Biennale de l`architecture- Inauguration du pavillon français

Transcription

Biennale de l`architecture- Inauguration du pavillon français
Paris, le 27 mai 2016
Cabinet de la Ministre du Logement et
de l’Habitat durable
Seul le prononcé fait foi
DISCOURS d’Emmanuelle COSSE
Biennale de l’architectureInauguration du pavillon français
Monsieur le Président de la biennale,
Monsieur le Président de l’Institut français,
Madame la directrice générale,
Madame, Monsieur les commissaires du pavillon français,
Monsieur le directeur général du patrimoine,
Madame la directrice de l’architecture,
Madame la Ministre conseillère,
Mesdames, Messieurs les Mécènes,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis de l’architecture et de l’urbanisme,
C’est un grand plaisir et un grand honneur pour moi d’être à vos
côtés aujourd’hui et je tiens à excuser l’absence de ma collègue
Audrey AZOULAY, Ministre de la culture, qui n’a pu nous rejoindre
et aurait souhaité être parmi nous pour ce moment important.
1. C’est ma première visite à la biennale de Venise et je suis
heureuse de la faire dans cette édition placée sous le signe
de l’engagement
Notre monde est confronté à des mutations majeures :
‐ Les dérèglements climatiques
55 rue Saint Dominique – 75007 PARIS
www.territoires.gouv.fr
‐ L’explosion des inégalités
‐ L’expansion du monde urbain et la multiplication des
mégapoles
‐ La massification de déplacements de populations qui fuient
la guerre et la misère. Les réfugiés d’aujourd’hui sont déjà
politiques autant que climatiques et économiques.
Ce sont des défis à relever collectivement, tant pour protéger nos
biens communs que pour préserver le vivre-ensemble.
C’est nécessaire à l’échelle planétaire, c’est indispensable à
l’échelle des Etats et c’est à notre portée immédiate à l’échelle
locale.
C’est dire si la biennale 2016 de l’architecture tombe bien… et
résonne avec notre contemporanéité. Elle est un véritable acte
d’engagement pour l’avenir :
 Dans sa volonté de traiter des besoins premiers des citoyens :
se loger, se déplacer, se soigner, apprendre, partager,
réconcilier les territoires (ville/campagne), réconcilier les
cultures et les peuples
 Dans son attention à renouveler l’existant, lui donner un
nouveau souffle, construire la ville sur la ville, en y gardant la
mémoire de ce qu’elle fut.
 Dans sa promotion des initiatives qui « prennent soin » : pour
accueillir dignement, pour faciliter l’intégration, pour
améliorer la qualité de vie des habitants : finalement, faire
vivre la multitude.
Ses « nouvelles du front » qu’elle nous invite à donner sont donc
aussi bien un appel au combat ! Vous savez d’où je viens. Vous
savez que je ne refuse aucune bataille quand la cause est juste.
Je salue à ce titre le travail d’Alejandro ARAVENA, Commissaire
général de cette édition, qui propose de penser l’architecture
comme une lutte permanente au service du mieux-vivre, à
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même de repousser les frontières des fractures sociales et
territoriales.
Je partage cette vision que je défends au quotidien dans le
cadre de mes fonctions, parce qu’être ministre du logement,
c’est chercher à offrir à chacun un toit qui lui ressemble et lui
plaise. Et je sais pouvoir compter sur les architectes pour y réussir.
2. Je suis convaincue de l’importance de l’architecture et de
l’urbanisme
Les architectes font partie de l’histoire, et contribuent à l’écrire,
comme les urbanistes et les paysagistes.
Et lorsque je dis cela je pense à des grandes figures de
l’architecture. Je n’en citerai qu’une qui m’a beaucoup inspirée
et aujourd’hui disparue :
 Françoise-Hélène Jourda, une des premières architectes à
militer en France pour la prise en compte de l’écologie, de
la question environnementale dans la construction.
Mais pour écrire l’histoire, l’architecture dessine d’abord des
lignes qui deviendront des espaces qui deviendront des lieux de
vie. Quelle formidable métamorphose quand on y pense ! La vie
au bout de la table à dessin (ou de l’ordinateur maintenant) !
La prise en compte des besoins et des désirs de celles et ceux qui
vont « habiter », qui vont « travailler », qui vont déambuler… est
au cœur de l’œuvre de l’architecte et c’est avant tout à cela
que je suis sensible.
Il paraît qu’il est assez rare qu’un ministre du logement français se
rende à la Biennale, ou du moins que ce n’est pas arrivé depuis
longtemps... Mais elle est là la raison de ma présence
aujourd’hui : répondre aux besoins de chacun. Et le faire avec
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ambition. Vous êtes l’ambition, le geste, le beau. Et c’est à nous,
pouvoirs publics, de les rendre accessibles, de les offrir en
partage, de les rendre possibles.
C’est bien de cela dont il est question: abriter une époque,
NOTRE époque : celle des luttes sociales mondialisées, celle de la
lutte contre le réchauffement climatique.
C’est pourquoi avec la ministre de la Culture, Audrey Azoulay,
nous avons voulu redonner un nouveau souffle à l’acte de
concevoir travers la stratégie nationale pour l‘Architecture
Ce pavillon français que nous inaugurons aujourd’hui en est un
symbole.
3. Le pavillon Français
Tout d’abord je tiens à saluer les commissaires, le cabinet Obras
et le Collectif AJAP14.
En tant que grand prix de l’urbanisme, je sais à quel point
Frédéric Bonnet est investi dans l’architecture et l’urbanisme du
quotidien.
Les travaux qu’il a conduits pour mon ministère sur les territoires
ruraux et périurbains témoignent de cette envie de démocratie
participative, de valorisation des ressources locales, d’innovation
dans la banalité, de créativité dans les usages de tous les jours.
Et en retenant le collectif AJAP14, la France a souhaité
clairement donner la parole à une nouvelle génération de
professionnels engagés, en mouvement, sensibles et connectés
aux réalités du monde et de leur époque.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ce pavillon, « Nouvelles
Richesses » :
 des projets du quotidien
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 des projets de la ville et de la campagne, du littoral et de la
montagne, du sud et du nord, bref à l’image de la France,
 des projets pour tous les moments du jour et de la vie : se
loger, travailler, apprendre, se nourrir, se déplacer, grandir,
se divertir, se promener, vieillir…
 des projets qui n’excluent pas : ni des populations, ni des
quartiers, ni des territoires.
Cette approche plaide pour un urbanisme volontaire, qui décide
de ne pas subir les pressions du marché foncier ou immobilier, qui
expérimente et invente pour rendre nos villes toujours plus
résilientes, pour apporter à chacun une meilleure qualité de vie.
J’étais hier à Poitiers, je visitais une opération de logements
sociaux et je peux vous assurer que j’ai touché du doigt ce point
d’équilibre que nous recherchons tous : entre l’exigence du
maître d’ouvrage, le soin de l’architecte et le bonheur d’habiter
des occupants.
Je crois pour ma part au supplément d’âme apporté par
l’architecture à un bâtiment. Je crois à votre valeur ajoutée. Le
geste de l’architecte a de la valeur et cette valeur doit être
reconnue à son juste prix.
Conclusion
De Venise à Quito, des « nouvelles du front » à Habitat III, 2016 est
une année des possibles… Nous pouvons, chacun où nous
sommes, apporter des réponses crédibles, concrètes et durables
aux défis des inégalités, des ségrégations et de l’accès aux
ressources.
Le pavillon français est en cela le reflet des attentes à notre
égard de tous les citoyens français, européens et dans le monde.
Je vous remercie.
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