Un homme assassine son patron avec l`aide de sa femme dont il est
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Un homme assassine son patron avec l`aide de sa femme dont il est
Un homme assassine son patron avec l'aide de sa femme dont il est l'amant. Voulant supprimer un indice compromettant, il se retrouve bloqué dans l'ascenseur qui l'emporte sur les lieux du crime. En 1957, Louis Malle a 25 ans. Il a déjà obtenu la récompense suprême à Cannes pour Le monde du silence, coréalisé avec le commandant Cousteau. Cette fois, “le Prix Delluc a vraiment été décerné à un débutant qui peut aller très loin”, écrit un journaliste. Il récompense un premier film que son réalisateur qualifia “d’exercice de style”. Sur la base d’un “polar” classique, c’est un hommage au cinéma américain, surtout à Hitchcock. Dans la scène de l’ascenseur, l’attention portée aux objets (le briquet, le paquet de cigarettes, le couteau…) évoque Robert Bresson – dont Louis Malle a été l’assistant sur Un condamné à mort s’est échappé. Dans le même temps, Ascenseur pour l’échafaud annonce une rupture avec la production de l’époque. Construction abstraite du récit fait de trois thèmes superposés, parti pris de ne jamais montrer les amants ensemble à l’écran (sauf en photo), utilisation d’un fond noir pour isoler les personnages dans la scène du commissariat : un style est en train de naître, elliptique, incisif, dépouillé, brûlant de l’intérieur. Louis Malle révèle aussi ses qualités de directeur d’acteurs avec Jeanne Moreau, émouvante, déambulant dans une ville scintillante de lumières, et Maurice Ronet, sobre, convaincant. Le long feulement de trompette improvisé par Miles Davis déchire le film de bout en bout. arte.tv Avec Jeanne Moreau, Maurice Ronet, Lino Ventura France, 1957, 1h31 Musique de Miles Davis Scénario de Roger Nimier Ce film vous est proposé dans le cadre de Ciné Culte en partenariat avec l’ACC. http://www.cinemasducentre.asso.fr C'est maîtrisé, un scénario impeccable, les acteurs sont très bons, la mise en scène assure, et Miles à la BO. Réalisateur français né en 1932. IDHEC et assistanat. Louis Malle est par excellence le cinéaste du scandale : la scène de la baignoire dans Les amants ; la langue de Queneau transposée au cinéma avec travestis et mots orduriers dans Zazie ; Drieu La Rochelle réhabilité à travers Le feu follet où Maurice Ronet fut superbe ; Darien remis à sa vraie place dans Le voleur ; I'inceste mis en scène sans pudeur dans Le souffle au cœur ; résistants et collaborateurs renvoyés dos à dos dans Lacombe Lucien où I'on voyait un milicien coucher avec une jeune juive ; la prostitution des enfants évoquée de façon un peu trop complaisante dans La Petite... Une maîtrise technique indiscutable, une réelle fluidité du récit, une grande souplesse de la mise en scène sont les atouts de ce réalisateur qui dérange et fascine tout à la fois. Il a choisi les États-Unis après le succès d'Atlantic City. My Dinner with André connut un triomphe dans les milieux intellectuels américains mais échoua en France. En revanche Au revoir les enfants fut un grand succès que ne confirma pas Milou en mai. Fatale et Vania, 42ème rue sont ces 2 derniers films.