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Séance 5 : LE MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL
Cours de Jean-François FAYET
A la différence du mouvement fasciste dont nous parlerons ultérieurement, le mouvement
communiste international est un mouvement fortement unifié, autour d’une doctrine commune, le
marxisme-léninisme, et surtout un mouvement structuré autour d’une institution, l’Internationale
communiste. Les différents PC nationaux ne sont d’ailleurs que des sections (italienne, allemande,
française, suisse …) de cette internationale.
L’Internationale communiste (désormais IC), aussi dénommée Comintern ou IIIe Internationale,
est née en 1919 d’une scission avec la IIe Internationale, dite Internationale socialiste. La scission s’est
effectuée en plusieurs étapes allant de 1914 à 1921, avec des scissions consécutives dans les syndicats.
Cette scission s’est produite au niveau mondial parce que le mouvement communiste comme le
mouvement socialiste est un mouvement international.
Organisation supranationale, au service de la révolution mondiale, l’IC s’aligne pourtant
progressivement sur la politique extérieure soviétique dont elle devient l’un des instruments.
L’initiative de sa dissolution est d’ailleurs prise par Staline en 1943, sans convocation d’un congrès.
I. Les origines de l’IC
1) Les marxistes et l’Internationale (préhistoire)
L’idée d’une internationale est constitutive du marxisme. Pour Marx et Engels qui l’écrivent dans
le Manifeste du parti communiste (1848) « l’organisation internationale du prolétariat est l’instrument
nécessaire de son affranchissement, l’outil d’une révolution qui ne peut être que mondiale ».
De 1864 à 1876, la Ière Internationale rassemble donc des organisations ouvrières et socialistes
autour de l’adresse inaugurale rédigée par Marx : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous. » Son
but est selon Engels de « fondre en une seule grande armée la totalité des ouvriers d’Europe et
d’Amérique capables d’entrer dans la lutte ». Elle va disparaître sous le poids de l’opposition entre
marxistes et anarchistes, et de la répression du mouvement à la suite de la Commune de Paris.
La IIe Internationale est constituée en 1889, après la fondation des premiers partis socialistes
nationaux de masse, dont le plus important est le SPD. Fondé en 1875, lors du Congrès de Gotha, par
la réunification de l’Allgemeiner Deutscher Arbeiterverein (l’ADAV) créé par Lassalle en 1871 et du
Parti social-démocrate des travailleurs d’A. Bebel et W. Liebknecht, apparu en 1869 à Eisenach, le
SPD est le parti le plus puissant et le modèle d’organisation de tous les Partis sociaux-démocrates.
La IIe Internationale comprend une multitude de tendances politiques :
— des réformistes (comme Jaurès et Bernstein) qui ne croient plus à l’effondrement inéluctable
du capitalisme sous poids de ses contradictions internes. Ils souhaitent passer graduellement et
pacifiquement au socialisme en conquérant la majorité dans les parlements.
— des éléments plus radicaux, favorables à une conquête violente du pouvoir (comme F.
Mehring, R. Luxemburg ou Lénine)
— des tendances syndicalistes (TUC) ou travaillistes.
L’internationale a une structure fédérale, coiffée par le Bureau socialiste international (BSI) dirigé
par le Belge Camille Huysmans. Convaincue, de la force de l’unité, la IIe Internationale se consacre à
établir ou rétablir l’unité des sections nationales (celle de la SFIO en 1905, celle du POSDR divisé en
de multiples tendance depuis 1903). Elle cherche aussi à coordonner les positions doctrinales et
parfois l’action des partis nationaux lors de ses congrès internationaux : condamnation de la
participation ministérielle (Congrès d’Amsterdam en 1904), détermination d’une attitude commune
pendant la guerre (Congrès de Stuttgart en 1907). A l’image du parti allemand, qui constitue son
modèle et son principal soutien, elle occupe le plus souvent des positions moyennes, malgré sa
condamnation du réformisme de Bernstein. K. Kautsky, l’homme du centre, l’ami et le légataire
d’Engels, est son principal théoricien.
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2) La cristallisation des tendances de 1914 à 1917
Malgré les déclarations d’intention, et à de rares exceptions (en Russie et en Serbie), en août
1914, les députés socialistes des principaux pays belligérants votent les crédits de guerre au nom de la
défense nationale (France, Allemagne), de la supériorité démocratique de leurs institutions nationales
(France contre Prusse, Allemagne contre Russie) et du caractère irrésistible de courant patriotique. En
cas de refus, ils craignent surtout leur exclusion de la scène politique nationale, la destruction de leurs
organisations et de leur acquis sociaux. Ceux qui pensent que le ralliement à l’Union sacrée est une
trahison des principes sont privés de moyens d’expression, dedans et hors du parti. Ils constituent des
noyaux d’opposition internationaliste éparpillés et persécutés. Citons quelques Français (les
syndicalistes de la Vie ouvrière autour de P. Monatte et A. Rosmer), des Allemands (K. Liebknecht, R.
Luxemburg, F. Mehring, C. Zetkin), des Russes (la majorité des Bolcheviks et une partie des
Mencheviks de Martov) et des individualités de diverses nationalités comme le Polonais K. Radek, le
Roumain C. Rakovski, les Hollandais Pannekoek, Roland-Holst et Winjkoop.
L’éclatement des tendances par rapport à la question de la guerre ne recouvre que partiellement
l’ancien clivage réformiste-révolutionnaire. Trois tendances doivent être distinguées.
a) Les « sociaux-patriotes » :
Engagés dans la politique de guerre de leur gouvernement, ils se prétendent toujours
internationalistes, mais considèrent que l’Internationale ne peut fonctionner qu’en temps de paix. Ils
considèrent tout effort pour l’organisation de rencontres socialistes internationales transcendant les
alliances militaires comme une manœuvre de l’ennemi. Ils participent au gouvernement, comme en
France, ou le soutiennent, comme en Allemagne, servant même parfois d’intermédiaire pour entraîner
les socialistes des autres pays dans la guerre (mission de M. Cachin auprès de Mussolini en Italie en
1914)
b) Le centre :
Il s’agit des PS des pays neutres (Italie : Morgari, Suisse : Grimm, Platten) qui souhaitent mettre
fin à la guerre et pensent qu’une l’Internationale rétablie pourrait remplir de bons offices en
fournissant des points de contact entre les socialistes des pays belligérants
A partir de 1915, d’importantes minorités (en Allemagne : Haase, Kautsky, Bernstein ; en
France : J. Longuet, P. Faure, L.O. Frossard) commencent à se réclamer de ce point de vue qui sans
mettre en cause les positions patriotiques de 1914, ni l’unité socialiste, sont pour un retour à la
situation d’avant 1914. Les conférences socialistes internationales de Zimmerwald (sept.1915) et
Kienthal (avril 1916) reflètent cette position incarnée par le PSS, le PSI et de nombreuses
personnalités comme Mac Donald, Longuet….
c) La gauche :
La position la plus nette est celle du parti bolchevique, et surtout de sa direction en exil (Lénine,
Zinoviev). Dès septembre 1914, ils affirment leur position internationaliste d’opposition à la « guerre
impérialiste », qualifient les majoritaires de « sociaux-traîtres » et considèrent que la faillite de la IIe
Internationale est le résultat de la corruption de l’aristocratie ouvrière et du poids croissant de la
bureaucratie syndicale.
Ils développent 3 points :
—Le défaitisme révolutionnaire : chaque prolétaire doit lutter dans son pays pour la défaite de sa
propre bourgeoisie
—La transformation de la guerre impérialiste en guerre civile
—La construction d’une nouvelle Internationale opposée à « l’opportunisme » de la IIe
Internationale et épurée des éléments « sociaux-traître ».
De 1914 à 1917 les positions bolcheviques sont extrêmement minoritaires, leurs soutiens isolés.
Plusieurs bolcheviks (Boukharine, Piatakov, Kamenev) sont en effet opposés au défaitisme
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révolutionnaire et le groupe allemand de Liebknecht et Luxemburg (Spartakus) refuse à ce moment
l’idée de scission. Les partisans des thèses de Lénine (Platten, Levi, Radek) se rassemblent néanmoins
dans ce que l’on nomme la gauche de Zimmerwald, noyau de la future internationale communiste. Les
majoritaires les accusent de diviser le mouvement, de justifier la répression, de favoriser la création de
sectes impuissantes …
II. La création de l’IC (1917-1920)
1) Les révolutions européennes
Ce sont les révolutions russes de 1917, puis allemandes de 1918/1919, qui vont modifier le
rapport de force au sein du mouvement ouvrier international en faveur des partisans d’une nouvelle
Internationale.
a) Le tournant de 1917
Cette année terrible voit la montée des mécontentements et de l’opposition à la guerre, dans les
tranchées, à l’arrière, et bien sûr parmi militants socialistes. En Allemagne, le SPD exclut ses
opposants qui constituent au printemps 1917 l’USPD (Parti social-démocrate indépendant) composé
de centristes (Kautsky, Haase) et d’une aile révolutionnaire, les Spartakistes (R. Luxemburg, Mehring,
P. Levi, L. Joguichès). La Révolution russe de février, puis celle d’octobre semblent confirmer les
thèses des partisans d’une transformation de la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire. Elle
fournit aux bolcheviks, qui jusque-là étaient extrêmement marginalisés, prestige et autorité dans les
masses, hégémonie dans le mouvement révolutionnaire. Dès leur arrivée au pouvoir en octobre 1917,
les bolcheviks qui prennent rapidement le nom de communiste, PCR(b) préparent la fondation d’une
nouvelle internationale pour hâter la révolution mondiale.
Cette action d’extension de la révolution est fondamentale, car selon Lénine « La victoire
complète de la révolution socialiste est inimaginable dans un seul pays, elle exige la collaboration la
plus active d’au moins quelques pays avancés, parmi lesquels nous ne pouvons pas compter la
Russie. » C’est parce qu’ils sont isolés, sans appui dans les masses européennes, que les Soviétiques
doivent signer la paix de Brest-Litovsk en mars 1918.
b) La vague révolutionnaire de novembre 1918
En novembre 1918, c’est la constitution de Conseils d’ouvriers et de soldats (Räte) dans
l’ensemble de l’Allemagne. Mais en sa double qualité de chancelier du Reich et de président du
Conseil des commissaires du peuple (3 SPD, 3 USPD) le social-décmocrate Ebert organise avec les
militaires la lutte contre une transformation de la révolution démocratique de novembre en une
révolution socialiste souhaitée par les spartakistes. Rompant avec l’USPD, les spartakistes s’unifient
avec les radicaux de gauche pour fonder le Parti communiste allemand KPD(s).
D’autres PC se créent en Pologne, en Autriche, en Hongrie, aux Pays-Bas. En Italie, alors que
dans les campagnes les paysans s’organisent en coopératives pour occuper les terres, les ouvriers des
usines du Nord (comme Alfa Roméo à Milan) multiplient les grèves sauvages. Pour Lénine c’est le
signe que l’IC existe de fait.
2) Le congrès de fondation de l’IC (mars 1919)
A la fin décembre 1918, Lénine envoie aux différents partis ouvriers (PC, SD et autres) une note
pour la convocation d’une conférence socialiste internationale devant préparer la fondation de la IIIe
Internationale. La conférence, initialement prévue en Allemagne, s’ouvre à Moscou le 2 mars 1919, au
moment même de la répression en Allemagne (assassinat de Luxemburg, Liebknecht, et Joguichès) de
l’insurrection spartakiste initiée en janvier 1919.
Mais cette première conférence qui prendra le nom de congrès de fondation est peu représentative
et contestée dans ses fondements. Peu représentative, car rares sont en effet les militants étrangers qui
réussissent à rejoindre la Russie soviétique pour le congrès. Sur les 51 délégués qui participèrent aux
travaux, plus de quarante sont des hommes recrutés dans les camps de prisonniers ou parmi les
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réfugiés. Cette fondation est aussi contestée car le seul parti communiste ayant une implantation
nationale effective est alors le parti allemand. Or le délégué allemand a reçu le mandat de s'opposer,
pour le moment, à la fondation d'une nouvelle Internationale révolutionnaire, considérant qu’il
n’existe pas encore suffisamment de PC. L'Internationale communiste est néanmoins fondée, mais
modestement, de façon presque artisanale.
3) La réalisation effective d’un parti mondial
a) Le cadre institutionnel :
Loin de décourager les Bolcheviks, la modestie de ce premier congrès et surtout l'échec de la
vague révolutionnaire du printemps et de l'été 1919 (effondrement des Républiques des conseils de
Hongrie et de Bavière, échec du mouvement d’occupation des usines en Italie du Nord) les confortent
dans leur désir de constituer un véritable état-major de la révolution mondiale, une organisation
centralisée et supranationale, capable d'intervenir directement dans les mouvements des différents
pays. Son instance suprême est le congrès qui doit selon les statuts se réunir une fois par an. Dans
l'intervalle des congrès mondiaux, l'organe de décision assurant la direction effective du Comintern est
le Comité exécutif, le CEIC. Le lien entre l'exécutif et les sections nationales est renforcé par un
échange de militants entre le centre et les organisations nationales.
b) Les conditions d’adhésion : les 21 conditions de Zinoviev
Mais il ne suffit pas d’avoir une organisation internationale, encore faut-il que les sections
nationales qui la composent soient « d’authentiques PC » (Zinoviev).
Or dans la plupart des pays :
— il n’y a pas encore de PC (France, Italie, Suisse) et du fait de l’absence de scissions les
communistes cohabitent avec les « sociaux-traitres ».
— ou les PC sont des sectes tentées par le « gauchisme », c’est-à-dire que contrairement aux
thèses de l’IC ils refusent de participer aux élections et au mouvement syndical, s’empêchant ainsi de
devenir des partis de masses.
Il convient donc de mettre des conditions à l’admission des partis dans l’IC, car d’une certaine
façon « l’IC est à la mode ». C’est le rôle des 21 conditions, présentées lors du 2e Congrès de l’IC en
1920. Il s’agit d’un concentré de l’expérience bolchevique et des conditions de son application à
d’autres partis :
— affirmation de la dictature du prolétariat
— les élections et les parlements sont des tribunes pas une fin en soi
— nécessité d’un secteur clandestin avec un appareil quasi militaire
— centralisme démocratique
— obligation d’épurations périodiques (13e condition)
— soutien aux républiques soviétiques
Malgré les critiques de plusieurs dirigeants, la politique d’adhésion conditionnelle est un succès.
En Allemagne (congrès de Halle en octobre 1920) et en France (congrès de Tours en décembre 1920)
la majorité des membres du parti socialiste vote en faveur des 21 conditions et de l’adhésion à l’IC.
Dans les autres pays, l’IC ne réussit que rarement à rassembler la majorité des anciens partis
socialistes, mais partout le processus de scission du mouvement ouvrier est engagé.
III. Les 5 périodes de l’IC
1) 1ère période : L’offensive révolutionnaire (1919-1921).
Selon les dirigeants bolcheviks, les révolutions russes, puis allemandes, ont ouvert une époque de
décomposition et d’effondrement de tout le système capitaliste mondial, déjà bouleversé par la guerre.
La tâche du prolétariat, déclare Lénine à l’ouverture du 1er congrès, est de s’emparer immédiatement
du pouvoir. La prise du pouvoir politique signifie la destruction de l’appareil d’Etat bourgeois et
l’organisation d’un nouvel appareil politique prolétarien.
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Mais après la défaite de l’Armée rouge aux portes de Varsovie (été 1920) et l’écrasement de
l’Action de mars 1921 en Allemagne, les signes du reflux de la vague révolutionnaire se multiplient.
2) 2e période : la politique du front uni (3e, 4e et 5e congres, 1921-1927)
Lors du 3e congrès d’août 1921, Lénine et Trotsky, imposent une nouvelle analyse et une nouvelle
orientation :
—une nouvelle analyse : la révolution mondiale n’est plus une question de mois ou de semaines
mais, peut-être bien, d’années car le capitalisme a réussi à se stabiliser.
—une nouvelle orientation : dans ce contexte, la classe ouvrière, lasse des assauts sanglants et de
la division du mouvement ouvrier, aspire à l’unité.
Le « front uni ouvrier », l’alliance des communistes avec les masses ouvrières social-démocrates
ou sans-parti devient le principal mot d’ordre de l’IC. Malgré quelques variations, front uni par le
haut, puis front uni par le bas, la tactique de conquête des masses par le front uni sera maintenue lors
du 4e (1922), puis du 5e congrès (1924).
3) La 3e période l’IC (1928-1934)
Cette 3e période, que les communistes appellent 3e période du capitalisme d’après-guerre, est
basée sur la conviction que la stabilisation du capitalisme est terminée et que les nouvelles
contradictions du capitalisme vont entraîner de violentes luttes dirigées contre l’URSS auxquelles il
faut préparer les PC.
Deux conséquences :
— Premièrement : la lutte contre la guerre impérialiste devient le thème central de la propagande
des sections nationales de l’IC.
— Deuxièmement : la ligne « classe contre classe », qui fait des partis sociaux-démocrates,
désormais qualifiés de « sociaux fasciste » , l’ennemi principal, remplace la tactique du front uni
ouvrier.
Aucune période de l’histoire du Comintern n’est plus controversée que cette période, qualifiée par
Trotsky de « 3e période d’erreur de l’IC ». La majorité des PC perdent à cette époque nombre de leurs
adhérents et surtout de l’influence dans leurs sociétés nationales respectives.
Pour la plupart des historiens, la tendance sectaire de cette période, symbolisée par le mot d’ordre
de « social-fascisme » appliqué aux sociaux-démocrates, a affaibli la gauche en renforçant l’hostilité
entre communiste et socialiste et a ainsi facilité l’arrivée au pouvoir des nazis.
4) La 4e période : Les fronts populaires (1935-1938)
Après plusieurs années d’isolement et d’hostilité idéologique à l’égard du monde extérieur,
l’arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne, provoque une révision foudroyante de la politique
extérieure soviétique amenant l’URSS à rejoindre la SdN en 1934.
Dans le prolongement de ce tournant, l’IC, qui est de plus en plus soumise aux intérêts de la
politique extérieure soviétique, s’aligne sur cette politique en adoptant, lors de son VIIe et dernier
Congrès de 1935, la nouvelle tactique du « front antifasciste d’alliance avec tous les démocrates » qui
permettra la formation des Fronts populaires.
Cette harmonisation des différents instruments de la politique extérieure soviétique, et la victoire
des Fronts populaires en Espagne et en France, va conforter la position internationale des communistes
et permettre à l’URSS de s’imposer comme le bastion de la résistance internationale au fascisme.
5) La fin de l’IC
Elle se fait en trois étapes :
1. La répression des cadres de l’IC dans le contexte de la grande répression stalinienne des années
1937-1938, touche particulièrement les militants exilés en URSS comme les Allemands et les
Polonais. Le massacre de toute une génération, celle de la guerre d’Espagne et des brigades
internationales.
2. La signature du pacte germano-soviétique, en août 1939, est un choc violent pour les
communistes hors d’URSS. Le pacte révèle que la politique antifasciste de l’URSS était surtout
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tactique. Le pacte va fortement affaiblir les communistes, remettre en cause leur politique, leur
prestige, leur insertion dans les contextes nationaux. De très nombreux militants quittent le parti à ce
moment.
3. La dissolution officielle de l’IC (de l’IC pas des PC) se fait en avril en 1943 sans aucune
discussion préalable avec les autres PC.
Il s’agit pour Staline de rassurer ses alliés anglo-américains dans le contexte de la Grande alliance
en montrant que l’URSS a renoncé à la révolution mondiale. Mais en tant qu’Internationale
révolutionnaire, l’IC était déjà morte depuis longtemps.
CONCLUSION :
Il n’y aura plus, après la guerre, de mouvement communiste unifié. Le Cominform — abréviation
russe de Bureau d’information des PC — qui fonctionne de 1947 à 1956 ne sera qu’un organe de
coordination, servant surtout au contrôle par les Soviétiques des PC des nouvelles démocraties
populaires. Des pays communistes comme la Yougoslavie de Tito, puis la Chine de Mao, ainsi que
différents partis européens de l’Ouest (ce que l’on a appelé l’eurocommunisme) contestent d’ailleurs
l’hégémonie du modèle soviétique.