Being Beauteous - Le Château d`Eau

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Being Beauteous - Le Château d`Eau
Being Beauteous
Anne-Lise Broyer ; Nicolas Comment
Amaury da Cunha, Marie Maurel de Maillé
5 novembre 2014 – 5 janvier 2015
5 novembre 2014 – 5 janvier 2015
Les quatre artistes de cette exposition ont choisi de n'en former qu'un seul en rassemblant leur vision
personnelle et leurs différents travaux pour réaliser une seule et même proposition. Leurs œuvres
photographiques sont alors présentées de concert sans respecter le classement des séries et en favorisant
les combinaisons narratives et visuelles. Le dialogue entre les œuvres de chacun permet d'en faire rejouer
la forme.
Les images constituent le point de rencontre entre ces artistes qui invitent les spectateurs à découvrir la
photographie à la croisée des disciplines qui nourrissent leur pratique : la littérature, la musique, la vidéo
et le dessin.
Le fil conducteur entre toutes ces œuvres est le regard que les artistes stimulent pour nous pousser à
prêter attention au monde qui nous entoure. Leur objectif est de recréer une connexion et un échange
avec les éléments du monde qui souffrent d'indifférence. Leur rapport aux images est poétique, sensible et
mystérieux.
L’édition qui occupe une part privilégiée dans leur démarche est mis en avant dans cette exposition qui lui
consacre un espace propre où le spectateur devient aussi lecteur et auditeur.
Les artistes
Anne-Lise Broyer . Née en 1975, elle fait ses études à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris.
Puis, elle entre à l'Atelier National de Recherches Typographiques. Ses photographies interrogent notre
personnalité et notre imaginaire. Elle s’intéresse beaucoup à la littérature, au cinéma, à la musique au dessin.
Nicolas Comment. Photographe et auteur-compositeur, il naît en 1973, vit et travaille à Paris. Il refuse de
s'enfermer dans un sujet précis. Il utilise le flou dans ses images pour donner du mystère à ses photographies.
En 2010, il sort un premier album de chansons, Nous étions Dieu (Kwai-dan).
Amaury da Cunha. Né à Paris en 1976. Il est diplômé en 2000 de l'École Nationale Supérieure de la
Photographie d'Arles. Il s'intéresse aux choses qui n'ont pas l'habitude d'être photographiées : hommes et
papiers journaux, vieilles dames et manteaux abandonnés, chiens et poteaux… Dans ses images, les choses ne
sont plus dans leur environnement familier.
Marie Maurel de Maillé. Née à Lyon en 1978, elle étudie à l'École des Beaux-Arts de Saint-Étienne et à la
Faculdade de Belas Artes de Porto. Dans ses images, on ne sait jamais s’il s’agit de la réalité ou de la fiction (une
histoire inventée).
Being Beauteous . « À l’origine, ce titre énigmatique qui pourrait peut-être éclairer notre désir d’être ensemble
et notre manière de faire. Car c’est d’abord «le mystère» qui nous attire — dans la singularité de nos parcours,
selon des modalités différentes, liées à la spécificité de nos histoires et de nos rencontres. Avec toute la prudence
requise — dans un monde ironique et toujours contaminé par l’ère du soupçon — c’est la question du sensible
qui nous rassemble. Et avec lui, un rapport particulier aux images. Traversée incertaine, tâtonnante,
hypothétique dans les franges du réel, dans ses vestiges, dans ses zones d’ombres, ses couleurs franches ou
incertaines, nos images cherchent à renouer un dialogue avec ce qui à nos yeux souffre bien trop souvent
d’indifférence. Ainsi, il nous semble que cette énigme de la Présence soit peu représentée dans le champ des arts
visuels. La photographie aujourd’hui est bien trop souvent occupée à vouloir transformer le monde en signaux de
vérités et à réifier les apparences en figures de banalités. Car l’image photographique, pour nous, n’est ni une
boîte à messages, ni une machine à produire des preuves. Ce qui exclut de nos champs de représentations tout
ce qui relève des classifications. Nous ne faisons pas de reportage, ni de portraits, encore moins d’images
d’architectures. Nous faisons des images pour redonner à la question de l’errance toute sa richesse, et sa valeur.
Pour nous, la photographie est bien une discipline médiane : à la croisée des chemins. Quelque part entre la
littérature et les arts plastiques. Ce qui ouvre des pistes de croisements que nous affectionnons : Poésie,
musicalité, fiction... Mais au final c’est toujours la question du regard qui reste essentielle à nos yeux. Renouer
avec l’attention, tenter d’acquérir une certaine acuité c’est rendre à nouveau possible un acte de liaison et de
partage. Un art de l’adhésion au monde. Une aventure rétinienne qui cherche ses sources aux confins d’une
expérience intérieure, mais aussi dans le foisonnement de la matière du monde. Un refus du feuilleton, du
storytelling, de la distraction ; en somme, il s’agit bien de (re)mettre le réel au premier plan, dans toute sa
nudité, son mystère, sa beauté. Being Beauteous... »
L'exposition traite de la mise en relation d'images qui poussent le spectateur à s'évader dans la contemplation
ou bien la narration. Les quatre artistes peuvent être associés à la « photographie créative » qui est un courant
de la photographie française des années 1970 – 1990. Elle fut appelée comme cela par Jean-Claude Lemagny,
conservateur de la photographie contemporaine à la Bibliothèque Nationale de Paris entre 1968 et 1996. Les
photographes « créatifs » les plus connus sont Denis Roche, Arnaud Claass, Bernard Plossu, Magdi Senadji ou
encore Claude Batho.
Le dispositif d’exposition
L’écriture photographique
« Ce sont nos photographies qui nous ont réunis. Cette exposition a le désir de les faire dialoguer pour en faire
rejouer la forme. Rassembler nos visions simultanées, faire éclater les séries, retrouver les images sœurs, créer
des brèches, faire coïncider des hypothèses, tels sont les axes de notre proposition.
L’angle de prise de vue. Les artistes de l’exposition capturent le réel pour le traduire dans une dimension poétique.
L’accrochage
ici de
n’est
conçu comme
une exposition
collective,
oùfrontale
le plus souvent
les est
œuvres
cohabitent
Plusieurs
points
vuepas
s’offrent
à eux comme
par exemple
: la prise
où le sujet
de face,
celle en
sans
se
croiser,
mais
réfléchi
–
de
concert
–
par
nous-mêmes.
Puisque
ce
sont
les
images
qui
nous
ont
réunis,au
« plongée » lorsque le photographe se trouve au-dessus du sujet ou encore en « contre-plongée c’est-à-dire
nous avons
tenté de « ré-unir » ces images.
dessous
du sujet.
En tenant
compte
de l’architecture
et descorrespondant
caractéristiques
du trois
lieu, ilangles
est question
cetles.
accrochage
Repère
dans
l’exposition
3 photographies
à ces
de prised’envisager
vue et décris
comme le lieu d’une rencontre : entre les images, entre les auteurs, mais aussi comme un territoire ouvert, dans
Prise
frontale
: ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
lequel
différentes
pratiques sont convoquées : la musique pour Nicolas Comment, l’écriture pour Amaury da
Cunha, le dessin pour Anne-Lise Broyer, la vidéo pour Marie Maurel de Maillé : des disciplines qui croisent notre
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pratique photographique.
Plongée :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Ce qui pourrait faire œuvre ici, c’est le dispositif en lui-même, la rencontre de ces gestes photographiques dans
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un même espace-temps qui prend sens. Il s’agit d’instaurer un véritable dialogue entre les œuvres, se
Contre-plongée
:……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
répondant, se dédoublant,
et ainsi créer la trame d’un corpus commun et d’une même «chair». »
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La forme de l'exposition : le polyptique
La
composition
: Composer
c’est assembler
les entre
différents
Il existe
plusieurs
façons d’assembler
les images
elles :éléments du réel (personnages, formes objets) dans le
cadre de l’image. Les photographes choisissent de placer leurs sujets selon différents plans (premier, second arrièreselon
des les
suites
narratives
: une succession
plan)et en
surface
éléments
se trouvent
centrés ou d'images
décentrés.qui produisent une histoire chronologique ou
thématique.
 dans
selon
des séquences
poétiques
: un assemblage
d'images
une idée sous la forme d’une
Repère
l’exposition
une image
(et décris
là) ou le sujet
principalqui
estreprésente
centré…………………………………………………………
métaphore.
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 selon une mise en série : des images de même nature qui prennent leur sens une fois réunies et
répondent au projet créatif de l’artiste.
.IlUne
autre
où il est décentré
:…………………………………………………………………………………………………………………………………..
existe plusieurs
associations
comme le diptyque (deux images), le triptyque (trois images) ou encore le
polytique (supérieur à trois images).
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Le flou : Une image floue n’est pas toujours une photo ratée. Elle peut répondre à la volonté du photographe
À l'origine, dans l'histoire de la peinture, on appelle
d’introduire une dimension poétique ou de donner plus de force à tel ou tel plan de l’image.
« polyptique » un ensemble de panneaux de bois peints
sculptés
sur fond
doré. Les
églises
les : commandent
Enou
photo
on distingue
différents
types
de flou
le flou de mise au point (faire le pont de netteté sur un certain plan de
pour décorer
et le
éduquer
fidèles au , le flou de matière (effets de trame ou de filtres)
l’image),
le flou deleurs
bougémurs
(lorsque
sujet estles
en mouvement)
message religieux. Les éléments figurés racontent un
Donne
dansde
l ’expo
des exemples
différentsilflous
:…………………………………………………………………………………………………
épisode
la Bible.
Le plusdesouvent,
s’agit
de la
présentation de la Vierge à l'Enfant. Des polyptiques se
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développent dans la peinture d'histoire que les rois et les
Couleurs.
Laseigneurs
couleur est
aussi très
dans
le travail
Certaines
images
sont en
noir et
puissants
exigent
pourimportante
glorifier leur
image
tout des quatre artistes.
Simone Martini,
polyptyque
de Sainte
Catherine,
1319,
tempera
sur
bois,
195
x
340
cm,
Pise,
Museo
Nazionale di
blanc
ce qui confèreun
à l’image
une dimension
poétique…
en immortalisant
événement
marquant de
leur vie.
San Matteo.
Quant aux couleurs on parle de couleurs chaudes (rouge, orange, jaune) et des couleurs froides (bleu, vert gris).
Dans l’exposition choisis une photographie aux couleurs chaudes (Décris là) :
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Une couleur froide :…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
En mélangeant dans le dialogue des images noir et blanc et couleur cela crée des rythmes. Quel est l’assemblage qui
te parait le plus intéressant ?
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Piero della Francesca, portrait et triomphe du duc d’Urbino, 1474
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Littérature et photographie
L'exposition est empreinte de l'atmosphère poétique des écrits d'Arthur Rimbaud (1854-1891) et se fait l'écho de son
poème « Being Beauteous », publié en 1886 dans le recueil Les Illuminations. Ce poète refuse le monde tel qu'il est et
cherche à y échapper avec force. Dans sa vie quotidienne comme dans ses mots il exprime la rage et le courage d'être
libre. Pour lui, la poésie permet de changer la vie, de comprendre le monde et d'agir sur le réel. Ses écrits oscillent
entre la réalité et ses états d'âme. Il use des mots de manière à formuler un nouveau langage qui fait appel à tous les
sens.
Le poème qui a inspiré les quatre artistes et a donné le titre à leur exposition est celui-ci :
Being Beauteous (traduction littérale : « étant sublime »)
« Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter,
s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ; des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les
couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s'élèvent et
grondent, et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin
derrière nous, lance sur notre mère de beauté, — elle recule, elle se dresse. Oh ! Nos os sont revêtus d'un nouveau corps
amoureux.
Ô la face cendrée, l'écusson de crin, les bras de cristal ! Le canon sur lequel je dois m'abattre à travers la mêlée des arbres et de
l'air léger !
En aucun cas les artistes n’ont cherché à « illustrer » ce poème de Rimbaud mais plutôt de trouver des images des
assemblages d’images qui font écho au poème.
D’après toi quel groupe d’images constitue le meilleur écho au poème ? Pourquoi ?
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A ton tour d’écrire un poème à partir d’une photographie (ou groupe de photographies) de ton choix.
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