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Réunion Front commun Caen, le 23 novembre 2016 Présents : - Pierre Baglin et Alain Léger (PCF) Daniel Fouquet (PG14) et Juliette Sikirdji (PG61) Aubert Sikirdji (ex-Ensemble !14-61) Catherine Peltier et Claude Ruelland (militants associatifs, sans appartenance politique) Ensemble !14-61 : Jackie Basset, Agnès Busson, Georges Fauvel, Marine Fauvel, Christophe Gilbert, Bernard Guibert, René Le Bris, Jean-Pascal Lefèvre, Gérard Leroy, Josiane Leroy, Jean-Pierre Letessier, Martine Monteggia (61), Christian Prébois, Christian Tardieu, François Vérité Les camarades du PCF et du PG sont présents à titre personnel, sans mandat de leur organisation. Introduction au débat : Ensemble !14-61 explique les raisons de cette initiative Front commun dans le Calvados. Localement beaucoup de militant-e-s d’Ensemble ont, au fil du temps, intégré les 160 000 soutiens à JLM, tout en signant aussi Front commun (avec l’idée d’un cadre de campagne plus large et pluraliste que France Insoumise), mais peu se sont déjà engagé-e-s dans les groupes d’appui à FI, préférant plutôt poursuivre le débat à l’interne pour convaincre les camarades réticent-e-s. Si, en juin dernier, seul-e-s 50% des camarades d’Ensemble étaient convaincu-e-s de la nécessité d’une campagne unitaire avec JLM, les débats en AG et la réalité du paysage politique ont permis d’aboutir, en novembre, à une majorité de 81% (72% au plan national). Le communiqué national d’Ensemble du 20 novembre est consultable sur https://www.ensemblefdg.org/content/communique-du-collectif-national-densemble-des-19-et-20-novembre-2016 Localement il nous a semblé logique que l’étape suivante devait consister à s’adresser aux signataires de Front commun pour sortir de l’entre-soi, rencontrer d’autres citoyens, d’autres militants et poursuivre ensemble le travail de persuasion, tout en entamant des négociations avec France Insoumise pour assouplir le cadre. A l’échelon national, les responsables de Front commun issus des différentes tendances ont rencontré l’espace politique de FI, le 21 novembre, pour discuter de la charte pour les législatives et envisager la création d’un « conseil » regroupant les organisations politiques prêtes à soutenir JLM, sans pour autant entrer dans FI. Cette réunion s’est avérée très positive, sans qu’on connaisse en détail le contenu des avancées. On attend un communiqué commun qui devrait être rendu public dans la semaine du 28 novembre. Eléments résultant de la discussion : - Constat unanime du danger représenté par Fillon qui incarne l’ultra-droite que certain-e-s comparent à Thatcher et d’autres au régime de Vichy. Volonté de tous les présent-e-s à cette réunion de ne pas accorder seulement « du bout des lèvres » un soutien à JLM, mais au contraire de se lancer dans une bataille unitaire, enthousiaste, dans le but d’obtenir un score le plus haut possible, voire de se hisser au second tour. Toutefois les avis sont plus ou moins optimistes : Selon certain-e-s, le jeu reste ouvert pour la présidentielle : Juppé, à travers la primaire, va démontrer aux couches populaires qu’elles vont trinquer avec Fillon et va limiter ainsi le vote pour cette droite extrême ; la multiplicité des candidatures, notamment au centre (Macron, peut-être Bayrou), peut également minimiser - - - - les scores de chacun et - pourquoi pas ? – permettre l’émergence de JLM grâce à une base électorale solide. Pour les législatives, c’est une sorte de roulette russe, à cause de la division et on peut se retrouver avec une assemblée nationale tripartite, sans majorité. Cette éventuelle crise institutionnelle est un argument de plus pour faire valoir la nécessité d’une assemblée constituante. Objection : Cette probabilité de tripartisme au Parlement est relativement faible, dans la mesure où le scrutin n’est pas proportionnel. Il y aura des triangulaires, mais en nombre assez limité, car le maintien au second tour nécessite de recueillir l’équivalent en voix de12,5% des inscrits (soit 21% des suffrages exprimés, si la participation est de 60%). D’autres pensent que la perspective de gagner ces élections n’est guère réaliste ; en revanche l’enjeu des législatives est essentiel, car il existe des circonscriptions gagnables par des antilibéraux unitaires. Ce serait une catastrophe de partir chacun de son côté. Il faut donc trouver le cadre adéquat, discuter avec EELV, le NPA, aborder la question épineuse du financement. L’incertitude et l’inquiétude qui planent sur le vote des militants du PCF, prévu du 24 au 26 novembre, reviennent également de manière récurrente dans les interventions des participant-e-s. Les deux camarades du PCF, quant à eux, considèrent qu’on a perdu déjà trop de temps et qu’il faut conclure une alliance avec JLM, mais ils souhaitent apporter un éclairage sur la manière dont les militants PCF ressentent la candidature de JLM. Si, vu de l’extérieur, on peut penser que les cadres ont opté pour une candidature communiste dans un réflexe identitaire ou pour sauvegarder leurs places d’élus, les choses sont en réalité plus complexes. On mesure mal ce que représente le PCF dans l’imaginaire du militant communiste, la symbolique autour de la mémoire ouvrière, le rapport affectif au parti et, du même coup, la peur de disparaître et le réflexe de survie en se lançant dans une candidature communiste, simplement pour continuer à exister. Certains privilégient le parti en attendant des jours meilleurs, plutôt que de le perdre dans l’échauffement enthousiaste créé par JLM. Cette dimension est importante à prendre en compte pour comprendre le malaise au PCF. La charte de France Insoumise suscite aussi beaucoup d’inquiétudes sur la non-reconnaissance des partis politiques. Même si nos camarades présents soutiennent la candidature de JLM, ils pensent que la forme-parti est indispensable, qu’il n’y a pas d’action révolutionnaire sans parti révolutionnaire, que le spontanéisme n’existe pas. Néanmoins les formes nouvelles comme les Nuits Debout ou les indignés sont intéressantes, elles créent une vraie dynamique, permettant de s’adresser aux abstentionnistes, mais il faut ensuite que ce mouvement s’incarne dans une forme politique. Le camarade du PG, plutôt présent à titre d’observateur, exprime son respect pour les militants communistes, mais s’inquiète de la prise de pouvoir des élus au sein du PCF. Pour les élections à venir, l’enjeu sera de convaincre les abstentionnistes. Point de vue de Marine, jeune militante d’Ensemble : France Insoumise a tout intérêt à choisir la formule la plus souple pour les groupes d’appui, pour ne pas faire fuir les membres du PCF. Il faut aussi s’inspirer des pratiques des Nuits Debout où la parole est plus libre, grâce à un fonctionnement plus inclusif. Dommage également que les partis aient perdu leur capacité à faire de l’éducation populaire. Quant à la problématique concernant la sauvegarde de la mémoire ouvrière, il faut aussi entendre qu’il existe actuellement des jeunes qui fuient cette transmission intergénérationnelle qu’ils considèrent comme un carcan. Catherine, militante associative : elle ressent un décalage entre nos discussions un peu compliquées de militants politiques et les motivations qui l’ont poussée à s’engager, sans avoir d’expérience politique préalable. Elle est signataire de Front commun, mais a aussi rejoint la France Insoumise, car séduite par le fait que ce sont les citoyens qui ont construit le programme. Elle participe au groupe d’appui Côte de Nacre et se félicite de l’accueil réservé aux novices, bien acceptés par celles et ceux qui ont un passé politique. Elle - souhaite qu’on réfléchisse à la manière d’échanger avec les personnes qui nous rejoindront et peut apporter son expertise sur les techniques développées par Alternatiba, notamment en offrant des perspectives d’actions très concrètes. Questionnements généraux qui dépassent le cadre des élections : La forme-parti ne séduit plus les jeunes. Quelle alternative ? Comment faire pour reconstruire une organisation politique avec une taille critique permettant de s’adresser aux gens, d’aller sur le terrain, d’avoir les moyens humains de faire « les cages d’escalier » ? Zones d’incertitudes : - - - Comment structurer la campagne sur le terrain ? Il va falloir créer des convergences avec les groupes d’appui existants pour travailler ensemble, plutôt que chacun de son côté. Comment va s’articuler la campagne présidentielle avec celle des législatives ? Les orgas politiques qui appelleront à voter pour JLM vont-elles signer la charte ? Tout dépend aussi de la volonté, de la part de France Insoumise, d’accepter des améliorations dans la rédaction de cette charte. Que signifie pour le PCF « une campagne communiste autonome » ? « L’avenir en commun » peut-il être le support de la campagne pour les législatives ? Peut-on imaginer des candidat-e-s aux législatives réuni-e-s sous une même bannière FI/PCF/Ensemble… ou va-t-on opter pour une répartition des circonscriptions entre les différentes orgas, avec ou sans soutien réciproque ? Que deviendra FI après les élections ? Est-ce un simple label pour mener la campagne ? Y-a-t-il une volonté déguisée d’en faire un mouvement politique chargé de refonder la gauche ? Quel avenir pour Front commun ? Peut-être que cette initiative pluraliste n’aura pas vocation à perdurer quand toutes les organisations politiques auront (ou pas) rejoint la campagne de JLM, mais pour l’instant on a tout intérêt à travailler ensemble pour renforcer ce qui nous est commun, peser dans les négociations et convaincre les camarades les plus réticents de l’utilité d’une campagne unitaire. Pistes de travail : - Continuer à faire signer l’appel national Front commun : https://www.frontcommun.fr/ Constituer des équipes mixtes (Ensemble/PCF/autres) pour les démarches d’obtention des parrainages. Organiser des réunions avec présentation des vidéos de JLM ou autres pour ouvrir la discussion. Inciter celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait à s’inscrire sur les listes électorales. Créer dans les quartiers populaires des événements qui permettent de réunir les habitants, d’écouter leurs demandes, de tisser du lien… Une délégation se rendra à Montreuil le 3 décembre pour la réunion nationale de Front commun : Agnès Busson, Gérard Leroy, Christian Prébois et Aubert Sikirdji. Nouvelle réunion de Front commun : Mercredi 7 décembre à 18h30 Maison de quartier du Chemin Vert, rue Pierre Corneille