La réforme du permis de conduire est en route en

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La réforme du permis de conduire est en route en
La réforme du permis de conduire est en route en Région bruxelloise
Le Soir Bruxelles-Brabant - 27 Mei 2016
Pagina 8
La Région bruxelloise est la première à présenter sa réforme du permis de conduire. Quatre filières seront
mises en place pour augmenter la pratique de la conduite.
Vu le chaos sur les routes bruxelloises ce jeudi, c’est surtout le passage de la première vitesse que
les candidats au permis de conduire vont devoir apprendre pour rouler dans la capitale. Cependant,
la secrétaire d’Etat à la sécurité routière, Bianca Debaets (CD&V), elle, passe la deuxième voire la
troisième vitesse en présentant sa réforme complète du permis de conduire et double ainsi les
deux autres Régions.
Depuis la mise en place de la 6 e réforme de l’Etat, les Régions sont compétentes en matière de
sécurité routière et donc d’organisation des examens pour le permis de conduire théorique et
pratique. Pour le théorique, peu de choses changent (lire ci-contre). Par contre, pour le pratique,
les formules se multiplient de manière à privilégier la pratique et surtout la sécurité.
« Notre réforme va dans le sens des demandes et besoins formulés lors de nos différentes
concertations en vue de l’élaboration du projet, explique la secrétaire d’Etat. Il était en tout cas
essentiel d’augmenter l’expérience initiale des nouveaux conducteurs au profit d’une meilleure
sécurité routière en Région bruxelloise. »
L’objectif est de réduire le nombre d’accidents de moitié d’ici à 2020 et de passer à zéro victime en
2050. Pour ce faire, toutes les études démontrent que la pratique est essentielle. Les candidats
devront donc acquérir une plus grande expérience avant de décrocher leur petite carte rose.
Jusqu’ici, il n’existait que deux filières possibles : la libre et celle en auto-école. Lorsque le projet de
réforme entrera en application, l’amateur de bouchons aura le choix entre 4 filières. S’il décide de
suivre la filière libre, le temps de stage minimal passera de 3 à 9 mois. Dans la deuxième filière, il
pourra ajouter 14 heures de formation en auto-école ce qui réduira sa période minimale de stage.
Les deux dernières heures de cours devront par contre être prises avant le passage de l’examen,
histoire de corriger les mauvaises habitudes. Cette filière s’apparente à ce qui existe déjà en
France avec la conduite accompagnée. Ces deux modèles pourront être suivis dès 17 ans.
Si le candidat décide de passer par une auto-école, deux possibilités s’offriront aussi à lui contre
une actuellement. Aujourd’hui, le jeune prend 20 heures en auto-école et a un stage compris entre
3 et 18 mois. Après la réforme, s’il choisit la formule 20 heures de cours, il aura un permis
provisoire de 18 mois. S’il prend l’option offensive de 30 heures de cours, il n’aura pas de stage et
pourra obtenir directement son permis définitif.
Un carnet de bord sera également distribué à tous les candidats. Ils devront indiquer le nombre de
kilomètres parcourus. Effectivement, toutes les études démontrent que plus le nombre de
kilomètres parcourus est important, plus le jeune a des chances de réussir son permis de conduire
du premier coup et il diminue également son risque d’accident.
Dans le carnet, ils devront aussi noter les conditions climatiques et le contexte de circulation. «
L’aspect qui me tient particulièrement à cœur dans la réforme, c’est la prise en compte du contexte
urbain, non seulement pour le futur examen pratique avec le test de perception des risques que l’on
va implémenter, mais également avec l’introduction de la formule accès direct qui permettra à un
candidat, après une formation solide en auto-école, de passer directement l’examen pratique. C’est
un besoin typiquement bruxellois où l’on constate que les jeunes passent leur permis de plus en
plus tard ou n’ont pas de voiture. Or si le permis de conduire n’est pas nécessaire pour de
nombreuses personnes, il peut subitement le devenir lors de la recherche d’un emploi ou en cas de
changement de situation familiale. » Et pour les candidats malheureux, il restera toujours la Stib.
VANESSA LHUILLIER