7-Moïse et Séphora, couple et service de Dieu

Transcription

7-Moïse et Séphora, couple et service de Dieu
1
« MONSIEUR » MOÏSE ET « MADAME » SEPHORA.
Vie de couple et service de Dieu.
1.
PRESENTATION.
Il serait impossible de retracer ici toute la biographie de
Moïse, surtout lorsque l'on considère toute la place qu'elle
occupe dans la Bible.
Nous nous limiterons à entrevoir les principaux
enseignements que nous pourrions tirer des relations
familiales entre Moïse et ses proches, à savoir ses parents,
son épouse et sa belle-famille.
Pour ce qui concerne l’approche à faire des autres
relations familiales de Moïse, il est possible de se référer à
la série « notre vie affective et Dieu » (réunion du mardi 2
juin 1998).
En effet, quelle bénédiction spirituelle y aurait-il dans
un couple qui ne commencerait pas par la pratique de
ces choses ?
C’est bel et bien ce que recommande l’enseignement de
Paul, notamment dans Ephésiens 5 et 1 Timothée 3.
Ce sont même de telles recommandations qui précèdent
l’enseignement sur les armes de Dieu.
Quand on a mis ces conseils en pratique, on peut
envisager d’aller plus loin car il est écrit :
Ephésiens 6/10 : Au reste (pour conclure), fortifiez-vous
dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.
Même si les temps sont différents, les causes de
problèmes et de souffrances n'ont pas changé.
Mais s’il n’y a que disputes et fâcheries, le diable a la
porte ouverte pour introduire ses tourments !
Les solutions restent les mêmes, tant du point de vue des
grands principes psychologiques et des lois qui régissent la
vie conjugale que de ceux qui demeurent strictement de
nature spirituelle.
La raison première du mariage n’est pas le service,
mais l’amour.
Il faut admettre qu'ils sont inséparables.
Précision importante.
Lorsque nous parlons du couple et du service de Dieu,
nous ne parlons pas d’abord d’engagement dans des
activités.
Bien sûr, cet aspect des choses est loin d’être à négliger,
car c’est une grave anomalie que de voir des personnes
régresser à ce sujet après le mariage ou la naissance des
enfants, même s’il faut réorganiser sa vie suite à ces
événements.
Evoquer le texte ci-dessous pour prétexter que le
mariage soit une cause de dispense de service n’est
pas très crédible, car servir Dieu n’est pas aller à la
guerre avec le risque de lasser pour veuve sa jeune
épouse.
Deutéronome 24:5 Lorsqu’un homme vient de prendre
femme, il ne partira pas à l’armée, et on ne lui imposera
aucune charge ; il sera exempté pour raison de famille
pendant un an et il réjouira la femme qu’il a prise.
On peut en retenir que le jeune marié doit prendre soin
de sa jeune épouse et qu’il doit consolider les bases
de son mariage naissant, mais il ne faut pas aller audelà de ces conseils de sagesse.
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur une autre déviation,
celle qui consiste, au nom du service, à ne plus prendre en
compte le fait d’être marié et d’avoir des enfants.
Ceci ayant été précisé, le service de Dieu dans le
couple commence par l’expression pratique de l’amour
par le respect de l’autre, le maintien de l’entente,
l’approche dans la paix des éventuelles désaccords,
sans oublier la nécessité de se préoccuper des
besoins de l’autre en le faisant passer avant soi-même.
Cependant, il ne faut pas oublier non plus que le
mariage ne doit pas devenir un prétexte pour
démissionner de l’esprit de service.
Luc 14/19 : Un autre dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs,
et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit :
Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne puis aller.
2.
MOÏSE ET
PARENTS.
LE
COUPLE
FORME
PAR
SES
2.1. Nos parents constituent le premier couple que
l’on voit vivre et servir Dieu avec ses choix et ses
priorités.
Moïse était le
(Exode 6/20).
fils
de
Amram
et
de
Jokébed
Il appartenait ainsi à la tribu de Lévi par la famille de
Kéhath (6/18).
Les réflexions qui vont suivre mettent en évidence le
plein accord qui existait entre les parents de Moïse,
surtout pour ce qui concerne les choix fondamentaux
et les priorités à faire passer en premier dans la vie.
Ainsi, ils démontrent que la première façon que
n’importe quel couple a à sa disposition pour servir
Dieu est de s’entendre sur les valeurs qu’il va défendre
et ceci en relation avec celles de l’Evangile.
Il s’agit de s’aimer en « regardant ensemble dans la même
direction » parce que les personnes sont compatibles à
tous les niveaux essentiels, spirituels, humains et culturels.
Face à l’épreuve, leur couple a tenu car ils avaient l’un
et l’autre les mêmes repères et les mêmes valeurs.
Ces valeurs n’étaient ni l’amour de l’argent, de la gloire
selon le monde, ni l’amour de la même musique, ni la
mode ou d’autres chos es frivoles et passagères.
Bordeaux, le dimanche 24 juillet 2005. Daniel Hébert.
2
Face à la souffrance, leur couple n’a ni explosé ni implosé
car il était fondé sur les mêmes convictions spirituelles et
éthiques.
compatibilité spirituelle, humaine, mais aussi de culture et
d’éducation.
Les deux époux étaient unis et d’accord pour décider
dans la même direction.
Puis, Amram et Jokébed, surtout cette dernière,
avaient aussi fait preuve de foi, car ils étaient
équivalents l’un comme l’autre à ce niveau.
2.2. Il est venu au monde en Egypte en des temps
particulièrement difficiles.
Leur équivalence touchait à leur foi, leurs convictions
profondes et fondamentales et leur choix éthiques.
Actes 7/18 : C’est alors qu’un nouveau roi, qui n’avait pas
connu Joseph, monta sur le trône d’Egypte. Il exploita
notre peuple de manière perfide et opprima nos ancêtres,
jusqu’à les obliger à abandonner leurs nouveau-nés pour
qu’ils ne survivent pas. A cette époque, naquit Moïse, qui
était beau devant Dieu. Il fut nourri trois mois dans la
maison de son père. (Bible du Semeur et à la Colombe)
D'abord, ils ont caché Moïse pendant trois mois, puis
ils l'ont déposé au bord du Nil, le confiant ainsi à la
grâce de Dieu plus qu'à la vigilance de sa sœur (Exode
2/1-4).
Sa vie était menacée par l'édit du Pharaon qui imposait
la mise à mort des enfants mâles naissant dans les
familles des Hébreux.
Moïse était évidemment trop jeune pour avoir été conscient
de ces événements lorsqu'ils se sont déroulés en leur
temps.
Cependant, le récit qu'il en a fait ensuite en écrivant le livre
de l'Exode montre que cette ignorance a été dissipée plus
tard.
2.3. Il a eu des parents responsables à plus d’un titre.
Des parents responsables sont des époux qui sont
d’accord pour chercher d’abord l’intérêt de l’enfant.
Si des divergences existent entre le mari et la femme, ces
conflits ne doivent pas se régler au détriment de l’enfant.
Il n’est ni un jouet ni un moyen de pression ou de
chantage.
Leur nom est
enseignement.
porteur
d’un
message
et
d’un
Amram a comme sens possible « inexpérience » et
Jokébed signifie « l’Eternel est gloire ».
Quand on n’a pas l’expérience des choses, on s’appuie sur
la sagesse divine et on est motivé par le désir de glorifier
Dieu et par celui de le voir se glorifier par notre existence.
Ils l’ont nourri, chose on ne peut plus normale, et ils
ont respecté sa vie.
Les parents de Moïse n’ont pas servi Dieu par une
vocation semblable à celle que leur fils recevra, mais
ils l’ont servi en observant ses principes
fondamentaux de foi et d’éthique.
Le couple qui sert Dieu commence d’abord par le faire de
cette manière avant de parler de quelqu’activité ou de
quelque ministère que ce soient dans l’Eglise.
Avant d’aller évangéliser les autres, il faut d’abord
s’investir dans le salut de ses propres enfants en leur
donnant l’exemple de la foi vécue au quotidien, sans
oublier sa dimension d’engagement dans la
communauté chrétienne à laquelle on appartient.
Une autre manière de le dire serait de recommander au
couple parental d’attacher ses enfants à Dieu, à sa Parole
et à l’obéissance à celle-ci ainsi qu’à l’Eglise.
2.4. Nous en retenons les enseignements essentiels
suivants :
1.
Ils le voyaient avec les yeux de Dieu pour qui toute vie
conçue est déjà une vie à reconnaître comme telle.
Moïse avait aussi d'abord dû sa survie au courage et à la
foi des sages -femmes qui refusèrent de se soumettre à cet
ordre cruel et raciste.
Hébreux 11/23 : C’est par la foi que Moïse, à sa
naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents,
parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et qu’ils ne
craignirent pas l’ordre du roi.
Il a eu des parents qui étaient d’accord entre eux sur
les mêmes bases éthiques du respect de la vie à cause
d’une foi qui leur était commune.
C’est la raison pour laquelle ils ont pu aller à l’unisson dans
la même direction dans des circonstances dramatiques.
Face à l’épreuve et à l’adversité, leur couple a tenu, car
les choix difficiles ont été faits et assumés ensemble.
Ils étaient d’accord pour aller dans la même direction
et pour décider en fonction des intérêts de l’enfant.
Ceci permet de revenir sur la réflexion suggérée à propos
des éléments de
compatibilité entre des époux,
La vie est précieuse et nul n'a le droit de la tuer,
que ce soit après ou avant la naissance.
L'attitude des sages -femmes est typique de l'attitude
chrétienne face au respect de la vie, si l'on accepte de ne
pas tenir compte de leur mensonge, eu égard aux
circonstances dramatiques et exceptionnelles de l'époque
(Exode 1/19).
Concevoir un enfant sous-entend un acte responsable
qui engage ensuite ceux qui l'ont accompli à veiller sur
la vie ainsi engendrée.
La réflexion doit être envisagée du point de vue divin, car
« Moïse était beau aux yeux de Dieu » (Actes 7/20).
Cette beauté n'était pas que physique (Exode 2/2), même
s'il est naturel de dire que tout enfant est beau aux yeux de
ses parents.
Elle était surtout spirituelle, car elle consistait dans non
seulement une âme humaine à part entière, mais aussi
dans une vocation qui sera primordiale pour l’avenir du
peuple d’Israël et même le salut de l’humanité.
C'était la beauté de la vie innocente qui venait de
naître.
Bordeaux, le dimanche 24 juillet 2005. Daniel Hébert.
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Elle illustre également celle de toute personne qui vient de
« naître d'En-Haut » en redevenant comme un petit enfant
pour entrer dans le Royaume de Dieu (Matthieu 18/3).
Le sang de Christ qui purifie rend tout homme beau
aux yeux de Dieu.
Pour Moïse, c'était aussi toute la beauté d'une vocation et
celle d'un destin exceptionnel que ses parents ont peutêtre discerné dès sa venue au monde.
Ceci est suggéré tout en prenant la précaution de souligner
qu'il n'est pas facile pour des parents d'être objectifs en la
matière.
2.
Les parents de Moïse nourrissant leur fils dans
leur
maison
présentent
l'exemple
de
l'accomplissement
des
charges
et
des
responsabilités parentales qu'il faut assumer.
Les parents assurent la nourriture matérielle et l'avenir de
leurs enfants, mais ils pensent aussi à leur nourriture
spirituelle et morale (Actes 7/20).
3.
La caisse de jonc rendue imperméable par le
bitume et la poix parle aussi des soins attentifs
dont l'enfant a besoin d'être entouré afin d'être
gardé au maximum des infiltrations qui pourraient
provenir des eaux du monde.
Il s'agit de tout faire pour lui éviter le naufrage.
4.
Le temps où l'enfant devra « être exposé » viendra
obligatoirement (Actes 7/21).
Cette période de la vie est incontournable.
L'enfant ne peut rester protégé au foyer indéfiniment.
Il doit entrer en contact avec le monde et ses réalités.
Il sera exposé inévitablement à la tentation.
C'est alors qu'il faudra s'en remettre à la grâce de Dieu,
tout en sachant que l'enfant devra lui-même assumer ses
propres choix et prendre ses responsabilités.
5.
La grâce de Dieu a ensuite permis à Jokébed de
retrouver son fils, car elle en est devenue la
nourrice.
Mais elle a dû ensuite s'en séparer pour le conduire à
la cour d'Egypte auprès de la princesse qui lui avait
sauvé la vie.
Il est assez difficile d'imaginer la douleur et la souffrance
causées
par
cette
situation
qui
a
amené
vraisemblablement une séparation.
Elle a dû être difficile à vivre, tant du côté maternel que du
côté filial.
Comme quoi il ne faudra pas enfermer certaines
personnes dans la prison des conséquences dramatiques
d'une enfance difficile, comme si les séquelles en étaient
irréversibles.
Il est vrai que Moïse, plus tard, ne savait plus très bien
« qui il était », ballotté qu'il avait été entre plusieurs
cultures (Exode 3/11)
Mais la grâce de Dieu l'a guéri de toute trace de ces
situations difficiles.
Le Seigneur n'est-il pas celui qui s'appelle « Je suis »
et qui est capable de guérir les hommes de leur « qui
suis-je ? »
3.
MOÏSE ET SON EPOUSE SEPHORA.
3.1. Importance de cette étude.
Nous allons constater dans quelques lignes une
situation vraiment étonnante dans le couple de Moïse
et de son épouse.
C’est pour prévenir dans le but que ce qui est arrivé
entre Moïse et Séphora n’arrive plus à personne que
nous exhortons ceux qui font des projets de mariage à
la réflexion.
Ils devraient vérifier avant de se marier s’ils ont bien la
même vision de l’engagement dans la consécration au
service de Dieu.
Nous avons vu des vocations ruinées par un mariage
de mauvais aloi.
3.2. Il faut aussi réfléchir à la compatibilité culturelle
dans le couple.
Ne pas avoir eu la même éducation ni la même culture
de base n’est pas obligatoirement éliminatoire pour
envisager un mariage, mais il faut au moins aborder la
question.
Quand nous évoquons la culture, elle est à dissocier de la
race, car des personnes de couleurs de peau différentes
peuvent avoir cependant baigné dans la même culture.
A l’inverse, des personnes de même race peuvent avoir
des cultures nationales, régionales, locales ou familiales
complètement opposées.
Evoquer ces points n’est en rien du racisme et de la
xénophobie.
Il ne s’agit pas non plus d’établir une hiérarchie de valeurs
entre les cultures ni d’affirmer que certaines seraient
supérieures aux autres par définition.
La seule réserve que l’on pourrait émettre viendrait du fait
que lorsque la culture propose des mœurs incompatibles
avec le foi et qui lui sont opposées, elle ne peut être suivie.
Dans ce cas, la Parole de Dieu demeure supérieure à
toute coutume et à toute tradition culturelle.
Disons comme un avertissement sérieux que la vigilance
s’imposera après le mariage et tout au long de la vie, car
tout peut aller bien avant et dévier ensuite, notamment
quand naît le premier enfant, puis les autres ou quand les
nécessités du travail professionnel exigent aussi beaucoup
d’investissement.
3.3. La compatibilité pour servir.
Même si l’on ne peut pas avoir à part égale le même
engagement extérieur, il faut au moins être d’accord
pour ne pas créer d’entrave à l’autre, charge à celui-ci
de savoir jusqu’où il faut aller afin de ne pas être
taxable d’abandon de famille !
Il peut arriver aussi que le mariage révèle des réactions
jusqu’alors inconnues autant qu’inattendues.
Bordeaux, le dimanche 24 juillet 2005. Daniel Hébert.
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L’un des deux époux peut tout-à-coup s’avérer égoïste
et possessif.
Dans ces moments-là, y a-t-il toute la réflexion, la
prière et la lucidité nécessaires ?
Le sentiment est-il fiable ?
Son comportement visant à avoir l’autre à lui sans
concession, il étouffe l’autre par sa jalousie et sa
possessivité exclusive au point qu’il lui ôte toute
autonomie.
Ceci n’est plus de l’amour mais une forme de
perversion affective révélant des carences qui ont
besoin d’être prises en compte à des fins de guérison.
Que personne ne soit un frein pour l’autre !
Que personne, par jalousie envers Dieu et son œuvre ou
par égoïsme, n’étouffe l’autre au point de lui interdire toute
activité personnelle.
On ne peut aussi que recommander de prier
réciproquement pour le service de l’autre, sans devenir
jaloux d’une manière inconsciente de Dieu et du
service.
Enfin, tous les couples n’ont pas le même potentiel ni les
mêmes conditions de vie.
Par conséquent il ne s’agit pas d’imiter ce qu’un autre
fait, mais il faut que chaque couple trouve son
équilibre propre, car ce qui convient aux uns ne
convient pas toujours aux autres, car aucune situation
ne se ressemble.
A chacun de considérer en quoi il doit tenir compte de
l’alibi qui consiste à déclarer, comme nous l’avions déjà fait
remarquer dans le premier paragraphe :
Il ne faut pas oublier que le mariage ne doit pas
devenir un prétexte pour démissionner de l’esprit de
service.
Luc 14/19 : Un autre dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs,
et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit :
Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne puis aller.
3.4. Nous commencerons par évoquer un détail
important autant que surprenant.
« Séphora, femme de Moïse, avait été renvoyée »
(Exode 18/2).
La Bible à la Colombe adoucit la traduction en disant que
Moïse l'avait laissé partir.
En réalité, elle avait bien connu un renvoi !
Ce n'était pas un divorce, mais un temps provisoire de
séparation.
3.5. Pour en connaître la raison, il faut remonter le
temps et remonter à l'origine de cette situation.
D'abord, Moïse avait épousé Séphora alors qu'il était
en fuite au pays de Madian (Exode 2/21-22).
Le nom de son épouse voulant dire « petit oiseau »
beaucoup ont fait de l'humour à partir de là !
Sans abonder dans ce sens, il faut admettre que la
décision de se marier dans une période de crise risque de
ne pas toujours être très objective.
Cependant, une fois que l'on est marié, on l'est vraiment.
Un éventuel regret n'annule pas cet engagement.
Après la vision du buisson ardent, Moïse est appelé à
retourner en Egypte.
Sur le chemin du retour, il a été attaqué par Dieu qui
voulait le faire mourir, alors qu'il était porteur d'un message
équivalent pour le fils de Pharaon ! (Exode 4/22-26).
Séphora a immédiatement compris la cause du
problème.
Elle avait dû s'opposer à la circoncision de l'un de leur fils,
pour la raison évidente qu'elle ne partageait pas la foi de
son époux qu'elle a aussi traité « d'époux de sang. »
Extraits de commentaires bibliques :
« Séphora parait voir (non sans raison) dans le danger où
se trouvait son mari, une punition de ce qu’il n’a pas
encore circoncis son dernier fils. C’était elle peut-être qui
l’en avait détourné, soit que les Madianites eussent perdu
l’usage de la circoncision, soit que, comme les Ismaélites
et de nos jours les musulmans, ils ne la fissent subir aux
enfants qu’à l’âge de treize ans, et non pas, comme les
Israélites, huit jours après leur naissance. Quoi qu’il en
soit, elle se hâte de circoncire son fils, la maladie de
Moïse l’empêchant sans doute de le faire lui- même, et elle
emploie pour cette opération, non pas un couteau de
métal, mais une pierre tranchante, conformément à
l’usage, ou parce qu’elle n’a pas à l’instant d’autre
instrument sous la main. Puis elle touche de ce lambeau de
chair les pieds de son mari (non pas "elle le jeta à ses
pieds," comme on traduit ordinairement sans que les mots
y autorisent), comme pour obtenir sa guérison par ce
signe de son obéissance ; mais elle semble en même temps
protester contre la nécessité où elle s’est trouvée de
soumettre un enfant à une loi qui lui parait si cruelle :"Tu
es pour moi un époux de sang," dit-elle à Moïse, c’est-àdire : Il a fallu le sang de mon fils pour racheter de la
mort mon époux. »
« Le verset 25 explique le verset 24. Moïse avait négligé le
signe fondamental de l'alliance avec Dieu. A la veille de
la libération d'Israël, Dieu lui rappelle que sans la
circoncision, tout Israélite est exclu de l'alliance ( Genèse
17/14; Josué 5/2-9). »
Quel désaccord dans le couple !
Quelle divergence de vues !
La persécution s’est installée et nous découvrons que
lorsqu’il y a un trop grand décalage entre les époux, c’est
souvent celui qui est le plus charnel qui l’emporte, car il
utilise des moyens que l’autre n’oserait pas employer pour
parvenir à ses fins.
Il finit par capituler pour avoir la paix, mais cette sorte de
paix est plutôt une défaite.
La relation d’amour et de complémentarité a laissé
place à des rapports de force.
Bordeaux, le dimanche 24 juillet 2005. Daniel Hébert.
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C’était à qui l’emporterait et aurait le dernier mot !
C’est récurrent, mais de nouveau nous sommes placés
face à l’importance de se correspondre et de l’avoir
découvert avant de se marier !
On ne saurait trop insister sur l’importance du
dialogue, du partage et sur la liberté de pouvoir se
parler sans crainte ni tabou.
Cette nécessité a sa place avant et après le mariage.
Séphora n’avait pas eu les mêmes fondements
spirituels, éducatifs et culturels que Moïse.
Empressons -nous d'ajouter qu'ensuite la situation va se
retrouver normalisée et qu'il y aurait mieux à faire, si
possible, que de se séparer.
Dans tous les cas, le dialogue, la compréhension, l'amour
et le pardon demeurent les meilleures solutions aux
désaccords familiaux et conjugaux.
Ce ne sont pas les possibilités de service qui
manquent pour un couple dans la mesure ou chacun
est d’accord pour servir.
Evoquons d’abord l’exemple que l’on donne et qui est
service rendu au témoignage évangélique en particulier
auprès des jeunes gens et des jeunes filles.
Elle n’avait pas la même vision que son mari.
Sans exiger d’elle, car cela n’était pas possible, qu’elle
ait eu un appel équivalent à celui de Moïse, elle aurait
au moins pu et dû l’épauler, mais il faut dire que Moïse
était responsable de l’avoir prise comme épouse sans
avoir réfléchi à ces conséquences.
Puis, bien des services sont possibles,
l’investissement dans une activité officielle.
outre
Il y la possibilité d’accueillir et d’entourer, de conseiller
dans la sagesse et tout simplement d’avoir une vie d’Eglise
engagée.
Les problèmes ont surgi après le mariage et le décalage a
éclaté au grand jour.
Il faut simplement être à l’écoute du Seigneur qui saura
conduire le couple vers des œuvres à accomplir.
Peut-être n’avait-elle pas non plus bien accepté de devoir
aller vivre dans la culture dans laquelle Moïse avait été
élevé et éduqué, mais qui n’était pas la sienne et qui
l’éloignait des siens.
Le couple qui ne vit que pour lui-même ne fera que
s’appauvrir et il court même le risque de se diluer dans
une routine d’ennui et d’inutilité.
Il se peut aussi qu’un décalage intellectuel ait surgi !
Il est certain que ce ne devait pas être facile d’être l’épouse
d’un homme comme Moïse en étant aussi son
interlocutrice équivalente.
3.6. Le couple au service de Dieu doit être sur la
même longueur d’ondes.
4.
MOÏSE ET SON BEAU-PERE JETHRO.
4.1. Jéthro a ramené sa fille à son mari, et les enfants
à leur père.
Espérons que Moïse n'avait pas oublié, dans le feu de
l'action, qu'il était marié ! (Exode 18/2).
Ce beau-père a eu un comportement exemplaire.
La question qui se pose n’est pas d’affirmer que dans
le couple au service de Dieu les deux conjoints doivent
toujours être ensemble pour faire les mêmes choses.
Il a su accueillir sa fille dans un moment difficile, mais aussi
la ramener à sa place d'épouse.
Cela devient d’autant plus impossible quand arrivent les
enfants qui n’ont pas à être abandonnés sous le prétexte
que l’on sert Dieu.
Il faut dire que son titre était Jéthro, « excellence », que
son nom était Réuel, « ami de Dieu », et que, sacrificateur
de Madian, il devait aussi connaître le Seigneur (Exode
3/1).
La vocation est personnelle et non transmissible par le
mariage.
Cependant, il faut convenir du fait que les époux
s’accompagnent de cœur et d’esprit dans le service de
Dieu
Il faut savoir passer du rôle de père ou de mère à celui de
beaux-parents, tout en continuant de s'intéresser à leur
situation et aux nouvelles (Exode 18/7).
L'ingérence de la belle-famille dans le jeune couple sera
toujours un danger.
Il est permis de supposer que c'est après cet incident
que Moïse a renvoyé provisoirement sa femme.
Les jeunes mariés doivent couper le cordon ombilical
(Ephésiens 5/31).
Elle n'aurait pas supporté ce qui attendait son mari dans
son bras de fer avec Pharaon.
C'est vrai aussi pour l'éducation des petits -enfants.
Ne voyons donc pas dans ce renvoi un prétexte au divorce
pour cause d'incompatibilité spirituelle.
C'était avant, dans ce cas, qu'il aurait fallu y penser.
En l'occurrence, il y a donc eu un temps de séparation
pour des raisons d'intérêt supérieur et même d'amour
à l'égard d'une épouse trop fragile pour affronter
certains dangers et certaines circonstances difficiles.
La recommandation adressée aux femmes plus âgées est
à placer dans cette réflexion (Tite 2/1-10).
Plus tard Jéthro jouera encore un rôle positif par un
conseil judicieux donné à Moïse (Exode 18/13-27).
5.
MOÏSE ET LES ENFANTS NES DE SON COUPLE.
5.1. Moïse a eu deux fils.
Le premier a été appelé Guerschom.
Bordeaux, le dimanche 24 juillet 2005. Daniel Hébert.
6
Ce nom est formé de deux mots qui signifient « étranger
là » (Exode 2/22).
Ils en auront également besoin, ainsi que leurs parents, car
les circonstances de la vie sont souvent bien éprouvantes.
En appelant ainsi son premier fils, Moïse a montré que,
malgré son exil en terre de Madian et son mariage, il avait
gardé en lui vivant son appel pour délivrer son peuple
(Actes 7/23-25).
6.
UN COUPLE EXEMPLAIRE.
Le second fils a été appelé Eliézer en reconnaissance
envers Dieu qui avait secouru Moïse en le délivrant de
l'épée de Pharaon (Exode 18/3-4).
Romains 16/3 : Saluez Prisca et Aquilas, mes
collaborateurs dans le service du Christ Jésus. Ils ont
risqué leur vie pour sauver la mienne. Je ne suis pas seul à
leur en devoir gratitude. C’est aussi le cas de toutes les
Eglises des pays païens. Saluez aussi l’Eglise qui se réunit
dans leur maison.
Il est permis de supposer que Moïse faisait allusion au fait
qu'il avait échappé au massacre alors qu'il venait de naître.
Le nouveau testament évoque souvent ce couple qui
figure parmi les collaborateurs de Paul.
5.2. A part ces allusions, nous ne savons rien sur la
relation unissant Moïse à ses fils.
Un couple ou des couples engagés dans le service de
Dieu sont une réelle bénédiction pour une assemblée
dans laquelle les possibilités de service ne manquent
pas si l’on veut échapper à l’égoïsme à deux.
Ce que l'on peut en dire découle directement de leur nom,
après avoir rappelé que c'était certainement le cadet qui
n'avait pas été circoncis à cause de la pression de sa mère
(Exode 4/25).
Le nom donné au premier fils démontre que ni l'exil, ni
le mariage, ni la paternité n'avaient étouffé la vision ni
la vocation de Moïse.
Il faut le souligner, car il arrive parfois que le niveau de la
vie spirituelle et de la consécration baisse dans le foyer
lorsque les enfants viennent au monde.
Bien sûr, il ne faudra jamais les sacrifier ni créer une
compétition entre les responsabilités parentales et les
activités de l'Eglise.
Il faudrait même ne jamais laisser supposer qu'il y aurait un
éventuel conflit, comme si la vie de famille se faisait au
détriment du service de Dieu ou inversement.
5.3. Il faudra surtout apprendre à s'organiser en
fonction de la nouvelle situation.
La foi exige que les parents prennent soin de leurs enfants.
Assumer cette responsabilité fait partie du service de Dieu,
et servir Dieu ne doit pas devenir un prétexte pour fuir le
foyer et ses charges.
L’équilibre spirituel conduit à accorder une place à
chaque chose et à laisser chaque chose à sa place,
sans esprit de compétition entre les différents secteurs
de la vie pratique.
Dans certains cas, il s’agit aussi d’un simple problème
d’organisation de son emploi du temps.
Mais jamais les soucis de la vie ne devront prendre
tellement de place que toute disponibilité pour le
service disparaîtra.
Quand chaque domaine se vit pleinement, l'enfant n'étant
ni roi, ni dieu, ni martyr, ni victime sacrifiée sur l’autel de
l’égoïsme et de l’immaturité des parents.
Il en est de même pour la vie professionnelle.
En appelant son deuxième fils du nom d'Eliézer, Moïse
nous enseigne que nos efforts pour tout faire afin
d'éduquer et de conseiller nos enfants ont des limites.
Le secours de Dieu restera toujours indispensable pour
qu'ils expérimentent à leur tour l'amour et le salut de Dieu.
Bordeaux, le dimanche 24 juillet 2005. Daniel Hébert.