A1 – Mur en pierre hourdée taillée dressée

Transcription

A1 – Mur en pierre hourdée taillée dressée
Arts de bâtir:
A1 – Mur en pierre hourdée taillée dressée
Pays:
Espace Méditerranéen
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Mur en pierre hourdée taillée dressée
- Utilisation d'une scie ou d'un ciseau
permettant un dressage fin et des arêtes
rectilignes.
- 4, 5, 6 faces.
- Lit de pose et lit d'attente.
- Appareil assisé et réglé.
- Pose à bain soufflant ou lit réglé (sans
calage, ou avec cale ou coin de pose et
coulis).
Milieu
Dans l’espace MEDA, on constate qu’on utilise la pierre taillée dressée dans tous les milieux : urbain, rural, en montagne, en plaine et en bord de mer.
Par sa qualité de mise en œuvre, et ses performances, elle est souvent considérée comme une technique noble, plutôt urbaine que rurale. Sa
présence est généralement courante.
Illustrations
Vues générales :
Vues de détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Europ éenne ou de ses Etats membres.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF
Fondations
Illustrations
La recherche du « bon sol » (roche, pudding) est un préalable pour le constructeur.
Si la roche affleure, le mur prend directement appui dessus. Sinon, tous les pays creusent
une fouille en rigole peu profonde (~ 50 cm) et pratiquement jamais supérieure à 1 m. Sa
largeur peut être égale à l’épaisseur du mur en élévation mais elle peut aussi atteindre
jusqu’à 2 fois maximum cette épaisseur. La combinaison de 2 facteurs : largeur de la fouille et
type de matériaux qui la remplissent, sont les deux autres réglages d’adaptation au terrain.
Les matériaux, toujours pierreux, qui garnissent la fouille sont le plus souvent liés au mortier.
Si leur module est petit, la fouille est plus large.
En outre, plusieurs pays signalent la construction à neuf sur des ruines, employées dans ce
cas comme fondation.
Matériaux constructifs
Nature -Dureté
Pour construire en pierre taillée dressée, on évite l'emploi de pierres qui se délitent, et on
utilise en priorité les pierres locales faciles à tailler comme le calcaire, utilisé par tous les pays
étudiés. Il est en principe semi-dur, en moyenne autour de 5 (en l’absence de norme
commune sur la dureté, on a considéré une échelle de 1 à 10 comme suit : craie = 1,
marbre = 7 à 8, granite = 10). Après le calcaire dominant, on trouve le basalte (vallée du
Jourdain au Proche-Orient), le granite (France) et enfin le grès (Espagne, France, Tunisie).
Modules
Tous les modules sont rencontrés. Ainsi, sur l’espace régional, les longueurs des blocs
varient de 12 à 80 cm, leur hauteur d’assise de 8 à 40 et leur profondeur de 15 à 60. De blocs
de moins de 2 litres à des blocs de près de 100 litres l’écart est considérable. Les plus gros
blocs de pierres taillées/dressées 6 faces ne sont pas toujours manuportables. On observe
générallement la corrélation suivante : gros module, pierre tendre et peu dense (Israël = 80 x
30 x 40, dureté 3), petit module, pierre plus dure et plus lourde.
Principe constructif : Vues générales
Principe constructif : organisation interne
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Europ éenne ou de ses Etats membres.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Hourdage
Illustrations
Mise en œuvre
Les murs en pierres taillées dressées sont toujours hourdés.
Les compositions généralement rencontrées sont : chaux + sable (parfois + gravier ou +
tuileau ou + poudre de pierres broyées), terre + paille, terre seule.
Liant - Nature
Les deux liants utilisés pour la mise en œuvre des pierres taillées dressées dans l’ensemble
des pays étudiés sont soit la chaux, soit - plus rarement - la terre.
Agrégat - Nature
Les agrégats ajoutés sont le sable, mais aussi le gravier, le tuileau et la paille grossièrement
ou finement hachée.
Agrégat - Granulométrie
La granulométrie de ces agrégats varie selon leur nature de 0-3 mm à 0-6 mm , et jusqu'à
12 mm en Israël et en Jordanie.
Principe Constructif : préparation des
fondations et taille des pierres
Dosage
Un volume de mortier contient de 15 % à 50 % de liant (chaux ou terre).
L’usage des mortiers gras (40 % à 50 % de liant dans le mélange) est en relation avec
l’agrégat : si un seul type est employé et qu’il est fin, le dosage en liant augmente.
Exceptionnellement, on ajoute un deuxième, voire un troisième type d’agrégat pour amaigrir
les dosages (20 % à 33 %); dans ce cas, la courbe granulométrique est plus savante et elle
assemble des éléments fins (poudre de pierre, cendres), moyens (sables, tuileau) et gros
(graviers, paille hachée). Cette science de la composition de la charge inerte optimise l’emploi
du liant en en consommant moins.
Principe Constructif : construction du mur
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Epaisseur et dimensions
Cette technique constructive conduit à élever des murs minces –25 (exceptionnel) à 45cm, – et des murs épais –45 à 100– voire 120 cm. Dans le
premier cas, les pierres apparentes sur chaque face du mur sont imbriquées les unes dans les autres (une longue, une courte). Dans le cas des
murs épais, les parements de chaque face sont séparés par une fourrure intermédiaire de remplissage. Elle est faite, selon les cas, de petits
éléments de même nature, de tout venant minéral (déchets de taille, de carrière, cassons de briques etc…) ou de mortier seul. Parfois, une
boutisse liaisonne plus efficacement les deux parements par endroits.
Il arrive que le mur se démaigrisse dans l’élévation des étages. Ce type de mur traditionnel permet d’élever des édifices de hauteur significative
(16 m et plus). Les épaisseurs correspondantes varient de 10 % (60 cm pour 6 m de haut) à 50 % (75 cm pour 15 m de haut). Jusqu’à 4 niveaux,
60 cm suffisent, au-delà on trouve des épaisseurs de 80 à 120 cm. On ne dépasse pas les 6 niveaux en construction courante.
Les grandes hauteurs sont réservées à l’habitat des milieux urbains.
Aspect de finition
Quatre solutions pour l'aspect de finition: mur nu brut de construction, mur simplement badigeonné, mur enduit en totalité et mur enduit et
badigeonné. Hormis le Portugal, l'ensemble des pays indique que la maçonnerie en pierre taillée dressée - homogène et régulière -reste le plus
souvent apparente, tout au moins pour sa face extérieure.
La décision de l’aspect de finition procède de deux intentions.
L’une d’ordre esthétique qui, selon qu’elle recherche ou non la régularité et de l’homogénéité du parement, conduira à laisser brut, à peindre ou à
enduire. L’autre intention est d’ordre fonctionnel. Elle cherche à protéger le parement en y rapportant un enduit. Le dispositif observé aujourd’hui
n’est pas nécessairement original, il a pu varier dans le temps par des campagnes de ravalement liées à l’entretien ou à la mode.
Outils
Outre les outils traditionnels du maçon (gabelle avec truelle, marteau, brosse, plomb, chasse, têtu, broche, taloche,…), les outils traditionnels du
tailleur de pierre sont nécessaires à la préparation des pierres. Parallèlement, des outils de levage (louve, mouflette, pinces, leviers…), des coins
et des colles d'épaisseur sont associées à la mise en œuvre du mur.
Métiers
Dans chaque pays, les maçons savent construire ce type de mur. Cependant, cette technique est la spécialité du tailleur de pierre, qui sait
dresser 6 faces. Parfois, un premier opérateur taille les blocs en carrière et le maçon les pose.
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P R I N C I P E C O N S T R U C T I F ( s u it e )
P e r f o r m a n c e s T h e r m i q u e - Acoustique
Pour la construction en pierre taillée dressée pour laquelle le calcaire est le plus communément utilisé (suivi du basalte, du grès, du granite), les
performances thermiques et acoustiques sont renseignées comme étant bonnes à très bonnes par l’ensemble des pays étudiés.
L’ingéniosité des constructeurs mettant au point des dispositifs de ventilation et faisant varier, en fonction de la nature du matériau utilisé,
l’épaisseur et donc la masse des murs leur donnant ainsi la plus grande inertie possible, a naturellement cherché à obtenir le maximum de confort
thermique pour les habitations, les écarts de température entre les saisons chaude et froide, le jour et la nuit étant souvent très importants en
Méditerranée.
Cette même masse est favorable à la qualité acoustique.
Pathologie de vieillissement
Liée au matériau et aux conditions climatiques :
Pour la construction en pierre taillée dressée, la pathologie est beaucoup liée à celle de la pierre utilisée, plus ou moins poreuse et donc plus ou
moins sensible aux attaques de l'eau et des sels. De manière générale, infiltrations d’eau pluviale et remontées capillaires semblent être les
principales causes des désordres ou des dégradations constatés : altération du mortier de jointoiement, dislocations ponctuelles de la
maçonnerie, alvéolisation dans la zone d'évaporation pour les pierres poreuses. Les autres formes d'humidité qui dégradent les maçonneries sont
peu évoqués par le partenariat, notamment les phénomènes de rejaillissement en pied de mur et de condensation.
De plus, la carence de vérification de l’état des canalisations d’eau, des réseaux d’évacuation des eaux usées, des puits, des citernes sont
signalés comme facteurs aggravants.
Liée à la technique :
Aucune pathologie de vieillissement liée spécifiquement à la technique de construction en pierre taillée dressée n’a été signalée. En cas de défaut
de boutisse avec poussée de voûte, on peut cependant assister à la séparation des deux rangs de moellons.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
Exemple Français :
L'extraction et la taille de pierre sont les deux étapes précédant la pose de la pierre. La taille de pierre se pratique généralement en atelier équipé
pour travailler dans des conditions sanitaires correctes (extraction des poussières de taille pour lutter contre la silicose).
Conditions de réalisation :
Un échafaudage conforme et ses protections (filet…) capable de résister aux poids des blocs mis en œuvre.
Des moyens de levage suffisants et l'équipe qui ne peut être inférieurs en nombre à deux personnes minimum.
Au point de vue climatique, l'utilisation de mortier de pose nécessite d'être hors gel pendant la prise de ceux-ci.
La préparation de la pose de pierre de taille consiste à avoir un lit de pose horizontal de largeur suffisante : ce lit peut être une fondation
traditionnelle : ordinaire : roche en place qui peut être taillée en paliers ; ouvrage maçonnerie plus large hourdée à la chaux ; radier de pierres
plates ; sur les sols peu consistants, fondations sur pilotis ou en maçonnerie de voûte inversée.
Travaux préparatoires :
Les techniques contemporaines utilisant le béton armé et une semelle d'étanchéité empêchant les remontées d'humidité par capillarité.
La pose est semblable, dans le principe, à la pose de maçonnerie de petits éléments (moellons,…) avec en plus un levage nécessitant des
moyens mécaniques, un appareil ou calepinage à respecter, un positionnement plus précis des éléments (recherche et respect de l 'horizontale du
lit de pose et d'attente).
L'alignement sur la verticale et les droites horizontales se fait par la pose des blocs d'angle et la pose de cordeaux.
La pose de chaque bloc se fait sur des cales ou à l'aide de coins (bois, plomb, ardoise…). La pose peut se faire avec un mortier de chaux blanche
et sable, après humidification des lits de pose, sur une épaisseur un peu supérieure à l'épaisseur des coins.
La pierre comprime le mortier et le fait dégouliner par les joints, sous les chocs de maillet qui la met en place.
Une autre technique consiste à supprimer le mortier et à le remplacer par un coulis qui est bloqué par un joint périphérique provisoire de plâtre ou
d'argile. Cette technique est celle pratiquée actuellement. (Il est interdit de prati quer les coulis de plâtre).
Les détails importants :
Les blocs de pierre de taille doivent être posés dans le même sens que dans la carrière : la pierre a ainsi une meilleure résistance à l'écrasement.
Les cales doivent être positionnées légèrement à l'intérieur du lit d pose pour éviter les épaufrures.
Dans le cas d'un travail à l'aide de coins et d'injection de coulis, il vaut mieux un travail lent afin d'éviter d'avoir plusieurs assises empilées sur les
coins. Les coins peuvent être retirés après la prise du coulis ou en cours de prise de celui -ci.
Après le retrait des coins, le joint provisoire d'argile ou de plâtre est retiré et un nouveau mortier est serré dans le joint (finition arasée, en creux,
biais ou saillant).
Le mortier de joint doit, après prise, être plus mou et souple que les matériaux assemblés (les liants ciments et chaux hydrauliques artificiels ne
conviennent pas ou ils sont trop durs et manquent de porosité).
Moyens de vérification :
La vérification se fait sur la planéité et le respect des dimensions, de la verticalité.
L'appareil, le calepinage doit être respecté.
Les surfaces doivent présenter les traces d'outils convenus.
Les joints doivent être bien pleins, au bon nu et de l'aspect souhaité (coloration et texture).
Les pathologies de mise en œuvre peuvent être : Non-respect du calepinage; Pose irrégulière (planéité, épaisseur des joints); Taille de pierre
défectueuse (aspect de taille…); Pose en délit (non-respect des sens de la pierre); Joints mal remplis.
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OUVRAGES ASSOCIÉS
Angles et piliers
Illustrations
Angles : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux
De manière générale, aucun traitement spécifique des angles n’a été relevé pour les
constructions en pierre taillée dressée. On constate le plus souvent que la maçonnerie des
angles est renforcée par la mise en œuvre en chaînage de blocs d’un module supérieur à
celui utilisé pour les murs. Parfois, ils sont un peu plus soigneusement taillés de manière à
obtenir des faces plus régulières pour leur assurer une meilleure assise et une arête vive pour
marquer l’angle droit. Une pierre de même ou d’une autre nature que celle des murs mais
plus dure est quelquefois employée. Ce changement de matériau permet également de
rencontrer une préoccupation esthétique en jouant avec le contraste des couleurs entre la
maçonnerie des murs et des angles. Lorsque les constructions sont protégées par un enduit,
l’angle peut aussi être figuré par une tonalité ou une finition différente de cet enduit. Des
éléments décoratifs (colonnette, pierre sculptée,…) y sont parfois intégrés.
En milieu urbain, il est fréquent que les angles des murs de rez -de-chaussée soient
chanfreinés à 45° ou arrondis de manière à faciliter la circulation dans les ruelles très étroites.
Piliers : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes
matériaux
La pierre taillée utilisée pour les murs permet généralement la construction de piliers.
Toutes les variantes sont rencontrées: dans les modules des blocs, dans la section
quadrangulaire ou ronde, en pleine pierre ou parement+fourrure. L'épaisseur d'un pilier est
rarement inférieure à 30/35 cm.
La Baie et son encadrement
Linteaux et arcs
Le linteau et l'arc sont partout présents dans l’espace MEDA.
On rencontre plusieurs types de linteaux : 1- Simple, pierre monolithe plus ou moins bien
taillée, parfois sculptée, pièce de bois brute ou dressée. Il franchit la largeur de la baie et
s’appuie sur les jambages. 2- Fractionné, arc appareillé en pierre ou en briques.
Il peut être surmonté d’une décharge en arc (ou exceptionnellement en bâtière) composée de
plusieurs éléments en pierre ou en brique qui reportent les charges supérieures sur les
jambages.
Pratiquement chaque pays exploite trois solutions : le linteau d'une seule pièce (pierre ou
bois), avec ou sans arc de décharge, l'arc en éléments fractionnés, courbe ou plat. Dans
quelques cas, les linteaux sont mixtes, en pierre sur la face extérieure du mur, en bois sur sa
face intérieure.
Dans quelques pays comme Chypre, France, Grèce et Portugal, on observe la présence de
linteaux en brique de terre cuite appareillés avec ou sans arc de décharge. La Jordanie et la
Palestine renseignent uniquement la pierre comme matériau utilisé pour les linteaux.
Traitements d’angles
La Baie et son encadrement: Exemple
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OUVRAGES ASSOCIÉS (Suite)
La Baie et son encadrement (suite)
Illustrations
Jambages
Les jambages sont le plus souvent montés dans le cours du mur, avec le même matériau et la
même technique. Ils sont constitués d’un ou plusieurs éléments en pierre, soigneusement
taillés avec des arêtes vives, harpés ou non, quelquefois moulurés ou sculptés, saillants ou
non par rapport au nu de la maçonnerie. Organe structurel, le jambage est parfois constitué
de pierre de meilleure dureté, voire d'une pierre d'une autre nature. Changements de
matériau et par conséquent de couleur sont sans doute aussi une préoccupation d'ordre
esthétique.
Un enduit couvrira plus rarement la maçonnerie d’encadrement de la baie pour l’architecture
(Portugal).
Appuis
Les appuis non saillants sont les plus communément rencontrés. Plusieurs pays ont observé
et précisé l’illustration d’appuis saillants également.
Dimensions
La technique de construction en pierre taillée dressée n’impose aucune contrainte spécifique
de dimensionnement pour les baies.
Le percement se présente le plus souvent sous forme d’un rectangle vertical.
Ses dimensions peuvent varier en largeur de 10 cm minimum à 200 cm maximum et en
hauteur, de 15 cm à 300 cm maximum.
Du trou de ventilation jusqu'à la porte charretière, le rapport largeur/hauteur est de 1/2 à 1/8
jusqu’à parfois 2.
Eléments associés
Dans l’espace MEDA, plusieurs pays décrivent des volumes en encorbellement accrochés
aux façades. Des balcons, parfois ajouts tardifs, des contreforts, des grillages saillants, des
galeries de circulation au 1er étage des habitations, des dépassements de troncs, supports de
plancher ou de toiture, des gargouilles au travers des acrotères sont les principaux éléments
associés cités par les pays partenaires.
L i a i s o n m u r -t o i t u r e
Dans l’espace MEDA, de manière générale, lorsque la toiture est à versants, les murs
gouttereaux en pierre taillée dressée sont protégés par le dépassement de longueur variable
de la toiture (chevrons, planches en bois supportant le matériau de couverture).
Presque partout, on signale des corniches débordantes, souvent en pierre moulurée, mais
aussi en tuiles (génoise) ou en briques de terre cuite.
Pour les toitures plates, soit le mur se prolonge par un acrotère plus ou moins haut, ajouré ou
non, clôturant ainsi la toiture-terrasse, soit l’enduit de protection de la toiture retombe sur la
partie supérieure des murs extérieurs, soit un système permettant d’éloigner l’eau de pluie des
murs est mis en place.
La Baie et son encadrement: Détails et vues
générales sur fenêtres et portes
Usage, évolution, transformation : évolution
des matériaux et des techniques…
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USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments
La technique du mur en pierre taillée dressée est surtout utilisée pour l'architecture de commande, religieuse, militaire, maisons nobles et
bourgeoises, ou hôtels particuliers. Selon les régions, la disponibilité et la dureté de la pierre locale facilitent l'usage de cette technique pour
l'ensemble des bâtiments d’habitation et leurs annexes
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu
Cette technique est employée depuis l’Antiquité, période pendant laquelle elle a été largement diffusée. Elle reste employée de nos jours,
notamment pour la restauration de certains édifices historiques.
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique
Les motifs évoqués pour sa disparition sont le plus fréquemment, l’apparition de nouveaux matériaux jugés plus performants au niveau de leur
mise en œuvre, un coût très élevé des matériaux et de la main d’œuvre qualifiée. Peu sollicitée, celle-ci se raréfie en entraînant dans ce
processus la disparition du savoir-faire.
Evolution / Transformation
Les matériaux
Dans une certaine mesure - loin de la technique originale - , les pierres taillées dressées sont remplacées, sur les circuits commerciaux, par les
blocs agglomérés coulés (parpaings de ciment, de béton cellulaire, de terre cuite). Ils sont de modules identiques avec des pièces spécifiques
pour les traitements d'angle, linteaux et autres particularismes. Ils sont assemblés sur un rang de largeur variable avec des raidisseurs en béton
armé. Dans certains cas et notamment au Proche-Orient, on fait aussi appel aux placages pour imiter l’aspect de la technique traditionnelle.
Les aspects techniques
Peu d'outillage pour la mise en œuvre. Actuellement, on constate l'utilisation de moyens mécaniques supplémentaires pour la manutention,
l'approvisionnement (transport, levage) et le gâchage du mortier par bétonnière. La méthode de pose des matériaux modernes pour la taille de
pierre est semblable.
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement
- Fiables pour la conservation de structure si les matériaux utilisés sont en mesure de supporter les charges. Les résistances varient selon les
types de matériaux (ciment / terre cuite / béton cellulaire), largeurs, creux ou pleins. Pareil pour la transformation.
- Le coût économique est largement inférieur à la maçonnerie de pierre taillée dressée.
- Selon les matériaux choisis, on a des différences importantes en ce qui concerne les pouvoirs d'isolation thermique. Pareil avec les largeurs.
Possibilité de mettre en œuvre en même temps l'isolation thermique.
- Au niveau esthétique, la technique de remplacement par des blocs modernes contraste avec l'épure des bâtiments en pierre de taille soignés et
montrés comme tels à nu, elle-même ne pouvant fonctionner que si la maçonnerie est ensuite enduite. Par ailleurs, on peut rencontrer un
problème d'épaisseur à respecter, visible dans les percements (baies et portes).
- Sur la construction neuve, en particulier l'habitat individuel pavillonnaire, ces techniques de remplacement sont les plus pratiquées.
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