L`INFO POLITIQUE
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L’INFO POLITIQUE VOTATIONS DU 28 février 2016 ZOOM SUR LES ALLÉGEMENTS FISCAUX non à l’initiative demandant la suppression des allégements fiscaux Les auteurs de l’initiative 150 «Pas de cadeaux aux multinationales: Initiative pour la suppression des allégements fiscaux» espèrent poursuivre leur croisade contre les privilèges fiscaux, au motif que ceux-ci créeraient une distorsion de concurrence avec les entreprises locales. Les arguments se résument ainsi: depuis 1995, le canton de Genève accorde, pour une période de dix ans, des allégements fiscaux à certaines sociétés implantées à Genève. Pour les initiants, leur attribution manquerait de transparence, soulevant ainsi la question de la stratégie économique dans sa globalité. L’initiative 150 vise à abolir cette pratique. Or, cette approche ne tient pas compte des précautions d’encadrement existantes. A l’aune de la loi fédérale sur l’harmonisation des impôts directs des cantons et des communes, Genève a établi des règles précises d’attribution. Cette faveur a une durée maximale de dix ans et s’applique à tout type d’entreprises, étrangère ou suisse, locale ou internationale. Il n’y a donc pas lieu de stigmatiser les multinationales. Un tel outil de promotion permet au canton d’attirer des acteurs qui contribuent largement à la réussite économique de la région. Le Conseil d’État oblige ces bénéficiaires à réaliser des objectifs précis en termes d’emplois. Ils doivent aussi être actifs dans un secteur innovant. Enfin, cet outil peut être utilisé pour favoriser la reprise ou la restructuration d’entreprises en difficulté et pour permettre le maintien d’emplois locaux qui seraient appelés, sans cela, à disparaître. Depuis la création de cet outil, Genève en a fait usage avec parcimonie: en vingt ans, moins de deux cents allégements ont été accordés. Il a surtout servi, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, à aider l’économie genevoise à retrouver la croissance. Il a permis de soutenir un secteur industriel moribond, à cette époque, et à faire venir des quartiers généraux de multinationales. Plus récemment, il a notamment bénéficié aux cleantechs, à la biotechnologie et au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Aujourd’hui l’usage qui est fait des allégements fiscaux continue d’être modéré. VOTATION FÉDÉRALE 1 L’info politique du 28 février 2016 Initiative populaire «Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage» L’initiative du PDC vise à faire disparaître la discrimination fiscale des couples mariés par rapport aux couples concubins. Elle a également pour objectif de supprimer les désavantages des couples retraités en matière d’assurances sociales. Dans la législation fiscale, la suppression de la discrimination fiscale des couples mariés par rapport aux couples concubins est demandée depuis des décennies, notamment sous l’angle de l’impôt fédéral direct. Toutefois, aucun consensus n’a été trouvé en raison de divergences de vues sur le modèle mathématique à appliquer. Le PDC a ainsi lancé cette initiative pour la dépénalisation du mariage dans le domaine fiscal et dans celui des assurances sociales. Le Conseil national a rejeté cette initiative par 107 voix contre 85 et 1 abstention et le Conseil des États par 25 voix contre 20 et 1 abstention. Elle sera soumise à votation sans contre-projet direct. Pour les partisans de l’initiative, l’objectif est d’appuyer la famille en faisant disparaître les désavantages fiscaux actuels des couples mariés par rapport aux concubins, en particulier en regard de l’impôt fédéral direct. A leurs yeux, il est également nécessaire de supprimer l’injustice au niveau des assu- En cas d’acceptation de cette initiative, la suppression du désavantage fiscal des couples mariés entraînerait des diminutions de recettes pour l’impôt fédéral direct de 1 à 2,3 milliards de francs par année. L’équilibre financier des assurances sociales serait également fortement impacté par la suppression du plafonnement des rentes AVS/AI. rances sociales: les couples mariés touchent une rente de couples plafonnée à 150% de la rente AVS, alors que celle des concubins est de 200%. Ils estiment que ce désavantage fiscal des couples mariés a été reconnu par le Tribunal fédéral dans un arrêt en 1984 et qu’il est temps de corriger cette discrimination. Pour les opposants, cette initiative aura de graves conséquences sur les finances de la Confédération, avec une baisse des recettes fiscales comprise entre 1 et 2,3 milliards de francs. Ils sont d’avis qu’il ne faudrait pas toucher aux assurances sociales, car l’acceptation de cette initiative entraînerait la suppression du plafonnement de la rente de couples et, de facto, une augmentation des dépenses à la charge de l’AVS/AI de l’ordre de 2 milliards par année et de 60 millions pour l’AI. Sur le plan moral, la définition du mariage proposée par cette initiative − soit l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme − est trop rigide et exclurait l’union entre deux personnes de même sexe. Le Conseil de direction de la FER Genève estime que cette initiative est dangereuse pour l’équilibre financier des assurances sociales et qu’elle augmenterait de manière démesurée le coût du travail. Il désapprouve également une définition trop restrictive du mariage. Il invite par conséquent ses membres à refuser l’initiative. VOTATION FÉDÉRALE 2 L’info politique du 28 février 2016 Initiative populaire «Pour le renvoi effectif des étrangers criminels (initiative de mise en œuvre)» Le 28 novembre 2010, le peuple et les cantons ont accepté l’initiative populaire «Pour le renvoi des étrangers criminels» et rejeté le contre-projet qui lui était opposé. Insatisfait du projet de loi et estimant que le Conseil fédéral refuse d’appliquer l’initiative sur le renvoi, l’UDC a déposé une initiative de mise en œuvre. L’initiative de mise en œuvre comporte deux listes d’infractions devant obligatoirement entraîner l’expulsion. Les nouvelles dispositions proposées définissent également une nouvelle infraction en cas d’abus en matière d’aide et d’assurances sociales. Cette initiative a été rejetée au Conseil national par 140 voix contre 57 et au Conseil des États par 38 voix contre 6. Le texte a été partiellement invalidé en raison d’une définition trop étroite des normes impératives du droit international. Il sera donc proposé au vote sans cette définition. Pour les partisans, l’initiative de mise en œuvre vise expli- 3 citement les étrangers qui violent les lois, commettent des crimes et abusent des institutions sociales. Ils estiment que les nouvelles dispositions dissuaderont les étrangers criminels à venir exercer leurs activités illicites en Suisse et mettront fin à la pratique laxiste des tribunaux. Pour les opposants, le texte prévoit un automatisme d’expulsion des étrangers criminels sans prendre en compte le principe de pro- portionnalité, soit l’examen au cas par cas. A leurs yeux, l’initiative violerait le droit international et l’accord sur la libre circulation des personnes, puisque des Européens pourraient être renvoyés même après des délits mineurs. L’ampleur de la liste des infractions permettrait d’expulser des personnes condamnées à des peines légères et des étrangers de seconde génération, ce qui aurait des effets néfastes sur leur intégration. Estimant qu’il n’y a pas de lien direct avec le domaine d’activités de la FER Genève, son Conseil de direction n’a pas pris position sur cet objet. Initiative populaire «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires» L’initiative populaire «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires» a été déposée par la Jeunesse socialiste suisse au printemps 2014. Elle demande, d’une part, que certaines opérations spéculatives avec des instruments financiers portant sur des produits agricoles soient interdites et, d’autre part, que la Confédération s’engage au niveau international à lutter contre celles-ci. Grâce à ces restrictions, la sécurité alimentaire dans les pays en développement pourrait être renforcée. La prétendue corrélation entre la spéculation sur les marchés à terme des denrées alimentaires et des matières premières agricoles (riz, blé, maïs, soja) et la hausse des VOTATION FÉDÉRALE L’info politique du 28 février 2016 prix de ces marchandises a donné lieu à un débat politique émotionnel. La volonté de réglementer ces marchés au niveau national et international est au cœur de l’initiative des jeunes socialistes. En Suisse, la réglementation des bourses est fondée sur l’autorégulation, qui implique que les places de négociation définissent elles-mêmes les règles applicables au négoce et à ses participants. Une très grande partie de la spéculation sur les biens alimentaires a lieu en Suisse et les plus grandes entreprises du commerce des matières premières au monde y ont leur siège principal. Le Conseil fédéral a proposé aux Chambres fédérales de rejeter l’initiative sans lui opposer de contre-projet.Les Chambres fédérales ont balayé l’initiative le 25 septembre 2015, seuls la gauche et les Verts l’ont soutenue. 4 Pour les initiants, l’objectif est de limiter les opérations spéculatives sur les marchés financiers en lien avec les marchés agricoles physiques et, ainsi, de limiter les variations de prix sur les marchés agricoles internationaux. Comme la plupart des ménages pauvres consacrent une grande partie de leurs revenus à la nourriture, une augmentation des prix, même modérée, peut entraîner malnutrition, sous-alimentation, voire famine. En limitant la hausse des prix, l’initiative contribue à la lutte contre la faim dans le monde. Pour les opposants, cette initiative est néfaste pour la place économique suisse tout en n’ayant aucun effet sur le plan mondial, puisque les négociants pourraient poursuivre leurs activités depuis l’étranger. De plus, il n’existe pas de corrélation entre la financiarisation des marchés des matières premières agricoles et la hausse des prix. Le risque de délocalisation, de pertes d’emplois et de recettes fiscales est grand pour la Suisse et en particulier pour Genève. Ce canton est l’une des premières places mondiales pour le négoce et pour le financement du commerce international. Quelque 400 sociétés de trading y négocient la majorité des échanges mondiaux de pétrole, de sucre, de café, de céréales, de riz et de graines oléagineuses. Le secteur emploie plus de 8’000 personnes. Le Conseil de direction de la FER Genève estime que cette initiative met en danger des milliers d’emplois et de substantielles recettes fiscales à Genève sans apporter de solution. Il invite par conséquent ses membres à la rejeter. Loi fédérale sur le transit routier dans la région alpine (LTRA) (Réfection du tunnel routier du Gothard) Le tunnel du Gothard, construit en 1980, doit être assaini d’ici à 2025. C’est pour répondre à cet impératif, et après avoir analysé différentes options, que le Conseil fédéral a proposé la construction d’un second tube routier. Le tunnel du Gothard constitue la principale liaison routière nord – sud à travers les Alpes. Tant pour des raisons de bon fonctionnement que de sécurité (le tunnel, bidirectionnel, ne dispose pour l’heure d’aucune voie d’échappement), il nécessite La construction d’un second tube routier garantirait une liaison sécurisée, efficace et pérenne à travers les Alpes. La Suisse ne peut pas isoler des régions entières comme le Tessin ou le canton d’Uri. de gros travaux de réfection. Après avoir étudié différents scenarii, le Conseil fédéral a opté pour la construc- tion d’un second tube routier, variante qui permet de réduire la durée de fermeture de l’axe au trafic à 140 jours, VOTATION FÉDÉRALE au lieu des 900 prévus pour la réfection totale du tunnel. Une fois les travaux de construction et de rénovation terminés, chaque tube sera utilisé en unidirectionnel. Le Parlement a suivi le Conseil fédéral en adoptant la loi en septembre 2014 par 120 voix contre 76 et 2 abstentions au Conseil national et par 28 voix contre 17 au Conseil des États. Un référendum a été lancé par l’association «Non au 2e tube au Gothard», groupant notamment le Parti Socialiste (PS) et les Verts, ainsi que différentes organisations et personnalités actives dans la protection de l’environnement. Il a recueilli plus de 120’000 signatures. Pour les référendaires, cette option n’est pas acceptable. Ils craignent en effet que la construction d’un second tunnel serve à augmenter la capacité de transit sur cet axe. Or, cela contrevient à l’initiative des Alpes, acceptée par le peuple suisse et concrétisée par l’inscription L’info politique du 28 février 2016 dans la Constitution d’une seule voie directionnelle à travers les Alpes. Ce nouvel outil pourrait en outre conduire l’Union européenne à exiger que l’on utilise pleinement la capacité des tunnels, l’accord sur les transports terrestres ne permettant pas de restreindre la capacité des infrastructures existantes. Enfin, d’autres options existent, comme le ferroutage lors de la fermeture du tunnel pour réfection, ou encore quelques aménagements (glissières escamotables, véhicules plus sûrs, etc.) pour répondre aux exigences de sécurité d’un tube bidirectionnel. Pour les partisans, ces solutions de rechange ne sont pas crédibles. Le second tube permet de rénover l’actuel tunnel en limitant les nuisances, en n’isolant pas durant près de trois ans le Tessin du reste du pays et en évitant de reporter le trafic vers d’autres axes. Lorsque les deux tunnels seront en activité, chacun sera utilisé en unidirectionnel, complétés par une voie de secours. L’initiative des Alpes n’est donc pas remise en question. De plus, la sécurité sera renforcée, ce qui constitue une priorité absolue après le tragique accident de 2001. Enfin, l’option ferroutage portée par les opposants est lourde en investissements, sans pour autant garantir de pouvoir absorber le trafic sur cet axe, ni assurer un assainissement durable. Convaincu que la proposition du Conseil fédéral assurera au mieux le maintien d’une liaison sûre et durable du trafic à travers les Alpes, le Conseil de direction de la FER Genève vous recommande de soutenir la construction d’un deuxième tunnel au Gothard. VOTATION CANTONALE 1-2-3 L’info politique du 28 février 2016 Initiative populaire 150 «Pas de cadeaux aux multinationales: Initiative pour la suppression des allégements fiscaux» et projet de loi 11456 modifiant la loi sur l’imposition des personnes morales (LIPM) Le Parti socialiste genevois a lancé l’initiative 150 (IN 150) pour mettre fin aux allégements fiscaux octroyés à certaines entreprises. Le Parti socialiste dénonce en particulier l’absence de critères transparents liés à l’octroi de ces allégements fiscaux. Le Conseil d’État a déposé un contre-projet (PL 11456) à l’IN 150; il augmente la transparence de cet outil de promotion économique en établissant une liste de critères exemplatifs à l’octroi des allégements. Parallèlement au dépôt de l’initiative contre les forfaits fiscaux rejetée par le peuple fin 2014, le Parti socialiste a lancé, fin 2011, l’IN 150 pour supprimer le dispositif des allégements fiscaux, qu’il juge être un privilège accordé aux multinationales. A la suite d’une tentative d’invalidation par le Grand Conseil et d’un recours des initiants au Tribunal fédéral, le texte a finalement été partiellement invalidé. L’article de l’initiative qui contrevient aux règles impératives de droit supérieur proscrivant la rétroactivité des lois et protégeant les droits acquis est supprimé. Seule subsiste l’abrogation de l’art. 10 de la loi sur l’imposition des personnes morales (LIPM), qui concerne les allégements fiscaux. En juin 2014, le Grand Conseil a refusé l’IN 150; il a accepté en mai 2015 un contre-projet (PL 11456). Seule la gauche a soutenu le texte. Avec le contre-projet voté par les députés de droite et du centre, il sera notamment tenu compte, pour déterminer l’octroi d’un allégement fiscal, de l’aptitude de l’entreprise à favoriser la diversification du tissu économique, de la formation, de l’innovation et du dévelop- pement durable, de la faculté à créer des emplois, à procéder à des investissements, à collaborer avec des institutions d’intérêt public, ainsi qu’à respecter les conventions collectives de travail. Pour les initiants, les allégements fiscaux procurent aux entreprises multinationales un avantage concurrentiel au détriment des entreprises locales. Les multinationales qui s’implantent à Genève sont taxées à hauteur d’environ 11,7%, contre 24,2% pour les entreprises suisses; elles peuvent bénéficier en plus d’allégements fiscaux. De surcroît, la plupart des multinationales viennent avec leurs propres employés et ne créent ainsi que très peu d’emplois locaux. Pour les opposants à l’initiative, qui soutiennent le contre-projet (PL 11456), les allégements fiscaux consti- tuent un outil central de la promotion économique des cantons, dont le Conseil d’État ne fait qu’un usage modéré. Les intérêts du canton sont pris en compte dans la décision de l’octroi des allégements fiscaux. Ceux-ci ne bénéficient pas uniquement aux multinationales; de nombreuses PME et start-up ont également profité de ces allégements. Ils ont en outre un impact positif sur l’emploi et favorisent l’acquisition de savoir-faire dans le canton. L’apport à l’économie locale se mesure également par les impôts sur le revenu perçus sur les salaires, souvent élevés, relatifs aux emplois créés. Enfin, le PL 11456 traite de l’ensemble de la question des allégements fiscaux en ne se limitant pas à modifier la LIPM, mais également la loi sur l’imposition des personnes physiques (LIPP), dans un souci de cohérence du droit cantonal. Pour le Conseil de direction de la FER Genève, cette initiative priverait le canton d’un instrument essentiel de politique fiscale. Il invite par conséquent ses membres à rejeter l’initiative et à soutenir le contre-projet, qui augmente la transparence de cet outil de promotion économique. A la question subsidiaire posée, il recommande le contre-projet. VOTATION CANTONALE 4 L’info politique du 28 février 2016 Projet de loi constitutionnelle modifiant la Constitution de la République et du canton de Genève (A 200) (L 11321) Le projet de loi demande une modification de la Constitution pour permettre à la Cour des Comptes de procéder au contrôle des comptes de l’État, plutôt que de confier cette mission à un organe externe, comme le prévoit la loi sur la surveillance de l’État adoptée en mars 2014. Le projet de loi a été déposé le 12 novembre 2013 par le député UDC Patrick Lussi. La loi a été adoptée en février 2015 à une majorité serrée de 52 voix contre 43. Les élus MCG, UDC, PS et d’Ensemble à Gauche (EàG) ont soutenu la loi. Le PLR, le PDC et les Verts s’y sont opposés. Cette dernière est soumise au référendum obligatoire. Pour les partisans du projet de loi, confier l’audit interne à la Cour des Comptes permet d’assurer une plus grande qualité du travail effectué que s’il était confié à une fiduciaire externe, connaissant moins bien l’État et étant soumise à des impératifs de rentabilité la poussant à limiter le nombre des 5 contrôles. Un audit extérieur présente l’inconvénient de coûter davantage que le recours à l’audit interne. Il est ainsi préférable de fixer dans la Constitution le recours à la Cour des comptes pour la révision des comptes de l’État, puis de changer ensuite la loi sur la surveillance. Pour les opposants à ce projet de loi, modifier la Constitution pour donner à la Cour des Comptes la compétence de réviser les comptes va à l’encontre de ce qui a été discuté au sein de la Constituante et voté par la popu- lation. Les constituants ont laissé ouverte la possibilité de confier ou non cette mission à la Cour des comptes. Accorder à cet organe le contrôle permanent et final des comptes de l’État risque de déséquilibrer les pouvoirs et d’engendrer une confusion des rôles. Enfin, si l’auditeur externe s’appuie sur les services du SAI (le Service d’audit interne actuellement responsable de l’audit), recourir à un auditeur externe n’est pas une solution plus coûteuse que de confier cette mission à la Cour des Comptes. Le Conseil de direction de la FER Genève n’a pas pris position sur cet objet. Loi modifiant la loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL)(11537) La loi proposée s’inscrit dans les mesures d’ordre budgétaire décidées par le Conseil d’État. Elle prévoit que le montant maximum de la subvention personnalisée soit de CHF 1’700.- la pièce par an au lieu de CHF 1’800.- et que les taux d’effort de la loi augmentent de 1%. Les mesures budgétaires proposées par cette loi permettront de faire des économies de l’ordre de 2 millions de francs par année. Cette loi a été adoptée par le Grand Conseil par 63 voix contre 31. Le mécontentement de la gauche s’est concrétisé par un référendum facilité lancé par l’Asloca, lequel a abouti avec 514 signatures valables. VOTATION CANTONALE Les référendaires estiment que le Conseil d’État n’a pas mené une réflexion de fond avant d’adopter ces deux mesures à la hâte. Ils craignent qu’une diminution de subvention, même de quelques dizaines de francs par mois, ne fasse basculer une frange de la population, déjà fragilisée, dans une situation de précarité accrue. Ils estiment également que les coupes budgétaires, cumulées avec celles, notamment, prévues par d’autres lois (prestations complémentaires et assurance-maladie), atteindront une population au budget déjà serré. 6-7 L’info politique du 28 février 2016 Les partisans de la loi indiquent pour leur part que les efforts financiers restent modérés et conformes au cadre du plan de mesures budgétaires. Alors que l’État est surendetté, ces mesures permettront non seulement de faire des économies, mais également d’apporter des recettes supplémentaires, par le biais des personnes surtaxées. Ils sont d’avis que peu de ménages seront touchés par la progression du taux d’effort de 1%. Ils pensent également que l’État s’est efforcé de faire en sorte que les conséquences des mesures soient les moins dures possible. Le Conseil de direction de la FER Genève est d’avis que les mesures proposées sont essentielles et adéquates pour limiter la dette du canton, qui se monte actuellement à 13,4 milliards de francs. Il invite donc ses membres à accepter cette loi. Loi modifiant la loi sur les prestations complémentaires cantonales (LPCC) (art.5)(11542) Loi modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurancemaladie (LaLAMal)(art.22)(11540) Ces deux lois s’ancrent dans le cadre des mesures d’économie proposées par le Conseil d’État. La première a pour objectif d’intégrer 10% du montant de la prime moyenne cantonale dans le revenu déterminant de référence pour le calcul du droit aux prestations complémentaires. La seconde loi veut établir que les bénéficiaires d’une prestation annuelle, fédérale et/ ou cantonale, complémentaire à l’AVS/AI, ont droit à un subside égal au montant de leur prime d’assurance obligatoire des soins, mais au maximum au montant correspondant à la prime moyenne cantonale. La loi modifiant la loi sur les prestations complémentaires cantonales devrait permettre une économie de 4 millions de francs par année. Quant à la loi modifiant la loi d’application sur la loi fédérale sur l’assurance-maladie, elle entraînerait une diminution des charges estimée à 4,6 millions de francs par Compte tenu de la dette élevée du canton de Genève, les deux lois proposées permettront de faire des économies tout en ne touchant pas de manière démesurée les prestations de la population concernée. année. Ces deux lois ont été acceptées au Grand Conseil, mais deux référendums ont été lancés par l’AVIVO contre celles-ci. Ils ont tous les deux abouti avec plus de 7’000 voix. Les référendaires sont d’avis que les mesures proposées VOTATION CANTONALE constituent un artifice pour diminuer le minimum vital de personnes fragilisées. Ils estiment que les bénéficiaires de prestations complémentaires ont déjà fait des sacrifices et qu’il n’est donc pas approprié de s’en prendre à nouveau à eux. Ils soulignent que ces personnes perdront une bonne partie de leurs prestations complémentaires, voire même leurs droits à celles-ci. Quant au texte sur l’assurance-maladie, il impliquerait une baisse des subsides pour plusieurs milliers de retraités et de familles. Les partisans pensent au contraire que l’effort demandé est raisonnable et qu’il ne tou- 8 L’info politique du 28 février 2016 chera pas de manière démesurée la population concernée. A leurs yeux, ces lois n’amputeront pas le minimum vital et n’auront pas de conséquences sur les bénéficiaires de l’aide sociale ou sur les personnes en EMS. Bien que la loi sur les prestations complémentaires implique l’ajout d’un élément entrant dans le calcul du revenu déterminant le droit aux prestations complémentaires, sa mise en œuvre permettra d’assurer aux rentiers AVS et AI du canton de Genève une situation qui reste plus avantageuse que celle qui prévaut dans les autres cantons suisses. Pour ce qui est du ressort de la loi sur l’assurance-maladie, ils estiment que la loi engendrera une plus grande égalité à l’intérieur du cercle des bénéficiaires des prestations complémentaires et qu’elle supprimera l’effet de seuil constaté. Le Conseil de direction de la FER Genève estime que les efforts demandés par ces lois sont raisonnables et qu’ils participeront à la réduction de la dette du canton. Il invite donc ses membres à accepter ces deux lois. Loi ouvrant un crédit d’ouvrage de CHF 20’869’000.- pour la reconstruction d’un bâtiment de stationnement de troupe sur le site de Meyrin-Mategnin contribuant à la libération du site des Vernets pour la construction de logements (11580) Bien qu’elle implique l’armée, la loi susmentionnée concerne en premier lieu la construction de logements. Il s’agit en effet de permettre le déménagement de la caserne des Vernets vers Meyrin afin de libérer l’espace pour la réalisation d’une partie du projet Praille-Acacias-Vernets (PAV) («Opération Les Vernets»). En jeu: le commencement rapide d’un programme de 1’500 logements, composé de 800 logements d’utilité publique, de 400 logements à loyer contrôlé et de 300 logements «étudiants». En vertu d’un accord avec le canton de Genève, l’armée peut occuper le site concerné jusqu’en 2040. Le canton peut toutefois lui demander de déménager avant, pour autant qu’il lui propose et qu’il finance une solution de remplacement acceptée par l’armée. C’est précisément le cas ici. Le canton, souhaitant pouvoir disposer du terrain de manière anticipée pour lancer une partie essentielle de son projet Praille-Acacias-Vernets, a donc présenté une solution de remplacement, en proposant le déménagement des troupes sur trois sites: Meyrin, Avully et Aire-la-Ville. Ce projet a été accepté par l’armée et le canton est allé de l’avant en présentant notamment un crédit d’ouvrage pour l’aménagement du futur site de Meyrin pour un coût de près de 21 millions de francs. Ce crédit a été accepté à une large majorité du Grand Conseil, à l’exception d’Ensemble à gauche et des Verts. Alors que le projet est clairement estampillé logements, le GSsA (Groupe pour une Suisse sans Armée) a lancé un référendum VOTATION CANTONALE contre le crédit. Il est parvenu à recueillir 9’000 signatures. Pour les opposants, le projet de déménagement est démesuré et inadapté à la menace sécuritaire actuelle. Ils estiment que l’armée n’a pas besoin de rester à Genève et que ce n’est pas au canton de payer la facture du déménagement. Les partisans du projet rappellent, pour leur part, que la convention qui lie Genève à la Confédération est claire: soit le canton paie le déménagement, soit l’armée reste sur le site des Vernets. Cette situation retarderait pour de nombreuses années le lancement de l’opération de L’info politique du 28 février 2016 logements et contribuerait à maintenir une situation de pénurie dont les Genevois sont les premières victimes. Ils soulignent que les investisseurs se sont engagés à prendre une partie substantielle du coût du déménagement à leur charge. Dire non au crédit, c’est renoncer à la construction de logements aujourd’hui, qui plus est à des prix bas et contrôlés, mais également à la participation des investisseurs. Sur le plan de la sécurité, ils relèvent que le déménagement de l’armée dans une région proche de zones sensibles (aéroport, institutions internationales) a toute sa pertinence et que l’action du GSsA contribue à maintenir l’armée au centreville sur un site qui répond parfaitement aux besoins en logements des Genevois. Genève a besoin de nouveaux logements. Le site des Vernets, situé au centre-ville, répond à cet impératif. Maintenir l’armée sur ce site, dans des installations dépassées, et renoncer à la construction de 1’500 logements n’est pas une option. Le Conseil de direction de la FER Genève recommande ainsi de soutenir ce projet. VOTATION COMMUNALE 1 Délibérations I-IV (PR 1073) du Conseil municipal de la Ville de Genève, du 20 mai 2015, autorisant l’ouverture de crédits pour un montant total brut de CHF 131’421’500.- destinés à la restauration et à l’agrandissement du Musée d’art et d’histoire (dont à déduire un montant total de CHF 67’500’000.- composé d’une subvention et d’apports de tiers, soit un montant net de CHF 63’921’500.-) Construit au début du XXe siècle, le Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) n’a encore jamais bénéficié d’une rénovation complète. Un siècle d’utilisation a dégradé le bâtiment, qui ne répond en outre plus aux normes de sécurité actuelles. L’infrastructure est désuète, inadaptée à la bonne conservation des œuvres, et ses surfaces limitées ne permettent pas de valoriser la richesse du patrimoine diversifié et riche acquis au cours des ans. C’est dans ce contexte que le Conseil administratif de la Ville de Genève a dépo- sé différentes demandes de crédit, pour un montant total de près de 132 millions de francs, mais dont moins de la moitié seulement sera à charge de la Ville de VOTATION COMMUNALE Genève. Ces crédits ont été soutenus par l’Entente, le MCG, le PS et une partie des Verts, contre l’avis d’Ensemble à gauche, de l’UDC et du reste des Verts. Un référendum a été lancé par Patrimoine Suisse Genève et différentes organisations, lequel a abouti. Les opposants ne remettent pas en question le principe de la rénovation du musée, dont la nécessité a d’ailleurs été confirmée par la Commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS). Ils s’opposent au projet architectural, confié à deux ateliers genevois associés à Jean Nouvel, estimant qu’il dénature un bâtiment historique remarquable. Ils déplorent également le partenariat public-privé établi entre la Ville et la fondation Gandur pour l’Art (FGA) et jugent les concessions octroyées au mécène Jean-Claude Gandur inacceptables: ce dernier se contentant, selon eux, de prêter deux de ses collections à la qualité discutable (pour 99 ans), tout en étant informé de la politique artistique du musée. Ils ne sont L’info politique du 28 février 2016 enfin pas convaincus par la nécessité d’agrandir le musée et dénoncent un projet hors de la portée financière de la Ville. de 67 millions par des fonds privés, dont 40 par la FGA, qui mettra ses collections à la disposition du public. Le musée doit être rénové, rappellent pour leur part les partisans du projet. Les infrastructures actuelles ne répondent plus aux normes de sécurité, comme elles ne permettent pas de valoriser le patrimoine du musée. Actuellement, seul 1,5% des collections est montré au public. Avec le projet, le musée pourra exposer 8% de son patrimoine, mais aussi accueillir des pièces magistrales d’horlogerie. Le bâtiment est tributaire des aléas climatiques, la température pouvant varier largement, et n’offre pas des conditions d’accueil permettant d’assurer la bonne conservation des œuvres. Le projet est en outre financé à hauteur FOCUS La rénovation du musée est indispensable. S’opposer au projet au motif qu’il porte atteinte à un bâtiment qui se dégrade depuis des années n’est pas crédible. Il convient de souligner que ce vote intervient après quinze ans de discussion. Le projet permettra de valoriser le patrimoine culturel de la Ville au niveau des collections, mais également du bâtiment, qui sera entièrement rénové. Enfin, il est majoritairement financé par des fonds privés; dire non reviendrait également à renoncer à cette manne providentielle. Pour toutes ces raisons et estimant que la Ville et le canton méritent d’avoir un musée à la hauteur de leurs ambitions culturelles et de leur rayonnement, notre Conseil de direction recommande de soutenir le présent projet. RAPPEL DES PRISES DE POSITION Votation fédérale 1 2 3 4 Acceptez-vous l’initiative populaire du 5 novembre 2012 «Pour le couple et la famille − Non à la pénalisation du mariage»? Non - Acceptez-vous l’initiative populaire du 28 décembre 2012 «Pour le renvoi effectif des étrangers criminels (initiative de mise en œuvre)»? Acceptez-vous l’initiative populaire du 24 mars 2014 «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires»? Non Acceptez-vous la modification du 26 septembre 2014 de la loi fédérale sur le transit routier dans la région alpine (LTRA) (Réfection du tunnel routier du Gothard)? Oui Votation cantonale 1 2 Acceptez-vous l’initiative populaire 150 «Pas de cadeaux aux multinationales: Initiative pour la suppression des allégements fiscaux»? Non Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur l’imposition des personnes morales (Contreprojet à l’IN 150) (D 3 15 – 11456) du 7 mai 2015? Oui 3 Question subsidiaire: Si l’initiative (IN 150 «Pas de cadeaux aux multinationales: Initiative pour la suppression des allégements fiscaux») et le contreprojet sont acceptés, lequel des deux a-t-il votre préférence? 4 Acceptez-vous la loi constitutionnelle modifiant la Constitution de la République et canton de Genève (Cst-GE) (A 2 00 – 11321), du 19 février 2015? 5 Acceptez-vous la loi modifiant la loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL) (I 4 05 – 11537), du 5 décembre 2014? Oui 6 Acceptez-vous la loi modifiant la loi d’application de la loi fédérale sur l’assurancemaladie (LaLAMal) (Art. 22) (J 3 05 – 11540), du 18 décembre 2014? Oui 7 Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur les prestations complémentaires cantonales (LPCC) (Art. 5) (J 4 25 – 11542), du 18 décembre 2014? Oui 8 Acceptez-vous la loi ouvrant un crédit d’ouvrage de CHF 20’869’000.- pour la reconstruction d’un bâtiment de stationnement de troupe sur le site de MeyrinMategnin contribuant à la libération du site des Vernets pour la construction de logements (11580), du 16 avril 2015? Oui CP - Votation communale 1 Acceptez-vous la délibération I-IV (PR 1073) du Conseil municipal de la Ville de Genève, du 20 mai 2015, autorisant l’ouverture de crédits pour un montant total brut de CHF 131’421’500.- destinés à la restauration et à l’agrandissement du Musée d’art et d’histoire? Oui Le Conseil de direction de la FER Genève: Albert Bonelli − Nadine Couderq − Claude Dedominici − Claude Devillard − Thomas Duhamel − Bernard Erny Jean-Luc Favre − Norbert Foerster − Dominique Graz − Serge Hiltpold − Michel Alexandre Matter Richard Maury − Bénédicte Montant − Marc-Antoine Nissille − Frédérique Reeb-Landry − Stéphane Tanner Camille Vial Ivan SlatkineBlaise Matthey PrésidentDirecteur général Pour des informations complémentaires, rendez-vous sur le site du canton de Genève: www.ge.ch/votations ou sur le site des autorités suisse en ligne: www.ch.ch N.B. Nous rappelons qu’il est possible de voter dès réception du matériel de vote, par correspondance. En cas de perte ou de destruction du matériel de vote, vous pouvez prendre contact avec l’Office cantonal de la population (Chancellerie: 022 546 48 88), de 9h à 15h30, qui vous renseignera volontiers pour obtenir un duplicata.