Message du 11 Juillet 2004 - Paroisse Protestante de Graffenstaden

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Message du 11 Juillet 2004 - Paroisse Protestante de Graffenstaden
Message du 11 juillet à Graffenstaden
5è Trinité (L’appel qui sauve) 2ème Série
1 Corinthiens 1, 18-25
1:18 Oui, le message de la croix est une folie pour ceux qui perdent leur vie loin de
Dieu. Mais pour ceux que Dieu sauve, c'est-à-dire pour nous, il est puissance de
Dieu.
1:19 Dans les Livres Saints, on lit : « Je détruirai la sagesse des sages et je
rejetterai l'intelligence des gens intelligents. »
1:20 Qu'est-ce que le sage peut dire encore ? Et l'homme instruit ? Et celui qui
discute bien dans ce monde ? Qu'est-ce qu'ils peuvent dire encore ? Dieu a montré
que la sagesse de ce monde est une folie.
1:21 En effet, le monde avec sa sagesse n'a pas reconnu Dieu en voyant la sagesse
de Dieu. Alors Dieu a décidé de sauver ceux qui croient grâce au message que nous
annonçons, et ce message semble fou.
1:22 Les Juifs demandent des signes étonnants, et ceux qui ne sont pas juifs
cherchent la sagesse.
1:23 Mais nous, nous annonçons un Messie cloué sur une croix. Les Juifs ne peuvent
absolument pas accepter cela, et ceux qui ne sont pas juifs pensent que c'est une
folie.
1:24 Mais pour ceux que Dieu appelle, Juifs et non-Juifs, le Christ est la puissance
de Dieu et la sagesse de Dieu.
1:25 Oui, la folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, et la faiblesse
de Dieu est plus forte que la force des hommes.
Chers amis, chers frères et sœurs,
Une petite fille arborait fièrement un collier à son cou au bout duquel brillait un
bijou en forme de croix. Un jour, un homme s’approche d’elle et lui dit : « Petite,
ne sais-tu pas que la croix sur laquelle Jésus a été crucifié n’était pas aussi belle
que celle que tu portes ? C’était une horrible croix en bois… » Et la petite fille
répliqua : « C’est vrai. Mais à l’Ecole du Dimanche on nous a appris que Jésus
transforme tout ce qu’il touche ! »
C’est un peu le message de l’apôtre Paul dans ces versets qu’on vient de lire : tout
ce qui est touché par Jésus est changé.
Pour les Juifs, la croix est un scandale ; pour les non-juifs, elle est une folie. Mais
pour ceux qui sont sauvés, elle est puissance et sagesse de Dieu. Ces trois
catégories de personnes existent encore aujourd’hui.
LES JUIFS
Les juifs trébuchaient sur la croix parce que Jésus n’était pas le genre de Messie
qu’ils attendaient. C’est bizarre, car jusque-là Dieu leur avait été très proche. Il
avait veillé sur eux, il les avait protégés durant des générations et il en avait fait la
nation d’où sortirait le Messie. Mais quand il est venu, ils l’ont crucifié. Jean dans
son Prologue dira : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean
1, 11). Pourquoi ? Pourquoi ne l’ont-ils pas reçu ?
Parce que les juifs, dit Paul, « demandent des signes étonnants », des miracles… Ils
attendaient un Messie qui accomplirait des prodiges pour eux… Et le plus
extraordinaire, c’est ce que Jésus a justement fait ! Il a redonné la vue aux
aveugles, affermi les jambes des paralytiques, purifié les lépreux. Il a pris soin
d’eux en répondant à leurs besoins. Mais ce n’étaient pas là les miracles qu’ils
attendaient. Ils désiraient une démonstration de force et de puissance. Le Messie
qu’ils attendaient devait jeter les Romains hors de Palestine et rétablir le royaume
de David. S’il avait levé une armée, conduit les batailles et battu les Romains, s’il
avait démontré qu’il pouvait remporter des victoires, ils auraient tous marché
derrière lui. Mais la croix était un obstacle insurmontable.
Voyez-vous, mourir sur une croix n’est pas une preuve de succès ou de puissance.
Ça n’a rien d’une victoire. Ça ressemble à de la faiblesse. Cela représente un
échec, une défaite. Et c’est pourquoi, les Juifs trébuchaient par-dessus. C’était un
trop gros obstacle pour eux.
Non seulement ils avaient une fausse conception du Messie, mais encore une fausse
conception du salut. Ils pensaient parvenir au salut par leur propre justice, et c’est
pourquoi ils observaient soigneusement la Torah, la Loi.
Mais ce n’était pas la Loi de Dieu qu’ils respectaient. Ils faisaient semblant en
allant à la synagogue à certains moments, disaient leurs prières à voix forte pour
que tout le monde les entende et apportaient leurs offrandes de manière à ce que
chacun puisse constater leur générosité. Ils avaient l’air pleins de foi, spirituels et
généreux. Et je crains fort qu’aujourd’hui encore certaines personnes ne leur
ressemblent.
Selon eux, ils n’avaient pas besoin d’un Sauveur. Il n’était pas nécessaire que
quelqu’un meurt pour eux sur une croix. Ils pensaient que leur salut passait par
leur propre justice qu’il définissait soigneusement selon leur propre convenance.
Le résultat, c’est que la croix était un objet de scandale pour eux.
LES NON-JUIFS ou LES GRECS
Paul parle ensuite des non-juifs ou des Grecs. Le verset 22 dit que « ceux qui ne
sont pas juifs cherchent la sagesse ». Ils représentaient l’intelligentsia de l’époque.
Socrate, Platon, Aristote sont les grands penseurs sortis de leurs rangs. Beaucoup
d’entre eux sont encore étudiés de nos jours.
Socrate disait : « Le secret d’une société qui réussit, c’est l’éducation. Si nous
donnons à chacun une bonne éducation, il s’ensuivra que l’humanité se portera de
mieux en mieux. »
Voilà qui résonne familièrement à nos oreilles. Ne nous a-t-on pas dit pendant des
générations : « l’éducation va résoudre tous nos problèmes. Tout ce dont nous
avons besoin, c’est plus d’éducation et l’humanité sera meilleure ». Est-elle
vraiment devenue meilleure ? Je me le demande…
Je n’ai rien contre l’éducation, comprenez-moi bien. Mais nous pouvons connaître
tout ce qu’il y a à connaître dans ce domaine et pourtant échouer lamentablement.
Et cette faillite fatale, c’est le péché.
Le chapitre 17 des Actes nous décrit la scène où l’apôtre Paul arrive à Athènes. Les
philosophes athéniens se réunissaient sur une colline, l’aréopage. Là ils
s’entretenaient et discutaient à longueur de journée des dernières idées à la mode
(Actes 17, 21). Visitant l’endroit, l’apôtre Paul commence par leur parler d’un Dieu
inconnu. Ce Dieu est venu sur la terre, il a pris apparence humaine, il est mort sur
une croix et puis il est ressuscité. Mais ce discours n’était pour les Grecs que folie.
Et de nos jours beaucoup de personnes pensent exactement la même chose.
La raison vous dit que les bébés ne naissent pas innocents ; la raison vous dit que
Dieu ne peut pas prendre une forme humaine ; la raison vous dit qu’un Dieu toutpuissant n’a nul besoin de clouer un homme sur la croix pour le punir ; la raison
vous dit qu’un homme mort ne peut pas revenir à la vie. Tout cela n’a pas de sens.
C’est pourquoi les Grecs considéraient la croix comme une folie.
Mais eux aussi avaient une fausse conception du salut. Les Grecs croyaient en
l’immortalité de l’âme. Quand vous mourez, vous vous retrouvez directement en
présence des dieux. Du moins si votre vie avait été suffisamment bonne. Si ce
n’était pas le cas, vous étiez réincarnés dans un autre corps, et une nouvelle
chance s’offrait à vous. Et le processus se poursuivait jusqu’à ce que vous étiez
suffisamment bon. Avec ce système, chacun est finalement sauvé ; personne n’est
jamais perdu. On est juste réincarné jusqu’à ce que l’on soit parvenu à l’unité avec
les dieux. Les Grecs, eux aussi, n’ont pas besoin de Sauveur puisque, selon eux,
chacun sera sauvé à l’issue du processus de réincarnations successives.
Alors quand ils ont entendu parler d’une croix, pour eux, c’était de la folie.
« Pourquoi faudrait-il que quelqu’un meurt sur une croix, puisque nous serons tous
sauvés en fin de compte ? »
Ceci est une façon de voir les choses qui revient fort à la mode aujourd’hui. Ce
n’est rien de nouveau, c’est aussi vieux que l’aréopage ! Michel Polnareff chantait
il y a quelques années : « Nous irons tous au paradis ! Même moi, qu’on soit béni,
qu’on soit maudit, on ira. Toutes les bonnes sœurs et tous les voleurs, toutes les
brebis et tous les bandits, on ira tous au paradis ! »
QU’EN EST-IL AUJOURD’HUI ?
En fait, l’humanité n’a rien appris de neuf au cours des siècles. Nous commettons
toujours les mêmes péchés et erreurs. Nous adhérons toujours aux mêmes idées
fausses, la croix est toujours un objet de scandale. Et nous nous gaussons de la
sagesse de Dieu que nous considérons être une folie.
Un prédicateur aurait dit : « Ne parlez plus de la croix aux gens : ça ne marche pas.
C’est à cause de cela que les campagnes d’évangélisation demeurent inefficaces. Il
faut leur dire que Dieu les aime et qu’il a un plan pour eux ». Selon lui « le
message d’un juif crucifié est ridicule pour la pensée moderne… Il faut trouver
quelque chose de meilleur. Il est stupide d’évoquer un Messie crucifié, mais
promettons-leur la prospérité et l’abondance, offrons-leur des occasions de vivre
des expériences émotionnelles fortes, faisons-leur recouvrir leur dignité, et alors
vous verrez les bancs d’église se remplir à nouveau ! ».
Mais, chers amis, ne nous trompons pas. Le Christ, qui s’est miraculeusement
manifesté à Saul, le persécuteur des chrétiens, sur le chemin de Damas, est le
même Christ qui nous confronte encore aujourd’hui avec le message de la croix.
Je suis convaincu qu’il se manifeste parfois à des non-croyants sous des formes que
nous avons de la peine à comprendre. Dieu n’est pas limité par notre incrédulité.
Tout comme Jésus s’est manifesté miraculeusement à Saul qui pensait pourtant
sincèrement accomplir la volonté de Dieu en pourchassant, en arrêtant et en tuant
les chrétiens, je pense qu’il est parfaitement capable de se manifester encore
aujourd’hui aux gens.
Il y a quelque temps est paru un livre de témoignage d’une universitaire afghane
qui raconte comment Jésus lui est apparu.
« J’étais en train de m’endormir quand soudain ma chambre fut illuminée d’une
intense clarté. Jésus se tenait au pied de mon lit, et je sus qu’il était venu pour me
tuer ! »
Il faut dire que la veille elle était sortie en colère du cours donné par un
enseignant chrétien. Après la classe, il avait répondu aux questions et avait
commencé à parler de Jésus à ses étudiants.
« Je suis rentrée furieuse à la maison, je me suis couchée et j’ai prié : <Allah, je
veux que tu fasses mourir tous ces gens parce que ce ne sont pas des enseignants,
mais des missionnaires, et je veux que tu les chasses de mon pays. Extermine-les !>
C’est alors que j’ai eu la vision de Jésus au pied de mon lit. Je savais qu’il était
venu pour me tuer parce que j’avais demandé à Allah de tuer ses serviteurs. Je suis
sorti à quatre pattes de mon lit et je me suis traînée aux pieds de Jésus
m’attendant au coup de grâce. Je tremblais de tous mes membres, et puis j’ai
ressenti une chaleur qui envahissait tout mon corps. J’ai commencé à sentir
l’amour me laver de haut en bas. J’ai levé les yeux vers Jésus : il était si beau que
j’ai dû lui ouvrir mon cœur ».
Aujourd’hui cette femme est professeur d’université, une chrétienne convaincue,
et elle témoigne devant ses étudiants que Jésus est son Sauveur et son Seigneur. Et
il existe beaucoup d’autres exemples qui montrent que Jésus est bien réel, qu’on
peut le rencontrer…
Je vous pose la question : « Ces histoires sont-elles trop difficiles à comprendre
pour vous ? » Peut-être bien. Mais dans la Bible, chaque fois que Dieu a usé
d’évènements surnaturels, c’était pour faire avancer son Royaume sur la terre. Il
s’agissait toujours d’une application pratique à une situation concrète.
Rappelez-vous l’ange qui est apparu à Corneille, le centurion, et qui lui a demandé
de faire chercher Pierre pour qu’il lui apprenne les paroles de vie. Ou encore
l’ange qui est apparu à Philippe et qui lui a demandé de se rendre sur une route où
il rencontrerait un eunuque éthiopien. Ou encore la vision de Paul à Troas quand il
a vu un Macédonien qui le suppliait : « Viens chez nous pour nous aider »…
Il y a sans doute un tas de choses que nous ne pouvons comprendre, mais souvenezvous que Dieu a accompli ce qui est impossible quand il est mort sur la croix pour
nos péchés. Il a fait pour nous ce que nous ne pouvions pas faire pour nous-mêmes.
Dieu veut nous rencontrer et cette rencontre a toujours lieu au pied de la croix.
Je ne sais pas vous l’expliquer, mais je sais ce cela est vrai et que c’est cela à quoi
nous sommes invités. Une invitation à nous tenir au pied de la croix, à contempler
celui qui a souffert et qui est mort pour nous, à soumettre notre vie à celui qui
nous dit : « Je n’aime pas ton péché, mais je suis prêt à te pardonner. Et pour te
prouver ma sincérité, j’en paye le prix si tu le veux bien. Je t’offrirai mon pardon.
Je te pardonnerai et je t’aimerai toujours ». Amen.
Gilbert Lepelletier