Le niveau des salaires en CH (jeco.ch)
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Le niveau des salaires en CH (jeco.ch)
Actualités économiques www.jeco.ch Edité par Jeunesse et économie, Jugend und Wirtschaft, Gioventù ed economia • Août 2005 Salaires 1. Niveau des salaires en Suisse 2. Salaires, impôts et cotisations sociales 3. Salaire et niveau des prix 4. Salaires et catégories professionnelles 5. Suisse : comparaison régionale Tout travail mérite salaire... Oui mais combien ? La structure des salaires et les facteurs qui l’influencent font l’objet de nombreuses statistiques et enquêtes. Elles nous révèlent tout d’abord qu’un montant en francs ne définit pas la vraie valeur d’un salaire… Que vaut vraiment un salaire ? De quels facteurs faut-il tenir compte lorsque l’on évoque cette question ? 2 • www.jeco.ch SALAIRE BRUT / NET On distingue la valeur du salaire avant et après déduction des cotisations sociales prélevées à la source. Le salaire brut correspond au montant sans déduction alors que le salaire net est le salaire effectivement versé après déductions. SALAIRE NOMINAL / RÉEL Le salaire nominal représente la rémunération versée à un employé. Le salaire réel est utilisé pour comparer l’évolution d’un salaire par rapport à celle du coût de la vie. Chaque année, l’Office Fédéral de la Statistique donne l’indice suisse des salaires. Il se base sur deux indicateurs : l’augmentation moyenne des salaires nominaux durant l’année écoulée et le niveau de l’inflation durant cette même année. En 2004, les salaires nominaux ont augmenté en Suisse de 0,9%, mais l’inflation a été de 0,8% – en d’autres termes, le coût de la vie a augmenté de 0,8%. La question est de savoir ce que vaut vraiment une augmentation de salaire compte tenu de l’inflation. La réponse est simple. En soustrayant 0,8 à 0,9, on obtient +0,1%. Cette valeur représente la variation des salaires réels, autrement dit du pouvoir d’achat. Elle est exprimée en termes de variation (%) ou de coefficient par rapport à une année de référence. Actualités économiques • Août 2005 Niveau des salaires en Suisse La Suisse figure parmi les pays dont le niveau des salaires est le plus élevé. Une étude de l’UBS a en effet montré qu’en 2003, les villes de Zurich, Bâle, Genève et Lugano figuraient parmi les 10 villes du monde où le niveau des salaires bruts était le plus élevé (respectivement aux 1er, 3e, 5e et 7e rangs). A titre de comparaison, New York est 6e, Londres 14e et Paris 22e. Cependant, un tel classement, purement statistique, ne doit pas être pris pour ce qu’il n’est pas. Il ne reflète en aucun cas le niveau de vie des habitants de ces villes. D’autres dimensions liées aux salaires interviennent dans ces considérations. Salaires, impôts et cotisations sociales Tout salaire est soumis à divers impôts et taxes. En Suisse, les cotisations sociales sont prélevées à la source, c’est-à-dire directement par l’employeur (cf. tableau). A ces cotisations doivent être ajoutés les impôts (trois niveaux en Suisse : fédéral, cantonal et communal) qui sont payés par chaque contribuable. Ainsi, un salaire initial (c’est-à-dire brut) peut être particulièrement réduit dans les pays dont les impôts et cotisations sociales sont élevés, par exemple dans les pays scandinaves, en Allemagne, en Belgique ou au Canada. En 2003, dans le canton de Zurich, impôts et charges sociales représentaient quelque 25% du salaire brut. Pour un habitant de Copenhague, cette proportion grimpait à 43%. En termes de salaires nets, Zurich, Bâle, Genève et Lugano pointent respectivement aux 1er, 2e, 3e et 5e rangs du classement international précédemment cité. A l’inverse, une ville comme Copenhague, 2e au classement des salaires bruts, se retrouve 9e de celui des salaires nets. Cotisations sociales obligatoires en Suisse – en % du salaire brut (2005) Ne concerne que les personnes salariées. Ce tableau ne tient pas compte d’éventuelles cotisations cantonales. A la charge de… L’employé L’employeur Taux fixes AVS – Assurance Vieillesse et Survivants AI – Assurance Invalidité APG – Assurance Perte de Gains 1er pilier AC – Assurance Chômage N.B. : le salaire annuel soumis à cette cotisation est plafonné. 5,05% 5,05% 1% 1% Taux variables SALAIRE BRUT STANDARDISÉ Il s’agit d’un indicateur rencontré dans un grand nombre de statistiques. Afin de prendre en compte tous les salaires, en dépit des variations inhérentes au taux d’occupation ou au nombre d’heures, tous les salaires sont recalculés sur la base d’un emploi « standard » de 4 1/3 semaines par mois et 40 heures de travail hebdomadaire. LPP – Loi sur la Prévoyance Professionnelle Les minimums légaux sont très souvent améliorés par les employeurs. LAA – Loi sur l’Assurance Accident – AP - Accidents Professionnels – ANP - Accidents Non-Professionnels Variables selon le métier. Taux indiqués = moyennes suisses Allocations familiales Base légale : 7–18% du salaire coordonné* selon l’âge. Au minimum, la moitié est à la charge de l’employeur. — 1,4% 1,2% — 1,3 à 3% selon canton * Salaire coordonné – Pour le calculer, la partie du salaire déjà assurée par l’AVS est déduite du salaire effectif, pour qu’il n’y ait pas double assurance. D’où son nom : il est « coordonné » à la couverture de l’AVS. Août 2005 • Actualités économiques www.jeco.ch • 3 Salaire et niveau des prix Le revenu ne peut s’apprécier qu’en fonction de ce que l’on peut en faire. En d’autres termes, il s’agit du rapport entre salaire et coût de la vie, qui varie entre pays, voire entre villes d’un même pays. Le niveau des salaires et le niveau des prix déterminent ce que l’on nomme pouvoir d’achat. Ainsi, la prospérité d’une personne ne peut être déterminée uniquement par le niveau de son salaire brut. En comparaison internationale, les villes suisses figurent aux premiers rangs du pouvoir d’achat. Mais sur un territoire national aussi restreint, des différences existent. Le pouvoir d’achat d’un Bâlois est légèrement supérieur à celui d’un Zurichois, lui-même plus élevé que celui d’un Genevois. A salaire égal, un Bâlois pourra acquérir davantage de biens qu’un Genevois. Parmi les facteurs qui font varier localement ce pouvoir d’achat, citons le prix des services, les impôts locaux, le niveau des prix dans l’immobilier (loyers). NIVEAU DES PRIX Moyenne des prix des marchandises et services offerts dans un pays, une ville ou une région. Son évolution est mesurée par l’indice de prix. Egalité hommes-femmes Le principe d’égalité entre hommes et femmes est inscrit dans la Constitution helvétique depuis 1981. Mais si le cadre légal existe et que de grands progrès ont été enregistrés, les faits montrent qu’un écart existe notamment en ce qui concerne les salaires, même à formation et situation équivalentes. En 2002, à formation égale, une femme gagnait entre 7% (brevet d’enseignement) et 22% (université, hautes écoles) de moins qu’un homme. A situation égale, l’écart était de 13% (sans fonction de cadres) à 28% (cadres supérieures). Répartition des salaires mensuels nets en Suisse, 2002 La médiane n’est pas influencée par les chiffres extrêmes (très petits ou très grands). Lorsque l’on parle de salaire médian, les salaires particulièrement élevés ne sont pas « reflétés » par la médiane. En revanche, la moyenne, ou plutôt le salaire moyen, comptabilise tous les salaires, du plus petit au plus grand. En Suisse, la valeur du salaire brut médian s’élevait à CHF 5379.– en 2002. INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION (COÛT DE LA VIE) Il s’agit d’un calcul basé sur un panel de biens (le « panier de la ménagère ») et de services dans une ville, une région ou un pays. CHF 0-1000 6,1 1001-2000 6,9 2001-3000 9,7 3001-4000 TAUX D’OCCUPATION Proportion de temps consacré au travail par rapport à un poste « standard » de 40 heures hebdomadaire (éventuellement 42 heures) qui correspond à 100%. Par exemple, un poste à 50% (ou à mi-temps) est un poste qui correspond à 20 heures de travail hebdomadaire. 17,4 4001-5000 21,7 5001-6000 14,8 6001-7000 8,6 7001-8000 5 8001-9000 3,1 9001-10000 2 10001-11000 1,3 11001-15000 2,1 15001-20000 0,7 20001 + 0,5 0 5 10 15 20 « Working poor » en Suisse Le phénomène des working poors repart à la hausse après avoir décru entre 1999 et 2002. Cette catégorie rassemble des personnes qui exercent une activité professionnelle mais vivent dans un ménage dit « pauvre », c’est-à-dire disposant de moins de CHF 2450.– net par mois pour un ménage d’une personne ou de moins de 4550.– net par mois pour un couple avec deux enfants. En 2003, il y avait 231 000 working poors en Suisse dans la population âgée de 20 à 59 ans, soit 7,4% de la population active. Globalement, les groupes les plus menacés par ce phénomène sont les familles nombreuses (3 enfants et plus) et les familles monoparentales ainsi que les travailleurs étrangers. Un niveau de formation élémentaire ainsi que la situation professionnelle jouent un rôle important. En outre, les personnes travaillant dans des secteurs comme l’hôtellerie, la restauration ou dans les ménages privés sont davantage touchés par ce phénomène. 25 % Le panier type est composé de 220 biens et services consommés par les ménages privés, subdivisé en 12 groupes de dépenses : • Alimentation et boissons non alcoolisées • Boissons alcoolisées et tabac • Habillement et chaussures • Logement et énergie • Equipement ménager et entretien courant • Santé • Transports • Communications • Loisirs et culture • Enseignement • Restaurants et hôtels • Autres biens et services Chaque groupe est pondéré en fonction de la part qu’il représente dans les dépenses des ménages privés. En Suisse, l’indice des prix à la consommation est calculé chaque mois. 4 • www.jeco.ch POUVOIR D’ACHAT On définit la valeur concrète d’un salaire par rapport à ce qu’il permet d’acquérir. En d’autres termes, il s’agit d’un rapport entre le niveau des salaires et celui des prix. Concrètement, il illustre le volume de marchandises que l’on peut acheter avec un salaire (combien de «paniers de la ménagère» type peuvent être achetés avec un salaire) ou combien de temps il faudra travailler pour acquérir un volume de marchandise prédéfini. REVENU DU TRAVAIL Cet indicateur prend en compte toutes les recettes que tire un employé de son travail – en espèce, en nature (par exemple un logement ou un véhicule de fonction) ou sous forme de services. CONVENTIONS COLLECTIVES DE TRAVAIL (CCT) Les CCT sont courantes dans certains secteurs comme le bâtiment ou l’industrie. Il s’agit d’un accord passé entre représentants patronaux et représentants des salariés qui fixe le régime des salaires, les conditions de travail et les relations entre les deux parties. Signées pour une période déterminée, les CCT sont souvent conclues dans un esprit de dialogue et de concertation visant ce que certains appellent une « paix du travail » devant profiter à tous. Secrétariat romand : Mme Corinne Martin 43, fbg de l’Hôpital Case postale 54 2007 Neuchâtel Tél. 032 889 86 16 Fax 032 889 69 71 [email protected] Chargée d’actions : Mlle Alexandra Rys Trimedia Communications 1, rue de la Rôtisserie Case postale 5496 1211 Genève 11 Tél. 022 807 33 00 Fax 022 807 33 10 [email protected] Actualités économiques • Août 2005 Salaires et catégories professionnelles La variation du niveau des salaires est influencée par la productivité, la rareté ou la pléthore de travail et le niveau de formation. Les différences entre catégories professionnelles reflètent ces caractéristiques dans un contexte défini (un pays ou un secteur économique). Cet écart est également nommé fourchette des salaires. Dans un pays en voie de développement, il existe simultanément une main d’œuvre à bas salaire en abondance et une pénurie de personnel qualifié (ce dernier étant bien souvent attiré par une meilleure rémunération à l’étranger). De ce fait, la fourchette des salaires est particulièrement importante. Selon l’étude sur les salaires de l’UBS (2003), le salaire d’un chef de service en Amérique du Sud est 7 à 9 fois plus élevé que celui d’un ouvrier d’usine. Dans une ville comme Copenhague, ce facteur multiplicateur est de deux. Suisse : comparaison régionale En 2002, le salaire brut médian en Suisse s’élevait à CHF 5379.–. Comme le montre le tableau ci-dessous, les sept « régions statistiques » de Suisse illustrent des différences locales. Celles-ci s’expliquent par différents facteurs. Chacune connaît une évolution différente du marché de l’emploi (par exemple en termes de chômage) et chacune possède sa propre structure de marché du travail (importance des secteurs primaire, secondaire et tertiaire). Enfin, ces chiffres ne tiennent pas compte du coût de la vie propre à chaque région (salaires bruts). Région Cantons Zurich Nord-Ouest Région lémanique SUISSE Suisse centrale Espace Mittelland Suisse orientale Tessin ZH AG, BL, BS GE, VD, VS LU, NW. OW, SZ, UR, ZG BE, FR, JU, NE, SO AR, AI, GL, GR, SH, SG, TG TI Salaire brut standardisé médian 5969.– 5602.– 5422.– 5379.– 5278.– 5201.– 5103.– 4658.– Source : OFS, salaires 2002 Suisse – Europe : quel impact sur les salaires ? En Suisse, le débat lié à la libre circulation des personnes a donné lieu à des polémiques virulentes. Certains y voient un danger de dumping salarial - autrement dit une pression vers le bas sur les salaires – en raison de l’arrivée dans le pays de travailleurs étrangers acceptant de travailler en Suisse aux conditions salariales de leur pays d’origine. A cet égard, les médias ont d’ailleurs utilisé l’image du « plombier polonais ». Pour les défenseurs de ce volet des bilatérales, des garde-fous efficaces ont été mis en place. Un arsenal législatif vise à empêcher le dumping salarial par une surveillance accrue des employeurs et des conditions de travail, tout contrevenant s’exposant à des poursuites.