Jeunesse et construction de l`autonomie

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Jeunesse et construction de l`autonomie
 « Autonomie et indépendance des jeunes. De quoi parle‐t‐on ? » Jeunesse et construction de l’autonomie Texte d’Elsa RAMOS, sociologue Dans le cadre du débat d’actualité proposé par le Collectif Jeunesse(s) de l’Essonne le 26 juin 2013. I/ En préambule 1/ La problématique de l’autonomie renvoie à un mode de vivre‐ensemble en rupture avec les modèles traditionnels basés sur la hiérarchie et l’autorité. Dans le processus d’autonomisation, on s’inscrit davantage dans une logique relationnelle. Dans la famille par exemple, chacun va revendiquer le droit à des espaces personnels, le droit d’avoir des mondes à soi tout en partageant des moments et des temps communs avec les autres membres de la famille. L’individu contemporain revendique son droit à alterner selon ses désirs entre ses différentes identités : tantôt comme membre de la famille (être père de, fils ou fille de, frère ou sœur de, conjoint…), tantôt comme un individu à part entière, comme une personne qui possède aussi d’autres identités plus personnelles (ami de, fan de, sportif, militant, collègue de…), ce qui amène parfois à se définir comme membre du groupe familial et parfois à s’en extraire et à se revendiquer avant tout comme « individu ». Au centre des relations familiales : la parole, le droit pour l’individu quel qu’il soit à participer dans les décisions qui le concernent. Un détour par : La loi du 4 juin 1970 qui substitue « l’autorité parentale » à « la puissance paternelle » (art. 371‐2). 1
Trois concepts sont au centre de cette réforme : -
celui d’égalité des époux et parents face à l’enfant -
celui de l’intérêt de l’enfant -
celui du contrôle judiciaire devenu nécessaire pour arbitrer d’éventuels conflits entre parents ou entre parents et enfant. On assiste : ‐
d’une part, à un recentrage des positions de chacun des membres de la famille. Au centre l’enfant, en face de lui, responsables de lui, ses parents. Entre les deux : des médiateurs, des spécialistes judiciaires. ‐
d’autre part, cette loi introduit des valeurs nouvelles : l’accord présumé entre parents lorsque l’un d’eux fait un acte concernant l’enfant, ou encore, par exemple, l’interdiction d’utiliser des sanctions corporelles envers l’enfant pour se faire obéir suppose un type de relation où le respect de la parole de l’autre prime sur l’exercice d’un pouvoir. Avec la notion « d’autorité parentale » c’est une nouvelle vision de la personne et des rapports familiaux : la fonction de la parole apparaît primordiale. La paternité est définie dans ces énoncés moins comme une place ou un état que comme une fonction à exercer personnellement. C’est par des prises de décisions, des paroles et des actes que le père comme la mère vont manifester qu’il ou elle assume leur enfant. La parole est un vecteur du pouvoir sur soi. La Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 a également consacré le droit d’expression de l’enfant et son droit à participer dans les décisions qui le concernent. 2/ Une distinction est à opérer entre deux notions la plupart du temps utilisées l’une pour l’autre : les notions d’indépendance et d’autonomie. -
L’indépendance se définit à partir de catégories objectives : c’est un état dans lequel se trouve l’individu, lorsqu’il dispose de ressources suffisantes pour gérer sa vie sans le soutien financier, matériel, parental 1 . 1
CHALAND K., « Pour un usage sociologique de la double généalogie philosophique de l’individualisme », in. SINGLY F. de, Etre soi d’un âge à l’autre. Famille individualisation, Tome 2, Paris, L’Harmattan, Logiques Sociales, 2001, pp. 31‐43. 2
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L’autonomie relève de catégories subjectives. Elle renvoie à l’idée que l’individu se donne lui‐même ses propres règles ; elle est considérée comme une perception positive de soi, vers laquelle l’individu tend ; c’est donc une catégorie de l’identité, qui implique que l’individu, doit participer le plus dans l’élaboration de ce monde, de l’univers dans lequel il vit (Chaland, 2001). L’autonomie résulte « de la capacité que lui donne sa raison de pouvoir vivre et agir par soi. Le propre de l’individu humain est en effet de pouvoir se décider par lui‐même à partir de représentations et de normes émanant de sa réflexion critique, qu’il est apte à traduire en stratégies et en actes » 2 . Durkheim 3 souligne que l’éducation loin d’être un pur dressage, fait appel à l’autonomie de l’individu, autrement dit à « la capacité de l’individu de se reconnaître lui‐même dans ses œuvres et dans ses projets, de coopérer au pilotage de son propre développement, de découvrir en celui‐ci une exigence de sa propre réalisation ». 3/ Pour appréhender la construction de l’autonomie, je m’appuierai sur une situation particulière : celle de la dépendance des jeunes gens qui vivent chez leurs parents. Cela implique deux dimensions. ‐
Premièrement, ce sont les parents qui subviennent à ses besoins : « il est nourri, logé, blanchi ». ‐
Deuxièmement, les règles qui gèrent le quotidien sont parentales : les parents proposent, imposent ‐ devrais‐je dire ‐ un cadre de référence, un monde de référence par rapport auquel le jeune se positionne et qu’il tente de négocier au fur et à mesure qu’il grandit. Comment les jeunes gens se construisent autonomes dans un contexte de dépendance ? Comment prennent‐ils de la distance par rapport à un « monde de référence parental », c'est‐à‐dire un monde qui pendant un temps est commun aux parents et aux enfants ? J’aborderai donc la question de l’autonomie à partir de la réflexion sur la relation entre un monde à soi et un monde de référence parental. 2
LAURENT A., Histoire de l’individualisme, Paris, PUF, Col. Que sais‐je ?, 1993. DURKHEIM E., L’éducation morale, Paris, PUF, 1963.
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Je m’intéresserai : ‐
aux modalités qui favorisent ou non cette distance d’un monde qui fait autorité ; ‐
à la place que « ceux qui accompagnent », en l’occurrence les parents, et notamment à la place de leur fonction de validation et de reconnaissance d’un monde personnel de l’enfant 4 . Pour cela : Je présenterai deux modes de cohabitation qui articulent différemment les modalités de construction d’un monde à soi et le monde de référence parental : ‐
Les jeunes adultes français chez leurs parents : l’individualisation protégée ; ‐
Les jeunes adultes brésiliens chez leurs parents : le contrôle protecteur. II/ Deux modes de cohabitation qui articulent différemment les modalités de construction d’un monde à soi et le monde de référence parental 1/ L’individualisation protégée Qu’est‐ce qu’un « chez‐soi, chez ses parents » pour les jeunes adultes français ? ■
Trois dimensions objectives du chez‐soi dans la cohabitation intergénérationnelle : ‐
Chez moi : les territoires personnels ‐
Chez mes parents : les règles parentales ‐
Chez nous : l’espace de convivialité Le « chez moi » renvoie au marquage quotidien de l’espace domestique, aux stratégies que le jeune adulte utilise pour rendre des espaces personnels : la séparation et l’appropriation. Prenons l’exemple de la chambre : il ferme sa porte, en contrôle l’entrée c’est‐à‐dire qu’il demande à ses parents de frapper. Par ailleurs, il l’investit, la décore, prend aussi en charge son entretien. Il en fait un espace à soi dans lequel il se met en scène. Dans le « chez‐moi », il établit des espaces de libre rapport à lui‐même et affirme un « je individuel ». 4
Le terme « enfant » sera toujours défini par la relation de la filiation et non pas par « petit ». 4
Le « chez mes parents » Les parents imposent un certain nombre de règles au quotidien. Les enfants « grignotent » ces règles. De ce fait, un rapport de force s’instaure entre parents et enfant, l’enjeu pour l’enfant est d’accroître sa marge de manœuvre. Dans cette dimension les relations s’inscrivent dans une relation asymétrique : elles imposent au jeune adulte une définition de soi en tant que « fils de » ou « fille de ». Les places de parents et celle des enfants ne se confondent pas dans cette dimension. La dernière dimension est le « chez nous ». La caractéristique principale du « chez nous » est la convivialité familiale. La discussion entre parents et enfant est mise au centre : la couleur des rideaux du salon, la scolarité d’un jeune frère… L’enfant a le sentiment d’être reconnu comme partenaire de ses parents et se vit comme leur égal dans la mesure où les relations prennent la forme d’une coopération. Voilà rapidement pour ces trois dimensions objectives, elles sont valables pour tous les enquêtés, mêmes si chacune des dimensions n’a pas nécessairement le même poids pour chacun d’entre eux. ■
Dans ces dimensions, interviennent deux modalités de construction d’une distance entre un monde à soi et un monde de référence parental : -
l’expérimentation -
la négociation L’expérimentation peut se définir comme une relation de réflexivité dans l’action. L’expérimentation tend à mettre de plus en plus en adéquation idées et réalité : je m’approprie l’espace, je teste des choses que j’ai envie de faire… ça marche, ça ne marche pas. Les stratégies s’affinent au fur et à mesure. Ainsi, l’expérience précédente servira à la suivante. Permet une connaissance accrue de la situation ainsi qu’un développement de la maîtrise des relations. En même temps, l’expérimentation édifie le jeune adulte de plus en plus comme auteur de ses choix et acteur de ses relations. 5
La deuxième modalité est la négociation. Les négociations sont essentielles à la construction du compromis parents/enfant. La parole est au centre. L’enjeu des négociations est de modifier le consensus existant en faisant reculer les limites parentales, en grignotant progressivement la réalité commune pour mettre en avant une réalité plus personnelle tout en tentant de conserver un équilibre dans les relations intergénérationnelles. Le jeune adulte, par expérimentation personnelle et à travers les négociations avec ses parents, tend à affirmer ses idées comme des idées qui : -
D’une part, peuvent se mesurer de plus ne plus à celles de ses parents ; -
D’autre part, faire de lui un égal de ses parents, c’est l’enjeu de l’autonomisation. ■
Le sentiment d’être chez‐soi Voyons maintenant un dernier aspect du « chez‐soi, chez ses parents », celui qui renvoie à des catégories subjectives. Le sentiment d’être « chez soi » n’est pas le même pour tous : -
Pour certains, la dimension « chez mes parents » est plus importante que la dimension du « chez nous ». Ces jeunes adultes disent « je suis chez moi, mais c’est quand même chez mes parents ». -
Pour d’autres, la dimension du « chez nous » est plus importante que celle où dominent les règles parentales. Ces jeunes adultes expliquent « c’est chez mes parents d’accord, mais c’est aussi chez moi ». En tout cas, parmi les jeunes adultes qui se sentent plutôt « chez leurs parents », nous trouvons des jeunes gens qui vivent la cohabitation sur le mode de l’accommodation et sur le mode subi. Dans la cohabitation accommodée, les négociations avec les parents sont faibles. La chambre est un espace de forte expérimentation, dans laquelle ils développent des stratégies de séparation et d’appropriation. Ces jeunes gens ressentent le besoin de s’enfermer dans leur chambre pour s’extraire de la relation parents/enfant dans laquelle ils se définissent essentiellement comme « fils de » ou « fille de ». Le « je individuel » a du mal 6
à s’affirmer en présence des parents. Cependant ils ont une grande proximité relationnelle avec leurs parents : les discussions sont nombreuses. Les jeunes gens qui se sentent plutôt « chez leurs parents » sont aussi ceux qui subissent la cohabitation. Dans la cohabitation subie, il y a peu de négociations parents/enfant et elles se font parfois sous le mode du conflit. Les parents ne reconnaissent pas nécessairement des territoires personnels et les relations se jouent fortement sur un mode asymétrique. Ici, le « chez‐soi » se définit fortement par la chambre. Les espaces de réalisation personnelle sont davantage extérieurs à la maison familiale (sauf quand les parents sont absents de la maison). Dans ce mode de cohabitation, le « je individuel » coexiste difficilement avec le « je familial ». Dans la cohabitation subie et accommodée, la relation aux parents est vécue comme asymétrique et inégalitaire, les places de parents et d’enfant sont définies et distinctes. Voyons maintenant ceux qui expliquent « c’est chez mes parents d’accord, mais c’est aussi chez moi. » Ces jeunes adultes vivent la cohabitation sur le mode de la confirmation. Dans la cohabitation confirmée, les négociations avec les parents sont fréquentes et se font sous forme de compromis. Dans la cohabitation confirmée, la dimension du « chez nous » est dominante et rappelons que la caractéristique principale du « chez nous » est la convivialité familiale. Au sein même de la cohabitation, deux conditions qui favorisent l’autonomisation : -
La reconnaissance du droit à des espaces personnels, à une individualisation du jeune. -
La convivialité qui est la condition de l’évolution de la relation à soi et à ses parents. Elle permet le passage d’une relation parents/enfants à une relation d’égal à égal nécessaire dans la construction de l’autonomie. Et c’est en cela que nous parlons d’individualisation protégée. Paradoxalement, la cohabitation peut favoriser l’autonomie dans la mesure où les parents constituent une instance de validation du monde à soi élaboré par l’enfant. Dans la construction de l’autonomie se joue la place de l’enfant en tant qu’égal de ses parents. 7
2/ Le contrôle protecteur Qu’est‐ce qu’un « chez‐soi, chez ses parents » pour les jeunes adultes brésiliens ? ■
Brouillage entre les trois dimensions : chez moi, chez mes parents, chez nous Par exemple, pour le « chez soi », la revendication de territoires personnels n’est pas prégnante. L’incompréhension face à la question de la fermeture ou de l’ouverture de la porte de la chambre est à cet égard éloquente. L’enquêtrice demande à quels moments il ou elle ferme sa porte. « Fermer sa porte ? », répond l’enquêté(e), « Pour quoi faire ? ». L’enquêtrice doutant un moment de la parenté de sens entre le portugais du Portugal et le portugais du Brésil reformule sa question et obtient plusieurs fois pour réponse : « Fermer la porte de chambre ? Je ne comprends pas ». ■
Deux éléments participent au brouillage entre les 3 dimensions ‐ « chez‐moi », « chez mes parents », « chez nous » ‐ : la dimension de mise en commun et la notion de « parent ami ». Ainsi, la dimension de la mise en commun des ressources et compétences individuelles est commune aux trois dimensions de la cohabitation : les amis des uns ou des autres sont les amis de la famille, le compte bancaire parental est géré avec l’aide de l’enfant, celui‐ci prête parfois une oreille attentive aux difficultés de son père ou de sa mère, non pas en tant que parent mais en tant que conjoint, l’enfant intervient dans les choix éducatifs de ses frères et sœurs : ainsi, il ne s’agit pas d’une répartition de taches en fonction de groupes d’âges mais en termes de compétences individuelles. Cette mise en commun rend difficile la construction d’une typologie comme nous l’avons fait précédemment pour les étudiants français à savoir, la cohabitation subie, accommodée et confirmée. Il nous semble, et cela est quand même dit avec prudence, que pour tous, il y a une dimension de cohabitation confirmée dans laquelle les relations s’établissent sur un mode égalitaire dans lequel chacun est membre du groupe familial avant d’être individu, alors que dans le cas précèdent l’enjeu est d’être égal mais en tant qu’individu avant d’être membre du groupe familial. 8
Le deuxième élément participe du brouillage entre les trois dimensions : la notion de « parent ami ». La notion de « parent ami » est récurrente dans les entretiens avec les jeunes Brésiliens. Cette notion revêt une ambiguïté : elle se réfère à une forme d’égalité de relation que revêt la relation amicale en même temps qu’à une relation hiérarchique qui se décline sous la forme d’un contrôle protecteur de l’enfant : c’est « pour son bien ». Certaines interdictions parentales qui apparaissent dans le cas français comme une ingérence dans des domaines personnels, peuvent, dans le cas brésilien, prendre le sens d’une protection du bien de l’enfant : « mes parents sont très attentionnés avec moi ». On relève à la fois l’idée ambiguë voire paradoxale de contrôle et de protection. C’est une attention délicate qui est en même temps une surprotection et qui ne favorise ni l’autonomie, ni les discours de contestation du contrôle parental dans la mesure où c’est « pour le bien de l’enfant ». Le contrôle sur les sorties, par exemple, peut être légitimé par le climat de violence de Rio de Janeiro, le contrôle de la virginité peut prendre le sens d’une protection contre une grossesse indésirée. Les enfants ne prennent pas tous le relais du discours parental mais il peut être validé partiellement, cette validation apportant au contrôle une dimension qui dépasse celle de la relation strictement hiérarchisée dans laquelle les uns imposent aux autres leur réalité. La partie du discours relayé vient définir la réalité parentale comme étant en partie commune aux parents et à l’enfant : le monde à soi est aussi un mode commun. Ainsi, l’expérimentation des jeunes adultes brésiliens se fait au regard des contraintes du groupe (et moins dans la construction d’espaces individuels). Je m’explique, la situation au Brésil est bien différente de celle de la France, et les conditions financières et sociales des familles ne permettent pas d’envisager l’indépendance résidentielle, comme c’est le cas en France. Par ailleurs, on observe fréquemment la cohabitation de différentes générations ainsi que d’autres membres de la famille, des tantes, des oncles. L’expérimentation semble avant tout, s’inscrire dans les contraintes objectives financières de la famille et on peut relever pour certains l’acquisition du diplôme comme un projet qui contribuera à faire reculer ces contraintes économiques qui sont autant de limites aux aspirations des enfants mais aussi des parents. 9
Dans ce contexte, les négociations se posent différemment de la situation française. Les négociations ont moins la forme du grignotage des règles parentales que de la gestion commune de la réalité quotidienne dans laquelle on se définit moins en tant qu’individu que membre du groupe familial. Ainsi, si négocier c’est toujours négocier dans un cadre de contraintes et de règles parentales dans la situation étudiée, le grignotage des règles se fait dans un jeu de limites plus global, qui ne sont pas toujours des limites parentales mais sociales. -
Les territoires personnels, la séparation, ne sont pas posés comme un principe de l’autonomisation. -
La réalité parentale est en partie commune aux parents et à l’enfant : le monde à soi est aussi un monde commun, familial. -
Les relations s’établissent sur un mode égalitaire dans lequel chacun est membre du groupe familial avant d’être individu. III/ Pour conclure La place du monde de référence parental, commun au départ quand l’enfant est petit, dans la construction d’un monde à soi apparaît différente dans les deux cas : -
Dans le cas des jeunes adultes français : le monde commun de départ devient la réalité parentale, c’est‐à‐dire une réalité possible parmi d’autres, à laquelle on peut apposer un monde, une réalité individuelle et personnelle. On est individu avant d’être membre du groupe. Être égal avant tout en tant que personne. -
Dans le cas des jeunes adultes brésiliens, le monde de référence parental se maintient en grande partie comme une réalité commune et est défini par la participation de chacun à la gestion de la vie familiale. On peut parler d’une certaine interdépendance des membres du groupe familial. Par ailleurs, le monde de référence parental apparaît moins menaçant dans la mesure où l’autonomie semble davantage se jouer dans la négociation de difficultés sociales et financières pour les enfants mais aussi pour les parents. 10
On est avant tout membre du groupe. Être égal en tant que personne : pouvoir fonder sa propre famille ? Nous pouvons parler de deux types d’accompagnement dans le processus d’autonomisation : l’individualisation protégée et le contrôle protecteur. IV/ Bibliographie d’Elsa Ramos : la question de la construction de l’autonomie Ouvrage 2002 Rester enfant, devenir adulte. La cohabitation des étudiants chez leurs parents, Paris, L’Harmattan, Col. Logiques Sociales. Articles 2011 « La cohabitation intergénérationnelle : un angle d’approche pertinent du processus d’autonomisation des étudiants brésiliens et français ? », Agora, L’Harmattan, n°59, pp. 7‐18. « Le processus d’autonomisation des jeunes », in Bernard Bier, Cécile Ensellem, Agir pour les parents, agir pour les jeunes, Cahiers de l’action, n°31 2010 « Moments communs en famille », Nouvelles adolescences, Ethnologie française, Elsa Ramos, François de Singly, janvier‐mars 2010, pp. 5‐10. « On va traîner devant le collège. Enfin, pas traîner… », in François de Singly, Christophe Giraud, Olivier Martin (dir.), Nouveau manuel de sociologie, Paris, Armand Colin, pp. 216‐224. 2006 « L’ambiguïté du parent‐ami dans les relations parents/enfant au Brésil : contrôle et protection », Recherches Familiales, n°3, La famille : entre production de santé et consommation de soins, pp. 127‐136. 11
2004 « Le jeune adulte, producteur de nouvelles relations dans la cohabitation intergénérationnelle », in M. Molgat et E. Maunaye, Les jeunes adultes et leurs parents. Autonomie, liens familiaux et modes de vie, Col. Culture et Société, Presses Universitaire de Laval, pp. 27‐44. 2003 « Age et places dans la cohabitation intergénérationnelle », Agora, Sports et intégration sociale, L’Harmattan, n°33, pp. 98‐108. 1999 « La défense d’un « petit monde » pour un jeune adulte vivant chez ses parents », avec F. de Singly, in F. de Singly, Libres ensemble. L’individualisme dans la vie commune, Paris, Nathan, pp.155‐176. Elsa RAMOS* * Elsa RAMOS est maître de conférences en sociologie à l’Université Paris Descartes et chercheure au CERLIS Université Paris Descartes CNRS. 12

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