moi,, dit-il, allons
n'auront-ils pas, peu de temps après, com- trouver le général Barrois, et songeonsau moyen
battu la brave nation espagnole et contribué de sauver ce malheureux. » Je répétai mon récit
ainsi à faire prolonger uqe guerre aussi cruelle au général. Celui-ci s'empressa de se rendre
qu'injuste ? Que de malheureux Espagnols se- auprès du maréchal Victor, d'où il revint bientôt
ront peut être tombés plus tard sous le sabre de en nous annonçant que YEspagnol ne devait p>as
ces soldats épargnés par la fausse générosité êtrejugé par 'un conseil de guerre, mais être
d'un général ennemi ! C'est ainsi qu'en se mon- considéré comme un prisonnier ordinaire. »
Voici ce que j'ai lu dans un journal anglais :
trant bon Maçon, il a trahi sa patrie ; c'est ainsi
qu'en accordant la vie sauve à des ennemis, il a
« Au nombre des Espagnols qui ont rendu les
fait massacrer ses compatriotes. Et qu'on n'ob- plus éminents services à leur patrie, il faut
jecte pas que le général espagnol a fait preuve placer le célèbre Santa-Croce, qui, après avoir
d'humanité en épargnant des ennemis ; qu'on ne été renfermé dans la Citadelle de Ceuta, a eu le
dise pas qu'en blâmant sa conduite en cette cir- bonheur de s'échapper (1). »
constance, nous montrons des instincts sangui« Ainsi, voilà qui est clair, dit encore M. Gyr.
naires. Nous répondons que le serment fait au Un espion qui, d'après les lois de la guerre, "est
drapeau impose des devoirs dont, le uon-accom- condamné à être fusillé, un homme qui avait
plissement constitue un parjure. Nous disons rendu d'éminents services à la cause de son
que la guerre a ses lois horribles, il est vrai, pays, c'est-à-dire, en d'autres termes, qui avait
mais reconnues par tous les peuples, lois d'a- fait aux Français un tort considérable, Santaprès lesquelles la destruction d'un bataillon Croce échappe à la mort par l'attouchement
carré n'a jamais été considérée comme une bou- maçonnique, désouvreun frère dans son ennemi,
cherie humaine, du moment qu'elle est néces- voit violer en sa faveur les lois de la guerre, est
saire au succès de la guerre, et que l'ennemi, transféré dans une citadelle au lieu d'être passé
supposé injuste dans son agression, ne veut pas par les armes, et puis a le bonheur d'échapper !
déposer les armes.
Sans aucun doute, ce bonheur ne fut pas dû à
aveugle hasard, mais aux intelligences et au
un
IV
dévouement de ses frères. Cette supposition
Voici un autre fait de même nature. Le n'est pas sans fondement. Après avoir violé une
F .-. Marinier, qui en fut l'auteur, le rapporte lui- première fois le serment fait au drapeau, les
chefs Maçons devaient, pour être conséquents
même de la manière suivante :
avec eux-mêmes, ne rien négliger pour pro« Lorsqu'en IS08, le premier corps d'armée
passa le Tage, près d'Almarez, sous le comman- curer à leur Frère les moyens de s'échapper.
dement du maréchal de Rellune, je commandais Double parjure, dont les conséquences auront
une compagnie de voltigeurs du 24° régiment de été funestes aux troupes françaises. Santaligne, qui formait l'avant-garde. Parmi les habi- Croce, que l'on affecte de représenter comme un
tans de l'autre rive, auxquels je m'adressai pour homme de haute naissance et d'une intelligence
obtenir des renseignements, un homme d'une supérieure, aura continué de rendre à sa patrie
belle figure et d'une stature colossale attira sur- d'éminents services, soit en continuant son rôle
tout mon attention. Il portait les vêtements d'un d'espion, soit en nouant des Rapports avec des
muletier, qui contrastaient singulièrement avec Anglais, soit enfin en maniant ce terrible mousson port majestueux, et il répondait à toutes mes quet qui abattit des milliers de Français dans les
questions avec une précision et une clarté qui embuscades des Guérillas (2). »
annonçaient une grande présence d'esprit. Tout
V
son extérieur avait quelque chose . de chevaleCitons un autre fait plus odieux encore, arrivé
resque. Je le donnai à un officier de l'état-major
comme guide à travers les montagnes. Dès le au commencement de ce siècle à l'Ile de France
soir du même jour, j'appris que ce guide avait (Maurice), au temps que le général Decaen y
commandait. Le voici, tel que le journal le Franc(1) Ce que M. (îyr suppose comme devant probablementavoir
eu lieu est réellement arrivé : dans un discours que le F r: Ni- j Maçon le rapporte :
velle prononça dans la, loge des Cosmophiles, l'action dé Dupuy
«"A cette époque, il y avait à Maurice, comme
est représentée comme un beau trait de clémence, uu acte d'hu- i
manité, un Irait héroïque. Le F.-. Nivelle s'extasie à cette occa j; prisonnier de guerre, un capitaine auglais
sion devant la Maçonnerie, en s'êcriant
0 merveilleuse, ô suM. G-yr, en
citant ce passage, fait la remarque
: «
blime institution I » et finit par lui décerner
le titre de Reine des
associations bienfaisantes. (Voir le Globe, t. ], p. G2.)
(1)
1
(2)
Voir le Globe (t. III, p: 483).
La Franc-Maçonnerieen elU-même, ]). 100.
80
BEVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
nommé Owen. 11 avait été enfermé dans un des
pavillons de la maison qui se trouve aujourd'hui
être celle de la famille d'Epinay, rue du Rempart. Ennuyé de sa réclusion, et voulant respirer
pendant quelques heures l'air de la liberté, il
attacha un soir des draps à la fenêtre, et il fut
bientôt'dans la rue... Malheureusement pour lui,
il rencontra une ronde de police, il fut arrêté,,
mais seulement après un combat prolongé, dans
lequel plusieurs gardes-police furent blessés
le capitaine Owen qui était armé.
par Qu'on
juge de la colère du général Decaen.
«
Prisonnier de guerre, le capitaine Owen avait
non seulement rompu son ban, mais blessé des
agents de l'autorité dans l'exercice de leurs
fonctions. Le capitaine Owen fut renvoyé devant un conseil de guerre et était exposé à une
condamnation à être passé par les armes.
«. Il fallait à tout prix, pour sauver sa vie,
obtenir du gouverneur que le capitaine ne comparût pas devant le conseil de guerre, où,
d'après les lois militaires, sa condamnation était
certaine. Des démarches furent faites, mais
restèrent vaines. Le général Decaen voulait
faire un exemple rendu nécessaire par suite de
la grande quantité de prisonniers anglais dans
le pays.
« Grâce au ciel, le capitaine Owen était
Maçon. La loge dé ïa Triple Espérance, informée du fait, se rendit en députation au gouvernement. Le général Decaen était lui-même
Maçon. Le capitaine Owen fut sauvé et mis en
liberté sous la caution de l'atelier (1). •»
Ainsi, bien qu'un exemple fût nécessaire,
le prisonnier de guerre qui, pour respirer
pendant quelques heures l'air de la liberté,
avait blessé à main armée plusieurs gardespolice dans l'exercice de leurs fonctions, fut
sauvé et mis en liberté.
Nous laissons au jugement du-lecteur l'appréciation d'une morale qui, aux intérêts de toute
une colonie, préfère les intérêts d'un simj)le
Maçon gravement coupable, coupable dJavoir
blessé à main armée des agents de l'autorité
dans l'exercice de leurs fonctions. Cependant
ces faits immoraux, ces actions subversives non
seulement de toute discipline militaire, mais
encore de tout droit et de toute justice, la Maçonnerie les approuve, elle loue ceux qui les
commettent,- elle déclare qu'ils ne font que leur
devoir, elle prononce qu'ils ne pourraient agir
autrement sans forfaire à la fraternité et à
l'honneui maçonniques.
SUPREME CONSEIL DU 83e ET DERNIER
DEGRÙ
Grande Loge centrale de France, rite écossais
ancien accepté
(Extraits des délibérationsdu Suprême Conseil
de France, séance du 8" jour de la lune Ya.r,
second mois de l'an de là grande lumière 5842
(18 avril 1842.)
Art. 3 : « Tout
capitaine Maçon est autorisé à
arborer, en cas de danger, un" pavillon maçonnique à ses mâts. Ce pavillon doit, être carré et
ainsi dessiné en bleu sur fond blanc : DEUX
MAINS ÉLEVÉES ET SERREES EN SIGNE DE
DETRESSE, AVEC LA CROIX AU-DESSUS (1).
Art. 4 : « Ce pavillon, ainsi décrit qu'il vient
d'être dit, couvre tout l'équipage et appelle le
secours de tout Frère qui peut l'apercevoir:
ne pas voler à ce signe, c'est forfaire à la fraternité et à l'honneur maçonniques.
Art. 7 : « La partie de ce décret qui regarde
l'établissement, et la fixation du pavillon sera
signifiée à nos ateliers et à nos Frères de tous
les rites et de toutes les obédiences.
« Signé à la minute : le comte de Chabrillant,
comte de Monthion, Allegri, Guifirey, comte de
Fernig. comte Decazes.
« Par ampliation : Le chef du secrétariat
par intérim.
«
DESFAMMES. »
VU
Je le sais, la Maçonnerie, pour s'innocenter,
prétendra que ce jpavillon de détresse n'est pas
destiné à être arboré dans un combat naval,
mais à servir dans d'autres cas <.ù un Frère
pourrait avoir besoin du secours de son Frère.
M. Eckert a prévu- cet échappatoire et y a répondu d'avance. « Le pavillon de détresse, ditil, a évidemment un sens pratique. Or, il ne peut
en avoir un tel s'il n'est destiné aux combats
sur mer. Car, en dehors des combats, il y a des
signes comremionnels qui, reconnus par le droit
des gens, obligent quiconque les aperçoit à porter secours, et auxquels tout honime "d'honneur
s'empresse d'obéir. Que si les Maçons ont besoin
d'avoir un signal particulier pour,- en dehors
d'un combat naval, répondre aux signes de
détresse, c'est qu'ils ne respectent pas le droit
des gens et qu'ils sont mauvais citoyens. Or,
comme les Maçons repousseront cette supposition, il ne leur reste qu'à avouer que leur
pavillon spécial de détresse n'a été créé que
pour le cas d'un combat naval, vu que pour
VI
tous les autres cas il existe des signaux convePour constater cette étrange morale, nous nus. »
Or, s'il est vrai que ce pavillon est destiné aux
donnons ici un document authentique, émané
de l'autorité centrale qui. régit la Maçonnerie combats, voici la conduite que la Maçonnerie
française du Rite écossais. A cause de" son ex- prescrit à ses membres, voici l'action qu'elle
trême importance, nous en reproduisons tex- leur impose. Un Maçon quelconque (capitaine,
tuellement trois articles, les seuls que lé journal pilote, amiral ou tout"autre), dès qu'il aperçoit le
le Globe ait jugé à propos de communiquer au
(i) l'n journal parisien, le Monde Mnnmnigne, rapporte, dans sa
public. Les voici, d'après le journal, le Globe livraison
de septembre 1SG2, qu'en Allemagne la (irandé-l.ogede
Hanovre'
a porté un décie! à l'instar de celui du Suprême Conseil
Franc-Maçon (t. IV,-p. 161) :
rétablissement
Le Franc-Maçon. G"'" an., p. GR. Ce journal n'indique pas
l'année où ce fait est. arrivé: il se borne à marinier qu'il a eu
lieu en 18..
(1)
.
d'un pari.llon île détresse. Ce journal repour
marque à celle occasion que, si le décret du Suprême Conseil n':\ pas
eu toul son ell'ct en Franco, il faut peut-être l'allribuei' à la. croix
qui s'y Irouve et qui. comme Je dil ce journal, n'est ancunemenl un
signe maçonnique.
COMPLEMENT DE LA PUBLICATION- « LE DIABLE AU XIXe SIECLE »
pavillon de détresse sur un vaisseau ennemi, y
doit porter secours au Maçon qui réclame son
secours, il doit cesser de "combattre dans ses
propres rangs, et, pour aider son Frère de loge,
il doit faire! cause commune avec.Feiinerni. Ce
Maçon se trouve en face de deux pavillons : il a
devant lui le pavillon ennemi que ie serment de
fidélité qu'il a prêté à son souverain t'oblige de
combattre ; il a devant lui le pavillon de détresse
d'un Frère que son serment de fidélité à la loge
l'oblige de secourir. En face de ces deux pavillons, entre ces deux serments, l'hésitation même
ne lui est pas permise : il doit, sans la moindre
perplexité, trahir le pavillon de son souverain
et de sa nation. Car, comme le dit expressément
le F.-. Lefebvre, d'Aumale, les lois inexorables de
la guerre doivent fléchir devant la puissance
maçonnique.
VIII-
telle ou telle place, Cherbourg ou Anvers, par
exemple ? N'est-il pas à craindre qu'un jour,
malgré de redoutables fortifications, une place,
une citadelle soit livrée sur une simple sommation, comme le fut'en 1793 Mayence, le boulevard de l'Allemagne, ou qu'elle ne capitule,
peut-être même avant d'être sommée, comme
capitula Malte, le boulevard de la chrétienté en
1798 ? Quand, ainsi que le veut le F.-. Rouilly, le
militaire ne distingue plus la nation ni les"uniformes, quand il songe à des serments autres =
que ceux qu'il a prêtés à la nation qu'il sert et au
drapeau sous lequel il combat, quand il se croit
permis de faire fléchir les lois inexorables de la
guerre ; alors les places même imprenables
peuvent en moins d'un jour passer en d'autres
mains et changer de maîtres sans siège, sans
sommation, comme cela arriva plus d'une fois
dans les guerres de la Révolution française.
« Dans la guerre de la République, dit M. Barruel,
des chefs sans expérience et sans mérite décon, certèrent la
sagesse et les mesures des héros les
plus consommés dans l'art militaire. Alors,
dit-il, des hordes carmagnoles et des guerriers
d'un jour célébrèrent leur :entrée triomphante
dans un grand nombre de proAÛnces ; alors toute
la valeur, toute la discipline des légions d'Autriche, de Hongrie et de Prusse, depuis tant
d'années instruites à manier les armes, élevées
dans les camps par de grands capitaines, devenaient inutiles, et les citadelles, malgré l'art des
Vauban et des Coëhorn, s'ouvrirent à l'aspect
seul de ces nouveaux vainqueurs (1). »
à quel danger toute une flotte,
toute une armée sont exposées, quand au jour
du combat, à l'heure de la lutte, au moment
critique qui. décidera du sort de la bataille, des
militaires changent de pavillon ou abandonnent
leur drapeau et fraternisent avec l'ennemi? Se
conduire de la, sorte, n'est-ce pas commettre le
crime de félonie à l'égard du souverain, trahir
les iutérêts de la patrie, concourir à la perte de
la .bataille et parfois même compromettre l'existence de l'Etat? Cette éventualité est d'autant
moins impossible, que, d'après les principes
maçonniques, les officiers et les généraux, tout
autant que les simples militaires, doivent, sans
égard pour le serment qu'ils ont. fait au prince,
tenir le serment, prêté .au Vénérable. Comme
nous l'avons entendu de là. bouche du F.-.Lefebvre, l'obligation de la fraternité maçonnique
lie tous les Maçons sans distinction : par conséquent, les chefs de l'armée aussi bien que les
simples soldats. Nous avons entendu aussi le
F.-. Rouilly, parlant de la-puissance de la fraternité entre les membres de la loge, s'adresser à
tous les Maçons indistinctement, sans égard
pour le grade qu'ils ont ni pour le poste qu'ils
occupent. Ce ne sont donc pas les soldats seuls
sur qui cette puissance doit s'exercer, ils ne sont
pas les seuls qui, en vertu de leur fraternité de
loge, doivent s'unir à ceux dont ils sont divisés
en vertu des intérêts de la patrie ; ce n'est ni aux
soldats, ni même aux officiers seuls que les serments maçonniques prescrivent de faire fléchir
les lois de la guerre, de s'arrêter au milieu de la
lutte sanglante des combats ; les généraux des
armées de terre, comme les amiraux des flottes,
comme les commandantsdes villes, comme ceux
des citadelles, tous, au signe vénérable de la
Maçonnerie, doivent, ainsi que leurs serments
le leur prescrivent, d'ennemis qu'ils sont redevenir amis ; tous doivent se donner le baiser
d'union; tous, à ce signe, comprennent qu'au
lieu d'ennemis à combattre, ils n'ont devant eux
que des Frères à embrasser.
Avec de tels principes, à quoi servent les
armées les plus nombreuses et les mieux organisées ? De quelle utilité sont les places fortes et
les citadelles ? Vaut-41 la peine dé sacrifier tant
de millions pour fortifier telle ou telle citadelle,
Qui [ne voit
81
IX.
Eh, qu'avons-nous besoin de recourir à des
faits d'une date si éloignée ? N'avons-nous pas
vu dernièrement, dans la guerre entre le Piémont
et les Deux-Siciles une série d'événements qui
ne peuvent s'expliquer que par la trahison et le
parjure d'hommes qui, pour être fidèles à
d'autres serments, violent ceux qu'ils ont prêtés
à leur souverain et à leur patrie ? « Qu'avons2ious vu en Italie?disait. M. Rogier, ministre des
affaires étrangères en Belgique : une poignée
d'hommesaudacieux déclarent un jour que dans
quelques semaines ils se seront rendus maîtres
d'une partie de l'Italie, et ce qu'ils disent, ils le
font. Et nulle part ils ne rencontrent de résistance sérieuse ; les murailles tombent, les villes
s'ouvrent, les trônes s'écroulent devant eux (2). »
Nunziante livre au Piémont ses régiments. Persano, sa flotte, et Liborio Romano, la capitale.
Ainsi que le dit M. Barruel, en parlant des Français, devant Malte en 1798, il n'y avait là que des
Frères à embrasser, et non des ennemis à combattre. Et il en était de même pour les Garibaldiens et les Piômontais, lors de leur facile
conquête du royaume des Deux-Siciles. La fraternité, qui régnait entre les membresdes sociétés
secrètes des deux camps, avait tout réglé
d'avance, au point qu'un jour on annonça par
méprise la victoire avant le combat. Ainsi, une
dépêche télégraphique de Turin, datée du
3 novembre 1860, faisait connaître l'entrée des
(t) Mémoires, etc. t.,IV, p. 349.'
Annales parlement. (Chambre des représentants).'séance fin"
décembre
1801, p. ?8.
21
(2)
82
BEVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
Piémontais dans Mola-di-Gaeta, entrée qui ne se telle
morale? D'abord, si l'on admettait ces prin1
fit que le lendemain, à cause d'un empêchement cipes,
quelle grave atteintel'ordre judiciairen'en
«
imprévu dont on n'avait pas été averti à Turin. souffrirait-il
pas? et à quoi se réduiraitla justice
:
Certaines combinaisons avaient été préparées elle-même
? Le juge ne doit-il pas être exempt
<
longtemps d'avance, comme l'atteste M. le lieu- de
tout engagement particulier qui pourrait
<
tenant-général Chazal3 ministre de la guerre en entraver la liberté et l'indépendance de son jugeBelgique, qui prononça au Sénat, dans la séance ment ou qui pourrait faire suspecter son intédu 4 mai 1861, un discours dont nous extrayons grité ? M. de Gerlache, premier président de la
le passage suivant : « J'ai voulu savoir ce qui Cour de Cassation de Bruxelles, traçait en peu
s'était passé à Gaète ; j'y ai envoyé des officiers, de mots et la haute importance de la justice et la
noble mission des corps judiciaires, lorsque, en
r et nous avons appris que la place s'était rendue
à la suite de désastres causés par l'infamie et complimentant le roi à i'occasion du nouvel an
1860, il lui adressa ces belles paroles : « Sire, la
• la trahison. Il paraît avéré que l'officier qui
avait construit le principal magasin à poudre de justice est l'ancre qui affermit les royaumes et
la forteresse, avait toléré des fraudes et des les empires au milieu des agitations des partis et
malfaçons dans l'exécution de la maçonnerie. des passions qui les divisent, et trop souvent les
Pendant le siège, cet officier a passé à l'ennemi, ébranlent. La justice, qui est la même pour tous,
et c'est sur ses indications et sur celles d'autres dans tous les temps et sous tous les régimes, ne
transfuges que les assiégeants ont dirigé fe feu connaît que le droit et la loi. Mais les lois ne
sur le magasin et sont parvenus à le faire sont rien, si elles ne sont invariablement exécutées dans l'intérêt général. Saint François de
sauter (1). »
Nous n'avonsjusqu'à présent considéré la mo- Sales présente la justice comme la plus belle de
rale de la fraternité maçonnique qu'au point de toutes les vertus, comme la vertu tout entière,
vue militaire. Mais ce né sont pas les militaires descendue du ciel et née de Dieu. « Elle est, ditseuls que lie cette - fraternité ; ce ne sont pas, il, le lien du monde, la paix des nations, le soucomme le dit le F.-.Lefebvre, les hommes d'une tien de la patrie, la sauvegarde du peuple, la
seule profession que la Maçonnerie unit : tous force d'un pays, la protection du faible, la consoses affiliés, quels que soient leur âge et leur lation du pauvre, l'héritage des enfants, la joie
fortune, leur état et leur position sociale, elle de tous les hommes et l'espérance du bonheur
les unit comme autant de membres en un seul éternel pour ceux qui l'administrentdignement. »
corps ; elle ordonne à tous d'être fidèles aux seiv
« Qu'est-ce qu'un juge, disions-nous dans la
ments faits aux chefs de la loge plutôt qu'aux Pairie, de Bruges, si ce n'est l'hommevertueux,
serments faits au prince et à la patrie; elle veut l'homme probe, l'homme inaccessible à toute
que quiconque est affilié à l'Ordre, n'importe son considération étrangère, à tout esprit de parti, à
état ou sa position, défende par tous les moyens toute, prédilection pour les personnes et les docpossibles les intérêts de ceux qui appartiennent trines, et se préoccupant uniquement du vrai et
a la loge, préférablement aux intérêts de ceux du juste ? Peul-il y avoir chez le juge, appelé à
qui ne lui appartiennent pas.
prononcer sur les plus graves intérêts de
Et pourquoi, si l'on veut être conséquent, n'en l'homme et de la société, la moindre place pour
serait-il pas ainsi? Pourquoi un Maçon, pour sau- l'esprit de parti ? et quelle garantie l'homme lié
vegarder les intérêts d'un Frère de loge, ne par ses serments de fraternité peut-il offrir aux
pourrait-il pas, ne devrait-il pas sacrifier les justiciables qui mettent leurs intérêts entre ses
intérêts d'un individu ou d'une famille ? S'il est mains ? A qui, plus qu'à un juge importe-t-il.
vrai que la puissance des liens maçonniques d'avoir toujours et partout cet ànimus in coasuest si forte qu'elle s'exerce même sur ceux que lendo liber, cette liberté qui ne flatte ni ses proles intérêts de lapalrie ont divisés, s'il est .vrai pres passions ni celles d'autrui et ne s'inspire
qu'il n'y apas jusqu'aux lois inexorables de la jamais que de nobles sentiments ?
guerre qui ne fléchissent sous la puissance
« Mais cette liberté existe-t-elle chez le
maçonnique, s'il est vrai, enfin, qu'au fort d'une Maçon ? La confiance des justiciables en de
bataille, au milieu d'une furieuse charge de pareils magistrats est impossible ; les garanties
cavalerie, un Maçon, pour sauver un Frère de d'impartialitédisparaissent ; la justice n'est plus
loge, peut se précipiter sur l'ennemi, combattre cette divinité tenant sa balance égale entre les
.
ses propres Frères d'armes et s'exposer à partis, et portant le bandeau sur les yeux pour
contribuer à la perte d'une bataille, à la perte ne point distinguer entre les hommes sur les q nels
même d'une patrie, dont le sort quelquefois son arrêt va se prononcer ; sa balance porte un
(comme à Waterloo) peut dépendre de l'issue de poids que la passion jette toujours dans l'un des
la bataille ; si tout cela est vrai, disons-nous, il plateaux ; son bandeau est troué, et un oeil
doit être à plus forte raison, if doit être permis à malin distingue adroitement si c'est un adverun Maçon, juge et fonctionnaire de l'Etat, d'agir saire ou un partisan que l'arrêt doit atteindre.
pour le même motif contre les intérêts d'un Que devient alors la dignité d'un tribunal, la
individu, d'une famille et même d'une province. sentence d]un juge, le respect de la chose jugée,
Cela est logique.
l'intérêt social'tout entier ?» (1)
Dans un tel état de choses, les juges ne sont
XI
plus juges, ils sont partie; ils ne rendent pas des
Mais aussi quels [désordres et quels désastres arrêts, ils rendent des services. Aussi, M. Eckert
ne doivent pas découler d'un tel principe, d'une démontre-t-il, dans plus d'un endroit de ses
ouvrages, que la Maçonnerie est incompatible
(1) Annales parlement. (Chambre des représentants.) Séance du,.
21 déc, 18G1,
p. 28.
':
.1
'
(!) La Patrie, de Bruges, 29 octobre 1858.
avec la fonction de juge. « Où en serions-nous
réduits,, s'écrie-t-il, si, par les serments de la
politique de l'Ordre, tous les sièges de la magistrature étaient le partage exclusif de la Maçonnerie ? Alors le pouvoir judiciaire serait séparé
de l'Etat et passerait aux mains d'une personne
morale ; il dépendrait non d'un Etat particulier,
mais d'un Etat universel. » (1)
Outre qu'on verrait des avancements scandaleusement rapides et que rien ne peut justifier,
la magistrature judiciaire, ce corps que, dans
tous les pays civilisés, on regarde comme le
dernier boulevard de l'indépendance et comme
l'obstacle à la tyrannie, ce corps serait asservi
aux passions des partis. Lorsque, dit M. Mesnard, la justice s'abdiquant elle-même, tombe
des hauteurs de la loi dans la bassesse du
dévouement, le mal est grand et dépasse tout ce
que peut redouter la prévoyance humaine (2).
S'il fallait un jour en venir là, nous serions
pires qu'en Turquie et en Chine, où la vénalité
des juges est si commune. Là au moins il n'y a,
pas de société exclusive ; la justice ne s'y vend
et ne s'achète que d'individu à individu. Mais
dans les pays chrétiens ce serait .bien autre
chose: le jour où la fraternité maçonnique y
ferait invasion dans les tribunaux et "dominerait
dans le sanctuaire de la justice, les intérêts de
plus de quatre millions dé belges dépendrait des
neuf mille Francs-Maçons Belges, et en France
les intérêts de plus "de trente-cinq millions de
Français dépendrait des vingt-cinq mille Maçons
français.
83
« LE DIABLE AU XIXe SIÈCLE »
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION
les Etats sont minés dans leurs fondements ;
ainsi l'égalité des droits n'est qu'un leurre (1). »
Il faudrait une oblitération entière du sens
moral pour ne pas voir où mènent de tels principes. Si jamais il prévalent, ils n'aboutiront à'
rien moins qu'à la dissolution de la société.
Armée, administration, tribunaux, toutes les
institutions légales tomberont comme du bois
ATermoulu. L'Etat croulera, et la société sera
ensevelie dans une immense catastrophe.
XII
Puis, que deviendrait l'administration de
l'Etat ? «. La Maçonnerie, dit M. Eckert, par suite
du serinent de là fraternité ou d'une décision des
loges hisse ses adeptes à toutes les places de
.l'administration et écarte tous les citoyens non
initiés. Le Maçon qui occupe une position civile
est sommé de "se rapppler le serment devenir
en aide à son frère, et celui qui est initié à un
grade supérieur protège ses simples Frères,
selon que le commande l'intérêt de l'Ordre...
C'est ainsi que l'Ordre parvient à faire entrer ses
adeptes dans toutes les places communales,
qu'il se constitue. le gérant et l'organe de la
commune, qu'il dispose réellement de la puissance du peuple. Donc, conclut M. Eckert,
l'Ordre maçonnique tient dans les mains toutes
les autorités du gouvernement; il renverse les
bases de l'Etat et de la société ; il proclame
l'égalité des droits de-tous les citoyens, tandis
qu'if a une préférence marquée pour ses membres ; il distribue à ses conjurés toutes les places
de l'Etat, des écoles et des communes. Ainsi
(1) La Fr.-M., dans sa véritable sinnificalion, etc., 1.1, p. IJA.
(2) Ces réflexions sont tirées du Journal de Druxelles. 18
bre 1860. — Ce Journal ajoute : « Les annales de l'Ordre novemmaçonrévèlent
Des
à cet égard les laits les plus étranges.
nique nous
nommes coupablesde crimes avérés, de complots contre la sûreté
de lEtat, tombent entre les mains de la justice, et on les déclare
innocents, ou d'invisibles mains brisentleurs chaînes et les rendent
a la liberté. Ils trouvent des amis, dés complices partout, parmi
leurs juges, parmi les plus hauts fonctionnaires, minisires, généraux, gouverneurs; ils en trouvent parmi leurs geôliers au fond de
leur prison. Tout le monde
leur vient eu aide
nom redouté de la
ïrane-Maç.onuerje. C'est ce qui résulte de la au
vie de Jean AVit, dit
von Uoriïng, écrite par lui-même, dont on trouve 1-analvse dans
1 ouvrage de M. l'abbé Gyr, La Fr.-M. en elle-même,
p. 107 et suiv.
L'ALPHABET DUIMAGISME PAUADI&UE
DIT ALPHABET DES MAGES 13'EGYPTE
de protestation des hautsmaçons américains, on a vu que les Palladistes se servent, pour marquer leurs divisions
d'un document,' des lettres d'un alphabet
magique secred,: Ailioïm, Beïnthin, Gomor, etc.
D'autre part, Je volume que M. À.-C. De la
Piive vient de faire paraître parle de cet
alphabet (page 688) et; indique que, chacune de
ses lettres ayant une valeur numérique secrète,
on s'en sert, dans la haute-maçonnerie pour
faire certaines combinaisons de chiffres, connues des parfaits initiés seuls. C'est ainsi que,
dans la correspondance entre chefs, lorsque
Ton ne croit pas indispensable de se servir
d'hiéroglyphes, on remplace les noms de personnes par un nombre, qui. équivaut au total
des lettres selon leur valeur dans l'alphabet
magique.
•le peii.se donc qu'il sera intéressant, pour
les lecteurs de la Bévue Mensuelle,de connaître
dès à présent ce curieux alphabet secret de la
hau te-maconnerie.
11 se compose de vingt-deux lettres, dont les
noms sont : Athoïm, Beïnthin, etc., et dont la
valeur particulière est inscrite dans le tableau
Du us la Ajoute
suivant :
Athoïm..... représente : A
Beïnthin....
Gomor
Dinaïn
Eni
Ur....
Zaïn
Hélétha
Théla
Ioïthi
Caïtha
Luzaïn
Mataloth ...
Nain........
Xirôn
Olélath
Pilon
Tsadi
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
•—
—
—
—
B
G
D
E
U, V..
Z
H
Th....
I,J,Y.
G, K..
L
M.
N
X.,....
O
F, P..
Ts
Q
R
Quitolath...
Rasith
—
Sichen..
S
—
Thoth
T.,...
—
Chaque lettre a, en outre, ui
(1)
et vaut
:
1
2
3
4
5
6
7
8
9
—
10
—
20
—
— . 30
40
—
50
—
60
. —
70
—
80
—
90
—
100
—
_. 200
— 300
^- 400
hiéroglyphe
—
—
—
—
—
—
—
La Franc-Maçonnerie dans sa véritable signification, etc-
{t. ], p. loi).)
84
MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
JHÈV-UE
correspondant, un secret, un nom symbolique
et une devise.
Ainsi, pour ne parler ici que des noms
symboliques, en voici la nomenclature :
La lettre ATHOÏM se nomme le Mage; BEITHIN,
la Porte du Sanctuaire occulte ; GOMOR, Isis ;
DINAIN, la Pierre cubique ; ENI, le Maître des
Arcanes ; UR, les Deux Roules ; ZAIN, le Cha*d'Osiris ; HÊLÉTHA, Thémis ; THÊLA, la Lampe
voilée ; TOITHI, le Sphinx ; CAITIIA, le Lion
dompté ; LÙZAIN, le Sacrifice : MATALOÏIT, la
Fauloe ; NAIN}/C Génie Solaire ; XIRON, Typhon ;
OLÉLATII, la Tour foudroyée ; PILON, l'Etoile
des Mages ; ÏSAUI, le Crépuscule ; QUITOLATM,
la Lumière resplendissante ; RASITH, le Réveil
des Morts ; SICI-IEN, le Crocodile ; THOÏH, la
Couronne des Mages.
.
J'expliquerai, plus tard, soit dans un fascicule
du Diable au XJXV Siècle (quand j'en serai à la
onzième partie : le Palladisme, culte organisé
de Lucifer), soit au besoin dans la Bévue
Mensuelle, tout ce symbolisme étrange et
vraiment diabolique (1). Je donnerai les hiérogjyphes, les secrets de chaque lettre, leurs
devises respectives.
Une devise, pourtant, va faire comprendre
tout de. suite que cet alphabet est. nettement
luciférien. La devise de la lettre ïuorii.
nommée ht Co:tironne_ des Mages... est celle-ci :
« L'empire du monde appartient à J'Empire de
Ja Lumière, et l'Empire de la Jmmière est
Je trône que le Dieu-Bon réserve à la volonté
sanctifiée. »
Néanmoins, pour aujourd'hui, je dois me
borner à expliquer l'emploi de la valeur
numérique des lettres de l'alphabet magiquedans Ja correspondance des hauts-maçons.
Je citerai quelques exemples, afin d'être bien
compris.
Lemmi, en dehors du nom de Simon sous
lequel il est désigné depuis le 20 septembre
1893, est appelé plus souvent : 461.
En effet :
A vaut
D —
R—
1 "
—
A —
N —
0 —
L —
E —
M —
M —
1
—
Total
:
]
4
200
10
1
•
50
70
30
5
40
40
10
461
(1) Au cours de mes voyages, il m'arriva, dans
triangle,
d entendre une conférence, dont l'annonce avait en le un
don de m intriguer vivement. « Conférence sur" l'Alphabet », disait la voûte
affichée dans le parvis. Ce litre, suivi du nom de
la
uni
devait prendre Ja parole, me décida à assister-à la personne
je
tenue;
demandais ce qn'on pouvait bien dire à. propos de l'alphabet niaisme
ie
connaissais de réputation l'orateur comme capable de rendre;intéressants les sujets les plus insignifiants en apparence, .l'eus, en ell'ot
une des plus profondes surprises de ma. vie. .le n'avais pas soupçonne jusqu'alors (juel parti pouvaient.tirer dé leur alphabet,, aui
De môme, Cardncci est désigné
par le nomh:
bre
669, puisque : G vaut 3 ; I, 4; 0, 70; S,
3i
300
; U. 6; E, S ; C, 20; A. 1 ; R, 200; D, 4 ;
L (5; C, 20; C, 20; I, 10; nombres dont Je
U,
total
t(
est bien G69.
J7loquet devient; Monsieur 1.255, et Sophie
\Walder est .Mademoiselle 725,- en vertu du
même calcul :
C
vaut 20
H —
8
A —
1
R — 200
L — 30
15
5
—
S — 200
F — 80
L — 30
O —
70
Q — 100
U —
6
5
E —
T — 400
Total
:
1255
S vaut 300
O
P
H
I
E
V
V
A
h
D
E
R
Total
— 70
— 80
8
—
10
—
5
—
0
—
(5
—
1
—
— 30
4
—
5
—
— ' 200
725
:
Bizarrerie du sort : le J-V. J^loquet, que Gambetta
i
appelait « une oie avec une queue de
.'paon », esl; un personnage important, même
en nombre palladique.
Par l'un des deux exemples ci-dessus, ou
aura remarqué que le W (ou double V) se
compte pour 12 ou deux fois (i. Par contre,
lorsqu'un nom contient TJ1 équivalant au thêta
grec, ces deux lettres doivent n'eti faire qu'une
pour le calcul, soiI Th valant 9, et non pas T
(400) + Il (8).
Ainsi, un palladislo, qui aurait; à s'entretenir, avec un de ses collègues, des malheurs
de la sieur Félieie Thomé, de Charleville, dont
M. A.-C. De la Rive raconte l'étrange histoire
en son .volume, la désignerait par le nombre
284, puisque : F vaut 80 ; E, 5 ; L, 30 ; 1, 10 ;
E, 5 ; Th., 9 ; O, 70 ; M, 40 ; r,, 5 ;
dont le total est bien 284.
De même, celui des agents de Lemmi. en
J?rance, à qui le grand-maître italien a donné
le pseudonyme palladique de « Moïse Lid-Naza.reih », est désigné, dans la correspondance
secrète, soit sous ce nom de guerre, soit par- _
C, 20
;
1, 10 :
le nombre 742, puisque : M vaut 40; O, 70;
1. 10; S, 300; E, 5; L, 30; I, 10; D, 4; N, 50;
A, 1 ; Z, 7; A, J ; R, 200; E, o; Th, 9;.dont
le total est bien 742.
D est aisé de comprendre que ces noms, mis
de cette façon en chiffres, sont absolument indéclniïra.bles pour quiconque n'est pas dans le
secret de l'application de l'alphabet'magique à
telle ou. telle personne.'.
Imaginons une phrase, telle que celle-ci :
« 725, de retour depuis hier, me dit que
401 est très satisfait de la démarche de 742
auprès de 1.255. » ".
point de vue de la doctrine lucilevieune. les Patladistes versés dans
la science de la magie, dans celte-mystiqueinfernale qui, en fait
-d'astuce, est peut-êtrele chef-d'oeuvrede Satan. (Dr. U.)
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DlADUlî AU XIX0 SIÈCLE
85
combien il est regrettable que la croyance au
surnaturel se perde ; je disais l'aveuglement de
ces pauvres fous qui se croient des esprits forts
et qui n'aperçoivent pas le diable opérant à côté
d'eux. A ce propos, je citais deux lettres, prises
parmi les innombrables que je reçois, et dans
lesquelles mes honorables correspondants déploraient, eux aussi, la négligence de nombreux
membres du clergé à étudier la mystique.
La seconde de ces lettres, émanant d'un vénérable prêtre, exorciste aguerri contre Salan et
qui avait, été témoin de quantité de faits diaboliques, disait entre autres choses :
« Je lis votre récit avec d'autant plus d'intérêt, que
depuis sept ans je m'occupe spécialement des questions
diaboliques, ayant à soutenir et à exorciser plusieurs
chaque, nom et; à chaque pseudonyme ; mais personnes
possédées par les démons.
ce tableau est absolument impossible à faire,
« On passe pour exalté quand on parle de ces chosesattendu que la liste des agents n'est jamais là : mais peu de personnes, même parmi les prêtres,
combien l'action du démon est fréquente à
communiquée et.reste entre les mains de soupçonnent,
époque et quelle large part ce monstre prend aux
chaque Souverain Directeur. Lemmi a seul sa notre
alfaires humaines.
liste d'agents directs; Hobbs, seul, la sienne;
que j'ai vu, dans les cas que j'ai rencontrés,
« Avec ce théoiogie
et ce que la
Fiiidel, seul, la sienne; et ainsi de suite.
nous enseigne, il est facile d'explique vous rapportez, et pas .
On ne peut, connaissant l'alphabet magique quer tous ces phénomènes
de ceux que j'ai lus jiisqu'ici ne m'a étonné...
et la videur numérique de ses lettres, décou- un«le
serais heureux, me demandait'mon corresponsignification
des
vrir, par-ci par-là, que- la
dant, si vous pouviez me dire si, dans votre enquête,
nombres s" appliquant aux personnages les plus vous n'avez pas trouvé quelque part le démon Cerbère.
Je tiens enfermé, dans le corps d'une pauvre et sainte
connus.
un démon puissant qui me paraît être celui-là. Si
Sous le nombre 911 et sous le nombre 476, lillc,
c'est lui, vous n'avez certainement pas dû le reneon-•
possible,
de
deviner
de
rigueur,
la
et
il serti
à
trer...
Cornélius
Uerz
et le J7.-..Daconstater le Fr.
Citant cette lettre, je l'interrompis en cet envid Sandeman, vu leur grande notoriété; mais droit, pour montrer combien l'exemple était
.
qui, je vous le demande, réussira à découvrir, significatif. Ce pieux et savant exorciste avait
par exemple, sous le nombre 1077, la S'."- soupçonné Cerbère dans ce méchant diable qui
Inès Morala, de Madrid, qui a toujours évolué refusait obstinément de dire son nom.
La lettre dont il s'agit remontait déjà à pludans le plus grand mystère?
Aussi, n'ai-je publié l'alphabet secret du sieurs mois. Dans le fascicule qui en donna des
extraits(fasciculede septembre 1893), je racontai
Palladisnie qu'à titre de pure curiosité.
une partie de ce qui était résulté de ma corresDocteur BATAILLE.
pondance avec le vénérable exorciste.
N'ayant, en effet, jamais rencontré Cerbère au
cours'de mon enquête, mais sachant d'autre part
ANGES ET DÉMONS
à quoi m'en tenir sur son compte, j'avais pu
fournir quelques renseignements à mon corresPlusieurs coquilles ont émaillé l'article que nous pondant,'
et je fis connaître ce point à mes lecpublié,
titre, dans le numéro précédent de
n'y a pas un secrétaire d'ambassade, si
rompu qu'il soit au décJiifl'rage de Ja cryptographie, qui pourra découArrir, par n'importe
quel calcul, de quelles personnes il est question
dans cette phrase. JDour savoir à quoi s'en
tenir, il faudrait, avoir la liste des Inspecteurs Généraux et Inspectrices Générales en
mission permanente, constamment tenue à
jour, et, avec les prénoms de chacun et chacune,
ainsi que la liste, également à jour, des agents
particuliers des Directoires; ces agents y étant
désignés sous leurs pseudonymes palladiques.
Alors, avec ces listes, il faudrait, dresser un
tableau de tous les nombres correspondant' à
11
»,
avons
sous ce
la. ller/ue Mensuelle.
Nous prions nos amis de lire, page 61, col. 1, ligne
24 : op. cit., au lieu de ap. cit. ; — ligne 49 : Societatis,
au lieu de Socielabis ; — ligné 50 : Traclatus De
A.ngelis, au lieu de Tracbalus Le Arujelis : — col. 2,
ligne 55 : de l'Evangile [passim), au lieu de l'Evangile
(passion).
m
CHRONIQUl^DlJ^StJRNAïUREL
CERBÈRE
Un des passages du Diable au XIX" Siècle qui
a eu le plus le don de provoquer les rires et les
haussements d'épaule des soi-disant catholiques
(vrais sceptiques, au fond) a été celui où j'ai eu
l'occasion de dire quelques mots du démon
Cerbère.
Je prie mes lecteurs de se reporter au premier
volume, livraison 98, page. 782.
,
C'était l'entrée en matière du chapitre
XXIV,
la Possession et les Démoniaques. J'exposais
teurs.
à Charleston, j'ai copié
plusieurs des livres infernaux qui sont aux archives du
Suprême Directoire Dogmatique, parmi lesquels un
curieux registre où figure toute la hiérarchie diabolique, telle que Satan l'a fait connaître à son vicaire
(alors Albert Pike).
donner quelques indications précieuses
« J'ai donc pu
à l'émulent exorciste qui me faisait l'honneur de me
consulter. C'est ainsi que je lui fis savoir que Cerbère'
s'intitule « marquis de l'enfer », qu'il est inscrit comme
commandant à dix-neuf légions, soit à 128.654 diables
subalternes, et qu'il apparaît d'ordinaire sous la forme
d'un chien, à une tète (et non à trois, comme on se
l'imagine), ladite tète pourvue d'une barbe humaine
noire et coiffée d'un bonnet. pointu-. J'indiquai aussi,
le fait eût été ignoré de mon correspon-.
pour le cas-où
dant, qu'on pouvait'surprendre ce démon, en lui parlant d'une certaine Marie Martin avec qui il avait eu
des relations.
pas superflus ; car
« Mes renseignements ne furent
bientôt ce méchant et puissant démon se laissa, surde son identité : c'était bien Cerbère.
; prendre ie secret
« Lors do mon second voyage
86
KEVUÊ MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, .SCIENTIFIQUE
« Dépuis lors, Cerbère s'est enfui de la ville où il
avait établi sa résidence, dans le corps de la malheu-
que nous sommes bien infimes, bien misérables,
des vers de terre, et qu'entre les mains de la
reuse possédée dont il est ici question. >
Divine Sagesse nous sommes tous de très fraVoilà ce qui a été imprimé dans le 10e fasci- ' giles instruments.
Déjà, j'aurais pu répondre depuis longtemps
cule qui parut en septembre derfiier.
Il n'y avait là rien de risible. Les vrais catho- aux sottes railleries de M. Georges Bois à propos
liques," ceux qui ont gardé la foi et sous les yeux de Cerbère; j'ai dédaigné de les relever, et
de qui tombèrent ces lignes, comprirent qu'il pourtant il m'eût été bien facile de le faire.
s'agissait d'un cas de possession des plus graves, Mais le lecteur comprend à quelle discrétion je
niais que la discrétion m'empêchait d'entrer suis tenu, recevant les plus graves confidences.
Cependant, je me trouve obligé aujourd'hui de
dans de plus amples détails.
Dans la,feuille innommable où l'ami du F.-. revenir sur le diahle Cerbère, et je ne puis
Albert Pétrot s'est attaché à tenter, par les m'abstenir de signaler combien il est merveilmoyens les plus déloyaux,j de jeter le discrédit leux que ce soit précisément ce démon dont une '
sur mes révélations, ce fascicule fut tout [parti- nouvelle manifestation vient de m'ètre commuculièrement l'objet d'une moquerie à outrance. niquée.
D'abord, quelques mots sur le passé.
J'appelle ce journal « innommable », parce que
J'ai dit, dans ma livraison 98, que Cerbère,
vraimenton ne peut pas le désigner sous le titre
qu'il a pris ; autant vaudrait appeler « lumière » après avoir été tenu longtemps enfermé dans
les ténèbres et « vertu » le vice, selon la langue le corps d'une sainte fille, s'en était tout à coup
échappé.
à rebours en honneur chez les francs-maçons.
Je vais être plus précis.
Donc, M. Georges Bois trouva extrêmement
Le souvenir de Marie Martin, sorcière prédilecplaisant cet incident diabolique que je venais de
laisser entrevoir ; il en fit des gorges chaudes. Il tionnée de lui, qui fut pendue et étranglée en
consacra deux colonnes à railler des miracles Picardie le 25 juillet 1586, est un souvenir parque j'avais fidèlement rapportés de la vie de ticulièrement désagréable a Cerbère ; il lui rapsaint Dunstan, le grand apôtre de l'Angleterre, à pelle une défaite que lui infligea l'Eglise, et il
se moquer des catholiques qui n'ont pas son entre en colère chaque fois qu'on lui jette à la
scepticisme de joyeux boulevardier: et-M. Au- face ce nom. 11 avait espéré faire beaucoup de
guste Roussel fit à cette diatribe, digne de la mal par cette mauvaise femme, et l'Eglise avait
Lanterne et autres organes de l'irréligion brusquementinterrompu ses prestiges.
.
gouailleuse, les honneurs de la première
La malheureuse possédée,—unereligieuse,—
page de
son numéro du lundi 30 octobre. Ces plaisante- dont il fut question lors de mon fascicule de
ries de cabaret s'étalèrent en premier article.
septembre, a été fort heureusement délivrée. "
La conclusion de M. Georges Bois est carac- Cerbère se démasqua, quand l'exorciste, mon
téristique. Je ne me doutais pas alors que j'au- correspondant, lui parla, de Marie Martin.
Ainsi que je l'ai dit, il s'enfuit tout à coup de
rais un jour à la reproduire.
La voici (elle est devenue, comme on va voir, la ville où il avait alors établi sa résidence. Mais
de pleine actualité) :
voici bien autre chose, dont je n'ai pas cru
devoir parler à cette époque.
« Terminons par une anecdote qui déridera le lecUn jour que je me trouvais chez un ami eccléteur. .. Un des correspondantsdu Diable au XIX* siècle
écrit au docteur Bataille pour lui demander ce qu'il siastique, j'avais justement sur moi, venant de
pense du démon Cerbère. A ce nom, le correspondant la recevoir, la lettre dans laquelle le vénérable*
soupçonne un démon à tête de chien. -Le docteur, lui, exorciste de L"** m'annonçait la disparition
pense aussitôt à son portier.,«'Alors, il répond à son subite de Cerbère. Bien entendu, je n'avais
correspondant en le félicitant avec onction. Ce n'est parlé de
fait à personne. Mon ami désirait
ce
qui
doute
du
surnaturel
!
Puis,
il
lui
ajoute
qu'en
pas
prêtre, qui, lui aussi,
effet Cerbère est un vilain diable à figure de chien, me présenter à un saint
et qu'il se montre le plus communément avec un exorcisait une pauvre possédée, celle-ci laïque.
La présentation faite, nous causâmes. La conbonnet sur la tête et une barbe humaine.
versation vint sur la possession dont M. l'abbé"
« Voilà le correspondant du docteur désormais renseigné, et de main de maître, il peut en être sûr!
X*** s'occupait, et il nous dit que, depuis la
veille, un démon réellement terrible s'était ins« Signe : GEORGES BOIS. »
11 n'est pas possible de travestir avec plus de
tallé chez la victime, la martyrisant plus que
mauvaise foi ce que j'avais écrit ; tout lecteur tous les autres. Néanmoins, il avait réussi à conpeut se reporter à ma livraison 98, pages 782 et traindre ce diable à se nommer; c'était Cer783. Il" n'est pas possible non plus de tourner bère.
.
plus en ridicule un vénérable prêtre, exorcisant
Je n'avais
pas à douter de la délivrance de
une malheureuse possédée, avec l'autorisation L***. Je sortis ma lettre et la' montrai. Rien
de son évêque ; et c'est un journal catholique n'était plus frappant.
Or', Cerbère fut encore délogé, ainsi que
qui se moque en ces termes d'un pieux exorciste,
combattant l'enfer avec tout son zèle de croyant ses compagnons. La deuxième possédée dont
éclairé!... Quelle triste et honteuse pasqui- je parle en ce moment a été complètement et
nadé
définitivement délivrée dans les derniers jours
Mais, vraiment aussi, il semble que la Provi- de juillet 1893.
dence s'attache à susciter des événements qui
Maintenant, je vais reproduire des extraits
chaque jour confirment la véracité et la sincé- d'une lettre qui m'est parvenue ces jours-ci, arride mes divulgations. Certes, je n'en tire vant de bien loin, et mes lecteurs pourront
rite
.
aucune gloire, et je dis même que cela prouve constater que le démon Cerbère n'est pas resté
!.....
COMPLEMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIX1- SIECLE »
longtemps sans exercer sa rage de persécution.
Je ne publierai pas l'endroit où il manifeste
ses fureurs à cette heure, mon correspondant ne
m'y ayant pas autorisé. Mais, si M. Auguste
Roussel, qui se laisse trop facilement influencer
par son collaborateur sceptique, a lui-même le
moindre doute, je lui offre une vérification qu'il
ne peut refuser. Il n'a qu'à, déléguer auprès de
moi, un lundi, un ecclésiastique de ses amis, à
qui je dirai, sous le sceau du secret, les noms
des trois victimes de Cerbère et ceux de leurs
exorcistes. Cet ecclésiastique pourra se mettre
en rapport avec ces derniers, et il constatera
ainsi que l'affreux et cruel démon dont il s'agit
a passé de L*** à G*** et de là à M***, cette villeci n'étant pas en Europe. M. Auguste Roussel
apprendra alors que rien n'est plus vrai que ce
que je relate, et cela lui fera apprécier la parfaite inconvenance de son collaborateur M.
Georges Bois.
"Voici donc la plus récente lettre que j'ai reçue
au sujet-de Cerbère :
M"*, le 16 février 1804.
Monsieur le docteur,
Je ne commencerai pas par vous féliciter de
la. courageuse campagne que vous avez entreprise ; car vous devez recevoir chaque, jour des
éloges à ce sujet, et peut-être commencez-vous
à en être fatigué. Je vous dirai seulement que
tous les jours, à la Sainte Messe, je prie pour
vous et que je fais prier quelques bonnes âmes,
afin que le Bon Dieu vous donne Je courage et
les forces de continuer votre ouivrc d'homme
de Foi et de savant.
C'est de Cerbère que je désirerais vous entretenir.
JJ est bien entendu que ce qui me concerneest strictement; confidentiel, et' que, si vous
jugez à. propos de faire usage de ma. lettre dans
l'intérêt de vos lecteurs, vous le ferez de telle
sorte qu'il n'y ait aucune indiscrétion ; je désirerais même que l'on ne sache pas que cette
lettre vient de (nom de Ja contrée où réside
mon Jion.ora.bJe correspondant).
Je dirige, une personne d'une grande vertu,
que. Je démon obsède, quelquefois d'une façon
bien pénible.
Un soir, vers dix Jicures,
c'était vers le
—
commencement d'octobre ou la fin de septembre
dernier, — un soir donc, me trouvant dans la
chambre immédiatement au-dessous de Ja
sienne, j'entendis a]>oyer un ebien. Or, je ne'
possède pas de cJiien. La voix me semblait
venir de la. chambre de ma pénitente. Etonné,
je regardai au dehors, et la clarté de la. lune
me permit de constater qu'il n'y avait pas de
cJiien à, proximité de Ja maison. J'entendis
aboyer une deuxième fois, et la voix me semJila
encore mieux venir de la chambre au-dessus.
Le lendemain, je demandai à ma pénitente
ce qui c'était passé Ja nuit dans sa chambre.
JïJJe me dit qu'un gros chien
se jetait sur elle
en aboyant (c'était la première fois que le
87
démon lui apparaissait sous cette forme). Une
personne qui couchait dans la chemine voisine
n'avait rien entendu, Jiien que J'ahoiement
m'ait paru fort.
Quelques jours plus tard, je recevais votre
fascicule de septembre où iJ est question de
Cerbère. Je demandai alors à ma pénitente de
me décrire Je chien, — lequel, depuis ce jour,
lui apparaît quotidiennementet la suit presque
nuit et jour, dans la'maison, dans l'église,
dans sa cellule, la fatiguant de ses aboiements,
l'empestant de son haleine, et se lançant à
tout instant sur elle ; mais il ne peut pas la
mordre, il ne peut que la frapper de sa queue.
avec une barbe
— Elle me décrivit le chien,
humaine et quelque chose de pointu sur la tête,.
comme une touffe de poils vaides formant une.
.
sorte de bonnet pointu.
Je lui conseillai de prononcer le nom de
Marie Martin, quand.elle-le verrait. Chaque fois
qu'elle prononçait ce nom, il se retirait en
grognant ou a-Arec rage.
Je vous avouerai ici que je ne m'explique
pas très bien la rage de Cerbère en entendant
prononcer Je nom de Marie Martin, étant
donné ce que vous en dites dans Je fascicule
d'octobre (page S'ifi). Peut-être ma pénitente
croyait-elle prononcer le nom de la Sainte
Vierge et celui de saint Martin. Quoiqu'il en
soit, quand j'appris par votre publication ce
qu'était Marie Martin, j'ai défendu à ma pénitente de prononcer désormais son nom.
Quand je reçus le fascicule de novembre, je
la questionnai de nouveau au sujet du chien,
qui continuait à lui apparaître. Elle me. dit
que, tantôt elle le-voyait comme j'ai dit plus
haut, sur ses quatre pattes, qui ne sont; pas
cependant des pattes de chien, mais quelque
chose, de fourcliu ; tantôt debout, avec une sorte
de manteau. Je Jui montrai alors Ja gravure
représentant Cerbère, (page 937), et elle Je
reconnut parfaitement, sauf quelques légers
détails de lit. forme du manteau et sauf la
nature du bonnet qui lui paraît plutôt formé"
par des poils raides et longs.
En outre, elle voit souvent avec- lui un
démon ressemblant à, Jkier (page 90S).
Comme elle voyait Je démon près d'elle à ce.
môme moment, j'ordonnai à celui-ci, au nom
de N.-S. Jésus-Christ, de dire à. ma pénitente
quel était son nom et ce qu'il-venait faire
auprès d'elle. Il répondit avec rage que son
nom était Cerbère et qu'il était venu pour lui
enlever la confiance envers son directeur ; ce
dont elle était, en effet, souvent et violemment
tentée.
Je n'ai pas poussé les interrogations .plus
loin, ne jugeant pas à propos d'engager une
conversation avec le démon ; du reste, quelle
foi ajouter à ses paroles?...
I
Au moment où je vous écris, ce siège se
88
BEVUE MENSUELLE, HEL1G1EUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
poursuit contre ma pénitente, et le démon en I
vient à la frapper la nuit; avec une- chaise.
Je vous serais reconnaissant;, monsieur le
docteur, de communiquer ma lettre au vénérabJe prêtre dont; il est question page 782. ]]
voudra peut-être bien entrer en relation avec
moi : car il pourra, être intéressant pour lui de
connaître les faits et gestes de ce Cerbère qu'il
a courageusement combattu, et moi, de .mon
côté, je. pourrai profiter de son expérience et.
de ses conseils.
Veuillez agréer, monsieur le docteur, l'assurance de ma grande sympatnie et de ma coopération, quoique faible, par la prière.
(Signature.)
J'ai mis mon honorable correspondant de M***
en rapport avec les éminents exorcistes de L"
et de G*", et je recommande aux prières de mes
abonnés la malheureuse nouvelle victime de
Cerbère. Jusqu'à présent, comme ou Aient de le
voir, cette pauvre fille n'est encore qu'obsédée ;
que Dieu lui fasse la grâce d'échapper aux horreurs de la possession !...
Cette: manifestation actuelle d'un des plus
cruels démons qui soient au royaume de Satan
et les circonstances dans lesquelles elle se produit prouvent, jusqu'à l'évidence, que mon oeuvre
est bien venue à soc heure.
11 n'y a pas à en douter, nous sommes à une
époque où les innombrables crimes commis par-
peuvent pas prétendre cela. Alors ?... Force leur
bien de convenir, pour peu qu'ils soient de
est
<
foi, que le monde surnaturel ne se combonne
1
1pose pas uniquement d'esprits de défunts, et que,
quoiqu'en disent les docteurs en spiritisme, il y
'
a' bien un eufer, des démons, des anges du mal
et des ténèbres.
Passons aux palladistes. 11 en est qui sont sincères dans leur extraordinaire erreur. Je
prends, par exemple, cette pauvre miss Vaugbau
que mon ami A.-C. De la Rive nous fait si
bien connaître dans son beau livre, cette Diana
tant égarée qui, malgré tout, nous est sympathique, et je lui dis, parlant ainsi aux lucii'éiïens
de bonne foi :
«Voyons, réfléchissez un peu. Examinez le
cas de l'obsédée de M*s*. v oilà une excellente
chrétienne, une tille d'une grande vertu: son
directeur nous l'atteste. Le fait certain, c'est
qu'elle est persécutée. Un esprit, indiscutablement pervers et méchant, lui apparaît, la bat,
l'obsède avec cruauté. Dans votre système palladique, vous renversez la doctrine chrétienne ;
vous ne niez pas le surnaturel, l'existence et
l'action des bons et des mauvais esprits, mais
vous prenez fout à rebours. De Lucifer, vous
faites le rival de notre Dieu et son égal en puissauce. Notre Dieu, le seul vrai Dieu, vous l'appelez Adonaï, et vous en faites l'éternel principe
du mal ; et Lucifer, que vous vous refusez à nommer Satan, est pour vous l'éternel principe du
bien. Or, comment pouvez-vous expliquer le cas
les hommes contre Dieu ont valu à notre monde de la. péuilentede mon vénérablecorrespondant?
impie un déchaînement presque général de
« A;ons avez, vous, miss, un « daimon protecl'enfer. Les sceptiques s'endurcissent dans leur teur » ; tel est. le titre que vous lui donnez. 11 vous
incrédulité. Dieu leur répond en permettant au apparaît fréquemment, vous n'en faites pas mysdiable d'agir, tout en imposant des limites aux tère, sous une forme attrayante. Asmodée se
effets de sa rage. Dieu est encore trop bon pour sert'de vous, et, pour capter* votre âme, pour la
nous. 11 nous châtie, mais en nous inondant de retenir sous son joug, il a, grand soin de ne pas
lumière. Ceux qui, malgré toutes ces manifes- vous effrayer, de ne pas se livrer contre vous
tations du surnaturel, persisteront à fermer les aux moindres sévices : même, il vous obéit volonyeux, auront bien voulu leur damnation éter- tiers, quai'jd vous lui commandez. N'importe
nelle.
lequel de nos théologiens catholiques vous dira
Amsi, songeons un instant aux personnes qui que c'est là une ruse infernale. Eh bien, miss,
méprisent les enseignements de l'Eglise et qui vous savez aussi, bien que moi, puisque vous
néanmoins reconnaissent l'existence d'un autre avez lu aussi les livres de votre pontife Albert
monde. Je veux parler des spirites. Ceux-là cons- Pike et que vous en possédez peut-être des
tatent, comme nous, des apparitions ; mais, avec copies encore plus complètes que les miennes,
leurs idées faussées par leur éloignement de la vous savez, dis-je, qu'Asmodée et Cerbère apdoctrine catholique, ils s'imaginent que ces fan- partiennent tous deux à la même catégorie d'estômes paraissant à leur évocation sont des prits, sont tous deux des lieutenants de Lucifer.
esprits de défunts ; ils se refusent à croire ce Silon votre doctrine luciférienne, Cerbère est
que l'Eglise leur dit, qu'ils sont en cela les dupes un bon génie, un esprit de lumière, au même
des manvais anges, que ce sont vraiment des titre que votre protecteur Asmodée, tandis que
démons échappés de .l'enfer qui viennent devant -les anges d'Adonaï sont, à vous en croire, des
eux, empruntant ces formes spectrales. Eh bien, mauvais génies, des esprits de ténèbres, des
que répondront-ils,lorsque nous leur faisons con- maleachs, selon le terme en usage dans les
naître des manifestations clans le genre de celles triangles.
de Cerbère ? Ils ne peuvent rien répondre. 11 leur
« Dégagez un instant, miss, votre cerveau des
est impossible d'avancer et de soutenir que ce enseignements dans lesquels vous avez été
chien monstrueux, diabolique,à la barbe humaine élevée, et, à défaut de la foi chrétienne, enet au bonnet pointu, ce chien à l'haleine puante, visagez les choses impartialement, aArecles yeux
aux pattes fourchues, qui fait le siège d'une de la raison.
bonne et pieuse chrétienne, la frappant tantôt
« Dites-moi, là, sincèrement, en toute franavec sa queue, tantôt avec une chaise, est une chise, avec votre loyauté habituelle : comment
âme d'humain trépassé, revenant sur'terre et; appréciez-vous les manifestations 'de Cerbère à
ayant des communications plus ou moins inté-- * l'égard de la pénitente de mon honorable corresessantes à faire à cette personne.. Non, ils nei pondant? sont-ce là les manifestations d'un bon
]
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIA'BLE AU XIXe SIÈCLE »
gonie, d'un esprit de lumière ? — Voyons, mettez
Ja main sur-votre conscience, écoutez la A'oix de
votre coeur que le A-ice n'a point corrompu, qui
contient, je Je sais, des trésors de bonté, et qui
est touj ours compatissant pour quiconque souffre ;
car, eh présence des malheureux, vous ne connaissez plus « ni adonaïtes ni lucifériens. » (i)
Répondez-moi donc, miss : est-ee que Cerbère
ne A'ous fait pas horreur ?
« Ah ! ne dites pas non ; vous ne pouvez pas
le dire ; car vous dites votre pensée, quand vous
voulez parler, et votre opinion ne peut être favorable à ce « daimon » persécuteur d'une pauvre
fille.
« Alors?... Concluez vous-même, chère miss,
et que Dieu Arous éclaire !»
Je passe aux matérialistes, à nos- pseudosavants. Eux, ils auront vite tranché la question.
L'obsédée de M*" est. une folle, une hallucinée ;
A'oilà tout ce qu'ils répondront, selon leur habi-
reste à voir ce que diront les trois ou quatre
soi-disant catholiques qui combattent ma campagne antimaçonnique et antiluciférienne, les
Rosen, les Georges Bois, les- Aigueperse, ces
grands admirateurs de l'ignoble Cadorna, qui, à
leurs yeux, est un honnête homme dont la.parole
fait autorité. Ceux-là diront comme de coutume
{c'est leur rôle, c'est leur consigne) : « Tout
cela est. inven té à plaisir ; les possédées et obsédées dont il e.-3t question, ainsi que leurs exorcistes, sont tout autant de mythes; les lettres
citées n'existent pas ; fiction que tout cela, supercherie de l'auteur, invention pure et simple,
oeuvre d'imposture, d'imagination et daudace!... »
Pauvres esprits, qui ne voient pas que leurs
manoeuvres sont percées à jour, et que leur
opposition malveillante a été permise par Dieu
précisément pour faire éclater plus vivement la
vérité!... A ceux-ci je n'ai quà répéter ce que
j'ai dit tout à l'heure : M. Auguste Roussel, que
je ne confonds pas avec eux, n'a qu'à m'envoyer
un ecclésiastique en qui il ait pleine confiance, et,
par l'intermédiaire de cet ecclésiastique, je lui
ferai constater les faits, c'est-à-dire les deux
possessions de Cerbère, aujourd'hui terminées,
et l'obsession actuelle.
Docteur BATAILLE.
tude.
A les écouter, cette personne s'imagine voir
Cerbère, l'entendre aboyer; les coups qu'elle
reçoit sont encore dans son imagination.
C'est très commode de s'en tirer ainsi, pour
nier le surnaturel.
Mais si la victime est une folle, son directeur
n'est certes pas fou, lui ; sa lettre est d'un homme
bien posé, bien sensé, pesant chaque mot qu'il
écrit. S'il était fou, il y a longtemps que ses
supérieurs lui auraient retiré l'exercice du saint
ministère, et il serait en traitement daus une
maison de retraite pour les ecclésiastiques.
Or, les voisines de l'obsédée, les personnes
qui vont avec elle à la messe, n'entendent pas les
aboiements, les hurlements de Cerbère, qui la
poursuit jusqu'à l'église; et c'est sur cela que les
docteurs matérialistes se fonderontpour soutenir
l'hallucination.
Mais son directeur, qui n'est pas fou, les
entend, ces aboiements furieux, ces hurlements
de rage. 11 ne voit pas le démon qui est présent,
là, tournant autour de sa pénitente; Dieu ne le
laisse se montrer, qu'à celle-ci; mais le respectable prêtre a pu interpeller l'horrible diable, et,
le monstre a répondu. 11 s'est nommé, le ministre de Dieu lui ayant, au nom de Jésus-Christ,
ordonné de parler ; contraint par la toute-puissance divine, il a été obligé d'avouer à haute
voix dans quel méchant but il était venu dans
ces parages; et si le ministre de Dieu ne l'a pas
entendu plus longtemps (du moins jusqu'à la
date de sa lettre), c'est parce qu'il n'a pas jugé à
propos d'engager une conversation aA^'ec le
démon.
Donc, le directeur, homme sain d'esprit, en
pleine possession de toutes ses facultés mentales, entend le diable Cerbère qui obsède sa
pénitente. Cette partie du problème, les docteurs
matérialistes ne là résoudront pas.
(1) Extrait de la Femme et l'Enfant dans la Franc-Maçonnerie
universelle, par A.-C De la Rive, page 711 :
« Ceux de nos amis qui ont été récemment les hôtes de miss
Diana
Vaughan, lors de son dernier séjour à, Paris, ont tous été
frappés par sa physionomie ouverte, son air franc et honnête, son
regard pétillant d'intelligence et témoignant la résolution..., etc.
« Miss Vaughan a mieux encore que tout cela : elle possède un crjcur
généreux et compatissant.Nous savons qu'elle a donné, tout récemment, de l'argent pour les Petites Soeurs des Pauvres, auxquelles
la Maçonneriefrançaise n'a pas honte de faire la guerre, et envoyé
une somme assez rondelette à un ecclésiastique de notre, connaissance, afinde lui aider à soulager les infortunes de sa paroisse. »
.
89
11
L'abondance des matières nous oblige à
renvoyer à notre prochain numéro la. curieuse
lettre de M. Paul l^osen, dont nous avons
parlé, ainsi qu'un intéressant article, LE
SOMNAMBULISME NÉCROMANCIEN, par
notre collaborateur « le Capitaine PIEKHE ».
EDIFIANTES AMITIÉS
S'il faut en croire le journal l'Eclair (numéro
portant la date du,jeudi 1S mai 1893), il existerait à Paris uns certaine société de joyeux
amis, intitulée les Bons Bougres, dont feraient
partie, entre autres membres, trois Vénérables
du Grand Orient de France, les FF.-. Desebamps, conseiller municipal de Paris et président du Conseil général de la Seine, Albert
Pétrot. ex-conseiller municipal, actuellement député, et Paul Vivien, candidat anticlérical aux
dernières élections dans le VIe arrondissement.
S'il faut en croire encore l'Eclair, M. Georges
Bois (le journal en question l'appelle': « notre
confrère ») ferait également partie de celte
société, non secrète évidemment, mais dont le
titre a un parfum de Père Duçhêne, bien eh
harmonie avec le scepticisme décadent de cette
fin de siècle.
Ce numéro de l'Eclair, qui nous a été envoyé
par un de nos abonnés et qui date de dix
mois déjà, n'a certainement pas été 1 composé
tout exprès à notre intention;. Du reste, nous
n'attacherons pas à cette particularité boulevardière et bien parisienne plus d'importancequ'elle
n'enmérite.
90
BEVUE MENSUELLE, '/RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
Ce qui est grave, ce n'est pas que M. Georges
Bois dîne en camarade avec des ami- qui se
services
de l'Assistance publique, M. Pétrot répond en
<
déposant
(avec MVÏ. Deschamps et Vaillant) l'ordre du
<
suivant :
trouvent être Vénérables du Grand Orient de jour
;
France; nous aurions mauvaise grâce à lui
« L'administration est invitée à créer de nouvelles
reprocher ces relations de table, puisqu'il nous écoles d'infirmiers et d'infirmières laïques dans les
est arrivé, à nous, rédacteurs de la Revue Men- hôpitaux de la rive droite. »
Autre ordre du jour, déposé par M. Navarre et
suelle, d'accepter à déjeuner avec des lucifériens, et nous l'avons dit à nos lecteurs. Les contresigné par MM. Pétrot et Descbamps :
FF. •. Deschamps, Pétrot et Vivien ne sont pas
« M. le directeur de l'Assistance publique est inA'ité
palladisles ; ils sont athées. D'autre part, il est à faire diligence pour obtenir une prompte solution du
'juste de dire que les relations que nous avons conflit soulevé par la laïcisation de l'Hôtel-Dieu et de
conservées ou acquises nous ont servi à com- l'hôpital Saint-Louis, et à poursuivre la laïcisation de
battre plus efficacement que jamais la franc- tous les services de son administration. »
maçonnerie, à faire connaître ses dessous mys11 décembre 1890.
— Ordre du jour déposé par M
térieux, à recueillir des documents -dont la Albert Pétrot :
divulgation n'est pas faite pour être agréable
« Le Conseil invite l'administration à prendre les
aux chefs secrets de la secte.
mesures nécessaires pour le respect absolu de la liberté
Ce qui est grave, c'est que — nous citerons un de conscience (nous savons ce que cela veut dire), et à
seul exemple pour ne pas lasser la patience de procéder, sans retard, à la laïcisation de l'hospice de
nos lecteurs,— l'amitié de M. Georges Bois pour Berck (hospice municipal pour les enfants). —• Signé :
M. Albert Pétrot lui ait fait cacher au public Albert Pétrot, Descbamps, etc. »
catholique quel rôle personnel, haineusement
11 y a, dans le bulletin officiel, plus de cent
anticlérical, son camarade a joué dans les
du jour de ce genre que le F.-. Pétrot a
convents du Grand Orient de-France (1889, ordres
déposés et réussi le plus souvent à faire adopter.
189U, 1891). Voir la Revue Mensuelle, premier
vue d'une cornette de soeur de charité, suffit
numéro, pages 30 et 31. Ce qui est grave, c'est La
mettre le F.-. Pétrot en fureur. Tels, les
que M. Georges Bois ail poussé la condescen- àdémons,
dance, la faiblesse, jusqu'à falsifier dans ce but Crucifié. lorsqu'on leur montre l'image du Divin
les documents maçonniques officiels qu'il a pupour terminer, une des laïcisations
bliés ; c'est qu'il ait, en cela, méprisé les injonc- quiMais voici,
oui le plus vivement indigné les catholiques
tions formelles du Saint-Siège, qui ordonne, parisiens,
celle de la maison de charité londée
sous peine d'excommunication, de dénoncer les par cette sainte femme
qui est universellement
chefs et coryphées de la franc-maçonnerie,
et bénie des pauvres sous le nom de
chaque fois qu'on est en mesure de'Je faire. connue
A la demande du F.-. Pétrot et de
Cela, c'est très grave, et d'autant plus grave que Soeur Rosalie.expulsa
les Filles de Saint-Vincent
M, Georges Bois lui-même, dans le même livre ses amis, on
Paul de cette demeure, q>.i leur appartenait
où il cache les noms des francs-maçons du de
La minorité conservatrice prolesta
Grand Orient de France qu'il ménage," déclare bien, certes. expulsion,
qui est le dernier mot de
contre cette
qu'un écrivain catholique ne doit pas hésiter à la
rage sectaire.
publier les noms des francs-maçons « afin que
Cette protestation fut accueillie, on va voir
les catholiques sacheut qui ils ont devant eux. »
comment, par les francs-maçons du Conseil
(page 514).
A Paris, il suffit de prononcer le nom du F. . municipalLisons le bulletin officiel :
Albert Pétrot, pour que l'on sache de qui l'on
veut parler. Ce sectaire, à la barbe rouge, à
novembre 1891. — Délibération sur la laïcisation
l'aspect vraiment diabolique, est bien connu, par du4dispensaire
connu sous le nom de Maison de la soeur
la haine sauvage qui l'anime contre la religion; Rosalie.
et- l'on nous apprendrait demain qu'il est possédé
M. Deschamps : — « En laïcisant, la Maison do la
par Beizébulh en personne, que nous n'en se- soeur Rosalie, le directeur
de l'Assistance publique a.
rions nullement surpris.
son devoir, et nous, représentants du Ve et du VI"
Mais nos lecteurs des départements et de l'ait
arrondissements, nous félicitons la municipalité d'avoir
l'étranger ignorent ce qu'est ce franc-maçon, pris
cette initiative. Comme sanction à.ce débat, je
dont M. Georges Bois, par amitié, a cache le dépose
l'ordre du jour suivant :
rôle au sein des convents de la rue Cadet.
« Le Conseil, respectueux de la liberté de consPour faire connaître cet homme, cet ennemi
cience (!!!), invite l'administration à poursuivre
acharné de l'Eglise, nous relèverons seulement < l'oeuvre
de la laïcisation des maisons de secours, et
quelques-uns de ses votes au Conseil municipal «
passe à l'ordre du jour. » — Signé : « Deschamps,
de Paris : nous les empruntons au bulletin officiel «Albert
Pétrot. »
de l'Hôtel-de-Ville :
45 \ovs. contre 9.
Adopté
par
1890. — Les membres de la minorité demandant au
Conseil d'accorder une subvention aux écoles libres,
M. Pétrot répond « qu'élu pour lutter contre toute
ingérencereligieuseetcléricale,ila le devoird'empêcher,
par tous les moyens possibles, les écoles congrèganistes de
vivre..».
24 octobre 1890.:— M. .Georges Berry, conservateur,
ayant soulevé une discussion sur la laïcisation des
Nous croyons qu'il serait superflu d'ajouter le
moindre commentaire. Que M. Georges Bois
rétablisse doue, dans son volume, le nom de son
ami Pétrot à tous les passages où il l'a retranché.
Il en a le devoir, s'il a à coeur de réparer sa
faiblesse.
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIECLE
91
)>
MAÇOWSVEaiE FESIMIIIVIBfE
Le magnifique et si important ouvragé de notre collaborateur et. ami M. A.-C: De la Rive
(La Femme et l'Enfant dans la Franc-Maçonnerie Universelle) vient de paraître, et un grand
nombre de nos abonnés en ont déjà fait l'acquisition. Nous pensons leur être agréable en
publiant ici, soiis forme de tableau, un index alphabétique des noms de femmes dont il est
question dans cet énorme volume, et nous plaçons, après cJiaque nom, l'indication des pages
auxquelles le lecteur aura à se reporter ; cet index facilitera ainsi les recJiercJies.
En même temps, le pul)lic aura, par cette nomenclature, un aperçu de J'intérêt tout particulier que présente l'ouvrage magistral de notre ami.
Baron (Le), 119.
Abadie, 583.
Abdallah (Vve Sélim), 618.
About (Edmond), 571.
Abraham (Célina), 434.
Acuna (Rosario de), 579, 618.
Adam (Edmond. Alias Juliette Lamber), 249, 400, 440, 442, 443, 486,
590, 692 et 694.
Adélaïde (La reine),246.
Adhémar (Comtesse d'), 593.
Afry (Vicomtesse d'), 105.
Agàr (Comédienne), 458.
Aguettant, 410-
Aillaud (Vve), 388.
Ailly (Comtesse d'), 94, 99 et 118.
Alerte (Noémie), 430.
Alexandre, 239.
Allard, 571.
Alleman (Mme d'), 157 et 158.
Aloigny (Mme d'), 158.
Alouette (Dame Girard F), 119.
Altamiro (Félicie), 620.
Barra, 329.
Barré, 519 et 532;
Barret. 274.
Barretla, 410.
Barretta (Alice), 455,
'
576.
Bisson (Marie - Honorine - Blanche),
576.
Blache (Comtesse de la). 94, 99
475 et 476.
et 118.
Baretta (Eugénie), 510.
Barrios (Mercedes), 620.
Barthélémy, 438.
Battais (Vve Jean), 582.
Baudi n,366.
Blanc (Louis), 377.
Blancheteau, 410.
Blanchon, 377.
Blanco (Carmen), 713 et note 2.
Blangis (Comtesse de), 118.
Baussan (Marquise de), 99 et 118.
Beaudoin (Les deux Soeurs), 275.
Beauibrt'(Comtesse de), 118.
Beaumont (Baronne de), 119.
Beaupré (Le Prince de), 119.
Beaurepaire (Mme de), 157 et 158.
Beauvais (Mme Palissot de), 170.'
Beauvalon, 286.
158'.
Ambrugeac (Mme d'), 151.
Ambrugeac (Mme Alexandre d'), 158.
Amvot, 274.
Ansaldi (G.-Lidia), 618.
Apraxin (Comtesse), 171, 462 à 465.
Archimbault, 378.
Armagnac (Baronne d'), 215.
Arnaud (Augéliquo), 331.
Arnaud (de l'Ariège), 691.
Bloch, 274,
Bloncourt, 691.
Blondeau, 275.
Boguet (Zoé), 470.
Boindin-Puisais, 439.
Boissée, 353 et 497.
Bonaparte (Princesse Marie Studolmine, veuve de Solms, A-euve Ratlazzi et veuve de Rute), 332 à 334 :
374 et 441.
Bondy (De), 151.
Bongrain (Vve), 510.
Benson (F.-S.'), 583.
Béquet de Vienne, 602 et 669.
Beranger (Marie), 455, 456 et475.
Berbis (De), 157 et 158.
Bercy (Marquise de), 9/, 100 et 118.
Berger (Léonie), 377.
Bergougnan, 448.
Bernard (de Lacn), 508.
Bernard (Philis), 434, 448, 455 et
Ars (Bondy d'), 157.
Ars (Marquise de Bondy d'), 158.
Artigas (Dolorès), 619.
Arville-Clere (Comtesse d'), 96.
Ascher-Moscou, 403 et 408.
Astrèa, 602.
Aubergeon de Murinais (Mme d'),
476.
Bérnoville (Céline-Adèle), 431.
Berr (Amélie), 446.
Berrver (De), 1-27.
Berthier (Plocq'de), 246, 247, 278,
279 et 281,
Besson 272 et 274.
Bethisy (Comtesse de), 95, 97 et 99.
Berthon (Berthe-Marthe- Auguste
158.
Aubert (Sophie), 448.
Aubine, 467.
Auliker, 389.
Aussel, 493.
Aunay (Hector d'),- 157.
Aunay (Mme Le Pelletier d'), 170.
Autie'r-Goffaux, 656.
Auvet (Comtesse d'), 94, 99, 118.
Averty, 435.
'
576.
,
Berthou (De), 127.
Bethune (Mme de), 170.
Beuret (Mlle), 656.
Beuret (Mère), 656.
.
B
Bailleul, 274. "
Baillot, 157 et 158.
.
Bèyerlé (De), 118.
Biadel, 278. ' '
.
Biagge. 410.
Bianchi (Vve), 457.
Bilger (Barbe), 385, 386 et note 1,
673, 680 à 698.
Banos (Emilia de), 616 et 619.
Barbe (Jeanne), 476.
Barbé, 274.
S
Billard (Mlle), 412,
'•
Blum. (Olivia). 448, 455, 475 et 476.
Boehnlen, 455.
Boehnlen (Augusfine), 434 et 448.
Boehnlen (Eugénie), 434 et 448.
Bell, 119.
Bellengreville (De), 119.
Belluschi (Fulvia), 618.
Bénier- (Fanny), 448, 455 et 476.
Arriol, 432.
•
Blavatsky (La), 592 et 593.
Bêché, 455, 475 et 476.
Béchet, 557.
Becker (Frédéi-ique), 617.
Beecher-StoAve,522.
Bel (Héloïse), 617 et 691.
Belhomme (Léontine), 534.
Belhomme (Marie), 534.
Ambert (Mme d'),
Barbier, 399.
Bardïn, 257,
Biobé (Aline), 539.
Bisente, 458.
Bisson (Charlotte-Eugénie-Jeanne),
Barkly (Lady), 366.
A
Bonheur (Rosa), 522.
Bonnay (Hélène), 448.
Bonnay.(Valérie), 448.
Bonnelet (Berthe), 448.
Booth (Alice), 616 et 714, note 1.
Borde (Mme Alexandre de la), 156
et 158.
Bordeaux, 144.
Bosehmidt, 578.
Bosco (Henriette), 468.
Bottani, 433.
Bottcher (Dalila), 619.
Bouché, 455.
Boucher, 221.
Boudet (Benjamine), 336.
Bougaud, 274.
Boulainvillers (De), 96..
Boullets (Mme-des)., 158.
Bourbon (Duchesse de), 89, 92, 94.
95, 96 et 600.
Bourbon (Dona Maria del Olvid'o
de), 579 et 580.
Bourbonne (Marquise de), 109.
Bourde), 271.
Bourdin, 366.
Bourdon, 119.
Bourgarel, 469.
Bourge, 410 et 448.
Bourgeois, 504."
Bournissou (Marie), 368,
Bourré, 249,
92
BEVUE MENSUELLE, RELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
Boursonne (Comtesse de), 91, 99
et
118.
Boussuge, 274.
Boutillier (Marquise de), 118.
Boutillon, 274. "
Bouzin, 570 et 630.
Boyd (John), 583.
BradshaAv (Léonor), 619.
Braibant, 501 et 502.
Brancas (Duchesse de), 92.
Caumont ComtesseAdélaïde de),ll9.
Gàumont (Gharlotte-Mathurme de
Clieu), 117,
Caux (De), 119.
Caylus (Duchesse de), 92.
Caze, 507.
'
Cédon (Eugénie), 575 et 576.
Censier (Oélina), 431.
Chabannes (Mme de), 117.
Brassac (Comtesse dé), 9i, 99 et 118.
Bréhant (Marquisede), 91, 99 et 118.
Bretel',-239.
Bretenières (Mme Ranfer de), 109.
Bretonnière (Julie de la), 257.
Brichard (Mme), 172.
Brienne (Comtesse de). 90, 96, 97,
99 et 118.
Briqueville (Comtesse de), 118.
Briqueville (Marquise de), 118.
Brissac (Duchesse de), 117.
Britos (Gypriana). 620.
Brocard (Blanche). 434, 448, 456,
475 et 476.
Bron, 448, 435. .
Broqué (Adélaïde), 274.
Brossard (Mme de), 158.
Brosse (Mme Vital de). 158.
Brucq (Claire de), 616, 618, 689 et
690.
Brun, 458.
Brunel (Demoiselle), 119.
BrunsAvick (Duchesse de), 127.
Bultaud, 280.
Burckhardt (Anne), 448.
Burckhardt (Suzanne), 455.
Burdett Coûts (Baronne), 402.
Burnham (F.-A.), 583.
Burnstall (Victoria!, 619.
Bustillos (Manuela), 619.
C
Caflln, 27t>,
Cahunier (Valentinè), 576.
Caillerot-Blanchon, 475.
Caligny (L'aînée De), 127.
Caligny(La jeune De), 127.
Calvé (Emma), 680 et 681 :
Campan,326.
Canevi,718.
Canisy (Félicité de), 147.
Canoùville (Comtesse de), 119.
Canouville, 366.
Capitaine, 595.
Garacciolo (Julie), 346.
Caramanica (Princesse), 15S.
Cardoso (Gelmina-Acosta),517.
Carignah (Princesse de), 151.
Carignan (Mme de), 158.
Caroline (Reine de Naples), .22.
Carondelet (Mme de), 165.
Carrier (Hélène), 549.
Carrion (Manuela), 616, 619 et 713 et
-
Chabres (De), 119.
Chaillan (Aurélie), 430.
Châtain (De), 127.
Ghalamet, 571.
Challan (Mme), 158. '
Changart (Marie), 434, 448, 455,475,
476, 510 et 532.
Chapman (Vve), 618.
Charas"sin,271.
Charguéraud, 300.
Charnault (Alice), 470.
Chartres (Duchesse de), 89, 93, 94,
95 96 et 97.
Châtelain (Aline), 410, 428 et 434.
Chassiron (Mme de), 278.
Chaussée (L'aînée Mlle de), 119.
Chaussée (La jeune Mlle de), 117.
Cheminet (Clémente), 473.
Chevreuil, 554.
Choiseul (De), 118.
Choiseul-Goufîîer (Comtesse de), 90
et 99.
Civrac (Comtesse de), 90 et 99.
Claret, 275.
Olaudon (Lucie), 510 et 532.
Clausmann. 476.
Cleiftie, 666 et note 2.
Clermont (Marquise de), 92.
Cohen (No'émi), 618.
Colin (Hélène), 439.Colins, 299.
Collignon, 407.
Collin (Leone), 356 et 357.
Collins (J.-F.),583.
Colonno (Julia), 463.
Comte, 448.
Condé (Gabriella), 463.
Condé (Inoamacion), 463.
Cordier (Dame de Sicard), 119.
Cordier, 260.
Gornélie, 521.
Cornet (Jeanne-Alexandrine), 377.
Corradi (Rebecca), 618.
Cortot (Marthe), 476.Gossé-Brissac(Duchesse de), 119.
Costa (Olympia), 619.
Cotolaindi, 144.
Courtebonue (Marquise de), 90 et 99.
Courtigny (De), 119.
Courtois," 246.
Goutances (De), 118.
Coverly (Lelia), 619.
Gredeville (Louise^, 510.
.(regiér (G. W.), 583.
Crépy, 557.
Crépy-Bienaimé, 380; 543 à 545,
noté 1.
CarA'alho (Dona Francisca-Carolina), Gréquy (Mme de), 112.
450L
Crespo (Mathilde),-463.
Crivelli(Paola),618.
Castanéda (Marita-Anna), 468.
Catherine lro (Impératrice de Rus- Groës (De), 352.
Groix-Mard, 151 et 157.
sie), 3.
CatherineII (Impératrice de Russie), Groizé,260.
.
Groullebois(Blanche), 476.
105 et 133.
Croullebois (Léonie), 476 et 510.
Cattiaux (Sophie), 331.
Caubet (Mlle), 51.0.
' Gsaspjneck, 510.
Cuinet (Edouard), 582.
Caubet (Mère), 510,
Guinet (Emma), 582.
Qaubray (Riffé de),: 145., :
Curnieu (Comtesse de), 238.
D
Dacheux, 372.
Dagnes, 669.
Dambrine, 461.
Dandrieux, 271,
Danglars (Baronne de), 215.
Dartenet (Jeune), 275.
Dartenet (Mère), 275.
Daviu (Ernestine), 435.
Dazard, 215.
Dehrand, 434.
Debrieu (Marie), 510.
Decaux, 434.
DecheA'aux-Dumesnil,300.
Decurgis, 515..
Degousse (Amélie), 448.
Degroux (Marie-Louise), 432.
Delahaye (Henriette), 280 et 281.
Delamôtte-Bertin, 144.
Delarue, 659.
Delaunay (Marie), 475 et 476.
Delcourt (Mlle), 275.
Delcourt (Mère), 275.
Delius, 571.
Delmare, 496.
Delmont(Marie),377.
Demay, 355.
Demonaz (Esther), 344.
Denis (Mme), 100 et 101.
Deraismes (Maria), 171, 482 à 489,
497, 505, 601. 602, 669 et 670.
Déricourt (Mlle), 241.
Déricourt (Mère), 241.
Desandray, 144.
Desartre (Annette), 410, 434, 448,
455 et 476.
Desban (Adèle), 273, 274 et 275.
Desban (Mère), 275.
Deschamps, 493.
Descombes, 300.
Desgranges, 119.
Desmares (Thérèsia), 221.
Desmarest (Elisa), 583.
Desmoulins (Camille), 325.
Despilliers? 683.
Desrues, 448.
Dessalles (Comtesse), 95, 96, 99 et,
118.
Develle, 571.
Dibrand (Angèle),448.
Dienne (Mme de), 170.
Diétrich (Baronne), 147.
Dijon (Henriette-Pauline-Marie),576.
Dislere, 571.
Dizamhourg, 410, 411, 428, 433, 434
et 455.
Dodd (EdAvard), 583.
Dodd(Eva),618.
Donday (Vve), 4, note.
Donnai (V. Sophie Walder), 691.
Donoso (Juanita), 619.
Dosmann, 455.
Doumerc (Mme), 158.
Dousse, 295.
Douville, 119.
Douville (Dame dePioger), 119.
Douville (Maurice, Dame), 119.
Dreyfus, 493 et 571.
Dréano, 246et:270.
Dromery, 428.
Duballen (Mlles), 275.
Duballen (Mère), 272.
93
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIÈCLE
Dubois, 280.
Dubbsq, 541.
Dubourg (Mme), 158.
Duchésnois, 221 et 222.
*
Ducoudray, 584.
Ducrest de Villeneuve (Mme), 158.
Ducros-Bourgeois, 658.
Dudouit (Eugénie), 448.
Dugard, 433.
Duhamel, 119,
Duhaze (Gabrielle-Georgette),''576.
Dumetz (Mlle), 172.
Dumont, 275.
Dumont (Louis), 582.
Duparc, 478.
Duplay (Léonie), 489.
Dupré, 478.
Dupuy (Marie), 448, 455, 456 et 476.
Duquèsne (Berthe), 49L
Durand, 275.
Durosey, 275.
Dutillet de Villars (Comtesse), 172.
Duval (Charlotte), 448 et 455Du vidai, 157.
E
Ecquevilly (Comtesse d'), 99.
Ehlers (E-. M. L.), 583.
Ellis, 372.
Eliot, 424.
Elloy (Eugénie-'Fernande), 469.
Elzner (Ovida), 618.
Erlak (Comtesse d'), 95, 100 et 118.
Espinchal (Vicomtesse d'), 90, 99 et
118.
Esprèmesnil (D'), 157.
Esterno (D'), 156 et 157.
Etiévant, 470
Evreux (Comtesse d'), 95,100 et 118.
EAven (E. M.), 410.
F
Fabre, 239.
Fabre (Eugénie),448, 455, 456 et 476.
Fageot (Maria), 448 et 476.
Falcioni, 489.
Fare (Delà), 118.
Faudoas (Vicomtesse de), 90, 99 et
118.
Faure (Le), 172.
Feliziana (Laure), 111, note.
Feresse-Deraismes, 669.
Fergus-Bray (Cecil),714 et note 1.
Fernig (Mlle de), 170.
Ferté-Mun (De la), 151 et 158.
Fèvre (Le), 119..
Fiasson, 565.
Fichter, 510.
Fidelle, 423 et 424.
Fienne (Mme de), 158.
Figuier (Louis), 522.
Fiot, 275.
Fischer, 572.
Fitzgérard (Alice), 618.
Fitzpatrick (Fanny),618.
Foré (Cécile), 532.
Forgêt, 286 et 287.
Fortant, 656.
Fouehécourt (Comtesse de), 218.
Foulon,. 444 et 445.
Fouques (Dame de Férolles), 119.
Fouques (Dame de Fraisnel), 119;
Fraissinet (Stéphanie), 304.
Frank, 434, 448 et. 455.
Freteau (Mme de), 170.
Fuente (Carmen de la), 619.
Fulda (Judith), 617.
G
Gabillon (Zerline), 542,
Gagneur, 504.
Gaillard (Dame de Meigneux), 119.
Gaillard (Dame de Teufles), 119.
Galles (Princesse de), 578.
Gallot, 251.
Garcia (Louisa), 464.
Gaudillière, 410, 428 et 434.
Gauthier -Lamothe-Destrées, 258,
260
et 261.
Gavot (Vve), 451.
Gavre (Comtesse de), 172.
Gay (Delphine), 522.
Ga'y (Pauline), 455 et 476.
Geîin, 275.
Gemingolt (Baronne de), 118.
Genlis (Marquise de), 90, 99, .118
et 325.
Gentil-Rénaux, 656.
Gérard, 275.
Gerber (Jeanne), 510 (i. 532.
Gerbil (Elleu), 515.
Germenez (Conception), 464.
Germinet, 272.
Gilbert (Georgina), 535.
Gilles (Julia), 434.
Gillilard, 515.
Gillifort (Vve), 619.
Ginier, 410, 428, 433 et 434.
Guichard, 275.
Guichard; 571.
Guillauman (Marie), 410.
Guillemin, 428.
Guillermet, 331.
Guillot, 275.
Guilmant, 532.
Guionnet, 434 et 448.
Guizot, 326.
,
GutzAviller, 458.
•
H
Hackett (Maud), 619.
Hadick-Barcokzy (Comtesse), 171
413 à 415.
Harcourt (Duchesse d'), 118.
Hardouin, 372.
Harper(B.-E.), 583.
Hatton (Emilie), 448.
Haupt (Guerrier De), 331.
Havrincourt (Marquise D'), 95, 96,
99 et 118;
Hayère (Emilie). 334.
Hayes (George), 583.
Hebbard (Mary), 515 et 619.
Heidet (George F.). 582.
Helguerra (Terésa), 620:
Helvétius, 94, 95, 104 et 600.
Hémon, 271.
Hénaut, 411.
Hénon (Victorine), 279 et 292.
Hérédia (De), 535.
Heuzé (Mme d'). 158.
Higghinson, 158,
Hildebrand, 476.
Hocquart, 157.
Hoffmann (Auguste), 617..
Hollendersky, 331.
Holmes (Augusta), 486, 590, 591 et
592.
Honnorat, 297.
lîouel (Oléma), 448.
Girai'd? 565.
Girardm' (Comtesse de), 151.
Girardin (De), 156, 157 et 326.
Giraudel, 275.
Girois, 275.
Houel (Olivia), 456.
Houesville (D'), 127.
Houssaye (De la), 117 et 119. '
Hue (née Victorine Aubert), 498.
Huet (Charlotte-Félicité), 144 et
Goblet, 571.
Godin (Antoinette-Héloïsé), 281.
Huggins.(Virginia), 619 et 713.
Hugo (Joséphine), 249.
Hyronimus (Gabrielle), 448.
Gisors, 455.
Godinet (Marie-Louise),470.
Goebel, 510.
Gosset (Jeanne), 476.
145.
Hyronimus (Marie), 455, 456, 475 et
476.
Goujon, 571.
Graff, 239 et 249.
.
Granjon, 438.
Grassini (De), 145.
Graveson (Mme de), 158.
GraA'-ey (Jeanne), 549 et 550.
Grenet, 275.
Grimaldi, 281.
Grimler (Emilie), 654.
Grisse, 275.
Grûnberg (Lia),, 617:
Guedras (Ernestine), 281.
Flacelière (Caroline), 428, . 433, 434, Guedras (Joséphine), 281.
Guérin (Anaïs), 287.
448 et 455.
Fïoch, 428.
Guérin (Marie), 455.
Floquet, 571.
; Guérin, 476.
Fontainas (Mlles), 585, en. note.
Guervais, 275.
Fontainas (Mère), 585, en note.
Guétrat (Mlle Louis), 583.
.
Fontainas ?; 493.
: Guétrat. (Mlle Pierre), 583.
Porbes (Arabella), 619.
Gugenheim (M.), 475.
;
.
Force; (Mme de la), 158,
| Gugenheim J.), 475 et 476.
1
Ingersoll (La), 515.
Ingram (Lucy), 619:
Inverness (Duchesse d'), 261.
LwanoAva (Impératrice de Russie), 3.
Jacob (Berthe),448.
Jackson (Annie), 669.
Jacquetan, 547.
Janvier (Nathalie), 340 et 341.
Jarrethout, 544.
Jauge, 254.
Jerson, 239.
Jobert (Mlle), 275.
Jobert (Mère), 275.
Joly (Mathilde), .455.
.
;
Jonville (Mme Auguste de), 158.
94
BEVUE MENSUELLE, BELIGIEUSE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
«Joséphine (Impératrice), 112 et 147.
jouard (Blanche), 376 et 378.
.
Jouanné (Mme), 158.
Jourdain, 366.
.
,
Jourde, 571.
Junot, 434,
K
Kabr (Demoiselle), 119.
Karlsteldt, 578.
Katz. (Alice), 455.
Katz (Lucie), 455.
Kélaric-Robert, 521.
KelleA'en (Soojun-Ghuru), 618.
Klein (V. Sophie Walder), 691.
Kling (Noémi), 715 et note
Knach, 578.
1.
KnezeAvska, 511.
Koechlin-SchAvartz, .571.
Koening (Caroline), 303.
Kratz (Ismérie), 448.
Llopis (Martinez de) 617 et 691.
Loisel (Hortense), 275.
Loisel,.434.
Loménie (Marquise de), 99 et 118.
Lonchamp, 508.
Longueville (Mlle. de), 325.
Loos, 455 et 476.
Lopin,. 493. :
Loppin (Louise), 582.
LoUies, 582.
.
Lotte, 571.
Louise (Princesse), 578.
Messier (Eulalie), 428, 434.
Mètiflot, 478.Meuron (Mélanie, Vve Revol), 119.
Meyer (Caroline), 448, 352, 455 et
475.
Mezin (Marie), 428, 434 et 448.
Michaux (Mme), 561.
Michel (Victorine), 455, 476, 510 et
532.
.
Micbelet, 522.
Millet. 238.
Millet; 282.
Millet (Berthe). 476.
Minck (Paule), 669.
Mohovarut, 715, note 1.
Moissard (Irma), 448 et 455.
Molans (Marquise de), 118.
Lussan (Alice), 377.'
Lussan (Léontine), 377.
Lussan (Marie), 377.
Lussereau (Mathilde), 356 et 357.
Luynes (Duchesse de). 92.
M
Mâchefer (Marie), 455, 476, 510 et
532.
Labarchède' (Ida), 455, 475.
Lacomme (Mlle), 424.
Lacomme (Mère), 424.
Lacroix, 508:
Lacroix (Jeanne), 539.
Lafon (Marie), 534.
Lallemand, 532.
Lamballe (Princesse de), 89, 90, 94,
Machure<!ux, 389.
Maillé (Comtesse de), 15.
Mailly (Comtesse de), 105 et 157.
Mainfroy (Eugénie), 630.
Mairot (Marie), 448 et 445.
Malcolm, 515.
Malhautier (Clotilde-Anna), 491.
Malhautier (Jeanne-Victoire) 491.
Mallet, 119.
Lambert, 256.
Lamblin, 550.
Landais, 504,
Langlois, 280.
Manlove (Eli en), 618.
Mansour(Fatime), 618.
Mara (Joséphine-Maria), 241.
Marchais (Jeanne), 368.
Labarre (Eugène), 410 et 475.
95, 96, 98, 105, 107, 131 et 600.
Mancera (Mai'ia), 463.
Marchai, 656.
Lattin, 157.
Laurence (Frank R.),. 583.
Lavalette (De), 326.
Lavergne (Marie), 456.
Lebailly (Marie), 473.
Lebailly (Matkildej, 473.
Marchef-Girard (De), 331, 522.
Marchery (Mme Eglé de), 158.
Marches), 515.
Maréchal, 272.
Margaine, 571.
Marguerie (De), 157.
Marie, 410.
Marie-Christine (Régente d'Espagne), 579.
Martial (De), 249, 252.
Martin (Anaïs), 256.
Martin (Antide), 383.
Lebeau (Aline), 270.
Lecombe, 172.
Lecomte (Armandine), 434, 455 et
476.
Lecomte (Juliette), 448, 455 et 476.
Lecreux, 468.
Lecreux (Louise), 473.
Leetham (Cécil), 619.
Leffroy (Les deux soeurs), 275.'
Legrand, 275.
.
Martin (Georges), 670.
Martin (Marie), of)2.
Martin, 669.
.
Martorell-Sautos,
464.
Marx (Rachel), 617.
Legrand (Léouie), 468.
Legraverant, 434, 448, 455 et 476.
Lelorrain (Mlles), 656.
Lelorrain (Mère), 656.
Lenain (Marguerite), 468.
Lépine, 457 et 458.
Leroy, 239.
Lesseps (Jules de), 442.
Lestre (Comtesse de), 118.
Letellier'(Mlles), 380 et 412.
I
I
Matheron, 438.
Matrachot, 583.
Leyeau (Juliette-Augustine), 397.
L'Evesqué ( Demoiselle de Fli'xi-
Maugar, 410.
court),- 119.
L'Evesqué (Demoiselle du Hamel),
119.
Lév-y; 280.
Li'dia-;.
718.
Little (J.-J.), .583.
-
Livoys. (Dé),. 240 à 242.
''-'.
;
557
Morel'(De), 157.
.
Morgan (Lady), 221.
Morin, 424.
Mm-laix (Vve Zeipféll), 682 et 691.
Morris (F.-P.), 583.
Morsier (De). 592.
Morfimer (Alix), 619.
Moser, 434 et 448.
MostoAvska (Comlesse de), 158.
Mottet, 510.
Mougnon, 372.
Moulins (Des); 555.
Mouret (Vve), 451.
Mouron, 119.
Mouton, 508.
Moyeux (Marie), 434.
Mu'ller, 656.
'
Mùnck, 221.
Murât (Princesse Caroline), 160.
Murât (Princesse Lucien), 297.
N
Maud (Princesse). 57.8.
Letellier (Mère), 380, 412, 536, 544,
547, 557, 577, 586, 658 et 659.
•
Massé, 331.
Masson, 239.
Masson (Marie-Réginâ), 469.
Massonnet, 275.
Mathan (Vicomtesse de), 118.
Lenain (Francine), 468.
.
'
Mollin (Mme;, 172.
.
Mollino, 597,
Monaton des Perrières, 507.
Monet, 280.
Monnet, 548.
Mons (De. Dame de Dargouves), 119.
Mons (De. Damede Maigneux), 119.
Montagne (Vve), 539 et 540.
Montaigu (Mme de), 158.
Montarual, 326.
Montblin (De), 157.
Montchenu (De), 118, 151 et.157.
Montchenu (Comtesse de),.94 et 99.
Montchenu (Marquise de), 91.
Monteil (Marquise, de), 99 et 118.
Montlivault (César de), 145.
Montmort (Marquise de), 91 et 99..
Montoriol, 448.
Moore, 515.
Moreau (Alix), 557.
Moreau (César), 282, 285 et 291.
Moreaux, 373, 376, 396, 423, 424 et
'-.';."
Mauzius, 434.
Maxime, 246, 281 et 331.
Maximilla,.638.
Mazaud, 434et448.
Mazeau (Marie-Louise), 477.
Mazeau (Pauline-Eugénie), 477.
Meffren-Laugier (Mme de), 158,
Mégrigny (Mme de), 158'.
Ménauge (Louise),. 657. :
Menu, 484,
Messager, 410.
...
Namur, 276.
Naples; (Reine Caroline), 94.
Narbonne (Vicomtesse de)^ 105^ 150,
151
et
157.
Navarette (Rosa), 619.
Navet' (Sidonie), 281.
Nédonchelle (Vicomtesse de)^ 118 et
119.
"
"
Nédonchelle, 372.
Néville (De),. 156 et 157.
Niboyet (Eugénie), 270.
,
Nicoiaï (Première Présidente
de)^
91
et 99.
95
COMPLÉMENT DE LA PUBLICATION « LE DIABLE AU XIXe SIECLE
Plainchant de Decize, 324,
Roncherolles (De),. 151 et 157.
Rosemvald, 298.
Rougier (Laure),. 410, 428, 433, 434,
Platel, 329.
Plouvier, 276.
Rousselot, 435.
Rouzade (Léonie), 669.
Pisoni (Francesca), 618.
Plain (Lucie), 448 et 455.
Nicolas, 478.
Nicolet, 565.
Nicot, 504.
Nie], 119.
Planchenot, 271.
Nisas (D.), 157.
Nivernôis (Adèle de), 117.
Noiriel, 468.
Noient, 656.
Nooth, 239.
.
i
O
Ooispo (Josepha), 463.
Obrion, 451.
Ocampa (Marie-Elvire), 619.
Ocana (El vire Viuda), 618.
Podesta, 432.
Poggi (Bianca), 616.
Pognon (Marie), 669.
.
de),
Poliguac (Comtesse Charlotte
90, 99 et 118.
Polk (Clélia), 619.
Polk (Nelly), 713. •
Pomar (Lady Gaïthness, Duchesse
de), 592, 593 et 680.
Pons (De), 157 et 158.
Oldry (Berthe),619.
Oliveira Campos (D. Guilhermina
Pontcarré (Comtesse Saint-Pierre
Clotildès), 450.
Olméda (Susana), 620.
Olinger, 476.
Orange (Princesse d'), 22.
Ordinaire, 571.
Orléans (Duchesse d'), 266 et 267.
Osmond (Mme d'), 158.
Osmont (Buphèmie), 410, 434 et 448.
Ourscamp'(Legrand d""), 275.
'Outrebon (Marie), 473.
P
de), 119.
Portai (De), 119.
Portet" (Marthe), 473. .
Potoska (Comtesse Azolinska de),
18 et 95.
Pouget, 272 et 276.
Poiiget (Mère), 276:
Poul'lain (Alice), 410 et 448.
Pouril (Henriette), 455 et 476.
Poussel (Oornélie), 618.
Pradt (Dé), 239.
Premeaux (Mlle de), 169.
Pacault (Désirée), 249, 250, 253 et
Prbnnier, 551.
Pacault, 583.
Paillot, 493.
Palacios (Rafaëla), 619.
Provot (Les deux Soeurs), 276.
"
Pangis (De), 170.
Pannier, 595.
Paola Nina, 718.
Fape-Garpentier, 522.
Pardi en (Comtesse Félix de), 119.
Pardi eu (Marquise de)', 117 et 119.
Pareira (Maria Leone), 619.
Parent (Lucie), 434.
Pastora, 517.
Patrice, 299. .
Pazos (Barbara), 619.
Pecler, 582.
Pellée, 145.
Peltier (Clotilde), 532.
Penez, 349.
Perez (Grégoria), 463.
Pernelle, 456.
Pemet (Gabrielle), 246.
Pernez (Marie-Caroline), 532.
(De), 118.
Perdu (Camille-Julie-Joseph), 576.
Perruchot, 276.
Pestaloggy (Comtesse), 119.
Petit. (Veuve Amédée), 331.
Pefitfils, 433 et 434.
Pétot (Eugénie), 356 et 357.
Petti, 670.
Philery (Jeanne-Virginie),356 et357,
Philippart (Jeanne), 455, 476 et 510
Phillips (Ellen), 619.
Picard (Le), 158.
Pierron (Blanche-Julie), 377.
Pierron (Juliette-Léonie), 377.
Pigacière (De la), 118:
Pillière, 656.
-
Pillon, 331.
Pillot, 274.
Pillot (Marie-Elisa), 276,
Pinet,595. '
Piot (Maria), 410.
Rumfray (Eugénie-Marie),469.
Rumfray (Marie-Argina), 469.
S
Sabran (Marquise de), 92.
Saint-Aiglon (De), 157.
Saint-Cosme (Bonnier de), 118.
Saint-Fieffe (De), 119.
Saint-Jean (De), 586.
Saint-Julien (Femme Raulet), 119.
Saint-Marsanlt (De), 157.
Saint-Morrys (De), 170.
Saint-Quentin (De), 119.
Saint-Seine (De), 157.
Saint Trys (De), 157 et 158.
Sainte-Colombe, 127.
Salgado (Genoveva), 517 et 518.
Salgha Djemile Pvpazian, 618.
«allé (La), 10.
Salle, 565.
Salm (De), 326.
Salmon, 448, 455 et. 476.
Proost, 448.
Salvador (Estha), .218.
Salvatierra (Trinidad), 463.
Sampaio (Francisca), 619.
Samuels (Lévi, 583.
Sanchez (Romula),620 et713, note2.
Sand (George), 326 et 522.
Sanglier (Marie), 448.
Q
Palireman (Vve), 619 et 724.
Perrin
Rozé (Marguerite-Fernande),470.
Rudicher (Comtesse), 239.
Ruffy (Jeanne-Emilie), 356 et 357.
Prince-Duclos (Le), 119.
254.
'
448.
Quigneaux, 505.
Sfntini, 410.
R
Sara, 709.
Scelles (Glaire-Rose), 473.
Raifort, 656.
SehaAV,
Ragon, 439.
Raimbouville (Chaussée de), 119.
Rappaport (Andréa), 515 et 619.
Ratazi, 617.
Rau (Anna), 434.
Raulin (Blanche), 377.
Raymon di, 583.
Raynal (Henriette), 281.
Schirman, 434 et 448.
Schmidt; 617.
Schmit (Caroline), 582.
Schoerer, 571.
Schreiber (Elisabeth), 510.
Schreiber (Elisa), 532.
Schultz (Dorothée), 578, 616, 714 et
note 3, 715.
Schultz (Maria), 510 et 532.
Schuster (Joanna), 451.
Sécrétait, 331.
Reboul (Emilie), 346.
Récamier, 326.
Recke (Mme de), 105 et 116.
Régnier (Laure-Augustine), 397.
Rehm (Amélie), 439.
Seignobos, 571.
Seillan, 467.
Rémusat (De), 326.
Senfl't (De), 157 et 158.
Seoane (Marquise de), 514.
Serres (Augustine de), 435.
Serres (De), 493.
Servagean, 476 et 532.
Richardin (Matbilde), 468.
Richardson (E. W.), 583.
Riche-Gardon, 331.
Richepanse (Joséphine de), 165.
Ringuet, 272 et 276.
Riout. 276.
Roch (Berthe), 434.
Rochambeau (Comtesse de), 99.
Rochambeau (Marquise de), 91.
Rochechouart (Comtesse Jules de),
96, 97 et 100.
Rochefoucauld (De la), 222.
Rodriguez (Dolorez), 464.
Roger (Daniel), 158.
Roland (Mme), 325 et 521.
Rollin, 172.
.
Rolly (Mlle), 103.
"Rolly(Mme), 103:
Roméro (Dolorez), 467 et 500.
515.
Seurre.434.
Sevére (Mariette), 250.
Sezzi, 371.
Shieber, 578.
'
Sigoillot, 448 et 455.
Silva Vasconcèllas (Dona Delphina
Rosa da), 450.
Silva (Caroline de), 517.
Simon (Jules), 379 et 380.
Simonneau, 532.
Slavy, 270. .'
Smith (H.-J.);, 583.
Soffer (Clémence), 476.
Sommelette-Fonder,656.
96
BEVUE MENSUELLE, BELIGÎÈUSÉ, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE
Véron, 541.
Toureite (Delà), 157.
Tournafol (Eugénie), 407.
Soulié,"286.
Soumet, 239.
Speranza, 602.
Staël (De), 326 et 522.
Steimetz (Jeanne-Marie), 380.
Stéphan, 691.
Stevenson (FannAT), 620.
Stuart Coflin, 596 et 597.
Studler (Clara), 428,434, 448 et 455.
Svdney (Gabrielle), 336.
Svlvestre (Mlle), 300.
Sylvestre (Mère), 300.
Sylvestre (Louise), 532.
Yernon (Mme Zoé de), 170.
Torgue (Fleurine), 455.
Tourette, 256.
SortcA'al (De), 127.
Sortosville (De), 127.
Soubre, 424,
Soulaneé, 448.
.
T
Trent, 669.
Trevières (Vicomtesse de),
Trigo (Salomé),464,
Truchy, 372.
ïruchô-n, 434.
Turban, 250. .
Tanlay (De), 157 et 158.
Tartter (Jacob), 582.
Tasset (Berthe-Emilie), 432
Tasset (Denise-Elisabeth), 432.
Tasset (Zoé-Marguerite), 432.
Tauscher, 542.
Tavanncs (Vicomtesse de), 92.
Taylor (T. A.), 583.
Teissier, 146.
Teissier (Amélie). 449.
Tersolo (Rosa), 434 et 44S.
Teulies (De), 119.
Theil (Du), 170.
Thiberge, 128 et 129.
Thirifocq, 346.
Thiriat, 656.
Thomas (Anna), 539.
Thomé (Félicie), 557 à 565 ; 656.
Tlionnelier, 468.
Tiblier, 346.
Torche (Les deux Soeurs), 276.
et 99.
Turner (Noémie), 616.
Turpin (Céline), 377 et 378.
U
Ubêlesky. 119.
Ullstronn (EdAvige), 618.
Ulmer (Esther), 434 et 448.
Ulmer (Julie), 434 et 448.
V
Tachet, 505.
Tall'oreau, 410 et 428.
Talandier (Mlle), 377.
Talandier (Mère), 377.
Talleyrand (Auguste de), 170.
Tallien, 326.
91
Vaché (Charlotte), 456 et 476.
Valagon, 372.
Valette (Comtesse de la), 119.
Valette, '669.
Valette (Marie), 356 et 357.
Vallayer, 276.
Vambone (Rosalie), 219.
Vandriel (Vve Charles), 618.
Vannes (Comtesse de), 95 et 99.
Vanrobais (L'aînée), 119.
Vanrobais (Dame Vanrobais), 119.
Vantrelecke (Joséphine), 410.
Vassal-Roger (Baronne de), 330 et
331.
Vatson (Vve Charles), 618.
Vau'demont (Duchesse de), 144, 145,
150, 156
et 157.
Vaughan (Miss Diana), 589, note ;
619, 703 à 711, 713 et 719.
Vavasseur (Lucie), 476.
Vavasseur (Marie), 455 et, 476.
Verdy (Thomas), 617 et 691.
Vergennes (Gravier de), 117 et 170.
Verlain (Henriette), 469.
Vernon, 691.
Saint-Etienne, imp. Ch. BOY. rue de la Loire. 13.
Verrier, 583.
Versigny, 571.
Victoria." (Princesse), 518.
Victoria (Reine), 2(51 et 386. '
Vie (Victorine), 448, 455, 475et 476.
Vienne (De la), 158.
Vignaud, 424.
Vïgreux, 434 et 476,
Villemor-Ainaral(Maria de), 450.
Villette (Marquise ' de), 100, 216,
220 à 222 et 600.
Vincent, 680 en note.
Viot (Mlle), 172.
Vitasse de Vermandolivers (Dame
de Sencemont, 119.
Voisin. 119.
Voilée (La), 157*.
Vouaux, 540 et 541.
W
AValdeck (Princesse de), 22.
Walder (Sophie ou Sophia-Sapho),
386, 575, 617, 636 à 654, '683 à 698,
703 à 711, 714 et note 2, 718. 720'
à 724.
V,rarhnburn,515 et 619.
Weldon (Betzv), 619.
AVhiteheads (Jane), 619.
Willis (Emma), 618.
AVitt (Betti de), 158.
Witt (Mme de), 158.
Worms-Mayer. 505 et, 619.
Wvdtz (Juliette). 507.
Wydtz (Marguerite), 507.
X
Xaintrailles'(De), 170 et 171.
Z
Zaccheo (Kmilia), 517.
Zola (Emile), 571.
Zorilla (Luisa), 455 et 475.
Le Gérant : P. PEYRE.

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