"Sensitives" Muriel Napoli et Ana Tornel
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"Sensitives" Muriel Napoli et Ana Tornel
GALERIE LA RALENTIE - ART & PENSEE "Sensitives" Muriel Napoli et Ana Tornel Muriel Napoli Je suis née en 1969. Autodidacte, je peins depuis l’âge de dix-huit ans. J'ai d’abord reproduit des tableaux de Hopper avant d’oser peindre d'après nature. Des sujets très léchés. Des natures mortes, des marines. Plus tard, j’aborderai l’abstraction. Colorée au début, sombre voire monochrome, aujourd’hui. Il y a du végétal, dans mes toiles, et beaucoup de minéral. De la roche, qui tombe ou non, du magma, des météorites, des sédiments, des excavations, des extractions, des éruptions, des explosions… En ce qui concerne le végétal, il y a des fleurs, de l’herbe, des arbres. Il y a du vent dans mes toiles ou plutôt des volutes qui s'en échappent. Les éléments y sont maîtres, libres de leur destin. En parallèle, j’aborde depuis peu une autre facture, toujours tellurique, avec des strates, des concrétions. Peindre est un travail quotidien. Levée tôt, 5 ou 6 heures, je ne décide rien à l'avance. C’est ce qui m’intéresse. Ne jamais savoir ce qui va se produire. Laisser jouer la spontanéité, le hasard. Je peins à l’encre de chine, au fusain et à l’acrylique depuis un an. Non par choix mais par intolérance aux solvants. Finalement, c’est un mal pour un mieux qui m’ouvre d’immenses possibilités. S’il m’arrive encore d’utiliser l'huile, je ne la dilue plus. J’utilise des toiles sur châssis. Après avoir testé tous les formats, j’ai choisi le 90x90. Il m’offre assez d'espace pour m'exprimer quoique facile à manipuler. Le format carré, une question d'équilibre. Je peins avec une brosse ou un couteau. La journée terminée, je ne sais pas toujours ce que vaut mon travail. Parfois, je ne le perçois que bien plus tard, à force de le regarder. Parfois, c'est immédiat. Le plus souvent, ça ne l'est pas. La création en soi est rapide, c’est l’apprécier qui exige du recul. Et, là, le regard de ceux qui m'entourent m'aide énormément. A propos de ma démarche, l’on évoque souvent la peinture chinoise et sa conception cosmologique. Ana Tornel Après une Formation Professionnelle à la Nouvelle Photographie au Centre Iris entre 1998 et 1999, Ana Tornel poursuit sa carrière en tant que photographe indépendante. Elle réalise des reportages qui sont publiés dans la presse magazine. Son travail autour de l’activité des bébés nageurs, illustrée par un ensemble de prises de vue sous l’eau, abouti à l’exposition individuelle « Nager, un jeu d’enfants», présentée à plusieurs reprises. L’activité récente de cette photographe se focalise sur un travail d’auteur, assumant des choix et des partis pris plus personnels. Toujours par le biais de la photographie argentique, elle joue avec l’espace et la lumière et nous invite à pénétrer dans un univers sensible et émouvant. Elle a participé récemment à un atelier sur le collodion humide avec Quinn Jacobson, un de maîtres en la matière. À l’aide de ce procédé photographique ancien datant du milieu du XIXème siècle, elle cherche à s’écarter délibérément des critères esthétiques du moment et nous invite à une réflexion intime sur la réalité de notre univers le plus proche. Ana Tornel vit et travaille à Paris. ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE Ana Tornel propose dans cette série de photographies argentiques, couleur et noir et blanc, un voyage au coeur du végétal, circonscrit dans une atmosphère mystérieuse et éphémère, regorgeant de poésie. Son inspiration naît de l’observation du monde qui l’entoure où elle se laisse entraîner intuitivement par des vibrations émotionnelles, provoquées souvent par une infinité d’instants imperceptibles. En créant autour du sujet principal une matière insaisissable grâce à son travail avec l’espace et la lumière, elle condense ces instants en une seule image et suscite nos propres sensations. C’est ainsi qu’elle dévoile le jeu subtil et capricieux entre les fleurs et le soleil : des fleurs transformées en abat-jours, qui nous laissent deviner des formes insolites, ou bien des pétales trémulant au rythme d’une brise inaudible. De temps à autre, des personnages anonymes surgissent inopinément en arrière-plan et un lien se crée tout naturellement, le temps d’une image. Muriel Napoli et Ana Tornel Exposition du 22 mai au 14 juin 2013 /" Sensitives " • Muriel Napoli • Ana Tornel