8 mars – Journée internationale DES droits DES femmes.
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8 mars – Journée internationale DES droits DES femmes.
8 mars – Journée internationale DES droits DES femmes. (Une opinion de Doriane Detournay) DES droits et DES femmes…. Une seule journée dans un calendrier qui en compte 364 autres pourtant indispensables pour que toutes les Femmes soient « Citoyenne égalitaire » et « Humain à part entière » au quotidien. Non ce n’est pas y aller un peu fort que de poser ce constat ! Aujourd’hui 18.000 personnes ont été exclues des droits d’insertion et des allocations de chômage : Majoritairement ces personnes sont des Femmes. Aujourd’hui 75% des familles mono-parentales ont pour chef de ménage, une Femme. Aujourd’hui l’écart salarial moyen entre un homme et une femme est de 13%. Aujourd’hui 80% des postes de travail à temps partiel sont occupés par des Femmes. Aujourd’hui le montant de la pension versée aux Femmes est 25% inférieur à celui des hommes. Aujourd’hui 95% des parents proches aidant une personne malade ou en fin de vie sont des Femmes. Aujourd’hui 60% des diplômés universitaires sont des Femmes et seul 20% des postes à responsabilités financières et de gestion dans les entreprises sont occupés par des Femmes. Dans sa déclaration de politique général, le gouvernement fédéral s’est engagé à « intégrer la dimension du genre dans chaque domaine politique en vue d’éliminer les inégalités existantes et d’éviter que la politique gouvernementale ne crée ou ne renforce une inégalité entre les femmes et les hommes – autrement appelé gendermainstreaming- et, à porter une attention particulière aux différences qui existent entre les femmes et les hommes dans le cadre des réformes socioéconomiques. » (point 11.1.2 de la déclaration). Les chiffres nous montrent qu’il n’en est rien et que l’article 23 de la Constitution belge qui interdit tout recul au niveau des droits sociaux et économiques est bel et bien bafoué. Parlons-en de ces particulièrement : mesures qui touchent les femmes la pension anticipée : à partir de 2019, il faudra justifier de 42 années de carrière pour y prétendre. Les Femmes interrompent le plus leur carrière pour s’occuper des enfants et leur carrière moyenne est de 35 ans (contre 41 ans pour les hommes) l’allocation de garantie de revenus – appelé aussi complément de chômage pour les temps partiels – est raboté de 50% au bout de 2 ans. 80% de ces postes sont occupés par des femmes dans des secteurs où le temps complet de travail n’existe pas (titres services, secteur du nettoyage, ..) et où les salaires sont déjà très bas les mesures d’aménagement de « carrière » sont revues à la baisse en terme de durée et en terme de compensation de salaires, 90% des utilisateurs de ces mesures sont des Femmes. Et les mesures qui n’avancent pas … de celles qui touchent aussi directement les Femmes Le SECAL – services de créances alimentaires – a été créé par la loi de 2003. Cette loi prévoyait la mise en place d’un service universel d’avance et de recouvrement des pensions alimentaires non ou mal payées. Cette loi a été modifiée à deux reprises et n’est toujours pas appliquée dans son intégralité car il n’est pas accessible à toutes et à tous. Une place d’accueil pour chaque enfant. Aujourd’hui le manque de place d’accueil est estimé à 40%. Ce sont les femmes qui assument directement les conséquences de cette absence de volonté politique. Et dans le même temps, les accueillantes d’enfants n’ont toujours pas de statut et ne peuvent donc exercer leur profession si un conjoint ne garantit les ressources du ménage. 9 femmes sur 10 se feront harceler verbalement au cours de leur vie et 1 femme sur 5 sera violée au cours de sa vie et 2 femmes sur 5 seront la cible de violences conjugales. Les violences faites aux femmes s’intègrent dans un ensemble, depuis les interpellations sexistes en rue jusqu’au meurtre, en passant par les agressions sexuelles et les violences conjugales. Toutes ces violences s’inscrivent dans un système patriarcal hérité encore bien présent tant dans la sphère privée que publique. Cette réalité est criante, hurlante et pourtant tellement silencieuse. Alors le 8 mars Journée Internationale DES droits DES Femmes, c’est l’occasion de rappeler que chacune et chacun se doit d’être porteur et garant de ce combat au quotidien dans la sphère privée, publique et politique. Doriane Detournay