Le statu quo sera-t-il maintenu?

Le statu quo sera-t-il maintenu?
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Vendredi 18 novembre 2016
Mohamed Musadak [1]
Malgré une campagne très calme, où tous les partis semblent se satisfaire de leur part, les
Vert’libéraux pourraient créer la surprise en Ville de Neuchâtel lors des élections communales
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Journaliste:
Mohamed Musadak
Le 27 novembre, les habitants de la Ville de Neuchâtel seront appelés aux urnes pour
renouveler leurs autorités communales. La gauche, majoritaire au Conseil général et au Conseil
communal, défendra son bilan financier très sain mais devra s’expliquer sur les projets avortés.
En face, le PLR tentera de progresser au délibératif tout en maintenant ses deux sièges à
l’exécutif. La surprise pourrait venir des Vert’libéraux, présents pour la première fois à l’élection
communale, et qui pourraient faire leur entrée au Conseil général.
Malgré de petites surprises probables, la campagne a été particulièrement calme et a suscité,
par exemple, moins de débat que la fusion Neuchâtel-Ouest en juin dernier. Si la passion n’est
pas au rendez-vous pour le renouvellement de l’exécutif, c’est que, d’une part, quatre des cinq
sortants se représentent; seul le PLR Pascal Sandoz lâche son poste. D’autre part, ce Conseil
communal peut se targuer d’avoir un bilan avec une politique énergétique saluée au-delà des
frontières cantonales, une mobilité améliorée et des finances très saines, affichant même un
bénéfice de près de 200 000 francs. Enfin, à Neuchâtel, les élections communales sont
proportionnelles. Avec deux sièges chacun, le PLR (Fabio Buongiovanni et Pascal Sandoz) et le
PS (Olivier Arni et Thomas Facchinetti) se neutralisent, avec la PopVertsSol Chiristine Gaillard
comme arbitre. Pour qu’un des partis traditionnels de la Ville gagne un troisième siège, il lui
faudrait plus de 50% des voix. Un objectif qu’aucun des chefs de partis ne juge atteignable.
Une femme pour les PLR?
L’élection à l’exécutif n’en est pas pour autant privée d’enjeu. La succession de Pascal Sandoz
joue un rôle symbolique. Officiellement, les cinq candidats PLR sont sur un pied d’égalité.
Candidat à sa propre succession, Fabio Buongiovanni part avec un avantage certain. Pour les
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quatre autres, la donne est différente. Si toutes les candidatures semblent sérieuses avec Julien
Spacio, président du groupe au Conseil général, Christophe Schwarb, ancien bâtonnier de
l’Ordre des avocats neuchâtelois, et Frédérique Mouchet, une économiste un peu moins
connue, celle de Violaine Blétry-de-Montmollin se détache du lot. L’actuelle directrice de
Neuchâtel vins et terroir a été députée, présidente du PLR cantonal et secrétaire générale du
Département de l’éducation.
L’expérimentée politicienne n’est pas là pour faire de la figuration. Pour preuve, l’ancienne
habitante d’Auvernier est arrivée à Neuchâtel il y a quelques mois seulement dans le but de
doper la liste PLR. Un «parachutage» qui serait motivé par la volonté du parti de voir une femme
élue. Officiellement, Georges Alain Schaller, président de la section Ville du PLR, assure «qu’il
ne sera pas plus heureux que si un homme est élu», mais avoue «qu’en termes d’image, le parti
en aurait besoin pour illustrer ses encouragement répétés aux femmes». La formation
bourgeoise n’a qu’une seule élue dans un exécutif du canton (Sylvia Morel à La Chauxde-Fonds) et que trois femmes sur une députation de 35 personnes au Grand Conseil. Malgré
son image de locomotive électorale, Violaine Blétry-de-Montmollin, pourrait être biffée à l’interne
pour avoir été parachutée en ville. C’est ce qu’avouent, sous couvert d’anonymat, certains
militants.
Une surprise Vert’libérale?
Au délibératif, la gauche se taille également la part du lion. A eux seuls, PopVertsSol et PS
totalisent 25 conseillers généraux sur 41 (11 pour le premier, 14 pour le second). Le PLR, quant
à lui, en détient 13, les trois autres sièges étant des indépendants et un PDC. Du côté des deux
partis historiques, on prétend vouloir gagner des sièges, mais comme le confirme Georges Alain
Schaller, «les deux formations s’entendent très bien au Conseil général et ont toujours cherché
le consensus». Cet équilibre, plutôt solide et qui semble convenir à tous, pourrait être menacé
par l’ambition des Vert’libéraux. Le parti écologiste rêve de faire son entrée au Conseil général.
«Si on se fie à nos résultats aux dernières cantonales, où nous avons fait 5% à 6%, nous
pouvons espérer deux à trois sièges ou trois à quatre, ce qui serait déjà formidable», explique
Mauro Moruzzi. Une perspective qui n’inquiète pas le PS. Baptiste Hürni, président de la section
Ville: «Selon nos analyses lors des dernières élections cantonales, les Vert’libéraux prennent
plutôt leurs voix à droite, et lorsqu’ils les piquent à la gauche, c’est plutôt chez les Verts.»
Si les relations entre le PS et le PLR étaient cordiales en ville de Neuchâtel, elles pourraient
rapidement se refroidir. En donnant hier son prix de la citoyenneté à l’Amar, une association qui
vient en aide aux personnes migrantes, le Conseil communal, à majorité de gauche, a suscité
l’ire du PLR. En cause, le traitement de faveur dont jouirait l’association. Pour rappel, l’Amar
avait occupé illégalement l’immeuble du 2, rue de la Main pour lancer ses actions. Ils en avaient
été délogés après d’âpres négociations. Depuis, les relations se sont améliorées avec les
autorités, au point qu’il y a quinze jours, elles décidaient de mettre gracieusement à disposition
de l’association des locaux à La Coudre.
Georges Alain Schaller, président de la section Ville de Neuchâtel du PLR, dénonçait déjà «cette
décision et le privilège offert au collectif L’Amar aux frais du contribuable. A la suite de sa
réaction, le PLR de la Ville de Neuchâtel a d’ailleurs été remercié par une association qui
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souhaitait louer ces mêmes locaux pour accueillir des petits enfants mais avait essuyé un refus
des autorités!»
Pour le jeune politicien, l’attribution du prix de la citoyenneté, doté d’une somme de 5000 francs,
est l’illustration une fois de plus des fleurs faites à l’Amar. «Récompenser une association qui –
parmi tant d’associations qui s’engagent dans notre commune – a forcé la main aux autorités en
squattant une propriété de la Ville, a reçu gratuitement des locaux, est complètement déplacé.»
MMK
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