Enseigner en classe bilingue - Pharouest

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Enseigner en classe bilingue - Pharouest
Enseigner en classe bilingue
Quelques repères
Les programmes de 2008 s'appliquent aux classes bilingues.
L'enseignement bilingue à parité horaire est défini dans la circulaire 2001-167 du 5 septembre
2001 (en annexe) et revue en 2003.
Les programmes sont parus dans le BO n°9 du 27/09/07. Ces programmes constituent un
minimum requis.
La circulaire et les programmes pour l'enseignement en breton sont à lire impérativement.
Modalités de mise en œuvre d'un enseignement bilingue à parité horaire dans l'académie de
Rennes :
– 50 % des enseignements en breton
– 50 % des enseignements en français.
La circulaire indique que « La période d'alternance minimale des enseignements en français et en
langue régionale est fondée sur la demi-journée. » Cette alternance est difficile à mettre en œuvre
de façon rigoureuse. L'observation et l'analyse des fonctionnements montrent qu'il est possible de
l'envisager sur une période hebdomadaire tout en respectant l'esprit de la circulaire.
Apprentissage de la lecture :
« La découverte de l'écrit fait partie des objectifs de l'école maternelle. Il est donc essentiel que,
dès la maternelle, l'enfant soit mis en présence d'écrits significatifs et fonctionnels dans les deux
langues. L'expérience prouve que, dans l'enseignement bilingue, le savoir-lire se développe de
manière parallèle dans les deux langues. Les élèves seront incités à transposer leurs activités de
lecture d'une langue à l'autre. En même temps qu'ils apprennent à lire en français, ou selon un
décalage temporel avec l'apprentissage du français écrit, les enfants seront incités à transférer
leurs acquis à la lecture de textes en langue régionale de difficultés graduées. A travers des
exercices réguliers, le savoir-lire en langue régionale sera étendu à toute la typologie des textes
pratiqués en français. »
Dans tous les cas l'approche de textes en langue bretonne se fait dès le CP, soit simultanément à
l'apprentissage de la lecture en français, soit avec une temporalité légèrement différée.
Disciplines non linguistiques :
Toutes les disciplines non linguistiques (mathématiques, culture humaniste, sciences...) doivent
être enseignées dans les deux langues. Il importe en effet que les élèves soient capables de
maîtriser chaque notion disciplinaire et le lexique spécifique dans les deux langues.
Concrètement pour les disciplines non linguistiques :
Chaque notion fera l'objet d'une unité d'apprentissage (ou séquence) comprenant plusieurs
séances. Afin d'atteindre la parité horaire dans la classe, et compte-tenu de la place dévolue
obligatoirement aux heures de Français en tant que discipline (voir les programmes de 2008 pour
les volumes horaires), il est indispensable que la majorité de ces séances sur une unité
d'apprentissage se fasse en langue bretonne mais avec au moins une séance en langue française.
Cette séance est comprise dans la progression et permet une appropriation du lexique
spécifique : la traduction simple de certains termes n'est pas suffisante, il est indispensable que les
élèves manipulent le lexique pour qu'ils puissent se l'approprier.
Un exemple non exhaustif : une unité d'apprentissage de 6 séances de mathématiques :
Séance 1
(découverte)
en breton
Séance 2
(apprentissage)
en breton
Séance 3
(entraînement)
en breton
Séance 4
Séance 5
(réinvestissement) (évaluation)
en français
en breton
+ une évaluation
Séance 6
(remédiation)
en breton
en français
(différée ou
simultanée)
Il y a d'autres possibilités : La séance de découverte en breton est parfois difficile à mener si le
niveau linguistique des élèves est trop faible. Il relève de la liberté pédagogique de l'enseignant de
faire des choix par rapport à cette organisation. On peut souligner toutefois que de commencer un
nouvel apprentissage en breton donne un statut à la langue équivalent à celui du français. Si les
premières séances sont conduites systématiquement en français, on indique que le français est la
langue prioritaire des apprentissages ce qui ne devrait pas être le cas dans une classe bilingue.
Les traces écrites seront conformes aux apprentissages : on trouvera donc des traces en breton
mais aussi en français.
Mise en œuvre au cours d'une séance en langue bretonne :
Le recours à la traduction systématique n'est pas efficace. S'il donne l'illusion qu'on fournit des
outils de compréhension aux élèves, on leur donne surtout le sentiment qu'ils ne peuvent
comprendre des énoncés qu'au travers du français. De plus, il n'y a aucune certitude quant à la
compréhension profonde de la notion. Il existe d'autres moyens pour se faire comprendre
(gestualisation, apports documentaires, iconographiques...). Il est donc essentiel, lors de la
préparation, d'anticiper le lexique et les structures qui seront employés.
Un lexique (cahier – carnet – fichier... ), régulièrement renseigné, s'appuiera en priorité sur des
définitions en breton (type dictionnaire), éventuellement des illustrations. Dans certains cas le
lexique spécifique sera traduit en français (disciplines scientifiques par exemple).
Des documents authentiques en langue française peuvent être utilisés et commentés en breton
dans une séance menée dans cette langue.
Pratique de la langue :
Un enfant bilingue doit être capable de s'exprimer dans les deux langues à l'oral et à l'écrit.
A l'oral, l'enseignant veillera à définir des situations permettant cette expression, basée sur les
interactions.
Niveau attendu :
La circulaire indique qu'« À la fin du CM2, les compétences seront du même ordre, sinon de la
même ampleur, que celles acquises en français ».
Dans la pratique, il s'avère que ce niveau de compétences est rarement atteint.
L'évaluation académique menée chaque année en fin de CM2 se base sur le niveau A2 du Cadre
Européen Commun en Langue (CECLR) pour les compétences d'expression orale (s'exprimer en
continu – s'exprimer en interaction) et écrite, et B1 pour les compétences de compréhension orale
et écrite.
Ces évaluations sont consultables sur le site académique (www.ac-rennes.fr) et peuvent donner
aux enseignants de tout niveau une indication utile des compétences à atteindre.
Évaluation :
Outre l'évaluation académique en CM2, les apprentissages linguistiques et langagiers doivent être
régulièrement évalués à chacun des niveaux de classe.
Emploi du temps :
Des plages horaires dévolues à la maîtrise de la langue bretonne doivent y figurer.
L'emploi du temps indiquera la répartition horaire par discipline. L'indication précise de la langue
utilisée figurera dans le cahier journal et les documents de préparation.
Documents de préparation :
Le cahier journal sera rédigé en français : c'est un document officiel, destiné à être communiqué.
S'il est rédigé en breton il doit être traduit. La planification quotidienne et/ou hebdomadaire
indiquera clairement la langue utilisée pour chaque séance. On s'assure ainsi de l'équilibre
linguistique (pas nécessairement sur la journée mais sur la semaine par exemple). C'est
également un outil pour l'enseignant qui indique clairement dans quelle langue il mènera sa
séance. Il évite ainsi un recours au « zapping » d'une langue à l'autre.
Les fiches de préparation seront rédigées dans la langue qui servira à la séance. De cette manière
on anticipe plus aisément les faits de langue en jeu, tant du point de vue des structures que du
lexique. Une rubrique « maîtrise de la langue » est utile quelle que soit la discipline envisagée.
Programmations :
Des programmations seront établies pour chaque discipline, y compris pour la maîtrise de la
langue bretonne : programmation sur l'année, programmation pour la filière (de la PS au CM2),
dans l'objectif d'atteindre les compétences attendues en fin de CM2.
Les programmations d'écriture tiendront compte des graphèmes usuels et spécifiques à la langue
bretonne (c'h – zh - sk...).
Les programmations en lecture prendront en compte l'approche des graphèmes et phonèmes
spécifiques.
Statut de la langue :
La langue de communication au quotidien au sein de la classe est essentiellement le breton, sans
occulter toutefois des moments de langage en langue française. En maternelle, si l'ATSEM est
bretonnante, il est recommandé que les échanges entre l'enseignant(e) et l'assistant(e) se
déroulent en breton. Cette recommandation est valable pour les réunions spécifiques à l'équipe
bilingue d'une école.
Affichages :
L'affichage est le reflet de l'action pédagogique et de l'activité de la classe. Les élèves doivent y
trouver des outils et des traces des apprentissages prenant en compte la bilingualité de la classe.
Il n'est pas inutile de différencier les écrits en breton des écrits en français par un système de
codage (couleur, typographie...).
Documentation :
Des manuels et fiches pédagogiques en breton sont à la disposition des enseignants à « TES »
(centre de production de documentation pédagogique en breton). Les manuels élèves sont
gracieusement fournis aux écoles sur demande (02 96 68 14 50 – [email protected]). On trouve
également des documents élèves et enseignants sur le site : www.ac-rennes.fr/tes
Textes de référence :
– circulaire 2001-167 du 05/09/2001
– circulaire 2003 – 090 du 05/06/2003
– programmes de langue régionale pour l'école primaire : BO Hors série n° 9 du 27/09/2007
(annexe 1 : introduction commune + annexe 3 : breton)
– programmes de 2008