LETTRES à LA RÉDACTION - Revue militaire canadienne

Transcription

LETTRES à LA RÉDACTION - Revue militaire canadienne
Lettres à la rédaction
Il va sans dire que les soldats qui ont connu la guerre sont
les moins susceptibles de la recommander comme mode de
résolution de conflit. Plus une société a conscience de ce que
représente la guerre, moins elle risque de s’y engager. L’étude
de la guerre contribuera donc ultimement à nous garantir un
meilleur avenir. Le développement de la théorie militaire doit
passer par l’étude de la question sous toutes ses formes, y compris (surtout) les écrits dépassés d’un certain Prussien.
Lettre
par Isabel Campbell
Objet : Critique par Jurgen Duewel de l’ouvrage Le
service naval du Canada, 1910‑2010 – Cent ans d’histoire, de
Richard Gimblett (éd.), parue dans le vol. 10, no 3, été 2010.
D
ans sa critique de Cent ans d’histoire, le Capitaine
de corvette Duewel m’accuse d’avoir qualifié les
événements de 1949 de « tempête dans un verre
d’eau ». Toutefois, contrairement à ce que suggère l’emploi des guillemets, cette expression
n’apparaît pas dans mon texte. [Note de la rédaction : c’est le
rédacteur en chef qui a apposé les guillemets à l’expression du
Capitaine de corvette Duewel afin d’indiquer qu’il s’agit d’une
expression idiomatique, règle de style adoptée pour tous les
articles de la Revue militaire canadienne.] Au lieu de quoi,
après avoir passé au peigne fin chacun des comptes rendus de la
Marine royale du Canada depuis la mi-1945 jusqu’à 1949, j’ai
conclu que la Marine canadienne d’après-guerre n’était pas une
institution heureuse, et qu’elle s’était retrouvée, de 1945 à 1949,
aux prises avec quantité de désertions, d’absences sans permis-
Le Colonel Charles S. Oliviero, CD, Ph.D., est diplômé du Collège militaire royal (CMR), ancien officier de l’Arme blindée (8th Canadian
Hussars), professeur et instructeur. Il a enseigné au CMR et au Collège
des Forces canadiennes. Il est un expert en théorie militaire et actuellement, il donne des cours d’histoire militaire et de théorie militaire aux
étudiants de cycle supérieur à l’université Norwich. Il est conseiller spécial auprès du Chef d’état-major de l’Armée de terre, et dans la vie civile,
coordinateur des services de soutien aux entrepreneurs auprès des
six centres de simulation de l’Armée de terre.
sion et d’autres problèmes de personnel. Par ailleurs, Duewel
affirme que « [c]’est à cette époque qu’est né le système divisionnaire de la Marine ». Ce sont là ses propres mots, attribuant
le mérite du système divisionnaire au rapport Mainguy. Dans
les faits, ce système existait bien avant le rapport Mainguy de
1949, mais les changements constants de personnel à bord des
navires de guerre en avaient diminué l’efficacité au cours de la
période en question.
Mes remerciements au Capitaine de corvette Duewel pour
avoir attiré l’attention des lecteurs sur ce point important.
L’interprétation du rapport Mainguy demeure un sujet controversé, bien trop complexe pour qu’il me fût possible d’en faire le
tour en trois petits paragraphes dans mon chapitre de la publication. En revanche, le troisième volume de l’Histoire officielle de
la Marine royale du Canada, auquel ont collaboré d’éminents
spécialistes de l’histoire navale, consacre un chapitre entier à la
question. J’espère que cet ouvrage aidera à clarifier certaines des
idées préconçues qui entourent encore le rapport Mainguy.
Isabel Campbell
Historienne navale
Direction – Histoire et patrimoine
Opération Apollo par John Horton.
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Revue militaire canadienne • Vol. 11, N o. 1, hiver 2010