2015 : Accueil Ecoute Femmes
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2015 : Accueil Ecoute Femmes
BILAN D’ACTIVITE 2015 0.0. Accueil Ecoute Femmes Bureau Départemental d’accueil pour les femmes victimes de violences et ACCUEIL DE JOUR Février 2016 SOMMAIRE 1. Présentation du pôle et de l’action .................................................................................................3 2. Rapport quantitatif de l’action .........................................................................................................4 2.1 Entretiens individuels 2.1.1 Nombre de personnes qui ont bénéficié de l’action ....................................................................... 4 2.1.2 Compositions familiales ................................................................................................................. 5 2.1.3 Ages des femmes .......................................................................................................................... 7 2.1.4 Origines géographiques................................................................................................................. 8 2.1.5 Ressources à l’entrée .................................................................................................................. 10 2.1.6 Origine de la demande ................................................................................................................ 11 2.1.7 Violences exprimées ................................................................................................................... 13 2.1.8 Demandes exprimées .................................................................................................................. 15 2.2 Groupe de paroles 2.2.1 Nature de l’intervention ................................................................................................................ 15 2.2.2 Objectifs poursuivis ..................................................................................................................... 15 2.2.3 Fonctionnement ........................................................................................................................... 16 2.2.4 Répartition et rythme ................................................................................................................... 16 2.2.5 Préparation .................................................................................................................................. 17 2.2.6 Lieu .............................................................................................................................................. 17 2.2.7 Professionnelles .......................................................................................................................... 17 2.2.8 Eléments quantitatifs de l’année .................................................................................................. 17 2.2.9 Les effets ..................................................................................................................................... 17 2.3 Sensibilisations et formations 2.3.1 Contexte et actions menées ........................................................................................................ 18 2.3.2 Eléments quantitatifs de l’année .................................................................................................. 18 2.3.3 Compte rendu des actions de sensibilisation et de formation...................................................... 19 3. Evènements marquants ................................................................................................................20 3.1 Actions dans le cadre du bureau départemental ....................................................................................... 20 3.2 D’autres actions sur l’année ...................................................................................................................... 21 4. Problématiques rencontrées ........................................................................................................24 5. Paroles d’usagers, témoignages, exemples ................................................................................27 6. Ressources humaines ...................................................................................................................29 7. Environnement, réseau, partenariat .............................................................................................30 8. Plan d’actions .................................................................................................................................31 ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 2 1. PRESENTATION DU POLE ET DE L’ACTION Le pôle Accueil Ecoute & Veille Sociale s’adresse : • Aux personnes en situation ou en risque d’exclusion, Rond Point 115, Boutique Solidarité, ASEP : Action Sociale sur l’Espace Public. Accompagnement RSA Points Santé • Aux ménages en recherche d ‘hébergement ou de logement, Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation : SIAO • Aux femmes victimes de violences conjugales et familiales ainsi qu’à leurs enfants, Accueil Ecoute Femmes Accueil Ecoute Femmes est une action qui existe depuis 1981 au sein de l’Association ADALEA, elle s’adresse tout particulièrement aux femmes confrontées aux violences conjugales. Dans ce cadre, les professionnelles effectuent une fonction d’accueil, d’écoute, d’information, d’orientation et d’accompagnement des femmes confrontées à des violences conjugales en accordant une priorité aux femmes en difficulté, enceintes ou ayant des enfants à charge, avec comme souci essentiel l’intérêt des enfants. Accueil Ecoute Femmes est un lieu d’accueil pour la femme et ses enfants avec un nom qui parle de lui-même, incite les femmes à venir sans avoir à en préciser la raison : faciliter le chemin pour venir oser parler est indispensable. Ses missions : ♦ Accueillir, écouter, informer, orienter et accompagner les femmes confrontées à des violences conjugales en accordant une priorité aux femmes en difficulté, enceintes ou ayant des enfants à charge, avec comme souci essentiel l’intérêt des enfants. ♦ Animer un groupe de paroles. ♦ Proposer des actions de sensibilisation et de formation des professionnels. ♦ Animer des actions de prévention auprès des enfants/ jeunes. ♦ Proposer des temps d’éclairage spécifiques et spécialisés sur la problématique des violences conjugales en direction des partenaires départementaux. Au fur et à mesure de son existence, Accueil Ecoute Femmes a affirmé et affiné ses réponses en faveur du public, en tenant compte de ce qu’il a appris de ce public, de la problématique des violences conjugales et en fonction des évolutions sociétales. Par ailleurs, Accueil Ecoute Femmes est missionné, depuis 1997, par la Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité comme « Bureau Départemental d’Accueil pour les femmes victimes de violences ». Fin 2013, Accueil Ecoute Femmes est devenu « Accueil de Jour » pour les femmes victimes de violences. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 3 2. RAPPORT QUANTITATIF DE L’ACTION 2.1 Entretiens individuels 2.1.1 Nombre de personnes qui ont bénéficié de l’action En 2015, 537 femmes différentes ont sollicité le service (554 en 2014 et 521 en 2013). Parmi ces 537 femmes, 258 ont bénéficié d’un accompagnement sur la durée (289 en 2013, 260 en 2014). Nous considérons qu’une femme a été accompagnée par le service dans la mesure où elle a été reçue plus de 2 fois, que ce soit par téléphone ou physiquement. 1946 entretiens (1905 en 2014, 1815 en 2013) : 884 entretiens physiques (871 en 2014, 928 en 2013) et 1062 entretiens téléphoniques (1034 en 2014, 877 en 2013) ont été réalisés en lien direct avec les personnes. A ces entretiens, viennent s’ajouter 703 contacts avec des partenaires sollicités en vue d’une collaboration pour le traitement et l’accompagnement de la situation (548 en 2014). On constate une augmentation constante du nombre total d’entretiens. Comme en 2014, c’est la part des entretiens téléphoniques qui est la plus importante. Les permanences téléphoniques sont de plus en plus utilisées et les entretiens physiques tendent à être plus longs, la rédaction d’écrits avec les personnes requérant plus de temps (notes d’information, rapports …). 51 attestations, notes d’information et rapports ont été rédigés (57 en 2014, 71 en 2013), ces écrits professionnels sont incontournables et font partie intégrante de l’activité du service. En effet, les personnes qui font appel à Accueil Ecoute Femmes sont pour la plupart d’entre elles sous le choc du traumatisme, on note beaucoup de confusion dans leurs propos, une perte des repères temporels, une perte de confiance, de mémoire… Ces écrits permettent à la fois : de rendre compte, d’alerter sur une situation d’enfant en danger et/ou de soutenir une demande, d’authentifier la parole, de porter à la connaissance des partenaires des informations pouvant clarifier une situation en apportant des éléments précis, concrets et factuels, de rendre compte et de soutenir la parole de la personne, de mettre en mots les violences subies, les nommer, de relater les faits dans le temps, de classer et d’ordonner des informations pour en donner une vision plus précise, d’éviter à la personne de devoir réexpliquer l’histoire des violences vécues, de faciliter la rencontre avec les partenaires judiciaires, médicosociaux … Selon la situation, ils peuvent prendre la forme de rapports, de notes d’information, ou d’attestations. Ces écrits professionnels ne sont jamais remis directement aux personnes mais sont transmis aux partenaires (avocats, CRIP, experts assermentés auprès du Tribunal,…). La transmission de ces informations se fait avec l’accord des personnes. Ces écrits nécessitent un temps de travail conséquent d’élaboration et de reconstruction pour la personne : retrouver des repères temporels, réorganiser sa pensée, clarifier ses positions : resituer la place de la femme et la place du parent, travailler sur la parentalité : resituer la place de l’enfant au cœur de la problématique, … ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 4 Nous avons fait le choix de comptabiliser toutes les femmes qui ont sollicité le service (537) afin d’avoir une bonne lisibilité du nombre de femmes concernées par la problématique et qui ont engagé une première démarche, ce qui explique la part de « Non communiqué » dans les tableaux. Les situations pour lesquelles nous n’avons pas d’information concernent, en effet, les femmes avec qui nous n’avons eu qu’un contact téléphonique mais également les femmes qui ont souhaité préserver leur anonymat. Permanence ST BRIEUC Permanence DINAN Permanence GUINGAMP Permanence LOUDEAC Permanence ROSTRENEN Permanence LAMBALLE TOTAL 395 46 17 28 20 31 537 406 45 16 36 15 36 554 361 60 27* 25 16 32 521 303 (76.71%) 36 (78.26%) 11 (64.71%) 16 (57.14%) 16 (80%) 22 (70.97%) 404 (75.23%) 326 (80.30%) 34 (75.56%) 11 (68.75%) 24 (66.67%) 10 (66.67%) 24 (66.67%) 429 (77.44%) 278 (77%) 44 (73.33%) 18 (66.66%) 22 (88%) 12 (75%) 25 (78.12%) 399 (76.58%) Nombre de femmes reçues en 2015 Nombre de femmes reçues en 2014 Nombre de femmes reçues en 2013 Nombre de femmes qui ont pris contact avec le service pour la 1ère fois en 2015 Nombre de femmes qui ont pris contact avec le service pour la 1ère fois en 2014 Nombre de femmes qui ont pris contact avec le service pour la 1ère fois en 2013 A noter également que pour 2015, le service a répondu aux sollicitations de 8 hommes (11 en 2014 et 8 en 2013). Sur ces 537 femmes, 404 ont pris contact avec le service pour la première fois, soit 75.23% des femmes qui ont été accueillies à Accueil Ecoute Femmes (77.44% en 2014 et 76.58% en 2013). 2.1.2 Compositions familiales SAINT BRIEUC DINAN GUINGAMP LOUDEAC ROSTRENEN Personnes seules Personnes seules avec un ou des enfants Couples sans enfant Couples avec un ou des enfants 37 78 50 157 11.86% 25% 16.03% 50.32% 0 17 0 18 0% 48.57% 0% 51.43% 1 0 1 12 7.14% 0% 7.14% 85.71% 5 5 5 11 19.23% 19.23% 19.23% 42.31% 1 1 1 13 6.25% 6.25% 6.25% 81.25% ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes NC* TOTAL 73 395 11 46 3 17 2 28 4 20 5 LAMBALLE TOTAL 2015 TOTAL 2014 TOTAL 2013 1 13 5 9 4% 46% 18% 32% 3 31 45 114 62 220 96 537 10.20% 25.85% 14.06% 49.89% 71 133 57 225 14.61% 27.37% 11.73% 46.29% 68 554 49 153 36 187 11.53% 36% 8.47% 44% 96 521 * Non Communiqué Les pourcentages ci-dessus sont basés sur le nombre total des situations familiales connues (Ex : Dinan 35). Si la crise et la violence apparaissent dans le couple, la violence et ses effets perdurent très souvent au-delà de la séparation. Aussi, il importe de travailler sur la continuité des violences hors couple et/ou des conséquences de ces violences. Le temps de la reconstruction demande, en général, de longues années et des séquelles peuvent demeurer. 78.74% des femmes accueillies, seules ou en couple, en 2015 ont des enfants (73.66% en 2014, 80% en 2013), 25.85% sont des familles monoparentales (27.37% en 2014, 36% en 2013), 14 femmes étaient enceintes (14 en 2014, 10 en 2013), 794 enfants dont 544 mineurs et 250 majeurs vivaient dans le climat de violences conjugales ou de mésentente de leurs parents. Ces éléments s’appuient sur le nombre de situations pour lesquelles nous avons eu connaissance de la présence d’enfants (572 en 2014 dont 401 mineurs et 171 majeurs), 47 rapports ont été émis vers la CRIP dans le cadre d’informations préoccupantes (59 en 2014, 48 en 2013), 61 enfants ont étés orientés vers un suivi psychologique (85 en 2014, 104 en 2013), 43 enfants bénéficiaient déjà d’un suivi psychologique (50 en 2014, 39 en 2013). La situation de particulière vulnérabilité des personnes accompagnées par le service et plus spécialement celle des enfants n’est plus aujourd’hui à démontrer. Les enfants sont témoins directs ou indirects des violences exercées au sein du couple et les conséquences de l’exposition à ces violences sont dramatiques pour la construction de chacun. Comme de nombreux professionnels intervenant sur cette problématique, nous ne parlons plus d’ailleurs aujourd’hui d’enfants témoins mais d’enfants victimes, citons d’ailleurs : « Les enfants, lorsqu’ils grandissent dans un climat de violence contre leur mère ne sont pas des témoins passifs de la tension et de la violence. »(cf. Observatoire des violences envers les femmes Conseil départemental Seine Saint-Denis 2012). « De toute façon, quoi qu’il en soit, qu’il soit témoin seulement et ou victime, les effets sont les mêmes. C’est ce qu’il faut retenir. Etre, vivre dans un monde de la violence, dans une famille où la violence est permanente ou l’exposition à la violence est chronique entraîne des symptômes chez les enfants. » (cf. Liliane Daligand, Professeure de médecine Légale, Université Lyon 1, psychiatre psychanalyste, C.H. Lyon sud, experte auprès de la Cour d’appel de Lyon). Les conséquences des violences sur les enfants ne sont pas négligeables, elles sont visibles pour certains enfants avant leur majorité au travers de symptômes et signes de souffrances repérables. Pour d’autres, les signes de souffrances ne sont pas repérés voire inconnus ou niés par les adultes. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 6 Les femmes viennent parfois sur le service avec leurs enfants, et ce, pour différentes raisons : pour des raisons pratiques, principalement l’absence d’un mode de garde (jeunes enfants, le mercredi, les périodes de vacances scolaires, enfant malade, allaitement…), l’enfant sert de prétexte pour sortir du domicile conjugal (il a un rendez-vous médical par exemple), l’enfant ne peut rester au domicile avec le père, sa mère craint pour sa sécurité, pour des raisons psychologiques : relation mère/enfant fusionnelle, enfant béquille… Les femmes sont amenées à réfléchir sur leur rôle parental et leur responsabilité en tant que parent. A l’écoute des enfants, de ce que dit leur mère, les professionnelles orientent si nécessaire vers des suivis adaptés. Une attention particulière est accordée aux enfants car il est important, dans un premier temps, pour eux de : pouvoir rompre le silence, apprendre qu’ils n’y sont pour rien, apprendre qu’ils peuvent être aidés, savoir que la Loi interdit de tels comportements que rien ne justifie. Le repérage des enfants en danger est le souci premier du service. Il convient d’agir en termes de protection des enfants et de prévention des violences conjugales. Il convient donc de rester vigilant. Le nombre significatif de situations d’enfants en danger ou en risque de l’être, dans un contexte de violence conjugale a de quoi interpeller. A la connaissance du service, 43 mesures éducatives ont été prises dans le cadre de la protection de l’Enfance (43 en 2014, 36 en 2013). 40 mesures prises suite à la saisine du Juge des Enfants (41 en 2014, 33 en 2013), 3 mesures administratives exercées (2 en 2014, 3 en 2013). Nombre 40 13 7 3 11 6 3 3 Mesures judiciaires Aide Educative en Milieu Ouvert (AEMO) Aide Educative en Milieu Ouvert Renforcé (AEMOR) Placement Judiciaire Ordonnance de Placement Provisoire (OPP) Mesure Judiciaire d’Investigation Educative (MJIE) Mesures administratives AED Total 43 Concernant les enfants majeurs, il n’est pas rare de voir que des enfants n’aient pas posé trop de problèmes jusqu’à leur majorité et que des faits de violences de leur part apparaissent, notamment lorsqu’ils projettent de s’installer en couple. 2.1.3 Ages des femmes < 18 ans 18 à 25 ans 26 à 39 ans 40 à 49 ans 50 à 59 ans 60 à 79 ans >= 80 ans NC TOTAL ST BRIEUC 3 24 134 76 31 24 0 103 395 DINAN 0 0 13 12 3 1 0 17 46 GUINGAMP 0 0 4 4 1 3 0 5 17 LOUDEAC 0 1 15 5 3 1 0 3 28 ROTRENEN 0 2 7 3 0 3 0 5 20 LAMBALLE 0 0 11 7 4 1 0 8 31 ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 7 3 27 184 107 42 33 0 0.76% 6.82% 46.46% 27.02% 10.61% 8.33% 0% 4 36 192 113 69 32 1 0.90% 8.05% 42.95% 25.28% 15.44% 7.16% 0.22% 3 41 167 105 46 28 0 0.77% 10.51% 42.82% 26.92% 11.79% 7.18% 0% TOTAL 2015 TOTAL 2014 TOTAL 2013 141 537 107 554 131 521 La majorité des femmes ayant fait appel à Accueil Ecoute Femmes en 2015 a entre 26 et 39 ans ce qui représente 46.46% (42.95% en 2014, 42.82% en 2013). A noter par ailleurs, la part des femmes de plus de 60 ans qui augmente cette année : 8.33% (7.38% en 2014, 7.38% en 2013). 2.1.4 Origines géographiques SECTEURS % 2013 % 2014 % 2015 ST BRIEUC 44.15 48.74 47.74 LAMBALLE 7.87 7.40 8.49 GUINGAMP 6.33 5.42 7.36 DINAN 11.32 9.75 10.94 PAIMPOL 1.54 1.81 0.93 LOUDEAC 6.91 8.30 5.66 LANNION 2.5 0.90 3.02 ROSTRENEN 4.41 4.33 5.66 Bretagne 3.07 4.33 1.89 Autres départements 1.92 1.26 0.57 Etranger 0.19 0 0 Non communiqué 9.79 7.76 7.74 TOTAL 100 100 100 La cartographie suivante illustre l’origine de l’ensemble des demandes de femmes victimes de violences conjugales et familiales, en 2015, qui ont fait appel à Accueil Ecoute Femmes dans le cadre des entretiens individuels réalisés à Saint Brieuc, Guingamp, Dinan, Loudéac, Rostrenen et Lamballe : ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 8 476 femmes accueillies à Accueil Ecoute Femmes en 2015 étaient originaires des Côtes d’Armor 21 39 253 103 30 30 La cartographie suivante illustre l’origine des femmes de Saint-Brieuc Agglomération qui ont fait appel au service en 2015 : 209 femmes accueillies à Accueil Ecoute Femmes en 2015 étaient originaires de Saint-Brieuc Agglomération 2 1 19 2 139 0 2 10 4 10 0 8 0 12 ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 9 Femmes accueillies et accompagnées par le service issues des quartiers prioritaires de Saint-Brieuc Agglomération : 2015 Saint-Brieuc Croix Lambert 9 Saint-Brieuc Europe Balzac - Ginglin 8 Saint-Brieuc Waron Point du jour 6 Ploufragan Iroise 2 TOTAL 25 Nous avons recensé 25 femmes résidant dans les quartiers prioritaires de l’agglomération, les femmes que nous avons accueillies (que ce soit dans nos locaux ou par téléphone) ne souhaitent pas toujours donner d’information sur leur lieu de résidence, on peut donc penser qu’il s’agit d’un chiffre à minima. 2.1.5 Ressources à l’entrée PERMANENCES SAINT BRIEUC Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : DINAN Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : GUINGAMP Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : LOUDEAC Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : ROSTRENEN Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : LAMBALLE Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : Allocation Salaire chômage/ Retraite formation 31 93 2 8 32 41 12 18 33 114 395 6 3 0 3 1 21 46 0 1 0 0 0 6 17 8 3 3 0 2 3 28 1 1 1 0 5 5 20 3 2 0 1 1 8 31 50 51 16 22 42 157 537 55 56 21 30 56 114 554 41 60 19 28 43 138 521 10 1 5 9 1 8 7 2 2 16 7 8 Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : 44 124 TOTAL 2014 222 TOTAL 2013 Autres 12 199 Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : AAH 145 TOTAL 2015 Dont salaire à temps partiel : Dont salaire à temps plein : Sans Non TOTAL ressource communiqué RSA 44 147 192 44 121 Parmi les 380 femmes pour lesquelles on connait leur situation financière et professionnelle : On peut noter que 199 femmes perçoivent un salaire, une retraite ou exerce une profession libérale soit 52.37% (50.45% en 2014, 55.13% en 2013). Cependant, parmi ces 380 femmes : 42 femmes n’ont pas du tout de ressources soit 12.73% (11.23% en 2013), ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 10 117 femmes bénéficient des minima sociaux soit 30.79% (30% en 2014, 31.33% en 2013) : AAH, RSA, chômage/formation, 124 d’entre elles exercent une activité à temps plein soit 32.63% (33.41% en 2014, 31,59% en 2013). Les catégories socioprofessionnelles des personnes : Cadres Chefs d’entreprises / Commerçantes / Artisanes / Agricultrices Au chômage Employées Etudiantes / Scolaires / Stagiaires Femmes au foyer Ouvrières Profession intermédiaire Profession libérale Retraitées 1,99% 2,99% 20,27% 36,22% 3,32% 9,63% 6,31% 9,30% 1,33% 8,64% Les catégories socioprofessionnelles ne reflètent pas toujours le niveau de ressources des personnes. Par exemple : dans la catégorie 2 (chefs d’entreprises…..) il existe une grande disparité dans les ressources. 2.1.6 Origine de la demande Origine de la demande 140 129 120 100 73 80 60 60 40 50 36 27 26 20 20 20 4 32 5 12 12 4 11 4 0 3 2 7 0 ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 11 Origine de la demande ST BRIEUC DINAN GUINGAMP LOUDEAC ROSTRENEN LAMBALLE TOTAL Demande individuelle 10,89% 0,76% 0,51% 0,51% 0,00% 0,00% 9,31% Travailleur social (MDD) 16,96% 7,34% 0,76% 1,27% 3,04% 0,00% 24,39% Police/Gendarmerie 5,82% 0,25% 0,00% 0,51% 0,51% 0,00% 5,21% CIDFF 3,29% 0,00% 0,25% 1,01% 0,00% 0,51% 3,72% ADAJ 1,01% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,74% Autres travailleurs sociaux 4,56% 1,01% 0,25% 0,00% 0,00% 0,76% 4,84% Famille/amis/voisins 12,66% 0,51% 0,51% 1,01% 0,00% 1,01% 11,55% Médecins 4,30% 0,25% 0,00% 0,00% 0,00% 0,76% 3,91% Associations 2,03% 0,00% 0,00% 0,76% 0,00% 0,25% 2,23% Psychiatres 1,27% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,93% Psychologues 2,28% 0,00% 0,00% 0,51% 0,25% 0,00% 2,23% PMI / obstétrique 0,25% 0,00% 0,00% 0,00% 0,25% 0,00% 0,37% Adalea 8,10% 0,00% 0,25% 0,76% 0,00% 0,25% 6,89% Hôpital 2,03% 0,25% 0,25% 0,00% 0,25% 0,00% 2,05% Maison de l’Argoat 0,00% 0,00% 1,01% 0,00% 0,00% 0,00% 0,74% Espace Femmes 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 3919 16,96% 0,76% 0,00% 0,51% 0,25% 0,00% 13,59% Avocat 0,76% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,56% Autres 2,28% 0,00% 0,00% 0,25% 0,00% 0,25% 2,05% Non communiqué 4,56% 0,51% 0,51% 0,00% 0,51% 0,25% 4,66% TOTAL 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 12.66% des femmes prennent elles-mêmes contact avec Accueil Ecoute Femmes (9.21% en 2014, 17.17% en 2013). Parallèlement, on observe aussi une nette augmentation des orientations du numéro national le 3919 (18.48% contre 17.33% en 2014, 10.80% en 2013, 5.98% en 2012 et 3.74% en 2011). On peut penser, grâce aux campagnes de communication que le recours au 3919 est un réflexe de plus en plus intégré par la victime. D’autre part, suite à une enveloppe budgétaire accordée par le gouvernement, l’amplitude horaire du 3919 a augmenté. C’est le premier appel qu’une personne peut faire avant d’être orientée vers les relais départementaux. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 12 Les permanences téléphoniques ont pour objectif de permettre un premier contact qui peut aboutir à un accompagnement sur du plus long terme. En 2015, 133 personnes différentes (201 en 2014, 137 en 2013) ont contacté le service sur ces créneaux dédiés. Aujourd’hui, le numéro départemental et l’action du service sont bien identifiés par les différents partenaires, en particulier par les travailleurs sociaux des Maisons Du Département dont la part représente un peu plus d’un tiers des orientations. L’entretien téléphonique nécessite un temps d’écoute conséquent. Il s’adresse, dans un premier temps, à des personnes qui ne se déplaceraient pas d’emblée pour un entretien physique. Lors de l’entretien téléphonique, en fonction de l’évaluation de la situation, la proposition d’un rendez-vous physique est systématiquement faite. Cependant, les personnes n’acceptent pas toujours et ne viennent pas forcément au rendez-vous lorsqu’il y en eu un de fixé. En revanche, très souvent, elles vont solliciter, à nouveau, le service sur les plages horaires des permanences téléphoniques. Nous avons repéré que les personnes qui appelaient sur ce temps de permanence sont très souvent, en état de crise, de choc….Ces personnes ont besoin d’une écoute immédiate mais ne sont pas forcément prêtes, dans cette première écoute, à engager des démarches de séparation, de porter plainte, d’aller voir un médecin … Certaines personnes sont aussi demandeuses de conseils par rapport à leur couple, d’exprimer leurs ambivalences …Pour certaines personnes, nous remarquons que le rendez-vous physique signifie l’engagement vers un départ, qu’elles ne sont pas encore prêtes à assumer ou qu’elles ne veulent ou ne peuvent accomplir. Il convient de préciser que le travail dans le cadre des entretiens téléphoniques, ne se limite pas à l’écoute. De nombreux contacts, avec l’accord de la personne, sont très souvent nécessaires avec de multiples partenaires pour assurer sa sécurité, sa protection et celle de ses enfants. A noter également, une augmentation du nombre de femmes qui font appel au service, pour la première fois, par mail après avoir parcouru le site de l’Association. Par ailleurs : 39.74% sont orientées par un travailleur social (26.90% en 2014, 37.67% en 2013), Les actions de sensibilisation et de formation réalisées depuis plusieurs années ont contribué à favoriser une meilleure prise en compte des victimes à la fois en termes d’évaluation et d’orientation vers Accueil Ecoute Femmes. 15.70% des orientations se font par le biais de membres de la famille, d’amis, ou de voisins (11.19% en 2014, 13.02% en 2013). 8.10% des orientations se font par le biais d’hôpitaux et de médecins (7.77% en 2014, 9.70% en 2013). Le travail de partenariat avec les professionnels de santé se concrétise. Ils sont de plus en plus demandeurs d’informations et de plaquettes du service. 2.1.7 Violences exprimées La violence n’est pas facile à déceler, tant la femme a tendance à cacher la vérité - parfois à ses propres yeux ou encore à minimiser la gravité de la situation. Le combat qu’elle mène pour maintenir l’unité familiale, la crainte des conséquences qui pourraient résulter de ses démarches, notamment quant au sort réservé aux enfants, peut amener une réticence à dévoiler la violence à des intervenants institutionnels. Lorsque la femme contacte Accueil Ecoute Femmes, elle est enfermée dans les émotions, le vécu, la peur et n’est plus en capacité de penser. C’est l’insupportable qui l’amène à mettre en dehors de la famille le secret, même si elle n’est pas forcément prête à un départ. Les violences des hommes sur les femmes ont toujours d’autant plus de difficultés à être connues et à être combattues que leur fondement même repose sur la clôture, l’enfermement, le refus de s’ouvrir aux autres. La violence protège le lieu du secret en remettant la femme victime et complice de celui-ci. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 13 Accueil Ecoute Femmes devient un lieu : Où la femme vient déposer son secret qu’elle ne peut dire à l’extérieur, l’extérieur elle a honte, elle se trouve sous la domination mination de son conjoint et la plupart du temps est très isolée. isolée De dépôt de la parole, lieu où les choses se disent, se parlent, espace que la femme s’offre à elle-même même pour élaborer une autre vie à construire. Les violences conjugales : Types de violences conjugales exprimées 368 400 350 275 267 241 300 250 160 200 150 46 100 50 0 Dans le rapport ONDRP 2012, parmi les 13 866 fiches renseignées concernant une situation de violence entre conjoints, la FNSF (Fédération Nationale Solidarité Femmes) repère que 52 % des femmes se sont déclarées victimes de trois formes de violence (psychologique, verbale verb et physique). « La recherche donne à penser que la violence physique dans les relations intimes s’accompagne souvent de violence psychologique et, dans un tiers à plus de la moitié des cas de violence sexuelle » Rapport de l’O.M.S 2002. C’est égalementt ce que nous constatons, à noter qu’en ce qui concerne les violences sexuelles, ce sont des violences qui sont souvent sous-estimées, sous les victimes ayant beaucoup de difficultés à pouvoir en parler. 73.83% en 2014, 70.25% en Les violences psychologiques : 368 en 2015, soit 68.53% des femmes reçues (73.83% 2013). Elles restent très difficiles à prouver, bien que très dévastatrices dévastatrice pour la victime, elles peuvent peuve conduire notamment à l’alcoolisme, au suicide... suicide.. Aussi, non prises en comptes par les magistrats par manque m de preuves, les femmes ne se sentent nt pas reconnues comme victimes victime et ont, de ce fait beaucoup de mal à se reconstruire. Les violences autres que conjugales : 84 autres situations, hors violences conjugales, se répartissent ainsi (118 en 2014, 79 enn 2013) : 64 situations de viols (83 en 2014, 21 en 2013) dont : 36 viols de parent sur mineur 3 viols de parent sur majeur 4 viols de majeur sur parent 1 viol au travail 8 d’incestes (10 10 en 2014, 43 en 2013) 12 autres agressions (11 ( en 2014, 3 en 2013) Ces chiffres sont bien en-deçà deçà de la réalité, en effet, il est rare que les femmes puissent parler des violences sexuelles qu’elles ont subies,, non seulement c’est un sujet encore très tabou, mais parler de ces violences réveille aussi le traumatisme. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 14 Dans le rapport ONDRP 2012 sur les 13 866 fiches renseignées de la FNSF seules 1082 fiches (7,80%) citent des violences sexuelles entre conjoints. 2.1.8 Demandes exprimées Ces demandes se regroupent en quatre grandes thématiques : Ecoute & soutien Groupe de paroles Hébergement Information SAINT BRIEUC 236 10 28 76 DINAN 34 1 3 2 GUINGAMP 11 0 0 2 LOUDEAC 10 0 0 4 ROSTRENEN 18 0 0 3 LAMBALLE 18 0 2 1 327 11 33 88 TOTAL Les demandes d’écoute et de soutien sont les plus fréquemment formulées par les femmes, 71.24% des femmes font ces demandes (78.34% en 2014, 78.34% en 2013). Les demandes d’hébergement représentent 17.19% (11.37% en 2014, 6.92% en 2013). A noter que la majorité des femmes qui demandent un hébergement la cumulent à une demande d’écoute. Le lieu d'accueil et d’écoute offre, à travers des entretiens, la possibilité d’approfondir le sens de cette démarche et oriente vers le Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO) lorsque la demande d’hébergement est formulée. Les demandes d’informations représentent 19.17% des demandes (25.81% en 2014, 20.42% en 2013), elles s’organisent plus particulièrement autour de la mise en place des permanences téléphoniques. En 2015, nous avons recensé 1062 entretiens téléphoniques, soit 28 de plus qu’en 2014, 185 de plus qu’en 2013 et 260 de plus qu’en 2012. Les entretiens téléphoniques sont en réelle augmentation et permettent, entre autres, de répondre aux demandes d’informations. 2.2 Groupe de paroles 2.2.1 Nature de l'intervention L'action du groupe de paroles s'inscrit dans le cadre du travail fait à l’Association ADALEA autour de la violence conjugale et du soutien à la fonction parentale. Il est ouvert aux femmes confrontées à la violence, c'est un groupe d'échange de paroles, bien qu'il puisse y avoir, dans ce cadre, des effets thérapeutiques. 2.2.2 Objectifs poursuivis A partir de la constitution d'un groupe de six à neuf femmes et d'un regroupement tous les quinze jours il a pour objectifs de : Rassembler entre elles des femmes ayant eu des problèmes de séparation et/ou qui ont subi des violences, désirant vivre l'expérience d'appartenance à un groupe ; ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 15 Partager les expériences de chacune, créer une dynamique entre les femmes pour le soutien et l'expression des difficultés, aider à retrouver des attitudes d'autonomie : le travail de groupe est un travail en miroir, le fait d'entendre quelqu'un d'autre exprimer son problème peut permettre une identification, ce qui permet de trouver un appui ; Favoriser la circulation de la parole, la compréhension de leur vécu pour tenter de sortir de la position de victime, étape nécessaire à la reconstruction ; Revaloriser l’estime d’elles-mêmes, restaurer son identité et son intégrité psychique fragilisées par un vécu de violences ; Favoriser l'émergence des compétences et des capacités de chacune des femmes ; Développer des solidarités, favoriser la sortie de l’isolement social ; Aider à séparer le conjugal et le parental, restaurer les places de chacun, père et mère, les rendre effectives dans leur rôle éducatif ; Repérer et orienter vers les structures adaptées aux besoins de chacune. 2.2.3 Fonctionnement L'entrée dans le groupe de paroles se fait après un entretien individuel avec la femme, qui permet : De présenter les modalités de fonctionnement du groupe de paroles (règles, intervenantes…), De préciser son besoin et ses attentes par rapport au groupe, D'évaluer si elle peut vivre une situation de groupe, De confirmer le souhait de participer au groupe et de mesurer les obstacles à l’intégration dans un groupe. Il est prudent de ne pas engager des personnes dans un processus qui pourrait leur être néfaste à ce moment précis. Les règles du fonctionnement du groupe sont remises aux femmes et doivent être respectées. Ces règles sont régulièrement reparlées au sein du groupe afin de ne pas perdre le sens et permettre leur intégration dans le vécu du groupe. 2.2.4 Répartition et rythme La répartition du temps d’intervention des professionnelles est constituée par trois temps complémentaires : L’accueil et le suivi des femmes Entretien individuel d’une heure environ pour préparer l’entrée dans le groupe, des temps d’entretiens individuels de suivi pour compléter l’action du groupe de paroles pour les femmes qui en éprouvent le besoin. Les regroupements Un regroupement de deux heures tous les quinze jours à partir d’un calendrier fixé à l’avance avec en amont un temps de préparation d’une heure. Ce rythme est un des éléments important, il permet de faire un réel travail par sa régularité, cela pose un cadre indispensable et sécurisant qui favorise l’expression en groupe. Partenariat, bilan, dossiers… Tout au long de l’année, des espaces temps sont retenus afin d’effectuer les démarches en direction du partenariat concernant l’activité et la présentation du fonctionnement du groupe de paroles. Par ailleurs, des temps sont dégagés pour la rédaction de bilans, de dossiers sur le fonctionnement du groupe. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 16 2.2.5 Préparation Dans cette préparation, le souci premier est de garantir l’expression de chacune des personnes dans le groupe avec pour objectif, de donner « du poids » à la parole et de privilégier l’écoute. Ainsi, ce qui se dit et se vit dans le groupe fait partie de la trame. Une trame de rencontre est établie par les professionnelles, qui s’articule en fonction des attentes du groupe et en fonction des séances précédentes. Le groupe étant ouvert, l’entrée de chaque nouvelle participante est préparée. 2.2.6 Lieu Les regroupements ont lieu dans un salon mis à disposition à cet effet au sein d’Accueil Ecoute Femmes à SaintBrieuc. 2.2.7 Professionnelles Deux professionnelles d'Accueil Ecoute Femmes d’ADALEA co-animent et accompagnent le groupe. Il s’agit principalement de gérer la parole des participantes. La co-animation permet d’exploiter les complémentarités des professionnelles, de dynamiser au mieux les ressources des femmes, de les soutenir et de contenir le groupe. Le regard de chaque professionnelle éclaire la pratique de l’autre. 2.2.8 Eléments quantitatifs de l'année 22 femmes ont sollicité Accueil Ecoute Femmes pour participer au groupe de paroles (17 en 2014, 14 en 2013). 9 entretiens préalables ont ainsi été réalisés (17 en 2014, 7 en 2013). 21 femmes ont participé au groupe sur l'année, dont 12 femmes qui participaient déjà au groupe en 2014. 19 rencontres se sont déroulées (22 en 2014, 19 en 2013). 2.2.9 Les effets Les effets sont différents suivant les personnes, selon là où elles en sont personnellement. La parole, liante au sein d’un groupe permet de lever la honte, de la nommer, de la reconnaître. Par la parole, les femmes qui participent au groupe sortent de la victimisation, elles brisent l’isolement, le silence dans lequel elles vivaient suite aux violences subies. Les récits que font les participantes, esquisse d’une histoire, des difficultés de chacune et les échos des autres femmes du groupe peuvent être des solutions imaginées, des rapprochements de situations qu’elles ont ellesmêmes connues, des causes envisagées, des réflexions existentielles. Les participantes trouvent une place active dans l’élaboration de leurs difficultés et des solutions à trouver avec l’aide et le soutien des autres femmes. Ces échanges, plus ou moins intimes, forment le tissu et la richesse du groupe. Les femmes puisent, dans le groupe, la force de passer de victimes à actrices et de sortir de la soumission. Parler de ses difficultés en groupe évite l’individualisation de questions qui s’avèrent collectives. Les réflexions collectives qui y sont engagées ressourcent le narcissisme mis à mal dans la relation de couple. La revalorisation se fait beaucoup par les autres. Le passage dans le groupe peut être bref pour certaines, pour d’autres, c’est un investissement à plus long terme. C’est un passage qui toujours laisse la trace d’un possible à reconstruire (cf. chapitre 5. témoignages). Le groupe permet, à partir de la parole libérée, d’orienter les femmes de façon individuelle vers des structures ou professionnels adaptés. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 17 Ainsi en 2015, les 21 femmes qui ont participé au groupe de paroles ont pu commencer ou prolonger ce travail de reconstruction, de revalorisation, leur permettant d'appréhender différemment leur devenir. 2.3 Sensibilisations et formations 2.3.1 Contexte et actions menées Trop souvent méconnue, la violence conjugale est particulièrement préoccupante tant du fait de son ampleur, des conséquences physiques, psychologiques et sociales qui en résultent pour ses victimes, principalement des femmes, que du fait de son retentissement sur l’ensemble de la famille et notamment des enfants. Sous l’autorité du Préfet, dans chaque département, la commission départementale d’action contre les violences faites aux femmes et sa déclinaison à l’échelle des territoires sont l’instrument de la cohérence et de la visibilité de la mise en œuvre de la politique de l’Etat. Ces commissions ont pour mission la prise en charge, le traitement et la prévention des violences envers les femmes. Dans ce cadre, Accueil Ecoute Femmes a réalisé en 2015, en lien avec le Centre d’Information aux Droits des Femmes et de la Famille (CIDFF) et l’Association Départementale d’Alternatives Judiciaires (ADAJ), des actions de sensibilisations à la thématique des violences conjugales. 2.3.2 Eléments quantitatifs de l’année En 2015, 1019 personnes ont pu bénéficier d’actions de sensibilisation et/ou de formation à la problématique aux violences conjugales (1 099 en 2014, 823 en 2013) dont : Des jeunes lycéens, collégiens ou stagiaires de la formation, Des enseignants et professeurs des écoles, Des assistants de vie scolaire et d’éducation, Des Conseillers Principaux d’Education, Des bailleurs, Des policiers et gendarmes, Des médiateurs sociaux, Des travailleurs sociaux, Des stagiaires, Des professionnels de santé, Des élus. Depuis 2014, nous avons fait le choix de développer des actions à destination de jeunes et de professionnels d’établissements scolaires. L’objectif principal de ces actions est de leur permettre d’acquérir les bases nécessaires à la compréhension de la problématique des violences conjugales tant sur le plan psychosocial que juridique. Ainsi, 18 actions de sensibilisation et/ou de formation ont été organisées en 2015 (21 en 2014, 20 en 2013) : 1 06/01 Secteur géographique / structure Lamballe 2 06/01 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de collégiens (ennes) 24 3 09/03 Saint-Brieuc 1 sensibilisation sur les violences conjugales auprès de policiers / gendarmes / travailleurs sociaux du Conseil départemental 13 4 11/03 Carhaix Plouguer 1 débat suite à un film auprès de lycéens (ennes) 45 5 21/09 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 30 6 21/09 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 24 Dates Type de sensibilisation / formation Nombre de personnes 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de collégiens (ennes) 20 ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 18 7 25/09 Saint-Brieuc 1 sensibilisation auprès d’étudiants (es) 38 8 12 et 13/10 Saint-Brieuc 1 formation auprès de conseillères logement 7 9 30/10 Rostrenen 1 sensibilisation auprès de stagiaires de la formation professionnelle 8 10 05/11 Trégueux 1 débat suite à un film auprès du grand public 320 11 09/11 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 24 12 09/11 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 23 13 16/11 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 17 14 16/11 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 19 15 25/11 Lamballe 1 débat suite à un film auprès du grand public 80 16 28/11 Yffiniac 1 sensibilisation grand public (hippodrome) 300 17 30/11 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 16 18 30/11 Lamballe 1 animation du jeu « Equité Toi ? » auprès de lycéens (ennes) 11 TOTAL 1019 2.3.3 Compte rendu des actions de sensibilisation et de formation Il ressort de ces actions, une dimension partenariale et éthique très forte autour des questions soulevées sur le thème des violences conjugales. Les participants, ont ainsi pu obtenir non seulement une sensibilisation ou une formation mais aussi découvrir ou redécouvrir des partenaires. Cette connaissance du partenariat qui peut agir en amont ou bien en aval de l’intervention des professionnels sensibilisés apporte une cohérence d’intervention pour les femmes victimes de violences conjugales. La concrétisation de cette cohérence c’est le travail au quotidien, les échanges, les orientations pour une bonne prise en charge des victimes. Personnes rencontrées sur la problématique : 1 étudiante 1ème année d’assistante sociale à ASKORIA 2 infirmières dont une du service des urgences du C.H.C.B. site de Kério (Pontivy) 3 élèves de 1ère ST2S du Lycée Renan à St Brieuc dans le cadre d’un travail de recherches 3 élèves de 1ère ST2S du Lycée St Pierre à St Brieuc dans le cadre d’un travail de recherches 3 élèves de 1ère ST2S du Lycée Notre-Dame de Guingamp 4 stagiaires de la formation professionnelle sur le site de Loudéac autour des conséquences sur les enfants 5 assistantes sociales vacataires de la MDD de St Brieuc couronne 1 assistante sociale du personnel d’un Centre hospitalier 4 médecins généralistes ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 19 3. EVENEMENTS MARQUANTS 3.1 Actions dans le cadre du bureau départemental : Sur Lamballe, la permanence qui a débutée le 15/09/2011, grâce au soutien de la ville de Lamballe puis au Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD) est désormais bien repérée, les orientations sont en augmentation constante. Le fort partenariat avec la Mairie et son implication ont permis de mettre en place : La poursuite des actions de prévention, démarrées en 2012, dans le cadre de l’animation du jeu « Equité-toi » auprès des lycées et collèges. La mise en place de permanences supplémentaires sur la période des vacances scolaires en 2015 grâce à un soutien financier exceptionnel. Sur Guingamp, les rencontres initiées en 2014 avec la professionnelle de l’accueil de proximité « du côté des femmes du pays » se sont poursuivies dans un esprit de partenariat. Sur Rostrenen, L’organisation, en 2014, en partenariat avec les services du pays Centre Ouest Bretagne (Animatrice Territoriale de Santé), d’une rencontre à l’attention des partenaires et acteurs locaux intervenant dans le champ du sanitaire, social, médico-social, associatif, judiciaire, élus a permis à plus de femmes de solliciter notre service (+ 5 femmes). La permanence est mieux repérée par les acteurs locaux et les échanges avec les travailleurs sociaux, notamment sur les situations de violences conjugales, sont en constante augmentation. Sur Loudéac, il existe une forte mobilisation et une attention particulière accordée aux situations de violences conjugales. La permanence est bien identifiée par les partenaires locaux. Nous sommes régulièrement sollicitées sur des situations et sommes conviées à des réunions de synthèses. Le travail en partenariat se doit d’être consolidé et élargi, des collaborations sont en cours de définition notamment avec le service des urgences du Centre Hospitalier du Centre Bretagne. Sur ce territoire, nous avons également participé à une réunion de présentation des services de médiation familiale par le Gué à laquelle tous les partenaires locaux étaient présents (MDD, CMP, services de police et de gendarmerie, élus …) Sur Dinan, le partenariat avec la MDD de Dinan est solide. Cette permanence s’effectue au sein de leurs nouveaux locaux. Des échanges réguliers ont lieu autour des situations de familles avec enfants. 76% des orientations se font par un travailleur social de la MDD en 2015 (68,89% en 2014 58,40% en 2013). Depuis septembre 2014, un travail en lien étroit se fait avec l’assistante sociale qui intervient sur les 7 brigades de gendarmerie de Dinan. Plusieurs échanges ont eu lieu autour des situations, le travail de ces 2 professionnelles est complémentaire. Sur Saint-Brieuc, le service a, dans le cadre de ses missions de formation et de sensibilisation, organisé deux sessions de formation sur ce territoire : auprès de INICIAL (2 journées), et auprès des policiers gendarmes (1 journée de sensibilisation). Le travail de partenariat se poursuit avec le Lieu-dit. Une rencontre s’est déroulée avec la substitut du procureur dans le but de renforcer le partenariat avec le Tribunal au regard de la nouvelle loi concernant notamment l’ordonnance de protection et de faciliter nos contacts et échanges. Une rencontre avec le Docteur Louis Bressanutti, membre élu du conseil de l’ordre des médecins et salarié de l’Association Départementale pour la Permanence des Soins, en vue de la rédaction d’un article sur la problématique des violences faites aux femmes paru dans le bulletin de l’Ordre des Médecins. La mise en place de permanences du CIDFF au sein de nos locaux, une fois par mois (le 1er jeudi de chaque mois de 9h à 12h00). Cette permanence fonctionne depuis octobre. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 20 Dans le cadre de la réunion départementale des coordinateurs (trices) des CLSPD, nous avons été sollicité par les animateurs locaux pour faire une intervention sur les violences faites aux femmes afin de mieux connaître les collaborations sur le terrain entre ADALEA et le CIDFF. Le service s’est alors rapproché du CIDFF pour présenter de manière complémentaire nos missions et actions dans le cadre des violences faites aux femmes. Depuis novembre 2015, une intervenante sociale a été missionnée auprès du Commissariat de Saint-Brieuc. Dès son arrivée nous avons travaillé avec elle autour des situations rencontrées. Une rencontre partenariale avec l’équipe pluridisciplinaire du centre maternel du Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille (CDEF). Rencontre avec la coordinatrice du Conseil Départemental de l’Accès au Droit des Côtes d’Armor au Tribunal (CDAD). Rencontre avec des juristes de la Chambre d’Agriculture avec le CIDFF. 3.2 D’autres actions sur l’année : D’autres actions ont marqué cette année : Autour du 8 mars Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, nous avons participé au forum du 8 mars qui s’est déroulé au Conseil Départemental. Le thème de cette journée était «Expression de femmes d’ici et d’ailleurs», des échanges, témoignages, lectures ont alimenté cette journée. Autour de la prise en charge des enfants témoins/victimes Depuis de nombreuses années, la question de la prise en charge des enfants dans les situations de violences est un sujet qui nous préoccupe. Les équipes d’Accueil Ecoute Femmes et du CHRS Clara Zetkin collaborent à l’élaboration de projets en mutualisant leurs compétences. Une réflexion a ainsi été menée autour de la prise en charge de ces enfants, en visant à proposer des réponses adaptées à leurs besoins et à leurs attentes. Plusieurs rencontres ont guidé et alimenté cette réflexion au fil des années. Une rencontre régionale avec des partenaires AGEHB/ASFAD intéressés pour avancer sur la thématique et engager une réflexion commune autour de la prise en charge des enfants exposés à la violence intrafamiliale. Des professionnelles du CHRS Clara Zetkin et d’Accueil Ecoute Femmes ont pu se rendre à Villeurbanne pour rencontrer les professionnelles de l’Association VIFF-SOS Femmes dont Liliane Daligand est présidente. VIFFSOS Femmes a une expérience et une reconnaissance au niveau national dans la prise en charge des enfants victimes, exposés aux violences intrafamiliales, et fait référence en la matière. (Rapport de l’Observatoire National de l’Enfance en Danger) Cette démarche a permis d’enrichir les pratiques, d’échanger sur les supports utilisés et de conforter la nécessité d’ouvrir des espaces dédiés aux enfants victimes. Madame Christine Prunaud, Sénatrice des Côtes d’Armor a contribué au démarrage du projet en soutenant financièrement l’Association. Ceci a permis le lancement de l’action, la définition de son organisation pour une ouverture effective début 2016. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 21 Autour du 25 novembre Intervention ciné débat « Arrêtez-moi » le 5 novembre en lien avec Inner Wheel : 320 personnes étaient présentes. Le débat était animé par le Procureur adjoint et des professionnelles d’ADALEA. Le Club Inner Wheel a fait don des recettes des entrées afin de soutenir nos actions. La somme recueillie sera destinée à l’achat de jeux et de jouets pour les enfants accueillis dans le cadre du projet ci-dessous mentionné. Intervention à Lamballe – Ciné débat Dans le cadre de sa politique de sécurité et de la prévention de la délinquance, le CLSPD de Lamballe a organisé le 25/11/2015 la diffusion du film « L’emprise » suivie d’un débat. A ce débat participaient : la Vice-Procureure, une Juge aux Affaires Familiales du TGI de Saint-Brieuc, la Déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, la gendarmerie de Lamballe et une professionnelle AEF d’Adalea. 80 personnes étaient présentes dans la salle. Ce fut une soirée réussie. JE MARCHE, TU MARCHES, NOUS MARCHONS contre les violences faites aux femmes Dans le cadre de cette action, nous avons tenu deux stands avec les autres associations présentes. Ce fut l’occasion de rencontres avec les partenaires mais aussi avec un large public. C’est la troisième édition. Cette action rencontre un vif succès, 300 sacs à dos ont été distribués lors de cette journée. Dans les journées qui ont suivies cette action le service Accueil Ecoute Femmes a particulièrement été sollicité pour des prises en charge de situations de violences. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 22 Quelques paroles recueillies par les participant-e-s … Réseau FNSF Participation aux journées de travail avec les associations du territoire de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) : Membre actif de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) depuis la création de l’association, le service a participé cette année à une journée du réseau : le 07 novembre à Nantes. Ce sont des journées riches d’échanges et d’informations diverses permettant de construire autour de l’accueil, de l’hébergement, des outils et de mener des réflexions sur des thèmes de recherche. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 23 4. PROBLEMATIQUES RENCONTREES L’hébergement d’urgence : Nous constatons, sur l’année 2015, que le logement d’urgence situé dans nos locaux a essentiellement été occupé par des femmes enceintes ou avec des enfants de moins de trois ans. La particularité de ce logement d’urgence réside dans le fait qu’il bénéficie de l’accueil sécurisée du centre d’hébergement Clara Zetkin. Cette particularité s’avère indispensable dans la gestion des situations à risque. Toutefois, ce dispositif d’accueil en urgence ne prévoit pas systématiquement un accompagnement global. Dans ces situations, il est nécessaire d’assurer une sécurité et un suivi adapté. Ces femmes sont très vulnérables, nous savons que fréquemment les violences peuvent démarrer au moment de la grossesse et les coups portés visent très souvent le ventre de la future mère. Il y a un danger avéré pour la future mère et le bébé. Il est indispensable d’avoir une vigilance toute particulière et d’établir un partenariat étroit avec les sages-femmes du service PMI et/ou les services gynécologiques/obstétriques des hôpitaux. De même, nous pouvons être amenées à faire des signalements au Procureur (dans le cadre de l’Ordonnance de protection et protection des mineurs en danger immédiat)) et/ou à la CRIP (dans le cadre de mineurs en risque de danger) La proximité du logement d’urgence avec l’accueil de jour permet à ces femmes hébergées de solliciter Accueil Ecoute Femmes beaucoup plus facilement et de pouvoir bénéficier du soutien proposé. Elles peuvent également utiliser des services de l’accueil de Jour, à savoir : le poste informatique, le téléphone, le service buanderie … Il est plus aisé de rencontrer les enfants, de leur porter une attention particulière, de mettre des mots sur la séparation et les violences vécues. Pour une meilleure prise en charge de ces situations, on a renforcé le travail et le lien interservices. Les personnes accueillies sur ce dispositif sont encouragées à faire une demande SIAO. Cependant, le délai d’attribution notamment en CHRS sur St Brieuc est relativement long. La durée du séjour en logement d’urgence peut ainsi aller de plusieurs semaines à plusieurs mois. A noter également : Le manque de places d’accueil pour faire face à la demande d’urgence sur les situations de violences conjugales, L’insuffisance de solutions d’hébergement relais, après l’accueil en urgence. Interventions auprès des jeunes en insertion sociale et professionnelle : Lorsque nous intervenons auprès de ce public, nous notons qu’une majorité de jeunes est concernée par la violence : Soit en tant qu’enfant ayant vécu au sein d’un milieu violent (témoin et/ou violenté lui-même), Soit en tant que jeune adulte acteur (actrice) lui-même / elle-même de violence et/ou non protecteur (trice) vis-à-vis de leur propre enfant. Les supports utilisés (Ciné-débat, Jeu « Equité Toi ? », diaporamas …) sont de vrais outils de prévention et permettent d’orienter les jeunes concernés vers une prise en charge adaptée. Il serait nécessaire de multiplier les interventions auprès de ce public en particulière vulnérabilité. L’hébergement d’insertion : Aujourd’hui, il y a toujours un écart entre les demandes d’hébergement des femmes accompagnées et les offres disponibles dans le cadre du SIAO. Les professionnelles d’Accueil Ecoute Femmes sont amenées à soutenir et accompagner, pendant de très longues périodes, ces femmes en attendant un hébergement. Pour les personnes qui sollicitent le SIAO, un passage en CHRS serait nécessaire dans les semaines qui suivent la demande. C’est au moment du départ qu’il y a le plus de risques immédiats de passages à l’acte ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 24 (suicides/homicides). C’est avant un départ qu’il faut anticiper ce risque et trouver dans ce moment l’assurance d’une sécurité. De même, dans les familles où la violence va croissante, il n’est pas toujours possible sans prendre de risques, d’attendre plusieurs mois qu’une place se libère…Ce sont parfois des solutions inadaptées qui sont trouvées. Bien souvent les femmes et/ou enfants doivent rester au domicile ou accepter des conditions de logement temporaire peu satisfaisantes. Ceci, malgré la loi favorisant l’éviction du conjoint violent. Ces suivis pèsent sur le service et augmentent la charge d’activité, ils demandent beaucoup de temps et de disponibilité. Ils supposent : un soutien quasi quotidien pour ces femmes en plein désarroi qui appellent plusieurs fois par semaine, des contacts et écrits multiples avec les partenaires : justice, logement, 115, SIAO, travailleurs sociaux et médico-sociaux… Demande SIAO pour les femmes qui souhaitent quitter le département Chaque année, nous avons quelques situations de femmes pour lesquelles il est nécessaire de trouver des solutions d’hébergement hors du département 22. Si le dispositif SIAO s’est généralisé au sein de l’ensemble des départements, il n’en demeure pas moins complexe. En effet, chaque dispositif départemental a un fonctionnement propre et des critères d’admissions spécifiques. Nous sommes amenées à contacter le SIAO du département concerné, à compléter les dossiers d’admission et à adresser les documents nécessaires pour le passage en commission. Il serait utile de réfléchir à une harmonisation des pratiques/outils interdépartementaux. Le logement : Retrouver un logement, pour les femmes qui ont décidé de se séparer pour se soustraire aux violences de leur conjoint, reste encore un parcours long et difficile. Les services locatifs ne mesurent pas toujours les conséquences du délai d’attente d’attribution qui freine l’étape de reconstruction de ces familles. Un travail d’information et de sensibilisation est à mener auprès du secteur locatif, la problématique des violences conjugales reste encore assez méconnue au niveau de ce partenariat indispensable. En 2014, pour la première fois, nous avons été sollicitées pour dispenser une formation sur la problématique des violences conjugales, par SA HLM BSB Les Foyers. Cette année, c’est auprès d’INICIAL que nous sommes intervenues. Ces formations permettent une meilleure prise en compte des situations et un travail en partenariat concret et plus efficace. Concernant les droits de visite et d’hébergement du père : Actuellement du côté du Juge aux Affaires Familiales de nombreuses procédures sont en attentes d’être traitées, pendant plusieurs mois, pour les situations de violences qui n’ont pu bénéficier d’une requête en vue d’une ordonnance de protection. Ces situations sont dramatiques car, pour la quasi-totalité d’entre elles, aucune entente amiable ne peut être négociée. La femme ou les enfants peuvent dans ces cas être en danger. Pour garantir leur sécurité, sans mesure judiciaire prise, et préserver les droits du père, elles contactent l’« Espace Rencontre » mais cette réponse, dans les Côtes d’Armor, est saturée. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 25 La situation économique actuelle et les conséquences sur les femmes accompagnées : Le contexte économique est, pour certaines femmes, un frein dans la décision de quitter le conjoint violent, la peur de « manquer d’argent » est une donnée importante dans la décision de partir. Certaines femmes ne peuvent partir au regard de leurs faibles ressources (Prestations CAF, Indemnités Pôle Emploi, bas salaires …). Elles redoutent une précarisation de leur situation et ce, surtout à l’approche de la retraite. Elles ont, pour la plupart, sacrifié leur vie professionnelle, au profit de la vie familiale : congé parental, contrats précaires, travail à temps partiel… Un certain nombre de femmes déjà à la retraite, par crainte de perdre leur maison, de se retrouver avec une petite retraite, ne peut envisager un départ. Beaucoup de femmes, plus jeunes, préfèrent différer un départ, patientent, essaient de construire une vie professionnelle plus confortable avant d’envisager de partir. Toutes ces femmes sont demandeuses d’un soutien régulier et long pour tenir. L’ordonnance de protection et/ou mesures de protection : L’application de la Loi est effective. Une vingtaine de mesures d’ordonnance de protection ont pu être ordonnées par le Juge aux Affaires Familiales de Saint-Brieuc, et des mesures de protection ont été prises sur le plan pénal suite à des plaintes. Cela est à souligner car dans ces cas la notion de sécurité est assurée, la reconnaissance en tant que victime est actée, un travail de construction peut plus facilement être engagé. Même si l’ensemble des démarches reste conséquente et nécessite un soutien, ceci peut se faire dans un climat beaucoup plus serein, et les professionnelles, de leur côté, s’appuient sur les mesures provisoires ordonnées par le juge. ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 26 5. PAROLES D’USAGERS, TEMOIGNAGES, EXEMPLES, Thèmes abordés et témoignages dans le groupe de paroles : Après chaque séance de groupe, les professionnelles écrivent dans un journal les réflexions menées, les thèmes abordés, des phrases de femmes. Quelques thèmes abordés : Justice : Les méandres juridiques, le partage des biens, ce qu’on lâche, ce sur quoi on ne lâche pas, doit-on lâcher et combien lâcher et jusqu’où ? Le délai d’attente dans les procédures : Que faire ? Comment penser, imaginer dans l’attente d’une décision du Juge ? Les confrontations à la gendarmerie. La question du témoignage de l’enfant devant le Juge Aux Affaires Familiales, quels effets cela a-t-il sur l’enfant ? L’intervention de l’avocat pour enfant. L’important d’être reconnue par la justice en tant que victime est fondateur pour une reconstruction. L’activité/ la formation professionnelle : La reprise d’une activité professionnelle difficile dans le contexte actuel, la question de l’âge. Le bonheur d’une femme qui se réoriente qui se découvre une passion lors de la découverte d’un nouveau métier. La femme en tant que mère, en tant que grand-mère : Comment se positionner en tant que mère et se faire respecter en tant que femme ? Comment se positionner lors du droit de visite et d’hébergement ? Suite à un travail auprès de la mère, la petite a pu parler à son père et va désormais, beaucoup moins angoissée, voir son père lors du droit de visite et d’hébergement. Evolution du lien avec les enfants qui deviennent adultes, notamment quand les jeunes prennent le parti du père. Comment ne pas interpréter à partir de quelques éléments l’intention de ses enfants ? Comment répondre à son enfant qui vient poser la question : « pourquoi on n’est pas une famille normale ? » ? Se retrouver seule avec les enfants pose la question de l’autorité, de ne pas être à la hauteur en tant que mère. Partir ou rester : Qu’est-ce qui fait que j’ai pu partir ? Et qu’est-ce qui fait que je suis restée ? Partir c’est une victoire, ce n’est pas forcément une défaite. Etre envahie par la peur de n’être rien est un frein au départ. Partir c’est envisager la perte. Les contacts après la séparation : « la peur de sombrer », d’« être retrouvée » est exprimée, cela génère un état d’angoisse intense. Partir, c’est aussi perdre des repères. Il nous faut réapprendre à vivre et à construire de nouveaux repères. La question de la séparation, comment on se sépare ? Comment faire quand on ne peut se séparer ? Le choix et de la décision de partir, le déclic. La peur de la répétition : Analyse de vécu : La position d’objet ou de sujet : a été relevé le changement de position que ces femmes ont pu prendre en quittant la place d’objet à laquelle les assignaient leurs conjoints. Décision qui les remet du côté du vivant. Effets du travail dans le groupe : Actions de solidarité : en dehors du groupe, des femmes s’organisent entre elles pour s’entraider. La réflexion en groupe permet d’apporter à une personne de la souplesse, de l’espace, de dédramatiser. Cet espace de paroles permet de remettre en route la réflexion, de réfléchir autrement, d’entrevoir qu’il y a quelque chose à construire pour soi, d’envisager aussi une autre relation de couple, de se projeter. Le groupe permet de travailler avec le soutien des autres sur la culpabilité et la honte. Meilleure estime de soi : « La personne qui ne nous respecte pas ne mérite pas notre présence. » ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 27 Est souligné par l’ensemble du groupe l’importance de paroles dites dans le groupe qui ont eu un effet particulièrement revigorant et positif pour beaucoup de personnes présentes. Davantage de confiance dans sa vie au quotidien. Reprendre goût à des activités comme la lecture. Trouver ses astuces et stratégies pour vaincre ses angoisses, ré apprivoiser le monde, trouver sa place. Prendre conscience des avancées pour soi ainsi que de ses compétences et ressources a des effets positifs sur la confiance en soi. Le travail autour de l’image de soi et comment se décaler du discours de l’autre, l’importance du soutien du groupe. Réflexions autour du couple : qu’est ce que c’est de vivre à deux, les limites, ce qu’on peut accepter ou pas. Est-ce que l’amour c’est tout faire pour l’autre ? Etc.… Apprendre à développer des stratégies de protection. Comment construire quelque chose de positif pour soi malgré le traumatisme vécu ? Sa solution chacun la porte en soi. La construction au quotidien, une vie autre en dehors du vécu des violences et des procédures qui sont longues. RESTITUTION PAROLES DE FEMMES 2015 « Quand on est libre de rien c’est là qu’on se perd. Il s’agit de retrouver la liberté d’être qui on est. » « Dans le groupe, je ne suis pas seule, je ne suis pas jugée. » « Malgré tout vivre et s’occuper de soi. » « Qu’est-ce que ça fait du bien de venir au groupe vous voir. » « Ca fait du bien de parler, ça donne de la force. » « On vient chercher de la force dans le groupe. » « Le groupe est très important car on n’est pas jugée par rapport à ce qu’on dit. » « On y trouve du réconfort, une aide morale, de la compréhension par le groupe de parole. » « La parole est libre car il n’y a pas de jugement sur ce qu’on a vécu car on a vécu la même chose. » « On n’est pas seules, c’est important. Ici on crée des liens et de la solidarité. » « S’occuper de soi c’est revivre. » « Chacun est unique et a de la valeur. » « Ici il n’y a pas de sujet tabou. » « Apprendre à mieux se connaître. » « Dans le groupe on voit qu’on n’est pas seule, ça permet de relativiser par rapport à la culpabilité de ce qu’on vit. » « Faire des activités, du bricolage, c’est mon moteur dans la vie. » « On a des réponses à nos questions, de la compréhension par rapport à notre vécu, la compréhension des mécanismes à l’œuvre dans la relation, analyser le fonctionnement de l’auteur. Les questions autour des enfants peuvent être abordées, on peut prendre les conseils qu’on se donne pour élaborer sa propre position. » « En fait, on se reconstruit ici, on peut prendre des décisions pour soi, ça m’a aidée à tourner la page. » « A partir du moment où on nous dit que ce n’est pas de notre faute, qu’on ne changera pas l’autre, on reprend confiance en soi, ça permet d’avancer. » « On fait une coupure / à notre situation quotidienne, c’est un break pour nous. Ça aide à supporter. » « On peut obtenir des conseils, de l’aide. On arrive mieux à organiser sa défense dans le cadre de procédures judiciaires. » « Parler ça fait du bien, on ne peut pas parler comme ca partout. Ici il y a une écoute bienveillante, l’importance de la voix qui est douce, ici il y a de la chaleur humaine c’est important de trouver ça. » « Ici il y a une écoute spécifique sur une problématique qui n’est pas toujours connue des autres professionnels. » « La parole est libre parce qu’il y a la confidentialité et l’anonymat, abstraction des origines sociales. » « Le soutien de personnes qui ont avancé dans leur parcours sont des personnes ressources et encourageantes, cela donne de l’optimisme. » « Le côté convivial est important, il allège le côté lourd des histoires. L’accueil est réconfortant. » « On est plus heureuses maintenant qu’avant, une liberté reconquise. Ici on apprend à dédramatiser les choses, à prendre du recul, à gérer autrement la situation, à lâcher certaines choses (le matériel) et à revenir sur ce qui nous est essentiel. J’ai appris à être heureuse ici. J’ai appris à penser à moi. Tout en aidant les autres je peux aujourd’hui mieux me préserver. » ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 28 6. RESSOURCES HUMAINES Supervision Une supervision est assurée de manière à cibler un travail global au niveau de l’équipe. Elle fait partie du cadre indispensable pour fonctionner. Elle permet d’évaluer l’action, de prendre de la distance, d’analyser les phénomènes de groupe et de se recentrer sur l’objectif premier : la parole. C’est une garantie pour les personnes accompagnées. Formation Enrichir sa pratique professionnelle par le biais de formations est également important. Des temps de formation ont notamment permis aux différentes professionnelles du service de se perfectionner sur différents volets : Récapitulatif des temps (en nombre d’heures) consacrés à la formation, aux colloques et conférences… : Intitulés Heures Plan de formation 2015 Viols et agressions sexuelles 14h Hors plan de formation Présentation des services de médiation familiale par le Gué 3h Présentation MSA-CAF du dispositif GIPA 3h Formation PARADS souffrance psychique 7h Matinée d’étude CDEF « Accueillir l’urgence en protection de 3h30 l’enfance » Participation à une soirée débat sur les pratiques festives des jeunes 3h Rencontre territoriale FNSF 9h Rencontre VIF Villeurbanne 23h TOTAL 65.30h ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 29 7. ENVIRONNEMENT, RESEAU, PARTENARIAT Accueil Ecoute Femmes travaille aussi dans une logique de réseau, en ce sens le partenariat est évolutif et interactif en fonction des besoins et demandes des femmes reçues. Ainsi, Accueil Ecoute Femmes ne se substitue pas au travail des autres structures. Le partenariat est très varié : Secteur sanitaire : o Hôpitaux (la PASS, les urgences, les différents services et particulièrement ceux en lien avec la femme et l’enfant) o Cliniques spécialisées (CMP, E.M.P.P…) o Intervenants en libéral (médecins généralistes et spécialistes, infirmières, sage femmes, psychologues …) o Services spécialisés dans la prise en charge des enfants/adolescents (C.M.P.E.A., C.M.P.P., P.A.E.J, C.A.M.P.S, S.E.S.S.A.D, Santé scolaire …) o Autres services spécialisés : C.S.A.P.A, Point Accueil Santé, centres de planification … o o o Secteur social : Les services enfance et famille du département (P.M.I.…) La C.R.I.P 22 (Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes) Autres professionnels de l’action sociale (Assistantes sociales des Maisons du Département, Assistantes sociales scolaires, Le Centre d’Accueil à la Parentalité, les services sociaux du personnel …) o o o o Secteur judicaire : La Sauvegarde de l’Enfance, l’association Le Gué Avocats, forces de l’ordre, intervenantes sociales en gendarmerie et en commissariat… Différents services des Tribunaux (JAF, JE …) Notaires, huissiers … o o o o o Secteur de l’emploi et de la formation : Mission Locale Pôle Emploi Pôle Emploi Formation de Adalea Espace Initiative Emploi C.I.D.F.F. … o o o Secteur du Logement/Hébergement : Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO urgence/insertion) SOS Solidarité Femmes Les différents bailleurs sociaux… Secteur associatif/humanitaire/caritatif : o EMMAUS, Secours Catholique, Croix Rouge, Secours Populaire, Restaurants du Cœur, … Organismes et services administratifs : o Caisse d'Allocations Familiales, Mutualité Sociale Agricole, Caisse Primaire d’Assurance Maladie o Centres Communaux d'Action Sociale o Organismes de tutelle o Employeurs secteur public/privé o Banque de France, différents créanciers … o Organismes enfance et jeunesse (crèches, centre de loisirs …) o Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents … ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 30 8. PLAN D’ACTIONS Notre projet associatif s’appuie sur 5 axes stratégiques qui guident notre action sur la période 2014-2019. Sur chacun de ces axes, l’association a défini ses engagements. ACCOMPAGNER INNOVER COOPERER IMPLIQUER S’ENGAGER Ces axes et engagements ont ensuite fait l’objet d’une déclinaison opérationnelle au sein de chaque pôle dans le cadre de plans d’actions. Rappel des perspectives pour 2015 - Favoriser l’accueil des enfants en individuel et en groupe Réalisations au 31 Décembre 2015 - Visite de lieux qui accueillent des enfants témoins - Conception (rédaction) d’une réponse adaptée - Améliorer les conditions d’accueil en respectant - Aménagement de la salle d’attente Perspectives pour 2016 - Ouverture d’ateliers d’expression, d’espaces dédiés aux enfants - Recherche de financements complémentaires la confidentialité et l’anonymat Accompagner - Développer le partenariat avec le secteur judiciaire (magistrats) - Rencontre substitut du procureur et représentante du CDAD - Développer le partenariat avec le secteur - Rencontre représentants de la chambre d’agriculture agricole (Chambre d’agriculture / MSA) - Redéfinir le redéploiement des moyens des permanences de Guingamp / Dinan - Rencontre Conseil départemental, redéploiement partiel des moyens sur le projet d’accueil des enfants - Maintenir un accueil inconditionnel prenant en compte toutes les demandes - Maintenir et développer l’approche collective pour les enfants / adolescents - Recherche de compléter le permanences financements redéploiement pour des Innover - Promouvoir la démarche de développement - Acquisition d’un véhicule biocarburant / rationalisation de l’utilisation du - Améliorer les supports de communication papier durable au sein du service - Favoriser la capitalisation des répertoires de - Création d’un outil informatisé et partagé à l’échelle de l’association partenaires Coopérer - Maintenir et développer le départemental, régional, national et les diffuser tout en privilégiant l’utilisation du papier recyclé - Développer le partenariat autour de la prise en charge des enfants partenariat - Formation et sensibilisation auprès des acteurs du département - Maintenir et développer le partenariat - Mise en place d’un groupe de travail régional avec deux autres départemental, régional, national associations - Participations aux territoriales de la FNSF et aux Universités d’automne - Mutualiser les espaces avec le CHRS Clara Zetkin - Mise en place de réunions interservices, d’un groupe de travail interservices, invitation de partenaires ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes - Groupe de travail sur l’évolution des locaux 31 - Maintenir et développer les collaborations avec le CHRS Clara Zetkin Impliquer - Repérer les s’impliquer personnes susceptibles de - Proposition à des femmes de s’impliquer autour de projets, les informer - Associer les femmes à des groupes de du CCRPA travail - Solliciter davantage l’avis des personnes ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Accueil Ecoute Femmes 32