— 409 — N A V R E U R E

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— 409 — N A V R E U R E
— 409 —
NAVREURE
Navre. Blessure. — Cet œil, qui tant de sa vue chargea sus les plus huppés, et les ruoit à grands
me darde, Fit l'autre jour une navre nouvelle
monceaulx blessez, navrez et meurtriz. R A B E Non en m o n cœur, mais bien au cœur de celle Qui LAIS, I, 35. — Or estoit Agraies navré en la gorge,
tant souvent à m e guetter s'azarde. B U G N Y O N , et par sa playe perdoit tant de sang que toutes ses
Erotasmes, sonn. 42.
armes en estoient tainctes. Amadis, I, 43. — La
Navrer. Blesser. — Et si asprement frapperay biche navrée à mort cuide, en changeant de lieu,
Sur vous que jusqu'à la racine D e voz membres changer le mal qu'elle porte avecq soy. M . D E
vous navreray. G R I N G O R E , Prince des Sotz, MoN A V A R R E , Heptam., 16. — Pavant toute la camralité (I, 259). — Dictys de Greste met que Paris pagne D'hommes navrez et tuez. R O N S A R D , Odes,
fut navré en la cuisse du dard de Menelaus. L E - 1,6. — Les cerfz et bisches navrez profondement
MAIRE, Illustr., II, 17. — Pandarus... tira occul-par traietz de dards, flèches ou guarrotz. R A B E tement une sajette au roy Menelaus, et le navra LAIS, IV, 62. —• L a terre est toute jonchée D e
en la cuisse. II, 18. — Alors qu'il fut ainsi navré à corps navrez et sanglants. B E L L E A U , Petites Inv.,
mort D'un coup d'estoc. M A R O T , Rondeaux, 14. — Chant de triomphe (I, 100). — H z ne le peurent
Les Gascons deslacherent très bien leur traict, neantmoins sauver d'estre bien blecé, mais bien
et navrèrent plusieurs Espaignolz. L O Y A L S E R V I - l'emportèrent ilz navré de plusieurs coups de jaTEUR, ch. 54. — Navre m o n corps de ta mortelle veline et d'espée. A M Y O T , Agésilas, 18. — Là vous
lance. M. D ' A M B O I S E , Complainctes, 2 v°. — Et n'eussiez rien veu qu'un meurtre de gensdarmes
fut du premier messire Jehan de Carouge navré
Qui, durement navrez, trebuschoyent plus espois
en la cuisse. Nie. D E T R O Y E S , 11. — ' A grandz Que ne font en hyver les fueillages aux bois. G A R coups d'espée il luy rompit son harnois, le naNIER, Porcie, 1531. — Les corps navrés de mains
vrant en plusieurs lieux du corps. Amadis, I, 42. meurtrières N e rouleroyent en nos rivières. B E L — Tout ainsy que ung sanglier estant navré d'un
L E A U , Bergerie, 2e J. (II, 110). — Il ne l'avoit jaespieu court d'une impétuosité contre celluy qui mais veu retourner navré de la guerre, mais bien
a faict le coup. M. D E N A V A R R E , Heptam., 70. — aller parfumé dans la ville de R o m e . G. B O U Une espee quand elle sera là à terre ne pourra na- C H E T , 17 e Seree (III, 169). — (Subst.). Tant fut
vrer. CALVIN, Serm. sur Job, 145 ( X X X V , 333). grand le cris des navrez que le prieur de l'abbaye
— Les Barbares... pour la légèreté et foiblesse de avec tous ses moines sortirent. R A B E L A I S , I, 27.
leurs armes, estoient facilement et souvent at- — Les navrez il feist panser et traicter en son
taints au vif et navrez par les Grecz. A M Y O T , tr. grand nosocome. I, 51. — Quand tu voyds le
Diodore, XI, 2. — Histiée essaia d'entrer par hourt de deux armées, pense tu... que le bruyt si
force, mais un Milesien le navra en la cuisse. S A - grand et horrible que l'on oyt proviene des voix
LIAT, tr. Hérodote, VI, 5. — Ainsi le grand Achil... humaines... du cris des navrez? III, 23. — Tous
Ne pouvoit pas mourir, s'il n'eust esté navré D e les champs à l'entour de Troye rougissoient du
Paris le Troyen par la plante du pié. B E L L E A U , sang des mors et des navrez. L A L A N D E , tr. DicPetites Inv., Epitaphes (I, 169). — [Callicrate] estys, L. V, 100 v°. — D e u x de nostre compaignie...
tant navré à mort d'un coup de traict... dit qu'il commencèrent à visiter les navrez et les penser
ne regrettoit point sa mort. A M Y O T , Aristide, 17. avec cest oignement. T H E V E T , Cosmogr., Y, 4. —
— Les Romains... estoyent navrez à coups de
Je suis séquestrée parmi les morts, c o m m e les naflesches, et mouroient d'une mort qui n'estoit vrés gisants au sepulchre. A U B I G N É , Médit, sur le
point aisée ny soudaine. ID., Crassus, 25. — [Cé- Ps. 73 (II, 163).
sar] couvrant son visage avec sa robbe, abanN a v r e u r e . Blessure. — Guerre inhumaine,
donna son corps à qui le voulut navrer. ID., Bruaustère felonnie... Effusion de sang, navreures
tus, 11. — Si d'un sangler la défense en passant viles. C R É T I N , A U nom du duc Charles de BourM'avoit navré, je prendrais patience. R O N S A R D , gongne, p. 202. — Paris, tresjuste archer... voyant
Poèmes, Pin (IV, 104). — U n serviteur de M . de Achilles à genoux, adressa une flesche dedans
Champagne... fut navré d'un coup d'espée à la icelle plante [du pied], laquelle estoit passible à
gorge. P A R É , VIII, 31. — Si un h o m m e est navré recevoir playe et navrure, et par ainsi le tua. L E au pied ou au bras, tout le reste en est incommodé. M A I R E , Illustr., II, 20. — Nul... demoura au pré
FR. D E SALES, Amour de Dieu, X I , 7. — (Fig.). sinon les vainequeurs, et ceulx que mort ou
Las ! elle m'a navré de grand'vigueur, N o n d'un navreures empescheoit. S E V I N , tr. Philocope,
cousteau, ne par hayne ou rigueur, Mais d'un bai- L. VI, 142 v°. —• Ascdion... non estant guery des
ser de sa bouche vermeille. M A R O T , Rondeaux, 51. navreures qu'il avoit receues en la bataille.
— Voylà qu'ilz proffitent en leurs cavillations... 147 v°. — Guérir les playes et navreures. D u
d'estre navrez du glaive dont ilz se pensoient bien M O U L I N , tr. Roquetaillade, Epistre. —• Sans aumuniz. CALVIN, Instit., IX, p. 534. — [Fortune] cune plaie ni navreure. 1556. N O G U I E R , Hist.
jette ses dartz à la volée, pour navrer les bons et tolos., p. 262 (G.). — Voy, je te pry, dans m a main
mauvais sans discrétion. X V I I , p. 800. — Ainsi Cette navreure inhumaine, Que m'a faict en cette
Clymene en son esprit errante Court et recourt, plaine U n oiselet inhumain. M A G N Y , Odes, II, 138.
sans voir jamais osté Le poignant trait qui navre — [Le prisonnier] Accroist par batures, Outrages,
son costé. R O N S A R D , Franciade, III (III, 105).
navrures Son affliction. J O D E L L E , Amours, ChanSe navrer. Se blesser. — Occultement elle se sons (II, 71). — Il se voyoit par cette navreure
navra en la cuisse, à ce qu'elle experimentast si
estropié, et impotent de l'un de ses membres.
elle pourroit endurer les tourmens. D E R O Z I E R S , P A S Q U I E R , Recherches, III, 44. — Les dlemands
tr. Dion Cassius, L. X L I V , ch. 52 (92 v°).
reistres, offensés de quelque harquebusade, ne
Navré. Blessé. — La noble beste [un cerf] font difficulté de dissoudre en vin deux charges de
navrée à mort se levé toute effrayée, à tout le vi- poudre à canon et les avaller, esperans par ce
reton mortel qui luy ha percé nerfz et veines. moyen recouvrer leur santé et obvier aux acciLEMAIRE, Cour. Marg. (IV, 28). — S'il estoit au- dens qui surviennent à leurs navreures. P A R É , IX,
tant navré en sa personne c o m m e j'ay trouvé
Disc. 2. — Les playes et navreures en la teste.
Villon blessé en ses œuvres, il n'y a si expert chi1583. G R U G E T , Div. leçons, III, 8 (G.). — Le sang
rurgien qui le sceut penser sans apparence de ciqui couloit encor tout frais des playes de Jésus
catrice.
M A R O T , Préf.
de àVillon.
G y m - Christ, pour
les navreures
luy avoyent
faictI, v,
naste... desguaigne
sonPoésies
espee, et
grands— coups
cordeliers.
M A R N Ique
X , Differ.
Relig.,
41 0 —
10 (Fig.). Sans oublier de Venus le flambeau, nité de leur art (II, 246). — Madame, levez-vo
Dont ce sainct feu toute navrure efface. M . D E — Ce n o m ne m'appartient. G A R N I E R , Juifm,
N A V A R R E , Dern. Poes., Distinction du vray amour, 601. — Il ne faut que Fortune élève nostre cœur!
p 302. — Il donq eslé de ses traitz vertueux 613. — Adouci-toy, Seigneur, ne m e sois trop séSouffle santé aux désirs ventueux Qui, souspi- vère ; N 'afflige les enfans pour le péché du père.
rantz de navreure cuisante, Sifflent l'ennuy de 1335-1336. — Le malheur qui m e suit m a foy ne
leur fureur nuisante. L E C A R O N , Démon d'amour diminue. R É G N I E R , Sat. 2. — Car sans le revenu
(36 v o), — Cerche entre nous une a m e plus rebelle l'estude nous abuse, Et le corps ne se pdst aux
Pour l'offenser d'une navreure telle. M A G N Y , banquets de la Muse. ID., Sat. 3.
Ne explétif. Souvent le sens négatif de la
Odes, II, 129. — Tu r'enforce m o n mal, tu r'ouvre
phrase
entraîne l'emploi de la négation ne d'une
m a navreure. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv., 113 v°.
façon purement explétive. — Divers tourbillons
Navyere, v. Naviere.
de fortune, lesquieulx jusques icy mont empesché
N a y , v. Naistre.
le chemin de ne te trouver et parvenir jusques i
N a y e , Nayer, v. Naïe, Noyer.
Nayf, Nayfvement, Nayfveté, v. Naïf, Naï- ton repaire. M . D ' A M B O I S E , Epigr., Epistre. —
N a y s , Naïveté.
v. Nez.
Tant je souffre et endure Que je ne puis a peine
vement,
Nayser, v. Naiser.
respirer. ID., Complainctes, 21 v°. — Les épicuN a y ver. Représenter exactement. — Heu- riens... n'ont point nié qu'U y eut des dieux...
reuses seurs, vous, Aciddiennes, Qui nayvez les toutesfois ilz ont nié qu'ilz ne se soucient des
célestes destins, Par la faveur de voz mignardz affaires des hommes. T R . B U L L I N G E R , Source, I,
tetins Dont les douceurs sont plus qu'iddiennes... 3, p. 29. — Ceulx qui m e cognoiscent n'ignorent
L E C A R O N , Sonetz, 4.
point que je ne soye l'une des plus grandes et
Nazal. Partie du casque protégeant le nez. — puissantes princesses qui soit en tout le levant.
Quelques-fois un coup de lance bien assené au Amadis, Y, 54. — Et leurs tardoit que le pape ne
nazd, ventaille ou visière tournoit le devant der- feut ja hors la porte. R A B E L A I S , III, 34. — J'eu
rière. F A U C H E T , Origines des chevaliers, L. II, telle peur que je perdy l'usage D e ne pouvoir une
523 v°. — Volontiers Us mettoient ces pierres au parolle mettre Hors l'estomac. M . D'AMBOISE, tr.
nazal,
dire
le heaume v.
donnoit
N a z ac'est
r d 1à et
2,où
Nazarder,
Nasardvent
1 etau2, Fregoso, Pleur, ch. 1. — Je n'ignore point que ce
nez.
524
r°.
personnage n'ayt eu mauvais bruict à Rome, et
Nasarder.
qu'on
n'ayt dict plusieurs choses infâmes de
Naze. Nez. — D e donner encore et de plus une
NAVYERE
grande estaffilade sur la naze et le visage, disoient- luy. L A P L A N C H E , tr. Tacite, L. V, 194 v°. —
Us [les Italiens], n'estoit que bon pour servir de Et luy tardera beaucoup qu'U ne soit hors de
mémoire. B R A N T Ô M E , Duels (VI, 377). — J'ac- là. T A H U R E A U , Prem. Dial, p. 37. — Guercueilly et coupé la poincte de la naze à Pluton. rin... s'estonna grandement, niant tousjours de
n'avoir jamais tenu tels propos, et que tout cela
ID., Rodomontades (VII, 24).
luy
estoit faussement imposé. L O U V E A U , tr. StraN a z e a u , v. Naseau.
parole,
V. 1. — Hors du temple sortie à peine
Naziller. Se moquer de? — Grand cœur
n'estoit
pas L a mère, quand Iphis la suit d'un
s'acroist de peu d'espoir. D u bout du nés ne nous
plus
grand
pas. R O N S A R D , Elégies, Orphée (IV,
naziUe. Chacun à son tour ha la bille. BAÏF,
83).
•—
Il
m
e
tarde qu'U ne soit nuict. BELLEAU,
Mimes, L. II (V, 93).
Nazilleux. Qui a un gros nez. — Sangler ou Reconnue, IV, 4. — Il nioyt la lettre et n'avoir
Sanglier. Sauvage, furieux, nazilleux. L A P O R T E ,veu aussi le gentilhomme de toute ceste nuict.
M O N L U C , L. III (II, 85). — Il n'y a celuy qui ne
Epith., 366 r°.
sçache que ce seigneur grégeois [Hercule] ne fust
Nazitor, N a z u , v. Nasitort, Nasu.
N e 1. L a négation ne est souvent employée un grand capitaine de son temps, fort politic, faiseule dans des cas où elle serait aujourd'hui ac- sant punir griefvement les larrons, meurtriers et
compagnée de pas ou point. — La ville n'est autres malfaicteurs. T H E V E T , Cosmogr., IX, 10.
loing d'icy. R A B E L A I S , II, 24. — Ce neantmoins, — Devant ses ans coupa sa vie, Craignant de ne
ce que je vous en mande N'est pour vous faire ou se voir veincu Si ce corps eust long temps vescu.
requeste ou demande. M A R O T , Epistres, 29. — R O N S A R D , Epitaphe de Quelus (Y, 314). — Les
Dys moy, n'ays paour. ID., Enfer. — Il ne sera ^Egyptiens,... defendoyent sur peine de la hart
des juges escouté. Ib. —• Pour tout cela m a plume que nul eust à dire que Serapis et Isis leurs dieux
D'ardant désir de voiler ne s'dlume. ID., Epistres, eussent autresfois esté h o m m e s : et n d n'ignoroit
35. — Bacchus ne fut il engendré par la cuisse de qu'ils ne Peussent esté. M O N T A I G N E , II, 12 (II,
Jupiter? R A B E L A I S , I, 6. — N e m'espargnez, je 259). — Mais un roy qui peut tout n'a qu'à se revous en prie. IV, 16. — Je ne peins mes tableaux tenir, Si quelqu'un l'a fasché, de ne le trop punir.
de si riche peinture, Et si hauts argumens ne re- G A R N I E R , Juifves, 278. — J'ay volontiers évité
cherche à mes vers. D u B E L L A Y , Regrets, 1. — Je de n'avoir mes affaires confus. M O N T A I G N E , III,
ne chante (Magny) je pleure mes ennuys. 12. — 10 (IV, 138). — Sans n'y avoir demeuré que huict
N e te soucie, je y remedieray. A M Y O T , Démos- jours, elle s'en retourna en sa duché. B R A N T Ô M E ,
thène, 7. — Je sors de ton temple estant encore Yolant de France (VIII, 88).
Ne 2, v. Ni.
vif, pour ne le prophaner de m a mort. 29. — Pour
Ne
3, v. Ne dea.
n'estre tancez et battus de leurs maistres. M O N N
e
a
d e (v/jdcç.-acSoç). Sorte d'animal fabuleux.—
Tmonoye
A I G N E , de
II,
12les
(II,
185).
—employent,
La
difficulté
joueurs
que
passe-passe,
sçavans
pour
ne descouvrir
c o mest
mla
e une
les
va- Neance,
—ne
affaires
veu
quelles
abysme.
Néant.
s'acqueroit
E bestes
n l'isle
de
v.
la
R APour
sa
Niance.
nommées
Bterre
de
Emaison
Lpour
ASamos...
néant.
I Sfondoit
, néant,
IV,
pour
neades,
Pour
Euphorion
62.
bander
car
en rien.
àon
chasmates
laen
son
sede
— escript
delaissoit
L'éloquence
esprit
voix
etavoir
etdes
en
les
se
1
rendre soigneux aux négoces d'autruy. C H O LIÈRES, 3 e Matinée, p. 107.
—
NEANTMOINS
Neantir. Anéantir. -- ... la mort pleine de
nadveillance Tenant un dard semblant tout neantir. M A R O T , Chants divers, 21. — Second Atlas, qui
tasches par tes faits Hausser vertu et neantir le
Inutilement, en vain. — Pour néant boyt qui
ne s'en sent. R A B E L A I S , 1,5. — C'est pour néant
que nous imaginons nouvelles formes d'œuvres, vice. F O R C A D E L , p. 174.
pour acquérir la grâce de Dieu : duquel le légitime
Neantise. Néant. — Le tout qui estoit Dieu...
service consiste seulement en obeyssance. C A L mettoit en fuite le rien, changeant sa neantise en
VIN, Instit., III, p. 117. — Si le salut fut venu
un bon estre, lhors qu'il faisoit les créatures. F R .
d'autre lieu, Mort pour néant seroit lefilzde
D E S A L E S , Sermons autogr., 1 (VII, 12). — C'est
Dieu. M A R O T , Serm. du bon pasteur. — L e preun des grans proffitz de l'affliction que de nous
mier poinct de l'invention se prend de la subtilité
faire voir le fond de nostre neantise. ID., Lettres,
et sagacité de l'esprit : laquelle si Dieu a déniée
280 (XIII, 27). —• Cette connoissance de nostre
à l'homme, pour néant se travaillera-il de dire ou
neantise ne nous doit pas troubler, ains adoucir,
faire en despit de Minerve. S E B I L L E T , Art poet.,
humilier et abbaisser. 564 (XIV, 236).
I, 3. — Murena... en luy remonstrant le péril auNullité, incapacité. — Qui avec ce adjoustera
quel il se mettoit pour néant... le retira au dedans
la neantise de Jovinian quifitune p d x si hondu temple de Castor et Pollux. A M Y O T , Caton
teuse avec les Perses que jamais la puissance ro$Ctique, 28. — Platon dict que pour néant hurte
maine ne s'en put remettre sus au Levant... P A S à la porte de la poésie un h o m m e rassis. M O N Q U I E R , Recherches, 1,1. — Nos roys commenTAIGNE, II, 2 (II, 23), — Pour néant évite la
cèrent par leur neantise à s'abastardir. II, 1.
guerre celuy qui ne peut jouyr de la paix, et pour
— L a neantise de noz roys faisant marchenéant fuit la peine qui n'a de quoy savourer le
pied et servant d'eschelle aux maires du palais
repos. II, 3 (II, 29). — Ce lieu pourroit recevoir
pour monter à la royauté. D u H A I L L A N , Est. des
quelque discours sur la considération de la vailaff. de Fr., 5 r° (G.). — C o m m e si leur neantise
lance... mais Plutarque estant souvent retombé
n'estoit assez cognue à meilleures enseignes, les
sur ce propos, je m e meslerois pour néant de rapderniers roys de nostre première race marchoient
porter icy ce qu'il en dit. II, 7 (II, 72). — Si nos
par pais en un chariot mené de quatre bœufs.
facultez intellectuelles... ne font queflotteret
M O N T A I G N E , III, 6. —• L a neantize de l'empereur
vanter, pour néant laissons nous emporter nostre
Gallien excita plusieurs seigneurs à se faire absojugement à aucune partie de leur opération. II,
lument maistres des provinces qui leur avoient
12 (II, 322). — T u l'aurais vainement élevé sur la
esté baillées en garde. P A S Q U I E R , Lettres, XIII,
terre... Pour néant arraché le fardeau de son dos.
15. — L a majesté de nos roys alla au ravd par
GARNIER, Juifves, 27. —• Pour néant vous plorez,
leur neantise et négligence. ID., Recherches, Y, 25.
et que servent vos plein tes? 1723.
— Les pays de Sicile, Pouille et Cdabre demeuNéant plus. N o n plus, pas plus. — Elle ne se
rèrent à l'empereur de Constantinople, et depuis
pouvoit mouvoir... néant plus que un h o m m e qui
pour sa neantize héréditaire... furent une bute tana les piedz et les mains enferrées. B U D É , Institutost des Hongres, tantost des Sarrazins. VIII, 56.
tion (éd. J. Foucher, ch. 42).
Impuissance. — L'un jugement subvertissant
(Prononc). Néant est souvent compté c o m m e
l'autre sans cesse, cette favorable proposition
monosyllabe. — O n voit en paix garsons muser...
n'estoit qu'une risée, qui nous menoit à conclurre
Qui néant fait vit de mauvais ars. Anc. Poés., VII,
par nécessité la neantise du compas et du com239. — Mais, si le mien delivrement procure, Pour
passeur. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 316).
néant tiendray le manoir plutonique. III, 283. —•
Neantmoins. (Prépos.). Malgré. — H la print
Et si ferez veux et souhaits sans nombre... Mais
pour la mettre a mort, Mais neantmoins tout son
c'est pour néant, car trop grief est l'encombre.
effort, Elle eschapa d'entre ses doigtz. H A U D E N T ,
re
LEMAIRE, Concorde, l part. (III, 118). — Dont
Apologues, II, 47. — Neantmoins toutes lesChasteté, qui presque estoit à néant, H a reprins
quelles remonstrances... feirent un tour de dance,
bruit par inconvénient. ID., 2 e Conte de Cupido
les despitans par plusieurs injures diffamatoires.
(III, 55). — O n ne gaigne plus unefigue; Pour
D u F A I L , Propos, ch. 9, p. 70. — Neantmoins
néant sommes nous ramentus. Sotties, III, 160. —
le cry importun des habitans, [nos gens] desEn vdn et pourneant on exhorte A bien faire un
cendoient à la foule. L A L A N D E , tr. Dictys, L.
homme obstiné. H A U D E N T , Apologues, II, 134. —
II, 21 v°. — Les Troyens... commancerent à
Ce n'est pas pour néant : car je scé Qu'il estoit aulouer clerement l'humanité des Grecz qui, neantjourduy de garde. BAÏF, Eunuque, II, 2. — Mercy
moins la recordation d'Helene, que par force on
Dieu je t'en payeray A fin que pour néant ce ne
leur retenoit, avoient usé de si grande douceur.
soit Qui t'adresses en notre endroit. V , 4. — D e
L. V , 94 v°. — Neantmoins tout cela, deux jours
nostre temps le monde honore... L ' h o m m e de
après, ledit seigneur de Martigues deceda. P A R É ,
néant s'il a de quoy. ID., Mimes, L. II (V, 94).
Introd., ch. 27. — J'avois, neantmoins toutes ses
(Graphie). O n écrit quelquefois niant (ou nyant,
faveurs, une frivole peur. B E R O A L D E , Hist. vér.,
nyent, nyen). — Pan tousjours riant... D'amour
p. 26.
ya priant N o n pas pour nyant Aurore la belle.
Ce neantmoins. Neantmoins, cependant. — Ce
LEMAIRE, Temple d'Honneur (IV, 197). — Mais
neantmoins... les Siciliens... luy apportèrent et
rien ne sert ung tel adressouer : C'estoit nyent.
envoyèrent plusieurs presens. A M Y O T , Cicéron, 8.
B O U R D I G N É , Faifeu, ch. 48. — Je l'ay tenu ainsi
— Ce neantmoins encore y en avoit il qui pour ce
que Octovyen A tins les siens : il estoit a nyen
faict mesdisoyent de Ciceron. 23. — Encore...
Lorsque chés m o y a esté hébergé. Moral à troys
que les villes grecques îeissent à l'envy les unes
personnages (dans Théâtre mystique, p. 228). —
des autres à qui plus l'honorerait, ce neantmoins
Mes te séant au feu pourniant ne te consume ton
il demouroit tousjours triste. 32. — Autres la font
BÀÏÏ
WOK
' Poème d'anségnemans de Faukilidês
corporelle [l'âme], et ce neantmoins immortelle.
lv, o58).
M O N T A I G N E , II, 12 (II, 313). — Ceux de dedans
On écrit aussi noyant. — Ce feu combatif M o n
estans réduits en extrême nécessité de toutes
cueur, et m o y vainquit et abattit, Tant que je fuz
choses...II,et34
ce (III,
neantmoins
tresclairement
estions
noyant.voyant
M . D E NQA uV e
A RmR o
E ,n Prisons,
cuyder etp.m239.
o y rendre.
175). résolus de jamais ne se
NE ARE
—
412
—
Neantmoins que (avec l'indic). Quoique (avec I Nécessiter. Soumettre à une obligation, à une
le subi.). — Neantmoins qu'elle se tua, l'Eglise contrainte. — Vous seriez... de ceux qui voul'a adfoustee au nombre des martyres. C H A N G Y , droyent nécessiter la puissance divine et 1 assujettir aux proprietez des causes secondes et inféInstit., I, 11.
rieures. C H O L I È R E S , Ie Ap.-disnée, p. 285. —
(Prononc. : ean formant une seule syllabe). —
Lors Martia, qui pourtrayoit toudis, Et qui Toutes vos allégations ne tendent que contre ceux
qui veulent gentiliser et nécessiter les hommes
neantmoins eut bien noté leurs dits, Estoit proe
chaine à son œuvre parfaire. L E M A I R E , Cour. selon le règlement des astres. ID., 8 Ap.-disnée
Marg. (IV, 154). — Elle neantmoins, pour fournir p. 339. — Il [le peuple catholique] a esté mastiné!
son devis, Se feit mourir mengeant des charbons nécessité, importuné. 1594. Dial. entre le maheustre et le manant, 33 v° (G., Compl.).
vifs. ID., Amant vert (III, 13).
Nécessiter à. Obliger à, contraindre à- — En
N e a r e . — J'y vy [au pays de Satin]... des
stymphdides harpies... monopes, pephages, cèpes, m o y je sens mouvoir Ce dieu ailé, qui durement
m e blesse, Nécessitant m a rebelle foiblesse A
neares, stères, cercopiteques. R A B E L A I S , V , 29.
obliger à une m o n devoir. D E S A U T E L S , Amoureux
Nearins. officiers de Quinte-Essence. — Ses
abstracteurs... nedibins, nearins... et autres siens repos, sonn. 57. — Ausquels providemment dominera le sage, N e le pouvant le ciel à m d nécessiofficiers. R A B E L A I S , V, 19.
ter. S C È V E , Microcosme, L. III, p. 82.
Neble, v. Nieble.
Nécessiter de. Obliger à, contraindre à. — La
N e b u l o n (nebulo). Vaurien. — M o n génie n'est Boulaye qui, estant long à monter à cheval, avoit
poinct apte nate à ce que dict ceflagitiosenebu- nécessité le duc de la TrimouUle de fdre ferme
lon. R A B E L A I S , II, 6.
plus qu'il n'eust voulu. A U B I G N É , Hist. univ., XI,
Necant. Qui tue. — Et soubz le miel on ny 16.
trouve a foyson D e mortifère et necante poyson.
Se nécessiter. Se contraindre, se faire violence.
M . D ' A M B O I S E , Ep. et lettres amoureuses, 62 v°. — C o m m e n t pourray sans m e nécessiter En ce
Nécessaire. Inévitable. —• Il ne s'en est trouvé papier coucher dictz ne escriptz? CRÉTIN, Deplor.
que trois qui ayent eu la hardiesse de soy présen- sur... Okergan, p. 46.
ter pour suader la mutation d'aucune loy, encore
Nécessité. Contraint, forcé. — Ce qui dedans
y estoient ces trois là contraincts par quelques l'esprit pénètre par l'oreille N'engendre au cœur
accidens presque nécessaires. A M Y O T , tr. Diodore, de l'homme une douleur pareUle A celle que nos
yeux nécessitez de voir Par leur raport certain y
XII, 4.
Actif, vaillant. — Il estoit de bonne grâce, né- peuvent concevoir. M O N T C H R E S T I E N , Lacenes, V,
cessaire et adroit. B E R O A L D E , Hist. vér. p. 615. p. 198.
Nécessaire de. Qu'il est nécessaire de. — T u ne
P A S Q U I E R considère nécessiter comme un mot
cesse de gasouiller de telles choses frivoles et peu nouveau. — D'effect, occasion... nécessité, no
nécessaires de sçavoir. B R E T I N , tr. Lucien, Jupifismes effectuer, occasionner... nécessiter.
ter confus, 10.
cherches, VIII, 3.
Nécessite. Nécessiteux. — Messieurs, voyons
Necessiteusement. Nécessairement. — Que
qui est plus indigent, Le chevalier, ou bien le plé- les affaires necessiteusement se remuent. 1574.
biscite. Si l'un est povre, et l'autre nécessite, Dont B U G N Y O N , Loix abrog., p. 3.
vient cela, fors de noz grans estatz, Q u e nous porNécessiteux. Nécessaire. —• Pour satisfaire à
tons oultre mesure a tas? J. B O U C H E T , Ep. mor., certains nécessiteux afîdres, m'en allis en aulcune
II, vi, 6.
isle de mer. Anc Poés., X, 185. — N e l'ayant
Nécessité. Rareté, manque, disette, privapeu... contraindre par menaces ny par force à ce
tion. — N'y eut jamais en armée si grande neces- fait nécessiteux. L A L A N D E , tr. Dictys, L. 1,16 v°.
cité de souliers, car une meschante paire pour ung — Icy tairay passant tous les arts sédentaires,
lacatz coustoit ung escu. L O Y A L S E R V I T E U R , Aucuns nécessiteux, et autres vodentaires.
ch. 56. — S'il advenoit nécessité d'herbages pour
S C È V E , Microcosme, L. III, p. 92.
Nécessiteux de. Ayant besoin de. — Comme
leurs troppeaulx, ils estoient incontinent perdus.
L A G R I S E , tr. Guevara, I, 12. —• Lesquelz esaussi la difficulté ne se représente d'adeune altétoient... demeurez si seuletz et en si grande né- ration contre Sa Majesté ou Vostre Alteze, qui
cessité de serviteurs et valetz qu'ilz ne pouvoient soit nécessiteuse de la médiation d'aulcuns,
faire aucun office. L E M A Ç O N , tr. Decameron, I, 29 déc. 1576. Corr. de Philippe II, Y, 645 (G.,
Preamb. — Il endurait plusieurs nécessitez à
Compl.).
faute de despendre, contre la coustume générale
Necessitude (necessitudo). Nécessité. — Point
des Genevois, qui ont de coustume d'estre bien
ne la dois craindre ne désirer [la mort], Comme
vestuz, et autant en faisoit du manger et du boire. necessitude à ton besoin ennee. S C È V E , MicroL 8. — Poille... L'usage des poales est fort com- cosme, L. I, p. 32.
m u n en Flandres et Allemagne : mesmes en pluLien de famille. — Ce m o t de droit... quelquesieurs autres lieux qui sont froids, et où il y a né- fois... est usurpé pour necessitude, comme j'tti
cessité de bois. L A P O R T E , Epith., 328 r°. — Mar- droit de cognation ou affinité. 1554. L E CARON,
cus Octavius les tenoit assiégez ; ceux de dedans Claire, 37 b (Vaganay, Mots).
estans réduits en extrême nécessité de toutes
N e c r o m a n c e . Nécromancie. — Bien est il vray
choses. M O N T A I G N E , II, 34 (III, 175).
que livres de deffense O n y trouva : mais cela
En nécessité. Dans le besoin. — Je ne feray ja- n'est offense A un poète, à qui on doit lascher La
mais plus de cas d'eux que j'ay faict de leur oncle, bride longue, et rien ne luy cacher, Soit d'art
que j'ay laissé mourir en prison et en nécessité. magicq', necromance ou caballe. M A R O T , Epislres,
Sat. Men., Har. de M. le Lieutenant, p. 89.
42. — C o m m e ceste vieille estoit ainsi après sa
Avoir nécessité. Avoir besoin, manquer. — necromance. A M Y O T , Hist. Mthiop., L. VI, 70 v°.
Ceux... qui... eslargissent de leur bien à ceux — [Periandre] envoia pour la seconde fois au lieu
qu'ilz voyent ou scaivent en avoir nécessité. C A L de necromance, et l'esprit de Mélisse enseigna ou
VIN, Instit., IX, p. 548.
gisoit le depost. S A L I A T , tr. Hérodote, V, 92. —
S'il eust demandé conseil à celuy en l'eschole du-
— 413 —
NECTARIN
quel il avoit apris Part de la necromance, il n'eust en un corps fantastique. ID., Ep. à Hector. (III,
pas esté conseillé de ce faire. E S T I E N N E , Apol
85).
Herod., ch. 39 (II, 386). — L a necromance et im- Nectaré. De nectar, semblable au nectar, dépieté dudit Simon samaritain. T H E V E T , Cosmogr., licieux c o m m e le nectar. — L a seule vapeur necVI, 11.
tarée et ambrosienne est si pénétrante et si végéOn emploie diverses autres formes : nicro- tative que des que leflairen a esté prochain à
mance, nigromance, nigromence, nigromantie, nim o n sens odoratif, m o n rude concevoir sest esgromencie, ingromance. — D'icelle nasquit maistreclarcy. L E M A I R E , Illustr., I, 25. — Ganymedes...
Lactance, h o m m e bien versé en deux sciences, [fut estably] à exercer la charge ordinaire desassavoir la cousture, qu'il praticquoit publique- chanson envers les autres dieux : et attrempa les
ment et aux yeux d'un chacun, et la nicromance, douces potions necfarees pour iceux servir. I, 29.
laquelle il exerçoit de nuict, en secret et en ca- — Présentez luy le nectaire bruvaige Quil vous
chette. L A R I V E Y , tr. Straparole, VIII, 5. — Or requiert. M . D ' A M B O I S E , Ballades, 150 v°. —
(Dieu mercy) amenez les as tu Sans nygromance
L'eau (vostre merci) sera U n e liqueur nectarée,
ou magique vertu, Ains par le vueil de Dieu, qui Qui en m o y rembrasera L a vie presque expirée.
tout prévoit. M A R O T , Epistres, 14. — Lequel T Y A R D , Livre de vers liriques, Grenoilles, p. 158. —
estoit expert en lart de nigromance. Cron. garQue m e vault l'heur de la p o m m e dorée, Et m e
dant., p. 25. —• J'estudiay un peu de temps en saouler de liqueur nectarée Journellement à la
l'art de nigromance. L A G R I S E , tr. Guevara, I, 3. table des dieux...? B E R E A U , Eglogues, 8. — T u
— Il reluysoit par son sçavoir entre les h o m m e s humes à longs traicts la boisson nectarée... T u
de son temps, c o m m e fait la lune entre les es- vois Dieu front à front. D u B A R T A S , 2 e Sem., Artoilles : mesmement en Part de nigromance. Ama- tifices, p. 157. —• L'une d'un buis cent fois dentelé
dis, II, 1. — Zoroastre, Maistre inventeur de l'art par deux parts Seillonne les touffeaux de ses chede nigromance. P H I L I E U L , tr. Pétrarque, veux espars, L'autre verse dessus ses perruques
Triomphe de la Renommée, ch. 2. — Pour acquérir dorées U n fleuve doux-glissant de senteurs necscience et entendre parfaitement les artz de nigro- tarees. ID., Magnificence, p. 383. — (Fig.). D e ses
mencie. Amadis, Y, 39. — L a sotte distinction de lèvres pourperées, D e ses lèvres nectarees. R O N magie noire et blanche, qui court en la bouche du S A R D , Odes, Y, 13. —• Si tu eus jamais envie de
vulguaire, est venue, avec d'autres grands abus, trouver ce nectaré breuvage [ce que la philosode l'ignorance de la langue grecque, pour laquelle phie a de meilleur]. B R E T I N , tr. Lucien, Ermonos bonnes gens ont dit nigromantie pour necro- tin, 60. —• Adjoustant aux exquises beautez Necmantie. A U B I G N É , Lettres de poincts de science,tarees
9
douceurs, et rares facultez D u fruict trop
(I, 452). — Mais, pour jouer en ce lieu d'ingrodésiré, sa parole fardée. D u B A R T A S , 2 e Sem.,
mance, Faites venir le noble Achelous. Ane
Imposture, p. 65.
Poés., XI, 33.
Nectareux. D e nectar. — Puis en vuidant
Necromant. Nécromancien. — Ce magnifique
deux fois sa nectareuse coupe, [Jupiter] Tout
necromant ne laissoit point de continuer tous- gaillard appella son aigle, auquel il coupe Des
jours ses coups et exfolier de plus en plus la ailes le fin bout. R O N S A R D , Hymne de Mercure
grande et incomparable vertu de son miroir. T A - (VI, 316).
HUREAU, Sec. Dial., p. 114. — Dea ! que ne m'aiDélicieux c o m m e le nectar. — L a fleur D e la
dez vous, ô couvertes sciences...? O necromant
douce vigne sacrée, Qui de sa nectareuse odeur
nocturne, ô fraisle chiromant. T Y A R D , NOUV. Le nez et le cœur m e recrée. ID., Odes, II, 24.
Œuv. poet., Elégie à Ronsard, p. 187. —• Tous Nectarien. Délicieux c o m m e le nectar (au
ceux qui ont suscité les morts par art magique... propre et au figuré). — Toutes nectariennes
n'estoient que necromans ayans intelligence
odeurs. 1535. Peregrin, 1 (Vaganay, Mots). —
avecques les diables. L E L O Y E R , Spectres, Vil, 6. Liqueur nectarienne Y régurgite aux grands et
On dit aussi negromant et nigromant. — Qu'il aux petits. Ep. du Lymosin (dans Rabelais, III,
ne vous semble plus estre chose merveilleuse que 276). — O belle bouche cinabrine, Ambrosiene,
Cremonne soit icy : et faites desja vostre compte nectarine, D e qui le ris nectarien Ouvre un paraque le negromant de la fable l'a faict porter par dis terrien A qui la voit doucement rire. BAÏF,
l'air aux diables. J E A N D E L A T A I L L E , Negromant, Meline, L. II (I, 54). — D e la cerise elle n'a
Prologue. — Et luy... s'en est dlé trouver je ne rien, C'est un vray jus nectarien. ID., Francine,
sçay quel astrologue ou negromant. I, 2. — Il ne L. I V (1,271).
faut qu'un sorcier ou un nigromant pour les conO ù l'on boit du nectar. — Table. Friande...
jurer et contraindre sortir de leans. L A R I V E Y , ensuccree, nectarienne. L A P O R T E , Epith., 389 v°.
Esprits, II, 3.
Nectarin. D e nectar, délicieux c o m m e le nec(Fém.). Necromante. — Qui voudra parler pro- tar (au propre et aufiguré).— Retien quelque
prement ne peut appeler autrement que necro- goûte sucrine D e sa rosée nectarine, Qui de ses
mante la sorcière qui évoqua Samuel. L E L O Y E R , lèvres coulera. B A Ï F , Meline, L. I (I, 41). —
Spectres, VII, 6. — Isis qui resuscite son fils
Ainsi le guide de celles Neuf pucelles, Qui
Horus... qu'est-ce sinon une necromante...? Ib. m'enflamment de leur feu, M'abreuve dans sa
— Les necromantes ou devines, c o m m e estoit la poitrine Nectarine D u nectar dont il l'a peu.
sorcière d'Endor. Ib.
M A G N Y , Gayetez, p. 65. — Quand je m'embasme
Necromantique. Des nécromanciens. — Je te
en ceste aleine douce, Qui par soupirs m'entonne
vouloi bien demander à quelle fin tendent tous un vent sucrin, Et quant, au goust d'un baiser
ces vénérables fous qui sont de ceste ligne necronectarin, D'un dard poignant je reçoy la secousse.
mantique. T A H U R E A U , Sec. Dial, p. 123.
T A H U R E A U , Sonnets, 87. — N y les apastz de
Nicromantique, Nigromantique. Nécromancien. grâce nectarine. L E C A R O N , Sonetz, 45. — Le para— Apres lequel Grégoire, seyt au siège papal Syl- dis embasmé D e la douceur nectarine, D e mignarvestre deuxième de ce nom, lequel fut magicien et dise sucrine. ID., Ciel des Grâces (44 r"). — Et
nicromantique. L E M A I R E , Schismes, 3 e part. (III, cette m a n n e divine Nectarine M e chatouille jusi> t JT U n p r i n c e d e h a u t s a n g - - Voulut par
qu'au cœur. B A Ï F , Div. Amours, L. I (I, 293). —
1
art d un clerc nigromantique Te voir debout, Pour une telle cruauté, Puce, tu avois mente
NECTARIQUE
—
414 —
Qu'entre deux presses cristallines O n tefistle angoisses grandes. VIII, 25. — Il m'a semblé
ventre crever Qui s'estoit osé abreuver D e belles estre expédient de déduire en brief le nefande
liqueurs nectarines. R A P I N (dans Puce de Pas- exécrable assassinement et parricide commis pro'
quier, II, 984). — Ce dous miel nectarin Dont ditoirement ou la personne de ce bon prince. 1568.
vous puisez la goutte au fleuve pegasin. D E S Ceremon. pour le trespas du duc de Guyse (G.).
R O C H E S , Sec. Œuv., Responces, 44. — Auguste Nefandissime (nefandissimus). Très infâme,
D e sa lèvre au teinCt purpurin Boit le bruvage — Quant on fait tel acte... en autre sorte qu'il est
nectarin. L. D E L A P O R T E , tr. Horace, Odes, III, 3.ordonné par nature, qui est aucunefois un grief et
— [La Muse] Souffle avec cent baisers moitement nephandissime crime. J. B O U C H E T , Noble Dame,
nectarins Tout le ciel dans son ame. D u B A R T A S , 8 v° (G.). — C'est crime nephandissime dire que
2 e Sem., Trophées, p. 357 bis. —• Voir Nectarien. Dieu... faict pécher pour la manifestacion de sa
Nectarique. Délicieux c o m m e le nectar. — gloire. 163 v° (G.). — Paillardises nefandissimes.
Celle nectaricque, délicieuse... et deiiîcque liqueur, 1556. N O G U I E R , Hist. tolos., p. 37 (G.).
qu'on n o m m e le piot. R A B E L A I S , II, 1. — Ceste Nefflé (?). — Vulcan soufflé, Midas l'asnyer
terre est sa mère, et son père le ciel, O u il a sa- nefflé. Ane Poés., XIII, 389.
vouré le netarique miel. B O Y S S I È R E S , Sec. Œuv., Nèfle. Ce mot s'emploie pour exprimer l'idée
de très peu de chose. — Leur distinction ne vault
67 r°.
Nectoyeuseté. Nettoyage. —• L'usage de la pas une nèfle d'avantage. C A L V I N , Instit., IV
racine de cameleonte est... a toutes choses qui p. 188. — A d visons bien à ce qui a esté dit, c'est
ont nécessité de abstercion et nectoyeuseté. Jard. que nous ne contenterons pas Dieu de nèfles. Et
c'est une'chose terrible que de l'avoir pour partie
de santé, I, 89 (G.).
adverse. ID., Serm. sur la Genèse, 3 e de la Justi
Nectoyoir, v. Nettioir.
Necyomantie (vexuo(xavTe£a). —• Je n'ai que (XXIII, 713). — Ils sont endurcis et enyvrez de
faire... de vous raconter les espèces de magie, telle présomption qu'il leur semble... que Dieu
comme... necromance, laquelle est divisée en- leur soit redevable : et puis encore qu'on les recores en deux parties, en scyomance et necyo- dargue, ils pensent contenter Dieu de nèfles
mance, lesquelles se pratiquent en parlementant (comme on dit). ID., Serm. sur VHarmon. Evanavecques les espris malins, ou en suscitant les gel, 44 (XLVI, 540).
De neflles. Sans valeur. — Si on le croist, Pas
ombres et idoles errantes des morts. T A H U R E A U ,
Sec Dial, p. 112. —• Ulysse qui par sa necyo- quier, qu'il appelle Pasquin, est un... advocasmantie evocque l'ame de Tiresias des enfers. seau de neflles, ridicule corneUle, pie babillarde.
P A S Q U I E R , Lettres, X X I I , 2.
L E L O Y E R , Spectres, Y, 6.
N e dea. Oui certes. — Donne ordre qu'ilz ne Nefresie. Néphrite. — La mdadie nommée
vivent en gentilz homes : de leurs rantes, sans nefresie, qui est quant on a grant douleur aux
rien faire. — N e dea (respondit Panurge) frère rains. Jard. de santé, I, 133 (G.).
Jan... je te croiray. R A B E L A I S , III, 27. — Nedea. Négatif. Qui nie. — J'en dlèguerois une infiNv) Ata, ouy par Juppiter. ID., Briefve Declar. nité d'exemples, et de femmes, et de mariées et à
marier, et defilles,ainsin perjurantes et néga(III, 199).
Nedibins. Officiers de Quinte-Essence. — Ses tives. B R A N T Ô M E , Jehanne de France (VIII, 98).
Négative. Action de nier, négation. — Ladite
abstracteurs... rozuins, nedibins... et autres siens
officiers. R A B E L A I S , V, 19. — L'exercice des gen- dame, bien empeschée de mUle sortes, eut refuge
tils-hommes de sa maison, abstracteurs, perazons, aux négatives, disant ne savoir que c'estoit,
qu'elle n'en croyoit rien. L A P L A N C H E , Estai, II,
nedibins, spodizateurs. ID., V, 20.
Neemanins. Officiers de la Quinte-Essence. —• 119. — Et ce sur la négative que faisoit ledict
Ses abstracteurs... chachanins, neemanins... et marquis de la mort et massacre de Caesar Fregouse et Rincon... dont Paccusoit fort et ferme
autres siens officiers. R A B E L A I S , V, 19.
Nef. (Prononc. du pluriel). — Car la fuite, M. de Langeay. B R A N T Ô M E , Duels (VI, 459).
Negatoire. Qui refuse. — CoUocution negacompagne D e froide craincte, iceux avoit metoire
du gend'arme et Patelin. 1578. Tr. Térence,
nez Honteusement jusques dedans leurs nefs.
S A L E L , Iliade, IX, 150 r°. — Se promettons de ne 85 r<> (G. Compl.).
Négature. Action de nier. — Aussi ne vourentrer en Troye Que tous les Grecs ne soient exterminez Et mis à mort, voire dedans les nefs. lurent ceux de Guise estre presens aux propos des158 r°. — Les larges plats,flaccons,les égueres quels ils avoyent instruit le roy pour jouer le reste
et nefs, Et les barils d'argent nettement burinés. du jeu en telle sorte qu'à un besoin ils eussent
B U T T E T , Epithal. — Sus dames, sus, avecques moi tousjours leurs négatures à propos. L A PLANCHE,
venez, Venez brusler les malheureuses nefs. D E S Estât, II, 38.
N e g é . Couvert de neige. — (Fig.). Les vieilM A S U R E S , Enéide, Y, p. 246. — E u x et le nombre
et la sorte des nefs Ordonneront ; par nous seront lards, pour avoir leurs testes negées, ne pensent
donnez Ouvriers, airain et tout autre équipage. plus qu'aux tisons, à rechigner, et tout doucement
faire le sault naturel. C H O L I È R E S , 8 e Ap.-disnée,
XI, p. 573.
Nefande (nefandus). Infâme, criminel. — Pour p. 301.
Negin. Semblable à la neige. — Je n'ay point
ton crime mal et néphant Te pugnira à ce retour.
Anc. Poés., IX, 352. — Néron... est dit et estimé prins maistresse or chevelue, N y se vantant d'une
blancheur
D E S A U T E L S , Amoureux Repos,
avoir
esté
des—Mbonnes
meurs
quil
faisoit
Anc
choses
nefande
réciter
196
1530.
au commencement
r°.
Poés.,
B si
—Onephandes.
trahison...
U Rnefandes
Hdifforme
G Oont
IV,
I N G exercé
,321.
Bat.
Sans
Ont
jusques
G.
refreschir
lasché
toute
jud.,
I Mais
C Hà
E LIV,
moult
neffande
,canons
nul
tr.
21
autour
neSuétone,
de
(G.).
peut
sur
opération.
péchez
France.
du
—des
cœur
VI,
Par
et
cas Cependant
sonn.
Luy
conduit
verdir
Blanc
monte
70.
àde
cla
oneigine.
la
mque
sur
fois
mvoix.
e negine
la
la
Celle
neige.
poictrine
B A Ïcharnure
Fest
, —Poèmes,
laL'écorce
[de
guimple
Daphné],
negine
L. des
1attachée
(II,
Jusquau
la
Et53).
racine
taiht—
— 415 —
la mitre de lin. CHEVALIER
NEGOCIATEUR
D'AIGNEAUX, Geor- pez en plusieurs négoces. B R E T I N , tr. Lucien, Sur
giques, 73 r° (G.). — Surprise ainsi du don de la la faute commise en saluant, 12. — L'éloquence ne
negine laine... O lune, te deceut P a n l'arcadique s'acquérait pour néant, car on en delaissoit les afdieu. 1583. Virgile, 70 b (Vaganay, Mots). — Et faires de sa maison pour bander son esprit et se
que Junon sefitune vache negine. M O N T L Y A R D , rendre soigneux aux négoces d'autruy. C H O Mythologie, II, 4 (G.). — L e bel A d o n blessé en L I È R E S , 3 e Matinée, p. 107. — Il y a tousjours
quelque pièce qui va de travers. Les négoces, tansa cuisse negine. V, 16 (G.).
tost d'une maison, tantost d'une autre, vous tiNegligentement. Négligemment. —• Auquel
lieu... sapparut soudainement une jeune d a m e de rassent. M O N T A I G N E , III, 9 (IV, 48). — L a donation est un négoce qui n'a point d'autre source
beauté nompareille, mais toutesfois atournee negligentement, c o m m e par une grande importance que la libéralité. D u V A I R , Arrests en robe rouge,
3, p. 983. — E n ceste négoce rustique, l'avantage,
de dueil. L E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 33).
Négoce. Affaire, occupation, travail, entre- est au pere-de-famille, car en se promenant, avec
prise, — Expérience... sert de guide et lumi- récréation il fait sa charge. S E R R E S , I, 8.
Négociation. — Le négoce de la paix... fut renaire... pour pénétrer jusques dedens la profonpris...
par Biron et Mdassize d'une part, et le cardité des abymes de tous négoces mondains. L E MAIRE, Cour. Marg. (IV, 145). — [Fortune] se dinal de Chastillon de l'autre. A U B I G N É , Hist.
joue orendroit à faire occuper lefilzdu plus grand univ., IV, 16. — Ceux de Languedoc et leurs voiroy d'Asie en telz povres négoces pastoraux. ID., sins ne marchoient pas au négoce de la paix avec
tant d'impatients désirs que les Poictevins. VII,
Illustr., I, 22. — Il avoit une maladie... qui par
deux fois le print en faisant ses bellicqueuses né- 12. — Avec eux traitoit le roy d'Espagne par l'engoces. G . M I C H E L , tr. Suétone, I, 21 r°. — T u as tremise de Charles Doria, Gennois, et le négoce
octroyé es humains de garder et défendre soy, estoit prest de rendre la ville espagnole, quand le
leurs femmes, enfans, pays et familles, en cas que duc de Guise fut dépesché en son gouvernement
ne seroit ton négoce propre qui est la foy. R A B E - de Provence. X I V , 14.
Chose, objet. — S'ils demeurent longuement en
LAIS, II, 29. — Les gouverneurs doivent estre
vostre
service, en bien faisant, leur ferez sentir
de tel aage que la jeunesse et peu d'expérience
ne les face errer en leurs faicts et négoces. L A vostre libéralité par vos faveurs, en fermes, en
GRISE, tr. Guevara, i, 21. — Voyant ce César mariages, en prest d'argent, de denrées et autres
n'avoir l'aage habile à estre capitaine, ne à traic- négoces, en dons d'habits et autrement. S E R R E S ,
I, 6. — L a sale du consistoire est très ample, toute
ter aucun négoce pour la Republicque. D E R O environnée de sièges d'or, en laquelle les dieux
ZIERS, tr. Dion Cassius, X L V I , 60 (118 r°). — Timon... un jour entra au conseil public de la ville, traictent... des fatalitez des h o m m e s , des destinées,
du brief temps, et de mille autre négoces. Tr. F O requérant luy estre donnée audience pour certain
négoce concernant le bien public. R A B E L A I S , IV, L E N G O , L. X V (II, 33). — U n e bonne revisitation
Anc. Prologue. — Il l'avoit en si grande privaulté de textes, paraphrases, commentaires, metarepceu que rien ne luy celoit des menues négoces phrases, homélies, annotations, recensions,
de sa maison. IV, 67. — Quant à la vie pré- notes... et autres telles négoces. B E R O A L D E , Parsente et quant à toutes négoces, il nous faut pen- venir, Vidimus (I, 50). — Son accordé lui aiant
ser : Puis que Dieu fait que les autres nous pro- donné, c o m m e on a de coustume, cinquante escus
fitent... que nous avisions de leur rendre le sem- dans une bourse pour employer en ses menues négoces et affiquets, au lieu de les y employer, les
blable de nostre costé. C A L V I N , Serm. sur le Deue
ter., 16 (XXVI, 71). — L'autre philosophie habitedonna aux pauvres. L ' E S T O I L E , Mém., 2 part.,
p.
273
(G.,
Compl.).
4
sous la nue, A qui tant seulement ces e terre est co(Fém.). — E t n'est pas leur besongne preste
gnue... Elle a pour son sujet les négoces civiles,
Qu'il ne faille mainte negosse. G R I N G O R E , Si Loys,
L'équité, la justice et le repos des villes. R O N SARD, Hymne de l'Hyver (IV, 326). — Il [Amasis] L. I X (II, 313). — Entendant a leurs négoces particulières. S E Y S S E L , tr. Thucydide, II, 7 (56 v°).
donnoit toute la matinée à depescher promptementles négoces qui s'offraient. S A L I A T , tr. Héro- — Et ne luy chault sçavoir que c'est de nopces, N e
aussi d'un tas d'amoureuses négoces. M A R O T , L. I,
dote, II, 173. — Pompeius et ses adherens...
alloyent espians les moyens de le distraire et di- Metamorph. (III, 183). — [Socrate] L a mort revertir qu'il n'assistast au Sénat, en l'empeschant ceut c o m m e en alant aux nopces, E n oubliant ces
à défendre les causes de quelques siens amis, et à mondaines négoces. M . D E N A V A R R E , Dern. Poés.,
Prisons, p. 209. — Est-ce seulement pour traffivacquer à quelques arbitrages ou autres telz négoces. A M Y O T , Caton d'Utique, ch. 19. — Il sequer ensemble de nos affaires et négoces terplaind... que sous couleur d'estre créé evesque, il riennes? C A L V I N , Serm. sur Job, 128 ( X X X V ,
est rentré au monde : et qu'il est plus enveloppé 128). —• Négoce... Ce m o t est masc. et fémin. L A
en négoces terriens que jamais il n'avoit esté vi- P O R T E , Epith., 278 v°. — Telle distinction ne se
vant entre lais. C A L V I N , Instit., IV, vu, 13. — peut c o m m o d é m e n t pratiquer en ceste négoce
Pour travailler aux négoces du Fils de Dieu, il ne rustique. S E R R E S , II, 3. — V o i r d'autres exemples
faut point que nous soyons enveloppez aux af- dans les alinéas précédents.
Négociateur. Négociant, h o m m e d'affdres,
faires du monde. ID., Serm. sur la sec. à Timothee,
9 (LIV, 104). — Ceux qui avoient la force et commerçant, marchand. — Si le gaing des laboupuissance par devers eux pour gouverner toutes reurs est moindre, toutesfois il est plus certain,
et sans danger, que celuy des marchans .et negochoses à leur appétit, faisoient évoquer les négoces qu'il leur plaisoit devant le Conseil du roy. tiateurs. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerre Lib., ch. 9.
PASQUIER, Recherches, II, 6. — Nous ne devons — Claudius... pensa à faire pour lyver apprester
point mettre de différence entre les négoces de la les bledz nécessaires : et proposa aux négociarepublique et les nostres. E S T I E N N E , Precellence, teurs et marchans certain gaing. G. M I C H E L , tr.
Suétone, V , 174 v°. — Ainsi qu'il eust deffendu
p. 115. — Outre le registre des négoces du
mesnage, où se logent les menus comptes, paye- et interdit lusaige des couleurs amethistes et purpures de Tyre violettes : et soubzmis aucunes
ments, marchés. M O N T A I G N E , I, 34 (I, 284). —
vous, princes et grands seigneurs, qui estes occu- gens
marchans
qui aux
et négociateurs
jours des marchez
qui contre
espiassent
son vouloir
les
NEGOCIATION
—
416
—
quant à m o y je ne l'entens point. — Negotier est
et commandement venderoient lesdictes couleurs. V I , 205 r°. — David disoit a Dieu, Sire, autant à dire que prendre en main et s'occuper
j'auray entrée en ton hault lieu, Et si seray recors en quelque chose.... — Ce doit estre quelque
m o t forgé nouvellement. K E R Q U I F I N E N , tr, Gelli
de ta justice, Parce que n'ay faict au inonde
Disc. V I , p. 197. — Quant à ces mots, negotier,
l'office N e le mestier dung négociateur. J. B O U C H E T , ^ . mor., II, ix,l.—-Qu'il ne mette l'argent negotiateur, negotiation, je ne sçaures bonnement
dire s'ils ont esté introduicts depuis : pour le
de son seigneur en bestiail, n'en aultre marchandise : car cela le destourneroit de sa besongne, et moins sçay je bien qu'ils sont beaucoup plus usitez qu'ils n'ont esté. E S T I E N N E , Dialogues, I, 335,
le rendrait plus tost négociateur que bon mestayer et laboureur. C O T E R E A U , tr. Columelle, X I , Negocieux. Affairé, occupé, actif. — Le travail negocieux E n noz maisons point n'habite.
1. •— Laissons le gaing aux marchands fréquentant les foires, aux négociateurs tant par mer que F O R C A D E L , p. 59. — Les preferans la vie ocieuse
par terre. L ' H O S P I T A L , Reformat, de la Just., à la negocieuse et imperante errent en ce qu'ilz
6 e part. (V, 188). — Marchans et autres negotia- pensent tout empire estre domination... Pareilleteurs vendans à plus haut pris de dix pour ment errent ceulx qui préfèrent la vie negocieuse
cent... deviennent, ou leurs enfants, pauvres en- à Pocieuse en ce qu'ilz cuident les contemplatifz
dettez et à néant. D u F A I L , Eutrapel, 31 (II, 131). ne faire rien. L E R O Y , tr. Aristote, VII, 3, Com— U n certain négociateur qui cherchoit des perles mentaire. — Banquier. Pecunieux... expeditif,
en trouva une d'un si grand prix qu'il vendit tout negocieux. L A P O R T E , Epith., 44 r°.
Negotieux à. Occupé à. — E n ce sainct lieu,
ce qu'il avoit pour l'acheter... Tous les h o m m e s
sont ces marchans et négociateurs qui cherchent peuple devotieux, T u as pour toy sdncteté favodes perles, lesquelles ne sont autre chose que la rable, Et a m o n bien estant negotieux, Je l'ay
félicité et béatitude. F R . D E S A L E S , Serm. rec, trouvée a m o y inexorable. S C È V E , Délie, 242.
Negocieux. Qui exige du travaU, difficile. —
44 (X, 18).
Caesar... invada tous les appareUz beUiqueux, les
Négociation. Affaire, occupation, travail. —
Nature a faict le jour pour soy exercer, pour tra- forces et choses negocieuses pour lexpedition des
vaUler, et vacquer chascun en sa neguociation. batailles, biens et trésors de Pompée. G. MICHEL,
tr. Suétone, I, 16 r°. — Charge... affairée, imporR A B E L A I S , III, 15. — Le chef et principd en
tante, negocieuse, fatigable. L A P O R T E , Epith.,
toutes négociations est congnoistre et entendre ce
qu'on doibt faire, singulièrement en agriculture. 75 r°. —• Encombre ou Encombrier. Mortel, dangereux... dur, negotieux. 156 v°. — Trafique.
C O T E R E A U , tr. Columelle, I, 1. — E n cette pratique et negotiation de science, nous avons pris Marchande, negotieuse, riche. 405 r°. — Cette
condition ostee, et cet'autre, qu'Us ne vueillent
pour argent content le mot de Pythagoras, que
de m o y chose negocieuse et soucieuse (car j'ay déchaque expert doit estre creu en son art. M O N noncé à tout soing guerre capitde) je suis comT A I G N E , II, 12 (II, 291). — Il luy sera nécessaire
tendre son esprit à toutes négociations rustiques modément facUe et prest au besoing de chacun.
sinon contraires, à tout le moins différentes par M O N T A I G N E , III, 9 (IV, 76).
Negosse, Negotiateur, Negotiation, Negoentr'elles. S E R R E S , 1, 4.
Négoce, commerce. — Jésus Pestât [de mar- tier, Negotieux, v. Négoce, Négociateur, Négochand] appreuve E n l'Evangile, en laquelle lon ciation, Négocier, Negocieux.
N e g r a u x . Variété d'oliviers. — Ainsi estans
treuve Qu'il a loué négociation. J. B O U C H E T ,
Ep. mor., II, ix, 1. — [Calvin] n'eut jamais mai- n o m m é s les oliviers boutignan, bequerut... neson ni héritage, ni ne se mesla de trafique ni graux, boubaux. S E R R E S , VI, 26.
négociation quelconques. B È Z E , Vie de Calvin. Nègre. Noirci? — Dont le cueur ont trop plus
— Il bannit de tout son empire ce vilain trafic dlègre Que n'ont pas ces gros gras pourceadx Qui
et négociation d'offices, et dict tout haut en ont le nez rouge et nègre D e ces gros vins et gras
morceaulx. Ane Poés., I X , 119.
plein sénat : Non patiar mercatores polestatum, Je
Negrie. —
Lambrunche
ou Lambrusque.
n'endureray jamais ceste infâme négociation d'offices et magistrats. L ' H O S P I T A L , Reformat, de la Negrie, i. sauvage. L A P O R T E , Epith., 234 r°.
Just., 4» part. (IV, 309). — S'en faict une négo- Negrite. Nègre. — Car ceste negrite canaille
ciation et marchandise si scanddeuse, mesme- S'attaquoit m e s m e à la muraille. Var. hist.,
ment des offices de judicature, que les gens de VIII, 40.
N e g r o m a n t , v. Necromant.
bien de ce royaulme l'ont en horreur. IV, 401. —
Neguociation, v. Négociation.
Les marchans aussi... furent distrais de leur néNeier, v. Noyer.
gociation pour apprendre le tritrac et science du
Pdays. D u F A I L , Eutrapel, 1 (I, 83). — Tant de
Neige. De neige. D e rien, sans vdeur, sans
villes rasées, tant de nations exterminées... et la intérêt. — Les papistes ont un bouclier de neige
plus riche partie du monde bouleversée, pour la aujourd'huy, quand ils prétendent qu'ils doivent
negotiation des perles et du poivre. M O N T A I G N E
estre exemptez de rendre conte : car nostre
III, 6 (III, 410).
Seigneur a declairé tout le contraire. CALVIN,
Négocier. TravaUler, agir. — Le jardinier s'es- Serm. sur le Deuter., 110 (XXVII, 527). tudiera à la recherche du naturel de son ciel et de Ils le feraient babiller un long temps, et en ausa terre : afin que, negotiant certainement, il re- raient le plaisir : luy proposant plusieurs petites
çoive autant plus d'honneur et de profit de sa questions de neige, pour luy troubler l'esprit.
charge que moins il les aura forcés. S E R R E S , VI, 7. D u F A I L , Eutrapel, 1 (I, 61). — Fut trouvé
Chose à négocier. Chose dont il faut s'occuper! ce beau monsieur de neige, lequel en pénitence
— Vous sçavez quel est le train de la vie courtisa- fut quelque peu fouetté. 17 (I, 242). — Quoy
nesque. Quelque volte nous imbatons d'avoir une que vostre bon h o m m e de Pline ait voulu disgrande multiplicité de chouses à négocier. E S - courir avec ses argumens de neige. CHOLIÈRES,
T I E N N E , Dialogues, I, 3.
l re Matinée, p. 47. — J'opposeray... à vostre
Négocier, négociateur, négociation sont cités
c o m m e mots nouveaux. — Apprens-moy ce que
veut dire ce m o t de negotier, dont tu as usé, car
—
41 ' —
NENNY
ung autre Monluc. MONLUC, L. III (II, 37).
belle solitude de neiges l'authorité de Pétrarque
en ses Méditations et Discours pour le solitaire. — Suffit, qu'elles dient nenny en le faisant
ID. 2« Ap.-disnée, p. 104. — L'inspection des suyvant la règle du bon Marot. M O N T A I G N E ,
pièces naturelles n'est elle pas beaucoup plus II, 3 (II, 34). — Veut-elle ce Roger avoir contre
asseuree que toutes vos belles barbes de neige? m o n gré? — Je pense que nenny... G A R N I E R ,
Bradamante, 248. — Penseriez-vous qu'il voulust
In,, 6e Ap.-disnée, p. 244.
estre Pryeur, moyne, profez, ny prestre? —
Neigin, v. Negin.
Nelle. Brouillard. — La jamais nest neige, Nenny. P E R R I N , Escoliers, V, 3. — N e dites
grésil ou nelle, Jamais ny pleut. M . D ' A M B O I S E , pas que c'est pour mieux aymer et servir Dieu :
o nenni certes ! c'est pour mieux servir vostre
Epigr., 25 r°.
propre
contentement. F R . D E S A L E S , Amour
Neller. Ciseler, sculpter. — Avoir nellé le
comble du corps de l'hostel. 1514-1517. Arch. de Dieu, IX, 10. — Suis-je doncques du tout
dénué de mémoire? Nanny. P A S Q U I E R , Lettres,
mun. Compiègne (G., Neeler).
X I X , 16.
Nemains. Officiers de Quinte Essence. —
O n dit souvent nennin. — Cuidez-vous tousSpodizateurs, cesinins, nemains et perazons, jours régner cy, Foulz meschans, de maie heure
par vous ne tienne que pramptement ne soient nez...? Nennin, nennin, vous y mourrez. Anc.
tables dressées. R A B E L A I S , V, 22.
Poés., V, 64. — Est il en vostre librayrie Escript
Nemmachie, v. Naumachie.
que l'homme en ait faict tant? Nennin : malgré
Nemoral (nemoralis). D e forêt. — L a plus vostre brayrie, voste cause perdrez content. Ib.,
singulière [tortue], et qui a plus de faveur et X, 261. — Prenés vous qu'el en ayt pardon
requeste est celle que lon n o m m e nemorale, Sy Desordre ne s'en retire? — M a foy, nenin.
et qui fait son terrier dans les bois. G. B O U C H E T , Sotties, II, 313. — Veulx tu l'abit de damoiselle...?... — M a foy, nennin, je n'en veulx
36e Seree (Y, 115).
Nemore (nemus, nemoris), latinisme par plai- poinct. III, 40. — Y fault y aller sans parler? —
santerie. Forêt. — Estant incluz es laques et Nenin, las femmes pas au moins. III, 279. —
nemores. Epistre du Lymosin (dans Rabelais, Marchans de boys et de chevaulx Yront y poinct
en paradis? Nenin, car y sont trop mauldis.
111,278).
Nemoreux (nemorosus). Des forêts, des bois. III, 334.
Nenny dea. N o n certes. — Estes vous h o m m e s
— Soubz les nemoreux ombres. J. B O U C H E T , Ep.
Ainsy c'un aultre, c o m m e m o y ? — Nennyn,
famil, 78.
En nemoreuse. — Plusieurs ont dict que ce dea. — Nennyn? Et pour quoy? Ib., III, 59.
lieu, qui estoit c o m m e une petite ville, fut com- — Seray je point coqu? — Nenny dea, m o n
mencé en nemoreuse, cest a sçavoir en une amy... si Dieu plaist. R A B E L A I S , III, 30.
Nenny no'n. N o n , non ; non certes. — Laisforest Aricine nommée. G. M I C H E L , tr. Suétone,
I, 21 v°. Le Latin dit Villam in Nemorensi [sous- serons nous aller ces prisonniers pour accroistre
l'ost de Cathilina? nenny non. F A B R I , Rhetor.,
ent. praedio], maison de campagne d'Aricie.
L. I, p. 49. — Est ce de luy que j'ay escript?
Nemplus, Nen, v. Non.
Nenny non, c'est de l'Antéchrist. M A R O T ,
Nendea, v. Enda.
Nenny. Non. — Veulx tu ressembler à Rachel Epistres, 62. — Si donc il nous advient de nous
toujours plourant et non consolable? Nenny, desbaucher ainsi, pensons-nous que Dieu nous
car tu trouveras tantost matisre fei tille de res- laisse là? Nenni non. C A L V I N , Serm. sur le Deuter.,
jouissement. L E M A I R E , Temple d'Honneur (IV, 8 ( X X V , 698). — T u aimeras le Seigneur ton
223). — Ne sçais tu pas que je n'euz onc D'elle Dieu. Et en quelle sorte? est-ce selon nostre
plaisir ny un seul bien? — Nenny vrayement, mesure? Nenni, non. 46 ( X X V I , 437). — Vous
je n'en sçay rien. M A R O T , Dial. de deux amou- semble-il quand vous m'aurez despouillé de ce
reux. — Feis je mal? — Nenny, frère Jean. qui m'appartient, que cela vous profite? Nenni
RABELAIS, I, 39. — Ce fruict pouvoit-il rendre non. 92 ( X X V I I , 312).
Nennin non. — Es tu badin? — Ouy, se m e
et restituer à A d a m Pincorruption : de laquelle
il estoit desja decheu? Nenny. C A L V I N , Instit., semble. Suis je tout seul donc? Nennin non.
X, p. 572. — Hz ne peuvent alléguer Dieu pour Je sais des gens de grand renom Qui le sont bien
autheur : auquel il n'y a point de ouy et nenny, autant que moy. Sotties, III, 62.
Nenny pas, Nenny point. — L a vraye pénic'est à dire qu'il ne se change ny contredit point.
XII, p. 653. — Paul et Barnabas conferoient-ilz tence peut-elle consister sans foy? Nenny pas.
les possessions des églises, c o m m e feroient main- C A L V I N , Instit., Y, p. 302. — M e veux-tu punir
tenant les métropolitains et archevesques? de sa maladie? Nenny pas. B R E T I N , tr. Lucien,
Certes nenny. XIII, p. 694. — Et tant qu'ouy Déshérité, 21. —• Sont elles pourtant plus heureuses
et nenny se dira, Par l'univers le m o n d e m e lira. ou plus belles que m o y ? — N e n n y pas. Ib., Devis
Trouvez-vous tousjours ce
M A R O T , Epistres, 56. — Il est vray que nous amoureux, 7. —
confesserons cela de bouche : mais que nous en disné à propos? — Nenni pas, non. A U B I G N É ,
soyons bien résolus, nenni. C A L V I N , Serm. sur Faeneste, I, 2. — Voudriés vous refuser m o n
le Deuter., 12 ( X X V I , 27). — Devons nous ofrande petite? N a n y point, s'il vous plaist.
donques, nous autres, avoir plus de fiance L A V A L , p. 20.
Nenny (subst.). — U n doulx nenny, avec
qu'elle [la fortune] nous doyve non plus demourer
tousjours favorable en noz affaires? certes nenny. un doulx soubrire, Est tant honneste, il le vous
A M Y O T , Paul Emile, 27. — Aristides... luy fault apprendre. M A R O T , Epigr., 68. — Remonsdemanda si Aristides luy avoit fait quelque trant que la cour de parlement... n'estoit infordesplaisir : Nenny, respondit le païsan. ID., mée des plaintes qui venoyent de toutes parts
Aristide, 7. — Pensés-vous que je sois ce Monluc du royaume journellement aux aureilles du
somqui va V
tous les jours mourant par les rues? roy et de son conseil, la priant d'adviser
27
Nany, nany, car stuylà est mort, et je suis mairement et sans long discours du ouy ou du
nenny qu'elle avoit à respondre. P A S Q U I E R ,
Lettres, un
IV,ouy
13. — enCar,
m a déesse,
recevoir
collere
Qu'un j'ayme
nenny mieux...
d'un
N'EN-PARLEZ-PLUS
— 4' 8 —
œil gratieux. AUBIGNÉ, Primtems, III, 29. — qui est la bourguespine ou neprun, destour
Cet amoureux desdain, ce nenny gracieux, Qui, leurs efforts [des démons] et ceux des sorciers,
mise aux portes et fenestres des maisons. LE
refusant mon bien, me reschaufent l'envie
Par leurfieradouceur d'assujettir m a vie Où L O Y E R , Spectres, VIII, 1. — Les diables se
sont desja sujets mes pensera et mes yeux. disoient craindre le laurier, comme ils craignoient
R O N S A R D , Sonnets pour Hélène, I, 42. — Ellesla bourguespine et neprun. VIII, 4.
Nepveu, v. Neveu.
peuvent... ranger la grâce de leurs yeux à la
gayeté, à la sévérité et à la douceur, assaisonNequice (nequitia). Méchanceté. — Car ung
ner un nenny de rudesse, de doubte, de faveur. bon loup vault mieulx que mille S'il est expert
M O N T A I G N E , III, 3 (III, 288). —
Aux
uns il
en sa malice, De la croix il fault faire pille
falloit mettre un ouy au lieu d'un nanny ; aux Par sa faulceté et nequice. GOBIN, Liv. des
autres, un nanny au lieu d'un ouy. PASQUIER, loups raviss., ch. 1 (G.).
Lettres, XIX, 15.
Nequissement. Méchamment. — Pour consN'en-parlez-plus (subst.). Ce qui est effacé, pirer nequissement et a grant tort contre le
oublié. — S'il fust demeuré dedans les termes pays commun. 1530. B O U R G O I N G , Bat. jud., V,
de ce pardon, tout qu'il avoit forfait par le passé 1 (G.).
estoit un n'en-parlez-plus. PASQUIER, Lettres, Nequissime (nequissimus).—Très méchant.—
XVII. 4.
Que diroit ung estrangier qui vous verrait en
Nentille. Lentille. — Pour garder... toutes cest estât contre vostre maistresse cité, a l'apespèces de légumes, comme fèves, pois, nentilles pétit de nequissimes et très mauvds hommes?
et autres telles choses semblables. PALISSY, 1530. B O U R G O I N G , Bat. jud., IV, 21 (G.).
Recepte ver., p. li.
Nereins. Officiers de Quinte Essence. — Ses
Lentille sur la peau. — Il estoit si couvert
abstracteurs... rabrebans, nereins... et autres
de nantilles et taches noyres qu'il sembloit qu'il siens officiers. RABELAIS, V, 19.
eust le visaige de deux charnures. Amadis,
Nerfvé, v. Nervé.
II, 19.
Nerfvu.
Nerveux, robuste. — Or l'apperçoy
Neosophe. Sage à la nouvelle mode. — Mesdu
danger
revenu
En vie, en corps tout membru
sieurs les Neosophes, qui jurez par la trouppe
et nerfvu. Act. des Apost., vol. II, 100 b (G.).
des neuf putains que nos risées contristeroient
Nergue v. Nargue.
Democrite. D E S A U T E L S , Mitistoire, Proeme.
Nepenthe (VIJTCVO^Ç qui dissipe le chagrin).
Nerme, mot dialectal. — Ces rapetasseurs
— Nepenthe est une herbe laquelle n'a point et theriacleurs de branles, gaillardes, et vendeurs
encores d'autre nom françois, dont la vertu
de vent à la livre... m e sont un néant, un rien
est si grande que le-jux d'icelle, qui est fort entre deux plats, et un nerme, comme lon dit
doux, beu dedans du vin, fait oublier toute à Orléans. D u FAIL, Eutrapel, 19 (I, 269).
melancholie. L A P O R T E , Epith., 279 r°. — L'œil Néron. — A u dos [de la serpe du vigneron],
sera bien heureux qui aura l'heur d'y voir comme en forme d'une demie lime [lire lune],
Le parfait nepentez le père de liesse. B E R O A L D E , s'appelle la coignée ou neron. Latin : mucro.
Hàt. vér., p. 212.
C O T E R E A U , tr. Columelle, IV, 25.
Nephaire (nefarius). Infâme. — Esse pas Neronnerie. Cruauté digne de Néron. —
cas bien merveilleux Et chose terrible et nephaire Fais donc, Amour, que peu d'heure termine
Que pour bien dire et pour bien faire Sommes Si long languir par revoluz momentz ; Ou je
attraictz devers le juge? Act. des Apost., 14 d (G.).
diray que ton arc examine Neronnerie en mes
Nephande, Nephandissime, v. Nefande, Ne- si griefz tourmentz. SCÈVE, Délie, 25.
fandissime.
Nerte, synonyme de myrte. — Les fueilles
Nephilin. — Cesfilsde Seth... feirent une
de murte ou de nerte. D u M O U L I N , tr. Roqueconfusion et meslange d'une bonne race avecques
taillade, p. 57.
une mauvaise, dont vindrent les nephilins,
Nerval. Herbes nervales (nervalis, plantai
geans ou nobles, qui causèrent le déluge universel sur toute la terre. L E L O Y E R , Spectres,— Ladite axonge doit cuire auparavant avec
les herbes nervdes, comme sauge, rosmarin,
111,1.
Nephritique. Néphrétique. — La douleur thym. P A R É , X V I , 10. — Et le baignera-on en
nephritique, qui est fixe et arrestee au rein. eau où on aura fait bouillir herbes nervdes et
P A R É , 1,15. — Aux grandes douleurs nephritiques principdement les semences que l'on trouve
ne faut bailler trop grande quantité de décoc- sous le foin. ID., Disc, de la Mumie, 8.
Nervé. Ayant des nervures ; desfiletssailtion. X V , 39.
lants.
— Carré de fine toile d'or enrichie de
Nephrocatarticon. Électuaire qui purge les
reins. — Panurge donna à manger à Pantagruel boutons de perles et nervez de passement d'or.
quelque diable de drogues composées de lithon- 1551. Entrée de Henri II à Rouen (G., Compl.).
tripon, nephrocatarticon, coudinac canthari- — U n cappot de serge de Florence pour le
disé, et aultres espèces diureticques. RABELAIS, roy, nervé de mesme. 1576. Compl. du roi de
Nav. (G., Compl.).
II, 28.
Tenu par des cordons? — Bourse. Pecunieuse,
Nephtars, mot hébreu. — Remets y ton
veloutée,
pendante, nervee. L A PORTE, Epith-,
arche, Purim et thumim, et tire encore dehors
sacrifices des nephtars et purifications. A U B I G N É , 56 r°.
Vigoureux. — O bras nerfvés de force et de
Médit, sur le Ps. 84 (II, 141)
Nepite. — Cdament... C'est une herbe qui vertu Qui ont ainsi faulx discord abbatu. SALEL,
est autrement appellée nepite. Grand Herbier, Œuv., 14 v° (G.).
Nervee. Coup de nerf. — L'une disoit qu'il
n» 87 (G., Compl.).
estoit
de nerf, et qu'elle en avoit eu autrefois
Neprun. Nerprun. — La branche de rhamnus,
9
une belle nervee. B E R O A L D E , Parvenir, Exposition, II, 5.
Nerver. Fortifier. — L à Montmorenci Nestor
de la France, Qui au front porte la sage prudence,
Nerve de vertu sa force ancienne Ulyssienne.
—
NESUN
minceté et nervosité de ses tuniques. JOUBERT,
Gr. chir., p. 304 (G.).
Nés. Nés que. Pas plus que. — N'entreprenons
rien sur aultruy; Rendons, s'aucun de nous
en a, Et plus tost hier qu'aujourd'huy. Nul
BUTTET, Sec. Liv., Ode 7.
ne face mal nés qu'à luy. Anc. Poés., VII, 253.
Nervet, dimin. de nerf. — Car je veu faire — D e cerveau n'y a en ta teste Nés qu'en la
savoir A m o n N é m o n d et lui dire Sur le nervet
que d'ung merlus. Act. des Apost., vol. II,
de m a lyre La mignotisse et l'util D e ce jardinet
159 e (G., Neis).
fertil. V A U Q U E L I N , Foresteries, I, 10.
Nesciemmeut. Sans savoir. —• N e sçachant
Nerveure. Nerf. —
(Fig.). Jésus Christ, discerner la grandeur de l'un à l'autre, et du
auquel tout le corps estant conjoinct par ses ner- seigneur au vassal, il s'en va luy premièrement
veures et liaisons prent accroissement en charité. vers le duc, duquel ayant eu sa despesche, s'en
alla après fort nesciemment trouver le roy.
CALVIN, Instit., p. 846 (G., Compl.).
Ensemble des nerfs. — (Fig.). Ceste compa- B R A N T Ô M E , Roy Louys XI (II, 348).
Nesle. Nielle.— L a nesle, ny l'ivray', ni autres
rition est c o m m e le comble et la perfection de
la susdite reconciliation, en laquelle gist toute grains meschans A u lieu de bled n'estoient
la nerveure, le sang et la vie de la sacrificature. regermez dans nos champs. G A U C H E T , Eclogue,
p. 91.
MARNIX, Differ. Relig., Il, i, 17.
Neslure. Ciselure. — Car tous sont maistres,
Nerveusement (H. D. T. 1611). Vigoureusement. — 1583. Tairay-je ces disputes philo- non varlets, Bien aprins d'eslever feuillure
Et faire maints traits nouvelets D'images en
sophiques, où tant souvent avez assisté en
personne et les avez tousjours nerveusement bosse et neslure. L E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 53).
oppugné? T H E V E N I N dans la Sepmaine de D u Nesple. Nèfle. — Sçavez-vous ce qui y est
Bartas, 343. (Vaganay, Franc, mod.) — 1593. bon? C'est l'eau de trippe. — Elle y est bonne,
En recueillant et distribuant nerveusement mais celle de coings, de nesples et de poires de
sesforces.LABROUE,Precepies,p. 77 (G., Compl.). grain est encor meilleure. L A R I V E Y , Fidelle,
Nerveux. Robuste, vigoureux. —
C o m m e II, 10.
N e s q u e l. — C'est c o m m e les Turcs de mainon voit les marteaux, au bord de la marine, Des
nerveux charpentiers redoubler de grands coups. tenant font en leurs hamailles et nesques qu'ils
portent en leur sein pour plastron et pour corps
RONSARD, Hymne de Pollux (IV, 290). —• U n
seul chesne, un seul orme, un sapin, un cyprès de cuirasse. Et qu'est-ce de ces hamailles ou
Qu'un nerveux charpentier tourne en courbes amulettes et préservatifs? C'est le commancement de l'évangile de sainct Jean où il est parlé du
charrues. ID., Poèmes, L. I, var. (V, 448). —
Son col gros et charnu, sa poitrine nerveuse Verbe incarné. L E L O Y E R , Spectres, VIII, 6.
N e s q u e 2, v. Nés.
S'enfloyent. G A R N I E R , Hippolyte, 177. — Ce
Nestorean. Semblable à Nestor. — Vieil
fut le propre jour que le Retail nerveux Accota
de son bras tout un m u r ruineux. Anc. Poés., ou Vieillard... nestorean. L A P O R T E , Epith.,
VI, 314. — [Hercule] Tirant à la quenouille 421 r°.
et de sa main nerveuse Retordant au fuzeau la
Nestorien 1. Digne de Nestor, qui rappelle
filace chambreuse. G A R N I E R , Marc Antoine, Nestor. —
Honneur, félicité et nestorienne
1220. — Si le nerveux Hector, de Bellonne le convdescence. G. M I C H E L , tr. Suétone, Proesme.
foudre, Ne fust mort combattant sur la Troyenne —
Faconde. Oratoire, docte... nestorienne.
poudre. ID., Troade, 413. — Il y a bien au
L A P O R T E , Epith., 171 r°.
dessus de nous, vers les montagnes, un gascon
Nestorien 2. Adhérent à la doctrine de
que je treuve singulièrement beau, sec, bref, Nestorius. — Les saincts pères appellent les
signifiant... autant nerveux, et puissant, et arriens idolâtres, les nestoriens anthropolatres.
pertinent, c o m m e le françois est gracieux, M O R N A Y , Instit. del'Euchar., p. 211 (G., Compl.).
délicat et abondant. M O N T A I G N E , II, 17 (III,
Nesun. Pas un, aucun, nul. — (Adj.). ... sans
[
29).
'
en sonner m o t nesun à personne vivant. L E M A I R E ,
Des nerfs [cordes] de la lyre. — D e sa voix Illustr., I, 38. — Lequel [capitaine] tenoit sept
mélodieuse Avec les nerveux fredons D e la lire chasteaux imprenables : et lesquelz, pour la
armonieuse, E P souspira des accents Qui ravirent force de leur situation, nesun roy de Perse,excepté
tous les sens N o n d'un esprit satirique, Mais de Usumcassan, ayeul maternel de Sophy, avoit
la bande olimpique. T A H U R E A U , Prem. Poes., peu subjuguer. ID., Hist. de Syach Ismail, 3 e part.
A M™ Marguerite.
(III, 214). — Il ne sera f e m m e nesune Es faulx
Nervifique. Qui produit les nerfs. — Nature... bourgs ne en ceste ville, Mieulx ferme, pour
de la matière ossifique faict les os... nervifique f e m m e commune, Mais que nous jouons à la quille.
les nerfs. P A R É , XVIII, 9, var.
Anc. Poés., II, 134. — M'en doibt l'amant pour
Nervin. Nervure,filetsaillant. — Vestus de ce sentir c o m m e une A qui ne chault d'honnesteté
savons m y partis de drap d'argent et velours nesune. C R É T I N , Playdoyé de l'amant doloreux,
noir enrichis de broderie et nervin defild'or p. 152. — Et que nesung autheur Extraire
et d argent. Entrée de Henri II à Rouen, 38 v° (G.). sceust telle coutumelie. ID., Appar. de Chabannes,
Nervosité (H. D. T. Néol.). Force. — 1553. p. 120.
L«s [parties] plus voisines de l'escorce [des
(Pronom). — A u moyen dequoy nesun d'entre
arbres] ont une nervosité plus tenante. J. M A R - eux ne craingnoit la mort : pource quilz avoient
™ > tr- Alberti, Archit., 28 b. (Vaganay, Franc. espérance quelle les devoit conduire à la vraye
Caractère de ce qui est nerveux. — Le boyau éternelle vie de paradis. L E M A I R E , Syach Ismail,
vuide est totalement incurable pour la multi3 e part. (III, 213). — Sans sang humain ou
tude et grandeur de ses vaisseaux, avec la
veoir nesung mourir, Trouvay moyen le mettre
—
NET
420
hors de m a terre. Poes. attrib. à L E M A I R E D E
B E L G E S (IV, 350). — Car nesung veult d'excès
sonner retraicte. C R É T I N , Appar. de Chabannes,
p. 134. — Et quant en jeu icy endroit mettroye
Charles le Grant, Roland, Hector de Troye,
N e aultre preux, nesung d'entr'eulx ne feit
Plus vaillamment. P. 141. — Et ne sçauroit
nesung si tost la rendre Entre mes mains qu'on
la m e verrait prendre. lo.,Ep.àLoys XII, p. 181.
— Nul, tant soit beau ou a y m é de fortune,
S'il n'a argent ne se doit point ranger, Car
sans cela il seroit en danger D e n'aquerir la
grâce de nesune. G O L L E R Y E , Rondeaux, 21. —
Le monde faict de pécher marchandise, Parquoy
il faut qu'en briefz mots je réduise Q u e des
troys pars n'en demourra nesung. 32. — E n
relatant paroles d'autruy si clairement Que
nesun... ne puisse mettre en doute. S E Y S S E L ,
Louys XII, p. 7. — Bref, il fauldra que chascun
se réduise, O u des trois partz n'en demourra
nesun. M A R O T , Rondeaux, 75. — Nessung de
ceulx qui sestoient retirez es forteresses et chasteaux de Sicille vouloit entendre a revenir
demourer en la ville. S E L V E , tr. Plutarque, Timoleon, 101 r°. — L a balade est poème plus grave
que nesun des précédens. S E B I L L E T , Art poet.,
II, 4. — Desquelz je ne t'escriroie icy nesun,
pource que la forme de l'un ne t'enseigne point
la droitte façon des autres. II, 6. — Et s'il avient
que fortune permette Q u e Troye soit par noz
Grégeois deffaites Dieu vueiUe au moins qu'elle
soit abatue Sans que nesun te blesse ne te tue.
F O N T A I N E , tr. Ovide, Ep. 13, p. 248.
Net. Tout a net. Tout net. — Il luy abatit
la teste tout a net d'un coup de revers. D u VILL A R S , Mém., VI, an 1555
(G., Compl.).
Netard. Nectar. — C'est m o n netard et
m o n basme. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv., 81 r°.
— T u te vas abbrevant D u doux netard ensucré
de l'amour. 111 v°. — Le netard de santé et
de la vie aussi. 124 r°.
Netarique, v. Nectarique.
Nete, terme de musique. — Ainsi que les
musiciens ont trouvé moyen d'accorder leur
hypate et leur nete par le moyen de la mese.
C H O L I È R E S , 4 e Ap.-disnée, p .164.
Netir. Rendre net. — Et c o m m e les tombiers
qui le marbre polissent, Pour Punir et nettir
paravant le salissent D e quelque noir mortier.
BAÏF, Amour de Francine, L. IV (I, 260). — D u
cors nous avons tant de cure Pour le netir de
toute ordure, Pour le vêtir pompeusement. ID.,
Passetems, A u grand prieur (IV, 201).
Laver. — (Fig.). O Laye, ô m o n espoux,
N e m e refusez point d'errer avecques vous Sur
les rivages noirs, m o n offense est nettie E n vous
sacrifiant m o n a m e pour hostie. G A R N I E R ,
Antigone, 1240. — Quand j'aurais expié m o n
vice par m a mort et netty m a faute par m o n sang.
M O N T R E U X , Bergeries, Journ. I, 40 r°.
Nettir de. Débarrasser de. — Et ce Rien là
il voulut esprouver, Quand sur la croix se monstre estre ung ver Et h o m m e non, en s'aneantissant, Et nostre Rien de cuyder nettissant.
M. D E N A V A R R E , Prisons, p. 248.
Netti. Nettoyé. — Lors que les enfans bien
nettiz, bien repeuz et alaictez dorment profondement. R A B E L A I S , III, 13.
Netisseure. Balayure. —
Les lateramens
et netisseuresordes de vieil foin. 1530. B O U R G O I N G
Bat. jud., VII, 16 (G.).
Nettelet, dimin. de net. Gracieux, joli. —
—
Sans cueillir herbelettes, Pour sustenter les
ouailles nettelettes. G R I N G O R E , Folles Entreprises (I, 65). — Car ilz mordent les simples
aigneletz, Qui sont humains, courtois et netteletz
(1,71). — Se amour esmeut les simples pucellettes
A deviser des choses nettelettes, Les devez vous
pour cela débouter? G R I N G O R E , Menus propos,
13 (G.). — Propos netteletz. Ib. (G.).
Nettement. Tout nettement. Tout net. —
Il luy a couppé la main tout net, or tout nettement. P A L S G R A V E , p. 505.
Netteté. Propreté. — La netteté dont il
estoit servy et le bon recueU qu'U faisoit aux
personnes estoit plus aggreable que s'U eust
esté plus opulentement et plantureusement servy,
A M Y O T , Crassus, 3.
Nettier 1. Objet servant à nettoyer. — Une
peau a laisnes pour faire ung nettier pour nettier
les gros engins. 1522. Béthune (G.).
Nettier 2, v. Nettoyer.
Nettioir. Instrument servant à nettoyer. —
Pour ung nectoyoir d'argent. 1511. Arch. Tournai
(G.). — Pour ung nettioir d'oreilles d'argent.
1548. Arch. Tournai (G.).
Nettir, v. Netir.
Nettoyant Qui nettoie. —
Les racines
du plantain ont en soy quelque vertu detersive
et nettoyante. 1549. Tr. Hyst. des plant, de L.
Fousch, ch. 12 (G.).
Nettoyer. Rendra net, éclaircir. — Ceulx
[les différends] qui ne se pourraient appointer
par voie d'amiable composition, ilz les decideroyent par armes, pource qu'U estoit bien
mdaisé de nettoyer, resouldre et vuider toutes
les querelles qu'ilz avoyent ensemble. A M Y O T ,
Agésilas, 28.
Se décharger. —
Il fit despescher lettres
patentes par toutes les provinces pour se nettoyer
de l'horreur du faict, le rejetant sur la maison
de Guise. A U B I G N É , Hist. univ., VI, 4.
O n dit souvent nettier. — Esté, se je n'estoye,
tu ne durerois mie D e bestes venimeuses, de
quoy je te nettye. Anc Poés., VI, 192. — Ha, il
fault que la main je mecte Sur vos culz pour
vous chastier. — Monsieur, si elle n'est bien necte,
Vous ne nous pouvez nectyer. M . D E N A V A R R E ,
Inquisiteur (éd. Montaiglon, IV, 82). — Il revient
en enfance, et fault qu'on le netye, Qu'on agence ,
sur luy tout son habUlement, Et fault qu'on
luy redonne encor de la bouiUie. M A G N Y , Souspirs, sonn. 105. — Si, pour rabiUer leurs fautes
et les nettier ilz reprennent les armes, il faut qu'ilz
y facent des miracles de vdeur. B R A N T Ô M E ,
Alviano (II, 196). — L a bande qui en partira
de l'armée du roy en sera fort petite ... et, si
elle en part, ce sera autant la purger et bien
nettier. ID., Roy de Nav. (IV, 368). — Il nettia
et accommoda si bien sa m d s o n qu'elle estoit
des grandes de la France et des aisées. ID., Louis
de Nevers (IV, 389). — E n passant le pays, je
le nettierai de tant d'huguenotz que j'y trouveray. ID., Tavannes (Y, 121).
Nettoyeur. Celui qui nettoie. — Les nettoyeurs de latrines. F O S S E T I E R , Cron. Marg-, H.
22 v° (G.). — Les lessives a faire par les nettoyeurs
se feront en ville aux porches des maysons.
1534. Arch. m u n . Bourg (G.). — Les cureurs
et nectoyeurs venus de Savoye. Ib. (G.). — (Fig-)Sainct Jean... considérant et contemplant le
vray nettoyeur, disoit : Christ nous a aymez et
:i
nous a lavez de nos péchez. L A B O D E R I E , Harmon.,
p. 433 (G.).
Nettoyeure. Balayure. —
Touchant la
dragée aux chevaux, on la fait des nettoyeures
du bled rouge. D u P I N E T , tr. Pline, XVIII,
16 (G).
Neudileux. Noueux. — U n g gros baston
neudileux. FOSSETIER, Cron. Marg., IX, iv, 16.
(G.).
Neuf. Nouveau. — C'est droicte raison qu'il
complaise plustost a celle neufve amye qu'il
a en son pays que a celle autre desja congneue
et estrangiere. S C È V E , Flamete, ch. 26. — Metellus luy demandoit qui estoit son père, c o m m e
luy reprochant qu'il estoit h o m m e neuf. A M Y O T ,
Dicts des roys et cap., Ciceron, 6.
De neuf. D e nouveau. — H é ! grands dieux,
quel soleil chamarré de lumière Vient sur m e s
yeux, brillant d'une rouge crinière, Et de neuf
traverser les estages des cieux...? C H A M P - R E P U S ,
Ulysse, I, p. 9.
Neuf (prononc. du pluriel). — Si par sacrifice
ou par v œ u x Povois l'esprit en leurs corps
noeufz R'appeller. M . D E N A V A R R E , Coméd. des
Innocents (II, 167). — Or avez vous rompu
les fermes nœudz Qui ne seront de par m o y
refaitz neufz. E A D . , Quatre dames (IV, 33). —
Un long cordon à petits n œ u d s Pendant sur
ses souliers tous neufs. S A I N T - G E L A I S , Chansons,
9 (II, 232). — Les princes... L u y lavent tout
le corps, luy baillent habits neufs, Et le font
arrenger à la table auprès d'eux. R O N S A R D ,
Hymne de Calays (IV, 177). —• O n relevé les
tonneaux vieux, O n y met des cercles tous
neufz. L E H o u x , Vau de Vire, II, 19. — D'acheter ou corsets bleus, Demi-ceints ou rubans
neufs. J E A N D E L A T A I L L E , Rustique Amie
(II, 129). — Qui, n'ayant le m o y e n d'avoir des
habits neufs, s'en vont vers vous (fripiers) pour
en avoir de vieux. Var. hist., Y, 193.
(Graphie). Nefve. Neuve. — Et la nouvelle
terre, et la nefve cité. A U B I G N É , Tragiques,
VII (IV, 304).
Neufain, v. Neuvain.
Neufar. Nénufar. — Je veux faire un beau
lict d'une verte jonchée... D e neufard tousjours verd, qui la froideur incite. R O N S A R D ,
Voyagede Tours (I, 168). — Nenufar ou Neufar.
NEUVAIN
Sanctifier d'avril le neufiesme jour, Qui m'est
cent fois plus cher que celuy de m a vie. R O N S A R D , Sonnets pour Hélène, I, 37.
Neuflenne. Neuvaine. — La fist sa neufienne
si a point que le bon sainct oublya le meffait
du deffaillant. A U T O N , Chron., 117 v° (G.).
Neufvain, v. Neuvain.
Neufz. Neuf. — Geulx des neufz eveschez
de Bretaigne. R A B E L A I S , III, 4.
Neupmatiqne. Spirituel, intellectuel. — J'ai
voulu du fons de m o n desireulx vouloir faire
saillir ceste elucidation d'amour divin, inexplicable miséricorde, neupmatique doulceur. G. M I C H E L , Forest de conscience, Prol. (G.). — Si
nous ne creusions plus avant que l'escorce
du sens littéral, nous n'aurions que le plaisir
des fables et histoires, sans obtenir le singulier
proffit de la mouelle neupmaticque. M A R O T ,
Préf, d u Roman de la Rose.
Neutral. Neutre. — Elle avoit, par Je conseil
de tous les dits cardinaux presens, desliberé
d'estre neutrd, affin de povoir plus esgallement
mener les choses a la fin de la paix dessus dite.
1536. Négoc. de la Fr. dans le Levant, I, 302 (G.).
— N'est defandu a gens neutraulx de donner
passaige et vivres a ceulx qui passent par leur
pays. 1557. Pap. d'Et. de Granvelle, Y, 121
(G.). —
Pour venir demeurer es provinces
et villes de l'obéissance de Sa Majesté, ou en
lieux neutraux. Dans M A R N I X , Ecrits polit.
et histor., p. 339. — J'ay veu le règlement pour
la marine que vous m'avés envoyé ; j'ay l'opinion que ledict roy l'a faict pour manifester
son inclination neutrale. 27 mars 1605. Lett.
miss, de Henri IV, t. V I , p. 381 (G.). — L'amirant mit garnison par les autres villes neutrales.
A U B I G N É , Hist. univ., X V , 19.
Neutrement. Dans la neutralité. — Les Florentins, pour s'estre neutrement tenuz en ceste
guerre, furent contrains de se remettre souz le
gouvernement de Medicis. V I G N I E R , Bibl. hist.,
III, 869 (G.).
Impartialement. — Ainsi en cas de divisions
et altercations de religion chrestienne, les empeschez à se résoudre jugent neutrement et sans
affection c o m m e estrangers et ne cognoissans
point plus un party que l'autre. C H A R R O N ,
Trois
Veritez, III, 12.
L A P O R T E , Epith., 279 r°.
Neutrer. Hésiter. —
Sans plus neutrer
Neuffîle. Ruban de fil. — Le 8 sept. 1555,
payèrent
la
menestre.
A
L
I
O N E , Voy. et conq.
je baillé a lafilleRoumaine v s. pour ung peu
de neufflle qu'elle m'avoyt donné. G O U B E R V I L L E de Ch. VIII (G.).
Neuvain, adj. qualifiant ce qui est au nombre
(G).
Neufieme. Neuvième. — Le cinquanteneu- de neuf. — Quilles. Joyeuses, droites, rondes
fîeme an après le premier voyage. L E M A I R E , ou rondelettes, neuvaines, abatues, longues
Illustr. I, 4. — La neufieme [nauf pour diviseou longuettes. L A P O R T E , Epith., 346 v°.
Ce m o t qualifie surtout la troupe des Muses.
avoit] une brinde de fin or obrize. R A B E L A I S ,
—
Vierges, des cieux noveine trouppe faite.
IV, 1. — A quoy aussi convient ce qu'il dit
B
U
T
T
E T , Amalthee, 71, p. 228. — Adieu, vieille
au chapitre neufieme du livre quatrième. C A L V I N ,
forest...
O ù premier admirant la belle Galliope,
Instit., I, x m , 27. — Le pseaume cent dixneufieme est presque tout de cest argument. III, Je devins amoureux de sa neuvaine trope.
", 15. — Sur le neufieme chapitre de l'Epistre R O N S A R D , Elégies, 24 (IV, 145). — Le Thracien
aux Romains. B È Z E , Vie de Calvin. — L a neu- Orphée enfant de Galliope, N y lefilsd'Apollon
fiesme légion. M O N T A I G N E , II, 34 (III, 166). — en la neuvaine trope Vaincre ne m e pourront.
La neufiesme faisoit veoir au naturel une grande J A M Y N , Poème de la Chasse, 77 r°. — Vous
géante. Sat. Mén., Pièces de tapisserie, p. 62. —avez Hippocrene et la neufveine troupe. G A R N I E R ,
Le siège estant commencé le quatriesme jour Tragédies, au Roy. — Q u e m e servirait... D'avoir
d aoust, ils avoyent fort peu perdu de terrein le apprins la science D'Apollon, le guide-dance
neufiesme. A U B I G N É , Hist. univ., VII, 24. — D u neufvain trouppeau sacré...? B R A C H , Poèmes,
L armée de Lansac fut descouverte en mer du Ode de la Paix, 102 v°. — Je sens... m a plume
aeslée Branler entre mes doits, pour prendre
neufieme jour. VIII, 17.
sa
volée Dedans nostre collège, où le neufvain
(Prononc. : ie formant deux syllabes). —
27*
— 422 —
NEUZ
troupeau, Laissant son Helicon et son double paigne... receut en grand honneur son grand père
coupeau, Habita des le temps que les doctes Noë Janus et Tytea sa grand mère, lesquelz
cervelles Bruslerent du désir des lettres immor- furent tresjoyeux du bon gouvernement de
telles. ID., Hymne de Bourdeaux. — Helas ! leur neveu Jubal. I, 5. — Saturne... sen vint
je m e fi tort m e voulant estranger D e vous, rendre à refuge à son grand père Noë... Noë
neufvain troupeau, pour le soing mesnager. recueillit tresbenignement son neveu Saturne. Ib.
ID., Imitations, Olimpe, 56 r°. — V a donc, et — Begga... eut pour mary Anchises, marquis
te recommande De par la neufvaine bande. du sainct Empire sur Lescault : neveu, cestasavoir
P A S S E R A T , Consolation (I, 167). —
A haute filz du filz dudit Anselbert le sénateur. III,
voix desja la neuvaine cohorte Vous gaigne, 3 (II, 429). — Plectrude... favorisoit à son neveu
vous appelle et vous ouvre la porte. V A U Q U E L I N , Theodoald,filzde son filz Druon. (II, 440.) —
Art poet., III, p. 82. — Et toi, du cœur [= chœur]Caesar eut trois nepveuz de safilleJulie par
neufvain, sacre et sainte pucelle, Galliope, des- Agrippa, cest à sçavoir Caius, Lucius et Agrippa,
cens, par trois fois je t'appelle. B R A C H , Hymne et deux niepces, Julie, semblablement Agrippine.
de Bourdeaux. — Le presbtre sainct du neuvain G . M I C H E L , tr. Suétone, II, 76 r°. — Son père aussi
luy a dit maintesfoys... T u m e dois, fUle, enfans
chore. L. de L A P O R T E , tr. Horace, Odes,
et
beaulx nepveux. M A R O T , Metamorph. (III
III, l. — Et si le chœur neuvain son eau ne
183).
— Lieu... visitant l'iniquité des pères sur
m e refuse. P A S S E R A T , O. P., II, 182.
(Subst.). Neufain. Pièce de neuf vers. — les enfans et nepveuz jusques à la troiLe settain et le neufain dépendent du huittain : siesme et quatriesme génération. ANON., tr.
car le settain régulièrement se forme en synco- Bullinger, I, 1, p. 15. — Que peut-on attendre,
pant le carme settième qui seroit au huittain : sinon que le père, estant délaissé de l'esprit
et le neufain en ajoutant à ce vers settième un de Dieu, vive meschamment? lefilz...suyve
rymant avecques luy en ryme platte. S E B I L L E T , un mesme train de perdition? le nepveu et les
autres successeurs... aillent après en mesme
Art poet., II, 1.
ruyne?
C A L V I N , Instit., III, p. 136. — Il [Auguste
Neuvaine. Nombre de neuf. — Il m e souvient
avoit
un
sien nepveu de cestefille,c'est a dire
avoir souvent ouy dire a plusieurs gens publiquement que celle guerre debvoit durer trois fils de Julia, n o m m é Caius Agrippa. B U D É ,
noveynes d'ans. SEYSSEL, tr. Thucydide, V, Institution, ch. 37. — [Atrée] ordonna en dernière
4 (160 v°). — Ceulx de la ville de Delphes cé- volonté que ses nepveux (ceulx qui de ses filles
lèbrent trois noveines d'ans continuellement estoient produits) eussent après sa vie egaUement
l'une après l'autre : desquelles trois noveines party en son or et son argent. L A L A N D E , tr.
ils appellent l'une septerion, l'autre heroïde, Dictys, L. I, 1 r°. — J'auray, j'auray, fille belle,
et la tierce charila. A M Y O T , Demandes des choses U n beau gendre si tu veux : Si tu n'es à tous
cruelle, J'auray de toy des nepveux. BAÏF,
grecques, 12.
Les neuf Muses. — Neufvaine qui d'Olympe Poèmes, L. I (II, 44). — Père, je veu bien mourir,
habites les sommets. R O N S A R D , Poèmes (V, 236). père, la mort j'ay desservie, De mourir il ne me
— (Aux Muses). Adieu, docte troupeau, adieu chaut, mais sauve à ton neveu la vie : Mon père,
belle neuvaine. ID., Bocage royal (III, 230). — vive m o n fils, et, si tu le veux, que je meure.
[Toi que la Piéride] A mené voir baigner en la L. II (II, 63). — Sans... qu'on entendist qu'ils
fontaine, Sur Helicon, ceste belle neufvaine fussent enfans de Sylvia et nepveux de NumiQue Jupiter en Mémoire conceut (III, 307). —• tore. A M Y O T , Fortune des Romains, 8. — Toutes
Phœbus et la sainte neufvène Qui presse les les nations ont eu commencement de la division
bordz d'Hippocrène Ne peuvent esloigner de de la terre faite par Noé à ses enfans et neveux.
m o y Le dur regret que je reçoy. Ane Poés., T H E V E T , Cosmogr., X X , 6. — Quant à nos neVIII, 261. — Toy... que la neufvaine sainte veux, sçavoir les enfans de nosdits enfans.
Qui de Pégase boit le surjon perennel Fit le F A U C H E T , Antiquitez, VII, 12. — Je m'en vay
sacré sonneur du los de l'Eternel. D u B A R T A S , d'une heureuse fin donner congé aux restes de
Uranie, p. 424. — Apollon n'anime plus m a m o n ame, laissant de m o y deuxfilleset une
veine, C o m m e il faisoit du temps que la docte légion de nepveux. M O N T A I G N E , II, 3 (II, 41).
neufvaine Donnoit vol à m a plume en un âge — Puis le péché d'Adam s'estendant peu à peu,
plus doux. B E R T A U T , St. sur la mort du roy, Sans fin, du père aufilset dufilsau neveu...
p. 475. — Tout ainsi maint poète, ayant à Tu ne dois festonner si telle iniquité Reçoit jusle loyer mérite. D u BARTAS,
gorge pleine Beu de l'onde sacrée à la docte qu'aujourd'huy
e
neuvaine, Fera mile beaux vers. V A U Q U E L I N , 2 Sem., Imposture, p. 78. — Lesfils,qui trois
à trois luy naissent, Luy font des beaux neveux.
Art poet., III, p. 117.
ID.,
Artifices, p. 141. — Or que dès ta jeunesse
Pratiquesreligieusesdurant neuf jours. —
Apollon
t'ait apris, Que Cdliope mesme ait
(Antiq.). Dehors les murs de R o m m e estoit...
tracé
tes
escrits, Que le neveu d'Atlas [Mercure,
un temple assez grand, auquel toutes les femmes
fils
de
Maïa,
filled'Atlas] les ait mis sur la lyre.
enceinctes de R o m m e sacrifloyent à la déesse
Lucina, ou elles faisoyent leurs neufvaines. R É G N I E R , Sat. 4. — Charles Quint, neveu de
Ferdinand et son successeur. A U B I G N É , Hist.
L A G R I S E , tr. Guevara, I, 11.
N e u z (?). — O gens avares, troprichesdevenus, univ., I, 4,
—:hault
tant
fut
la
vertu
de
ceH.
Qui
sous
les
povres
nudz,
—Nevers.
Poés.,
àpandement
cinquième
et
Gros
Neveu.
distribuer
Navig.
neveux.
et IX,
Sorte
menus,
du
filz
Petit-fils.
L70.
multiplié,
Ela
Compagnon
Mneuz
de
Aterre
Inuit
Rdanse.
EJaphet,
,—voyez
et
universelle
Illustr.,
Le
Noë
jour
à—genre
la
premier
RABELAIS,
Janus
Bouteille,
demander.
humain
I,
à tous
ses
4.
roy
commença
V, —33
enfans
d'Esdesja
C.
Anc
Jubal
ms. l'impuissance
A—rité,
d'avoir
postérité
Romaine,
peuple
DenuDescendant.
leurs
fils
Sous
B Mesure
E L féconde
Lte
donné
voisins
ASurmontant
Sembloit
Marcomire
Ymonstrer
, le
Antiq.,
humaine,
tant
Eet
n Et
fouler
d'heur
de
vertueux
les
ses
auront
ciel
8.
ce
Enorgueillie
neveux,
la
ayeux
—duc
àAcéleste
la
Mars,
ses
longues
nepveux,
je
en
terre
Et
veux
nepveux,
brave
grandeur.
en
vergongneux
les
profonde.
batailles
l'audace
De
que
enfans
auctopère
que
sa
—
423 —
NEZ
yssus de ta lignée. R O N S A R D , Franciade, I V ]I par desddn de l'humdne condition, qu'Hera(III, 145). — Henry, l'unique effroy de la terre clite qui pleurait et s'en donnoit peine, par où
Hesperide, T u ne pourrais avoir plus grand il tesmoignoit d'en faire compte et estime.
ayeul qu'Alcide : Il ne pourroit avoir plus grand Et Diogenes, qui donnoit du nez, que Timon
neveu que toy. D u B A R T A S , Neuf Muses Pyrénées, le hayneux et fuyard des h o m m e s . C H A R R O N ,
p. 447. — Honneurs que la vdeur et rares mérites Sagesse, I, 36.
des devanciers ont transmis à leurs neveus,
Donner du nez à. Se moquer de, attaquer. —
par une longue entre-suitte de succession. C H A S - Ils donnent du nez et ravallent l'authorité des
SIGNET, Mespris, Epistre.
Pères tant qu'ils peuvent. C H A R R O N , Trois
Petit neveu. Petit-fils. — H z montèrent, luy, Veritez, III, 13. — Celuy qui a secoué l'authorité
son filz, sa bellefilleet son petit neveu, sur une universelle du m o n d e donnera aisément du nez
gallere. L E M A Ç O N , tr. Decameron, Y. 1.
à toutes les particulières authoritez de TrismeNeveu. Rejeton? — Se perpétuant par ses giste, d'Homère et autres. III, 14, Adv. —
neveux, qu'en abondance l'olivier rejette du Ils nous donnent du nez et se moquent c o m m e
pied. S E R R E S , VI, 26.
si nous leur parlions en bas breton ou en basque.
A lafindu siècle l'emploi de neveu pour petit- G A R A S S E , Doctrine curieuse, p. 120 (G., Compl.).
fils a vieilli. — Aussi fut à nos anciens fort
Gens de nez. — Nos courtisans d'aujourd'huy
familier et fréquent, pour la proximité de paren- appellent les moqueurs gens de nez. D u P I N E T ,
tage, le mot de nepveu, non pour le regard de tr. Pline, X I , 37 (G.).
l'oncle, ains de l'ayeul, c'est à dire pour ce que
Hocher du nez, Lever au nez, v. Hocher, Lever.
nous disons par un contour de langage petit fils... Faire lever le nez. Donner de la présomption.
Le mot de nepveu a commencé de reprendre petit — Le mareschal remonstra au roy que la publià petit ses anciennes racines en nous parla liberté cation de la paix avoit faict lever le nez si haut
des poètes de nostre temps. P A S Q U I E R , Recherches, a tous ceux des villes et ds la campagne m e s m e
VIII, 50.
qu'ils commençoient desja a mespriser ses comNevie, v. Naenie.
mandements. D u V I L L A R S , Mém., X I , an 1559
Neyer, v. Noyer.
(G., Compl.).
Nez. Narine. —• Et mangerait son pain avec
Mettre nays au sain. Perdre son temps. —
la sueur de ses nez. T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. III, A lendemain le glorieux marchant Leur assigna
p. 247. — S'il vouloit manger du pain, ce seroit heure au petit saing, E t s'en alla, sans mettre
en la sueur de ses nez et de son visage. P. 248. nays au sain, Leur préparer bancquet de bonne
De haut nez. Ayant beaucoup de flair. —
sorte. B O U R D I G N É , Faifeu, ch. 11.
[Le cerf] Faict tousjours de nouveau, par tels
Se prendre par le nez. Reconnaître sa faute,
lieux, quelque ruse, Et rend si bien les chiens son erreur. — Jeunes et vieilz, désormais apprefaillis et estonnez Qu'ils demeurent tout court, nez, Tost et trop tard mariés,retenez,Failly avés,
bien qu'ils soient de haut nez. G A U C H E T , Chasse c o m m e povés entendre. Puis qu'ainsi va, prenezdu cerf, p. 196. —• Il ne peut faire tant que lesvous par le nez. Anc. Poés., III, 137. — Que
chiens de haut nez N e le suyvent tousjours, à nous soyons admonnestez par ce passage de
sa mort obstinez. P. 202. — Car tels chiens bien regarder à nous... Si nous avions cela bien
plus legiers Que la meute suyvante (au moins imprimé en nostre mémoire, nous ne verrions
pour une fuite) Mais non de si hault nez, sont point les detractions qu'on voit par le monde
vifs à la poursuite. Ib.
et les brocards et risées : car chascun se prendrait
Demeurer avec un pied de nez, etc. Demeurer par le nez, c o m m e on dit. C A L V I N , Serm. sur
confus. — Depuis jamais on n'a peu ouir ny
Job, 108 ( X X X I V , 593). — L'ayant abandonnée
vent ny voix de Pespicier, la f e m m e duquel volontairement à son escient et de son gré,
demeura avec un pied et d e m y de nez. L A R I V E Y , il s'en doit prendre au nez luy-mesme et seul
tr. Straparole, XIII, 4. — A u lieu qu'on diset, en porter la folle enchère. M O N T A I G N E , tr.
// est demeuré bien camus, on dit maintenant, Sebon, ch. 274. — Ce prieur, se prenant par
// est demeuré avec autant de nez, ou, avec un le nez, ne dist autre chose, sinon que son latin
pan de nez, ou, avec un pied de nez, ou, deux
ne lui avoit jamais tant profité qu'il lui avoit
pieds de nez, ou, trois pieds de nez, selon la dis-faict de perte et incommodité. G. B O U C H E T ,
crétion et libéralité de chacun. E S T I E N N E , l re .Seree (I, 57). — Ce becco-cornuto, se prenant
Dialogues, II, 177.
par le nez, ne dit mot. ID., 8 e Seree (II, 91).
Avec un nez de honte. Avec confusion. — Falut
Parler contre soi-même, se contredire. — Led.
donner la bataille, qu'ils perdirent : et falut après maistre Robin, se prenant soy-mesmes par le
s'en retourner en France avec un nez de honte. nez, maintient fort et ferme contre led. Onuphre
B R A N T Ô M E , René, bastard de Savoye (III, 379). que S. Pierre, après avoir résidé à R o m e , ne
Faire le beau nez. Faire bonne mine. — Prison- seroit oncques depuis venu prescher à Antioche.
nier cuyde tel estre son a m y , Qui luy a faict M A R N I X , Differ. Relig., I, n, 5.
aultre foys le beau nez, Qui à la fin dépose contre
Estre pris par le nez? — Le noble Bacchus...
luy. Anc. Poés., X I , 274.
les invitoit à boire ses vins délicieux... tenant
Avoir le nez tendre. Être délicat, susceptible. —en sa main un pesant hanap large et ample,
H y a assez de gens qui ont le nez si tendre que souvent il faisoit remplir, pour pleiger
qu'ils s'offencent du seul vol d'une mousche. d'autant. Aucuns des demydieux, qui le cuiderent
Du V I L L A R S , Mém., VII, an 1556 (G.).
suivre, ne le peurent pas bien supporter, ainçois
Tu les pourrois compter avec le nez. Ils ne en furent prins par le nez. L E M A I R E , Illustr.,
sont pas nombreux. — Qui pourroit trouver I, 29.
tels amis? si tu en trouvois de tels, tu les pourSaigner du nez, se torcher le nez, v. Saigner,
™ s compter avec le nez. A N O N . , tr. Folengo, Torcher.
Cracher contre son nez, v. Cracher.
La réparation de dessous le nez. L a beuverie. —
Donner du nez. Se moquer. — Dont ren- Il avoit... soixante et troys manieras de recoucontrait mieux Democrite se riant et mocquant vrer argent : mais il en avoit deux cens quatorze
de
le nez.
le despendre,
R A B E L A I Shors
, II,mis
17,la réparation de dessoubz
NI
424 —
faites. ID., 6 e Ap.-disnée, p. 271. — Quant à
Nez de cire, v. Cire.
ce que, pour les maintenir, il allègue que S. Pierre
Tordre le nez à. Dénaturer, fausser. — L, est
auroit souvent voyagé de çà de là... c'est une
se mocquer et tordre le nez à l'histoire, de nous
image sans nés et imagination sans apparence.
feindre tels bastisseurs. T H E V E T , Cosmogr., X V ,
M A R N I X , Differ. Relig., I, n, 5. — Cela a si peu
\ — Ceux qui veulent maintenir telle opinion
de nez qu'Alexandre auroit trouvé peu de perse pourraient bien tromper et tordraient trop
sonnes qui Payent voulu suivir en son interprétaoutrageusement le nez à l'histoire. X V , 4.
tion. L E L O Y E R , Spectres, I, 4. — Par son dis— Quelque chose qu'on die, qu'il y ayt à présent
cours... il introduit un calviniste entreparleur
lieu où les h o m m e s descendent pour se purger,
avec le jésuite, et trouverez qu'aux raisons de
et que revenans ils ne rient jamais, à cause
l'un et de l'autre il n'y a nul nez. PASQUIER,
de la vision des diables : c'est se mocquer, et
Lettres, X X I , 2.
tordre de trop près le nez à la vérité. X V I , 10.
Ni. Et non. — Loué de tous, ny md-voulu
— Tant aucuns ecclésiastiques se donnoient
d'aucun, T u marcheras brave devant chacun.
d'avantage, et sçavoient bien, dés ce temps-là,
B E L L E A U , Petites Inv. (I, 174). — Ils y doivent
tordre le nez à l'Escriture, ainsi que l'on dit
estre receus, ny rebuttez de leurs excuses. BRANen proverbe. F A U C H E T , Antiquitez, IV, 22. —
T Ô M E , Disc, sur les duels (VI, 420-421).
Vous tordez le nés aux textes qu'avez dleguez.
Ni... ne... pas. Ni ne. — Ce n'est pour moy
e
C H O L I È R E S , 3 Ap.-disnée, p. 114. — Ils nous
que les prez renouvellent : N y de verdeur pour
reprochent tousjours que nous tordons le nez
m o y les arbrisseaux N e parent pas leurs fleuaux escrits et sentences des Pères, et les prorissans rameaux. B A Ï F , Amour de Francine (I,
duisons le plus souvent par morceaux et par
115).
lopins. M A R N I X , Differ. Relig., I, v, Préface.
Ni. Et, ou. — Et, s'il y a femme ny homme
Se tordre le nez. Se moquer? — Il s'en alla
Qui contredie, tue et assomme. GRINGORE,
avec plusieurs de ses compagnons à Boulongne,
St Loys, L. III (II, 83). — Je n'en sçay rien
pour estudier, et veoir que c'est des menteries
de m a part, et bien peu m e soucie ny d'elle ny
de Peret philosophastre, sur lesquelles il comd'aultre. R A B E L A I S , I, 37. — Il est fort m d aisé
mença aussi-tost à se tordre le nez. A N O N . , tr.
Que l'un soit bon guerrier, ny l'autre bon herFolengo, L. X X I I (II, 222).
mite. D u B E L L A Y , Regrets, 111. — Je jure du
Faire tordre le nez à. Exciter la moquerie,
grand Dieu l'immense deité Que je diray le
l'attaque de. — Mais il viendra que gens d'entenvray sans fard ny sans injure. R O N S A R D , Response
dement, Gens vertueux à vray sçavoir donnez,
à quelque ministre (Y, 399). — Quand les bestes
Haront le bruit sus eulx certainement, Qui leur
auroient donc toute la vertu, la science, la sagesse
fera souvent tordre le nez. Anc. Poés., VI, 35.
et suffisance stoïque, ce seroyent tousjours
Nez. Intelligence, jugement. —
Ceux qui
des bestes, ny ne seroyent comparables à un
avecques plus de nez jugeoient des affaires
h o m m e misérable, meschant et insensé. M O N cognoissoient fort bien que jamais la France
T A I G N E , II, 12 (II, 215). — D'espérer enjamber
n'avoit nourry dans son sein un plus certain
plus que l'estendue de noz jambes, cela est
ennemy que le Bourguignon. P A S Q U I E R , Reimpossible et monstrueux : ny que l'homme se
cherches, III, 29.
monte au dessus de soy et de l'humanité (II,
Esprit, finesse, grâce. —• Celuy qui fait renaitre
383). — Ce seroit une grande simplesse à qui
Aristophane et faint si bien le nez de Lucian
se lairroit amuser ny au visage ny aux parolles
en porte bon témoignage. D u B E L L A Y , Deffence,
de celuy qui fait estât d'estre tousjours autre au
II, 12. — Pour estre reputez gens d'esprit et
dehors qu'il n'est au dedans. II, 17 (III, 41). sçavoir bien contrefaire le nez de Lucian, ils ont
Ils ne sont que huit heures par tous les horloges,
escrit et composé des livres au grand scandale et
ny mesmes au soleil. T A B O U R O T , Apophth., 2.
offense d'autruy. K E R Q U I F I N E N , tr. Gelli, Disc IV.
— C'est une chose destestable devant Dieu et
p. 116. — Nous disons aussi, Cela n'a point de
devant les h o m m e s qu'un enfant tue son père, ou
nez, parlans de ce qui est faict ou dict de mausoit autheur de le tuer, ny que le père tue son
vaise grâce et lourdement. Et au contraire, de
fils. P A S Q U I E R , Lettres, I X , 8. — Si je trouve
ce qui est faict ou dict avec quelque grâce,
ni sergent ni receveur ni h o m m e de justice
nous disons, Cela a du nez. E S T I E N N E , Dialogues,
faisant exploict sur mes terres sans m'en demanII, 176. — Epigramme que je vous estale tout
der congé, je leur feray manger leur parchede son long, non que j'y trouve aucun nez,
min. Sat. Men., Har. de Rieux, p. 165. — Mais,
ains seulement d'autant que vous y trouverez
n'en déplaise aux vieux, ny leur philosopher,
l'establissement de trois langues en ce collège,
N y tant de beaux escrits qu'on lit en leurs escoles
par celuy qui escrivoit en ce temps-là. P A S Q U I E R ,
Pour s'affranchir l'esprit ne sont que des paroles.
Recherches, IX, 18.
R É G N I E R , Sat. 3. — Il ne sort des tyrans et
Raison, vraisemblance, justesse. — Et de
de leurs mains impures Qu'ordures ni que sang.
vouloir sofistiquer, allegans qu'elle [la comédie]
A U B I G N É , Tragiques, I (ÎV, 37).
doibt estre deffendue, ne fust-ce que pour ce
(Dans une interrogation). — Je plante (dist il)
qu'elle scandalise beaucoup de personnes, cela
des choulx. — Et à quoy ny comment? dis je.
n'a point de nez. L A R I V E Y , Jaloux, Prologue. —
R A B E L A I S , II, 32. — D o y je penser, ny oserais je
Ce sont... là des moyens qui vous semblent fort
dire Q u e c'est de nous? M . D E N A V A R R E , Miroir
pregnans... mais je n'y trouve nés. C H O L I È R E S ,
(I, 64). — Qui l'obstiné en ce point, N y que
e
7 Matinée, p. 265. — Vous avez beau phantasier
peut il penser? D E S P É R I E R S , Andrie, I, 5.
tous les repos qu'il vous plaira attacher au somMais que m e sert ny ce brave renom, N y voir
meil, c'est une monnoye qui ne se prend par
voguer par la France m o n nom, Dans le destin
deçà et pourroit, paraventure, servir aux gens
de m a dure influence...? P A S Q U I E R . Jeux poet,
delà l'eau, et à laquelle je treuve autant de nez
3e part., 8 (II, 875). — O ù n'y ha point miséric o m m e à ces rencontreurs qui veulent représenter
corde, Q u e sert prier ny lamenter? BAÏF, Mimes,
le sommeil en façon d'un garson qui endort
L. I (V, 27). — Q u e sert il de plaider quand
un lyon. ID., l re Ap.-disnée, p. 51. — Quant
l'arest est donné, Ni d'aller au conseil, ayant
aux autres
n'y trouveque
aucun
pour
en fdremoyens,
si grandjequanquam
vousnés
en eu sa sentence? B O Y S S I È R E S , Sec. Œuv., 72 r.
— 425 —
NI
— Croyons nous que Platon... ait creu que nos livre aux grand's foires publiques : Ni qu'il soit
prises languissantes fussent capables, ny la force recherché par tous ces h o m m e s vains. V A U de nostre sens assez robuste pour participer à Q U E L I N , Sat., A Vauquelin de Sassy.
la béatitude ou peine éternelle? M O N T A I G N E ,
O n emploie encore très souvent l'ancienne
II, 12 (II, 260). — E n la metempsychose de forme ne. — Les ennemys qui sans ordre, ne
Pythagoras... pensons nous que le lyon dans enseigne, ne trompette, ne tabourin, parmy
lequel est l'ame de Caesar espouse les passions le cloz vendangoient. R A B E L A I S , I, 27. — Et
qui touchoient Caesar, ny que ce soit luy (II, remects sus tous gentilz pastoureaux, Quand
261). — Je ne veux pas que vous pensiez que ilz n'ont prez ne loges ne toreaux. M A R O T ,
les vertueux exemples de vostre vie ne m'ayent Egl au Roy. — A toy appartient... de ne desencore appris à sçavoir bien mourir : et quand tourner ne tes aureilles ne ton couraige d'une
le pourroy-je ny mieux, ny plus honnestement, si juste deffence. C A L V I N , Instit., A u Roy, p. x.
ny plus à m o n gré qu'avecques vous? II, 35 — N o z miracles, disent-ilz, ne se font ne par
(III, 184). — Y a-il lieu au monde où l'agricul- ydoles, ne par enchanteurs, ne par faulx proture fust ny plus soigneusement ny plus légale- phètes, mais par les sainctz. P. xx. — L a lune
ment exercée qu'elle estoit? D u V A I R , Actions. ne prent lumière ne de Mercure, ne de Juppiter,
Exhort. à la paix, p. 67.
ne de Mars, ne d'aultre planette ou estoille qui
(Dans une comparaison). — U n goulphre soyt on ciel. R A B E L A I S , III, 30. — Je ne comhorrible, puant et infect plus que Mephitis, mis jamais fraude ne maléfice. D u B E L L A Y , Reny la palus Gamarine, ny le punays lac de Sor- grets, 43. — Il n'y a ne rivière ne ruisseau en
bone. R A B E L A I S , II, 33. — L'hyver leur sembloit toute nostre contrée, que je sache, qui s'appelle
plus doux que Pesté, ny l'automne ne le prin- Thermodon. A M Y O T , Démosthène, 19. — Si
temps avec. A M Y O T , Daphnis et Chloé, L. III, n'avoit pas cestuy Lentulus entrepris chose
43 r°. — M a maistresse, que j'aime mieux petite ne légère. ID., Cicéron, 18. — Il n'y avoit
Dix mille fois ny que mes yeux, N y que m o n ne charge ny estât... auquel la noblesse precœur, ny que m a vie. R O N S A R D , Odes, Y, 26. — tendist avec tant de désir et d'affection. M O N L'esprit m e contente trop mieux N y que le teint T A I G N E , II, 7 (II, 69). — Il n'y arien qui demeure
ny que les yeux. B E L L E A U , Petites Inv. (I, ne qui soit tousjours un. II, 12 (II, 381). — Si
123). — Il leur dit qu'il mettroit peine de rendre je n'ay or ne mirrhe à faire m o n offrande, Je
le nom des Cicerons plus clair et mieulx luysant t'apporte du laict. A U B I G N É , Tragiques, V I
que ceulx des Scaurus ny des Catules. A M Y O T , (IV, 239). — Les saincts ne sont subjects à pécher
Cicéron, 1. — M a Madelon, que j'aimoy mieux N y ne mourir. VII (IV, 306).
que mon cueur ny que mes yeux. G R E V I N , Esbahis,
(Devant une voyelle). N'. Ni. — Il ne fault
II, 1. — H a liberté, combien es tu plus précieuse pas qu'un œil tant agréable L u y soit riant, ne
Ni que les perles ni que l'or 1 A U B I G N É , Primtems, que bouche tant belle, E n le baisant, mary
H, 7. — O n le tient aujourd'huy pour le plus n'amy l'appelle. M A R O T , Elégies, 20. — Mais en
digne homme du conseil du roy, ny qui ait temple n'autel N e te sont point plaisans telz
meilleure cervelle ny meilleur advis. B R A N T Ô M E , sacrifices. ID., PS. deDavid, 32. — Dieu a basty,
M. de Méru (III, 375). — Il en fit faire une sans qu'il branle n'empire, Son throne aux cieulx.
[galère] encor plus belle et meilleure que ny 38. — Il ne resterait innocence aucune, n'en
la Rédle ny la Marquise. ID., Baron de la Garde ditz n'en faictz, s'il suffisoit d'accuser. C A L V I N ,
(IV, 147). — Qui respirent un air e m b a u m é Instit., au Roy, p. vi. — Tout péché et blasphème
d'une haleine Plus douce que l'œillet ny que sera remiz, excepté le péché contre le S. Esprit,
la marjolaine. R É G N I E R , Chris et Phylis.
qui n'est remis n'en ce monde n'en l'autre.
Ni mais. Et aussi. — A ton avis ton père IV, p. 290. — N e assubjectissons point la sacrée
qu'en dira? Ni mais ta mère, quand aussi le parolle de Dieu n'a nostre sens, n'a noz concusaura? Et tant de frères que tu as qu'en diront? piscences. ID., Contre les libertins, Conclusion
Et mais tes sœurs à droit m e maudiront. F O N - (VII, 248). — Il n'y eut rien perdu n'esgaré.
TAINE, tr. Ovide, Ep. 16, p. 309.
R A B E L A I S , Sciomachie (III, 413). — Si j'amène
Ni. Ni ne; ni... ne; ne... ni. — U n moyne... raison, elle n'aura ne lieu n'accez. C A L V I N ,
ne presche ny endoctrine le monde. R A B E L A I S , Serm. sur Job, 129 ( X X X V , 136). — Il ne
I. 40. — Lequel offre Gargantua ne refusa ny peut rien procéder pur n'entier de nostre nature
accepta du tout. I, 47. — L a canicule au plus vicieuse et souillée. ID., Instit., III, m , 12. —
chault de sa rage N e faict trouver la fresche J'ay la volonté bonne Vous suivre : et ne verrez
onde si belle, N y l'arbrisseau si doulcement que je vous abandonne Pour danger, fer, ne
appelle Le voyageur au fraiz de son ombrage. feu, ne tempeste, n'orage. D E S M A S U R E S , David
Du B E L L A Y , Olive, 78. — L à jamais la chaleur fugitif, 1977. — U n e brebis ne gouverne point
Ny la froidure évente sa fureur. B E L L E A U , le trouppeau des brebis, n'un beuf ou cheval un
fentes Inv. (I, 126). — N y fruicts, raisins, nombre de beufz ou chevaulx. L E R O Y , tr.
ny bleds, nyfleurettesdecloses Sortiront (via- Aristote, Polit., III, 11, Comment.
teur) du corps qui gist icy. D u B E L L A Y , Regrets, Ne l'un ne l'autre. — Je ne vouldrois... estre
v T y t e m P s > n y lie ux, douleur, ny cruauté,
ne l'un ne l'autre. R A B E L A I S , III, 28. — M e
Ny desespoir feront que sa beauté Eternizée doibz je marier ou non? — N e l'un ne l'aultre.
au m a i s p a r vaillance
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—
426 —
fosse tracèrent le pourpris de la ville qu'ilz et ignorance de nature. III, 12, var. (IV, 194 et
vouloyent bastir, ny plus ne moins que qui V, 274).
La place des niais. La meUIeure place, la pl
descriroit un cercle à l'entour d'un centre.
d'honneur. — Ainsi l'entendoit... celuy qui,
A M Y O T , Romulus, 11. — Cf. Plus.
Ne. Et, ou. — A malle heure ilz se sont entre- au bas de la table, prenoit un petit poisson
mis De manier ne mise ne recepte. G R I N G O R E , qu'on avoit servy devant luy, et le mettoit
à son oreille, et quand ceux qui estoient au
Folles Entreprises (I, 32). — L'année ensuivant,
escheut audit Jasius le royaume de Gaule. hault bout et en Ja place des niais luy demandèrent
Si nous faut bien voir comment ne par quel pourquoi il faisoit cela, il respond qu'il demandoit
à ce petit poisson si la rivière où il avoit esté
manière. L E M A I R E , Illustr., I, 12. — Il craignoit
à merveilles de fouller son peuple par tailles prins estoit bien creuse et dangereuse. G. BOUe
ne autres subsides. L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 12. CHET, 6 Seree (II, 3). — U n autre de la seree
— Il en aymoit une de laquelle la beauté estoit commença à dire qu'un prince de France,
telle que celle de la duchesse ne toute sa com- ayant trouvé un de ses gentilshommes à table,
paignye n'estoit que laydeur auprès. M. D E N A - luy avoit dit, Tu es bien là à ton dse, tu es
VARRE, Heptam., 70. — Apres sa mort luy en la place des niais : et que ce gentil-homme
fut dressée une sépulture tresbelle... C'est une luy avoit respondu, Vous y estiez hier, Monsieur :
des anciennes qui soit aujourd'huy à Paris ne parquoy pardonnez moy si j'ay prins voste place.
e
à cinquante lieues à la ronde. T H E V E T , Cosmogr., ID., 13 Seree (III, 5). — U n franciscdn et moy
estans à soupper en la mdson d'un bon gentilX V , 14.
(Dans une interrogation). — Quelle hardiesse homme, il arriva que le fratre se met au beau
te meult, ô jeune adolescent royal, ne de quelle milieu de la table, et, pensant estre là en un bon
fiance présumes tu de mettre la m d n aux lieu et en la place des niais, il void que devant
luy la table n'estoit gueres garnie, et que les
nymphes? L E M A I R E , Illustr., I, 24. — Mais qui
est cil ou celle en cestuy monde E n qui douleur deux bons bouts estoient chargez de viande.
e
par faulx rapport n'abonde? M A R O T , Elégies, 19.ID., 15 Seree (III, 104). — Sur ce point on se
lave,
et
chacun en son rang Se met dans une
— Pourrait on veoir un spectacle plus admirable,
ne de plus grande beauté? ANON., tr. Bullinger, chaire ou s'assied sur un banc : Suivant ou son
I, 3, p. 28. — Ha... mon grand amy... ou estes mérite, ou sa charge, ou sa race. Des nids sans
vous maintenant, ne comme m'avez vous prier je m e mets en la place. RÉGNIER, Sat. 10.
Niaiseté. Nidserie. — Ce qui avoit semblé
habandonné...? Amadis, III, 12. — Qui vous
meut, ne quel malheur vous a ainsi abatu? Ib. nyaiseté et hébétude desprit nestoit adtre chose
fors constance et immobilité a lencontre des
— Toy, scès tu lire ne chanter? Sotties, III,
228. — Qu'est-ce qu'ont ne l'homme ne la femme? passions. S E L V E , tr. Plutarque, Fabius Maximus,
Est-il en eux de se venir élever à Pencontre de 46 r°. — Il les faisoit tout espreu... pour monstrer
en luy grande nonchdlance et nydseté. ID., TiDieu...? CALVIN, Serm. sur la prem. à Timothee,
18 (LUI, 212). — Quelle rage ne quelle fureur moleon, 98 r°.
Action niaise. —
Devez estre serviteurs
vous incite à commettre tant de meurtres...?
deux ou trois ans, vous acommodans à toutes
A M Y O T , S'il est loisible, I, 2.
(Dans une comparaison). — Regarde un peu, les inepties, sotises, besteries, nyaisetez, chiaren voyla un grand nombre, De gros, de grans^ dries, resveries. D u FAIL, Propos, ch. 6, Interde moyens et de gresles, Plus mal faisans que pol., p. 146. — Il apprint par ses feintes niaisetez
tout ce que son maistre savoit. ID., Eutrapel, 10
tempestes ne gresles. M A R O T , Enfer.
Mais ne mesme, mais ne. Mais non pas même. (L 157).
Niance. Négation, action de nier. — Aprez
— Vous pourriez... ne sentir je ne diray point
la moitié, mais ne la quarte partie mesme des la première ainsy conformée, se il est besoing
pour une ou deuxraisons,l'on mect la seconde
adversitez. F. D'AMBOISE, Dialogues, I, 13 r°.
— Une partie de la richesse que monstrera à par forme de mineur qui est demande ou neance,
ses vestemens nostre damoiselle sera à... avoir en ensuyvant au plus prez sans varier la présouvent des habillemens nouveaux, et ne porter misse devant dicte. FABRI, Rhetor., L. I, p. 202.
le mesme seulement de plusieurs jours, mais — Tu as dit quartement que l'ame incorporée ne
pourroit supporter la pénitence satisfactoire
ne de plusieurs sepmaines. 39 r°
Ne. Ni ne. — Le povre amant n'y a pensé de ses péchez, dont je te fdz nyance quant
ne pense. M A R O T , Epigr., 109. — Ceux estoient a la coulpe, car tu sces bien quant a la loy divine
du nombre des pères, desquels l'un a dit que on ne baille aux penitens chose impossible
Dieu ne beuvoit ne mangeoit. CALVIN, Instit.,et malaisée a faire. J. B O U C H E T , Noble Dame,
69 v° (G.). — Il renonça par sa niance expresse
Au Roy, p. xxin.
Niais. Qui n'a pas encore quitté le nid. —Jésus pour maistre. ID., Ep. fam., 90.
Niant, v. Néant.
Et le faulcon nids au vol de maint oiseau Avec
Nible, v. Nieule.
le tens encore on façonne en la pleine. M A G N Y ,
Souspirs, sonn. 20. — Autour. Ravissant ou Nie, v. Nid.
Nicatisme. Sorte de danse. — Ils jouèrent
ravisseur, niais, ramage, gourmand. L A P O R T E ,
Epith., 41 r». — L'oyseau niais qui n'a fait essayensemble aux Cordace. Phrygie. Nicatisme.
de ses aides Apres sa mère craintif bat Pair de R A B E L A I S , V, 20.
Nice. Maladroit, ignorant. — Tel édifice
ses plumes nouvelles. BAÏF, Poèmes (II, 68).
Naturel, inné. — Ce que j'ay de bien, je l'ay Ne peult bastir ung ouvrier ainsi nice Gomme
par le sort de m a naissance : je ne le tiens ny je suis. M. D'AMBOISE, Babilon, 3 r°.
Simple, naïf, ignorant. — Le dieu ApoUo...
de loy ny de précepte ou autre apprentissage,
h innocence qui est en moy est une innocence m e requist d'amours fort jeunette que jestoye :
maise ; peu de vigueur, et point d'art. M O N T A I G N E ,mais quelque jeune que je fusse, si nestois je
H, 11 (II, 137). — Il [ce discours] représente ! point simple et nice. L E M A I R E , Illustr., II,
en une hardiesse inartificielle et niaise : en une
sécurité puérile la pure et première impression
!7
NICETl':
— Elle en mourut, la noble Badebec, D u mal Négligent, nonchalant. - Si daventure, par
d'enfant, que tant m e sembloit nice. R A B E L A I S , faute de conseil ou de courage, tu te monstres
JJ( 3 — D tranche du bigot et nyce. M A R O T , nice et, couard en ceste partie, que pourra on
Epistres, 63. — Chez un riche h o m m e estoit dire, sinon que point nés digne d'avoir belle
lors un servant D'entendement assez rural et amie? L E M A I R E , Illustr., II, 7. — D'opinion
nice. H A U D E N T , Apologues, II, 9 0 . — Ainsi tout suis qu'on ne se monstre nice A prier D'eu
mignard l'enfant nice Entre les bras de sa nour- Anc. Poés., III, 256. — A ceste cause ne doibvent
rice La baise et l'acolle cent fois. B A Ï F , Amour de point estre nices et negligens a entreprendre
Francine, L. IV (I, 268). — Philis entendant ceste guerre pour après avoir la paix. S E Y S S E L ,
ce langage, Afin de voir ce bel image, Simple tr. Thucydide, I, 13 (34 v°). — Celluy qui, pour
et nice, sans y penser, Vers l'eau va ses yeux aymer trop le repos, est nice et non challant
abbdsser. V A U Q U E L I N , Idillies, I, 7. — Elle a soy revancher se voit bien tost privé de
n'est point coupable d'avarice, Et si elle est la volupté qu'il prent du repos, Ib. —
Et
simple, honteuse et nice, C'est ce qui plus m e crains grandement... que ne nous monstrions
la faict estimer. B E R E A U , Sonnetz, p. 204. — si nices et si lasches quilz nous surpreignent
M d s de quoy servent tous vos chants, Quand
avant que y puissions remédier. V I , 8 (195 v°).
vous estes trompeurs meschans, Qui n'avez — Estant à craindre que, par un tel repos nice
vertu ne science, Qu'à regratter la conscience et nonchallant, nous ne fussions bien tost privés
De quelque femmelette nice? E S T I E N N E , Apol. de la volupté que le repos m e s m e nous donne.
Hérod., ch. 20 (I, 425). — Nous ne sommes L A P L A N C H E , Marchans, II, 310.
bonnes ny nices, Cherchez autre part vos novices.
Poltron. — A loccasion de quoy furent depuis
BAÏF, Brave, III, 3. — Ce tout puissant, ce banniz de Sparte c o m m e nices et lasches. S E Y S père des hauts dieux... Voulant tromper une SEL, tr. Thucydide, V, 9 (174 v°). — Par ce
nice pucelle, Il se déguise et sous un bœuf se moyen vengèrent la honte quilz avoient receu
celé. ID., Poèmes, L. I X (II, 427). — Cette des Athéniens tant en lisle que en aultres lieux,
simple pucelle, Nice vrayment tout autant dont ilz estoient reputez gens nices et mauvais
qu'elle est belle. B R A C H , Aminte, II, 2.
combatans (175 v°).
Sot, fou. — Et toutesfois, pour l'onneur Nicement. Sottement, follement. — Car certes
de justice, L'ay composé, posé que soye nice nicement requiert d'autre silence Icelui qui
D'entreprendre œuvre de si hault pris. G R I N G O R E , ne peult bien celer son offence. Anc Poés., X,
Folles Entreprises, l'Acteur (I, 13). — Ce sont
356. — Trop nicement tu y as prétendu, Et
excuses et defences bien vaines et bien nices. bien seroit à toy reproche et blâme Si par barat
SEYSSEL, Louys XII, p. 281. — Vigneron, devoye estre ta femme. F O N T A I N E , tr. Ovide, Ep.
vous n'estes pas nice ; Cà, voz propos sont de 20, p. 404. — L'ardeur du courroux que lon
vdleur. C O L L E R Y E , Sat. pour les hab. d'Auxerre, sent A u premier âge adolescent M e fist trop
p. 8. — Aussi ne suis-je pas si nice.,. D'en nicement t'escrire. R O N S A R D , Odes, III, 10. —
dire m d en son absence, Encores moins en sa Mais du toreau [Jupiter] cette mine rusée La
présence. ID., Monol du Résolu, p. 62. — U n e Vierge simple [Europe] a soudain abusée, Qui
fallace destruict laultre, et ainsi est lusance nicement d'un fol désir éprise V a découvrir aux
de ce monde de rompre foy a qui la rompt... autres son emprise. B A Ï F , Poèmes, L. I X (II,
et qui aultrement faict doibt estre réputée 428). — Ainsin au taureau trahissant Son
nice et folle. A N O N . , tr. Flammette (1537), ch. vi, flanc de neige blanchissant Trop nicement com87 r°. — Qui plus ne veult estre enseigné, Il mit Europe. L. D E L A P O R T E , tr. Horace, Odes,
voit ou doit voir qu'il est nisse. Sotties, III, III, 27.
146. — Je te congnois bien folle et nice Et ton
Nicet, dimin. de nice. — Simple, naïf. —
art peu estre propice. H A U D E N T , Apologues, Il [l'Amour] ard les vierges nicettes D'un branI, 63. — Mais pour monstrer le deffaut A ces don follement chaut. B A Ï F , Amours de Meline
nices glorieuses D e vouloyr monter si haut
(I, 43). —• Elle nincete et d'honneur et de sens...
D'aisles trop presumptueuses. T A H U R E A U , Prem. N'i pensant point, el ne scait que je sens. V A U Poes., A Madame Marguerite. — Encor m o n Q U E L I N , Foresteries, II, 9. — O grand' pitié !
nice cœur contre m o n gré m e presse Te rece- Philis nicette, S'estant veue en l'onde clairette,
voir [l'espérance] dans m o y pour son plus grand
Se troubla toute promtement. ID., Idillies, I, 1.
tourment. BAÏF, Amour de Francine, L. II — Fiancée. Belle, simple, jeune, brave... baguée,
(I, 173). — Les frères, ou pour le moins cou- nice ou nicette. L A P O R T E , Epith., 175 r°. —
sins germdns, de sot sont niais (que le vieil Fille, Jeune, douce, plaisante, nice ou nicette.
françois disoit nice), fat, badaut... nigaud, 176 r°. — Ainsi Neptune disoit, Adoucissant la
badin et plusieurs autres. E S T I E N N E ,
Apol simplette, Qui ses sanglots appaisoit : Et luy
Hérod., ch. 3 (I, 65). — Vous pouvez nous mettre demanda, nicette, Qu'Arges, qui est sans ruisen justice : Si ne suis-je pourtant si nice Que seaux, Puisse foisonner en eaux. B A Ï F , Poèmes
je vous laisse aller devant Que m'ayez faict
(II, 147). — E n vain, bergère nicette, E n vain
un bon serment. BAÏF, Brave, II, 4. — Doncques vous vous travaillez. G. D U R A N T , 111 V ° . — La
tu es si nice et mal apprise D e mespriser un qui chambrière le laissa paisiblement entrer et
t'ayme et te prise I J E A N D E L A T A I L L E , Elégies, prendre le jambon : lui, qui la voyoit si nicette
6. — Tost amour qui le contraint L u y rompt et belle, pensoit à meilleure adventure. B E R O A L D E
cette crainte nice, Tantost la crainte à son tour Parvenir, Revers (II, 88). —• Rechercher une
Refroidist la folle amour. BAÏF, Poèmes, L. III simple maistresse... Qui soit douce et nicette,
(11,143).
et qui ne sache pas, Apprentive au mestier,
Qui n'est pas doué de raison. — Tous ces que vallent les appas. R É G N I E R , Sat. 16.
motz dleschans Fbnt souvenir de l'oyselleur
Sot. — Je seroye bien mdheureuse Et bien
des champs, Qui doulcement faict chanter son nycette et paoureuse Se je laissoye le mien
sublet Pour prendre au bric l'oyseau nice et périr Sans que l'osasse requérir. J. B O U C H E T ,
joyblet. M A R O T , Enfer. — Qui en lieu d'une Regnars, 124 r° (G.).
brebi
nice Voûra saBAÏF,
filleMimes,
au sacrifice
de Niceté. Simplicité, naïveté. — Layssés ceste
sain entendement?
L. I Sera
(V, 57).
NICHET
—
428 —
par les champs pour leur apprendre à vivre;
mais ils faisoyent les besiatz et vouloyent
Sottise. — Paris par son escrit... blasmoit la tousjours retourner au nie. D E S PÉRIERS, Nouv.
folie et niceté de Theseus qui lavoit rendue Récr., 87. — Il [Amour] est tousjours de moy
vainqueur, Et fait son nie dedans mon cœur,
pucelle. L E M A I R E , Illustr., II, 7.
Nichet. Niche. — La largeur des nichetz Et y pond ses œufs et les couve. RONSARD'
entre les colonnes et les fenestres. V A N A E L S T , Odes, Y, 21. — Je la priray aussi De laisser
au nie croistre Tes petis, sans chercher A te
Regl. de l'archit. de Vitruve, 40 b (G.).
les dénicher. B E R E A U , Chansons, 2. — Ja les
Nichilité, v. Nihilité.
tourtres es bois de leur nie se souviennent.
Nichilodos. — Le devant [du pourpoint] R O N S A R D , Elégies, var. 1567 (IV, 384). — Ainsi
avoit aussi environ deux doits de velours. Et qu'un rossignol a qui dans le bosquage On vole
pource qu'il n'y en avoit aucunement à l'endroit au nie ses fis encore sans plumage. BRACH,
du dos, on appeloit ceste sorte de pourpoint nichilHierusalem, XII, 74 r°.
au dos. Duquel mot ont depuis usé plusieurs
Nie à poux. Pouilleux. — Ce nie à poux, ce
qui, n'entendans son origine, ont prononcé capitaine cassé et sans soldats. LARIVEY, Jaloux,
nichilodo : et a esté appliqué ce mot généralement
1,4.
à toutes choses qui avoyent une monstre en
Nid de pie. — Les unes estans sus les aultres
extérieur à laquelle l'intérieur ne respondoit font une confusion quon ne scait de tout que cest.
point : mais principalement quant aux habits : On ne scait si ce sont lettres, ou espines, ou
comme encore pour le jourdhuy les cottes doibsje dire ung nyd de pie. TORY, Champ
ou vasquines qui n'ont que le devant de quelque fleury, 73 v°.
drap de soye et le reste de toile ou de quelque
Le nit de la pie. — J'ay bien entendu dire...
autre matière... selon ceste signification peuvent que nous nous pourmenons en ceste vie comme
estre appelées cottes à la nichilodo. E S T I E N N E , pauvres pèlerins et voyagera... et que ce n'est
Apol. Hérod., ch. 28 (II, 131).
point ici (comme l'on dit) le nit de la pie, où il
Nicnoque, v. Nique noque.
nous faille arrester. K E R Q U I F I N E N , tr. GeUi, Disc.
Nicodemiser. être adhérent à la doctrine X, p. 343.
de Nicodème. — Voila nicodemiser : si nous preNid de souriz. Plaisantes folies et sottes amounons Nicodeme chrestien, et non pas en son igno- rettes, fables et propos d'un nid de souriz en
rance, devant qu'il sceust que c'estoit de Jésus l'oreille d'un chat. A N E A U , Quintil, p. 183.
Christ. CALVIN, Excuse aux Nicod. (VI, 609).
Au nid de la bondree. L'un des jeux de Gargan— Voila donc la vraye façon de nicodemiser. tua. R A B E L A I S , I, 22.
C'est de se conformer avec le temps pour s'avanNida. Oui certes. Voir Madia.
cer journellement à donner gloire à Dieu. Ib.
Nideur (nidor). Odeur d'une chose brdée. —
Nicolus. — Aujourd'huy Ponix et sardonix Les autres aiment mieux... brusler... grande
sont appelles par les lapidaires nicolus ; néant- quantité d'ails sans teste, afinque par la nideur
moins communément celle là s'appelle ainsi qui en sortira elles puissent toutes mourir,
qui est composée de zones noires et blanches. 1600. LIEBAULT, Mais, rust., p. 374 (G.).
B. de B O O T , Parf. joaillier, L. II, 296 (Gay, Gloss.
Nidifier (nidificare). Faire son nid. — Entre
archéol).
lesquelz [joncs] nidifient cygnes, plongeons,
Nicotiane. Tabac. — Qu'on appelle main- plouviers, malars. L E M A I R E , Illustr., I, 28. —
tenant par deçà la nicotiane. 1580. L E R Y , [Que] son aigle nidifierait sur le mont des AraVoy. au Brésil, p. 190 (G., Compl.). — Si vous biens. L E B A U D , Hist. de Bret., ch. 24 (G.). —
prenez de la nicotiane ou herbe à la royne Sur palme donc le phœnix nidifie. L A GARDE,
(qu'aucuns maintenant appellent petum). G. B O U - Phœnix. — Les aigles y nidifient et font leurs
CHET, 25e Seree (IV, 114). — Nicotiane. Ceste petits, à cause qu'estans proches de la mer,
herbe a tiré son nom de maistre Jean Nicot... la proye leur est plus certaine. T H E V E T , Cosmogr.,
On tient que c'est le petum des Américains. IX, 6. — Il s'y trouve force faucons et autours,
SERRES, VI, 15. — Sur toy mainte playe ancienne nidifians aux montaignes. XIX, 18.
Au lieu de la nicotiane Par l'eguille se rebouNieble, v. Nieule.
cha. D u BREUIL, Muses gaillardes, 111 r° (G., Nieblé. Attaqué de la nielle. — (Fig.). C. nieCompl.).
blé. R A B E L A I S , III, 28.
Nicque, Nicquet, v. Nique, Niquet.
Nièce. Petite-fille. — Chacun dormoit, ainsi
Nicromance, Nicromantique, v. Necromance,comme j'ay dit, Fors Volupté, la nièce de Venus.
Necromantique.
L E M A I R E , 2 e Conte de Cupido (III, 43). — De
Nicter (nictare, cligner). —
Les poissonssuite aussi venir à chef de pièce Veis Volupté,
aussi n'ont point de paupières, parce qu'ils de Venus douce nièce. ID., 3e Conte de Cupido (III,
ne pourraient nicter dans Peau. 1558. R O N D E L E T , 59). — Caesar eut trois nepveuz de sa fille
I, 40 (Vaganay, Mots).
Julie... et deux niepees, Julie, semblablement
Nid. On trouve souvent la forme nie. — Ne Agrippine. G. M I C H E L , tr. Suétone, II, 76 r°.
soyez longuement au nie. C O L L E R Y E , Monol.
(Prononc. : i e formant deux syllabes). —
du Résolu, p. 60. — Chantons, saultons, et Tous les regretz qui furent onc au monde,
dansons rie à rie : Puis dlons veoir l'Enfant Venez saisir la dolente niepee. M A R O T , Comau povre nie Tant exalté d'Helie, aussi d'Enoc. plaintes, 2. — Diray-je la faveur que te porte
M A R O T , Ballades, 11. — Chascun aujourd'hui le roy...? Diray-je ta niepee en beauté la plus
parie du pape Et du Sainct Siège apostolic; belle Que le ciel ait fait «aistre? RONSARD,
Les aultres se meslent de sa chappe Qui d'argent Hymne de Charles card. de Lorraine (IV, 243).—
ne portent que le nie. Anc. Poés., XI, 104. — Bien que Hierusalem en vos titres se lise, Bien
U n nie de arondelles. RABELAIS, II, 24. — C'es- que vostre niepee ait la couronne prise. In.,
toit une pie qui conduisoit ses petits piauz Pièces retr. Poèmes (VI, 187).
Niée. Nichée. — Niée ou Nichée. Babillarde,
niceté, mon amy, il est temps, vous nestez pas
jeune. P A L S G R A V E , p. 607.
—
429 —
NIEULE
couvée, esclose, craintive. L A P O R T E , Epith., au moins ne m e puisse nier D e t'honorer pour
28i yo, — Tiercelet d'autour est petit, il se tous de quelque honneur dernier. J O D E L L E ,
dit ainsi, car ils naissent trois en une nyee, luy A l'esprit du comte de Brissac (II, 281).
et deux femelles : et il est plus petit d'un tiers
Nier que. Refuser que. — Je ne puis nyer
que les femelles. R E N É F R A N Ç O I S , Merv. de
aux nostres qu'ilz se défendent, puis que les
nat., p. 40 (G.). — (Fig.). L'admirai de Chas- autres commencent. M O N L U C , Lettres, 84 (IV,
tillon et toute la nyee des connestablistes. G A R - 248).
LOIX, Mém. de Vieilleville, V I , 39 (G.).
Estre nié de. Être refusé de. — Elle, voyant
Abondance. — Je, qui suis nonnain reniée, qu'à l'homme estoit nié D'aller au ciel, disposte,
Qui ne demande que le cocq, Je souhaitte une a deslié Loin hors du corps nostre a m e emprigrant niée D'orties pour getter m o n froc. Anc. sonnée, Et par esprit aux astres l'a menée.
Poés., III, 152.
R O N S A R D , Hymne de la Philosophie (IV, 262).
Nielleux. D e la nielle. — Soudain on voit
Nier. Renier. — Tout h o m m e qui m e confessera
s'ensuivre D e nouveau sur les blés ces calami- devant les h o m m e s , je le confesseray aussi
teux maux, Q u e l'outrage nielleux ronge les devant m o n Père qui est es cieux. Mais qui
chdumeaux. 1583. V I R G I L E , 38 b (Vaganay, m e niera devant les h o m m e s , je le nieray aussi
Mots).
devant m o n Père qui est es cieux. A N O N . , tr.
Niement. Action de nier. — Par ce libre Bullinger, I, 36, p. 479. — Le coq ne chantera
esgayement de niemens ou négations à tous point tant que tu m'auras nié trois fois. C A L V I N ,
propos, et refus des raisons ja receues, périssent Bible franc., Ev. Jean, 13 (LVII, 268).
toutes les parties de philosophie. T Y A R D , Disc
Nier 2, v. Noyer.
philos., 166 v° (G.).
Niespe. — Aubeau, peuplier et tremble
Niepee, v. Nièce.
(cestui-ci dit aussi niespe en aucuns endroits
Nieps. Neveu. — Son nieps. F O S S E T I E R , de la Gaule Belgique). S E R R E S , VII, 10.
Cron. Marg., I, 13 v° (G.).
Nieule. Nuage, brouillard. — Se ung peu
Nier 1. Refuser. — [Endymion] osa jadis de mal temps va courant D e nible, de chault
prier damours la clere déesse Diane : dont, ou de vent, O u de froit, la voylà piteuse. Anc. Poés.
après aucune repulsion, elle ne fut point si IV, 113. — SU y a bruine... Aurora royne,
desdaigneuse quelle luy niast un baiser de sa Splendeur aureïne, L a nyeble enlumine. L E M A I R E ,
noble bouche. L E M A I R E , Illustr., I, 26. — L a Temple d'Honneur (IV, 202). — [Des vents]
cruauté et grande tyrannie Mérite bien, Seigneur, les uns sont enclins à causer niebles pluviales
que tu luy nye D e ta faveur le rayon gracieux. et coruscations tempestueuses. ID., Illustr., I, 22.
M. D E N A V A R R E , Com. des Innocents (II, 137). — — Ce sembloit une de ces bruines espesses qui
J'ay veu une femme rommaine nyer son laict sont ennuyeuses aux bons bergers des champs...
à ses propres enfans. L A G R I S E , tr. Guevara, Laquelle nieble bruineuse est aucunesfois amenée
II, 19. — Le regnard dehors saulte, Puis il par le vent Auster sur la cruppe des hautes
reprint le bouc de sa grand faulte E n le moc- montaignes. II, 16. — Finablement survint
encombrier de nieble ou de
quant et luy niant secours. C O R R O Z E T , Fables, belle lumière, Sans
e
71. — Vous ne devez nyer ne vin ny pain A fumiere. ID., 2 Ep. de l'Amant verd (III, 27).
tous passans pour appaiser leur fain. J. B O U - — Si de nyolles, bruynes ou brouillars Ce jour-là
CHET, Ep. morales, II, x, 21. — T'oserait bien la terre est couverte, Selon le dict de nos vieilquelque poète Nier des vers, douce alouette? lars, Mortalité nous est ouverte. Anc. Poés.,
R O N S A R D , Odes, IV, 27. — Or celuy qui est sourd, II, 92. — Le bon laboureur doibt congnoistre
si tel default luy nie Le plaisir qui provient d'une le plant de vin convenable au pays et qui puisse
doulce armonie, Aussi est-il privé de sentir main- endurer niebles et brouées sans dommage.
tefois L'ennuy d'un faulx accord, une mauvaise C O T E R E A U , tr. Columelle, III, 1. — Elle cognoist
voix. D u B E L L A Y , Jeux Bust,, Hymne
de la c o m m e se fait la gresle, C o m m e se fait la neige
Surdité. — Telle insolence au cueur n'est point et la nielle, Les tourbillons. R O N S A R D , Hymne
entrée D'un qui n'a lieu ny terre ny contrée, de la Philosophie (IV, 264). —• Que les affections du
A qui le ciel tout bon-heur va niant. R O N S A R D , monde, les solicitudes terrestres et les cupiditez
Franciade, IV (III, 132). — L à Jupiter avec la de nostre chair ne soyent point c o m m e des
compagnie Des autres dieux sa présence ne nie bandeaux pour nous oster la veue, ou bien
BAÏF, Passetems (IV, 225). — Et Lucine et c o m m e des cendres ou des nyoles qui nous rendent
le ciel ont nié leur secours A m o y qui de deux à d e m y aveugles. C A L V I N , Serm. sur l'Harmon.
mors couronne nos amours. A U B I G N É , Poes. Evangel, 18 (XLVI, 218). — Nostre Seigneur
div., 4 (III, 216). — Le ciel avoit mis en Jodelle permet que nous soyons enveloppez d'ignorance
Un esprit tout autre qu'humain ; L a France c o m m e de quelque niole espesse, tellement
lui nia le pain, Tant elle fut mère cruelle. ID., que ragardans çà et là, nous ne trouvons ne
Vers sur la mort de Jodelle (III, 319). — M o n chemin ne sentier. 27 (XLVI, 330). — Q u e
trescher père, je vous requier mercy de la faute si ceste vapeur s'envole lentement N o n jusqu'au
en laquelle... je m e suis laissée aller vous sup- froid plancher du venteux dément, Ains
pliant... ne m e vouloir nier vostre bénédiction plus haut que la neble, elle est en peu d'espace
rosée, dnsi qu'en janvier glace. D u
LARIVEY, Laquais, Y, 4. — Je ne scaurois Faite en avril
re
e
fermer les yeux à ton amour, Je ne scaurois B A R T A S , l Sem., 2 /., p. 64. — Si la neble
s'estend
beaucoup
vers
ces bas lieux, Et dresse
nier à ton mal le secour. M A T T H I E U , Clytemnestre,
lentement
son
aisle
vers
les cieux, C'est un signe
II, p. 27. — Devois-tu donner à m a seule amitié
Ce que mesme on pourrait nier à m o n mérite? de pluye : et de belle journée Quand elle est
peu à peu du soleil consumée. D u C H E S N E ,
M O N T C H R E S T I E N , Cartaginoise, Y, p. 150.
Nier de. Refuser de. — Ton filz fut mortel. Miroir, L. V, p. 203.
Maladie de l'épi. — Les aultres bleds seraient
Bien né fut il, je le sçay, mais non tel Qu'il
deust nier de remettre son a m e Vers le Seigneur mieulx sarclez secs que moistes, affin qu'ils ne
qui lafit.F O R C A D E L , p. 222. — Qu'ores le ciel soient gastez de nuylle. C O T E R E A U , tr. Columelle,
II, 12. — Nous verrons les brouees qui gastent
NIEUR
430
—
tout et consomment ce qui est en la terre : Zoroast, d'Hermès, de la Sibylle, De Raziel,
il ne faudra qu'une niole pour manger le bled et et de maint autre habile Nigromanceur. MAROT,
Epistres, 21.
le consommer au dedans. C A L V I N , Serm. sur
Nigromancien. Nécromancien, enchanteur.
le Deuter., 156 (XXVIII, 393). — Les hannetons,
les locustes... viendront manger le fruict de — Il appella tous ses nigromanciens et enchanla terre... les nioles viendront d'autre costé, teurs pour invocquer et faire venir les mauvais
les rouilleures, qu'il faudra que tout périsse. et pervers ennemys d'enfer. G. M I C H E L , tr. Suétone, V I , 207 v°. — C o m m e n t au temps du bon
159 (XXVIII, 427).
Sorte d'oublié. — U n g blancq coullon et d e m y roy Artus il estoit ung tresexpert nigromancien
que on appelloit Merlin. Cron. Gargant., p. 25.
cent de nyeulles. Pièce de 1524. Boulogne-surmer (G.). — Je suis oublieur : je vends nieulles. — La pauvre Propercie suoit sang et eau de
frayeur : quoy congnoissant ce nouveau nigroAnc. Poés., XIII, 176.
mancien, l'asseuroit à son possible. LARIVEY,
Nieur. Celui qui nie. — U n mocqueur, un
tr. Straparole, VI, 1. — C'est le livre sacré tant espipeur, un bon nieur de debte. R O N S A R D , Remonstr. au peuple de France, var. 1564 (V, 478). timé des nigromantiens. A N O N . tr. Folengo, L. XIX
— Nos hérétiques, pour nieurs quilz soyent, (II, 136). — Ils disent que je suis nigromanchian,
sont tenus de preuver toutes leurs négatives. que je fais parler des morts. B E R O A L D E , Parvenir,
Argument (II, 258).
A N T . F A B R E (dans F. de Sales, X I , 409).
N i g r o m a n t , Nigromantie, Nigromantien,
Nifflade. Coup sur le nez. — Y en ayant
de tels qui, pour se deffaire de vous, seraient Nigromantique, v. Necromant, Necromance,
bien aises de vous faire donner quelque nifflade, Nigromancien, Necromantique.
Nigromence, Nigromencie, v. Necromance.
voire ne craindraient point de se hazarder
Nihilité. Néant, nullité. — M o n doux enfant,
eux mesmes pour cela. S U L L Y , Œcon. roy., ch. 74
m o n Dieu, honneur et gloire Soit à vous seul, et
(G.).
Niffle. Nez. — Et pour ne point avoir du à chacun notoire D e ce qu'il plaist à vostre
riffle Sur le timbre ou sur le niffle, Il nous faut humilité, M o y , moins que rien, toute nichilité.
M. D E N A V A R R E , Miroir (I, 33). — Helas, je
bientost embier. Var. hist., III, 222.
y voy de mes m a u x la laideur... M a mort, mon
Nifler. Renifler. — Tousjours ne cesse de
rien
et m a nichilité (I, 47). — Là il se perd et
tousser, Cracher, niphler, souffler, ronfler. Anc.
soymesme s'oublie Pour te louer, dont sa nichilité
Théâtre, I, 68.
Faire renifler. — Enfant, en quelque com- Par ta bonté as dnsi ennoblie. EAD., Oraison de
paignie Que tu soyes, garde de nifler Ton nés l'amefidèle(I, 108). — Et tant m'a pieu ceste
hault, ne faire siffler : C'est deshonneur et moc- nichilité, Son rien pour m o y et son humilité Que
l'ay dessus les anges exalté. E A D . , Coméd. de la
querie. Anc. Poés., I, 191.
Niflé (?). — Niflé, assombré, mytouflé. Anc. Nativ. de J. C. (II, 63). — Quand elle dist quesa
nichilité, Son povre rien, bassesse, humUité, Son
Poés., XIII, 389.
de niaiseries. — Les
Nigauder. S'occuper si chiches du temps Dieu avoit par pitié regardée. EAD., Prisons,
Lacedemoniens estoient qu'aucun l'employast p. 292. — Nulle particulière qudité n'enorgueillira celuy qui mettra quand et quand en compte
qu'ils ne permettoient
soit au pourmener, soit à nigauder. C H O L I È R E S , tant d'imparfdtes et foibles quditez autres
qui sont en luy, et au bout la nihilité de l'humaine
Ap.-disnées, A u x liseurs, p. 11.
Niger. Faire une chose inutile. — Il s'abuse, condition. M O N T A I G N E , II, 6 (II, 67). — Je
et perd temps, et nige, Celuy qui mené sans juge volontiers des actions d'autruy : des miennes,
loyer Sa vache à ce taureau banier. B A Ï F , Brave, je donne peu à juger, à cause de leur nihilité.
II, 18 (III, 63).
IV, 2.
Nille. Tourniquet. —
Il n'y eut... aucun
Muser, passer son temps à regarder. — La
belle estoit dlee en la chambre pour l'apprester, destourbier, sinon le vielleur qui perdit la nille
ou tourniquet de sa vielle. A L C R I P E , p. 57. —
où ayant veu d'ordre les besongnes et la tavayole de P., en y nigeant elle trouva une eguil- La plume... s'en alla... droict descendre à
quelques moulins, où... brisa les esventelles,
lette violette nouée, qu'elle prit sans que l'on
s'en aperceut. B E R O A L D E , Parvenir, Stonce (I, aubes et roues, ensemble les touriUons, nouets,
nilles, pagnons, trémies. ID., p. 122.
295).
Vrille de la vigne. — D e Caprea ilz ont tire
Nigier. Nicher. — U n g vol de mouches a
le
mot de capreoli, autrement ditz clavicula
miel vindrent nigier et faire leur miel entre
les cuisses de la statue. S E Y S S E L , tr. Diodore, qui sont les mains dont la vigne s'accroche
à ce qu'elle trouve. Nos vignerons l'appellent
II, 2 (35 r°).
Nigre (niger, nigra), latinisme par plaisan- vehille et nille. O R L . D E S U A V E , Devis sur
terie. Noir. — M e s m e en ce temps glacial, vigne (G.).
Nimbot. Nabot. — Nain, Naintre, Nabot ou
qui transfère La couleur blonde en nigre et
mortifère. Epistre du Lymosin (dans R A B E L A I S , Nimbot. L A P O R T E , Epith., 277 r°.
N i m i e u x (de nimius). Excessif. — Toute gyloIII, 278).
Nigrier. Variété de raisins. — Les noms sité et nimieuse replection de vin et viande sont
des raisins... sont nigrier, pinot, pique-poule. causes d'énormes péchez. Prem. vol. des expos, de
Ep. etEv. dekar., 1 r° (G.).
S E R R E S , III, 2.
N i m p h a i n . Des nymphes. — Adonc Jupin.de
Nigroil. Sorte de poisson. — Le nigroil,
la mendole. D u P I N E T , tr. Pline, X X X I I , courrous tout bouillant, Rompit le cours du destin violant, E n commandant à Phœbus, qui pré11 (G.).
side A u cœur nimphain, qu'aux nimphes il feut
N i g r o m a n c e , v. Necromance.
Nigromanceur. Nécromancien. — Le divin guide. B R A C H , Meslanges, 205-206.
Nimphette, v. Nymphette.
sage V a alléguer là dessus maint passage D e
Nincet, v. Nicet.
—
431 —
NITEUR
Ninferie, Ninphe, v. Nympherie, Nymphe.
Niquet 2. Hochement, signe. — Quand donc
Niobée (ecstase). Extase dans laquelle on j'auray grondé par malvueillance contre m o n
semble changé en pierre. — Quelle langue sçau- prochain, qu'on ne pourra point m e s m e dleguer
roit exprimer les flamboyantes dévotions, les con- que je l'ay appelle meschant ou fol, mais que
templations stupefactives, les ecstases Niobées j'auray seulement hoché la teste ou faict quelque
desquelles ils demeurent transis c o m m e des tier- nicquet à l'encontre de luy : voila un faux tesmoicelets de sainct François stigmatisé. M A R N I X , gnage devant Dieu. C A L V I N , Serm. sur le Deuter.,
40 ( X X V I , 366). — A l'instar des nicquets de la
Differ. Relig., II, i, 2.
teste jupinesque, qui faisoient trembler l'Olympe.
Niole, v. Nieule.
M A R N I X , Differ. Relig., I, iv, 14. — Quelque exNiphler, v. Nifler.
traordinaire et miraclifique image... laquelle...
Nique, exclam, marquant le dédain. —• Mais ait quelquefois ou parlé, ouris,ou pleuré... ou
aujourd'hui nicque pour eux ! Ce ne sont plus que fait un niquet de la teste. I, v, 9,
des morveux. G R E V I N , Esbahis, III, 1.
Faire le niquet. Hocher la tête en signe de déNe faire que la nicque. N e rien faire de bon. — dain, de moquerie, faire la nique. Faire le niquet
Edouard, roy d'Angleterre, y ayant posé [devant à. Braver, narguer. — U n courtisant peut bien
Rennes] son camp... n'y peut rien faire que la parler en risée et moquerie de toutes les bastelenicque, et perdre la plus part de sa gendarmerie. ries ausquelles s'amuse le m o n d e pour servir
T H E V E T , Cosmogr., X V , 12.
Dieu... Mais quand on nous parle des sainctz
Nique, nyquette. — Je viens du marché vendrec o m m a n d e m e n s da Dieu, il n'est pas question de
mes poulettes, Mes poulettes et m o n cochet, nique faire le niquet. C A L V I N , Excuse aux Nicod. (VI,
nyquettes. Anc. Théâtre, II, 148.
599). — Faire signe de l'œil, c'est avoir une telle
Nique noque. Sorte de jeu. — La nicquefierté que nous ne facions que Je niquet (comme
nocque des questeurs cababezacee par frère Ser- on dit), que nous hochions Paureille quand on
rati. R A B E L A I S , II, 7. — A la nicnoque. I, 22. nous dira quelque chose. ID., Serm. sur Job, 58
— Mais au rebours chacune en fait Son plaisant, (XXXIII, 723). — Quand donc les h o m m e s se
s'en rit et s'en moque, Et s'en joue à la nique transportent ainsi, il faut qu'ils facent le niquet
noque. BAÏF, Brave, I, 2. —• Afin que l'on ne pense à Dieu, qu'il ne leur chaille de nulle remonstrance.
que ce seroit jeu de niquenoque, je veux en bref ( X X X I I I , 724). — Ilz se seront mocquez de toutes
et cldrement déduire leur noble et brave des- admonitions qu'on leur aura faites... ils auront
cente, afin que du nid on puisse cognoistre l'oi- mesmes fait le nicquet contre les menaces de
seau. M A R N I X , Differ. Relig., II, v, 3.
Dieu. 77 ( X X X I V , 197). — Il est vrai que si on
Niquenoquer. Badiner. — Non toutefois que
leur parle de Dieu, ils feront le nicquet pour dire,
je vueille du tout refuser les poètes en l'illustra- O voila, il y a un Dieu, mais jamais n'ont senti
tion de la langue, c o m m e celuy qui ay consumé que c'est de sa gloire. 95 ( X X X I V , 428). — Ces
ma jeunesse à la lecture d'iceux : mais que je ne diables, qui sont au milieu de nous, viendront au
voudroie si sottement niquenoquer qus de prendre sermon c o m m e des chiens et des taureaux, sans
le pyre pour le meilleur. A N E A U , Quintil, p. 184. honnesteté ni modestie aucune... Les autres font
Niquet i. Petite pièce de monnaie. — Je ne
semblant d'escouter et feront le niquet, c o m m e
trouvay aujourd'huy h o m m e Qui m e donnast un on dit. ID., Serm. sur le Deuter., 19 ( X X V I , 102).
seul nicquet. Anc. Théâtre, II, 68. — Et toy, tu — Notons, quand Dieu... est prest de parler à
estoys tout nud ; T u ne avoys pas ung niquet. nous c o m m e bouche à bouche : qu'il ne veut point
II, 131. — U n pain de deux niquetz et une que nous facions Paureille sourde, ou qu'un chapainte de vin de 6 deniers. Compt. de 1515-1516. cun s'esgare, et que nous luy facions le nicquet.
Arch. mun. Avdlon (G.). — Ainsi passèrent les 108 ( X X V I I , 503). — Nous voyons que les juges
Angloys leur yver au cartier de Vennetoys qui sont souventesfois sourds à la requeste d'un povre
n'en empira point, car ils y laissèrent force nic- h o m m e : que s'il vient à la justice... on dira : Et
quetz, gros et nobles d'Engleterre. B O U C H A R D , bien, forme ta requeste : mais au bout de huit
Chron. de Bref., 126 a (G.). — (Par analogie). II...
jours on luy fera le nicquet, qu'on luy monstrera
a restitué en sa première dignité la ville, laquelle bien qu'il ne fait que se morfondre. 142 (XXVIII,
ne pensoit pas à rien qui fust de noble et coura- 212). — Il leur semble qu'ils se pourront gaudir
geux, dns acquérait seulement des sportules et d'un h o m m e , qu'ils Juy pourront faire le niquet.
niquets. B R E T I N , tr. Lucien, Louange de Démos- ID., Serm. sur Daniel, 32 (XLI, 672). — Qu'un
thène, 36.
petit compagnon pauvre c o m m e estoit Ire... Eust
Ce mot sert souvent à exprimer l'idée de très veu par devant luy passer quelque Caton, D'un
peu de chose. Pas un niquet. Pas la moindre des air séditieux il haussoit son menton, Et, bravant
choses,rien.— Il ne m'en chault pas d'un nic- c o m m e un coq qui va faisant la roue, L u y faisoit
quet De la mort, et ne la crains goûte. Ane Poés., le niquet, la grimace et la moue. L'Ixion hespaXIII, 210. — Voz dictz n'y font pas un nicquet. gnol (dans Sat. Men., Tricotel, II, 265).
Anc. Théâtre, III, 264. — Ces gens enflez c o m m e Nisi. Obligation de payer, engagement de
tiquetz N e vdent pas quatre niquetz. C O L L E R Y E , payer. — Farce nouvelle... des femmes qui deDial. des Abusez, p. 85. — S'il y a eu quelques mandent les arrérages de leurs maris et les font
femmes m d advisées... vous tascherez à nous obliger par nisi. Anc. Théâtre, I, 111. — Il ne luy
faire entendre que la meilleure du reste n'a valu faut point de courtier : Car, fust Phelippot ou
un niquet. C H O L I È R E S , 2 e Ap.-disnée, p. 68. — Gautier, Il s'obligera par nisi. Anc. Poés., I, 29.
Saincte mère Eglise romaine ne luy doit pas un Nisque. Même mot que nice? — Si ne sont bien
nicquet de reste, et m e s m e luy a payé plus qu'il entremeslez, appeliez m o y nisque, ou plus sot enne luy estoit deu. M A R N I X , Differ. Relig., II, n, 8.
cores. D u F A I L , Propos, chap. ajoutés, 15 (p. 178).
— Saincte mère Eglise... n'entend de demeurer Nisse, v. Nice.
redevable à Dieu d'un seul niquet, afin qu'il ne se
Nit, v. Nid.
glorifie pas qu'il nous ait pardonné aucun péché
Niteur (nitor). Brillant (subst.). — Ils [des
gratuitement. II, iv, 14.
pots] ont une splendeur sans force, ou plustost
NITIDE
.
—
432
—
une niteur que splendeur. L E B L A N C , tr. Cardan, Valois, deffendeur des royaumes de la chrestienté,
nobilitateur de la loy chrestienne. L E M A I R E , Nou99 v° (G.).
Nitide (nitidus). Brillant. — Sénat royal, ni-veau Sauf conduit (III, 225).
Nobilitation. Anoblissement. — Les roys de
tide et pdatin, A u bien public veillant soir et m a France... leur ont donné puissance de vérifier et
tin. J. B O U C H E T , Ep. famil, 84.
Nitré. Contenant du nitre. — Pour faire profi- expédier nobilitations, manumissions, légitimater les semences au champ, ordonnent, avant que tions. R E B U F F I , Rubricque des admortissernen
les jetter, d'estre trempées en jus de jombarbe, ou 60 v° (G.). — Aucuns de nos dits sujets s'adans du vin, ou dans la lie d'huile d'olive, ou dans dressent a autres princes estrangers pour obtenir d'eux légitimation, nobilitation, octray d'ard'eau nitree. S E R R E S , I, 7.
Nitri (sel). Nitre. — Les anciens... vouloient moiries. 23 sept. 1595. Edit de PhUippe II (G.).
qu'on les trempast [les fèves] dedans de la lye — Lettres patentes de nobilitation. Ib. (G.).
Nobilité (nobilitas). Noblesse. — C o m b i e n que
d'olives ou dans du sel nitri mis en eau. C O T E R E A U , tr. Columelle, II, 10. — Il les fauldra quel- j'ay nobilité Pour principer et pour régner, Si
ay je curiosité D e sçavoir les corps gouverner. LA
quefoys frotter de sel nitri. VI, 31.
Nitrosité. Caractère de ce qui est nitreux. — C H E S N A Y E , Condam. des Bancquetz (Sainéan, R.
La nitrosité, c'est a dire sdsitude. Jard. de santé, Ê. R., VII, 444). — Par ce moyen seras dite et refol. 70 (G.). — L a sanie... par sa trop longue de- n o m m é e la seconde restablisseresse de la nobilité
meure, acquiert une chaleur et nitrosité ou acri- troyenne. L E M A I R E , Illustr., I, Prologue. — Si
monie. P A R É , X X I V , 39. — Lesquelles repré- nous prenons ce m o t nobilité Pour cestuy mot de
sentent tousjours au gouster quelque nitrosité et notabilité, U n vertueux, un riche, et un bien sage
acrimonie de saveur. X X V I , 5. — Escailles sont Semblabiement un de noble parage Et un grant
superfluités dures et petites, qui, en m o d e d'es- clerc on peult noble nommer. J. B O U C H E T , Ep.
cailles de poisson, s'engendrent es corps, a l'en- mor., II, ni, 1. — L a tierce espèce [de noblesse]...
tour de l'ulcère, de la nitrosité des humeurs. J O U - C'est de lignage et de vertuz ensemble, Laquelle
on dit vraye nobilité. II, m , 4.
B E R T , Gr. chir., p. 317 (G.).
Nival (nivalis). — Le quart jour de son parte- Qudité, vdeur. — Si la pierre précieuse, estant
ment, veit les montdgnes nivdes, c'est a dire exposée en estimation de sa propre bonté et vacouvertes de neige. P. M A R T Y R , Rec des isles, lue, nest veue à descouvert... il nest au monde si
bon lapidaire ne si sage congnoisseur qui sceust
112 r° (G.).
Niveau. — L a plus pesante humeur, l'hyver, au vray juger de sa nobilité. L E M A I R E , Illustr.,
la terre basse Vont tenant la partie et plus lente I, 33.
(Mot collectif). Les nobles. — Les chevaulet plus casse, Le phlegme blanchissant, l'humide
automme et l'eau L a teneur qui tousjours coule cheurs et toute la nobilité tinrent le chemin de
c o m m e au niveau. D u B A R T A S , 2 e Sem., Colomnes, Boviane. F O S S E T I E R , Cron. Marg., IX, vin, 8
(G.).
p. 283.
Nobiliter (nobilitare). Rendre célèbre, gloriNivelement (adv.). Également, de niveau. —
Par ses prez nivelez si la taulpe a bossé, D'un fier. — Mais fortune a les bas nobUitez, Les haulx
truble ou d'un houet ayant toutrenversé,Il res- nont eu leur emprise oportune. L E M A I R E , Chanpand çà et là, vous rendant sa prairie D'un bout sons de Namur (IV, 306). — Les gentilz hommes
à l'autre bout nivelement unie. G A U C H E T , Dis- de noble cœur d m e n t trop et font miedx mourir
par honneur, pour estre prisez et nobUitez après
cours, p. 122.
Nivelet. Niais, sot. —• Des malices assez sça- leur decés, que devader et fuir la mort par lasvez Pour bien tromper les aigneletz, Je vous ay cheté. B U D É , Institution, éd. J. Foucher, ch 31.
Nobilité. R e n d u célèbre. — Les hystoires anassez esprouvez, N e faictes point les niveletz.
ciennes
des infidèles recitent plusieurs dames noR. G O B I N , Liv. des loups raviss., ch. 1 (G.). —
Se quelques nyais nyveletz S'adressent à nous... bilitees et exaulcees par seule pudicité. CHANGY,
— Je suppose Que, s'ilz apportent quelque chose, Instit., I, 11.
Noble. Connu, fameux. — Les roys qui succéQu'ilz ne le remporteront pas. G R I N G O R E , S* Loys,
dèrent
à Jéroboam... augmentèrent l'impiété,
L. VII (II, 222).
Nivellerie. Action niaise, sotte. — A quoi Entre lesquels Achab fut des plus nobles. ANON.,
pensent ces vieilles moizies et pourries, par leurs tr. Bullinger, I, 12, p. 139. — Terentius Varro
nivelleries et menteries. A N ON., tr. Folengo, h o m m e de ignoble et obscure mdson, m d s de
s
vie assez noble et congneue... pour la témérité
L. X V I (II, 64).
Niveter. S'occuper de-niaiseries. — Qui les re- et immodestie qui estoit en luy. S E L V E , tr. Plutarde? A quoy s'amusent-ils? A niveter? C H O - tarque, Fabius, 52 v°. — Je le promené à un subject noble et tracassé, auquel il n'a rien à trouver
LIÈRES, Ap.-disnées, A u x liseurs, p. 15.
Nivial. Froid c o m m e la neige. — D e Tanain de soy. M O N T A I G N E , I, 50 (I, 412).
Beau. — Maisons... sans nobles pavemens et
fleuve froid et nivial. G. M I C H E L , Georgiques,
5 Ï
73v°(G.).
' cénacles de hault pris. G. M I C H E L , tr. Suétone, II,
81 v°. — O n assembla un concile des plus savans
N o 1, N o 3, v. Nou, Nostre.
N o 3. Cercueil. — A u menuisier qui a fait le no de toute Hespagne en une noble ville nommée
ou le cercueil pour mectre le corps dudit deffunct. Eliberi, laquelle on appelle aujourdhuy Granate.
A N O N . , tr. Bullinger, I, 25, p. 328.
22 mars 1557. Arch. Aube (G.).
(Subst.). Noble, noble à la rose. Monnaie d'or
Nobilis. Gentilshommes. — Voyra (dit Brun)
que feras tu l'expérience avec du pain et du for- d'Angleterre. — Faifeu estoit tant gay, gentil et
mage à certains petis nobilis qui sont icy autour. noble Que bien souvent, n'ayant escu ne noble,
Vicarioit en maint contrée et lieu, O ù bien sçavoit
L E M A Ç O N , tr. Decameron, VIII, 6.
s'accoustrer
de son jeu. B O U R D I G N É , Faifeu,
Nobilitateur. Celui qui glorifie. — Loys de
ch. 37. — Solliciteurs et meschans advocatz Mont
arraché mes nobles et ducatz Par leur parler et
langaige frivole. M . D ' A M B O I S E , Babilon, 44 v°.—
Ces vieulx doubles ducatz, nobles à la rose... re-
—
433 —
NOCHER
tourneront en usance. RABELAIS, Pantagr. Pro- est tousjoursrecherché.BAÏF, Poèmes, L. V I (II,
gnost., ch. 6. — Vingt troys cent soixante neuf 310). — Garçon, retire toy tant qu'en as la puismille cinq cens quatorze nobles à la rose de rente sance, Et délaisse de m o y la sanglante dliance :
foncière. ID., Gargantua, I, 53. — Lors tira une M o n nossage est cruel (II, 313). — Ainsi la bonne
grant bourse qu'il avoit, où il avoit environ cin- Paix à vostre bon nossage Prépara le bon tems,
quante nobles et plus de soixante escus. Nie. D E nos discors apaisa. ID., Passetems, L. IV, A la
TROYES, 4. — Dedans huit jours on m e apportera Royne (IV, 393). — L a royne a entrepris ce nopd'une de mes cures ung cent de nobles à la rose... çage sacré, Et joint au Navarrois Hébé sa Mar3t d'ung autre costé bien deux cens escus au so- guerite. J A M Y N , O. P., L. I, 25 r°. — Ils... ne
leil. Ib. — Puys... luy mist en main quatre pensent point que les secondes nopces soient vray
nobles à la rose. R A B E L A I S , III, 34. — Lequel est mariage, ne permettans la troisième couche sans
tout plein de désirées, doubles ducatz, nobles à grande nécessité, mais de parvenir au quatrième
la rose, escus au soleil et de toutes autres espèces nopçage, ils ne le permettent à aucun. T H E V E T ,
d'or monnoye. Navig. du Comp. à la Bouteille, D. Cosmogr., X I X , 12. — O saint lict nuptial !
— Je recognoy bien cestuy-ci, Et ce double ducat couche bien fortunée ! O nopçage royal ! G A R aussi, U n noble, un angelot encor. G R E V I N , Tre- NIER, Troade, 315. — Quelle future amour pousoriere, II, 2. — Auront seulement cours entre
vez-vous espérer D'un nopçage forcé? ID.,
nous les desirez, saluts et jocondalles, nobles et Bradamante, 355. — Pompeius Festus escrit que
marionnettes. Var. hist., Il, 191. — Ils ne co-les vers fescennins, qui se chantoient es nopçages,
gnoissoient point ny escus ny ducatz, Nobles ny peuvent avoir emprunté leur n o m de là. G. B O U angelots, ny ces portugaloises Qui sèment dans C H E T , 5 e Seree (1,187).
les cœurs des h o m m e s tant de noises. R O N S A R D , Noçager. Nuptial. — Donne, ô Dieu ! donne
Elégies, 4. — Pendant que le conte d'Argail regar- m o y la robbe nocagere, Despouillant mes fordoit jouer après soupper, y eut un certain galand fais, couverture estrangere. C H A S S I G N E T , Mespris,
habillé bravement au possible, qui, c o m m e par p. 391.
manière d'esbat, destacha vint-cinq ou trente Noçal. Nuptial. — Je vous fais sur ce propos
qu'angelots que nobles à la rose, lesquels, estans un discours pour unir tousjours de plus en plus,
ployez, servoyent de boutons d'or aux deschique- en manière d'un second chant noçal. L A B O E T I E ,
tures du robbon dudict conte, à la façon d'alors. tr. Plutarque, A Pollion. — Las, au beau palais
ESTIENNE, Apol. Hérod., ch. 15 (I, 229). — Sous roial II ornoit le lit nossal D e sa seur, jointe en
les empereurs [romains] on estimoit pauvre celuy grand'joie A u puissant duc de Savoie. B U T T E T ,
qui n'avoit pas cinquante escus valant, qui es- Sec Liv., O d e 15. —• A Pallas il le donna pour
toyent autant de nobles à la rose. B O D I N , Repu- don nopçal, lors que pour f e m m e II espousa
blique, VI, 6. —• L'Anglois, pour avoir noz vins, dans les cieux d'Amatonte la belle dame. B A Ï F ,
noz pastels et nostre sel, nous porte ses beaux Poèmes, L. II (U, 66). — O u si nulle ne l'est [ton
nobles à la rose et à la nau et ses angelots. Var. épouse], que celle là je soy, Et dans ton lit nossal
to., VII, 153.
seule à seul m e reçoy. L. I V (II, 192). — Les dieux
(Jeu de mots). — Et donnerais voluntiers cent Tritons dans leurs coquilles fortes U n chant nosnobles et quatorze roturiers. R A B E L A I S , III, 25. sal hautement entonnèrent. L. I X (II, 430). —
Noblereau, diminutif péjoratif. — Vers cer- Or j'aurais grand douleur... Qu'au lieu d'une
tainement dignes d'estre engravez dans les cœurs maistresse il trouvast la mort dure, Et que son
de ces noblereaux. T A B O U R O T , Bigarrures, IV, 2. lict nopçal fust une sépulture. G A R N I E R , BradaNoblesse. E S T I E N N E signale un emploi parti- mante, 229. — Or Arban ce pendant apelant Hyculier de ce mot. — Il y en a aujourdhuy qui menée, Amoureux célébrait sa noçalle journée.
donnent un tel usage à ce mot, disans, O la belle B R A C H , Imitations, Olimpe, 63 r°. — Que nostre
noblesse de blez! O la belle noblesse de vignes!...
lict nopçal, nous hebergeans ensemble, S'esjouisse
et ainsi de plusieurs autres choses qu'ils veulent d'avoir un fils qui nous ressemble. M A T T H I E U ,
déclarer estre superlativement belles. Dialogues, Vasthi, IV, p. 96. —• Pourras tu endurer qu'elle
II, 289.
prenne le droit Que le nopçal lien à l'un et l'autre
Noblesse. Sorte de danse. R A B E L A I S , III, 33 ms.doit? ID., Clytemnestre, III, p. 43.
Noblesseux. Relatif à la noblesse. — Ceste
Relatif au mariage. — E n la philosophie, entre
folle humeur de vanité noblesseuse m'a si bien plusieurs et beaux propos qu'elle traicté, je ne
fricasse la cervelle que j'ay oublié ce que je vou- croy pas qu'il en y aye un plus digne que le noçal.
lois dire. B E R O A L D E , Parvenir, Attestation (II,L A B O E T I E , tr. Plutarque, A Pollion.
202).
Nocence (nocentia). Faute. — Criant mercy de
Noc, anagramme. — Je ne me peux contenir... m a coulpe et nocence. G. C O L I N , 178. — Durant
de lui demander combien il y avoit qu'eUe n'avoit le temps de ta pure innocence, Je t'ay gardé à
veu son noc. G. B O U C H E T , 26 e Seree (IV, 160).
m o n mieulx de nocence. J U L Y O T , l Te part., 10
Noçage. Mariage, noces. — Pourquoy plus tost (3e Elégie).
d une paix éternelle N'exerçon' nous ung noçaige
Nocent [nocens). Coupable. —Craignans que...
asseuré? D u B E L L A Y , Enéide, 1. I V (M.-L., I, 345). les ynocens ne fuissent punis pour les nocens.
— Je ne luy veux du noçaige parler Qu'il a osé F O S S E T I E R , Cron. Marg., IX, n, 8 (G.). — Il est
aschement violer. I, 360. — Voy, la terre fait aisé d'accuser un chacun, tant soit il pur et innoamour A u ciel, et de soy desserre D e son trésor cent, mais le seul nocent et coupable se peut cone plus beau, Pour doire de son nossage, Etdant vaincre. G. B R I Ç O N N E T . Remontr. au pape Jules II
le renouveau D e son odoureux fleurage. B A Ï F , (G.). — Mais il te plaist qu'ainsi son innocence
Amour de Francine, L. 111 (I, 230). — Nopces... Souffre pour tous les pécheurs et nocents. M . D E
De ceste diction sont dérivez nossage, nossier etN A V A R R E , Com. des Innocents (II, 139).
nossiere. L A P O R T E , Epith., 282 v°. — D e son desNocher (adj.). Des nochers, des marins. — Ton
tin ouï la pucelle [Atdante] espouree, Par les seul pouvoir la gent nochere adore. 1583. V I R ouïssons toufus du m o n d e retirée, Vit en virgi- GILE, 36 (Vaganay, Mots). — Mnesthé se pournité : mais d'un cruel marché Son nossage promis menant par la troupe nochere L'encourage en ce
V
28
NOCHET
— 4:
naiscent
168
r° infructueuses et inutiles, et aulcunes nocives. F O S S E T I E R , Cron. Marg., I, 20 r° (G,). —
Celluy qui a désir Et qui veult estre riche et confit
en biens Incide et tombe en immundes lyens De
lennemy : aussi en désirs milles Qui ne sont fors
nocys et inutilles. M . D ' A M B O I S E , Complainctes,
1 r°. — Calamité, sœur de perte nocive. JULYOT^
l re part., 9 (2e Elégie). — Car m a beauté Iassive
H a pourchassé m a ruine nocive. ID. — Prenez
donc paix, laissez guerre nocive. ID., l re part., 29
(Ep. aux Escholiers).
N o c q u e . Sorte de cadenas. — U n g nocque pour
mettre ung prisonnier au carquand. 1531. Lille
(G.).
Nocquet, v. Nochet.
N o c t u e (noctua). Chouette. — La noctue vole
vostre feu. J A M Y N , O. P., L. V, 267 r°. — O que
les
aesles estendues. 1561. D u C H O U L , Relig. des
nos lits nopciers eussent esté stériles. G A R N I E R ,
Juifves, 1667. — L'accord est tel de m a nopciere anc. Rom., p. 52 (G.).
Nocturnal. Nocturne, de nuit. — Après le
loy Qu'il faut qu'avec l'espee on soit vaincueur
de moy. ID., Bradamante, 619. — Je hay le lict nocturnal repos, A u matin je m e mis en voye.
nopcier, et m e plais, impudique, A u x plaisirs non Anc Poés., I, 304, var. — Je ne pourrais escripre
permis. D u B A R T A S , 2 e Sem., Loy, p. 342. —
D e mes travaulx, T u le sçais bien, ni dangiers nocson dard II veut, durant son jeu, l'outrer de part turnaulx. Ib., X I , 210. — Quand le soleil se
en part, Et, félon, sanglanter d'une façon trais- couche Dedans le lict et nocturndle couche. G,
tresse, Ore le lict nopcier, ore la table hostesse. M I C H E L , Georgiques, 1, III, 59 r° (G.). — [Les
Ib., Trophées, p. 359. — A u lien nocier d'une ami- signes] en leurs aspects bénins, Nocturnaux, jourtiéfidelle,Le temps ne deffaict point ce que le naliers, masles et femenins. S C È V E . Microcosme,
temps n'a faict. B R A C H , L. III, sonn. 25. — L. III, p. 81. — Je ne veux pas distinguer... les
L'honneur d'estre conjointe à toy Par les sacrez daemons en ignées, aériens, méridionaux, nocturliens de la nopciere loy. B E R T A U T , Mort de Cale- naux. G R E V I N , Impostures, 51 v° (G.). — Par
ryme, p. 181. — Je sens plus de plaisir qu'à la toutes les bonnes villes, bourgs et bourgades fut
pompe nopciere D e m a plus chèrefille.M O N T - institué guet nocturnal. B E L L E F O R E S T , Chron.,
Franc. Ier, an 1524 (G.). — Une chambrière...
C H R E S T I E N , Hector, Y, p. 57.
D u mariage, des mariages, relatif au mariage. avoit... tendu une sourissiere pour surprendre un
— Ayant médecine nos corps, vous ordonnez Vos rat, qui souvent lui empeschoit son repos noctursaincts status nociers. M O N T E S S U Y , Sonnet à Cho- nal. A L C R I P E , p. 157. — A ces mots s'envola d'une
lières (dans Matinées, p. 11). — La langue fretil- course eslancée, Laissant toute la cour nocturloit à Rodolphe, qui beletoit d'aise qu'il avoit en nale oppressée D e divers pensemens. Anc. Poés.,
soymesmes de s'estre peu imprimer dans son ima- III, 313. — Nos belles mines, grimasses, moues,
ginative l'idée nociere. C H O L I È R E S , 2 e Ap.-disnée, morgues et chimagrées, tant matutines, missop. 64. — Plutarque... en ses Enseignemens nociers tiereset nondes que vespertines, completoires et
remarque qu'aux sacrifices de Junon on ne met- nocturnales. M A R N I X , Differ. Relig., II, iv, 5.
Nocturnel. Nocturne, de nuit. — Cdligdafaitoit lefiel,pource que Junon estoit la déesse nosoit commander aux voisins quilz feissent silence
ciere. 3 e Ap.-disnée, p. 125.
Qui préside au mariage. — O ù est la foy que tu pource que son cheval estoit a courir le lendem'avois donnée Sous le serment du nopcier Hy- main aux jeux circenses : sperant que par son
menée...? R O N S A R D , Poèmes, Paroles de Calypso repos nocturnel mieulx courrait. G. MICHEL, tr,
(Y, 66). — Elle doit estre en fleur d'âge menée Suétone, IV, 161 r°. — D e tous ces biens de ce
Dessous la loy du nopcier Hymenée. ID., Fran- corps si parfaict Je vis et ards : qu'auprès de luy
ciade, III (III, 93). — J'ay vescu soubs les loys suis faict C o m m e l'oiseau nocturnel au soleil.
du nocier Hymenee. B R A C H , L. III, Elégie 3. — P H I L I E U L , tr. Pétrarque, L. I, sonn. 69. — 0
Premièrement la terre nourricière D o n n a le signe, cabinet, qui jadis fus un port D e mes griefz maux
et Junon la nociere. D u B E L L A Y , Enéide, 1. IV, et tempestes journelles, Or es tu source aux
(M.-L., 1,348). — Et soumettre le col au lien blan- larmes nocturnelles, Qu'au jour je celé, ayant
chissant... Duquel Junon nociere à toute heure doubte bien fort. Sonn. 164. — Je vous prometz
relie Son Jupiter. J A M Y N , L. I, 24 v°. — Or je pry qu'onc nocturne! phantasme Tant comme luy
ta bonté, grande Junon nopciere, N e mettre en d'erreur ne fut remply. L. II, chant 8.
Nocturnement. Pendant la nuit. — Phebe aptes liens m o n a m e prisonnière. L. V, 237 r°. — Les
anciens n'ayans jamais voulu que les vierges parence Certainement monstra nocturnement.
sceussent rien des affaires de Venus la nopciere. A ne Poés., X , 174. — E n après les aubades
Qu'on m'ha donné estant nuyt, vous dormans,
G. B O U C H E T , 5 e Seree (I, 203).
M'ont incité approcher les amans Nocturnement,
Nocierement. Par le mariage. — Que si nopre
cierement je suis à ses costez, Il sera tout soudain par guichet ou fenestre. J U L Y O T , l part., H
e
couvert d'adversitez. G A R N I E R , Cornelie, 293. — (i Elégie).
N o c u m e n t (nocumentum). Ce qui nuit, domSi celle qui jadis d'un pudique alliage Estoit nocierement adjoincte à ton costé N'eut veu de ses mage. — Et sont trois espèces de ydropisie... et
beaux ans le filet arresté Et ses pas trajetez au fu- le second nocument se doit entendre de l'espèce
n o m m é e tympanites. Régime de santé, 5 v° (G.).—
nèbre rivage. P O R C H È R E S à Brach (1. IV, 9).
Se on les mengue cuitz [les oignons] avec brouetz
Nocieux. Nuisible. — Et sont surpris du laqs
diabolicque Par maints désirs inutilz, nocieux. de chair louable, ilz font digérer la viande, et les
nocumens sont amoindris et corrigent les froides
J. B O U C H E T , Ep. mor., II, ix, 1.
viandes quant ils sont avec elles. Ib.,2i r° (G.). —
Nocif (nocivus). Nuisible. — Ces herbes
point. LE CHEV. D'AIGNEAUX, Enéide, 1. V,
(G.).
Nochet. Sorte de fermeture, de cadenas. —
U n g nochet pour une harquebutte. 1516. Béthune ( G , ) . — Nocquets des couvertures des canons. Ib. (G.). — Boucher les portes de serruzes et
de noquetz. 1546. Péronne (G.). — Pour avoir
rappointé ung nocquet, y faict une clef et l'avoir
attaché audit huicquet. Compte de 1565. Arch.
Tournai (G.).
Nocier. Nuptial. — Et trois fois de la teste
Fay signe de bon-heur à la nociere feste D e
Claudine et Chariot. R O N S A R D , Eclogues, 3 (III,
413). — L a nuict nopciere dnsi se passe, Et le
vieil temps qui le feu chasse N'esteigne jamais
—
435 —
NOIRCEURE
Plusieurs hommes... consument errans toute leur ceinture ny nouds, Et sans jartiere à m e s genous,
vie comme silz estoient chassez de tous lieux, et Je viens dessus ceste montagne. R O N S A R D , Odes,
pour cela ne pensent recepvoir nocument aucun. Y, 33. — Qu'eussé-je faict? L'archer estoit si
DEROZIERS, tr. Dion Cassius, L. X X X V I I I , ch. 8 doux, Si doux son feu, si doux l'or de ses nouds,
M g j.0), _ Cuyr est une partie similaire qui est Qu'en leursfiletsencore je m'oublie. ID., Amours
couverture de tout le corps... créé pour la def- de Cassandre (1,4). — Pour délacer le moindre de
fence des nocumens extérieurs, affin que les mes nouds (1,9). — O u soit qu'un noud illustré
membres intérieurs ne soyent blessez. R A O U L , richement D e maints rubis et maintes perles
rondes Serre lesflotsde ses deux tresses blondes.
Fleurs du Gr. Guydon, p. 35 (G.).
(1, 45). — Je doubte allors qu'un chevrepié sauNocyf, v. Nocif.
Nodal (H. D. T. Néol.). — 1503. L'autre [join- vage T'aille enrettant aufiléde ses noudz. T A H U ture entre les os]... est dicte nodale c o m m e icelle R E A U , Sonnets, 24. — Le blond lien de cordelle
des bras et des jambes. Guidon en franc, 40 d, dorée, Qui sur les cieux de m a Claire s'espand,
Entortillant le lustre qui se pend A u x noudz creséd. de 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
Nodeux (nodosus). Noueux. — Icelle fleume pez d'excellence honnorée. L E C A R O N , Sonetz, 18.
fait le podagre nodeuse et le ciragre incurable. — Soit que les portes de la guerre Soient closes
Régime de santé, 66 r° (G.). — Lèvres dures et no- de mille verroux, Et que la rage on y enserre Esdeuses. R A O U L , Fleurs du Gr. Guidon, p. 89 (G.). treinte de cent mille nouds. M A G N Y , Odes, I, 87.
— Il fault prendre les plantes non moins grosses — Le noud de tes cheveux, par lequel je suis lié à
que le manche de la houe, droictes, non nodeuses. ton amour. L O U V E A U , tr. Apulée, III, 5. — Elle
COTEREAU, tr. Columelle, V , 10. — Aucunes [une houlette] a par artifice un million de nouds
plantes sont sans nœud, les autres sont nodeuses. Pour mieux tenir la main, tous marquetez de
L E B L A N C , tr. Cardan, 156 v° (G.). — Les jetons clous. R O N S A R D , Eclogues, 1 (III, 364). — Neud
de sa racine sont nodeux. D u P I N E T , tr. Comment. ou Noud. L A P O R T E , Epith., 281 r°. — Je liay
d'un filet de soye cramoisie Vostre bras l'autre
sur Dioscoride, IV, 73 (G.).
Noe. Sorte de prairie marécageuse. — L'entrée jour, parlant avecques vous : Mais le bras seulede la noue du Pré aux clercs. Pièce de 1551 (G.). ment fut captif de mes nouds. R O N S A R D , Sonnets
— Demy quartier de noue assis près la Cherviere. pour Hélène, I, 24. — Trois fois la vefve esclave
1557. Compt. de Diane de Poitiers, p. 245 (G.). — aux noudz Pleure sa race et son espoux. L. de L A
L'arpent de noe cinq solz, si elle n'est d'aussi P O R T E , tr. Horace, Odes, III, 3. — Puis... que sa
lame s'épreuve aux tranches de ces nouds, Ses
bonne valeur que pré. Coût, de Chartres, 127 v°,
métaux à la fonte et ses trempes aux coups. P A édit. de 1546 (G.).
Noël. A la venue de Noël. Sorte de danse. — Na- P O N , Constance (Suppl.), p. 11. — C'est lors qu'il
recommence à revivre entre nous, C'est lors qu'il
vig. Comp. Bout., C.
Noël, masc. — Il bénit aussi la saincte espee la est quitté de l'énigme et des nouds D u fourchu
charactere. M A T T H I E U , Aman, II, p. 38.
veille du Nouel. M A R N I X , Differ. Relig., I, iv, 2.
Nou gregeoys. — Tiens bien, que je y face un
(Prononc). — Ce n o m de C a m sonne en mal, et
est dissonant du n o m du bon père Noë, lequel nou gregeoys. R A B E L A I S , IV, 20.
Nou de la gorge. — [Quaresme-prenant avoit]
jusques aujourd'huy en toutes joyes publiques
(si comme à la Nativité de Nostre Seigneur et aux La guorge c o m m e une chausse d'hippocras. Le
entrées des princes...) est acclamé et vociféré par nou, c o m m e un baril. ID., IV, 31.
la tourbe des enfans, N o ë N o ë Noë. L E M A I R E , Noeuf, v. Neuf.
Illustr., 1,6. — C'est trop à la bille joué, ChantonsNoguier. Noyer. — L a tanerie estoit entre
Noé, Noé, Noé. M A R O T , Chansons, 25 (Du jour de ladite tanerie et la porte... et y avoit ung grand
Noël). — E n ceste heureuse nuit le Signeur soit noguier entre ladite tanerie et la porte. M O N L U C ,
loué, Chantant Noé Noé. D E S M A S U R E S , O. P., L. V (II, 444). — Et m e menacent les deux Bégolles et deux autres de Lectore de bonne maison,
p. 40.
Noement. Bain. — Les Juifz firent ceste ques- que je fys pendre en un noguier près de la ville.
tion aux disciples de sainct Jehan de puriflement, V, 24.
c'est a dire de noement. 1543. Bible, S* Jehan, Noiailliere. Pépinière d'arbres à fruits à
noyaux. — Bien qu'avec raison peussions appeller
ch. 3 (G).
Nœud. Chercher un nœud sur un jonc, v. Jonc. noiailliere et fruitière la terre de l'assemblage de
Nœud d'amour. Sorte d'ornement. — U n man- telles semences, aussi bien que pépinière. S E R R E S ,
teau de satin tanné tout découpé, doublé de taffe- VI, 17.
Noielle. — Noielle. C'est la semence d'une
tas incarnat, garny... par devant et sur les
manches, de boutons et boutonnières en nœuds herbe que l'on treuve dedens les formens en lieux
d'amour d'argent et soye incarnat. Texte de caveux ou boeux. Grant Herbier, p. 96 (G.).
1599 (Gay, Gloss. archéol). — 1613. U n beau cor-Noieur. Celui qui noie. — Les noieurs n'ont
don de soye en nœuds d'amour lié, Qui couvre du tombeau que la trouble rivière. A U B I G N É , Trasoulier presques une moitié. Disc nouv. sur la giques^ (IV, 232).
Noilleux, v. Nouailleux.
mode, 18 (Gay).
Noir. Noire et tannée. Sorte de danse. — R A B E On dit très souvent noud, écrit aussi nou. —
Aucuns d'iceulx... Portent sur eux des cordes à LAIS, V , 33 ms.
Noirceure. Noircissure, tache noire. — Livigros noudz Pour luy lier jambes, pieds et genoulx.
M A R O T , Chants divers, 2. — Il luy bailla de son dité et noirceure venant de coups. Jard. de santé,
fouet à travers les jambes si rudement que les I, 29 ( G . ) . — Les noirceures et taches du visage. I,
noudz y apparoissoient. R A B E L A I S , I, 25. — Elle 153 (G.).
Noirceur. — Bien eusse faict ta teste encheme tient par ses cheveulx lyé... A m o u r subtil au
noud s'est allié. S C È V E S , Délie, 14. — Ce mortel vestree D e rudes crins et noirsure feutrée. J U noud, qui le cœur m'entrelasse. 163. — Car ce qui L Y O T , l re part., 10 (3e Elégie). — (Fig.). Les
deust le noud lyer, le soult. D u G U I L L E T , p. 74. — peuples auront dueil pour sa présence : tellement
sans avoir lien qui m'estraigne, Sans cordon,
NOIRCISSANT
—
436 —
que toutes faces seront chargées de noirsure. 1556. perbes, noirs ou noiretons. L A PORTE, Epith
384 v°.
Bible, Joël, 2 (G.).
Dommage. — On pourra user des remèdes exNoireur. Noirceur. — (Fig.). La noireur de
térieurs, qui serviront aussi à toutes autres noir- ydolatrie. FOSSETIER, Cron. Marg., 10 r" (G.).
ceures du temps. G U Y O N , Miroir de la beauté, I,
Noirie. Plantation de noyers. — Noirie ass
378 (G.).
au pastureau de Villecourt. 30 janv. 1558. Arch.
Noircissant. Noir. — Fay luy le cheveu noirmun. Nevers (G. Noieroie).
cissant En longues tressesfinissant.B E L L E A U ,
Noirsure, v. Noirceure.
tr. Anacreon (I, 24).
Noisant. Tumultueux. — Ne peurent ils pour
Noircissement. Noircissure. — Noircissement
ce vaincre leurs intérieures et noisantes séditions.
des cheveux. J O U B E R T , Gr. chir., p. 481 (G.).
N O G U I E R , Hist. tolos., p. 87 (G.).
Noire. Noirci. — (Fig.). Je porte le deuil sur la
Noise. Bruit. — [Les Corybantes] sonnans taPassion et Mort de mon Roy, toute haslee et
bours,
tympanes et bedons, dont ils menoient
noiree de regret. FR. D E SALES, Amour de Dieu,
grand noise. L E M A I R E , Illustr., I, 28. — Aucune
V, 5.
Noirelet, dimin. de noir. — D'ebene précieuxdes autres fées, si comme les napees, sestudierent
deux aneaux déliez Sur deux astres brillans sont de faire sortir de plusieurs endroits de la mondextrement pliez, Sur deux yeux noirelets où Cu- taigne plusieurs fontainettes et ruisseaux courans
pidon se cache. D u B A R T A S , Judith, IV, p. 391. — à douce noise. I, 29. — Lors souffla Pan en sa
Mais j'aime outre cela une blancheur noircie Par chalemelle de sept buseaux accordez selon Harlefildélié d'un sourcil noirelet. B R A C H , Amours monie des sept planettes... Si renforça la douce
d'Aymee, L. I, sonn. 26. — M a maistresse ainsi noise par retentissement des prochaines vdees.
noirelette, Bruslant au feu de mon amour, Bien ID. — Qu'incontinent les gonds feissent bruit,
que l'ardeur en soit secrette, Esclaire belle comme et que la porte touchant au courraU feist noise,
un jour. L. II, Ode 2. — Pucelette noirelette. à fin que le maistre de la maison l'ouyst. LA
PASQUIER, Puce (II, 959). — O col plus blanc que GRISE, tr. Guevara, 1,12. — Deux grosses cloches
neige, ô gorgette de laict, Qui, ceinte richement font léans grosse noyse. Ane Poés., VIII, 199. —
d'un carquan noirelet, Se fait par son contraire Moulins foisons sur lefleuvede Biaise Pourrez
apparoistre plus belle. G U Y D E T O U R S , Souspirs, ouyr faisans grant bruict et noyse. VIII, 220.
L. III (I, 67). — M a déesse A les cheveux brune- — Des douces tables l'appareil N'irrite sa faim,
letz Et les deux yeux noirelets. (I, 74). — Quant ny la noise D u rossignol qui se desgoise Ne luy
à moy, tant que j'auray Le cœur vif, j'estimeray rameine le sommeil. R O N S A R D , Odes, I, 16. — Le
Les noirelettes pucelles Cent mille fois plus que roy estant à Melun, ils ont résolu de l'amenei
celles Qui, comme une Pallas, ont Les yeux verds dans Paris. M. le connestable y est arrivé le preet le poil blond. (I, 77). — (Subst.). Dieu gard le mier à basse noise. PASQUIER, Lettres, IV, 15. —
noirellet honneste Qui a Helie le prophète Porta Le murmure desflots,leurs cours ammoncelans
Sur les champs ravagez, ne bruit de telle noise.
le céleste manger. F O R C A D E L , p. 108.
Noirement. Avec une couleur noire. — Tan- J A M Y N , éd. Brunet, p. 112. — Voici le bal : qu'on
tost la tempeste enragée D'escume lui couvre le face bruire Mainte viole et mdnte lyre, Dont Echo
chef, Et, noirement encouragée Tourmente sa no- redouble les sons. Faunes et nymphes lyonnoises,
tante nef. T A H U R E A U , Prem. Poes., A u Roy. — Oyans de loin si douces noises, Danseront enLa cendre çà et là noirement s'assisoit. J A M Y N , semble aus chansons. PASSERAT, Epithal. Alin
Iliade, XVIII, 120 r°. —• Ayant les mains arméescourt (I, 164). — Ne pensez pas qu'ils combatent,
De grand's torches de feu noyrement allumées. quelque beau semblant qu'ils facent d'dguiser
Se. D E Ste M A R T H E , Prem. Œuv., De Vus. des ri- leurs cousteaux. Ceux qui ont envie de combattre
y vont à plus basse noise. PASQUIER, Lettres, X,
chesses (G.). — Il a, premièrement, les sourcilz reMalheur? plainte? — (Après la mort de Laure),
tirez... Le front noirement jaune, où la crasse
—
Tu sens, Amour, par nostre dueil extrême,
s'escaille. Var. hist., VII, 45.
Noiret, dimin. de noir. — Pourtant si je suys Combien en est grand le dommage et noise. PHInoirete... Si suys je belleflllete.A N E A U , Ch. na- LIEUL, tr. Pétrarque, L. II, Chant 1.
Noiser. Faire du bruit, crier, se quereller, se
tal, Noël — Si je suis noirette, Et si j'ay le
battre.
— Par ce moyen tout nostre cas Est en
teint noiret. B E L L E A U , Bergerie, Chanson "(II,
124). — J'aime la jeune Rosette, Qui, pour estre guerre continuelle, Ce que Nature ne fait pas
un peu noirette, En est elle moins parfaite? V A U - Sans que Raison soit avec elle ; Autrement seroit
trop cruelle, Se pour noiser nous avoit fait. Anc.
QUELIN, Epigr., D'une noire. — Pour estre entre
noirette et brune, Vous cuidez blasmer sa beauté. Poés., VII, 241. — Sur ce point cy les deulx parB R A C H , Amours d'Aymee, L. II, Ode 2. — Ainsi, ties Se prindrent si fort à noiser De parolles très
pucette noirette... Puisse-tu dedans les cieux mal parties, Et tant que, pour les appaiser, Leur
Luire entre les moindres feux. PASQUIER, Puce fut dit qu'il yroient baiser L'uys en bas, se plus
(II, 961). — Celuy qui est d'un naturel violent caquetoient. V, 28. — Mais, quand il advient
et colère ne se doit joindre à une brune et noirette qu'elle noise, II fault que ce morcel j'avale Et que
femme : ains à celle qui est plus pesante, bonnace d'autre part je m'en voise. IX, 155. — Quant ilz
et débonnaire, comme sont les blanches. D u FAIL, se voyent en mdheur, Frappent des piedz sur le
Eutrapel, 30 (II, 117). — ' L a nuict est sombre et plancher... Noisent, cryent, tencent, debatenl
noirette. G U Y D E T O U R S , Souspirs, L. III (I, 75).D A M E R V A L , Deablerie, II, 3 (Psichari, R. É. R
Noireté. Noirceur. — O nuict heureuse, ô VI, 8). — Trop noiser et trop menacer Est un
doulce noire nuict, Ta noireté aux amans point ne trop dont on n'est pas quicte. COLLERYE, Ballade
2. — Faifeu l'alloit bien fort souvent esbatre,
nuyt. M A R O T , Elégies, 11.
Noireton, dimin. de noir. — Toy, tu diras ta Sans riotter, sans noyser ou desbatre. BOURDIG N É , Faifeu, ch. 22. — D'avoir deux femmes je
Janne aux sourcis noiretons. BAÏF, Amour de
n'ay pas grande envie, Car la mienne a trop mauFrancine, L. I (I, 106). — Sourcils. Voûtez, suvaise teste : Toujours sans fin après moy noise
crie. Var. hist., III, 146. — Si tu taccoustume
—
437 —
NOISILLE
dendurer sans dire mut ton ennemy tinjuriant, enfance Que, fécond, j'engendray mille noiseux
certes tu endureras facilement le courroux de ta débats. L A R I V E Y , tr. Straparole, XIII, 5.
femme noyant. P A S Q U I E R , tr. Plutarque, p. 46. —
Nolsif. Querelleur. — Et na pas esté sans me
Au milieu de ta voye une tempeste telle Et de
mettre en grand danger et malvueillance des gens
pluye et de gresle à grans flots te martelle,
promptz et noysifz, qui estoient tous coustumiers
Comme, par leurs destins aux nopces appelez, Le
de respandre sang humain. S E Y S S E L , tr. Appien,
porc et le lyon noiserent martelez. B A Ï F , Poèmes,
Guerres civ., III, 2. — Ainsi est-il de ces bestes
L. III (II, 122). — C o m m e en un c h a m p c o m m u n
noysives. M A R O T , Enfer. — L a dame, tant est fort
on voit deux h o m m e s prendre Les mesures en
noysive, N'a cessé parler de lessive ; C'est une
main, et des bornes contendre, Dans un petit
très maulvaise dame. Anc. Poés., Y, 78. — Les
labour noisans d'égalité. J A M Y N , Iliade, XII,
voysins, à qui il faisoit ce récit, estoient mariés à
11 r°.
femmes noisives et tenseresses. Nie. D E T R O Y E S ,
Noisette 1. — (Fig.). Voylà ceste noisette plu41. — Craignant que luy, noisif et ennemy... N e
mée... et la fève de ce gasteau toute desgoussée
fust d'aulcun plus fort que luy battu. H E R O E T ,
et mise hors de ses vagines. M A R N I X , Differ. ReAutre invent. extr. de Platon, 7. — Mieulx vault
lig., I, m , 3.
habiter en terre déserte que avec f e m m e noisive
Objet de piété? — Bonne monnoye coursable
et de mauvaise teste. C H A N G Y , Instit., II, 4. —
de chapelets, de grains bénits, de noisettes, de
Il n'est rien pire Qu'estre en débat, noisifs et dirosaires. In., II, i, 3.
visés. C O R R O Z E T , Fables, 101. — Elle se cour(Jeu de mots par allitération). — S'ils mainrouce facilement, et est tresdifficile à servir et
tiennent quelque chose qui ne sonne pas bien
noisive. D u M O U L I N , tr. Indagine, p. 85. — O
aux oreilles de nostre Mère saincte Eglise, on va
Mentor hypochrite, Mutin, noisif, follatre, qu'as
cercher noises pour noisettes. ID., I, v, 1.
tu dit? P E L E T I E R , L. II de l'Odyssée, p. 40. — Les
Noisette 2, dimin. de noise, quereUe. — D e ce
h o m m e s pleins d'envie, Mortelz, noisifz, la forlieu-cy sont chassez tous contemps, Riotz, destune suivantz. L E C A R O N , Démon
d'Amour
batz, noysettes et contends. B O U R D I G N É , Faifeu,
(31 v°). — O ù s'en va le procès? qui faict trousser
l'Acteur. — Ces petites noisettes, ces riottes qui
bagage A ce monstre noisif...? P A S S E R A T , II, 18.
par certain temps sourdent entre les amans. R A Haineux. — Celuy qui attend à veoir trespasBELAIS, III, 12. — Il ne la traictoit pas trop bien,
ser l'autheur duquel il veut combattre les escrits,
pour pratiquer le proverbe, amours et mariages
que dit-il, sinon qu'il est foible et noisif? M O N qui se font par amourettes finissent par noisettes.
T A I G N E , II, 27 (III, 105).
B R A N T Ô M E , Mareschal de Bellegarde (V, 202).
Qui excite les querelles. — Ja les ennuitz des
Noiseur. Querelleur. — L'Eglise... déboute de
h o m m e s angoisseux... Chassent au ciel la paisible
sa compagnie tous manifestes adultères, paillars,
concorde Pour festoier la noysive discorde. L E
larrons... batteurs, noyseurs. C A L V I N , Instit., IV,
C A R O N , Démon d'Amour (34 r°).
p. 276.
D e querelle. — Minos le juge est de cela soinCelui qui excite des querelles. — (A l'Amour).
gneux, Qui devant lui, pour entendre le cas, Faict
Et des parents amis tu roms la paix, C o m m e aux
deschiffrer tels noysifs altercas. M A R O T , Enfer. —
princes d'icy, noiseur, tu fais. B A Ï F , Antigone,
Brocard. Injurieux, piquant... noisif ou noiseux.
IV, l.Chore.
L A P O R T E , Epith., 58 r°.
Noiseux. Querelleur. — U n g bon gros baston
Noisille. Noisette. — Entre autres y a plude pommier... O ù tout yvre m e soustenoye, Je
sieurs couldres franches que trouvasmes fort
le donne et si Poltroye A ceulx qui ont femmes
chargées de noisilles aussi grosses et de meilleur
noyseuses. Ane Poés., III, 79. — L a f e m m e noysaveur que les nostres. Navig. de J. C A R T I E R .
seuse est c o m m e les toictz continuellement dep. 12 (G.). — Et... aussi y a force noix et nusilles,
gouttans. L E F E V R E , Bible, Prov., 19 (G.). — L a
J E A N A L F O N S E , Cosmographie (Sainéan, R. É. R.,
puissance leur est baillée... pour reprimer les
X , 45). — Noizilles. Pasquenades. Artichaulx.
séditions des h o m m e s noyseux et ennemis de
R A B E L A I S , IV, 60. — Des fruits, desfleurset des
paix. CALVIN, Instit., X V I , p. 764. — L'homme
noisilles. V A U Q U E L I N , Idillies, II, 40. — Je te
et la femme seront malvueillans, noiseux, querelgarde un trochet de cent noisilles franches. B E L leurs. D u M O U L I N , tr. Indagine, p. 43. — U n
L E A U , Bergerie, Esté (I, 211). — L'autre escorce
homme noiseux et addonné à disputes et contenqui couvre la muscade est c o m m e la coque d'une
tions n'est nullement serviteur de Dieu. C A L V I N ,
noisille. T H E V E T , Cosmogr., XII, 5. — Dès l'enSerm. sur la sec. à Timothee, 17 (LIV, 202). —
fance, E n toy je prins appercevance Q u e portois
Ceux donc qui sont ainsi noiseux et pleins de quenoizilles et noix Et des mereaux en tes pochettes.
rele, comment sera-il possible qu'ils se n o m m e n t
B A Ï F , Mimes, L. I (V, 54). — Ses justes brodeenfans de Dieu? ID., Serm. sur l'Ep. à Tite, 5
quins sont faicts d'un beau veloux, Historiez d'ar(LIV, 439). — T u seras... ainsi cholere, ainsi
gent, lunez sous les genoux, E t boutonnez encor,
avare, ainsi noiseux. B R E T I N , tr. Lucien, Ermotin,
du haut jusqu'aux chevilles, D e perles d'Orient
80. -— Tout ainsi qu'il ne pouvoit estre oiseux,
grandes c o m m e noisilles. D u B A R T A S , 2 e Sem.,
aussi estoit-il naturellement noiseux. P A S Q U I E R ,
Décadence, p. 515. — Et ce avec d'autant plus de
Recherches, VI, 17. — S'il y en a aucuns noiseux,
commodité que plus abonderont vos forests en
regarde qu'incontinent tu les envoyés hors de ta
glands, poires, p o m m e s , cormes, cornoailles, noimdson, car ils pourroyent gaster les autres. A U silles et semblables fruits. S E R R E S , IV, 2. — Les
BIGNÉ, Hist. univ., VIII, 1. — (Subst.). Il m e
noisilles ou avelaines seront prinses en rame ou
prendrait c o m m e un de ces noyseux. D E S P É en escorse pour confire. VIII, 2. — Voyez vous
RIERS, A la royne de Nav. (I, 152).
bien ce faux paisan avec ses nouzilles? A U B I G N É ,
De querelle, de débat. — Fuyez parolles oyFaeneste, II, 14.
seuses et noyseuses. J. D E C H A N G Y , Ep. à sa sœur
Casser la noisille. Tricher au jeu. — Les mas(dans Changy, Instit.). — Tous les discours qui ont
V
quez bien apprins ne faillirent à s'addresser
28*
à
depuis esté faits pour et contre sont non seulement
nostre roy, et vont jouer contre luy : dont nous
oiseux, ains noiseux. P A S Q U I E R , Recherches, IX,
fusmes bien aises, car il s'aidoit un peu des mains
42. — A grande peine entrois-je en m a première et des doigts : et si cassoit la noisille : toutesfois
NOISILLER
descouvrir le goust de la noix. — Tant plus
il ne laisse de perdre son argent et le nostre. Sans
le S r de Bel-accueil poursuivoit, d'autant s'enfuG. B O U C H E T , 4 e Seree (I, 132).
rioit le tourment du S r Marry : vous luy voyez
Noisiller. Noisetier. — U n champ de noyers,
rouiller les yeux en teste... entrecommencer des
un autre de chastagners, et un autre de nousilpropos à d e m y entrecoupez, sans descouvrir le
lers, poiriers, pommiers. P A L I S S Y , Recepte ver.,
goust de la noix. C H O L I È R E S , 6 e Matinée, p. 218.
p si. — Noisillier ou Noisettier. Coudreux ; frais
Noizille, v. Noisille.
bocageux... Le noisillier ou coudre vient en tout
Nojeraie. Plantation de noyers. — Pour les
air et en toute terre. L A P O R T E , Epith., 282 r°. —
Plantez en vostre jardin quelque noisiller. LIE- chasteneraies et nojeraies, c'est à dire pour les
B A U L T , Mais, rust., p. 376 (G.). — Est-to pas lieux complantés universellement de ces arbres-là
vraiz que les nouzillersfleurissentà toute lez [châtaigniers et noyers], conviendra I'entredeux
des fosses estre de quinze à seize toises. SERRES
netre D a m m e ? A U B I G N É , Faeneste, II, 9.
Noisilleux. Qui produit des noisilles. — VI, 19.
Coudre ou Coudrier. R a m é , frais, ombreux... noi- Noli m e tangere. — 1503. Ulcère... en la
face... c o m m u n é m e n t est appellée noli me tansilleux. L A P O R T E , Epith., 96 r°.
Noix. Nois indique. Noix de coco. — C o m m e gere. Guidon en franc, 219 b, éd. de 1534 (Vaganay, Franc, mod.). — Noli me tangere. On appelle
vous voyez es nois indiques. R A B E L A I S , V, 26.
Noix de pin. — Portons en main... rançons et ainsi le chancre au visage, d'autant qu'il ne le
faut traiter tant soit peu rudement, parce qu'on
hallebardes en forme de noix de pin. ID., V , 38.
Pempireroit. J O U B E R T , Err. pop., Expl. des phr.
Chandelle de noix, v. Chandelle.
(G., Compl.). — Aucuns ont appelle tels chancres
Noix. Partie de l'arbdète où se fixe la corde
tendue. — Gardés la noix de vostre corde ; Vous noli me tangere, c'est à dire, ne m e touche de nulle
pourriez bien chermer le trect. Sotties, III, 286. chose aspre et forte, à cause qu'on m e rend plus
m d i n et furieux. P A R É , V , 27. — (Par extens.).
Voir Arbaleste.
La Magdelaine... n'a eu que deux corps, dont l'un
Chasteau de noix, v. Chasteau.
Fracture en noix. — Fracture... en noix : c'estest à Veselé près d'Ausserre, et l'autre, qui est de
plus grand renom, à Sainct Maximin en Provence,
en plusieurs petites pièces. P A R É , XIII, 11.
Jouer aux noix. — Caesar... jouoit avecques les là où la teste est à part, avec son noli me tangere,
petiz enfans quil faisoit chercher... avec eulx qui est un lopin de cire, qu'on pense estre la
jouoit aux noix, mais point ne sçay en quelle marque que Jésus Christ luy feit par despit,
sorte : car aucuns disent que cestoit a ce jeu pource qu'il estoit marry qu'elle le vodoit touquon appelle le jeu du chasteau aux noix, veu cher. C A L V I N , Traicté des reliques (VI, 443). — Il
que lon met des noix lune sur lautre, puis de n'est loisible à personne de lesreprendreou chasquatre ou trois piedz de long on les abat : les tier [les moines]... car ils sont de la race de cerautres sont dopinion que ce jeu estoit faict de taine espèce de verolle, qui s'appeUe noli me tannoix ymaigées ou painctes. G. M I C H E L , tr. Sué- gere. M A R N I X , Differ. Relig., II, v, 2. — Cette
prétendue histoire est du nombre des maladies
tone, II, 85 v°.
Le mot noix s'emploie souvent pour exprimer que les médecins appellent noli me tangere, tant
l'idée de très peu de chose. — Nostre cas ne vaul- en est le récit espineux. P A S Q U I E R , Lettres, XII,
dra deux noix S'on ne gecte hors ce villdn. Sot- 10.
ties, II, 42. — Je voy bien que suis attrapé, M a Noller (?). — Je ne scaurois miedx à propoz
trompe ne vault pas deux noix. III, 22. — parler de la justice qu'au lieu où elle est establie
Garde toy bien qu'il ne te treuve. S'il te peult principale et souveraine ; non poinct en intention
tenir une fois, D e toute la liesse tienne Je ne don- de reprendre, arguer ou noller en vous adcune
rois pas une noix. D E S A U T E L S , Autre dial., p. 120. chose. L ' H O S P I T A L , Harangues (II, 123).
Crocquer une noix. Expédier une affaire? tran- Nollet. Sorte de tuile servant de conduit. —
cher une question? — Il y a ceste différence, que Pour ung miUier et d e m y de thuille et ung quarles Escritures procèdent de simples tesmoings, teron de nolletz et cinq festieres qui ont esté emserviteurs et ministres, et nos décrets sont émanez ployez sur le molin. 1536. Compt. du Temple (G.).
N o m . Par nom. — Mes brebis par nom [= chade la bouche sacrée d'un souverain juge et monarque sans pair. Et voila cette noix crocquee. cune par son nom] je congnois, Qui tresbien enA d'autres. M A R N I X , Differ. Relig., I, iv, 10. tendent m a voix. M . D E N A V A R R E , Marg., Chans.
Le goût de la noix. Le plaisir que donne une spirit. (III, 147).
A nom ouvert. E n prenant ouvertement le nom,
chose agréable. — Ce qui donna plus de goust à
la noix, ce fut que Granvelle dit au cardinal de le titre. — Ceux... qui pendant les troubles de la
Lorrdne qu'il ne cognoissoit chevalier ne capi- Republique occupèrent les gouvernemens d'Itataine au monde tant honoré etrespecté,ni plus lie, et qui à n o m ouvert ne s'osoient nommer emdigne de ceste charge que le duc de Guise son pereurs, s'appellerent patrices de Rome. PASfrère. L A P L A N C H E , Estât, II, 51. — D'autres Q U I E R , Recherches, II, 9.
Nom. Réputation. — Ce Theagene eut ce nom
ayans fait profession contre leur naturel d'en
honorer une [damoiselle] par dessus les autres et par toute la Grèce, pendant qu'il estoit jeune, de
se vouer à elle, et que le temps soit venu que, surpasser ses compagnons en force, souplesse et
ayans perdu le goust de la noix, ils la veulent agilité de corps. L E L O Y E R , Spectres, VI, 15. —
laisser, ils... n'osent dirent la vérité de leur faict. Sainct Illidie... avoit le n o m de chasser les diables
F R . D ' A M B O I S E , Dialogues, I, 117 r°. — Pour re- hors les corps. VIII, 11.
Dire à qqn pis que son nom. Lui parler d'une
venir à M . l'admirai, il prit si grand goust à ceste
noix que luy donna M . le mareschal d'Estrozze, façon injurieuse, lui faire desreproches.— Il mequi ne l'en dégousta jamais jusqu'à ce qu'il en sura tellement son chemin qu'il estoit toute nuict
eust faict et veu l'expériance. B R A N T Ô M E , Admi- quand il y arriva. Parquoy, estant tout le monde
rai de Chastillon (IV, 295). — Je vous laisse à retiré, il ne trouva h o m m e ne femme qui luy dist
penser si la d a m e et maistresse de ceste servante pis que son nom. D E S P É R I E R S , NOUV. Récr., 26.
trouvoit goust à ceste noix. ID., Dames, part. II — Franc-Cœur... desfle et despité Nécessité, et
(IX, 547).
— 439 —
toute autre personne, de luy pouvoir dire pis que
son nom, s'il ne veut mentir cent piedz dedans sa
gorge. Opuscules (dans Brantôme, X , 115).
N o m a d e (H. D. T. Ronsard). — 1542. Ayant
divisé les nations en deux parties, à l'une adjoignit la gent militaire et les nomades circonvoisins.
DEROZIERS, tr. Dion Cassius, 267 b (Vaganay,
Franc, mod.).
Nomadien. Nomade. — Je délaisse cent mille
des Nomadiens et Trogloditains, lesquelz ne
mangent jamais que chair. P A S Q U I E R , tr. Plutarque, p. 125.
Nombrable. Que l'on peut compter. — C o m m e
l'on peut retenir a memore par les lettres nombrables de ce petit verset, B O U C H A R D , Chron. de
Bret., 75 c (G.). — Compartiment mesurable, ou
nombrable division. T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. III,
p. 323. — Pecune. Royne, argenteuse... nombrable ou innombrable. L A P O R T E , Epith., 311 r°.
— Quand elle ne pouvoit si haut son entonner
Qu'aux sièges elle peust grands troupes amener :
Car le peuple nombrable estoit petit à l'heure.
V A U Q U E L I N , Art poet., II, p. 58.
NOMBRER
e
2 Sem., Loy, p. 327. — O n ne pouvoit nombrer la multitude des morts. A U B I G N É , Hist.
univ., VI, 4.
Faire figurer dans un compte. — Il est nombre
pour le cinquième pape infâme. L E M A I R E ,
Schismes, Ve part. (III, 270). — Combien que
ceste vie soit pleine de misères infinies : toutesfois à bon droit elle est nombrée entre les bénédictions de Dieu. C A L V I N , Instit., XVII, p. 813. —
Et ja desja la race des François M e veut nombrer
entre ceux qu'elle loue. R O N S A R D , Odes, I, 22. —
De quelque quartier que les h o m m e s soyent nais,
soit de Palestine, ou de Tyr, ou d'Ethiopie, ils seront bien aises d'estre nombrez avec le peuple de
Dieu. C A L V I N , Quatre Sermons, ps. 87 (VIII, 447).
— Si lon m e veut contraindre nombrer entre les
ordonnances et statuts de Lycurgus ce que nous
avons escrit touchant les Ilotes... il m e sera force
de confesser que N u m a fut beaucoup plus sage.
A M Y O T , Compar. de Lycurgue, 1. — Et cherchent
autre adhèrent que m o y ceux qui veulent nombrer entre les belliqueux et magnanimes conquérants les roys de Castille et de Portugal. M O N -
Nombration. Faire nombrationde. Compter. — T A I G N E , II, 21 (III, 82).
Compter pour un paiement. — Aucun notaire
Je doubte m o n père, Semblablement j'ay m a marastre mère, Deux fois le jour faisant nombration ne pouvoit recevoir un contract de vente si preDe leurs aigneaux. G. M I C H E L , 3 e Egl de Virgile, mièrement l'argent n'estoit nombre en sa présence. L A R I V E Y , tr. Straparole, X , 4. — Que
7 r» (G.).
Nombre, Partie. — D e grande prospérité et chault il si tu vis d'une ferme acheptee A or nomrégime, ayant touts les nombres de perfection... bre n'aguere, ou depuis mainte année? G. P. P.,
il tumba en peu de temps en gouvernement de fr. Horace, Ep., II, 2. — C'est l'argent de vostre
rapine et de cruaulté. B U D É , Institution, ch. 38. bague, qu'on veut icy nombrer au marchant. D u
F A I L , Eutrapel, 33 (II, 169).
Rythme. — Pour conclure toute cete doctrine
Dénombrer. — Ainsi qu'un jour, au grand paet art de la figure de diction, ou du nombre (car
nous avons usurpé ces deus noms indifféremment lays, tes yeulx Veirent dressez les simulachres
l'un pour l'autre). F O U Q U E L I N , Rhetor., 34 v°. vieulx Des roys Françoys (Roy d'entre eulx l'exMètre, vers. — N e vous suffit-il pas de croupir cellence), Numbrer voulus tous par ordre et séen délices, Sans que vous corrompiez, par vos quence Ces tiens ayeulx. M A R O T , Epigr. de Salnombres charmeurs, D u lecteur.indiscret les peu monius (III, 152). — Il nombroit à par soy, à loisir, tout le fourniment de la galère. L A B O E T I E ,
constantes mœurs? D u B A R T A S , Uranie, p. 421.
A nombre de. A u m ê m e nombre que. — Panta- tr. Xénophon, ch. 14.
Énumérer. —• Car ces vertus, qui ne sont point
gruel dressa equippage de navires, à nombre de
celles que Ajax de Sdamine avoit jadis menées au nombrées, N e veulent point estre ainsi célébrées
convoy des Gregoys à Troie. R A B E L A I S , III, 49. Par bruyt mondain ni par humaine voix. D E S
Sans aucun nombre. Sans nombre, innom- P É R I E R S , Invect. contre Renommée (I, 145). — L a
brable. — J'y retourne de nouveau et manday et couppe femenine se fait seulement et observe es
remanday par toute Italie... messages et lettres deus dernières sortes de vers qu'avons aussi dernièrement nombrées au chapitre précédent. S E sans aucun nombre. J E A N D E L A T A I L L E , NegroBILLET, Art poet., I, 6. — Les ambassadeurs du
mant, Y, 4.
Nombrer. Compter. — Je voy un chien, je voy roy Antiochus... feirent un long narré de la
un vieil mastin... A qui on peult nombrer toutes grande multitude des combatans qui estoyent en
ses costes. L E M A I R E , 1 " Ep. de l'Amant vert (III, l'armée de leur maistre, et les nombrerent par
14). — Mais où se trouvera Qui ses faultes sçaura plusieurs divers noms. A M Y O T , Flaminius, 17. —
Nombrer, penser ne dire? M A R O T , PS. de David, La puissance D e nombrer n'a m a voix Tant
d'amours à la fois. BAÏF, Div. Amours, L. II (I,
17. — Quant à la grande et spacieuse mer, O n ne
360). — Tels et tant de mdheurs, Mastin, je te
sçauroit ne nombrer ne n o m m e r Les animaulx
qui vont nageant illeques. ID., 39. — Le Pas- désire, A qui mille et mille ans ne pourroyent pas
teur... A tout nombre le poil de vostre teste, Et suffire Pour d'ordre les nombrer. ID., Poèmes,
n en cherra un sans la volonté D e Dieu son père. L. III (II, 124). — Si je les voulois nombrer les
ID., Serm. du bon pasteur. — Qui a nombre, uns après les autres... le papier m e faudroit plus
quand l'astre qui plus luit Ja le milieu du bas que leurs illustres noms. B R A N T Ô M E , Mareschal de
Tavannes (V, 112).
cercle environne, Tous ces beaux feux. D u B E L Constater par un dénombrement. — Et du
LAY, Olive, 57. — Qui nombre de l'automne Les
innombrables fruits...? BAÏF, Div. Amours, L. III grand au petit, je nombre par raison Que nous
devons chercher les loix de la nature A u secret
(I, 387). — U n prince est indigent qui peut nomMer son bien. R O N S A R D , Elégies, 13 (IV, 89). — des espritz. A U B I G N É , Printemps, II, 16.
Se nombrer. Se compter. —• Je m e puis nombrer
J apperceuz... marcher les deux enseignes et les
gens a chevd, et nombris les gens de pied. M O N - et mettre parmy ceux qui ont gaigné quelque
L
chose par leur prouesse et valeur. B R A N T Ô M E ,
uc, L I (I, 179). _ Q u i e n void et compte un
rang, il peut aisément nombrer toute la trouppe. Rodomontades (VII, 79).
Nombre. Mesuré, rythmé. — Les sybiles en vers
M O N T A I G N E , II, 12 (II, 207). — Par le nombre
aes coups Pasne nombre ses pas. D u B A R T A S , le futur predisoyent, Et les prestres prioyent en
oraison
Nombrer
nombree.
(subst.).
D u— B ACar
R T Aau
S , nombrer
Uranie, j'en
p. 422.
serais
NOMBRERIE
— 440 —
mescontant. M. DE NAVARRE, Marg., Quatremot bouclier. — [Francus a] Pris son pavois nombrilleux et houpé, Rond. R O N S A R D , Franciade,
dames (IV, 99).
II,
1216, var. ms. — Les boucliers nombriUeuxet
Nombrerie. Calcul. — Or laissons ceste nomles clers morions Tintoient sec au choquer des
brerie, C'est a faire a clers definances.J. B O U pierreux horions. J A M Y N , Iliade, XII, 5 r°. —
C H E T , Regnars, 42 b (G.).
L'un de l'autre ils hachoient en ce choq périlleux
N o m b r e u r . Celui qui compte. — Les dits po- Les javelots ailez et boucliers nombrilleux. 11 r3,
seur et nombreur escriront au long toutes les — Et pource j'ay beaucoup de boucliers nombrilsommes du poids et des deniers. Pièce de 1543 leux. XIII, 19 v°. — Le coup ne faillit pas de
(G.). — Lesquels acquits nous voulons estre si- tomber en la place O ù près de l'estomac s'algnez de la main... desdits peseurs et nombreurs. longent deux baudriers, L'un qui sert à tenir les
Sept. 1549. Edit de Henri II (G.).
nombrilleux boucliers, Et l'autre qui soutient les
Ce qui sert à faire un compte. —• Ce nombre 16 tranchantes espées. X I V , 46 v°.
sera le nombreur des susdictes cinquante sepNomenclateur (H. D. T.findu xvie siècle). —
tièmes. V I N E T et M I Z A U D , Mais, champ., p. 144 1520. Thelephus, serviteur du nomenclateur de
(G.).
Caesar, cest a sçavoir de celluy qui appelloit les
Nombreusement. Avec mesure. — C o m m e un citoyens et retenoit les noms diceulx devant son
bon organiste, touchant dextrement et nombreu- seigneur. G. M I C H E L , tr. Suétone, II, 52 v°. — Il
sement les marches du clavier, les faict sonner feist aller ung de ses nomenculateurs vestu en sa
tantost bas tantost haut. L A B O D E R I E , Harmon., robe togdle... Les nomenculateurs estoient ceulx
Ep. (G., Compl.).
qui retenoient les noms des citoyens et les refeN o m b r e u x . Des nombres. — L'art nombreux raient par n o m et par surnom. V, 182 v°.
m e semond tirer d'infinité Infinies douleuis en
Nomenclature (H. D. T. 1569). — 1559. Le
un conte arresté. T Y A R D , Nouv. Œuv. poet., El. à grand persil... est selon le mesme le levistic vulRonsard.
gaire, quoy que maistre Jean Ruel le prenne pour
Multiple, causé par beaucoup de gens. — Ce l'ache, ce que nous avons suivy à la nomenclamonarque puissant, quifittrembler l'Asie Sous ture. M A T T H É E , tr. Dioscoride, 283 b (Vaganay,
le nombreux effroy de sa gendarmerie. M A T T H I E U , Franc, mod.).
Vasthi, III, p. 53.
Nomenculateur, v. Nomenclateur.
Rythmé, harmonieux. — Sous la nombreuse
N o m i n a l (H. D. T. 1520). — 1503. Opération
cadance D e la harpe d'Apolon. BAÏF, Amours de verbale et nominde. Guidon en franc, édit. de
Meline, L. II, Aux Muses. — Les loix aussi sont 1534,11 d (Vaganay, Franc, mod.).
appellees nombreuses, parce qu'anciennement on
Nominaliser. Rendre nomind. — Pour redeles faisoit en vers àfinque le peuple les chantast. vance la Redite seroit nomindisée, hoc est resL A P O R T E , Epith., 245 r°. — Soubs les accords serrée dans les destroits de ces dames nominales.
nombreux de m o n pouce sonneur, Je chantay, C H O L I È R E S , 5 e Ap.-disnée, p. 196.
Massiot, un h y m n e en son honneur. B R A C H ,
Nominalité. — Par les nativitez, Heures et
L. III, Elégie 3. — Et le marcher nombreux des jours, et nominditez, Dont follement ilz font les
impudiques dances. N U Y S E M E N T , ŒUV. poet., horoscopes. J. B O U C H E T , Ep. mor., II, vin, 3.
105 v°. — Plustost du ciel astre le mesuré contour
Nominateur. Celui qui donne un nom. — La
Bridera de son cours la vitesse nombreuse, ville n o m m é e Epidaurus en Grèce fut en ce temps
C O R N U , O. P., p. 96. — Gesloix à nature il donna. fondée et édifiée, le fondateur et nominateur de
Quand de ses doigts il ordonna Les cieux et leur laquelle fut Epidaurus, fils d'Argus. VIGNIER,
nombreuse dance. C A I L L E R (dans la Puce de Bibl. hist., I, 63 (G., Compl.).
Pasquier, II, 978). — Pendant qu'en leur mestier
Nomination. Dénomination, appeUation. —
jour et nuit tu t'amuses, Et que d'un vers nom- Encores nestoit pas ceste nomination attribuée
breux non encore chanté T u te fais un chemin à a toute celle nation et contrée que nous appelions
l'immortdité. R É G N I E R , Sat. 9.
Grèce. S E Y S S E L , tr. Thucydide, I, 1 (2 r°). —
[Curio] voulut estre appeUé empereur, pource que
celuy n o m est de moult grande auctorité envers
les gensdarmes... et maintenant jentens que ceulx
Venus. R A B E L A I S , III, 50.
soubz la conduicte desquelz ont esté tuez dix
O n dit aussi ombril et lombril. — L'eschine, lemille ennemys sont reputez dignes de celle nomiventre, l'ombril, le penil. Manière de langage, nation. ID., tr. Appien, Guerres civ., II, 7. —
p. 383 (G., Compl.). — Sa vertu est en l'ombril Les anciens sont grandement différents en la node son ventre. L E F E V R E , Bible, Job, 40 (G., mination et division des Gaules. T H E V E T , CosCompl.). — U n e vessie est amassée au dessous de mogr., X I V , 1. — Assassinateurs, nomination
l'ombril a ceste beste. L E B L A N C , tr. Cardan, turque demeurée jusques a aujourd'hui. TA222 r° (G. Compl.). — Apostumes qui se con- V A N N E S , Mém., p, 272 (G., Compl.).
gregent sous le lombril. C A N A P P E , Présages
Établissement. — Et au moien de sa certation,
d'Hipp.,1 (G., Compl.).
Dieu luy promist que nomination De luy feroiten
Nombrillere. Cordon ombilical. — Par la
terre universelle. J. B O U C H E T , Ep. mor., I, 2.
ligature appellée des femmes nombrillere. P A R É ,
Insinuer sa nomination, v. Insinuer.
XII, 6.
N o m m é . Fixé. — Ceulx de la Phocide à un jour
Nombrillet, dimin. de nombril. — Ma nimn o m m é tuèrent tous les magistrats et officiers des
phette, driadette, M a doucette, m a garcette, M o n Thessdiens qui exerceoient tyrannie en leurs
teton, m o n nombrillet. T A H U R E A U , Baisers, 1. — villes. A M Y O T , Faicts des femmes, Dames de la
Nombril... Le dim. Nombrillet. L A P O R T E , Epith., Phocide.
282 r°. — Donc, m o n petit nombrillet, M o n petit
R e n o m m é . — A noble et scientifique persone
teton douillet. G U Y D E T O U R S , Mignardises (II, messire Charles du Molin de Paris, docteur es
Nombrilleux, épithète homérique jointe au
| droitz, très n o m m é . J U L Y O T , l re part., 7.
Nombril. Nombril de Venus. Sorte de plante.
— Par plus haulte ressemblance est dict le nombril de Venus, les cheveulx de Venus, la cuve de
A
Mal nommé. De mauvaise réputation. —
Charles du Moulin... a voulu dire... que Constantin le grand estoit bastard, natif de Nicomedie, et
que saincte Heleine sa mère estoit par conséquent
femme mal nommée. T H E V E T , Cosmogr., VI1T, 7.
— Il disoit qu'en toute une province a peine y
avoit il une femme de qualité qui fust mal nom-
NON
joyes nompareilles Sont à jamds en ce lieu fleurissans. M A R O T , Temple de Cupido. — Phebus...
Veit ce jeune h o m m e estonné à merveilles D e
veoir là hault choses si nompareilles. ID., L. II
Metamorph. (III, 202). — Mais il a veu la beauté
nompareille D e m a déesse. D u B E L L A Y , Olive, 16.
— Mais ayant esprouvé ta bonté nompareille...
mée. M O N T A I G N E , II, 2 (II, 17).
Je souhaite qu'un jour je te puisse adorer. ID.,
N o m m e e m e n t . Expressément. — Celle paix ne Regrets, 161. — Ainsi venoyent les ouvrages à se
fut point exécutée ne observée dung cousté ne haulser et avancer, estans superbes en magnifidaultre es choses qui furent n o m m é m e n t dictes. cence de grandeur et nompareilz en grâce et
SEYSSEL, tr. Thucydide, V, 4 (160 v°).
beaulté. A M Y O T , Périclès, 13. — Je veux te louer,
Surtout. — Attendu n o m m e e m e n t que Marot, te chanter, Dire ta beauté nompareille. A U B I G N É ,
Saingelais, Sdel, Héroët, Scève... en usent ordi- Primtems, I, 33. — Nous avons mesnage des
nairement et sans scrupule. S E B I L L E T , Art poet., processions nompareilles. Sat. Men., Har. de
lt 7. — Ceux qui ont donné beaucoup à la grâce M. le lieutenant, p. 81. — Et dea! qui ne seroit
et à l'elegance du langage, ils sont dangereux à espris D'une beauté si nompareille? G O D A R D ,
entreprendre, n o m m é m e n t pour les rapporter à Desguisez, III, 1.
un idiome plus foible. M O N T A I G N E , II, 12 (II,
Nompareille (subst.), n o m d'un caractère d'im149). — Lâchez, en Platon..., dit n'avoir jamais primerie. — Les characteres sont ceux cy, et les
de cette eschole veu sortir nul grand h o m m e noms des lettres. 1. Nompareille, c'est à dire fort
de guerre, et n o m m é m e n t des maistres d'icelle. petite. B I N E T , Merv. de nat., p. 299 (G., Compl.).
Il, 27 (III, 110). — Jettez vous en l'expérience de
Nompareillement. D'une manière incompatous les m a u x qui vous peuvent arriver, nom- rable. — Leptines... après avoir combattu nonmément des plus extrêmes. III, 12 (IV, 187).
pareillement et avoir fait grand meurtre des CarN o m m e u r . Celui qui donne un nom, son nom. thaginois autour de luy, flnablement y acheva ses
— Qui ne cognoist Icare, Le n o m m e u r d'une jours. A M Y O T , tr. Diodore, X V , 5. — Dion... pémer...? J O D E L L E , Cleopatre, II (I, 120).
nétra jusques au milieu des ennemys, là ou en
Nomophylace (vonotpûXaÇ). — A tel effect es- combattant non pareillement il en tua de sa main
toyent anciennement ordonnez les nomophylaces grand nombre alentour de luy. X V I , 5. — Priés
par la Grèce et les censeurs à R o m e . L E R O Y , tr. fort pour moy, qui suis tant et si nompareillement
Polit, d'Aristote, II, 6, Comment. — Platon es vostre. F R . D E S A L E S , Lettres, 300 (XIII, 76). —
Loix... monstre la nécessité et importance des Ce doux enfant soit à jamais la vie de vostre
repetundes... dont les nomophylaces en Grèce et cœur, m a très chèrefille,que je chéris nompareilles censeurs à R o m e avoyent c o m m u n é m e n t la lement. 1148 (XVII, 118).
charge. IV, 15, Comment. — Les Athéniens
N o m p e r , v. Nompair.
avoient leurs nomophilaces, qui veult dire conserN o m p o u r t a n t (ce), v. Non, p. 443, col. 2.
vateurs et gardiens de leurs loyx. L ' H O S P I T A L ,
Non. Pour ne... pas ou ne pas. (Devant un
Reformat, de la Just., 6e part. (V, 205).
verbe à un mode personnel, avoir, estre, faire, etc.).
Nomothete (vopwOé-nrjç). — E n ceste luitte, ils — Il a souvent cherché les moiens de parler à elle
ont Jesus-Christ... tantost pour agonothete, juge et prendre sa cognoissance. — Ce qu'il a fait. —
et président, et tantost pour nomothete et pres- N o n a, non ; oyez, si vous voulez, lafin.F. D ' A M crivant loix de la luitte. L E L O Y E R , Spectres, BOISE, Neapolitaines, II, 3. — Nous cuydons
VIII, 9.
qu'elle soit vraye, mais non est. M A R O T , Préface
Nompair. Impair. — [Le nombre ternaire] est du Roman de la Rose. —• Je seroys d'advis
un nombre de sa nature parfaict, et le premier des (paradventure non seroys) y aller et entendre
nompers. A M Y O T , Fabius Maximus, 4.
quel seroit leur jugement sus vostre entreprinse.
Sans égal, incomparable. —• [Le rai d'Angle- R A B E L A I S , III, 24. — Autant faict de la coingnee
terre] avoit refusé de se comprendre en la paix... d'argent : et dict. N o n est ceste cy. IV, Prologue.
ainsy quefitce brave et nomper duc Charles de — Quand sainct Paul dit : Faites, et c'est Dieu
Bourgoigne. B R A N T Ô M E , Grand roy François (III, qui fait, il semble que ce sont deux choses répu164).
gnantes, mais non sont. C A L V I N , Serm. sur le
(Subst.). Nombre impair. — Il entra ainsi que Deuter., 5 ( X X V , 655). — J'ay souvenance de
maistre de l'art avecques un non-per de compa- l'avoir veue, et ay tousjours creu qu'elle estoit à
gnons dedans son cercle séellé, bouclé et cacheté eux. — N o n estoit : c'est lafilled'une femme qui
de mots propres et sacrés. T A H U R E A U , Sec. dial, estoit venue jusques là de la Calabre. J E A N D E L A
p. 114.
T A I L L E , Negromant, I, 2. — D e dire que ce feu
Celui qui est sans égal, incomparable. —• M . de soit rouge, non est, ains tire sur une couleur blaNemours, le non-per pour lors de la chrestienté. farde et amortie. T H E V E T , Cosmogr., III, 8. —
B R A N T Ô M E , Couronnels franc. (VI, 122). — U n e Vous penserez, paraventure, que tout ce que je
autre belle retraicte fit ce brave Philibert de vous ay cy-dessus discouru soit un discours fait en
Ghaslon, prince d'Orange, le non-pair de la vain ; non est. P A S Q U I E R , Lettres, XIII, 11. — Si
Flandres. ID., Retraictes de guerre (VII, 271-272).on vient à objecter... que ceux qui requièrent
— Tels y en avons-nous veu misérablement mou- l'ayde du magistrat... anticipent ceste vengeance
rir, qu'ils estoyent bastants pour conquérir tout de Dieu : je respondz que non font. C A L V I N ,
un royaume, tesmoin M . de Bussi, le n o m p d r de Instit., X V I , p. 772. — Vraybis (respondit H o m e son temps. ID., Dames, part. II (IX, 187). — Mais naz) non ferons. R A B E L A I S , IV, 54. — M a foy,
aussi quel mary estoit-ce? C'estoit le nomper du vous attendrez un peu. — N o n feray, je quitte le
monde (IX, 645).
jeu. B E L L E A U , Reconnue, Y, 4. — Si on vous réNompareil. Sans pareil, incomparable. — Le plique que les aultres lettres veulent estre ainsi
premier huys de toutes fleurs vermeilles Estoit assises et situées lune joignant a lautre, dites que
construict et de boutons yssans, Signifiant que non veulent. T O R Y , Champ fleury, L. III, 32 v°.
Devant un infinitif). — Les Syracusains..,
NON
44
pour non monstrer quilz fussent espoventez, sor-leur discours fourvoyé Q u e d'un conte d'Urgande
tirent de la cité aux champs pour présenter la ba- et de m a mère l'Oye. R É G N I E R , Sat. 15. — Quin'a
taille aux ennemys. S E Y S S E L , tr. Thucydide, V I , point de procès au Pdais n'a que faire, U n prési17 (214 v°). — Il est difficile a ceulx qui excellent dent pour m o y n'est non plus qu'un notaire. ID.
par dessus les aultres de non espérer et tascher Œuv. posth., Satyre.
Non explétif. — (Après un verbe de défense).
a la monarchie. ID., tr. Diodore, II, 1 (34 r°). —
Et ne croy pas (ou tu es impassible) Qu'à ta jeu- Je voudroys... que tous roys et princes amateurs
nesse il ayt esté possible, E n regardant si par- de leur langue deffendissent, par edict exprès, à
fdcte beauté, D e non sentir sa doulce cruauté. leurs subjectz de non mettre en lumière œuvre
M A R O T , Epistres, 23. — Ceste coustume est receue aucun... si premièrement il n'avoit enduré la
et usitée de non ordonner pour pasteurs des lyme de quelque sçavant h o m m e . D u BELLAY,
Eglises sinon barbiers, cuysiniers, bouteilliers, Deffence, II, 11. — Quelques gouverneurs firent
muletiers, bastardz, et toutes telles sortes de faire deffenses publiques de non aller au presche.
gens. C A L V I N , Instit. XIII, p. 697. — Je com- A U B I G N É , Hist. univ., VIII, 4.
(Dans une comparaison). — M o n cueur ayme
menceray à parler quand je sçauray dire choses
dignes de non estre teues. A M Y O T , Caton d'Utique, mieulx estre serviteur des bons que non seigneur
4. — Le soldat ne le pouvoit non aimer, ny luy des mauvais. L A G R I S E , tr. Guevara, I, 21. — Les
pareillement le soldat. P A S Q U I E R , Lettres, X V I I , 5.festes des h o m m e s v d n s sont plus pour esjouir
(Devant un participe présent). — Dardanus fut leurs corps que non pour reformer leurs esperitz.
contraint de ldsser le païs, et depuis non osant I, 38. — J'ayme mieulx estre disciple des saiges
philosophes que non roy des rudes barbares. I,
retourner, il fonda Troye. L E M A I R E , Illustr., I, 1.
— Elle non entendent ce qu'il disoit, imagina 45. — Les h o m m e s fort studieux sont plus perséestre ce qu'elle pourpensoit. R A B E L A I S , III, 19. — cutez de maladies que non les autres. II, 13. —
Je ne veux alléguer... la-simplicité de notz ma- L a sensitive est plus digne d'estre estimée que non
jeurs, qui se sont contentez d'exprimer leurs con- l'autre, qui nous est, pour sa vilité, commune
ceptions avecques paroles nues, sans art et orne- avec les choses inanimées. P A S Q U I E R , Colloques
ment : non immitans la curieuse diligence des d'amour, 2 (II, 794). — Laisse làtelsmeschans,
qui tiennent plus de la beste brute que non de
Grecz. D u B E L L A Y , Deffence, I, 9.
Non pour ne. — (Avec pas). T u m'as mis hors l'homme. K E R Q U I F I N E N , tr. GeUi, Disc. II, p. 57.
de grand ennuy. — N o n ay point. — Vrayement — J'estimay plus la louange que m e donna ce
si as. D E S P É R I E R S , Andrie, II, 2. — D u gouver- gentilhomme... que non dix mil livres de rante.
nement de son mesnage et de sa maison, chascun M O N L U C , L. I (1,101). — Je ne pense point qu'ils
en a sa part. N o n a pas, ce dit iEsope en se riant, s'y vueUIent non plus fier qu'en cestuy-ci. ESsi vous y comprenez Anacharsis : car... il n'a T I E N N E , Precellence, p. 359.
(Avec une idée d'antériorité). — Quand les anpoint de maison. A M Y O T , Banquet des sept sages,
12. — J'ay peur qu'il soit desja de la mort le bu- ciens entreprenoyent la guerre, ils eslisoyent pretin. — N o n est pas, si Dieu plaist, il en seroit nou- mièrement sages pour les conseiller que non les
velle. G A R N I E R , Bradamante, 1255. — D e quel capitaines pour combatre et batdUer. L A GRISE,
pris est-elle? — D e vingt livres d'argent. — Vray- tr. Guevara, I, 40. — J'avois plus de six ans avant
ment c'est trop. — N o n est pas, beau sire. B R E - que j'entendisse non plus de françois ou de periTIN, tr. Lucien, Vente des vies, 26. — E n pressant gordin que d'arabesque. M O N T A I G N E , I, 25 (I,
trop fort là dessus, pour non estre pas stilé, le ta- 215).
(Avec une idée de préférence). — Nous eussions
bleau fut rompu. ID., Vie de Lucien. — Cyrus,
Alexandre, Caesar... ne l'ont pas oubliée [la bien voulu que M . le mareschd eust prins oppibeauté] à faire leurs grands affaires. Non a pas le nion de deffendre la Guyenne que non de retourner en Languedoc. M O N L U C , L. VII (III, 134). —
premier Scipion. M O N T A I G N E , III, 12 (IV, 198).
(Avec point). — Mais tu es un maulvais don- Aucun ne ferait doubte de punir de mort le juge
neur, Je le voy tresbien. — N o n suis point : Mais qui par cholere auroit condamné... Pour quoy estcroy qu'elle n'en prendrait point. M A R O T , Dia- i' non plus permis aux pères et aux pédantes de
fouetter les enfans et les chastier estans en chologue de deux amoureux.
Non pour ni. — N e fut chose qui m e divertist lere. M O N T A I G N E ? II, 31 (III, 134).
Non pas explétif. — Aultresfois vous avez en
de vous secourir, non la peine, non les menasses
des ennemys. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, m a compaignie plus aggreable que non pas mainL. L U I , ch. 88 (200 r°). — N o n les pleurs des tenant. Amadis, 1,2. — Il fault dire fortune avoir
femmes, ne le cry des enfans, non la supplication esté plus favorable à ceste dame que non pas sa
des h o m m e s ne le peurent esmouvoir à compas- propre prudence. Comptes adventureux, 51 (II,
145). — Je confesse avoir plus estudié à rendre
sion quelconque. T H E V E T , Cosmogr., IX, 11.
Non plus. Pas plus. — Laquelle division n'est fidèlement ce que l'autheur a voulu dire que non
non plus propre que leur diffinition. C A L V I N , Ins- pas à orner ou polir le langage, ainsi que luy
tit., Y, p. 310. — Quant à m o y , je n'aspire à si m e s m e a mieulx aimé escrire doctement et gravehaulte louange, Et ne sont mes protraits auprès ment en sa langue que non pas doucement ny
illustres, Au roy
de voz tableaux N o n plus qu'est un Janet auprès facilement. A M Y O T , Hommes
d'un Michelange. D u B E L L A Y , Regrets, 21. — La Henry IL — Je suis d'opinion que les meurs des
royauté par m o y n'est non plus estimée (Si l'aise h o m m e s se descouvrent beaucoup mieulx par les
luy défaut) qu'une ombre de fumée. B A Ï F , Anti- paroles que non pas par les traicts du visage. ID.,
gone, Y, 1. — Vous n'estes non plus parée que si Caton le Censeur, 1. — Les terres des lieux monvous n'estiez pas des nopces. L A R I V E Y , Jaloux, tueux sont plus salées que non pas celles des
II, 3. — Quant aux armes... ils estoient si accous- vallées. P A L I S S Y , Recepte véritable, p. 31. —Vous
tumez à les avoir sur le dos qu'elles ne les empes- estes l'ombre d'un amant Plustost que non pas un
choient non plus que leurs membres. M O N T A I G N E , amant. B A Ï F , Rrave, III, 1. — Il est plus dangeII, 9 (II, 104). — Nous ne s o m m e s non plus près reux faire injustice que non pas la souffrir.
du ciel sur le mont Senis qu'au fond de la mer. A M Y O T , Comment il faut lire les poètes, 14. —
II, 12 (II, 279). — Je n'ay de leurs discours ny Lesdits chevaux sont de moyenne grandeur...
plaisir ny soucy, Et ne m'esmeus non plus quand ausquels ils donnent volontiers de ce grain pour
—
443
les tenir fraiz et disposts que non pas d'avoine.
T H E V E T , Cosmogr., IX, 9. — [Les stoïciens] font
estât de trouver bien plus facilement pour quoy
une chose soit fausse que non pas qu'elle soit
vraye. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 324). — Je cognois
mieux son bien que non pas elle mesme. G A R
NIER, Bradamante, 312. — U n poisson se vendoit
plus cher à R o m e que non pas un bœuf. G. B O U CHET, 6e Seree (II, 23). — Cela estoit plus admirable'en ce grand saint que non pas imitable. F R
DE SALES, Entretiens spirituels, 9 (VI, 143). —
creus que mes jours Dévoient plustost finir que
—
NON
larron, non pas? Que t'en semble? A M Y O T , Dicte
des roys et cap., César Auguste, 5.
Non pource. Cependant, malgré cela. —
Grande est vostre gloire, Rommains, pour les victoires que vous avez eues et pour les triumphes
que de plusieurs royaumes avez triumphe ; non
pource plus grande sera vostre infamie es siècles
advenir pour les cruaultez que vous avez faites.
L A G R I S E , tr. Guevara, III, 3. — Encores que ne
sçachons dire ce que nous vouldrions par bon
Je
style, non pource ne laissons de congnoistre lequel
doit estre approuvé pour bon. Ib.
non pas son discours. R É G N I E R , Sat. 8. — O u ces
Non pour cela. Cependant, m d g r é cela. — Ce
honneurs cuisans, que la faveur départ Souvent mot fut trouvé plaisant, mais non pour cela Pémoins par raison que non pas par hazard. ID., riclès n'enfleschitjamais. A M Y O T , Périclès, 30.
Œuv. posth., Satyre.
Non pourtant. Cependant, malgré cela. — JaNon plus que. C o m m e , de m ê m e que. Voir Plus. çoit que par ce que j'ay dict cy devant soit assez
Non. Pas m ê m e , non pas m ê m e . —• Car se sen- amplement vérifié et comprouvé ce que je propotant quasi serpent blessé, Rien ne le peult, non saylors... non pourtant il reste encores plusieurs
dorion, guérir. S C È V E , Délie, 30. — Lors vous, choses à dire. S E Y S S E L , Hist. de Louys XII, p. 127.
nuisantz, dieux des umbres silentes (Me préser- — N o n pourtant Pericles perseveroit tousjours
vant elle d'adversité) N e m'osterez par forces en lopinion de laquelle il avoit esté lannee précéviolentes Non un iota de m a félicité. 75. — Las il dente. ID., tr. Thucydide, II, 8 (60 r°). — Mais
n'y a rien net, non les estoiles, Devant son œil non pourtant, tout ainsi mort quilz le trouvèrent,
[de Dieu]. F O R C A D E L , p. 11. — Je le suys [ma- luy tranchèrent la teste, et la portèrent sur le bout
rié] : et ne vouldrois ne l'estre pour toutes les lu- dune lance. ID., tr. Appien, Guerre Lyb., ch. 5. —
nettes d'Europe : non pour toutes les bezicles Celuy Catilina... pour son ambition estoit venu
d'Afrique. R A B E L A I S , IV, 5. — J'ay la main a grande povreté : mais non pourtant il avoit la
blanche, escrivant lettre noire Q u e ne pourra faveur daucuns puissans h o m m e s et femmes.
nulle pluye effacer, N o n toute l'eau soit de Seine ID., Guerres civ., II. 1. — N o n pourtant Pericles
ou de Loire. F O N T A I N E , Ruisseaux, p. 130. — Je tint tousjours ferme, et ne se despartit de son
sçay qu'il n'y a dame, N o n celle dont la flame opinion pour cela. S E L V E , tr. Plutarque, Périclès,
Vint la flame tenter D e Jupiter, Qui s'offensast, 42 r°. — N o n pourtant Flarninius ne fut persuadé
cruelle, De nous voir devant elle Nous mettre au aulcunement par ces remonstrances. ID., Fabius
plus haut lieu. B E L L E A U , Bergerie, l re J. (I, 313).Maximus, 47 r°. — N o n pourtant, combien quil
— Il n'y a prince de son sang, pouvant succéder eust laissé perdre la ville, toutes fois âvoit il
à la couronne, qui suyve la cour, non ses propres tresbien deffendu le chasteau. 57 r°. — N o n pourenfans. T H E V E T , Cosmogr., II, 14. —• Quand tant il m e sembloit qu'elle estoit trop frisque. D u
Clovis leur roy se chrestienna, il n'y eut aucun, F A I L , Baliverneries (I, 22). — D e la prendre par
non des princes, qui en appellast : ains suyvans force n'avoient ilz point d'espérance... et non
son fait, chacun embrassa l'Evangile. T H E V E T , pourtant les Athéniens du commencement feirent
Cosmogr., X X , 9.
quelques approches, et donnèrent des assaults à
Ni même, et non pas m ê m e . — Eglise cathé- la ville. A M Y O T , tr. Diodore, XIII, 23. — Il n'y
drale, En France ne trouvant église qui l'égale, eut maison en toute la ville ou sa mort ne fust
Non celle dont Ephese a l'orgueil tant vanté. grandement regrettée... mais non pourtant ne
BRACH, Hymne de Bourdeaux.
laissèrent les tyrans de persévérer en leur mesNon pas. M ê m e , ni m ê m e , pas m ê m e , non pas chanceté. X I V , 2.
même. — N e Faulx Semblant, ne Danger le reCe nompourtant. Cependant, m d g r é cela. —
belle Ne m e pourront séparer de vous, belle, N o n Et si ton père au corps sest monstre fier, Ce nompas la mort, quand devant m o y seroit. M A R O T , pourtant a toy point il naffier Davoirfiertéet le
Balladin. — Et par eux n'ay loisir non pas de cueur inhumain. M . D ' A M B O I S E , Ep. et Lettres
respirer. BAÏF, Amour de Francine, L. Il (1,154). amoureuses, 70 v°. — Si tu es riche, et avecques
— Cest horrible enfer, Qui ne craindrait aucun ton bien A y e trop plus que je nay dentretien... Ce
pouvoir humain, N o n pas des dieux la fou- nompourtant tu ne doibs despriser Cil qui ne
droyante main. D u B E L L A Y , Enéide, 1. V I (M.-L., quiert sinon de te priser. 112 r°.
I, 420). — Les belliqueux Romains, qui veinNon pourtant que. Quoique. — N o n pourtant
quirent la terre, N e pourroyent s'égaler à sa belle quil obviast et rencontrast Lucius Cassius son
vertu, Non pas ce Scipion, bien qu'il ait combatu adverse partie m u n y , garny et ayant en sa puisLe vaillant Hannibal. R O N S A R D , Poèmes, Retour sance dix navires rostrées, point ne fuit. G. M I d'Anne de Montmorency (V, 208). — Exécuter C H E L , tr. Suétone, I, 29 r°. — E s autres batailles
rien de bon je ne puis, N o n pas penser. B È Z E , furent victorieux... non pourtant qu'ilz fussent
Abraham, p. 43. — J'ay un bon garçon de tailleur en plus petit nombre quilz nestoient en Dirrachie.
à qui je n'ouy jamais dire une vérité, non pas j ; 31 ro — T] z l U y respondirent quilz estoient ses
quand elle s'offre pour luy servir utilement. M O N - chevaliers pour le servir en toutes choses : et le
TAIGNE, I, 9 (I, 45). — J'estois... si pesant, mol et suyvirent en Affricque non pourtant quil ne le
endormy qu'on ne m e pouvoit arracher de l'oi- voulust. I, 32 r°. — Auguste... jamais ne parla
siveté, non pas pour m e faire jouer. I, 25 (I, 216). au sénat ny au peuple fors eloquentement et par
— Il n'est rien pourquoy je m e vueille rompre la oraison bien composée, premièrement préméditée,
teste : non pas pour la science, de quelque grand non pourtant quil feust prompt et subit a ditter
prix qu'elle soit. II, 10 (II, 109). — Elle est im- et parler sans telles préméditations. II, 86 r°. —
pénétrable, close et fermée, tellement qu'il n'y Et non pourtant que tu n'es la première Ayant
peut rien entrer, non pas l'eau de la mer seule- trouvé ces abus, ny dernière : Plus il en est, tant
e
je le
ment.
Non II,
pas?
12N'est-ce
(11,209).
pas? — Theodorus... est un pire
Non
que.
treuve.
Et non
J U Lpas
Y O Tseulement,
, l Ie part.,et
10à (3
plus
Elégie).
forte
NONAGESIME
—
444 —
raison. — Il sera mauidict des dieux et hay des 2. — O n sçait de toute mémoire les femmes
hommes, l'homme qui oste à autre la vie, encores n'avoir esté colloquées en tel degré de liberté que
que ce soit par justice, non que pour plus de soy les h o m m e s : et estre permis aux hommes beauattdndre renommée. L A GRISE, tr. Guevara, III, coup de choses que non aux femmes. PASQUIER
8. — Les os aussi peult rompre et digérer, Non Monophile, L. I (II, 737).
qu'engloutir la chair et dévorer. Anc. Poés., IV, Dire de non. Dire non, refuser. — Garde toy
49. — Tost âpres il eut moyen... d'en juger par bien que de chose qu'il vueille jamais, voire s'il
expérience, non que de l'œil. G. D U B E L L A Y , vouloit nostre asne, qu'on ne luy die de non. L E
Mém., L. VII, 229 r° (G.). — Je n'ay vescu M A Ç O N , tr. Decameron, VIII, 2. — Là où il diroit
jusques icy en telle ignorance que je n'entendisse de non, tu luy diras de m a part qu'il ne se trouve
les points de nostre foy, et prie Dieu qu'il ne m e jamais en lieu où je soye. IX, 1. — Diray je de
laisse pas tant vivre que de penser seullement, non, pour la première chose dont ceste gentilnon qu'escrire, chose qui soit contre son honneur femme, que j'ay tant aymee, m'arequis...?Ib.
et de son Eglise. J. D U B E L L A Y , Lettres, A u card. Dire non, dire que non, nier. — Puis leur dedu Bellay, 1. — Qui m e viendrait employer à mandèrent si au contraire ilz avoient point faict
mentir, à trahir et à m e parjurer, pour quelque aucun desplaisir à ceulx de Lacedemone : il n'y
service notable, non que d'assassiner ou empoi- eut celuy qui ozast dire de non. A M Y O T , tr. Diosonner : je diroy, Si j'ay volé ou desrobé quel- dore, XII, 16. — A fin qu'elle ne doute d'estre
qu'un, envoyez m o y plustost en gdlere. M O N - abusée... il commence son epitre en l'assurant de
non. F O N T A I N E , Epistres d'Ovide, Ep. 19, Préface,
T A I G N E , III, 1 (III, 251). — L'amour ne m e
semble proprement et naturellement en sa saison p. 376.
Non (prononc. : nen). — N'en prenez pitié ne
qu'en l'aage voisin de l'enfance... E n la virilité,
je le trouve desja aucunement hors de son siège, mercy, N e n plus que de chiens enraigez. GRINnon qu'en la vieillesse. III, 5 (III, 389). — Nous G O R E , S* Loys, L. III (II, 88). — Une espée n'y
embrassons et ceux qui ont esté, et ceux qui ne faisoit n e m plus de mal que sur une secrète. LOYAI
sont point encore, non que les absens. III, 9 (IV, S E R V I T E U R , ch. 40. — Le seigneur de Bayart
85). — Le sort en son courroux n'a versé tant de n'est de fer ny d'acier n e m plus que ung autre.
peine Sur aucun des mortels non que sur une Ch. 62.
N o n a g e s i m e (nonagesimus, quatre-vingtreine C o m m e sur m o y chetive et pleine de douleurs. M O N T C H R E S T I E N , Reine d'Escosse, III, dixième). — Le midy [se trouve] au mylieu des
deux nonagssimes (ou nonantaines). P. DE
p. 90.
Seulement. — E n lieu publicque hantera le M E S M E S , Instit. astron., p. 114 (G., Compl).
Nonain, v. Nonnain.
moins qu'il luy sera possible, et non que par
N o n a i n e (fièvre). — [Lesfièvresintermitcommandement et ordonnance du mary. C H A N G Y ,
Instit., Il, 6. — Puis qu'avez veu l'epitre tant tentes] sont appellées du n o m du jour qu'elles
mal faite, N o n qu'ebauchee et encore impar- arrivent, sçavoir quintdnes, sextaines, octaines,
faicte Qu'on m'a robee. F O N T A I N E , Passeiemps, nonaines. P A R É , X X , i, 28. — Les uns ont dit
p. 302. — Faunes, silvains, et dieux connus N o n qu'ils avoient veu des fièvres quintaines, les
que de leur terre voisine Et de l'innocente poi- autres des sextaines, les autres des septaines, octrine D u laboureur et du berger, Sans plus loing taines, nonaines. X X , i, 30.
leur gloire estranger. B E L L E A U , Petites Inv., Elec- Nonal. D e none (heure canonide). — Nos
tion de sa demeure (1,78). — Or est le grand prieur belles mines, grimasses, moues, morgues et chimort en haste, et non que trop tard. L A P L A N C H E , magrees, tant matutines, missotieres et nonales
Marchans, II, 249. — C'estoit santé, m d s non que vespertines, completoires et nocturnales.
qu'à la comparaison de la mdadie qui Pa suyvie M A R N I X , Differ. Relig., II, iv, 5.
Nonantaine, v. Nonagesime.
M O N T A I G N E , III, 12 (IV, 182). — Le roy... luy
Nonante. Quatre-vingt-dix. — Ils se rescommanda d'embrasser Quelus. Bussy luy respond : « Et non que cela, sire? s'il vous plaist que jouissent plus d'un pécheur quand il se convertis!
je le bdse, j'y suis tout disposé » ; et luyfistune à repentance que de nonante justes, quand ils auembrassade à la Pantdonne ; de quoy toute la ront tousjours persévéré à bien faire. CALVIN,
II se trouva avoir nocompagnie... ne se peut empescher de rire. M A R G . Instit, I, xiv, 7. —
nante mil h o m m e s de pied. B R A N T Ô M E , Charles
D E V A L O I S , Mémoires, p. 146.
Loin que. — Le feu surprint toutes les navires, Quint (I, 19). — Chascun d'iceux a nonante
et... les h o m m e s y estans ne se povoyent ayder marches. Tr. F O L E N G O , L. X V (II, 35). — Le duc
eulx mesmes, non qu'ilz peussent faire mal à de Mercœur... se mit aux trousses de L'Homautres. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. L, ch. 79 meau, qui avoit deux compagnies d'harquebusiers
à cheval faisant nonante hommes. A U B I G N É , Hist.
(176 r°).
univ., XII, 6. — Elles ne voulurent jamds hausNon sans plus. N o n seulement. Voir Plus.
Non seulement. N o n seulement ne. — Et est né- ser leur filtre de damoiselles, bien qu'elles eussent
cessaire... que tu non seulement soys injuste, l'une octante et l'autre nonante mille livres de
m d s encores que ne semblés de le estre. D E R O - rente. ID., Faeneste, IV, 20. — Je m e donne à nonante et seize diables. R A B E L A I S , V, 42. — Voici
ZIERS, tr. Dion Cassius, 1. L V , ch. 111 (226 r°).
Si bien non. Sinon bien peu. — Aussi n'ha ledict donc que raconte Dion l'historien d'un larron ou
Turc fortes citez, villes, ne chasteaux, si bien peu capitaine de larrons qui fut du temps de l'empereur Sévère, environ cent nonante cinq ans après
non. S E Y S S E L , Hist. de Louys XII, p. 150.
Que bien peu non. Sinon bien peu, que bien peu. la nativité de nostre Seigneur. E S T I E N N E , Apol
— Certes, amye, assez ay leu en livre Ce mot com- pour Her., ch. 15 (I, 245). — Trois du conseil
mun, mais cela ne m e livre Allégement de dueil, furent choisis pour esplucher les nonante-un arque bien peu non. C R É T I N , A U nom de la royne ticles. A U B I G N É , Hist. univ., VII, 17. — Le
pseaume nonante et quatrième. C A L V I N , Instit.,
Marie, p. 197.
Non dans une phrase elliptique. — Voila Pen- III, xx, 20.
Nonantieme. Quatre-vingt-dixième. — L*
nuy auquel le roy Perion avoit ldssé son Elisene,
laquelle
le
luy
eust
volontiers
faict
entendre,
s
'
i
l
luy eust semblé possible. Ce que non. Amadis, I,
— 445 —
NONCHALLLER
nonantiesme sermon. CALVIN, Serm. sur le liv. de Nonceur. Celui qui annonce. —• L'oiseau
Job 90 (XXXIV, 355). — Il est dit au pseaume cresté, sur l'aube matiniere, Nonceur du jour,
non'antieme... 125 ( X X X V , 81).
qui ores vient à nous... Pousse son chant, saNonce (H. D. T. 1578). — 1568. Ainsi que luant la lumière. B U T T E T , Amalthee, 247, p. 316.
l'écrivoit son nunce. C H O M E D E Y , tr. Guicciardin, Nonchalamment. Avec insouciance. — Je voy
nonchdamment la mort, quand je la voy univerHist. d'ital, 366 b (Vaganay, Franc, mod.).
Celui qui annonce, courrier, messager. — Ja sellement. M O N T A I G N E , III, 4 (III, 309).
n'envoirai-je dans Carthage Nonces superbes en Nonchalance. Insouciance. — Le Seigneur
message. L. D E L A P O R T E , tr. Horace, Odes, IV, par ses préceptes poinct et resveille les cons4. — Mercure, nonce du ciel. P A P O N , Pastorelle,ciences des iniques, à fin qu'ilz ne se flattent
Acteurs. — (C'est Mercure qui parle). Nonce res- point en leurs péchez par nonchallance de son juplendissant, je m e coule en ces lieux Pour vous gement. C A L V I N , Instit., II, p. 101. — Dont puis
manifester les oracles des cieux. Ib., Prologue. — après procéda l'effrenee licence et la nonchdance
Maintesfois je sollicitay m a chère nourrice de re- de toute honesteté, en laquelle tumberentles oratrouver le jeune ambassadeur et nunce de la teurs et entremetteurs des affaires. A M Y O T , Nijoyeuse nouvelle. G. C H A P P U I S , tr. Fiammette, cias, 8.
L. VI, p. 398. — (Fig.). Soit que vous honoriez
Mettre en nonchalance. N e plus penser à. — Et
la cendre et la mémoire D u docte D u Bartas, nous invitoit... mettre en oubly et nonchdance
nonce de vostre gloire (Dans D u Bartas, 2 e Sem., les fatigues qu'avions paty sus la marine. R A B E p. 433). — Mes paroles... furent certain présage LAIS, V, 7.
et tresvrayes messagères ou nunces de l'advenir.
O n écrit aussi nonchaillance. — Quand l'homme
G. CHAPPUIS, tr. Fiammette, L. II, p. 79. — Tout est desnué de tout bien : de cela il prent soudaine
ainsi qu'anciennement en tels jeux le fatiste in- occasion de nonchaillance. C A L V I N , Instit, II,
troduisoit... quelque messager ou autre telle per- p. 39. — Cecy ne se dict point àfinque rejettans
sonne qui donnoit à entendre le motif, source et l'office de prier sur l'Esprit de Dieu, nous nous enoccasion de la fable, aussi sont-ce icy les nonces dormions en négligence ou nonchaillance. IX,
et avant-coureurs de nos miseras. P A S Q U I E R , p. 523. — Cela seroit c o m m e si quelqhun cognoisLettres, X, 6.
sant un thresor estre enfouy en terre le laissoit la
(Au sens actuel). Nonce est noté c o m m e un ita- par nonchaillance. ID., Instruct. et confess. de foy
lianisme récent. — A propos d'ambassadeur, de Genève (XXII, 60). — Ainsi se perdrait ton
celuy du pape, qui soulet estre n o m m é légat, est règne, A m o u r : lequel dure par ignorance, nonpar aucuns appelé le nonce, en itdianizant. E S - chaillance, espérance. L A B É , Débat, 5.
TIENNE, Dialogues, 1, 336. — J'ay usé de ce mot
Nonchalant. N'ayant pas souci, insoucieux.
de nunce, puisqu'il s'uze aujourd'huy ; mais j'ay— Souvent les princes... viennent à estre nonveu, à mon advènement à la court, que l'on n'en chdans de garder et entretenir la justice. L A
usoit, sinon d'ambassadeur du pape. Et quand G R I S E , tr. Guevara, II, 9. — Je confesse sixtece nom de nunce fut introduit, par derrision, on ment que je suis nonchallant des orphelins. 11,15.
disoit : « Voylà Ponce du pape. » B R A N T Ô M E , Ad- — Le pasteur... Nonchallant du trouppeau, s'en
mirai de Chastillon (IX, 294-295).
escarte si loing Que du loup qui l'outrage il ne le
Noncer. Annoncer. — Lun des herautz des
peult deffendre. M A G N Y , Dern. Poés., sonn. 14. —
Grecz alla noncer jusques aux portes de Troye Lefilscorporel nonchalant de la réputation de son
la mort dudit Polydorus. L E M A I R E , Illustr., II,père, ou la combattant et blessant en quelque
15. — Il luy fut nonce que Griffon son frère... manière, est justement appelle malicieux et très
estoit mort. III, 3 (II, 4 5 7 ) . — L'ange lefilzDieu ingrat. M O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 229. — Je
nuncia. Ane Poés. franc., I, 2. — A u premier veux... que la mort m e treuve plantant mes
jour de son empire : cest a sçavoir quand la mort choux ; mais nonchdlant d'elle, et encore plus
de Othon luy fut noncee. G. M I C H E L , tr. Suétone, de m o n jardin imparfait. ID., Essais, I, 19 (I, 94).
IX, 243 v°. — Noncez à gens de toutes guises Ses — U n manteau en escharpe, la cape sur une esœuvres grandes et exquises. M A R O T , Ps. de David, paule, un bas mal tendu, qui représente une fierté
9. — Les cieux en chascun lieu L a puissance de desdaigneuse de ces paremens estrangers, et nonDieu Racomptent aux humains ; Ce grand entour chdlants de Part. I, 25 (I, 212). — Il n'estrienqui
espars Nonce de toutes pars L'ouvrage de ses puisse si justement desgouster un subject de se
mains. 17. — Je vous nonce la nouvelle Joyeuse mettre en peine et en hazard pour le service de
pour vous. A N E A U , Chant natal. — Il a nonce son prince, que de le voir appoltronny cependant
qu'en Bethléem Judée Est né l'enfant de l'essence luy mesme à des occupations lasches et vaines :
divine. Ib. — Et si vous n o m m e anges du divin et d'avoir soing de sa conservation, le voyant si
Roy, C'est assavoir nuncians la doctrine D e nonchalant de la nostre. II, 21 (III, 80). —
saincteté, aussi la loy divine. J. B O U C H E T , Ep. (Subst.). Je m e deporteray le déclarer... le laismor., I, l. — Il feit ung songe en dormant, lequel
sant sçavoir a ceulx qui le scavent, et fantasier
à la vérité luy nonça la fortune qui devoit avenir ou desDriser aux non chdans de le sçavoir. T O R Y ,
à sonfilz.SALIAT, tr. Hérodote, I, 34. — C'estoit
Champ fleury, L. III, 40 r°.
l'esprit qui luy nonçoit qu'il devoit morir en ces
O n écrit aussi nonchaillanl. — Il y a des perpaïs là, et que son royaume viendrait à Daire. I, sonnes qui n'ont point de Dieu, ou... pensent
210. — R luy vint un oracle de la ville de Buto, qu'il soyt nonchaillant, qu'il ne les pugnisse
luy nonceant que le temps de sa punition estoit poinct, c o m m e ne se soucyant des choses de çà
passé. II, 111. — A coup une étoile brillante, Tra- bas. M . D E N A V A R R E , Heptam., 42.
çant le ciel oriental, Traine sa cueue blanchisNonchalantement. Nonchalamment, néglisante, Nonçant ce mystère fatal. B U T T E T , Prem. gemment. — Il gouverna son royaume assez
Liv., Ode 18. — Des trompes les horribles voix nonchdantement. C A R I O N , Chron., 143 v° (G.,
Noncent par tout ouverte guerre. iD.^ec. Liv., Compl.).
Hymne à la Paix.— Nouvelles. Désirées... atten- Nonchaller. Négliger, être indifférent à. —
dues, noncees ou annoncées. L A P O R T E , Epith., Medee...fitpeu de cas de l'honneur requise, et
283 r°.
kK
NONCHALOIR
nonchdla le point d'honneur.
MAUGIN,
Nonciateur. Annonciateur. — Sainct Jehan
Noble
Trist. de Leonn., ch. 22 (G.).
Nonchaloir. Négliger. — Si le voulez avoir es
pays froids, il ne le faut pas nonchaloir ainsi.
L I E B A U L T , Mais, rust., p. 474 (G.). — Ceste clause
du retour à la couronne a esté quelques fois nonchalue par les roys es choses d'appennage. D u
Baptiste, nonciateur de la vraye lumière, fut
substanté de locustes et miel sauvage. C H A N G Y ,
Instit., I, 8.
Noncuper, v. Nuncuper.
Non durabit. (Calembour.) — L'on ne fait
T I L L E T , Rec. des rangs des gr. de Fr., p. 125 (G.). plus de drap D a m a s de amatz, Fer ou acier est
— U n e maladie laquelle estant nonchalue... labbit et labit M o n haberjon, hoc est non durabit.
Pacconduit a perdition. Mais, rust., III, 38 (G.).C R É T I N , A H. de la Jaille, p. 220. — E n pareilles
Se nonchaloir. Etre négligé, considéré c o m m e ténèbres sont comprins ces glorieux de court et
de peu d'importance. — Il prenoit aucunesfois les transporteurs de n o m s : lesquelz voulens en leurs
femmes en ostage, pource quil sentoit et con- divises signifier espoir, font protraire une sphère...
non et un deret pour non durhabit : un lict sans
gnoissoit que les h o m m e s se nonchalloient. G. M I ciel, pour un licentié. R A B E L A I S , I, 9. — Cf. :
C H E L , tr. Suétone, II, 53 v°.
Nonchaloir (subst.). Être insoucieux de, négli- C o m m e n t diriez vous une cuirasse ou corselet en
ger. — Il ne s'ensuit point pour cela que les latin? — C'est... durabit. B E R O A L D E , Parvenir,
signes visibles, lesquelz ont esté instituez parle Passage (1,181).
Seigneur, doivent estre mesprisez ou mis en non- Nonnain. Religieuse. — Mon amy, dit la porchdoir. A N O N ., tr. Bullinger, II,2,p.505. — Pour tière, on ne loge point céans, c'est une abbaye de
sacrer à la mémoire Les vertueux, qui leur gloire nonnains. Nie. D E T R O Y E S , 39. — Les prestres,
N e mettent, en nonchaloir. R O N S A R D , Odes, I, 7. moynes et nonains... cuydent qu'ils se pourront
— Si ne meit pas la chose à nonchaloir, ains l'alla bien passer pour toute leur vie de se marier. CALdéclarer au roy. A M Y O T , Romulus 8. — Ceulx VIN, Instit., IV, x m , 3. — Les saluant d'un petit
qui... mettent à nonchdoir celles [les choses] qui clin de teste seulement, c o m m e font les nonsont utiles et honnestes. ID., Périclès, 1. —• Alci- nains en leurs révérences claustrdes. D u FAIL,
biades... ne meit point à nonchdoir ceste faulte Eutrapel, 1 (I, 63). — Celuy-là après avoir fait
qu'ilz faisoyent, ains... leur remonstra qu'ilz s'es- profession des armes se rendit moine, et sa femme
toyent mal posez en une coste ou ilz n'avoyent nonnain voilée. P A S Q U I E R , Recherches, VI, 17. —
nulz abriz. ID., Alcibiade, 36. — Certes je puis IJ y avoit un monastère de nonnains au bourg
aysément oublier : mais de mettre à nonchalloir d'Argentueil, auquel Heloïse avoit pris sa prela charge que m o n a m y m'a donnée, je ne le fay mière nourriture. Ib.
(Antiquité). Prêtresse. — Et par dnsi rappelpas. M O N T A I G N E , I, 9 (I, 42). —• Vous, qui pensez
que les dieux mettent à nonchdoir les choses hu- loient elles les vierges ou nonndns vestdes. LEmaines, que dittes vous de tant d'hommes sauvez M A I R E , Cour. Marg. (IV, 102). — La bonne et
par leur grâce? 1,11 (I, 55). — D e mettre à non- sainte d a m e Tytea la grande, surnommée Vesta,
chdoir ce qui est à nos pieds, ce que nous avons f e m m e de Noë, commença en Italie la religion
entremains... c'est chose bien eslongnée de m o n des vierges et nonnains vestdes. ID., Illustr., I, 5,
— [Armonia] ne fut jamais mariée, dnçois dedogme. II, 17.
N e pas songer à, oublier, ne pas s'occuper de. — moura vierge et nonnain de la religion vestde. I,
Langue, cesson, cesson de nous douloir : Et pour 13. — Hero jadis, pleine de bonne grâce... Estoit
guérir, et pourfléchirm a dame, Metons un peu nonnain à Venus dediee. M A R O T , Leander et Hero.
m o n m d à nonchaloir. B A Ï F , Amour de Francine, — Mars engendra de la belle Ilia, Clause nonnain,
Romulus et R e m u s . S A I N T - G E L A I S , Eleg. d'Ovide
L. IV (1,253).
Abandonner, laisser. —• Mettez voz montz et paraphr. (II, 180). — Les nonnains des payens
pins en nonchaloir, Venez en France, ô nymphes venoyent là [aux jeux] par dévotion. CALVIN,
de Savoye. M A R O T , Complaintes, 4, — Ainsi de- Serm. sur l'Ep. aux Corinthiens, 3 (XLIX, 610).—
meura en la compaignie de l'hermite, consumant L a roine Ilia, nonnain sdnte, Enfantera, du fait
ses jeunes ans en pleurs... mettant en nonchaloir de Mars enceinte, D e u x fils jumeaux. D E S M A tous honneurs mondains. Amadis, II, 6. — Le roy S U R E S , Enéide, I, p. 20. — Il tua toute la lignée
Lisnart... commença à devenir chagrin et melan- masculine de Numitor ; et quant à Rhea sa fille, la
colicque, mettant à nonchaloir tout plaisir. V, 28. fit rendre nonnain voilée. P A S Q U I E R , Lettres,
—• N e laisser les offices qu'il doibt naturellement IX, 7.
à sa patrie, à la republicque, à ses amys : ne Nonne. None, une des sept heures canoniales.
mettre en non chdoir ses estudes et négoces. R A - Trois heures après midi. — Entre nonne et
BELAIS, III, 35. — U n moins loyal que m o y fait vespres, la damoyselle luy monstra un chasteau
son vouloir, Tandis qu'elle m e met à nonchaloir. fort beau, au hault d'une montdgne. Amadis, I,
13. — O r povoit il estre entre nonne et vespres,
B A Ï F , Div. Amours, L. II (I, 334).
I, 25. — Quand le soleil est sur le plus hault
Laisser aller en nonchaloir. Négliger. — Oultre
poinct
D u plus grand jour qui en l'esté soit poinct:
ce qu'il déshonorait la dignité de son magistrat,
encore laissoit il aller en nonchdoir plusieurs af- Ombres ne sont jusqu'à l'heure de nonne. A N E A U ,
Imag. poet., p. 54. — U n matin, entre sexte et
faires d'importance. A M Y O T , Sylla, 2.
Passer en nonchaloir. Négliger. — Pour quelque nonne, il arriva en une forest. L O U V E A U , tr. Stralibéralité et gracieuseté dont il [Scipion] usast parole, III, 4. — (Antiq.). Celafisten ce mesme
envers les gens de guerre, il n'en omettoit ny ne jour et a lheure de nonne. G. M I C H E L , tr. Suétone,
passoit en nonchdoir chose quelconque de son I, 10 r°.
Nonnette, dimin. de nonne, religieuse. — Or
devoir. ID., Caton le Censeur, 3.
Se mettre à nonchaloir. Se négliger, ne pas pen- priez donc, vous nobles virginettes, Enfans dhonser à soi. — C'est contre nature que nous nous neur, toutes personnes nettes, Vierges sans tache
mesprisons et mettons nous mesmes à noncha- et sacrées nonnettes. L E M A I R E , Couplets de la
Valitude (III, 90).
loir. M O N T A I G N E , II, 3 (II, 29).
Sorte d'oiseau. — Estourneaux, merles, mauNonchangeant. Invariable. — L a nonchangeante
portes loy.
(G.). M O N T E R E U L , Tombeau
de Ph. Des-
—
447 —
vis, jays, loriotz, masenges, nonnettes, pies. ID,,
Illustr., I, 28.
Oye nonnettc —• [Le cravan] qu'on n o m m e autrement oye nonnette, car estant de la contenance d'une oye, semble estre colorée de perspective comme l'habillement d'une nonnain. B E L O N ,
Nat. des oys., 3, V (G. Compl.).
Nonobstance. Opposition. — Les advocatz...
promettans a leurs parties avoir victoire et bonne
cause par cent mille fdlaces et mille nonobstances
Contred. de Songecreux, 100 r° (G.).
Clause de nonobstance. Clause excluant tout empêchement? — A conseil prins a loisir... i) fault
l'exécutoire de diligence vigoreuse... portant
clauses de nonobstances et sans déport. B U D É ,
Institution, ch. 19.
Nonobstant. Ce nonobstant. Malgré cela. —
/Eschilus ce non ostant par ruine feut tué et
cheute d'une caquerolle de tortue. R A B E L A I S , IV,
17.
Nonobstant que. Quoique. — Nonostant que
soiez encores affublées du manteau de fragilité humaine. L E M A I R E , Temple d'Honneur (IV, 234). —
(Avec l'indicatif). Nonobstant quil estoit si
fort aymé, si ne fut il pas tant zellé quil neust des
envieux, insidiateurs et ennemys de tous costez.
NOPCE
sa janglerie et... son nonsçavoir devint noir. 1543.
l re part, du Grand Olympe des hist. poet., 24 (Vaganay, Mots).
Non sunt. Châtré, impuissant. — [Une damoiselie] à laquelle un mesdisant dit que l'abbâ auquel elle vouloit boire, qui à la vérité avoit en ses
jeunes ans perdu ses deux tesmoins instrumentaires... s'appelloit Monsieur de non sunt. D u
F A I L , Eutrapel, 18 (I, 251). — Vous avez... l'ordonnance de l'empereur Constantin qui vuide
tout ce différent. « Qu'il soit loisible (dit il) aux
chastrez de faire testament... » Et maintenant
vous oserez faire les Non sunt intestables? C H O L I È R E S , 4 e Matinée, p. 170. — Je vous monstreray
dss messieurs de non sunt, hoc est des chastrez,
qui ont la barbe grosse, grande et roide c o m m e
celle d'un lifrelofre. ID., 6 e Ap.-disnée, p. 243. —
Ceste voisine vint quelques jours après trouver
ceste vefve, luy disant avoir trouvé un m a r y tel
qu'elle le demandoit, sage et advisé, et bon mesnager : mais au reste il estoit monsieur de Non
sunt, encores qu'il ne fust monsieur sans queue.
L a vsfve... se faschant luy va dire, Allez au diable
avec vostre chastré. G. B O U C H E T , 5 e Seree (I, 223).
— Je croy que de ces froides queues, et de ces
refroidis et maleficiez, et de ces messieurs de Non
G. M I C H E L , tr. Suétone, V, 171 r°. — Il luy desunt, qui sont légers de deux grains, est venu le
mandoit excessive s o m m e d'argent pour l'inves- proverbe tant usité en ce païs, c'est se moquer de
titure de ses terres, nonobstant qu'il avoit rabattu la mariée. Ib. — Teymoins seront de ces parolles
cinquante mille escus. R A B E L A I S , Lettres (III, 363) Beaucoup de filles qui, trop folles, Pour estre
Nonogone. Ennéagone. — Nonogone régulier.
piaffantes
ont (en).
Choisis
pour marisstérile.
des nonsont.
Improductif,
— LaisN o n valoir
BESSON, Propos, geom. (G.).
Musessonincognues,
23 (G.).
sant
peuple en p.
ruine
et son royaume en non
Non prix. Dépréciation. — Le peuple... fait le
valoir. P A S Q U I E R , Pour-parler du prince (I, 1026).
non prix, et par m e s m e m o y e n nous enseigne ou
S'en aller à non valoir. Tomber en ruine. — Eul'infelicité ou l'infertilité d'un pays. P A S Q U I E R ,
menes dressa un sien panegiric au gouverneur des
Lettres, X, 11.
Gaules pour le rétablissement des Gaules, qu'il
Mépris, dédain. — Quand il s'achemina à la
disoit s'en aller à non valloir. ID., Recherches,
conqueste de ceux de la Grande Bretagne... pour
IX, 1.
le nompris en quoy il avoit leur maniera de faire,
N o n veue, terme de marine. Brume épaisse. —
il les appelle à chaque bout de c h a m p gens barC'est toy qui dans la fumée et dans la poussière
bares. ID., Recherches, 1,2.
des combats, parmi les tempestes de non-veue,
A non prix. A bas prix. — Quand nous lisons
as garanti ceux qui se sont escriés à toi. A U B I G N É ,
dans nos vieux filtres et enseignemens quelques
Médit, sur le Ps. 88 (II, 192). — Aprez cette
maisons et héritages, tant en la ville qu'es champs
grande tormente que les mariniers appellent de
vendus à non prix... c'est une démonstration
nonveue. ID., Lettres famil, 13 (I, 364).
trés-certdne du malheur qui estoit lors en règne.
Nopçage, v. Noçage.
ID., Lettres, X, 11.
Nopçailles. Mariage. — Bien que ta beauté
De nonprix. Sans valeur. — II... ne permet que contraire Maint amant te puisse attraire, Qui tes
leurs esprits s'abastardissent ou accasanent en nopçailles poursuit. BAÏF, Poèmes, L. I (II, 44).
voluptez et exercices de nonprix. ID., Pour-parler
du prince (1,1031). — Pendant nostre entreveue, Nopçal, v. Noçal.
jamds il ne nous estoit advenu de parler des jéNopce. Unes nopces. Une noce. — Sçait on pas
suites, comme estants adoncques pièces de nom- bien que Jésus choses grosses Pour sa mère a
prix. ID., Lettres, X X I , 1.
faictes en mes nopces D e Galilée, où fut architri_( Nonpuisable. Inépuisable. — Mais quand clin? G R I N G O R E , Blazon des hérétiques (I, 333). —
j'auroy d'un usurier la bource, Des partisans la Dieu sçait la chère qu'on luifit.C'estoit unes senonpuisable source, Q u e fin encor trouvé je condes nopces. Nie. D E T R O Y E S , 21. — Luyn'auroy point A ce désir avare qui m e point. V A U - mesmes se trouva en unes nopces ou il m u a l'eau
QUELIN, Sat., A M. de la Serre.
en vin. L A G R I S E , tr. Guevara, Orloge, II, 2. —
Non-puissance. Impuissance. — Ceste nonIl s'enqueroit aux uns et aux autres s'ils n'avoyent
puissance est propre et sortable à l'imbécillité hu- rien à vendre qui fust propre pour le banequet
maine. 1585. T H E V E N I N , dans Semaine de D u d'unes nopces. C O R R O Z E T , Vie d'Esope. — Ilz renBartas, 40 (Vaganay, Mou).
contrèrent par fortune une troupe de belles jeunes
Non sçavance. Ignorance. — Sans les pouvoir dames, et bien en ordre, qui vendent toutes
desnier ou passer par nonsçavance. 1539, Ordonn. d'unes nopces. L E M A Ç O N , tr. Decameron, IV,
de Fr. I**, 38 (G.). — M . d'Aleschamps, très docte Preamb.
médecin passé par nonsçavance. J O U B E R T , Err.
Bailler des nopces. Coups qu'on se donnait l'un
pop.j I, m , i (G.). — Dequoy voicy la preuve tirée à l'autre à l'occasion d'une noce. — Vous tous
de l'Escriture, que le traitteur a laissée par non baillerez l'un à l'aultre du souvenir des nopces, ce
sçavance. F R . D E S A L E S , Défense de la Croix, I, 5. sont petitz coups de poing. R A B E L A I S , IV, 12. —
Nonsçavoir. Ignorance. — Le corbeau... par
NOPCIER
— 448 —
Des nopces,... des nopces : vous en soubvienne. blicain. F R . D E S A L E S , Controverses, I, n, 2. — î]
IV, 14. — Monsieur, comment l'entendez vous? oyra nos prières... et accomplira cestuy nostre
Lon ne baille poinct icy des nopces?... Or tenez. soubhayt. R A B E L A I S , IV, Prologue. — Ceste
Des nopces, des nopces, des nopces. Ce disant nostre différence n'est poinct guerre proprement.
frappoit sus Basché et sa femme, après sus les da- I, 46. — Ceste nostre royne de toutes maladies
guarist. V, 19. — Il ne nous reste rien de quoy
moiselles, et sus Oudart. IV, 15.
nous glorifier devant Dieu, sinon sa seule miséComme s'ilz f eussent de nopces, expression proverbiale. — Les geans estoient aises c o m m e s'ilz ricorde : par laquelle, sans quelque mérite nostre,
nous sommes sauvez. C A L V I N , Instit., Au i W
feussent de nopces. ID., II, 29.
Nopcier, Nopcierement, v. Nocier, Nociere- p. xi. — Lefilsde quelque nostre parent ou amy!
A M Y O T , Mauvaise honte, 8.
ment.
No, noz, pour nostre. — E n picart, l'en a cous
Noquer. Gouttière. — Chascun en ladite ville
et banlieue peult faire cheoir les eaues cheans de tume de dire « no maistre » pour « nostre maistre »,
sa m d s o n sans noquer sur la place non amasee de F A B R I , Rhetor., L. II, p. 132. — Vray nous apparoist Ce que vray n'est et que noz sens ne croyst.
son voisin. Texte de 1507 (G.).
R A B E L A I S , Ep. à Bouchet (III, 300).
Noquet, v. Nochet.
Nostres, pronom possessif, peut être remplacé
Nore. Bru. — Il avoua aussi d'avoir joui de la
par nos. —• Q u e ses braqueurs esperlucas... Qui
nore du vieillard et mère du petit garçon occis.
font rage de caqueter, Pour bien du tout les aresChron. bordeloise, U , 151 (G.). — Avecques grande
ter, D e bref puissent estre des nos. Sotties, III
quantité de meubles, richesses et précieuses pier298.
reries et joyaux, c o m m e les plus belles et plus
Nostre. Agréable. — Mais a ung tas de flagorgrosses perles qu'on ait veu jamais pour si grande
neurs Qui en dient de bien nostrees [choses] Çà
quantité, que despuis elle donna à lareyned'Eset là en plusieurs contrées Voulentiers prestent
cosse sa nore. B R A N T Ô M E , Dames, part. I, Disc. 2
les oreilles Pour ouyr recompter merveilles. DA(VII, 339). — C o m m e il eut demandé aufilset à
M E R V A L , Deablerie, 13 d (G.).
la nore c o m m e ils se trouvoient e n m a r y a g e .
Nostre-dame. Herbe Nostre-Dame, v. Herbe.
Part. II (IX, 521). — Cf. Nure.
Nostre Dame de pitié. — Si j'estoie secretdre de
Norier. Nourrir, entretenir? — La concatéquelque grand seigneur... et que je luy chantasse
nation et ronde perfection des lettres, Muses, ars
la complainte de Quaresme, pour avoir des œufs
liberaulx... nous sont inspirées et noriees par
à Pasques : pensez qu'il seroit bien ayse, et m'en
Apollo. T O R Y , Champ fleury, L. II, 29 r°.
sauroit grand gré de faire ainsi Nostre Dame de
Norillon? — Puis Auster, vent tempestueux,
pitié. A N E A U , Quintil, p. 197.
Se leva, fort impétueux, Contre les voiles ou noNota. Observation, remarque. — C'est ung
rillon. Act. des Apost., vol. II, 173 d (G.).
nota que chascun doibt apprendre. CRÉTIN,
N o r m e . Règle, loi. — Telz pécheurs tant
Chants roy., 35 r° (G.). — Or achevons nostre
énormes, Qui transgressent les loys et normes
voyage ; mais retenés tous ces notas Que Desordre
De Dieu et aussi de nature. D A M E R V A L , Deablerie,
est en tous estas. Sotties, II, 318.
86 a (G.). — Pour nous bailler la forme D e vivre
Notable. Chose notable, m o t notable, maxime,
en Dieu selon sa reigle et norme. J. B O U C H E T ,
sentence, proverbe. — Vertu produit d'escouter
Ep. mor., I, 3. — Il a déterminé par sa Loy ce qui
bons notables. G R I N G O R E , Folles Entreprises (I
est bon et droit, et par ce moyen a voulu
24). — Aristote dit un notable : Choisir s'entend
astreindre les h o m m e s à certaine norme. C A L V I N ,
de chose sceue. Contred. de Songecr., 6 r° (G.). —
Instit., I, xn, 3.
L'un vous baillera pour un grand notable qu'il
Liste. —• Bien avons nous la norme de deux
fault reprimer son courroux. D E S PÉRIERS, Nouv.
censfilles,chambrières ou autres, cens vingt et
Récr., 1. — Lisant seulement un demy canon, un
une desquelles ont eu bastards, enl'an de ce prépetit paragraphe, un seul notable de ces sacrosent estât. 1581. Cabinet du roy de Fr., p. 22 (G.).
sainctes Decretdes. R A B E L A I S , IV, 51. — PantaNorrissard. Nourricier. — Que la fillette
gruelfistun notable mirifique sus leur procession,
trovee en Ja porte de Lyon soit tousjours norrie
V, 26.
chieu le norrissard la ou elle est. 21 déc. 1565. DéExemple, leçon. — Esope dit une petite fable
lib. du conseil de Bourg (G.).
Que sur ce point peult servir de notable. GRINNos, v. Nostre.
G O R E , Folles Entreprises (I, 78).
Noslet, v. Naulet.
Notaire. Scribe, secrétaire. — Celuy... que
N o s o c o m e (nosocomium). Hôpital. — Les navoyez acouldé... sappelle Anselme, lun des riches
vrés il feist panser et traicter de son grand nosode ce village, bon laboureur et assez bon petit nocome. R A B E L A I S , I, 51.
taire pour le plat païs. D u FAIL, Propos, ch. 1,
Nossage, Nossal, v. Noçage, Noçal.
p. 14. — Et tout cela, ô dieux du ciel, a esté fait
N o s t r a d a m e , par allusion aux prédictions de par un notdre, par un valet, par un homme déNostradamus. — Astrologue. Contemplatif, ob- sert et desespéré. A M Y O T , tr. Diodore, XIV. 17.
servateur... resveur, nostradame, i. menteur. L A — Estant ja hors d'aage de se marier, il amena
P O R T E , Epith., 36 r°. — Prognostication. Astrolo-à sonfilzmarié et à sa bellefilleune marastre en
gique, incertaine, presagieuse... nostradame, i. sa maison, et encore lafilled'un greffier, et qui
menteresse. 341 r°.
servoit de notaire et de scribe publiquement pour
Nostre. Nostre, adjectif possessif, peut être de l'argent à qui le vouloit employer. le, Comaccompagné d'un autre déterminant. — Il est le par. d'Aristide, ch. 6. — Sous lesquels se peuvent
nostre Tout. R A B E L A I S , IV, 28. — Et m e plaist aussi figurer les quatre grans notaires evangeque par les noms de nos coronnelz vous praevoiez liques, à sçavoir Esaye ou Matthieu, Hieremie ou
et prognostiquez la nostre victoire. IV, 37. — Il Marc, Ezéchiel ou Luc, et Daniel ou Jean, comme
s'agit d'un nostre frère, qui ne soit ni payen ni pu- secrétaires et notaires de Dieu, qui semblent avoir
plus faict d'expéditions, de despesches, mandemens ou escritures que les autres (Dans ESTIENNE,
Apol. Hérod., ch. 14, I, 197).
—
44=9 —
NOTER
Sténographe. — Lon n'usoit point alors, et ne rament exempte de quelque note. Du VAIR,
sçavoit on que c'estoit de notdres, c'est à dire Arrests... en robe rouge, 5, p. 1040.
d'escrivains qui par notes de lettres abbregees
(Terme de musique). Messe en note. Messe
figurent toute une sentence ou tout un mot, chantée. — Il entendit que l'on commençoit la
comme lon a fait depuis. A M Y O T , Caton d'Utique, messe de Nostre-Dame en notte : Salve sancta
23.
parens. D E S P É R I E R S , NOUV. Récr., 7.
Notairerie. Étude de notaire. — Le greffier
En haute note. — L a messe fut chantée en haute
du tabellionnage ou de la notairerie. 1615. Coût. note par M . le reverendissime cardinal de Pelvé.
de Fume (G.).
Sat. Men., Abrégé des Estais, p. 50. — (Fig.).
Notairial. Notarial. — M e s chanoines... m e Qu'ainsi soit, Robert Bellarmin, le grand archisupplièrent de leur prester m a sale, pour des rabbi des jésuites, alias des loyolites, te le deciffre
fenestres avoir avec m o y le plaisir du faucheur en haute notte. M A R N I X , Differ. Relig., I, i, 2.
N'entendre note. N e rien comprendre. — Je ne
notairial en fenaison. B E R O A L D E , Parvenir, Ensçay si les murailles vous entendront, mais de
seignement (I, 100).
Notarié. —• Obligation. Notairiale, seellee, rede-nous nul n'y entend note. R A B E L A I S , II, 9.
Tout autre note. Tout autre chose. — C o m m e n t ,
vable. L A P O R T E , Epith., 285 r°.
Notarique. —• Les nouveaux cabalistes... di- meschante (lui dit-il) tu m'as cy-devant soustenu
visent le secret de leur science en quatre espèces que Theodebert n'estoit m o n frère, et soubs ton
principales... la quatrième et dernière est la nota- donner à entendre je l'ay poursuivy jusques à la
rique... La notarique consiste en notes, et peut mort, et maintenant tu m e chantes tout autre
chaque lettre d'une diction signifier quelque note. P A S Q U I E R , Recherches, Y, 8.
Notelette, dimin. de note. — Gentilz berchose. L E L O Y E R , Spectres, VIII, 6.
Notaté. Conseil. — Rigolle-toy, rigolle, rigolle- giers, jouant les notelettes, Vos musettes laissez
toy, Robin. Que vous en semble, m o n cousin? soubz vers buissons. Anc. Poés., XI, 99.
Notement. Notamment. — Ce qui est vray
Vous semble-il bon, ce notaté? Ane Théâtre,
par la bouche de noz adversaires, faulx par la
III, 340.
Note. Signe, marque. — Les lettres sont les nostre, et notement par les tesmoignages que nos
notes de ce que la langue prononce. S E B I L L E T , ministres doibvent signer pour la profession d'un
Art poet., I, 9. —• La nature mesmes aux choseschescun. A U B I G N É , Caducée (II, 96). — Tous vos
qui paraissent tressemblables, n'a sceu tant faire escritz, notement celuy du ministre albigeois. Ib.
Notentement. D'une manière qui distingue.
que par quelque notte et différence elles ne
puissent estre discernées. D u B E L L A Y , Deffence, — Traicter les faut [les veaux] par cure vigilante,
I, 8. — Les juges areopagites... usoient de cer- Signer aussi par quelque tache gente, N o m s impotaines notes scelon la variété des sentences : par ser dépendant de leur estre Notentement, et selon
©signifians condemnation à mort. R A B E L A I S , IV, leur encestre. G. M I C H E L , Georg., 1. III, 55 v°
27. — Ainsi par telz comètes, c o m m e par notes (G.).
Noter. Remarquer. — Ceste Aglauros nota de
aetherees, disent les cieulx tacitement. Ib. — Il
falloit bien qu'il y eust des notes et des appa- prime face Venir Mercure. M A R O T , Metamorph.,
rences par le dehors, qui signassent publicquement 1. II (III, 239).
Accuser. — Ceste d a m e fut notée d'avarice, car
ceux qui jureraient et protesteraient souz sa
elle travailloit pour assembler pecunes. L A G R I S E ,
charge. M O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 281.
Marque flétrissante,flétrissure,tache. — T u tr. Guevara, 1,13. — Domitien... fut fort noté de
invite tes parailz a semblables vices par ton fol toutes mauvaistiez. I, 39. — Je say bien que noz
exemple, et donne notte et vitupère à ta lignée. adversaires m e mettent en avant que les anciens
C H A N G Y , Instit., II, 2. — L'aube et le surplis ont noté Lactance d'erreur. A N O N . , tr. Bulblanc dénote Vie sans macule et sans note. E S - linger, I, 29, p. 400. — C'est un grand aveugleTIENNE, Apol. Hérod., ch. 37 (II, 292). — Et ment de noter les chrestiens d'arrogance quand
furent les enfans ainsi engendrez et nez n o m m e z ilz se glorifient de la présence du S. Esprit : sans
partheniens, pour couvrir la note de leurs mères. laquelle il n'y a nulle chrestienté. C A L V I N , Instit.,
L E R O Y , tr. Polit. d'Aristote, V, 7, Commentaire. IV, p. 207. — [Démosthène] fut aussi noté de
— Puisqu'aucun n'est chez toy sans default ny recevoir argent du roy de Perse. A M Y O T , Compar.
sans note. J E A N D E L A T A I L L E , Courtisan retiré. — de Démosthène, 3. —• Les Medicis ont esté tous node prodigdités démesurées. L ' E S T O I L E , Mém.,
Il ne pourroit éviter la note d'infamie, s'il laissoit tés
2e part., p. 387 (G., Compl.).
ses sujets au besoin. L A P L A N C H E , Estât, I, 216.
Blâmer. — Quant à cela, nous en avons encore
t Accusation, blâme. — Les Grecz n'ont usé ne de
l'un ne de l'autre : usans toutesfois en cela de ailleurs repris et noté les Lacedaemoniens.
'. leur ancienne coustume sans aucune note d'he- A M Y O T , Lysandre, 17.
Noter de. Accuser d'être, traiter de. —• Ceste
resie, jusques à ce que l'evesque de R o m e en eust
déterminé autrement. A N ON., tr. Bullinger, II, 6, note l'autre de mal vestue, l'autre note ceste de
p. 561. — Si vous eussiez tellement adressé voz babillarde. L A G R I S E , tr. Guevara, II, 8.
Noté. Ayant une mauvaise réputation. —
; propoz à m o y qu'il n'y eust eu note sus m a
' personne, je l'eusse facilement enduré. C A L V I N , Vostre Clément vous prie en ceste lettre, D a m e s
\ Lettres, 147 (X, n, 272). — L'Escripture saincted'honneur, que ces femmes notées Soient désor| louant les roix qui avoient abafu les idolâtries, mais d'autour de vous ostées. M A R O T , Epistres,
nayant point raclé tout entièrement, leur donne 13. —• Elle n'aura collocufion ne devisera avec
une notte que toutesfois ilz nont point abbatu les h o m m e estrange seule, ne avec f e m m e nottee et
J chappelles et lieux de folle dévotion. 1085 (XIII, qui a mauvais bruyt. C H A N G Y , Instit., Il, 6.
C'est a noter. C'est-à-dire. — Ce faisant depulsa
"3). — Il y avoit grand danger qu'à l'endroit des
; estrangers et de tous ceux qui ne cognoissent sa de celle dignité les tribunes aerariens, cest a noter
bonté naturelle, ils ne luy acquissent quelque les distributeurs de loyers et stipendieux salaires.
: note de cruauté. L A P L A N C H E , Estât, I, 146. — G. M I C H E L , tr. Suétone, I, 19 r°. — C o m m e il aprar une certaine indulgence qui n'est point entie- pert par le distichon : cest a noter par deux vers
29que disoient les chevaliers en son triumphe Gal-
NOTÈREAU
— 450 —
licque. I, 23 v°. — Et délivra aussi ung stipen- pesanteur au fer, ny de fermeté, qui sont notices
didre : cest a noter mercennaire qui paye les tri- que nous apportent las sens (II, 360).
Avoir notice. Avoir connaissance. — On profère
butz des mains des ennemys. I, 32 r°.
Notèreau, dimin. méprisant de notaire. — Ce maint cruel jugement, Dont équité ne peult avoir
petit notèreau avecques son latin N e perdra tost notice. G R I N G O R E , Folles Entreprises (I, 40).
ou tard sa peine pour l'attendre. Anc. Poés., YIIl, Encores devez vous tant savoir de philosophie
naturelle que vous ayez notice ds la qudité de
155.
Noteur. Celui qui observe, qui note. — Cdli- tous les vents. L E M A I R E , Illustr., I, 22. — Chas
machus le dict [Thaïes] inventeur de l'Ourse mi- cun a de ton cas notice. G R I N G O R E , Prince des
neur et noteur des estoilles seloncq lesquelles les Sotz, Moralité (I, 247). — Mais que le bon prince
Pheniciiens nagent. F O S S E T I E R , Cron. Marg., Y, loyal Soit revenu, ayez notice Qu'il mettra tout
par tout police. ID., St Loys, L. VI (II, 182). —
v, 14 (G.).
Nothe (v69oç, faux). — Aux pleurésies nothes Tout cecy se faisoit avant que lon eust notice de
ou fausses peuvent estre heureusement appli- la mort de Alexandre. SEYSSEL, tr. Diodore, I, 4
(7 r°), — Ils n'ont pas eu du poète notice Qui dit
quées ventouses sur cest endroit. P A R É , II, 15.
Notiane. Sorte de pierre. — L'ombrie, que lesqu'on doit garder ses vers neuf ans. FONTAINE
autres appellent notiane, estant mise sur les au- (dans M A R O T , Epistres, 52). — Qu'ils ayent contels, empesche que les parfums et choses odorifé- gnoissance des bons pour les honorer, et qu'ils
rantes ne puissent brusler. L A B O D E R I E , Harmon., ayent notice des mauvais pour les déprimer. LA
p.Notice.
742 (G.).Connaissance, notion. — Le person- G R I S E , tr. Guevara, I, 40. — Je croy que le peu de
nage qui eut charge de composer ledit livre sap- notice que vous avez de moy vous fait parler tant
pelloit Amaralius, diacre,flourissantpour le bravement. Amadis, II, 13. — Sdnct Paul...
temps dadonques tant en estude de lettres Dit : « J'ai vescu des hommes incoulpable Jouxte
comme de la notice des institutions sacrées et la loy, n'ayant de Christ notice. » M A R O T , Serm.
cerimonies ecclésiastiques. L E M A I R E , Schismes, du bon pasteur. — Tout bon sçavoir qui n'est
2 e part. (III, 274). — Toutes lesquelles choses je qu'un souvenir De ce dont l'homme a eu clere noprédis (souz la correction de toy, m o n père Jupi- tice Avant que Dieu en ce monde le meisse. FOHter, et de ta haute providence, laquelle m h a ad- C A D E L , p. 11. — Ayant notice de ceste débilité et
ministré la notice des choses futures). ID., Illustr.,
impotence de celuy qui l'a espousée. J E A N DE LA
I, 34. — Encores quilz fussent en petit nombre, TAILLE, Negromant, II, 3.
si auroient ilz lavantaige, pour la notice du lieu
Venir à notice de. Venir à connaître. — Ldssée
quilz auroient. S E Y S S E L , tr. Thucydide, IV, 4 à part la commune opinion du peuple rusticque,
(122 v°). — Ainsi Je fruict de m o n vain exercice, lequel anciennement ne vint à la notice et conC'est repentance, avec honte et notice Que ce qui gnoissance du vray Dieu. L A GRISE, tr. Guevara,
plaist au monde n'est que songe. M A R O T , Sonnets I, 10. .
de Pétrarque, 1 (III, 149). — Bien croy je
Venir, parvenir à notice, à la notice, en
l'homme replet de viandes et crapule difficille- Venir à être connu. — Quand donques le bruit
ment concepvoir notice des choses spirituelles. de la noble entreprise fut... parvenu jusques à la
R A B E L A I S , III, 13. — Le ciel orné detelzflamnotice du berger Paris et de la nymphe Œnone :
beaux N'est il point admirable? La notice de après que iceUe nymphe eut un petit pensé, elle
corps si beaux N'est elle désirable? P E L E T I E R , dist à son mary le beau Paris en ceste manière.
A ceulx qui blâment les mathématiques, p. 104. L E—M A I R E , Illustr., I, 38. — Quand ceste doulouScience est l'appréhension ou notice de ce que les reuse aventure parvint à la notice du roy Priam,
hommes cognoissent, selon l'esprit qui leur est il en mena un merveilleux dueil. II, 9. — Les
donné. C A L V I N , Instit., IV, x, 3. — Par la co- nouvelles de la désolation de Lacedemone et de
gnoissance de Dieu, nous sommes descendus à Cytheree et du ravissement d'Heleine vindrent à
une plus particulière notice de la nature du la notice du roy Menelaus. II, 10. — Laquelle
monde. M O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 16. — Tout ce chose estant venue à la notice du dict roy Louys,
qui est produict, par la voye de l'entendement, envoya incontinent ses ambassadeurs devers lesnous le nommons ou parole intellectuelle, ou no- dicts Vénitiens. S E Y S S E L , Hist. de Louys XII,
tice, ou sagesse. Ch. 51. — Il n'y a que nous qui Vict. sur les Vénitiens, p. 264. — Lesquelles
nous puissions esjouyr de nos biens pour la notice choses estant venues à la notice de Antiochus, il
que nous en avons. Ch. 95. — La nature a donné fut... es tonné Voyant la célérité et la soudaine
à l'homme seul la notice de la conséquence et le prospérité de ses ennemys. ID., tr. Appien, Guerre
jugement de sçavoir discerner ce qui s'ensuit de Syr., ch. 2. — Il estoit impossible que l'empereur
chasque chose. A M Y O T , Que signifioit ce mot Ei, ne
6. renvoyas! bientost autres lettres, lesquelles
— Il n'est pas à l'advanture que quelque notice pourraient venir à la notice des compdgnons de
véritable ne loge chez nous ; mais c'est par ha- guerre. L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 52. — Ce larrecin
zard. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 321). — Les épicu- faict de grand artifice D'homme vivant ne vint en
riens logent aux sens tout jugement, et en la no- la notice. M A R O T , Metamorph., L. II (III, 237). —
tice des choses, et en la volupté (II, 359).
Mon père n'en parla jamais... ou... s'il en a parlé,
Faculté de connaître. — Ploton avoit plus de il n'est venu à m a notice. L E M A Ç O N , tr. Denotice Que le chien qui cogneust Ulysse Vingt ans cameron, II, 5. — Seulement se plaignoient de
après
sac
troyen.
Mpoint,
A—feu
Gabsurde...
NCeux-cy
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83.
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(XXVII,
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notice
notice.
Toutes
rigousur
faut
sIII,
i 435).
ce
la
51
NOUÉ
prem. à Timothee, 45 (LUI, 541). — Nous voyons le roy sur l'autre bord. ID., Franciade, IV (III,
plusieurs commettre des meschancetez énormes 163). — Il cheut la teste devant en l'eau : n'essans que les punitions s'en ensuyvent (au moins tant encores le misérable devestu, pour se pouqu'elles nous viennent en notice). E S T I E N N E , voir sauver à nou. B R E T I N , tr. Lucien, Toxaris,
Apol Hérod., ch. 26 (II, 98). — Les simples... qui 19. — Ils navigent desja, et je demeure icy seul.
n'y apportent que le soin et la diligence de Mais que ne tasché je à les suivre au nou? ID.,
r'amasser tout ce qui vient à leur notice... nous Navigation, 18. — Tuans ceux qui se revanlaissent le jugement entier. M O N T A I G N E , II, 10 choient, et emmenans les autres captifs, s'Us ne se
(II, 120). — Tout cela vint à la notice du Grand- sauvoient au nau à l'autre rive du fleuve. ID.,
Seigneur. B R A N T Ô M E , Grand roy François (III, Toxaris, 39. — D'autres... se sont sauvez tous
159). — Jamais querelle n'est entrevenue en sa nuds au nou, leur navire brisée. ID., Saturnales, k.
cour, qu'estant venue en sa notice, qu'il ne la fist De no. A la nage. — Paris se meit devant et
aussitost accorder. ID., Duels (VI, 385-386).
passa lefleuveScamander moitié de saut moitié
Prendre notice. Acquérir la connaissance. —de no. L E M A I R E , Illustr., 1, 23.
Moses... bailla premier aux Juifz la cognoissance Nou 2, v. Nœud.
dicelles [lettres]. Desquelz Juifz les Phéniciens Nouailleux. Noueux. — Jamais ne picquoit
en prindrent la notice. T O R Y , Champ fleury, L. 1, son roussin... Que d'un baston court et noilleux.
5v°.
Anc. Théâtre, II, 331. — U n g bon gros baston de
Notifier. Signifier. — Vostre bourdon que no- pommier... Rude, fort noilleux et entier. Anc
tifie?... De bleu et or est colouré ;Par quoy, dictes Poés., III, 79. — Plantez un cyprès aussi : Et
que signifie Dont ainsi soit biscoloré. Ane Poés., notez dedans à force Sur la nouailleuse escorce
V,172.
D e rechef ces vers ici. R O N S A R D , Odes, Y. 6. —
Notion (H. D. T. 1653). — 1570. Notions sont Maint nouailleux chasteigner Témoigner Pourra
les premières intelligences. G. H E R V E T , tr. Cité m o n amour qui dure. BAÏF, Amours de Meline,
deDieu, I, 229 a C, édit. de 1578 (Vaganay, Franc. L. II (I, 88). — Je te mettrai un beau vouge
mod.).
d'acier, D'acier d'Espagne, au manche de cormier
Notionnel. Relatif aux notions. — Que le Tout nouailleux. V A U Q U E L I N , Foresteries, 1,6. —
Messie ou Christ est la sapience de Dieu et son [Un chêne] plus qu'à d e m y panché Monstre ses
Verbe, contenant toutes choses en raison idealle bras tous nuds et sa racine torte, Et sans fueille
ou notionnelle. L A B O D E R I E , Harmon., Ep. (G.). umbrageux, de son poix se supporte Sur son tronc
Notoire 1 (Prononc). — Quant la chose est nouailleux en cent lieux esbranché. D u B E L L A Y ,
assez exposée et qu'elle est notore aux auditeurs. Antiq., 28. — U n meslier nouailleux ombrage le
FABRI, Rhetor., L. I, p. 56. — Es choses cleres et portail. R O N S A R D , Eclogues, 2 (III, 397). — La
notores. P. 98. — C o m m e un aultre regnard en- houlette en la main d'un nouailleux cormier. 3
core Vouloit d'un danger se garder Qui luy estoit (III, 411). — L'un aguise sa faulx, et les cornes
proche et notoire. H A U D E N T , Apologues, II, 5.
pointues D e sa fourche nouailleuse. B E L L E A U ,
Notoire 2. — L'art notoire, qui est Part de no- Bergerie, Esté (1, 207).—Vilio... print un baston
ter et escrire par telle briefveté que nous voulons, gros et nouailleux, et en deschargea si pesant
et par telle vélocité que desirons. G. D E T O R N U S , coup sur la teste à ce larron qu'il l'assomma. L A Pow. de l'art, p. 62 (G.).
R I V E Y , tr. Straparole, XIII, 5. — Lafleuren est
Notrodilles. Mets imaginaire. — Des notro- blanche, le bois nouailleux. T H E V E T , Cosmogr.,
dilles. R A B E L A I S , V, 33 ms.
IV, 11. — T u tenois la houlette... Qui, roide et
Notte, Notter, v. Note, Noter.
nouailleuse, en sceptre dans ta main... Séparait
Nou 1. Action de nager. — Et Phoceus, si les bergers quand une ire bourrelle Les faisoit
tresexpert noueur Qu'il se jectoit, sentant en son acharnés débatre une querelle. B R A C H , Poèmes,
nou heur, A u fons de l'eau on estoit longue espace. L. III, Discours pastoral. — Des grands ormeaux
J. B O U C H E T , Ep. famil, 65.
le tige nouailleux. G U Y D E T O U R S , Souspirs, L. I
A nou, au nou. A la nage. — Ilz se baignoient
(I, 5). — O n m e donne le bon soir avec un fort
souventesîois au fleuve Xanthus... et le traver- baston nouailleux. Tr. F O L E N G O , L. IV (1,101).
soient à no. L E M A I R E , Illustr., I, 21. — Les gensNouant, mot d'argot. Poisson. — Des nouans
qui estoient dedans [le navire] se saulverent a sont des poissons. G. B O U C H E T , 15 e Seree (III,
nouz. SEYSSEL, tr. Thucydide, IV, 3 (120 v°). — 130).
Ceulx qui se cuydoient saulver a nouer se meirent
Nouchief. — Le patron est du navire le chief,
a passer a nouz, mais bien peu se saulva qui ne Puis après vient le maistre, dict nouchief, Qui du
fussent noyez. ID., tr. Diodore, II, 9 (43 r°). —
patron le sifflet sur luy porte, Et en tous lieux de
S'il ne m e failloit que passer la mer à nou, ainsi la nef se transporte Pour commander a tous les
comme Leanderfist.S E V I N , tr. Boccace, Philo- mariniers. J. B O U C H E T , Ep. mor., I, 14.
cope, L. V, 98 r°. — Il [le chien de Xantippus] ne Noucquette. Sorte de cadenas. — A Noël Dapeut souffrir destre abandonné de son maistre, et mon, febvre, pour avoir livré au lieutenant du
saillit en mer après luy, suyvant tousjours a nou prevost trois noucquettes pour enfermer des prila gallere ou il estoit, jusques a Salamine. S E L V E , sonniers. 1568. Lille (G. Nochette).
tr. Plutarque, Thémistocle, 5 r». — Si se meit en Noud, v. Nœud.
eaue dessus son liège, et avec cela se souldgeant
N o u e 1. Soutien pour nager? — Il fdut disle mieulx quil pouvoit, oultrepassa a nou et puter le rang des maisons du bord de Peau, et de
arriva en la ville. ID., Camille, 22 v°. — Auprès )à se sauver ou perdre dans la rivière. A quelques
de Meun le chevd belliqueur, Brave, apparoist, uns les piques servirent de noues. A U B I G N É ,
qui d'une ardeur de cœur Passe à nou Loire, ou Hist. univ., III, 16.
folastre aux campagnes. R O N S A R D , Hymne de la
N o u e 2, v. Noe.
France (VI, 149). — Puis en brossant les flancs
N o u é . Musclé. — Dioxippus estant h o m m e
de son bayard, Chaud de colère et de menace
noué, dispos et addroit à toute sorte d'escrime,
hère, Passant à nou lefild'une rivière, Ira trouver
NOUÉE
—
45
sembloit à veoir un Hercules. AMYOT, tr. Dio- A nouer. E n nageant. — Le Turc, avec quinze
coups deflèches,se sauva à nouer jusques dedans
dore, XVII, 22.
les
vaisseaux françois. M. D E N A V A R R E , Heptam.
Nouée. Racine des plumes. — Doit avoir le col
long et haute poictrine... ses plumes blanches et co- 13.
Nouer (par compar.). Voler. — Avoir l'œil et
lorées de vermeilles, et les nouées grasses et bien
vermeilles. B U D É , Des Ois., fol. 115 (La Curne). l'aile plus forte Qu'autre oyseau qui nouant se
porte Parmi Pair, d'avirons légers. BELLEAU,
Nouel, v. Noël
Pierres précieuses, Pierre d'aigle (II, 235)
Nouer (intrans.). Nager. —• [Paris] en brief les aprit De nouer par le ciel, de piller les campagnes,
surmonta... à luitter, à courir, à saillir ou à Et despeupler d'oiseaux les plus hautes monnoer. L E M A I R E , Illustr., I, 21. — Grande partietagnes. D u B A R T A S , lre Sem., 5e J., p. 255. —
des aultres se jecterent dedans la mer et se saul- Prendre l'air, fendre le vent... nouer entre deux
verent en nouant. SEYSSEL, tr. Diodore, III, 28. airs... et autres telles façons de parler pour dire
— En ceste mer les dieux marins veoit on... le vol de l'oyseau. René FRANÇOIS, Merv. de nat.
Doris aussi, et ses filles ensemble, Dont l'une part p. 54 (G.). — (Fig.). L'homme se jette à l'essor, et
en la mer nouer semble. M A R O T , Metamorph., L. U va nouant et planant au travers des vanitez du
(III, 201). — En ceste mer navires vont errant, monde. D u VAIR, Médit, sur Job, ch. 5.
Puis la baleine, horrible monstre et grand, Y as
Flotter. — Souvent voirrez les légères pdUettes
formé, qui bien à l'aise y noue. ID., PS. de David, Et ça et la les caducques feuilletés S'éparpiller,
39. — D y moy l'amant qui, nouant en la mer, et les plumes nouer Afleurde l'eau et ensemble
Alloit de nuict les nopces consommer. ID., Lean- jouer. PELETIER, 1er Liv. Georgiques, p. 66. —
der et Hero. — Les Sestiens saultoyent en la mer Apres au vif pein moy sa belle joue Pareille au
quand estoit besoing, et pource qu'ilz scavoyent teint de la rose qui noue Dessus du laict. RONbien nouer... montoyent sur autres navires. D E - SARD, Amours de Cassandre, Elégie à Janet
ROZIERS, tr. Dion Cassius, L. XLTX, ch. 72 121). — Ceste délicate joue En son vermeU ver(155 r°). — Ilz l'apperceurent quasi aussi tost delet Semble la rose qui noue Dessus la blancheur
nouer et fendre les undes plus légèrement que ne du lét. BAÏF, Amours de Meline, L. II (I, 65). —
pourroit faire un petit poisson. Amadis, III, 2. — Sa belle et délicate joue N'est autre chose qu'un
J'eusse mieulx aymé estre jectée en la rivière... œillet Qui, tout odorant et douillet, Dedans un
— ... Vous savez doncques bien nouer? M. D E
plat de cresme noue. G U Y D E TOURS, Souspirs,
N A V A R R E , Heptam., 5. — Tous animaulx qui che-L. II (I, 55). — Suffise vous, helas, depuis que ces
minent et nouent, Qui vont glissant, et qui par discords Sont coulez entra vous, que cinq cent
Pair se jouent. D u B E L L A Y , Olive, 89. — Tous les mil sont morts. Combien en a-t-on veu nouer
poissons qui par les ondes nouent. R O N S A R D , entre deux ondes, Remplissans Loire et Seine en
Hymnes, Hercule chrestien (IV, 271). — Les uns
leurs eaux plus profondes! J E A N D E LA TAILLE,
estoient jectez et froissez contre les rochers, les Remonstrance pour le roy. — Mille vdsseaux Gréuns par ce qu'ilz ne savoient nouer dloient à geois ne sont assez capables Pour le butin ravi des
fond. SALIAT, tr. Hérodote, VI, 44. — On ne voit flammes exécrables : Le rivage en est plein, la
plus une Saphon Pour son Phaon précipitée : N y mer s'en va jouant, Et maintsrichesjoyaux vont
sur la marine irritée... Nouer un Leandre amou- sur lesflotsnouant. GARNIER, Troade, 48. —
reux. B E L L E A U , Petites Inv., A l'Amour (I, 158).
(Fig.). Mais quand ils sont ja vieux, Et que le flot
— Autant que dans Pair se jouent D'oyseaux, et mortel leur noue dans les yeux... [Ils] comde poissons nouent Dedans lesfleuvescornus. mencent en vain à gémir et pleurer. RONSARD,
ID., Bergerie, lTe J. (I, 280). — Tout ce qui noue Hymne de la Mort (IV, 369). — L'image de la
au plus profond de l'onde. R O N S A R D , Franciade, mort dans ses yeux desja noue. Du BARTAS,
III (III, 99). — Ores à coup estendant Bras et 2 e Sem., Pères, p. 311.
jambes elle noue. BAÏF, Poèmes, L. III (II, 143).
Nouer dans la mort, dans la nuit. — Ses mem— N y le daufin sur la terre ne joue, N y le toreau bres tombent peu forts, Et dedans la mort voidedans la mer ne noue. L. IX (II, 430). — On voit sine Ses yeux ja nouoyent, alors Que luy responmille poissons nouer entre les eaux. J A M Y N , O. P., dit le cygne. R O N S A R D , Odes, III, 21. — Yeux
L. V, 217 v°. —• De tant de corps vivans qui par pressez de sommeil, nouans en l'ombre épaisse
les airs se jouent, Qui marchent par les champs, De l'éternelle nuict. B E L L E A U , Petites Inv., Im
qui dans les ondes nouent. D u B A R T A S , lre Sem., précations (I, 166). — (A Antoine mort). Tes
6e J., p. 268. — L'un se sauve en nageant, mais yeux, deux clairs soleils, où l'Amour prenoit
cependant qu'il noue, L'escharpe entortillse au place, Et en qui Mars Iogeoit une guerrière aubouton d'une roue l'estrangle en l'arrestant. ID.,, dace, De paupières couverts, vont nouant en la
2 e Sem., Loy, p. 334. — Les grenouilles qu'on y nuict. G A R N I E R , Marc Antoine, 1942. — Las, vos
voit nouer en grandes troupes. G. B O U C H E T , yeux vont nouant en la nuict éternelle. ID., Anti2 e Seree (I, 83). — Elle fait morfondre les cane- gone, 1329. — Cefils,qui n'est plus homme, ains
tons en les faisant trop tost nouer sur l'eau. d'un h o m m e l'image, Qui porte au sein la mort,
S E R R E S , V, 6.
l'horreur sur le visage... A u son des mots sacrez
(Fig.). Et ce pendant qu'en triomphe tu noue, commence ouvrir son œil Nouant dedans la mort.
Je te conseille et de tous poincts te loue Que tu
D u B A R T A S , 2 e Sem., Schisme, p. 503.
t'en vienne et laisse tout dler. L E M A I R E , Plaincte Nouer. Ondoyer,flotter.— Toutes beautez à
du Désiré (III, 182). — Vostre haut los en parfond mes yeux ne sont rien A u pris du sein qui souspihonneur noue. ID., Concorde des deux langages,
rant secoue Son gorgerin, sous qui doucement
lIe part. (III, 122). — J'ay jusque icy en eau noue U n petitflotque Venus diroit sien. RONbasse noué ; Mais dedans l'eau caballine tu noues. SARD, Amours de Cassandre (I, 54). — Ses crins
M A R O T , Rondeaux, 19. — Polynice du coup se tout à Pentour sur ses espaules nouent. JAMYN,
sentant affoibly, Et son ame nouer dans le fleuve Iliade, X V , 57 v°.
d'oubly. G A R N I E R , Antigone, 1187. — Lors cette
Ruisseler. — Que je baise la joue Où larme
fille eut l'esprit débordé D'extrême joye : en plaidessus larme, onde sur onde noue. AUBIGNÉ, Poés.
sirs elle noue, Et des hauts dieux la puissance div., 3.
elle loue. J A M Y N , O. P., L. V, 248 r°
Etre baigné, inondé. — Lors tous les champs
i3
er
NOURRIR
nouent à fosses pleines. P E L E T I E R , 1 Liv. Geor- Nourriceulx. Celui qui nourrit, qui entretient.
giques, p. 66. — Voicy venir Ismene. — O ù est — Toi, qui plaideux et harceleux, Aussi nourrielle? —Elle vient. E n ondoyantes pleurs le visage ceulx de procès Hantes aussi et tous broulleux,
luy noue, Qui luy vont effaçant le vermeil de sa Tes besongnes pas bien ne faiz. Anc. Poés., II, 51.
joue. G A R N I E R , Antigone, 1888. — Nostre FranNourricier. Nourrisseur. — Ilz ne se meslent
çois, qui avoit le visage tout trempé et les yeux d'aucun labourage, mais sont tous pas très et
tous nouans de larmes. N . D E M O N T R E U X , Berg., nourissiers de bestiail. S A L I A T , tr. Hérodote, IV,
Journ. I, 29 r".
2. — Nous allons faire la guerre à gens de labou(Trans.). Traverser [en naviguant]. — Ad- rage, non à des N o m a d e s nourrissiers de bestiail.
vienne qu'une de vous, Nouant la m e r passagère, VII, 50.
Se joigne à quelqu'un de nous Par une nopce esNourrissiere. Nourrice. — L'on doit veiller es
trangere. R O N S A R D , Odes, Y, 3.
filles pour le dangier de mettre macule ou suspi(Subst.). — A u x poissons le nouer, et aux aigles tion en leur pudicité, soient mères ou nourrisl'adresse D e trancher Pair soudain, aux lièvres la sieres. C H A N G Y , Instit., II, 10.
vistesse. ID., II, 28.
Enfant nourricier. Nourrisson. — Ces LacedeNouet (?). — Elle... brisa les esventelles, moniennes accoustumoient leurs enfans nourriaubes et roues, ensemble les claquets, meulles, ciers à manger indifféremment de toutes viandes.
tourillons, nouets, nilles, pagnons, trémies, ar- G. B O U C H E T , 24 e Seree (IV, 74). —• Ce que... j'ay
ciers et autres secrets desdits moulins. A L C R I P E , veu asseurer à beaucoup de nourrices, qui dip. 122.
soient sentir à leur laict quand leurs enfans nourNoueter, dimin. de nouer, nager. S'agiter, vole- riciers crioient. Ib. (IV, 77).
ter, — Quel regard, quel maintien, quel geste,
Nourrigeon. Nourrisson. — U n archevesque...
quelle grâce, Quel port, quel maniment en m a fut visité par sa nourrice... Ceste pauvre idiotte...
Gyprine estoit, Lors que ce beau plumail en ses ravie des splendeurs de son nourrigeon, lui sauta
mains nouetoit, Gardant que son teint frais du au col. A U B I G N É , Faeneste, II, 3.
hâle ne s'éface 1 BAÏF, Amours de Meline, L. I (I, Nourrin. Nourrisson, arbre transplanté. — Il
24). — Dérobe toy de m a face, Et cour d'un pié faut choisir un bon territoir pour faire la pépinouetant. L. II (I, 75). — Pieds. Légers... noue- nière, d'autant que la nourrisse est le plus souvent
tans, fretillards. L A P O R T E , Epith., 321 r°.
plus tendre de son nourrin que n'est la mère
Noueur 1. Noueur d'aiguillette, v. Aiguillette.
propre. D u P I N E T , tr. Pline, X V I I , 10 (G., NorNoueur 2. Nageur. — Et Phoceus, si tresex- rin).
pert noueur. J. B O U C H E T , Ep. famil, 65. —
Nourrir. Élever, instruire. — Ce n'est pas
Nouant vers toy, j'estois noueur hardi. F O N - petit esguillon pour nous inciter à les nourrir en
TAINE, Epistres d'Ovide, Ep. 17, p. 324. — O u est vraye pieté et obeyssance de Dieu, quand nous
ce grand noueur audacieus, Qui mesprisoit mer et entendons que dès leur nativité le Seigneur les a
vents furieus? Ep. 18, p. 349. — Poisson. Es- receuz entre son peuple. C A L V I N , Instit., X I ,
caillé... sautelant, noueur. L A P O R T E , Epith., p. 624. — Leurs tant belles, délicates, riches et
330 r°. — Les Senegueens et autres habitans le sainesfilles,les quelles tant chèrement avoient
long de cefleuvesont les meilleurs noueurs que je nourriez en tout exercice vertueux, R A B E L A I S ,
vey jamais. T H E V E T , Cosmogr., III, 3.
III, 48. —• [Paul Emile] vaqua seulement... à
Noueux. Qu'on noue. — Licol. Dur, estrai- bien faire instruire ses enfans, non seulement en
gnant, museleux ou muselier, noueux, serrant. la discipline romaine, c o m m e luy avoit esté
L A P O R T E , Epith., 240 v°.
nourry, mais aussi un peu trop curieusement en
Nouller. Boutonner. — Nous ferons ungz la grecque. A M Y O T , Paul Emile, 6. — Il disoit
soullierz a pompette... Et noullerons a ung jolly des chansons sur la pescherie, et vous promets
bouton. Chans. norm. du XVIe siècle (G-, Noeler).qu'il avoit esté fort bien nourry, de bonne grâce
Nouretier. Nourrisseur. — E t doivent les et de bonne nature. B E L L E A U , Bergerie, 2 e /. (II,
nouretiers en leurs troupeaux de blanches bestes 52). — Quand Agesilaus convie Xénophon d'enprendre trois bestes et les séparer des autres, et voyer nourrir ses enfans à Sparte, ce n'est pas
ce fait ledit nouretier doit choisir l'une desdites pour y apprendre la rhétorique ou dialectique :
bestes et ledit seigneur prend l'autre. 1507. Prév. mais... la science d'obéir et de commander. M O N de S* Riquier (G., Norricier).
T A I G N E , I, 24 (I, 173). — Q u e pouvions nous
Nourissier, v. Nourricier.
attendre de celuy qui avoit tué sa mère et son
Nourreture, v. Nourriture.
frère, sinon qu'il fist encor mourir son gouverNourrice. A nourrice, aux nourrices, es nourneur, qui l'a nourry et eslevé? ID., II, 35 (III,
rices. E n nourrice. — Elle a c o m m a n d é que l'on183). — M . l'admirai l'avoit faict, avec ses deux
mette L'enfant dont elle acouchera A nourrice. frères autres, très-bien et vertueusement nourrir,
D E S PÉRIERS, Andrie, III, 1. — Les mères... si bien que tous avoient très-bien retenu de leur
cèlent et couvrent les mauvaistiez de leurs filz, nourriture. B R A N T Ô M E , Couronnels franc. (VI,
elles mettent à nourrisse les enfans de leurs ri- 203).
bauldes. L A G R I S E , tr. Guevara, II, 40. — Les
Nourrir [un page]. Le former, le dresser. — Et
enfans sont quatre ans à nourrisse, et souvent m'y tua lon misérablement... un page gentildouze. M O N T A I G N E , Ï, 22 (I, 130). — J'avois un h o m m e italien, que je nourrissois soigneusement.
enfant à nourrice, lequel m e sembloit dépérir et M O N T A I G N E , II, 5 (II, 47). — E n la maison de
amaigrir tous les jours. G. B O U C H E T , 24 e Seree ceste jeunefille,du vivant de son pera, y avoit
(IV, 73). — J'estois endetté en plusieurs lieux, et esté nourri page un jeune gentil-homme de l'aage
avois ordindrement deux enfans aux nourrices. de unze ou douze ans... riche et de bonne part.
PALISSY, Disc, admir., De l'art de terre, p. 315. F.— D ' A M B O I S E , Dialogues, I, 158 r°. — L e baron
Ses enfans jusques au plus petit estant es nour- des Guerres estoit un seigneur que le roy François
rices avoient esté tuez par Phocas. L E L O Y E R , avoit nourri page de sa chambre. B R A N T Ô M E ,
Spectres, IV, 16.
Duels (VI, 235).
V
Estre nourry. Vivre habituellement. — Berto29*
loni, h o m m e fort advisé, et principdement en ce
NOURRISSABLE
— 4J
Elle apprit... De sillonner la terre, et dans son
qui regarde la marchandise et la banque, ayant
esté nourry vingt ou trente ans parmy les mar- large sein Enfermer tous les ans un nourrissable
chands banquiers de Venise. Var. hist., II, 93. _ grain. G A R N I E R , Porcie, 758. — Elle avoit sauvé
Nourrir à, en. Instruire en, formel à. Nourry à, sa chaste fleur, C o m m e elle l'apporta du ventre
en. Instruit en, formé à. — Je sçay un homme nourrissable. B O Y S S I È R E S , Sec. Œuv., 57 v°.
Nourrissage. Action de nourrir. — [Les
d'authorité nourry aux lettres, qui m'a confessé
avoir esté ramené des erreurs de la mescreance arbres] deviennent nourrisses quand ilz nourpar l'entremise des argumens de Sebonde. M O N - rissent leurs fruits. Les Latins appellent aussi ce
TAIGNE, II, 12 (II, 160). — Je l'ay faict nourrir nourissage germination. D u PINET, tr. Pline,
soigneusement, premièrement aux lettres, puis XVI, 25 (G.).
Action d'élever, éducation. —• Si tu es envers
au louable exercice de marchandise. F. D'AMelle [la France] enfant de bon courage, Ores que
BOISE, Neapolitaines, II, 5. — Tous ceux qui sont
nourris aux lettres sçavent bien que le mot de tu le peux, rens-luy son nourrissage. RONSARD,
satyre ne signifie pas seulement un poème de mes- Continuât.... des misères de ce temps (V, 340)
disance. Sat. Men., 2 e Advis de l'imprimeur, p. 11. L'éducation, eslevement ou nourrissage d'un en— U n baron... nourri aux lettres. A U B I G N É , Fae- fant. F. D E SALES, Amour de Dieu, III, 4.
neste, III, 21. — Nostre siècle, où préside Henry, Nourrissance. Éducation. — Mirez vous aux
En toute discipline honnestement nourry. R O N - faitz vertueux D u tronc dont avez prins yssance,
SARD, Mascarades (III, 507). — U n chanoine Et aymez loz perpetueux, Ensuivant vostre nournommé Foulbert, qui avoit chez soy une sienne rissance. L E M A I R E , Temple d'Honneur (IV, 241).
Nourrisse, v. Nourrice.
niepee fort bien nourrie en la langue latine, le
Nourrissement. Action de nourrir. — Le bon
pria de luy vouloir donner tous les jours une
heure de leçon. PASQUIER, Recherches, Vl, 17. —pasteur royal, tresexpert en tout art dagriculture
Il estoit un personnage grandement nourry es et de labourage, informoit ses enfans de la conlangues grecque et latine, ensemble aux loix, duite et nourrissement de toutes autres bestes
chevdines, asinines. LEMAIRE, Illustr.,
lettres humaines et histoires. ID., Lettres, XVII, bovines,
3.
I, 22. — Les différences du nourrissement rendent
Nourry à. Ayant passé sa vie à, dans. —
M. Poyet, homme toute sa vie nourry au barreau. les vies des animaux différentes. L E R O Y , tr,
M O N T A I G N E , 1,10 (I, 49). — Marcellinus, homme Polit, d'Aristote, 1,5. — Ce nourrissement [des
nourry aux guerres romaines, remerque curieuse- plantes], ceste génération et augmentation par
ment la façon que les Parthes avoyent de s'armer. leur vertu propre fait que nous leur attribuons la
II, 9 (II, 105). — Il est nourry aux armes, et es- vie. M O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 1. — Ceste déesse
timé un des meilleurs cappitaines de nostre temps. Rumina, qui est comme nourrisse et aiant soing
du nourrissement des enfans, ne reçoit point en
M A R G . D E VALOIS, Mém., p. 98.
Bien nourry. Bien élevé. — La vertu des ses sacrifices du vin. A M Y O T , Demandes des choses
femmes bien nourryes se doit autant appeler romaines, 57. — Le sang... est porté par les
coustume que vertu. M. D E N A V A R R E , Heptam., veines et artères à toutes les parties du corps pour
5. — Je sçay... que de sa nature elle est si bien leur nourrissement. P A R É , Introd., ch. 6. — Chanourrie, qu'à tous elle se monstre tant honneste cune mère... traite et nourrit sonfilset l'ddcte
que les gentilzhommes de ceste cour ne sont pa- de ses mamelles : les mamelles n'estans données...
à la femme pour l'ornement de sa poitrine, mais
resseux de luy présenter leur service. Comptes...
nature les luy a données pour le nourrissement de
adventureux, 18 (1,101). — Elle est aussi trop bien
e
nourrie Pour avoir de ces jeux envie. BAÏF, Div. ses enfans. G. B O U C H E T , 24 Seree (TV, 61). —
Amours, L. II (I, 363). —• L'honeste curiosité des Et sa bénignité, qui n'est point r'acourcie, Eust
doctes et des bien nourris, envoyant de main en fait couler le miel de la roche endurcie Pour leur
main ces vifs instruments de la mémoire, les fait nourrissement. D E S P O R T E S , PS. de David, 81.
Action de se nourrir. — Les vivifiants aucunedemeurer entre les mains de l'éternité. JODELLE,
ment et régénérants par la transmutation en leur
Rec. des inscr. (I, 244).
Mal nourry. Mal instruit. — Je ne suis pas sichdr vive, au moyen de la digestion et du nourm d nourri que je n'aye apris les advantages des rissement. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 350).
Aptitude à nourrir. — Afin...que leurs grains
ducs et pairs. A U B I G N É , Sa Vie (I, 90).
Nourrir. Laisser croître, laisser pousser. — A use germent et se corrompent, et que dnsi elles
pays là où on avoit accoustumé de nourrir les perdent leur nourrissement. PASQUIER, tr. Plucheveux, on se tondoit en faisant le dueil. CAL- tarque, p. 138.
Éducation. — De la nativité de Vaspasianet de
VIN, Serm. sur Job, 1 (XXXIII, 94). — La plus
part de noz roys et princes gaulois nourrissoient son nourrissement. G. M I C H E L , tr. Suétone, X,
leurs cheveux longs jusques sur les espaules. T H E - 248 r°. — Certes tu es selon ta nourriture Cruelle
VET, Cosmogr., X V , 14. — Les femmes desquels trop, et de felle nature. M. D'AMBOISE, Ep. vener.,
[Tartares] nourrissent leurs ongles pour ornement, 16.
Nourriture. — Or ne le feit il pas user de nourXIX, 8.
(Terme de construction). Pratiquer. — Se fera rissement accoustumé : mais seulement luy faiune double cheminée servant par bas et par hault soit menger les mouesles des os des cerfz, biches,
dudit corps de logis, lequel sera noury dans la ddms, sengliers, ours et autre sauvagine quil premuraille du lez de la maison dudit greffier. 1612. noit en la montaigne. L E M A I R E , Illustr., I, 36. —
L'enfant ne prend autre nourrissement que le
Reg. journ. des prevost et jurés. Arch. Tournai
laict. L A GRISE, tr. Guevara, II, 21. — Chascun
(G.).
Se nourrir. S'entretenir, passer sa vie. — Il y amembre du plus précieux de son nourrissement
du dessein, du consentement et de la complai- décide et roigne une portion. RABELAIS, III, 4. —sance à se nourrir en la melancholie. M O N T A I G N E , Il y en ha bien aussi [des bêtes] qui vivent de
pierres et thuylles... et mesmes les tournent en
II, 20 (III, 76).
Nourrir (subst.). Des alimens destinez au nour- bon nourrissement. PASQUIER, tr. Plutarque,
p. 34. — Une arondelle, Quand eUe a cherché lonrir. BOYSSIÈRES, Prem. Œuv., 78 v°.
Nourrissable. Qui nourrit, nourricier. — Hu- guement Quelque petit nourrissement Pour ses
meur nourrissable. Jard. de santé, I, 192 (G.). —
>5 —
NOURRITURE
petitz, et qu'elle cuyde Leur en remplir le ventre le pain est faict, nourrisson et suport De ceste v
vuyde. M A G N Y , Gayetez, p. 40. — Le vin sert à humaine. A U B I G N É , Création, IV (III, 351). —
l'enfant et de nourrissement Et d'un soutien encor Or combien que le sang soyt du corps nourrisson
qui les membres conforte. ID., Odes, II, 55. — Et des corps la vigueur, il se trouve poysson ConProdiguement ces richesses il donne A quelque sister et mouvoir, quoy que de son essence II n'y
nombre, et destruit sa couronne, Qui seuls en font ayt sang en luy. VIII (III, 379). — (Fig.). Quel
et graisse et aliment. Les autres n'ont aucun lieu vous tient cachez, nourrissons de m a flame,
nourrissement, Languissans secs c o m m e membres Cependant qu'aveuglé je m'esgare à tous coups?
etiques. R O N S A R D , Poèmes, Au Trésorier de l'Es- E. D U R A N D , Méditations, Stances, p. 112.
pargne (VI, 333). — Voilà les veines qui distillent
Celui qui nourrit, qui fait vivre, nourricier. —
nourrissement par tout. C A L V I N , Serm. sur l'Ep. [Quaresmeprenant] père et nourrisson des mediauxEphesiens, 27 (LI, 587). — N y elle [la farine] cins. R A B E L A I S , IV, 29. — D e ressjeuner il s'est
n'est ce qu'elle estoit, c'est à sçavoir bled, ny elle abstenu depuys qu'il eut sa forte colicque proven'est ce qu'elle doit estre, c'est à sçavoir pain, nente à cause que es contrées boredes l'on avoit
ains a perdu la nature qu'elle avoit paravant, et ses nourrissons, vivandiers, charbonniers et chdrn'a pas acquis l'usage de viande et de nourrisse- cuitiers oultragé villainement. IV, 46. — Sortant
ment. A M Y O T , Demandes des choses romaines, 109. de Xainctonge... vous entrez au païs d'Angoul— Nature ne veut estre affoiblie, ains confirmée mois, vray nourrisson et père des roys et princes
et confortée par bon nourrissement. D u F A I L , de France.THEVET, Cosmogr., X I V , 5. — Ezechie
Eutrapel, 5 (I, 116). — Il fut arresté que le pois- a par Foy à sa solde des anges : Le Thesbite par
son de mer bailloit un nourrissement qui n'avoit Foy les a pour nourriçons. D u B A R T A S , Triomphe
pas tant de superfluité que celuy d'eau douce. de la Foy, IV, p. 442. — Les jeunes lyonceaux
G. B O U C H E T , 6e Seree (II, 11). — Pour tout nour- fièrement s'avanceans Font pourchas de la proye,
rissement j'engloutis m a sdive. D E S P O R T E S , et leurs cris rugissans Te demandent, Seigneur, la
Œuv. chrest., p. 513. — Le malade se doit con- pitance ordonnée, C o m m e au sed nourrisson de
traindre à prendre souvent à manger et à boire, toute chose née. D E S P O R T E S , PS. de David, 103. —
plus ou moins selon que sa fièvre est grande ou Je veidz force soldatz, tant d'un party que
petite : et tant plus la chaleur apparoist grande d'autre, le plourer extrêmement, pour avoir perdu
en dehors, tant moindre nourrissement est conve- leur père nourrisson. B R A N T Ô M E , Rodomontades
nable. S E R R E S , VIII, 5. —• D e là vient que le foing (VII, 66). — Qui peut sans s'estonner ouyr la
germe fertilement Pour servir au bestail d'ample charité D'un oyseau envers ceulx lesquelz luy ont
nourrissement. D E S P O R T E S , PS. deDavid., 103. — esté Pères et nourissons, quand vieux il leur
Le grain est à plusieurs un nourrissement bon. aporte Vivres, et sur son dos à l'esbat il les porte?
A U B I G N É , Création, X (III, 398).
A U B I G N É , Création, I X (III, 389).
Entretien, ce qui entretient. — Isis... Tire et
Élève. — O n luy pourra joindre [au gouverconçoit grandes eaux et menues, E n apportant neur] quelque h o m m e de lettres, qui à chaque
nourrissement aux nues. M A R O T , Metamorph., L. 1 besoing fournisse les munitions qu'il faudra, pour
(III, 171). — Apres m o n dit, Pitié fit son debvoir les distribuer et dispenser à son nourrisson. M O N De remonstrer a m a d a m e Justice Que je ne suis T A I G N E , I, 25 (I, 196).
nourrissement de vice. M . D ' A M B O I S E , Babilon,
(Fém,). Nourrissonne. —
Si vous voulez
73 r°. — Les larcins et rapines ont du commence- que vostre nourrissonne survive. A M Y O T , Hist.
ment donné matière et nourrissemens aux supers- Mthiop., L. VII, 77 r°.
titions. A N O N . , tr. Bullinger, I, 11, p. 133. — Les
Nourriture. Élevage. — Encore usèrent ils
astres ne y feront influence bonne. Car la terre d'une autre sorte de monnoye, où il y avoit la
desistoit leurs prester nourrissement par vapeurs figure d'un bœuf ou d'un mouton et d'un porc
et exhdations. R A B E L A I S , III, 3. —• Le celer est engravee, d'autant que leurs richesses procele nourrissement des maladies. A M Y O T , Hist. doient principalement des nourritures, et leurs
Mthiop., L. IV, 42 r°. — Si le séjour d'un travail biens consistoient en bestail. A M Y O T , Demandes
ocieux, Nourrissement des désirs vicieux, Réveille des choses romaines, 41.
en moy la flamme accoustumee, Plus que devant
Éducation, instruction, formation. — L a cause
en mon cueur dlumee. D u B E L L A Y , Jeux rust., du faict est petite, se elle se prent par nourreture,
Contre-repentie. — N y messagers ny lettres plus
se l'en ne amaine le courage d'icelluy estre tel en
n'envoyé, Nourrissement et apast de ton feu. suspicion, et que il n'a point eu horreur de ce faire.
R O N S A R D , Poèmes, Disc, d'un amoureux (V, 89). F A B R I , Rhétorique, L. I, p. 85. — Le mdstre...
— C o m m e un charbon couvert, qui sembloit s'esbahit et descourage, quand il voit que le père
vraiement N'avoir plus de vigueur, reprend nour- est nonchdlant et peu curieux de la nourriture
rissement Par le souffler des vens qui soudain le et doctrine de l'enfant. L A G R I S E , tr. Guevara,
fait croistre. R I V A U D E A U , Complaintes, 3. — Puis II, 37. —• Certes, bon chevdier, bonne nourrique la joye est fruict : il faut... qu'elle fournisse ture a fait en vous celluy qui vous a eslevé. Amade nourrissement à l'homme. M O N T A I G N E , tr. dis, 1,13. — Quant à ce qui est de principde force
Sebon, ch. 151. — Mais si de ce penser naist et efficace pour rendre une cité heureuse et vermon ravissement, Il donne à mes ennuis vie et tueuse, il estimoit que cela devoit estre emprdnt
nourrissement. D E S P O R T E S , Elégie, I, 6.
par la nourriture es cueurs et es meurs des
Nourrisseur. Nourricier. — L a bonne f e m m e hommes. A M Y O T , Lycurgue, 13. — U n e nature
et son mary, nourrisseurs de Paris, prindrent le forte et vigoureuse, quand elle est destituée de
berseau, les linges et les menuz accoustremens bonne nourriture, produit beaucoup de m a u x et
dont il avoit esté envelopé à sa naissance. L E - de biens tout ensemble. ID., Coriolan, 1. — Si
MAIRE, Illustr., I, 39.
prit incontinent le naturel de l'enfant un ply de
Nourrissier, v. Nourricier.
nourriture véritablement généreuse et royale. ID.,
Nourrisson. Nourriture, aliment. — N e les Philopémen, 1. — (A Amyot). Toy, bon précepviandes pour la nourrisson de ta personne peuvent teur d'un bon roy, Qui, poussé de bonne nature,
estre appareillées. Jard. de santé, p. 56 (G.). — Instruit de bonne nourriture, Droiturier embrasse
^a meule... rend le grain en farine légère Dequoy tousjours
foy. B A Ïau
F , Poèmes,
devant de
L.ses
I X yeux...
(II, 432).
La —nourriture
Mettant
NOURTURE
— l
dit ainsi conseillant. Garde toy bien,
et beauté de la fille, Et les vertus de toute sanourrisson
famille. R O N S A R D , Bocage royal, 2 e part. (III, 327). m a nourriture chère, Hors de son port de pousser
— L a plus grande difficulté et importance de ta galère Dedans la mer. B A Ï F , Poèmes, L. II (II,
l'humaine science semble estre en cet endroit où 73). — Ingrate, ingrate, ô inhumaine, ô dure,
il se traitte de la nourriture et institution des en- D'une lionne ôfierenourriture. L. III (II, 157). —
fans. M O N T A I G N E , I, 25 (I, 180). — Il n'est pos- Or je te plain sur tout, m a chère nourriture, Et de
sible de rien adjouster au soing qu'il eut et à m e mes ans vieillars la plus soigneuse cure. GARNIER,
choisir des précepteurs de chambre suffisans et à Hippolyte, 123. — Peut-estre ce mesme project
toutes les autres circonstances de m a nourriture. estoit entré en sa teste... cognoissant ce jeune
(I, 217). — Pour voir un bon fruit de la nourri- prince, qui estoit sa nourriture, estre de mœurs
ture de la noblesse, la diligence des parens n'y trés-agreables et promettra beaucoup de luy.
suffit pas seulement, mais aussi est besoin que les P A S Q U I E R , Recherches, V I , 11.
Celui qu'on a fait élever dans sa mdson, entreregJemens publics y entreviennent. L A N O U E , V,
p. 149. — Elle estoit assistée de messire Antoine tenu, protégé. — M a d a m e Blanche devisa londu Prat, chancelier de France, qui avoit pris la guement avecques sa nourriture le bon chevapremière nourriture dedans le Palais de Paris. lier. L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 13. — E n sa duché de
P A S Q U I E R , Recherches, V I , 11. — Les advocats, Ferrare venu, M'a retiré de grâce et retenu,
ayans pris leurs nourritures aux escoles de loix... Pource que bien luy plaist m o n escripture, Et
deffendent leurs causes par les authoritez des em- pour autant que suis ta nourriture. M A R O T ,
pereurs et jurisconsultes. IX, 38. —• Avec ce qu'il Epistres, 42. — Ce sont tous gentilshommes de
estoit esveillé, d'un fort gentil et vif esprit, la bonne part de m o n royaume, lesquelz je nourris ;
nourriture le luy accreust d'avantage. B R A N - et tous les ans j'en sors hors de page une cinquanT Ô M E , Mareschal de Biron (Y, 123). — Il fut nourri taine, que j'envoye souddn aux guerres... si bien
en enfance hors la maison du père, pource que qu'en partie, de ceux qui l'ont fdcte [la guerre]
A n n e de Limur, sa belle mère, portoit impatiem- à l'empereur vostre maistre soubs moy, mes nourment et la despense et la trop exquise nourriture ritures en sont du nombre. B R A N T Ô M E , Grand roy
que le père y employoit. A U B I G N É , Sa Vie (I, 5). Henry II (III, 275). — Ce roy aimoit fort à voir
— Sa bonne nourriture luy faisant souvenir qu'il de leurs œuvres, et surtout de M . de Ronsard,
qu'il appeUoit sa nourriture. (III, 289). — Le roy
falloit prier Dieu devant toute action (I, 12).
Nourriture à. Instruction dans. — L a nourri- l'appelloit la pluspart du temps m a nourriture,
ture de ses enfans à la religion refformee, qu'il ou sonfilleul,c o m m e il portoit son nom, et estoit
permettoit à sa femme, augmenta les soupçons. son parrain, ainsi qu'en l'aage de dix ans... le roy
ID., Miss, et dise milit., 23 (1,187). — Depuis m a Je prit très voulontiers pour un de ses enfans
nourriture aux lettres à Genève. ID., Lettres de d'honneur. ID., M. delà Chastaigneraye (V, 86).
O n trouve nourreture et nourture. — L a nourrepoincts de science, 17 (I, 473).
Nourriture de. Éducation donnée par. — O n ture monstre comment, avec quelz gens et par qui
voyoit desja fort connoissablement les traitz de les h o m m e s ont esté nourris. F A B R I , Rhetor., L. I,
cette excellente vertu et pieté qui reluisent main- p. 89. — Dont fut contrainct, pour soubstenir natenant en elle, dignes de l'extraction et nourri- ture. D'dler prier jusques a la m d s o n Certain
ture d'une si dévote et pieuse mère. F R . D E S A L E S , fourmy, pour luy donner nourture. H A U B E N T ,
Apologues, 1,181.
Amour de Dieu, Préface.
Nourriture. Instruction, formation dans la mai- Nourture, v. Nourriture.
Nousiller, v. Noisiller.
son d'un prince, d'un seigneur. — L'empereur
N o u v e a u . Nouveau temps. Printemps. — Hz
Charles l'avoit nourry ; et se ressentoit si bien
d'une si belle nourriture que despuis il s'en estoit conclurent que César remettrait son entreprinse
bien servy en tous les grands affaires que despuis contre les Parthes jusques au nouveau temps.
il a manié. B R A N T Ô M E , Prince d'Orange (II, 166). S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres civ., Y, 10.
Nouveaux religieux. H o m m e s de la nouveUe re— Il [lefilsaîné de Montluc] avoit esté nourry
page de M m e de Guyze, despuis M m e de Nemours, ligion. — D e m o y , il ne m e fdUoit pas espérer que
laquelle j'ay veu se gloriffier de si belle nourriture. tout le m o n d e m'eust peu sauver, ces nouveaux
religieux m'en vouloient trop. M O N L U C , L. V (II,
ID., M. de Montluc (IV, 40).
De la nourriture de. Formé par, chez ; de la for- 439).
De nouveau. Nouvellement, récemment. —
mation de. — Avecques luy estoit ung sien compaignon, de la nourriture du seigneur de Ligny. Quant de nouveau fus marié, J'euz bon temps environ troys jours. Anc Poés., TV, 10. — Lautre
L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 6. — D e la nourriture de ce
gentil seigneur de Ligny sont sortiz cinquante se n o m m e m a d a m e Ilione, espousee de nouveau
gentilzhommes. Ib. — Quelques-uns de la vieille au roy Polymnestor. L E M A I R E , Illustr., I, 41. —nourriture du roy... se rallièrent en petit nombre. C o m m e douleurs de nouvel amassées Font souvenir des liesses passées, Ainsi pldsir de nouvel
A U B I G N É , Hist. univ., X I V , 19.
Nourriture. Celui ou celle qu'on a nourri, élevé. amassé Faict souvenir du m d qui est passé. M A — M e s chers enfans, m a douce nourriture. L E - R O T , Enfer. — Les roys D e nouveau mis en leurs
M A I R E , Illustr., I, 22. — Les bonnes et simples nobles arroys Mettent dehors en pleine délivrance
gens... se prosternèrent aux piedz du noble Paris, Les prisonniers. ID., Epistres, 25. — Hz advileur d u m n e et nourriture. I, 38. — Adieu, m o n serent six cens soixante chevdiers... q d acoufilz ! adieu, m a nouryture. Anc. Poés., III, 71. — royent là veoir quelle navire c'estoit qui estoit de
Dans son jardin Venus se reposoit Avec Amour, nouveau abordée au port. R A B E L A I S , II, 25. —
sa tendre nourriture. S C È V E , Délie, 74. — A Dieu Et m o n petit agneau Qui est né de nouveau Je
m o nfilz,a Dieu m a geniture, A Dieu m o n sang, garde en m e s habitz. M . D E N A V A R R E , Comed. de
a Dieu m a nourriture. J. B O U C H E T , Ep. famil, 1. la Nativ. de J.-C. (II, 24). — Ce seroit indice et
— Et qu'est cecy? m a dame, quelle si estrange signe de sévérité ou de impudicité non plorer le
et nouvelle passion vous travaille? Qui est de re- mary de nouvel decedé. C H A N G Y , Instit., III, \- —
chef celuy de qui la veue tourmente dnsi m a E n ceste feaulté et obéissance entretiendroient
—
nourriture?
Quand leAcentaure
M Y O T , Hist.
accort
Mthiop.,
et bien L.
veillant
VII, 76
Son
v°. les nations de nouveau adjoinctes à son empire.
—
457 —
NOUVELET
RABELAIS, III, 1. — Ces deux sortes de poèmes donnassent aucun secours aux catholiques qui
sont trouvées de nouveau et encor peu usitées. apportoyent tousjours quelque nouveauté aux
SEBILLET, Art poet., II, 10. — Ceste cruelle beste autres provinces. A U B I G N É , Hist. univ., XIII, 30.
[un lion] (ou pour estre de nouveau repeue, ou Nouvel, v. Nouveau.
par je ne sçay quelle fatdle destinée) leur pardonna. Comptes... adventureux, 1 (I, 21). —• U n Nouvelet, dimin. de nouvel — J'ay des esjeune mignon de la ville surnommé Cosme, de prits récents et nouvelets, Plus ennoblis par leurs
nouveau mis au lyen de mariage. 44 (II, 71). beaux pincelets Q u e Marmion jadis de Valen— Vos deux joues ce sont des roses et vermeilles ciennes. L E M A I R E , Plainte du Désiré (III, 162). —
et blanches que lon vient de cueillir de nouveau. Paris aussi composa un lay plaisant et nouvellet,
BAÏF, Poèmes, L. II (II, 102). — [Polyarchus] à manière dun h y m n e à la louenge des dieux et
fus,
amena quant et luy deux jeunes h o m m e s avec des déesses. ID., Illustr., I, 23. — A u chemin
re
le
temps
nouvellet.
ID.,
Concorde,
l
part.
sur
leurs espees, qui ne désiraient rien plus que venger la mort de leur père, lequel Laarchus avoit de (III, 103). — D e Cupido le dyademe Est de roses
nouveau faict mourir. A M Y O T , Vertueux faicts des un chappelet, Q u e Venus cueihit elle m e s m e Defemmes, Eryxo. — L'onguent citrin racentement dans son jardin verdelet, E t sur le printemps
fait a pareille vertu, c o m m e aussi l'emplastre de nouvelet L e transmit à son cher enfant. M A R O T ,
ceruse, lequel sera pareillement fait de nouveau. Temple de Cupido. — Qui ne le croid d'enfer aille
P A R É , X X I V , 39. — Plus d'authorité leur don- au gibbet, Noël nouvelet. R A B E L A I S , III, 14. —
noit-on [aux papes], et plus l'on confirmoit la U n petit chevreau de lait, A qui l'une et l'autre
corne Sortent du front nouvelet. R O N S A R D , Odes,
royauté de nouvel adjugée à cette seconde faII, 9. — Et ces sourcis, deux croissans nouvelets,
mille. P A S Q U I E R , Recherches, III, 11.
D'une manière nouvelle, pour la première fois. Et ceste joue à l'aurore pareille. ID., Amours de
— Quand il est venu à la terre que Dieu luy avoit Cassandre (I, 5). — Montre tes mammelles
donnée, c'a esté c o m m e de nouveau, c o m m e si ja- blanches, O u plustost deux p o m m e s franches,
mais il n'y eust entré. C A L V I N , Serm. sur le Doubles p o m m e s nouvelétes, Encor toutes verdelétes. B A Ï F , Amours de Meline, L. II (1, 56). —
Deuter., 146 (XXVIII, 259).
Alors le printemps nouvellet Parera d'un teint
De nouvel D e nouveau. — A ce ont esté non
seulement contredisans, ainçois de nouvel irritans verdelet Maint arbre. M A G N Y , Amours, p. 129. —
tahautesse par paroles ignominieuses. L E M A I R E , Dès son jeune âge nouvelet, Encores enfant tendrelet. B A Ï F , Amour de Francine, L. III (I, 203).
Illustr., II, 1.
—•
Si les joyeux oyselets Dessus les verdes fleuNouvel, devant une consonne. — L'on escripra
nouvel contract de mariage. C H A N G Y , Instit., rettes Et par les bois nouvelets Dégoysent leurs
amourettes. D u B E L L A Y , Jeux rust., Chant de
III, 7.
Nouveau, devant une voyelle. — N e convoiter l'Amour et du Printemps. — Essayant sa m u pas ung nouveau empire. S E Y S S E L , tr. Thucydide, sette, Avec un avant-jeu, sur l'herbe nouvelette.
VI, 3 (186 r°). — Se parforçant de tout son po- G R E V I N , Poésies, p. 202. —• Philine, en ce bois
voir que personne du m o n d e ne se peust repentir nouvelet, Q u e ne suis-je un rossignolet? V A U Q U E de son nouveau estât. G. M I C H E L , tr. Suétone, II, LIN, Idillies, I, 45. — V o y l'email bigarrére de ces
fleurs nouvellettes. B E L L E A U , Bergerie, l J. (I,
58 r°. — Les Grecz... créèrent un nouveau empe187). — O r que le printemps nouvellet Se pare
reur. A N O N . , tr. Bullinger, I, 26, p. 311. —
Nous ne forgeons point quelque nouveau Evan- d'un teinct verdelet. B E R E A U , Eglogues, 9. —
gile. CALVIN, Instit., A u Roy, p. xvn. — N e con-Ces odes pindariques Sont bien mises au rang de
gnoissent-ilz point en eux tous les jours quelque ces vieux triolets, D e ces petits rondeaux, des
Noels nouvelets Escripts jadis sans art par
nouveau accroissement de foy? X , p. 569. — A
quelque abécédaire. R I V A U D E A U , A Remy Belson nouveau advenement. R A B E L A I S , V , 24. —
Jusques à ce que ledit nouveau evesque ait ses leau. — Quand le joyeux printemps de diverses
fleurettes Peint des prez verdissans les herbes
bulles. F A U C H E T , Libériez de l'Eglise Gallicane. —
nouvellettes. B A Ï F , Eglogues, 1 (III, 42). — Le
Nouveau Ulysse, appren du long voyage A gouverner Ithaque en équité. P I B R A C , Quatrains, 87. reject nouvelet des tendres arbrisseaux. P A S S E — A leur nouveau advenement. G. B O U C H E T , R A T , Sonet (II, 96). — G o m m e la frdze nouvelle
9e Seree (II, 148). — Pour les regaillardir et faire Paroist au printemps nouveau Sur le verdelet
prendre nouveau appétit. S E R R E S , IV, 11. — U n touffeau D e ses fueilles nouvelettes. G. D U R A N T ,
189 PO. — Us dressoient des autels de gazons vernouveau instrument. V , 16. — Voicy... u n noudelets
E t chantoient à l'entour quelques chants
veau escolier qui entre en ta nouvelle escole. A N O N .,
tr.Folengo, 1. XVIII (II, 108). — Je ne luy porte- nouvelets. V A U Q U E L I N , Art poet., Il, p. 56.
Naïf, novice. — D'autres en a qui sont plus
ray pas trop bonnes nouvelles si je luy dis le nounouveletz, Quant vont par ville, ilz parlent tous
veau accident advenu à la dame. L A R I V E Y , Conssedletz. Anc. Théâtre franc., II, 220. — Et c'est
tance, IV, 5.
le poinct qui mieulx sert à m o n cas, Vueillent ou
Nouveaulté, v. Nouveauté.
non nouvelletz advocatz. C R É T I N , Playdoyé de
Nouveaument. Nouvellement, récemment. —
Le Venite nouveaument faict A la noble royne de l'amant doloreux, p. 149. — O r aprenez de m o y ,
France Des prisonniers du Chastelet Qui à son vous jouvenceaux qui estes Encore nouvelets au
jeu des amouretes. B A Ï F , Diverses Amours, L. III
entrée ont fiance. Âne Poés., X I , 253.
(l; 394). — Le prevost trouva nostre h o m m e fort
Nouveauté. Changement, trouble dans l'ordre
établi. — Ce que pourra aysément empescher la estonné et nouvelet, pour estre un vray escholier
latin. D u F A I L , Eutrapel, 21 (II, 23).
casserie récente des compaignies de gens de pied
(Subst.). Nouveau venu, novice. — Y avoit une
du cappitaine Monluc, lesquels, se voyant mal
payés et renvoyés dans leurs maisons, pourront chambre pour la prime, où les nouvelets estoient
monoppouler et entreprendre quelque nouveaulté, mis du costé de la muraille, en l'entradeux de laet faire des factions très préjudiciables. M O N L U C , quelle, derrière une tapisserie percée en certdns
Lettres, 11 (IV, 210). — L a raine leur avoit offert endroits, y avoit un regardeur du jeu, lequel,
marchant
sur peddes
qui costé,
respondoient
sousenle
libre exercice de leurreligion...pourveu qu'ils ne pied
des joueurs
de l'autre
leur faisoit
NOUVELIER
— 458 —
de nouvelles. E S T I E N N E , Apol. Hérod., ch. 28 (II,
134). — D e m e baiser point de nouvelle, Garde
toy de t'y présenter. B A Ï F , Passetems, h. I (IV,
212). — D e prier son ennemy, ny de luy demander pardon, ou confesser d'estre vaincu, il n'en
est point de nouvelles. A M Y O T , Que les bestes brutes
usent de la raison, 4. — L e clergé de France voyoit
tout cela, mais de remède, point de nouvelles.
P A S Q U I E R , Recherches, III, 21. — L'empereur
Basile... avoit envoyé aux Russiens un evesque
n o m m é Ros : ils le receurent assez humdnement,
quelques barbares qu'ils fussent, mais de recevoir
la religion chrestienne, point de nouvelles, ils y
y reculoient tant qu'ils pouvoient. L E LOYER,
Spectres, IV, 21.
S I G N E T , Ps. 70 (G.).
Nulles nouvelles de. Il n'y a aucun. — Il n'y a
Changeant, inconstant. — Q u e s'il faut alléguer d'autres epithetes... en pourroit on excogiter jamais de rideaus aux licts... nulle cheminée, et
un plus beau de Fortune que de l'appeler nouve- ne se chauffe-t'on qu'en c o m m u n et aus poiles :
liere? Il est certain que quand les Latins mettront car ailleurs nulles nouvelles de feu. M O N T A I G N E ,
auprès de ceci leur novatrix Fortuna, on ne sçaura Journ. de voyage, p. 80.
Nulles nouvelles, point de nouvelles. Il n'en est
lequel on devra choisir. E S T I E N N E , Precellence,
rien,
il n'en fut rien. — Cettuy-cy... que tu vois
p. 187. — L'effrénée rage des Gantoys... de leur
naturel enflez, nouvelliers et mutins. (Dans M A R - sortir après minuict d'un estude, penses-tu qu'il
cherche parmy les livres c o m m e il se rendra plus
N I X , Ecrits polit, et histor., p. 101).
Nouvelis (terre de). Terre nouvellement dé- h o m m e de bien, plus content et plus sage? ndles
frichée. —• C'est le vray gouvernement des terres nouvelles. M O N T A I G N E , I, 38 (I, 306). — D'emde nouvelis, de relais, de repos, de gueret-vieux, ployer vostre esprit du tout à quelque chose,
diversement appellees selon les contrées. S E R R E S , point de nouvelles ; mais c o m m e les singes, vous
11,2. — Plusieurs les font sur les terres de nouvelis voudrez imiter ce que vous verrez. D u V A I R , Manuel d'Épictète, 32. — Mdstre Nicolas... prit l'dr
ou de gueret-vieux, qu'on prépare pour les fromens ou segles, pour les y semer après avoir mois- des champs et y retira toute sa famUle, pensant
que, changeant l'air de la ville, elle se changerait :
sonné les millets. II, 4.
nulles nouvelles. C H O L I È R E S , 4 e Matinée, p. 162.
Nouvellant. Celui qui dit des nouvelles. —
Point de nouvelles ; plus de nouvelles. Il est imD e sdncteté ne font mention les lettres des noupossible
; il n'est plus possible. — Je... m'en vay
vellants. M A R N I X , Differ. Relig., I, i, 7. — Il n'y
par
tous
les quartiers de Paris m'enquerir de la
eut prescheur, commediant, nouvellant qui ne se
rue
et
de
l'enseigne qu'U m'avoit donnée. Mais
fist ouïr sur l'énorme vie du roi. A U B I G N É , Hist.
point de nouvelles de trouver ny de Bon Temps,
univ., XII, 20.
e
Nouvelle. Pour en porter les nouvelles (ex- ny de Riche Laboureur. Sat. Men., 2 Advis de
l'Imprimeur,
p.
8.
—
Si
tost
que
je
la
vy, Aussi
press, proverb.). — Le prisonnier... se transporta
tost
m
e
perdant,
de
m
o
y
je
fu
ravy,
Et
de me revers le roy, et luy conta comment estoit venu un
grand géant n o m m é Pantagruel qui avoit descon- couvrer il n'est plus de nouvelle. BAÏF, Amour de
fit et faict roustir cruellement tous les six cens Francine, L. I (I, 97).
Nouvelle. Renouvelé. — Donez à la gent rocinquante et neuf chevdiers, et luy seul estoit
mulée
Richesse, race nouveUée, Et de toute gloire
saulvé pour en porter les nouvelles. R A B E L A I S , II,
le los. L. D E L A P O R T E , tr. Horace, Hymne sécu28.
laire.
Il n'en est nouvelle, nulle nouvelle, point de nouvelle. Il n'en est pas question, on n'en parle pas. — Nouvellement. D e nouveau. — Ce pendant
Si tost que les enfans auront dix ans, ils cuideront l'on couvre nouveUement la table pour la collaestre hommes... et de souffrir nulle correction, tion d'une infinité de desguisemens, entrées de
ndle doctrine, il n'en est nouvelle : il leur semble table, pâtisseries. Comptes... adventureux, 54 (II,
qu'on leur ferait tort et injure. C A L V I N , Serm. sur 175).
Nouvellet, v. Nouvelet.
Job, 2 (XXXIII, 44). — Beaucoup se mettent à
Nouvellete, dimin. de nouvelle (subst.). —
table c o m m e des porceaux, et s'en lèvent c o m m e
Je
veux bien... vous faire certdnes, avec une pedes chiens : qu'il ne sera nulle nouvelle ne mémoire du n o m de Dieu. ID., Serm. sur le Deuter., tite nouvellete, combien tous ceux qui le croyent
60 ( X X V I , 611). — Ils n'ont point pensé à Dieu, ainsi sont trompez grandement. L E M A Ç O N , tr,
et n'en a esté nulle nouvelle entr'eux. ID., Serm. Decameron, III, 1. — Ces présentes nouveletes
sur l'Ep. aux Corinthiens, 10 ( X L I X , 697). — que j'ay escrites en style tresbas, et autant remis
D'avoir soin de la discipline, de prendre la charge qu'il m'a esté possible. IV, Préamb. — Comme
des Eglises, de faire quelque office spirituel, il je vous feray cognoistre en une nouvellete assez
n'en est nouvelles. ID., Instit., IV, vu, 22. — Ils courte. VII, 2.
Nouvellete. Nouveauté. —
LaqueUe jay
vont, ils viennent, ils trottent, ils dansent, de
trouvé
moult
belle
et
plaisante
:
tant
pour la noumort nulles nouvelles. M O N T A I G N E , I, 19 (I, 89).
vellete de lhistoire c o m m e aussi pour la variété
— J'ay employé et luth et voix, Mais de mercy
point de nouvelle. F O R C A D E L , p. 79. — Il n'y a et pour le stile. S E Y S S E L , tr. Diodore, Proheme
ne sainct ne sdncte qui ne soit invoqué entr'eux : (2 v°). — E n ce quilz l'appellent nouvelle, ilz font
et d'avoir leur recours à Dieu par le moyen qu'il moult grand injure à Dieu : duquel la sacrée paa ordonné, il n'en est point de nouvelles. C A L V I N , rolle ne meritoit point d'estre notée de nouvellete. C A L V I N , Instit., A u Roy, p. xvi. — Son
Serm. sur l'Harmon. EvangeL, 2 (XLVI, 26). —
courroux ne la peult garder qu'elle n'eût bien
D e regarder que les maisons n'eussent quelque
subjection les unes aux autres, aussi que leurs envie de rire, veu la nouveleté de la pénitence,
tendre les points des cartes de partie adverse. Ib.,
26 (II, 67).
Nouvelier. Nouveau, jeune. — Il menvoya à
treshaute princesse Pour lors vivant de Bourgongne duchesse, T a d a m e et mère amiable M a rie... Laquelle a y m a damour tressinguliere M o n
caquet doux, m a couleur nouveliere. L E M A I R E ,
2 e Epistre de l'Amant verd (III, 30).
Novice. — C o m m e non usitez de la mer et nouvelliers en icelle. J. D ' A U T O N , Chron., 147 r° (G.).
Curieux de choses nouvelles. — Les peuples
nouveliers s'amassent de la sorte Autour des anim a u x des estranges pays, S'estonnant esbays
D e voir leur bec crochu et leur ongle retorte. C H A S -
voisins n'eussent veue sur eux, il n'en estoit point
—
459
—
NOVALISTE
M. D E N A V A R R E , Heptam., 41. — Ces utilitez si
feit courir un bruit, qu'il estoit contrdnt de se
notables sont par tout accompagnées de délecpartir hastivement de ce siège, pour l'occasion
tation singulière, qui principdement procède de
de quelques nouvelletez qui s'estoyent soublevees
la diversité et de la nouvellete dont nostre nature
au païs d'Ionie. A M Y O T , Alcibiade, 31. —• Qui m e
s'esjouit et en est grandement désireuse. A M Y O T , verroit jusques dans l'ame, encore ne m e trouHommes illustres, A u x lecteurs. — Les lieux et lesveroit-il coupable ny de l'affliction et ruyne de
livres que je revoy m e rient tousjours d'une
personne... ny d'offence publique des loix : ny de
fresche nouvellete. M O N T A I G N E , I, 9 (1, 43). —
nouvellete et de trouble. M O N T A I G N E , III, 2 (III,
La nouvellete des choses nous incite plus que leur 266). — Vous voulustes faire croire aux bonnes
grandeur à enrechercherles causes. I, 26 (I, 233). gens que c'estoit pour le bien public et pour la
— Lascher la bride aux pars d'entretenir leur deffense de la religion catholique, qui est un préopinion... c'est esmousser l'eguillon qui s'affine texte que les séditieux et remueurs de nouvelletez
par la rareté, la nouvellete et la difficulté. II, 19 ont tousjours pris. Sat. Men., Har. de M. d'Au(III, 74).
bray, p. 200. — La mdadie du roy Charles augChose nouvelle. — J'entretiens tousjours ledict mentant tousjours, les huguenots ne cessoient jaParmentier par petits dons que luy envoyé des mais de rechercher des nouvelletez. M A R G . D E
nouvelletez de par deçà. R A B E L A I S , Lettres (III, V A L O I S , Mém., p. 38.
353). — Ainsi diversement je suis contraint d'ap(Terme de droit). Changement de possesseur,
prendre Mille nouvelletés qu'il m e fâche d'en- prise de possession. — Former compldncte en cas
tendre. B R A C H , Poèmes, L. III, sonn. 10. —
de saisine et nouvellete. Cresme philos, (dans RaNostre changement est si subit et si prompt en
belais, III, 284).
cela que l'invention de tous les tailleurs du m o n d e
Nouvelleter. Faire une chose nouvelle, exne sçauroit fournir assez de nouvelletez. M O N - traordinaire? — A u temps d'hyver, qu'il faisoit
fascheux temps Et tresgrand froit, ainsi c o m m e
TAIGNE, I, 49 (I, 406).
Innovation, changement. — H z pèchent trop j'entends, Nouvelleter luy print en fantaisie, U n g
inconsidérément contre la majesté de Dieu : en certain jour, devant la bourgeoisie. B O U R D I G N É ,
imaginant quelque nouvellete en sa substance. Pierre Faifeu, ch. 30.
CALVIN, Instit., IV, p. 218. — Si vous cognoissiez Nouvellier, v, Nouvelier.
que mon meilleur feust tel que je suys demeurer, Nouvellité. Renouvellement. — Au mois de
sans entreprendre cas de nouvellete, j'aymerois nouvellité, c'est au printemps. F O S S E T I E R , Cron.
mieulx ne m e marier point. R A B E L A I S , III, 9. —
Marg., I, 139 r° (G., Noveleté).
Ils s'entendent tresmal, estimans que nous ame- Nouz, Nouzille, Nouziller, v. Nou 1, Noinons quelque nouvellete au monde. Car que de- sille, Noisiller.
mandons-nous, sinon que la parolle de Dieu, qui Novage. Sorte de péage. — Pour le novage de
a esté de tout temps, soit remise au dessus? C A L chacun batteau neuf. 1585. Péage de Miennes (G.).
VIN, Serm. sur le Deuter., 114 ( X X V I I , 567). — Novale (novalis). Terre novale. Terre nouvelleIl y eut à ce changement de l'Estat, que remua
ment défrichée, terre en jachère. — Les terres
Lycurgus, beaucoup de nouvelletez, mais la prenovales et nouvellement descouvertes si une foys
mière et la plus grande fut l'institution du Sénat. rapportent beaucoup, puys après ne rapporteront
A M Y O T , Lycurgue, 5. — Voulans introduire de
tant. C O T E R E A U , tr. Columelle, II, 1. — O u tu
grandes nouvelletez es gouvernemens de leur
auras des terres novalles, qui n'auront nuls arbres.
païs, ilz ont sagement feinct d'avoir communica- III, 11. —-Il les fault mener par les terres novales
tion avec les dieux. ID., Numa, 4, —• Je suis des- et guerets qui ont de l'herbe. VII, 3. — Vulcan y
gousté de la nouvellete, quelque visage qu'elle
mit encore une terre n o v d e Par trois fois labourée
porte. M O N T A I G N E , I, 22 (I, 138). — Il ne fut
et n'ayant son egde. J A M Y N , Iliade, XVIII,
jamds un meilleur citoyen, ny plus affectionné
134 v°. — Le premier lieu est donné à la terre noau repos de son païs, ny plus ennemy des remue- vale, n'ayant jamais esté défrichée. S E R R E S , III,
ments et nouvelletez de son temps. I, 27 (I, 243). 4. — Telle peine se doit prendre en terre novale,
— Ce fut lors que les nouvelletez de Luther comqui n'a esté aucunement labourée. L I E B A U L T ,
mençoient d'entrer en crédit. Il, 12 (II, 148). — Mais, rust., p. 629 (G., Novel).
La plus part en ce m o n d e vivent Qui rien de cerNovale (subst.). Terre nouvellement défrichée,
tain ne poursuivent... Démenez par leur inconsterre en jachère. — Renouvelez vos novdes.
tance, Trop aimans la nouvellete. B A Ï F , Mimes, L E F E V R E , Bible, Osée, 10 (G.). — Terres et
L. IV (V, 207). — Leur nombre de ce quatrième novales E n grand labeur et peine culturees.
changement rencontre à cette grande conjonction
G. M I C H E L , l re Eglogue de Virgile, 2 v° (G.).
des astres, qui produisit, il y a huict cens tant — Vous le comparez à une novde, très-bien :
d'ans, selon que les astrologues estiment, plupour ce qu'elle rapporte après qu'elle est purgée
sieurs grandes dterations et nouvelletez au
de broussailles, espines et autres mauvais bois.
monde. M O N T A I G N E , III, 6 (III, 416). —
Ce
T I B E R M E N Y à Pasquier (dans Lettres, II, 3). —
grand, bon et religieux prince, voyant des nouQuoy, m e seront ces novalles ostees, Qu'en leurs
velletez estranges pour la religion arriver et s'in- sdsons j'ay tant accompostees? V A U Q U E L I N ,
troduire, s'en dia de despit en ses maisons de Idillies, I, 80. — Les taureaux qui fumans vont
Champagne et Lorraine. B R A N T Ô M E , M. de d'une morne dleure Seillonner la n o v d e : et renGuise (IV, 234).
versant les champs Refourbissent l'acier de leurs
Trouble, désordre, soulèvement, révolte. —
coutres tranchans. D u B A R T A S , 2 e Sem., CoStrombichides... sen dia a Thee, et pria les ci- lomnes, p. 276.
toyens quilz vodsissent estre constans et fermes, Novaliste. Novateur. — Ces novalistes paet ne faire aulcune nouvellete. S E Y S S E L , tr. Thu- raissent en m e s m e temps misérables et orgueilcydide, VIII, 3 (251 r"). — Si par conseil préci- leux. A U B I G N É , Hist. univ., II, 4. — Il appelloit
pité ont encontre eulx attempté quelque cas de Jésus novdiste, suborneur, troubleur d'Israël.
nouvellete. R A B E L A I S , I, 31. — [Gabinius] estant ID., Faeneste, IV, 9.
venu en Pdestine print Aristobolus, lequel...
avoit
Dion Cassius,
faict nouvellete
L. X X Xcontre
I X , ch.
luy.
20D E(37
R O Z r").
I E R S—, tr.
Il
NOVALITÉ
— 460
~
Novation. Création de choses nouvelles. — Je
Novalité. Nouveauté. — Voulez-vous Venir à
marché vous esbatre? — A cela je ne vueil dé- voeil seulement... aviser le futur poète qu'il soit
battre. Tousjours quelque novallité Y sourvient. rare et avisé en la novation des mos. SEBILLET,
G R I N G O R E , S* Loys, L. IV (II, 110). — Pour louer Art poet., I, 4.
Nouveauté. — Les versions... des bons et anles biens de fortune, nous diron leur grandeur, leur
gerre, leur qudité, la novdité ou la singularité. ciens auteurs... peuvent beaucoup fdre à la copie
F A B R I , Rhetor., L. I, p. 35. — Pour oster ennuy en du futur poète : et à l'usage des mos, qui pour
variant son langaige... pour novdité de parler. leur novation sembleroient autrement rudes. Ib
1,157. — Il entendoit bien que l'hoste avoit parlé I, 4.
N o v e (adj.). Nouvelle. — Et sonfilz,que... La
ainsi qu'il entendoit simplement et franchement...
Car cela luy estoit cas de novalité, et tout au re- nove Troïene a conceu. L u c D E L A P O R T E , tr. Hobours du langaige courtisan. B U D É , Institution, race, Odes, III, 3.
(Subst.). Nouvelle. (Latinisme par pldsante(éd. J. Foucher, ch. 36).
Nouveauté, innovation, changement. — Qui rie.) — Aucuns venans de tes lares patries Nos
nourrist et engendre O u ensuyt faulse et folle auras ont de tes noves remplies. Epistre du Lyintencion, Novdité d'estrange oppinion. G R I N - mosin (dans Rabelds, III, 275).
G O R E , Blazon des hérétiques (I, 297). —• II n'y a N o v e a u . Nouvelle (subst.). — Qelqe passant
chose qui plus destruise la republicque que de devant Genièvre arrive, L u y aportant noveau
consentir souvent novditez en icelle. L A G R I S E , triste è piteus. T A I L L E M O N T , Genièvre, p. 134. —
tr. Guevara, I, 29. — L'homme qui a veu plu- Plus vite q'ironde Je suis venu anoncer ce nosieurs princes en sa vie a veu plusieurs novditez veau. Ib. — Il trovat... U n ecuier qiplusfrêsnoet tribulations en la republicque. i, 44. — Cette veau porte. P. 140.
Novein, Noveine, v. Neuvain.
grande Université de Paris... ne se lassera jamais
Novenaire (novenarius). D e neuf unités. —
de combattre contre toutes sortes de sectes et novditez. P A S Q U I E R , Recherches, III, 44. — Je parle N o m b r e novendre. L E B A U D , Hist. de Bret., ch. 1
dnsi pour monstrer à ces messieurs les amateurs (G.). — Leur amitié loy d e et debonnere [des
de la novdité jusques où pourroit en lafinmonter Muses] Témoigne bien que du nombre ternere
leur entreprise, c'est-à-dire jusques à combien Est procréé le nombre novenere. PELETIER,
grande dérision, si on ne luy coupoit chemin. Louanges, p. 21 (G.). — Le nombre novenaire
convient et est fort bienséant aux Muses. A M Y O T ,
E S T I E N N E , Conformité, Préface, p. 22. — Ce
peuple naturellement disposé à novditez. P A S - Propos de table, IX, 1.
D e neuf années. — Chronologie novenaire.
Q U I E R , Recherches, VI, 28. — A toutes ces raisons
le soubs-prieur de Sainct Anthoine... ne respon- (Titra.) P A L M A C A Y E T (G.).
Neuvième du nom. — L a France aussi son
dit qu'une brave et notable sentence : Gardons
meur accroissement Prendra sous vous, Charles,
nous des novalitez. A U B I G N É , Sancy, I, 8.
Charge nouvelle, impôt nouveau. — Je reco- roy novendre, Car vostre neuf fera son neuf pargnoistray que si Monsieur de Lorraine vouloit faire. D O R Â T , Présage (p. 47).
Novercal (novercalis). D e belle-mère. —
maintenant, sous ce seul prétexte de son contract,
introduire une novdité sur ses subjets, cela seroit Haine. Odieuse, cruelle... novercde. L A PORTE,
de mauvaise grâce. P A S Q U I E R , Plaidoyé pour le Epith., 202 v°.
Noverce (noverca). Belle-mère. — Lors tu es
duc de Lorraine (1,1089). — A u regard de la police
c o m m u n e de la France, on s'est advisé, de plus, de du nombre des noverques (dictes beUes mères)
plusieurs novalitez pour trouver deniers. ID., quant le mary a enfans d'autre lict. CHANGY,
Lettres, IV, 22. — Tant de novalitez mises sus, à Instit., II, 11. — Jenetreuve aspres et mauvaises
la foule des pauvres subjects, sans subject, es- noverques que ceUes qui ont affections désordontoient autant de malignes humeurs ramassées au nées et tyranniques. Ib. — Rare est l'affection des
peratres, vitrices, noverces et meratres envers les
corps de nostre republique. XII, 7.
Trouble, soulèvement. — Plus forcé de colère enfans des defuncts premiers pères et mères. RAque de raison, pour les novalitez que de jour à B E L A I S , III, 44. — Press', ô Paean, ceste herbe
autre se brassoient encontre luy [César] pour la vertueuse Dont sceut tonfilssi bien cehù guérir
recousse de la c o m m u n e liberté, il nous appelle Qui sa noverque incestueuse Dédaigna d'amour
barbares. ID., Recherches, 1, 2. — D u temps du secourir. D O U B L E T , 17. — (Fig.). O maudite et
Débonnaire, fut accusé... Theadagre, prince et mdheureuse Fortune, tu m'as esté noverque et
duc des Abodrites, et Tougon, l'un des principaux contraire. Comptes... adventureux, 29 (I, 166).
des Sorabes : c o m m e suscitans l'un et l'autre plu- Novice. (Antiq.). Jeune prêtresse. — L'humble
sieurs factions et novditez encontre la majesté du novice a Venus bien décente Apparoissoit une
roy. II, 2. — Il estoit exposé à l'emboucheure de Venus récente. M A R O T , Leander et Hero.
Novicial. Noviciat. — Matines sonnent au nol'Allemagne, dont sourdoient de jour à autre infinies novalitez : pour ausquelles obvier estoient viciat des capucins de Meudon. Var. hist., IX, 305.
Novissime (novissimus). Très récent. — Obsles empereurs contraints tirer du corps de leur
gendarmerie un capitaine pour y envoyer. II, 13. curation novissime. F O S S E T I E R , Cron. Marg., I,
Novateur (H. D. T. 1611). — 1595. C'est l'in- 60 v° (G.).
tention de ces novateurs de paroles. F R . D E N o vite (novitas). Nouveauté, changement. —
Quant
peuple
vist
que
Nicias
se
vouloit
sans
Sune
Aaspre,
L E14.
Simposteurs
, propos,
Controverses,
III,
i,
1.
1597.
bien
chrest.,
si
IV,
aux
reformeurs,
Avant
vis,
appartenances
pour
rejettent
autre
mieux
—hargneux
Rédemption,
philosophie
1604.
honnorer
illes
n'en
d'iceluy.
2.croix,
et
C'estoit
—etanovateurs.
Entre
implacable
point
que
Jésus
4,
images,
ID.,
p.
celle
une
tous
Christ,
esté,
Défense
237.
raison
des
reliques
Cles
que
à—H novateurs
Amselon
Rnovateurs
o
Jean
de
Rtrès-propre
nO Nla
advis,
et
,leur
CC'est
autres
Croix,
dDise
qui,
v et
admde
. ne
maintes
Cleon
laire
(122
et
aulcune
le
voulsisi
r°).
pressoit
est
dele
choses
faincte
laccepter.
—joyeulx
machiner
[Les
deaudacieuses,
démettre
la
Tarentins]
de
prendre,
S Equelque
Ynovité,
S S Esa
L ,ainsi
eurent
veoyans
charge
tr.
novité.
commanda
Thucydide,
que
suspeçon
audiet
lD.,tr.
quil
toutaudiet
faisoit
popuCleon
IV,
Dioquil4
51
NU
dore, II, 2 (35 v°). — Le G. S. ne veult ratifier la rencontre moreurent deux cens quatre vingt dix
paix, si ce n'est avecques novitez et restrinctions huict personnes... sans en ce comprendre ceulx
des anciennes capitullations. Négoe de la Fr. dans qui moreurent aux vignes et ceulx qui se nyarent.
le Levant, I, 436 (G.).
(Il, 426). — Si cent chevaulx feussent arrivés
Trouble, désordre.— Theranienes... soy excu- c o m m e ilz commensoyent à passer, feussent esté
sant disant quil estoit tout prest ddler a Ye, pour tous deffaictz, ou ilz se fussent nyés. (III, 11). —
prendre ceulx qui faisoient ces novitez. S E Y S S E L , Quelques ungz de leurs soldatz, qui s'estoient jectr. Thucydide, VIII, 12 (276 r°). — Mithridates... tés sur le pont, s'en dlarent à bas l'eau nyés.
faisoit ses jugemens alencontre de ceulx qui L. VII (III, 377). — Les soldatz en feyrent sauter
avoient machiné quelque chose contre luy, ou qui cinquante ou soixante du hault de la grande
luy avoient faict quelque novité, ou en aucune tour... dans le fossé, lesquelz se nyarent. (III,
manière avoient tenu le party des Rommains. 426). — Fervacques... poussa du haut en bas
ID., tr. Appien, Guerre Mithrid., ch. 3. — D e ledict baron dans l'eau, qui s'dloit nyer sans
ceste vengeance cruelle si grande novité fut par moy. B R A N T Ô M E , Prince de Condé (IV, 348).
toute la terre de Gdilee que la ou les plus riches
(Prononc. : nayer, neyer). — Ce faisoit il... a fin
tenans la partie de Herode estoient trouvés, on que par ce moyen elle sen dlast de son gré en
les noyoit dedans les mares. 1530. B O U R G O I N G , exil, a intention de la faire nayer en chemin.
Bat. jud.,1,29 (G.).
S E Y S S E L , tr. Diodore, II, 20 (57 r°). — E n pasNoyable. Qu'il faut noyer. — N e boire que de sant la rivière du Lis, ung grand nombre de ses
l'eau et avoir le vin en haine est pure hérésie gens, qui ne scavoient pas bien le gué, se nayerent.
noyable. B E R O A L D E , Parvenir, Dessein (I, 62). ID., Success. d'Alexandre, IV, 9 (146 r°). — GraNoyant, v. Néant.
damor meit toutes les peines qu'il peult à se tirer
Noyau. Noyau de la noix. Intérieur, partie de la mare ou il se cuida nayer. Amadis, III, 13.
tendre de la noix. — Il [Paris] estoit blanc c o m m e — Je m e naye, je m e pers, je m'esguare. R A B E le noyau de la noix. L E M A I R E , Illustr., I, 21. — LAIS, III, 4, — Le ciel ardu s'esclatte et se déEscaille donc la noix qui aime le noyeau ; Qui borde, Et de déluge il naye par les plaines Blez
veut la rose avoir ne laisse pour Pespine. Fanfares plantureux. P E L E T I E R , Georgiques, L. I, p. 64. —
des Roule Bontemps, p. 27.
Le Pau, seigneur de fleuves souverain, S'en va
Noyau de pesche. Sorte de bouton. — 1561. U n g nayant les bois à la traverse. P. 70. — O u nous
noyau de pesche où il y en a trois dedans, tous évaderons ce dangier, ou nous serons nayez. R A escriptz, tdllez et gravez. Inv. du château de Pau, BELAIS, IV, 21. — Certaines années la pluye a esté
n°961 (Gay, Gloss. archéol).
excessive, et nayoit le grain. IV, 61. — J'estois
Noyé (itdian.). Ennui. — D e voir les façons plongée en l'océan d'aimer, Je m e neiois au fleuve
pedantesques est une chose qui m e donne noyé. acherontide. A U B I G N É , Primtems, II, 20. — Il se
ESTIENNE, Dialogues, l, 53.
trouva en danger de se nayer... à cause que l'eau
Noyeau, v. Noyau.
y est rapide. L E L O Y E R , Spectres, III, 16. — E n se
Noyelle. Sorte defleur.— Passeroses, passe- baignant dans le lac, il [Maligny] se neya parmy
veloux, glays, noyelles, liz, pencees, muguetz, un sable mouvant. B R A N T Ô M E , Prince de Condé
roses. L E M A I R E , Illustr., I, 29.
(IV, 334).
Noyer. — Qui a à pendre n'a pas à noyer. ProN o y r e m e n t , Noyse, Noyser, Noysette,
verbe cité par P A S Q U I E R , Recherches, VIII, 41.
Noyseur, N o y s e u x , v. Noirement, Noise, Noiser,
(Intrans.). Se noyer. —• Nous noyons icy entre Noisette 2, Noiseur, Noiseux.
cesleetues. R A B E L A I S , 1, 38. — Lors que GarganNoysible. Querelleur. — Enfant, soyes begnin
tua beut le grand traict, [les pèlerins] cuyderent et paisible, Doulx et courtoys et amiable ; Entre
noyer en sa bouche. Ib. — Je noyé en pleurs. F O R - ceux qui sont à la table Garde-toy bien d'estre
CADEL, p. 23. — E n cas que vivre encores entre noysible. Ane Poés., I, 190. — Car contre deux
les humains ne leurs faschast, et noyer ainsi ne qui sont noysibles... E n a cent doulces et paileur vint à propous. R A B E L A I S , IV, 8. — Je naye. sibles. Ib., IX, 156.
Je naye. Je meurs. Bonnes gens, je naye. IV, 18.
Qui excite des querelles. —• Apparoissant
— Je naye, je naye, m o n amy, je naye.G'est faict l'aulbe de m o n beau jour, Qui rend la mer de mes
de moy. IV, 19. —• Si sommes nayez, ne nayera il pensera paisible, A m o u r vient faire en elle doulx
pas comme nous? IV, 21. — Si tu ne veux les vens séjour, Plus fort armé, toutesfoys moins noysible.
ebanoier, O u dans les mains de pirate noïer... S C È V E , Délie, 304.
Atten le tems pour en mer te getter. B A Ï F ,
D e querelle, de débat. — Il se faut tempérer de
Poèmes, L. VII (II, 359).
vociférations trop esmeues et clameurs trop noyNier, nyer (par analogie avec les anciennes sibles. P A S Q U I E R , tr. Plutarque, p. 83.
formes accentuées sur le radical). — Villes desNoysif, v. Noisif.
truictes et citez, Tant d'hommes par f e m m e
Noz, v. Nostre.
dampnez, L'ung fut pendu, l'autre on nya. Anc.
Nozet. Sorte de tuile. — 1504. Pour quinze
Poés., I, 3. — La moitié intellectuelle, excédant milliers de tuille au prix de 17 s. 6 den. le millier,
son devoir et s'inclinant excessivement à la m a - et pour sept vingtz et dix nozetz à un denier
tière, se nia et plongea toute en la sensualité. maille pour pièce. Compl. du chat, de Gaillon
T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. III, p. 244. — Si au (Gay, Gloss. archéol).
fort elles ont quelque beauté, icelle beauté est
N u . Sur le nu. Sur la peau nue. — Estoit vestu
tant surmontée et vaincue de l'infime et basse sur le nu d'une haire de poil aspre et aigu. J. B O U condition de la matière qu'elle demeure sub- C H E T , Noble dame, 92 v° (G., Compl.).
mergée et niée en la difformité. P. 368. — Alors
Nude. Nue. — Si la n o m m é s impudicque et
commensa une si grande abondance de pluye luxurieuse, vous la deschiffrez vile, sale, nude,
qu'il sembloict que Dieu nous volsist fere nier. fede, deshonneste et destituée de tout bien.
M O N L U C , L. II (I, 299). —
U n e partie de ce qui
se sauva se jectarent dans la rivière de Bayse, et
sen nya quelques-ungs. L. V (II, 425). — E n ce
C H A N G Y , Instit.
Nue teste. — Gandales... l'advisa nue teste.
Amadis, I, 3. — Y a-il quelque si grand mistere
NUAGE
— 462 —
en la coiffure d'une femme, que ce soit un grand brant la mer entière, Aus povres matelots desroba
crime de sortir en la rue nue teste? C A L V I N , Instit., la lumière. B R A C H , Imitations, Olimpe, 77 v°. —
Il n'est point de si belle chose au monde que le
X V , p. 750.
soleil,
quand il luist en plain midy, sans estre emN u a g e (fém.). — Tantost Apollo bravoit, et
mdntenant, c o m m e mourant, il branle sous une pesché de nuaux ou de pluyes. M O N T R E U X ,
obscure nuage. A N O N . , tr. Folengo, 1. XII (I, 337). Bergeries, Journ. I, 38 r°. — D e jour pour
le couvrir un nuau l'environne, Il suit de nuict
Nuager 1. Formé de nuages. — Iris voulut à
les rais d'une ardente colomne. M A T T H I E U , Vasce dieu consentir, Et r'amassa d'une aele nuagere thi, III, p. 62. — Apres l'obscur nuau vient
Chez l'Océan mainte pluye légère. J A M Y N , O. P., la chaleur stupide. C H A S S I G N E T , Mespris de la vie,
L. II,109v°.
sonn. 245. — (Fig.). C'est affin qu'elle [mon âme]
Vêtu de nuages. — Ainsi qu'Iris la nuagere soit esclarcie Par ton sçavoir des nuaux d'ignoBigarre sa robe légère A u x rais du soleil opposé. rance. G. C O L I N à J. Bouchet (dans les Ep. famil,
Ib., L. V, 214 v°.
66). — E puis elle et m a seinte è m a déesse, Seule
Vain. — Il y a bien à dire entre ceste nuagere clerté au nuau de mes yeus. T A I L L E M O N T , Geet frivole délectation et la solide jouissance d'un nièvre, p. 149. — Ainsi que de nuaux Là sont cougrand estât. B E R O A L D E , Hist. vér., p. 112.
verts et les biens et les maux. V A U Q U E L I N , Sat.,
Nuager 2. Rendre nuageux, voiler. —• (Fig.).
Au comte de Tillières. — Le vin les fdt hardis et
Car je cognois ta grâce Assembler quelque dueil aux vices gaillards, Remplissant leur cerveau
qui nuage ta face. M A T T H I E U , Aman, III, p. 66.
d'un nuau de brouillards. M A T T H I E U , Vastki, II,
Emplir de choses vaines. — Je ne dy point p. 39. — G o m m e elle [la cour] est clair-voyante,
heureux les enfans de fortune Qui souvent en elle donne à travers les nuaux de mensonge, et
grandeur se voient eslevez, Car, voisinant le ciel, descouvre ce qui aura esté forgé et basty pour
ils imitent la lune, Nuageant leurs esprits de mille molester l'innocence d'un accusé. L E LOYER,
vanitez. Var. hist., X , 85.
Spectres, II, 9.
Nuage. Couvert d'un nuage. — U n e flamme
Nubecule (nubecula). Petit nuage, tache. —
d u m é e Dedans un chaume sec nuage de fumée. Plusieurs vices sont aus pierres précieuses : auB R A C H , Amours d'Aymee, L, I, Eleg. 4. — (Au cuns vices sont de la couleur, comme fumée,
sens abstrait). Nous... obtenons ce poinct, que la l'ombre, une nubecule. 1556. L E B L A N C , tr. Carvérité demeure nuagée du brouillas de diverses dan, 130 v° (G.).
expositions. M A R N I X , Differ. Relig., Il, i, 3. — Nubilaire (nubilarium), hangar où l'on bat le
Soubzris charmeur nuage d'un desdain. D u M A S , blé quand le temps est couvert. C O T E R E A U , tr.
p. 119.
Columelle, II, 21.
Nuant. Qui nuance, qui teinte. — Là florissent Nufoileusement. Dans les nuages. — Puis lors
entassées Mille bizarres pensées, Qui de nuantss adonc se lieve pdlement Et tristement et nubicouleurs Naissent de mesmes humeurs. A U B I G N É , leusement. G. M I C H E L , Georgiques, L. I, 40 r°
Primtems, III, 23.
(G.).
Nuau. Nuage. — Mais si j'augure bien, quand
Nubileux (nubilosus). Formé de nuages. —
je voy pendre en bas Les nuaux avaliez, mardy Lors tout souddn je voy' le ciel changer Et sortir
ne sera pas Si mouillé qu'aujourdhuy. R O N S A R D , hors de leurs nubileux voyles Ces feux jumeaux,
Odes, III, 16. — T u as beau, Jupiter, Pair de mes fatdes estoiles. D u B E L L A Y , Olive, 11. — Tel
fiâmes dissoudre, Et faire d'un grand bruit gal- que le clair Phebus quand par tristesse amere Sa
Ioper tes chevaux Ronflansà longs esclairs par le face il va couvrant d'un voile nubileux. Louis DOcreux des nuaux. ID., Amours de Marie (1,179). — R A T (dans J. Dorât, p. 16). — C'est un cercle qui
Souvent en grosse pluye les nuaus espanchez semble nubileux... et que lon n o m m e cercle
Rempliront les canaux des fleuves estanchez. lactée pour ce qu'il a blanche couleur. A M Y O T ,
BAÏF, Prem. des Météores (II, 9). — A un gouver- Opin. des philos., III, 1.
neur et pilote de navire le bruit de la mer ou la
Nuageux, nébuleux, couvert de nuages. — Le
veue de quelque oiseau ou de quelque petit nuau temps estoit nubileux et pluvieux. SEYSSEL, tr.
rare courant par l'air signifie du vent et une vio- Appien, Guerre Syriaque, ch. 4. — La nuict obslente tempeste en la mer. A M Y O T , Esprit familier cure et nubileuse. S A I N T - G E L A I S , Sur les jugemens
de Socrates. — A nuaux argentez la voûte est d'astrologie (III, 267). — Si le sep ne s'estend
toute peinte. D E S P O R T E S , Elégies, L. II, Eurylas. gueres, ou est peu fertile, et le ciel non nubileux,
— L a poussière se levé et, c o m m e gros nuaux ne le pays subject aux vents, elle aura assez d'un
Ténébreuse enveloppe et h o m m e s et chevaux. pesseau ou perche. C O T E R E A U , tr. Columelle, IV,
G A R N I E R , Cornelie, 1671. — O temps sombre et 17. — Si la polissure est par hdaines ou temps
aveugle, et aveugle es tu bien, Et aveugle par toy nubileux obfusquée. R A B E L A I S , III, 13. — Si
encor je m e peus dire, Despuis que tes nuaus ont entra dedans leur païs, qui est fort aspre et tousempesché de luire Les rais de m o n soleil que caché jours obscur et nubileux. A M Y O T , Artaxerxès, 24.
tu retiens. B R A C H , Amours d'Aymee, L. II, — Incontinent le nubileux sommet D u mont Leusonn. 5. — L'œil du ciel, attirant la vapeur qui cate à découvert se met. D E S M A S U R E S , Enéide,
s'esleve, Grossit l'air de nuaux, puis coup à coup III, p. 130. — Les aveugles ne voyent non plus
les crevé. N U Y S E M E N T , 59 v°. — T u l'aurais pour quand il fdt beau temps et serdn que quand le
néant par ces déserts conduit Sous un nuau de ciel est nubileux. E S T I E N N E , Apol Hérod., ch. 39
jour, et sous un feu de nuit. G A R N I E R , Juifves, 36. (II, 413). — L'air y est tousjours nubileux et
— Si tous les bleus nuaux qui, meslez d'air et obscur. T H E V E T , Cosmogr., III, 13. — L ' o n obserd'onde, Par les deux orizons encourtinent le vera un jour obscur et nubileux pour leur donner
monde, E n quelque angle du ciel, fuitifs, s'dloyent la clef des champs. S E R R E S , V , 8. — L'un des jours
loger, Sans doute ils pourroyent bien un païs de- ne ressemble jamais parfaittement l'autre : on en
luger. D u B A R T A S , 2 e Sem., Arche, p. 168. — A void de nubileux, de pluvieux, de secs, de venmesure qu'on Void marcher Post infidèle, O n teux. F R . D E S A L E S , Vie dévote, IV, 13. — Les
void aussi marcher le nuau porte-gresle. ID., araignées ne font j a m d s presque leurs toUes que
Capitaines, p. 477. — L'obscur de ces nuaus, om- quand le tems est blafastre et le ciel nubileux. ID-,
— 463 —
NUEUX
Amour de Dieu, XI, 21. — (Fig.). Je gauchis tout monie, qu'on dira que c'est un extraordinaire : il
doucement et desrobe m a veue de ce ciel orageux semble qu'un h o m m e soit tombé des nues quand
et nubileux que j'ay devant moy. M O N T A I G N E , il portera la mitre cornue sur la teste, et que ceIII, 5 (III, 314). — Quand Pair vous sera nubi- pendant il ouvrira la bouche pour parler de Dieu
leux, entre les sécheresses et aridités, travaillés ID., Serm. sur l'Ep. à Tite, 6 (LIV, 446).
au dedans de vostre cœur par la prattique de la
Faire un trou en la nue. S'enfuir. — S'il eust
sainte humilité et abjection. F R . D E S A L E S , Lettres,esté resserré dans un collège... je prevoioie qu'il
768 (XV, 206).
friperait la porte, et que, si un jour on le menoit
Voilé. — Pour esclaircir l'œil trouble et nubi- mal, il serait (peut estre) bientelde faire un trou
leux [du bœuf], l'on y soufflera dedans poudre en la nue. C H O L I È R E S , Ap.-disnées, A u x liseurs.
subtile d'os de sèche. S E R R E S , VIII, 6.
N u é . Nuée. — D'autant est large et long ton reObscur, nébuleux. —• Pourtant se trouve un n o m glorieux, Si que, fendant les airs il transpare
stile nubileux et doubteux en si fréquent et an- les cieux, C o m m e l'aigle les vents dans les nues
cien usage. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 357).
perdue. B O Y S S I È R E S , Sec. Œuv., 76 v°.
Nubille (nubilus). Des nuages. — De trop
Nuée. Dire que vessies sont nuées ; que les nuées
iniques pestes Bien rudement des régions nubilles sont peau de veau. Soutenir une absurdité. — Ce
Tombent en bas et sus champs et sus villes. vilain gueux de Phostiere, en routtant le vin qu'il a
G. M I C H E L , Georg., L. III, 62 v° (G.).
beu, cuide persuader que vessies sont nuées. C A L Nubilosité. Ce qui est nuageux. —• (Fig.). La VIN, Reform. contre Antoine Cathelan (IX, 134). —
gloire de Pompée le grand semble... estre une Si nous sommes enseignez en l'Evangile, nous ne
sérénité de renommée sans aucune nubilosité de serons point c o m m e petis enfans, tellement qu'on
vergoigne. B U D É , Institution, éd. J. Foucher,nous face accroire que vessies sont nuées. ID.,
ch. 50.
Serm. sur l'Ep. à Tite, 6 (LIV, 448). — O n voit
Nubie. Obscur, sombre, nuageux, sans éclat. évidemment que c'est la plus sotte fable du
— Ilfitcldr corne il fait quand le soleil ne luit, monde, et laquelle a autant d'apparence que si on
Quand la lumière est nuble, et n'est ne jour ne disoit que les nuées sont peaux de veau. ID.,
nuit. BAÏF, Prem. des Météores (II, 20). — Lon Traicté des reliques (VI, 443).
vogue ayant l'œilfichésur l'étoile S'il fait serein :Nuelle. Nuée. — Lequel [soleil] dors couvrit
s'il fait nuble, en la carte Par le quadran lon voit d'une nuelle Ses yeux plainctifz, tant il fut dessi on s'écarte. ID., Poèmes, L. IV (II, 206). — plaisant Que préféré à luy m'avoit la belle. P H I Une conque de mer reçoit sa nourriture D e céleste LIEUL, tr. Pétrarque, L. I, sonn. 45. — Et par
rosée, et montre tout soudain Si le ciel estoit m o n feu celle froide nuelle, Qui refroidit m a
nuble ou s'il estoit serein, Par son enfantement Laure, je veis fendre. Sonn. 109. — Le bruit monqui tient de sa pasture. J A M Y N , O. P., L. IV, dain n'est rien qu'une nuelle. L. IV, Triomphe du
195 r°. — Elle [la crainte] se sert de l'avenir, se Temps.
jette dedans, c o m m e dans un lieu nuble et obscur.
N u e r . Nuancer, colorer. — Ces dames cy
Du VAIR, Philos, morale des Stoïques, p. 268. —savent vertus pourtraire, Peindre hauts fdts et
Jour ténébreux, nuble et obscur. L E L O Y E R , les insinuer, Hascher, umbrer, nuer, contrenuer.
Spectres, IV, 14. — Que le temps est nuble, que leL E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 159). — Sur le caneciel est noir! B E R O A L D E , Parvenir, Elégie (II, 32).vas plus souples elles [vos mains] nuent Les Mo— (Fig.). E n pensée nuble. G R O G N E T , Recoll des resques festons des feilhes qui se muent. P A P O N ,
merv. chos. (G.).
Discours à Mne Panflle (I, 41). — (Fig.). Elle
Nubie. Endommagé par le temps nuageux. — nuoit une blanche innocence Par argumens plus
Sans les marchans on n'auroit vins ne bledz Es clairs que le mi-jour. D E S A U T E L S , Amoureux
lieux ou sont baptuz, gelez nublez. J. B O U C H E T , repos, sonn. 80. — Ainsi le vice à la noblesse nue
£p. mor., II, ix, 1. — Je viens de voir les blés. — Telle vapeur que son ray n'est porté Jusqu'à nos
Qu'en dis-tu? — Aperceu j'en ay m o u de nublés, yeux. Rimes de P. D E L A V A L , p. 43.
Et si hier au soir ce tempesteux orage Qui tumba
Nué. Nuancé. — J'allois en une lictiere faite à
y a faict un merveilleux dommage. B E R E A U , pilliers doublez de velours incarnadin d'Éspaigne,
Eglogues, 3.
en broderie d'or et de soye nuée. M A R G . D E V A Nublée. Temps nuageux, sombre. — Apres le
LOIS, Mem., p. 90.
soleil clair le ciel vient ennubler, et après la nuNuesse, terme de coutume. Étendue de la seiblée obscure vient la chaleur. L A G R I S E , tr. Gue- gneurie féodde ou censuelle de laquelle les choses
vara, III, 51.
sont tenues nuement et immédiatement. — Si le
Nucque, v. Nuque.
dict seigneur du fonds y a justice foncière en
Nudrille. Mets imaginaire. — Elles eurent des nuesse. 1596. G U E N O Y S , Confer. des Coust., 51 r°
nudnlles bouillies en eau froide de peur qu'elles
(G., Nuece).
ne sentissent la fumée. Navïg. du Compagnon à la
N u e u x . Formé de nues, d'une nue, de la naRouteille,B.
ture d'une nue. — Ainsi disant, je vins pour l'emNue. Estre tombé des nues. Être d'une nature brasser... L a chérissant : mais la nueuse idole,
surhumdne. — L a plus part de ceux qui sont Fraudant mes doigts, ainsi que vent s'en-vole.
eslevez... on voit qu'ils sont insupportables, qu'il R O N S A R D , Poèmes, L. II, Prosopopée de Louys de
semblera qu'ils soyent tombez des nues. C A L V I N , Ronsard (V, 165). — G o m m e en outrant les nueux
Serm. sur le Deuter., 60 ( X X V I , 619). — Si un voiles L a lune est reine des étoiles. B U T T E T , Prem.
nomme devient riche, s'il est eslevé en honneur, liv. des vers, Ode 7. — Retirés vous, ô veincues
u ne voudra point qu'on luy ramentoive quel il a estoiles, Ce di je lors, dessous les nueux voiles. ID.,
esté : m d s il est tellement transporté en outrecui- Amalthee, 121, p. 253. — Démon. Subtil... mutin,
» ' ' ' ] uy semble estre tombé des nues. 141
nueux. L A P O R T E , Epith., 144 r°. — V e n u s la belle
(AAVIII, 206). — L a dignité episcopale n'est au départir des bords, Songneuse d'eux, e m m a n point pour prescher la parole de Dieu : et encore tela leurs corps D'une nueuse et obscure couque cela se face, ce sera avec grand'pompe et céré- ronne, Pour n'estre veus ny cognus de personne.
R O N S A R D , Franciade, II (III, 64). — M a i s Jupiter
NUGICANORICREPE
—
464
—
chassa cette vapeur nueuse, Reserenant l'azur de et repousser les violances des autres. (99 v»), —
la voûte des dieux. J A M Y N , O. P., L. 1, 68 r°. — Hz sont d'oppinion que ceste forme de ladorrer
Dans ces nueus replis son œil il [Phebus] a caché. avec telles odeurs et lumières, qui ne sont nuiB R A C H , 1er L. Poèmes, Aimée, 1 r°. — Si belle n'estsables à rien, luy plaist. L E B L O N D , tr. Morus.
L. II, 99 v°. — Je donneray si grande paix en la
Isis, qui de Junon s'advoue, Quand des nueux
replis Phœbus réverbérant, De jaune, rouge et terre que vous dormirez sans que nul vous espouvert va son arc colorant. ID., Hierusalem, XVI, vante, faisant cesser les bestes nuisables de la
6 v°. — Vaut-il pas mieux, lointain de ces hu- terre. 1556. Bible, Levit., 13 (G.). — Tout ce qu
mains discours, M e feindre avec Platon quelque va les hommes secourant En pareil cas m'est nuinueux secours? T Y A R D , NOUV. ŒUV. poet., Elégiesable et contraire. P A S S E R A T , Stances sur un cyà Ronsard. — (Fig.). Verra l'on sur mes yeux près (II, 79).
Nuisamment. D'une manière nuisible. — Ces
flotter U n voile nueus de tristesse? M U e D E
deux soleilz nuisamment penetrantz... Par l'œil
G O U R N A Y (dans P. de Brach, L. IV, 23).
Nuageux. — Quand de là haut tant de flammes au cœur tacitement entrantz, Croissent le mal
sont mornes En tens nueux. B U T T E T , Amalthee, qui au guérir m'empire. S C È V E , Délie, 269.
Nuisance. Action de nuire, de faire souffrir.—
262, p. 324. — [Dieu] depesche un courrier, il a
dessus le dos De cent et cent couleurs deux ailes Pourquoy permectz qu'en despldsance Je chebigarrées, C o m m e on voit en esté es nueuses mine, soubz la nuysance D e mon adversaire qui
contrées U n arc qui ceint le ciel. B E L L E A U , Ber- tant M e va persécutant? M A R O T , PS. de David, 28.
gerie, Amours de David (II, 148). — Jusques — Toute violence et injure et nuysance, par laaux nudz sommetz de leurs croupes nueuses. quelle le corps de nostre prochdn est blessé, nous
BOYSSIÈRES, Sec. Œuv., 59 v°. — C o m m e le pèle- est interdite. CALVIN, Instit., III, p. 153. — Que
rin ront triste son voiage Lors que le ciel nueux les hommes communiquent ensemble sans fraude
vient grands pluies verser. B U T T E T , Tombeau de et nuysance. X V I , p. 755. — N e faut-il pas que
nous soyons pires que bestes, si nous n'avons
Marguerite de France.
Qui domine les nues. — Le courroucé tonnerre quelque humanité entre nous pour estre frères
et pour nous abstenir de toutes nuisances et exD u dieu nueux. ID., Amalthee, 272, p. 329.
Nugicanoricrepe, mot forgé (nugae, canorus,torsions? ID., Serm. sur le Deuter., 12 (XXVI, 20).
— O n ne peut jamais faire leretranchementsi
crepare). — Vous estes des grands et miraclifiques
maistres decretdiarches, souverains archimar- tost qu'on puisse empescher la nuisance de l'exmitonerastiques et... grandissimes nugicanori- cès. FR. D E SALES, Lettres, 722 (XV, 114).
Caractère de ce qui est nuisible. — Le sucre
crepes. M A R N I X , Differ. Relig., I, v, 4.
Nugigerulle (nugigerulus, qui colporte desadoucit les fruitz mal meurs et corrige la crudité
sornettes). — Quand elle fut comparue, La Roche et nuisance de ceux qui sont bien meurs. ID., Vie
Thomas luy va dire : Viens çà, gros animd brutal, dévote, 1,2.
Ce qui nuit, ce qui fdt souffrir. — L'enfant
idiote, inepte, insulse, nugigerulle, imperite, et
tous les mots du Donat. D E S PÉRIERS, NOUV. Amour n'est pas si petit dieu Qu'un paradis il
n'ait soubz sa puissance, U n purgatoire aussi
Récr., 14.
Nuictager. Nocturne, de nuit. — Sans plus, pour son mUieu, Et un enfer plein d'horrible nuyà m a voix débile L'escho respond inutile, Et les sance. M A R O T , Epigr., 133. — Quelle est nostre
oyseaux nuictagers. G A U C H E T , Pastoureau déses-condition en ce monde, sinon d'estre tormentez
de beaucoup de fascheries, d'estre molestez d'anpéré, p. 75.
Nuictement. Pendant la nuit. — Plusieurs goisses et de nuisances? CALVIN, Serm. sur Job,
femmes tirées nuictement du lict nuptial. 1579. 20 (XXXIII, 254).
Dommage, tort, préjudice, m d . — Et n'y aura
Le Tocsain contre les massacreurs, p. 48 (G.).
peste ny m d qui vous porte nuysance. RABELAIS,
Nuire (trans.). Nuire à. —• Je suis celuy que
Dieu ha fait reluire En haute essence aurangdes I, 45. — Si les ravines de grosse pluye avoyent
demydieux, Pour assister aux hommes, sans les apporté quelque nuysance... on attribuoit tout
nuire. L E M A I R E , Concorde, lre part. (III, 120). —•cela à Pire des dieux. A N O N . , tr. Bullinger, I, 21,
Je n'ay point peur de ses ribleurs de nuict, Ne du p. 270. — Quelle nuisance, quel dommage eust il
tabut qui tant le monde nuyct. CRÉTIN, A Massé encouru...? R A B E L A I S , III, 16. — A tout le moins
de Villebresme, p. 211. — Je m'essayeray A le fas-parleray je d'un à qui telle cruauté porta nuicher, le nuire, et a luy porter blasme. BOYSSIÈRES, sance et puis profit. M. D E NAVARRE,Heptam.,23.
— Que les boulletz... ne portassent nuisance ne
Trois. Œuv., p. 41.
défenses ne aux citoyens. RABELAIS, IV, 62. —
estu
(Forme). Imparfait du subjonctif. — Nature,
ne m'aymes point Quand tu ne me tiens en tel Puissé-je autant te porter de nuisance Que je te
point Que vieillesse ne m e néust. Anc Poés., III,hay. B E L L E A U , Petites Inv., Nuict (I, 133). —
Nous ne pouvons pas converser entre les hommes
87.
Nuisable. Nuisible. —• [L'argent] ne seroit que nous ne soyons subjets à beaucoup de nuipoint nuysable à l'homme, se n'estoit l'avarice. sances. CALVIN, Serm. sur l'Harmon. Evangel,
Ane Poés., VII, 305. — A exécuter son enire- 64 (XLVI, 797-798). — La principde charge que
prinse (qui estoit de soy faire seigneur et tyrant) lon luy meit sus et celle qui plus luy porta de
loffice des six cens qui avoient esté eleuz des plus nuisance advint pour une telle occasion. AMYOT,
nobles et des plus riches au gouvernement de la- Cimon, 16. — Quant à son armée de mer... n'y
dicte cité... luy estoit fort nuysable. SEYSSEL, tr. eut rien qui luy portast si griefve nuisance comme
Diodore, II, 2 (36 v°). — Gdien et autres qui ont un grand vent, qui se leva et luy donna par le
escript la nature des corps humains dient que devant en proue. ID., Antoine, 68. — Il est donc
[le vin] aux jeunes gens et à femmes mesmemenj assis en haut... afin d'orner son Eglise de pluest moult nuysable et aux vieilz proffitable. sieurs dons précieux : afin de la conserver par sa
C H A N G Y , Instit., I, 8. — Le chois ou la fuite desprotection à l'encontre de toute nuisance. CALchoses utiles ou nuisables à la vie. L E C A R O N , VIN, Instit., II, xvi, 16. — En cela l'abondance
De trop de serviteurs porte grande nuisance.
Dialogues, I, 3 (92 r°). — Fuir ce qui est nuisable,
R O N S A R D , Elégies, 10 (IV, 73). — Ains bien souvent advient qu'en craignant la nuisance D'un
—
465 —
NUITÉE
destin mdheureux, Le m d h e u r redouté sou- grande chère, Et joué toute nuict aux dez, à la
dainement s'eslance Sur nostre chef peureux. première. D u B E L L A Y , Regrets, 151.
G A R N I E R , Porcie, 1009. — Le poinct de l'occasion
Toute la nuict. A une heure quelconque de la
en toutes choses estant oublié et omis, apporte nuit. — Et feusmes d'advis que M . de Gonnort...
grande nuisance. A M Y O T , Comment discerner le en advertist toute la nuict M . le mareschal de
flatteur, 27. — Le froid des nuits d'hyver ne m eBrissac. M O N L U C , L. I V (II, 155).
porte nuisance. D E S P O R T E S , Elégies, II, 1. —
De grande nuit. E n pleine nuit. — Pourquoy
J'estime que ce desordre ait porté plus de nuy- pars tu de grande nuit?... — L e jour (di-je) n'est
sance aux lettres que tous les feux des barbares. pas loing. L O U V E A U , tr. Apulée, I, 5.
M O N T A I G N E , II, 19 (III, 70). — Depuis lors seuFaire un trou en la nuict. S'enfuir. — Vous avez
lement ils ont apperceu que... le boire ayant premièrement veu qu'ilz ont changé de cartiers,
chault apportoit nuisance. II, 37 (III, 228). — et maintenant ilz ont fait un trou en la nuict si
Rien ne m e nuyt, que je face avec faim et allé- que chescun cognoist leur fuitte. SALIAT, tr. Hégresse. Je n'ay jamais receu nuysance d'action rodote, IX, 58.
qui m'eust esté bien plaisante. III, 13 (IV, 239).
La nuyt. Sorte de danse. R A B E L A I S , V, 33.
— Y a-t'il rien au monde qui apporte plus de pro(Prononc. : ui formant deux syllabes). — A u
fit que la langue? Y a-t'il rien qui procure plus de feu, au feu ceste hérésie Qui jour et nuyct trop
nuisance? P A S Q U I E R , Lettres, VIII, 10. — Tous- nous blesse (Dans Marot, Rondeaux, II, 168).
jours à la santé Pire porte nuisance. M O N T C H R E S Nuital. Nocturne, de la nuit. — (A Vesper).
TIEN, Aman, I, p. 241.
Sors donque de l'eau pour te lever, Et de
Faire nuisance. Nuire, faire mal, faire tort. — ta belle nuitde flame Esclaire au feu d'amour
La loy judicide.,. leur enseignoit certaines reigles qui m'enflame. R O N S A R D , Odes, IV, 20. — Rien
de justice et d'équité : pour vivre paisiblement ne m e sert la nuitde peinture Que faict la
ensemble, sans faire nuysance les uns aux autres. lune après son frère aux cieux. L E C A R O N , SoCALVIN, Instit., X V I , p. 797. — Dès le commen- netz, 39. — Alarme. Espouvantable, subit, tucement, non, je ne devoy pas Recevoir par mes multueux, improviste, nuitd. L A P O R T E , Epith.,
yeux ce qui m e fait nuisance. B A Ï F , Amour de 14 r°. — Ardens. Reluisans, nuitaux, sauteFrancine, L. II (I, 170). — Car ce qui vient du lans, enflammez. 30 v°. — Mais si, quand le
ciel ne peut faire nuisance, D E S P O R T E S , Cleonice, soleil sous les Jumeauxrepasse,D u tremblement
66. — Nul ne peut faire à Dieu nuisance. B A Ï F , nuitd la terre nous menasse, Les ennemis armez
Mimes, L. II (V, 134). — Les astres ne nous font nos gens outrageront. BAÏF, Poèmes, L. I (II, 34).
pas de nuisance : ils sont donc pleins de bonté. — Le vice bien loin s'enfuit Devant sa face
M O N T A I G N E , II, 12 (II, 278). —
A un tel desroyde, C o m m e , quand l'aube reluit, S'envole
loyd? qui s'est joint d'alliance Avec m o n ennemy l'ombre nuitde. J A M Y N , O. P., L. I, Ode à Ch. IX,
pour m e faire nuisance? G A R N I E R , Juifves, 244. —• 52 r°. — Pource que les mortels sont coutumiers
Timon athénien voulut en arracher un [figuier], de voir Flamboyer à tous coups les estoiles nuîqui luy faisoit nuisance en son jardin? Sat. Men., tdes, Et le soleil orné de clairtez liberdes : Ils
2e Advis de l'Imprimeur, p. 15. — Le peintre et n'estiment merveille un tel et tel pouvoir. L. IV,
le poète ont gaigné la puissance D'oser ce qu'il leur 207 r°. — L e Somne et la Mort tousjours pdle,
plaist, sans fdre à Part nuisance. V A U Q U E L I N , Tous deux enfans jumeaux de PObscurté nuiArt poet., 1, p. 9. — Il y en a aussi [des animaux] talle. ID., Iliade, X V I , 92 r°. — Plustost l'astre
d'aguillons tous couvers : Ces armes rendent l'un nuitd ne fera son retour. C O R N U , p. 96. —• L a cisi méchant et pervers Que si l'homme s'avance gogne piteuse, aime-toict, serpent-chasse, N e peut
à luy fdre nuysance, Royde contre iceluy ses gros voir le hibou nuital de bonne face. D u C H E S N E ,
picons il lance. A U B I G N É , Création, X (III, 395).Miroir, L. IV, p. 146. —• (Fig.). Tes chants si clers
Nuisiblement (H. D. T. Fénelon). — 1549.
donnent vie à l'esprit. H é ! la noirceur de m o n
Elle est fort nuisiblement dangereuse. 1549. M E I - nuitd écrit N e m e prédit que mille cris funèbres.
GNAN, tr. Hyst. des plant, de L. Fousch, 204 (G., T A H U R E A U , sonn. 54. — O traistres cauteleux!
Compl.). — 1580. Mais helas ! le destin nuisible- ô couple insidieuse, Mdheureuse, nuitde, esment propice A m o n futur mdheur, m'arracha du piante, odieuse ! M A T T H I E U , Aman, I, p. 24.
supplice. G A R N I E R , Antigone, 281.
Sombre, où règne la nuit. — A u n o m de ce bel
Nuisif. Nuisible. — Afin qu'il destourne la
amy, Dont l'ame impiteuse etfiereA fait coucher
gresle des bledz, qu'il appaise la fureur des ventz sa lumière Dedans le nuital séjour. G. D U R A N T ,
et dechasse les tempestes nuysives. A N O N . , tr. 170 r°. — Ses beaux yeux... Vont noyer leurs
Bullinger, I, 34, p. 449. — [L'estomac] rempli clairtez dans les ondes nuitdes. 209 r°.
d'abondance nuisive. H A B E R T , tr. Horace, Sat.,
Nuitée. Nuit, durée de la nuit. — Esacus...
II, 2. —• Car combien sont mauvaises et nuisifves espia la belle m d n t jour et m d n t e nuitée. L E A l'estomac viandes excessifves. Ib. — Le n o m
M A I R E , Illustr., II, 9. — L'autre nuytee, en dord'iceux en bruit tu as remis Par le venin de ta mant, je pensoye Qu'Amours avoit contre toy
langue nuisive. L E G A R O N , Poésies, 68 v°. — O pris débat. G. C O L I N , 60. — L'autre nuictee en
vieillesse chetive ! O femme misérable ! O fortune dormant fuz ravy, Et m e sembla que toutes je
nuisive! G A R N I E R , Porcie, 1805. — Tes veste- vous vy Dessus un pré faire cent beaux esbas.
mens polis et tes robes subtiles Gisent en nos mai- M A R O T , Epistres, 21. — Cachant la Tramontane
sons et te sont inutiles : Pourtant je les mettray clere, Guide pour luy bien arrestee, Et l'ornededans le feu nuisif. J A M Y N , Iliade, X X I I , 196 v°. ment de la nuitée. F O R C A D E L , p. 112. — Soit que
— Mais je crain qu'à ce coup tes chevaux soint nous vissions de nos yeux Deux soleils luire dans
tardifs Et que les accidens ne se trouvent nuisifs. les cieux, Le jour au lieu de la nuitée. T A H U R E A U ,
XXIII, 205 v°.
Constance de l'esprit (II, 211). — Toutefois il nous
Nuisure. Dommage, tort. — Beau dire ilz ont
faut croire Ce que nous disent les dieus, Qui par
que je leur
30 yeus.
V fds nuisure, Pour les pinser ne veulx la nuitée noire Se montrent aux dormans
point de compas. Ane Poés., X , 65.
(Dans Louise Labé, I, 160). — Et faisons que
Nuit. Toute nuict. Toute la nuit. — Ayant fait cette nuitée Soit par nous saintement festee.
Bnuis
A Ï F , Qu'elle
Antigone,
a souffers
I, Chore.ceste
— Janne
nuitée.
raconte
B E L Lles
E A enU,
NUITEUX
4
lourdes
erreurs. D u B A R T A S , 2 e Sem., Schisme,
Reconnue, 1,1. — Aussi bien la longue nuitée
A
e
p.
500.
grans pas s'avance hastee. ID., Bergerie, 2 J.
(II, 109). — Ainsi le rossignol Caresse son amante
Nuitier. Nocturne. — Si dardant les rayons
en la fraische nuitée. J A M Y N (éd. Brunet, p. 150). de sa lampe nuitiere O n voit pallir, rougir ou
— EUe sort de son lict hargneuse et dépitée blanchir sa lumière [de la lune]. B R A C H , Poèmes,
D'avoir sans un baiser consommé la nuictee. R É - Discours pastoral. — Ainsi que l'argentin croisGNIER, Impuissance. — Combien de journées tesant Parmy les plus clères lumières De toutes
conviendra-il pleurer, combien de nuictees veil- les lampes nuitieres. Ane Poés., VIII, 264.
ler... ! L A R I V E Y , Tromperies, III, 3. — En plu- Nuitteux, v. Nuiteux.
sieurs lieux elles ont merveilleusement abbrégé
Nul. Nul sans ne. — Nulle hardiesse pouvoit
la besongne et servi aux assiégeans, quelquesfois
vdoir
contre la violence de si grosse artilerie.
dès la première nuictée, leur donnant un logis à
couvert des courtines et desflancs.A U B I G N É , SEYSSEL, Louys XII, Vict. sur les Vénitiens
p. 301. — Nul arrestoit devant luy qu'il ne ruast
Hist. univ., VII, 12. — En ceste nuitée, il courut
tant de risques qu'il se souvint de ses désobéis- par terre. R A B E L A I S , II, 29. — Ledict cheval
sances à ses parens. ID., Sa vie (I, 14). — (Fig.). estoit si terrible et efrené que nul ausoit monter
Je vois que sans secours Passionné d'amour je dessus. I, 14. — Nul profit donne la mémoire du
doy finir mes jours, Et que devant m o n soir se bon temps, si on ne le peut recouvrer. Nie. DE
clorra m a nuictee. R O N S A R D , Sonnets pour Hé- T R O Y E S , 51, p. 269. — Nul osoit approcher de luy.
lène, I, 13. — Mais lors que la Mort survient, Amadis, I, 22. — Vostre requeste est raisonnable,
D'une éternel nuitée Nostre vie est arrestee. G. D U - et croy que nul y contredira. I, 34. — Ainsi
failloit-il entièrement faire, que nulle assemblée
R A N T , 98 v°.
Réunion pendant la nuit. — Pour ce que les coqs d'Eglise feust faicte sans la parolle. CALVIN,
par leur chant annonçoient minuict estre desjà Instit., XII, p. 650. —• Nulz plus beauxroyadmes
passé, Madame commanda à Cataruse mettre fin se pourraient trouver que le nostre. SEVIN, tr,
à ceste dixiesme nuictée par le récit de quelque Philocope, L. VII, 154 v°. — Sans prudence nul
gentile fable et plaisant énigme. L A R I V E Y , tr. royaulme est bien gouverné, et sans justice ne
dure aucun règne. 173 v°. — Les enfantz s'en
Straparole, X, 4.
allèrent
Droict à la vigne, et soubdain la fouilOmbre, obscurité. — (Fig.). Voicy le temps, ô
monde, que luyra Le cler soleil de justice ; et lèrent... Mais nul thresor trouvèrent aux parfuyra Devant ses rays la nuictée d'erreur. M. D E fonds. C O R R O Z E T , Fables, 79. — Onques nul toutefois S'est peu vanter de voir par luy dontée
N A V A R R E , Triomphe de l'Agneau (III, 41).
Nostre
vertu. D u B E L L A Y , Rec. de Poes., Chant
Nuiteux. Nocturne, de la nuit. — Le troupeau... des nuyteuses etoyles. D E S A U T E L S , triumphal. — Nul h o m m e de sens rassis fera auAmoureux repos, sonn. 6. — Combien de fois seuicuns fraix a labourer une terre stérile. COTEREAU,
au nuiteux silence M'as tu tencé, discourant avec tr. Columelle, I, 3. — NuUe amitié entre vous
toi? B U T T E T , Amalthee, 57. — Ja se levoit la belle puisse naistre. D u B E L L A Y , L. IV de l'Enéide
aubette, Partant de son nuiteux séjour. ID., Sec. (M.-L., 1,370). — C e Dieu qui dit : Nul estegdà
Liv., Ode 28. — La nuiteuse chevêche et l'or- moy. R O N S A R D , Hymnes, L. II (IV, 271). — Nul
fraie enrouée Et le faux chahuant espandent prince Pegalla en puissance et addresse. Du BELleur huée A tas sur mon chasteau. R I V A U D E A U , LAY, Tumbeau de Henry II (H. C , VI, 83). —
Aman, IV, p. 113. —• Lors que l'ombre nuiteuse Nul mal pareil en ce monde peut estre A mon
Découvre en temps serain les feux qui sont aux tourment. R I V A U D E A U , Complainctes, 5. — Ainsi
nul se trouvoit sous ceste violance Aux pauvres
cieux. B E L L E A U , Pierres précieuses, Pierre laicteuse (II, 256). — Soit où Phebus sortant laisseaffligez qui donnast dlegeance. B E L L E A U , Disc, de
son lict moiteux, Pour r'enclorre les feux du cha- la Vanité, ch. 4 (II, 274). — Nulle vengence peut
égaler leur offense. G A R N I E R , Porcie, 844. — Ces
riot nuiteux. GARNIER, Porcie, 124. — Ou la rondeur de Phebe, et ses nocturnes feux, Qu'elle as- seigneurs meirent la loy sdique en avant... par
semble argentine en son globe nuiteux. 714. — laquelle estoit dit que nullefillesuccéderait au
Ou [quand on voit] par la nuit ombreuse Tout royaume. T H E V E T , Cosmogr., X V , 13. — Chacun
autour des nazeaux de la lampe nuiteuse Des pe- en soy mesme sefie,Chacun se croit. Nul s'en
tits potirons en grains s'amonceller. B E L L E A U , défie. BAÏF, Mimes, L. II (V, 101). — Nulle quaBergerie, Apparences de la lune (II, 66). — lité nous embrasse purement et universeUement.
La lune dans le ciel, grand flambeau de la nuit, M O N T A I G N E , I, 37 (I, 298). — Nulle vieihessepeut
Sur les astres nuicteux d'un plus grand feu reluit. estre si caducque et si rance, à un personnage qui
B R A C H , Hymne de Bourdeaux. — Le soleil, se le-a passé en honneur son aage, qu'elle ne soit vénévant de son nuiteux séjour, avecques nos travaux rable. II, 8 (II, 80). — Nulle corruption peut
nous ramena le jour. ID., Voyage en Gascongne. — avoir saisi les hommes si universellement que
J'oubliray que la mer s'enfle et se diminue Par quelqu'un n'eschappe de la contagion, II, 10 (II,
l'accroist et decroist de i'estoille cornue ; Que tant 124). — Nul autre tant que luy mérite Bradaplus elle croist en ses nuiteux travaux, Tant plus mante. G A R N I E R , Bradamante, 1635. — Nul a
croist la mouelle es os des animaux. D u B A R T A S , esté prophète non seulement en sa maison, mais
en son païs. M O N T A I G N E , III, 2 (III, 268). — Il
lre Sem., ke J., p. 195.
Où règne la nuit. — Ainsi tousjours Minos vous faut advouer nulle justification d'œuvre estre difsoit juge piteux, Attendant vostre sort sur ficile après telles œuvres estre justifiées. AUBIl'Acheron nuiteux. G A R N I E R , Porcie, 278. — AvecG N É , Sancy, I, 5.
Nul Quelqu'un. — Ilz s'enquirent s'ilz avoient
les mors cachez sous les tombeaus nuiteus. C H A S SIGNET, Mespris de la vie, sonn. 304. — A veu passer nul par ce chemin. Amadis, I, 36. —
tout'heure, nostre vie Branle soubs un sort dou- Cognoissez vous nul de ceulx qui les emmènent?
teux, En danger d'estre ravie Dans les royaumes Ib.
(Prononc. du pluriel). — Les loups seroient
nuiteux. G. D U R A N T , 159 v°. — (Fig.). Depuis que
tant soit peu l'on va se destournant D u sentier tresmd venuz D'assaillir ces grans beufs cornuz...
Aussi ilz n'en assaillent ndz. GRINGORE, Folles
peu
frayé desdans
loix le
du nuitteux
haut tonnant,
tombe,
malheureux,
abismeOnDes
plus
(1,102). — Et de ce non exceptez nulz
— 467 —
NUMEREUX
Sotz glorieux et sotz cornuz. Ane Poés., 1,12. —
Nully sans ne. — Combien qu'Amours pesanCar de contens la court n'a presque nuJz, Et les tement sommeille, Nully pourtant touscher ses
contens seulz pour telz sont tenuz. P E L E T I E R , armes ose. G. C O L I N , 36. — Nully se pouvoit à
Homme de repos, p. 129. — Et bien que sont-ils de- nous equiparer. S C È V E , Flamete, ch. 1.
venus Ces vers à la façon nouvelle? Baïf, nous n'en
Nulle (?). — Mainte formule en long l'une sur
voyons plus nuls. B A Ï F , Passetems, L. I (IV, 235). l'autre il trace, Et par impatience aucunefois
Nulluy et nully. Ces anciennes formes du cas efface D u digite oublieux, ou du nulle emprunté,
régime indirect sont toujours employées, mais on O u que troublé ne peut trouver sa quotité.
a oublié leur rôle primitif. Elles peuvent être com- S C È V E , Microcosme, L. II, p. 62.
plément indirect d'un verbe, déterminant d'un
Nullement. D'une façon nulle. — Il conclud
nom ou d'un adjectif, mais aussi complément di- à ce qu'il soit dit qu'il a esté m d et nullement dérect ou m ê m e sujet.
crété... et demande despends, dommages et inteComplément indirect d'un verbe ou détermi- rests. P A S Q U I E R , Lettres, XII, 1.
nant d'un n o m ou d'un adjectif. — D e nully ne
Nullement sans ne. — Tel est vestu de cappe
suis supportée. G R I N G O R E , Folles Entreprises (I,hespanole, qui en son couraige nullement affiert
113). — Rens m o y m o n arc que tu m'as desrobé, à Hespane. R A B E L A I S , I, Prologe. — Ce sera un
Ou autrement de nulluy destourbé Je ne seray desordre perpétuel, vie mdheureuse, et où Dieu
que de ta propreflescheJe ne te tue icy de ceste nullement habitera. D u F A I L , Eutrapel, 32 (II,
bresche. L E M A I R E , 2 e Conte de Cupido (III, 51). — 144).
Quand de nully n'euz aucune response... A terre
Nullement. E n quelque manière. —• Que, si leur
cheuz, comme transie ou morte. M A R O T , Epistres, dis nullement chose qui leur soit desplaisante, que
1. — Sans de nully vouloir blesser l'honneur. 32. leur plaise m o y benignement pardonner. Ane
— Dont partit de Paris sans dire à dieu à nulluy. Poés., Y, 163. — Et quelle ville une plus belle rue,
RABELAIS, II, 23. — Je (dist Panurge) entreprens Plus large et longue avoir peut nullement? D O U de entrer en leur camp... sans estre congneu de B L E T , Elégies, 20.
nully. II, 24. — Le moyne poursuyvoit chocquant
Nulleté. Néant. — O misérable dame, que
tous ceulx qu'il rencontrait sans de nully avoir pense tu de faire, veulx tu par ire ou courroux demercy. II, 43. — Quand de m o n cueur scaurois venir a nulleté. A N O N , tr. Flammette (1537), ch. 6,
l'intention, Qui de nully ne peut estre reprise. 90 r°.
M A R O T , Epistres, 59. — Ceste fable nous fait en- Nullon, v. Nullyn.
tendre Qu'on ne doit à nully s'attendre. G O R R O Nulluy, Nully, v. Nul.
ZET, Fables, 122. — Il remeit entra les mains des
Nullyn. — L u y qui navoit la force de nullyn.
Macédoniens tout leur territoire entièrement et M. D ' A M B O I S E , Complainctes, 54 v°. (Nullyn rime
leurs villes pour les jouyr et habiter, sans estre avec Apollin. L a 2 e édition donne nullon rimant
en la servitude de nully. S E L V E , tr. Plutarque, avec Apollon. Peut-être, au lieu de nullon, faut-il
Paul Emile, 118 r°. —- Dont vinst ce mal? du long lire Milon.)
et trop grant aise Qu'avoit le peuple, a nully n'en
N u m e (numen). Puissance. — A m o u r de toutz
desplaise. J. B O U C H E T , Ep. mor., II, vi, 4. —
les dieux qu'il a suppedités A de leurs actions les
Amy, j'ay entendu Que, sans parler à nulluy, t'es numes imités. P A P O N , Emblèmes d'amour (l, 84).
rendu En ung couvent. M . D E N A V A R R E , Heptam.,
Être puissant. — Desbende, Cupidon, le ban64. — Ne nuisez point à vos prochains, ne faites deau de tes yeux, Et je croy, si tu es un n u m e ou
tort à nulli. C A L V I N , Serm. sur Job, 75 ( X X X I V , lun des dieux, Q u e tu auras mercy de cette pa171). — Cela desja passe marque, qu'un seul tience. ID., ib. (I, 83).
homme se constitue juge detous,et ne veut estre
Divinité. —• Si vous este dnsi le n u m e quilz
sujet à nully. ID., Instit., IV, vu, 19. — Le don- adorent, L'ymage de leurs veux, l'oracle qu'ilz
neur de ces dons vous mande Que pour luy seul il implorent. ID., Disc, à MUe Panfile (I, 40). —
ne demande Que vous viviez, ny que pour luy Quelz sons mélodieux oy-je trompe-sonner?... —
Vous fermiez la porte à nulluy. B A Ï F , Eunuque, Seront-ce nos sylvains ou leurs ninfes en dance?
III, 2. — Dieu seul ayant puissance infinie, seul — J'estime que ce soint numes en résonance. ID.,
libre et à nully subject ou obligé. C H A R R O N , Disc. Pastorelle, III, 1.
chrest., Rédemption, 2, p. 218.
N u m e r a b l e . Qui peut être compté. — L a proComplément direct. — Si nostre Seigneur par portion n'est seulement du nombre nombrant,
sa deffence ne receoit nully à la participation de m d s aussi du nombre numerable. L E R O Y , tr.
sa Cène, s'il n'est juste et innocent. C A L V I N , Ins- Polit. d'Aristote, V, 1, Comment.
tit., XII, p. 648. — Il veut... que nous vivions en- Nombreux. — A brief dire y furent c o m m e nusemble, qu'un chacun travaille sans frauder nulli. merables autres prélats, comtes et barons. L E
ID., Serm. sur Job, 80 ( X X X I V , 239).
B A U D , Hist. de Bret., ch. 49 (G.).
Sujet. — Nully ne doit porter n o m de pasteur
N u m é r a l . Des nombres. — E n ce moyen entra
Se son peuple n'a tousjours en son cueur. G R I N - en affection de icelle science numérale. R A B E L A I S ,
GORE, Folles Entreprises (I, 88). — Nully neI, 23.
meurt de ceux qu'ay assdllis. ID., Coqueluche (1,
N u m e r e r (numerare). Compter. — Car il disoit
186). — Nully nest contrdnt de boire et menger le poullain et la mère Pas ne valloir la monnoye
odtre son gré. L E M A I R E , Illustr., I, 35. — A mesqu'il numere. B O U R D I G N É , Faifeu, ch. 15.
vaticinations et devinemens nully ne veult croire.
N u m e r e u x (numerosus). Nombreux. — Contre
H , 9. — Ndly ne vous peult contredire. G R I N - eulx il venoit en grand arroy et exercite numeGORE, S<^ Loys, L. V (II, 158). — Et de ses gens reux. R A B E L A I S , III, Prologue. — L a semence...
nully ne demoura. M . D ' A M B O I S E , Propos fantas- est numereuse autant que d'herbe qui soit. III, 49.
tiques, l. — Donne leur à congnoistre c o m m e — Si les viandes furent copieuses, aussi furent les
Nully d'entre eulx n'est rien fors qu'homme. M A - beuvettes numereuses. ID., Sciomachie (III, 411).
ROT, Ps. de David, 9. — O ù est le roy qui vueille — Croyez que la repairaille feut copieuse, et les
concéder Grâce, où nully ne vient intercéder?
te., Serm. du bon pasteur. — Nully, fors vous, n'a
accomply
aJ.C.
(1,143).
la Loy. M . D E N A V A R R E , Marg., Orais.
NUMERO
— 468 —
Nuncupatif (H. D. T. 1552). — 1508. Par escript nuncupatif, codicille, ou donation a cause
de mort. Test, de Marg. d'Autriche (G.). — 1539.
Lequel a fait et ordonné son dernier nuncupatif
testament. Test, de B. d'Ornesan (G.).
Nuncupation (H. D. T. 1576). Prononciation
solennelle. — 1520. Il vouloit dler au Capitolle
pour faire la nuncupation des veux selon la coustume de tous les ans. G. M I C H E L , tr. Suétone, VI,
rez. L A N O U E , Disc, X I X , p. 414. — E n nos
petites guerres, quand nous voyons dix ou douze 215 r°.
Nuncupatoire. Epistre nuncupatoire. Épître
mille chevaux, il nous semble que sela doyve combatre tout le monde, que dirions-nous au pris en plaçant un livre sous le patronage du personnage
considérant ces numereuses troupes? X X I I , auquel il est dédié. — Plusieurs belles Epistres
p. 484. — C'est de l'essence et définition de nuncupatoires et dedicatoires. A N E A U , Quintil,
l'Eglise chrestienne qu'elle soit une multitude nu- p. 196.
mereuse. C H A R R O N , Trois Veritez, III, 8. —
N u n c u p e r (nuncupare). Dénommer. — Les
L'Eglise catholique est si numereuse au monde pendilloires ne sont pas pommes, d'autant qu'elles
que tous les autres partis chrestiens ensemble... ont mieux la similitude de prunes, et de fdt il y
montent fort peu à son regard. Ib.
paroist par ce que nostre jardinier en disoit, les
Bien rythmé, harmonieux. — Que les périodes noncupant naïvement. B E R O A L D E , Parvenir, Cousoint bien joinctz, numereux, bien remplissans vent (II, 47).
l'oreille. D u B E L L A Y , Deffence, II, 9. — L a pureté Nuncupé. Déclaré de vive voix. — Auguste
de voz paroles, l'ornement des exquises et va- nuncupé publiquement son héritier. L. D E L A
riables figures, magnifiques translations, join- P O R T E , Vie d'Horace.
tures numereuses de mots. D E S A U T E L S , Réplique,
Nundination (nundinatio). Trafic. — L'exp. 37.
cuse qu'il n'y a tant de profict n'est bonne. En
N u m é r o . Entendre le numéro. — D e l'italien cecy ne fault mesurer le profict... Autrement
introducteur de ce jeu [la blanque] nous usasmes c'est nundination. L ' H O S P I T A L , Harangues (II,
du m o t numéro au lieu de nombre, qui nous est 140).
naturel françois et dismes celuy entendre le nuN u n d i n e s (nundinae). Marché.— J'avoye basméro qui n'avoit oublié le nombre sous lequel sa tiz au Molard grandes hdles O ù l'on tenoit foires
devise estoit enregistrée. Et depuis accommo- universdes ; D e tous climatz on venoit aux nundasmes ceste maniera de parler en toute autre dines. Anc. Poés., IV, 96. — Les R o m d n s tenoient
chose, disans qu'un homme entendoit le numéro, leur marché de neuf en neuf jours, et les appelquand il avoit certaine information et cognois- loient nundines. S E L V E , tr. Plutarque, Coriolan,
sance d'une chose. P A S Q U I E R , Recherches, VIII, 85 v°.
49. — C'est entendre le numéro ou je ne m'y conNuptial (subst.). Jour nuptid, noce, mariage.
nois pas. A U B I G N É , Faeneste, III, 10.
— Sainct R e m y mesme, à qui lors fut commise
Numerosité (numérositas). Grand nombre. — L afiolesaincte, en train pontificd, Vient en son
A la numerosité des créditeurs si vous estimez moys à vostre nuptid. D O R Â T , Epithal. du duc
la perfection des debteurs, vous ne errerez en de Guise. — Pour chanter vers nouveaux à un
arithmétique praticque. R A B E L A I S , III, 3. — Les festin roid, Que prépare le roy au joieux nuptial
grands magistrats divertiz de ce soing particulier D u grand duc de Joyeuse Anne. ID., Epithal. de
à cause de la numerosité et multiplicité d'affaires Anne de Joyeuse, p. 22.
et occupations qui leur surviennent tous les jours.
(Plur.). Nuptialz. — Pourquoy rompz tu les
L ' H O S P I T A L , Reformat, de la Just., 6e part. (V, lictz nuptidz par souillez vices? S C È V E , Flamete,
202).
ch. 28.
N u m i d i c q u e (pierre). Marbre rouge de NumiNuptiere. Nuptiale. — Pourquoy est ce que
die. — Les marches estoient part de porphyre, du temps du croissant de ceste nuptiere mère des
part de pierre numidicque, part de marbre ser- mois la mouelle croist es os des animaux...? CHO-
beuvettes numereuses. ID., Pantagr., IV, 51. —
L a numereuse diversité de pas, de desmarches, de
saux, sursaux, retours. V. 23. — E n nostre religion y a deux sectes... et sont les deux si populeuses qu'il est en doute laquelle est la plus numereuse. L A P L A N C H E , Estât, II, 64. — Dans ceste
numereuse troupe, les pauvres, les vefves, les orphelins (qui sont si chers à Dieu) y sont incorpo-
pentin. R A B E L A I S , I, 53.
L I È R E S , 8 e Ap.-disnée, p. 294.
Numilaire. Sorte de plante. — Numilaire
N u q u e . Moelle épinière. — L a nucque ou med'elle-mesme s'engeance en lieu bas et aquatique, dulle spinde. P A R É , t. III, p. 6 (Sdnéan, R. S.
sans aucune culture. S E R R E S , VI, 15.
S., VII, 6). — Nucque est mot arabic signifiant
N u m i s m a t i q u e . Ayant un rapport avec les la mouelle de l'espine, qui du cerveau descend
monnaies. — Ce talent ne fut point une certaine par dedens les vertèbres. J O U B E R T , Interprétapièce monnoyee...'mais se prenoit pour une cer- tion (Sdnéan, ib.).
taine s o m m e , quantité et nombre de pièces monNuque du col. Nuque. — Sagonne receut un
noyes. Voyla c o m m e il estoit numismatique ou coup de pistolet dans le haut de la cuisse... et,
pécuniaire : et se disoit de l'or et de l'argent. Ant. tombant de ce coup dans un fossé, se cassa la
L E P O I S , Disc, sur les med., 35 v° (G., Compl.). nuque du col. A U B I G N É , Hist. univ., XIII, 2.
N u m m e (nummus). Sesterce. — Il laissa... à Nure (nurus). Bru. — Vderia... sen alla droict
ung chacun des gensdarmes de la garde mille a la maison de Volumnia, mère de Marcius, la elle
nummes, et aux cohortes des légionnaires des la trouva assize avecques sa nure, tenant en son
bourgeois de R o m m e troys centz n u m m e s pour giron un des enfans de Marcius. S E L V E , tr. Pluteste. É. D E L A P L A N C H E , tr. Tacite, L. I, 6r°.
tarque, Coriolan, 90 v°. Cf. Nore.
N u n c e , v. Nonce.
Nuritif. Nourricier. — Voz parolles m'estoient
Nunciation (nunciatio). Annonce. —• Quant confortatives, Et voz aides de m o n corps nunVespasien eut entendu la nunciation de ces mou- tives. C O L L E R Y E , Rondeaux, 45,
vemens. B O U R G O I N G , Bat. jud., Y, 12 (G.).
I Nusille, v. Noisille.
Nuncier, v. Noncer.
_
4 >9
NYGTILOPS
Nutrice (nutrix). Nourrice. — (Fig.). La réNuyre, Nuysable, v. Nuire, Nuisable.
gente du bon pays d'Austriche... Et de Haynault
Nuysablement. D'une manière nuisible. —
la réale nutrice. Anc. Poés., X I , 95. — Sa d a m e Du tronc des bons arbres souvent sortent rejecsuys, voére, et nutrise aymée. Moral à troys per- tons et arbrisseaux superfluement, infructueusesonnages dans le Théâtre mystique, p. 228. — ment, nuysablement. N. D E BRIS, Institut., 122 r°
C o m m e le lue, espinette, guiterne et cistres, des- (G.).
quelz ladicte musique est mère et nutrice. Anc.
Nuysance, v. Nuisance.
Poés., IV, 305.
Nuysant. Nuisible. — De l'un on peut manger,
Nutriciere. Nourricière. — Nature bonne nu- l'autre poyson nuysante. A U B I G N É , Création, VI
triciere se contente de peu. C H A N G Y , Instit., I, 8.(III, 367).
Nutriment (nutrimentum). Nourriture, diNuysif, Nuyt, Nuytee, N u y t e u x , v. Nuisif,
ment. — D e toutes les racines la rave est la plus
Nuit, Nuitée, Nuiteux.
convenable pour nutriment du corps humain.
Nuytin. Lutin. — Lequel avoit avecques luy
Reg. de santé, 46 r° (G.). — Pour toy a eu mainte
peine et tourment, E n ta jeunesse te donnant ung esperit phitonicque que les aucuns appellent
nutriment. M . D ' A M B O I S E , Complainctes, 19 r°. — gobellin, nuytin ou follet. A U T O N , Chron., 28 r°
(G.).
Il m e donnoit nutriment et pasture. 24 v°. —
N y 1. Action de nier. Mettre en ny. Nier, déclaTout animd prenant son nutriment E n cestuy
monde. ID., Cupido, 74 r°. — Pour quelque temps rer faux. — Le marchant... interrogué presques
il florit ainsi c o m m e Lafleurdes champs qui nu- tout? la nuyt, mettoit le tout en ny jusques à ce
triment reçoit. M A R O T , PS. de David, 38. — Tan- que la torture brisa sa constance. L E M A I R E ,
dis qu'aux chams les exaims povoient prendre Chron. annale (IV, 488). — Je Pose bien dire et
Leur nutriment sur une herbe que n o m m e Thin tesmoingner, c o m m e celluy sans lequel telles
en françois. H A U D E N T , Apologues, I, 67. — A u x choses ne se font devers l'empereur ; par quoy le
trespassez j'apporte A menger pour leur nutri- mectons en ny. 1521. Pap. d'Et. de Granvelle, I,
ment. 1,56. — Quelque jour les lerotz des champs, 159 (G.). — N e soyons donq plus si faciles à nous
Pasture et nutriment cerchantz, Veirent un confesser débiteurs en tout (car ce seroit impuchesne plain de fruict. II, 94. — Quand Israël à dence de mettre tout en ny) à ceux desquelz par
Dieu servoit... Le ciel sur luy m a n n e plouvoit, avanture nous sommes les créanciers. D E S A U Dont il prenoit les nutriments. Anc. Poés., X I , 68.T E L S , Réplique, p. 17. — N e m e pense pas tant
— Toute l'humidité et nutriment de la terre estre ton ennemi que je fusse marri si tu poupasse par toutes les parties du sep. C O T E R E A U , tr. vois... avancer nostre c o m m u n bien. Et quand tu
Columelle, III, 10. — Les parties ne pouvoient l'aurais fait, je ne voudrais point mettre la debte
cuire ny assimiler le nutriment à elles nécessaire. en ny. P. 21. — Or tairay je l'offense Qu'il fait
P A R É , IX, 14. — Ladite partie... estant imbecille, à tous les dieux, Jusque à ta providence Mettre
ne peut attirer, retenir, cuire, n'assimiler le nutri- en ny, R o y des cieux. ID., Suite du Repos, p. 84.
ment. XIV, 41. —• Dedans lequel estang... estoit — Sans accorder au R o m m a i n Perjure et de vil
venu nager et prendre son nutriment un beau courage Qui mit les paches en ny. ID., Façons lydauphin. B O U R G U E V I L L E , Rech. de la Neustrie, II, riques, 5. — Voyci Phebus ja venu, qui l'accuse...
108 (G.). — (Fig.). Ce ne sont aornemens de corps Le tendre enfant, ne s'étonnant, Met en ny de
ne de nature, mais nutriment de elation. C H A N G Y , face assurée. 10. — Hyacint et Narcis en font le
rapport : ores qu'il le mette en ny. B R E T I N , tr.
Instit., 1,9. — O u prend l'esprit son régne et son
empire? E n la raison, dont il est fondement, Et Lucien, Vraye histoire, II, 19. —• Vous ne pouvez
donne au cueur fidèle nutriment. D u V A L , Prin- m e mettre en ny que la vie... doit tenir cest ordre,
tout à prières et oraitems de dame Poésie (dans Théâtre, p. 52). — En-que le matin soit consacré
re
cores que certaine sorte d'amoureux dise prendre sons. C H O L I È R E S , l Ap.-disnée, p. 55. — Pour
nutriment de la vue de la dame aymée, je ne le l'inimitié que vous imposez à Euripide contre le
sexe femenin, je la pourroie vous mettre en ny
croy pas. L A R I V E Y , Fidelle, III, 1.
tout à plat. ID., 2 e Ap.-disnée, p. 75. — Je ne vouNutrimental (nutrimentalis). Nourricier. —
droye
opposer à ceux qui m e mettraient en ny le
L'humeur nutrimental, qu'ils appellent radical.
caquet
des femmes que le proverbe c o m m u n , qui
J. G. P., Occult. rnerv. de nat., p. 159 (G.).
Nutriteur (nutritor). Nourricier. —• Chiron...porte que trois efemmes feront un marché, voire
nutriteur ou nouriseur de Esculapius. F O S S E T I E R , une foire. ID., 5 Ap.-disnée, p. 198. — Interrogué
Cron. Marg., 1,100 v° (G.). — Entre les autres y sie cela estoit vray, ne voulut le mettre en ny. ID.,
vindrent les enfans du bon pasteur nutriteur de 8 Ap.-disnée, p. 357. — Nos desvoiés voudraient
Paris. L E M A I R E , Illustr., I, 44. — U n g nutriteurbien aussi mettre cest article en ny. M A R N I X ,
de la sienne facture. J. B O U C H E T , Labyr. de fort., Differ. Relig., I, i, 7. — Il sçavoit bien que per51 v° (G.). — Il est à soy et son père et son filz, sonne ne lui voudroît mettre en ny que le pape de
Son successeur, son héritier prefix, Son nutriteur, R o m e ne fut pour le moins un vénérable archipasteur. I, m , 4.
son d u m n e et pasture. L A G A R D E , Phoenix.
Mettre au ny. Fairefide. — Je vis sans soucy ;
Nourrisson. — Ilz lappelloient estoille, nouvel
enfant et nutriteur. G. M I C H E L , tr. Suétone, IV, D e vilains dis fy... Je puis mettre au ny Ceux
que je vouldray. Anc. Théâtre, III, 426.
188 v». Latin : puppum.
N y 2, v. Ni.
Nutritif. Enfant nutritif. Nourrisson. — ConNyaiseté, N y a n c e , Nyant, N y e e , Nycet, v.
sidérez que gens vindicatifz Qui ne veullent les
Niaiseté,
Niance, Néant, Nice, Nicet.
faultes pardonner Sont de péché les enfans nutriNyctigrete (vux-cTf)YPeT0V) • Plante dont les
tifz. G R I N G O R E , Folles Entreprises (I, 53).
Nutritoir. Nutritif. — Subere est ung arbre du-feuilles desséchées brillent la nuit. — L'herbe que
quel est extraicte escorce nutritoire très vallable. Democrite appeloit nyctigrete, et le vulgaire nyctilops, parce que ceste herbe reluit de nuit. L E
Jard. de santé, I, 461 (G.).
L O Y E R , Spectres, VIII, 1.
Nuylle, v. Nieule.
Nyctilops, v. Nyctigrete.
Y
30*
4'
NYD
Nyd, Nyeble, Nyee, Nyen, Nyent, v. Nid, N y m p h e 2. Nymphéa, nénufar. — Le Breton
qui, à la deffaicte de Craon, s'enfuit et se cacha en
Nieule, Niée, Néant.
la
queue d'un estang sous les fueUles de nymphe.
Nyer i, Nyer 2, v. Nier 1, Noyer.
B E R O A L D E , Parvenir, Contract (II, 153).
Nyeu. Nichet, œuf qu'on met dans un nid pour
N y m p h e e . Nymphéa, nénufar. —• Toutes maque les poules aillent y pondre. — A celles qui
nières
d'herbettes qui aiment le voisinage des
ponnent beaucoup, souvent changer de nyeu, et
bien marquer leurs œufs pour les leur bailler a eaux, comme souchet, nymphee, adianthe, cymcouver. LIEBAULT, Mais, rust., 1,15 (G., Nieu). balaire. 1545. J. M A R T I N , Hypnerotomachie, p. 22
(G., Compl.).
Nyeulle, v. Nieule.
Nymphelette, dimin. de nymphe. — Que de
Nyeure. Bdayure. — (Fig.). Gens latineux et grâces, que d'amoureaux Voloient comme petitz
de telle farine qui... vont grattant dans les oiseaux Sur la bouche et sur la poitrine De ma
nyeures et bouriers du latin et es esviers d'élo- nymfelette divine ! M A G N Y , Gayetez, p. 13. —
quence, pour en tirer quelque haillon. B E R O A L D E M a mignarde nymfelette, M a nymfe mignardeParvenir, Poinct (I, 7).
lette. P. 17. — Les troupeaux N'oseraient pas
Nygromance, v. Necromance.
paître les herbelettes Si près d'un lieu sacré aus
Nygromancer. Pratiquer la nécromancie. — ninfeletes. V A U Q U E L I N , Foresteries, I, 3. — [JuDe deviner, ne de pronostiquer, Nygromancer, piter] Toreau s'dloit renger au nombre des toni aussi magiquer N'est pas mon fdct. C O L L E R Y E , reaus, Et se rendant trdtable à quelque ninfelete,
Rondeaux, 73.
La portoit sur sa croupe en son isle de Crète. 1,8.
Nymfelette, v. Nymphelette.
— Je t'apelle or' m a nynfelete, Ore mon saint,
Nymfetelette, dimin. de nymphe. — Venez m o n angelete. II, 2. — Sus, arrestez, nymfedonc, nymfetelettes, Venez donc, mignardelettes. lettes, Vos courses argentelettes, Et bienheurez
ce beau jour. B E L L E A U , Bergerie, Chant d'aï
M A G N Y , Gayetez, p. 23.
Nymphal. De nymphe. — Vierges aussi au vi- laigresse (I, 285). — Las, où est m a Dianette?
sdge nymphd, Faites couler une pluye de roses. Las, où est m a nymphelette... G A U C H E T , PastouD u B E L L A Y , Rec. de Poes., Prosphonematique. —reau désespéré, p. 74. — M a nymphe folastrelette,
A chaque face estoit protraicte une victoire Por- M a folastre nymphelette. T A B O U R O T , Bigarrures
tant ailes au doz, avec habit nymphd. ID., Antiq.,I, 19. — M a folastre nymphelette Nymphelette
Songe, 4. — Ofilleau nymphd corsage. B U T T E T , doucelette. G. D U R A N T , O. P., 185 r°. — Voici la
Prem. Liv., Ode 13. — O front nymphd, front rive et l'herbe tendrelette Et lesfleuronsoù ma
sur tous gracieux. ID., Amalthee, 194, p. 290. — déesse un soir, Apres avoir folastre, se vint seoir
Voy comme la Goury de sa grâce nymphde Sur- Avecques mdnte et mainte nymphelette. G U Y DE
passe la beauté qui emporta Cephde. G U Y D E T O U R S , Souspirs, L. II (I, 51). —• (Adj.). Quand
je te voy, o nymphelette joue, Je pense voir
T O U R S , Paradis d'Amour (II, 12).
Composé de nymphes. — Et le tropeau nym- quelque lys blanchissant Baiser le teint d'un bouphd des gentilles naïades Alentour du vdsseau tonrougissant.L. I (I, 32).
Nymphelote, dimin. de nymphe. — Depuis
face mille gambades. R O N S A R D , Voyage de Tours
que m a nymphelote, M a nymphelote Charlote,
(1,167).
O ù séjournent des nymphes. — Et lors tout le S'est absentée de moy. G. D U R A N T , O. P., 29 r°.
coupeau D u nymphal Helicon, Phebus et le trou- — Sus ! m a belle nymphelote, M a nymphelote
peau Que Calliope meine à ton chant se présente. Charlote. 98 v°. — Je veux, m a nymphe belote,
M a belote nymphelote, Je veux ores te jurer...
R O N S A R D , Hymne de Charles, card. de Lorraine
(TV, 240). — Chantons donques l'esté, et montons 100 r°. — Vien donc, m a gente belote, Ma sdrette
au coupeau D u nynfd Helicon par un sentier nou- nymphelote. 101 v°. — Là viendra nostre Charveau. ID., Hymne de VEsté(lY, 304).—Vous estes lote, Ceste gente nymphelote Q m nos deux cœurs
mon Phebus, mes Muses, mon Parnasse, Mon briganda. 109 v°.
Nymphette, dimin. de nymphe. — Et avec eux
nymphal Helicon, des Sœurs le mont natal. JAles fées et nymphettes. L E M A I R E , lre Ep. de
M Y N , O. P., L. IV, 141 v°.
l'Amant verd (III, 12). — O Néréides nimphetes
A la mode nynfale, à la nymphale. A la manière
des nymphes. — Elle avoit les brads nuds à la gracieuses. M. D'AMBOISE, Complainctes, 131 r°.
mode nynfde. V A U Q U E L I N , Foresteries, I, 8. —
— Et quand il dort, son grand dieu, Pan vermeil,
Une compagnie de jeunes et belles dames riche- Prend de luy garde avec mainte nymphette.
ment atournees et vestues à la nymphale, ainsi SCÈVE, Saulsaye, p. 31. — Quand ma nymque nous voyons les nymphes par les monumens phette, en simple verdugade, CueiUantles fleurs..
antiques. RABELAIS, Sciomachie (III, 401). — S e s R O N S A R D , Amours de Cassandre (I, 72). — La
au dit De ce garçon respondit. TAHUbotines... nouées à la nymphde avecques cordons nimphette
res
Poés. (I, 129). — Quand ma nymde toille d'argent. Ib. — Sur lafindu festin com- REAU, l
parut une dame accompagnée de six nimphes phette jolie Tourne devers moy ses yeux, Hors de
oréades vestues à l'antique, à la nimphde et mode moy s'enfuit m a vie. ID., Chanson (II, 88). —
de la vierge chasseresse. B R A N T Ô M E , Dames, Mais m a nymphette... D'un œil follet un bon espoir m e jette. D E S A U T E L S , Amoureux repos,
part. II (IX, 315).
N y m p h e 1. Eau. — [Le dieu Sapnus] Vodlu sonn. 64. — Nymphette Jobertine, o si tu as fait
sur moy son beau rameau estendre Et marrouser preuve Quelque fois de l'amour, fourny moy de
de la nimphe letdle Qui des humains oste cure ton eau... BAÏF, Amour de Francine, L. I (1,123).
totdle. M. D'AMBOISE, Babilon, 45 v°. — Il en est— Fay moy un bouquet, nymfette. BUGNYON,
tout dnsi que du vin où l'on mesle Les nymphes Gayeté de may, p. 126. — Petite nymphe folâtre,
Nymphette que j'idolâtre. R O N S A R D , Amours
trop souvent. D u B A R T A S , 2 e Sem., Eden, p. 49.
div.,
Chans. 1 (I, 354). — M a nymphette clerNymphe (d'insecte), masc. — Se nourrissans du
miel que leurs mères ont préparé, ces petitz montoise. G R E V I N , Poésies, Ode 10. — Pour aunymphes prennent des dsles et se fortifient. FR. tant me duit il mieux Chanter Pan et ses nynv
phettes. B U T T E T , Prem. Liv., Ode 4. — Et si
D E SALES, Vie dévote, IV, 2.
mon chant plaisoit aux nymphettes sacrées.
71 —
O 3
B E L L E A U , Bergerie, Vendangeurs (I, 232). — plaignant, Tyrast a droit les nymphites d'a
Nymphetes de Sion, nous nous esjouirons Main- Il succomba, nulz tesmoings enseignant Peult
tenant à bon droit. ID., Eglogues sacrées, 1 (I, vaincre en cause ung eunuque en noz cours.
300). — Je song'ay qu'en chassant je voy Fuir G. COLIN, 183.
devant m o y une nymphette Emportant m o n Nynfal, Nynfelete, v. Nymphal, Nymphecueur avec soy. J E A N D E L A T A I L L E , Chanson 5 lette.
(II, 152). — U n jour la nymphette [Daphné] lasse
Du long travail de la chasse... Des nymphes per- Nynferie. Troupe de nymphes. — Diane, dors
dit la trace. BAÏF, Poèmes, L. I (II, 45). — Les qu'à la foresterie J'oi trépigner les panes-satynymphetes des bois, driades et napees. V A U Q U E - reaus, Qui, roide queue, à travers les rameaus
LIN, Sat., Trespas de Le Fèvre. — Ores j'ai choisi Poursuivent près toute ta ninferie. V A U Q U E L I N ,
pour maistresse U n e belle d e m y déesse, Petite Foresteries, I, 1.
Séjour des nymphes. — U n jour nous mismes
nymphette des champs. T A B O U R O T , Bigarrures,
à
visiter
en nos bois la nynferie de Diane et les
IV, 3. — Voicy cette nymphette Pour qui les
dieux voudraient courre à la mort. G U Y D E lieus que les satyreaus perce-forests pourraient le
TOURS, Souspirs, L. II (I, 49). — Muses,fillesde mieus aimer. ID., ib., II, 9.
Dieu, qui tous les arts sçavez, Le reste de cest Nyole, Nyolle, v. Nieule.
art, nimphettes, achevez. V A U Q U E L I N , Art poet., Nypollette. Sorte de jeu. — Qu'il ne soit nulz
II, p. 41.
qui joue a nulz jeu ou detz soient, escepté le jeu
N y m p h e u x . D e la nature des nymphes. — Fee. de tables et le nypollette. 1507. Prév. de Vimeu
Nympheuse ou nymphale, descoiffee, sauvage, (G.).
eschevelee. L A P O R T E , Epith., 173 v°.
Nyvelet, v. Nivelet.
Nymphite. — C o m m e Pineau, ce pauvre com-
O
0 1. Sorte de rosace. —• 1510. A Micquiel Bru- O u la figue d'Avignon, O u la provençde olive.
lin, painctre, pour avoir painct le O de la vaul- R O N S A R D , Odes, III, 24 (II, 302). Note marginale
sure... — A Regnault Lecuytier, hugier, pour de Ronsard : ô, pour avec : vieil m o t françois. —
avoir rempli le dit O de lingerie en forme d'un Souvent jeunesse est a vieillesse dure, C'est bien à
agnusDei. Compl. de £* Amé deDouai (Gay, Gloss. tard quand l'une o l'autre dure. G. T A M O T à
archéol).
Ch. Fontaine, dans Passetemps des amis, p. 266.
O 2. Repas qui se faisait pendant Pavent. — — Mais pourquoy? est-ce qu'ayez honte? —
Aux oos de m a d a m e et a l'o de la prieure et aux C'est cela. — C'est mon, c'est la honte D e quand
oos des deux cellerieres, doit m a d a m e a chascune lafilleestoit ô luy. B A Ï F , Eunuque, Y, 2. — Nous
dame troys choppines de vin. 1500. Statuts.debvons noz grandz pères Suyvre (ce m'est adSte Croix. Arch. Vienne (G.). — E n plusieurs vis), Qui laissoient les affaires E n table o leurs
ecclises lon a desemparé les antiques beuvettes amis. L E H O U X , Vau de Vire, I, 35. —• U n estât
des benoists sdncts O O de Noël. R A B E L A I S , IV, dont je fay cas, C'est celuy des advocatz. Souvent
15.
o eux j'dlois boyre, Estant clerc, portant leurs sas.
O 3. Avec. — (Idée d'accompagnement). En
II, 20. — Taverniers qui brouillent le vin, Meslant
grant triumphe et grant pompe funèbre, Le corps le viel o les nouveaulx, O u seront? — Avec deafut mis o ses pères antiques. L E M A I R E , Temple bloteaux. Sotties, III, 337. —• Les derniers en tels
d'Honneur (IV, 213). — Et faux espoir (que affaires font les grands coups, et s'en vont ô
javoye d'user Mes jours o toy) m'ha voulu abuser. merde et ô linceux. D u F A I L , Eutrapel, 21 (II, 23).
ID., 1" Ep. de l'Amant verd (III, 4). — Bien vont — O n dit que tu couches o m a femme. B E R O A L D E ,
o elle un tas d'oiseaux rapteurs (III, 9). — L à je Parvenir, Journal (I, 74).
congneu Pathelin o son drap. B O U R D I G N É , Faifeu,
(Idée de chose caractéristique). — Je le voy là
l'Acteur. — E n la pasture O ù se repaist la ju- [Minos], qui se sied en son throne, Et Megera, fument et pasture O son poullain. Ch. 15. — Ayant rieuse matrone (O ses cheveux colubrins, qui luy
o luy ung menestrier habille, Alla dancer parmy pendent Et grand venin luy distillent et rendent)
toute la ville. Ch. 30. — Car paresseulx je ne Luy fait lumière. L E M A I R E , 2 e Ep. de l'Amant
seroye sans faille Ddler ou toy, pour te servir de verd (III, 25). — Les prassouriers, o leurs sabotz
guyde.M. D ' A M B O I S E , Complainctes, 75 v°. — de bois, Sont plus rogues que rois. L E H O U X ,
Vivre je ne puis Gueres long temps, puis qu'au Vau de Vire, II, 15. — Sainct Berthelemy o long
toy je ne suis. 76 r°. — Et te donner grâce de re- col. Sotties, III, 333.
tourner E n ta maison pour ou m o y séjourner.
(Idée de moyen). — U n grand monstre marin,
ID., Ep. et Lettres amoureuses, 86 v°. — Pour etQui jadis voult menger Andromeda, Dont Peraffin qu'obtinses diadèmes O digne palme aux seus tresvaillant la garda, Volant en lair o ses
régions suprêmes. M A R O T , Tristes vers de Be- esles prospères. L E M A I R E , 2 e Ep. de l'Amant verd
roalde (III, 141). — Et quant leur cueur les con- (III, 23). — Mettre son n o m je ne veulx ne ne
vye a danser... Tytire y vient o saflûtejolie, Et doy, Mais ung chascun le monstroit o le doy.
le dieu Pan avec sa chalemye. Florent T H I B A U L T B O U R D I G N É , Faifeu, ch. 16. — C o m m e les druides
a J. Bouchet, dans les Ep. famil, 62. — L a bonne cueilloyent le guy o une faulx dorée. Ane Poés.,
femmerechingnant... troussoit ses agoubilles pour VIII, 193. — Et gros sangliers qu'on tue o fer
dler tirer du vin, o protestation. D u F A I L , Pro- de lance. VIII, 218. — Lesquelles... font les
pos, ch. 5, p. 40. — Manger ô m o n compaignon machoueres servir de manycorde ou espinette,
pour jouer des orgues o les dens. IV, 280. — Et
OBDURATION
—
472
—
puis, le jour des Innocens, Jeusnerez, et, trois voulez estre povre et pudique, Obedient et laisser
mois après, Sentirez, c'est au nouveau temps, La la relique Des vains plaisirs. I, 9.
fleur des febves o le nez. I, 161. — Amour o l'arc Obéir (trans.). — J e priois tout le monde de les
tendu M e menasse. F O N T A I N E , tr. Ovide, Ep. 19, obéyr. M O N L U C , L. VII (III, 358).
p. 391. — Il chasse, et la perdrix o la tonnelle il
(Subst.). — Ce ne fut point faute de jugement,
prend. B E R E A U , Eglogues, 3. — Arbre n'y a, ny Qui asservit l'obéir volontaire D e m a raison à ce'
rocher, ci autour Qui témoigner ne puisse m o n commandement. D E S A U T E L S , Epigr. — L'obeyr
amour, Et où escrit n'aye en lisibles lettres O est le propre office d'une a m e raisonnable... De
m o n couteau ces quatre petis mettres. Ib., 6. — l'obeyr et céder naist toute autre vertu. MONJe voy là bas prés d'un grand buisson vert... U n T A I G N E , II, 12 (II, 218).
moutonnier boiteux et qui chemine O le baston.
(Prononc. : ey formant une seule syllabe). —
Ib., 1.
Obeyr debvez, selon raison, Tousjours les moinD'o. D'avec. — D'o le conte s'en sont partis Les dres aux greigneurs. Ane Poés., II, 141.
gendarmes et les heraulx. Anc. Poés., 1, 51.
Obéissance. Faire l'obéissance. Rendre homO tout. Avec (idée de moyen). — Et si gros murs mage. — Alla loger au lieu dont le pape estoit
et fors que le dieu Mars, O tout ses dars, ses parti, pour, de ce lieu, venir fdre l'obéissance au
picques et ses fouldres... N'y ferait mal. Ib., père sainct, c o m m e roy très chrestien. D u BELVIII, 204.
L A Y , Mém., IV, fol. 118 (G.).
B. Aneau note c o m m e vicieux cet emploi du
Obéissance de. Obéissance à. — La religion
vieux mot o. Ronsard le recommande. — Item les chrestienne a toutes les marques d'extrême jusvices de la langue du païs, c o m m e o pour avec. tice et utilité : mais nulle plus apparente que
A N E A U , Quintil, p. 207-208. — Je te conseille l'exacte recommandation de l'obéissance du mad'user de la lettre ô, marquée de ceste marque, gistrat et manutention des polices. MONTAIGNE,
pour signifier [avecques] à la façon des anciens, I, 22 (I, 140). — A u x fins de n'engendrer du
c o m m e ô luy, pour avecques luy : car le m o t trouble en Pobeyssance des loix et coustumes de
avecques, composé de trois syllabes, donne grand leur pays. II, 12 (II, 251). — A quoy je ferai fin...
empeschement au vers, mesmement quand il est vous recommandant sur toutes choses Pobeyscourt. R O N S A R D , Art poet. (VI, 457).
sance de vos supérieurs. J E A N D E L A TAILLE, SinObduration (obduratio). Endurcissement. — geries de la Ligue (I, 46).
Sathan entra au corps de Judas Scarioth pour
Obéissant. Souple, mdléable. — Il faut que Ja
l'embraser et induire a toute cupidité et obdura- matière et étoffe soit obéissante et propre à faire
tion de cueur. Repos de conscience, ch. 25 (G.). ce que l'on veut. J O U B E R T , Hist. des poiss., II, 1
Obeancier. Possesseur de certaines dîmes ou
(G., Compl.).
redevances casuelles appelées obeances. —
(Prononc. : ey formant une sede syllabe). — U
L'obeancier de Saint Just. 1573. P A R A D I N , Hist. fist signes innumerables, Obeyssant aux adjurede Lyon, p. 152 (G.). — Le grand obeancier en mens. Anc Poés., XII, 406. —"Servantz doibvent
l'église Saint Just s'estant présenté aux pieds de estre obeyssantz D e toute leur intention. II, 142.
Sa Majesté pour luy faire une harangue au n o m — Par vostre serf (dont n'estes engigné) Très
du clergé. C A Y E T , Chron. nov., p. 674 (G.).
obeyssant Charles de Bordigné. B O U R D I G N É , FaiObédience. Obéissance. — Par la cronicque
feu, l'Acteur.
semyannalle précédente on a cogneu evidenteObelie, v. Oublie.
ment lobedience extrême de lafilleau père. L E Obelisce, v. Obélisque.
M A I R E , Chron. annale (IV, 474). — Je luy doy [au
Obeliscolychnie (ô6eXiaxoXéxvtov). — Je voy
roi] foy, obédience. G R I N G O R E , S* Loys, L. V I terre : je voy port... Je voy du feu sus un obelis(II, 188). — L'Agneau cy bas humblement s'ab- colychnie. R A B E L A I S , IV, 22. — Obelisces. Sus
baissa... Et soubs la Loy obédience apprint. icelles près le rivage de la mer lon dlumoit du feu
M . D E N A V A R R E , Triomphe de l'Agneau (III, 56). pour luyre aux mariniers on temps de tempeste :
— O bien heureuse republicque en laquelle le et estoient dictes obeliscolychnies. ID., Briefve
prince trouve obédience es peuples, et en laquelle Declar. (III, 201). — D e ce lieu jusques au pdais
les peuples trouvent amour es princes. L A G R I S E , fusmes conduicts par trois obeliscolychnies gardes
tr. Guevara, I, 39. —• Pour ne contrevenir à vostre militaires du havre à haux bonnets comme Albaobédience. S E V I N , tr. Philocope, L. V , 119 r°. — nois. ID., V, 32.
D e l'obédience, tu la dois par nature à tes progeObélisque. Petite broche. — Puis... l'affeubla
niteurs. C H A N G Y , Instit., I, 15. — Par celle obé- d'une chausse d'hypocras, au bout de laquelle, en
dience que l'enfant doit a la mère, je te prie et lieu defloc,mist trois obélisques. RABELAIS, V,
c o m m a n d e ne passer oultre. Amadis, V , 5. — 43. — L a place où souloient estre les obélisques
O h ! quel bonfilsd'obédience est cestuy-cy, qui de fer qu'avoit dédiez la courtisanne Rodopis.
veult faire à la m o d e de son père ! L A R I V E Y , A M Y O T , Oracles de la Pythie, 14.
Vefve, I, 5. — Les ambassadeurs poulonnois
O n écrit souvent obelisce (au sens actuel). —
vindrent en France, pour annoncer à nostre roy U n e navire... en laquelle le grand obelisce, cest a
Henry son eslection du royaume de Poulongne, noter une moult grande pierre piramiddle si
et luy en rendre l'hommage et l'obédience. B R A N - haulte que cestoit merveilles avoit esté apporté
T Ô M E , Marg., reine de Fr. (VIII, 25).
Degypte. G. M I C H E L , tr. Suétone, V, 175 r°. —
Obedient. Obéissant. — Fille saige, doulce et Par la forest... descouvrit plusieurs vieulx temprudente Se doit monstrer obediente. Anc. Poés., ples ruinez, plusieurs obelisces, pyramides. RAIV, 82. — Ainsi que la f e m m e prudente Est au BELAIS, IV, 25. — C f . Briefve Declar. (III, 201).
mary obediente. VI, 249. — Secondement n'est
(Fém.). — U n e obélisque quarree. THEVET,
le religieux Obedient, mais tout pernicieux, Cosmogr., II, 1. — Ceste obélisque est toute
Toutes les fois qu'il fait (sans craindre amende) d'une pierre. Ib. — J'ay veu... une obélisque
A u contrepoint de ce qu'on luy commande. — brisée et rompue au sommet... Ceste obélisque
J. B O U C H E T , Ep. mor., I, 2. — C'est Jesuchrist estoit garnie de lettres hiéroglyphiques. V, 6. —
qui obedient fut Jusqu'à la mort. I, 4. — Si ne Deux autres sépultures, faites en manière d'obe-
—
473 —
OBJET
lisques moyennes. VI, 9. — Une petite obélisque. Objecter. Présenter. — L a concupiscence, laVI, 10.
quelle appréhende ce qui luy est objecté par la
(Prononc). Rime avec antique. — Ronsard,phantasie. C A L V I N , Instit., II, p. 41. — P o u r q u o y
j'ay veu l'orgueil des colosses antiques... Et les encor la m e fais tu connoitre E n l'objectant aux
sommets pointus des carrez obélisques. D u B E L - erreurs de m a veue...? D E S A U T E L S , Suite du
LAY, Regrets, 181.
repos, p. 103. — Quand il est advenu roy, et que
Du F A I L mentionne obélisque parmi les mots les richesses du païs luy sont devant les yeux, et
nouveaux et à la mode. — N'avoient autres mots qu'il ne tient qu'à luy qu'il ne face amas, selon
en bouche que frontispices, piedestals, obélisques, que sa chair le pouvoit solliciter, et selon que les
coulonnes. Eutrapel, 33 (II, 160).
h o m m e s sont bien tost desbauchez quand cela
Obelon, v. Houblon.
leur est objecté. C A L V I N , Serm. sur le Deuter., 106
Obéré. Endetté. — L a mémoire du deffunct, (XXVII, 474). — Le temps bénis, et les heures
mort obéré, estoit de maulvaise odeur. L ' H O S P I - journelles, Et le doux lieu qui un tel bien m'obTAL, Reformat, de la Just., Ie part. (V, 303).
jecte. P H I L I E U L , tr. Pétrarque, L. I, sonn. 181. —
Obeyr, v. Obéir.
L'object du tact, c'est la chose sensible et percepObeyssable. A qui l'on doit obéir. — Dieu est tible qui est objectée et présentée à l'organe.
P A R É , XVIII, 11, var. — Il devoit combattre les
obeyssable. M O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 176.
Obeyssance, Obeyssant, v. Obéissance, Obéis- ennemis qui estoient à la porte, c'est à dire Satan,
qui n'objecte en ce lieu que desespoir. D u F A I L ,
sant.
Obfuscation. Obscurcissement. — (Fig.). Ob- Eutrapel, 23 (II, 40).
S'objeter. Se présenter. — L a première cofuscation de raison. J. B O U C H E T , Noble dame,
lomne... laquelle à l'entrée du temple s'objettoit
152 r° (G.).
à nostre veue. R A B E L A I S , V , 42. — Cecy qu'à
Obfusquer, v. Offusquer.
l'impourveu ce jour je te projeté, Grand duc et
Obice (obex, obicis). Obstacle, empêchement.grand vainqueur, est peu d'ouvrage au pris Des
— Que nostre estât tous les aultres con- vers sacrez à toy, lors qu'à mes sens épris Ton
duyse, Et nous servir aultres ne facent obice. Dieu, ton roy, ta France et ta gloire s'objete. J O Anc. Poés., III, 256. — (Une loi défendant D E L L E , A Monseigneur (II, 162).
d'avoir au trésor du prince plus de mille livres
Objecté à. Situé en face de. — Je m e pourmeine
d'or). Ceste loy fut instituée de quelque bon à ce pié de Bayane, Heureuse coste objectée aux
prince... qui estoit un obice d'assembler tant de saincts lieux O u de m a Sainte est le tressacré
pecune que le peuple en fut pauvre. L E B L O N D , phane. D E S A U T E L S , Suite du repos, p. 88.
tr. Morus, L. I, 27 r°.
Objecté. Placé devant, présenté. — Le mirouoir
Obstacle au bien. — Mais les offices et les grans ne peult repraesenter les simulachres des choses
bénéfices Furent obices pour nos âmes séduire. objectées et à luy exposées, si la polissure est par
Anc. Poés., IX, 68.
halaines ou temps nubileux obfusquée. R A B E L A I S ,
Obicer, v. Objicer.
III, 13. —• D e laquelle [idée] vient cete splendeur
Obier i (H. D. T. Serres). — 1551. A reluisante es choses objettées au sens. L E C A R O N ,
quoy semble estre bon l'obier, qui est un arbre Dialogues, I, 5 (175 v°). — Les raions lancez de
semblable a un cornelier. C O T E R E A U , tr. Colu- l'un et de l'autre de noz yeux, venants à ambrasmelle, V, 7.
ser de leurs bouts... l'extériorité des corps objecObier 2. Blanc de l'œil. — N o n que ce soit par tez, emportent la compréhension à la puissance
présomption de le sentir digne de vostre librairie visive. A M Y O T , Opin. des philos., IV, 13.
ou de l'obier de vostre œil. J. M A U G I N , Trist. de
(Prononc). — Repensant... aux raisons qu'on
Leonn., A M. de Maupas (G.).
pourroit objetter contre m o n avis. L E C A R O N ,
Obit. Mort. — Jusques à tant qu'au bon Dialogues, I, 5 (164 r°). —• Ils ont coustume
homme Laërte... J'aye achevé un funerd habit : d'objetter aucuns autres passages. C A L V I N , InsQue, quant viendra le jour de son obit, Je ne tit., II, v, 13. — Ils objettent plus outre un
soy' point par les matrones grecques Blasmée au autre dire du m e s m e docteur. IV, xvn, 28. —
peuple en faisant les obsèques Et enterrant sans Ces raisons-là pourraient suffire pour respondre à
robe un personnage Qui fut si riche et puissant en ceux... qui nous objetent le serment de l'Union.
son âge. P E L E T I E R , Odyssée, 1. II, p. 34.
D u V A I R . Actions, Response d'un bourgeois, p. 172.
Au sens de cérémonie funèbre, on applique ce — O n pourra là-dessus objetter les prises de Camot, par analogie, à une cérémonie païenne. — lais et Guynes. B R A N T Ô M E , Rodomontades (VII,
Va en son lieu le rendre avant tout œuvre : Et au 140).
cercueil enseveli le cœuvre. Mené à offrir quelques
Objection. Action de placer devant. —• U n e
noires brebis : Ce devoir tien soient les premiers fleur de couleur d'or qui est couverte par dehors
obits. D E S M A S U R E S , Enéide, VI, p. 275.
par objection de fueilles blanches. Jard. de santé,
Object, v. Objet.
p. 85 (G.).
Objectable. Sujet à objection. — Quant à
Obstacle. — Tant à cause de l'énorme distance
1 autre rdson que tu pourrois dleguer, que la des lieux que de l'interposition des grands fleuves,
marne est aussi blanche c o m m e la chaux, à ce empeschement des desers et objection des monje responds qu'il y a de la marne grise, noire, tagnes. R A B E L A I S , III, 16.
jaune, par lesquelles couleurs je prouve l'arguObjet (partie). Placé devant. — L e mirouoir
ment objectable. P A L I S S Y , Disc, adm., Marne, est dict bon et perfaict, non ceJluy qui plus est
p. 328.
orné de dorures et pierreries, mais celluy qui vériObjecter. Estre objecté. Être jeté devant. — tablement repraesente les formes objectes. ID.,
H fut par une frayeur et crainte objecté devant III, 30.
un porc sauvage. 1569. L A B O U T I È R E , tr. Suétone,
Exposé. — L e lieu marécageux, ou bien, pour
P-104(G.).
estre object A u climat du midi, à la peste subject.
Anc. Poés., X, 103.
(Subst.). Ce qui se présente aux yeux. — Et de
quelque costé que nous
tournions
lescieux.
yeux, Nous
la closture
des
RON-
OBJET
47
fera sa demeurance A l'objet de son Dieu. CHASSARD, Hymne du Ciel (IV, 251). -- Nous eusmes
quelque tamps un tres-bel object de mille di- S I G N E T , Mespris, p. 75. —• Je sens mUle soucis
verses collines, revêtues de toutes pars de tres- s'esclorre dans m o n cœur A u seul objet d'un œil
beaus ombrages. M O N T A I G N E , Journal, p. 282. — trop doux en sa rigueur. M O N T C H R E S T I E N , David,
Estans là nous n'eusmes pas seulement pour objet I, p. 203. — M o n cœur qui du passé le voyant se'
des édifices excellens, mais nous faisions ren- souvint, A ce piteux object toute pitié devint.
contre de plusieurs trouppes de dames et gentils- R É G N I E R , Cloris et Phylis, p. 194. — Et si vous
hommes. B E R O A L D E , Hist. vér., p. 13. — Mais lamentez la mort non méritée, L a mort de ce berl'œil du Tout-Puissant fut enfin ramené A u x ger que j'ay précipitée : C'est peu pour un si grand
spectacles d'Europe... Son premier object fut un subject : Il faut mourir à tel object. D u MAS,
laboureur caché Treize mois par moitié en un ca- Lydie, p. 93.
chot panché. A U B I G N É , Tragiques, I V (IV, 159). Objet. Ce qui se présente à l'esprit. — Au seul
Spectacle, vue. — A u partir de Bloys eut telle object divin de ton image pure Se meut tout mon
suyte de prelatz, princes et gentishommes, qui penser. D u B E L L A Y , Regrets, 176. — Ce proverbe
a la veue des presens estoit obgect délectable. a esté c o m m u n entre les Juifs, Que nul prophète
A U T O N , Chron., Il, 241 (G., Compl.). — Les n'estoit agréable en son pays. H est vray que
choses qui de leur nature ne sont point mauvaises quand on a veu quelque jeune enfant teter : et
toutesfois par l'astuce du diable nous sont faictes puis qu'il a esté là en mespris pour se jouer en petentations quand elles nous sont mises devant tites folies : au bout de 15 ans on ha encore cest
les yeux, à fin que par leur object nous soyons object-là, tellement qu'il est moins prisé. CALVIN,
retirez et déclinions de Dieu. C A L V I N , Instit., IX, Serm. surl'Harmon. Evangel, 55 (XLVI, 687).—
p. 557. — Les afections et cupiditez, lesqudles Les premières opinions que l'on semé dans les
sont en nous excitées par les objets des choses cœurs des jeunes gens leur plaisent du commenceexternes. L E C A R O N , Dialogues, I, 5 (164 r°). — Si ment, c o m m e n'ayans plus beaux objects que
l'object d'une si belle Nostre-Dame enflambe leurs précepteurs. P A S Q U I E R , Recherches, III, 44.
(Dans le langage amoureux). Personne dmée.
mieux la dévotion, j'en laisse prononcer à ceux
qui peuvent estre juges plus compétens. E S - — Puisqu'en l'obget duquel je suis épris, Tout le
T I E N N E , Apol. Herod., ch. 38 (II, 333). — L a vio- plus beau des astres est compris. M A G N Y , Amours,
lence d'amour, glissant secrètement dans ses sonn. 8. —• Lesquelles [personnes dmées] ils apveines par l'objet et par le rayon d'un œil, assiège pellent déesses... object, esmoy, liesse. L A PORTE,
en fin le fort de la raison. B E L L E A U , Bergerie, Epith., 21 r°. — Je ne voyoy plusrienqu'ainsi
2 e J. (II, 51). — Pauvres yeux désolez, qui vous qu'il luy plaisoit ; C'estoit m o n seul objet, mon
soûliez tant plaire E n l'objet bien-aimé de m a désir et m a flame. D E S P O R T E S , Elégies, I, 17. —
douce contraire. D E S P O R T E S , Hippolyte, Stances, Hà, prince misérable, S'il advient que l'objet qui
p. 177. — Voyant souvent au lieu de leur aimée t'est le plus dmable Par ton visage austère endure
Le dur objet d'une porte fermée. B R A C H , 1 er L. le trespas ! M O N T C H R E S T I E N , Aman, IV, p. 266. —
Poèmes, Aimée, 50 r°. — Mes yeux seraient clos, Cependant luy s'embrase couvertement d'un feu
sans avoir aucun fascheux objet. D u V A I R , Médit. par trop hault, sans que l'object en peuve mais;
sur Job, ch. 3. — L'object de ce hault faict rendit car qui peut deffendre d'aymer? BRANTÔME,
ce roy humain. P I B R A C , Sonnets, Cloelie. — ParReyne d'Escosse (VII, 450). — Chastellard s'en
le seul objet de la main, nous trouvasmes la pre- tourne avecques toute la troupe en France, fort
mière cognoissance des nombres. P A S Q U I E R , fasché et désespéré d'abandonner si bel object
Lettres, VIII, 10. — L a mémoire des grands dan- (VII, 451). — U n e d a m e ne se fera jamds de regers se rafraischit aisément par l'object de ceux proche quand elle voudra aymer et faire élection
qui en ont couru la fortune. D u V A I R , Actions, d'un bel objet. ID., Dames, Part. II (IX, 153).
Posé à l'object. Situé en face. — (L'Esclavonie).
Remonstr. aux hab. de Marseille, p. 189. — Tantost dessus l'herbe épaisse Regardans les gays C'est le païs le plus aisé à aborder que autre qui
objects Des fleurettes my-beantes. G U Y D E soit, à cause de la multitude des ports qui y sont :
T O U R S , Meslanges (II, 66). — C'est ce que je vou- là où l'Italie, qui luy est posée à l'object, est imlois dire du manteau dont le diable se vestit pour portueuse. T H E V E T , Cosmogr., XVIII, 3.
A l'objet de, posé à l'objet de. Exposé à. — Es
représenter Samuel, et pour dautant plus facilement séduire Saul par l'object et opposition des lieux qui sont posez à l'objet du vent de bise.
choses à luy cognues et familières. L E L O Y E R , 1571. B E L L E F O R E S T , Secr. de l'agric., l>. 63 (G.).
Spectres, VII, 11. — M o n a m e pour les voir vient 1612. L'ayant mis au pied d'un coteau à l'objet du
toute dans mes yeux, Et, ravie en l'objet de leurs soleil, ils le despouillerent tout nud. LESCARbeautés extrêmes, Se retrouvant en eux, se perd B O T , Hist. de la Nouv. France, p. 34 (G.).
Object. Obstacle. — Les escholes des sophistes
toute en soy-mesmes. R É G N I E R , Chris et Phylis.
— L a priant... qu'elle voulut rassasier quelque d'un c o m m u n consentement ont déterminé que
peu son esprit de l'apetit que ses yeux luy les sacremens de la nouvelle Loy... justifient et
avoyent causé par l'objet de cet ouvrage. B E - confèrent grâce : si nous n'y mettons object ou
R O A L D E , Hist. vér., p. 656. — Charles fut sacré roy empeschement de péché mortel. CALVIN, Instit.,
à Rheims : et... sefitmaistre de plusieurs villes, X, p. 574. — ... et n'a empeschement ny object
sans coup ferir, par le seul object de ceste Pucelle. qui le garde d'en avoir la fruition et usance.
B U D É , Institution, ch. 8. — Leurs ennemys les
P A S Q U I E R , Lettres, X X I , 4.
A l'objet. A la vue, au spectacle. — Florimondperdirent de veue, ne plus ne moins que s'ilz
quitta L'amour qui tant le tourmenta A l'objet eussent passé quelque coste de montdgne, pour
de m a sœur Hélène. J O D E L L E , Eugène, Y, 1. — Je l'object des levées du Nil, qui va tournoyant
diray vostre honnesteté, Encor' que m'eussiez A M Y O T , Hist. Mthiop., L. VIII, 96 v°. — N'estoit
faict mourir A l'object de vostre beauté, Or' que nous eussions une constance pour surmonter
m'estre venu secourir. G R E V I N , Olimpe, p. 8. — les objects et difficultez que le diable nous met en
U n jeune h o m m e couvert de playes et de sang avant. C A L V I N , Serm. sur le Deuter., 5 (XXV,
Se prosterne à mes pieds : m a poitrine se glace... 655).
Objection. — Et par ce appert sans que plus on
Et à ce triste object je tombe sur la face. P I B R A C ,
Sur la mort de Bussi d'Amboise, — L'ame la haut y erre, Et qu'on y face aucun vallabTe object,
—
475
—
OBJICER
Présenter. — Quelle exemple m e pourrais tu
objicer que aucun corps fust malade et deffaict...
pour ung bannissement...? D E R O Z I E R S , tr. Dion
Cassius, L, X X X V I I I , ch. 8 (19 r°).
Reprocher, imputer. — Si vous prie... que se
aucuns mdivolles perscrutateurs le voulsissent
mal interpréter et luy objicier erreur c d u m p incident. M O N T A I G N E , II, 10 (II, 122). —
Il
touche la malignité de vostre courage par voz nieuse... qu'il vous plaise... patrociner pour luy.
mains, sans desadveu, sans object. III, 1 (III, Anc. Poés., VI, 122. — Sainct Ambroise... crai254). — A u premier [discours] que voicy je repre- gnant qu'on ne luy objice ce qu'on faict à moy,
senferay la vérité naïfve et saine doctrine : au dicttellesparoles... S E Y S S E L , Louys XII, p. 166.
second suivant je respondray aux doutes et ob- — Nous sommes... exemptz des choses que nous
jects contraires. C H A R R O N , Disc, chrest., I, 8, leur objicons. Et si avons plusieurs choses nop 5gÉ — Il y a plusieurs choses à dire et disputer, tables quilz nont pas. ID., tr. Thucydide, I, 18
que nous remettrons plus c o m m o d é m e n t au dis- (43 r°). — Cest assez pour nous purger du crime
cours suivant, où seront traittez les doutes et quilz nous obicent davoir tenu le party des
difficultez qui sont en cette matière, et sera res- Medes. III, 10 (97 v°). — Vous ne devez pas enpondu aux objects contrdres. P. 68. — Tous les suyvir les vices que vous nous obicez dinfidelité
doutes et objects que l'on faict en ceste matière, et de cruaulté. ID., tr. Appien, Guerre Lib., ch. 6.
après estre solus et respondus nous renvoyent — [Caïus Gracchus] feit à iceulx sénateurs obicer
enfinen cecy. 1,11 p. 110. — Pour à plein satis- les mauvais jugemens qui avoient esté faictz par
faire Dans un m o t aux objectz de la partie con- eulx tout freschement. ID., Guerres civ.,l, 4. — E n
objiciant sa calamité, on luy disoit contumelieutraire. Fanfares des Roule Bontemps, p. 31.
Récusation. — U n noble n'est aux subsides sement et par reproche, C o m m e n t as tu esté si
subject S'il n'est marchant, ne soubmis a l'object meschant? B U D É , Institution (éd. J. Foucher,
D'un roturier s'il porte tesmoignage. J. B O U C H E T , ch. 52). — Que te pourront ils reprocher, si tu
Ep. mor., II, m , 3. — (Fig.). Cercherai-je des ob- veux jefter arrière et laisser ce que maintenant
jects contre lefidèletesmoin duquel seul la parole ils t'objicent? A M Y O T , Comment discerner le flatest vérité? A U B I G N É , Médit, surleps. 51 (11,178). teur, 31. — ' L a plus part de ceux qui se sentent inReproche, accusation. — J'ay délibéré ceste juriez ne regardent pas si le vice qu'on leur objice
seule fois, sans plus respondre aux objects que est en eux, mais s'il y en a point quelque autre en
l'on faict contre m o y et mes dicts escripts. S E Y S - celuy qui le leur objice. ID., Comment recevoir utiSEL, Louys XII, p. 162. — Ces deux, ayans res- lité de ses ennemis, 6. — Il ne s'apperçoit pas qu'il
pectivement acceptez les trois personnaiges en- se treuve luy m e s m e entaché du crime d'impiété
voyez par Pompée pour leurs arbitres, purgèrent qu'il luy objice. ID., Contre Colotes, 19. — Voylà
tous les objects fdctz par l'ung contre l'autre. ce qu'on en a voulu obicer à M . de Montpensier,
DEROZIERS, tr. Dion Cassius, L. X X X V I I , ch. 3 de s'estre voulu ayder des huguenotz. B R A N T Ô M E ,
(3 r°). — Les Alexandrins... envoyèrent cent M. de Montpensier (Y, 24). —•... Nia et renia tout
hommes à R o m e pour excuser les objectz posez jusques à sa part de paradis et la damnation de
contre eulx et pour accuser Ptolomée de ses malef- son ame, c o m m e est la coustume des dames, quand
flces. L. X X X I X , ch. 13 (29 r°). — Estât n'y a on leur va objicer des choses de leur cas qu'elles
près d'empereurs et roys Si dangereux... Qu'un ne veulent qu'on les sçache. ID., Dames, part. II
hault povoir et une présidence... E n une court, (IX, 236-237).
Objicer que. Reprocher de (avec l'infinitif). —
parce qu'il est subject A u x ennemys, a rapport et
Et si ne objice lon pas aux aultres quilz sont pleiobject. J. B O U C H E T , Ep. mor., II, 2. — Les objectz qu'on luy faisoit estoient qu'il s'entendoit doieurs, c o m m e lon fait a nous. S E Y S S E L , tr. Thuavec ceulx qui avoient entrepris la guerre. É. D E cydide, I, 8 (22 v°). — D'autre part luy obicoit
L A P L A N C H E , tr. Tacite, L. I V (141 v°). — Aus- quil avoit permis que la cité de Olynthe, qui
quelz [envieux médisants] sera rabatu tout ob- estoit ennemie capitde des Macédoniens, fust
ject Qu'ilz m e feront. L A G A R D E , Phœnix, Sens rehabitee. ID., tr. Diodore, II, 27 (62 r"). —
mistique. — Pour du tout confuter Tes fols ob- Cicero obice audiet Antoine que, après la mort de
jects et tes dicts réfuter. J U L Y O T , l r e part., 12 César, il sest voulu usurper la puissance tyran(5e Elégie). — Nous te pouvons néanmoins com- nique. ID., tr. Appien, Guerres civ., III, 8. — Le
pulser Par mains objectz, urgens à repuiser Tes peuple... luy objicioit qu'estant estimé h o m m e
entendu au mestier de la guerre... il avoit prodiargumens. 14 (7e Elégie).
toirement laissé eschapper ceste occasion. A M Y O T ,
Objeter, Objetter, v. Objecter.
Objicer (objicere) (trans.). Opposer. —• E n cel-tr. Diodore, XIII, 28. — Ils ne veulent pas adluy temps il se trouva peu de Grecz qui voul- vouer quand on leur objice qu'ils ont la guerre
sissent obicer leur vertu aux forces de Xerxes. jurée, sans espérance de trefve ny de paix. ID.,
SEYSSEL, tr. Thucydide, III, 9 (95 v°). — Colotes Que lon ne sçauroit vivre joyeusement selon Epicunous donnera encore occasion d'en parler ailleurs, rus, 13. — J'aurais peur que, pour trop louer les
car il objice ceste m e s m e objection à plusieurs parties du corps, l'on m'objiçast que je ne m e souciasses guieres des autres. B R A N T Ô M E , Darnes,
autres. A M Y O T , Contre Colotes, 19.
Objecter. — Si quelqu'un nous objice, Voire part. II (IX, 326).
Objecter que. — Il leur objiceoit que cela estoit
m d s nous ne tenons plus de magistrats... nous
luy opposerons, Aussi ne sommes nous plus en perdre et gaster tout ce que la géométrie avoit de
brigues. ID., D U bannissement et de l'exil, 12. — meilleur. A M Y O T , Propos de table, VIII, 2.
Objicer un reproche. Faire un reproche. — Le
Qui m'objicera que ce m o n d e n'a semblablement
qu'une terre, ny qu'une mer, je luy respondray... plus grand reproche que lon objice à Brutus, à
ID., Des oracles qui ont cessé, 24. — O n luy pou-sçavoir que Caesar luy ayant sauvé la vie... Bruvoit objicier : O u Platon avoit prouvé son dire, tus neantmoins avoit souillé ses mains de son
ou il ne l'avoit pas prouvé... 11 n'estoit doncq sang. A M Y O T , Compar. de Dion, 3.
dits des Stoïques, 8.
escrire. ID., Contre- pourroit
Objicericy
(intrans.).
dira, en Faire
objiceant
des objections.
à ce que j'ay
— dict
On
Qu'il se disoit de France vray subject. J. B O U CHET, Ep. famil, 1. — Q u a n d [Jésus-Christ] se
rendit à sa mère subject Et à Joseph, sans faire
nul object. 90. — Si à la m o d e d'une information
judiciaire on ne confronte les tesmoins et reçoit
les objects sur la preuve des ponctilles de chaque
OBJURGER
— 476
—
reux delitz. Therence en franc., 247 a (G.). -— Nos
esprits s'estoient oblectez à la contemplation des
choses susdites. R A B E L A I S , V, 42.
B U D É , Institution, ch. 10.
Objicer contre. S'opposer à, résister à- — Mais S'oblecter de. Prendre pldsir à- — Les voultes
désirent la tenir [la justice] c o m m e serve... Et si des maisons sont encrustees de escailles de conquelqu'un contre iceulx objice, Ilz veullent bien chiles entrelassees de subtiles cordes, pour frapper
que Justice leur serve. G R I N G O R E , Obstination des plus legierement l'une a l'autre, pour ce que se
oblectent de ce son. P. M A R T Y R , Rec. des isles
Suysses (II, 352).
Objicier au contraire. Soutenir une opinion con-113 r° (G.).
Obliage. Sorte de redevance. — A u dit bailtraire. — Sembloit à tous que les vers de la Sibille fussent escriptz, combien que P o m p é e obji- lage et ressorts y a tailles, ostizes, corvées,
ciast au contraire. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, obliages, avenages. 1596. G U E N O Y S , Confer. des
coustumes, 320 v° (G.).
L. X X X I X , ch. 20 (37 v°).
Obliance, v. Oubliance.
Objurger, Objurguer (trans.). Faire des reOblicgatif, Oblicquateur, v. Obligatif, OUIproches à. — Il feust marry de ce que ung n d n
luy demanda pourquoy il laissoit tant vivre Pa- quateur.
Oblié. Rente (Courteault). — Quelques ungz
coinus... Le nain objurga de cela. G. M I C H E L , tr.
Suétone, III, 125 r°. — [Caligula] le sénat et le de la noblesse... commençoyent à composer
peuple civil absent objurga griefvement par ung avecques eux, leur priant de les laisser vivre seuedict imperatoire, disant quil nappartenoit au rement en leurs maisons, avecques leurs laboupeuple se reposer, faire bancquetz... lors que leur raiges ; et quant aux obliés etfieifz,ilz ne leur en
empereur est en bataille. IV, 156 v°. — Il feist demandoient rien. M O N L U C , L. V (II, 367).
Obligatif. Obligatoire, imposant une obligabeaucoup dexces :tellementque souvent son père
le reprenoit et objurgeoit. VIII, 232 v°. — Si par tion. — Désirant faire le sort oblicgatif En quoy
jalouzie elle objurgue et tence son mary ou de- mavoit obligé destinée. M . D'AMBOISE, Ep. et
L'asseurance
laisse la maison... elle fera chose moult aggreable Lettres amoureuses, 67 v°. —
qu'avions oufîert baiUer... esttelleet si obligaaux concubines. C H A N G Y , Instit., II, 6. — Enblasmant et objurgant leur garnison. B U D É , Institu- tive entre princes chrétiens... qu'elle pouvoit
estre tenue pour souffisante. 1534. Pap. d'Et. de
tion, ch. 44.
Objurgue. Objurgation. — Que les femmes Granvelle, II, 272 (G.).
Obligatoire. Imposant une obligation. — [Le
Glicere Se disposoient bien de faire Quelque objurgue fictivement Pour nous donner empesche- serment] sembloit estre si obligatoire qu'encore
qu'il eust esté exigé par fraude ou force, on estiment. Therence en franc., 62 b (G.).
moit que nous n'en pouvions resilir. PASQUIER,
Objurguer, v. Objurger.
Oblation. Offrande. — U n e fable petite Que Rech., IV, 3.
Obligé. Acte par lequel on s'engage, reconces jours cy jay dovide traduicte Pour seullement
tenfaire oblation. M . D ' A M B O I S E , Epigr., 58r°. — naissance de dette. — Je ne preste riens. — Par
Là tout plaisir te fait oblation. Ep. du Lymosin, escript, Par obligé, ne par rescript N'ay preste
jours ouvriers ne festes. C O L L E R Y E , Dial. des abudans Rabelais, III, 276.
Oblationnaire. Officier ecclésiastique chargé sez, p. 84. — M d s veult de faict quen celluy obligé
de recevoir les oblations. — Procurateurs, peni- Je soys en crime escript, mis et logé. M. D'AMtencidres... Oblationnaires. M A R N I X , Differ. BOISE, Babilon, 74 r°. — Si un h o m m e s'est mal
gouverné et qu'il ait dissipé son bien et celuy
Relig., I, îv, 5.
Oblectation (oblectatio). Amusement, diver-d'autruy : son créancier sera-il tenu de luy apportissement. — Oscus, autreîoys farceur, et don- ter son obligé, et luy dire : Voici ton obligé, tu ne
nant quelque legiere oblectation au peuple. É. D E m e dois plus rien? C A L V I N , Serm. sur leDeuter., 46
L A P L A N C H E , tr. Tacite, L. IV, 139 r°. — Les au- ( X X V I , 436). — Celuy qui sacrifioit faisoit proreilles de ceux qu'on tient les plus grans sei- testation solemnelle qu'il meritoit la mort, et tout
gneurs... ne sont battues que de ces tintouins, qui le peuple sacrifiant faisoit le semblable, comme
les chatouillent tellement qu'au lieu de les faire si on faisoit une cedule, qu'on passast devant un
rire et leur donner quelque peu d'assouvissement notaire un obligé. ID., Serm. sur Daniel, 25 (XLI,
(oblectare).
charmer.qui
— Se589). — (Fig.). Si on ne considère autre chose
etOblecter
oblectation,
ne leur sontDélecter,
qu'une géhenne
avecques
elle Ctu
T u auras
qui oblecles bourrelle.
H O concordes,
L I È R E S , Matinées,
Advert.,
p. 13.aux cérémonies sinon la nécessité de s'en acquictera
Ta vieillesse
et supportera.
Therence
Plaisir.
— Se abstinens
de cohabitation
et en
de ter, pourquoy les appelle-il un obligé? et un obligé
franc.,
310ded viandes
(G.). — etPren
la pour toy
oblectation
de breuvages.
P.et
M At'y
R T YdéR , contraire à nous? ID., Instit., III, p. 185. —
lecte
A celle
finque
t'oblecte,
Point ne veuil
Rec. des
isles,
111 eUe
r° (G.).
— L a malice...
donné Pourtant parle tresbien Chrysostome en les apson
oblectement.
(G.).
Les délices
que le pellant [les sacrements]... obligez par lesquelz
oblectation
aux 310
sensd et
la —vertu
fait resjouyr
Seigneur
oblecter
ou plustost
pour nous nous rendons debteurs de vivra purement et
l'ame. L E donne
L O Y E R pour
, Spectres,
VIII,
3.
mettre
en appétit
les esprits
degoustez. 1568. sainctement. X , p. 577. — C o m m e tesmoing debOblectement.
Plaisir.
Voir Oblecter.
Tragédie du roi Franc-arbitre, A u lecteur.
vrois soliciter Qu'elle taschast, par honnorable
S'oblecter. Prendre plaisir, se délecter. — En-envie, D e foy promise envers m o y s'acquitter, Ou
tretant va en la maison D e la pucelle et t'y dé- canceller l'obligé de m a vie. S C È V E , Délie, 198. —
lecte, Et avecques elle te oblecte Selon les amou- ' Pour monstrer la liberté des chrestiens, le jour
àAnous
Dieu]
a, esté
changé,
d'autant
que
bride...?
Jésus
obligé
nous
la
294).
y[consacré
estoit.
servitude
—luy
Christ
Christ
que
Dequoy
C60
aurons
Lde
en
Ven
(IXla
Nsa
X,aurons
servir
VLoy,
croix
rendue
Serm.
Irésurrection
618).
et
apassé
àsur
deschiré
ade
l'action
rompu
leDeuter.,
—langue,
pour
nous
Nostre
etcest
de
nous
effacé
asinon
grâces
délivré
obligé
Seigneur
34
tenir
l'obligé
(XXVI,
d'un
que
qui
en
de
devant qu'on ne peult faillir à trouver... plusieurs gens... pour escripre et composer histoires.
—
477
—
OBLIVIEUX
qui estoit entre nous. ID., Serm. sur l'Ep. aux GaObliquateur. L'un des muscles de la m d n . —
te«s, 8 (L, 367).
Reste le septième et dernier [muscle], abducteur
Obliger. Donner en gage. — Auparavant que ou autrement obliquateur. P A R É , IV, 28. — Deux
de rien faire, Il faut prendre beaucoup d'argent ; [muscles] sont pour les doyz estendre. L'oblicquaIl en faut trouver sur des gages Et obliger à cent teur les faict sur le derrière rendre. A U B I G N É ,
pour cent Vos rentes et vos héritages. Var. hist., Création, XIII (III, 425).
11,199.
Oblique. Indirect. — Trogus Pompeius... reLier par un engagement, par une obligation. — prenoit Salluste et Tite Live pource qu'ilz avoyent
Il nous a voulu obliger à eulx puis qu'il s'est inséré en leurs histoires les oraisons directes et non
monstre nostre bienfaicteur par leurs mains. C A L - obliques. L. L E R O Y , tr. Xénophon, Comment.,
VIN, Instit., VIII, p. 512. — Par ce jurement les p. 72.
nouveaux gendarmes obligent leur foy à leur
Calomnieux. — O u en médisant nous blessons
prince ou capitaine. X, p. 573. — (Fig.). Je sçay la renommée de nostre prochain : ou par menbien que le ciel, icy bas m'animant, Vous obligea songes et parolles obliques nous empeschons son
mon cœur m e s m e avant sa naissance. B E R T A U T , proffit. C A L V I N , Instit., III, p. 162. — O n dict
Sonet, p. 408.
beaucoup de choses obliques de m o y pour m e
Attacher par un bon procédé. — Paye ton ser- rendre suspect et odieux envers vous. ID., Lettres,
viteur, douce maistresse belle, Et pour toute ta 1604 bis (XIV, 285).
vie oblige toy m a foy. B A Ï F , Amour de Francine,
Hostile. — Leur prophétisant que du juste
L. II (1,177). — M. du Peron, songeant en soy de sang espandu la terre produirait l'oblique vens'obliger cet honneste et brave gentilhomme, le geur. Alector, 9 r» (G.). — Lequel [Alcée] en aucun
pria... d'attendre un peu qu'il eust parlé à la passage de ses vers obliques et furieux monstre
reyne. B R A N T Ô M E , Mareschal de Biron (Y, 125).
qu'ilz eurent Pittaque pour tyrant. L. L E R O Y ,
Retenir. — Le prescheur est bien de mes amys tr. Polit. d'Aristote, III, 10.
qui oblige m o n attention tout un sermon. M O N (Subst.). Cercle. — (A un anneau). Dont te porTAIGNE, III, 13 (IV, 267).
tant au doigt journellement, Pour médecine enS'obliger. S'engager à. — Ilz se sont faictz triclose en ton oblique, T u m e seras perpétuellement
butdres perpetuelz et obligez nous bailler par D e sa foy chaste éternelle relique. S C È V E , Délie,
chascun an deux millions d'or affiné à vingt 349.
quatre karats. R A B E L A I S , I, 50.
En l'oblique. E n mouvement circulaire. —
S'obliger de. S'engager à. — Je m e suis... sou- L'humidité, hydraule de mes yeulx, V u y d e tousvenu de quelques mots omis, et pareillement de jours par l'impie en l'oblique. ID., ib., 331.
quelques façons de parler ; mais je ne m'estois pas
Obliquement. D'une manière détournée. —
obligé de faire un recueil sans aucune omission. Celuy qui aura une telle affection, quelque chose
ESTIENNE, Conformité, Mots pris du grec, p. 221.qu'il advienne, jamais ne se reputera m d h e u — La mineure restant à prouver, à savoir les dif- reux, et ne se pldndra point de sa condition,
férents et démentis des Pères l'un contre l'autre, c o m m e pour taxer Dieu obliquement. C A L V I N ,
que je m'obligeay de vérifier par un traitté ex- Instit., X V I I , p. 799. — Si son maistre le deprez. A U B I G N É , Lettres de pieté, 3 (I, 381).
chasse. .. il pourra dire : Helas ! que devienS'obliger à. S'engager envers. — Le jurement dray-je? je n'ay point un morceau de pain à manpar lequel le gendarme se promet et s'oblige à son ger... Voila c o m m e on eust retenu obliquement
capitdne. C A L V I N , Instit., X, p. 573. — Des ar- les serfs, quand on les eust envoyé desnuez. ID.,
mées entières se sont ainsin obligées à leurs capi- Serm. sur le Deuter., 95 ( X X V I I , 345).
taines. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 179).
Calomnieusement. — Le dit Zebedee ne cesse
S'obliger. Promettre par un engagement. — Lede taxer obliquement tant noz prescheurs que
duc de Sully, gouverneur de Poictou, estant à nostre ville, ce qui tourne au grand deshonneur
Poitiers, s'obligea à la royne avec douze princi- de lEvangile. ID., Lettres, 2861 (XVII, 156). —
paux du pays, que la province ne branleroit point Mais si quelque malin obliquement te pince, Soupour le prince de Condé. A U B I G N É , Sa vie (I, 87). haite luy tes pleurs et m o n mal ennuieux. D u
Obligé. Engagé. — Quelle foy luy as tu pro- B E L L A Y , Regrets, A son livre. — Je ne scay a la
mise que celle que tu mavoys baillée, ne te sou- vérité qui m e peust avoir preste ceste charité, et
vient il que la chose obligée a aultre ne se peult ne voudrais obliquement taxer personne. ID.,
obliger? A N O N , tr. Flammette (1537), ch. v, 46 r°. Lettres, au Card. du Bellay, 1.
— M a vye y est obligée, je ne veulx point mentir,
Oblitterer. Effacer. — (Fig.). Tous ces nobles
car puisqu'il vous plaist la m e sauver disant la princes... et autres (dont la grand antiquité ha
vérité, je ne la veuz perdre disant le mensonge. oblitteré les noms). L E M A I R E , Illustr., I, 39.
M O N L U C , L. VI (III, 193). — Sçais tu pas bien
Oblivieux. Oublieux. — Mais toi sur ta mort,
que la chose obligée ne se peut pas obliger plus capulaire, Dones les marbres à caver, Et, oblid une fois? G. C H A P P U I S , tr. Fiammette, L. IV, vieux de la bière, Haultes des maisons eslever.
p. 170.
L. D E L A P O R T E , tr. Horace, Odes, II, 18.
Attaché. — Si vous... considérez l'esprit, il est
Qui fait oublier. — Lors m o n guideur m e mena
obligé en partie au corps, tellement qu'il ne se par les ombres... Jusques au lac qui Lethes est
Peut contenter. F. D ' A M B O I S E , Dialogues, II, n o m m é . Illec fus je par Mercure s o m m é D e boire
226 r°. — Il remplissoit les chemins en foule, et, un trait de l'eaue oblivieuse. L E M A I R E , 2 e Ep. de
quand il retrouvoit un champ à propos, il refaisoit l'Amant verd (III, 26). — Les pavotz teintz d'un
son bataillon, pour faire recognoistre à chascun oblivieux s o m m e . P E L E T I E R , Georgiques, L. I,
le coude auquel il se devoit coller, et à chasque p. 53. — Là où m e trouvant en la charge D'un
aileron la corne où il estoit obligé. A U B I G N É , Hist. doux oblivieux letharge, Je veis ou veoir m e fust
univ., XI, 3.
advis... U n arbre. SÙINT-GELAIS,
D'unedame (III,
. Obligé de. Engagé pour. — L'armée des praeto-110). — Et l'ame errait par ces lèvres de roses,
nens... luy vouloit grand bien... pour la grandeur Preste d'aller au fleuve oblivieux. D u B E L L A Y ,
de la promesse qu'il leur avoit faitte : dont luy Olive, 14. — O plumes trop envieuses, Qui es eaux
avoit
le gré et
et G d8.
b a demouroit obligé oblivieuses Laissez noyer le renom D e tant de cela debte.
A Mla
Y Ogrâce,
T , Galba,
OBLIVION
—
478 —
lestes dames. ID., Rec. de Poes., Vers liriques,mon
16. m d , par un somme oblivique. BOYSSIÈRES,
— M d s leur prouesse n'est cogneue, Et une obli- Trois. Œuv., p. 20.
vieuse nue Les tient sous un silence estraints.
Oblivition. Oubli. — Ceux qui sont sugets à
R O N S A R D , Odes, I, 16. — Lethe de la prent sa ce m d [l'épilepsie]... sentent une molestie du
source, Qui d'une endormante course Sort du corps et de l'esprit, avec l'oblivition de ce qu'ils
cœur d'un rocher vieux, Feutrant d'une humide ont faicts ou dicts. L. G U Y O N , Miroir de la beauté
mousse Les pavoz oblivieux. D u B E L L A Y , Musa- 1,137 (G.).
gnoeomachie (H. C , IV, 5). — Mais un noble et Oblong (H. D. T. 1611). — 1503. Forme de
hardy cueur De l'année oublivieuse Et de la mort lune et de fenestre oblongues. Guidon en franc.,
envieuse Régnera tousjours vainqueur. T A H U - 261 b, éd. de 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
REAU, Prem. Poes. (I, 58). — Chasse un peu de
Oblye, v. Oublie.
ton chef le somme oblivieux. R O N S A R D , Adonis
(IV, 36). — Vien, Somme, vien... Charme le mal Oblyvion, v. Oblivion.
d'un charme oblivieux Qui m e travaille, et fait Obnubiler. Couvrir d'un nuage, d'une vapeur
que plus n'espère M o n pauvre cœur. B E L L E A U , — Ces nuées obnubulent le temps et nous ostent
Bergerie, lre /. (I, 315). — Que fust lefilsde Ma-la clarté du soleil. P A L S G R A V E , p. 506. — Cela se
vors et d'Ilie, Si du silence estoit ensevelie Sa re- connoistra par application d'un miroir bien net
nommée au fleuve oublivieux? J A M Y N , O. P., et poli au nez et à la bouche, pource que la vapeur
Hercule défenseur des Muses, 17 v°. — Mais sans
de la respiration... l'obnubile, couvre et cache
trouver l'obli de l'onde oblivieuse, Chascun de d'une petite vapeur. P A R É , XVIII, 54.
nous encor son ardeur amoureuse Tellement aniCouvrir d'un nuage, voiler. — (Fig.). Grief desmée a dans le souvenir... B R A C H , Poèmes et Mesl, dain meslé de cholere obnubila la clarté de son
L. IV, Cartel d'Orphée. — Mort,fillede la Nuit entendement.
et
L E M A I R E , Illustr., I, 43. — Ire aldu lac Stygieus, Dont la cruelle faulx... verds et lumée de honte luy avoit aveuglé toute sa sensecs nous moissonne, Et boire nous envoyé au sualité, dont la fumiere obnubiloit lintelligence
fleuve oublivieus. PASSERAT, Sonet (II, 100).
raisonnable. Ib. — Lorsque l'estomac est chargé
Où l'on trouve l'oubli. — Puis descendant en de viandes, les fumositez montent au cerveau,
la saincte forest Ou maint amant à Tumbrage et le obnubillent, troublent et desordonnent.
encor'est, Iray chanter au bord oblivieux. D u J. B O U C H E T , Noble Dame, 19 r° (G.). — Le soucy
B E L L A Y , Olive, 59. — Las, moy chetif ! qui l'oblià contenter la femme et nourrir les enfans obnuvieux bord, Mdgré l'Enfer, Acheron et son port, bile grandement les esperitz et entendemens deliAy dépouillé de sa plus riche proye ! 90. — Sur la catz des sages. L A GRISE, tr. Guevara, I, 35.
rive oblivieuse La noire tourbe envieuse Des corObnubilé. Couvert d'un nuage, voilé. — Peinbeaux fait dévaler Les noms que de l'eau pro- gnez Nature obscure, obnubilée, Auprès du corps
fonde Les cygnes tirant sur l'onde Font par le misérable esperdue, C o m m e impossible à estre
monde voler. ID., Rec. de Poes., Vers liriques, consolée.
1. —
L E M A I R E , Plainte du Désiré (III, 166).
Rien que les Muses ne t'émeuvent, Les Muses — (Fig.). Deldssez Les ténèbres et les passez De
donc je vueil t'offrir, Les Muses qui vives ne ignorance la ravdlee, Esquelles est obnubillee
peuvent L'oublivieux tombeau souffrir. R O N - Noblesse dont avez régence. Act. des Apost, II,
SARD, Pièces retr., Odes (VI, 101). — Car bien 208 a (G.).
qu'on soit soubz la tombe De Poblivieux sercueil, Obnubuler, v. Obnubiler.
Jamais le renom ne tombe. BOYSSIÈRES, Prem.
Obobre (?). — Le cas est obobre et viUain Et
Œuv., 96 r°. — Ainsi nous engloutit l'oublivieus qui requiert pugnicion. G R I N G O R E , S* Loys,
cercueil. CHASSIGNET, Mespris, sonn. 324.
L.VII (11,249).
A N E A U reproche à D u Bellay l'emploi de ce
Obole (masc). — Avec un sed obole. BRETIN,
mot. — Toy... qui dis... oblivieux pour oblieux.
tr. Lucien, Devis des mors, 1. — Si quelqu'un
Quintil, p. 207.
monstre un seul obole. Ib., Pescheur, 36. — Ja le
Oblivion (oblivio). Oubli. — Il fault plourer
jour s'en va sur le vespre, et si n'avons gdgné un
ceulx desquelz les corps et lez noms ensemble par seul obole. Ib., Navigation, 1. — Qui ne t'a pas
leur coulpe et ignavité sont ensevelis en oblivion donné un seul obolle. Ib., Devis amoureux, 7.
perpétuelle. L E M A I R E , Temple d'Honneur (IV,
Obombration (obumbratio). Voile. — Venus...
223). — Il ne demourera aucunes des autres avoit fait tistre... un grandfloquartde roses
[sectes], ainçois seront mises en oblivion perpé- blanches et vermeilles... donnant gracieuse obomtuelle. ID., Syach Ismail, 3e part. (III, 207). — bration à son noble sexe. L E M A I R E , Illustr., I, 33.
Toutesvoyes ses hauts gestes estoient perduz et
Obscurité. — On ne peult faire distinction Des
enseveliz au gouffre doblivion par longueur de lieux et champs pour l'obumbration. G. MICHEL,
temps, si le bon Manethon... ne les nous eust Georgiques, L. III, 59 r° (G.).
ramenteuz. ID., Illustr., I, 18. — Par quoy vous Porter obombration à. Obscurcir, troubler. -—
pry, très humble jouvencelle... Que oblyvion tant A sa clere félicité autre chose ne luy sembloit
fort ne vous desvoye Que ne mectez de vos es- porter obombration, sinon la rigueur que les
prits en voye Pour consoller l'ennuy que je vous Grecz luy tenoient. L E M A I R E , Illustr., II, 1.
celle. G. COLIN, 201. — Je pense que tu aye mé(Dans la languereligieuse).Obombration du
moire plustost que oblivion de moy. SCÈVE, Fla- Saint-Esprit. — Des précieuses gouttes de son
mete, ch. 10. — Folle amour donne oblivion de digne sang [de la Vierge Marie] et par la obumraison. C H A N G Y , Instit., I, 14. — Le doulx som-bration du benoist sainct esperit a esté faicte la
meil de ses tacites eaux D'oblivion m'arousa tel- chair humaine de Nostre Seigneur Jesuchrist
lement Que de la mère et dufilzles flambeaux Prem. vol. des expos, des Ep. et Ev.dekar., 40 r
Je me sentois estainctz totdlement. SCÈVE, Délie, (G.). — C o m m e elle l'avoit conceu par l'obombra147. — Laquelle [mémoire des princes] est en- tion du Saint Esprit, elle le portoit sans incomsepvelie en oblivion. B U D É , Institution, ch. 11. modité et l'enfanta sans douleur. FR. D E SALES,
Oblivique. Qui fait oublier. — Le murmure Sermons recueillis, 47 (X, 69). — Ayant conceu
des eaux, l'oyseliere musique,... La lassesse du
corps, furent les enchanteurs De mon travail,
—
479
par Pobombration du Saint Esprit, elle demeura
vierge en son enfantement. 53 (X, 170).
Obombrer (obumbrare). Couvrir d'ombre, ombrager. — Les rays du soleil ne peuvent poynt
attayndre jusques icy, ceste mayson la m e fait
umbre, or m e umbroye, or m e umbre, or m e
obumbre. P A L S G R A V E , p. 699. — Une vigne qui
de ses rameaux devoit obumbrer toute l'Asie. L E
—
OBSCUR
B U D É , Institution, éd. J. Foucher, ch. 51. — Magistri... dict que les lettres leur sembloient obreptices et inciviles... et n'estoient pas délibérez
d'en demander Penterrinement. L ' H O S P I T A L , Reformat, de la Just., 3 e part. (IV, 208).
Obrepticement. Par surprise. — Une fausse
idole qui obrepticement et subrepticement s'est
inthronizée au siège de Dieu. M A R N I X , Differ.
B L O N B , tr. Carion, 50 v° (G.). — O ù as tu mis la Relig., Il, m , 5.
martiale creste Qui obombroit le blond or de ta Obreption (obreptio). Action de surprendre,
teste? L A B É , Elégies, 1.
d'obtenir par surprise. — Et si dispense avez, que
Voiler. — Puis des lauriers l'espes fueillagè ha chascun pense Si en icelle a point d'obreption
le soleil obombrant. L. D E L A P O R T E , tr. Horace, Par menterie et de surreption. J. B O U C H E T , Ep.
Odes, II, 15.
mor., l,l. — Leurs patentes sont sujectes à la
Assombrir. — U n e ouverture de la terre semble vérification des Cours de Parlement, non seulejeter une fumée qui obombre l'air. L E B L A N C , tr. ment sur les obreptions, c o m m e à R o m e , ains sur
Cardan, 137 r° (G.). — (Fig.). Le pasteur Pan que la justice ou injustice d'icelles. P A S Q U I E R , Pourtristesse obumbra Sestoit retraiet dedens ses parler du prince (I, 1042). — Est besoin que tous
riches parcs. L E M A I R E , Temple d'Honneur (IV, rescriptz royaux soyent entérinez par les juges
210).
ausquelz sont addressez : qui les examinent non
Eclipser. — (Fig.). Tout cela vient dudit Gala- en l'obreption et surreption seulement, mais aussi
teus, roy de Gaule, qui feitflorirson n o m si avant en la civilité et l'incivilité. L E R O Y , tr. Polit.
quil offusqua et obombra toute la gloire de ses pré- d'Aristote, ill, 10, C o m m e n t .
décesseurs. ID., Illustr., 1,13.
Obrize (S6puÇov, obryzum). Or affiné, ayant
Obscurcir. — (Fig.). Ces choses veues, et subi l'épreuve du feu. — L a neufieme [nauf pour
• toutes doutes qui eussent peu obombrer ceste divise avoit] une brinde de fin or obrize. R A B E histoire esclarcies, il nous faut retourner à Fran- LAIS, IV, 1. — U n diamant indique... enchâssé en
;
eus. ID., iè., 111,1 (11,320).
or obrize. V , 36. — Sus la seconde [colonne]...
Cacher, dissimuler. — Il en est assez... qui par estoit Jupiter en estain Jovetian... Sus la troimdice veullent obombrer la noblesse de nostre siesme Phebus en obrize. V, 42.
j
nation. ID., ib. (11,272).
Obruer (obruere). Accabler, écraser. —A cause
Abriter? —• Dieu... jadis veit... une petite an- des gros tourbillons et monceaux de neiges qui se
celle, Qui tant luy pleut qu'en son corps glorieux roulent des hauts des montaignes avec telle impéFist obumbrer, par faitz mistérieulx, Le Dieu des tuosité que les h o m m e s en sont obruez et les maidieux, oultre loy naturelle. Anc. Poés., X, 244. — sons ruées par terre. P A R A D I N , Cron. de Sav.,
Le grand pasteur... Est le seul Dieu, qui par p. 11 (G.). — ... le planchier et la chambre ou ilz
bonté immense Voulut l'aigneau son fils au be- estoient couchez... tombast suz eux, et furent ac• noist cloistre Corps de Marie obumbrer. M A R O T , cablez et obruez tous trois de ceste mdheureuse
: Vers inéd., Chant 24 (IV, 179).
ruine. ID., Hist. de Lyon, p. 310 (G.). — (Fig.).
(Dans la langue religieuse. Cf. Obombration). —• Venez acoup augmenter m a tristesse Et obruez
Le benoist sainct esperit est survenu en elle et a mes joyes odieuses. M . D ' A M B O I S E , Complainctes,
esté obumbree de la vertu du très hault Dieu. Sec. 131 v°.
vol. des expos, des Ep. et Ev. de kar., 306 v° (G.). Engloutir. —• N y permit que celuy qui conduiS'obombrer. S'abriter? se cacher? — Sy mes soit le bateau cedast à la tempeste fort contraire,
antiens en innombrable nombre Soubz arbre sec que premier il ne fust quasi obrué des ondes. L A
ont faict faictz vitieulx, Et l'Evangille, ou un B O U T I E R E , tr. Suétone, p. 39 (G.).
pécheur se obombre, Prinse en erreur par dictz
S'obruer. S'engloutir. — Tous deux s'obruarent
lascivieulx, Veulx tu que soys ainsy perny- et submergearent ainsi dans la mer. B R A N T Ô M E ,
cieulx...? Moral à troys personn., dans le ThéâtreRodomontades (VII, 43).
myst., p. 224.
Obscur (subst.). Obscurité. — Au fond d'enfer
Obombre. Ombragé. — Lieux umbrageux et qui va pleurer tes ennuiz P a r m y l'obscur des étersont obumbrés d'arbres. Jard. de santé, I, 346 nelles nuitz. D u B E L L A Y , Olive, 100. — D e cinq
(G).
cents h o m m e s qu'il avoit menez à l'entreprise, il
Couvert. — Il estoit grand et droit... les jambes ne s'en sauva pas cinquante en l'obscur de la
seiches, toutes obombrees de poil. L E M A I R E , nuict. A U B I G N É , Hist. univ., X I V , 16. — (Fig.).
Illustr., I, 41.
Le bon... ne demande point l'obscur, ains veut
Obscurci. — (Fig.). M o y , qui ne suis quun entrer en lumière et cognoissance d'un chacun.
simple bergeret, le moindre des h o m m e s mortelz, P A S Q U I E R , Colloques d'amour, 4 (II, 801).
; encores tout obombre de juvénile ignorance. Ib.,
Ce qui est obscur. — L'enfer ne se peult exempCaché. — Il avoit en lan précèdent dissimulé
ter Q u e son obscur mesmes on ne descœuvre. D u
i leurs honneurs selon le secret de son envie, qui B E L L A Y , Rec. de poes., Vers liriques, 10.
estoit intérieurement obumbree. G. M I C H E L , tr.
A l'obscur. Dans l'obscurité. — Les mineurs se
Suétone, III, 122 r°.
rencontrèrent dedans les mines, et là combattirent
Obprobreux. Déshonorant. — Abolye et es- à lobscur longuement. S E Y S S E L , tr. Appien,
tainte ou par obprobreuse mort ou par honteuse Guerre Mithr., ch. 4. — Elle n'a point envoyé de
luyte. Toison d'or, I, 72 (La Curne).
chandelle, m'a convenu manger à l'obscur. L E
Obprobrieusement, v. Oprobrieusement.
M A Ç O N , tr. Decameron, H T , 8. — Elle, s'estant
Obprobrieux, v. Opprobrieux.
ainsi levée sans chandelle et à l'obscur, s'en dia
Obreptice (obrepticius). Obtenu par surprise.
où elle avoit ouy le bruit. IX, 6. — (Fig.). C'est
— Ottroys... iniques... obreptices et obtenus par vous encores qui avez mis au jour ce peu que j'avois
circonvention de serviteur envers son maistre. fait a l'obscur, et qui en outre avez donné prix
et crédit et procuré recompense a m o n labeur.
OBSCURATION
—
480 —
20 févr. 1596. Lett. C P O S S A T à Villeroy (G.,
approuvé par langage obscure de ceulx qui en ont
Compl.).
usé. B U D É , Institution, éd. J. Foucher, ch. 27,
(Prononc). — Toute vive enterrée Dans un séObscureté, v. Obscurté.
pulcre oscur mes jours je vafinir.BAÏF. Antigone,
Obscurir. Obscurcir, cacher. — La nuict esIV, 3. — Amour... Le mortel éternise et fait que toit pour m o y si ténébreuse Que terre et ciel elle
Poseur luit. ID., Poèmes, L. II (II, 100).
m'obscurissoit. D u G U I L L E T , p. 17. — Et exhaObscuration (obscuratio). Obscurcissement.— lations suspendues en haut... L'air trouble obsEclipsemens et obscurations du soleil. S E Y S S E L , curissoyent d'espesses noires nues. SCÈVE, Mitr. Thucydide, 1,1.
crocosme, L. I, p. 16.
Obscurcir. Rendre foncé. — Pour les vins
Obscursemeat. Obscurcissement. — (Fig.).
blancs destine on specidement les bons tonneaux, Le vin dessoupe l'opilation, et si oste la tenebrosans les faire servir à tenir d'autres vins, de peur sité et obscursement. Jard. de santé, I, 510 (G.).
d'en obscurcir le bois au détriment des blancs Obscurté. Obscurité (au propre et au figuré)
que par après on y voudrait remettre. S E R R E S , — L a tresprecieuse g e m m e escarboucle dont la
III, 8 (G., Compl.).
relucence et les vertus se sont monstrees si eleres
(Prononc). — N y ne vueiUez perdre ou oscur- et si estincellans que leur radiation céleste ha
cir la grâce de tant de bons services. S A I N T - G E - vaincu lobscurté redoutable de plusieurs nuicts
LAIS, Sophonisba (III, 210).
horribles. L E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 149). —
Obscurer. Cacher, empêcher qu'on ne voie. —
N e tabandonne point à la nuict de' terrienne
Dix capitaines fort vaillans apportèrent ces vices amour : et netefieen lobscurté dignorance monà R o m m e , et... ne les veult n o m m e r m a plume, daine. ID., Illustr., I, 31. — [Junon] Se plante en
affin que leurs vilaines coulpes n'obscurent leurs terre, et commande aux nuées Loing s'en aller,
grans effors. L A G R I S E , tr. Guevara, III, 16. — d'obscurté desnuées. M A R O T , Metamorph, 1, l,
N o n pource qu'il fust nécessaire en parler, m d s à (III, 190). — Et la sede obscurté De mort SUTce qu'il conjurast et obscurast l'artifice de An- prent cent yeulx et leur clarté (III, 196). — L a
thoine et son bon entendement. D E R O Z I E R S , tr. nuict umbreuse Noircie estoit d'obscurté ténéDion Cassius, L. X L V I , ch. 60 (116 r»). — Quand breuse. ID., Leander et Hero. — Lon voit ainsi
elle est a demy desployés, elle les monstre a dans Pair par l'ombreuse obscurté, Dessous la
demy, et obscure le demeurant. B U D É , Institu- noire nuit, d'une flâme d u m e e Plus claire et de
tion, éd. J. Foucher, ch. 28. — Que son lustre, plus loin reluire la clarté. BAÏF, Amour de Franvoilé Desfiersdesdains qui obscurent sa grâce, cine, L. II (I, 173). — E n leur obscureté et téSoit veu de m o y chastement dévoilé. L E C A R O N , nèbres ils supposent des diables au lieu de Dieu.
Sonetz, 57. — M o n espoir... en m o n corpz ne sera C A L V I N , Instit., I, v, 12. — Les povres âmes
retiré, Si le ciel n'est par la terre obscure. ID.,ne sauroyent comprendre en telle obscureté
Claire, 175 (Vaganay, Mots).
la grâce de Jésus Christ. III, xi, 5. — Soudain les
Obscurcir, rendre moins clairvoyant. — A rais du jour d'obscurté sont voUez. J A M Y N , 0. P.,
l'homme son facteur luy a donné raison très ex- L. IV (146 v°). — Laissant de sa prison l'obscurté
cellente par singulier bénéfice, laquelle a esté coustumiere. B R A C H , Imitations, Olimpe, 71 v°.
obscuree et corrompue par péché. C H A N G Y , Office — Souverdne clarté... Que la pdle obscurté ne ~
du mary, ch. 1. — Trop long repos obscure les es- trouble aucunement. C H A S S I G N E T , Mespris, p. 362.
pris. J. B O U C H E T , Ep. famil, 51.
(Prononc). — Sans faire nuyt ne oscurté. Anc.
Rendre obscur. — (Fig.). Par son affection et Poés., VII, 298. — Jusqu'en l'oscurté de la nuict.
curiosité trop grande, pensement a inventer termes M A G N Y , Gayetez, p. 2. — D u soleil leflambeauNe
exquis et telles choses, souvent obscuroit le stille m'oste l'oscurté. BAÏF, Div. Amours, L. III (I,
de ses compositions. G. M I C H E L , tr. Suétone, III, 393).
129 r°. — Les advocatz bons, loyaulx et direetz
Obsecrable. Digne d'être exaucé. — Pardon
Se gardent bien,.. N e d'inventer, soubz umbre donront a tes v œ u x obsecrables. G. MICHEL,
d'une clause, Quelque moien d'obscurer un cler Georgiques, L. IV, 74 r° (G.).
droict. J. B O U C H E T , Ep. mor., Il, v, 6.
Exécrable. — A u regard des autres obsecrables
Abriter? — Vieillesse au doz nous poursuit et péchez, si est ledit péché de fornication dam- ...
procure Cure et soucy, clémence nous obscure. nable. 1513. L'Estoille du monde (G.). — De reL E M A I R E , Orais. à la Vierge (IV, 329).
chef en Alemdgne au peuple et en plusieurs lieux
S'obscurer. S'obscurcir. — Nous aurons quelqueadviendra plusieurs obsecrables maux. Ib. (G,).
orraige, le temps se obscurcit, or se obscure aynsi.
Obsecration (obsecratio). Supplication. — Je
PALSGRAVE,p.774,
admoneste... que prieras, obsecrations, requestes, Se cacher. — O aveugle que je sui, Aveugle actions de grâces soient faictes pour tous les <
plus ténébreux Que l'Abderite enombreux Au- hommes. C A L V I N , Instit., X V I , p. 774.
quel comparer m e pui, Car recherchant le céleste,
Obsecrer (obsecrare). Prier instamment, supJe m'obscure à m o y moleste. L E C A R O N , Ciel des plier. — Doulcement l'obsecre et supplie Que
Grâces (46 r°).
elle luy face avoir copie D e la vierge. Therence en
Obscure. Obscur. — Bergers, je vous supply franc., 296 b (G.). — Si obsecrons que ta calame
bastir m a sépulture Dans le fort espineux de vde Atramenter chartre papyracee. Ep. du Lyquelques vieux hdliers... O u jamais le soleil aux mosin, dans Rabelais, III, 279.
crespines
dorées
N ehumblement
ses
beaux
Obsequal.
Respectueux.
— faire
Les
Corinthiens...
^.
tume
Ep.
dorée
ce
d'Amour
facent
quoy
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lissant
fâcheux
nuits
à je
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prescripte
Marot
leur
àvous
l'employer
obscurees,
l'entour,
(II,
argument,
séjour.
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49-50).
Sagon
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Epistre.
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dévotion
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—congratuler...
Ainsi
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Diceulx
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que
obtemperance
Institution,
princes.
[Alexandre]
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Ch.
révérence
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ambassadeurs
éd.
5.toutes
etJ.séantes
Foucher,
offres
ohsedes ;,
^
— 4 81 —
OBSERVANCE
Obseque. Obéissance. — Comment peult tantet en grant vitupère Et moins obsequent a mo
vostre soudain resveil Que m a main rude oultre père. Therence en franc., 173 (G.). — Et m a mère
gré rappeliez A vostre obseque...? L E M A I R E , est une nymphe naiade N o m m é e Lare, à Venus
Cour. Marg., Prologue. — Tu ne le pourrois depedisseque, Fort domestique, obsequente et non
monstrer plus grant en auctorité que par ton ob- fade. L E M A I R E , Concorde, lre part. (III, 120). —
seque et service. C H A N G Y , tr. Instit., II, 3.
C o m m e s'il eust faict une grande faulte... d'avoir
Service. — Elle aussi leur rendoit mutuel ob- rendu toute l'Italie à luy obsequente et astreinte.
seque, et causoit tant à eux comme aussi au roy SEYSSEL, Louys XII, p. 115.
et à la royne beaucoup de plaisir et de volupté.
Obsequer (obsequi). (Intrans.). Obéir, déférer.
LEMAIRE, Illustr., Il, 9.
— Mais il est nostre de comprendre Et l'une et
Parole aimable. — Lors Pasithee, en regards l'autre part entendre, Et ou la nécessité est Obseextrinsèques, Attrait maint homme, et sa sœur quer a ce qu'il leur plaist. Therence en franc.,
Egide Les entretient par maints plaisans ob- 196 b (G.). — Pour obéir et obsequer A ton père.
sèques. ID., Concorde, lre part. (III, 114).
227 c (G.). —• Toutesfois [cette question] est
Hommage, et particulièrement nommage fu- bonne et consolative quant on la fait en humilité
nèbre. — Craindras-tu de vomir une mare de pour obseqder et servir a la foy. J. B O U C H E T ,
sang, Où tu laves ta coulpe et l'obseque tu payes Noble Dame, 161 r° (G.).
Au corps froid d'Hippolyte...? G A R N I E R , Hippo(Trans.). Inhumer. — [Agamemnon] Monstre
lyte, 2349. — Pour obsèques reçoy mes larmes et
bien clairement sa folie d'esprit : Quand ilfitpumes pleurs, Ce vase plein de laict, ce panier plein blier que pas un n'entreprist, Nonobstant les plaide fleurs. R O N S A R D , Mort de Marie (I, 217). — sirs et services de guerre Qu'avoit faicts un Ajax,
Honorant à l'envy son obseque dernière, L'une de Pobsequer en terre. F. H A B E R T . tr. Horace,
arrousoit sa playe avec eau de rivière, L'autre es- Sat., II, 3 Paraphr.
suyoit le sang. DESPORTES, Angélique, p. 366. — Obséquieux. Obéissant, serviable, dévoué. —
Mais que la forte voix des meilleurs combattans Mais en bien petit édifice, Par obséquieux bénéCélèbre son obseque et ses faits mémorables. ID., fice Adoras celuy qu'enfantas. CRÉTIN, Orais. à
Epitaphes, p. 475. — L'on voit la fourmy enterrerla Vierge, p. 35. — Il leur est grief et moleste,
celle qui est morte, C o m m e un dernier obseque au milieu de tant d'obséquieux offices, de voir
qu'elle luy doit. PASQUIER, Lettres, X, 1.
que ceux dont elle a triomphé en sa persévérance
Chant en l'honneur d'un mort. — Et que le ser- triomphent pour le jourd'huy d'elle. PASQUIER,
viteur..., Chantast en soupirant l'obseque de son Lettres, VI, 1. — Faudra il qu'un autre, qui ne
maistre! R O N S A R D , Epitaphes, Tomb. de sera digne de m'estre comparé en amour, en fidéCharles IX (V, 240). — Il cerche toutesfois la pluslité et en peines, emporte, sans beaucoup de mal,
espaisseflame,Et chantant doucement un ob- ce que j'avois légitimement acquis par mon
seque à sa dame, Il se brusle soy-mesme. D u B A R - obséquieux service? M O N T R E U X , Bergeries,
re
e
TAS, l Sem., 5 /., p. 256.
Journ. II, 105 v°. — Désirant entre autres reconObseque (au singulier). Obsèques, funérailles, noistre... le demandeur qui outre la parenté avoit
cérémonie funèbre. — L'obseque fut admirable par une obséquieuse servitude mérité sa bienet funèbre Plus que de nul jadis de ses ancestres. vueillance. D u VAIR, Arrests... en robe rouge, 3
LEMAIRE, Temple d'Honneur (IV, 213). — Toison p. 979. — (En parlant des choses). Plaisir. Solador retourna quérir les douze chevaliers de lordre tieux... recréant ou récréatif, obséquieux, méripresens au dit obsecque. ID., Pompe funeralle toire, agréable. L A P O R T E , Epith., 325 r°.
(IV, 261). — U n corbeau de moins noble nature
Obséquiosité. Dévouement. —• Elle [Didon]
Fut honnoré et eut obseque humain A u temps esprouva la vraye amour, foy et obséquiosité de
jadis par le peuple romain. ID., Amant verd (III, sa sœur Anne. L E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 148).
10). — En ce doloreux obseque y eut grans
Observance. Usage que l'on observe, auquel
pleurs et gémissemens. L O Y A L
SERVITEUR, on se conforme. —• M e semblant tres-inique de
ch. 55. — Vous reviendrez... Luy ériger un se- vouloir sousmettre les constitutions et obserpulchre célèbre, Et préparer un obseque funèbre vances publiques et immobiles, à l'instabilité
Modt solennel. PELETIER, Odyssée, 1. I, p. 22. —d'une privée fantasie. M O N T A I G N E , I, 22 (I, 141).
Tu ne tiens conte de m'inhumer et faire m o n ob- — C'est chose... en laquelle les sages se plantent
seque. A M Y O T , Hist. Mthiop., 1. VI, 71 r°. —une fois pour toutes, regardans sur tout à la raison
L'honneur du corps dont la vie est cassée Est et et observance publique. II, 8 (II, 93). —• Il est
l'obseque et la terre amassée Sur le tombeau. bien aysé d'accuser d'imperfection une police...
RONSARD, Franciade, III (III, 100).
il est bien aysé d'engendrer à un peuple le mesCe qu'on offre en hommage funèbre. (Cf. le pris de ses anciennes observances. II, 17 (III, 53).
2e exemple du 3e alinéa). — Puis respandant une
Respect. — L'exhortoit à révérer son père en
fiole pleine De sang sacré en leur demeure toute observance. RABELAIS, I, 15. — La fille
vaine, Haut appelloit les âmes qui vendent, Et aisnée du roy... l'Université de Paris, vous resur l'obseque espaisses se tenoient. Ib., II (III, monstre en toute observance que, depuis ses
Obsèques (masc.). — Si luy furent faits grands
cunabules et primordes, elle n'a point esté si bien
obsèques et somptueux. L E M A I R E , Illustr., II, 20.
morigénée, si modeste et si paisible qu'elle est
— Son corps fut mis en une lictière et emporté en maintenant. Sat. Men., Harangue du recteur Roze,
sa maison, sans luy estre fait à la cour aucuns p. 137.
obsèques. L A P L A N C H E , Estai (I, 161). — Las,
Considération. — E n quelle observance et reliplorez sur Antoine, et que son corps ne tombe gion leurs estoient les noms propres avecques
Sans les obsèques deuz en la funèbre tombe. G A R - leurs significations. RABELAIS, IV, 37.
NIER, Marc Antoine, 1881.
Fidélité, exactitude. — M e délivrer de la comUnes obsèques. Des obsèques. — A Fabius les
mune superstition des translateurs, mesmement
Romains feirent unes obsèques non point des de- que ce n'est matière où soit requise si scrupdeuse
niers communs, ains de ceulx des particuliers. observance. Amadis, I, Prol. du translateur.
OELVE, tr. Plutarque, Fabius, 58 v°.
Observance de. Fidélité à. — Aucuns siècles passez : ausquels il estoit vulgaire... de veoir un
31
V Obsequent (obsequens). Obéissant. — Je suis
OBSERVATIF
(POINCT)
les oppugnateurs des poètes. T Y A R D , Disc philos., 35 v° (G.). — M e s fortunes obsistent ou résistent. B R E T I N , tr. Lucien, Ep. de Phalaris, 116.
Obsister que... ne.... S'opposer à ce que. — Ça,
frère Jean, je te conseille... Q u e tu ayes le mot
aussi D e la bouteille trimegiste : Pour entendre se
rien obsiste Q u e ne te doives marier. RABELAIS,
V, 46.
O b s o m a g a r u m . Sorte de drogue. — Les signes
du rheume sec au cerveau de l'oiseau sont quand
l'oiseau eternue beaucoup, etrienne luy sort des
narilles, pour lequel rheume guérir faut souffler
obsomagarum avec un vin vieil aux nariUes de
l'oiseau. D u F O U I L L O U X , Fauconn., fol. 75 (La
Curne).
Obsoner (obsonare). Faire bonne chère. — Il
va au convis, il obsone. Therence en franc., 236 b
(G.). — Ce n'est point fait de h o m m e meschant
D e monstrer a ung jeune enfant A bordeler, a
obsoner E t gaudissement démener. 289 a (G.).
Obstacler. Faire obstacle à. — Le soleil
rayonnant par les fentes de ce nuage temporel
G R I N G O R E , S* Loys, 1. III (II, 78).
qui l'obstacloit. 1619. J. B. C A M U S , Hom. festin.,
Obsesser. Attaquer. —• Ne la sayette volante
p. 50 (G.)
de jour, ne le phantasme cheminant en ténèbres,
Obstacule (obstaculum). Obstacle. — Aurora
ne de celuy qui obsesse, ne le diable qui se transvient, qui la cicatricule D u diluculle, dyamettre
figure en ange de lumière. L E F E V R E , Bible,
obstaculle, Emmatricule. Anc. Poésies, XIII, 387.
Ps., 90 (G.).
— Ignorant la obstacule par lequel ta m d n a esté
Obsession. Terme d'astrologie. — Obsession,
par si longue espace lente à nous faire sçavoir le
qu'ils appellent, quand une bonne planette est
train de la tienne incolumité. V, 162.
esclairee et environnée de tous costez de mauvais
Obstant, v. Obster.
astres. L E L O Y E R , Spectres, VI, 1.
Obstatif. Faisant obstacle. — Tel prévenObsidiane (pierre). Sorte de pierre noire. —
1600. L a pierre obsidiane, qui est quelquefois de tion... ne pourra induire litispendence préjudicouleur très noire et transparente, d'un jour aveu- ciable ne obstative audit remède de la p d x des
glé, dont plusieurs façonnent des pierres pré- vingt deux. Ord. du pays de Liège (G.).
cieuses. B. D E B O O T , Parfait' joaillier, 1. II, p. 309Obstation. Obstacle. — D u contempnement
des prodiges, signes et obstations a Caesar accou(Gay, Gloss. archéol).
rantes. G. M I C H E L , tr. Suétone, I, 27 v°.
Obsidion (obsidio). Siège. —• [Les Athéniens]
Obstention. Obstacle, empêchement. — Lors
envoyèrent a celluy m e s m e effect douze aultres
navires,... lesquelz pareillement sestoient des- fut son cas et obstention de son sacrifice muez et
partis de obsidion. S E Y S S E L , tr. Thucydide, VIII, convertiz en bonne prospérité. ID., ib., I, 28 r°.
3. — A u lieu des aultres [navires] qui avoient
Obster (obstare). Faire obstacle, résister. —
abandonné celle obsidion, en fut tout incontinent Ayant debarré la place et mis en certains lieux des
envoyé de tous fres. Ib. —• Nonobstant lempes- tours faictes et construictes de boys, y avoit apchement et obsidion des Massiliens qui en son che- pareil de obster à quelconque luy voulust faire rémin luy avoient les portes de leur cité fermées. sistance. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. XLII,
G. M I C H E L , tr. Suétone, I, 16 r°. — Qui... avoit ch. 38 (72 v°).
vaincu un roy des Parthes et délivré la cité de son
Faire opposition. — Lucius et Fulvie, comme
obsidion et captivité. L A G R I S E , tr. Guevara, ceulx qui estoyent ses dliez... ne luy obsterent.
Prol. du translateur. — Enumerant les conflictz Ib., 1. X L V I I I , ch. 66 (140 r°). — Auguste... esmartiaulx, Obsidions et les cruelz assaulx Qu'en tant devenu plus mansuete et plus paresseux
Burgundie avons faits et gérez. Ep. du Lymosin pour la vieillesse à se courroucer contre aucuns
(dans Rabelais, III, 277). — Selon Pemplisse- sénateurs, ne voulut depuis obster à aucun.
ment des jours et de l'obsidion. 1543. Bible, Eze- L. L V , ch. 110 (223 v°).
chiel, 5 (G.).
(Sans complément). Être une opposition. — Et
Obsister (obsistere). S'arrêter. — [L'herbe ozi-si obste que la créature est subjecte à corruption,
m u m ] fait insanie et elle obsite au gésier. Jard. de vanité et misère... car toute telle c'est l'œuvre de
santé, p. 62 (G.).
Dieu. C H A R R O N , Disc, chrest., I, 6.
Barrer la route. —• L u y seul par plusieurs fois
Obstant. Se trouvant en face, devant, autour. —
a restitué la bataille a peu près desconfite, obsis- La clere face doncques de la princesse toute artant aux fuyars. 1569. L A B O U T I È R E , tr. Suétone, dant d'amour à la chose publicque desgella les
p. 40 (G.).
glassons des durs cueurs obstans. LEMAIRE,
Résister, s'opposer. — Et se je obsiste a sa jeu- Chron. annale (IV, 484). — Et Pair obstant, qui
nesse, Nature le veult ; mais je cesse E t t'en com- est plein de grosseur, Sans cesse tient la nuit en
mets du tout la cure. Therence en franc., 236 d espaisseur, P E L E T I E R , Georgiques, 1. I, p. 61.
(G.j. — N e en aequité naturelle, ne en droict des
Faisant obstacle, mettant empêchement; à
gens,... n'a esté trouvée rubricque, paragraphe, cause de. — Obstant le temps, qui fut fort plupoinct, ne filtre, par lequel fut poine ou torture, vieux en France, les raisins navoient peu parvenir
à tel faict interminée : Raison obsistante, Nature à maturité. L E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 105). —
répugnante. R A B E L A I S , III, 48. — Je ne suis tou- Quel crime m e saurais tu reprocher, obstant letefois pour tant opiniastrement obsister contre quel ne doive demourer tienne à perpétuité? In.,
homme modéré en ses vengeances, religieux en
l'observance de sa parolle. M O N T A I G N E , II, 17
(III, 40). — Solyman, de la race des Ottomans,
race peu soigneuse de l'observance des promesses
etpaches. (111,42).
Observatif (poinct). Point à observer. — A
celle fin que mieux entendiez certains poinctz observatif z de la vostre et mienne vacation. D u
F A I L , Propos, Interpol., ch. 4, p. 140. — L'un des
principaux poinctz observatifz de nostre religion.
Ib., Interpol., ch. 8, p. 151.
Observer. Préserver. — La belle cerisaye...
ombrageoit le dedans Et l'observoit du chaud des
aiguillons ardans. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv.,
114 v°.
Observer construit avec le subjonctif. — L o n a
observé en plusieurs nations qu'elles ayent commencé à s'anéantir alors qu'elles embrassèrent
les lettres. L E R O Y , tr. Aristote, VIII, 6, Comment.
(Prononc). — C'est très m d oserver la loy.
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OBTEMPERANTE
Illustr., II, 13. — Vous m e mandiez que je tinssefemmes eussent à bien apprendre leur art.
G. B O U C H E T , 19 e Seree (III, 190). — Les femmes
m a promesse touchant la translation du livre du
pape Pye intitulé : D e miseria curialium, laquelle des Hébreux estoient si bien complexionnees et
chose je nay peu fere, obstant une maladie que fortes de nature qu'elles accouchoyent avant que
j'aye eue en la main dextre. ID., Lettres (IV, 381).les obstetrices et matrones fussent arrivées.
— Cela ne se povoit faire, obstant la prohibition 23 e Seree (IV, 51). — Chassons encor tous faux
delaloy. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerre Lib., ch. 12. tesmoins... U n secrétaire trop prolixe, U n e trop
— Non la pouvant toutesfois exécuter à sa fanta- jeunette obstetrice. Var. hist., III, 194. — (Fig.).
sie et contentement, obstant quelque maladie. [Le pape] a produit ceste belle Minerve de sa teste
RABELAIS, Sciomachie (III, 395). — Elle ne les par la bonne d d e et assistence des docteurs schorapporte en telle syncerité c o m m e les avoit veues, lasticques, lesquels... ont servi leur bon vieil père
obstant l'imperfection et fragilité des sens corpo- de sages femmes ou obstetrices. M A R N I X , Differelz. ID., Pantagr., III, 13. — Or n'eust jamais ce rens, II, i, 7.
Obstinacité. Obstination. —• Leur perverse et
jeune h o m m e puissance D e faire honneur ou bien
dure obstinacité. 1556. N O G U I E R , Hist. tolos.,
recognoissance D e vraye amour envers ses père
et mère, Obstant la mort trop hastive et amere p. 360 (G.). — Ils s'adviserent enfin, pour matter
Qu'il receut lors. S A L E L , tr. Iliade, IV, 66 v°. — P obstinacité d'iceux, d'dler brusler, gaster et
Elles ne pasturent en terre, obstant leur longue ruiner tout le terroir d'denviron de Toloze. 1588.
corne on front. R A B E L A I S , IV, 4. — Nul remède V I G N I E R , Bibl. hist., III, 275 (G.).
Obstine (?). —• Ce limon endurci pouce à Pair
autre y a, tant soit on sage, Y obstant l'aage.
faict lors Q u e d'un humeur pierreux la pierre
F O N T A I N E , Passetemps des amis, p. 236. — Quoy
prend un corps, Dont aucunes on voyt, obstines
voyant Malechair, commença avec sa hache à
frapper de toute sa puissance contre l'huys, pen- et pesantes, Créer d'humeur visqueux d'autres
qui sont luysantes. A U B I G N É , Création, IV (III,
sant le ruer bas ; ce qu'il ne peut, obstant les
empeschemens qu'y donnoit le d u c L A R I V E Y , tr. 351).
Obstiner (trans.). Rendre obstiné. — Qui
Straparole, IX, 3. — L a noblesse de France... ne
pouvoit passer, obstant la force turquesque. T H E - l'obstiné en ce point, N y que peut il penser? D E S
VET, Cosmogr., 1,14. — Il n'y avoit m o y e n d'ap- P É R I E R S , Andrie, I, 5. — Bien que depuis vingt
pel ny de requeste civile, obstant la rigueur de la ans sa grimace importune A y t à sa desfaveur
discipline militaire. B O D I N , Republ, III, 5. — Ils obstiné la fortune? R É G N I E R , Sat. 14.
Tenir obstinément. — U n e entreprise vaine,
se veirent au bout et à l'extrémité de la caverne,
Dont le fruit soit la honte et l'éternel regret
et ne peurent passer plus avant, obstant une
D'avoir trop obstiné un serment indiscret. M O N T pierre de desmesuree grandeur. A N O N . , tr. FoC H R E S T I E N , Hector, II, p. 28.
lengo, 1. XXIII (II, 245).
S'obstiner à. S'obstiner contre. — E t qui pis
A cause de. — Depuis, obstant le bel et grant
apport D e pèlerins prenans solicitude L à de leur est, ce mal, qui m'afflige au mourir, S'obstine aux
corps et bien faire transport, D e larrecins sourdit recipez et ne se veut guérir. R É G N I E R , Sat. 15.
Obstiné de. Obstiné à. — Obstiné au demeurant
grant multitude. C R É T I N , Orais. à N.-D. de Lode mourir en cette desmarche. M O N T A I G N E , II, 8
relte, p. 27.
Obstant ce que. Ce fait formant empêchement (11,85).
Obstiné (subst.). Obstination. —• N y le tourque ; parce que. —• Car plus ne puis cy demourer,
obstant ce que Aurore prépare jour espoindre. ment, ny l'amoureuse rage, N y l'obstiné d'une
longue prière. B A Ï F , Meline, 1. I (I, 34). — TresCRÉTIN, Apparition de Chabannes, p. 142.
Obstant que, m ê m e sens. — Curio voyant quil humblement sa pitié je reclame, Mettant en jeu
navoit plus dauctorité en la cité, et quil ne povoit l'obstiné de m a foy. M A G N Y , Amours, sonn. 89.
(Prononc). — Forcé d'un ostiné courage. BAÏF,
sortir hors des murailles de la ville, obstant quil
estoit tribun. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres civ., Poèmes, 1. VIII (II, 393). — Plus je te suis en
tout obéissant, Plus ta fierté s'ostine orgueillis11,5.
Obstant. Malgré. — Obstant quelque admoni- sant. ID., Eglogues, 8 (III, 49). — Dont vient
tion Qu'il feist au serpent, il na sceu L u y oster la que le ciel ostiné Vous avoit m o n cœur destiné...?
condition D e sa maligne affection. H A U D E N T , P A S Q U I E R , Jeux poet., l re part., Chanson (II, 855).
— Misérable est celuy qui ne laisse le tige D e PosApologues, I, 53.
Obstant que. Quoique. — Eve, a son parant et tinee erreur. B O Y S S I È R E S , Sec. Œuv., 24 r°. — Et
prochdn, Feist d'une p o m m e l'ouverture, La- ostiné en safièredouleur. B R A N T Ô M E , Poés., 119
quelle, obstant qu'il eust corps sain, L e feist tum- (X, 475). — Quel supplice cruel seroit plus miséber en pourriture. P. D u V A L , Ballade, p. 30. — rable Q u e celuy dont je sens l'ostinée cruauté...?
Viande N'y estoit pas à son gré et demande (Obs- 134 (X, 484). — A u trac des meschans il s'ostine.
tant que lautre eust sus table apresté Tout ce D E S P O R T E S , Psaumes, 35.
O b s t r a c q u e u x (?). — Ladite ulcère estoit anqu'avoit de long temps acquesté). H A U D E N T ,
Apologues, I, 20. — Estre un loup je te voys A nuelle, n'estant simple, mais compliquée, à sçata figure, obstant qu'a ouir ta voix Certainement voir de figure ronde et obstracqueuse, ayant
les bords durs et calleux. P A R É , Voyage de
tu semble chievre. 1,135.
Obstetrice (obstetrix). Accoucheuse, sage-Hedin.
Obstruent. Qui obstrue. — Il faut aussi dilifemme. — Les obstetrices faisoient les enfans à
la terre toucher des quand ilz estoient nez. G. Mi- gemment considérer la qualité [des viandes]...
CHEL, tr. Suétone, VI, 191 r°. — J'ay esté appelle elle est : ou première, c o m m e chaude, froide, huquelquefois à extraire hors le corps de la mère mide, seiche : ou seconde, c o m m e atténuante, inl'enfant mort, que les obstetrices matrones, soy crassante, obstruente ou aperiente. P A R É , Introd.,
disans sages femmes, s'estoient efforcées le vou- ch. 14.
O b t e m p e r a n c e . Obéissance. — Révérence,
loir tirer par l'un des bras. P A R É , Manière d'extraire les enfans. — Le genre humain periroit...honorable dévotion et obtemperance volontaire
sans l'amitié des obstetrices et nourrices. B O A Y S - doibvent demeurer du costé des subjects. B U D É ,
TUAU,
loy en
Hist.
Athènes,
des princes,
que les
157
obstetrices
v° (G.). — Eet
s t asagesn t une
OBTEMPÉRÉ
— 484 —
Institution, ch. 5. — Il avoit... vénération plus pesche point que tu ne retournes en ton païs et
seigneurialle que paternelle seigneuriante, et re- n'obtiennes ton gouvernement c o m m e devant
doubtance impérieuse et non pas voluntaire ob- A M Y O T , Hist. Mthiop., 1. I X , 108 v°. — Ils [les
papes] ont tousjours continué à s'augmenter
temperance. Ib., éd. Foucher, ch. 53.
jusques
à ce qu'ils ont monté en la puissance laObtempéré. Obéissant. — Les femmes doivent
estre tellement conjointes et obtemperées à la vo- quelle ils obtiennent aujourdhuy. C A L V I N , Instit,
lonté des maris que, quant bien ils les battraient, IV, xi, 14. — L'Eglise est dicte et est vrayement
elles sont toutefois tenues defleschirà leurs ma- catholique et universelle, c'est à dire qu'elle obtient toute la généralité du monde. C H A R R O N ,
ris. Var. hist, IV, 83.
Obtenebration. Obscurcissement. — (Fig.). Trois Veritez, III, 8, Adv.
Soutenir victorieusement. — Panurge comCeste fameuse division et tradition, de tant plus
que de prime face semble... apporter grande illus- mença estre en réputation en la ville de Paris par
tration et facilité de doctrine, d'autant plus elle ceste disputation que il obtint contre PAngloys.
implique grande perversion et obtenebration R A B E L A I S , II, 11.
d'icelle. 1586. D u M O L I N , Des contrats, ch. 5 (G.). Gagner. — César eut toute la mer en sa puis— Apres P obtenebration et ignorance de nos sance, réservé le port, et obtint la bataille faicte
en mer. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. XLII,
dictes loix. Ch. 14 (G.).
Obtenebrer (obtenebrare). Couvrir de té- ch. 39 (74 r°). — Ceste fut la dernière bataille qu'il
nèbres. — Le feu ardent de mes si grandz m e - obtint. L. XLIII, ch. 47 (87 r°). — A tous donna
saises Par mes souspirs obtenebre les cieulx. cinq cens dragmes et à ceux qui avoient obtenu la
bataille en mer coronnes de olivier. L. XLIX,
S C È V E , Délie, 178.
Voiler, cacher. — Q u e les estoiles soient ch. 72 (157 v°).
Être vainqueur dans. — Pompée... s'embarobtenebrees de sa nuée. L E F E V R E , Bible, Job,
qua...
estant en si grand opinion d'avoir obtenu
3 (G.). — S'ils [les sourcils] se touchoyent l'un
l'autre, presque ils obtenebreroyent et offusque- du tout ceste guerre qu'il s'attribua le nom de emroyent l'œil. D A L E S C H A M P , tr. Galien, p. 604 (G.). pereur. Ib., 1. X L I , ch. 32 (63 r").
(Intrans.). Subsister. — Vérité demeure, vit,
Obscurcir. — Le chanvre obtenebre la veue.
et
obtient eternelement. F O S S E T I E R , Cron. Marg.,
Jard. de santé, p. 86 (G.).
Aveugler. — Ils [les cils] n'ont esté situés fort VI, m , 8 (G.).
Avoir le dessus, triompher. —• Anthoine... sur
près les uns des autres, attendu qu'ils suffoqueroient et obtenebreroient l'œil s'ils eussent esté ce disant tantost une chose et puis ung autre,
Cleopatra finablement obtint. D E R O Z I E R S , tr.
fort près. P A R É , IV, 4.
Obscurcir, rendre obscur, difficile à com- Dion Cassius, 1. L, ch. 78 (170 v°). — Il composa
prendre. — Et aussi regnoit encores ladicte bar- aussi une harengue à Iphicrates, celle qu'il probarie, au lieu des bonnes lettres, souz laquelle la nonça contre Harmodius, et une autre par lasophisterie entra en toutes bonnes sciences, qui en quelle il accusa Timotheus de trahison, et obtint
furent grandement vexées et obtenebrees d'intri- en l'une et en l'autre. A M Y O T , Vies des dix oracations, superstitions et preposteres jugemens. teurs, Lysias. — Demosthenes au paravant avoit
desja obtenu alencontre de ses tuteurs. Ib., De1586. D u M O L I N , Des contracts, ch. 2 (G.).
S'obtenebrer. S'aveugler. — Quand quelque mosthenes. — Mirambeau... vouloit... l'appeler
passion entre en l'entendement de l'homme, alors Jacopoli ; mais l'usage a obtenu contre son desse confond et obtenebre, en manière qu'il ne sein, si bien qu'elle a porté le n o m du cand qui
peult penser chose condescente. D E R O Z I E R S , tr. vient de Broue. A U B I G N É , Hist. univ., VIII, 16.
Obtenir construit avec l'indicatif. — Par telle
Dion Cassius, 1. X X X V I I I , ch. 8 (18 r°).
Obtenebre. Plongé dans les ténèbres, aveuglé. — vénération de son sepulchre, ilz obtenoient qu'ilz
(Fig.). L a princesse Marguerite... ha desraciné estoient guéris de morsures de serpens. CALVIN,
maintes opinions erronées des cœurs obtenebrez Instit., A u Roy, p. xx.
(Formes). Passé défini. — 1° Ils obtindrent et
et obscurcis en obstination de guerre. L E M A I R E ,
se
feirent d'immortelle renommée. L A GRISE, tr.
Cour. Marg. (IV, 96). — Gent moult pervertie,
Obtenebree en toute desraison. ID., 3 e Conte de Guevara, II, 34. — Les Parthes... en fin obCupido (III, 60). — Sainct Paul dit que leurs en- tindrent la victoire. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius,
tendemens sont obtenebrez de Satan, pour ne 1. X L , ch. 25 (44 r°). — Ses adversaires... obpoint appercevoir la gloire de Ghrist laquelle luit tindrent de faire condamner plusieurs siens ouvrages, qu'il avoit mis en lumière, à estre bruslés.
en l'Evangile. C A L V I N , Instit., II, ix, 1.
M
O N T A I G N E , II, 8 (II; 98). — 2° Astyonome... fut
Obtenir (trans.). Occuper. — Vaspasian...
passa en Alexandrie pour obtenir les cloistres et réservée à A g a m e m n o n : lequel l'obtenut à cause
entrée Degypte. G. M I C H E L , tr. Suétone, X , de sa dignité de roy. L A L A N D E , tr. Dictys, 1. II,
252 r°. —• Disans que l'ame... obtenoit le milieu 41 v°. — A g a m e m n o n obtenut ce qu'il demanda.
entre les formes naturelles et célestes. L E L O Y E R , L. III, 58 r". — Ayant... considéré... les mérites
de l'un et de l'autre, Ulysse obtenut le paladin.
Spectres, V , 2.
Posséder. — D u temps de l'empereur Auguste... L. V I , 128 v°.
Futur. — Nulz l'obtenra, s'il n'est amy fiable
les François et Sicambriens obtenoient la plus
grand et la meilleur partie d'Allemaigne et de A ung cescun et bienfacteur amable. Anc. PoéGaule Belgique. L E M A I R E , Illustr., III, 1 (II, 311). sies, VII, 122.
Imparfait du subjonctif. — Si seroit il plus que
— Les descendans de celuy Démétrius obtindrent
par succession le royaulme de Macédoine. S E Y S - raisonnable que sans aulcune contraincte je obSEL, Success. d'Alex., IV, 11. — Nourry en unetiensisse de toy loctroy dune si juste et honneste
tyrannie la plus noble et plus grande qui fut demande. S E L V E , tr. Plutarque, Coriolan, 91 v°.
Participe passé. — Je ne te scay (monsieur) ny
oncques, laquelle il avoit obtenue par lespace de
dix ans. S E L V E , tr. Plutarque, Timoleon, 97 v°. — gré ny grâce D'avoir obtins à la présente place
Il estoit ja vieulx, et ayant obtenu l'empire seule- C'est ascavoir ta bénédiction. H A U D E N T , Apoment un an et deux mois, feut par Heliogabalus... logues, II, 103. — Ayant obtins victoire. THEVET,
X X I I I , 3.
dépossédé et occis. R A B E L A I S , III, 10. — Je n'em- Ii Cosmogr.,
Obtestation (obtestatio). Supplication. — Avec
— 485 —
OBVENTION
grandes obtestations et véhémentes, je suis solliDire avec importunité. — Mais si ne voy je
cité... que bien tost... je mette la main a lceuvre. h o m m e digne N e curieux entrevenir A qui je
CALVIN, Lettres, 634 (XII, 66). — Combien que lepuisse convenir, N e qui m e suive en demandant
peuple d'Israël eust la loy avec des obtestations O u aucune chose obtundant. Therence en franc.,
si estroites, c o m m e nous voyons ici : tant y a 110 d (G.).
qu'ils ont tousjours frétillé, qu'il y avoit des inObtrectateur ( obtrectator). Détracteur. —
ventions nouvelles. ID., Serm. sur le Deuter., 19 D'estre obtrectateur ou jaloux du bien d'autruy
(XXVI, 108). — Après les obtestations de ne la par envie. J. de M A U M O N T , tr. S 4 Justin, 12 v°
ruiner point, elle le pria de partir en ceste nuit. (G.).
A U B I G N É , Sa vie (I, 81).
Obtrectation (obtrectatio). Dénigrement. —
Recommandation instante, exhortation. —• Jo- Diverses sont opinions des Vitellins selon la disué... sentant sa mort prochaine, appella tout le versité des cronicqueurs et orateurs... laquelle
peuple pour parler à luy, auquel il dit semblables chose je penseroye estre venue par ladulation et
parolles avec grande obtestation. A N O N . , tr. Bullin- obtrectation de Vitellius, si aucunement il neust
ger, Source, 1, 6, p. 68. — Jaçoit qu'ilz enten- esté traicté de la condition de leur famille variadissent assez... par les loix divines et obtestations blement. G. M I C H E L , tr. Suétone, IX, 238 v°. —
des prophètes, combien Dieu avoit en abomination Ambition et obtrectation, Injure, envie et vindiet horreur l'idolâtrie. I, 11, p. 128. — D e ces cation. J. B O U C H E T , Ep. famil, 90.
deux est desduicte l'obtestation que fait Dieu Obtrunquer ( obtruncare ). Massacrer. —
par son prophète : Lefilzhonore le père, et le ser- ... Pugny il soit,... O u que la fouldre vienne du
viteur son maistre. C A L V I N , Instit., III, p. 126. ciel qui isse, Et obtrunquer m o y qui suis soubz la
Obtester (obstestari). Prendre à témoin. —
lice, Ains qu'en enfer descende vivement. Anc.
Obtestans tous les cieulx et intelligences m o - Poésies, I, 201.
trices. R A B E L A I S , III, 1.
Obtundre, v. Obtondre.
Attester avec serment. — Ptolomee juroit et
Obtuperé. Obstrué. — U n efille...ayant les
obtestoit par les dieux... que... E . de L A I G U E , vazes plus secrets de la nature bouchez et obtutr. César, 109 r° (G.).
perez. Var. hist., II, 270.
Prier en prenant les dieux à témoin. — Ilz obObturber (obturbare). Troubler. — Vous...
testerent les Lacedemoniens de ne rien innover
tous jours prenez les matières au pis, et tous jours
contre Pestât de la Grèce. S A L I A T , tr. Hérodote,
obturbez, c o m m e un aultre Davus. R A B E L A I S ,
V, 93.
III, 20.
Supplier. — Par ta dextre et la sainte foy, Je
Obtus (H. D. T. 1542). — 1503. Les instrumens
t'obteste et requier (Fontaine) que Pofice et labeur de toy M e donne quelque heure certaine. convenables à cestes incisions sont... courbes et
1557. D E S M A S U R E S à Fontaine, Epigr. — Il fault obtus derrière. Guidon en franc., 197 a, éd. de
que je vous prie et obteste au n o m de Dieu... 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
Affaibli. — U n son à merveille harmonieux,
que vous acceptiez ceste charge. C A L V I N , Lettres,
3702 (XIX, 263). — Nous vous prions et obtes- obtus toutesfois et rompu, c o m m e de loin venant
tons au n o m de Dieu [que] vous vous embrassiés et soubterrain. R A B E L A I S , V , 42.
Obumbration, v. Obombration.
fraternellement les uns les autres. 3871 (XIX,
O b u m b r e m e n t . Action de s'abriter? •— O doux
567). — Je vous prie bien affectueusement et vous
obteste par les promesses que m'avez faictes... Jésus quifizdivinement A u ventre heureulx le
que à présent vous vueillez... seconder Son Excel- tien obumbrement. M . d'AMBOisE, Oraison,
lence. M A R N I X , Corresp., p. 260. —• E u x , leurs 151 v°.
O b u m b r o y e r . Assombrir, donner de l'obscufemmes et enfans vous obtestent et conjurent,
par le nom de Dieu... que vous ayez pitié d'eux. rité. — Le feu corrusque en l'aer, la fumée obumD u VAIR, Actions, Supplie au roy, p. 43. — Avec broye. J. M A R O T , Voy. de Venise, 83 v° (G.).
la plus ardente priera que nous pourrons vous
Obvenir. Échoir. — Car Edouard... Disoit le
obtesterons et conjurerons que vous ayez pitié règne a luy appartenir, Et qu'il devoit à luy seul
de la chrestienté. Ib., Response d'un bourgeois, obvenir. J. B O U C H E T , Ép. famil, 1. — Ce qui obp. 184.
vient à l'héritier d'ailleurs que par l'expresse voObtondre (obtundere). Affaiblir, émousser,
lonté du testateur n'est point imputé en la légiamortir. — Fréquente ebrieté obtond tous les time. D u V A I R , Arrests... en robe rouge, 4, p. 1014.
sens naturels. Nef de santé, 44 r° (G.). — Tels re- — Pierre Gachon estant decedé en aage pupilrnedes peuvent grandement aider à la suppura- laire, l'inthimé luy auroit succédé pupillairement,
tion, d'autant qu'ils obtondent par leur froideur et auroit emporté tous les biens de quelque costé
la chdeur estrange introduite à la partie. P A R É , qu'ils fussent obvenus. 6, p. 1072.
VI, 21. — Il convenoit appliquer choses qui
Obvenu. Échu. — Toutes les terres et revenus
eussent faculté et puissance d'obtundre tous ve- nobles obvenus d'icelle succession. G U E N O Y S ,
nins. VIII, 15. — Avec cela, luy faut bien estoup- Confer. des coustumes, 196 v° (G.). — O n ne peut
per les oreilles de coton : àfind'obtondre le bruit pas dire que les parties ayent jouy de cet usude la trépane. VIII, 19. — Tels remèdes ont vertu fruict à autre titre que du testament, et que par
d'obtondre et abbatre la virulence et malice de conséquent il ne soit point imputable, c o m m e
l'humeur. XI, 7.
obvenu d'ailleurs. D u V A I R , Arrests... en robe
Fatiguer par le bruit, assourdir, importuner. — rouge, 4, p. 1015.
Ne m e obtunde point si souvent D e ceste chose
Obvention (obventio). Revenu casuel. — [Les
pour tonfilz.Therence en franc., 236 b (G.). — Je juges] affriandez à l'espicerie et aultres meneues
ne veulx point tant de verbes effundre E t de noz denrées et obventions provenant de ceste vacamaux ton auricule obtundre. Ep. du Lymosin tion. L ' H O S P I T A L , Reformat, de la Just., 6 e part.
(dans Rabelais, III, 277). — Aussi n'oyez-vous
(V, 182).
31*
plus auxVclasses ce clabaudement latin des régents, qui obtundoient les aureilles de tout le
monde. Sat. Men., Har. du recteur Roze, p. 140.
OBVENTIONNAL
— 486 —
Obventionnal. Occasionnel. — Aucuns de- M . de N A V A R R E , Heptam., 14. — Ce n'est pas raivoirs réels ou personnels... annuels ou obven- son d'oster sans plus grande occasion à Sebonde
ce tiltre. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 150). — Quand
tionnaux. Coust. d'Aouste, p. 219 (G.).
il se présente à nous quelque doctrine nouvelle,
Obvicion. Empêchement. — Serez cause de
l'entretenement dudit ordre et obvicion desdits nous avons grande occasion de nous en deffler'
(II, 335).
desordres et perturbacions. Corr. de Maxim. IeT
A ceste occasion. Pour cette cause, ce motif
et de Marg. d'Autriche, II, 108 (G.).
cette raison. — Les habitans de toute la province
Obvier (intrans.). Obvier à. Aller à la rencontre
d'Attique... estoyent espars en plusieurs bourgs,
de. — Et par après qu'il fut de mort a vie Resuset à ceste occasion mal aisez à assembler quand
cité, aux Apostres obvie, Et leur donna... Le
il estoit question de donner ordre à aucune chose
hault povoir... D e pardonner. J. B O U C H E T , Ep.
concernant le bien public. A M Y O T , Thésée, 24; —
mor., I, 1.
J'ay la veue longue, saine et entière, mais qui se
Faire obstacle à. — Acilius... monta en la nef
lasse aiséement au travail... A cette occasion, je
des ennemys ne craignant ceulx qui luy obvioient
ne puis avoir long commerce avec les livres que
à force de bouclera. G. M I C H E L , tr. Suétone, I,
par le m o y e n du service d'autruy. M O N T A I G N E
31 v°.
II, 17 (II, 47).
Obvier (trans.). Rencontrer. — L a petite ortie
A l'occasion de. A cause de. — A u camp... ou
picque et mort ce que elle touche et obvie. Jard.
force nous fut de coucher, à l'occasion de la nuict
de santé, I, 505 (G.). — N o n pourtant quil obviast
qui nous y surprint. Amadis, IV, 27.
et rencontrast Lucius Cassius son adverse partie
Occasion de. — Si ne nous virent-ilz pas, occam u n y , garny et ayant en sa puissance dix navires
zion d u verglas et broillart. M O N L U C , 1.1 (1,230),
rostrées, point ne fuit. G. M I C H E L , tr. Suétone, I,
— M a maison, où je m'estois retiré pour raison de
29 r°.
quelque hayne que M m e d'Estampes avoict conFaire obstacle à. — Afin qu'il peust le poisson
ceue contre m o y , occasion de la querelle de
effrayer, E n l'effrayant le faire au plus tost fuira,
M M . de la Chataigneraye et Jarnac. L. II (I,
Et en fuyant l'obvier pour l'induire A sen venir
305).
dedans ses retz frapper. H A U D E N T , Apologues,
A occasion que. Pour la raison que. — Ne
I, 69.
puissent estre contrainctz les mectre hors leurs
Empêcher, éviter. — Si m o n jeune aage n'a peu
mains a occasion qu'ils sont gens de main morte.
obvier ceste generalle chose... vous ne m'en deb1557. Amortissem. (G. Compl.).
vriez si griefvement reprendre. S E V I N , tr. PhiloOccasion que. Pour cette cause, ce motif, cette
cope, 1. II, 28 r°. — S'ils [les gittes et branches]
raison. — Tous estans bien empeschez et travailestoient couppez par science, ce mal serait obvié
lans en ceste élection. Occasion que l'un d'eux se
par la prudence de l'homme. P A L I S S Y , Recepte
levant leur dit. D u F A I L , Eutrapel, 34 (II, 203).
ver., p. 26. — Nous avons représenté le moien de
Occasion de quoy, pourquoy. Pour cette cause,
faire desfiguiersnains... de laquelle, pour obvier
ce motif, cette raison. — Il advint une grande
redite, n'en sera ici plus avant parlé. S E R R E S ,
querelle entre les escholiers, desquels il en deVI, 26.
meura un sur les carreaux, occasion de quoy pluObvier que. Empêcher que, défendre que. —
sieurs s'absentèrent. T A B O U R O T , Apophth., 2. —
Pour obvier que César neust la grâce de faire
Elle le recognut. Occasion pourquoy elle chertoutes les dictes choses en faveur des souïdars
choit tout m o y e n que le discours s'achevast au
tout seul. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres, civ., Y, 2.
logis. L A R I V E Y , Constance, Y, 8. — La puissance
— Que la loy obviast que aucuns protecteurs
des femmes est infinie, occasion pourquoy ce
d'une province ne passassent oultre les conn'est pas de merveille si la f e m m e ... peut... atfins d'aultruy. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius,
tendrir un cœur de diamant. ID., Fidelle, V, 8.
1. X X X I X , ch. 20 (37 r°). — Cestuy la obvia
Sous occasion. Sous prétexte. — Miltiades aiant
qu'aucuns decretz ne fussent faicts contre Gesar.
armée preste à faire voille, tira à Pare souz occaL. X L V I , ch. 60 (115 r«).
sion que les galères des Pariens avoient premièreObvier de... ne. Éviter de. — E n sorte qu'ilz
ment navigué avec les Perses en Marathon. SAobviassent de n'estre retenuz, se tiroyent hors le
LIAT, tr. Hérodote, V I , 133.
danger des sayettes. Ib., 1. L, ch. 79 (175 r°).
Occasion. Petit combat. — A u x guerres... de
S'obvier. Être évité. —• Mais il n'est pas de benostre temps, il s'est perdu plus de gens de bien
soing que je die D u tout le fait ne la façon de
aux occasions légères et peu importantes et à la
faire : Car convient que la prolixité se obvie. L E
contestation de quelque bicoque qu'es lieux diB A U D , Geneal. d'Anne de Bret. (G.).
gnes et honnorables. M O N T A I G N E , II, 16 (III, 8).
Ocagne. Oie. — Avec une peau d'ocaigne ou
Occasionner. Pousser, déterminer. — Les heude chèvre bien conroiee. S E R R E S , VIII, 5.
reux succez qu'ils avoient en ceste coste d'AnPeau d'oie servant à faire des gants. — M a peau
gleterre occasionnèrent quelques autres de leur
lui servira de véritable ocagne Meilleure qu'il n'en
nation à semblable ravage en la France. PAS;
vient de la m y m a u r e Hespagne, Pour garantir du
Q U I E R , Recherches, I, 12. •—• L a mesme raison qui
chaud du soleil outrageux Les mains de m a meuroccasionna nos ancestres à forclorre lesfillesde
trière. A U B I G N É , Poes. div., 2 (III, 211).
l'espérance du royaume fut cause que depuis on
Occaigné. D e peau d'oie. — Gans. Parfumez,
voulut attribuer aux aisnez tout le droit de la
simples... occaignez. L A P O R T E , Epith., 188 r°
couronne. II, 18. — Cela occasionnerait plusieurs
et v°.
do Tholose à nous accommoder de ce qui nous seOccasion. Cause, motif, raison. — Je n'eusse
rait nécessaire. M O N L U C , 1. VII, p. 402.
jamais pensé que vous eussiez esté si fol de pleuOccasionner de. Pousser à, déterminer à. —
rer pour ung enfant. — H a sire..., c'est (peut
Tant plus il pense aux occasions de sa crainte,
estre) avec plus d'occasion que nous n'estimez.
tant plus il est occasionné de craindre. ESTIENNE,
Amadis, 1,4. — Le dict seigneur de Bonnivet acApol. Herod., ch. 26 (II, 100). — Ce qui occacointa peu à peu ce gentil h o m m e par telle doulsionna M . le marquis de faire sa retraicte fust
ceur et finesse qu'il ne s'apperceut de l'occasion.
par la
crainte Mqu'il
second
coup
fortune.
O N L U avoict
C , 1. Ide
(I,tenter
100). —unCela
oc-
11
OCCIRE
casionna les Bithyniens de venir prier la royne... hideuses portes, Des estrangers occis pendent les
de remédier à cest inconvénient. C H O L I È R E S , testes mortes. R O N S A R D , Hymne de Pollux (IV,
1" Matinée, p. 45. — Ce qui a occasionné les A n - 282).
glois de défendre à toutes personnes de se masquer
(Formes). Indicatif présent. —• Si vous ocriez
à peine delà vie. G. B O U C H E T , 4 e Seree (1,136). —• tout le peuple de Mitylene qui na point esté conLes hontes qu'ils receurent occasionnèrent le duc sentant de la rébellion... vous serez premièrement
d'y envoyer une juste armée. A U B I G N É , Hist. ingratz. S E Y S S E L , tr. Thucydide, III, 7 (93 r°). —
univ., II, 9.
N'ayans autre richesse que les peaux des animaux
Occasionné de. A m e n é à. — Ses frères occasion- qu'ils occient. T H E V E T , Cosmogr., X I X , 8. — Ils
nés de parler c o m m e ils desiroient dirent qu'elle se ruent sur eux et en font beau carnage, s'ils en
estoit leur soer. F O S S E T I E R , Cron. Marg., VI, iv, ont le dessus, et les occisent sans compassion
9 (G).
quelconque. X I X , 17.
Raison occasionnée. Cause. — Lubec est une
Imparfait. —• Lon tiroit les gens hors des
ville... où il n'y a point de pauvres, et la raison oc- temples pour les occire, et si les occioit on dedans
casionnée en est de ce que toutes les personnes ne le temple mesmes. S E Y S S E L , tr. Thucydide, III,
sont comme icy. B E R O A L D E , Parvenir, Théorème 11 (103 r"). — Dautant quilz se deffendoient
(I, 280).
moins on en occioit plus grant nombre. IV, 4
P A S Q U I E R cite occasionner c o m m e un néolo- (124 v°). — Saturne occioit et dévorait ses propres
gisme. — TJ'effect, occasion... nous fismes : effecenfans. ID., tr. Diodore, III, 3 (91 r ° ) . — Ententuer, occasionner. Recherches, VIII, 3.
dant que les Peloponesiens et Mantiniens tant
Occean, v. Océan.
seulement avoient le saufconduit, les laissoient
Occicrate. Oxycrat, mélange d'eau et de vialler et occioient les Ambraciens. ID,, tr. Thucynaigre. —• La lecture du procez et un occicrate dide, III, 16 (111 v°). — Quant ilz sortoient deappliqué adoucirent un peu la douleur et la fu- hors pour aller quérir du boys, les gens de cheval
reur. A U B I G N É , Faeneste, III, 23.
syracusains qui tenoient les champs les occioient.
Occident (adj.). T o m b a n t , s'abaissant. —
VII, 1 (218 v°). —• Les Barbares... prenoient tous
Soir ou Seree... estoilee... fraîche, occidente. L Aceulx qui sortoient hors et les occioient. D E R O P O R T E , Epith., 379 v°. —• Vespre ou Vespree..., ZIERS, tr. Dion Cassius, 1. X L , ch. 23 (40 v°). —
otieux, tard,... occident. 419-420.
Ceulx qui estoyent en bataille contre eulx, sa(Subst.). Coucher [des étoiles]. —• Il fault... chans qu'ilz occioyent ceulx qui s'opiniastroyent
qu'il entende l'orient et occident des estoilles. à leur faire teste... A M Y O T , Lycurgue, 22. —• O n
C O T E R E A U , tr. Columelle, 1. I, Préface.
occisoit les bœufs et moutons et autres hosties.
Occidentel. Occidental. — Lors qu'elle na- G. M I C H E L , tr. Suétone, VII, 228 v°. — Ceulx qui
quit, le soleil en sa figure estoit sur l'une des deux povoient eschapper... estoient rencontrez par les
quartes orienteles, voire quand il eut tiré sur l'une gens de cheval... qui les occisoyent. S E Y S S E L , tr.
des deux occidenteles, tousjours elle estoit m e - Appien, Guerre Lib., ch. 3. — H z envahyssoient
nacée de ce qu'il faut qui luy advienne. C H O - la cité c o m m e ennemys, et cruellement occiLIÈRES, 7 e Matinée, p. 242.
soyent ceulx quilz rencontroient. ID., Guerres
Occipice. Occiput. — Par derrière en l'occi- civ., 1,1.
pice elle estoit toute chauve. B U D É , Institution,
Subjonctif présent. — Je ne sçay c o m m e je m e
ch. 20.
puis guarder que je ne t'occie présentement. AmaOccipital (H. D. T. 1546). — 1503. Le second
dis, I, 3. —• Il faut que ce brave mastin J'occie
os [de la tête] est de la partie de derrière qui est demain au matin. J O D E L L E , Eugène, IV, 3. —•
dite occipitiale ou occipitale. Guidon en franc., Il nest parent qui son parent noccie. M . D ' A M 43 a, éd. de 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
BOISE, Epigr., 22 r°. — Que... quelqu'ung n'entre
Occire. Tuer. — Dont son père fut tant cour- ou tu seras et te occie? D E R O Z I E R S , tr. Dion Casroussé qu'il voulut occire maistre Jobelin. R A B E - sius, 1. L V I , ch. 119 (242 r°). — Ceulx qui ont à
LAIS, I, 15. •—• Mort n'occist plus, mais elle nous vivre languissans Sont bien heureux que tost on
fait vivre. M A R O T , Serm. du bon pasteur. — Ilz les occie. P H I L I E U L , tr. Pétrarque, 1. I, Chant 19.
escrivent qu'ayant esté tué en celle bataille qua- — Le doulx parler de Christine et le chant N e luy
torze mille hommes, plus de la moitié en fut oc- sont moins qu'un gros glaive trenchant, Et ne
cise de la propre main de Romulus. A M Y O T , Rocrois pas que sa simple parolle L'un de ces jours
mulus, 25. — Apres que Dion eut chassé le tyran ne l'occise et affolle. M A R O T , Balladin.
Dionysius, il fut incontinent luy m e s m e occis en
Participe présent. — E n rompant vostre protrahison. ID., Timoleon, 1. — Touchant ce qu'ils messe et appoinctement... en occiant ceulx avec
nous taxent de trop nous arrester à la lettre qui
lesquelz lavez faict. S E Y S S E L , tr. Thucydide, III,
occit : en cela ils monstrent c o m m e n t ils n'es10 (99 r°). — Bomilcar... sen entra en la cité en
chappent point la punition de Dieu, d'avoir desarmes : et alloit occiant tout quant il rencontrait
prisé l'Escriture. C A L V I N , Instit., I, ix, 3. — Il par les rues. ID., tr. Diodore, III, 17 (104 r°). —•
occira par bataille cruelle Des forts Saxons la na- Brutus... combatoit furieusement contre les mation rebelle. R O N S A R D , Franciade, I V (III, 171) riniers et souldardz... en les navrant et occiant.
—- Ayant occis de m a main m a f e m m e et m e s en- D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. X X X I X , ch. 17
fants, pour les soustraire à la désolation de cette (34 v°). — Vous diriez que ce sont pareilles choses
ruine. M O N T A I G N E , II, 3 (II, 38).
que ce qu'on a escrit des palatins ou douze pairs
S'occire. Se tuer. — Aucuns moururent de leursde France, ou des chevaliers de la Table ronde,
playes, et autres languissans se occident eulx
tant ils les font courir çà et là, occians les bestes
mesmes. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. X L , furieuses et faisans droict à chacun. T H E V E T ,
ch. 24 (43 v"). — C'est fureur de s'occir par
Cosmogr., X I X , 16. —• C o m m e Vratislas eut délicrainte du trespas. M O N T C H R E S T I E N , Lacenes, I, béré d'exterminer tout le peuple de Boesme, ocp. 160.
ciant tous ceux qui estoient plus grands que son
Occis. Tué. — Tout en haut du s o m m e t de ses espee. X X , 10. —• E n pillant ses villes et citez et
en occisant ses subjetz. L E M A I R E , Illustr., II, 10.
sans efinal.
eust tempté
deInfinitif
se occir soymesmes.
D E—•
R O ZBien
I E R S ,qu'il
tr. Dion
Cas-
OCCISEUR
—
488
—
sius, 1. X X X V I I , ch. 4 (4 r " ) . — Mithridates... se qui accuseras tu de l'occision? B R E T I N , tr. Luhastant de se occir ne peut parvenir à telle exé- cien, Devis des mors, 30. — O n a livré à l'occision
de ses plus proches parens, et ensanglanté ses
cution. (4 v°). — César... feit occir plusieurs personnes tant souldardz c o m m e habitans. L. X L I , mains dans le sang de ses propres amis. L A N O U E ,
ch. 32 (63 r°). — La loy de Dieu défend d'occir. II, 65. — Ils repoussèrent vivement les Sarrazins
C A L V I N , Instit., IV, xx, 10. — Or taschent-ils par et Turcs, avec grande occision d'iceux. XXII,
tout moyen de l'occir. T H E V E T , Cosmogr., X I , 14. p. 488. — II trahit aux Romains Visilicie, grande
— Il vit Atree occir d'une sanglante main Ses et riche cité : qui fut entièrement saccagée et arse
nepveux mes enfans. M A T T H I E U , Clytemnestre, I, par eux, avec occision totale non seulement des
3 r°. — Je suis ores contraint pour sauver m a habitans d'icelle... M O N T A I G N E , III, 1 (III, 253).
promesse... D'occir m a propre vie. M O N T C H R E S - — Alors fut du Seigneur la fureur provocquee
TIEN, Cartaginoise, Y, p. 153. — Mais occir son Par leurs inventions dont sa gloire est mocquee,
ami, sonfidèlesujet, Ce n'est un coup de prince, Aussi l'occision par tout les desoloit. DESPORTES,
Psaumes, 105. — Apres ceste grande bataille et
ains de tyran abjet. ID., David, III, p. 216.
occision de Cannes. B R A N T Ô M E , Renée de France
Occiseur. Meurtrier. — [Les Grecz] attri(VIII, 111).
buèrent grand gloire et hautes louenges à Philoctetes, occiseur de Paris. L E M A I R E , Illustr., II, Occlus. Enfermé. — L a mer fort faschee En
21. — Les occiseurs du premier César. S E Y S S E L , grands clamours pour sa voye empeschee Par
tr. Appien, Proëme. — Le peuple le c o m m e n ç a à ceste part, ou l'eau resonne occluse Par Julius, ou
regretter... et à enquérir et persécuter ses occi- la mer loin refuse. L E B L A N C , tr. Georg., 58 v°
(G.).
seurs. Ib., Guerres civ., I, 1. — Voyans les occiOccourir. Arriver, se présenter. — Jamais la
seurs [de César] que le peuple ne se rendoit point
à eulx, furent en grande craincte. II, 17. — Le guerre ne se faict du tout par les moyens et par
lappareil que lon a du commencement advisé,
peuple... environna le lieu ou César avoit esté
ains délie mesmes en fait venir des aultres a lenoccis, et meit le feu dedans : et après se meit à
tendement des h o m m e s selon les accidens qui occhercher par tous costez les occiseurs. II, 20. —
courent. S E Y S S E L , tr. Thucydide, 1, 13 (35 r°). —
A c e que... il fust congneu pour l'occiseur de Cicéron. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. X L V I I , Tissaphernes... congnoissoit assez que Àlcibiades
luy disoit vérité, pourautant quil povoit comch. 63 (129 r°).
prendre par les affaires qui occouroient. VIII, 8
Occision. Meurtre, tuerie, massacre. — [Dar(260 v°).
danus] le tua [Jasius]... de sa propre main : puis
Occult, sans e final. —• Les autres tesmoichevaucha hastivement jusques à ses navires,
tout chaut et tout ensanglanté de loccision fra- gnages ne declairent point ce que le Seigneur a
ternelle. L E M A I R E , Illustr., I, 14. — R a m e n o n s déterminé en son jugement occult. CALVIN, Insdevant noz yeux la cruelle occision de noz feuz tit., VIII, p. 500. — L'autre qui leur semble aider
par un occult haucement d'espaules. D u FAIL,
parens, dont le sang crie vengeance. II, 7. •—
Sylla... feit une merveilleuse occision et pros- Baliverneries, p. 35. — Par un occult larcin. PASQ U I E R , Monophile, I. I (II, 706). — D e Marcel
cription de ceux qui avoient tenu le party de M a rius, son ennemy. III, 1 (II, 341). — J'eusse pour dans le tombeau, Ainsi qu'un tendre arbrisseau,
vray (en vainquant Italie) Tout conquesté sans D'un âge occult croist la gloire. L. de L A PORTE,
tr. Horace, Odes, I, 12.
occision nulle Jusques au lieu des columnes d'HerEn occult. E n cachette. — A fin qu'il ne feist
cule. M A R O T , Jug. de Minos. —• Le roy Louys
régnant n'ha point eu ceste convoitise d'occuper jamais, ne en apert, ne en occult, chose digne de
royaumes et seigneuries par violence, ne par occi- grande reprehension. B U D É , Institution (éd. Foucher, Ch. 43).
sion de princes. S E Y S S E L , Louys XII, p. 26. —
Occultation (H. D. T. 1528). — 1503. Quant
Par l'Italie continuoient ces maulx de guerre, de
feuz et doccision de gens. ID., tr. Appien, Guerres une aposteme a esté manifeste et puis après se
civ., I, 11. — Las! mes enfans pleins de valeur occulte... telle occultation et retournement arSont periz par occision. M . de N A V A R R E , Corn. rière, noz docteurs l'appellent delitescentia. Guides Innocents (II, 166). —
D'où vient cela don en franc., 87 c, éd. de 1534 (Vaganay, Franc.
mod.).
qu'Achille souffre ainsi Les Grecs périr sans en
Action de cacher. —• Action si nécessairement
avoir merci? N e void il pas qu'il est occasion D e
ceste perte et grande occision? S A L E L , tr. Iliade, obligée à l'occultation et à la vergongne. M O N XI, 214 v ° . — Il y eut grande occision d'une part T A I G N E , II, 12 (II, 355).
Occultement. D'une manière occulte, en se
et d'autre, pour l'obstination des combattans.
A M Y O T , tr. Diodore, XI, ch. 16. — Ces auxiliaires cachant, secrètement, invisiblement. — Auprès
se jecterent sur les grands seigneurs Perses qui duquel vint tantost toute troublée en cœur, ainsi
estoient portez en coches, et en feirent grande oc- que desja occultement admonnestee par un docision. S A L I A T , tr. Hérodote, III, 146. — A la fin lent présage, la tresclere duchesse. LEMAIRE,
les Gaulois y furent desfaits, et leur c a m p pris Cour. Marg. (IV, 29). — [Discorde] jetta occulteavec grande occision. A M Y O T , Camille, 29. — Si ment au mylieu délies trois la malheureuse
fut fait dedans le païs grande occision des pri- p o m m e resplendissante de noble couleur. ID.,
Illustr., I, 30. — Puis quilz entreprenoient deulx
sonniers que lon y prit. ID., Alexandre, 37. —
[Crassinius] fendant les premiers rencs, entra lever occultement, cestoit bien a congnoistre quilz
avec grande occision bien avant dedans la bataille se sentoient les plus foibles. S E Y S S E L , tr. Thudes ennemis. ID., César, 44. — Il leur donna la cydide, VII, 10 (233 v°). — Arabion vint avec
battaille, et les desfeit avec grande occision de ses gens par des rochers et lieux difficiles occulteleurs gents. ID., Dicts des Lacedaem., Agesilaus, ment. ID., tr. Appien, Guerres civ., IV, 7 . —
42. — O Dieu... Qui des prestres sacrez à ta Catilina... non occultement... préparait mutinegloire immortelle Viens de voir icy bas l'occision ries. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. XXXVII,
cruelle, N e puniras-tu point ce roy persécuteur...? ch. 5 (7 v°). — Celle persuasion davoir choses
G A R N I E R , Juifves, 2056. — Si donc quelqu'un, honnestes et louables en soy induirait occulteestant forcé par un autre, tue une personne...
—
489» —
OCCUPATEUR
ment une certaine imitation et accoustumance Occulté. Caché. — Par ce moyen demeura le
desdictes choses. S E L V E , tr. Plutarque, Périclès, meurdre de Nonius occulté, pour ce que nul
32 r°. — Cestuy mary et sonfilzoccultement... nosoit accuser iceluy Apuleius durant son tributuèrent Abecé. R A B E L A I S , III, 44. — C o m m e le nat. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres civ., I, 5. —
'
chariot fut esbranlé pour aller, Panthée le suivoit [Sextus Pompée] s'estent retiré en Lucitaine... y
ocultement. V I N T E M I L L E , tr. Cyropedie, VI, 9. — demoura occulté. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius,
;
Les songes occultement nous signifient et donnent 1. X L V , ch. 57 (104 r°). — César... les délià entendre le père et la mère par la couple des vra tous, combien qu'eust esté faict cry à peine
yeux. A M Y O T , Hist. Mthiop., 1. II, 21 v°. — Les de mort à quiconques tiendroit aucun occulté.
argentées... luy dressèrent occultement en em- L. X L V , ch. 63 (128 r°). — [Démétrius] adverty
buscade un archer. R A B E L A I S , V , 24. — Ceste comment Labienne demouroit en Cilicie ainsi ocgrâce, laquelle est occultement donnée aux cœurs culté, le feist chercher et prendre. L. XLVIII,
des hommes, n'est point receue d'un cœur ench. 70 (149 v°).
durcy. C A L V I N , Instit., III, xxiv, 1. — (Aux État de ce qui est caché. — L'estain est un
'•• Muses). Et dans vostre eau (qu'à peu vous précorps net, imparfaict, engendré d'un argent vif,
sentés) Sa vertu vraie occultement se bagne. pur, fix et nonfix,cler, blanc en son manifeste, et
I
B U T T E T , Amalthee, 191, p. 288. — L a tyrannie rouge en son caché et occulté. 1557. Miroir d'al\
prent de la démocratie faire la guerre aux nobles, quimie, p. 10 (G.).
et les destruire occultement ou ouvertement. L E
Occultivement. D'une manière occulte. —
R O Y , tr. Aristote, III, 9, Comment. — Ce qui se Celle [parole] passe par les oreilles du peuple ocfait occultement et à cachettes, ils le disent cultivement c o m m e fait le mot du guet. B U D É ,
clam. A M Y O T , Demandes romaines, 24. — Don- Institution (Foucher, ch. 23).
i
nant ainsi occultement ses suffrages en ténèbres.
O c c u m b e r (occumbere, succomber). — Et m a
*
ID,, Demandes grecques, 2. — Ils veulent entre- esté assez cause apparente Pour le mien corps
prendre de faire une œuvre qui se fait occulte- occumber de douleur. M . d'AMBOiSE, Ep. vener.,
•
ment dans la terre. P A L I S S Y , Disc, admir., Me- 20.
t
taux et alchimie, p. 210. —• L a providence opère Occupable. Pouvant être occupé. — La garsouvent fort occultement. C H A R R O N , Disc, chrest.,nison des Persans gardant Egipte pour Darius
I, 9. — Pour trouver la pierre philosophale, que estoit moult débilitée et sans capitaine, et par
j'ay cachée en ces traicts plusfinement,occulte- conséquence legierement occupable en serait la
I
ment, clairement et patepeluement que ne firent région, et yceulx vincibles facilement. F O S S E T I E R ,
onques Gebert, Theophraste, Bonus, ou autres
Cron. Marg., IX, n 15 (G.).
affineurs. B E R O A L D E , Parvenir, Synode (I, 225).
Occupateur. Celui qui s'empare, usurpateur ;
Occulter. Cacher, tenir secret. — A la belle celui qui occupe, possesseur, détenteur. — Il ne
3
s
Deidamie... ne peut long temps estre occultée sera point trouvé que le premier comte d'Anjou...
ï
la vérité de son sexe. Ainçois luy en monstra eust onc la conté d'Anjou a tiltre du roy de
i
Achilles la vérité par temps. L E M A I R E , Illustr., I,France, mais seulement en gouvernement, et n'en
,
36. — Cest la façon de ceulx qui en leur particu- fut jamais sinon occupateur et gouverneur. 1507.
,; larité ont quelque crainte, de tacher d'y fourrer S E Y S S E L , Loy salique (G.), —• Ledit empereur
k
toute la communaulté, pour occulter et celer la Constantin... deffit en bataille... deux autres ty;. leur soubz lumbre du c o m m u n . S E Y S S E L , tr. Thu- rans, lun n o m m é Licinius et lautre Maximin, occydide, VI, 8 (195 r°). — [Appius Claudius] feit la cupateurs de lempire oriental. L E M A I R E , Schismes,
!, nuict alumer par ses gens plusieurs grans feuz, l re part. (III, 257). — C o m m e n t est-il possible
pour celer et occulter le petit nombre de gens quil que... le peuple gaulois, qui desja avoit la foy
":
avoit. ID., tr. Appien, Guerre Syr., ch. 2. — Ces chrestienne... peut avoir à gré d'estre subjugué
trois doncques avoient ainsi conduict le gouver- de tels occupateurs infidèles...? —
SEYSSEL,
nement des Romains, occultans le plus qu'ilz pou- Louys XII, p. 25. — Apres la conqueste du
voient leurs conjurations. D E R O Z I E R S , tr. Dion royaume de Naples, le roy d o m Federic d'ArraCassius, 1. X X X V I I , ch. 5 (12 v°). — Curion oc- gon, qui auparavant en estoit occupateur... s'esï
culta sa volunté par bonne espace de temps. toit venu rendre à luy. P. 28. —• L'on peut aussi
L. X L , ch. 28 (51 r°). — Les aucuns occultoyent
monstrer des lettres du grand souldan, occupateur
Ï:
leurs richesses et estoient moult ententifz à gar- de Surie, d'Egypte, et d'une grande partie d'Arader leurs mesmes personnes. L. XLVIII, ch. 66 bie. P. 55. — D e combien est meilleur et plus tolei'. (139 v°). — La passion de soubdaine allégresse rable et désirable lempire dun bon roy et naturel
;
Va occultant soubz l'espace du front Deux prince que dun tyrant occupateur. ID., tr. Apsources d'eaux. S C È V E , Délie, 361. — U n e tapis- pien, Ep. au Roy. — Les infidèles, occupateurs et
serie... quand elle est ployee... occulte et tient
injustes détenteurs de noz limites. B U D É , Insobscures les espèces defleursou bestes tissues et titution, ch. 37. —• D u cherif, occupateur des
ouvrées, ou faces d'hommes, qui sont en elle. royaumes de Fez, Marroque, Su et Tremissan,
B U D É , Institution (Foucher, ch. 28). — Totale- soubz prétexte d'une secte nouvelle. T H E V E T ,
•; ment occulter sa finesse Avoet cuidé le chetif Cosmogr., I, 5. —• Loys douzième, roy de France,
;
Polinesse. T A I L L E M O N T , Genièvre, p. 146.
print Loys Sforce, occupateur de Milan. IX, 16.
S'occulter. Se cacher. — E n soy occultant der—• Pourtant executa-il bravement son entref
riere la parois du temple. Sec. vol. des expos, des prinse à tuer le tyran et occupateur de sa patrie.
;
Ep. etEv.dekar.,251 v° (G.).
L A P L A N C H E , Marchans, II, 265. — Tant s'en
Dissimuler. — César et Anthoine... combien falloit que les Ostrogots, occupateurs de l'Italie
qu'en effect feussent ennemys, neantmoins en ap- (à luy appartenant) voulussent la luy rendre
parence se occultoyent. D E R O Z I E R S , tr. Dion Casqu'ils continuoient d'outrager les sujets de l'em'• suis, 1. X L V , ch. 57 (104 v°).
pire romain. F A U C H E T , Antiquitez, III, 8.
•
Etre caché. — Entre autres choses que donne
Ravisseur, spoliateur. — Cestuy A m o u r n'est...
Ja grand fortune à ceulx qu'elle ha eslevez, la pre- largiteur de vaines solicitudes, ny indigne occupamière est qu'elle ne souffre que riens se puisse teur de la liberté d'autruy. S E V I N , tr. Philocope,
1
occulter
nep.celer
de leurs faicts. S E Y S S E L , 1. V, 114 v°. —• L'invective de l'aucteur contre
Louys
XII,
8.
OCCUPATION
—
490
—
communique à part ses affaires principaux, ainsi
qu'ilz occurent. L E R O Y , tr. Aristote, IV, 14,
Comment.
Occurrir. Arriver. — Autre chose ne occurticy
pour le présent. Lett. de Louis XII, t. III, p ne
(G.).
Occursion (occursio). Attaque.— Avions pour
conducteurs de nostre carouanne... deux capitaines arabes, soudoyez par ceux de la compaignie, pour résister aux occursions des troupes de
leurs compaignons voleurs. T H E V E T , Cosmogr
VI, 1.
Océan (adj.). D e l'océan. — Et toy, Doris,
oceane déesse. M . d'AMBOisE, Complainctes,
131 r°. — [L'homme] Tournoyoit en Levant
toute l'onde salée, Ost, Oest, Nort, Sud, troublans l'eau et plage occeane. S C È V E , Microcosme
1. III, p. 90.
Mer oceane. Océan. — Maintenant n'eussiez
pour
les termes de vostre empire peuples ou
M O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 293.
terres, mais le ciel et la mer occeane. DEROZIERS,
Occuper. S'emparer de. — Marius ayant octr. Dion Cassius, 1. X L I V , ch. 54, 99 r°. — J'avicupé les vivres qui venoient de la mer et de la risay de m e transporter sur le rivage et rochers de
vière dicelle, sen alla contre les citez prochaines à
la mer oceane. P A L I S S Y , Ville de forteresse, p. 115.
R o m m e . S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres civ., I, 9.
— Nous avons beau sçavoir que ces tresses sont
Ravir. — Ces empereurs fondoient le principal
empruntées d'un page ou d'un lacquais : que
estât de leur authorité et grandeur sur leur gencette rougeur est venue d'Espaigne, et cette
darmerie, par le moyen de laquelle ils avoient ocblancheur et polisseure de le mer oceane. M O N cupé la liberté populaire. P A S Q U I E R , Recherches,
T A I G N E , II, 12 (II, 368). — C'estoit du poisson de
11,16.
la mer oceane. G. B O U C H E T , 6e Seree (II, 2). —
Enfermer. — Voz précieux habillemens pourElle nous mènera jusques dedans la mer oceane.
raient décevoir son œil. Car ilz occupent la perL A N O U E , X X V I , 1, p. 672. — Je l'ay veu général
fection de vostre belle facture et mussent lintedes galleres de Naples, d'où le roy d'Espaigne le
grité de voz perfections. L E M A I R E , Illustr., I, 33.
retira, et pour sa suffisance s'en servit à la grand'Occupeur. Celui qui occupe. —• Quant il eut
mer oceane contre le millord Drach. B R A N T Ô M E ,
ainsi vuidé le royaume de Bretagne de ses occuSanta-Cruz (II, 70-71). — Mondict sieur le prieur
peurs jusques au fleuve de Villaigne, il alla a la
eut la charge de passer dix galleres par le descité de Rennes. L E B A U D , Hist. de Bret., ch. 14
troict de Gibartal de la mer de Levant en la
(G.). — L'occupeur d'une maison ou héritage est
grand'mer oceane. ID., Prieur de Cappue (IV,
poursuivable pour le deu du louaige. 1596. G U E 123).
N O Y S , Confer. des coustumes, 400 r° (G.).
Oceane (subst.). Océan. — Quoy? n'est-ce rien
Occurrence (H. D. T. 1572). — 1547. Le
qu'il est le quatrième conté D u Dieu sous qui flépeuple d'Alabande sembloit estre assez expert en
chit POceane domté? B A Ï F , Poèmes, 1. VI (II,
toutes occurrences civiles. M A R T I N , tr. Vitruve,
312).
Architect., 106 b (Vaganay, Franc, mod.). — 1555.
Oceanin. D e l'Océan. — Son char viste voloit
Mille petites occurrences et altères qui nous
sur Ponde oceanine. J A M Y N , tr. Iliade, XIII
tombent en l'esprit d'heure à autre. P A S Q U I E R ,
(13 v°).
Monophile, 1 b (Vaganay, R. É. R., IX, 313).
Océanographie (manque dans H. D. T.). —
Rencontre. — Les frères prescheurs... se vouAinsi que... quelque jour t'enseignerons en nostre
lurent anciennement donner loy de lire en toutes
océanographie et directoire marin, avec carte a ce
chaires et à toutes occurrences de personnes.
propre. G R U G E T , Div. leç., 614 v° (G. Compl.).
P A S Q U I E R , Recherches III, 44. — Democritus,
Oche, v. Hoche.
Epicurus estimoient que la veue se fait par sortie
Ochlocratique. D e la nature de l'ochlocratie.
et émission des espèces et images : les autres par
— Leur ochlocratique tyrannie. G. BOSQUET,
quelque éjection de raions retournants vers
Hist. des troubles de Tolose, ch. 31 (G.).
nostre œil après l'occurrence de l'object. A M Y O T ,
Ocieusement. Dans l'oisiveté. — N'estimez
Opin. des philos., IV, 13.
temps icy ocieusement perdu. R A B E L A I S , V, 6.
Occurrent (subst.). Événement. — Afin de
Ocieuseté. Oisiveté. •— [Tibère] se donna à
nous advertir des occurens ou cousté dudit
repos et ocieuseté. G. M I C H E L , tr. Suétone, III,
France. 30 avr. 1534. Pap. d'Ét. de Granvelle, II,
104 v°. — Il fut en pensée de sen aller vivre pri100 (G.).
vément en ocieuseté. 183 r°.
Occurrer (occurrere). Accourir. — Ceuls senOcieux. Inactif, oisif, paresseux. — U n moyne
tons les armes persicques tourner contre euls oc(j'entends de ces ocieux moynes) ne laboure,
currerent furieusement a Hellespont pour garder
c o m m e le paisant. R A B E L A I S , I, 40. — Pour
les estrois lieus. F O S S E T I E R , Cron. Mars., II
n'estre ocieux il avoit tousjours un livre au che153 V (G.).
'
vet de son lict. L A G R I S E , tr. Guevara (II, 13).—
Se présenter. — Lequel [Salvius] il nous fault
Vaincre nous fault Cupido l'ocieux Par un louable
juger estre plus sage que nous tous, ou plus affecet plaisant exercice. M A R O T , Douleur et Volupté.
tionné au bien public, ou dire quil nentend pas
— Pour entre ce peuple fervent et occupé n'estre
bien les affaires qui occurent. S E Y S S E L , tr. Apveu seul cessateur et ocieux. R A B E L A I S , III, Propien, Guerres civ., III, 8. — Avec lesquelz il I
l'usurpateur dudict livre, qu'il avoit perdu : et
par icelluy usurpateur présenté à M a d a m e , ou
sont contenues les enseignes et les raisons pour la
confusion de l'occupateur. L A G A R D E , Phœnix,
v° du titre.
Plagiaire. — Desquelz (afin que je ne soye dit
injurieux occupateur de leurs excellentz escripts)
je te declaire avoir prins, extraict et traduit ce
qui est contenu en ladicte Histoire. Ib., A u x lecteurs.
Occupation, terme de rhétorique. — Occupation, c'est quant on fainct vouloir passer oultre
et ne voulloir point dire ce que on dict clerement,
c o m m e : « Je m e tais de parler des grandes peines
des dampnez, qui sont continuellement en horribles tourmens... ». F A B R I , Rhetor., I. I, p. 174.
Occupativement. E n occupant.— Il [le corps
de J.-C] y doit estre en une manière spirituelle
non corporelle, non grassement, non localement,
non quantitativement, non occupativement.
—
491 —
OCTANTE
logue. — Les Gastrolatres... tous ocieux, rien
Il n'y a rien en la structure du corps humain qui
ne faisans, poinct ne travaillans. IV, 58. —• Là
soit ocieux. A M Y O T , Bancquet des sept sages, 15. —
d'ocieux actif je m e suis fait. R O N S A R D , Am. de La forme de procéder contre les sorciers et leur
Cassandre (I, 99). — Et ores que suis ocieux, A punition est paradventure chose qui ne sera point
nostre D a m e m'en iray, O ù pendant m e pour- ocieuse en ce lieu. L E L O Y E R , Spectres, VII, 4. —
meneray, Faisant la court à mes pensées. J O - Il retranche d'un vers, c o m m e chose ocieuse,
DELLE, Eugène, II, 2. — Aussi void-on qu'en un L'ornement superflu, la p o m p e ambicieuse. V A U peuple ocieux, C o m m e l'humeur en un corps vi- Q U E L I N , Art poet., III, p. 114.
cieux, L'ambition facilement s'engendre. D u
Occupé de choses vaines. •— Non-non, il vaut
B E L L A Y , Antiq., 23. — L'artisan desbauché y mieux, Rubampré, Son âge en trafiques desferme sa boutique, L'ocieux advocat y laisse sa pendre... Q u e de suivre l'ocieux train D e ceste
pratique. ID., Regrets, 83. — Si je n'escriz de pauvre Calliope. R O N S A R D , Odes, Y, 19. — Pense
vous, m a plume se repose... Si vers vous je ne tu estre en la forest de l'Académie, orça, avec les
vays, mes piedz sont ocieux. M A G N Y , Odes, II, ocieux veneurs et inquisiteurs de vérité? R A B E 179. — Pendant qu'eulx [les nobles] seroyent LAIS, V , 12.
otieux spectateurs de leurs pertes et malheurs
Ociosité (otiositas). Oisiveté, paresse. —• Pour
[des plébéiens] en toute seureté. A M Y O T , Coriolan, ne vouloir donner œuvre au vice d'ociosité.
27. — Vieillesse sans mercy, à tous h o m m e s com- A U T O N , Chron., 139 r» ( G . ) . — Si congnoist Dieu
mune, Pénible, malheureuse, otieuse, importune. la mienne affection, Q u e ne le faictz à maie inBAÏF, Poèmes, 1. V I (II, 289). — Ces longues tention, Pour quelque gloire ou curiosité, Mais
nuicts d'hyver, où la lune otieuse Tourne si lente- évitant vaine ociosité. C R É T I N , A frère Jehan Marment son char tout à l'entour. R O N S A R D , Sonn. tin, p. 252. — Hz sont frappez du vent de paresse
pour Hélène, II, 42. — Cependant Charles n'es- et ociosité. Prem. vol des expos, des Ep. et Ev. de
toit otieux, car... il entra en Saxe pour abaisser kar., 44 v° (G.). — Les charues se tournèrent en
l'orgueil de ce peuple mutin. F A U C H E T , Antiq., armes... le travail en ociosité, le repos en peine,
VII, 6.
la paix en guerre. L A G R I S E , tr. Guevara, I, 31. —
Le mot ocieux est souvent l'épithète de chaos, Quand à ociosité s'ouvre la porte, les vices en une
de sommeil. — Avant qu'Amour du Chaos ocieux troupe entrent dans la maison. II, 22. — L'ocioOuvrist le sein qui couvoit la lumière, Avec la sité est mère de tous les vices. III, 47. — E n n u y
terre, avec l'onde première, Sans art, sans forme, qui vient par otiosité. J. B O U C H E T , Ep. famil,
estoyent brouillez les cieux. R O N S A R D , Am. de 105. — Vous ne péchez par ociosité, Vous traCassandre (I, 26). — Amour, puissant démon, vaillez à gaigner vostre vie. I D . , ^ . mor., II, x, 1.
qui, le premier des dieux, Avoit franchy le sein du
Ocquineur, v. Hoguineur.
chaos ocieux. D E S P O R T E S , Elégies, I, 9. — C o m m e
Ocré. D e la couleur de l'ocre. — Le bievre avec
ils prioient, le dormir ocieux Chasse-soucy leur sa fauve teste, A u col ocré. D u C H E S N E , Miroir,
vint siller les yeux. R O N S A R D , Franciade, II (III, p. 76 (G.).
51). — Il descend dans un bois et se veautre par
Ocrisse. — Ocrisse ou ogrisse, f e m m e de mauterre, Criant horriblement, et le s o m m e ocieux vaise teste. 1580. T R I P P A U L T , Celthellenisme (G.).
N'a nul charme assez fort pour luy clore les
Octaèdre (H. D. T. 1587). — 1557. Platon et
yeux. D E S P O R T E S , Roland furieux, p. 332. — Le les siens... par l'assemblement de ces triangles,
sommeil ocieux attachoit m a paupière Sur mes tirèrent la forme pyramidale pour le feu, l'ocyeux enfermez d'un repos mielleux. J A M Y N , O. P., taèdre pour l'air. T Y A R D , Univers, 236 a (Vaga1. IV, 166 ro.
nay, Franc, mod.). — 1562. E n ses coins plus agus
Ocieux. Laissé inactif, sans emploi. — Je veiz commence thetrahedre A trop plus amplement
son arc qui pendoit ocieux Et son carquois à la esquarrer l'octehedre. S C È V E , Microcosme, 1. II,
branche d'un arbre. M A G N Y , Odes, I, 65. — L'ar- p. 65. — 1572. L'octaèdre, c'est à dire le corps à
cher laisse son arc quelquefois destendu, Otieux, huict faces égales. A M Y O T , Des oracles qui ont
pendre au croc. D u B A R T A S , Judith, III, p. 379.
cessé, 32.
Disposant à la paresse. — Les allechementz de
Octaine (fièvre). Fièvre qui revient tous les
Venus, la gueule et les ocieuses plumes ont chassé huit jours. — Fièvre... quintaine, sextaine, ocd'entre les h o m m e s tout désir de l'immortalité. taine. P A R É , X X , i, 8.
Du B E L L A Y , Deffence, II, 5. — Si tost que j'eu Octante. Quatre-vingts. —• Il ne sceut si bien
pressé les plumes ocieuses D e m o n lict paresseux, faire que le coup ne tumbast sur la barque, lales peines soucieuses Qu'Amour pour m e livrer quelle rompit en quatre mille octante et six
aguise sur sa queux Vindrent dedans m o n cœur pièces. R A B E L A I S , II, 29. — [Dion] se mit a esallumer mille feux. R O N S A R D , Elégies, Disc 1 cripre l'histoire romaine en octante livres, les(IV, 13). — Le lict m'est une gesne et la plume
quels il distingua en huict décades. D E R O Z I E R S ,
ocieuse Redouble en la pressant m a langueur souVie de Dion Cassius. — Leur nombre estoit occieuse. D E S P O R T E S , Elégies, I, 14.
tante cinq mille six vingts et treize. R A B E L A I S , V,
Tranquille, au repos. — L'âge d'or précieux 38. — La grâce qu'ils luy eussent donnée eust
Ou le peuple ocieux Vivoit aux bois sans peine esté fondée sur l'habileté de laquelle il avoit usé
IJe glan cheut et de feine. R O N S A R D , Pièces retr., au coupement des précédentes octante bourses,
Odes (VI, 104). — T u as surpris m a vie à l'im- d'autant qu'il n'avoit esté surpris qu'en l'ocpourveue, Mais surpren'moy, c o m m e du haut des tante-et-unième. E S T I E N N E , Apol Herod., ch. 15
cieux Dianefitqui surprit otieux Endymion, cou- (I, 216). — Elles ne voulurent jamais hausser
verte d'une nue. A U B I G N É , Primtems, I, 37.
leur filtre de damoiselles, bien qu'elles eussent
Oiseux, vain, inutile. — N e soyez fadles à ces l'une octante et l'autre nonante mille livres de
otieux et inutilles voyages. R A B E L A I S , I, 45. — rentes. A U B I G N É , Faeneste, IV, 20. — A u n o m de
Quand aux epithetes, qui sont en notz poètes Dieu, je Théodore Agrippa d'Aubigné, certain, et
trancoys la plus grand part ou froids ou ocieux par les octante années où il a pieu au Seigneur m e
ou mal à propos... regarde bien qu'ilz soint con- conduire, averti et proche de la mort. ID., Testavenables... à ce que tu décriras. D u B E L L A Y , Def- ment (1,118).
fence,
II, 9. — J OMais
perdez-vous
peines ocieuses?
D E L L Epourquoy
, Cleopatre,
I (1,100).vos
—
OCTANTIEME
—
492
—
Octantieme. Quatre-vingtième. — L'octan- contre d'eux, pour l'iniquité et erreur oculaire de
tieme sermon. CALVIN, Serm. sur Job, 80 (XXXIV, leurs jugemens. 1585. C R E S P I N , Hist. des martyrs,
227).— Octantiesme question. SEBILLET, Contra- p. 532 (G.). — Or l'ame n'est point telle en sa
mour, p. 183 (G.). — De cinq roys serviteur, aux condition D'avoir en premier lieu corps ny proquatre ilfitservice, Et au dernier ilfitde son portion, O u de tenir espace ; il se voyt du contraire, Autrement il fauîdroyt qu'elle fust oculcorps sacrifice Sur son octantiesme an. P A S Q U I E R , Lettres, Y, 4. — Lysimache... mourut au laire. A U B I G N É , Création, X V (III, 438).
Qui a beaucoup d'yeux. — Argus. Veillant,
combat qu'il entreprint contre Seleuce, ayant atteint l'an octantiesme. B R E T I N , tr. Lucien, Ceux inachien... oculaire. L A P O R T E , Epith., 31 v°.
(Subst.). Ce qui sert à mieux voir. V. le 1er aliqui ont vescu long temps, 11.
Octastyle. Octostyle. — Le dipteuque est oc- néa.
tastyle. M A R T I N , tr. Vitruve, Architect., III, 2 Oculiste. —• A y besoin de quelque iEsculapide
bon oculaire, lequel... m e puisse esclarsir la veue.
(G., Compl.).
Octave. Huitième. — Apres que vous avez eu B R E T I N , tr. Lucien, Lexiphane, 4.
Oculairement. Voir oculairement. Voir de ses
osté encore la moitié de ceste quarte partie, il ne
propres yeux. — Les philosophes qui ont voyagé
vous est demeuré qu'une octave. E S T I E N N E , Diaet veu les lieux oculairement. T H E V E T , Cosmogr.
logues (II, 275).
(Subst.). Terme de musique. — (Fig.). L'igno- VIII, 1.
Oculairement. Visiblement. — T u m'empesches
rance de nostre peuple catholique romain... est
de prester foy en chose que je voy oculairement
bien une entière octave transcendente celle du
peuple judaïcque. M A R N I X , Differens, I, iv, 11. estre vraye. P A S Q U I E R , Lettres amoureuses, 20 (II,
822). — Chasque espi produit plus de vingt
Octehedre, v. Octaèdre.
Octimestre (?). —• Par la faveur de l'air, l'oc- grains, ainsi que cela se remarque oculairement.
timestre n'est pas E n Grèce, c o m m e ici, si seur S E R R E S , II, 4.
Avec évidence. —• Nous verrons oculairement
de son trespas. D u C H E S N E , Miroir, 1. IV, p. 132.
Octobral. D'octobre. — Bénites soyent les oc- qu'il [l'argument] sera captieux. 1610. C H A M P E Y tobrales Ides, O ù je gaignay m a vie par m a mort. N A C , Logique, p. 72 (G.).
Oculé (oculatus). Clairvoyant, éclairé. — Ce
D E S A U T E L S , Amoureux Repos, sonn. 4. — Il m e
que
visans d'un sens oculé. 1556. N O G U I E R , Hist.
souvient (bien souvenir m'en doit) D u jour quintolos., p. 43 (G.). — L a pluspart des vignerons
zième octobral. Sonn. 10.
couchent dans terre les meilleurs ceps [pour le
Octogénaire (H. D. T. 1603). — 1564. Il déliprovignement]... Mais d'autres, plus oculez, prabérait de le visiter estant octogénaire ou plus
tiquent le contraire. S E R R E S , III, 4. — MainteB È Z E , Calvin.
nant que les lecteurs et les écrivains sont plus
Octonaire (octonarius, comprenant huit uni- oculez que Homère et les h o m m e s de son aage.
tés). — Je nay point escrit en chambre les vingt 1622. G A R A S S E , Rech. des Rech., p. 196 (G.).
deux sermons sur le pseaulme octonaire, mais on
Oculiquement. Visiblement. — Les cicatrices
les a imprimez naïfvement c o m m e on les avoit y sont encores, et y paroissent oculiquement.
peu recueillir de m a bouche au temple. C A L V I N , B E R O A L D E , Parvenir, Chapitre gênerai (I, 123).
Lettres, 2118 (XV, 446). — Sur lafindu dernier Oculiste (H. D. T. A m b r . Paré). — 1503. Sa
psaume ou octonaire. 1601. D u C H È V R E , tr. pratique estoit semblable à d'aulcuns oculistes,
Chasteau de l'ame, 49 r° (G.).
qui avecques ung collirie veulent guérir toutes les
Octostique. Huitain. — Frère Jaques Por- maladies des yeulx. Guidon en franc., 177 a, éd.
chet avoit fait peindre sa chapelle à Sainct Bé- de 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
nigne de Dijon, dedans laquelle estoit cet ingéOcultement, v. Occultement.
nieux octostique. T A B O U R O T , Bigarrures, I, 10.
O d e (masc). — Je n'euz pas plus tost dict ce
Octroy, v. Olroy.
propos qu'à l'instant J'entens l'ame venir ce saint
Octureaules ( ? ) . — GayusPompée... se retira ode chantant. A U B I G N É , Création, X I V (111,432).
en ung lieu apte et propice pour entendre les ocOde est noté c o m m e néologisme. — Vray est
tureaules, à cellefinque toutesfois et quantes que que le n o m ode a esté incogneu, c o m m e peregrin,
besoing seroit leur peust prester conseil et ayde. et grec escorché, et nouvellement inventé entre
D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, L X X X V I I , ch. 5
ceux qui, en changeant les noms, cuydent deguy(10 v°).
ser les choses. A N E A U , Quintil, p. 193.
Oculaire (H. D. T. 1549). — 1503. Se ces
Oder, v. Hoder.
choses ne valent, l'on doit recourir aux oculaires
Odette, dimin. d'ode. — Ode... Le dim. Odette
de verre ou de bericle. Guidon en franc., 263 d, et Odelette. L A P O R T E , Epith., 286 r°.
éd. de 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
Odeur. — (Fig.). Tout aussi tost qu'on adonné
(Adj.). Visible, évident. — Nous voyons eschoir seulement l'odeur de quelque entreprinse, elle
par maints exemples oculaires qu'un capitaine est tout soudain divulguée. D u V I L L A R S , Mém.,
qui, tout le temps de sa vie, aura, par hazar- Y, an 1554 (G., Compl.). — Par toutes sortes de
deuses entreprises, prospéré, se trouvera, m e s m e calomnies ont tasché... de m e rendre suspect à
estant venu sur l'aage... à un instant ruiné. P A S - Vostre Majesté... et en mauvaise odeur envers
Q U I E R , Monophile, L I (II, 699). — Chose que tous les princes, estats et nations de la chresvous pourrez descouvrir par un oculaire exemple. tienté. 10 juin 1585. H E N R I IV, Lett. miss., t. IL
(II, 728). — Ceste-cy n'est pas une présomption p. 71 (G. Compl.).
en Pair, ains oculaire mensonge. ID., Lettres, XII, (Masc). — Pour adoulcir et oster le mauvais
1. — O n a veu souvent en ce royaume certaines odeur. G. M I C H E L , tr. Suétone, IX, 242 v°. —
coustumes générales abolies par les edits de nos Selon que la fleur rend bon odeur, ou quelle a
roys, sans ouyr les Estats, quand l'injustice belle couleur. T O R Y , Champ fleury, Lett. hebr.,
d'icelles estoit oculaire. B O D I N , Republ, I, 9. — 67 r°. — L'odeur du vin, ô combien plus est
Il entendit prendre [des conclusions] a l'en- friant, riant, priant, plus céleste et délicieux que
— 493
—
ODOREMENT
d'huile? R A B E L A I S , I, Prologe. — Jacob... estant
[ = odorant et vermeil]. B E R E A U , Gaieté d'un
caché soubz la personne de son frère et vestu de œillet osté à s'amie.
sa robe laquelle rendoit bon odeur. C A L V I N , InsOdorant. Qui a du flair. — Et des chiens odotit, VI, p. 363. — L'odeur d'icelles est fort, et
rant la meute clabaudante. L E C H E V A L I E R D'AIpeu plaisant aux nez delicatz. R A B E L A I S , III,
G N E A U X , tr. Enéide, 1. IV, 149 r° (G.).
49. — La Judée et l'Arabie sont illustres et
Odorantement.
Avec une bonne odeur. —• Son
nobles d'odeurs précieux. C O T E R E A U , tr. Colupied rend toute terre odorantement verte [= odomelle, III, 8. — C'est un odeur bon et souef à
e
Dieu que la prédication de l'Evangile. C A L V I N , rante et verte]. D u B A R T A S , 2 Sem., MagnifiSerm. sur l'Harmon. Evangel, 32 (XLVI, 391). — cence, p. 384. — O belle, qui es tu?... Qui ceins
L'amome est un petit arbre pareil à la vigne sau- tesflancsd'un ceste odorantement riche [= odovage qui rend bon odeur. L A P O R T E , Epith., 19 v°. rant et riche]. P. 387.
— Odeur... O n use de ceste diction au masculin Odorateur. Celui qui respire une odeur. —
et féminin. 286 r° et v°. — Je n'ay pas oublié tous Courtisans de boutiques, supposts de bal, m u mes poètes du temps passé, tant ce qui est im- guetteurs defilles,senteurs de vesses, odorateurs
de pets. Var. hist, Y, 99.
primé de jeunesse, c o m m e le premier odeur du
vaisseau, est de longue durée. L A P L A N C H E , Odoratif. De l'odorat. — Des que le flair en
Marchans, II, 240. — Laquelle bruslée rend un a esté prochain à m o n sens odoratif, m o n rude
odeur si puant. P A R É , IX, Disc. 2. — - L e flair concevoir sest esclarcy. L E M A I R E , Illustr., I, 25.
discerne l'odeur bon du mauvais. X X V , 7. — — Faculté visive, auditive, odorative. P A R É , I, 1.
Odorant. — Sisimbrium est semblable a ydiLa douce charité est la vertu qui respand le bon
odeur edificatif. Fr. de S A L E S , Lettres, 748 (XV, cisme, mais il est plus odoratif. Jard. de santé, I,
161). — U n autre [arbre] infructueux nous four- 442 (G.).
nist d'une escorce D'un odeur singulier... Il s'en Odoration (odoratio). Action de sentir une
voyt l'un d'entr'eux Duquel le tronc récent est odeur, odorat. —• Pour ne voir, pour n'ouïr ou
d'odeur gracieux. A U B I G N É , Création, Y (III, pour n'odorer, l'homme n'est pourtant privé de la
vie : aussi n'en est il privé pour la superfluité de
360).
Dans une m ê m e phrase le mot est masculin et voir, la superfluité d'ouir, ou la trop fréquente
féminin. — De qui l'odeur par vos vertus et grâce odoration. T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. I, p. 84. —
Est si perfaict, si doulx et si puissant Que Les deux ouvertures du nez duquel il sert à l'odod'Orient toutes odeurs surpasse. L A G A R D E , ration. Ib., Dial. II, p. 151. — Ilz ne sentent les
saveurs par le goût... ny les vapeurs par l'odoraPhœnix, PAucteur à M a d a m e .
On dit aussi odour. —• Nous receusmes I'odour tion. 76., Dial. III, p. 30.
de leurs puantes hures. P A P O N , Pastorelle, III, 1. Action de parfumer. — Car bien savez toute
commixtion Entreposer pour l'odoration D u très
Odieusement. Avec malveillance.— L'apostre
parle plus odieusement de la Loy que le prophète. gentil Alexis et formose. G. M I C H E L , tr. Virgile,
2e Egl, 5 v° (G.).
CALVIN, Instit., VII, p. 460.
Odoré. Odorant. — Cynamomum, quand il reOdieux. Plein de haine. — (Achille). Lors
verdist, n'est point odoré. Jard. de santé, I, 122
qu'odieux Contre Priam souffloit son ire. R O N (G.).
SARD, Odes, Y, 10.
Odorement. Action de respirer une odeur. —
Envieux, jaloux. — O Tityrus, pasteur solatieux, De ton repos point ne suis odieux. G. M I - Le grant usage de mandragore et aussi l'odorement font apoplexie. Jard. de santé, I, 277 (G.).
CHEL, tr. Virgile, l re Egl., 1 r° (G.).
Ennemi. — [Amour] faict ses suppostz... hay- — Ainsi ce monde, à parler proprement, Est un
neux des remonstrans, odieux de vertu. C H A N G Y , jardin remply de toutesfleursDuquel chascun a
son odorement. M . C-'AMBOISE, tr. Fregoso, Ris,
tr. Instit, I, 14.
Ennuyeux, désagréable. — Le nombre des- ch. 11. — Le nez a esté fait pour plusieurs causes,
quelles si on vouloit escripre, oultre que seroit mais principalement pour l'odorement. P A R É ,
IV, 7.
chose odieuse, peult estre que ne se diroit la véOdorat. — D e la procède que la personne n'a
rité. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, Hist. Rom.,
1. XLIII, ch. 45 (83 v°). — Juvenal désire plus l'odorement si prompt. J. B O U C H E T , Noble Dame,
42 r° (G.). — Combien que nostre odorement cola femme ignoble vertueuse que la riche ou noble
odieuse et qui se vante. C H A N G Y , tr. Instit., II, 4. gnoisse toutes les saveurs et sente la force d'une
— Je tais, pour éviter trop odieuse prolixité, chacune. P A S Q U I E R , tr. Plutarque, p. 21. — Si
maintes autres descriptions de beauté que ce roy une odeur plaist, une puantise Offense, et tant
esmeult le cueur humain Que sa senteur en l'odoénamouré fait en ses Cantiques. T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. III, p. 347. — Si quelquefois je te rement mise N e desplaist moins que tenue en la
semble odieus, M'allant souvent sous ta puissance main. M . d'AMBoiSE, tr. Fregoso, Pleur, ch. 9. —
rendre : Croy que l'ardeur de m a jeunesse tendre La nature nous a donné la veue, l'ouye, le goust,
Contreint en m o y A m o u r ce tedieus. B U G N Y O N , l'odorement. A M Y O T , De la Fortune, 3. — U n parfum exquis resjouit tousjours le sens de l'odoreErotasmes, sonn. 102.
ment. ID., Consol. de Plutarque, 8. —• Nostre
Odiosité. Caractère de ce qui est odieux. —
Auguste César et ses successeurs monarches, pour odorement, devant que venir à gouster les jus et
éviter l'odiosité du filtre de roy... se nommèrent saveurs, est juge de la force et qualité de chasque
empereurs. B U D É , Institution (Foucher, ch. 45). chose. ID., Que les bestes brutes usent de la raison,
1. — C o m m e n t en peut son odorement supporter
Odorable. Odorant, parfumé. — (Fig.). Tout
ce que j'ay vous escrire entrepris, C'est la no- la senteur? ID, S'il est loysible de manger chair, I,
blesse, honneur, dignité, pris D e vostre estât 1. — Quant au goust, ils aiment plus les saveurs
tant sdnct et honnorable, Tant sur, tant bon et si qui piquent, et leur odorement... ne s'esmeut que
d'odeurs fortes et véhémentes. ID., Propos de
tresodorable. J. B O U C H E T , Ép. mor., I, 4.
table, I, 7. — Les vieux aiment le vin pur : car
Odoramment. Avec une bonne odeur. —
Udlet, ô divin œillet, Odoramment vermeillet estant leur température foible et débile, veult
ODORER
494 —
estre frappée et touchée à bon escient, leur goust choisies, selon les affections. S E R R E S , III, 12. —
ne s'esmouvant que de choses qui poignent et pi- A u semer des melons, aucuns ajoustent les bonnes
quent bien fort, non plus que leur odorement. senteurs et liqueurs, pour en odorer et savourer
G B O U C H E T , l re Seree (I, 44). — Les chiens par le fruict, croians que, moyennant cest artifice,
la grand'odeur desfleursqui surmonte leur odo- s'acquièrent par dessus leur naturel diverses prérement, perdent tout sentiment des bestes qu'ils cieuses qualités. V I , 9. — Telles pellicules [le
poursuivent. ID., 7 e Seree (II, 73). — Leur goust jaune de l'écorce d'orange] sont mesnagees à odoet leur odorement ne s'esmeuvent que de choses rer les vins. VIII, 2.
Odoré. Senti, respiré. — Aultres... travaillent à
qui piquent. ID., 21 e Seree (III, 269).
demonstrer
que ce ne soit en luy discrétion sensiOdeur. — Ceste plante-ci a quelque correspondance en l'odorement avec les autres. S E R R E S , tive des odeurs : mais efficace diverse procedente
de la diversité des substances odorées. RABELAIS,
VI, 11.
Parfum. — Elles préparèrent odoremens et oi- III, 32.
Parfumé. — E m m y ces champs odorez, Un
gnemens. L E F E V R E , Bible, Luc, 23 (G.). — Musc
ou autres plus précieux odoremens. 1555. A N E A U , beau printemps en toute heure Embellist ceste
tr. Gesner, Trésor, p. 189 (G.). — Et de senteurs demeure D e riches fleurons dorez. BAÏF, Meline,
et bons odoremens Furent garniz les nouveaus L U (1,81).
Odorer (subst.). Odorat. — Combien que les
paremens. F O N T A I N E , tr. Ovide, E p . 14, p. 260.
— Ezechias... leur montra la maison des thresors, choses immundes et ordes ne facent mal au gousl'or et l'argent et les odorements. 1556. Bible, ter quand on les mangeust, au moins par la
puanteur elles offensent le sentir et odorer, quand
Isaïe, 39 (G.).
on les manye. L A G R I S E , tr. Guevara, II, 8. — Il
Odorer (intrans.). Percevoir les odeurs. — E n
avoit le sens de l'odorer si tresvif que souvent il
la teste seulement est le sentement d'odorer. L A
G R I S E , tr. Guevara, I, 37. — Je le sens oyr, veoir, avoit dueil quand il passoit par quelque lieu imparler, Odorer, toucher, puis aller U n g jour triste m u n d e et puant. II, 13. — Quant est du plaisir
et l'autre esjouy. M . de N A V A R R E , Coméd... Mont du goust, il ne s'y en trouve aucun, du toucher
de Marsan, p. 79. — Alcmaeon est dadvis que la encores moins, de l'odorer il n'y en a rien. TAHUR E A U , Prem. Dial, p. 46.
raison, principale partie de l'ame, est dedans le
O d o r e u x . Quiflaire,qui perçoit les odeurs. —
cerveau, et que par icelle nous odorons, en attirant les senteurs par la respiration. A M Y O T , Opin. C o m m e un ardant limier, au plus épais du bois,
des philos., IV, 17. — Le sentiment, ou sensation, Lance et poursuit le cerf pour le mettre aux abois,
est fait en cinq sortes, qui sont voir, ouyr, odorer, Et, de nez odoreux et d'haleinefldrante,Choisist
Pair eschauffé de la beste courante. BELLEAU,
gouster et attoucher. P A R É , Introd., ch. 9.
précieuses, Aymant (II, 180).
Exhaler une odeur, un parfum. (Fig.). Lasche Pierres
jour,
Odorant,
parfumé.odoreux.
— Nous
moy,
des
bouquets
R O Nestions,
S A R D , l'autre
Am. de
rempli de blasme, Or congnoistras que celle créaen une
m'amie
et
(I, verte
37). — place,
DansCueillans,
sa chambrette
odoture, Dont tu mesdis, odore plus que basme. M A - Cassandre
reuse.
T
A
H
U
R
E
A
U
,
Mignardises
am.
(II,
103).
—
R O T , chant 23 (Guiffrey, IV, 177).
Et lier de cesfleursun bouquet odoureux. BAÏF,
(Trans.). Sentir l'odeur de, respirer, flairer. —
Francine, 1. II (I, 169). — Il sort de vostre sein
Aumoins venant ici Philine C o m m e une fleur m e
cueilliroit, Et m'odorant m e baiserait D e sa bou- une odoreuse haleine... Digne d'aller au ciel emchete coraline. V A U Q U E L I N , Idillies, I, 35. — Lesbasmer Jupiter. R O N S A R D , Am. de Marie (1,173).
oyseaux, bestes passagieres et ravissantes, ne se- — E1P m a n d e qu'on luy apporte De l'Orient
raient gueres sans odorer telle proye et s'en re- plantureux Le bausme et mirrhe odoreux. BER E A U , Odes, 5. — Œillet, ô gentil œillet, Odopaistre. T H E V E T , Cosmogr., II, 5. — U n lac si
mal vaporeux que aucun ne le peult odorer sans reux et vermeillet. ID., Gaieté d'un œillet. — II
vient cueillir les roses... Dans ce jardinfleuriqui,
se trouver fort mal. XVIII, 5. — U n quidam de
d'un air souef et dous, Nous parfume, odoreux,
récente mémoire ayant odoré une p o m m e de senteur envenimée, subit le visage luy enfla. P A R É , et nous embasme tous. B E L L E A U , Eclogues sacrées, 6 (II, 316). — Tout s'échauffe d'amour :
XXIII, 10. — Le plaisir qu'on prend à voir et
odorer les herbes etfleursde belle représentation et la terre amoureuse Pour plaire au beau soleil,
prend sa robe odoureuse D e fleurons damassée.
et de bonne senteur. S E R R E S , VI, 13. — Ceux qui
BAÏF, Météores (II, 8). — [Venus] en Paphos est
se sont promenés en un beau jardin n'en sortent
entrée Dans son temple odoureux ou elle est
pas volontier sans prendre en leur main quatre ou
adorée. ID., Poèmes, 1. VI (II, 282). — Comme
cinqfleurspour les odorer et tenir le long de la
journée. Fr. de S A L E S , Vie dévote, II, 7. — Ceux une belle fleur qui, ne faisant encor Qu'entrouvrir à d e m y son odoreux thresor, Atteinte d une
qui odorant la mandragore de loin et en passant
gresle, à bas tombe fanie. G A R N I E R , Hippolyte,
reçoivent beaucoup de suavité, mais ceux qui la
2242. — Dedans la salle une odoreuse nue Pleine
sentent de près et longuement en deviennent asde musc et d'ambre s'espandit. R O N S A R D , Chasoupis et malades. III, 4. — (Fig.). N o n toutesrité (II, 65). — Il erre aux Elisez entre les saintes
foys sans licence des Grâces, Qui en tes m œ u r s
affigent tant leurs faces Que, quand je vien a ombres, Sous les fueillages frais des myrtes odoodorer lesfleursD e tous tes faictz, certes, quoy reux. G A R N I E R , Troade, 267. — Le jasmin odoque tu faces, Je m e dissoulz en joyes et en pleurs. reux de blanc est parfumé. J A M Y N (éd. Brunet,
S C È V E , Délie, 4. — Tu la viendras, c o m m e juste, p. 286]. — L'air, s'embasmant à l'entour, Deadorer, Et en ton cueur sa vertu odorer. D u G U I L - vient, contre l'ordinaire, D o u x flairant et odoreux. D U R A N T , 31 v°. — (Fig.). Voila le précieux
LET, p. 74. — Les Lares odorant de loing les péchez et meschancetez des personnes. G. B O U C H E T , b a u m e et Podoreux perfum duquel j'ay délibère
7 e .Seree (II, 56). — Recueilles un petit bouquet de d'embaumer, perfumer et aromatiser ton corps.
dévotion... pour l'odorer le long de la journée. V A U Q U E L I N , Orais. fun. de Jean Rouxel.
O ù se trouvent les parfums. — O trop heureux
Fr. de S A L E S , Vie dévote, I, 9.
Rendre odorant, parfumer. — Avec des fleurs lefleuve,heureux ciel, mer heureuse, Le jardin,
de chicorée, de buglose, de roses de buisson sau- le rocher, la Sabée odoreuse, Qui nous ont enlusvages, se composent des vin-aigres séparez, que
d'une main l'on odore avec des matières à ce
)5 —
ŒIL
tré le beau de son honneur ! T A H U R E A U , Sonnets,maison, économe. — Les bestes ne sont œconoU — Vers le soleil levant, en ia terre odou- miques, c o m m e les hommes. L E R O Y , tr. Arisreuse... Une nation vit en plesance amoureuse, tote, II, 3, C o m m e n t .
Qui toute à bien aimer a le cœur atiré. B A Ï F ,
(Subst.). Administration de la maison. — Les
Poèmes, 1. II (IL 97). — Il luy donna Lydie, et moyennes et familiaires substances sont quant
Syrie, et encor L'odoreuse Arabie, et Cypre aux on traicté des choses mécaniques, de yconomique
veines d'or. G A R N I E R , Marc Antoine, 1431. — Ils et gouvernement de sa maison. F A B R I , Rhetor.,
veirent l'odoreux royaume Des Arabes indus- 1. I, p. 28. — Subsequemment iconomique donne
trieux. ID., Antigone, 1466. —• O sacré-sainct Pour disposer sagement par raison Ses serviteurs,
flambeau, qui, clair, marehois devant Les sages, enfans, biens et maison. J. B O U C H E T , Ep. mor.,
qui partis de l'odoreux Levant Pour monstrer le II, v, 2.
maillot de cil dont la jeunesse Vit tousjours en sa
Œ c u m é n i q u e . Universel. — Le monarche
fleur. D u B A R T A S , 2 e Sem., Colonies, p. 219.
ecumenique tout puissant... fient le gouvernail
Parfumé par lesfleurs.— Durant la verte vi- de leur navire. B U D É , Institution (Foucher,
gueur D u beau printemps odoureux. B A Ï F , Mech. 23). — La coustume generde et ecumenique,
line, 1. II (I, 59). — Et les fleurs diaprées Dont c'est a dire universelle a tout le monde. Ch. 27. —
l'odoreux printemps enguirlande les prees. D u
E n paix universelle, et, c o m m e je crois, ecumeB A R T A S , 2 e Sem., Colomnes, p. 264.
nique, soubz luy nasquit nostre saulveur Jesu
Odoriferance. Odeur, parfum. — M e convint Christ. Ch. 37. — Il y a prudence privée ; soit elle
mettre soubz un esglantier vert, qui estoit moult solitaire et individuelle... ou sociale et œcuméproprement circuy de petis arbrisseaulx portans nique en petite compagnie, et prudence publique
les aulcuns îeulles vertes, les aultresfleurs,et les et politique. C H A R R O N , Sagesse, III, 1.
aultres boutons, desquelz l'odoriférance estoit
Œ d e m a t i q u e . Œdémateux. — C o m m e l'on
tant souef et doulce que tout cueur humain en voit aux tumeurs oedematiques. P A R É , X , 6.
eust esté refaict, replect et refectionné. Anc.
Œdipodicque. — O (me disoyt un petit enflé)
Poésies, XII, 268.
qui pourroyt avoir une vessye de ce bon vent de
Odorifere (odorifer). Odorant, parfumé. — Le Languegoth que lon n o m m e cyerce... O le grand
laurier verd, le cèdre somptueux, Et le cyprès bien qu'il feroit à m a jambe œdipodicque. R A B E souef, odorifere. L E M A I R E , Plainte du Désiré (III, LAIS, IV, 43. — Jambe œdipodique, enflée, grosse,
160). — Plusieurs espèces d'unguentz très odori- c o m m e les avoit Œdipus le divinateur. ID.,
feres. L A GRISE, tr. Guevara, 1, 16. — Il lavoit Briefve Declar. (III, 203).
son visage et ses mains en eaues tresodorifferes,
Œil. Au premier œil, de premier œil. A preII, 13. — A quoy ici faut il que je réfère B a u m e mière vue. — Car de tout bien, voyre es dieux désuant au bois odorifere? L E B L A N C , Georg., 56 v° sirable, Parfeit un corps en sa parfection, Mou(G.). — (Fig.). Helas, au moins si Dieu, qui tout vant aux cieulx telle admiration Qu'au premier
confère, Nous eust permis ton ente odorifere Ap- œil m o n a m e l'adora. S C È V E , Délie, 2. — Consi
porter fruit convenable et duisant, Vostre mal si derations qui de premier œil nous pourraient aisé"
nuisant... Eust eu relief desperance prospère. ment induire à croire que par honneur elle fut"
LEMAIRE, Cour. Marg. (IV, 34). — Elle est le enciennement défalquée des autres arts et
riche vaisseau plus blanc et plus poly que alle- sciences... Toutesfois c'est un abus de le croire.
basfre, tout plein du précieux b a u m e de grâce P A S Q U I E R , Recherches, IX, 12.
odorifere (IV, 86). — Dieu gard le n o m odorifere,
Œil à œil. E n face. •—• Je sçay tout ce qui peut
Et dont l'odeur tressoive enfante Sus l'ignorance
advenir durant six années, ayant eu l'heur de
pestiféré La grand' victoire triomphante. F O N - voir œil à œil tous les signes célestes. Var. hist.,
TAINE, Dieu gard à la Ville de Paris, quat. 73.
IV, 248.
Odoriferer (intrans.). Répandre une odeur,
Œil Surveillance, attention. — S'il [Tacite]
exhaler un parfum. — N o n pas, dame, que les fut emplacé en toutes les librairies publiques,
senteurs Vous facent odoriferer, Mais je puis dire coppié tous les ans dix fois par l'ordonnance de
et proférer Que les senteurs près vous gisans Sont cest empereur... d'où vient que nos nouveaux
par vous aromatisans. Act. des Apost., II, 35 a critiques trouvent tant à redire en luy, et non aux
(G.). — De ceste manière odorifereroient iceulx autres, en la coppie desquels nos ancestres n'apchamps des os des vertueux, et non c o m m e à portèrent aucun œil et diligence publique? P A S ceste heure qui put des corps des h o m m e s vicieux. Q U I E R , Lettres, X I X , 3.
L A GRISE, tr. Guevara, III, 14.
A yeux clos. Les yeux fermés, sans rien consi(Trans.). Parfumer. — Et les e m b a u m a , aro- dérer. — C o m m e ceux qui se jettent dans les
matisa et odorifféra de parfums et poudres mus- dangers, ainsi que dans la mer, à yeux clos. M O N quées et très-odorifférantes. B R A N T Ô M E , Dames, T A I G N E , II, 13 (II, 389).
part. II (IX, 664).
Faire bon œil. Faire bonne mine. — Et plus
Odorifere. Parfumé. — Lieu tant plaisant et (cent foys) m e plaisoit d'ouyr dire : « Pan faict
odorifîeré. J. B O U C H E T , Noble Dame, 68 v° (G.). — bon œil à Robin le berger, » Que voir chés nous
(Fig.). Jaçoit qu'un h o m m e noble et généreux trois cens beufz héberger. M A R O T , Eglogue au
soit beau de corps... bien poly de visage et odo- Royrifîeré, en la renommée fort hault, et fort puissant
Bel œil. Bonne mine, bonne apparence. — Nous
en la republicque, il n'est pourtant de meilleure disons. ..lia bel œil, lors que nous voulons arguer
vie. L A G R I S E , tr. Guevara, I, 41.
que un h o m m e ne doit sentir aucune partie de soy
Odorifique. Odorant, parfumé. — Autres mal affectée, c o m m e si cest œil fust un signal ou
[eaux] sont odorifiques, c o m m e celles qui sont enseigne du reste qui est en nous. P A S Q U I E R , Coltirées des aromates. P A R É , X X V I , 7. — Quant loques d'amour, 2 (II, 794).
aux eaux pour embellir la face, et autres qui sont
Ce qui fait valoir, ce qui donne bonne appaodorifiques, nous en avons traité cy devant. Ib. rence. — J'admire son jugement, je loue le vostre,
Odour, Odoureux, v. Odeur, Odoreux.
d'avoir estimé qu'il falloit que cette lettre courust
(Economique (adj.). Propre à administrer une par les mains de gens d'honneur. Et ce qui m e
plaist encore grandement est que les avez accom-
ŒIL
—
496
—
pagnées de celles de l'autre seigneur, pour leur œil, mes tourmens douloureux. G A R N I E R , Troade
1664. —• (Hémon à Antigone). M o n œil, laissez
servir de bel œil. ID., Lettres, X I , 11.
Avoir les yeux plus grans que la veue. — Ceux ces pleurs et ces gemissemens. ID., Antigone, 1450.
qui (ayans possible les yeux plus grans que la — (Béatrix à Bradamante). Qu'en dites vous
m o n œil? ID., Bradamante, 567.
veue) jugeront m a traduction ne représenter au
Mon petit œil, terme de tendresse. — Muse
vray ny la majesté des sentences, ny la grave
facilité de l'auteur. T Y A R D , tr. Hebrieu. Le Tra- m o n petit œil, le soûlas de mes peines. BELLEAD'
Pierres précieuses, Améthyste (II, 165). — Qu'as
ducteur à sa dame.
A l'œil Avec évidence, manifestement, avec tu, m o n cher amour, m o n petit œil, mon ame?
certitude. — H z ne recongnoissent point d'Eglise, M O N T C H R E S T I E N , Aman, IV, p. 265. — Ce n'est
si elle ne se voit présentement à l'œil. C A L V I N , sans cause que je te porte si grande affection,
Instit., A u Roy, p. xxix. — La ruine et l'amour m o n petit œil. L A R I V E Y , Tromperies, II, 7.
Le petit œil, l'œil droit. Ce que l'on aime par
sont les marques à quoy O n peut connoistre à
l'œil le tyran et le roy. A U B I G N É , Tragiques, II dessus tout. —• Quand ingrat et jaloux son Medor
(IV, 85). — L a mort de cettuy cy se vid venir à la laissa, Medor, qui tenoit seul sa pensée asservie, Son cœur, son petit œil, son idole et sa vie.
l'œil. V I (IV, 265).
Voir à l'œil. Voir soi-même, de ses propres D E S P O R T E S , Angélique. — M o n maistre luy est
fils unique, lequel il aime tant qu'il ne désire sinon
yeux. — Quand l'homme remarque bien et retient fermement ce qu'il a veu à l'œil et qu'il a luy complaire en toutes choses, et, c o m m e je vous
expérimenté de faict. A M Y O T , Hommes illustres. ay dit mille fois, c'est son œil droit. LARIVEY, EsA u x lecteurs. — Ja commenceoit le brouillas à colliers, II, 2.
Le petit œil. L a perle, le joyau (fig.). — Sus
tumber, et Pair à s'esclarcir, de'sorte que les deux
capitaines pouvoyent voir à l'œil clairement ce donc, France, m a nourrice, L a perle et le petit
œil D u monde. B E L L E A U , Petites Inv., Chant de
qui se faisoit entre leurs deux camps. ID., Flaminius, 8. — Fabius... eut le soin de sçavoir ce qui triomphe (I, 94). — L a France ensorcelée et surse ferait non par le rapport d'aucuns messagers, prise d'erreur... France le petit œil et la perle du
mais par le veoir luy m e s m e à l'œil, de dessus une monde, Est maintenant stérile, au lieu d'estre féconde. ID., Bergerie, l re J. (I, 183).
butte qui estoit au devant de son camp. ID., FaŒil. Vermine qui s'attache au blé (La Curne).
bius Maximus, 12.
A l'œil. E n suivant de ses yeux les événements. — S'ils cueillent du bon grain en nos terres qu'ils
— A qui ay-je maintenant affaire? A un h o m m e tiennent, Ils en font de l'argent, ou c'est pour
qui a esté perpétuellement en mauvais mesnage leur amas ; Si l'œil ou si la mouche, ou le cabloc y
viennent, Quand le sergent ira, ce sera tout le cas.
avecque sa femme... à un h o m m e qui bailla en
T A B O U R O T , Bigarrures, I, 20.
garde sa f e m m e à un sien valet de Gascon, non
Œil de bœuf. — Pisse-en-lict, autrement œil de
advoué ; Gascon qui, le jour mesme, commit l'assassinat ; valet qui, faisant la guerre à l'œil... et bœuf, pour la ressemblance que sesfleursont
outrepassant les bornes de son mandement, avec l'œil de tel animal. S E R R E S , VI, 15.
Œil de bouc. Sorte de coquillage. — Ayant
voyant les enfans crier c o m m e la mère et les servantes, les assomma tous. P A S Q U I E R , Lettres, trouvé certains gembles, qu'on appelle autrement
œils de bouc. P A L I S S Y , Ville de forteresse, p. 116
XII, 1. — I I faut faire la guerre à l'œil, il faut
Œil de Jupiter. Sorte de plante. — Comme enprendre advis sur le champ, consilium in arena :
car les choses qui surviennent donnent advis nou- cores par plus haulte resemblance est dict le nombril de Venus, les cheveulx de Venus, la cuve de
veaux. C H A R R O N , Sagesse, III, 3.
Valet à l'œil. Valet intime, servant sous les yeuxVenus, la barbe de Juppiter, l'œil de Juppiter.
du maître? —• Nous sommes donc contraincts, R A B E L A I S , III, 50.
Œil de perdrix. Variété defigue.— Es endroicts
Sire, de servir de loing Vostre Majesté : aussi ne
sommes nous point valets à l'œil. A U B I G N É , de ce royaume où lafiguecroist gaiement, on fait
cas de celles qu'on n o m m e dnsi, aubicons, bourLettres div., 22 (I, 501).
Œil d'airain. — Œil d'airain, quand l'œil est jassotes, brunessengues, quotidianes, œil de perrous,fieret estincelant c o m m e un lion : ainsi les drix. S E R R E S , VI, 26.
(Pluriel andogique). — Ceulx aux œilz desont les ladres. P A R É , X V , 5.
Pendre en l'œil, à l'œil Être imminent, mena-quelz la lune ne s'oppose, tout le soleil entièreçant, inévitable. — M a f e m m e est morte... autant ment leur appert. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius,
nous en pend à l'œil. R A B E L A I S , 11,3. — S'il plaist 1. LVIII, ch. 125 (279 r°). — Ceulx qui seulement
au roy, on envoyera vers eulx en diligence am- y emploictent leurs œilz, au demeurant y esbassades pour les supplier de le favoriser en cecy, pargnent leurs forces. R A B E L A I S , III, Prologue.
leur remonstrant qu'il leur en pend autant en — L a teste ne vouldra prester la veue de ses
l'œil. Amadis, IV, 8. — (Ce sont les Muses qui œilz. III, 3. •— Les œilz tout conduisent. III, 4.—
parlent à la France). A u x autres d'une sorte ou Le gentil falot Galen... dict la teste estre faicte
d'une autre accusée T u servois de pitié, d'exemple pour les œilz. III, 7. — Il renversa les paupières
des œilz contre mont. III, 20. — Si Dieu fait que
ou de risée, Sans voir que tout autant leur en
pendoit à l'œil, Sans voir m e s m e la part qu'ils nostre labeur soit trouvé digne des œilz des seigneurs et dames dessus nommez, nous leur en
auroyent en ton dueil. J O D E L L E , Hymenee du rov
ferons présent. M . D E N A V A R R E , Heptam., ProCharles IX (I, 298).
Prendre à l'œil, m ê m e sens. — Les princes du logue. — Levant les œilz au ciel et joingnant les
sang, tout mutinez et voyant qu'il leur en prenoit mains, rendit grâces à son Dieu. 2. — Il luy semautant à l'œil, s'en plaindront au roy. B R A N - bloit que les œilz de ceste dame luy promectoient
quelque bien advenir. 3. — La jeune dame...
T Ô M E , Duels (VI, 475).
Aimer plus que ses yeux. Aimer par-dessus tout. commença à changer de couleur et baisser les
— O m o n cher Philanon, je t'aime mieux, œilz. 10. — Le sang luy sortoit par la bouche,
par le nez, par les aureilles, par les œilz. RABEm'amour, que je n'aime mes yeux ni la clarté du
LAIS, IV, 14. — Nous veismes les larmes decouller
jour. V A U Q U E L I N , Idillies, I, 63.
de
Mon œil,
degénéreux
tendresse.
— (Hécubeô àmPolyxène).
Vosterme
propos
Rengregent,
on
IV,ses
28. œilz grosses c o m m e œufz de austrucne.
)1
ŒILLADER
Uns yeux. Des yeux. — Juno Saturnienne... Unes œillades. Des œillades. — Encores
dun visage palissant et duns yeux allumez par qu'unes œillades provenans de bonne grâce nous
grand fureur, dune voix aigre, sonoreuse et soient un extrême contentement, si ne sont-elles
abrupte... increpa son juge Paris en ceste ma- rien au regard de la jouyssance, à laquelle il faut
nière. L E M A I R E , Illustr., I, 33. — II estoit grandque toutes nos pensées se dressent. P A S Q U I E R ,
et droit... une large entreœil, uns yeux ardans. Monophile, 1. I (II, 724).
1,41.
Œillade 2. Variété de raisin. — Des belles
On écrit quelquefois œul ou eul ; au pluriel grappes muscades, Pellefedes et œillades. D E S
oyeulx. — Je prie au puissant roy des cieulx Qu'i P É R I E R S , Chant de vendanges (I, 93).
vous vueille de mal garder, Et ce royaume regarder De son œul de miséricorde. G R I N G O R E , Œillader (trans.). Regarder, voir. — Lors que
S« Loys, 1. I (II, 20). — Donques le roy vous m o n cœur pour t'œillader s'amuse, Le tien, habile
Estimoit tant pardessus tous, Et vous aimoit à ses traits descocher, Par sa vertu m'em-pierre
comme son eul. — Ouy. — Voire. — Voire à m o y en un rocher. R O N S A R D , Am. de Cassandre (I,
seul Sefioitde toutes ses bandes. B A Ï F , Eunuque, 6). — Qui voudra voir les yeux d'une déesse Et
de nos ans la seule nouveauté D e cette dame
III, 1. — Je ne sache point avoir jamais cogneu
vieille plus fine que ceste cy... Laquelle a aussi œillade la beauté (I, 31). — Ainsi qu'un grand
des oyeulx au derrière. C A H A I G N E S , Avaricieux, lyon, Qui se voit enfermé d'un espais million D e
1,1. — Asseuré toy que je t'arracheray ces deux chasseurs et de chiens, seulement il œillade Celuy
gros oyeulx de la teste afin que tu ne puisses plus qui le plus près de luy dresse l'embuscade. ID.,
Hymne de Pollux (IV, 286). — J'ay quelquefois
m'espier. Ib.
tenté d'œillader les merveilles D e m afiereangeŒil rime souvent avec des mots en -eil —
Celuy dit bien de grâce, Que la jeunesse passe lette et sararebeauté. G R E V I N , Olimpe, p. 60. —
Comme un songe au someil, Qui se perd d'un clin Que pleust à Dieu que ceste nuict m'eust esté
d'œil. BAÏF, Div. Amours, 1. III (I, 391). — Ainsi une nuict perpétuelle, sans jamais pouvoir dessilœillader ce beau soleil.
dormoit la nymphette... Quand Apollon, de son ler mes paupières pour
Te
B
E
L
L
E
A
U
,
Bergerie,
l
J.
(I, 315). — Malheureux
œil Qui voit tout, ardent la guette Souspirante
un doux sommeil. ID., Poèmes, 1. I (II, 46). — est celuy qui ne voit le soleil, Et qui n'œillade
Comme si j'avoy l'œil Fiché pour contempler les point son rayon nompareil. J A M Y N , O. P., 1. IV,
rayons d'un soleil. L. VII (II, 327). — Le tout 121 v°. —• L'œil, pour trop œillader un rond esvoyant soleil, Qui luit par tout, luit-il de plus tincelant, D'un bandeau sommeilleux offusque
d'un œil? ID., Eglogues, 8 (III, 48). — L'on voit sa prunelle. C O R N U , p. 6. — Il œillade tantost les
le tout-voyant soleil Darder sur l'univers la champs passementez D u cours reentortillé edes
clarté de son œil. B R A C H , Amours d'Aymee, 1. I, fleuves argentez. D u B A R T A S , l Sem., I J.,
Elégie 3. —• Le bruslant soleil A séché le dessus p. 315. — Cessez, mes yeux, de la plus œillader,
de l'ardeur de son œil. G A U C H E T , Foins, p. 128. — Car son soleil obscurcit vostre veue. T A B O U R O T ,
Or estoit-ce sur l'heure où l'on sent le sommeil Bigarrures, IV, 3. — - E t lors d'un regard trouble
Commencer à coller les paupières de l'œil. B E R - œilladant le plancher, Qui parut à mes yeux
TAUT, tr. Enéide, 1. II, p. 253. — Mais si tost que de son sang se tascher. B E R T A U T , Compl. sur
le sommeil Eust abandonné son œil. G U Y D E la mort de Henry III. — N e cherche exemple
TOURS, Souspirs, 1. III (I, 71). — A u poinct que au loin : nuict et jour considère Ton prince, le
le sommeil Couve plus doucement les paupières plus grand qu'oeillade le soleil. M O N T C H R E S T I E N ,
de l'œil. M O N T C H R E S T I E N , Hector, II, p. 20. — Stances au prince de Condé. — Et maintenant
Qu'on imagine bien du sens c o m m e de l'œil, P h œ b u s n'œillade créature Cheute d'un si grand
Pour grain ne prenant paille, ou Paris pour Cor- heur en si triste avanture. ID., Cartaginoise, II,
beil. R É G N I E R , Sat. 14. — Car les plus grands, qui p. 130.
Regarder [d'un œil bienveillant, favorable]. —
sont des princes le conseil, Sont des princes le
Quand ceste royne (ô Caries), que j'admire A u
cœur, le sens, l'oreille et l'œil. A U B I G N É , Traparangon des plus divins esprits Auroit deigné
giques, U (IV, 81).
Œillade 1 (dans un sens large). Coup d'œil, œillader mes escrits, Egal aux roys je m'ozerois
regard. — Lyncé frère puisné parla première- bien dire. D u B E L L A Y , Sonnets à la royne de Nament... Fronçant les yeux ardens d'une cruelle varre, 17 (H. C , II, 231). — Soit que ce dous œil
œillade. R O N S A R D , Hymne de Pollux (IV, 294). je regarde, Qui piteux m'œillade et m e darde,
— (C'est une nymphe qui parle). Et vous, belles Dessous l'arc d'un bénin sourci, Mille plaisirs pour
naïades, Tournez vers m o y vos piteuses œillades, un souci. B A Ï F , Meline, 1. I (I, 29). — Vueillés
Et entendez mes plus aigres douleurs, Compagnes, donc œillader d'un bon œil mes écriz. T A H U las ! ducrystal de mes pleurs. B E L L E A U , Bergerie, R E A U , Prem. Poés., Au card. de Guyse (I, 39).
Complainte (II, 27). — Envie au double cueur... — (A J. du Bellay). N e dedagne œillader ces
Tousjours portant la rouille sur les dens, Dedans vers, que sur le Clain A m o u r m e fait écrire en
les yeux une traistresse œillade (II, 29). — Mais l'honneur de Francine. BAÏF, Francine, 1. I (I,
luy le regardant d'une œillade farouche... De- 119). — H à , Perot, le dieu Pan d'un regard
adouci Puisse œillader tes boucs, et de toy ait
vient plus furieux. G A R N I E R , Antigone, 2576. —
re
Quand ils l'aperçoyvent [la vertu] desvestue des souci. B E L L E A U , Bergerie, l /. (I, 298). — Et
toy,
ô
Terre
mère
et
des
dieux
et des ans, Qui
ornemens extérieurs et en simplicité, ils lui
donnent seulement une petite œillade, c o m m e on première enfantas l'audace des Titans, Si la pitié
tendrement
fait communément à l'ami en extrême pauvreté. se loge en ta douce poitrine, Œillade
ceste chair ta cousine. ID., 2 e /., Complainte de
L A N O U E , X, p. 246.
Promethee (II, 13). — Et en pitié m a dame m'œilDe quelle œillade. D e quel œil, avec quels sentire
}nînts; ~~. (G'est H e l ène qui parle). D e quelle œil-Iadoit. P A S Q U I E R , Jeux poet, l part., 29 (II,
842).
—
Et
sera
l'on
envieux
sur
toy,
te voyant...
lade ô dieux ! puis-je estre regardée D e l'amante
ndele à l'amant accordée, Qui, par un dur destin estre œillade et respecté par ceux qui tiennent le
a la mort succombant, Soupire encor pour elle et premier ranc de noblesse et richesse. B R E T I N , Vie
de Lucien.
Terre en froment
fertille,
Paysciel
qui
la
VIII,nomme
p. 40. en tombant? M O N T C H R E S T I E N , Hector, 32
tout
en miel— heureusement
distille...
Et d'un
ŒILLADETTE
— 4<
escaillé par la lythiomance. D u C H E S N E , Miroir
BARTAS,
1. III, p. 90.
2 e Sem., Vocation, p. 455.
Regarder [d'un œil hostile, défavorable]. — Et
Œ s o p h a g u e . Œsophage. — Les attractrices
maintenant œillader de travers, Helas ! les fait, sont l'œsophague et le supérieur orifice du veneux et tous leurs beaux vers, L'iniquité du siècle tricule. P A R É , I, 1. — E n cest endroit là l'œsoabominable. B E R E A U , Eglogue 1. — Hector luy phague perce le diaphragme. I, 14. — L'oezorépliqua de m e s m e en telle sorte, L'œilladant de phague, voye et du boyre et du manger, En ce
travers. J A M Y N , tr. Iliade, X V I I , 103 v». — Le large torax aussi se vient renger. A U B I G N É , Créaveinqueur l'œillada c o m m e ne voulant pas D'un tion, XI (III, 409).
œil tout de travers. X X I I , 192 r°. — D e quels
Œ s t r e (ola-rpoç). Taon. — Car asilus une
yeux ce nouveau basilic m'a œillade ! A N O N . , tr. mousche sauvage Nommoient Romains, et les
Folengo, 1. I (1,12).
Grecz disoient œstre. G. M I C H E L , tr. Georg., 65 d
(Intrans.). Regarder (sans complément). —
(G., Compl.). — C o m m e vous voyez un asne,
Vous œilladez, vous souriez : Et n'aimez rien quand il a au cul un œstre Junonicque ou une
que vous, mignone. B A Ï F , Passetems, 1. V (IV, mouche qui le poinct, courir çà et là sans voye ny
434).
chemin. R A B E L A I S . I, 44.
(Subst.). — Ce beau parler, cet œillader bénin.
Œ s t r o m a n i e (oî<TTpou.av[<x). Transport de fuB U G N Y O N , Erotasmes, sonn. 10. — Q u e ferait reur ou de passion. — Par les observations de
donq' ton angelique esprit, V e u que ton seul leur œstromanie judiciaire. M A R N I X , Differens, I,
œillader m e surprit...? Ib., sonn. 96.
iv, 5.
Œilladette, dimin. d'œillade. — Las le petit Œ s y p u s (ofowroç, suint). — Les perles, !e
[chien] haussé te va donnant D'un œil piteux pe- musc, 'a civette, l'œsypus. P A R É , X X V , 2.
tites œilladettes. B U T T E T , Amalthee, 84, p. 235. —
Œ u f . Œufz perdus. — Œ u f z fritz, perduz, sufŒillade... Le dim. Œilladette. L A P O R T E , Epith., focquez, estuvez. R A B E L A I S , IV, 60.
286 v°.
Le m o t œuf figure dans beaucoup d'expresŒilladier. Qui vient des yeux. — Larmes. sions proverbiales.
Tiedes... oculaires ou œilladieres. L A P O R T E ,
Net comme un œuf. —• Saincte Mère Eglise est
Epith., 236 v°.
une d a m e qui faict ses comptes justes et son calQui donne lieu aux œillades? — Danse... sau- cul net c o m m e un œuf. M A R N I X , Differens, II,
telante, folastre, œillardiere. 105 r°.
iv, 12.
Œilladin (?). — (A Silvie). Ton beau teint
Faire de ses œufs poules. Exagérer sa valeur,
œilladin, ta belle couleur vive. B O Y S S I È R E S , Prem. son importance. — Tant qu'il pensera avoir
Œuv., 71 r°.
quelque moyen et quelque force de soy, jamais
Oeille, v. Ouaille.
l'homme ne recognoistra ce qu'il doit à son
CEillé. Formant des ronds comparables à des maistre : il fera tousjours de ses œufs podles,
yeux. — C o m m e l'oyseau de Junon, qui glorieux c o m m e on dit. M O N T A I G N E - , II, 12.
sa teste vire, Et de son pennache œillé fait la roue
Avoir cinq œufs après ses pois. — Faute de deet dedans se mire. B A Ï F , Poèmes, 1. II (II, 68).
niers, Nous faut faire piteuse mine. Plus n'avons
(Terme de lapidaire). Pierre œillée. Pierre qui cousin ne cousine Qui ait cinq œufs après ses pois,
peut être polie. — Cest ouvrier... prépara de la Anc. Poésies, VII, 82.
pierre œillee, des fèces de mars... et adjoustantla
N'en pas vouloir tenir deux œufs à Pasques
terre moite de creuset, bâtit tout ensemble. B E - rouges. — Je voulu renouer la dispute et, pour
aime-doux est tousjours œillade. Du
R O A L D E , Hist. vér., p. 156.
Œillet, dimin. d'œil, terme de tendresse. —
Lesquelles ils appellent déesse... a m e ou amelette,
cœur ou œillet. L A P O R T E , Epith., 21 r°. — Accordez-moy tant seulement deux heures de temps,
m o n œillet. L A R I V E Y , Tromperies, II, 5.
Œilleté. Ayant des yeux, c'est-à-dire des
vides. — Le pain doit estre euilleté, c'est a dire
a pertuys qui procèdent de la paste bien levée.
J. B O U C H E T , Noble Dame, 51 r° (G.).-—-Pain léger
et œileté. L I E B A U L T , Mais, rust., p. 684 (G.). —
Les froumages deviennent œilletez, s'ils ne sont
assés pressez. C O T E R E A U , tr. Columelle, VII, 8.
Ayant des yeux, c'est-à-dire des bourgeons
naissants. — Greffe de quoy on ente. Tendre,
jeune, œillettee. L A P O R T E , Epith., 197 r°.
Œilleter. Regarder. — S'il est question d'œilleter et voir de plus près la vie de ces gentils faiseurs de banqueroute. T H E V E T , Cosmogr., II, 3. —
Ce gentil chrestien commence à m e œilleter avec
un visage assez farouche et rébarbatif. IX, 9. —
Lequel Arabe nous ayant assez long temps œilleté,
vint... avec un maintienfieret arrogant. XII, 10.
Œilleture. Ornement en forme d'œil. — Fleurons et œilletures d'argent. Entrée de Henri II à
Rouen, 8 r° (G.).
Œnomance. Divination par le vin. — Or' on
considérait le vin par l'œnomance, Or' le peuple
coudre le bec à ce maistre Claudin, je tendis à ce
qu'on quitta le dormir et que l'on se resveilla. Le
S r l'Eveillé n'en eut pas voulu tenir deux œufs à
Pasques rouges. C H O L I È R E S , l re Ap.-disnée, p. 45,
Pris sur les œufs. Pris sur le fdt. — Pantdon,
couvert d'un jac de maille, void Paddtere pris
sur les œufs, jette cet apophthegme notable. « Je
ne puis croire ce que je vois, » et empesche le matamore de jetter par les fenestres l'adultère catholique et universel. A U B I G N É , Faeneste, IV, 19.
Ne pas tourner un œuf. N e pas fdre la moindre
chose. — Vous sçavez c o m m e je hante privement
chez M m e Louyse, et qu'elle m e communique
toutes ses affaires, de telle façon qu'elle ne tournerait pas un œuf, par manière de dire, sans m'en
demander conseil. T U R N E B E , Contens, II, 2.
Il partiroit un œuf en deux. II est très avare. —
Quant à ce kyminopristys qui est en Pollux, c'est
une hyperbole semblable à ceste-ci, Il partiroit
un œuf en deux. A u lieu dequoy nous disons aussi,
Il partiroit une maille en deux. E S T I E N N E , Precel
lence, p. 110.
Il ne donnerait pas un gros œuf pour un menu.
— A ce propos d'hyperbole, ceste façon de parler
aussi en tient, Il trouveroit à tondre sur un œuf.
Et ceste-ci, Il ne donneroit pas un gros œuf pour
un menu. Ib.
(Prononc). — Avec l'œuf Qu'on met sur un
brasier de feu. Var. hist., Y, 13.
Œ u f v é , v. Ouvé.
— 499 —
OFFENDRE
Œufvier. Coquetier. — U n g œufvier doré en
Œuvre (masc). — Comme on peut cognoistre
façon de calier, pesant 5 o. 5 gros. U n g autre aux petitz œuvres latins que jay faict imprimer
œufvier doré sans pied... pesant 5 o. Texte de
I O R Y Champ fleury, I, l. _ A u cheminfistle
1531 (Gay, Gloss. archéol).
pont du Guard et l'amphithéâtre de Nimes en
Œufviere. Ovaire. — Il gaste les œufs, qui a
moins de troys heures, qui toutes foys semble
grand peine sont formez dans leur ventre et ne œuvre plus divin que humain. R A B E L A I S , II, 5. —
leur donne loisir de pondre : car ils tombent par Tant est cest œuvre et royal et chrestien. M A R O T
leur œufviere avant qu'ils soyent d e m y faicts. Psaumes, A u Roy. — [Dieu] a engravé en un
C O T E R E A U , tr. Columelle, VIII, 11.
chacun de ses œuvres certains signes de sa maŒuve. Œuf. — Comme l'on fend des œuves de
jesté. C A L V I N , Instit., I, p. 10. — Ce seroit œuvre
poisson, Avec unfil,pour confire en saumure. long pour moy, et inutile pour toy. S E B I L L E T ,
J A M Y N , O. P., 1. III, 125 r».
An poet, I, 7. — Mais cela requiert bien un
Œuvé, Œ u v e r , v. Ouvé, Over.
œuvre entier. D u B E L L A Y , Deffence, II, 8. — Ces
Œuvre. Mettre,par œuvre. Mettre en œuvre. •— précieux œuvres de supererogation. R A B E L A I S ,
Donner et escrire bon conseil est chose facille, IV, 53. — Le ciel, voulant faire un œuvre parmais les mettre tous par œuvre, c'est chose diffi- fait, D a m e , de toy son seul chef d'œuvre a fait
cille. L A G R I S E , tr. Guevara, III, 26.
BAÏF, Francine, 1. III (I, 228). — Mais la saFaire œuvre à. Approcher de, égaler. — Et tyre n'est un ouvrage c o m m u n : C'est, trop plus
quoy ! faisoit il de l'argent? — Comment, de l'ar- qu'on ne pense, un œuvre industrieux. D u B E L gent, je m e donne à Demogorgon si Geber y fist L A Y , Regrets, 143. — Faictes luy doncque voir ce
jamais œuvre au regard de sa seigneurie. T A H U - petit œuvre mien. M A G N Y , Dern. Poes., p. 71. —
REAU, Sec. Dial, p. 138. — Que nous rapporta-il?
J'espère que recevrez ce petit œuvre d'aussi
Une mère Jeanne, une impieté, une hérésie la bonne volonté que je désire qu'il vous soit
plus détestable dont on ait oncques ouy parler agréable. P A L I S S Y , Recepte ver., A u maréchal de
depuis l'advenement de nostre Sauveur Jésus Montmorency. — J'ay faict des actes grands et
Christ. Les Donatistes, les Ariens, les Pelagiens des œuvres parfaits. B E L L E A U , Disc, de la Vanité
n'y firent jamais œuvre. P A S Q U I E R , Recherches, ch. 2 (II, 267). — Apellefitjadis un excellent taIII, 44. — Cest honneur appartient beaucoup bleau O ù Venus estoit peinte, et l'œuvre estoit si
mieux à S. Christophle : veu sa dent qu'on beau Qu'on venoit pour le veoir de toutes parts de
monstre à Beauvois en Beauvoisin, en une petite Grèce. J A M Y N , O. P., 1. V, 275-276. — Le Sainct
abbaye qui porte le n o m de luy : laquelle dent Père... vous inviterait à ce bon œuvre. Sat. Men.,
est telle que jamais Geoffroy à la grand'dent n'y Har. de M. d'Aubray. — Le cardinal de Bourbon,
fit œuvre. E S T I E N N E , Apol Herod., ch. 38 (II, voulant tenir sa partie à un bon œuvre, s'en alla
320). — Qu'on m e les donne un peu à manier ! Ja- dans l'assemblée. A U B I G N É , Hist. univ., VIII, 4.
mais Bussy le Clerc n'yfitœuvre. Sat. Mén., O n dit aussi ouvre. — Quel jugement? quel desHar. de Rieux, p. 166.
tin? quelle offense? D e tant fascher son voisin
Ne pas faire œuvre. N e pas réussir, ne rien fairehumble et povre, Et poursuivir son bien propre
de bon. — Les premiers accueils du médecin en- et chevance? Et tout a part chérir et mettre en
vers son patient doivent estre gracieux, gays et ouvre U n peuple estrange? P H I L I E U L , tr. Péaggreables. Jamais médecin laid et rechigné n'y trarque, 1. III, chant 1.
fit œuvre. M O N T A I G N E , III, 4 (III, 299).
Œuvrelette, dimin. d'œuvre. — Tesmoins tant
Par les œuvres de. Par l'entremise de. — [Les de Baisers, Chansons, Airs, Amourettes, MignarGermains] furent contraincts d'avoir recours à dises, Gaytez et telles œuvrelettes. V A U Q U E L I N ,
Theodoric... qui se rendit intercesseur pour eux Art poet, II, p. 70.
par les œuvres de Gassiodore. P A S Q U I E R , ReŒuvrer, Œuvrier, Œvrage, v. Ouvrer, Oucherckes, V, 1.
vrier, Ouvrage.
Avant tout œuvre. Avant tout. — Il demandoit
Œ z o p h a g u e , v. Œsophague.
que le roy, avant tout œuvre, revocast et retirast
Offence, Offencer, v. Offense, Offenser.
son armée de Piémont. G. D U B E L L A Y , Mem.,
Offendiculle (offendiculum). Obstacle. — Vous
; V, 152 r°. — A quoy luy fut respondu que
povez bien en quelque particulle D e voz sermons,
J empereur aucunement n'y entendroit, sinon et sans offendiculle, Loix, médecine, et tout huqu avant tout euvre l'armée du roy eust repassé main sçavoir A u x sainctz escriptz appliquer, et
les monts, et le duc de Savoye fust entièrement les veoir. J. B O U C H E T , Ép. mor., I, 3.
réintégré. L. VI, 167 v°. — Je m'en vay, avant Offendre. Attaquer. — Luy feut dict que letoute œuvre, prendre congé de Leurs Majestés. dict seigneur deliberoit s'en aller en Italie en perif. D A M B O I S E , Neapolitaines, Y. 10. — Le roy...sonne, avec une si grosse armée qu'il n'aurait
voulut, avant tout œuvre, estre esclaircy de tous craincte de nul qui le voulsist offendre. S E Y S S E L ,
ses deportemens. P A S Q U I E R , Lettres, XVII, 4. Louys XII, Vict. sur les Vénitiens, p. 283. —
Aimer œuvre faite. — Si un h o m m e de travail Brasidas... leur dist quil estoit leur a m y et pasne demande que d'avoir sa journée, et cependant soit par leur terre non point pour les offendre,
qu i aime œuvre faicte (comme on dit) et son es- mais tant seulement pour aller contre les Athécueile dressée, il est certain qu'il est larron. C A L - niens. ID., tr. Thucydide, IV, 10 (135 v°). — L a
VIN, ierm. sur le Deuter., 39, X X V I , 350.
faulse
P Lœuvres.
6t 1& —getter
G trouppe
1& est venue m'offendre ; Venue elle
P 0int
d242
ebasses
debitte
ad e S0I
Vidangeur.
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marchandise
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maistre
et
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SI Jv 250 ° ^ ""^
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OFFENSABLE
— 5(
(Masc). — [Le diable] ne parloit-il pas de Dieu
commencé à l'offendre. SALIAT, tr. Hérodote, VI,
219, — Âfln que... Nous ne laissions neantmoins, c o m m e d'un affronteur et menteur?... Seroit il
possible de mesurer u n tel offense? M O N T A I G N E ,
sous l'espoir Que nous avons en sa force et pouvoir, Contre Saul, s'il vient pour nous offendre, tr. Sebon, ch. 251.
Offenser. Attaquer. — L u y mesme... les
Tous vaillamment ensemble nous défendre. D E S
chargea bien vigoureusement, mais c'estoit avec
M A S U R E S , David fug., 2085. — Je m e consacre à
trop de desavantage, tant à offenser qu'à se dévous, et promets vous défendre Contre tous ennefendre. A M Y O T , Crassus, 25. — Celui qui n'a
mis qui voudront vous offendre. G A R N I E R , Braqu'un ennemi en front l'attend de pied coy, emdamante, 1753. — Quand ores on seroit forcé de
combatre, il faut que ce soit pour deffendre, non ployé ses yeux, ses bras, ses armes à la deffense de
pour offendre. G. B O U C H E T , 25 e Serée (IV, 135). son estomac paré, et offense c o m m e veut la nécessité. A U B I G N É , Médit, sur le Ps. 88 (II, 200).—
— Cela n'empescheroit que les autres fronIl y avoit un cabinet à part remply de toutes
tières ne demeurassent suffisamment pourveues
sortes d'engins de guerre, de machines, d'esd'hommes, tant pour défendre les places que pour
offendre en campagne. L A N O U E , X X , p. 432. — chelïes, de pontz, de fortiffications, d'artiffiees,
d'instrumens, bref de toutes invantions de guerre
A u temps ancien on remarque des exemples sempour offancer et se deffendre. B R A N T Ô M E , Mablables en quelque manière à cestui-ci (excepté
reschal d'Estrozze (II, 243). — Ces hommaces,
que les uns furent pour offendre, et l'autre pour
plustost ces démons desguisez, Ont mis l'espee au
se défendre). X X V I , 2, p. 733.
Blesser. — O r est tout ce rocher divers, glissant poing, les cottilons posez, Trépigné dans le pré
et lubre, Tresdur, agu, pointu, offendant piedz et avec la bouche embavee... L'une dessus la peur
palmes. L E M A I R E , Concorde, 2 e part. (III, 128). — de l'autre s'advançant Menace de frdeur et crie
en offensant. A U B I G N É , Tragiques, I (IV, 64).
Ainsi qu'un lyonceau encor foiblet et tendre, D e
Blesser, faire du mal à, mdtraiter. — II... a la
qui la jeune dent ne peut encore offendre, S'efreste de son corps couvert d'unes escaUles si
force toutefois de mordre en son courroux. G A R fortes et dures qu'il n'y a traict d'arc qui le puisse
N I E R , Troade, 1902.
Offenser. — Avec Thisbé, Piramus, Elisée, offenser. Amadis, III, 10. — Ce vénérable père
Bacchus... avoit... un renard fée de mode que...
Aussi avec Philis, qui se pendit Quant son a m y
D e m o p h o n l'offendit. Anc. Poésies, IV, 205. — de beste du m o n d e ne seroit prins ne offensé. RAB E L A I S , IV, Prologue. —• Par cestuy élément plus
Et ne vouliez user de vosdictes victoires selon la
convoitise et cupidité humaine, ains selon la rai- toust serez guaranty et conservé que fasché ne
offensé. IV, 33. — Craignans nous offenser les
son, et... sans offendre Dieu ne vostre prochain.
S E Y S S E L , tr. Thucydide, Prologue. — E n venant pieds, nous marchions haut à grandes enjambées.
contre leur serment, offendroient leurs dieux, par V, 37. — Alexandre... luy tire un dard (après
avoir bien choisy à son avis l'endroit de le mieux
lesquelz ilz avoient juré. V , 4 (161 v°).
offencer). L A L A N D E , tr. Dictys, 1. III, 63 r°.—
Nuire à, faire du m d à. — Aussi beaucoup les
Et soubdain vous orrez gronder sur vostre chef
trespassez offend, Qui par rigueur des incantations Les fait sortir hors de leurs mansions. L E - U n tonnerre des cieux, et tomber bas un fouldre
M A I R E , Epistre à Hector (III, 85). — Tes erreurs Qui, sans vous offenser, brisera l'arbre en poddre.
M A G N Y , Odes, II, 46. — Garde doncq' bien, petit
offendent non seulement toy, mais les nobles
dames. S C È V E , Flamete, ch. 23. — L a seule mort enfant... D'offenser sa blanche poytrine De tes
les peut défendre Que César ne les puisse offendre. ongles. II, 50. — Les uns diront la beauté de la
rose, Q u e Venus fit de son sang vermeillette,
G A R N I E R , Marc Antoine, 1333.
(Intrans.). Faire le mal, commettre une faute. Quand une ronce offensa la doucette. L A TAILLE,
— Pylate... M o n chier enfant jugea estre pendu, Sec. Sonnets d'amour, 1. — A m o n arrivée à
Agen je m'offençay une jambe, ce qui me tint
Sans que jamais ait en rien offendu. Ane Poétrois mois au lit. M O N L U C , 1. V I (III, 171). — La
sies, II, 120.
S'offendre. Se blesser. — Il est tens que Phebus mousche guespe picque et offence autruy, mais
en soy m e s m e s'offende, Et tout teinct de douleur plus soy-mesme, car elle y perd son esguillon et sa
se cache de noz yeux. M A G N Y , Souspirs, sonn. 141. force pour jamais. M O N T A I G N E , II, 5 (II, 48). —
Offendu. Blessé. — Offendu est l'engin de leur Il luy donne un coup de lance qui ne le peut
offencer, à cause de la bonté des maUles de son
clarté. P H I L I E U L , tr. Pétrarque, L I, sonn. 121.
haubert. F A U C H E T , Antiq., IV, 9. — Le ToutOffensable. Offensif, pouvant nuire. — Sont
puissant l'exauce, et sur le champ desbande,
ils [les corps célestes] offensables pour nous?
D'entre mille poissons, la lamie gourmande, Qui,
T Y A R D , Disc, philos., 154 r° (G.).
Pouvant être blessé. — Ainsi que l'œil de poil béante, le fait couler dedans ses flancs, Sans tant
est offensable, Qui ne le scet gouverner en saison. peu l'offenser de sa dent à six rangs. D u BARTAS,
Jonas, p. 399. — Domitian, pour fdre paroistre
Contredictz de Songecreux, 157 v° (G.).
combien il estoit bon archer, se fit mettre une
Offense. Attaque, coup, lésion, d o m m a g e . —
main devant soy, et, les doigts estans ouverts,
Cette misérable et chetive créature... exposée
sceut tirer si à point entre deux que la main ne
aux offences de toutes choses. M O N T A I G N E , II, 12
fut offensée. P A S Q U I E R , Lettres, VIII, 10. — H y
(II, 164). •— Quant à la force, il n'est animal au
avoit un recouvreur qui, en recouvrant une maimonde en butte de tant d'offences que l'homme
son, tomba sur u n h o m m e qui passoit la rue...
(II, 181). — Ce sont elles [les lettres] qui... nous
cest h o m m e fut griefvement blessé... et... deguident à passer nostre vie sans desplaisir et sans
mandoit... réparation à l'encontre de ce recouoffence. (II, 220). — Ils l'appercevoient [l'âme]...
vreur, qui en tombant l'avoit offensé. G. BOUsubjecte à ses maladies et aux offences, c o m m e
C H E T , 1 " Seree (II, 166). — Celuy qui print la
l'estomach ou le pied. (II, 305).
Faire offense à. Nuire à, incommoder, rendre croix... quoy qu'on luy greslast dessus une mndifficile. — Considérant... sil y a en la mer quel- nité de dars, ne peut onques estre offensé. Fr. de
S A L E S , Défense de la Croix, II, 11. — Q u e SI
ques terres, scopules ou rochiers prochains qui
leur puisse nuyre ou faire offence a leur navigaige. quelq'un d'entr'eux on désire offencer, L'autre
m
e m b r e survient
le m d devencer. AUBIGNÉ,
A N O N . , tr. Flammette (1537), ch. m , 34 r°.
Création,
X I (III,pour
406).
1
—
OFFENSION
Faire mal à, incommoder, fatiguer. — Elle est (I, 310). — (Au sens abstrait). Ainsi discourt s
de difficile concoction, offense l'estomach, enarrest de pensée D e trop d'amour la pucelle offengendre mauvais sang. R A B E L A I S , III, 49. — Les
sée. R O N S A R D , Franciade, III (III, 102). — Vous
petites lettres offensent et poignent plus les yeux, m e voulez punir c o m m e si j'estoy sage, Et, vous
d'autant qu'elles les tendent plus. A M Y O T , Comle sçavez bien, j'ay l'esprit offence ; Doit-on avoir
la
ment il faut refréner la cholere, 16. — Quand égard
à un h o m m e insensé, Quand, durant sa fovoile ou le cours de l'eau nous emporte esgallelie, il fait quelque dommage? D E S P O R T E S , Cleoment, ou qu'on nous toue, cette agitation unie
nice, 79.
ne me blesse aucunement. C'est un remuement inChose non offensée. Faute non commise. —
terrompu qui m'offense. M O N T A I G N E , III, 6 (III, Voyez... le dommaige que c'eust esté, si ce petit
395).
populaire eust souffert mort pour chose non ofEndommager. — Et portoit ordinairement
fensée. Amadis, Y, 30.
l'escu d'Amadis en son col, sans ce qu'il l'en osOffenser (subst.). — L'offenser et l'estre oftast ; sinon quand il estoit contrainct de com- fence sont également tesmoignages d'imbécillité.
batre : lors il prenoit le sien, craignant offenser
M O N T A I G N E , II, 12 (II, 278).
l'aultre. Amadis, II, 8. — Elle [la foudre] versa Offensible. Offensif. — Nul homme vivant les
tout le vin e m m y la cave, sans offenser les tenons outrage, car ils sont estimez pour sacrez : aussi
et poinssons de terre où il estoit. A M Y O T , Propos ne tiennent ilz chez eux aucunes armes ne basde table, IV, 2. — Elle ouvre ces papiers, et, lestons offensibles. SALIAT, tr. Hérodote, IV, 23. —•
coupant soigneusement aux replis inutiles, tire
Pour cest effect, vous permettons pourter armes
d'entre les enveloppes la lettre qu'elle a peur
deffensibles et offensibles. M O N L U C , Lettres, 92
d'offencer. B E R O A L D E , Hist. vér., p. 382.
(IV, 276).
Commettre une faute, faire du mal, être couCapable de blesser. — Ceux qui estiment la
pable. — E n quoy offensoient ces paouvres
pistole si espouvantable et offensible n'ont pas
diables chiquanous? R A B E L A I S , IV, 16. — C o m m e mauvaise opinion. L A N O U E , XVIII, p. 376.
Jacob n'ayant rien mérité par ses bonnes œuvres
Nuisible, pouvant faire mal. — Jaçoit qu'en
est receu en grâce : aussi Esaii n'ayant rien ofCandie y ait de bons vins et fort estimez, si est-ce
fensé est rejette de Dieu. C A L V I N , Instit, VIII, que la purité et délicatesse de celuy de Chios le
p. 477. — U n autre estoit poulsé et saboulé parce
surpasse en toute sorte, d'autant qu'il n'est pas si
1544.
OffensifT H(H.
T. 1559). —VIII,
qu'il avoit fait morir quelqu'un, et crioit qu'il
offensible.
E V E D.
T , Cosmogr.,
1. La fortune... laisse ses armes offensives. J. M A R T I N , tr.
n'avoit point offensé, à raison qu'il avoit ce fait
pour venger la mort de son père. SALIAT, tr. Sannazar, 100 r° (Vaganay, R. É. R., IX, 313).
Offensif de. Offensant pour. — Il accusa griefGemiste, 1. I, 237 r°. — Quand Hercule ou Atlas
ont chargé sur l'eschine D e ce grand univers la pe- vement Piso d'avoir tenu propoz secretz et fort
offensifz de la majesté. É. D E L A P L A N C H E , tr. Tasante machine... Si quelque fascheux sot arrivoit
cite, 1. IV, 142 v°. — Ce seroit un erreur trop
d'aventure Qui vint les amuser d'une longue esscandaleux
et des pieuses aureilles catholiques
criture... Offenseroit-il pas contre tout l'univers?
trop horriblement offensif. M A R N I X , Differens, I,
R O N S A R D , Bocage royal (III, 209).
1.
Offenser qqch. Faire qqch de coupable, de nui-m ,Offension
(offensio). Attaque. — Mes compasible. — Ulisse... renouvelle encores une foys
gnons se recommandant a vous, desquelz le jugetout ce qu'Alexandre avoit contre les Grecz ofment est tel que le mien : combien que je m e suis
fensé. L A L A N D E , tr. Dictys, 1. I, 8 v°. — Toute efforsé, sans monstrer vos lettres, d'obvier à
la Grèce se doit bien tenir pour satisfaite (pour ce
toutes offensions. C A L V I N , Lettres, 90 (X, n, 150).
que je pouroye contre elle avoir offence) de
— Avecques très exprès commandement que ses
m'avoir abondamment puny sur le sang de tant
deniers ne fussent employez à l'offension ou inde mesfilz.L. IV, 88 v°.
vasion d'aucuns ses confederez. M . D U B E L L A Y ,
S'offenser. Se blesser, se faire mal. —• D e peur
Mem.,l. IV, 97 v» (G.).
de se blesser O u bien de s'offenser, Qu'il marche
Offensive. — Encores qu'ils ne soyent pas dépetit pas. M A R O T , Epistres, 61. — Mais las ! vous fendus d'artillerie, d'aucunes casemates basses,
tomberez, Ne courez plus, vous vous offenserez, ils ne laissent de l'estre très-bien de l'harquebuEt piquerez vos tendrelettes plantes Dedans le
serie des courtines, qui est une offension contifort de ces ronces poignantes. B E L L E A U , Bergenuelle impossible d'oster là où lesflancsdes basrie, Chasteté (I, 226). — Le diable luyfità croiretions se peuvent emboucher ou briser. L A N O U E ,
qu'il estoit tellement en la grâce de Dieu que, XVIII, 4, p. 403.
se jettant d'un précipice en bas, il ne s'offenserait
Offense. —• Marot, tu as esté la pierre dure
point. L E L O Y E R , Spectres, IV, 3.
D'offension, de scandale et mespris. G. C O L I N ,
S'affliger. — Erigone,filled'Icare, s'offensa si Epistre à Marot et Sagon.
douloureusement de la mort de son père, lequel
Offension de. Attaque contre, offense faite à. —
avoit esté tué par des yvrongnes villageois, qu'elle Evite les perilz de tyrannique cruauté, les desse pendit. L A P O R T E , Epith., 160 v°.
traits davarice insatiable et le naufrage inconsiOffensé. Blessé. — Et de ses blanches mains sa déré doffension de voisins. L E M A I R E , Illustr., I,
poitrine offencee Souffrira les assaulx de sa juste
31. — Touchant de l'offension des pharisiens, les
pencee. A U B I G N É , Primtems, II, 3. — Ce lyon... parolles de nostre Seigneur nous monstrent quel
s'approcha tout doucement de moy, m e présenesgard nous y devons prendre : par lesquelles il
tant sa patte offencee. M O N T A I G N E , II, 12 (II, commande de les laisser et n'en tenir compte.
203). — II... se fit deschausser la jambe qu'il pen- C A L V I N , Instit, X I V , p. 716.
soit estre beaucoup offencee, et l'ayant le barbier
Offension. Lésion, maladie. — L'usage de cest
visitée d'une part et d'autre, luy dit qu'il ne trou- huyle est aux playes, aux pointures et toutes ofvoit rien qui fust offensé. T A B O U R O T , Apophth., 2. fensions et tumeurs qui en procèdent. A N E A U , tr.
-— Voila comment les armes receues par force et
Gesner, Trésor, p. 275 (G.). — Timoleon... mounon cerchees ont esté tirées des estomacs offencez rut... de quelque petite et legiere offension qui se
pour les mettre dedans les mains justes. A U B I - 32*
GNÉ, Debvoir
desoffensé.
roys, 5A N(II,
L'un cloche,
V ayant
le genouil
O N .59).
, tr. —Folengo,
1. X I
OFFENSIVEMENT
— 502 —
joingnit au grand eaige quil avoit. S E L V E , tr. Plutarque, Timoleon, 106 v°.
Mécontentement. — Apres que... il eut encouru
loffension du peuple, craignant de venir en jugement, il alluma et enflamba la guerre laquelle se
couvoit. Ib., Périclès, 43 r°.
Offensivement (H. D. T. 1718). — 1588. Et
luy n'avoit onques pu ni osé attenter offensivement et deffensivement sur et contre le roy, sans
l'ayde et appuy des papes. V I G N I E R , Bibl. hist,
IV, 24 (G.).
Offerande. Offrande. — Il avoit des paroissiens d'assez faulce sorte, et ne vouloint point
aller à l'offerande quant il disoit sa grant messe.
Nie. de T R O Y E S , 9. — Q u a n d je vois à l'oferande
et je boute ung denier au plat, je prends ung liart.
Ib. — Monsieur le curé, voici Noël qui vient, vous
arez beaucop de deniers d'offerande que l'on vous
fera. Ib., 17. — Bourdeaulx avec ses très bons
vins de Graves Faict à Bachus des offerendes
braves. Ane Poésies, X , 37.
Offerer (s'). S'offrir. — O ù en convis nymphes
plus que divines A ton optât s'offerent et ostendent. Epistre du Lymosin (dans Rabelais, III,
275).
Offerte. Offre. —• Infortune... tout en un instant se fut transformé en une vieille... portant
de leaue en un vaisseau de terre. E t se présenta
au chemin du duc. Lequel, altéré de grand chaud
et querant réfrigère à sa soif extrême, se resjouit
assez de lofferte de sa mésaventure. L E M A I R E ,
Cour. Marg. (IV, 26).
Offrande, don, présent. —• Fut ordonné... que
ceulx qui vouldroient offrir aucuns dons et presens... allassent au C h a m p Marcial... faire leur
offerte. G. M I C H E L , tr. Suétone, I, 40 r°. — Laissant desja les auffertes que aux nouvelles congnoissances l'on a accoustumé de faire. S C È V E ,
Flamete, ch. 5. — Elle donc ainsi logée feit ses
offertes et dévotes prieras. Ch. 9. —• Pourtant il
est l'evesque bienheureux D e tous humains, puis
qu'il a fait pour eux D e son saint corps la précieuse offerte. M . D E N A V A R R E , Triomphe de
l'Agneau (III, 35). — Pour les dernières oblations
et offertes funèbres, je vous vois offrir m a mort.
A M Y O T , Hist. Mthiop., 1. II, 17 r°. — Quand nous
luy aurons fait ainsi offerte de nos oraisons... ne
doutons point qu'il ne regarde ce que nous faisons. C A L V I N , Serm. sur le Deuter., 107 ( X X V I I ,
491). — O cher seigneur Antonius, je t'inhumay
nagueres estant encore libre et franche, et maintenant te présente ces offertes et effusions funèbres estant prisonnière et captive. A M Y O T , Antoine, 84. — L a f e m m e respond, Si l'Eternel nous
eust voulu mettre à mort, il n'eut pasreceul'offerte de nostre main. C A L V I N , Instit, I, x m ,
10. —• Quant à m o y , te dresser un bel autel je
veux Sur quelque haut s o m m e t en place découverte, O u en chaque saison te feray m o n offerte.
B A Ï F , Poèmes, 1. V I (II, 283). — Ils célèbrent les
offertes des premiers fruits à Junon. B R E T I N , tr.
Lucien, Déesse Sirie, 44. — Mais prens en gré
m o n zèle, et reçoy favorable D e ces tristes présents l'offerte pitoyable. B E R T A U T , Trespas de
M. de Ronsard, p. 130. — Le comte... ayant ouy
sa messe, se recommandant à Dieu, et ses aumosnes et offertes distribuées... monta à cheval.
B R A N T Ô M E , Duels (VI, 247). — Les prétextes
connus de leur injuste guerre Sont noz autels sans
fard, sans feinte, sans couleurs, Q u e Dieu a y m e
d'enhaut l'offerte de noz cœurs. A U B I G N É , Tragiques, V I (IV, 244).
Offrande [à l'église]. — A h ! messieurs, dit le
curé, je ne sçay quelles gens vous estes ; vous ne
venez à l'offerte non plus que chiens. Nie. D E
T R O Y E S , 9. — Q u a n d ce fut à l'offerte, ledit curé
se tourne devers son peuple avec la plataine pour
recepvoir les offrandes. 35. — Les autres parroissiens n'alloient jamais à l'offerte bdser la paix
après luy. G. B O U C H E T , 36 e Seree (V, 111). —
Maistre Jacob, tenant en sa main tous les deniers
qu'il avoit receus à l'offerte, faisant baiser la platine, les donne tous aux cornemuseurs. ANON.,
tr. Folengo, 1. I X (I, 237). — C o m m e les prebstres
quand ils présentent la platine à baiser à l'offerte.
(I, 246).
Offertoire. Offrande. — Apres s'en va en
temple et oratoire Dire oraisons, fait maint riche
offertoire. J. M A R O T , Voy. de Venise, 58 v° (G.).—
Pour reparer péché diffamatoire Commis jadis par
nos pères germains, T u fis a Dieu D e ton corps offertoire, E n ceste croix attaché pieds et mains. ID.,
Rond., Parfaict de la Croix (G.). — C o m m e si noz
dons et offertoires eussent esté entièrement prophanes... avez commis sacrilège envers les dieux.
B R E T I N , tr. Lucien, Ep. de Phalaris, 5.
Office. Service. — Ne laisser les offices qu'il
doibt naturellement à sa patrie, à la république,
à ses amys. R A B E L A I S , III, 35. — A cause de sa
puérilité, il n'a peu remerquer les extrêmes offices
qu'il a receu de vous en si grand nombre. M O N T A I G N E , II, 8 (11,75).
En office. Dans le devoir. — [Dieu] pour le contenir en office et réduire à congnoissance m e l'a
icy envoyé à molestes enseignes. R A B E L A I S , I, 29.
— Pour icelluy [pays] contenir en office et obéissance. III, 1. — I I luy conseilloit trancher les
testes aux principaulx de la ville, pour mieulx en
office et obéissance totale contenir le demourant
du m e n u populaire. IV, 63. —• [Flaminius] reteint
en office et garda de s'esmouvoir la plus grande
partie des peuples qui ja commenceoyent à prester l'oreille à ces nouvelletez. A M Y O T , Caton le
Censeur, 12. — U n maistre d'eschole bien souvent, en fouettant u n de ses escholiers, tient en
office tous les autres. ID., Pourquoy la justice
divine diffère quelquefois la punition, 16. — Il
aiguisoit m a faim, ne m e Idssant qu'à la desrobée
gourmander ces livres, et m e tenant doucement
en office pour les autres estudes de la règle. M O N T A I G N E , I, 25 (I, 218). —
Je conseillerais que ces
exemples de rigueur, par le moyen desquels on
veut tenir le peuple en office, s'exerçassent contre
les corps des criminels. II, 11 (II, 140). — Ce
m o y e n a esté practiqué par tous les législateurs :
et n'est police où il n'y ait quelque meslange ou de
vanité cérémonieuse ou d'opinion mensongère qui
serve de bride à tenir le peuple en office. II, 16
(III, 17).
Office. Charge. — T o y qui veulx exercer office
E n laquelle rien tu n'entens, Cella m e semble
chose nice. Anc. Poésies, II, 52. — Lesquels d'une
office viagère et temporelle enfirentune perpétuelle. P A S Q U I E R , Recherches, I, 11. — Les offices
de judicature, de temporelles... ont esté rendues
perpétuelles. L E R O Y , tr. Aristote, IV, 16, Comment.
Mettre à l'office. Traduire devant l'official. —
Ledit curé avoit une chambrière de l'âge de vingt
et cinq ans, laquelle le servoit jour et nuict...
dont il estoit souvent mis à l'office, et en payoit
l'amende. D E S P É R I E R S , NOUV.
Récr., 34.
Dans le sens de service, office est un néologisme.
— J'enten bien maintenant ce beau trait, faire
de bons offices. C'est ce qu'on disoit auparavant
faire de bons services. E S T I E N N E , Dialogues, 1,123.
13 —
OFFICIER 1
Pour désigner une pièce où l'on prépare le ser- mit dehors honteusement. AUBIGNÉ, Médit, sur le
vice de la table, office est d'abord employé seule- Ps. 73 (II, 162). — Tant de sacrificateurs, tant
ment dans les maisons seigneuriales. — Il ne dit de chantres et autres officiers du temple. Fr. de
rien qu'en mots de seigneurie, E t son estable il S A L E S , Amour de Dieu, II, 3. —• (Les anges). Ces
appelle escurie... E t quand on veut luy faire un
officiers du ciel, diligents et discrets, Administrent
grand service, Il faut n o m m e r sa depance l'ofice. du ciel les mystères secrets. A U B I G N É , Tragiques,
V A U Q U E L I N , Sat, A Jean de Morel.
VII (IV, 287).
Office (fém.). — Le renvoya en saufconduyt,
Officier militaire. Officier (au sens actuel). —
J'ay autrefois ouï parler aucuns conseillers des
chargé de dons, chargé de grâces, chargé de
toutes offices d'amytié. R A B E L A I S , I, 50. — E n
princes, qui, les voulans faire trop bons mesnaleur baillant office Laquelle soit convenable et gers, trouvoyent mauvais qu'en temps de paix on
propice. H A U D E N T , Apologues, II, 152. — Pla- entretinst beaucoup d'officiers militaires. L A
ton... dict qu'il fault faire une séparation des of- N O U E , X I V , p. 339.
fices du corps et de celles de l'âme. B U D É , InstiOfficier. Juge, magistrat de l'ordre judiciaire. —
tution, ch. 21. — Il est séant qu'on monte des pe- Or donc aux roys avoir est nécessaire Bons offitites offices aux grandes de degré en degré. L E ciers, pour justice a tous faire. J. B O U C H E T , Ép.
R O Y , tr. Aristote, V , 3, G o m m e n t . — Je n'avois mor., Il, v, 12. — Faulte d'exercitation corpooncques vaqué aux offices particulières des villes. relle est cause de peu de santé et briefveté de vie
M A R N I X , Ecrits polit, p. 244.
de vous aultres, messieurs, et tous officiers de
Officiaire (adj.). Relatif aux charges. —
justice. R A B E L A I S , III, 40. — A u Palais de procez
Brigue. Ambitieuse, favorable, turbulente, inique, tu devises, D'advocats, procureurs, présidents,
officiaire. L A P O R T E , Epith., 58 r°.
conseilliers, D'ordonnances, d'arrestz, de nou(Subst.). Livre contenant les offices religieux. veaux officiers. D u B E L L A Y , Regrets, 122. — Mais
— Le graduaire, lequel se n o m m e aussi l'officiaire, qu'il n'ait tant de loix ni tant de justiciers (Dont
contient les offices et introïts. M A R N I X , Differens, le desordre vient) mais bien peu d'officiers. L A
I, iv, 7.
T A I L L E , Prince Nécessaire, I. — Ces meschans
Officiai (adj.). Qui remplit un office. — D e officiers... se présentoient promptement à faire
ces membres officiaulx n o m m e z , O n ne sçauroit les informations, et, icelles faictes, on trouvoit
leur donner meilleure cure Pour les guarir et tousjours... que les battus avoient tort. M O N rendre mieulx formez. Anc. Poésies, XII, 257. — L U C , 1. V (II, 366). — Q u o y qu'il y ait des juges
C'est contre Dieu et le naturel cours Q u e les et officiers, si est ce que la sentence qu'ils promembres officiaulx sustentent Les principaulx, noncent n'est authorisee si elle n'est prononcée
affin que tous les jours A tous costez les plus petiz par la bouche m e s m e du gouverneur. T H E V E T ,
tourmentent. XII, 258.
Cosmogr., IV, 8. — Il y a aucuns de noz Parle(Subst.). Vase de nuit. —• Je m e veulx deschar- mens, quand ils ont à recevoir des officiers, qui les
ger le dos, Mais je garderay m a capeline. — Et examinent seulement sur la science. M O N T A I G N E ,
pour qui? — Pour nostre voysine, Pour luy faire I, 24 (I, 168). — Ces nations, sans magistrat et
ung officiai. Act. des Apost, I, 146 b (G.). — U n sans loy, vivent plus légitimement et plus règlepot à pisser, c'est un officiai. R A B E L A I S , I, 9.
ment que les nostres, où il y a plus d'officiers et de
Officialement. A u m o y e n du contenu de Fof- loix qu'il n'y a d'autres h o m m e s et qu'il n'y a
ficial ou vase de nuit. — Telle estoit la case... de d'actions. II, 12 (II, 231). — Les juges sont adHireus ou Œnopion, en laquelle Juppiter, Nep- vertis par les officiers d'une cour subalterne voitune et Mercure ensemble ne prindrent à desdaing sine qu'ils tiennent quelques prisonniers lesquels
entrer, repaistre et loger : en laquelle officialement advouent disertement cet homicide. III, 13
pourl'escot forgèrent Orion. R A B E L A I S , III, 17.
(IV, 216). — Il faut apporter de très grands resOfficier l. Celui qui remplit un office, une pects avant que de contaminer ceste compagnie
fonction. — Si officiers en Pestât seurement Sont par une pluralité d'officiers, qui n'apporte autre
tous couchez, fors le povre Clément... Qu'en fruit qu'un desordre et mespris à l'endroit du
dictes vous, prélat trèshonoré. M A R O T , Epistres, peuple. P A S Q U I E R , Lettres, XII, 2. — Il y eut fort
25. — Les Apostres en leur office n'ont point esté peu de sièges de justice en France où il n'y eust
hommes particuliers : mais officiers publiques de quelque officier favorisant ceste doctrine. A U B I Dieu. C A L V I N , Instit., III, p. 143. — Par ses abs- G N É , Hist. univ., II, 9.
tracteurs, spodizateurs... et autres siens officiers
Celui qui exécute les arrêts, les sentences. —
furent les lépreux introduits. R A B E L A I S , V , 19. — C'est le vray signe de repentance, quand les
Alcibiades cria de loing tout hault aux officiers h o m m e s d'eux-mesmes sondent leurs péchez et
qui presidoient à ceste enchère, C'est m o y qui qu'ils n'attendent pas que Dieu les y force : mais
responds pour luy. A M Y O T , Alcibiade, 5. — Tel qu'ils se présentent à luy, et qu'ils s'adjournent,
seigneur des premiers officiers de nostre couronne. qu'il ne leur faut point ne sergent ni officier. C A L M O N T A I G N E , II, 8 (II, 91). — L'exécution de
VIN, Serm. sur le Cant. d'Ezechias, 3 ( X X X V , 561).
cette ordonnance [d'un médecin] despend d'un — Si u n officier de justice meine quelqu'un en
autre officier, à la foy et mercy duquel nous prison, et qu'il l'arreste, et qu'il die, H é , laisse
abandonnons encore un coup nostre vie. II, 37 m o y aller en m a maison. N o n : car il faut que
(III, 221). — Les chirurgiens apoticaires et tienes prison. ID., Serm. sur l'Harmon. Evangel,
autres officiers médicinaux sont riches en peu de 50 ( X L V I , 627). — N o u s s o m m e s à conniller, à
temps. C H O L I È R E S , 8 e Matinée, p. 288. — Quel trotter, et à fuir les officiers de la justice qui nous
excez y a il en l'ordre des finances, tant en la mul- suyvent. M O N T A I G N E , II, 27 (III, 104). — Le
tiplicité d'oflciers qu'aux gages à eux assignez...? peuple crioit à haute voix au bourreau : Boute,
L A N O U E , IV, p. 122. — Je ne leur baille que la boute, monsieur l'officier. P A R É , X I X , 23. — Ce
voix de l'Eglise, la prédication, et instruction n'est pas lui dont je veux parler, c'est d'un qui est
vive de ses officiers. C H A R R O N , Trois Veritez, III, de Genève et est du m e s m e estât : là on ne dit
4, Adv. — A d a m , voulant s'acquérir la science de
pas sergent, on dit officier. B E R O A L D E , Parvenir,
bien et de mal, pour se faire pareil à Dieu, trouva Kalendrier (II, 214).
un chérubin, officier de paradis terrestre, qui le et (Antiq.).
mécaniques
Magistrat
fermoient
d'une
leurs
cité.
ouvrouers
— Les artisans
et bou-
OFFICIER 2
5(
nous feit un conte de chose estrange et incroiable.
tiques : et si osterent et feirent cesser de leurs
offices tous les magistratz, c o m m e sil ne falloit B R E T I N , tr. Lucien, Amours, 15. — Des règles qui
plus de mestiers ne dofficiers en icelle cité désolée regardent la manifeste bienséance d'une maison
et destruicte. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres civ., dévote ou les officieras en particulier. Fr. de
S A L E S , Entretiens spirituels, 1 (VI, 10). — (Fig.).
Y, 3. — Dans l'hostel de Sylla... on emprisonnoit
Si son but [de la tristesse] est de soulager nostre
les uns, on condamnoit les autres... tout y alloit
non c o m m e ches un officier de ville, mais c o m m e douleur... pourquoy nous servons-nous si longches un tiran de peuple. L A B O E T I E , Servitude, temps d'une si mauvaise et temerdre officiere, qui
faict tout le contraire de ce qu'elle veut? Du
p. 27. — Demarate... se retira vers les Medes à
cause d'une honte qui luy fut faicte en un jeu V A I R , Constance, 1. I, p. 330.
O n trouve offecier. — C o m m e plusieurs des
gymnique, où il assistoit c o m m e officier de ville
après avoir esté roy. S A L I A T , tr. Hérodote, VI, 67. royaulx ofïeciers. Anc. Poésies, V I , 33.
(Prononc. : ier formant deux syllabes). — Vous
— Il estoit à table avec les officiers de la ville.
A M Y O T , Lycurgue, 3. — [Vindex] fut le premier les gouverneurs des provinces... Officiers de la
serf affranchy qui fut faict citoyen romain, avec couronne. B A Ï F , Mimes, 1. IV (V, 204).
permission de donner sa voix aux élections des Officier 2. Rendre hommage à. — Il deffendit
officiers. ID., Publicola, 1. — Caton... souppa en quil ny eust personne du sénat qui vinst au devant de luy pour loflicier et honnorer selon son escompagnie de tous ses amis, et m e s m e des officiers de la ville. ID., Caton d'Utique, 67. — N e tât de triompher. G. M I C H E L , tr. Suétone, IV,
158 r°.
plus ne moins que par le sort on eslit à Athènes
Agir. — Vostre Majesté est de bien en mieulx
les officiers qui s'appellent thesmothetes et arheureusement officiante en la vie contemplative,
chontes. ID., Fortune d'Alexandre, II, 8.
cheminant en tous ses actes selon l'esprit et fruict
Exécuteur des arrêts et sentences, garde acd'iceluy. D u B O U L L A Y , Combat de la chair et de
compagnant les magistrats. —• (Les licteurs). Ce
sont les mesmes que les Grecs appellent liturgos, l'esprit, Epistre (G.).
Officieux (H. D. T. Pas d'histor.). — 1584.
c'est à dire officiers publiques. A M Y O T , Romulus,
26. — Les tribuns... l'envoyèrent s o m m e r par Monstrez vous officieux vers vos amys. J. DE
leurs sergens qu'il eust à comparoir devant le B A R R A U D , tr. Guevara, Ep. dorées, 151 a (Vagapeuple... Martius rechassa fièrement les officiers nay, Franc, mod.). — 1586. Plustost m e suis-je
qui luy feirent ceste sommation. ID., Coriolan, 11. montré officieux et bien faisant à la femme qu'à
Officiant. — Par ce que je fus l'officier en leur l'homme, au pauvre qu'au riche. L L A M B E R T ,
mariage, il m'est advis que sa viduité m'est plus Disc, evangel, 296 b (ib.).
Offrable. Qui peut ou doit être offert. — Et
à cœur. Fr. de S A L E S , Lettres, 920 (XVI, 80).
de toutes ces choses offrables prendoient les
Serviteur. — Tous les officiers de sa court es
toyent tant occupés au service du festin que l'on prebstres portionnettes. F O S S E T I E R , Cron. Marg.,
ne se soucyoit du pauvre Pantagruel. R A B E L A I S , 1,133 r° (G.). — E t force beaux presens De muis
II, 4. — Basché prie Chiquanous assister aux de bled rentez offrables touts les ans. F. H A B E R T ,
fiansailles d'un sien officier. IV, 14. — Les of- tr. Horace, Sat, II, 3, Paraphrase.
Offrance. Offrande. — Les autres sont remis
ficiers de gueule dressèrent les tables et buffetz.
Avecques foy et charitable ofIV, 64. •— Les officiers du roy Alexandre prirent soubs espérance, re
e
le logis m e s m e du roy Darius, et luy appresterent france. J U L Y O T , l part., 12 (5 Elégie).
Offrandeus. Accompagné d'une offrande. —
les mesmes baings, et le m e s m e soupper dont Darius devoit soupper. A M Y O T , tr. Diodore, X V I I , Le contour chapelle [du chœur] Que de veus of8. — Antonius... c o m m a n d a à ses serviteurs et frandeus on voit tout chandelle. B R A C H , Hymne
de Bourdeaux.
officiers domestiques qui le servoyent à table
Offraye. Orfraie. — Par quoy sommes en esqu'ilz luy versassent largement à boire. ID., Antoine, 75. — Tous les valets de chambre, cuisi- m o y de sçavoir qui a apprins à diverses contrées
niers, boulangers et autres menus officiers. F A U - françoyses d'exprimer ce n o m d'offraye. BELON,
C H E T , Origines des dignitez, I, 8. — Il n'en doibt Nat. des ois., II, 7 (G., Compl.).
Offre 1 (masc). — Lequel offre ne voulurent
pas aller c o m m e des officiers des roys de Sparte,
trompettes, menestriers, cuisiniers. M O N T A I G N E , les Lacedemoniens accepter. S E Y S S E L , tr. ThuIII, 5 (III, 325). — Par excellence ce m o t de la- cydide, V , 7 (168 v°). — Lesquelz Alcibiadesmerbourage a esté donné à la culture des bleds, en- cia de leurs bons offres. VIII, 11 (273 r»). — Aucores qu'il soit communiqué à tout autre travail : quel Crassus feit response le merciant de ses bons
et le laboureur estimé le principal officier de la offres. ID., tr. Appien, Guerre Parth., ch. 1. — En
maison, c o m m e administrant le pain. S E R R E S , refusant un offre présenté. M A R O T , Elégies, 26. —
Lequel offre Gargantua ne refusa ny accepta du
II, 7. — Pour le moins le maistre et la maistresse
doivent celer leur ignorance et insuffisance aux tout. R A B E L A I S , I, 47. — Ces marchandz phéniaffaires de la maison, et encores plus leur noncha- ciens se repentirent bien qu'ilz n'avoient accepté
lance... car si les officiers et valets croyent que le premier offre. A M Y O T , Hist. Mthiop., L V,
59 r°. — Si Cdliope autrefois de son gré M'a fait
lon ne s'en soucie, ils en feront de belles. C H A R ouvrir son cabinet sacré Pour y choisir un présent
R O N , Sagesse, III, 13.
(Fig.). Quelle joye penser vous estre entre ces d'excellence... C'est maintenant que je doy de
officiers [la langue, les dents, l'estomac, etc.], m o n coffre Le retirer pour en faire un bel offre A
m o n Odet. R O N S A R D , Hymne de la Philosophie
quand ilz ont veu ce ruisseau d'or [le sang], qui
est leur seul restaurant? R A B E L A I S , III, 4. — Sus, (IV, 261). — Si tu révoques ce mien offre en
instrumens de luxe, ministres des friandises, offi- doute. S A L I A T , tr. Hérodote, III, 122. — Auquel
offre... s'accordèrent les dits chrestiens. THEVET,
ciers des voluptez, consultez quels nouveaux
moyens on peut trouver pour chatouiller mes Cosmogr., Y, 10. — L'ofre courtois de m a sainte
amitié. C O R N U , p. 44. — M e promettant donner
sens. D u V A I R , Médit, sur Job., ch. 4. — Les advertissemens libres, qui sont les meilleurs officiers une sienne fille en mariage (qui estoit un bel
de la vraye amitié, sont périlleux alendroit des
souverains.
C H A R R O N , —Sagesse,
III, 3. du temple...
(Fém.). Officiere.
Ceste officiera
505 —
OFFUSQUER
offre). B R E T I N , Vraye Histoire, I, 20. — Le seul
à ces choses caduques, Ténébreuses, empesoffre de l'advantage est un commencement d'hon- chantes, offusques. M. D E N A V A R R E , Prisons,
neur. Fr. de S A L E S , Vie dévote, III, 5. — O n posa p. 253. — Quand les espris obfusques et grossiers
les armes au premier offre de la paix. A U B I G N É , occupent le cerveau. J. G. P., Occult. merv. de
Hist. univ., X V , 2. — Ce qui m'a pressé à cela...nat., p. 237 (G.).
c'a esté un offre duquel l'excedz m'a faict soub-Offusquer. Ternir. — Agardez comment ces
çonner la main d'où il venoit pour n'estre pas torches ont obfusqué ceste dorreure. P A L S G R A V E
fidelle au service du roy. ID., Lettres de sources di- p. 516.
verses, 26 (I, 582).
Cacher, voiler. — U n taillis de sourcilz hideuOffre 2. Sorte de bordure. —• D e u x chappes, sement offusque Ses gros yeux enflamez, ensandeux courtivaulx de damas blanc garnyes de glantez et roux. R O N S A R D , Hymne de Pollux (IV,
telles offres et estophes enrichies que sont les 281). — A u lever du soleil, sur sa course première'
courtivaulx qu'ilz leur ont monstre par cy devant. b esmeuvent des brouillats qui couvrent la lu18 août 1535. Arch. Gironde (G.).
mière, Mais sans qu'aucunement ils puissent l'ofOffrir. Offrir à. Offrir de. — Paulina offre vo- fusquer. M O N T C H R E S T I E N , Lacenes, I, p. 164. —
lontiers à quitter la vie pour l'amour de son mary. Ainsy parut nostre grand et bon roy Henry quaM O N T A I G N E , II, 35 (III, 186).
triesme... le jour de la bataille de Coutras, disant
S'offrir de. S'offrir à, offrir de. — Les citoyensa ses gens : « Ostez-vous devant moy, ne m'offusde Paris... se offrirent d'entretenir et nourrir sa
quez pas, car je veux parestre. » B R A N T Ô M E ,
jument tant qu'il luy plairait. R A B E L A I S , I, 21. Grand roy François (III, 141). — Infinis millions
— Gymnaste se offrit d'y aller. I, 34.
de brillantes estoilles Q u e les vapeurs d'en bas
Offrir (subst.). — V e u que l'offrir dont j'ay n'offusquent de leurs voiles. A U B I G N É , Tragiques
voulu user E n cas d'honneur vault bien le refuser. V (IV, 228).
'
M A R O T , Elégies, 26. — Tout m o n offrir il déboute
Effacer, obscurcir, voiler. — (Fig.). Dessoubs
et renverse. M . D ' A M B O I S E , Babilon, 74 r°.
la sauvegarde D e ceste tienne et unique lumière,
(Formes). Futur et conditionnel. — Je t'adver- Qui m'offusca m a lyesse première Par tes doulx
tiz... que... tu mettes les yeulx... es inconveniens rays aiguement suyviz. S C È V E , Délie, 24. — Il
que lon te monstrera avecques le remède que lon
[Thucydide] engarda que les gens de bien et
t'offera. L A G R I S E , tr. Guevara, III, 55. — Q u e le d'honneur... ne se meslassent et confundissent
maltalent des dieux... puist estre expiré et leur parmy la c o m m u n e , ainsi c o m m e auparavant, là
ire appaisee par la fréquence des sacrifices que ou leur dignité estoit offusquée et effacée par la
souvent leur avons offert et offrerons encores plus. multitude du peuple. A M Y O T , Périclès, 11. — Si
LEMAIRE, Illustr., I, 43. — Nous nous offrerons a disent les Romains qu'il n'y avoit que ce seul vice
tout service. F A B R I , Rhetor., 1. I, p. 276. — Il d'avarice en Crassus, lequel offusquoit plusieurs
afferma... que si le sort tomboit sur ses niepces belles vertus qui estoyent en luy. ID., Crassus, 2.
quil les offreroit et baillerait au temple. G. M I - — L a vifve force de l'éloquence de DemosCHEL, tr. Suétone, II, 60 r°. — Affin que les proyes thenes... leur allumant le courage et les enflamquil desroboit... peust vendre richement à ceulx
mant de désir d'honneur, offusqua toutes les autres
qui plus en offreroient argent. V I , 202 r°. — L à considérations. In., Démosthène, 18. — Ce n'est la
feut décrété... que l'on offreroit entièrement leurs troupe première Des astres qui la lumière Ofusque
terres, dommaines et royaulme, à en faire selon des survenans, Mais ouï bien les vaines rages Des
nostre arbitre. R A B E L A I S , I, 50. — Tout ce qu'ilz inutilles nuages Q u e les vens vont premenans.
m'offreront sera contaminé. C A L V I N , Instit, V I , A U B I G N É , Primtems, Préface.— Ce filtre de roy...
p. 380. — Mesmes quand l'occasion s'offreroit, ilz non seulement offusquerait, mais souillerait l'honla doyvent fuyr. X V I , p. 764. — Si pour l'amour neur de ses actions passées. D u V A I R , Actions,
délie... je te donnois liberté, m'en scaurois tu Exhort. à la paix, p. 93. — Il avoit plusieurs
tant de gré... que tu lerecognoissesenvers m o y grandes vertus et perfections qui offusquoyent
ou le cas si offreroit? Amadis, IV, 36.
cette petite imperfection. B R A N T Ô M E , Dames,
(Prononc). — Je sonde en vain les abysmes part. II (IX, 482).
d un gouffre : Sans qu'on m'invite à toute heure
Aveugler (au propre et au figuré). — Bien souje m'oufïre. R O N S A R D , Am. de Cassandre (I, 48). vent le désir que l'on a de parvenir à quelque
— Amour bon et mauvais, bon gré maugré je
chose offusque les yeulx et l'entendement de celuy
souffre. BAÏF, Francine, 1. I (I, 102). — Puis qui l'entreprend, en sorte qu'il voit tout au conqu'Amour donque m'ouffre Maistresse de valeur : traire de ce que la raison luy présente. Amadis,
Le que pour elle on souffre N'est assez grand' IV, 30. —• Vous mangerez à soupper non febves...
douleur Pour refroidir m o n cœur. ID., Div. ne aultres viandes qui peussent vos espritz aniAmours, 1. II (I, 336). — P a r m y l'ennuy que je maulx troubler et obfusquer. R A B E L A I S , III, 13.
/?Uo< R i e n n e s'oun!re Q u i m e martyrise tant.
— M e s yeux enflez de pleurs regardent mes ri(1, 355). — Sans mépris la soufréte on soufre. A u deaux Cramoisyr, esclatans du jour d'une fevouloir rien de grand ne s'oufre. ID., Mimes, 1. II nestre Qui m'offusque la veue et fait cliner les
(V 132). — Les bons ont tort si le bon souffre. A
yeux. A U B I G N É , Primtems, II, 5. — Vous m e vounul la bonne heure ne s'ouffre Qu'un autre la lez, par vos paroles embellies, offusquer les yeux de
mauvaise n'ait. L. III (V, 179).
l'entendement, et m e faire croire le rebours de ce
Offroye. Sorte de bordure. — Une chappe
que je sçay bien. L A R I V E Y , Jaloux, I, 2. — Platon
verte de toille d'Italie avec l'oufroie de S. Guilargumente ainsi, que la faculté de prophetizer est
l^me. Fragm. d'invent, S* A m é . Nord (G.). — au dessus de nous : qu'il faut estre hors de nous,
une [chappe] de velours verd avecq l'offroye de
quand nous la traittons : il faut que nostre prudamas rouge. Ib. — Offroie gaulne. Ib.
dence soit offusquée ou par le sommeil ou par
Offusque (adj.). Obscur. — (Fig.). Sans luy
quelque maladie. M O N T A I G N E , II, 2 (II, 23). —
nullement Entendement choses offusques n'euvre
Ainsi que l'œil humain le soleil ne peut voir, L'esG R I N G O R E , Folles Entreprises (I, 144). — Car au clat de tes vertus offusque tout sçavoir. R É G N I E R ,
vray Tout et non en toy te myre, Sans t'arrester Sat. 1. — C'estoit sa religion qui l'avoit ainsi
Duels (VI,
et offusqué
494),
c o m m e d'autres. B R A N T Ô M E ,
OFRE
— 506 —
S'offusquer. Se voiler, pâlir. — Sembla que laleray l'oignement, il rie vous empirera point,
splendeur du soleil se diminuoit et se obfusquoit. L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 50. — Apres les oignit de
D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. X L V , ch. 58 je ne sçay quel oingnement. R A B E L A I S , II, 30. —
(106 r°). — (Fig.). Il avoit avec luy un devin
D y moy... avecques quel oignement t'es frotté...
pour te rejeunir. L A G R I S E , tr. Guevara, III, 21
aegyptien... lequel... disoit franchement à Antonius que sa fortune, laquelle estoit de soy très — Il m'a esté commandé... que j'emplisse ces
illustre et très grande, s'affaçoit et s'offusquoit
deux boittes, l'une de poyson, et Paultre d'un
auprès de celle de Caesar. A M Y O T , Antoine, 33. ungnement pour vous faire dormir. Amadis, II,
Offusqué. Voilé, caché. — Et puis, pour cou- 17. — Apres qu'il eut la playe regardée, Osté le'
ronner cette liste des dieux, Ride son front estroit sang, nettoyée, sondée, Y appliqua oignementsde
offusqué de cheveux... L'Ignorance, qui n'est la valeur, Ayans vertu d'appaiser la douleur. SALEL,
moins fâcheuse peste. A U B I G N É , Tragiques, III tr. Iliade, IV, 58 v°. — Ils se fdsoyent souvent
(IV, 128). — Ayant accoustumé les gardes à le
pinceter tout le poil... quoy qu'ils eussent des oivoir passer, le visage tout offusqué de cheveux... gnemens propres à cela. M O N T A I G N E , 1,49 (1,407).
lorsque sa perruque fut à la grandeur qu'il faloit,
Fard. — Fille qui d'oignemens se farde Devient
il enfitfaire une pareille pour son maistre. ID., facillement pdllarde. Ane Poésies, IV, 81.
Hist. univ., X I V , 7.
Parfum. — U n e f e m m e vint à luy, qui avoit
Obscurci. — C o m m e dit Melanthius interrogué une boiste d'oignement de grand pris, et le resqu'il luy sembloit de la tragédie de Dionysius : Je pandit sur le chef d'iceluy. C A L V I N , Bible, Matne l'ay, dit il, peu voir, tant elle estoit offusquée thieu, 26 (LVII, 72). — U n e femme... se mit à
de langage. A M Y O T , Comment il faut ouir, 7.
arrouser les pieds d'iceluy de ses larmes, et les
Aveuglé. — (Fig.). Anthoine... obfusqué de essuyer de ses cheveux, et à les baiser et frotter
folle amour, n'avoit pensement de ses compaid'oignement. E S T I E N N E , Apol. Herod., ch. 31 (II,
gnons ne de ses ennemys. D E R O Z I E R S , tr. Dion 156). — Quand j'auray déchargé de tant d'habilCassius, 1. XLVIII, ch. 68 (146 r°). — D'où vient lemens M o n corps brdant d'amour et fldrant
que si souvent les h o m m e s offusquez Sont de leurs d'oignemens. D u B A R T A S , Judith, VI, p. 410.
appétits si lourdement mocquez Q u e d'une laide
Oignon. Le m o t s'emploie pour signifier très
femme ils ont l'ame eschauffée. R É G N I E R , Sat. 1. peu de chose. — Les Dannois jadis et Saxons A
Ofre, Ofusquer, v. Offre, Offusquer.
vous, Anglois, firent grans armes, Ils n'y gaO g d o a d e (ôySoàç, -oc&oç, groupe de huit, hui- gnèrent deux oygnons. Anc. Poésies, VII, 269. —
taine). — J'avoy de divers lieux recueilly des Je vous supplye, aymez tous vostre prince, Ou
choses que dessus faire une ogdoade à part (celuy vostre fait ne vault pas un oignon. II, 80. — Je
est le filtre que j'ay imposé aux tomes ou parti- ne donroy pas un oignon, U n oignon pourry de
culiers nombres des livres de mes mémoires), en
ta vie. B A Ï F , Brave. II, 2. — Ils ne se soucient
laquelle ogdoade j'ay recueilly et compris en huit pas d'un oignon pourry de toutes ces dizdnes.
livres. G. D U B E L L A Y , Ogdoades, Prol. (G., M A R N I X , Differens, I, i, 2. — Les plus braves
Compl.). — Lequel [Guillaume du Bellay] avoit d'entr'eux... forcent Balde de faire serment de
composé sept ogdoades latines, par luy mesmes
vouloir estre leur roy, et prendre le gouvernement
traduittes du commandement du roy en nostre
des compagnons, sans faire cas de leur vie, non
langue vulgaire. M . D U B E L L A Y , Mém., Préface
plus que d'un oignon. A N O N . , tr. Folengo, 1. IV
(G., Compl.).
(L 87).
O g e (?). — Chacun sa planette a par mutuel asO n dit dans le m ê m e sens peleure d'oignon. —
pect Regardant le naissant, mais par divers res- O n n'estimera point la majesté de la parole de
pect, Chacune se mouvant sous divers orbe errant, Dieu, non plus qu'une peleure d'oignon, comme
Concave, ou convexe, ou l'oge déférant. S C È V E , on dit. C A L V I N , Serm. sur le Ps. CXIX, 16
Microcosme, 1. III, p. 74. — A u x spéculations les ( X X X I I , 672). — Nous sçavons que la façon du
termes de tout oge, Et de l'equacion, et opposé
monde est de se dresser sur ses ergos, et que ceux
apoge Diversement sont pris au soleil et la lune, qui ne sont rien que fumée encores voudroyent
A u x planettes aussi par voye non c o m m u n e , plustost s'eslever sur une peleure d'ongnon,
L'oge estant longitude au soleil longue après Que c o m m e on dit, qu'il n'apportassent je ne sçay
l'opposé luy est longitude plus près. P. 79.
quoy pour se fdre valoir par leur outrecuidance.
O g n o n (?). —• Las, il est de sy bon lignaige, Et ID., Serm. surl'Ep. aux Corinth., 10 (XLIX, 702).
sy tout son ognon destruit, C'est par la compaDe l'oignon. Qqch. de mauvais, de dangereux.
gnye qu'il suyt. G R I N G O R E , S* Loys, 1. V I (II, — Que plus on ne brigue Estre de la Ligue De
V
196).
sainte Union : Car, ne leur despldse, Puisqu'on
Oguineur, v. Hoguineur.
Ogrisse, v. Ocrisse.
pend les Seize, Il y a de l'oignon. L A TAILLE,
Ohi. Défaut. — Et le plus malade est celui Qui Singeries de la Ligue. — Songez y bien, vous
s'estimera plus sain estre. C'est faute de bien se trouvères qu'il y a de l'oignon : ce sainct Paul
cognoistre : A m e n'est qui n'ait son ohi. B A Ï F
m'est suspect. M A R N I X , Differens, I, iv, 18. —
Mimes, 1. II (V, 123).
Voila pourquoy je conclus ou que les hérétiques
Ohier. Blesser. — Leurs chevaux se rompirent ont des autres Evangiles et Epistres que ceux
les jambes, s'escuisserent et ohierent tout le qui sont en nostre missel, ou qu'il y a voirement
corps. S A L I A T , tr. Hérodote, VIII, 28.
de l'oignon, et quelque pot aux roses que l'on
Oignement. Onguent. — Si tu as point quelque nous tient couvert et caché. II, iv, 5.
oignement, Pour nous bien guérir et soubdain,
Vestu comme un oignon. — V o u m e mandé par
Je te supplie très humblement Que n'actendes vostre lettre Qu'avez le pri de Parbalestre, Et
oint à demain. Ane Poésies, I, 70. — Vostre bar- qu'este for propre et mignon Tourjou vestu
ier vous verra habiller encores ceste fois, et mais c o m m e un oignon. M A R O T , Epistres, 58.
que tous les jours au matin et au soir il y mette
Teste d'oignon, juron. •— Abandonnerons nous
une petite tente et une amplastre dont je luy bail- saincte mère Eglise pour nous rendre huguenauts?
teste d'oignon ! il s'en faut bien garder. MARNIX,
Differens, I, n, 7.
(Prononc.). — qui
Les vault
poètesautant
attiques
Schinocephalos,
à Pappelloyent
dire comme
—
507
—
OISELER
teste d'ougnon. A M Y O T , Périclès, 3. — U n petit oincture. Aussitost leur furent apportez deux basongnonroux. A U B I G N É , Création, V I (III, 366).
sins pleins de graisse. B R A N T Ô M E , Duels (VI, 242).
Onguent. — J'ay faict d'une certaine ointure
Oignonnade. Sauce à l'oignon. — Coustelettes de porc à l'oignonnade. R A B E L A I S , IV, 59. D ingrediens pillez, dont l'estrange nature Est de
Oignonnet, dimin. d'oignon. —• Voicy du faire endormir si très-profondément Qu'on ne
gourd piot à une aureille, Avec des aulx, oignon- peut s'esveiller, criast-on hautement. J'en frottenetz et bon pain. Anc. Poésies, I, 241. — Ce ray le lict où m o n père repose. T R O T E R E L , Corripetit oignonnet Bien digéré, de couleur septem- vaux, IV, 4.
Parfum. — Il envoya au sénat et aux chevaliers
brine. I, 242. — Et luy envoyoit... aucunefois un
bouquet d'oignonnetz ou d'eschallottes. L E M A - aucunes fines et précieuses liqueurs, huilles et
ÇON, tr. Decameron, VIII, 2.-— Les tulipans... de- omctures. G. M I C H E L , tr. Suétone, V I , 194 v°.
meurent vivans en terre six ou sept années, en Oire. Outre, récipient de cuir. — Il avoit l'enchacune leurs racines s'augmentans en bulbes ou tendement à double rebras et capacité de mémoire à la mesure de douze oyres et botes d'olif.
oignonets. S E R R E S , VI, 12. — Le saffran s'enR A B E L A I S , II, 8. — Je suis devenu c o m m e une
geance par ses oignonnets, les fourrant en terre
quatre doigts. VI, 28. — Ce qu'on fait en desrom- ouyre a la fumée. B U D É , Pseaumes, 119 (G.). —
pant universellement et profondement le fonds, Il reprochoit aux varletz luy avoir esté robbé à
pour d'icelui tirer la semence du saffran contenue d e m y une oyre de vent guarbin. R A B E L A I S , IV,
43. — Gela fait, nous emplit trois oires de l'eau
en ses oignonets. Ib.
phantastique. V , 47. — D e ces troys hoires que
Oille 1, v. Ouaille.
Oille 2. Houille. — Ledict charbon et oille. présentement je vous livre vous en prendrés juge1510. Accord (G., Compl., Houille). — Terre en ment. V , 47 ms. —• Des troys oyres les deux sont
laquelle y a charbon de pierre c o m m u n é m e n t ap- plaines de l'eaue susdictes. Ib. — D e vieux ouaires
pelé oille. Ib. — Croc servant à tirer charbon de de vin ayans esté rompus et puis rapetacés. Bible,
pierre ou oille. 1510. Acte de société (G., Compl.). Josué, 9 (G.). — J'ai esté c o m m e une ouyre à la
fumée. C A L V I N , Bible, Pseaumes, 119 (LVI, 484).
— Oille de charbon. 11 févr. 1511 (G., Compl.).
—
U n e oire à porter vin, faite de peau de bouc.
Houillère. — C o m m e puis huit ans en ça ait
D u P I N E T , tr. Pline, X X V I I I , 18.
esté trouvée en une montaigne et place près du
Oires, v. Ores.
villaige dudit Crosot une charbonnière et oille a
tirer charbon. 1510. Accord (G., Compl., Houille). Oiseau. Laisser passer les oiseaux, expression
proverbiale. — Je m e suis tant amusé à vos faOince 1, v. Once 1.
Oince 2. Phalange.—• A quel propous... m'a il daises de sagesse estant jeune, que j'ay laissé
tant et trestant festoyee à grands coups de passer les oiseaux. B E R O A L D E , Parvenir, Parlepoing?... Il a les plus dures oinces qu'oncques je ment (I, 167).
O n emploie souvent l'ancienne forme oisel. —
senty sus mes espaulles. R A B E L A I S , IV, 15.
Lun des varletz... tira uneflescheaprès lun desOinctier, Oincture, v. Ointier, Ointure.
Oindre. (Proverbe.) — T u sçais bien que la dits cygnes. Mais loisel évita le coup. L E M A I R E ,
Illustr., III, 1 (II, 342). — Pour eulx mourut cest
langue oint où la dent poing. L A R I V E Y , Trompeoysel deifique. M A R O T , Ballades, 13. —• Ainsi que
ries, II, 4.
le
tendeur Occist loysel qui na point eu tant
(Formes). Imparfait. — Ainsi que Ion m e fondoit d'erain au portique, et que lon m'oindoit dheur D e se repaistre et son dangier fouyr.
par le dos et par l'estomac B R E T I N , tr. Lucien, M . D ' A M B O I S E , Babilon, 38 v°. — Plus tost vien
Jupiter tragique, 33. — L'un se rasoit et oindoitpour m e manger, O veufve tigre affamée, Que d'un
oysel estranger Je sois la femme nommée. R O N d'huille. ID., Anacarsis, 1.
S A R D , Odes, III, 21. — U n Juppin, le dieu des
Oingnement, v. Oignement.
dieus...
Eleut pour son oisel estre L'aigle, des
Oingt. Graisse de porc — Espicier suis ; je
oiseaux le maître. V A U Q U E L I N , Foresteries, I, 12.
vens vieil oingt. Anc. Poésies, I, 84.
— E n mauvais oisel attirée Guides tu celle en ta
Oingture, v. Ointure.
maison Que la Grèce un jour, conjurée A rompre
Ointier. Marchand d'oing. — Les ointiers ne
ton nopcier brandon Et le règne vieulx Priamé,
peuvent vendre sel sus leur estaux. P I T H O U , Coût. Répétera de maint armé. L. D E L A P O R T E , tr.
de Troyes, p. 466 (G.).
Horace, Odes, I, 15.
(Adj.). Plein de graisse, d'oing. — Tous cuysiH. E S T I E N N E considère cette forme c o m m e
niers sont paillards, Gressiers, oinctiers, villains, hors d'usage. — Ce que nous disons oiseau, et nos
souillartz. Contred. de Songecreux, 33 v° (G.). ayeuls ou bisayeuls oisel Precellence, p. 97.
Ointure. Action d'oindre. — Il est fol qui se(Fém.). Oiselle. — Adonc se teut la bonne dacours demande A celluy qui nuyt par nature, moiselle, Et cheut a terre, ainsi que morte oizelle.
Dont la malice ne s'amende, Baillant poingture
J. B O U C H E T , Ép. famil, 2. — Si les autres sont
pour oingture. G O R R O Z E T , Fables, 73. — Ceci
dains oiseaux, elle m e sembleroit daine oiselle.
n est rien que de Pointure. Je leur appreste une R A B E L A I S , V, 7.
pointure Que je laisseray dans le vif. B A Ï F , Oiseler. Chasser à l'aide de l'oiseau. — Ses
^ m e s , 1. I (V, 43).
pas vers D a m o n il rebrousse, Vers D a m o n son
Ce qui sert à oindre. — D e ladicte grasse oin- père vieillart, Duquel il avoit apris Part D'oiseler,
gnez an e n ung dimenche, soleil levant, et mettez piper et séduire Tous les oiseaux. V A U Q U E L I N ,
ladicte ointure au meillieu d u lieu où sont les Idillies, II, 42. — Je ne puis avoir... une heure de
pulces. Anc Poésies, X, 69. — Et ses membres repos avec nostre marquis : car en chassant, oisenerveux, victorieux et forts Lavoit d'huile d'olif, lant, maniant les armes, il m e tient continuelleoincture de son corps. R O N S A R D , Baing de Colment occupé en quelque exercice. L O U V E A U , tr.
line (I, 237). — Avant qu'ils s'dlassent affronter, Straparole, 1,1.
ils demandèrent trois choses : sucre, cendres et
Dresser un oiseau pour la chasse. — (Fig.). Si
je pouvois encirer m o n pouvoir Pour l'emplumer
de son fatd devoir, J'oisellerois le vol des desti-
OISELERIE
5(
nées Pour engluer la loy de mon bonheur. LE CA- couharde, Seiche et poudreuse en un coing languissoit. T A H U R E A U , Sonnets, 74. — Les morrions
R O N , Sonetz, 90.
Employer [les procédés de l'oiseleur]. — (Fig.). crestés du croc sont descendus O ù ils estoient
Tant folle amour l'affoloit D e l'infante Proser- rouilles oiseusement pendus. B R A C H , Monomachie
pine, Oiselant tous les moyens C o m m e il la pour- de David. — O n accusoit un G d b a du temps
rait surprendre. F O N T A I N E , Raviss1 de Proserpine. passé de ce qu'il vivoit oyseusement. M O N T A I G N E
III, 9 (IV, 43).
Oiselerie. Chasse aux oiseaux. — (Fig.). Et
Oiseux. Oisif, inactif. — Paris... se seoit oiseux
exerçoit ceste nouvelle sorte d'oiselerie ou plus
tost volerie inusitée, à la solde du président Liset. à la frescheur du roch. L E M A I R E , Illustr., I, 30. —
Je ne cuyde point que ou m o n d e il y ait ung plus
J. C R E S P I N , Hist. des martyrs, p. 514 (G.).
Oiselet, dimin. d'oisel, oiseau. — Les oyseletz hardy gentilhomme ne qui moins soit oyseux.
par grand joye et deduyt D e leurs gosiers res- L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 21. —-Il est bon de lyre,
pondent à tel bruyt. M A R O T , Temple de Cupido. et je le conseille : m d s attediee de lecture n'est
— Les oyselletz des champs en leurs langages décent la veoir oyseuse tout le demourant du jour.
Vont saluant les buyssons et boscages. ID., C H A N G Y , tr. Instit., I, 3. — Encores quil fust
Epistres, 27. — E n soustenant, nourrissant et soi- banny de la ville, il ne sestoit peu contenir oyseux
gnant chacune créature, jusques aux petis oise- sans rien entreprendre. S E L V E , tr. Plutarque, Allets. C A L V I N , Instit, I, xvi, 1. — Jésus Christ cibiade, 78 r°. — Que feroy-je en telle saison, Siprononce sans exception aucune qu'il n'y a oise- non oyseux à la mdson... Près du feu fdre bonne
chère? R O N S A R D , Gayetez, 2 (II, 38). — [Les épilet, de si petit pris qu'il soit, qui tombe en terre
sans la volonté de Dieu son père. I, xvi, 5. — Des curiens] les mettoyent à part [les dieux] en une
libres oiselets plus doux est le ramage Que n'est vie oiseuse, pleine de tous pldsirs et de toutes dele chant contraint du rossignol en cage. R O N S A R D , lices. A M Y O T , Pyrrhus, 20. — Encore vaudroit il
Eclogues, 1 (III, 356). — Plaisir m e donnera, de mieulx perdre en essayant de faire quelque chose
que de demourer oyseux, en souffrant devant nos
bocage en bocage, Des mignars oiseletz le doux
sonnant ramage. B E R E A U , Eglogues, 4. — Et puis, yeux destruire et saccager noz amis et noz alliez.
voulans monster une diminution, disons oiselet, ID., Marius, 16. — Il avoit esté h o m m e oiseux,
le faisant d'oisel. E S T I E N N E , Precellence, p. 97. qui
— ne s'estoit jamais party de sa maison, ny
n'avoit esté en guerre pour faire service à la chose
Tous nos efforts ne peuvent seulement arriver à
publique. ID., Cicéron, 41. — Ce roy n'estoit jareprésenter le nid du moindre oyselet. M O N T A I G N E , I, 30 (I, 258). — Les petits poulets, les mais oyseux, et fdloit que tous ces exercices luy
colombes et autres oyselets. A U B I G N É , Médit, sur fussent c o m m u n s , autant pour lui que pour tous
le Ps. 16 (II, 215). — (Par extens.). Salomon... les gentilshommes de sa court. B R A N T Ô M E ,
fit apporter aucunes mouches à miel... car telz Henry II (III, 278). — M . le vidasme... se rendit
oyzeux, et d'autant plus qu'on l'avoit veu auoiseletz plaisans et mellificques désirent et appetent les doulcesfleurs.M A R O T , Roman de la tresfois gentil, gdlant, courtisan et n'aymant
rien tant que la court, il s'en retira après la mort
Rose, Préface.
L'oyselet. Sorte de danse. R A B E L A I S , V, 33 ms. du roy Henry son maistre. ID., Couronnels (VI,
Oiselet de Cypre. Sorte de boule parfumée. — 121). — Pource que lors il estoit vice admird de
Xaintonge et de Poitou, il ne voulut point deO n peut faire perfums pour perfumer ladite
meurer
oizeux en un si grand mouvement. AUBIchambre c o m m e ces oiselets de Cypre. P A R É , IX,
13. — Toutes les cassolettes, parfums, oyselets de G N É , Sa Vie (I, 82).
Négligent. — Bénissez Dieu, tout son bel exerCipre, muscadins. Var. hist, I, 21.
Oiseleur (adj.). D'oiseau. — Degoisement. Mi- cite, Ministres siens, qui de son vueil licite Exégnard, ramage, affeté, gazouilleur,... oiseleur. L A cuter ne fustes onc oyseux. M A R O T , Psaumes, 38.
Immobile. •—• Apres que l'oiseuse glace A quitté
P O R T E , Epith., 143 r°.
la
froide place A u printemps doux et pldsant.
Oiselier (adj.). D e la nature des oiseaux. —
R O N S A R D , Odes, II, 7.
Volatiles. Vagabonds, oiseliers. L A P O R T E , Epith.,
Oisi, v. Oisil.
427 v°.
Oisiere. Tige d'osier. — Qui sont les hommes
D'oiseau. —• Plume. Douillette, molle, légère,
dignes de combattre que tu as vaincuz, toy qui
prompte, oiselière. ID., 327 v°.
Des oiseaux. — Le murmure des eaux, l'oyse- soulois tousjours entrer en la meslee contre des
couards archers, rudeliers ou porteurs de targes
liere musique. B O Y S S I È R E S , Trois. Œuv., p. 20.
O ù sont des oiseaux. — Soit que j'aille admirer d'oisieres? B R E T I N , tr. Lucien, Devis des mors, 14.
un divers paysage, U n e haye, un jardin, un oise- — C o m m e si voulions naviger la mer Egée ou
lier boccage, et le ramage doux des Terpins fores- Ionique... sus une nacelle qui estoit d'oysieres.
Ermotin, 28.
tiers. M A T T H I E U , Clytemnestre, II, p. 27.
Oisif. Oiseux, inutile, superflu. — Ce ne sera
(Subst.). Oiseleur. —• Les [poules] saulvages
sont semblables aux communes : et les oyseliers chose inutile ne oysifve... vous ramentevoir la
les prennent. C O T E R E A U , tr. Columelle, VIII, 2. première source et origine dont nous est né le bon
—• L a quatriesme similitude est des oiseliers, de Pantagruel. R A B E L A I S , II, 1. — Que ce genre de
laquelle nous parlerons cy après. C A L V I N , Serm. poème soit... enrichy et illustré de motz propres
et epithetes non oysifz. D u B E L L A Y , Deffence, II,
sur le Ps. CXXIV
( X X X I I , 469).
4. — Toy... qui dis... epithetes non oysifz, pour
Oiseuse. Oisiveté. —• Mais Oyseuse qui m e
superfluz. A N E A U , Quintil, p. 207.
blesse Et Paresse M'a ordonné à ce faire. Ane
Inutile, impuissant. — Il la suit : mais la cneThéâtre, III, 77. — Ces grans affaires mis arrière
vacquoit a oiseuse. L E B A U D , Hist. de Bret., ch. 9 tive Haste sa course fuitive, E n vain Diane ap(G.). — Chaste Diane, ennemye d'oyseuse, Et pellant D'une clameur, las ! oisive Contre un dieu
si violant. B A Ï F , Poèmes, 1. I (II, 49).
d'honorable exercice amoureuse. M A R O T , Chants
Oisil. Osier. — Prendre convient escorces assez
divers, 15.
Oiseusement. Paresseusement, dans l'oisiveté, molles... D'oisils ployans cousues et liées. G. MIC H E L , tr. Georg., 1. IV, 64 v° (G.). — U n porte
dans l'inaction. — M a plume lente, oiseusement
—
509 —
OLIGARCHIIEN
fraise partie de fer blanc partie d'oisi. A U B I G N É , ter de l'olivier est sur lui-mesme, en vain s'estans
aucuns efforcés d'affranchir les oleastres. SERRES,
Faeneste, III, 3.
Oisivement (H. D. T. 1611). Dans l'oisiveté. VI, 26.
Olecrane (wXéxpavov, pointe du coude). — Le
— Apres deveindrent les roys effeminez, et régnèrent oisivement et voluptueusement. SEYSSEL, demeurant dudit nerf, après qu'en descendant il
Louys XII, p. 22. — Maintenant quilz yvernent est parvenu à l'articulation du coulde, devallant
oysivement a couvert. ID., tr. Appien, Guerres par dessus l'olecrane d'iceluy, se divise en deux
civ., II, 8. — H vaut mieux faisant bien vivre unrameaux. P A R É , IV, 21. — La partie supérieure
jour seulement Que durer un long siècle et vivre dudit os, laquelle tourne dedans l'orbite du bras
oisivement. M O N T C H R E S T I E N , Hector, III, p. 36.comme une corde dedans l'orbite d'une poulie,
et est appellée olecranon. IV, 26. •— Forts ligaInutilement. — Je semblerois oisivement et
impertinemment parler, vous remplissant les mens, descendans tant de ladite apophyse de l'os
du bras que de l'olecrane. Ib.
oreilles du vocable grec Apollon. T Y A R D , Solitaire
Ole eux (oleosus). Huileux. •— Le soufre... est
premier, n. 37 (G., Compl.).
Oisiveté. Occupation frivole. — Son aage de substance plus oleeuse et visqueuse, toutes fois
qu'il avoit jusques icy escoulee en toutes sortes non tant aisée à enflammer que le charbon. P A R É ,
IX, Disc. 2. — Trois [saveurs] tempérées, qui
d'oisivetez. L E M O U L I N E T , Diversitez d'amour,
sont douce, oleeuse, insipide. X X V , 7.
p. 319 (G., Compl.).
Oisivité. Oisiveté. — Les reprenans... D'oysi- Olefaction, v. Olfaction.
vité, d'estre par trop dormans. J. B O U C H E T , Ep.
Oient (olens). Mal oient. Ayant une mauvaise
mor., 1,13. — Vostre grand excès Vous vient d'oiodeur. (Fig.). Désagréable. — Euvres vous n'y
sivité. F. H A B E R T , tr. Horace, Sat, II, 2, Para- verrez A vous plaisans, ny charité fervente, Mais
phrase. —• Avoir plus grans trésors, moins de tra- toute ordure et chose mal olente. J. B O U C H E T ,
vail, plus de plaisir et d'oisivité que le menu po- Ep. mor., 1,1.
pulaire. VINTEMILLE, tr. Cyropédie, I, 8.
Oient, même sens. — Car ceulx lesquelz se
Oison. — (Proverbe). L'oison mène Poye monstrent violens Sont mal vouluz, aux mors et
paistre, Et le bejaune précède le maistre. (Leroux vifz olens, Chascun les fuyt. lu., Ep. famil, 6 3 . —
de Lincy, Liv. des prov., 1,190).
Il est possible que mal de mal vouluz porte aussi
Garder les oysons en mue. — Voyez cy ces belles
sur olens, mais le latin olens, sans déterminant, a
murailles. O que fortes sont et bien en point pour souvent le sens de puant, infect.
garderies oysons en mue. RABELAIS, II, 15.
Oler (olere, exhaler une odeur). — Il oie bien.
Colère comme un oyson. — Elle estoit colère
P A L S G R A V E , p. 722.
comme un oyson, et despiteuse en archidiacre.
Olette, v. Houlette 1.
DES AUTELS, Mitistoire, ch. 17.
Olfaction. Odorat. — La puanteur et infecOyson de mars. — 11 est croisé comme un oysontion qui d'icelles charongnes part abhomine tant
de mars. B R A N T Ô M E , Mareschal de Tavannes (V,l'olefaction des vivans que plusieurs en cheoient
107).
en maladies mortelles. B O U R G O I N G , Bat jud., Y, 6
Oyson bridé. Figure fantastique. — Et en tom(G.).
bant du coup tua un chat brusle, une chatte
Odeur. — Est aussi son odeur et olfaction [du
mouillée, une canne petiere et un oyson bridé. vinaigre] prouffitable. Nef de santé, 14 v° (G.).
RABELAIS, II, 29. •— Silènes estoient jadis petites
Olibane, Olibanum. Oliban. — Olibane est
boites telles que voyons de présent es bouticques une maniera d'encens. C'est la gome d'un arbre
des apothecaires, pinctes au dessus de figures qui croist jouxte Alexandrie. Grant Herbier, p. 98
joyeuses et frivoles, comme de harpies, satyres, (G.). — Sel armoniac, myrrhe, olibanum, mastix.
oysons bridez, lièvres cornuz, canes bastees, G. B O U C H E T , 23e Seree (IV, 3).
boucqs volans, cerfz limonniers, et aultres telles Olif. Olive. — En une espesse saulse Faicte
pinctures contrefaictes à plaisir pour exciter le d'huile d'olif, de jus de maquereau, De vin viel,
monde àrire.I, Prologe. —• Une lanterne vive de vinaigre et de poivre nouveau. F. H A B E R T , tr.
Dont quelque pâtissier amuse les enfans, Où des Horace, Sat, II, 8, Paraphrase. — L'huille d'olif
oysons bridez, guenuches, elefans, Chiens, chats,et les olives, le pressoir, les vins. C O T E R E A U , tr.
lièvres, renards et mainte estrange beste courent Columelle, 1,6. — Confitte en huille d'olif. T A H U l'une après l'autre. R É G N I E R , Sat. 11.
R E A U , Prem. Dial, p. 33. — Tout son corps il
Oisonneau. Petit oison. — Gras oisons, tendres
huilla De masle huile d'olif. R O N S A R D , Hymne de
oisonneaux. VIRET, Cuisine papale, p. 68 (G.).Mercure (VI, 318). — A ce jour il y a plusieurs
Oizelle, Oizeux, v. Oiseau, Oiseux.
jeunes hommes de noble maison... qui courent
Oizillet. Petit oiseau. — L'oizillet [une linote] tous nuds par la ville oingts de huile d'olif.
n'y estoit plus. RABELAIS, III, 34.
A M Y O T , Antoine, 12. — (Pallas). Et ses membres
Oleandre. Laurier-rose. —
Oleandre ou nerveux, victorieux et forts Lavoit d'huile d'olif,
olixantrum, c'est une herbe dont les feulles res- oincture de son corps : De masle huile d'olif, riche
semblent a laurier ; mais elles sont plus longues. fruit de la plante Que la vile conceut qui de son
Grant Herbier, n. 91 (G.).
nom se vante. R O N S A R D , Baing de Calliree (I,
Oleastelle (oleastellus, dimin. d'oleaster).
Sorte
237).
d'olivier sauvage. — A cestefinl'olive de Calabre Huile d'olive. — Il avoit l'entendement a
est la meilleure, qu'aucuns pour la similitude double rebras et capacité de mémoire à la mesure
appellent oleastelle. C O T E R E A U , tr. Columelle, de douze oyres et botes d'olif. RABELAIS, II, 8. —
1. XII, ch. 49.
Et n'y avoit plus d'olif en ly caleil. II, 23. —
Oleastre (oleaster). Olivier sauvage. — SaCaules emb'olif. IV, 60. — Or' il y mesle un peu
couronne dolivierflorissoitcest a sçavoir do- d'olif, et ores U n petitfilde vinaigre. D u B E L L A Y ,
leastre qui est arbre sauvage de lespece dolive. Moretum.
G. MICHEL, tr. Suétone, VI, 201 r°. — Le vrai enOligarcbiien. Oligarchique. — Gouvernement
OLIGARCHIQUEMENT
—
510 —
oligarchiien. FOSSETIER, Cron. Marg., VII, v, 2
(G.).
Oligarchiquement. A la manière oligarchique. •— Si les loix sont populaires, qu'ilz
soyent instituez populairement : si oligarchiques,
oligarchiquement. L E R O Y , tr. Aristote, V , 9,
Comment. — Si le conseil et création des magistratz sont instituez oligarchiquement. VI, 1.
Oligarchisé. Ayant un gouvernement oligarchique. — L a cité mal disposée... avec petite occasion devient malade et desaccorde à soy mesme,
quand les gens d'une cité oligarchisee ou démocratisée luy aydent d'ailleurs. L E R O Y , tr. Aristote, IV, 4, Comment.
Oligarque (ôXiyapx^ç)- Membre d'un gouvernement oligarchique. — Quand il se trouve
quelque flateur entre les oligarques mesmes. L E
R O Y , tr. Aristote, V , 6. — Séditions surviennent
d'offenses mutuelles, que font les uns oligarques
aux autres. Ib.
Oligineux. Huileux. — Le sel de l'herbe salicor, quand il est tenu en lieu humide, il est ainsi
oligineux c o m m e celuy de tartare. P A L I S S Y , Recepte ver., p. 20. — L a lessive est teinte et oligineuse dudit se), qui est dissout parmi. P. 21. —
E n plusieurs lieux elle engendre et produit du bitume, qui est une espèce de g o m m e oligineuse,
qui brusle c o m m e résine. P. 35.
Oligocratie. Oligarchie. — Geste pestilente
faction qui... qui alloit formant un hideux
monstre d'oligocratie et confusion populdre. D u
V A I R , Har. pour le Parlement de Toulouse, 1621,
p. 917.
Olimbrieux. Fier, dédaigneux, hautain. —
Cette-cy... fait de l'olimbrieuse, de J'altière, de la
superbe et de l'audacieuse. B R A N T Ô M E , Dames,
part. II (IX, 173). Var. : olibrieuse.
Olimpiaque. Olympique. — Je m'en dlay à la
ville, pour voir les jeux et triomphes olimpiaques.
L O U V E A U , tr. Apulée, II, 4.
Olimpicole, latinisme par plaisanterie. Habitant de l'Olympe. •— Je révère les olimpicoles.
R A B E L A I S , II, 6.
Olimpique. D e l'Olympe. — O souverain recteur des olimpiques manoirs. D A S S Y , Peregrin,
6 vo (G., Compl.).
Olivaire (adj.). E n forme d'olive. — Desquels
[cautères] aucuns sont cultellaires, les autres
ponctuels, les autres olivaires. P A R É , X V I , 33.
(Subst.). Cautère en forme d'olivaire. —• O n
cauterize avec l'olivaire le sommet de la teste.
olive. A M Y O T , Solon, 12. — Les uns chanteront le
fresne B o n à la guerre, ou le chesne... Les autres
l'olive pale. R O N S A R D , Poèmes, Houx (V, 166). —
O n verra dessur nostre rive Pdlir les rameaux
nourriciers D e la palladienne olive. GARNIER,
Marc Antoine, 1758. — Puis fay que ses lauriers
se changent en olives, Dont jamais nos fureurs ne
corrompent les fruits. B E R T A U T , Cantique pour le
feu Roi (Henri III). — Cet homme-là ressemble à
ces belles olives, Qui du fameux Jourdain bordent
les vertes rives, Et de qui nul hyver la beauté ne
destruit. ID., Cantique, p. 13. — Ton conseil salutaire et tes exploits guerriers A nostre heureuse
olive entent plusieurs lauriers. M O N T C H R E S T I E N ,
Aman, II, p. 246.
Branche d'olive, rameau d'olive, couronne d'ol
chapeau [ = couronne] d'olive. — La première
pièce de son harnois [de Pallas] estoit une riche
salade... tymbree dune chouette et couronnée
dune branche dolive. L E M A I R E , Illustr., I, 31. —
Chacun print en sa main un rameau d'olive en
signe de paix. 11,5. — Et n'oubliez force branches
d'olive. M A R O T , Complaintes, 4. — Qui est cestuy
qui là loing en sa main Porte rameaulx d'olive
illustrement? R A B E L A I S , III, 10. — Ainsi la
France allaigre en front victorieux Ayant veu
son grand duc porte la branche vive De lauriers
verdoyans et toy celle d'olive. B E L L E A U , Petites
Inv., Chant d'allaigresse (I, 162). •— Couronné de
branche d'olive. B A Ï F , l re Salut, au Roy (V, 257).
— Mais la Paix bien-heureuse à son retour arrive,
Ceinte tout-à-1'entour des branches de l'olive.
R O N S A R D , Poèmes, Retour d'Anne de Montm. (V,
208). — L u y [le roi] chassant les estrangers... A
rendu sa France vive, A tué Mars son meurdrier,
Faisant naistre d'un laurier Les beaux rameaux
de l'olive. ID., Mascarades (III, 480). — Ta main,
qui ne prenoit la loy que de soy mesme, D'une
branche d'olive adgence un diadème. AUBIGNÉ,
Disc, par stances (IV, 314). — Sus son chief crespe
avoit une coronne D'olyve verde. S C È V E , Arien.
— A aucuns concédèrent que es congrégations solemnelles portassent la couronne d'olive. DEROZIERS, tr. Dion Cassius, 1. X L V I , ch. 61 (122 v°).
— D e ce costé voloit devers elle le Tens... lequel
apportoit une couronne de laurier sur la teste de
la déesse, et une couronne d'olive sur son globe.
J O D E L L E , Rec. des inscr. (I, 246). — C o m m e Miltiades requist un jour au peuple qu'il luy fust permis de porter sur sa teste un chapeau d'olive, il y
eut un n o m m é Sochares... qui... s'y opposa.
A M Y O T , Cimon, 8.
Olive R a m e a u d'olivier, couronne de branches
Olivastre. Olivier sauvage. — E s plantes sau- d'olivier. —• Paix descendra, portant en main
vages, telles que sont les vignes agrestes, les ca- l'olive. M A R O T , Chants div., 14. — Or est César...
prifiques, les olivastres. A M Y O T , Amour envers les Encor un coup en Gaule retourné... N o n point au
vent l'aigle noir couronné, N o n point en main le
enfans, 3.
Olive 1. Olivier. — Il est disciple de Minerve glaive, mais l'olive. 16. — A tous les veinqueurs
qui ravirent L'olive par combats divers. RONla prudente déesse, qui planta premièrement la
fructueuse olive. L E M A I R E , Illustr., I, 22. — Et S A R D , Odes, Y, 2. — Et leur sera d'olive fraiche et
verte Toute la teste autour ceinte et couverte.
n'y croit alentour ny olives ne palmes, Mais seuD E S M A S U R E S , tr. Enéide, Y, p. 225. — Ainsi
lement estocs et arbres espineux. ID., Concorde,
nostre
Hercule... porte dés son enfance les laue
2 part. (III, 128). — Par ces trois cy l'olive
riers, marques de la victoire, et les olives, symcroist et sort Dessus la terre. M A R O T , Rondeaux,
boles de la paix. A U B I G N É , Hercule chrestien (II,
59. — Je seray c o m m e une olive verte en la maison du Seigneur. C A L V I N , Instit, VII, p. 447. — 231). — L a colombe apporta l'olive, marque de
paix. ID., Faeneste, III, 15 (II, 521).
H z ont laissé la vraye olive et franche Pour s'ap(Jeu de mots). — D u Bellay, qui monstres tes
puyer sur une morte branche. M A R O T , Serm. du
bon pasteur. — Epimenides... demanda seule- vers Entez dans le tronc d'une Olive, Olive dont
la fueille vive Se rend egalle aux lauriers vers.
ment qu'on luy donnas! un rameau de la saincte
J O U B E R T , Gr. Chir., p. 640 (G.).
R O N S A R D , Odes, III, 14.
Olive 2. Sorte d'oiseau. — O n le leurre pour la
grue... pour les oustardes, olives, faisans, perdris.
B U D É , des Ois., fol. 113 (La Curne). — A l'oye
— 51 1 —
sauvage, ostardes, olives, perdris, et autres menus. D u F O U I L L O U X , Fauc, fol. 56 (La Curne).
Ollvet. Plantation d'oliviers. Jardin d'Olivet.
Jardin des Oliviers. — Si j'eusse esté au temps
de Jesu christ, j'eusse bien engardé que les juifz
ne l'eussent prins au jardin de Olivet. R A B E L A I S ,
J 39. — E n une image de la prinse de Nostre Seigneur au jardin d'Olivet. S A I N T - G E L A I S , Dizains,
77 (titre). — Vous ne trouvez dedans luy ny la Nativité de sainct Jean-Baptiste, ny sa prison, ny sa
mort... ny les prières faictes au jardin d'Olivet
par Nostre Seigneur. P A S Q U I E R , Lettres, XX, 1.
Olivete. Plantation d'oliviers. — E s olivetes,
amendaies et coudraies. S E R R E S , V I , 19. — Pour
olivete nous prendrons plustost le fonds maigre
que le gras : le léger que le pesant. V I , 26. — Le
meilleur... est de ne démentir le n o m de l'olivete,
en n'y meslant aucun arbre d'autre espèce ; ains
la composant des seuls oliviers. Ib.
Olivette. Sorte defleurs.•— Et de la rougefleur qu'on n o m m e cassandrette, Et de la blanchefleur qu'on appelle olivette. R O N S A R D , Voyage de
Tours (1,166).
Oliviere 1 (adj.), épithète de Minerve, créatrice de l'olivier. — Minerve. Grecque, chaste...
martiale, oliviere. L A P O R T E , Epith., 267 r°.
Oliviere 2. Plantation d'oliviers. —
Ces
plantes doibvent ainsi estre mises en leurs olivieres. C O T E R E A U , tr. Columelle, V, 9. — Il fauldra diviser vostre oliviere en deux parties, affin
que de deux en deux ans il y ait du fruit : car certainement l'olivier ne rapporte deux années suyvantes. Ib. —• Qui aura beaucoup d'olivieres, luy
sera nécessaire en garder une partie pour avoir du
fruict meur. XII, 50.
Olivot. Sorte de grosse olive. —• Les olivots de
Grenade et d'Andalousie. D u P I N E T , tr. Pline,
XV, 2 (G.). — Les olivots d'Egypte sont aussi
fort podpus et charnus. X V , 3 (G.).
Olle, v. Ouïe.
Ollette. Petit pot. — Furent envoyés des nageurs soubz eaues, qui bouteilles et ollettes mixtionnees de miel et semence de chanvre tiroient
par cordes en l'islette. F O S S E T I E R , Cron. Marg.,
II, 258 r° (G.).
Olme, v. Orme.
OMBRAGE
l'ombilic Guidon en franc., 73 b, éd. de 1534 (Vaganay, Franc, mod.).
Ombliance, Omblier, v. Oubliance, Oublier.
O m b r a g e . Obscurité. — Quand le bel astre aux
saisons commandant, L'œil et le cœur du ciel, dévale en l'occident, Maint ombrage s'élève. D E S P O R T E S , Elégies, 1,15. — L'aube qui s'avance Dechasse en s'approchant l'ombrage et le silance.
ID., II, Pyromance, p. 307. — Le ciel commençoit
fort d'obscurcir son visage, L a clarté peu à peu
faisoit place à l'ombrage. I D ., Angélique, p. 366.
Ombre. —• M e semble encor' sa misérable image
Voler devant mes yeux couverte d'un ombrage.
M O N T C H R E S T I E N , Hector, II, p. 21.
O m b r e dans un tableau. — C o m m e en quelque
tableau le médiocre ombrage Rend la peinture
vive, et relevé l'ouvrage. P A S S E R A T , Elégie (I,
121).
Obscurité, voile. — (Fig.). Dieu nous declaire
sa volonté sans aucun ombrage, et non point en
un langage obscur. C A L V I N , Serm. sur le Deuter.,
91 ( X X V I I , 289). —• Il employé pour response ce
qu'il a dit au lieu de S. Paul, et y mesle une
insigne mdice des choses, à quoy je n'ay aucunement pensé, et n'y a aucun ombrage en m o n livre.
C H A R R O N , Trois Veritez, III, 13, Adv.
Apparence, image, figure. — Karloman et Pépin... gouvernèrent par ensemble le royaume de
France, dont Childeric ayant seulement le filtre
et le n o m de roy, nestoit estimé que pour ombrage, ou pour un zéro au nombre des chiffres.
L E M A I R E , Illustr., III, 3 (II, 454). — Dieu... declaire, à Moyse c o m m e par choses apostées et
c o m m e par quelque ombrage sa nature et sa
gloire. A N O N . , tr. Bullinger, I, i, p. 14. — Tous
h o m m e s de bon jugement verroyent que ce seroit
un subterfuge. Toutesfoys il y auroit un petit plus
de couleur ou d'umbrage. C A L V I N , Instruct contre
les anabaptistes (VII, 105). —• Il [Servet] conclud
qu'il y a eu un Fils en ombrage, lequel a esté engendré par la Parolle. ID., Instit, II, xiv, 8, —•
Il y a grande diversité entre les cérémonies qui
ont figuré Jésus Christ en son absence et devant
sa venue, et celles qui nous sont laissées pour aide
de nostre infirmité. Car les unes ont esté des ombrages obscurs, les autres conviennent et s'accordent tresbien à la clarté de l'Evangile. ID.,
Olorin (olorinus). D e cygne. — Par les écris
Response à un Holandois (IX, 588). — Les
de vôtre plume exquise : Plume olorine, et de
/Egyptiens, si devotieux, estimoyent bien satisl'aigle tirée D u haut Juppin. B U G N Y O N , Erofaire à la justice divine, luy sacrifians des pourtasmes, p. 3.
ceaux en figure et représentez. Invention hardie,
OItramontain. Ultramontain. — Nous qui... de vouloir payer en peinture et en ombrage Dieu,
ne sommes tenus que pour povres oltramontains. substance si essentielle. M O N T A I G N E , II, 11 (II,
M A R N I X , Differens, I, v, 2.
141). — Il [Épicure] tient l'estre véritablement
Olybrius. H o m m e qui fait le fanfaron, le mé- bon et heureux n'appartenir qu'à Dieu, et
chant. — Pour ce, m o n mary, passez vostre co- l'homme sage n'en avoir qu'un ombrage et simililère, et au lieu de faire ainsi POlybrius, remerciez tude. II, 12 (II, 274). — A u x peintres, quand ils
messire Itace. D E S P É R I E R S , NOUV. Récr., 91.
peignent le ciel, la terre, les mers, les monts, les
Olympionique. Olympique. — Pindare The- isles escartées, nous leur condonons qu'ils nous
bain... laissa dix sept livres en langue dorique des en rapportent seulement quelque marque légère :
Olympioniques et Pithioniques. 1599. L A P O P E - et c o m m e de choses ignorées, nous contentons
LINIERE, a 121 (Vaganay, Mots).
d'un tel quel ombrage et feint. (II, 288).
Chose vaine, apparence sans redite. — Si vous
Olyve, v. Olive 1.
voulez qu'à jamais je bénisse L'heure et le point
Olyvier. Fabricant ou marchand d'huile
qu'à vous je m e donné, Et que l'ennuy qui m e
d'olive. — Toute personne olyvier, de la ville ou
suit obstiné C o m m e un ombrage en l'air s'evanon, doibvent, au moys de mars, d e m y lampe
nouysse. D E S P O R T E S , Diane, II, 17. — M o y donc,
d'huyle. Texte de 1508 (G.).
qui ne suis rien qu'un songe et qu'un ombrage, Se
Ombilic (H. D. T. 1556). — 1503. Jusques a faut il estonner, en ce terrible orage, Si ce qui t'a
touché m'a du tout emporté? ID., Disc, chrest,
p. 501. — Nostre vie n'est rien qu'un dormir et
qu'un songe, Ce n'est
qu'un
vent qui
léger
et qu'un
court,
qui fait,
passe
et qui
OMBRAGEMENT
— 512 —
coule soudain. G. D U R A N T , 218 r°. — Les vanitez
à clos yeux vous suivez, Et vostre espoir chasse
après un ombrage. D E S P O R T E S , Psaumes, 4.
Ombrageaient. Ombre. — La douce poésie est
c o m m e la peinture... L'une en jour se devise ou
par ombragements, Et l'autre a des couleurs mile
dejettements. V A U Q U E L I N , Art poet, III, p. 103.
Protection, abri. — L'envie n'a pris son assouvissement : mais sa rage faudra que cesse par
Straparole, IV, 5. — Tandis dlons nous seoir sous
ce fresne ombrageux. B E R E A U , Eglogues, 3. —
Vous, m a chère Fresnaye, en vos bois ombrageux,
Plaignez pareillement ce trépas outrageux. VAUQ U E L I N , Pastorale sur le tomb. de J. Rouxel. —.
(Fig.). Elle semble un sion qui paslit languissant
Contre l'ombrageux pied d'un père trop puissant,
D u B A R T A S , 2 e Sem., Magnificence, p. 384.
J A M Y N dit : Or saisis en ta main une lance ombrageuse. Iliade, X V , 63 r°. Ombrageuse correspondrait à 8OXIY.6OTUOÇ, m o t plusieurs fois emHenry III.
ployé par Homère et signifiant qui projette son
Image. — Figure... est un ombragement montrant par quelques couvertures ce à quoy il tend. ombre au loin. Mais dans ce passage Homère dit
SoXixov.
A N O N . , tr. Bullinger, II, 10, p. 618.
Ombrager. Couvrir. •—• (Fig.). En telles femmes D e l'ombrage. — Icy tu prens la fraicheur omy a une espèce de folie qui tousjours multiplie en brageuse Entre les bois et les étangs connus. VAUune infinité, pensans par leur sotte prudence um- Q U E L I N , Idillies, I, 80.
Sombre. •— L a froidefillede Latone, environbrager le vice d'un honneur extérieur et feinct.
née des claires et resplendissantes estoiles, illuComptes du monde adventureux, 54 (II, 179).
minoit desja les obscures ténèbres de la nuict omEsquisser, tracer. — Je confesse bien qu'à
brageuse. L O U V E A U , tr. Straparole, V, Préamb.—
l'heure Sa plume [de Marot] estoit la meilleure
Le vieUlard luy promet, mais le vol ombrageux
Pour ombrager simplement Les premiers traits
Des ailes de la nuit les sépara tous deux. BELLEAU,
seulement. R O N S A R D , Odes, 1,6.
Esquisser, représenter. — Ombrage m o y de Rergerie, Vendangeurs (I, 136). — Les chauveparolles sa beauté tant que faire se pourra, pour souriz... estoient desjà sorties de leurs grottes et
voir si possible seroit que par ce moyen je la co- lieux ombrageux. L A R I V E Y , tr. Straparole, XII,
Préamb.
gnoisse. B R E T I N , tr. Lucien, Images, 3.
Obscur, indistinct. •— Pourtant donques qu'ils
S'ombrager. Prendre ombrage, être mécontent,
soucieux. — S'il arrive qu'une sœur nous requière ne tenoyent point le chef, c'est à dire Christ, il
n'y a eu en eux qu'une cognoissance ombrageuse
de faire quelque chose, et que par surprise nous
tesmoignions d'y avoir de la répugnance, il ne de Dieu et qui n'a eu nul arrest. CALVIN, Instit.,
faut pas que la sœur s'en ombrage. Fr. de S A L E S , II, vi, 4.
Entretiens spirituels, 10 (VI, 163). — Si vous dou- Obscur, sans éclat. — Le monde universel juge
en ce cas la renommée de Lucrèce : Penolope et
tiez qu'elle s'ombrageast de cela, vous pouvez
autres chastes femmes du temps passé estre obsbien respondre en sorte qu'elle ayt tousjours la
cure et umbrageuse au pris de ta gloire très haulte
confiance de vous exercer. 12 (VI, 211, var.). —
Voilà encor un bon mary, qui ne s'ombragea pas et très eminente. L E M A I R E , Temple d'Honneur
(IV, 233). — Nous voulons... que celle [couronne]
trop, et, se despouillant de soubçon, pardonna
dont
les poètes font tant de bruit, disans que le
ainsi à sa femme. B R A N T Ô M E , Dames, part. II (IX,
dieu Bacchus en couronna sa dame Ariadne... ne
289). — N e vous ombragez pour chose que je vous
dise, mais attendez lafin.B E R O A L D E , Hist. vér., soit que une chose obscure et ombrageuse auprès
de ceste cy. ID., Cour. Marg. (IV, 59).
p. 181.
Obscur, difficile à comprendre, inquiétant. —
Ombragé. Couvert, voilé.—• (Fig.). Et quelquesfois... prenoit un grand plaisir de l'arraisonner, Ce maistre clerc de philosophie avoit si grand
non de mots d'amour pourtant, mais d'autres peur d'une surprinse, à se sincoper en quelque inmotz umbragez tendans à cela. B R A N T Ô M E , Vie congruité prononçant le mot de futuris qu'il trouvoit tant ombrageux et scrupuleux que... il fit
de Fr. de Bourdeille (X, 35).
Mécontent. — Encor suis-je plus estonné de- une cérémonieuse proteste... pour l'avoir prononcé une fois. Fanfares des Roule Bontemps,
quoy vous m e tenés pour ombragé contre monsieur vostre mari. Fr. de S A L E S , Lettres, 653 p. 91.
N'ayant que l'apparence, sans redite. — Bref,
(XV, 2).
le tout revient là, de forger quelque divinité omOmbrageusement. Obscurément, d'une manière indistincte. — Afin que par les choses do- brageuse, afin de chasser bien loin le vray Dieu,
qui doit estre adoré et servy de nous. CALVIN,
mestiques que nous avons entre les mains nous
puissions comprendre ceste très divine fécondité Instit, I, v, 5. — E n t'ostant d'une main et le
qui ombrageusement se trouve en tout son édi- levant ceste crouste et monstre ombrageuse de
fice. L A B O D E R I E , Harmonies, p. 16 (G.). — Il biens apparans, il te donne de l'autre la subsestoit necessdre d'establir la béatitude non en tance et vérité solide des internes. CHARRON,
ceste vie, sinon confusément et ombrageusement, Trois Veritez, I, 11 — Le fantosme... n'est que
mais en une autre meilleure. C H O L I È R E S , 4 e Ap.- chose vaine et ombrageuse, bien différente de la
substance. L E L O Y E R , Spectres, I, 2.
disnée, p. 181.
Ombratile (umbratilis). Étranger à la vie praOmbrageux. Ombreux, qui donne de l'ombre.
— Jardin plein de beaulté nayfve O ù sont maintz tique. — Ces bons religieux se rendoient lors reberseaulx umbrageux. Ane Poésies, VI, 234. — commandez par le peuple dedans leur cloistre,
Sous les myrtes ombrageux Ils vont demenans hors la ville, par leurs estudes umbratiles. PASleurs jeux. BAÏF, Amours de Meline, 1. II (I, 72). Q U I E R , Recherches, III, 29. — D'apprendre à mi— Et quelquefois aus bois, aus plus ombrageus gnarder un luth dedans une chambre, mener un
lieus, Imiter nous pouvon vers les nynfes les cheval à raison dans un manège, tirer des armes
dieus. V A U Q U E L I N , Foresteries, II, 3. — Fay m o ydans une sale, tout cela est beau ; mais enfin ce
près ce jouvenceau U n ombrageux arbrisseau. sont exercices ombratiles. ID., Lettres, XVI, 4.
Qui n'est qu'apparence. — Or est il ainsi que la
B E L L E A U , tr. Anacréon (1,21). — Il trouva une forest fort espoisse et ombrageuse. L O U V E A U , tr. chair de Christ ne nous a rien profité en terre,
après le mystère
acomply
de nostre
rédemption
combien
moins donc
profiteront
les images
et les:
l'ombragement du n o m de m o n roy. P A R É ,
A
13 —
OMBREUX
traces ombratiles du corps de Christ? A N O N . , tr. — Soit quand des chesnes au large ombre Les
Bullinger, I, 29, p. 381. — U n droit ombratil h o m m e s sortirent créez. Ib., Ode desEstoiles, 49 r°.
qu'ils auront pour prétexte. 1585. P A P O N , Prem. — Sous un grand pin, où cherchoit le repos Et
Notaire, 483 (Vaganay, Mots).
l'ombre fraix, en la chaleur plus forte. P A S S E R A T ,
Adonis (I, 22). — L a nuit étoillee Avec son manOmbratilement. D'une manière figurée. —
La prière sert aussi pour exercer... l'âme à médi- teau noir sort de Ponde sallee : Et dedans son
ter... de nous avoir m e s m e daigné si apertement grand ombre épandu sous les yeux Enveloppe
manifester son vouloir, ombratilement par la Loy et la terre et les plaines des cieux. B E R T A U T , tr.
ancienne et par les prophètes. 1588. V I G E N E R E , Enéide, 1. II, p. 253. — U n bocage épais, O u
courent les ruisseaux, ou sont les ombres frais.
Psaultier, 246 b (Vaganay, Mots).
Ombratique. Qui est une figure, une représen- V A U Q U E L I N , Art poet, I, p. 16.
tation. — Cestuy la [Jonas] fut un sauveur um- Ombré. Ombreux. — Elle couvrit de ses fueilles
bratique et figuratif destiné seulement pour un ombrées D'un grand poirier les branches encompeuple. L A B O D E R I E , Harmon., p. 250. — L a brées. V A U Q U E L I N , Sat, A M. de Tiron.
figure du vrai sacrifice que le Messie a offert et en Ombrelette, dimin. d'ombre. — Près De
la vertu duquel les sacrifices ombratiques estoient quelque fraiche ombrelette D e cyprès Nous irons
presser l'herbette. Chanson cité par Vianey, Maofferts. 521.
thurin Régnier, p. 196.
Ombrayer, v. Ombroyer.
Ombrelle
(masc, comme l'ital. ombrello). —
Ombre. Protection. — C o m m e elle vouloit conLes
ombrelles,
dequoy depuis les anciens Rotinuer son propos, Mabile, qui leur servoit
d'ombre, apperceut que plusieurs avoient l'œil mains l'Italie se sert, chargent plus les bras qu'ils
sur eulx, par quoy elle leur dit : C'est assez pour ne deschargent la teste. M O N T A I G N E , III, 9 (IV,
ung coup, chascun vous regarde. Amadis, IV, 5. 82).
O m b r e r . Ombrager. — Si on les laisse ombrer
Faire ombre à. Autoriser, excuser. — Nous faisons tousjours bouclier des scandales que nous d'herbes, ils seront suffoquez. L I E B A U L T , Mais.
voyons : et si quelcun nous donne mauvais rust, p. 761 (G.).
Ombrette, dimin. d'ombre. — U n g beau jardin
exemple, il nous semble que nous sommes excusez
devant Dieu, et que celuy-la nous fait ombre. Très sumptueux je y trouvis, O ù maintz amans,
CALVIN, Serm. sur leDeuter., 90 (XXVII, 278). à m o n advis, Dessoubz l'ombrette d'une rose S'esA l'ombre. Sous prétexte. — Je ne veux point toient, longtemps avoit, ravis. Anc. Poésies, Y,
qu'à l'ombre de quelques soupçons qu'il a d'elle 187. — U n g beau rousier y vis planté Dens ung
le mariage soit rompu. L A R I V E Y , Jaloux, III, 2. parquet plain de violettes... Dont demeurant
Prendre ombre. Prendre ombrage. —• Il adver- soubs ses ombrettes, Je ne sentoys point mes doutiroit de l'ombre que ledit seigneur en prenoit. leurs. V , 189. — Fraîches ombrettes, dous zephire, Qui fais nos bois jazer et bruire. V A U Q U E Du B E L L A Y , Mém., f° 141 (G.).
(Proverbe). —• O besties ! que vous estes bien à LIN, Idillies, I, 8 1 . — J'ay plaint et j'ayflutésous
l'ombre quand le soleil est couché : beati lourdes les molles ombrettes L'amour de maints pasteurs
quoniam ipsi trebuchaverunt, etc. C H O L I È R E S , s'egarans par les bois. II, 1. — Vous, profonde
6eAp.-disnée, p. 262. — - A c e propos avez vous vallée, et vous, noires ombrettes. II, 32. — Cher
un mot notable en l'addition des sentences de Belleau, qui te voit sous les vertes ombrettes EnPierre Lombard, Quando est totum dictum, totum ciser tes beaux vers aux tendres arbrisseaux. ID.,
Divers Sonnets, 6. — (Fig.). Marie... la consolaestfactum, qui vaut autant que, quand le soleil est
tion des ouvrans, l'umbrette des enfermes. F O S S E couché, toutes bestes sont à l'ombre. M A R N I X , DifTIER, Cron. Marg., I, 28 r" (G.).
ferens, II, I, il.
O m b r e u s e m e n t . E n donnant de l'ombre. —
Ombre (masc). — Mais sous bel ombre en
chambre et galleries Nous pourmenans. M A R O T , Grand' tour quarrée... semble restrécie Et ronde
Epigr., 226. — Soefve délectation des umbres ombreusement en veue raccourcie. 1571. L A B O fraiz. A N O N . , tr. Flammette (1537), ch. v, 63 r°. — D E R I E , Encyclie, 53 (Vaganay, Mots).
D'une manière indistincte, peu claire. — BeauEt tous les jours soubz ce prevostal umbre,
Faictes des maulx tant qu'on n'en scet le nombre. tez... qui prexistent... en nostre â m e raisonnable
J. B O U C H E T , Ep. mor., II, 7. — Et la vigne tor- obscurément et ombreusement. 1551. S A U V A G E ,
tisse M o n sépulcre embellisse, Faisant de toutes tr. Hebrieu, 568 (Ib.).
Ombreusement touffu. Touffu et donnant de
pars U n ombre espars. R O N S A R D , Odes, IV, 4. —
Tousjours les vens y sonnent Je ne sçay quoy de l'ombre. — Seulement es fouteaux ombreusedoux, Et les lauriers y donnent Tousjours des ment touffus II hantoit assidu. 1583. V I R G I L E ,
ombres moux. ID., Pièces retr., Odes (VI, 54). — 13 b (Ib.).
Ombreusement caverneux. Caverneux et sombre.
Et bien qu'ores ne reluise L a lune de ses beaux
rais, J'erre seul par l'ombre espais. B E L L E A U , tr. — Tantost dans un antre creux Ombreusement
Anacréon (1,9). — Bergers, je vous supply, retirez caverneux Retrepignant une dance. T A H U R E A U ,
vos troupeaux Dessous l'ombre mollet de ces Odel.
O m b r e u x . Ombragé. — Seulement sont soleillarges fouteaux. ID., Petites Inv., Complainte du
feu d'amour (I, 88). — T u m'as donné non un che- lez les raisins croissans au supérieur estage, les
val d'Espagne, Mais l'ombre vain d'un cheval autres, par trop ombreux, ne pouvant du tout
par escrit. R O N S A R D , Poèmes, Ombre du cheval (Y, bien profiter. S E R R E S , III, 4.
Qui est une ombre, une apparence, un fantôme.
11°J- — Dessous l'ombre muet de ce tombeau
d airain. B E L L E A U , Bergerie, Tombeau de Fr. de — Fantasme umbreux viendra de nuyt trasser
Lorraine (I, 215). — Le chantre rossignol d'un Et perturber m o n povre entendement. J. B O U frais ombre couvert. B A Ï F , Prem. des Météores C H E T , Ep. famil, 2. —• D'un creux nuage elle
compose adonques U n corps ombreux, n'aians
(II, 8). — Ombres. Infernales, obscures... O n
use de ceste diction au masculin et féminin. L A forces quelconques. D E S M A S U R E S , Enéide, X ,
P O R T E , Epith., 289 r». — L'autre jour es bois p. 534. — L'ombre de Rodomont, de son corps
bous l'ombre doux. J A M Y N , O. P., 1. I, 38 v°. 33
OMBRIE
51
Recueil d'homélies. — Surquoydit
séparée, Est seule en cet effroy qui demeureOmeliaire.
asseurée... Et veut, malgré Pluton et les mânes om- le benoist sainct Augustin en ung sermon qu'il fait
breux, Establir son empire aux enfers ténébreux. en l'omeliaire sur le texte de ceste présente évanD E S P O R T E S , Rodomont, p. 345. — Pensez-vous gile. Prem. vol. des expos, des Ep. et Ev. de har.
esmouvoir par lamentables cris Persephone, Plu- 27 r° (G.).
ton et les ombreux esprits...? G A R N I E R , Cornelie, Omelie, v. Homilie.
456. — Mais ny les dieux hautains ny les monstres
Omentum. Épiploon. — Toutes les parties du
hideux, Les hommes, les daimons et les mânes ventre inférieur et l'omentum. P A R É , I, 12. —ombreux N'ont jamais comparu. N U Y S E M E N T , Desoubz cet estomac six intestins voyt on... Tous
104 r».
ayant lomentum gresseux pour couverture. AUBIQui règne sur les ombres. — Pluton. Saturnien, G N É , Création, XI (III, 410).
noir, infernal... ombreux. L A P O R T E , Epith.,
Orner. Sorte de mesure? — U n chacun pour sa
327-328.
part en doit prendre [de la manne] un orner : Le
Qui vit au milieu des ombres. — Cil qui le faict surplus se pourrit. D u B A R T A S , 2 e Sem., Loy,
le corps et l'ame engage A u roy d'enfer et à ses p. 336.
chiens umbreux. B O U R D I G N É , Faifeu, Ep. à
Omettre. Omettre à. Omettre de. — Agis ayant,
MM. les Angevins.
par despit, omis à faire le sacrifice accoustumé
Relatif à une ombre. — Elle avoit dans l'esprit
d'estre fait à l'issue d'une guerre, il fut par eulx
l'ombre de son Sichee, Toutefoisc est enfant, de
condamné à l'amende. A M Y O T , Lycurgue, 12. —
sa dardefichée,Luy feit mettre en oubly ce souIlz omettoyent à dire ce qui estoit en luy le plus
venir ombreux. N U Y S E M E N T , 38 r°.
beau et le plus grand. ID., Périclès, 38.
Ombrie. Sorte de pierre. — L'ombrie, que les
Omilie, v. Homilie.
autres appellent notiane, estant mise sur les auOminer (ominari). Augurer. — Abominer tous
tels, empesche que les parfums et choses odoriférantes ne puissent brasier. L A B O D E R I E , Harmon., maux passez, et bien ominer des biens a venir. Du
B E L L A Y , Mém., Y, 349 (G.).
p. 742 (G.).
Omineux (ominosus). Qui annonce l'avenir.—
Ombrier. Aiguille du cadran solaire. — Lequel
poinct du midy la broche, triangle, baniere, om- Ne sont moins du genre des magiciens et devins
brier dudit solaire doit justement regarder. 1607. ceux qui appliquent leur estude à l'astrologie judiciaire, observation des songes et rencontres des
V I N E T et M I Z A U L D , Mais, champ, p. 173 (G.).
Ombrière. Ombrelle. — 1564. Portez aussi voix omineuses et presagieuses. L E LOYER,
vostre ombrière de peur que le soleil ne vous hasle. Spectres, VII, 2. — Se voyoit une statue de Mercure, à laquelle celuy qui vouloit deviner par les
Math. CORDIER, Colloques, 1. I, p. 36 (Gay, Gloss.
voix omineuses s'adressoit. Ib. — La rencontre
archéol).
des voix omineuses. Ib.
Ombril, v. Nombril.
Mal omineux. De mauvais présage. — Ce seroit
Ombrophore (è|jt,6poç6poç, qui apporte la pluie).
— J'ay... crocheté tout ce que jamais pensèrent chose fort triste et m d ominieuse [var. : omitous les astrophiles, hypemephelistes, anemophy- neusé] de voir hors de l'Eglise le prince qui doit
laces, manopetes et ombrophores. RABELAIS, commander à un royaume tres-chrestien. Do
VAIR, Actions, Response d'un bourgeois, p. 170.
Pantagr. Prognost. A u liseur bénévole.
Omineux. De mauvais présage. — Et nous
Ombroyer (intrans.). Faire ombre. — Pour la
nuyt survenue Qui umbroyoit sur le viel Orion. voudrions qu'une mère fust si desnaturée que de
faire un si mauvais présage sur ses enfans...?
M. d'AMBOisE, Propos fantastiques, 3. — Aussi
Non, non, comme la loy rejette toutes les omidirent-ils... de ombre, ombroyer pour faire ombre.
neuses présomptions en l'interprétation des disE S T I E N N E , Precellence, p. 187.
positions ; aussi ne les exige-elle pas des contracts.
(Trans.). Couvrir d'ombre, ombrager. —
Grands haulbiers fueilluz pour ombroyer les pas- ÎD., Arrests... en robe rouge, 8, p. 1123. — Encor
sans. A U T O N , Chron., 97 v° (G.). — Lefilletde que ce soit un triste augure et omineuse présompl'horloge nous ombraye le mypole. BRETIN, tr. tion que le dessein de la mère fondé sur la mort
Lucien, Lexiphane, 4. — On void... Deux ver- de sonfils,si peult on dire que cette femme avoit
doyants costaux, qu'une belle fustaye De foucz l'esprit si vaste et si pénétrant qu'elle pensoit
et chastaigniers de deux costez ombraye. G A U - jusques la, voire par delà. ID., Response à Villero
(dans Sat. Men., Tricotel, II, 185).
CHET, Chasse du sanglier, p. 238.
S'ombroyer. Se mettre, se tenir à l'ombre. — In- Omiotelefte, Omioteleste, Omioteleute, v.
continent que le héraut des dieux eut apperceu Homoeoteleute.
Omitton. Aumusse. — Les chiens... mirent et
le berger Paris, qui se ombroyoit dedens la roche
creuse, il le monstra aux nobles déesses. L E M A I R E , sa chappe, qui estoit de veloux rouge, et son aube
et son omitton en cent pièces. G. BOUCHET, 7e SeIllustr., I, 30. — Je ne sens poynt de chaleur, car
ree (II, 49).
je me umbroye icy. P A L S G R A V E , p. 610. — Je
Omnidie (V), latinisme par pldsanterie. Tout
m e veulx aller umbroyer soubz ce beau chesne
la. P. 700. — Par mainte et par mainte année Sous le jour. — Nous, qui Pomnidie Sommes sequents
toy se puisse ombroyer Le berger et son trou- l'ambulante curie. Ep. du Lymosin (dans Rabepeau. BAÏF, Meline, 1. II (I, 64). — C'est grand lais, III, 276).
Omniforme. De toute forme. — Captivonla
plaisir tandis que l'esté dure, De s'ombroyer. ID.,
Eglogues, 10 (III, 62). — (Fig.). Je veu d'un nou- benivolence de lomnigene et omniforme sexe féveau sentier m'ouvrir l'honorable passage Pour minin. T O R Y , Champ fleury, Aux lecteurs. —
dler sur vostre mont m'ombroyer sous vostre bo- L'omnijuge omniforme et omnigene sexe féminin.
cage. ID., Poèmes, 1. II (II, 6 2 ) . — (A Homère). R A B E L A I S , II, 6.
Qui prend toutes les formes. — L'omniforme
Reçoy l'honneur de m a dévote voix : Si Jean
Dorât dès. mon enfance tendre Par tes chansons Prothee. Cresme philosopkale (dans Rabelais, III,
m'enhardit de prétendre A m'ombroyer au bois 284).
parnasien. (II, 88).
5 —
ONCION
(34 v°). — L'en doit avoir recours auxtermesgeEn l'omniforme. De toute espèce. — Ludes et
transitemps En l'omniforme inveniez es camps. neraulx. FABRI, Rhetor., 1. I, p. 17. — Quant l'en
Ep. du Lymosin (dans Rabelais, III, 276).
se départ de ceulx que l'en ayme tendrement.
Omnigene (omnigena). De toute espèce, ou quiP. 129. — L'en rend les auditeurs ententifz...
par communeration, se l'en disons de quantes
produit tout. Voir Omniforme.
choses nous voulons parler. P. 63. — Il me semble,
Omnijuge. Qui juge tout. Voir Omniforme.
tresdiscret sénat, que l'en debvons faire paix au
Omoner, Omosner, v. Aumosner.
roy. P. 140. — L'en monstrerons que ce n'est
Omphacin (huile). Huiles d'olives vertes. —
point nostre office de mouvoir controversies.
Lequel [onguent] estoit fait d'huile omphacin, P. 264.
eau rose et un peu de vinaigre et de cire blanche.
O n 2. En le, dans le, au. — Affin que... on
PARÉ, XIII, 25. — Les linimens se font d'huile de temps advenir un chascun les peust bien au net
nénuphar, rosat, violât, omphacin. X X , n, 2. — enseigner à ses enfans. RABELAIS, II, Prologue.—
En huile commun, omphacin ou autre. X X V , 24. Finablement les tint on m y lieu. II, 19. — L'ap— L'huile procédant d'olives vertes appelle huile pétit vient en mangeant, disoyt Angest on Mans.
omphacin est le meilleur. SERRES, VIII, 4. — Li- 1,5.—-Il sera grand clerc on temps advenir. 1,16.
niment de mastic, avec huile omphacin. VIII, 5. — En depeschant nos matines et anniversaires on
Omple (?). — U n long coffre omple. Invent, de cueur. I, 40. — Moyse... aigrement punissoit les
Guill. Arthus (G. Beaurain, R. É. R., X, 93.) mutins et séditieux on peuple de Israël. I. 50. —
On i. L'on après e ou a. — Apres le jeu on se Car il [Charles VI] estoit accidentellement Vray
refraischist devant un clair feu et change l'on de furieux, et on gouvernement D u noble duc Phichemise. Et voluntiers bancquete l'on. RABELAIS, lippes de Bourgongne. J. B O U C H E T , Ep. famil, 1.
1, 58. — Or pour purger ses œuvres vicieux — Le vray dormir on lict est de six heures. ID.,
Trouve l'on point un onguent précieux...? M A - Ep. mor., 1,9.-—• Leur force gist on sens et en
ROT, Serm. du bon pasteur. — Histoire parallèle
l'esprit. 1,14. — Bon espoir y gist au fond, comme
nous compte lon d'un praevost de Monslehery. en la bouteille de Pandora : non desespoir, comme
RABELAIS, III, 43. —• Aussi ne trouve Ion plus de on bussart des Danaïdes. RABELAIS, III, Prolièvres au giste. IV, 15. — Quand le verbe est ter- logue. •— Autre soing, autre soucy ne soit receup
miné en e, l'article est nécessaire, comme aime on sacrosainct domicile de vostre céleste cerveau.
lon?, souppe lon? On dict aussi, ayme ton? souppe
III, 2. — Il y convenoit tout mangeable manger :
ton, en interposant t. R A M U S , Gramm., Il, 8. le
— reste jecter on feu. Ib. —• Chose plus facile en
Et si le blasme Ion d'avoir laschement abandonné nature seroit... paistre les cerfz on fond de
sa femme Ariadne. A M Y O T , Thésée, 29. — Et les l'océan. III, 3. — C'est la forme d'une toge, anrecouvre lon de menues brossailles. M O N T A I G N E , tique habillement des Romains on temps de paix.
II, 2 (II, 186). — Luy propose lon quelque chose III, 7. — Déesse née armée, déesse redoubtée on
des actions ou facultez d'un autre...? II, 32 (III, ciel, en l'air, en la mer et en terre. III, 12. — Cicé149). — L'Antichrist est desja né, ce m'a lon dict. ron en dist je ne sçay quoy on second livre de diviRABELAIS, III, 26. — Ne lira-Ion jamais que ce nation. III, 20. — Tout ce que sommes et
dieu rigoureux? Jamais ne lira-Ion que ceste Ida- qu'avons consiste en trois choses, en l'ame, on
liene? Ne voira-Ion jamais Mars sans la Cy- corps, es biens. III, 29.
priene? Jamais ne voira-Ion que Ronsard amouOnagrier. Pas de l'onagre. — Lequel il faireux? Du BELLAY, Regrets, 23. — O n luy édifia soit... aller le pas, le trot... le camelin et l'onaun temple, et luy institua lon un sacrifice solennel grier. R A B E L A I S , I, 12.
tous les ans. A M Y O T , Lycurgue, 31. — En quel Onaigre. Onagre, ancienne machine de guerre.
siècle a lon veu par inhumains efforts Répandre — Les aultres [cailloux] ung peu plus gros se
plus de sang et tomber plus de morts? BAÏF, lancent et adressent par les engins nommez
Poèmes, 1. VIII (II, 378). — Et m'y tua lon mi- onaigres (comme asnes saulvaiges) pour leur imsérablement entre autres un page gentil-homme pétuosité. Tr. Végèce, IV, 8 (G.).
italien. MONTAIGNE, II, 5 (II, 47). — Pourquoy a
One, v. Onques.
lon voilé jusques au dessoubs des talons ces beauOnce 1. Lynx. — Il y avoit des loups enchenez,
tez...? II, 15 (II, 398). — Combien en a lon veu des asnes sauvages... loups cerviers et onces,
se laisser patiemment brusler et rôtir, pour des qu'on n o m m e autrement linces. B E L O N , Observ.,
opinions empruntées d'autruy...? II, 32 (III, 131 v° (Sainéan, R. S. S., IV, 227). — Touchant
148).
les onces [note marginde : lynx]... il n'y a animal
Avec on employé pour nous, le verbe peut se qui ayt l'œil si bon que cestuy. D u PINET, tr.
mettre à la lre personne du pluriel. — Bien sou- Pline (Sainéan, ib.). — Onces à l'œil subtil, au
verain sur tous biens terriens Qu'on appelons vo- pied souple et dispos. B E L L E A U , II, 171.
luptuosité. Contred. de Songecreux, 178 v° (G.). —Rabelais dit oince. — Voyant plus penetramOn ne l'avrons pas aysément. Sotties, III, 32. —ment qu'un oince. III, 25. — Pour laquelle trahiPour tant s'on n'avons poinct musique. III, 97. son feut par Gères transformé en oince, ou loup
— On les mectrons tous en un run. III, 333. —
cervier. III, 50. — J'y vy des sphynges, des
Voir d'autres exemples dans l'alinéa suivant.
raphes, des oinces, des cephes. V, 29.
(Prononc. : en pour on). — On abat droit et
Once 2, v. Nonce.
met l'en jus police, G R I N G O R E , Folles EntreprisesOncial. — Raisins onciaux, ainsi nommez
(I, 40). — Nul bien n'en vient, et y peult l'en ac- pource que chaque grain poise quasi une once.
querra Le nom d'avoir commis folle entreprise. (I, D u P I N E T , tr. Pline, XIV, 3 (G.).
84). — Joly mal an, joly mal an En mariage souOncion. Onction, matière avec laquelle on fait
vent a l'en. Anc. Poésies, 1,19. — H a ! croys moy
les onctions. — A esté trouvé audiet cyboire le
que tu as esté En quelque lieu a cest esté Ou l'en vaisseau des oncions a baptisez, et ung autre a
ta tourné ton serveau. Sotties, II, 26. — A gensmettre les oncions des malades. 1503. Inv. de l'égl.
graves et prudens convient vivre en paix et repos de Chaource, 108 (G.).
quant on ne les oultraige point, et ne leur fait len
aulcune violence. SEYSSEL, tr. Thucydide, I, 13
ONCLE 1
—
516 —
adieu, mes compagnes, A nos chetives campagnes, O ù le Jourdain doux-coulant V a sur le
sable ondelant. ID., Juifves, 818. — Les ruisseaus... Ondelans par les prez, les fores et les
chams. C H A S S I G N E T , Mespris, p. 220.
Faire des ondulations. — L'une d'un buis cent
fois dentelé par deux parts Seillonne les touffeaux
de ses cheveux espars... L'autre de çà de là sans
artifice ondelle. D u B A R T A S , 2 e Sem., Magnificence, p. 383.
Ondelé. Ondulé. — Fay luy premier les cheveux
ondelez, Serrez, retors, recrespez, annelez. RONS A R D , Am. de Cassandre, Elégie à Janet (I, 119),
— Son chef divin... Estoit couvert de cheveux
ondelez. ID., Charité (II, 6 2 ) . — Cheveux. Testonnez, voletons... ondelez. L A P O R T E , Epith., 80 v°.
— Les cheveux ondelez de ta tresse crespee.
C O R N U , p. 3. — Je compassé Par le doux mouvement qui glisse en la sur-face D e cest ondelé
marbre... D u B A R T A S , 2 e Sem., Colonies, p. 236.
— U n grand antre basti d'un verre martelé Logeoit lors le Jordain ; son lambris undelé Fut par
dixaines. D u B A R T A S , 2 e Sem., Loy, p. 343.
Ondant. Ondoyant, ondulant. — Elle [la les doctes mains des nai'des sesfillesMarqueté de
nymphe Seine]... Toute belle se va sur sa cruche rubis, de perles, de coquilles. Ib., Capitaines,
accoudant, Sa cruche au ventre large, et, d'un p. 469.
Qui fait des mouvements sinueux. — Lote poisbouillon ondant, E n couchant ce vaisseau épanche
une eau dorée Courante loing au sein de Tethis son. Glissante, ondée ou ondelee, tachetée. L A
azurée. B U T T E T , Epithal — Ceux-là sont secon- P O R T E , Epith., 244 r».
Ondelet. Ondulant. — (A une fontaine). Ces
dez de mille bandes fieras Qui promènent par
l'air cent ondantes bannières. D u B A R T A S , Judith, lis et ces belles roses Que je verse à mdns déY, p. 402. — U n dauphin que mi-mort A sec Pon- closes... Dessus ton sein ondelet, Et ces beaux
dant reflus a laissé sur le bord. ID., 2 e Sem., Colo- vers que j'engrave A u bord que ton onde lave.
nies, p. 255. — Cest Esprit donne-esprit, qui sur R O N S A R D , Odes, Y, 13.
Ondoyant. — Et de son vestement les replis
Pondante plaine D u premier univers, aime, s'alloit mouvant. ID., Loy, p. 321. — Vien çà, Senna- ondelets, E t le bout délicat de ses pieds tendrecherib, qu'as-tu faict de ton ost? O ù sont tes lets. B E L L E A U , Appar. célestes (II, 338).
Ondelette, dimin. d'onde. — (A une fonchampions? T u piafois tantost, Pour voir plus de
soldats sous tes ondantes toiles Q u e l'eau n'a de taine). C'est toy qui dix mille fois As relavé les
beaux doits D e m a douce mignonnette Dedans
poissons, que le ciel n'a d'estoilles. ID., Décadence, p. 524. — Assiés toy sur le bord d'une on- ta douce ondelette. R O N S A R D , Odes, Y, 13. — Et
dante
rivière.
C H A S Sd'ondulations,
I G N E T , Mespris,
Onde.
Marqué
desonn.
lignes5.si- voir l'argentine ondelette D'une mousseuse fonnueuses. — Les excellens [chiens] ont à l'eschine tenette. V A U Q U E L I N , Idillies, I, 58. — O m a peun gris noirastre, les jambes cannelées et ondées tite ondelette, M a petite fontdnette. GREVIN,
de rouge. E. B I N E T , Merv. de nat, p. 5 (G., Poésies, Ode 10, p. 180. — Avecque sa houlette
Desraciner une herbe au fond de l'ondelette. Ib.,
Compl.).
Ondée. Onde, flot. — Fortune folle est aveugle Pastorale, p. 194. — Onde... Les dim. Ondette et
et bendee, Plustost glissant que n'est la clere Ondelette. L A P O R T E , Epith., 289 v°. — Où les
ondée. L E M A I R E , Plainte du Désiré (III, 182). — ombres sur lesfleurettes,A u murmure des ondeLes eaux contre leur source N'ont elles refloté lettes Heureusement trompent les temps. BELd'une ondée rebource? B A Ï F , Poèmes, 1. III (II, L E A U , Rergerie, Tombeau de L. de Rieux (II, 77).
118). — Les pins, qui croissent si hauts, N e peu- — Le doux sommeil le prend entre mille fleurettes,
rent attaindre égaux A la hauteur des ondées. A u bruit d'une fontaine et de ses ondelettes. GARG A R N I E R , Juifves, 1 7 4 . — (Fig.). Tes beaux che- NIER, Hippolyte, 1230. — Sacré troupeau de vous
veux espanchez par ondées. R O N S A R D , Am. de nymphes meslees Dans le courant des claires onMarie, Chanson (I, 191). — Les inclinations des delettes. J A M Y N , O. P., 1. IV, 178 v°. — Le ruispeuples se manient a ondées. Si la pente est une seau... estoit enflé d'avantage et plus superbe en
fois prinse a vostre faveur, elle s'emportera de sesflotset en ses ondelettes. M O N T R E U X , Berg,
son propre branle jusques au bout. M O N T A I G N E , Journ. III, 112 r°. — D'un ruisselet La pétillante
Lettres (IV, 361). — E n toutes les chambrées de la ondelette Sur l'arène blondelette. N. BEZANÇON
(dans G. Durant, 243 v°). — A u milieu d'iceluy y
philosophie ancienne, cecy se trouvera qu'un
mesme ouvrier y publie des règles de tempérance, avoit une fontaine... laquelle abreuvoit par ses
et publie ensemble des escrits d'amour et des- ondelettes l'herbe du pré. A N O N . , tr. Folengo,
bauche... Ce n'est pas qu'il y eut une conversion I. X V I I (II, 69). — (Par compar.). Ces crins epars
miraculeuse, qui les agite à ondées. ID., Essais, en vagues ondelettes. T A H U R E A U , Sonnets, 94.
Et ses cheveux troussez par ondelettes. MONIII, 9 (IV, 104).
Douleur. — F e m m e s tourmentées de tranchées T R E U X , Pastourelle, III, 2.
O n d e r (trans.). Arroser, inonder. — Pour n'eset ondées de ventre en leurs accouchements.
(intrans.).
Onduler.
vous aussi, fondrer faisons luy le fons d'air O u habunder
G UOndeler
Y O N , Miroir
de la beauté,
I, —
911Et
(G.).
fontaines, Qui dlez ondelant par les herbeuses d'eau pour le faire honder Et desbonder. Sotties,
plaines. G A R N I E R , Hippolyte, 1030. — Disons 11,46.
,.
Faire ondoyer. — (Fig.). Pour onder l'esvent ae
leur extaze. P A P O N , Disc à Panfile (1,34).
(Intrans.). Ondoyer. — Ni tant on voit onder
Oncle 1, sans idée de parenté. — En Angiers
estoit pour lors un vieux oncle seigneur de Sainct
George, n o m m é Frapin. R A B E L A I S , IV, Prologue.
— Frère Jan m o n amy, m o n bon père, m o n oncle,
m o n tout. IV, 19.
Oncle de lait, v. Lait.
Oncle 2, v. Ongle.
Oncq, Oncques, v. Onques.
O n d a g e , m o t collectif. Onde. — Le dieu...
Faisant sourdre un neuf ondage, D e son trident
donne un coup A u roc, qui vomit à coup U n e
onde à foison roulant. B A Ï F , Poèmes, 1. III (II,
147). — (Par comparaison). J'aime du poil le
blondoyant ondage. ID., Div. Amours, 1. I (I,
286).
Ondain. Onde (fig.). Rang, ligne. — C o m m e
dix moissonneurs, d'un œil gay choisissans A u
milieu d'un grand champ les bleds plus jaunissans, Les scient par ondains, et rangent à mains
pleines Les javelles en gerbe, et la gerbe en
—
517
—
ONERATIF
et reonder E n hauts mons d'eau la grand'plaine
qui, sur l'ondeux rivage. ID., l re Sem., 2e J., p. 51.
salée. B U T T E T , Amalthee, 266, p. 326. — [Néron] — Ains sur le verd tapis de la plus tendre mousse
fol s'egayoit A u sommet d'une tour cependant
Qui frange un bord ondeux. Ib., 3 e /., p. 154.
qu'il voyoit Dessus les toits romains onder les — LTtale m'obeit, la superbe Alemagne, Et les
rougesflammes.D u B A R T A S , Triomphe de la Foy, rois reculez de Pondeuse Bretagne. G A R N I E R , BraI, p. 431. — Si j'ay sur ton autel mainte torche damante, 14.
aiumee, Offert l'or, et d'encens faict onder la
Marin, vivant sur l'onde. — Bien que les onfumée. B R A C H , Hierusalem, XII, 55 r°.
deux alcyons Chantent tousjours leurs passions.
Ondette, dimin. d'onde. -— (A une fontaine). ID., More Antoine, 339. — Et Pondeuse Thetis
Je t'asseure, ondette chère, Que jamais, ainsi fait lesflotsagiter. ID., Troade, 1500. — Plustost
qu'Homère, Noire ne t'appelleray. R O N S A R D , l'ondeux triton en la terre naistra. ID., Antigone,
Odes, Y, 13. — Arrestant les ondettes A u x ac- 1406.
cords chatouilleux de leurs douces musettes. J. de
Ruisselant. — Voicy les fantaumes de ceux
VITEL, Prem. exerc poet. (G.). — (Par compar.). Dont la grand mer, en vagues départie, Avoit les
Les ondettes ployantes D e ce blanc crespe vole- corps et la vie engloutie, Enflez, boufis, escutant Epars sus vostre corpsflottant.T A H U R E A U ,
m e u x et ondeux. R O N S A R D , Franciade, II (III,
Prem. Poes. (1,172).
59).
Ondeur. Ondée. — (Fig.). Marie non subjecte Ondiller. Ondoyer. — Herbes qui ondillez
gecte Ondeur influente fluente. D O U B L E T , Balpar menues frisées. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv.,
lade.
15 r°.
Ondeux. D e l'onde, provenant de l'onde. — Ondillonner. Ondoyer. — Le zephir... FaiComme un torrent... Tout bouillant d'ondeuse me- soit ondillonner l'herbette verdoyante, B O Y S nace Ravist les ormes trebuchans. J A M Y N , O. P., SIÈRES, Prem. Œuv., 113 r°.
1.1, Ode des Estoiles, 50 r°. — C o m m e une grosseOndoyamment. En ondoyant. — J'ay veu le
vague, espaisse, impétueuse, Nourrie par les bled cresté ondoyamment baisser. 1599. P A P I L vents en sa fureur ondeuse. ID., tr. Iliade, X V , L O N , 8 (Vaganay, Mots).
67 v°. — Ainsi que le vaisseau qui d'un ondeux Ondoyant. Ruisselant. — La royne s'est tuée,
effort Par la force des vents est jette sur le port. et de son rouge sang Sa chambre est ondoyante
B R A C H , Poèmes, L U , Elégie promptement faite. — et semble d'un estang. G A R N I E R , Antigone, 2655.
Sa voix est emportée Par les ondeux abois de la — Adieu, terre plantureuse... Terre promise du
mer irritée. D u B A R T A S , lIe Sem., 3 e /., p. 1 0 2 . — ciel, Toute ondoyante de miel. ID., Juifves, 822.
Contre tous les abois de Pondeuse tempeste. Ondoyer. S'élever et s'abaisser. — De son
CHASSIGNET, Mespris, p. 319. — Je voy rider le courroux la chaleur tressaillante Fait ondoyer sa
front de lafiereAmphitrite, Dont les abois on- poitrine bouillante. D u B E L L A Y , tr. Enéide, 1. IV
deux tachent à m'engloutir. D u M A S , p. 105.
(M.-L., I, 365). — (Fig.). E n fin c o m m e m a voix
Formé d'ondes. — Mais ceste mer qui s'espand ondoyante à gransflotsEust trouvé le passage
entre-deux D'un large champ escumeux et on- entre mille sanglots. R É G N I E R , Cloris et Phylis.
deux. R O N S A R D , Poèmes, A Marie Stuart (Y, 12). Ondoyer (trans.). Baigner, arroser, inonder. —
— [L'homme] Dans subtils bois porté, navires ha- Ceux que l'Euxin ondoyé. G A R N I E R , Cornelie,
sardeuses, Pratiquoit à tous vents toutes vagues 1349. — Que le jaune Tibre ondoyé. L. de L A
ondeuses. S C È V E , Microcosme, 1. III, p. 89. — P O R T E , tr. Horace, Odes, II, 3. — Le Nil tourJ'dlay voir une vieille ingénieuse en Part... D'ar- noyant D e sesflotsnourriciers va l'Egypte onrester le soleil et les sources ondeuses. R O N S A R D , doyant. C H A S S I G N E T , Ps. 11 (G.). — (Fig.). Nous
Eclogues, 1 (III, 374). — César... singlant pre- vismes estendarts ondoyer la campagne. P A S mier sur les plaines ondeuses. G A R N I E R , Porcie, Q U I E R , Poésies div. (Il, 917).
912. — Versant de pleurs deux ondeuses rivières.
Ondoyé. Offrant des lignes sinueuses. — Le desBAÏF, Poèmes, 1. IV (II, 178). — E n quelle on- sus de sa teste et du col est quelque peu plus obsdeuse mer m'iray-je nettoyant? G A R N I E R , Hippo- cure et undoyee de couleur plombée. B E L O N , Nat.
lyte, 1488. — Les cieux, l'air et la terre et Pon- des oys., VI, 31 (G., Compl.).
deuse marine. J A M Y N , O. P., I. II, 96 r°. — Ondrespondredetz. Mets imaginaire. RABEComme il estoit à la rive qui baigne Le port Icin LAIS, V, 33 ms.
d'une ondeuse campaigne, Il veit vostre isle. R O N Oneraire (onerarius). Nauf oneraire. Navire
SARD, Bocage royal (III, 244). — Le nombre du de charge, de transport. — Alpharbal... retourna
sablon de l'ondeux élément. D u B A R T A S , l re Sem., avecques neuf mille trente et huyt grandes naufz
4e /., p. 168. — L'air... changé sous la terre E n oneraires. R A B E L A I S , I, 50.
un crystal ondeux. ID., 2 e Sem., Arche, p. 166.
Oneraire. Onéreux. — Les bonnes œuvres qu'ils
— Et desja nostre route avoit, assez heureuse, auront faictes, et celles dont ils auront esté parTraversé grande part de la campagne ondeuse. ticipans, soit en tiltre d'achet, ou de don, ou
B E R T A U T , Cartel pour les chevaliers de la Baleine.
autre, tant lucratif qu'oneraire. M A R N I X , Diffe— (Par compar.). D e petit un grand feu s'elar- rens, II, iv, 17.
gissant consume, Ondeux c o m m e un torrent, tout
(Terme de droit). Ayant la charge. — Le duc de
le chaume léger. J A M Y N , O. P., 1. III, 127 v°. —
Somerset, oncle du petit roy Edouard et son cura(Le courroux) Il croist dessous le sein c o m m e teur avec l'empereur, mais onerayre. C A R L O I X ,
fumée ondeuse. ID., tr. Iliade, XVIII, 122 v°. — Mém., II, 1 (G., Compl.).
Tout ainsi que lon void les ondeuses fumées Passer Oneratif. Marchandise onerative. Commerce
par le canal des noires cheminées. D u B A R T A S , par terre. — Cest art cy [de marchandise] est
1" Sem., 6e /., p. 284. — O n se presse, on se divisé en trois parties... l'une marinative, qui se
choque, une ondeuse marée D e peuple suit par exerce par la mer, l'autre est onerative, qui se
tout la pucelle adorée. ID., 2 e Sem., Magnifi- exerce par terre. Contredictz de Songecreux, 41 r°
cence, p. 384. — D'un bruyant populaire une on- (G.).
33*
V Le suivra par la rue. ID., Cantique
deuse marée
d'Yvry, p. 421.
Bdgné par l'onde. — Les poulpes cauteleux
ONERER
— 518 —
Onerer (onerare). Charger. — E n quel grant corne porte. B È Z E , Psaumes, 69. — Auquel [chelac se plongera m a teste, Quel rud parfond m e val] aprivoisé luy sole durement D e fer l'ongle des
fera tant de feste Que de ses eaulx mes yeulx pies sonnante rudement. S C È V E , Microcosme,
vueille onerer? M . d'AMBOiSE, Complainctes, 131 r°. 1. II, p. 47. — Or le grand Vendomois... Avoit
— Que vauldra les naufrages narrer Dont as c o m m e servi de l'ongle fonteniere. R I V A U D E A U ,
A Babinot. — Cent mille chevaux, qui d'une
voulu les h o m m e s onerer? ID., Cupido, 75 v°.
ongle superbe, Desirans le combat, de cent bonds
Oneré. Chargé. — Le jour venu, je m e levé
oneré Des dures peines quay la nuict tolleré. ID., foulent l'herbe. D u B A R T A S , Judith, IV, p. 384.—
Ep. et Lettres amoureuses, 106 v°. — Estre sans Là où les bœufs ont les ongles des pieds trop
cesse oneré de malheur. ID., Complainctes, 108 v°. molles. A M Y O T , Pourquoy la justice divine..., 16
— L'alce a l'ongle fendue. T H E V E T , Cosmogr.,
Onéreux. Lourd, pesant. — Et portent son
X I X , 15. — Caesar en avoit aussi un autre [checorps, qui se trouva moins onéreux que de coustume. F. R I C H E R , Choses mem., p. 35 (G.). —• Ba- val] qui avoit les pieds de devant comme un
gage. Enfardelé, onéreux, serré. L A P O R T E , Epith.,h o m m e , ayant l'ongle coupée en forme de doigts.
M O N T A I G N E , I, 48 (I, 396). — Le cheval a l'ongle
43 r°. — Paquet. Troussé, onéreux, chargé ou
chargeant. 301 r°. —• L a palme est propre à résis- forte. P A R É , Liv. des animaux, 1. —• Laquelle eau
ter A u x fardeaux onéreux. C H A M P R E P U S , Ulysse, s'amasse c o m m e la rosée, et est si froide qu'on ne
peut la retenir que dans l'ongle d'un cheval.
IV, p. 59. — (Fig.). Pourquoy plustost ne luy
sçais-tu gré... de ce qu'il t'allège d'autant ta nef G. B O U C H E T , 2 e Seree (I, 77). — Ces poètes vieux
Qui font sourcer les eaux de l'ongle pegaside.
par le ject de ce lest onéreux...? C H A R R O N , Trois
Ant. H U E T à Chassignet (dans Mespris, p. 20). —
Veritez, I, 11.
Onglade. Coup d'ongle. — Antre le cors è chef S'il est cas que le beuf face quartier neuf, l'ongle
uny come au tôr fet D e m a depog'le, élas, le tro- du pied luy estant cheute. S E R R E S , VIII, 6.
Sorte de maladie de l'œil. — L'ongle qui est
phée parfet, Amis, ne sofre point de si douces ongrosse, large et fort attachée à la conjonctive est
glades. T A I L L E M O N T , Tricarite, p. 54.
Action de prendre dans les serres. — Estant là, difficile à guarir. P A R É , X V , 15.
Ongle de cheval. Sorte de plante. — O u mylieu
n'ayes plus de peur D e choir sur le roc, ny frayeur
d'elle pourte une fleur qui ressemble a la fleur
D e la violante glissade D e l'aigle, ny de son ond'une herbe que l'on appelle ungle de cheval.
glade. B E L L E A U , Petites Inv., Tortue (I, 70).
Ongle. Des les tendres ongles (latinisme). Dès Grant Herbier, n° 252 (G., Compl.).
Ongle (fém.). — N e rongner ses ongles au dila première enfance. — Elles les nourriront avec
menche, car le diable en dlonge les siennes. Du
plus d'affection... c o m m e celles qui les aimeront
plus du dedans, et, c o m m e lon dit en c o m m u n F A I L , Propos, ch. 13, p. 95. — Il n'y a en eux une
seule ongle qui se veuille remuer. CALVIN, Serm.
proverbe, des les tendres ongles. A M Y O T , Comde l'Ascension, 1 (XLVIII, 592). — La beauté adment nourrir les enfans, 5.
mirable Dont Dieu vous a doué n'estoit point
A l'ongle (latinisme), sur l'ongle. Exactement,
violable Par une ongle cruelle. R I V A U D E A U ,
parfaitement. — La gent pharisienne Qui tient
la grant loy moysienne A l'ongle. Act. des Apost, Aman, II, p. 86. — Ongle... Ce mot est masc. et
I, 89 c (G., Compl.). — La première vertu de la fem. L A P O R T E , Epith., 289 v°. — Tout ainsi le
moralité et tout autre dialogue est le décore des milan dans son ongle crochue. D u B A R T A S , Jupersonnes observé a l'ongle. S E B I L L E T , Art poet, dith, II, p. 368..— N e nourrir point en sa maison
II, 8. — Quand elle ne seroit empeschee qu'à cul- bestes qui eussent les ongles crochues. A M Y O T ,
tiver ce qui croist en son champ et conduire à Propos de table, VIII, 7. — Les griffons... de leurs
ongles fortes Ravissoient ores beste et ores un hul'ongle son propre et particulier ouvrage. D u
main. B O Y S S I È R E S , La Boyssière, p. 12. — Les
V A I R , Eloquence (éd. Radouant, p. 157). — Zambelle leurrecitesur l'ongle toute la farce. A N O N . , pieds ronds et plats sans ongles offensives. PARÉ,
Appendice au Liv. des monstres, 3. — Ainsi que le
tr. Folengo, 1. X I (I, 288).
lion qui d'une ongle aceree. D u B A R T A S , 2 e Sem.,
A belles ongles, v. Beau.
Congnoistre aux ongles le lion. — CongnoissantDécadence, p. 518. — J'ay peu m e mesler des
c o m m e dict le proverbe aux oncles le lyon. R A B E - charges publiques sans m e despartir de moy de la
LAIS, V , 47 ms. — Si des ongles... on peut juger largeur d'une ongle. M O N T A I G N E , 111,10 (IV, 127).
le lion... nostre gouverneur, quoy qu'on die, n'est — U n e ongle meurtrière. B R A N T Ô M E , Poés. inéd.,
point là pour la mine. L A P L A N C H E , Marchans, II, 34 (X, 423). — Vos ongles sont trop courtes. Fr.
de S A L E S , Lettres, 504 (XIV, 108).
219.
(Prononc). — Vingt mil ducatz payez contentz
Avoir du sang aux ongles, v. Sang.
Ongle. Sabot de certains animaux. —• L'ongle sur Pungue, Et vous doint Dieu très-bonne vie et
de vache en nouveaulx piedz et mains Fut devisée longue. C R É T I N , A Vevesque de Glandeves, p. 247.
Ongle. Ayant des ongles. — (Fig.). Des juges
en cinq ongles humains. M A R O T , Metamorph., 1. I
(III, 198). — [Un cheval] portant la teste haute... aveuglez, Des magistrats sans foy, des légistes onne touchant qu'un petit en terre du bout de glez. P A P O N , Meslanges (II, 144).
Onglée. Longueur d'un ongle? épaisseur d'un
l'ongle seulement. A M Y O T , Hist. Mthiop., 1. III,
33 v°. — L a chèvre... entroit dessoubz le hallier ongle? — Les roys sont verges de Dieu Et fléaux
tout doucement, c o m m e si elle eust eu peur de du peuple hebrieu, Qui n'excèdent une onglée De
blecer avec ses ongles le petit enfant. In., Daphnis leur puissance réglée. R I V A U D E A U , Aman, II,
et Chloé, I. I, 3 v°. — Il dit des bestes que celles p. 92.
Défaut d'une pierre précieuse. — Les béryls
qui ruminent... seront pures, et qu'on en pourra
manger, moyennant aussi qu'elles ayent les ongles sont quelquesfois subjets à l'onglée. D u PINET,
fendues. C A L V I N , Serm. sur le Deuter., 90 (XXVII,tr. Pline, X X X V I I , 5 (G.).
Onglettaz (?). — O n repara l'onglettaz de la
279). —• Les ongles de ses chevaux seront réputés
c o m m e cailloux. ID., Bible, Isaïe, 5 (LVI, 588). —chapelle. Texte de 1597 (G.).
Onglette, dimin. d'ongle. — Tes onglettes roNature a donné... L'ongle au chevd. B E L L E A U ,
tr. Anacreon (I, 8 ) . — Et ces chansons au Seigneur sines Eblouissent le teint D e l'onyce déteint.
mieux plairont Que bœuf ne veau, qui ongle et B A Ï F , Francine, 1. IV (I, 256).
9
—
ONYCE
Onques. Jamais ; en un temps quelconque. —
Veistez vous onques Diogenes le philosophe cynic? RABELAIS, III, Prologue. — Si onques tes
yeux ont expérimenté Les poignans esguillons
d'une douleur non feinte. D u B E L L A Y , Regrets,
J O U B E R T , Gr. chir., p. 462 (G.).
Onglon. Pied de certains animaux. — Il n'y 47. — Ce fut un jugement publique autant reavoit rien meilleur pour blanchir les dents que se nommé qu'il en fut onques. A M Y O T , Démosthène,
les frotter avec de la cendre du talon d'un pied 24. — L'un des principaulx actes que feit oncques
de bœuf, avec myrrhe ; les os d'un onglon de Demosthenes. ID., Compar. de Démosthène, 4. —
pourceau en faisans autant. G. B O U C H E T , 27 e .Se- Nous ne la laisserons pas troubler [notre
croyance]... à la persuasion... de toute la rhétoree (IV, 189).
Onglotte [de porc]. Pied de porc. — Pain rique qui fut onques. M O N T A I G N E , II, 12 (II,
blanc, pain îustil, vin blanc et vin vermeil, quatre 152). — E n quoy pouvez vous dire Q u e j'aye
oncque entrepris d'esperonner vostre ire? G A R jambes de porc, ensemble les onglottes tout du
N I E R , Juifves, 1172.
long. Dénombrement. Arch. Haute-Saône (G.).
Jamais (négatif). — A la composition de ce
Ongner, v. Hongner.
livre seigneurial je ne perdiz ne emploiay oncques
Ongnon, v. Oignon.
plus ny aultre temps que celluy qui estoit estably
Ongonné (?). — Les orteils podagrisez, mon- à prendre m a réfection corporelle. R A B E L A I S , I,
gonnez, ongonnez, en forme d'une grosse nou- Prologe. — Elle ne vint onques à Brundusium.
zille. Anc. Poésies, IV, 273.
A M Y O T , Cicéron, 41. — I I n'est demeuré de lui que
ce discours, encore par rencontre, et croy qu'il ne
Onice, v. Onyce.
le veid oncques depuis qu'il luy eschappa. M O N Onirocrites (ôvetpoxpfTïjç, interprète des
T A I G N E , I, 27 (I, 228). — Je n'ay oncques voulu à
songes). — Pourtant reste à ces vaticinations
ses prophètes croire. G A R N I E R , Juifves, 1344.
somniales interprète qui soit dextre, saige, indus(Sans e muet). Jamais, en un temps quelconque.
trieux, expert rational et absolu onirocrites et
— Si onc en ces bas estres Daignas ouïr chansononiropole : ainsi sont appeliez des Graecs. R A B E nettes champestres. M A R O T , Egl au Roy. — LesLAIS, III, 13.
quelz païs ont une religion... brouillée de plus de
Oniropole (ôveipowSXoç, interprète des sonsuperstitions et plus folles que ydolatrie payenne
ges). (Par extens.). Magicien. — Les oniropoles,
qui feut onc. C A L V I N , Instit, X V , p. 747. — H z
aruspices et prestres du royaume de Chalem jul'honorèrent... autant ou plus que gouverneur
gèrent tous d'un accord par le vol des oiseaux et
qu'ilz eussent onc eu de R o m e . A M Y O T , Cicéron,
le trépignement des petits poulets que c'estoit in6. — Tous les cuisants malheurs qui sur nos chefs
dubitablement nostre D a m e . M A R N I X , Differens,
dévalent E t dévalèrent onc m e s encombres
I, v, 9. — Les oniropoles de saincte Mère Eglise.
n'égalent. G A R N I E R , Juifves, 368.
I, v, 10. Voir Onirocrites.
Jamais (négatif). — T u ne veis onc si differens
Oniropolique (ôveipoTCoXwtèç, concernant l'insuppostz. M A R O T , Enfer. — A vous oncq ne îeis
terprétation des songes). — (Par extens.). M a austère tour. R A B E L A I S , II, 22. — Comte, qui ne
gique. — T u y trouveras la table sur laquelle
fis onc compte de la grandeur. D u B E L L A Y , Renostre Seigneur a faict la Cène, qui t'attend en
grets, 21. — Mais quoy ! tu ne fus oncq sifieraen
bonne dévotion oniropolique. M A R N I X , Differens,
ta puissance. A U B I G N É , Tragiques, I (IV, 47).
I, v, 10.
Onques puis. Plus jamais. — Elle s'esvanomt
Onocrotale (ôvoxpàraXoç, onocrotalus). Péliet tumba d'un degré où elle estoit, dont elle se
can. — Pour son plumart pourtoit une belle
blessa si fort que oncques puis n'en releva. M . de
grand plume bleue prinse d'un onocrotal du pays
N A V A R R E , Heptam., 10. — O n ne le veit onquesde Hircanie la saulvaige. R A B E L A I S , I, 8. —• Et
puis aller par la ville, sinon qu'il allast ou en la
suys d'advis que... on le face brigoutter en onoplace ou au sénat. A M Y O T , Périclès, 1. — Il s'en
crotde. III, 26. — Onocrotalus, oyseau de rivière
retourna tout court et s'alla mettre au lict, dont
de grande corpulence, semblable au cygne, que
il ne se rehva oncques puis. ID., Cicéron, 9. —
les Grecs ont appelé pelicanes et les Latins onoIl ne voulut onques puis manger et se laissa moucrotalus, qui signifie autant que qui diroit le brayerir. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 207). — D e ce grand
ment d'un asne. B E L O N , Nat. des Oys., p. 153
nombre qu'ils estoient, aucun ne vit onques puis
(Sainéan, R. É. R., III, 222).
Pair de Macédoine. III, 1 (III, 253).
(Jeu de mots : onocrotale et crotenotaire, pour
Oncques puis tousjours. Toujours, à jamais. —
protonotaire). — J'en parle c o m m e un gaillard
Oncques puis tousjours ce bon prince a y m a unionocrotde, voyre dy je crotenotaire des martyrs
quement m a grand'mère. B R A N T Ô M E , Prince de
amans et crocquenotaire de amours. R A B E L A I S ,
Melfe (II, 236).
II, Prologue. — Apperçeusmes un vieil evesgaux
(Prononc). — N o n pas qu'au vray nous
à teste verde, lequel estoit acroué accompagné de
croyons... que les jours telz soient asseurement
trois onocrotales oiseaux joyeux. V. 8. — J'y vy...
Que cil quant print Josué Gabaon, Car un tel
des crotenotaires, voire, dis-je, des onocrotales
jour depuis n'arriva on. R A B E L A I S , Ep. à Bouchet
avec leur grand gosier. V , 29.
(III, 299). — Je chante assez, et jamais ne resOnomantie. — Par les divers degrez de necropond M a sourde rigoureuse : Avec le masle, hé !
manties, geomanties... arithmantie, onomanties,
tu ne chantas onc. B E L L E A U , Bergerie, Cigale (II,
çhiromanties. M A R N I X , Differens, I, m , 1. Peut111).
être ce mot est-il une déformation d'onomatoO n s (?). — Pleurons, pleurons, pauvres pions ;
mantie.
Plus n'avons pots ne demi-ons, Qui de soif avons
Onomatomantie. Divination par le nom. —
la pépie. Anc. Poésies, VII, 76.
Par onomatomantie. C o m m e n t as tu n o m ? R A B E Onyce. Onyx. — (Fém.). L'onyce a la puisLAIS, III, 25.
sance telle Q u e celuy qui la porte est tousjours
quereleux. B E L L E A U , Pierres précieuses, Onyx
(II, 212). — L'onyce, avec toutes les vertus qu'elle
Ongleux. D e la nature d'un ongle. — Quelques
unes [pustules] sont corndes, d'autant que ce
sont certaines additions espaisses, ongleuses, qui
naissent sur les jointures et extremitez des corps.
ONYCHINUS
— 520 —
Opal. Opde. — Sur un beau char d'opal d'une
a d'attiédir les flammes de l'amour. D u VAIR,
Médit, sur Job, ch. 28. — U n pendant d'une onice face sublime J'iray monstrer à tous m a force maen laquelle est gravée lafiguredu roy. 1599. Inv. gnanime. M A T T H I E U , Aman, II, p. 31.
Opaquer. Rendre opaque.— Et sans que point
de Gab. d'Estrées (G.).
Vase d'onyx. — Qu'il apporte son onyche de l'entame Luy opaque son creux, que de plomb il
nard. L. de L A P O R T E , tr. Horace, Odes, IV, 12. estame Pour se représenter apparent au miroir.
Onycbinus. Onyx. — Pierres de onychinus. S C È V E , Microcosme, 1. III, p. 98.
Operateur. Celui qui accomplit, qui exécute,
L E F E V R E , Bible, Ex., X X V I I I , 9 (G.).
Onymantie. Sorte de divination. — Par ony- auteur. — T u as souvent preste lumière à Licaon,
mantie. Ayons de l'huylle et de la cire. R A B E L A I S , operateur de plus grande cruaulté que la mienne.
S E V I N , tr. Philocope, 1. II, 47 v°. — La vertu
III, 25.
Onzain. Pièce de monnaie valant de 10 à 12 de- par ses actions dispose tout incontinent de telle
niers. — Il m'a cousté sept solz et maille ; Car sorte que ensemble et les œuvres viennent a estre
j'ay baillé demy trezain, Deux solz et trois, puis admirées et les operateurs ensuyviz. S E L V E , tr.
ung unzain. Ane Théâtre, II, 179. — Je suis tous Plutarque, Périclès, 30 v°. — Plusieurs ont esté
les jours de l'année A besongner, battre et houer, poussez de l'esprit de Themistocles, d'Alexandre,
Et n'ay q'ung pouvre onzain au soir. III, 389. — de César, bien que ces beaux exploicts n'ayent
Forgier en toute simplesse approcha, tirant un pas esté chez leurs autheurs et operateurs vrays
unzain de son baudrier. R A B E L A I S , I, 25. — Dix- œuvres de vertu, mais d'ambition. C H A R R O N , Sasept solz et un onzain, et vingt et cinq solz moings gesse, III, 42.
Operatif. Opérant, efficace, pratique. — Que
un trezain, combien vdlent-ils? D E S P É R I E R S ,
Nouv. Récr., 41. — Je mangerais tout m o n saoul faict la preud'hommie de l'apothicaire à la force
de febves et de pois, si le quart n'en coustoit plus des drogues et à l'opération de la médecine? si
de deux unzains. D u FAIL, Propos, ch. 13, p. 95. elle est bonne et operative de soy, la mdice de
Vers onzein. Vers de onze syllabes. — Ainsi celuy qui la présente et la mauvaise conscience
Lesbie à son docte Catulle Maint vers onzein n'empeschera ny ne retardera son effect. M O N faustement remplissoit. D O U B L E T , Elégies, 12. T A I G N E , tr. Sebon, ch. 306. — Ceulx... qu'on apOnzaine, n o m de certains chargements de sel. pelle instrumens sont instrumens operatifz : mais
•— A droict de prendre pour chaincune sentinne la possession est instrument actif. L E R O Y , tr.
le debvoir d'une grande onzaine de quatre muids Aristote, I, 3. — Les instrumens dont se retire
jusques a six muids de sel mine moing. Juill. 1622. oultre l'usage quelque euvre sont operatifz. Ib.,
Comment. — Il m e répliqua qu'en ceste science
Aveu (G.).
Strophe de onze vers. — A u chant royal le fa- operative on n'y remarquoit aucunement nature
tiste... estoit obligé de faire cinq onzaines en vers estre forcée. L A N O U E , XXIII, p. 576. — Leurs
de dix syllabes. P A S Q U I E R , Recherches, VII, 5. paroles sont en quelque façon operatives et apOnze (prononc). — Ainsi synaléphant cest e portent quant et elles un certain respect et révétrouveras le carme de diz syllabes ou d'unze. SE- rence. Fr. de S A L E S , Serm. rec, 35 (IX, 358).
Operatif de. Qui produit. — Moyens operatifs
BILLET, Art poet, I, 6. — Puis que vos obstinés
désirs Font plus d'onze mille martyrs. S A I N T - de ruine. C H A R R O N , Trois Veritez, II, 6.
Opération. Action. — L a première nous sert
G E L A I S , Quatrains, 29. — Puis que nous avons
vescu plus d'onze cens ans sous telle forme... L A de motif et d'esperon aux bonnes opérations, la
seconde aux mauvdses. M O N T A I G N E , tr. Sebon,
N O U E , I, p. 33.
ch. 159.
Onzein, v. Onzain.
Effet. — U n e bouteille pleine d'eau forte... esOnzième (prononc.). — Voicy les propres mots
tant
beue par luy,fitune opération mortelle. ESdudit Clément en lonzieme chapitre de sondit
Voyager. L E M A I R E , Illustr., I, 35. — Ledit Cons- T I E N N E , Apol. Herod., ch. 16 (I, 302).
Efficacité. — Elle composoit... nobles baumes
tans commanda lonzieme persécution contre les
catholiques. ID., Schismes, l re part. (III, 262). — artificielz de grand véhémence et opération. LECe sainct temple bastirfitl'unziesme Lois. D O - M A I R E , Illustr., II, 9.
Opère (operam navare, s'employer). Je gnaoe
RAT, Epigr., Ad regem. — Elle engraissa d'un
beaufilzet le porta jusques à l'unziesme moys. opère, latinisme par plaisanterie. — Je gnave
opère et par vêles et rames je m e enite de le locuR A B E L A I S , I, 3. — L'unzieme [nauf pour divise
avoit] une portoire d'or. IV. 1. — Il remua aussi pleter de la redundance latinicome. RABELAIS,
l'ordre des mois... et feit janvier le premier, qui II, 6.
Opereux. Fatigant. — La grelle odieuse Aus
soubz Romulus estoit l'unzieme. A M Y O T , Numa,
18. — Lycurgus estoit l'unzieme descendant. ID., laboureurs durs en peine opéreuse. 1554. L E
Solon, 16. — Depuis le quatrième chapitre jusques B L A N C , tr. Ovide, 6 b (Vaganay, Mots).
à l'onzième. C A L V I N , Instit, II, vu, 2. — Dieu m e Qui donne de la peine. — Pourquoi changepreste, la vie L'onzième de septembre. R O N S A R D , rai-je aux largesses D e plus opereuses richesses
Elégies, 16 (IV, 97). — Voicy desja l'onziesme Le champ de m o n sabin vallon? L. D E L A PORTE,
année. P A S S E R A T , Estrenes (II, 154). — E n l'un- tr. Horace, Odes, III, 1. — U n vers opereux j'ouziesme se voyoit au plus prés la piteuse conte- vrage. IV, 2.
Actif, laborieux. — Ta toile et l'estude rare De
nance du pauvre président Brisson. Sat. Men.,
Pièces de tapisserie, p. 63. — Depuis le septièmel'opereuse Pallas. Ib., III, 12.
à11.
L'onziesme
mettre
œufs
l'onziesme
Ooscopie.
00,devine?
v.enO oubli,
2.
de
siècle.
Divination
D may,
u CMuse,
H AE Ules
S BN IEpar
G,l'ooscopie,
armées
NMiroir,
É ,les
Hist.
œufs.
se 1.joignirent.
univ.,
Qui
III,
— Veux-tu
par
p. II,
90.
les
V,
5. —lie.
l'autre
tures,
dure
stymphalides
Ophite
Ophyre.
R Apierre
Bophyres,
d'ophite,
E L A(pierre
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—S ,harpies...
V,
J'y
stryges,
l'autre
36.
d').
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bien
—Marbre
[au
de
gryphes.
bisons,
L'une
torse
pays
porphyre.
serpentin.
et
de
musimones,
de
esgalement
Rjaspe
ASatin]...
B EV,
L Arouge...
I—
37.
S ,Une
V,
pobydes29.
!1
Opiate. Opiat. — Montrant m a main chargée
de six dragmes d'opiate. M O N T A I G N E , II, 37 (III,
237), — De ces mesmes poudres l'on peut faire
des opiates y adjoustant du miel, dont les dents
et les gencives seront frottées au matin. S E R R E S ,
VIII, 5- — (E'g- et compar.). Boire souvent de
grand randon... C'est opiate prouffitable. M A R O T ,
Epigr., 271. — N o n seulement les esgoussez mais
dévorez, c o m m e opiatte cordialle. R A B E L A I S , V,
Prologue. — Les plaisirs et récréations philosophiques qu'icy j'ay proposé vous serviront
d'opiate et asseuré préservatif contre Pair dangereux de ceste saison. C H O L I È R E S , Matinées,
Epistre. — La religion catholique et romaine est
le breuvage qui nous infatué et endort, c o m m e
une opiate bien sucrée. Sat. Men., Har. de
M. d'Aubray, p. 245. — Falcquet... prend à deux
mains une grande bouteille de vin, en laquelle...
il beut son saoul. Mais le misérable avalant une
telle opiathe incontinent tombe par terre assommé de sommeil. A N O N . , tr. Folengo, 1. X V I I
(11,77).
Opiflce (opificium). Ouvrage. — Plus qu'un
ouvrier qui na tel artifice, Et qui ne faict si subtil
opiflce. J. B O U C H E T , Ep. mor., II, x, 27.
OPINIASTRERIE
président qui prononça l'arrest diffinitif. Suppl.
du Catholicon, 11 (dans Sat. Men., Tricotel, II,
95).
Opiniable. Conjectural. — Si, comme dit Aristote... tout est opiniable et disputable, j'estime
le jugement de cest affaire indiffèrent. D u F A I L ,
Eutrapel, 19 (I, 269).
Opiniastre (H. D. T. 1539). — 1508. Les opiniastres qui volunt renunciare legem Christi. M E N O T , Caresme de Tours, f° 9, c. 2 (Nève, R. S. S.,
VII, 117).
Opiniastrer (trans.). S'opiniâtrer à. — Opiniastrant la deffense d'une tour, il fut tué d'un
coup de mousquet. P A S Q U I E R , Lettres, X V I , 5. —
Pource qu'ils n'opiniastrèrent aucun combat, il
s'en sauva plus des deux tiers à fuite. A U B I G N É ,
Hist. univ.,Yll, 23. — L'humilité... fait refus des
charges, mais elle n'opiniastre pas le refus. Fr. de
S A L E S , Lettres, 1223 (XVII, 259).
Prolonger opiniâtrement. — P a r m y leur profession, ils ne doutent de se mesler des affaires
d'Estat, non pour moyenner une paix entre les
princes chrestiens, ains pour opiniastrer la guerre.
P A S Q U I E R , Lettres, X X , 1.
Maintenir opiniâtrement. — Les Normands
Opigneré, latinisme par plaisanterie (oppignecommencèrent
sous son règne de prendre pied
rare). Mis en gage. — Pour l'escot nous dimittons
nos codices et vestes opignerees. R A B E L A I S , II, 6. ferme en cette France, et depuis opiniastrerent
leurs conquestes. ID., Recherches, Y, 4.
Opilation, Opiler, v. Oppilation, Oppiler.
S'obstiner à suivre. — Tout cela affermit les
Opime, latinisme par plaisanterie (opimus).
catholiques
avancez, et leur fit opiniastrer
Fertile. — A u x agrès migre et opimes possesses
quelque chemin creux, et là chacun se contenta
Que tes genits t'ont laissé pour successes. Ep. du
de sa place de combat. A U B I G N É , Hist. univ., X ,
Lymosin (dans Rabelais, III, 276).
17.
Gras. — Il n'est décent que tu te disposite...
Mettre en pratique avec persévérance. — QuiDe relinquer Popime pour le mdgre. 76.(111,278).
Opinable (opinabilis, conjectural). — Bien conque opiniastrera cette leçon, soit pour son
corps, son esprit ou ses biens ne sera jamais mal
que les choses contingentes soient les unes nécesaisé. P A S Q U I E R , Lettres, XVIII, 3.
saires et scientifiques, les autres contingentes et
opinables. R A M U S , Dialect., 1,1. — N'est ce juge- Opiniastrer de. S'opiniâtrer à. — C o m m e les
Espagnols ont fait instance de faire tenir les Esment syllogistique proprement en sa forme partie
tats
en quelque petite ville loing d'icy... il a au
nécessaire, partie opinable, mais du tout nécesopiniastre de les faire tenir à Paris. D u
contraire
saire. II, 13.
V
A
I
R
,
Actions,
Loy salique, p. 118.
Opinatif. Relatif à l'opinion. — D'où est-ce
Opiniastrer
que.
Soutenir opiniâtrement. — Ils
doncques que l'ame a eu ceste motion opinaont
tort
d'opiniastrer
que la chose soit colorée ou
tive...? A M Y O T , Création de l'ame, 23.
non.
A
M
Y
O
T
,
Contre
Colotes,
5. — Le connestable
Opinative (subst.). Opinion, jugement. —
et sa faction opiniastroyent que le roi ne devoit
Quelque passion dissonante et diverse du sens
sest causée en la partie de lame imaginative, la- point partir de Meaux. A U B I G N É , Hist. univ.,
IV, 7.
quelle a peu quant et quant persuader lopinative
Opiniastrer. Rendre opiniâtre. — User de doude y assentir. S E L V E , tr. Plutarque, Coriolan,
ceur et remonstrance, et spécialement aux roys...
92 r°. — Une telle passion est causée en nostre
afin de les convertir et non pas opiniastrer. 1594.
imagination, a laquelle nostre opinative donne
Dial entre le maheustre et le manant (G., Compl.).
adonc pldne foy. Ib.
Opiniastrer (intrans.). S'opiniâtrer, s'obstiner.
Opination. Opinion, jugement. — Ils laissent
guider à ces choses là leurs actions communes, — Il opiniastra et passa plus oultre. S E L V E , tr.
sans aucune opination ou jugement. M O N T A I G N E , Plutarque, Fabius, 57 v°. — Mais plus j'opiII, 12 (II, 242). — Quant à la santé corporelle, niastre à vous servir, m a d a m e , Plus les ans vont
fuyant. R O N S A R D , Elégies, 1 (IV, 55).
personne ne peut fournir d'expérience plus utile
Opiniâtre. Obstiné. — Le capitaine Ribaut,
que moy : qui la présente pure, nullement coropiniâtre
en sa première proposition, s'embarqua
rompue et dteree par art et par opination. III, 13
le 8 de septembre. L E S C A R B O T , Hist de la Nouv.
[l V, ...io).
Fr.,p. 109 (G., Compl.).
Opiner. Conjecturer. — Aultres causes sont
Opiniastrer (subst.). — L'opiniastrer et contesopinées desdictes batailles. G. M I C H E L , tr. Suéter
sont quditez communes. M O N T A I G N E , I, 25
tone, 1,14 r°.
(1,189).
S'attendre à. — Le demourant qui peut eschapOpiniastrerie. Opiniâtreté. — D e fols espéper passant par Touraine spolia et pilla plusieurs
rons, qui sont deceuz par paresse, oppiniastrarie,
des habitans qui furent surprins, car ils n'opinoient point leur venue. L E B A U D , Hist. de Bret, par confiance et deffiance de fortune. J. B O U C H E T ,
Regnars traversant, 11 b (G.). — Et tousjours
ch. 10 (G.).
blasmer leur paresse et opiniastrerie. ID., Noble
Opineur. Opinant. — Nous feusmes les opineurs de ceste cause avec l'hostesse et Roger le Dame, 9 v° (G.). — Et ne chemineront plus après
les opiniastreries de leur mauvais cœur. 1563.
Bible, Jeremie, III, 413 r° (G.).
OPINIASTRETÉ
— 52
Opiniastreté (H. D. T. 1559). — 1540. Meurel'Orestes de Juvenal escritz sur le doz et non enmaintenant ceste pertinax en son oppiniastreté. cores achevé. B. JAMIN, tr. Vives, Dial., 46 r° (G.,
Amadis, I, 17. — Il entend le frein de chevaus, Compl.).
(Par extens.). Écrit (subst.). — Diogenes...
qui les guarist de toutes leurs opiniâtretés. J. M.
P. [Jean Martin] (dans Ronsard, Odes, 161 b) bailla à un sien compaignon vieulx sa bezasse, ses
livres et opistographes. RABELAIS, III, Prologue.
(Vaganay, Franc, mod.).
Opistoriographe. Écrit (subst.). — S'il vous
Opiniastrie. Opiniâtreté. — O n doit chasser
oppiniasterie De son esprit, et toute menterie. en souvient, vous n'estes forclos de mémoire, ou
J. B O U C H E T , Ep. mor., I, 8. •— A cause de l'opi- moymesme suis deceu en mes opistoriographes.
niastrie et pertinacité de vostre peuple testu. Suppl. du Catholicon, Préface (dans Sat Men.,
Tricotel, II, 14).
1594. M A U M O N T , tr. S* Justin, 73 v° (G.).
Opiniastrise. Opiniâtreté. — Opiniastreté ou Opitulation (opitulatio). Secours, assistanc
Opiniastrise. L A P O R T E , Epith., 289 v°. — A ces
— D u montBerecynte... vint dame Cybele... Laconseils, aussi bien qu'aux nostres, il y a du blanc quelle est nommée... Opis pource quelle baille
et du noir, et de I'opiniastrise, et de la dissimu- opulence et opitulation aux vivans. LEMAIRE,
lation. M O N L U C , 1. VI (III, 85). — Le roy et
Illustr., I, 28.
grands seigneurs du royaume... observent tousOportet (subst.). Nécessité. •— Quant oportet
jours les superstitions anciennes, combien que ce vient en place, il n'est chose qu'il ne se face. MEsoit avec moindre opiniastrise que leurs prédéNOT, Serm. quadrag., f° 89 (G.).
cesseurs. T H E V E T , Cosmogr., II, 15. — Boleslausle
Oppignion, v. Opinion.
Chauve... revenoit à son opiniastrise, estant remis
Oppilation (oppilatio). Obstruction. — Les
en liberté. X X , 4. — Rien plus ne se voit que feintise : Rien que faulse opiniastrise. BAÏF, Mimes, médecines ne proffitent au malade si première1. I (V, 11). — Spécialement s'il y a un peu de fer- ment lon ne luy oste les opilations de l'estomac.
meté en leur opiniastrise. M O N T A I G N E , II, 17 L A GRISE, tr. Guevara, II, 17. — Ce n'est pas
(III, 26). — A cause de son opiniatrise, je parle- l'oppilation la ou tu as applicqué les cirops. III,
52.
ray encores de ce fait. PALISSY, Disc, admir., Métaux, p. 211. — Ce qu'entre les mauvais s'appelle Oppiler (oppilare). Boucher, obstruer. — Tous
opiniatrise, cela mesme entre les bons est nommé ses larrys tant feurent oppilez et reserrez que à
zèle. 1588. G U T E R R Y , tr. Guevara, Ep. dorées, grande poine, avecque les dentz, vous les eussiez
eslargiz. R A B E L A I S , I, 6. — Les quelles... mortip. 288 (G.).
Opiniatif. Fondé sur l'opinion. — Les oultra- fient le germe prolificque... ou oppilent les voyes
et conduictz par les quelz povoit estre expulsé,
cuidez, abusez de ceste espérance imparfaicte
III, 31. — Par le pantagruelion on leurs oppiloit
qu'on nomme opiniative. J. B O U C H E T , Regnars
les conduictz par les quelz sortent les bons motz
traversant, 12 a (G.).
Opinier. Opiner. •— Luy... opina ce qu'il fd- et entrent les bons morseaulx. III, 51.
Oppilé. Bouché, obstrué. — Il est du bois de
loit... et là je le vis aussi bien opinier et bien dire
que le meilleur pilotte qui fut jamais. B R A N T Ô M E , ceux qu'on tient pour brouillons, qd, en une
maison où ils peuvent estre logez, remuent ciel et
Grand prieur de France (IV, 156).
Opinieux. Procédant de l'opinion. — Ne pré- terre, se transforment en ratte opilée, desseichent
le corps de tout son humeur vital, bref qui ruiférés... l'opinieux rumeur des chevaliers a sain
conseil et au salu publicque. FOSSETIER, Cron. neront une maison pour s'enrichir. CHOLIÈRES,
8e Mat, p. 293. — (Fig.). Pour moy je n'en voy
Marg., X, vi, 7 (G.).
point
que je n'en sois malade, J'en perds le sentiOpinion. Idée sans fondement. — E n ceste
court fascheuse, odieuse et remplie D'erreurs, ment, du corps tout mutilé, Et durant quelques
d'opinions, de troubles et d'envie. R O N S A R D , jours j'en demeure opilé. R É G N I E R , Sat. 2.
Amassé. — (Fig.). Si toute la poison qu'est en
Elégies, 3 (IV, 44).
D'opinion. Fondé sur l'opinion. — C'est une un triste cueur opilée fust espandue par petis
vanité confusément semée, Dans l'esprit des hu- grains en toute la chair, ne suffiraient parois pour
nous appuyer, ny ongles pour nous gratter. LA
mains un mal d'opinion. R É G N I E R , Sat 13.
En opinion. E n faveur. •— Ce fut luy [Hippo- GRISE, tr. Guevara, III, 51.
Trapu. — Il estoit demeuré petit, mais fort et
crate] qui mit la médecine au païs de Grèce en
opilé. M O N L U C , 1. IV (G.).
opinion. T H E V E T , Cosmogr., VII, 12.
Avoir, prendre en opinion. Etre favorable à,Oppinaticque. Opiniâtre. — Car leur sollicifavoriser. — Il avoit tousjours en opinion ces tude A ja une grant multitude De gens faictz bien
gens sçavans. B R A N T Ô M E , Grand roy François oppinaticques Par motz odieux et inicques Soubz
(III, 95). — Le roy François le prit en grand' opi- hérésie dessoubz mys. Act. des Apost, vol. II, 8 a
(G.).
nion et amitié. ID., Prieur de Cappue (IV, 123).
Oppinativement. D'après une opinion. — Ih
Opinion. L'un des jeux de Gargantua. — A
n'ont pas sçavoir parfaitement, ne la congnoisl'opinion. R A B E L A I S , I, 22.
(Prononc). — Hz sont preoqupez de mauvaise sance de la chose par sa cause, mais sans plus
oppignion contre nous. CALVIN, Lettres, 1334oppinativement. J. B O U C H E T , Regnars traversant
44 c (G.).
(XIII, 507).
Opipare (opiparis). Copieux, somptueux. — De Oppinature. Opinion. — Bien advertiz que la
Ptolomé ne feume la cuysine, Et Dapicus les judicature O n faict souvent en lieu d'oppinature.
bancquetz opipares. M. d'AMBoiSE, Bancquet, J. B O U C H E T , Ep. famil, 81.
Oppiniastrerie, Oppiniastreté, v. Opinias87 v°.
Opistographe (ômoÔÔYpaçoç, écrit des deux trerie, Opiniastreté.
Opportun. Favorable, bienveillant. — Helas,
côtés) (H. D. T. 1732). 1576. — Anciennement...
les livres qui estoyent escrits des deux costez es- dame, soyez moy oportune, Ou adtrement vous
toyent nommez opistograph.es, comme fut
—
523 —
OPPRESSE 1
Marquant une opposition. — Il faut noter la
voirrez soubz la lame Mon corps gésir. C O L L E R Y E ,
comparaison opposite entre ceste onction nouEpistres, 3.
,
.
Exposé, donnant prise. — N e vueil je les nom- velle et celle qui estoit pour lors en ombrage.
mer pour ne les rendre opportuns ou maltalent. C A L V I N , Instit, II, xv, 6.
Ennemi, hostile. — Anthoine..., qui estoit en
Du B E L L A Y , Mém., 1° 176 (G.).
Opportune, au masc. — E t m a semblé que na- Grèce voire durant le temps dyver entre les oppoture et fortune Ont entrepris par moyen oppor- sites navires. G. M I C H E L , trad. Suétone, I, 27 v°.
tune De faire un corps de deulx divers espritz. — C o m m e soit chose convenable d'honnorer et
rémunérer les bons etfidèleset de pugnir ceulx
J. B O U C H E T , Ep. famil, 17.
qui sont opposites et contraires. D E R O Z I E R S , tr.
Opportunément (H. D. T. 1564). — Je te
treuve opportuneement, C'est toy mesmes que je Dion Cassius, 1. X X X V I I I , ch. 10 (25 r°). — Bien
querite. Therence en franc., 235 c (G., Compl.). — que Claudius y contredist, neantmoins la part
J'ay les familiers de César assez oportunement de Milon luy estoit opposite, si qu'il ne povoit
empestrez d'amour, benevolence envers moy. faire aucune violence. L. X X X I X , ch. 12 (28 v°).
DOLET, tr. Cicéron, Ep. fam., p. 394 (G., Compl.). — Sa main... S'ouvrait avec le fer un chemin
— Eust esté meilleur qu'il à l'heure eust contredit en passant A travers les scadrons des troupes
si aucunes d'icelles ne se faisoyent oportunée- opposites. M O N T C H R E S T I E N , Cartaginoise, III,
ment. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 118 a (Vaga- p. 135.
(Subst.). Contraire. — Loyaulté, courtoysie,
nay, Franc, mod.). — Palmerin... ne pouvoit sonoposites. G. P E R N Y , Rep. de
ger qui estoit le chevalier qui tant oportunement obédience et leurs
er
l'avoit secouru. M A U G I N , tr. Palmerin d'Olive, la libr. de Fr. I (G., Compl.).
Opposite. Opposé, contraire. — Les h o m m e s
180 a (Vaganay, ib.).
peuvent aussi estre divisez, séparez et oppositez
Opposant (tiers), v. Tiers.
Opposément. D'une manière opposée. — U n e les uns aux autres, tenans les uns le chemin du
si grand luxure Répugne opposément à la loi de mérite, les autres du démérite. M O N T A I G N E , tr.
nature. F. H A B E R T , tr. Horace, Sat, I, 2, Pa- Sebon, ch. 91.
Oppositement. E n face. — D e l'autre part.opraphr.
Opposer. S'opposer que... ne. S'opposer à ce positement, estoit victoire luy présentant sa
palme. 1573. P A R A D I N , Hist. de Lyon, p. 334 (G.).
qUe_ — n a tousjours empesché la reconciliation
des catholiques des deux partis, jusques à s'oppo- — Il esleva sa main droite toute dressée, et en
ser qu'on ne vid les lettres qu'escrivoient ceux du serra dans la paulme les bouts du poulce, de l'anparty contraire. D u V A I R , Actions, Response d'un nulaire et de l'auriculaire... l'index et le moyen
levez et droits vers le ciel, il l'offrit oppositement
bourgeois, p. 183.
par trois fois à la main ruynante. B E R O A L D E , Hist
S'opposer à ce que... ne... point. S'opposer à ce
que. — A son retour de la Sicile ses malveillans vér., p. 357.
E n sens contraire. — Il se fait un soubs-leves'opposèrent à ce que l'honneur du triumphe ne
ment qui atravers la bouche d'un pertuis porte
luy fust point décerné. A M Y O T , Marcellus, 22.
Opposé. Exposé. — Les costes de la marine de çà et là le flux et reflux, par le moien duquel les
France estoyent opposées aux courses des mesmes mers sont oppositement tourmentées. A M Y O T ,
Opin. des philos., III, 17. — L à est la source des
Normans. F A U C H E T , Antiq., IX, 10.
Opposite (adj.). Opposé, situé en face. — L u y vents qui, soufflans oppositement l'un à l'autre,
assaillent les vaisseaux de toutes parts. L E S C A R avec l'autre partie qui devoit mettre le feu par le
B O T , Nouv. France, I, 158 (G.).
costé opposite... estoit attendant l'heure opporDirectement? —• Si tout corps pesant incline en
tune. A M Y O T , Camille, 34. — Brutus, estant prest
à passer son armée de la ville d'Abydos en la m e s m e endroit, et de toutes ses parties oppositecoste opposite qui est vis à vis, se reposoit c o m m e ment tend au milieu. A M Y O T , Face de la lune, 8.
de coustume la nuict dedans sa tente. ID., César, Oppositif. Opposé, différent. — Il la nourrit
tendrement [unefillebâtarde] et en secret soubz
69.
Opposite à. Opposé à, situé en face de. — La- n o m oppositif d'aultre père. S E V I N , tr. Philocope,
dite isle [Samothrace] est opposite à la région de 1. I, 1 v».
(Subst.). Celui qui est placé d'une manière opThrace en Grèce, en laquelle siet Gonstantinoble.
LEMAIRE, Illustr., I, 14. — Ajax Telamonius...posée. — Je seray vostre oppositif. T A B O U R O T ,
couroit et pilloit tout le Cherronese de Thrace : Bigarrures, I, 20.
O p p o y e r (?). — Nature bien m'a mis en voye,
cestadire le rivage de Grèce opposite à Asie la
mineur. II, 14. — Elleracevoit deux rivières de Que pou vault la feste et la joye D e ce siècle et
feu opposites l'une à l'autre. A M Y O T , Esprit fami- le déduit ; Qui plus s'i afferme et oppoye, Plus y
acroit et rien ne poye. Anc. Poésies, III, 94.
lier de Socrates.
Oppresse i (subst.). Action d'opprimer, opOpposite. Opposé, contraire. — Il met c o m m e
deux choses opposites leur science et la révélation pression. — [Dieu] Les povres gardera d'oppressé,
Reboutant l'oppresseur. M A R O T , Psaumes, 33. —
de Dieu. C A L V I N , Contre l'astrologie (VII, 527). —
De là il descend à mettre en avant deux Jérusa- Après avoir remis Boulongne en vostre main,
lem opposites l'une à l'autre. ID., Instit, IV, n, 3. Avoir les Escossois sauvez de toute oppresse.
— En l'une des rencontres de Germanicus contre M A G N Y , Souspirs, sonn. 152. — Ceux qui avoyent
les AUemans, deux grosses trouppes prindrent souspire et crié, quand on les opprimoit en telle
d'effroy deux routes opposites, l'une fuyoit d'où violence et tyrannie que nous lisons en Exode,
l'autre partoit. M O N T A I G N E , 1,17 (I, 76). — E t la si tost que Dieu les a délivrez, demandent de repierre philosophale, et quadrature du cercle, où la tourner. E t d'où procède cela, sinon qu'il ne leur
raison et l'effect sont si opposites. II, 14 (II, 394). souvient plus de ceste oppresse...? C A L V I N , Serm.
— Qu'ils gourmandent ceux qui accusent de fau- sur leDeuter., 31 ( X X V I , 252). — O n n'a pas veu
ceté leur opinion : je ne l'accuse que de difficulté du premier coup que l'Eglise fust triomphante en
et de hardiesse. Et condamne l'affirmation oppo- ce m o n d e : mais tout à Popposite, il n'y a eu que
tourmens, persécutions, oppresses. 193 ( X X I X ,
site, egallement avec eux. III, 11 (IV, 161).
OPPRESSE 2
— 524 —
yeux. C'est vous... qui m e mettez en oppresse,
132). — Délivre-nous de ceste oppresse dure Que
ton trouppeau indignement endure. D E S M A - ls.,&e Matinée, p. 216.
SURES, David fug., 2103. — Ce pauvre par sa Oppresse 2 (adj.). Qui incommode. — Put
grand'sagesse Tira sa ville de l'oppresse Que le délivré de l'oppresse affluence de mousches.
tyran luy aprestoit. BAÏF, Mimes, 1. II (V, 114). — F. R I C H E R , Choses mem., p. 17 (G.).
Defends-nous de la main d'oppressé et des traits
enflammez de Satan. A U B I G N É , Médit, sur le Oppresser. Presser, attaquer vivement. —
Salhadin... oppressoit si fort les chrestiens doulPs. 84 (II, 145).
tremer
quilz ne pouvoient plus durer sans secours.
Souffrance, malheur. — La p o m m e d'or causa
e
grandes oppresses. M A R O T , Rondeaux, 59. — Quil L E M A I R E , Schismes, 2 part. (III, 294). — Conschasse mon martire En ta faveur mostant hors de tantius,filzde Constantin le grand empereur fut
loppresse Que tous les jours jendure par povresse. fort oppressé des Allemans autour de Langres.
M. d'AMBOisE, Cent Epigr., k v°. — Par le pur L E M A I R E , Illustr., III, 1 (II, 359).
Faire violence à. — Titus, pource quil opsang de Jésus, par la voye Qu'il a monstre en
douleur et oppresse. M. de N A V A R R E , Marg., pressa dedens le temple de Mars une noble nonOraison de l'amefidèle(I, 122). — Ja m o n cueur ndn, fut banny hors du royaume de Gaule. Ib.
sens empirer Et augmenter ses destresses : Las ! (II, 356).
Opprimer, maltraiter, fdre souffrir. — Je fais
Vueille m o y retirer D e ces miennes grans oppresses. M A R O T , Psaumes, 21. — Car faim et soif les bons clercs oppresser. G R I N G O R E , Folles Ensans cesse E n vous chercheant m e faisoyent treprises (I, 111). — Aussi quand Dieu, père cegrand'oppresse. F. H A B E R T , Voyage de l'homme leste, oppresse Ses chers enfans, sa grand'bonté
riche. — Asses ne t'est d'avoir m o n cœur playé, expresse Faict lors sur eulx eau de grâce pleuvoir.
Mais tout blessé le tenir en destresse, O ù tout M A R O T , Chants div., 1. — Les pervers, nuysans et
tyrant, fors toy eust essayé, L'avoir vaincu, le malicieux h o m m e s qui par dol et par force oppressent les bons et les plus foibles. ID., Psaumes,
jecter hors d'oppressé. S C È V E , Délie, 311. —
10.
— H z ne se peuvent acquiter de cela, sirion '
L'homme de bien souffre souvent oppresse Pour
sa bonté et faire a autruy bien. M . d'AMBOisE, tr. qu'ilz deffendent les bons contre les injures des
Fregoso, Ris, ch. 3. — Et quoy? jamais donques mauvais, et qu'ilz subviennent et donnent ayde à
ceux qui sont oppressez. C A L V I N , Instit., XVI,
cesse A l'oppresse Qui m'enserre ne viendra?
p.
761. — Ceulx que vous oppressez. A M Y O T , CaB A Ï F , Meline, 1. I (I, 18). — Ceste doctrine doit
principalement servir auxfidèlespour leur con- mille, 17. — [Thrasybule] chassa les tyrans qui
solation : afin qu'ils soyent soustenus au milieu oppressoyent Athènes. ID., Pelopidas, 1. — [Toi]
de leurs adversitez et oppresses. C A L V I N , Serm. Qui as c o m m e un brigand la justice oppressée.
sur Job, 149 ( X X X V , 385-386). — Le diable ne R O N S A R D , Response à quelque ministre (V, 406).—
Le meschant h o m m e Qui oppresse les bons et
cessera de cercher tous moyens pour nous desjustes
en tout lieu. D E S M A S U R E S , David fug. ,15.
baucher, nous aurons beaucoup d'oppressés et de
fascheries. ID., Serm. sur l'Ep. aux Êphesiens, 45 — Voulans quelquefois oppresser ceux qui sont
(LI, 814). — Helas, Seigneur, pourquoy dors-tu? moindres qu'eux, ils les contraignent d'abandonResveille-toy en nos oppresses. B È Z E , Psaumes, ner leurs villes. A M Y O T , Instructions pour... aff
45. — H à quelles morts ! hà combien grande op- d'Estât, 19. — Ils tiennent le parti du foible qu'on
presse aux Laurentins misérables se dresse ! D E S oppresse. G A R N I E R , Hippolyte, 75. — Ils pouM A S U R E S , Enéide, VIII, p. 420. —• Quand j'in- voient prendre vengeance des tyrans qui les
voque la mort duisante à m o n oppresse, Pour luy avoyent si long temps oppressez. M O N T A I G N E ,
faire pitié je luy dy m o n tourment. D E S P O R T E S , 111,9 (IV, 60).
Vaincre. — Gaudius Néron oppressa AsdraDiv. Amours, Complainte, p. 417. — Il faut donc
que le ciel ne cesse D e voir nostre cruelle oppresse. bal... devant quil feust avec Hannibd son frère
G A R N I E R , Marc Antoine, 1729. — Pour soulager joinct et uny. G. M I C H E L , tr. Suétone, III, 97 r°.
l'ennuy, la fatigue et l'oppresse, qui sucçoit la — L a vérité ne meurt point, et n'est pas esteinte
moelle du corps des plus avigouris. C H O L I È R E S , en l'Eglise, encore qu'elle soit oppressée en un
2 e Ap.-disnée, p. 74. — Je suis pauvre, il est vray : concile. C A L V I N , Instit., IV, ix, 13.
Réprimer. — César... oppressa avec les armes
la misère et l'oppresse Sans relasche m'assaut.
D E S P O R T E S , Psaumes, 39. — Ainsi gais nous vi- les troubles m e u z pour la seconde fois en Gaulle.
D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. X L , ch. 26 (45 r°).
vrons si sortis de l'oppresse D e la guerre il se peut
tirer quelque degresse. V A U Q U E L I N , Art. poet., II, Presser de, prier instamment de. — Apres ce \
p. 80. — Par leurs décoctions souvent le mal se quelle eut esté beaucoup oppressée de tous... decesse, Apliquez sur douleur chassent aussi clairer... celuy quelle eslisoit diceux princes pour
son seigneur et mary : elle songea un petit. LEPopresse. A U B I G N É , Création, V I (III, 365).
Faire oppresse à. Opprimer, faire souffrir. — Et M A I R E , Illustr., II, 3.
Oppressé. Opprimé, mdtraité. — Princes smges
est force qu'en leurs maulx je les laisse Quant
sans cesse au peuple font oppresse. G R I N G O R E , Doivent penser que subgetz oppressez Sont muFolles Entreprises (I, 94). •—• E t ceulx mesmes te tiliez en differens passaiges. G R I N G O R E , Folles \
font opresse Qui te deussent, pour abréger, E n Entreprises (I, 19). — Les peuples d'Itdie, optes affaires soulagier. ID., St Loys, 1. II (II, 31). — pressez des grans geans n o m m e z titans... enSi un povre a esté tourmenté injustement par voyèrent leurs embassades au bon prince Osiris.
moy, et que je luy aye fait quelque oppresse, L E M A I R E , Illustr., I, 7. — Voir en règne la sotquelque violence... C A L V I N , Serm. sur le Deuter., tise... L a justice à l'ancan, l'innocent opressé.
139 (XXVIII, 180). — C'est ores vrayment que je R É G N I E R , Sat. 6. — (Subst.). Il est commandé
suys Allégé de tous les ennuys Qui m'ont fait si d'attendre la main du Seigneur, lequel promet de
subvenir aux affligez et oppressez. CALVIN, Inslongtemps oppresse. M A G N Y , Odes, II, 158.
Estre en oppresse. Souffrir. — Le moqué seroit tit., X V I , p. 771. — Pour défendre les oppressez.
guery et le moqueur en oppresse. C H O L I È R E S , A M Y O T , Hommes illustres, A u x lecteurs. — Theseus... fut protecteur des oppressez. ID., Thésée,
4 e Matinée, p. 156.
36. — Car d'appaiser mutins, deffendre l'oppressé,
Mettre
en
oppresse.
Faire
souffrir.
—
Celuy
qui
m'a causé m o n tourment est icy devant mes
mil procès, consoler l'offensé, Sous-
— 525 —
OPPUGNER
Jean de Rely... publiquement recita plusieurs
choses au n o m de la Cité et de l'Université de Paris, plus picquantes et opprobrieuses contre le dict
roys Louys onziesme que je n'ay escript ne vouldroye dire. S E Y S S E L , Louys XII, p. 170. •—
Jusques
à nostre temps n'y a eu personne, tant
R A B E L A I S , V, 36.
Instance. — La desmesurée importunité et ex- fut il de mauvais vouloir, qui aye présumé de maculer et deturper la chasteté et honnesteté de
cessive oppression de mes amys m e feirent susnostre peuple chrestien par paroles opprobrieuses.
pendre la plume. L A G R I S E , tr. Guevara, ProID., Hist. eccles., IV, 6 (G.). — Gardez vous bien
logue, 23 v°.
Oppression de. Victoire sur. — Par deux fois de jamais les mauldire, Injurier, ne de chose leur
dire Opprobrieuse et contre leur vouloir. J. B O U Caesar pensa et prémédita quil laisserait le gouC H E T , Ep. mor., I, 9.
vernement de la chose publicque. Premièrement
Honteux. — Qui nest chose décente a femme
après loppression de Marc Anthoine. G. M I C H E L ,
noble : ains opprobrieuse et reprenable. M . d'AMtr. Suétone, 11,57 v°.
Opprimable. Nuisible, malfaisant, funeste. — BOISE, Ep. et Lettres amoureuses, 58 r°.
Infâme. — Jamais ne seray au danger D e si
Souvent s'esmeut entre thoreaulx semblables
très
opprobrieux h o m m e . Act. des Apost, I, 116 c
Discentions et guerres opprimâmes. G. M I C H E L ,
tr. Georg., 1. III, 56 v° (G.). — Devers les ventz (G.).
Oppugnateur (oppugnator). Agresseur, assailyvernaulx opprimables. 57 v° (G.).
lant. — Toy, Brute, oppugnateur des cruautez
Opprimation. Oppression, dommage. — N e
félonnes Que nos tyrans Tarquins joygnoyent à
fait ou procure aucune chose a l'opprimation
leurs couronnes. G A R N I E R , Porcie, 1694. —• Les
d'icelle. Louis XII, Lett, p. 241 (G.).
Opprimer. Écraser. •— H z sont tous periz en la roys et princes de deçà, qui s'estoient séparez, se
ruine du chasteau : c o m m e les Philistins par l'en- remettent dans le giron de l'Eglise, et d'oppugnateurs sont faicts ses protecteurs. C H A R R O N , Trois
gin de Sanson, et ceulx que opprima la tour de
Veritez, III, 14. — Il avoit devant luy l'exemple
Siloé. R A B E L A I S , I, 37. — Soubs les ruines des
d'Arnobe... qui... d'ennemy des chrestiens et opédifices qui en tumboient estoit journellement
opprimé grand nombre de personnes. A M Y O T , tr. pugnateur de leur religion se seroit rendu leur défenseur. L E L O Y E R , Spectres, VIII, 2.
Diodore, XI, 14.
Oppugnation
(oppugnatio). Attaque.— EnviTuer. — Il avoit songé que Sylanus Appius le
vouloit opprimer en son lict. G. M I C H E L , tr. Sué- ron loppugnation du pont de Alexandrie, Caetone, V, 184 r°. — D'aultre part les goujats jettent sar... contrainct fut saillir de la scaphe... et se
la braise ardente Et les pierreux quartiers, les jecter en la mer. G. M I C H E L , tr. Suétone, I,
testes escervelans, Le tout pour opprimer les har- 29 r°. — Emylius estimant... la force et constance se debvoir user... contre toute oppugnation
dis assaillans. Anc Poésies, VI, 327.
et
contrariété de fortune, tempera... et mesla les
Vaincre, surmonter, abattre. — Le diable asdivers accidens quil avoit lors les ungs avec les
sault en trahison et au despourveu, pour opprimer devant qu'on y pense. C A L V I N , Instit, IX, aultres. S E L V E , tr. Plutarque, Paul Emile, 121 r°.
p. 558. — Sathan est l'adversaire qui machine — Si aucuns d'iceux meurent à la guerre, ou au
nostre ruyne : le péché est les armures desquelles siège d'une ville, oppugnation ou défense de
quelques munitions. 1603. C H A V I G N Y , Pléiades,
il use pour nous opprimer et meurtrir. Ib. —
VI,
258 (G.).
Nostre requeste est donc telle, que nous ne soyons
O p p u g n e r (oppugnare). Attaquer. — Lucius
point vaincuz n'opprimez par aucunes tentations.
taschoit de les mettre en différent, affin de les opIb., III, xx, 46. — Quittant... les autres bons
pugner, et estaindre le triumvirat. S E Y S S E L , tr.
moyens qu'ils avoyent eu d'opprimer leurs enneAppien, Guerres civ., Y, 3. — Par laquelle resmis, ou pour le moins de s'en défendre. L A
ponse congnoissant César quilz le vouloient oppuP L A N C H E , Estât, II, 118.
gner
et rabaisser, fut aucunement en craincte.
Opprimé. Écrasé. — (Fig.). Estant doncques
opprimé d'obligations infinies, toutes procréées de Ib. — Et oppugnerez les royaulmes de Tunic, de
Hippes, Argieres. R A B E L A I S , I, 33. — Je réprouve
vostre immense bénignité. R A B E L A I S , IV, 4.
et oppugne l'abus et la superfluité excessive des
Opprimeur. Oppresseur. — Moyse et Aaron
Firent à Dieu prières et clameurs Pour évader temples. A N O N . , tr. Bullinger, I, 21, p. 283. —
l'yre du roy Pharaon Et de ses gens, de leur Voyant l'excellence de son bien estre agitée, oppeuple opprimeurs. Anc. poésies, XII, 103. — pugnee et assaillie de tant d'ennemys. C H A N G Y ,
Aventuriers, pillards, opprimeurs et mangeurs de tr. Instit, 1,12. — Marius en plein sénat feit semblant de vodoir oppugner cest article, disant que
nostre pauvre peuple. 1523. Edit de Fr. Ier (G.).
ny luy ny autre h o m m e de bon sens... ne feroit ce
Opprobre. Injure, calomnie. — Il y a deux
choses fascheuses à la chair aux persécutions, serment. A M Y O T , Marius, 29. — Les uns se
prirent à oppugner ceste sentence, les autres à la
asçavoir le vitupère et opprobre des hommes, et
défendre. ID., Propos de table, VI, 8. — Colotes
les tormens que le corps endure. C A L V I N , Quatre
Sermons, De souffrir persécution (VIII, 407). calomniant cela, en s'attachant aux paroles non
pas aux choses, et en oppugnant ce propos non de
(Fém.j. — La mort luy fust estée plus douce
fait mais de paroles. ID., Contre Colotes, 13. —
que telle opprobre. B R A N T Ô M E , Marquis dei
Gouast (I, 212). — Les Romains l'eussent desen- A guerre ouverte il [le venin] oppugne la forme
et essence de la vie. P A R É , XXIII, 5.
sepvely, et luy eussent faict quelque villaine
Contredire. — Bien que ce que tu m'as dit de
oprobre. lu., M. de Bourbon (I, 281). — Il m'a
l'entretien
de leur jeunesse semble contraire à m a
fait une grande opprobre vergongneuse. B E proposition, si est-ce qu'il ne l'oppugne en rien.
ROALDE, Parvenir, Généalogie (I, 156).
T A H U R E A U , Prem. Dial., p. 68.
Opprobrieux. Injurieux. — Epitaphes obproOppugner de. Attaquer pour, blâmer de. —
brieuses. A U T O N , Chron., 155 r° (G.). — Maistre
Contre envie souvent doit batailler, combien que
ce soit vice ridiculeux aux femmes, dont soutenir l'orphelin, sera nostre exercice. L A T A I L L E ,
Courtisan retiré.
Oppression. Pression. — Bien je m'esbahissois
comment les deux portes, chascune par soy sans
l'oppression de personne estoient ainsi ouvertes.
OPPULENTEMENT
— 526 —
vent elles sont oppugnees. C H A N G Y , tr. Instit,
I, 11.
Oppugne. Attaqué. — E n place ennemie, par
long temps assiégée, à grands frays oppugnée,
prinse par force. R A B E L A I S , III, 48.
Oppulentement, v. Opulentement.
Opresser, Oprobre, v. Oppresser, Opprobre.
drait : il opta que ce qu'il toucherait devint or.
C H O L I È R E S , l re Matinée, p. 44.
Choisir. — [Pompée] opta pour compagnon au
consulat son beau père Scipion, pour les cinq derniers mois. A M Y O T , Pompée, 55.
Optime (optimus). Très bon. — Il vidt la terre
optime et très fertile. F O S S E T I E R , Cron. Marg., I,
96 r° (G.). — Je repute chose tresindigne que
nous, estans Romains et seigneurs d'une trèsgrand et optime partie du monde, soyons desprisez et calumniez d'une f e m m e égyptienne. DER O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 1. L, ch. 78 (172 v°).
Option 1. Prendre option. Choisir. — Et autres
innumerables, lesquelles ont prins option de
mourir plus tost que habandonner leur corps a
luxure. C H A N G Y , tr. Instit, I, 11.
Option 2 (optio, sorte d'officier subalterne).—
Les options... ont accoustumé de solliciter toutes
choses universelles de ceulx qui marchent devant.
Tr.Végèce, 11,7 (G.).
Optique. Visuel. — Et les feux estoiUez de la
voûte celique Enfrangent ses patins de leur
regard optique. C H A M P R E P U S , p. 109.
O p u l e m m e n t (H. D. T. 1559). — 1530. Le festin fait opulement. J. B O U C H E T , Noble dame,
59 r° (G., Compl.). —• 1544. Tant opulemment en
délices furent traictez les chevdiers. Philandre et
Passerose, 207 (Vaganay, Franc, mod.). — 1547.
Il recouvrera sa liberté, et si vivra opulemment
en affluence de tant de biens qu'il en voudra.
A M Y O T , Hist. Mthiop, 1. VII, 84 v°. — Commandant... que lon les nourrist opulemment. L. IX,
97 v°. — 1554. Les Agrigentins... sachans que
leurs ennemys estoient si à destroict de vivres,
vivoient opulemment. ID., tr. Diodore, XIII, 28.
Opulence (H. D. T. 1549). — Les Syracusdns
fournirent plus de gens que tout le remanant,
tant pour la grandeur et opulence de la cité que
pour le dangier ou elle estoit. S E Y S S E L , tr. Thucydide, VII, 11 (236 r°). — 1523. Egipte remplie
de opulence. M O R T I E R E S , tr. Parthenice Mariane,
69 a (Vaganay, Franc, mod.).
Opulentement. Avec opulence, dans l'opulence. — H o m m e son pareil ne s'est trouvé de
son temps qui ait tenu meilleure maison que luy ;
et tant qu'il fut es pays de l'empereur, la tint
opulentement aux Hennuyers et Bourgongnons.
Oprobrieusement. Avec opprobre. — Laquelle souillée de péché nous deturpons villainement, et obprobrieusement expellons la sainte
et indivisee Trinité de nostre ame. Prem. vol. des
expos, des Ep. et Ev. de kar., 102 v° (G.). — Vous
prenés a tache par cette occasion de décrier la
forme et la conduite de m a vie et de m a famille,
dont vous publiés et augmentés oprobrieusement
les defaus et en cachés et diminués les vertus. D E S
Y V E T A U X , Resp. à M. de La Fresnaye, p. 2 (G.).
Optât. Ce que l'on souhaite. — Pour parvenir
tousjours a ses optas. G R I N G O R E , Menus propos,
15 (G.). — Caracalla estant amoureux d'une belle
dame de Perse, et c o m m e d'elle il ne pouvoit
jouyr, ny à son optât parvenir, il luy promist de
se marier avecques elle. L A G R I S E , tr. Guevara,
II, 6.
V œ u , souhait. — Désir m'a pris, chiers amys,
satisfaire A vous optatz, demandes et requestes.
Anc. Poésies, IV, 122. —• O ù en convis nymphes
plus que divines A ton optât s'offerent et ostendent. Ep. du Lymosin (dans Rabelais, III, 275).
— Le tout a son désir et optât. Abdie de CharlesQuint, Rép. du cons. Maes d'Anvers (G.).
Instigation. — Force leur fut d'aller cercher
miséricorde à R o m e ou grâce envers le pape, à
l'optat m e s m e duquel ils s'estoient premièrement
rebellez contre leur roy. 1588. V I G N I E R , Bibl.
hist.,111, 260 (G.).
Optatible. Que l'on peut souhaiter. — En la
pluspart des choses agibles, apprehensibles ou
optatibles, il suyt son opinion. B U D É , Institution
(Foucher, ch. 2).
Optatif. Faisant des vœux. — Et par vertus
et fais d'armes actifs A emporté munimens
d'abundance, Dont ses subgects en retour optatifs L u y font bonne feste et obeyssance. 1549.
Entr. de Phil. II. Arch. Tournai (G.).
Désireux, qui souhaite. — Après que j'euz assés
longuement avisé, m e print vouloir et optative
L O Y A L S E R V I T E U R , ch. 57. — Plusieurs, pour
affection marcher plus avant. Anc. Poésies, X, vivre oppulentement et en repos, se réduisent à
173. — Par quoy je croy que gaudi, brocardé Sera gaings deshonnestes. S E V I N , tr. Philocope, 1. V,
de brief, d'ung désir optatif. C O L L E R Y E , Ron108 r°. — O u ApoUo ne peult par sa valeur, Ne la
deaux, 78. — D a m e de forme perfective... Soyez
Fortune opulentement grasse. S C È V E , Délie, 405.
de volonté dative A moy, vostre amant optatif. •— Ellefit...apprester tresbien et opulentement
T A B O U R O T , Bigarrures, I, 20. — D e ce fol amour à souper. L E M A Ç O N , tr. Decameron, VIII, 10. —
turbatif N e suis nullement optative. Ib.
Pour vivre opulentement et délicieusement.
(Subst.). Désir. — Congnoissant le tien optatif A M Y O T , tr. Diodore, X I , 12. — Quand il estoit en
vouloir estre proclive à entendre choses nouses maisons des champs, il vivoit un peu plus opuvelles. Anc. Poésies, Y, 163.
lentement qu'ailleurs. ID., Caton le Censeur, 25.
Optation (optatio). — Optation... peut estre — Hz vouloyent estre... serviz à la table opulenapeîlee souhait, par lequel nous donnons quelque
tement et délicatement. ID., Philopémen, 9. —
signification de vouloir obtenir quelque chose. Nous n'abuserons pas de ce présent pour traicter
F O U Q U E L I N , Rhetor., 35 r°.
nostre ventre en nous festoyant plus grassement
Opter. Souhaiter, désirer. •— De sorte qu'ilz et plus opulentement que de coustume. ID., Esconçoipvent en soy ceste opinion, n'estre on
prit familier de Socrates.
monde roy ne prince que moins voulsissent enOpulentissime. Très riche. — Toujours j'aunemy, plus optassent amy. R A B E L A I S , III, 1. —
ray en révérence le fond de la cause du subject de
Pour ce que tu as opté et soubhaité médiocrité... ceste matière tant opulentissime et tant excellenje te donne ces deux aultres. IV, Prologue. —
tissime. Var. hist, I, 18.
Voyla qu'advient à ceulx qui en simplicité soubO p y loripha. — E n ladicte ysle a une manière
haitent et optent choses médiocres. Ib. — Bacde bestes qu'on appelle opy loripha. Var.feist.,V,
chus... le mit au chois de demander ce qu'il vou- 162.
— 527 —
ORAGER
Or 1. Or blanc. — Les uns, pour s'enrichir, traOr de Thoulouse, v. Toulouse.
vaillent aux mines d'or, d'argent, d'or blanc* et
O r 2, v. Ores.
de bronze. D u P I N E T , tr. Pline, 1. X X X I I I , Préface (Note marginale : *Electrum. C'est un or Orabou. Sorte de poisson. — Ils vivent d'un
bas ou y a la cinquiesme partie d'argent). — L'or poisson n o m m é orabou, grand de neuf à dix pieds
blanc, dit electrum se faisoit seulement d'or et de de long. T H E V E T , Cosmogr., Y, 8.
la cinquiesme partie d'argent. X X X I V , 1, note Oraclifique. Qui rend des oracles. — Les remarg. — Or blanc, or de bassin, or d'Allemagne, liquaires oraclifiques d'Apollo Spartain. M A R N I X ,
bas or, où il y a la cinquième partie d'argent. Differens, I, n, 5.
B. BINET, Merv. de la nat, p. 221 (Sainéan, R. S. Oraculeux. D'oracle. — Arrest. Presidial...
S.,IY, 89).
punissant, immuable, oraculeux. L A P O R T E ,
Or de bassin. — Item quatre chappes de taffe- Epith., 33 r°. — Conseil Prudent, salutaire...
tas rouge garnies d'ouffroys d'or de bassin. Texte
oraculeux. 91 v°.
de 1531 (Gay, Gloss. archéol). — Item une autre Relatif aux oracles. — Merveille. Admirable,
mitre de toile ou futaine semée defloretteset esbahissante, prodigieuse... oraculeuse. Ib.
bandée de bandes d'or de bassin. 1564. Inv. de la 263 v".
Ste Chapelle de Bourges, 104 (Gay). V. le l el alinéa.Orage. Souffle, vent. — Sus donc, laisse cet
Or de Chippres. — Tous les dits ymaiges d'or air, orage borean, Ruine du printemps et des
nué tout en trevers, et d'or qui sera de Florence, fleurs tendrelettes. B E L L E A U , Egl. sacrées, 4 (II,
autrement n o m m é d'or de Chippres. Texte de
311). — U n vent le tourne d'un costé, Puis sou1531 (Gay).
dain il est agité D'un autre orage. B O Y S S I È R E S ,
Or potable. Sorte de remède qui eut longtemps Trois. Œuf\,p. 60.
une grande vogue. — Aucuns philosophes alchiOrage de vent. Tempête où le vent souffle viomistes disent sçavoir rendre l'or en eau par lemment. — C'est en ce port que lon tient les naquelque dissolution : véritablement s'ils le peu- vires en toute asseurance, et hors du danger de
vent dissoudre, il est potable. P A L I S S Y , Recepte, toute tempeste et orage de vents. T H E V E T , Cosver., p. 55. — Si ne veux-je pourtant que tu mogr., IV, 12. — C o m m e nous estions sur le point
te mettes en peine d'user de certaines supersti- de passer plus avant et doubler la ligne equinoctions... lesquelles ils mettent en leurs livres, tiale, vint un orage de vent qui nous feit reculer
comme seroit l'or potable. K E R Q U I F I N E N , tr. jusques à quatre degrez de la ligne. X X I I , 6. —
Gelli, Disc. VII, p. 241. — Plusieurs ont escrit Guerrière, faictes donc que m a voix, espandue E n
que l'or potable a des vertus merveilleuses. P A - l'orage des vents, soit de vous entendue. B O Y S LISSY, Disc, admir., Or potable, p. 2 2 7 . — Icy neSIÈRES, Prem. Œuv., 17 r°. — (Par compar.). Ces
veux-je encore oublier à mettre en m e s m e rang paroles, jettees c o m m e un orage de vent impél'or potable. P A R É , Licorne, 18. — Arnauld de tueux sur la mer d'une infinie multitude de
Villeneufve, ce grand medicin qui guérit un cer- peuple, meirent la ville en grand trouble. A M Y O T ,
tain roy de Naples de la lèpre, avec son or poFabius, 3.
table. D u FAIL, Eutrapel, Appendice (II, 236). —
Orage de pluie. Pluie violente. — Il survint à
Il blasmoit la sottise et avarice des médecins en l'improuveu un grand orage de pluye véhémente
leurs restaurans d'or, qu'ils ont prins des Arabes, meslee avec de la gresle. ID., Quels animaux sont
en leur or potable. G. B O U C H E T , 10 e Seree (II, les plus advisez, 36.
216). — Paracelse... a guery un grand nombre de
Orage des eaux. Inondation. — La peste, la faladres par le moyen de l'or potable. ID., 36 e Seree mine et l'orage des eaux Ensemble ne font tant
(V, Hl). — O n dit bien que tous les matins elle de lugubres tombeaux. G A R N I E R , Comelie, 1169.
[Diane de Poitiers] usoit de quelques bouillons
Orage des froidures. Froid extrême. —• Nous
composez d'or potable et autres drogues. B R A N - vismes aussi le mesnage d'un jardinier qui, preTÔME, Dames, part. II (IX, 356).
voiant l'orage des froidures, avoit transporté en
Or de touche. Or fin, éprouvé à la pierre de une petite logette couverte force artichaus, chous,
touche. — D'estrener voz cheveux ils n'ont be- létues, epinars, cicoree. M O N T A I G N E , Journal,
soin de mieux, Car de près ils font honte au plus p. 126.
fin or de touche. B U T T E T , Amalthee, 126, p. 256.
Suivre l'orage. Suivre le vent. — (Fig.). Sans
— En la couche D e son mari, qui estoit d'or de parler je t'entends, il faut suivre l'orage. R É touche. D E S M A S U R E S , tr. Enéide, VIII, p. 410.
G N I E R , Sat. 3.
Or sol Escu d'or sol. Écu d'or marqué d'un soOrage (fém.). — L'oraige est passée. R A B E L A I S ,
leil. — Trois mil escuz d'or sol. 25 sept. 1578 (G., IV, 23. — Q u e sçavons nous si l'estaffier de sainct
sol). — Trente escus d'or sol il cousta. L A T A I L L E , Martin nous brasse encores quelque nouvelle
Singeries de la Ligue.
oraige? IV, 23. — Iceux au port ou ilz ont aspire
Or trait. Or passé par lafilière,fild'or. — [La Trouvent repos et leur nef arrestee Résiste aux
laine] se peult tistre et figurer variablement, ventz et la marine orage. L E C A R O N , Sonetz, 97. —
avecques lefinor traict. L E M A I R E , Illustr., I, 22.
T u n'euz onc une si forte orage Que celle qui...
—• Sa ceinture estoit tissue de fin or traict, es- m'agite incessamment. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv.,
toffee de gros doux et bouillons dor esmaillé. I, 49 r°. —• C o m m e un prognostic de la tempeste et
31. — Et le saion de Lausus, que d'or trait Sa orage guerrière depuis tombée sus le royaume de
mère avoit tout tissu et pourtrait. D E S M A S U R E S , Lombardie. F A U C H E T , Antiq., V I , 2.
tr. Enéide, X, p. 546. — Il estoit vestu tout d'or, Orager (intrans.). Faire un orage, une tempête.
fors la chemise et les chausses : qui encores es- — Errantes tout ainsi Que lesflotssur la mer par
toient bordées d'or. Le bauldrier et son espee garnis un temps obscurci Qu'Eole et Acquilon oragent
dor, ses botines et sa robbe d'or trait. F A U C H E T , sur Neptune. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv., 121 r°. —
A.ntiq., VIII, 18. — Sur son manteau d'or trait leDonne aux vents la secousse et les fais orager.
«gne aux blanches aisles Médite à son honneur 1582. L E C H E V A L I E R D ' A I G N E A U X , tr. Eneide,l. I,
quelques chansons nouvelles. D u B A R T A S , 2 e Sem. 92 r° (G.). — (Fig.). S'elle veult Guillot ou MarMagnificence, p. 388. — Les uns, mignons m u - tin, E n qui elle ait mis son courage, Il fault que du
guets,
font bravesIID e(IV,
clincant
traict. se
A Uparent
B I G N É ,etTragiques,
100).et d'or soir au matin... Qu'elle l'ait, tant bruit et oraige.
ORAGEUR
— 528 —
élégante à tous les assistans. L E M A I R E , Schismes
2 e part. (III, 280). — A Demosthenes fut reproché par un chagrin que ses oraisons sentoient
c o m m e la serpillière d'un ord et sde huuiier.
R A B E L A I S , I, Prologe. — Quand il te plaist aii
long filer une oraison. R O N S A R D , Hymne de
Charles de Lorraine (IV, 236). — Lon peut
prendre pour exemple et patron les ordsons que
Demosthenes a escriptes contre le roy Philippus.
A M Y O T , Instruction pour ... aff. d'Estat, 6.
ambassadeurs de Samos estoyent venus à Cleopeste. M A R G . D E V A L O I S , Mémoires, p. 10.
(Trans.). Battre de l'orage, de la tempête. — menes roy de Sparte, préparez d'une belle et
Tout de mesme ce lac, par quelqu'un outragé, longue oraison pour l'esmouvoir à la guerre contre
Tempeste, gronde, bruit, et d'unflotenragé L'es- le tyran Polycrates. M O N T A I G N E , I, 25 (1,209). —
quis du médisant si fièrement orage Qu'il le rend M. de Pybrac avoit usé deux paires de topicques
a lafinla proye du naufrage. D u C H E S N E , Miroir, pour construire une ordson, laquelle il adressa
I. VI, p. 14 (G.). — (Fig.). Il faut, pour orager ta aux députez des huguenots. A U B I G N É , Saneu,
puissance suprême, Emprunter les efforts de ta II, 7.
Assemblage de mots, phrase, langage. — Des
puissance mesme. G A R N I E R , Porcie, 101. — Ici
les flots cruels qui oragent la Foy, Ici les vents syllabes on faict les dictions, et des dictions l'oraimutins sont tenus à recoy. D u C H E S N E , Miroir, son. T O R Y , Champ fleury, Lettres hebr., 69 v°. —
1.1, p. 38. — Permettrez vous que l'amaniste teste Nous avons aussi une sorte de diminution en
Poursuive d'orager noz nerfs par sa tempeste...? ceste partie d'oraison qu'on appelle verbes. EST I E N N E , Precellence, p. 102. — C o m m e ils ont des
M A T T H I E U , Aman, IV, p. 106.
Lancer c o m m e un orage, déchaîner. — Ce que mots ainsi faicts de bonne grâce en ceste partie
le pasle enfer, nourrice de tourmens, Ce que l'air d'oraison qu'on appelle le nom, ainsi en ont-ils
pestiféré avorte de malices Font orager ta langue en celle qu'on n o m m e le verbe. P. 187.
Langage, style. — Sur ce point n'est possible
un milion de vices. A U B I G N É , Sonnets epigr., 4
n'a m o y n'a autre de te donner certaine règle,
(IV, 331).
S'orager. Se soulever en tempête. — N'ayant quand il faut diviser la diphthonge, et quand
jamais senti la légère inconstance D e la mer s'ora- non : mais suy l'usage, en cecy et partout ailleurs
geant soubs les vens furieux. B R A C H , Am. d'Ay- maistre de l'oraison. S E B I L L E T , Art poet, I, 8. —
Bien peu m e soucyroy'-je de Pelegance d'oraison
mee, 1. I, sonn. 20.
Orage. Battu de l'orage. — Le son de sa ruine... qui est en Platon et en Aristote, si leurs livres sans
Fait mouvoir le rivage et la mer oragee Qui tem- rayson estoint ecriz. D u B E L L A Y , Deffence, 1,10.
peste escumant aux rochers de Sigee. G A R N I E R , — U n bel esprit conduit d'heur et de jugement
Troade, 41. — Pour garder les fruits de la terre Peut donner passe-port aux mots qui fraischequ'ils ne fussent greslez, gastez et oragez. C H O - ment Sortent de sa boutique : adopter les es- i
e
LIÈRES, 8 Ap.-disnée, p. 353. — (Fig.). Muses, franges, Enter les sauvageons : rendant par ces
ayant passé lesflotsplus oragez, N e permettez meslanges Son oraison plus riche. D u BARTAS,
qu'au port nous soyons submergez. V A U Q U E L I N , 2 e Sem., Babylone, p. 207.
Oraison solue. Prose. — Il n'estoit entre euh:
Art poet., III, p. 81.
celluy ne celle qui ne sceust... parler de cinq ou
Orageur. Qui lance l'orage. — Bien que les
forts subjets du grand metre-soufleur Déployas- six langaiges, et en iceulx composer tant en carme
sent rages leur gousier orageur. 1579. D u M O N I N , que en oraison solue. R A B E L A I S , I, 57. — Cf. SE- !
BILLET, Art poet., I, 2. — EsqueUesfigures...tu
14 (Vaganay, Mots).
te plais par tout, et par trop, mesmement en
Oraige, Oraiger, v. Orage, Orager.
Orains. Il y a peu de temps. — Orain j'estoye prose. Car... l'oraison solue ne reçoit affectation
si venu Demander l'aulmosne ; mais nul N e m e de tant defigures,principdement en genre doctrinal. A N E A U , Quintil, p. 164. — Nous lisons en
donna. Ane Théâtre, II, 75.
Des orains. Il y a peu de temps. — Vien ça, on nostre langue gallique, tant en vers qu'en oraison
m'a dict maintenant Que monsieur est en ta mai- solue, plusieurs excellens escripts. RABELAIS, V,
son Avecques ta femme Lison, Et qu'on luy a veu Prologue.
Ouvrage en prose. — A u commencement tu as ^
dès orains. Ib., I, 262.
voulu... déclarer quel grand poète tu es, et main- „
Oraison. Discours, propos, langage. — Recitation des oraisons et des offres faites a Paris tenant tu demonstres aussi combien tu peux en ^
Alexandre par les deux puissantes déesses Juno une oraison solue. B R E T I N , tr. Lucien, Louange de
et Pdlas. L E M A I R E , Illustr., I, 31. — Juno Satur-Démosthène, 22.
Prose oraison. Prose. —• Voila ce que j'ay brenienne... dune oraison satyrique et pleine de mordacité increpa son juge Paris en ceste manière. I, vement noté sur tes poèmes, qui m e semblent ;
33. — Ulysses réitéra son oraison plus ague et beaucoup meilleurs que la [= ta] prose oraison. :
plus véhémente que paravant, en appellant les A N E A U , Quintil, p. 227.
Oraison. Prose. — Quand m e souvient de la faTroyens tous mauvais hommes. II, 15. — Comcilité
Dont
abonde
en
vers
Mon
ment
s'espandroit
au
large
nostre
oraison,
si
je
soit
cunement
père
lement
voulois
tent
p.
(Spécid*).
xxvi.
sa
le
Urbain
parolle
joug
de
ennombrer
— son
repaistre
Le
des
feit
Discours
oraison
àSeigneur
Pères...?
des
unecombien
leur
auditeurs
oraison
àd'un
leur
Jésus,
ventre...
C Aorateur.
Lcapacité.
ou
hardiment
V Iqui
Npource
harengue
, Instit.,
cerchoient
accommode
— VII,
qu'il
Ledit
ilz
belle
p.Arejetadresu437.
saint
seuauRoy,
et l'autre,
illustrateur
et
àpetit
soubz
Cicéron)
D(x6ç,
198.
ulapeult
Broyne
Enon
sens
quelque
L Loraison
Aen
point
bien
Yse
de
,elle
de
latin
Deffence,
sent
Nav.
mesure
estre
seulement
laet
s'appelle
langue
débilité.
poésie.
(I,etet
139).
II,
est
jugement
françoise?
auAnumerus,
8.
D—
illustrée
Nvers,
EE—SATout
UPet
N'es-tu
É,mais
de
RQuintil,
Ioraison,
laquelle
ce
en
Ede
l'oreille
R qui
Sàgrec
,l'une
pas
l'oraison.
Ballade
tumbe
Hdoit
celuy
p.
(dit
"et19':;
^''
Anc. Poésies, III, 170. — C'est pourquoy l'Eternel pour venger ces outrages Par les mains de
l'Hebrieux sur leurs testes orage E n deux fois cinq
façons. D u B A R T A S , 2 e Sem., Loy, p. 329. — L'artillerie orage, et le soldat dispos D'une gresle de
plomb fait empouler les flots. ID., Lepanthe,
p. 408. — Diaulus... orageoit c o m m e quarantetrois diables. Prem. act. du Synode noct, 15 (G.).
Tomber violemment, se déchaîner. — La fortune... feit orager une... grande pluye et tem-
—
529 —
ORATOIRE 1
Ouvrage en prose. — La rhétorique est autant nues tant de bellesfiguresque les poètes en leur
fureur ont trouvées... que depuis les orateurs de
bien espandue par tout le poème comme par
toute l'oraison. SEBILLET, Art poet, I, 3. — Me- sens rassis ont illustrées. R O N S A R D , Franciade,
thaphores, alegories, comparaisons, similitudes, Préface de 1587 (III, 528).
Celui qui fait une demande, une prière. — Ainsi
énergies, et tant d'autresfigureset ornemens,
sans lesquelz tout oraison et poème sont nudz, que tu ne nyes à nul dévot orateur sa juste demanques et débiles. D u B E L L A Y , Deffence, I, 5. mande, en pareil accorde moy la mienne. SEVIN,
— Je sçay bon gré à Jacques Amiot d'avoir laissé tr. Philocope, 1. I, 4 v°.
(Spécialement). — Gomment usons nous en
dans le cours d'un' oraison françoise les noms lafrançois du mot d'orateur? Ce sont les evesques
tins tous entiers. M O N T A I G N E , I, 46 (I, 380).
et prélats, lesquels es lettres qu'ils envoyent aux
Dans la langue usuelle, le sens est le même
qu'aujourd'hui. —• Oratio en latin signifie toulte rois et princes prennent cette qualité de leurs
humbles orateurs, rapportans ce mot à leurs déproposition ou sermon ou dicté ou lettres missives, mais oraison en françoys n'entent que prièrevotions et prieras. PASQUIER, Lettres, XI, 6. —
FABRI, Rhetor.,1.1, p. 16. — Parler du mot d'orai-(Au duc de Savoie). Selon l'extrême et continuel
son à un simple peuple, jamais il n'estimera qu'il souhait, Monseigneur, de vostre très humble et
doive avoir lieu pour les causes que l'on plaide, très obéissant serviteur et orateur, François,
ains seulement pour les prières que nous faisons evesque de Genève. Fr. de SALES, Lettres, 979
à Dieu et aux saincts. PASQUIER, Lettres, XI, 6. (XVI, 191). — (Au roi de France). Dieu soit à
On emploie encore l'ancienne forme oroison. —• jamais le protecteur de Vostre Majesté, Sire, pour
Je honore Dieu d'oroyson précieuse. L E M A I R E , la combler des saintes bénédictions que luy souTemple d'Honneur (IV, 220). — Pense tu qu'àhaitte vostre très humble et très obéissant oratelle heure elle fust en oroison? Nie. D E T R O Y E S , teur et serviteur, François, e. de Genève. 981
51, p. 244. — Si tost que le matin fut venu, s'en (XVI, 193). — (Au duc de Nemours). Je... suis
allèrent en la chambre de madame Oisille, la- sansfin,Monseigneur, vostre très humble et très
quelle trouvèrent desja en ses oroisons. M. de N A - obéissant orateur et serviteur, François, e. de Genève. 1011 (XVI, 256). •— (Au prince-cardinal
VARRE, Heptam., Prologue.
Orange. Oranger. — On fait un haut amas de Maurice de Savoie). Je demeure à jamais, Monseifeuilles d'oranges, de myrthe, de lauriers. ANON., gneur, très humble et très obéissant orateur et
serviteur de V. A. Serme et Reverme, François,
tr. Folengo, 1. III (I, 65).
evesque de Genève. 1047 (XVI, 309). — Nous ne
Pommier d'orenge. Oranger. — Là croist le beau
pommier d'orenge, Le pin, le cèdre et le cyprès. sommes pas moins ses très humbles et très obeissans orateurs [du duc de Savoie] qu'aucuns
Anc. Poésies, VI, 235.
autres ecclésiastiques de ses Estatz. ID., Lettre
Orange. Sorte de pièce d'artifice. — Les cercles,
écrite pour le supérieur d'une commun. (XVI,
les oranges, les pelottes et quarreaux à feu n'y
manquoient point aussi. T H E V E T , Cosmogr., VII, 6.381).
(Fém.). Oratrice. •— Ceste cy est... royne, oraOrangé. Bonnet orangé, v. Bonnet.
(Subst.). — Par ce mot est entendue la couleur trice, riche, législatrice. BRETIN, tr. Lucien, Vente
des vies, 20.
teinte semblable à l'orange que porte volontiers
Oration (oratio). Discours. — Or ay je en
l'amoureux transi, en signe de melancholie. L A
ceste mienne harangue et oration... dit et référé
PORTE, Epith., 291 v°.
toutes les choses qui mont semblé estre utiles.
Oraprime, v. Orprimes.
SEYSSEL, tr. Thucydide, II, 7 (57 v°). — Loration
Oraterie. Art oratoire. — Le très noble art
qu'on dit oraterie. J. B O U C H E T , Labyr. de fort,et harengue des Thebains contre les Plateens. III,
41 r° (G.). — Et mesmement quand pour oraterie 10 (97 r°). —• Hortense,filled'un orateur, fut adIlz n'ont laissé Part de chevalerie, Et scavent bien mise a proposer devant les seigneurs de la chose
publicque telle oration que les postérieurs l'ont eu
parler et faire mieux. ID., Ep. mor., II, m , 10.
Art d'oraterie. Art oratoire. — En mercianten
la admiration pour faconde et louenge muliebre.
tienne seigneurie Dont luy a pieu ton art d'orate- C H A N G Y , tr. Instit, I, 4.
Oratoire 1 (adj.) (H. D. T. 1564). — Ceulx qui
rie A moy monstrer qui tout ignorant suis. ID.,
usent aux histoires longues harengues et conEp. famil, 43.
Orateur. Écrivain. — De comédie ont esté tions... pevent justement estre reprins par ceulx
sectateurs Et escripvans plusieurs bon orateurs, qui entendent lart oratoire. SEYSSEL, tr. Diodore,
C'est assavoir Cratin, Aristophane... Plus Menan- III, 1 (85 r°).
(Subst.). Art oratoire. — Bien qu'il [Caton l'Ander, Eupoliz, Plautius. J. B O U C H E T , Ep. mor., I,
cien] fust l'un des premiers de la ville, tant en
13.
Prosateur. — [Maistre Jehan Molinet] ne fai- l'oratoire qu'en la médecine. PASQUIER, Lettres,
soit autre estime de la tienne industrie, sinon telle 1,2. — On y enseignoit la grammaire, l'oratoire,
que du prince et principal maistre des orateurs l'histoire, la poésie, la médecine et la philosophie.
ID., Recherches, IX, 37.
et poètes de la langue françoise. L E M A I R E , Illustr.,
1. III, A Guill. Crétin (II, 256). — On jugerait que Art d'oratoire. Art oratoire. — N'est-ce ung
plaisir de lire en une hystoire? N'est-ce ung soûlas
ces compositeurs Sont aussi tost poètes qu'orateurs. FONTAINE (dans Marot, Epistres, 52). — de veoir Part d'oratoire? Anc. Poésies, VI, 270. —
Jehan Boccace, non moins poète qu'orateur. SE- Platon et Aristote tiennent le premier lieu en la
VIN, tr. Philocope, Ep. du translateur. — Ne philosophie... Cicero et Hortensius en art d'oratoire. B U D É , Institution, ch. 4. — Amelin, lequel
t'ébahis si je ne parle de l'orateur comme du
poète. Du BELLAY, Deffence, I, 12. — Le poète etavoit devant En cent façons monstre combien il
est sçavant, Soit en philosophie ou en l'art d'oral'orateur sont comme les deux piliers qui soutoire, Soit à sçavoir traiter les faits de nostre histiennent l'édifice de chacune langue. II, 1. —
toire. R O N S A R D , Poèmes, Excellence de l'esprit
Tant de gentils poètes et façons orateurs. R A B E 34
V
LAIS, V, Prologue.
— Une longue centurie d'autres l'homme (Y, 232). — H o m m e subtil, et qui s'exerçoit
en
Part
d'oratoire.
T
H
E
V
E
T
,
Cosmogr.,
VII, 4.
poètes et orateurs galliques. Ib. — De là sont ve— César Auguste y apprenoit [à Apollonie] l'art
ORATOIRE 2
— 530 —
d'oratoire, lors qu'il fut appelle à l'héritage de son Périclès, 35 v°. — A M . de Ronnesalles, orbateur,
pour m i millers d'or, a x m 1. le miller. Compt. de
oncle Jules Gesar. XVIII, 5.
Oratoire 2. Prie-Dieu. — Anne... gardant sa dép. du chat, de Gaillon (G.).
maison... et devant elle un oratoire, et près d'elle Orbe (orbus). Privé, resté seul, abandonné.—
ung orillier. Texte de 1519 (G. Compl.). — Le dit La vefve orbe et prompte Vengeancefit...PHIarchevesque l'a conduit sur un oratoire couvert L I E U L , tr. Pétrarque, 1. IV, Triomphe de Chasteté.
de velours cramoisy... sur lequel s'est mis à ge- — M a vieillesse, orbe et privée de tout contentement, fors de toy. M O N T R E U X , Berg., Journ II
noux. L ' E S T O I L E , Mém., VI, 304 (G., Compl.).
(Antiq.). Sanctuaire. — (A Delphes). Ainsi 85 r°.
Aveugle. — O Fortune... les mondains... te
quil entrait dedans loratoire ou se donnoient les
oracles et respons divins. S E L V E , tr. Plutarque, prient et adorent ta deité orbe et aveuglée. ANON.,
tr. Flammette (1537), ch. v, 60 v°. — U n mattois...'
Timoleon, 95 v°.
trouvant une bande d'aveugles de Preuilly... leur
Oratrice, v. Orateur.
Orature. Éloquence. — Poeterie est une va crier, Tenez, mes amis, voilà un escu que je
science particulière, qui suyt art de mesure et de vous donne... Ces orbes bien joyeux de ceste auorature. J. B O U C H E T , Regnars traversant, 43 a mosne se vont loger en une hostellerie. G. BOUe
(G.). — Julius Caesar décréta et ordonna quil sen C H E T , 19 Seree (III, 237).
Borgne. — Chiquanous issu du chasteau et reyroit a Rhodes affin deviter lenvie de ses contraires, et trouver aucun repos a apprendre lart monté sus son esgue orbe (ainsi nommoit il sa juet science dorature. G. M I C H E L , tr. Suétone, I, ment borgne). R A B E L A I S , IV, 13.
Sombre. — Quand le temps est orbe et sans
2 v°. — Caesar fut si prestant en orature militaire
vent.
B E L O N , Nat. des oys., 7, X X V I I I (G).
quil acompara sa gloire deloquence mesmement
Coup orbe. Coup qui n'entame pas la chair. —
ou la transcenda aux plus prestans et maistres
dorature par son urbanité de parler et facunde Ces huict ou neuf... lassez à la fin et mouluzdes
rethoricque. 25 r°. — Cicero rescript aussi a Cor- coups orbes qu'ilz receurent se sentirent quasi
nélius Nepos de leloquence de Caesar, disant : qui hors d'haldne. Amadis, Y, 53. — Quand après
mettras tu devant Caesar en dignité dorature? plusieurs jours l'apparence des coups orbes qu'il
avoit eu au visage s'en fut allée. L E M A Ç O N , tr.
25 V .
Engin doratures. Talent oratoire. — Germani- Decameron, IX, 8. — Ainsin à coups de coutelace
cus avoit... engin doratures selon toutes doctrines Et à coups orbes de sa masse, Il conquist pour
son butin L'AUemant fier et mutin. R O N S A R D ,
et éloquences. Ib., IV, 133 v°.
Orature. Discours. — Il aymoit si fort les grecz Odes, I, 6. •— Scipion PAfricdn fut un matin
sermons et parolles que souvent faisoit au sénat trouvé tout roide mort en sa maison, sans aucune
ses oraisons et oratures continuellement en langue cause apparente dont peust estre procedee ceste
grecque. Ib., Y, 186 r°. — [Néron] receut la cou- mort si soudaine, sinon que lon apperceut dessus
ronne par ses oratures, vers et oraisons latines. VI, le corps quelque marque de coups orbes que lon
194 v°. — [Titus] prompt estoit tant en grec que luy avoit baillez. A M Y O T , Caius Gracchus, 10. —
en latin es oratures. X I , 260 v°. — Quelque belle Par un grand coup orbe (encore qu'il n'y ait fracorature que Jhesus leur feist, oncques ne rabes- ture à l'os) cause de l'esbranlement du cerveau,
serent leur courage. B O U R G O I N G , Bat. jud., IV, 22 il se fait souventesfois ruption desdites veines et
artères. P A R É , III, 4. •—• Leurs causes primitives
(G.).
Style. — Apres nostre petite inception moyen- sont coups orbes, cheutes de haut, destorses. V,
nement faicte et en simple orature touchant l'in- 18. -•—• Par grands coups orbes, c o m m e de baston
tencion generdle du livre. J. B O U C H E T , Regnars pesant... souvent les os du crâne sont froissés.
VIII, 6. —• Le sang se peut espandre dans le corps,
traversant, 36 a (G.).
pour estre frappé de coups orbes, comme sont
Oravant. Dorénavant, désormais. — Ce doux
ceux
de baston, de masse, de pierre, et pour dire
A m o u r se glisse en vostre cueur : Et m'a promis
qu'oravant rigoureux N e sera plus à m o y pauvre en un mot, de toutes choses qui peuvent conamoureux. G R E V I N , Olimpe, p. 14. — II fauldra tondre, meurtrir. X , 1. — Pour éviter les coups
qu'oravant la feste cyprienne Se face dans m o n orbes et dangereux D e la teste et du pied du
cueur. P. 70. — Car de tout ce que je puis Et grand cerf mal'heureux. G A U C H E T , Chasse du
qu'oravant pourray dire, Son redevable j'en suis. cerf, p. 205. — Il vient bdssant tousjours; car
P. 158. — Faire or-avant c o m m e nous. ID., Esba- son aisle lassée Des coups orbes et drus est jà
his, II, 2. — Qu'il m e promette qu'oravant II ne toute cassée. ID., Vol pour héron, p. 346. — Le
sera plus si fascheux. V, 4. —• M o n cœur m'aban- peuple là assemblé... s'oppose à sa capture et, à
donna, m a liberté aussi, Demeurant or' avant en force de gorrettes et de coups orbes, font lascber
la prinse à ces preneurs. G. B O U C H E T , 27 e Seree
éternel soucy. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv., 52 v°.
Orbalestre. Bonnet à l'orbalestre, v. Bonnet. (IV, 203). — Quelques blesseures et coups orbes
Orbandale, n o m donné à la ville de Chalons, que ces paysans reçoivent... ils ont leur remède.
à cause de trois bandes de briques dorées que l'on L E L O Y E R , Spectres, IV, 11. — Le courage...
voyait dans ses murailles. — A raison de telle s'augmentoit en Balde : et tous fuyent les coups
ceincture de cercles d'or, elle fut appellée orban- orbes de son baston. A N O N . , tr. Folengo, 1. V (L
dale, ainsi que nous le témoignent quelques an- 130). — (Fig.). Heribert et Thibault beau père et
gendre,
àRAanciennes
face
ouverte
donnèrent
les
coups
orbes.
ciens
esquels
est
Orbateur.
phevres,
soient
tailleurs
besoignoient
trouvé.
(G.). romans,
estoient
1588.
de
tailleurs
Batteur
pierre,
autour
Smassons,
A I Ndyvoire.
Ttaincturiers,
d'or.
-ladicte
Jseuls
U L Iymagineurs,
E—Nce
S,ELes
matière
Lmot
Mesl.
V Eorbateurs
artisans
, d'orbandale
tr.hist,
et
sculpteurs,
Plutarque,
la dispoqui
et
p. or534 bien
les
vieux
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II,
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III,
voulurent
[les
trenchans
X10.
V I5que
peintres]
—,(III,
2.J'ayme
d'étoffe,
quelques
ruer
comme
383).
denecontre
nostre
autant
pour— ensera
les
Il
—
531
—
ORCHIL
ront mettre orbec pour or fin, ni tornesol pour
plus déplorable que de voir une mère privée de
azur. 1570. Stat. des vitriers de Nantes, 323 (Gay,sa postérité, et quant et quant despouillée de tous
Gloss. archéol).
ses biens, et pour comble de misère et surcharge
Orbelle (en). A la ronde. — Si je m e sens des- d'insupportable affliction, la mendicité succéder
à l'orbite? 8, p. 1106.
honnoré ou point Par vostre escript, que si bien
Séparation. — L a solitude et l'orbite rendoient
on libelle, Je vous prometz que j'yray en orbelle
à nostre prince la sienne [sa vie] moins aggreable,
Par voz maisons menant tant de luyttons, Et
et luy diminuoient le désir et le soin de la conserdonneray tant de coups de bastons Dessus voz
litz, à l'heure qu'on sommeille, Que n'oserez tirer ver et chérir, lu., A la Royne à son arrivée à Marseille, p. 665.
pied ne aureille. B O U R D I G N É , Faifeu, Ep. à
Orcanette (H. D. T. 1562). — 1546. Les
MM. les Angevins.
fueilles a... asprettes, c o m m e l'orcanette. R A B E Orbet. Aveugle. — (Fig.). Enluminant par
LAIS, III, 49. — 1559. Aucuns y meslent de l'angrant vivacité Les cueurs orbetz par infidélité.
cluse (vulgairement l'orcanette). M A T H É E , tr.
Act des Apost., vol. I, 104 b (G.).
Orbiculaire. Parties orbiculaires. Testicules.Comment, sur Dioscoride, 38 a (Vaganay, Franc.
— Quant à ceux qui, de gayeté de cœur et seule- mod.).
Orce. Bâbord. A orce, à orche, à orse, à ource, à
ment pour leur plaisir, auroient fait désarçonner
ourse. A bâbord, à gauche. — Il appella ses prinde la gibecière de leurs serfs leurs parties orbiculaires, ils sont poursuivis à mort. C H O L I È R E S , cipaulx commîtes, et leur descouvrit son entreprinse. Parquoy tournèrent à ourse, et avecq' le
4e Matinée, p. 138.
Douleur orbiculaire. Douleur des testicules. —vent gracieux de ponent suyvirent la routte délibérée. Amadis, Y, 29. — Prenans congé d'EsplanLe seigneur Nicodeme, lequel estoit d'autre costé
dian, singlerent à ource. V, 34. — Laissans l'isle
assez tourmenté du mal que sa douleur orbicude Tenedos à ourse. V, 51. — Descouvrismes une
laire luy engendroit. Ib., p. 127.
navire marchande faisant voile à orche vers nous.
Orbicularité. Circonférence. •— L'imperateur
de toute l'orbicularité de la terre. B O U R G O I N G , R A B E L A I S , IV, 5. — Voyez vous cy devant à
orche ce hault rochier...? IV, 66.—-La treizième
Rat. jud., I, 31 (G.).
[satrapie] estoit des Hellespontins qui sont à
Orbiculé. Circulaire, arrondi. — Le boys qui
ourse si naviguez celle part. S A L I A T , tr. Hérodote,
est entre les dactes n'est pas rond ne orbiculé
III, 90. — Naviguans entour l'Afrique, ilz
comme es oliviers. Jard. de santé, I, 154 (G.).
Orbiere. Œillère. — (Fig.). Et n'y a point de avoient eu le soleil à ourse. IV, 42. — [L'homme]
Dans subtils bois porté, navires hasardeuses, Prabeste à qui il faille plus justement donner des orbieres, pour tenir sa veue subjecte et contrainte tiquoit à tous vents toutes vagues ondeuses, A
poge, à orse, droit. S C È V E , Microcosme, 1. III,
devant ses pas, et le garder d'extravaguer ny çà
p. 89. •— Vers terre à ourse il te convient tenir : A
ny là. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 318).
travers l'onde à ourse tira et bouge E n grand déOrbiflexeur, n o m de certains muscles de la
tour : fuis le rivage à pouge. D E S M A S U R E S , tr.
main. — Ceux de l'intérieur dont l'un est dict
Enéide, III, p. 138. — Nort-Noroest-Oest... va en
paulmier Et deux orbiflexeurs font tous le poign
liberté avec un soufflement doux et gracieux, soit
plyer. A U B I G N É , Création, XIII (III, 425).
Orbitan. — A u x racines de l'œil vint la flèche qu'il donne en pouppe, soit qu'il guide à orce.
cruelle Droit dessous l'orbitan. J A M Y N , Iliade, A N O N . , tr. Folengo, 1. XII (I, 336). — (Fig.). Je
XIV, 49 r°. (En grec : ù7t' ôçpooç, sous le sourcil). voys et viens aux ventz de la tempeste D e m a
Orbite (orbitas). Perte des parents, des en- pensée incessamment troublée : Ores à poge, or' a
fants ; veuvage. — Le changement de m a joyeuse l'orse tempeste Ouvertement et aussi à l'emblée
vie en une misérable viduité et orbite de m o n filz. L'un après l'aultre. S C È V E , Délie, 393.
Faire ourse. Virer à bâbord. •— Lors c o m m e le
VINTEMILLE, tr. Cyropedie, IV, 13. — M e sentant, à ceste heure, preste d'estre desamparee et pillote et bien expert nocher, Cherchant noude mary et defilz,les deux chères personnes qui velle terre, aperçoyt le rocher O u quelques bancs
me soient au monde, si je suys triste et esploree, couvera en l'incongneu rivage, Faict ourse à l'autre
ce n'est pas de merveille, car les angoisses de per- part craignant faire naufrage. A U B I G N É , Création,
pétuelle orbite ja environnent m o n ame. 1560. IV (III, 350).
Alector, f° 85 (G.). — Nous c o m m e vefves esplo- O r c h a d e (ô/xâç, -dcSoç). Sorte de vaisseau de
transport. — Les grosses orchades, les amples
rées qui ont perdu leurs maris, combien qu'ils ne
thalameges, les fors guallions. R A B E L A I S , III, 51.
soient pas morts, si sont-elles en vefvage, et ont
double occasion de pleurer sur leur orbite et la Orche, v. Orce.
Orchestre (H. D. T. 1547). — 1520. Néron...
servitude de leurs espoux. D u V A I R , Médit sur
Jeremie, ch. 5. — Qu'il mette la main à quelque retourna au théâtre, beuvant et mengeant au
mylieu des sièges des sénateurs et en l'orchestre
endroit qu'il voudra, il y trouvera une playe à
panser... Icy l'appellera le vefvage de sa sœur, devant tout le peuple. G. M I C H E L , tr. Suétone,
de-là l'orbite de son frère. ID., Constance, 1. III, VI, 198 v°.
Orcheveleure. Chevelure d'or, blonde. —
p. 373. — La fortune, pour la combler de misères, luy auroit par une mort précipitée ravy des L'an est trois fois à m o n malheur coullé
mains ce cher et seul gage qui luy restoit [son fils Qu'Amour, laçant l'orchevelure blonde... A le
pouvoir de m o n a m e volé. 1554. L E C A R O N , Claire,
après son mari], et par ceste orbite redoublée
1 auroit accablée d'une intolérable douleur. ID., 174 (Vaganay, Mots).
Arrests... en robe rouge, 1, p. 926. — Pour cercher Orchevelu. A u x cheveux d'or, blonds. — Je
quelque support à son veufvage affligé, lequel, n'ay point prins maîtresse orchevelue, N y se vanoutre les incommoditez que l'orbite a accoustumé tant d'une blancheur neigine. D E S A U T E L S ,
d apporter, a eu ceste surcharge d'avoir le de- Amoureux Repos, sonn. 70.
Orchil. Sorte d'oiseau. — Les oiseaux pour
mandeur et les siens pour ennemis. 5, p. 1058. —
l'orage mutin Fuyent loin de la mer, et la rouge
Que sçauroit-on excogiter de plus injuste et de
ORCHITE
—
5
gorgette Et l'orchil vont rentrant en leurestable.
creuseH A U D E N T , Apologues, II, 107. — Ceste
gent cruelle... se repaist très ordement de chair
logette. B E L L E A U , Bergerie, Appar. de la lune (II,
de cheval. S A U V A G E , tr. P. de Jove, I, 307 (G.).—
67).
Epicure n'a jamais entendu parler d'autre voOrchite (ôpxÏTiç). Variété d'olive. — Les
lupté
que de celle qui à la brutalle s'espand ordeolives posies blanches, ou les orchites, ou radioles,
ment par le corps. CHOLIÈRES, 4 e Ap.-disnée
ou royales. C O T E R E A U , tr. Columelle, XII, 47.
p. 163. — Et les ayant traisnez par la ville ordeOrd. Sale (au sens concret). — Il escoute En
ment, Que le feu soit enfin leur dernier monuplein marché six ordes harangeres. M A R O T , ment. PASQUIER, Lettres, X X , 2. — (Fig.). Ne
Epistres, 13. — La serpillière d'un ord et sale huil-permette le ciel Que je souille mes mains ordelier. RABELAIS, I, Prologe. — Une orde grenouille. ment dans cefiel.ID., Jeux poet, Elégie (II, 871).
PIBRAC, Quatrains, 21. — Son orde pourriture. Méchamment. — Dois-tu... Par tes escriptssi
Sat. Men., Petits vers faits pendant les Estats,
13. blasmer Celle qui onc ne te commist
ordement
— Ses mains ordes de fumier. A N O N . , tr. Fooffense? Ane Poésies, X, 13.
lengo, 1. II (I, 55). — L'orde verolle. R É G N I E R ,
Orderon. F e m m e sale. — Mais avez ouyl'orSat. 11.
deron, Comment elle est bien gracieuse. Anc.
(Au sens abstrait). — Ores luy recorde De son Théâtre, II, 106.
meffait, et hayt son yvresse orde. L E M A I R E ,
Ordeusèment. Salement. •—• (Fig.). La mort
2e Conte de Cupido (III, 49). — Mon cueur loyal... viendra, je ne sçay quant, Et me prendra soubm'a bien sceu reprocher que j'ay tort De l'avoir
dainement, Et m e suis tant ordeusement Goumis en un logis tant ord. M A R O T , Elégies, 14. — verné en ce monde icy. Anc. Théâtre, III, 403.
Oublie la mauvestié De l'orde jeunesse mienne.
Ordeux. Sale. — J'ay gdle et apostume, Je
ID., Psaumes, 21. — Il menoit une vie si orde et suis meseau et très vilain, ordeux. Ane Poésies,
si vilaine que rien plus. CALVIN, Serm. sur Daniel, VII, 32. — (Fig.). Et vrayement j'ay intention
35 (XLII, 21). — Ta voix orde. BAÏF, Francine, De laisser ceste ordeuse vie. Ane Théâtre, III,
1. II (I, 185). — Eulx... commencèrent à dire des 401.
paroles ordes et sdes. A M Y O T , Sertorius, 26. •— On dit aussi ordous. — Trestous Tes trous OrTon orde escriture. R O N S A R D , Response à quelquedouz. M A R O T , Epigr., 15. —• Hordous Merdous
ministre (Y, 415). — C'est Childeric... Ord de Esgous, Le feu de sainct Antoine te ard. RABEluxure. ID., Franciade, IV (III, 152). — L'orde LAIS, I, 13. — Juniperus, disciple de S. François,
et sale avarice de ceste femme. L A R I V E Y , tr. Stra- un très-vilain ordou. ESTIENNE, Apol Hérod.,
parole, IX, 1. — L'orde convoitise. D E S P O R T E S , Table (II, 444).
Elégies, I, 9. — Est-ce un nom si estrange? — Il Ordinaire. Repas ordinaire. — Rolandine...
n'est pas estrange, mais deshonneste, voire ord et feingnit d'avoir m d à une jambe, et disnoyt et
sale. ESTIENNE, Dialogues, I, 271. — La loy di- souppoyt de si bonne heure qu'elle n'dloit plus à
vine... nous reçoit en son giron, pour vilains, l'ordinaire des dames. M. de N A V A R R E , Heptam.,
ords et bourbeux que nous soyons. M O N T A I G N E , 21.
I, 56 (I, 445). — Cette orde conclusion... III, 1
Courrier ordinaire. — Je vous ay escrit derniè(lll, 257). — Se souiller les mains d'un très-ord rement par l'ordinaire du monde où je suis à prémassacre. B R A N T Ô M E , Admirai de Chastillon (IV,sent. Var. hist., IV, 247.
2991). — U n ord Sardanapale. A U B I G N É , TraOrdinance. Ordonnance. — Ung grand prince
giques, II (IV, 74). — Une orde menterie. (IV, 76). généreux, pourveu de beaucoup de grandz capi— Il faut tout de bon mettre la main dans les retaines et de bons hommes aux ordinances. MARplis de nos cœurs, pour en arracher les ordes pro- NIX, Corresp., p. 363.
ductions que nostre amour propre y fait. Fr. de
Ordinateur. Ordonnateur. — Il fut ordonné
SALES, Lettres, 938 (XVI, 118).
que nul thresorier ou officier du roy n'auroit la
charge, direction et maniement de ces derniers,
mais que les trois Estats commettroient certains
postz. R A B E L A I S , II, 17.
personnages bons, honnestes et solvables, pour en
Mauvais, désagréable, pénible. — Les passeestre les ordinateurs. PASQUIER, Recherches, II, 7
temps et consolations... M e font recors des téné- —• Celuy qui estoit ordinateur de ces deniers fut
breuses Chartres, D u grand chagrin et recueil ord aussi appelle thresorier de France. 11,8. — Je me
et laid Que je trouvay dedans le Chastellet. M A - conformeray... au privilège commun des roys et
ROT, Enfer. — Ceste prime avoit changé sa belle princes, lesquels pour estre les premiers ordinaet plaisante saison en un ord et fascheux y ver... teurs de leurs loix, se donnent loy de n'y obeyr.
B R A N T Ô M E , Reyne d'Escosse (VII, 415).
ID., Lettres, II, 5. — Le roy est pardessus la loy,
Or hostel. Mauvais lieu. — Que personne au- il se peut dispenser de la loy, comme celle de lacune... ne tiengne en cest or ostel. 1519-1529. quelle il est ordinateur. ID., Plaidoyé pour le du
Reg. aux Consaux. Arch. Tournai (G.).
de Lorraine (I, 1081). — Je suis à présent direcOrdelot, dimin. d'ord. — Ord, ordelot. E S -teur et ordinateur des affaires secrets et imporTIENNE, Conformité, Mots françois pris du grec,
tants de Pestât de la saincte Union. Sat Men.,
p. 215. — Cuisinier. Gras, souillard, charbonné...
Har. de M. de Lyon, p. 129. — Ce bien tellement
ordelot. L A P O R T E , Epith., 101 r°. — Souillard rangé
ou
et ordonné ne peut estre sans un souverain
Souillon. Gras, cuisinier, ord ou ordelot. 384 r°. —•
bon et sage ordinateur, et provident. CHARRON,
Tombereau. Boueux, vilain, ordelot. 402 v°. — Dise chrest, I, 9. — C'est un degré pour parvenir
Vilain. Rude, maussade, chiche, meschant, sor- à l'ignorance de Dieu, que de vouloir nier sa prodide, maupiteux, casanier, ord ou ordelot. 423 r°. vidence immense... et... priver... le père et ordiOrdement. Salement, grossièrement, bruta- nateur de l'univers de ses opérations ordinaires.
lement. — Les vieulx qui mangeussent beaucoup, L E L O Y E R , Spectres, VI, 1.
sallement et ordement... de nécessité nous les de(Fém.). Ordinatrice. — La nature universelle
vons reprendre. L A GRISE, tr. Guevara, III, 18. ordinatrice de toute chose produite du chaos,
— Trop plus m'est la chose acceptable Mourir en
T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. II, p. 201.
honneur a vray dire Qu'ordement vivre en une
Répugnant. — J'euz un aultre procès bien
hord et bien sale contre maistre Fyfy et ses sup-
— 533 —
Ordinatif. Qui confère un ordre. — C'est donc
un sacrement ordinatif, distinctif et potestatif.
ORDRE
choses temporelles et mortelles s'engendrent ordonneement et regleement. A M Y O T , Fatale desM O N T A I G N E , tr. Sebon, ch. 307.
tinée. —• Elles s'y conduisent très ordonnément.
M O N T A I G N E , II, 12 (II, 217). — C'est un outraOrdination. Ordre, ordonnance. — Ensuyvant donc l'antique ordination, Mars, apvril, m a y geux glaive à son possesseur m e s m e que l'esprit,
du temps vernal seront. Anc. Poésies, VI, 27. — à qui ne sçait s'en armer ordonnément et discrettement. (II, 318). — Le prix de l'ame ne consiste
Trouverait tous ces dessusnommez par une cerpas à aller haut, mais ordonnément. III, 2 (III,
taine raison universelle estre adaptez à l'ordination céleste. D E R O Z I E R S , tr. Dion Cassius, 269). — Tout h o m m e peut dire véritablement,
mais dire ordonnément, prudemment et suffisam1. X X X V I I , ch. 5 (5 v°). — Ceux qui estoient gément, peu d'hommes le peuvent. III, 8 (IV, 19).
néraux des aydes l'estoient tant pour l'ordination
Ordonner. Ordonner qqn. Lui assigner un emdes deniers à quoy ils dévoient estre employez
ploi. — Aultre mal ne leurs feist Gargantua, sinon
que pour la distribution de la justice en dernier
ressort. P A S Q U I E R , Recherches, II, 7. •— Les géné- qu'il les ordonna pour tirer les presses à son imraux qui estoient commis pour l'ordination des primerie. R A B E L A I S , I, 51.
Ordonné. Disposé. — [Gargantua] passoit par
finances venans des aydes l'estoient aussi pour le
les salles et lieux ordonnez pour l'escrime. R A B E fait de la justice. Ib.
LAIS, I, 24.
Ordiner. Ordonner, mettre en ordre. — Scays
Estre mal ordonné du cerveau. Avoir le cerveau
tu ordiner ta leçon? P A L S G R A V E , p. 495.
dérangé. — Charles VI... qui estoit adonc mal orOrdineur. Ordonnateur. —• Thaïes fut ordineur de l'an en 365 jours. F O S S E T I E R , Cron. Marg. donné de son cerveau... P A S Q U I E R , Recherches,
II, 4. — Dieu veut que Charles le Gras devienne
II, 67 r<> (G.).
Ordiole (hordeolus). Orgelet. —• Les ordioles mal ordonné de son cerveau. II, 10. —• Charles V I
qui viennent aux paulpieres. Jard. de santé, I, 7 estoit mal ordonné de son cerveau par certains
intervalles de temps. III, 26.
(G).
Ordir 1. Salir, souiller. — Auquel pays (quand Ordonneur. Ordonnateur. — Charles Damboyse ordonneur de Bourgogne. M . d'AMBoisE,
mes armes ducales Y flamboyoient) maint ruysseau
tout ordy D u sang rommain, que lors j'y espandy. Descript. de Fortune, 84 v°. — Zenon n o m m e le
dispositeur et ordonneur des choses de nature et
M A R O T , Jugement de Minos.
S'ordir. Se salir. — Pource qu'au lieu de passerle créateur de tout l'universel Logos. Tr. Lacpardessus, vous vous y assoyez, vous ne faictes tance, p. 365 (G.). — Ils disent que Dieu est le
que vous y salir et ordir. D u V A I R , Saincte Philo- premier moteur, et non pas l'ordonneur. L A B O D E R I E , Harm. du monde, p. 38 (G.). — Homère a
sophie, p. 2.
Devenir sale. —• Si une rue s'ordist, il ny a qui accoustumé de n o m m e r les plus vaillans et plus
royaux h o m m e s meritans mieux de commander,
la nettoyé. L A G R I S E , tr. Guevara, II, 31. —
Charles... demanda à ses cappelains qui avoit ordonneurs de peuples. A M Y O T , Propos de table,
1,2.
l'eau plus nette, ou la fontaine, ou les ruisseaux
Ordou, v. Ordeux.
ja esloignez de leur source. Tous respondans que
Ordoyer. Salir. — Mais on ne doibt ordoyer
c'estoit la source (car tant plus les ruisseaux s'esloignoient, plus ils s'ordissoient). F A U C H E T , la blancheur D e linnocent des vices du pécheur.
Pièce attr. à L E M A I R E (IV, 349).
Antiq., VII, 1.
Ordoyé. Sali, souillé. — Lesfierstoreaus, danOrdi. Sali, souillé. — Qui est celuy si outré de
colère qui vueille rompre ou briser l'ouvrage qu'il gereus et rebelles, Qui vomissoient flammes et
s'est tant pieu à polir et mener à perfection, pour feus divers, D'aspre venin ordoyez et couvers.
le voir sali et ordi? D u V A I R , Médit sur les Ps. de F O N T A I N E , tr. Ovide, Ep. 12, p. 224.
Ordre. Costume, parure. — Pour faire oblier
la Penit, 31.
entièrement à la damoiselle ceste follye, la m e n a
Ordir 2, v. Ourdir.
Ordisopiratz, mets imaginaire. R A B E L A I S , V, bientost à la court, en tel ordre et si gorgiase
qu'elle avoyt occasion de s'en contenter. M . de
33 ms.
N A V A R R E , Heptam., 59. — Vous semble-il qu'elle
Ordissure, v. Ourdisseure.
Ordon. Tâche, besogne. Chier en l'ordon. Etre soit en ordre convenable, et parée c o m m e il apau-dessous de sa tâche. — Ce vieil radoté a plus partient à une fiancée...? L A R I V E Y , Escolliers, IV,
de soixante ans, et veux devenir amoureux, puis 1. — L'ayant revestu de l'une de ses robes et mis
en ordre de gentilhomme, le vint luy-mesme préchie en l'ordon. L A R I V E Y , Tromperies, IV, 7.
Ordonnance. Gens d'ordonnance. Cavaliers pe- senter au seigneur. P A S Q U I E R , Recherches, V I , 22.
En ordre. Équipé. — Narcisse ell' vit en ordre
samment armés. — Capitaines espers, preux chevaliers, Cueurs d'escuyers, gendarmes et archiers, à la m o d e de chasse, E n main l'épieu tranchant,
au dos une cuirasse D'une once mouchetée. V A U Hallebardiers, aussi gens d'ordonnance Se mettent sus. G R I N G O R E , Entreprise de Venise (I, 155). Q U E L I N , Foresteries, I, 8.
Bien vêtu, bien paré. — T u auras f e m m e en
— Cornette se dit des gens de cheval qui ne sont
pas de la gendarmerie de France, qu'on dit ceux ordre et bien en poinct. S A I N T - G E L A I S , Paraphr.
des ordonnances. E S T I E N N E , Dialogues, I, 365. d'une Elégie d'Ovide (II, 181). — [L'Espagnol]
Ordonneement. E n bon ordre. —
Cestoit souffre coustumierement de la bouche, mangeant
un peu de pain, quelque fruict ou salade, avec la
chose piteable de veoir ce douloureux triumphe
belle eau claire, pour se tenir bragardement en
ainsi marcher ordonneement en grant silence et
taciturnité. L E M A I R E , Pompe funeralle (IV, 259). ordre. T H E V E T , Cosmogr., XIII, 1.
Mettre en ordre. Vêtir, parer. — Il requist... à
D'une manière bien ordonnée. — Pour gouverner très ordonneement. Act. des Apost, II, 110 c son père qu'il lefisthabiller et mettre en ordre de
(G.). — La seconde providence est celle des se- mesmes ses autres frères. L E M A Ç O N , tr. Decameconds dieux qui vont par le ciel, par laquelle les ron, Y, 1.
Se mettre en ordre. Se bien vêtir, se parer. —
V
[La reine] feit apporter les robes plus précieuses
34*
ORDRE
— 534 —
qu'elle eust, et se meist en ordre ainsi que fait plus L E R O Y , tr. Aristote, VIII, 3. — D u ciel d'airain les fondemens tremblèrent Dessous le pied
souvent celle qui désire estre trouvée belle et
aymée. Amadis, V, 52. — Faictes en sorte, toy et des dieux qui s'assemblèrent Tous marchans
ta mère, que tout soit bien net en la maison, et d'ordre en leur siège appresté. R O N S A R D , Franciade, I (III, 12). — D'ordre en son rang un chapuis mets-toy en ordre et te pare. L A R I V E Y , Conscun s'approcha Et pour manger sur l'herbe se
tance, 1,2.
Bien en ordre. Bien vêtu, bien paré. —• Qui est coucha. III (III, 96).
Régulièrement, tour à tour. — D'ordre la nuict
ce seigneur tant bien en ordre et à qui voz gens
portent tant d'honneur? L O Y A L
S E R V I T E U R , sombre Venoit après le jour et le jour après
ch. 54. — A u septe de ce mois furent pareillement l'ombre. M A G N Y , Odes, II, 239.
Ordre. Moyen, possibilité. — A u moins ne pourreceus les ambassadeurs de Senes bien en ordre.
R A B E L A I S , Lettres (III, 355). — Le meilleur advis rons nous estre assailliz qu'en lieu estroit, aultrequ'ayent pris les coupeurs de bourse ha esté de se ment considérez vous mesmes quel ordre il y autenir bien en ordre : car quand ilz estoyent habil- roit de résister à tant de gens et de pied et de cheval. Amadis, Y, 41. — A elle seule je conterai mon
lez chetivement, ilz n'eussent pas osé se trouver
parmy les gens d'apparence. D E S P É R I E R S , Nouv. affaire, estant asseurée que, s'il y a ordre, elle le
Récr., 80. — Et bien ! dit le coultelier, l'appelant trouvera. M . de N A V A R R E , Heptam., 72. — Hz se
voyoyent de tous costez enfermez, sans ordre
Monsieur (car il le voyoit bien en ordre). 81. —
d'en pouvoir eschapper. A M Y O T , Fabius, 6.
Adoncq'... veid une damoyselle bien en ordre
77 n'y a ordre. Il n'y a aucun moyen, aucune
montée sur un pallefroy, qui venoit à luy. Amapossibilité, il est impossible. — Je croy quil ny a
dis, II, 13. — Cf. Ib., III, 16. — H z rencontrèrent... une troupe de belles jeunes dames, et ordre de purement agencer tel langage. TORY,
Champ fleury, A u x lecteurs. — Quand il fut
bien en ordre, qui venoient toutes d'unes nopces.
dehors, il ne savoit de quel costé aller, car d'dler
L E M A Ç O N , tr. Decameron, IV, Préamb. — Son
à Lyon, il n'y avoit ordre, à cause qu'il n'avoit
chappeau estoit de soye noire, sur lequel estoit
pas ung denier. Nie. D E T R O Y E S , 39. — De les
attachée une riche enseigne... Bref, il estoit fort
bien en ordre et encores plus adroict à cheval. bailler à ses voisins, il n'y avoit ordre, d'autant
M. de N A V A R R E , Heptam., 24. — Les Utopiens... que le faict de sa maison estoit congneu, ou pour
le moins bien suspect. D E S P É R I E R S , Nouv. Récr.,
estimoient que ces troys ambassadeurs si bien en
ordre fussent valetz, ou quelques criminelz, à rai- 5. — Il n'y avoit ordre d'empescher les dévotions
son de leurs cheines d'or. L E B L O N D , tr. Morus, de la damoiselle. 45. — D e n o m m e r les verges des
1. II, 55 v°. — Le vieil h o m m e et la jeune femme, magiciens serpens, il n'y avoit ordre, CALVIN,
Instit, XII, p. 630. — Gandandel... eust bien
sa bruz, voians ce prince beau, bien en ordre et
gaillard, lereçoiventtrès-volontiers. L A R I V E Y , tr. voulu retenir la parole qu'il avoit legierement
proférée : mais il n'y avoit plus d'ordre. Amadis,
Straparole, IX, 3. — [Les femmes] qui estoient
de maison, riches, mieux en ordre et de plus belle II, 22. —• D e combatre contre tant de millions
apparence. L E L O Y E R , Spectres, II, 3. •—• (Par dhommes, ilz veoyent bien quil ny avoit ordre.
compar.). Il advint sur ce poinct A cestuy paon, S E L V E , tr. Plutarque, Thémistocle, 4 r°. — Avons
de beaulté curieux, D e se vanter qu'oyseau il n'y esté vers le roy Lisuart, pour essayer à mettre
a point Qui soit plus beau, mieux en ordre et en paix entre luy et noz compaignons...toutesfoisil
n'y a eu ordre. Amadis, IV, 9. — Amadis... vopoinct Q u e luy. H A U D E N T , Apologues, I, 190. —
Iuntiers eut revocqué la promesse qu'il avoit juOr sur tous la huppe fut celle Qui fut en la feste
trouvée L a mieulx en ordre et la plus belle. II, 104. rée : mais il n'y avoit plus d'ordre. IV, 36. — Il
n'y a ordre que nous prétendions d'estre du corps
Beau, orné, élégant. — L a belle dame... le
de Christ, nous abandonnant à toute licence. CALmena dedans ung cabinet le mieux en ordre qu'il
VIN, Saincte Cène (Y, 443). — Le duc l'dla veoir
estoit possible. M . de N A V A R R E , Heptam., 25.
Mal en ordre. Mal vêtu. — Pantagruel... ren- pour la consoler, mais il n'y avoit ordre. M. de
N A V A R R E , Heptam., 70. — L'impétuosité et la fucontra un homme... tant mal en ordre qu'il semreur du peuple estoit telle qu'il n'y avoit ordre
bloit estre eschappe es chiens. R A B E L A I S , II, 9. —
U n pauvre vieux fauconnier, chassieux, bossu, de l'appaiser. A M Y O T , tr. Diodore, XI, 14. —
mal vestu, qui ne sçavoit approcher de son maistre Alexandre... considéra la situation et nature des
pour luy dire à Dieu... pour estre mal en ordre, lieux, ou les montaignes et les roches estoient si
fut apperceu par le conte. B R A N T Ô M E , M. de Bure roides et si droittes qu'il n'y avoit ordre d'y passer. X V I I , 14. — Ainsi... ont faict messieurs les
(I, 316).
D'ordre. Par ordre, en détail. —• Poursuyvons gens d'église... quand ils ont veu qu'il n'y avoit
maintenant d'ordre un chascun mot. C A L V I N , plus d'ordre de couvrir leurs simonies. ESTIENNE,
Instit, IV, 191. —• Geste histoire est bien de tel Apol. Herod., ch. 20 (I, 418). — Il n'y eust ordre
de le sauver, car il moreust à la minuict. M O N L U C ,
poids qu'elle mérite d'estre deschiffree par le
menu, et examinée d'ordre. L E L O Y E R , Spectres, I. I (I, 205). — II n'y avoit ordre d'entrer par là à
cause du grand feu qui estoit en icelle porte.
VII, 1. — Il assemble ceux de son plus estroit
L. IV (II, 221). — Mais il n'y a ordre, on ne peult
conseil et leur recite d'ordre tout ce qui luy estoit
vivre en ce m o n d e sans acquérir des ennemis. (II,
advenu. VII, 15.
321). — Les chrestiens de Levant... ont des turE n ordre. — Entré, voyez justement près
bans rayez de diverses couleurs... car de le porter
l'huys une cheville à laquelle pendoient d'ordre
tout blanc, si un h o m m e n'est mahométan, il n'y
colliers, estulles [lire estrilles?], aguillons, fouetz.
D u F A I L , Baliverneries, p. 46. — L à dessous les a point d'ordre. T H E V E T , Cosmogr., VI, 5. — Il
n'y auret ordre de tenir suspectes toutes celles qui
estendars D e la chair séditieuse Flotoient d'ordre
ses soldars D'une vague audacieuse. R O N S A R D , se fardent. E S T I E N N E , Dialogues, I, 240. — Les
Odes, V , 5. — Le rustique moissonne Les on- Vénitiens lui demandoient une grand'somme et
si execive qu'il n'y avoit nul ordre de la payer.
doyans cheveux du sillon blondissant, Les met
B R A N T Ô M E , M. de Guise (IV, 223).
d'ordre en javelle. D u B E L L A Y , Antiq., 30. —
O n ne peut rien, on n'arrive à rien. — Quelles
Ulysses maintient le passetemps estre bon, quand
les h o m m e s sont resjouis : et les personnes as- nouvelles m'apportez vous? — Il n'y a, dist Galsises d'ordre à table oyent chanter par la maison. let, ordre : cest h o m m e est du tout hors du sens.
35 —
RABELAIS, I, 32. — Quand il y eut bien ahanné,
et qu'il veid qu'il n'y avoit ordre. D E S P É R I E R S ,
Nouv. Récr., 36.
On ne peut faire autrement. — N e craignes en
ung sault périlheux d'hazarder la vye du soldat :
il n'y a ordre ; il fault que quelqu'ung se sacrifie
pour le public. M O N L U C , 1. IV (II, 295).
Ordre. Moyen de résoudre une difficulté. —
S'ils [deux amis] requeroient de vous des offices
contraires, quel ordre y trouveriez vous? M O N TAIGNE, I, 27 (I, 239). — Je ne veux oublier l'objection que font les Epicuriens à cette transmigration de corps en autre... Ils demandent quel
ordre il y auroit, si la presse des mourans venoit
à estre plus grande que des naissans. II, 12 (II,
312).
Ordre (Relig. antiq.). Initiation. — D e jour en
jour le courage m e croissoit de prendre les ordres
et sacremens de l'Eglise, et m'en allois souventefois vers le grand prestre, le supplier qu'il m e
baillast le premier ordre et degré de la religion.
L O U V E A U , tr. Apulée, X I , 6. — Voicy le jour...
auquel tu recevras par mes mains l'ordre de la religion, et que tu seras insinué aux secrets de la
déesse. XI, 7.
Rang. — Aulcuns de la bande... donnèrent fièrement sus nos gens, mais peu profitèrent, car
tous feurent repceuz entre les ordres, et là ruez
OREE 1
lanier ayant grosse teste, les pieds bleuz et orez.
B E L O N , Nat. des Oys., p. 123 (G.).
Oré 2. Vendredi oré, v. Orer.
Oreadelete, dimin. d'oreade. — Ma driadete,
naiadete, M a napée oreadelete. V A U Q U E L I N , Foresteries, II, 2.
Orée 1. Bord, lisière. — Carpalim... apperceut
à l'oree du boys un beau grand chevreul. R A B E LAIS, II, 26. — Passans de là par l'oree de la
touche en plain chemin. I, 38. — E n loree dun
bois. D u F A I L , Propos, ch. 4, p. 27. — Les arbres
fruictiers estoyent tous au dedans vers le centre
du jardin... et les sterilles estoyent aux orées tout
à l'entour. A M Y O T , Daphnis et Chloé, 1. IV, 62 v°.
— A l'oree de quelque vert boccage. ID., Antoine, 9. — C o m m e un qui s'est perdu dans la forest profonde, Loing de chemin, d'oree, et d'addresse, et de gens. J O D E L L E , Amours, sonn. 30
(II, 16). — Ce fossé prenoit de l'orée du bois à la
chapelle. A U B I G N É , Hist. univ., XIII, 2. —
Jusques à l'eurée d'un bois. XIII, 6. — A l'orée
d'un grand bois. X I V , 6.
Bord, rive, rivage. — E t estoit l'oree du port
tout alenviron pleine de sacrifices. A M Y O T , tr.
Diodore, XIII, 1. — E n coustoyant l'oree de la
Sicile pour aller à Egeste. XIII, 2. — Sans cause
Jupiter la terre a séparée D'une vagueuse mer, Si
les hardis mortels de l'une à l'autre orée Font
parterre. R A B E L A I S , I, 48.
État. — Je vous demande justice et vengeance leurs vaisseaux ramer. G A R N I E R , Troade, 1775. —
de la plus malheureuse f e m m e qui fust jamais, II... embellit le port de la Tournelle Sainct Berqui m'a mis m o nfilsCupidon en tel ordre que nard d'un quay, afin que l'orée de la rivière de
Seine fust de toute part semblable. P A S Q U I E R ,
voyez. L A B É , Débat, 3.
Ordre (fém.). — Je te prometz, si ordre n'y est Lettres, VII, 10. — [Les rivières de Loire et de
mise... Que tous les roys, j'entendz les chrestiens, Seine], sur l'orée desquelles ils establirent leurs
Et leurs subjectz, à souffrir en auront. Anc. Poé- demeures premièrement en la ville de Blois, puis
sies, III, 70. — Lors l'empereur... Le c a m p or- en celle de Rouen. IB., Recherches, Y, 3. — C o m m e
donne, à leur grande prière ; Puis deux coursiers dist un jour à sonfilzle père de Themistocles, le
pourmenant le long d'un port et des orées de la
d'une puissance egalle Leur a transmys en ordre
singulière. M A R O T , Vers inéd., Chant 23 (IV, 176). mer. B R A N T Ô M E , Consalvo de Cordova (I, 136).
Bord. •— Nous avons veu noz prédécesseurs...
— L'ordre qu'elle avoit mise à le faire entrer et
sortir. Amadis, II, 13. — Si ordre n'y est mise. que Dieu absolve (ce disant en haulsant loree de
J. B O U C H E T , Ep. famil, 1. — [Sonfils]mettoit son chappeau). D u F A I L , Propos, ch. 2, p. 17. —
une ordre non veue à ses affaires. D u F A I L , Propos Messire Jean, le feu curé de nostre parroisse, esch. 7, p. 55. — L'ordre de ménage est souldaine. tant au hault bout... haulsant les orrees de sa
Sotties, III, 288. — Fault premièrement considé- robbe. Ch. 3, p. 21. — Si d'adventure il y avoit
rer quelle ordre doit estre mise sur les enfans. L E quelque limon au fond, il s'arrestoit aux orées du
R O Y , tr. Aristote, VII, 17. — Mais contre l'ordre ventre [du gobelet]. A M Y O T , Lycurgue, 9. — II...
pourpensee. B A Ï F , Poèmes, 1. VIII (II, 398). feit encore mettre aux deux orées de ces chemins
ainsi pavez deçà et delà d'autres pierres un peu
— C'est ce Dieu qui a... Seu le tout disposer
d'une ordre tant gentille. A U B I G N É , Création, I relevées... pour aider les voyageans à monter à
cheval. ID., Caius Gracchus, 1. — Eutrapel...
(III, 329). — L a sacrée Hermandad va en bonne
jettant l'oree de sa cappe sur son espaule... répliordre. ID., Faeneste, IV, 17.
qua maintes choses. D u F A I L , Eutrapel, 1 (I, 69).
Ordure. Saleté. — L'ordure de cest animal
— L a [main] dextre sert à toucher l'oree et bord
[le porc] en sa façon de vivre apporte encore
quelque mauvaise qualité à sa chair. A M Y O T , Pro- du chapeau ou bonnet. 3 (1,100).
Abord, environs. — L'orée des terres cognues
pos de table, IV, 5. — (Au sens abstrait). A m o u r
est saisie de marests, îorests profondes, déserts
les cœurs gentils de toute ordure exante. B A Ï F ,
Poèmes, 1.11(1.11,100). — Sauf les fausses couleurs et lieux inhabitables. M O N T A I G N E , II, 12 (II, 297).
Partie, côté, région. — Le jardinier estant surdequoy il [César] veut couvrir sa mauvaise cause
et l'ordure de sa pestilente ambition. M O N T A I G N E , venu pour entendre de sa maistresse en quelle
orée du jardin il planterait des choux. D u F A I L ,
II, 10 (II, 120).
De l'ordure. Quelque chose de mauvais. — Or Eutrapel, 3 (I, 103). — Les cannibdes... ont le
bruit d'estre les plus meschans et redoutez de
sus, quand j'en auray bien enduré, je seray contraint m e fascher. Tay toy, qu'à lafinil n'y ayt toute ceste orée. C H O L I È R E S , l re Matinée, p. 20.
Entrée, commencement. •— L'orée de l'hiver.
de l'ordure ! L A R I V E Y , Morfondu, III, 6. — Je ne
m'yfiepoint, je crain qu'il y ayt de l'ordure en P A S Q U I E R , Lettres, Y, 12.
L'oree. A u bord, le long, aux abords. — Les
nostre fait. ID., Tromperies, I, 2.
porteguydons et portenseignes avoyent m y s leurs
Ordure en lafleute,v. Fleute.
guidons et enseignes l'orée des murs. R A B E L A I S ,
Ordurement. Souillure. — Mon enfant,
I, 27. — Les pèlerins... se mirent en franchise
n abuse jamais Ton cueur en ces orduremens
l'oree des dentz. I, 38. — Il les mettoit à pied et
Monddns. Anc. Poésies, II, 240.
delivroit
tenent avecques
leurs chevaulx
soy l'oree
auxde
dictz
la haye.
pèlerins,
I, 44.
les re—
OREE 2
— 5Î
Car l'homme en foy ressemble à son ouvrage,nous mangeront les aureilles mesouan. RABELAIS
I, 39. — Je prens ce que veus pourchasser, Mieux
L'arbre planté l'orée d'un rivage, Qui son bon
fruit produit en la saison. M A R O T , Serm. du bon qu'Orion qui va chasser. Les perdris mangent mes
pasteur. — L'oree de la montaigne en laquelle oreilles. F O R C A D E L , p. 157.
Moses receut la loy des Juifz, le peuple voyoit les Secourre l'oreille, secouer l'oreille. Ê
voix sensiblement. RABELAIS, IV, 56. — Elle le ciant, indifférent, ne se soucier nullement. —
laissa es mains de Garnier pour le conduire et re- Quand les meschans n'auront point esté du tout
cognoistre roy es villes de la nouvelle conqueste, accablez de quelque mal, ils ne font que secourre
qui estoient l'orée de la rivière du Rhin. PAS- Paureille, et les voila quittes, ce leur semble. CALVIN, Serm. sur Job, 76 (XXXlV, 187). — Comme
QUIER, Recherches, Y, 24.
un chien qui a eschappe un coup de baston, il ne
Orée 2. Pluie d'orage. — Ou de l'arc qui promet aux pleines altérées D'arrouser leurs seillons fait que secourre Paureille. 134 (XXXV, 199).—
de fécondes orées. D u B A R T A S , lre Sem., 3e /., Nous ne faisons que secourre Paureille (comme
p. 133. — Aux mois plus chauds la doux-tom- on dit) quand nous sommes eschappez [de malabante orée... Fait reverdir les prez. ID., 2 e Sem., die], et mettons tantost en oubli tout ce que nous
Arche, p. 164. — Ces petits crapaux, que quelquefaisons semblant d'avoir cognu. ID., Serm. sur le
tiède orée Dans les fentes des prez verse sur la cantique d'Ezechias, 1 ( X X X V , 526). — Il ne le
chaut gueres de ce qui leur est dit, ils n'en font
seree. Ib., Colonies, p. 243.
que secourre Paureille. ID., Serm. sur l'Ep. aux
Oreillade. Coup sur l'oreille. — Un des deux...
conceut... je ne sçay quelle mauvaise impression, Corinthiens, 18 (XLIX, 809). — Il monstre
quy fust cause le saluer d'une oreillade, suivy qu'Esau ne s'est estonné de rien, qu'il a esté
d'un tel desordre que les assistanz en tombèrent comme un chien, et qu'il n'a fait que secourre
Paureille après avoir beu et mangé. ID., Serm. de
tous pasmez. Var. hist, II, 320.
Oreillard. Sot? ignorant?. — Geux-îa qui Jacob, 5 (LVIII, 81). — La naïfveté des anciens
sont enflez de la maudicte haleine De l'orgueil habitateurs, qui n'estoient point addonnez à ce
desdaigneux, après que sur la plaine De ce monde péché détestable, dont les Turcs et plusieurs
autres ne font que secouer Paureille. THEVET,
oreillard ils ont faict leurs grands sauts, Ils sentent
de fortune et du sort les assauts. M A T T H I E U , Cosmogr., IX, 9. —• Moy qui suis roy de la matière que je traicté... ne m'en crois pourtant pas
Aman, II, p. 37.
du tout. Je hazarde souvent des boutades de mon
Oreille. Faire l'oreille sourde, prester l'oreille
sourde. Faire la sourde oreille. — Le sénat faisoitesprit, desquelles je m e deffie : et certaines
l'oreille sourde, montrant ne se point souvenir finesses verbdes dequoy je secoue les oreilles.
des promesses qu'il leur avoit faites. A M Y O T , Co- M O N T A I G N E , III, 8 (IV, 41).
riolan, 5. — Pépin... presta l'oreille sourde à ces Se tirer les oreilles. Se faire des reproches. —
remonstrances. PASQUIER, Recherches, III, 4. •—mal qui en vient, que les parens s'en tirent à eux
Voyant qu'elle prestoit Paureille sourde à son seuls les aureilles et s'en mordent les doigts,
ambassade, il se retira puis après. III, 29. — Les comme on dit. K E R Q U I F I N E N , tr. Gelli, Disc. IV,
ecclésiastiques... supplièrent le roy que les re- p. 111.
Oreilles de Bourbonnois. Grandes oreilles. —
gistres de cette cause fussent biffez... à quoy il
Aultres croissoyent par les aureilles... Et dict on
presta aureille sourde, III, 33.
que en Bourbonnoys encores dure l'eraige, dont
A doubles oreilles. Des deux oreilles, attentivement. Escoutons doncques à doubles oreilles. sont dictes aureilles de Bourbonnoys. RABELAIS,
II, 1. — Es pays de Bourbonnois (où croissent
M A R N I X , Differens, I, ni, 1.
mes
belles oreilles) fut jadis un médecin très faAvoir une oreille aux champs et l'autre à la
ville.
S'occuper de deux choses à la fois. —• Le crime est meux. D E S PÉRIERS, NOUV. Béer., 94. — En ceste
d'autant plus agravé si nous avons une aureille au province sont ceux que les Espaignols ont appelchamp et l'autre à la ville (comme on dit), et que iez oreilonez, c'est à dire oreillez, non qu'ils ayent
nous ne soyons point du tout arrestez et addonnez, de quelque difforme et monstrueuse grandeur...
mais pource qu'ils les ont plus grandes que leurs
à luy et à sa parole. CALVIN, Serm. sur l'Ep. aux
Galates, 33 (L, 688). — Leurs propos, lesquelsvoisins : et pource leur ont donné ce sobriquet,
j'entendois parfois, m'estant assis tout exprès comme nous disons en France, oreilles de Bourauprès d'eux ; et, ce pendant que je faisois sem- bonnois. T H E V E T , Cosmogr., XXII, 8. — On dit
blant de deviser avec sa cousine, j'avois, comme que les Bourbonnois ont les oreilles plus grandes
e
l'on dit, une oreille aux champs et l'autre à la que tout lerestede la France. G. B O U C H E T , 14 Seree
(III,
5k).
ville. T U R N E B E , Contens, II, 1.
Grandes oreilles. — Nous appelions les gens in-(Les oreilles rares en Gascogne : parce qu'on
doctes et sans esprit grandes oreilles et grands coupait les oreilles des larrons). — Les aureilles
seront courtes et rares en Gascongne plus que de
asnes. G. B O U C H E T , 14e .Seree (III, 54).
coustume. R A B E L A I S , Pantagr. Prognost, ch. 3.
Faire grandes oreilles. — Vous savez qu'il fault
endurer Des femmes en plusieurs manières... S'il — Et est chose plus rare entre les moines d'estre
en est qui soient coustumières De tencer, ce n'est docte que les aureilles ne sont en Gascongne.
pas merveilles ; Mais, s'ilz commancent les pre- M A R N I X , Differens, II, v, 2.
mières, Il fault faire grandes oreilles. Anc. Poésies,Tenir le loup par les oreilles, v. Loup.
IX, 155. — U n ancien proverbe dit : « Incontinent Oreille. Oreillette. — L'un des dits coups donna
jusque dans Paureille de son cœur. PUSSOT, Jourqu'ils sont mariez les oreilles leur pendent d'un
pied » (dans Le Roux de Lincy, Proverbes, II,nalier, p. 136 (G., Compl.).
Ce qui couvre l'oreille. — Pour gratifier les
320).
discentibus et les bacheliers à simples
Faire lever l'oreille. Éveiller, exciter? — clericis
Sus,
sus ! qu'on se resveille ! Voicy vin excelent Qui reilles frizées. M A R N I X , Differens, II, i, 13. — Tel
faict lever l'oreille ; Il faict mal qui n'en prent. arguments les arment aussi bien qu'un chapperon
doctoral à deux oreilles. II, i, 16.
L E H O U X , Vau de Vire, I, 22.
Oreilles d'un soulier. Ce qui sert à l'attacher. —
Les perdrix mangent mes oreilles. — Les perdris
Et
tu en as souliers
à belles(II,
oreill84).
es. BER O Adi
L D Eque
, Parvenir,
Committimus
—
537 —
OREILLER
Oreille. Anse. — Le meuble de table... plats,Oreiller. Écouter. — Doit il présumer, n'enplats-escueles, assietes, escueles-à-oreilles. SERquester Qui est Michaut ne Michelet, Veiller,
RES, VIII, 3. — De dire que tous ces petits sacre- oreiller, escouter S'il cognoistre mouches en laict?
menteaux seroient comprins soubs le sacrement Anc. Poésies, III, 242 — Il va. — Il vient. — Il
de pénitence... est une raison sans resonnance et oreille. — Il escoute. Anc Théâtre, III, 257. —
un pot sans oreilles. M A R N I X , Differens, II, n, 6.Les seigneurs pretz, merveilleux bruyt s'eslieve.
Tirer l'oreille à un pot, à une bouteille, au Quoy,
vin. que dit-on? on regarde et oreille. CRÉTIN,
Boire. — Ou nom du pot, ou nom du verre, Ou Débat sur le passetemps des chiens, p. 79. — Là s
nom de la grosse boteille, A qui, comme bien resjouissoient les compagnons attendans le rustre
porrez croire, J'ay maintes fois tiré Paureille. Dieticquo, lequel estoit demeuré en la ville, oreilAnc. Poésies, III, 77. — Gentilz suppostz, aujourlant etregardant.Comptes... adventureux, 24 (I
d'huy je conseille, Pour éviter d'avoir la bouche 134). — Le barbier de Caesar... ne laissant rien à
fade, Qu'en ung preau, au dessoubz d'une treille, fureter, rechercher et oreiller, pour ceste defliance
Acesflaconsvous tirerés l'oreille. C O L L E R Y E , Cry naturelle qu'il avoit. A M Y O T , César, 49. — Ceste
pour les clercs du Chastellet, p. 273. — Si à manière
l'hostel de curieux alloient çà et là, oreillant là
y avoit de bon vin, Croire bien fault qu'où service où ils entendoient le bruit des moulins. A M Y O T ,
divin Ne le mettoient, mais luy tyroient Paureille. Curiosité, 16. — Le dieu Apollon Se plaist à oreilBOURDIGNÉ, Faifeu, ch. 6.
ler le bal de la chanson Que faites retentir sur la
Vin à une oreille, d'une oreille. Très bon
vin,azurée. C H A M P R E P U S , p. 128.
corde
vin de première qualité (contenu dans une cruche
Rendre capable d'entendre, d'écouter. — Orà une anse). — Voicy du gourd piot à une aureille phée... Frenant lesfleuvesou des vens la rage,
Avec des aulx, oignonnetz et bon pain. Vers 1530. Lors qu'il oreilloit les forests suivantes, En vain
Anc. Poésies, I, 241. —• O le gentil vin blanc...marchantes. B U T T E T , Sec. liv., Ode 7. — Ainsi
Hen, hen, il est à une aureille, bien drappé, et de Line, Hésiode, et celuy dont la lyre Oreilloit,
bonne laine. RABELAIS, I, 5. — Venant à l'oracle, comme on dit les rocs et les forests. D u B A R T A S ,
ayez soin n'escouter le mot sinon d'une aureille. Uranie, p. 422. — Ainsi rechanta quelquefois Sur
C'est, dist frère Jean, du vin à une aureille. V, 43.
la croupe sithonienne Orphé, qui oreilla les bois
— Car Atheneus nous expose Que ce tréteau es- A u son de sa lyre ancienne. G A R N I E R , Troade,
toit bouteille Pleine de vin à une aureille. V, 46. 1223. — Jubal... attentif les escoute, Et fait sur
— Vin d'une oreille aux gens vieux Et goûteux ce modèle un luth harmonieux, Qui meine au bal
Sert de laict et nourriture. L E H O U X , Vau de Vire,les monts, rétrograde les cieux, Oreille les forests.
I, 38. — Nez qui chantent les très grandes merD u B A R T A S , 2 e Sem., Artifices, p. 148. — Le doux
veilles Du vin hoché à deux ou une oreilles. Var. sonnant accord de ta musette douce, En oreillant
hist, II, 336. — 1621. J'ay juré qu'au matin, les monts et les forests. M A T T H I E U , Eglogue de
Lors que je me réveille, Que d'unflaconde vin l'ingrat exercice de la poésie. —• En vain no
Qui soit à une oreille, J'en boiray quatre coups creusmes impuissantes Leur fuite pouvoir emPour laver l'estomach Et me chasser la toux. pescher, C'estoit de nos plaintes cuisantes VouChansons amour, de ce temps, p. 116 (Sainéan, loir
R. oreiller un rocher. D u M A S , p. 159.
S.S.,Y,91).
Oreille. Rendu capable d'entendre, d'écouter.
Oreille de Judas. Sorte de champignon. — Sal— Ainsi le grand Thracien De son lue musicien
lades... d'aureilles de Judas (c'est une forme de Tiroit les pierres oyantes, Lesfleuvesesmerveilfungus issans des vieulx suzeaulx). RABELAIS, IV, lez Et des chesnes oreillez Les testes en bas
60.
ployantes. D u B E L L A Y , Ode pastorale (H. C., IV,
Oreille prime, v. Prime.
187). — Et le chesne oreille, qui a l'heur d'en
Pendant d'oreille, v. Pendant.
jouir, Lors qu'elle va chantant les ennuis que j'enOreille de veau, v. Veau.
dure. BAÏF, Francine, 1. IV (I, 251). — Des monts,
Oreille 1. Qui a de longues oreilles. — Je
voyouir m a chanson, Vindrent les pierres
pour
Silène qui entre En son antre, J'oy les bois esmer- oreillees. D E S M A S U R E S , O. P., p. 24. — Les
veillez : Je le voy sur l'herbe fresche C o m m e il tronches aurillées Des vieux chesnes branchus,
presche Les satyres oreillez. R O N S A R D , Poèmes, les monts et les vallées Larmoyèrent transis desVoy. d'Hercueil (Y, 217). — Il ne se trouveraitsous le contre-son Et sous Pair mesuré de sa triste
point en Arcadie d'asnes plus magnifiquement chanson. B E L L E A U , Pierres Précieuses, Am. de
oreilles que nous serions. T A H U R E A U , Sec. Dial, Hyacinthe (II, 195). —• A ces chansons les chesnes
p. 123. — Asne. Musard, tardif... oreille. L A
oreillez Abaissèrent leurs chefs esmerveillez. R O N PORTE, Epith., 34 v». — Les dieux te feront tort SARD, Poèmes, Isles Fortunées (V, 162). — Car
si, changeant ta nature Et ton chef orgueilleux [Brinon] de sa voix toute belle, Que Calliope end ignorance rouillé, Ne te font voir dehors un mielle A ce hous esmerveillé, C o m m e s'il fust
grand asne oreille. BOYSSIÈRES, Estrille, p. 20. —
oreille, Fait venir à sa fenestre Pour ouyr parler
Da il est temps les lacs et pièges tendre Pour les son maistre. Ib.,Houx (V, 172). — C'est là l'oreille
oiseaux et cerfs timides prendre, Et a chasser aux rocher... Ce sont les bestes ployantes Sous les
îevres oreillez. 1608. L E B L A N C , tr. Georg., 44 v»chansons emmiellantes. J O D E L L E , Ode au comte
(G). — Est-ce pas leur bailler [aux Muses], au d'Alcinois (II, 329). —• Chesne. Branchu, vieil...
aeu de coronnes de laurier, à chacune un cahuet aureille. L A P O R T E , Epith., 79 r°. — Fresnes et
verd asmerement oreille et houpeté de belles pins ententifs à son chant [d'Orphée] Enclins à
franges bigarrées? T A H U R E A U , Sec. Dial, p. 164. bas leur chef tiennent panchant, C o m m e oreilles.
— Cahuet Oreille, verd, pendillant, houpelé. L ABAÏF, Poèmes, 1. II (II, 76). — Puis que mon
PORTE, Epith., 61 v°.
chant, ouï par monts et par valées, A peu rendre
. Qu'on suspend aux oreilles. — Bague. Pré- soubs lui les forests oreillees. B R A C H , Meslanges,
cieuse, ouvrée... suspendue, oreillee. Ib., 43 r°. 210 r°. — Voy s'entrecoudoyer à l'entour de ton
Qui a des anses. — Escuelle. Ronde, large,bers Les bois, mais oreillez. D u B A R T A S , 2 e Sem.,
oreillee. L A PORTE, Epith., 163 v°. — Reschaud.Trophées, p. 357 bis. — Orphé... a tiré les arbres
ureiue ou oreillonné, ardent, cuyvreux. 363 v°. Aureillez après luy. PASSERAT, Contre Phoebus. —
Oreille 2, v. Oreiller.
Ni
lées,
tant
Ni de
mes
jours
crispleures,
entendus
nides
tant
forests
de nuicts
aureillees.
veil-
OREILLETTE
— 538 —
ID., Eclogue dont le tiltre est Catin. — Son qui ar-d'autres furieux canons, avec lesquels ils abarache et tire à vive force D u haut s o m m e t des troyent Poreillon de la confession auriculaire.
monts plus soleillez Les durs rochers, les rendant M A R N I X , Differens, I, v, 4.
oreillez. B R A C H , Imitations, Aminte, III, 1. — Oreillonné. Qui a de grandes oreilles. — La
Alors, forests, vos testes oreillees Estoient tous- fable en est aussi plaisante que des hommes oriljours à m e s chants éveillées. G. D U R A N T , 127 v°. lonnez, sçavoir qui ont les oreilles si grandes
Oreillette. Petite oreille. —• Ton chien miqu'elles leur pendent jusques aux tdons. THEgnon, tremblant des oreillettes, Apres tes pas dru V E T , Cosmogr., X I , 21.
s'en va piétonnant. B U T T E T , Amalthee, 84, p. 235.
(Subst.). Celui qui a de grandes oreilles. — Ils
— A ce front, ce sein, Ce nez, ceste main, A ceste taschent de se les agrandir [les oreilles]... à fin
oreillete. B A Ï F , Div. Amours, 1. III (I, 389). —
que par ce signe ils soient cogneuz pour les plus
N o s poètes françois, n o m m é m e n t du M a g n y , se
riches et puissans de tout le royaume... Ces oreilsont pleus aux diminutifs d'une fort bonne grâce ; lonnez sont en ce pays là tout ainsi que les gencar ils font de petitelettes descriptionnettes, qui tilshommes en France et Espaigne lesquels sont à
sont fort agréablettes aux aureillettes délicate- la suyte de la cour et service de leurs princes. ID.,
lettes. T A B O U R O T , Bigarrures, I, 19.
X X I I , 8. —• E n ceste province [Cusco] sont ceux
Partie de la coiffure qui couvre l'oreille. —
que les Espagnols ont appeliez oreilonez, c'est
1514. Unes orilhetes de satin cramoisy esqueîles à dire oreillez. Ib.
y a quatre vingt huit perles... U n e bordeure à
Qui a des anses. Voir Oreille 1.
orilletes. Inv. de Charlotte d'Albret, p. 58 (Gay, Orein, v. Aurein.
Gloss. archéol). — Des aureillettes de satin cra-Orendroit. Maintenant. — [Fortune] se joue
moysi. R A B E L A I S , I, 13. — 1561. U n e bordure
orendroit à faire occuper lefilzdu plus grand roy
d'oreillettes où il y a une grosse poincte de dya- d'Asie en telz povres négoces pastoraux. LEmans, dix tables de dyamans avec vingt perles. M A I R E , Illustr., I, 22. — Or voyons orendroit
Inv. de Marie Stuart (Gay, Gloss. archéol). •— c o m m e n t il pouvoit ces choses si bien deviner. II,
Les aurillettes ne viennent pas bien quand elles 25. — E t qui d'entre eulx l'honnesteté demande
passent trop les aureilles, mais elles doivent arri- Voyse orendroit veoir de M o u y la bande D'adver sur le bord de Paureille. F. d'AMBOisE, Diaventuriers. M A R O T , Epistres, 3. — A bon droict
logues, I, 49 r°.
tu poursuys Q u e je te dye orendroit qui je suys.
Ce qui protège les oreilles. — A bonne cause
ID., Enfer. — Puis que parler à vous ne puis et
vouloit Xenocrates que lon meist aux enfans des n'ose, Q u e puis je faire orendroit autre chose.
aureillettes de fer pour leur couvrir et défendre
ID., Elégies, 24. — Menez joye orendroit. ID.,
les aureilles plus tost qu'aux combattons à l'es- Psaumes, 22. — Je voi bien orendroit Que se farcrime des poings. A M Y O T , Comment il faut ouïr, 2.der donc vraiment il faudroit. V A U Q U E L I N , Fo— Mieuîx nous vaudrait des aureillettes prendre, resteries, II, 4. — Passer tes gentes seurs souz siPour nous sauver de ces coups dangereux : Par là lence orendroit Je ne doy, ny le veux. D E S MAs'armoient les pugils valeureux, Quand sur l'arène S U R E S , Œuv. poet., Epistre. — Ce jour auquel nous
il leur falloit descendre. P I B R A C , Quatrains, 72.
s o m m e s orendroit, Le rendre heureux il te pldse.
Ce qui couvre les oreilles pour empêcher d'enID., tr. Enéide, I, p. 51. — Fay-moy mes gens astendre. — Elle ne nous attachera pas alentour des sembler orendroit. ID., David fug., 1159. — Ah!
oreilles les oreillettes de Xenocrates. A M Y O T , Pro- vrayment or-endroit T u auras n o m Elégie à bon
pos de table, VII, 5. — Cf. le 1 e r exemple de l'ali- droit. R O N S A R D , Epit. d'Anth. Chasteigner (V,
néa précédent.
273). •— Ce n'est pas tout d'une volonté pure Luy
Pendant d'oreille. — Messire Jan, confesseur souhaitter du bien : mais or endroit Luy pourchasdefillettes,Confessoit Janne, assez belle et jolye, ser par effet il faudroit. B A Ï F , Poèmes, 1. VI (II,
Qui, pour avoir de belles oreillettes, Avec un
300). — Je ne sçay quoy qui digne vous rendroit
moine avoit fait la folie. M A R O T , Epigr., 255. —
D'avoir le rang que tenez or en droit. L A TAILLE,
Pour carcans, orillettes, jaserans, gorgerins, Hymne à Madame (II, 30). — Tel qu'il estoit jachaines, brasseletz et tels affiquetz et metaulx, dis, tel il est orendroyt. A U B I G N É , Création, I
penses-tu estre meilleure? C H A N G Y , tr. Instit., I, (III, 332).
9. — Dieu ostera la façon de leurs souliers, carAlors, — E t se orendroit de parler la grâce
cans, jazerans, brasseletz, orillettes, aneletz. Ib. eust, Elle eust requis secours et ayde aucune.
— Cest h o m m e tira des aureillettes d'or d'un M A R O T , Metamorph., 1. I (III, 192).
demi sicle, et deux bracelets sur ses mains, pesans
Orenge, v. Orange.
dix sicles d'or. C A L V I N , Bible, Genèse, 24 (LVI,
Orer 1 (orare). Parler, faire un discours. — Le
35). — Aaron leurrespondit,Destachez les aureil- tribunal ou il avoit souventesfois harangué et
lettes d'or qui sont aux aureilles de vos femmes, oré. S E Y S S E L , tr. Appien, Guerres civ., IV, 4. —
de vosfilset de vosfilles,si m e les apportez. Ib., Ainsi et tant prient et subornent un truant et
Exode, 32 (LVI, 131). — Est-il licite d'avoir des jongleur pour que leur soit propice devant le
aureillettes, d'avoir de telles coiffes, d'avoir des prince, c o m m e si c'estoit un Cicero qui orast pour
tresses pour les cheveux, d'avoir des doreures, eulx au sénat. L A G R I S E , tr. Guevara, III, 44.—
ceci et cela? ID., Serm. sur la prem. à Timothee, 17 Caton obtint depuis de povoir orer par l'espace de
(LUI, 201). — Destachez les oreillettes d'or qui deux heures. D E R O Z I E R S , tr. Dion Gassius,
sont aux oreilles de vos femmes. 1563. Bible I. X X X I X , ch. 15 (32 v°). — Pericles estoit moult
Exode, X X X I I , 2 (G.).
craintif a orer. S E L V E , tr. Plutarque, Périclès,
Oreillon. Oreille. — Balde... luy prend [aune
33 r°. — Les amoureux... orerent devant toute
baleine] un de ses oreillons avec les deux mains. l'assistence, essaians de dire le mieux sur le thème
Falcquet... se saisist de l'autre oreillon. A N O N
proposé. S A L I A T , tr. Hérodote, VI, 129. — Pour...
tr. Folengo, 1. X X (II, 171).
restituer l'ancienne manière d'orer... L E R O Y ,
Anse. — Des escuelles a oreillons. B. J A M I N tr
tr. Isocrate, A u Roy. — E t pource faut il transféVives, Dial, 19 r° (G. Compl.).
rer l'examen et la correction de celuy qui aura
(Terme de fortif.). Orillon, épaulement. —
harengué en nous mesmes, en examinant si nous
(Fig.). [Les hérétiques] dresseraient une infinité I
—
539
—
ORES
commettons point par mesgarde de telles fautes
NIER, Porcie, 91. — L a mer de mes malheurs ores
en orant. A M Y O T , Comment il faut ouir, 6. —• Xan-crevé de rage. A U B I G N É , Poés. div., 2 (III, 209). —
tippus n'ouit jamais sonfilsPericles orer devant O debille raison, où est oreste bride...? R É G N I E R ,
le peuple. ID., Amour envers les enfans, 4. — E n Sat. 9. — Ores j'ay d'autres soins en semblables
advocassant au sénat ou orant devant le peuple. désirs. ID., Sat. 13. — Si je t'aymay jadis, ores je
THEVET, Cosmogr., XVII, 4. — E n sa façon sé- m'en repens. ID., Elégie zelotypique. — Le luth
vère il pence estre un Caton, E n sa forme d'orer
que j'accordois avec mes chansonnettes Est ores
un autre Cicéron. B R A C H , Poèmes, 1. III, sonn. 29. estouffé de l'esclat des trompettes. A U B I G N É , Tra— [Cicéron] avoit à orer en public, et estoit un
giques, I (IV, 31).
peu pressé du temps pour se préparer à son aise.
Or' et ores. Par moment. — Et quoy? Ce front
M O N T A I G N E , I, 39 (I, 321). — Ces anciens Roqui or' et ores Semble le ciel, quand il decœuvre
mains, dont les exercices estoient d'orer en un
Le plus luysant de son chef d'œuvre. D u B E L L A Y ,
sénat qui sembloit un consistoire de roys. D u Anterotique (H. C , I, 132).
VAIR, Eloquence, éd. Radouant, p. 149. — Songez
Ores... ores. Tantôt... tantôt. — Egalant ores
quelle rare chose c'estoit et admirable de voir quelqu'un d'iceux, ores le préférant aux Grecz.
ceste belle et sçavante reyne ainsy orer en latin. D u B E L L A Y , Deffence, I, 7. — Recuillant de cet
B R A N T Ô M E , Reyne d'Escosse (VII, 405).
orateur et de ce poète ores un nom, ores un verbe,
Prier, faire des prières. — Or ont ilz tant vers ores un vers, et ores une sentence. I, 11. — J'esles dieux labouré, Prié, oré qu'ilz ont une flou- père et crain, je m e tais et supplie, Or' je suis
rette En leur vergier. L E M A I R E , Temple d'Hon- glace et ores un feu chaud. R O N S A R D , Am. de Casneur (IV, 203). — Gens solitaires... doivent occu- sandre (I, 8). — Ilz estoient contraintz de servir
per leurs mains au travail, leur corps à jeusner, ores à un tyran et ores à un autre. A M Y O T , tr. Dioleur langue à orer, et le cueur à contempler. L A
dore, X V I , 19. — Seul je va dégorgeant m o n traGRISE, tr. Guevara, Prologue, 4 v°. — Qu'on vail ennuieux, Or dans les bois ombreux, or du
vienne orant au temple. C A L V I N , Serm. sur Dalong des rivages. BAÏF, Francine, 1. II (I, 191). —
niel, 19 (XLI, 521). — Lors que m a Sainte au Ores sa joye ores son dueil augmente. L. IV (I,
temple saint oroit. D E S A U T E L S , Amoureux Repos, 272). — Sa main nous fait tourner ores bas, ores
s. 46. — Puis que nous sommes propres à faire haut. D u B E L L A Y , Regrets, 82. — Appellans ores
prière, il le faut prier : et luy adresser nostre orai- les Sabins et ores les Romains. A M Y O T , Romulus,
son, puis que nous pouvons orer. M O N T A I G N E , tr. 19. — Ores j'aime la noire, ores j'aime la blonde.
Sebon, ch. 175. — Iceluy patient... crioit miséri- R O N S A R D , Elégies, Disc. 1 (IV, 16). — M o n ame
corde à Dieu, accusant sa faute, avec humble re- estonnee Balance inconstamment à vos divins
queste aux assistans d'orer et intercéder pour honneurs, Ores pour vos vertus, ores pour vos
luy. Var. hist, IV, 309. — Il n'estoit permis à grandeurs. A U B I G N É , Printemps, I, 32. — Je m e
nous autres femmes que de prier, orer, faire plains en langueur, Ores froid c o m m e neige, ores
vœux et jusnes. B R A N T Ô M E , Dames, part. II (IX, chaud c o m m e braise. R O N S A R D , Sonnets pour
450).
Hélène, II, 4. — G o m m e les choses qui flottent,
(Trans.). Prier. — [Ce proverbe], Le sainct de la ores doucement, ores avecques violence, selon que
ville n'est point oré, pourroit sembler avoir esté
Peau est ireuse ou bonasse. M O N T A I G N E , II, 1 (II,
mis en la place de cestuy-ci, que nous lisons es 3). — Le nocher gouverne son navire selon l'exevangelistes, Non est propheta sine honore nisi inpérience qu'il en a, ores tendant ou laschant une
palria sua. E S T I E N N E , Precellence, p. 233. — Et
corde, ores haussant l'antenne ou remuant l'avile veid en tel estât, priant et orant Dieu de ceste ron. II, 12 (II, 301). — Or ilz parient soldat et
façon. B R A N T Ô M E , Dames, part. II (IX, 595).
ores citoyen. R É G N I E R , Sat. 11. — Ores vainDemander. — Tant est remplye de grâce et
queur, ores vaincu et battu. B R A N T Ô M E , Empegentillesse Que ne vouldra plus m e faire rudesse reur Rodolphe (I, 93).
Si doulcement pardon pour m o y orez. M . d'AMOres que, Maintenant que. — Or' que le ciel
BOISE, Ep. et Lettres amoureuses, 118 r°.
malin, pour assouvir son ire, M e ravit m o n espoir.
Vendredi oré. Vendredi saint. — U n jour du D E S P O R T E S , Diane, I, 23. — Or' que l'humide
grand vendredi, un jour du vendredi auré, un nuict guide ses noirs chevaux...? ID., Hippolyte,
jour du vendredi sainct. E S T I E N N E , Apol. Herod., 75. — Or' que je suis absent du bel œil qui m e tue.
ch. 21 (II, 25). — C'estoit le jour du vendredy oré. ID., Elégies, I, 3. — Ores que je n'y suis plus, j'en
PASQUIER, Recherches, VII, 4. — Je suis aussi juge c o m m e si j'y estoy. M O N T A I G N E , III, 2 (III,
maigre que le vendred oré, et aussi défait que la 278). — Puisse tu... Rouler tes jours heureux en
semaine peneuse. B E R O A L D E , Parvenir, Allégationune heureuse paix, Ores que la Justice icy bas
S
(1,239).
descendue A u x petis c o m m e aux grands par tes
Ores. Maintenant. — Je croy fermement quen
mains est rendue. R É G N I E R , Sat. 1.
ce temps là les gens estoient plus grans quilz ne
Lorsque. — Ores que la pitié de la Parque
sont ores. L E M A I R E , Illustr., I, 36. — Nous vou-amiable D'un éternel sommeil m e vient siller les
drions qu'aussi hault voiler peusses Que... Parna- yeux, L'esprit se plaint de toy. A U B I G N É , Prinsus, Ou qu'eusses or le cheval Pegasus. M A R O T , temps, II, 3.
Epistres, 5. — Mais puis qu'avons un vray Mece- Quoique. —• N e m e dédaigne pas, maistresse,
nas ores, Quelque Maro nous pourrons veoir Ores que tu sois en jeunesse. B E L L E A U , tr. Anaencores. ID., Enfer. — Ce n'est ores que vous creon (I, 30). — Or' qu'il ait la peau serpentine...
QOibvez faire telz dons. R A B E L A I S , I, 46. — Les Si n'at-il rien de venimeux. ID., Petites Inv., Torspéculations phylosophiques deviendraient plus tue (l, 68). — Ores que je le prie, Si ne veult-il
familières qu'elles ne sont ores. D u B E L L A Y , Def- pourtant contregarder sa vie. G R E V I N , César,
fenceil, io. — Ainsi le temps doit abbatre l'or- III, p. 28. —• Ores qu'elle soit citoyenne D e la
gueil Qui defieriezores enfle son cœur. BAÏF, Mê- plaine neptunienne, Si n'y prend elle ses appas.
me, 1. I (I, 37). — Ores, c o m m e un aigneau qui B E L L E A U , Pierres précieuses, Perle (II, 187). —
sa nourrisse appelle, Je remplis de ton n o m les Ores que le faire soit plus naturel aux Gascons
antres et les bois. D u B E L L A Y , Regrets, 9. — P a m que le dire, si est-ce qu'ils s'arment quelquefois
su
te souvient
ores
D e la—belle
Pitys.
B E L L E A GU A, R - Lettres
autant de
la 303).
langue
du bras. soit
M O N sans
T A I Gyeux,
NE,
Bergerie,
Esté
(I, 210).
Il est
ore temps.
(IV,
— que
Or qu'Amour
ORESTEAN
—
540 —
si faut il prendre garde De ne voler trop haut. I discours... n'en trouvons nous quelcun qui face
pour nous? M O N T A I G N E , I, 40 (I, 350). — Or sus,
B E L L E A U , Bergerie, Amour d'Ixion (II, 26). —•
Ores que le sage ne doive donner aux passions hu- mes enfants, la mort est meshuy le seul moyen de'
maines de se fourvoyer de la droicte carrière, il vostre défense et liberté. II, 27 (III, 112).
peut bien... leur quitter aussi d'en haster ou reOrestean. D'Oreste.— Foy... incorruptible...
tarder son pas. M O N T A I G N E , I, 44 (I, 372). —
oresteane. L A P O R T E , Epith., 181 v°.
Ores que tous les deportemens de Fredegonde luy
Orfance, v. Orphance.
dépleussent, toutes-fois estant... prié par elle de
Orfanté. Privation d'enfant. — A u moins ne
vouloir estre parrain de son fils, il ne l'oza refuser.
m'oste pas ce que sans ta faveur Nature m'a
P A S Q U I E R , Recherches, Y, 25.
Ores que (avec le subjonctif). M ê m e si (avec donné, ne m'arrache le cœur, N e m e prive du
l'indicatif). — Qui sçayt si le m o n d e durera en- sang, et ne permets, de grâce, Qu'en orfanté je
e
cores troys ans? Et ores qu'il durast d'adventaige, vive. D u B A R T A S , 2 Sem., Magnificence, p. 379.
Orfaverie, v. Orfeverie.
est il h o m e tant fol qui se ausast promettre vivre
troys ans? R A B E L A I S , III, 2. — Ores que sibylle
Orfaverisé. Garnir d'orfrois, de passementene feust... quel interest encourrez vous avecques rie d'or ou d'argent. — Tout ainsi que les enfans,
elle confèrent de vostre perplexité? IIJ, 16. —
qui estiment plus bel habillement un hoqueton orOr' que du plus dur roc la pierre plus cruelle Eust faverizé d'archier de la garde qu'un saye de veesté vostre mère : or' que d'une lyonne Eussiez loux uniforme. A N E A U , Quintil, p. 177. — Sayons
tetté le lait et la rage félonne : Si ne devriez-vous brodez et orfaverisez à paillettes d'argent. SAUpas encores m'estretelle.B A Ï F , Francine, 1. II (I, V A G E , tr. P. de Jove, I, 45 (G.).
144). — Qu'aux hérétiques mesme, or qu'ils
Orfavrerie. Orfèvrerie. — Toutes beUes orfussent sans foy, N e rompe aucunement sa foy favreryes. Sotties, III, 293. — Il semble tout par
inviolable. L A T A I L L E , Prince Nécessaire, Chant II tout que la grand'sdle rie, Par les riches éclairs
(III, 117).
de tant d'orfavrerie. B U T T E T , Epithalame, p. 378.
Dores a présent Dès maintenant. — Dores a — Son chevd... estoit tout... couvert de bonne
présent oste toy... de m a veue. S C È V E , Flamete, orfœuvrerie. B R A N T Ô M E , Caesar Borgia (II, 210).
ch. 23.
Orfe. Sorte de poisson. — L'orfe, le congre, la
D'ores en avant, or' en avant. Dorénavant. — perche... craignent fort le froid. D u PINET, tr.
S'il est ainsi, tenons d'ores en avant escole de Pline, IX, 16 (G.).
bestise. M O N T A I G N E , III, 12 (IV, 190). — AppreOrfebvresse, v. Orfèvre.
nez par nostre d o m m a g e à vous gouverner d'ores
Orfebvreux.
D'orfèvre. — Esmail... Vert, bien avant d'autre façon. Sat. Men., Har. de
0
M. d'Aubray, p. 242. —• Je ne veux estre assis or' garré... orphevreux. L A P O R T E , Epith., 155 v .—
en avant si haut. B O Y S S I È R E S , Prem. Œuv., 61 v°. Marteau. Dur, laborieux, forgeur... febvreux ou
— Je veux or' en avant te rendre obéissance, orfebreux. 257 r°.
Orfelin, Orfenin, v. Orphelin.
103 r°.
De or en après. Dorénavant, désormais. — Si
Orfeuvre, v. Orfèvre.
que la raison de or en après mieulx quadrast et
Orfeverie. Orfèvrerie. — Puis luy donna une
plus congrue selon la disposition sideralle fust. belle espee de Vienne, avecques le fourreau d'or
G. M I C H E L , trad. Suétone, I, 18 v°.
faict à belles vignettes d'orfeverie. RABELAIS, I,
D'ore cy après. Dorénavant. — Et vouldroit 46. •—• D e u x clers bassins de bronze laborez, Et
mieulx en faire beaux villaiges que d'ore cy après illustrez d'orfaverie extrême. F O R C A D E L , p. 7.—
en feussiez a recommancer. Corresp. de Maxim. Ie1 Ilz... couvrent d'orfaverie leurs habillemens de
et de Marg. d'Autr., I, 189 (G.).
teste. S A L I A T , tr. Hérodote, I, 215. — J'ay cy deD'ores en là. Désormais. — Pensez que d'orenla vant spécifié leur équipage : mais ce a esté sans
Les pai'sans labourans ces champs la Descouvri- toucher aux riches habiUemens, dorures et orfaront de leurs socz dars de guerre. P E L E T I E R , tr. veries qu'ilz portoient en quantité infinie. VII,
Georg., 1. I, p. 71. — Estant prises, elles [les 83. — [Crésus] avoit sur luy tout ce qu'il estoit
bêtes] nous donnent tant de signes apparens de la possible d'avoir de plus exquis..., tant en pierrecongnoissance qu'elles ont de leur malheur qu'il ries que draps de riche couleur et ouvrages d'orest bel à voir que dores en là ce leur est plus lan- faverie. A M Y O T , Solon, 27. — Il [Mithridate]
guir que vivre. L A B O E T I E , Servitude, p. 18. — Si osta... les armes enrichies de broderie, d'orfavequelqu'un usoit de l'argent en telle sorte qu'il en rie et de pierres précieuses. ID., Lucullus, 7. —
fist son emploite en une chose et par ce moyen N o n par joyaux d'orfeveries O u précieuses piers'en trouvast mal... comment d'ores en là seroit à reries. B A Ï F , Poèmes, 1. I X (II, 443). — Blasmant
celuy l'argent profitable? ID., tr. Xénophon, l'orgueil des grands rois d'Assyrie, Qui, tous charch. 2. — Si tu caves profond dans la [terre] grasse, gez de riche orfeverie D'argent et d'or, demy
tu trouveras l'eau, et d'or en là de planter en dieux se monstroient. R O N S A R D , Bocage royal,
l'eau tu ne scaurois. Ch. 24. — Et si prohiba que (III, 231). — Le roy Aldefonse... vouloit faire
d'ore en là statue ne fust posée a aucun h o m m e vi- mettre en ouvrage d'orfaverie une belle croix d'or,
vant. 1569.LABouTiÈRE,tr. Suétone, p. 197 (G.). à laquelle il délibérait... faire enchâsser force
Jusques oires. Jusqu'alors. — II désirait faire pierres précieuses. L E L O Y E R , Spectres, lll, 9.
une conclusion et arrest final de nostre traitté,
Par confusion, ornement d'orfroi, de passemenexcusant la longueur y jusques oires entretenue. terie d'or et d'argent. — Riches aornemens de
M A R N I X , Ecrits polit, p. 226.
drap d'or et de soye enrichis de brodure et dorfaOr çà, exclam. — Or cza, messieurs, vous avez verie. L E M A I R E , Cour. Marg. (IV, 107). — Cf.
ouy... le différent dont est question, que vous R A B E L A I S , I, 8.
en semble? R A B E L A I S , II, 13. — Or çà, c o m m e n t
Orfèvre. (Prononc). — Qu'on sépare l'esest-ce en latin du feu? D E S P É R I E R S , Nouv. Récr., curne de l'argent, et I'orfeuvre fera le vdsseau
21. — Orça, respons moy, dist Grippe-minaud, à qu'il demande. C A L V I N , Instit., X V I , p. 763, —
cest énigme. R A B E L A I S , V , 12. — Orça, dist Panurge...
vous —
semble
de pourquoy
cestuy-cy...?
V , 28.
Or sus,que
exclam.
Or sus,
de tant
de
il —
ORGIEN
D'un sapphir blanc bien mis en œuvre Le dia- organe attraire. JODELLE, Amours, Chapitre de
mant se contrefait, Et n'y a si bon œil d'orfèvre l'Amour (II, 27). —• Neufveine, inspire moy d'un
Qui ne s'y trompe. B E L L E A U , Pierres précieuses,
organe plus forte. P A P O N , Disc à Panfile (I, 21).
Rubis (II, 201). —• L'autre charpente, et l'autre— Par la simple organe d'une si humble et fresle
est bon orfèvre, Qui prend de toy l'argent qu'il race de bergers. ID., Pastorelle, Au duc du Maine.
met en œuvre. R O N S A R D , Plutus (VI, 282). —• Et — Organes principalles De ses quatre vertus
ainsi que l'orfeuvre, estoffant son dessein, Y met qu'on nomme cardinalles. A U B I G N É , Création,
un diamant dont l'œil à tousjours dure. PASX V (III, 440).
QUIER, Jeux poet, lre part., 38 (II, 844). —
Organer. Prononcer. —• Tympaniser par criz
Quelque chose que puisse un excellent orfeuvre, haulx et publiques Et organer d'un chant vil
Où la lumière cesse, aussi cesse son œuvra. AUBI- sans accord Convient leurs noms. C O L L E R Y E , BalGNÉ, Création, II (III, 338). —• Et l'orfeuvre dou-lades, 1.
Organerie. Son. — Si tost qu'elles [les mâteux a vers elle [la pierre de touche] refuge. IV
(III, 353). — D'argent l'orfeuvre expert bastit choires] sont frappées de la langue, toute l'organerie et suitte de la parole retentit quant et
plusieurs vaisseaux. (III, 354).
Orfebvresse (subst.). F e m m e d'un orfèvre. —quant. BELLIER, tr. Philon, p. 279 (G.).
Une jeune orfebvresse. L'ESTOILE, Mém.,
Organique. (Subst.). — Ceste art d'inventer
1" part., p. 125 (G.).
et dresser instrumens et engins, qui s'appelle la
(Adj.). D'orfèvre. — Graveure. Bonne, ima- mechanique ou organique... fut premièrement
gere... orpheveresse. L A P O R T E , Epith., 196 r°. mise en avant par Architas et par Eudoxus.
Orfileure. Fil d'or. — (Fig.). Pour franche- A M Y O T , Marcellus, 14.
ment estimer la toison De tes cheveux d'orflleure
Organiquement. Mécaniquement. •— Aucuns
excellante. L E C A R O N , Sonetz, 75. — Heureux de ces engins se meuvent... organiquement, ou
celluy qui dira Ta pompeuse cheveleure Se frisant par contrainctes d'air entonné comme dict est.
en orfileure. ID., Odes (41 v°).
1547. V I T R U V E , 135 (Vaganay, Mots).
Orflin, v. Orphelin.
Organiser. Pourvoir d'organes. — Ainsi a
Orfœuvrerie, v. Orfavrerie.
faict le benoit sainct Esprit en formant et orgaOrfrais, v. Orfroi.
nisant le corps de Jésus Christ. Repos de consOr-fris. Frisure d'or. — (Fig.). La bergère po- cience, 9 (G., Compl.).
pine en tein-frais, linge-unis, Passoit les attifetz
Faire résonner? — Et vous, douces bergères,
des visages vernis;... D'autant qu'enfleurset Que n'organizés vous de vos chants essorés Les
fruicts la vigne les lambrusques ; Les or-fris de son plus sainctes horreurs de ces umbre-îorestz...?
poil les crins moule-tournés, D'autant que les jar- P A P O N , Pastorelle, II, 1.
dins les prés herbe-fannés. P A P O N , Pastorelle, Organisé. Mélodieux. — Venus... d'une voix
11,1.
doucement organisée procédant du creux de sa
Orfrisé. Drap d'orfrisé. Drap orné d'orfrois. poitrine
—
amiable, feit resonner la circonférence
Les plus belles tantes qui furent jamais veues..., de l'air. L E M A I R E , Illustr., I, 32. — [Hélène]
et les principales estoient de drap d'orfrisé, de- dune voix doucette, mieux organisée que la lyre
dans et dehors. Rob. de L A M A R K , Mem., p. 374 d'Amphion, prononça les mots qui sensuivent.
(La Curne). —• Le grand escuyer estoit vestu d'un II, 3. — Il m'a deslors en ce lieu visité, Et d'une
manteau de drap d'orfrizé. (Dans Mem. de D u
voix doulce et organisée... M'a dict ainsi. F. H A BELLAY, t. VI, p. 436, La Curne).
BERT, Voy. de l'homme riche. — Ta voix qui est
Orfrizure. Orfroi, passementerie d'or ou d'ar- douce et organisée. ID., Ballade (G.).
gent. — Non pour quelque riche vesture De broOrganiste (adj.). — En vain un clavier jaune
derie ou d'orfrizure Cherchant de vous faire esti- foulent, Léger trotans, les organistes dois, Si les
mer. BAÏF, Poèmes, 1. IX (II, 443).
vens derrière ne coulent, Pour animer les douces
Orfroi. Passementerie d'or ' ou d'argent. — vois. D O U B L E T , 17.
Mais il avoit escript ung aultre nom aux orfrais
Orge. Va semer ton orge. Mêle-toi de ce qui te
de son précieux habillement. L E M A I R E , Temple regarde. — Va, villain, va semer ton orge. Te
d'Honneur (IV, 221). •— Et estoient aussi les fault il mesler de mon cas? Sotties, II, 84.
borts et les orfrois diceux [habits] subtilement
Orge (masc). •— De l'orge blanc, du seigle et de
ouvrez de diverses espèces d animaux. IB., Illustrl'aveine.
,
SALEL, tr. Iliade, Y, 75 v°. — L'on choiI, 32.
sit le plus beau orge qu'il est possible de trouver.
Organe. Instrument. — Quand soudain les S E R R E S , III, 15.
musiciens de la bande argentée cessèrent, seuleOrgeau. Barre du gouvernail. — Helas, ne
ment sonnoient les organes de la bande auree. abandonnez l'orgeau, ne aussi le tirados. R A B E RABELAIS, V, 24. — (Fig.). Le Sainct Esprit a
LAIS, IV, 18.
usé des saints... comme d'organes et vaisseaux à
Orgeol. Orgelet. — Ainsi en est il de l'orgeol
toutes bonnes œuvres. ANON., tr. Bullinger, 1,13, en l'œil ou en l'une des paupières. J O U B E R T , Err.
p. 152. — Le grand Lyon son gros organ entonne, pop., I, ni, 6 (G., Orgueil 2).
Noël, Noël, à haulte voix bondit. A N E A U , Chant
Orgie. Mystère de Bacchus. (Masc). — J'ay
Natal. — Or sus, commençons donc, et d'un perdu, Cuisse-né, mon vagabond courage Qui suit
souffle venteux Enflons de nos gosiers l'organe ton saint orgie emporté de ta rage. R O N S A R D ,
harmonieux. C O R N U , p. 160.
Hymne de Bacchus (IV, 360). — Orgie. Saint,
(Fém.). — Si ont requis que chanter on la face, mystique, sacré, cérémonieux, bacchique, femi
Disant qu'elle a l'organe mal sereine. M A R O T , nin. L A P O R T E , Epith., 292 r°. — Pour faire d'un
Chants div., 4, — Le divin verbe est la voix jour
et saint des ordes Lupercales, Des Orgies criars,
alaine Qui procéda d'organe non vilaine. Ib. —
des folles Saturnales. D u B A R T A S , lre Sem., Ie J.,
(A l'Amour). Tu l'as faicte, je croy, comme pour p. 326.
sanctuaire, Pour retraite et palais où le plus tu
Orgien. Dieu des orgies, orgiaque. — Les
séjournes, Pour à toy les grands cœurs par telle !
ORGIER
— 5k
qui Niobe orgueillirent. J A M Y N , tr. Iliade, XXIV,
festes nuiteuses De Bacche l'orgien. 1583. VIR234 v°. — Scay tu comme il a pris A la chamGILE, 87 b (Vaganay, Mots).
brière Agar d'orgueillir ses espris? CHASSIGNET,
Orgier. Mangeur d'orge. — Les gladiateurs
Mespris, sonn. 427. — Pan, si tes plumes t'oranciennement, pour cause d'estre plus forts et
gueillissent Pour y voir tant de beaux miroirs.
robustes en vivoyent, et a cause dudit orge qu'ilz
M O N T C H R E S T I E N , Aman, II, p. 251.
mengeoient et usoyent tant, l'on les appeloit orGrossir, gonfler. — Maintenant que l'hyver de
giers. PLATINE, Honneste volupté, 67 v° (G.).
vagues empoulées Orgueillist les torrens. RONOrgieux. Des orgiers, orgiaque. — Les dé- SARD, Sonn. pour Hélène, II, 37.
mons et les sœurs compagnes... Les promouS'orgueillir. S'enorgueillir. — Nous sedz et n
voyent prestres sacrez De leurs plus orgieux mys- aultres ne nous orgueillissons point en noz prostères. R O N S A R D , Odes, I, 10 (II, 139). — Mystère peritez. SEYSSEL, tr. Thucydide, I, 9 (24 v°).—
Secret, admirable, sacré ou sacramental, orgyeux. Si l'homme considerast profondement quelle
L A P O R T E , Epith., 276 v°. — De mesme les chose c'est l'homme : plus de choses trouverait
payens avoient leurs Ambarvales, Dapses, Far- en soy qui le convyeroient de s'humilier que non
reations, Orgies, Lemurales, Hécatombes, et tels qui l'incitassent de s'orgueillir. L A GRISE, tr.
mystères orgieux. D u C H E S N E , Miroir, 1. III,Guevara, III, 32. •— Je m e loue de tel serviteur,
p. 86.
non que je m'en vueille orgueillir. SEVIN, tr. PhiQui se dit dans les orgies, orgiaque. •— Evoe...locope, 1. II, 38 v°. — Les souldartz commencèrent
Vineux, bacchique ou bacchide... orgieux. L A
à eulx orgueillir. É. de L A P L A N C H E , tr. Tacite,
P O R T E , Epith., 168 v°.
1.1,13 v°. — Forestiers, vous voies les forests anQui se fait dans les orgies, orgiaque. — Thyase. goumoises A bon droit s'orguillir. VAUQUELIN,
Vineux, trépignant, desreiglé, bacchique, fo- Foresteries, II, 3. •— Qui est-ce qui dira que Fran
lastre, orgieux, sautelant, criard. Ib., 400 r°.
cine ne m'ayme, et qui d'avoir eu d'elle Une telle
Orgileux, v. Orguilleux.
faveur jamais s'orgueillira? BAÏF, Francine, 1.1 (I,
Orgoose. E n rut. Voir Lycisque.
131). — Ne t'orgueilly pour grande prouesse que
Orgue. — (Fig.). Il faut considérer ceste belle tu aies faicte. SALIAT, tr. Hérodote, I, 212. —
vente de foye qui palpille imperceptiblement et Que sert... Braver et s'orgueillir en richesses
excite les mélodies de la joye, d'autant qu'il fait mondaines...? BAÏF, Poèmes, 1. II (II, 105). —
désirer le disner et lerire,estans les orgues de la Dieu invincible, puissant, Qui foule aux pieds le
liesse. B E R O A L D E , Parvenir, Résultat (I, 108).chef du roy s'orgueillissant. L. III (II, 152). —
A poincts d'orgues. A tuyaux? — Affeublant
France, l'honneur de toutes nations... Qui t'oren teste son chapperon de martres cingesses à gueillis de tant de fortes villes. J A M Y N , O. P., 1.1,
aureilles de papier, fraizé à poincts d'orgues. R A - 27 v°. — H o m m e vain... t'orgueillis-tu de voir
BELAIS, III, 37.
Riche en beautez ton corps, ton esprit en sçaDire d'orgues. Parler très bien. — Vous dictez
voir? D u B A R T A S , lre Sem., Ie J., p. 329. — Ne
d'orgues,responditPanurge. RABELAIS, III, 36. t'orgueillis de l'heur de ta victoire. GARNIER,
Être très bien dit. — Voicy (dist Panurge) qui Juifves, 1801. — Passant seulement l'œil sur tant
dict d'orgues. Mais j'en croy le moins que je peuz. qu'il y a de gens qui s'orgueillissent de leur bonne
ID.,IV, 52.
fortune. D u VAIR, Médit sur Job, ch. 40. — Je
(Expression proverbiale). — II fait profession
m'orgueillirois paravanture de ces louanges.
de philosophe, d'archmiste, de médecin, d'astro- C H A R R O N , Sagesse, I, 49. — Tu marcheras... sur
logue, de magicien, de conjureur d'esprits : et la venimeuse beste Qui s'orgueillit du nom royal.
sçait de ses sciences et de toutes les autres... ce D E S P O R T E S , Psaumes, 90.
que sçait l'asne et beuf à sonner les orgues. L A
S'agiter, se gonfler. — A grand peine feurent
TAILLE, Negromant, II, 2.
ilz en plaine mer qu'elle commença à s'orgdllir et
Disner sous les orgues. Ne pas dîner. — O ù metenfler. Amadis, III, 6.
trons-nous cousteaux sur table? Où? Helas !
Orgueilly. Enorgueilli,fier.— César... or
droict dessous les orgues. La table y est mal pro- gueilly pour les espérances qu'il avoit de luy...
fitable ; Là pour viande délectable, Avons sons estoit moult contraire à Pompée. DEROZIERS, tr.
de trompe et hautbois, Dont nostre ventre est la- Dion Cassius, 1. X X X I X , ch. 14 (31 r"). — Tu
mentable. Anc. Poésies, VII, 86, A ceux qui
bigarres les prez orgueillis de leursfleurs.RONdisnent sous les orgues.
SARD, Hymne de Bacchus (IV, 363). — Comme un
Orgue. Sorte de pièce d'artillerie. — Six sanglier ardant ou lyon orgueilly. JAMYN, tr.
grandes et longues coulevrines, six moyennes et Iliade, XII, 2 v°.
douze bastardes, et deux paires d'orgues, estrange
Orguig* lasser (s'). Se gonfler (?). Voir Orvet.
et nouvelle façon d'artillerie. Fr. de R A B U T I N , Orguilleux. Orgueilleux. — C'est la déess
Comment, 1. II, p. 408 (Gay, Gloss. archéol). —outrageuse et puissante, Mère d'Amour, lefieret
Item ung asfustage monté sur six roues, que l'on orguilleux. L E M A I R E , Concorde, lre part. (III,
nomme orgues, où il y a vingt trois petitz quanons 103). — Jusk' au siel t'élevant, d'âme troporguide fonte. Duc de GUISE, Mém., p. 149 (Gay).
leus, Ton têrroêr ne méprise pas. BAÏF, Étrénes,
Orgueillir. Enorgueillir, rendre orgueilleux. Au peuple fransoês (V, 320).
— Souvant tu oys mon ame solitaire Se plaindre
Fort. — [Adonis] saventura denvahir un teren vain de la Claire adorée Par la beauté, et par rible senglier, grand et orguilleux à merveilles.
grâce honnorée, Qui Porgueillist de rigeur volun- L E M A I R E , Illustr., I, 27.
taire. L E C A R O N , Sonetz, 52. •— Admirant ta
Rapide. — Il avoit... lespieu tranchant sur
blancheur, beauté, majesté, gloire, Qui, sur ton lespaule, et les dards affilez en la dextre, pour
front placée, orgueillit tout ton port. J O D E L L E , aconsuivre, retenir et enferrer toutes bestes
Amours, sonn. 39. — Je suis donc ton ami, mais rousses et noires, légères et orguilleuses. Ib., L 23.
tel que l'excellence D u beau mot n'orgueillit mon
On écrit aussi orgileux. — Pompes et orgileux
devoir ny m a foy. ID., AU Comte de Fauquem- debas Ont mys Toult le Monde bien bas. SOTTIES,
berge (II, 176). — Mais ces deux toutefois n'es- 111,41.
tans que deux défirent Ce grand nombre d'enfans
Orguine. Instrument à cordes. — Trompes,
13 —
ORIGINAIRE
cloches, bussines Menoyent ung bruyt doulx et Martel. Ib. --Le roy Phelippes... prist par les
armonieux ; Musiciens, avecques les orguines, Di- mains de l'abbé son estendard, que depuis nous
soyent mottez et chansons celestines. J. M A R O T , appellasmes auriflambe. Ib., IX, 8. — Les empeVolage de Gènes, 17 v° (G., Orguene). — Trompes reurs de Constantinople ont jusques au déclin de
et bussines, Clerons et doulcines, Luez, rebecz, leur empire retenu le gonfanon où estoit le dragon
orguines, Tabours, chalemines Sonnoient a mieulx peint... et l'appelloient flammulum... dont vient
mieulx. ID., Voy. de Venise, 93 v° (G.).
le mot françois d'oriflambe. L E L O Y E R , Spectres,
Orgyeux, v. Orgieux.
11,3.
Oribus. Poudre d'oribus. Poudre d'excréments Oriflan 1. Oriflamme. — Luy mesmes... alla
faire affuster son artillerie, desployer son enseigne
humains; remède de charlatan. —• Aultres... ne
et oriflant. R A B E L A I S , I, 26. — Quelque plus vieil
ont trouvé remède plus expédient que de mettre
lesdictes chronicques entre deux beaulx linges soldart Porte dans le millieu l'infernal estendart
bien chaulx, et les appliquer au lieu de la douleur, O ù est peint Ferdinand... Cet oriflan... Est du
peuple tremblant à genoux adoré. A U B I G N É , Trales sinapizant avecques un peu de pouldre d'origiques, III (IV, 134). — Le lion de Juda... Veut
bus. RABELAIS, II, Prologue. — Faire sçay
pouldre d'oribus. Ane Poésies, XIII, 181. — régner, triompher et planter dedans toy L'estendart glorieux, l'auriflan de la foy. IV (IV, 149). —
Ainsi que basteleurs, Lesquels enfarinez au milieu d'une place Vont jouant finement leurs tours (Par plaisanterie). U n gros maraut qui contrefaisoit le ladre, se mit à la porte du temple, desde passe-passe : Et à fin qu'on ne voye en plein
jour leurs abus, Soufflent dedans les yeux leur ployant son oriflan, qui estoit un couvrechef.
poudre d'oribus. R O N S A R D , Continuât... des Mi- P A R É , X I X , 23. — A u plus creux des ronces
sères de ce temps (V, 341). — E n ce pays-là une fortes O ù de mes despouilles mortes Est le séjour
inconnu, O passions des maquerelles, Vieux orifemme de cinquante ou soixante ans, par le
moyen de certaines drogues, s'accoustrera si bien flans des pucelles, Vostre discord est venu. T A qu'elle semblera n'en avoir que vingt-cinq... Que B O U R O T , Bigarrures, I, 22.
pleust à Dieu en eussé-je pour les nostres d'icy ! Oriflan 2, v. Oriflant.
J'en ferais bien m o n profit. Je vendrois bien m a Oriflant. Éléphant. — Sa bourse fut faicte de
poudre d'oribus. F. d'AMBOiSE, Neapolitaines, la couille d'un oriflant, que luy donna Her PraII, 1. — Quand à ceux qui se servent de la poudre contal, proconsul de Libye. R A B E L A I S , I, 8. — Elle
d'oribus, ils ne sont que trop communs. Suppl. du [la jument de Gargantua] estoit grande c o m m e
Catholicon, 9 (dans Sat. Men., Tricotel, II, 71). six oriflans. I, 16.
La barbe d'oribus. L'un des jeux de Gargantua. Origane. Origan. —• Origane a vertu de attraire et espartir humeurs. Grant herbier, 79 v°
RABELAIS, I, 22.
Orient. Orient d'hyver (?). — A u logis de ceste(G.). — Origane... E n est de n manières, car il en
sorte de podaille, aura deux ouvertures du costé est de sauvaige qui a les feules plus larges. Ib.,
p. 98 (G.). — Qui est-ce qui a enseigné la tortue
de l'orient d'hyver. S E R R E S , V, 2.
Orienté, bien orienté. Ayant un bel orient. quand elle a mangé d'une vipère, d'aller manger,
— Les perles... les plus grosses,fines,nettes et après de l'herbe du chat, de l'origane? A M Y O T ,
mieux orientées. T H E V E T , Cosmogr., X, 4. — Ses Que les bestes brutes..., 9. — La tortue aiant
mangé de la chair d'un serpent va chercher de
yeux... paroissent aussi rouges et flamboyans
comme un ruby, le plus fin et orienté que lon l'origane, autrement ditte de la marjolaine bastarde. ID., Causes naturelles, 26.
sçauroit voir. XXII, 4.
Orientel. Oriental. — Lors qu'elle naquit, le Montaigne dit origanum. —• Nous voyons... la
soleU en sa figure estoit sur l'une des deux quartes tortue quand elle a mangé de la vipère, chercher
incontinent de l'origanum pour se purger. Il, 12
orienteles. C H O L I È R E S , 7 e Matinée, p. 242.
(11,181).
Oriere. Lisière. —
Si apperceuz... lenfant
Origateur, v. Aurigateur.
Paris appuyé sur sa houlette, qui regardoit ses
brebis et ses toreaux paissans selon loriere dun Orige 1 (ô"pu£, antilope d'Egypte). — Il ne
fauldre, laisser envieillir un orix, ou un sanglier,
bois. L E M A I R E , Illustr., I, 30.
ou aultre beste saulvage plus de quattre ans. C O Oriflambe. Oriflamme. — Quand il sentit la
T E R E A U , tr. Columelle, IX, 1. — Chievres nompuissance du roy Loys le Gros, lequel luy venoit
au devant lauriflambe desployee, il se désista de mées origes, qui ont une corne couppant des deux
son emprinse. L E M A I R E , Schismes, 2 e part. (III, costés. Ib. — Léopards, hyennes, cameleopardales, origes. R A B E L A I S , V, 29.
290). — L'oriflambe feut des cieulx transmise
aux nobles et très christians roys de France. R A - Orige 2. — De cette mesme brièveté de langage prit son orige et essence entre nous l'E fémiBELAIS, IV, 49. — Si... vous aviez icy en paincnin. P A S Q U I E R , Recherches, VIII, 1. Lire origine.
ture la grande oriflambe de France. IV, 67. —
L'estendard principal et la bannière de nos rois Originaire. Qui est à l'origine. — Quand les
s'appelloit oriflambe. F A U C H E T , Origines des che- investus des fiefs par les seigneurs originaires
valiers, 1. Il, 525 v°. — Ceste bannière a estésont de condition roturière. Coust d'Aouste. 1588
depuis appellée oriflambe ; le plus renommé es- (G., Compl.).
Original. — Aussi quittons-nous les vieilles tratendart que nos roys ayent porté jusques à
Charles septiesme de ce nom. ID., Antiq., VII, 8. ductions, et voulons avoir recours aux livres ori— C'est celui oriflambe... qui devoit servir d'ori- ginaires... qui avoyent esté translatez. P A S flambe à ses successeurs roys. Sat. Men., Pièces Q U I E R , Lettres, II, 6. — O n a recours à leurs conceptions originaires, qu'il faut puiser d'eux. ID.,
de tapisserie, p. 60. — Gardez-le pour porter l'oriflambe aux batailles. Ib., après la Har. de Roze Recherches, VIII, 3.
(Subst.). Original. — Je m e sens agité de deux
P' \59. — L'on charge l'oriflambe, que l'on ne
portoit à la guerre qu'aux extrêmes nécessitez. advis contraires, A sçavoir si je dois (vous laisPASQUIER, Recherches, VI, 3. — Le roy levé l'ori- sant) m'abuser A voir vostre pourtraict, ou si je
flambe, qu'il met es mains de messire Guillaume dois baiser Ler vifs lineamens de ses originaires.
ORIGINAIREMENT
—
544 —
BOYSSIÈRES, Prem. Œuv., 79 v°. — Vous prae- forté à cause du spondiumretientle sang duquel
supposés peut estre que ceux qui les auront tra- il est la fontaine et originement. Régime de santé
duitz sur l'originaire auront mal traduit, et vous 47 v° (G.).
voudriés avoir l'original pour les collationner et
Orignac. Élan du Canada. — Orignacs, loules juger. Fr. de S A L E S , Controverses, II, i, 4.
tres, castors. P. C A Y E T , Chron. septen., p. 264 (G.
Originairement (H. D. T. 1611). — 1532. Compl.). — Il y a aussi plusieurs bestes sauvages'
Tout ainsi que s'il estoit originairement natif de c o m m e orignacs, cerfs, biches, daims, ours. LESnostre dict royaulme. Lettres de naturalité pourC A R B O T , NOUV. France, t. Il, p. 334 (G, Compl.l,
S. Gryphius (Vaganay, Franc, mod.).
Oriller. Oreiller. — Quels draps, quels mateOriginal. Originel. — L'eau vile, orde et em- ratz ! quels aurillers et quelle blancheur ! Nie. DE
punaisie Gaste l'Europe, Afrique et toute Asie T R O Y E S , 51, p. 251. —• D e m y levé et apuié àl'enPar maladie, helas, si générale Q u e presque c'est contre d'ung meschant desrompu orillier de
macule originale. L E M A I R E , 3 e Conte de Cupido plume. B R A N T Ô M E , Jehanne II, reyne de Naples
(VIII, 187). — (Fig.). Vos desbauches et dettes
(lll, 58).
Originalement. Originairement, à l'origine. vous ont osté l'orillier de la maison et le repos.
— Et vous portant le n o m de la Bazoche... vous A U B I G N É , Lettres div., 6 (I, 485).
Matelas. —• Jacques roy de Naples et de Siestes tous originallement Vraiz escolliers. J. B O U C H E T , Ep. famil, 103. — E n quoy voyez qu'ori- cile. .. se faisoit porter par pays en civière, couché
ginalement Roys furent faictz par vertuz seule- sur un meschant oriller de plume. MONTAIGNE,
ment. ID., Ep. mor., II, i, 2. — Ladite [loi] sa- Essais, III, 3 (111,295).
Orillete, v. Oreillette.
lique originalement estoit en langue germanique.
Orillier, v. Oriller.
D u T I L L E T , Rec. des roys de Fr., p. 3 (G.).
Origination. Origine. — L'origination des
Orillon (?). — U n g manteau d'orillions de
dieux. F O S S E T I E R , Cron. Marg., 106 r° (G.). —
marte du pays. 1521. Inv. de l'ev. de Therouenne
Apres que nostre Seigneur Jésus Christ eut de- (G.). — Sept mantheaux d'orillon de martres.
monstré sa divine origination aux Juifz. Sec. vol. 1548. Exec. testam. de Jehanne de Herme. Arch.
des expos, des Ep. et Ev. de /car., 260 r° (G.). — Tournai (G.).
Chascune chose est dissolte,finieet terminée par
Orillonné, v. Oreillonné.
toutes les causes qu'elle a prinse sa naissance et
Orin. D'or. — Desja P h œ b u s sa bride orine
origination. 275 v° (G.). —• Leur origination [des tourne, Guidant vers nous ses flamboyans cheanguilles] est du lymon de la terre. P L A T I N E , vaux. B A Ï F , Meline, 1. I (I, 13). — Mais fiche une
Honneste volupté, 96 r° (G.). •— Je [Tempérance] flèche orine E n celle dont la rigueur Rit encor de
tempère et corrige les délectations du toucher, ta puissance. (I, 44). — Beaux cheveux tortillez
qui se divise en deux genres, c'est a dire en deux d'entrelasseure orine. ID., Francine, 1. I (I, 130).
quditez ou substancialles originacions. J. B O U - —• Adieu cheveus, perles, sourcil et teint, Adieu
C H E T , Noble Dame, 18 r° (G.).
flambeaus, puis que je suis atdnt D'un trait orin.
Origine. Procuration authentique. — Passer M A G N Y , Dern. Poes., p. 29. — T u verrais ton
procuration et origine en ung greffier du conseil portrait, que l'Amour a tiré Avec le bout orin de
de faire et expédier ung acte. 1561. Noyon (G,).
son dard acéré. B R A C H , Am. d'Aymee, 1. I, Elé(Masc). — Asseons nous icy à l'ombre, et m e gie 3. —• D e u x jumeaux dont lesflèchesorines
conte la naissance de l'Amour, et quel fut son N e se trempent j a m d s qu'ez roydes poictrines.
premier origine. T Y A R D , tr. Hebrieu, Dial. II, D u B A R T A S , 2 e Sem., Magnificence, p. 382. —
p. 108. — Il faut venir au premier origine. B R A N (Fig.). Mignonne... beaucoup plus belle et divine
T Ô M E , Grand roy François (III, 170).
Que de Venus l'estoille orine. G U Y D E T O U R S , MiOrigine. Tirant son origine. —
Pluseurs gnardises (II, 31).
d'euls origines des Albains et des Sabins n'ont de
(Par compar., épithète des cheveux blonds). —
sang ne de gendre la noblesse. F O S S E T I E R , Cron. Ces tresses orines, Ces dois rosins et ces mains
Marg., VII, i, 24 (G.). —• L'escript pourtant Albe ivoirines. R O N S A R D , Am. de Cassandre (I, 19).—
est portant Originée D'Escaigne, estant Y habi- Vos longs cheveux orins, vos blanches mains. BUtant Le filz Enée. C R É T I N , Apparition de ChaG N Y O N , Erotasmes, Proterote. — D e Tindaris le
bannes, p. 125.
tant louable geste, Le teint vermeil, la cheveleure
Né. — Sans laisser dormir et assouper les stre- orine. Ib., sonn. 3. — Mais je n'aime point tant
nueux couraiges originez en vostre bonne vo- ni ses cheveux orins. B R A C H , Am. d'Aymee, 1. I,
lunté. G. M I C H E L , tr. Suétone, Proesme.
sonn. 26. — Voiant le poil orin sur ta petite oreille
Originel (Adj.). Originaire. — Recognoissant Troussé mignardement. L. II, Baizer 2. — Arraévidemment son stile... je devineroie bien qu'il choit aflocconssa chevelure orine. In., Hierusaest originel de nostre nation. M A R N I X , Corresp., lem, Chant X V I , 13 v°. — Monstre m o y tes chep. 408.
veux orins. G U Y D E T O U R S , Souspirs, 1. I (1,18).
Héréditaire. — Les bailly et eschevins de
Couvert de cheveux d'or, de cheveux blonds.
Chercy avec Jean Deffresnes, sergent originel. — Apollon au chef orin Admire en sa beauté
i
1576. Cart de l'abb. de S Médard. Arch. Tournai simple Cyrene. B A Ï F , Poèmes, 1. III (II, 130). —
(G.).
Et Latone au chef orin. L. de L A P O R T E , tr. Ho(Subst.). Original. — Par ainsi fut leu l'accord race, Odes, I, 21.
du traitté, ainsi qu'il est couché en l'originel,
Orine, v. Urine.
M A R N I X , Ecrits polit, p. 231. — Q u e si ce droict
Orion. Pluie, ravage attribué à l'influence de
vous est dévolu par testament, que n'en monstres la constellation Orion. — (Fig.). Helas nous sçavous ou l'originel ou la copie autentique? ID., vons bien quel Orion de m a u x A pieu dessus le
Differens, I, n, 4. — Jusques à ce qu'ils eussent chef du roy des animaux. D u B A R T A S , 2 e Sem.,
recouvré les originels ou copies authentiques dud. Eden, p. 38. (Note : A u lever de ceste estoille l'hyconcile. I, n, 6.
ver survient, dont les commencemens sont tourOriginement. Origine. — Ainsi le foye recon- billonneux et pluvieux... Le poète dit que, quand