Dans une PMI, la GPAO accélère la circulation de l

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Dans une PMI, la GPAO accélère la circulation de l
« Dans une PMI, la GPAO accélère la circulation de l’information entre tous les acteurs concernés
par la satisfaction client »
Avis d’expert : Laurent Luce Chef de Marché ERP – Gestion Commerciale – Industrie & Souscription
Mensuelle Sage France | Division PME
« L’histoire racontée dans cet épisode, correspond bien à celle de dizaines de milliers de petites et
moyennes entreprises industrielles françaises. Il y a environ 40 000 de ces PMI, sur un total d’environ
200 000 PME dans l’Hexagone, employant de 20 à 200 salariés ». Laurent Luce, consultant expert en
GPAO chez Sage connait bien ces sociétés, pour lesquelles il a travaillé avant de rejoindre l’éditeur
spécialiste de la gestion de production assistée par ordinateur.
Ces PMI ont commencé à s’informatiser vraiment il y a une vingtaine d’années, d’abord avec une
comptabilité. Quatre vingt pour cent en possèdent une aujourd’hui. Puis est venu le temps de la
gestion commerciale à partir du milieu des années 2000 (plus de la moitié en sont dotées). « Et
désormais, leur priorité va à la GPAO, avec 30 à 35% de PMI équipées. Tous les ans, malgré un
ralentissement due à la crise il y a cinq ans, ces logiciels gagnent des parts de marché, de l’ordre de
quatre à cinq pour cent ».
Une approche intégrée pour accélérer tous les processus
L’engouement pour cette famille de logiciels accompagne une prise de conscience des dirigeants, sur
la nécessité d’intégrer l’ensemble des logiciels de gestion, pour disposer d’une base de données
unique. « Il y a vraiment une nouvelle génération de décideurs, à l’aise avec les processus
d’informatisation et d’automatisation, qui ont compris que les trois métiers concernés, la
comptabilité, le commercial et la production, ont tout à gagner à partager une information fiable et
unifiée. A la clé, ils en attendent, avec raison, une accélération des processus grâce à des saisies de
données uniques, une absence d’erreurs et un partage de la connaissance, à tous les instants et par
tous les acteurs concernés ».
L’objectif final, bien entendu, est de satisfaire le client en répondant d’abord rapidement à ses
demandes de devis et de délais de livraison, puis en effectuant rapidement la fabrication. « Il y a
une quinzaine d’années, le schéma classique était celui-ci : lundi, demande du client, mercredi,
réponse de l’entreprise, vendredi, éventuellement, validation du devis par le client. Désormais, tout
peut se dérouler en une demi-journée ».
Réactivité commerciale, production accélérée
Pour parvenir à ce résultat, les logiciels de GPAO ne proposent pas seulement l’interopérabilité avec
les outils des commerciaux ou la comptabilité. Ils fournissent aussi aux acteurs de l’atelier, des
fonctions qui vont leur permettre d’optimiser les achats, de prévoir la maintenance des machines
outils, de gérer les stocks de matières premières ou encore d’enregistrer des scénarios de
fabrication, voire d’en prévoir les variantes.
« C’est un ensemble de solutions qui s’additionnent. Souvent, les interrogations initiales de nos
clients portent sur le coût réel de production d’un article. Cela peut paraître surprenant mais en
l’absence d’outils adéquats, ce calcul reste imprécis. De même que celui des délais réels de
fabrication, de l’impact des frais de personnels ou encore de l’estimation des stocks nécessaires pour
répondre à la demande prévisible des clients ».
Des scénarios enregistrés, qui permettent d’aller plus vite la fois suivante
Avec un logiciel de GPAO, le calcul s’affine. « Régulièrement, l’introduction de la solution permet de
découvrir que le poids des salaires dans le coût d’un article est surévalué. Au contraire de celui des
stocks constitués par précaution, dont le surdimensionnement pèse sur le bilan d’exploitation de la
PMI » souligne l’expert Sage.
De même, la fonction de GMAO (Gestion de la maintenance) facilite la gestion des pièces de
rechange et favorise le passage à une approche plus préventive de l’entretien des machines. « Plus
généralement, ajoute Laurent Luce, un bon logiciel de GPAO propose des fonctions
d’enregistrements de séquences, qu’elles soient de fabrication ou de réparations sur panne. Ainsi,
lorsqu’un évènement se reproduit quelque temps après, un plan d’action est disponible. Il reste
adaptable aux circonstances, par exemple avec les nomenclatures alternatives qui permettent de
varier les gammes opératoires, mais sa disponibilité à priori fait gagner du temps. Que ce soit pour
répondre à une demande de délais de fabrication de la part d’un client, pour produire la pièce, ou
encore pour remettre une machine en état de fonctionnement ».
Une prise de décision plus sereine, à l’atelier… et ailleurs
Même si à l’origine, les raisons de s’équiper d’une solution de GPAO sont assez « basiques » décroissance du chiffre d’affaires, perte de clients, coûts trop élevés des fournitures, délais de
fabrication trop longs et mal respectés – son introduction dans la PMI a vite des effets secondaires…
désirables. « C’est tout le cycle de décision autour du cœur de métier de l’entreprise qui gagne en
précision, grâce aux données fiabilisées, en rapidité et finalement, en sérénité ».
Laurent Luce va même plus loin : « Il est intéressant de constater à quel point ces solutions motivent
le personnel de l’atelier. C’est vrai pour son responsable, qui peut vraiment piloter la production, et
prendre de multiples initiatives positives, en les fondant sur l’analyse des précédents évènements. Il
va aussi au devant des autres acteurs de l’entreprise, le commercial par exemple, assumant sa part
dans la satisfaction client mais demandant en retour des informations en amont sur les commandes
à venir. Et ses opérateurs aussi apprécient d’être guidés au quotidien dans leur travail, tout en
restant en capacité de proposer des améliorations sur les processus ».
La conduite du changement, lors de l’introduction de la GPAO, est d’ailleurs assez aisée, tant les
personnels manifestent leur adhésion, une fois qu’ils ont compris que le logiciel ne les met pas sur la
sellette mais valorise au contraire leurs actions. « Il y a toute une génération dans les usines qui se
montre à l’aise avec les outils informatiques. Et je vois un véritable point d’inflexion dans les PMI qui
foncent dans cette direction : chez elles, la valeur d’un collaborateur ne se mesure plus à sa vitesse
d’exécution de tâches répétitives, mais dans son potentiel à bien interpréter les données ». Et de
conclure sur un message optimiste, lui qui intervient souvent dans des conférences sur la réindustrialisation de la France : « Les PMI peuvent vraiment reprendre confiance dans leur capacité à
produire vite et bien. C’est essentiel dans le contexte actuel ».