Sport mutualisé et bien etre - levier de competitivite inexplore

Sport mutualisé et bien-être : un levier de compétitivité inexploré en
entreprise
Dans le contexte actuel, les mesures gratuites ou à faible coût, susceptibles de faire
progresser l’entreprise sur la voie de la performance sont peu nombreuses. Nous pensons que la
pratique du sport en entreprise est l’une de ces mesures encore peu envisagées et peu usitées.
A travers la notion de sport, il faut entendre la pratique modérée et régulière d’une
activité physique au moins trente minutes par jour. Le cadre d’entreprise dans lequel pourrait
s’exercer cette activité physique doit être le plus large possible. En effet, à l’heure actuelle, ce sont
bien trop souvent les grandes entreprises du tertiaire qui entreprennent de telles
réflexions/actions sur cette thématique du sport comme vecteur de performance au travail.
A la suite de la publication de la note du Conseil d’Analyse Stratégique (CAS) intitulée
« Comment mettre le sport au service des salariés » (note n°298, Octobre 2012) sur le triptyque
sport, santé/bien-être et travail en entreprise, il semblait intéressant pour La Fabrique Spinoza de
mettre en exergue les liens entre ces trois items souvent décorrélés. D’autant que les bonnes
initiatives existent, de façon éparse. Il faut donc autant que possible diffuser les bonnes pratiques.
Le levier du sport comme source de bien-être en entreprise
Les facteurs sur lesquels la pratique d’une activité sportive peut avoir une action positive
sont multiples. D’un point de vue individuel, les études menées sur le sujet1, reprises par la note du
CAS, montrent une augmentation nette de la productivité. Résultant conjointement de la baisse du
stress, d’un ralentissement du turn-over (jusqu’à 25% en moins) et d’un plus faible taux
d’absentéisme dû aux arrêts maladies (jusqu’à moins 40%), la hausse de la productivité engendrée
par une activité physique individuelle est in fine positive pour l’ensemble de l’entreprise.
D’un point de vue organisationnel, en permettant notamment aux salarié(e)s de choisir les
plages horaires pendant lesquelles il/elle va pouvoir exercer une activité physique, la pratique du
sport permet de développer le sentiment d’appartenance d’un(e) salarié(e) à son entreprise. Visà-vis de l’extérieur, la possibilité d’avoir de telles activités rend le poste d’autant plus attractif,
susceptible d’attirer les talents de demain. A proposition de salaire équivalente, le salarié sera
certainement amené à choisir le poste qui lui permet, outre l’enrichissement du travail en luimême, un bien-être physique atteignable et durable.
Du fait de ces bénéfices mutuels, pour le/la salarié(e) et pour l’entreprise, l’état d’esprit
par lequel on appréhende la notion de sport au travail est en train d’évoluer. L’évolution de la
sémantique traduit une inflexion intéressante et profonde. D’une focalisation extrême sur les
risques psycho-sociaux, le sport devient peu à peu une pratique positive, porteuse de bien-être et
de performance pour l’intégralité de l’entreprise. On passe d’une position timorée et défensive à
un ensemble de pratiques actives et affirmatives.
1 Pricewaterhouse
Coopers (2008), « Building the Case for Wellness ».
La Fabrique Spinoza
11 rue Erard, 75012 Paris
Tél : 01 43 40 00 24 ; Fax : 01 777 59 222 ; Mobile : 06 721 720 44
Email : [email protected] ; Site-web : www.fabriquespinoza.org
Les initiatives existantes
Elles sont récentes mais méritent d’être soulignées. Se sont tenues en 2011 les premières
« Assises du sport d’entreprise ». Réunissant le Comité National Olympique et Sportif Français
(CNOSF), la Fédération Française du Sport d’Entreprise et le Mouvement des Entreprises de France
(MEDEF), ces Assises se réunissent une fois par an pour essayer de lancer une dynamique de
réflexion collaborative entre les fédérations sportives, les collectivités locales et les entreprises
implantées sur les territoires. A noter que 44% des fédérations sportives unisport ont une offre
spécifique à destination des entreprises (soit 24 sur un total de 54 fédérations).
Par ailleurs, l’initiative « Sentez-vous sport » a vu le jour en 2010. L’édition 2012 de cette
manifestation est organisée conjointement par le Ministère des Sports, le Comité National
Olympique et Sportif Français (CNOSF) et l’Association des Maires de France (AMF). Cette
initiative lance chaque année un cycle national d’une semaine, permettant de sensibiliser aux
bienfaits du sport, et notamment, depuis cette année, en entreprise.
Par exemple, à l’instar de « Solar Direct », un groupe donné met à disposition de toutes les
entreprises présentes dans le bâtiment une salle et des équipements permettent à chacun(e) de
s’initier à tel ou tel sport. Idem au sein d’un parc d’innovation à Strasbourg, le « Parc d’Innovation
d’Illkrich », où le Comité du Bas-Rhin d’Athlétisme a organisé à destination des 80 entreprises du
Parc un ensemble d’activités.
Les propositions
La note d’analyse qui vient d’être publiée par le CAS résume bien les enjeux afférents. La
première proposition concerne le diagnostic, la mise à disposition, la conception et la rédaction
d’une « Charte du sport pour tous » au sein de l’entreprise.
La seconde proposition mise davantage sur la sensibilisation des responsables de ressources
humaines aux bienfaits du sport sur la performance en entreprise.
La troisième proposition envisage de porter un débat délicat sur la place publique : les
programmes (sport et adaptation du poste de travail) permettant aux seniors de rester plus
longtemps en emploi. Cette question se posera d’ailleurs avec de plus en plus d’acuité au sein des
entreprises françaises.
Comme nous l’a confié Marie-Cécile Naves, auteure de la note du CAS, « c’est en particulier
sur la thématique du développement, et donc du financement d’activités sportives destinées à
tous, à des fins de santé, que les entreprises doivent se montrer innovantes et audacieuses ». La
mutualisation des équipements, et plus généralement des coûts, paraît une solution appropriée,
qui ne demande qu’à être développée.
La Fabrique Spinoza
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